méthodes ensciencessociales

26
Exposé sous thème : Année universitaire : 2010-2011

Upload: good-goud

Post on 02-Jul-2015

550 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Méthodes ensciencessociales

Exposé sous thème :

Année universitaire : 2010-2011

LE LIVRE

Page 2: Méthodes ensciencessociales

Titre  : Méthodes des sciences sociales 11e éd

Auteur  : Madeleine Grawitz

Langue d'origine  : Français

Date approximative de première publication : Date de parution mars 2002

Nombre de pages  : 1019

Editeur : DALLOZ

2

Page 3: Méthodes ensciencessociales

L’AUTEUR

Madeleine Grawitz (1911-2008)

Madeleine Grawitz, professeur émérite à l'Université de Paris I, est licenciée ès lettres

(philosophie), agrégée de droit public, fondateur et directeur honoraire de l'Institut de

formation syndicale de l'Université Lyon II.

Elle est l'auteur d'un autre ouvrage aux Editions Dalloz : Lexique des sciences sociales.

3

Page 4: Méthodes ensciencessociales

TABLE DES MATIERES

SCIENCE ET SCIENCES SOCIALES

Le problème de la connaissanceL'évolution de la réflexion scientifiqueL'évolution des sciences socialesLes différentes sciences sociales

LA LOGIQUE DE LA RECHERCHE DANS LES SCIENCES SOCIALESLes conflits de méthodesLes exigences de la rechercheLes niveaux de la rechercheL'utilisation des mathématiquesThéorie et recherche dans les sciences sociales

LES TECHNIQUES AU SERVICE DES SCIENCES SOCIALESMises en garde, précisions, classificationsQue cherche-t-on et comment ? Etapes communes à tous les types d'enquête

LES TECHNIQUES DOCUMENTAIRESLes sources de documentationLes méthodes et techniques d'étude de documents

LES TECHNIQUES VIVANTESLes techniques de rapports individuelsLes techniques d'études de collectivités et de groupes

4

Page 5: Méthodes ensciencessociales

RESUME

Les sciences sociales, par opposition aux sciences dites « dures », ont souffert de

l’instabilité de la méthodologie, de la recherche constante de la meilleure façon d’appréhender

leur terrain d’étude : l’homme, le corps social. Après une rapide histoire des sciences,

l’ouvrage aborde les diverses sciences sociales, les problèmes qu’elles soulèvent (qualitatif,

quantitatif, clinique, expérimental, etc...), les diverses méthodes (fonctionnalisme,

systématisme, etc) proposées pour l’étude des faits sociaux, les instruments techniques dont

disposent les chercheurs : techniques vivantes (interview, tests), techniques documentaires

(analyse de contenu). Une part importante est consacrée aux divers types d’enquêtes et

précautions à prendre à chacune de leurs étapes. Enfin sont abordés les moyens d’intervention

pour prévenir ou tenter de résoudre les conflits. 

Pour M.Grawitz, la connaissance suscite une réflexion à séparer le sujet connaissant de l’objet

à connaître et bien comprendre le lien qui les uni.

Pour elle, afin de bien mener cette réflexion, il faut d’abord définir son angle de vision selon

les choix effectués. C'est-à-dire en fonction du terme à privilégier : l’objet ou le sujet de la

connaissance, la matière ou la conscience et de la on distingue les deux courant à savoir le

matérialisme et l’idéalisme.

Madeleine GRAWITZ a également essayé de rappeler l’ensemble des conditions politiques,

économiques et sociales qui ont caractérisé chaque époque de l’histoire des découvertes de la

science. Elle a aussi tenté de dégager les progrès de la méthode scientifiques en passant par

les oeuvres des philosophes qui ont marqué les grandes étapes de la réflexion scientifique

En ce qui concerne l’évolution des sciences sociales, Madeleine Grawitz a rappelé que dans

l’antiquité, les mêmes philosophes s’intéressaient sous le nom de sciences, à la philosophie, à

la physique et aux mathématiques mais les trois domaines pouvaient se distinguer par leurs

objets. Il en est autrement des sciences sociales, où se mêlent considérations politiques,

sociales et philosophiques, alors que les sciences naturelles sont nées de l’expérience pratique

journalière. Pour l’auteur, les sciences sociales se développent des crises. Il est difficile de

mesurer l’influence de la vie sur la pensé psychologique ou sociologique dit l’auteur qui pour

5

Page 6: Méthodes ensciencessociales

lui, la réflexion sur la société commence par des considérations sur la politique.Pour Grawitz,

l’équilibre détermine les formes gouvernementales.

Madeleine Grawitz a, par ailleurs, présenté, dans son ouvrage, un ensemble d’auteurs ayant

porté un changement à la façon de penser en étant influencés par des facteurs philosophiques

et religieux.

Madeleine Grawitz a, aussi, présenté un débat sur la sociologie. Elle a commencé par

une définition de la sociologie dans laquelle elle présente la sociologie comme l’étude de la

réalité sociale, les préoccupations philosophiques sur la nature de la société, ou morale sur les

moyens de l’améliorer.

