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? ? ? ? ? ? ? N°13 La Migraine A l’inverse de la simple céphalée, la migraine est une authentique maladie chronique d’origine très largement héréditaire et caractérisée par la répétition des crises. Débutant le plus souvent avant 40 ans, elle correspond à une excitabilité anormale des neurones. La douleur est due à une dilatation de certains vaisseaux du cerveau, ce qui explique que les traitements de la crise les plus efficaces soient des vasoconstricteurs. La migraine est probablement l’affection neurologique la plus fréquente, avec une fréquence estimée en France à environ 17%. Elle touche aussi souvent les enfants, chez qui il existe un fort taux de non-diagnostic à hauteur d’environ 80% ! Si, chez l’adulte, la migraine est souvent la maladie d’une vie, tout en s’atténuant souvent avec l’âge, plus d’un enfant sur deux voit disparaître ses migraines en devenant un jeune adulte. Quels sont ses symptômes ? Quels sont les traitements ? On distingue deux types de migraines, avec aura (un tiers des cas) ou sans (deux tiers des cas). La crise de migraine sans aura est souvent précédée de signes annonciateurs, comme des troubles de l'humeur, une asthénie, une somnolence ou encore une sensation de faim. La céphalée débute progressivement, atteint son maximum et, sans traitement, dure quelques heures à quelques jours. La douleur est typiquement pulsatile, d’un seul côté, d’intensité variable mais souvent sévère, obligeant à arrêter toute activité. La douleur est aggravée par les efforts, la lumière et le bruit. Nausées et vomissements sont très fréquents. Dans la crise de migraine avec aura, la douleur est précédée ou accompagnée de symptômes neurologiques transitoires : tâche aveugle se déplaçant dans le champ de vision, sensation de points lumineux, vision floue, sensation anormale remontant le long d’un membre, troubles du langage… Chez les enfants, il existe des "équivalents migraineux" qui peuvent rendre le diagnostic difficile : vertige, douleurs abdominales, vomissements. La prise en charge de la migraine a pour ob- jectif de soulager les crises le plus rapide- ment possible, et si elles sont nombreuses d’en diminuer la fréquence. On distingue les traitements de la crise (ibuprofène, para- cétamol, aspirine, anti-inflammatoires non stéroïdiens, triptans, dérivés de l’ergot de seigle), qui sont très efficaces, et les traite- ments de fond qui ont pour objectif de diminuer la fréquence des crises (sans donc les supprimer totalement), qui doivent être pris tous les jours pendant un temps prolongé. Lors des crises, il est parfois nécessaire d’administrer en com- plément un anti-vomitif (anti-émétique) et/ou un tranquillisant.

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? ? N°13 ments de fond qui ont pour objectif de diminuer la fréquence des crises (sans donc les supprimer totalement), qui doivent être pris tous les jours pendant un temps prolongé. Lors des crises, il est parfois nécessaire d’administrer en com- plément un anti-vomitif (anti-émétique) et/ou un tranquillisant. ? ?

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N°13

La MigraineA l’inverse de la simple céphalée, la migraine est une authentique maladie chronique d’origine très largement héréditaire et caractérisée par la répétition des crises. Débutant le plus souvent avant 40 ans, elle correspond à une excitabilité anormale des neurones. La douleur est due à une dilatation de certains vaisseaux du cerveau, ce qui explique que les traitements de la crise les plus effi caces soient des vasoconstricteurs. La migraine est probablement l’affection neurologique la plus fréquente, avec une fréquence estimée en France à environ 17%. Elle touche aussi souvent les enfants, chez qui il existe un fort taux de non-diagnostic à hauteur d’environ 80% ! Si, chez l’adulte, la migraine est souvent la maladie d’une vie, tout en s’atténuant souvent avec l’âge, plus d’un enfant sur deux voit disparaître ses migraines en devenant un jeune adulte.

Quels sont ses symptômes ?

Quels sont les traitements ?

On distingue deux types de migraines, avec aura (un tiers des cas) ou sans (deux tiers des cas). La crise de migraine sans aura est souvent précédée de signes annonciateurs, comme des troubles de l'humeur, une asthénie, une somnolence ou encore une sensation de faim. La céphalée débute progressivement, atteint son maximum et, sans traitement, dure quelques heures à quelques jours. La douleur est typiquement pulsatile, d’un seul côté, d’intensité variable mais souvent sévère, obligeant à arrêter toute activité.

La douleur est aggravée par les efforts, la lumière et le bruit. Nausées et vomissements sont très fréquents. Dans la crise de migraine avec aura, la douleur est précédée ou accompagnée de symptômes neurologiques transitoires : tâche aveugle se déplaçant dans le champ de vision, sensation de points lumineux, vision fl oue, sensation anormale remontant le long d’un membre, troubles du langage… Chez les enfants, il existe des "équivalents migraineux" qui peuvent rendre le diagnostic difficile : vertige, douleurs abdominales, vomissements.

La prise en charge de la migraine a pour ob-jectif de soulager les crises le plus rapide-ment possible, et si elles sont nombreuses d’en diminuer la fréquence. On distingueles traitements de la crise (ibuprofène, para-cétamol, aspirine, anti-infl ammatoires non stéroïdiens, triptans, dérivés de l’ergot de seigle), qui sont très effi caces, et les traite-

ments de fond qui ont pour objectif de diminuer la fréquence des crises (sans donc les supprimer totalement), qui doivent être pris tous les jours pendant un temps prolongé. Lors des crises, il est parfois nécessaire d’administrer en com-plément un anti-vomitif (anti-émétique) et/ou un tranquillisant.

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Les conseils de votre pharmacien

Prévention

Recherchez les principaux facteurs déclenchants et essayez de les éliminer.

Ayez toujours le ou les médicaments de la crise à portée de mains.

Si vous conduisez une automobile et que vous "sentez arriver" une crise, arrêtez-vous aussitôt que possible et prenez votre médicament.

D’une manière générale, les anti-migraineux doivent être administrés le plus tôt possible.

Certains médicaments de la crise (triptans) doivent être pris dès le début de la céphalée, mais jamais avant.

En cas de non soulagement 2 heures après la prise, un médicament de seconde ligne doit être envisagé.

Certains médicaments de la migraine ne doivent pas être associés entre eux.

Attention à l’abus d’antalgiques et d’anti-migraineux qui peut créer un véritable cercle vicieux, aboutissant à l’effet inverse recherché, c’est-à-dire à l’induction de céphalées chroniques ; un sevrage sous contrôle médical est alors indispensable.

Le migraineux doit apprendre à identifi er les facteurs qui déclenchent souvent chez lui une crise. Les facteurs déclenchants pos-sibles sont nombreux : chute des estrogènes en fin de cycle chez la femme, chaleur, lumière intense, froid, odeurs fortes (parfums,

peintures …), sports d’endurance, position tête en bas, chocs sur la tête (judo, foot…), stress, hypoglycémie (jeûne, repas décalé, sensation de faim non rapidement satisfaite), manque de sommeil (ou son excès), épisode de fi èvre …

- Club migraine et céphalées (Hôpital Louis Mourier, 92 Colombes) Tél. : 01 47 60 67 05

- Recommandations pour le traitement des crises de migraines : www.anaes.fr

- Pour les enfants : www.migraine-enfant.org- Fondation pour la Recherche Médicale : www.frm.org

Pour en savoir plus

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Groupe PHR : www.groupephr.fr - E-mail : [email protected]