Ainsi Madeleine Grawitz présente deux orientations déjà signalées dans l’évolution des

sciences de la nature. En effet la sociologie se développe comme une lutte, une juxtaposition

ou une conciliation entre deux tendances préexistantes et opposées :

Une pensé théorique et une recherche pratique, souvent inspirée par une volonté réformatrice.

L’une ou l’autre domine, suivent les périodes et les pays. A l’empirisme des anglo-saxons

s’oppose l’idéalisme allemand et le rationalisme français. Les tendances peuvent même se

manifester suivent des dosages différents chez le même individu. Les premiers sociologues :

saint Simon, Compte, Durkheim, tout en poursuivent des buts scientifiques demeurent des

utopistes ou des réformateurs.

6

Page 7: Méthodes ensciencessociales

SYNTHESE

D’après Michel Wieviorka, la recherche en sciences sociales est destinée à produire des

connaissances, et en tout premier lieu à apporter son éclairage sur les grands problèmes du

monde contemporain. Le succès même de sciences Humaines, qui en diffuse avec constance

les résultats, est là pour nous dire qu’elle répond aux attentes d’un public large et diversifié :

spécialistes, enseignants et étudiants, travailleurs sociaux, responsables associatifs, syndicaux

et politiques, etc., sans parler des honnêtes gens soucieux, simplement, d’accéder à la

connaissance.

Mais la recherche en sciences sociales n’est pas un long fleuve tranquille. Elle peut passer par

des périodes de doute, de remise en cause, voire de crise, quand les modes d’approche

disponibles s’avèrent usés, ou inadéquats, sans qu’en soient proposés d’autres, mieux adaptés.

Elle doit en permanence s’interroger sur ses limites, sur ses relations avec d’autres champs du

savoir, sur son apport à la cité ; elle est aussi sous tension du fait des diverses écoles qui y

cohabitent, mais parfois aussi s’affrontent.

Aujourd’hui les sciences sociales ne sont pas en crise, en tous cas, il s’agit pour elles de tenir

leur rang dans la production du savoir et des idées.

Elles sont par contre engagées dans une formidable mutation, au fil de laquelle les outils

théoriques et les orientations d’hier laissent au moins en partie la place à d’autre. Cela ne veut

pas dire que les méthodes des sciences sociales sont dépassée, mais au contraire, elles

resteront toujours des outils d’actualité que les chercheurs vont utiliser jusqu’à preuve de

contraire, tout de même les méthodes des sciences sociales ont des rôles, des objectifs, des

missions, c’est d’encadrer le travail sociologique des chercheurs, mais ça n’empêche pas de se

demander quant même sur la portée et la valeur de ces finalités et quelles sont les techniques

qu’elles offrent pour les chercheurs pour mener à bien leur quête et recherche empirique

tantôt au sein des groupements que vis-à-vis des simples individus ? Nous allons répondre à

cette question durant notre développement concernant le contenu de ce livre tout en espérant

que notre tentative de formulation de cette fiche de lecture pourra nous aider à élucider

quelques éléments de réponse pour bien comprendre la vraie valeur de ce livre et sa réelle

portée pour nous en tant qu’étudiants chercheurs et scientifiques.

7

Page 8: Méthodes ensciencessociales

Il faut signaler que Mme Grawitz a débuté sa discussion par une élucidation de quelques

principes concernant le travail sociologique qui est loin d’être facile et qu’il fait toujours

appel aux techniciens avec une présence de la rigueur et de la réflexion nécessaire à

l’application de toutes les techniques et que ces conditions ne seront remplies que par des

exécutants consciencieux après avoir entamé un apprentissage rigoureux, sans oublier qu’il y

a toujours un objectif derrière chaque recherche empirique.

En effet, notre travail sociologique nous oblige à rester neutre même si cette condition

demeure à vocation chimérique tout en choisissant les techniques adéquate pour notre

recherche même cela suppose plus ou moins long sans négliger les limites de chaque

technique. Pour cela, il importe de faire une nuance de précision de terminologie que ça soit

une enquête ou recherche, ces deux techniques même qu’elles ont des dénominateurs

communs à vocation sociologique, chacune d’entre elle garde un caractère particulier, car la

recherche nécessite la réponse à des question, recouvre une notion d’expérimentation,

d’observation, quant à l’enquête, elle demeure la touche d’excellence réservée aux sciences

humaine, car c’est une quêtes d’informations orales, cela met en évidence un spécimen des

techniques qui regroupe à par l’étude des documents la plupart des techniques à savoir

l’observation directe des phénomènes sociaux, ces techniques vue leur diversification,

obligent le chercheur à tenter de les classifier.

Cela met en évidence que les recherches en sciences sociales sont orientées vers ce que

l’individu pense, éprouve, ce dont il se croit capable, ses opinions et ses attitudes qui

composent de sa personnalité en tant qu’élément d’interaction avec son milieu social, ses

motivations, ses besoins et désirs.

Mais la vie en collective ne présente à l’observateur des types de groupements définis, mais

une gamme complexe, mobile de type représentant des caractéristiques variée, qui se mêlent

plus ou moins, cela suppose une catégorisation des groupes ; groupements importants et

groupe restreints dans ces derniers, comporte d’une part l’étude des individus, personnalité,

attitude, opinion en fonction de leur nature et de leur dimension. Ces problèmes nés du

groupe, dans le groupe, ne peuvent être étudiés que par des techniques de groupe.

8

Page 9: Méthodes ensciencessociales

Donc, si le chercheur va entamer sa recherche sociologique au sein du groupe, cala va

nécessiter une adaptation des techniques conçues pour les groupes, rien qu’aussi standardisé

que les tests et les mesures d’attitudes, aussi distingue-t-on le plus souvent les techniques de

groupes à savoir ; observation sur terrain ; observation participative, sociodrame, techniques

d’observation de bale et le groupe de discussion, au contraire des techniques vivantes pour

l’étude des individus, rien que des interviews et questionnaires individuels.

Il faut dire quand même que ces techniques étant penchés sur des être humains soulèvent

quelques inconvénients et des limites pour cela d’autres éléments seront utiles pour combler le

vide qu’engendrent les techniques des groupes et des individus ; à savoir les techniques

documentaires qui offrent un avantage d’être un matériau objectif en ce sens que s’il soulève

des interprétations différentes, il est de même pour tous et ne change pas. En effet, Madeleine

Grawitz distingue entre documents officiels et documents privés sous forme d’archives

publiques que ça soit archive centrale ou locale, tout de même elles constituent une mine de

renseignements mais présentant pour le chercheur une grande difficulté car beaucoup de

documents ne sont pas conservés plus de quelques années, quant aux archives privées, elles

sont sous forme de documentations de syndicats ; partis ; groupes de pression ; les

statistiques ; établissements de statistiques.

Mais dans une recherche empirique, la détermination de la population oblige à mettre en

œuvre une technique de sondages adaptée à l’étude des populations nombreuses et

suffisamment fractionnées. Toutefois, la méthode de sondage offre des grands avantages, car

elle permet d’étudier les domaines hors d’atteinte des recensements et statistiques

administrative, de ce fait, on distingue un sondage empirique, sondage par grappe, sondage

stratifié, l’échantillon maitre,… et que chacune d’entre ces techniques à sa part de qualités et

de défauts. Ce qui est évident, c’est qu’à chaque type d’enquête, il y a toujours des étapes

standardisées et valables tout en débutant avec une préparation intellectuelle pour construire

l’idée de l’enquête, en passant par un établissement de l’objectif de l’enquête et une

construction de l’objet ; tracer les limites de l’enquête, choisir le nombre de variables, établir

une pré-enquête ; revenir aux travaux antérieurs de la bibliographie et des documents ainsi

faire appel à des renseignements ; des recommandations ; autorisation et information, et enfin

une budgétisation d’enquête. De même cela va nous référer à parler à propos de la phase

terminale de la recherche, une analyse et interprétation des résultats de l’enquête s’avère

nécessaire, car elle fait appel à la rigueur, plus de compétence, réagir aux problèmes car une

9

Page 10: Méthodes ensciencessociales

analyse se diffère d’une autre sur le plan d’enquête type qualitatif et quantifié. Au contraire,

des techniques de rapport avec le groupe d’individus, les techniques vivantes relevant des

techniques des rapports individuels forment un élément incontournable à savoir l’interview

(entretien) car c’est un procédé d’investigation scientifique, utilisant un processus de

communication verbale pour recueillir des informations en relation avec le but fixé.

Il faut préciser que l’enquêteur dans cette phase doit s’investir d’une panoplie de techniques et

stratégies dont il use pour supprimer les facteurs négatifs et renforcer les forces positives de

l’enquêté ( politesse, sympathie,…) ; le motiver ainsi entretenir avec lui dans un lieu où il se

sent calme, c’est valable pour le questionnaire car il offre une réflexion et élimine le facteur

de perturbation chez l’enquêteur est avant tout un compromis,, toutefois, le questionnaire doit

obéir à des exigences majeurs, résidant dans le fait de trouver des questions performé, ainsi

procéder à des questions directes et indirectes, et quand l’enquêteur devrait adapter des

questions ouvertes ou fermée, une fois que la première étape (phase préliminaire de

détermination de l’objectif) est achevé, la phase d’analyse et d’interprétation des données

s’avère ultime car elle suppose des vérifications des comptes rendues pour les analyser et en

tirer des conclusions, ici les enquêteurs doivent comparer les résultats de leurs enquêtes ( on

parle ici de fidélité) ainsi d’expérimentation, supposant l’explication des analyses par des

techniques et instruments du sociologue, l’analyse abouti à une hypothèse, la validité de cette

hypothèse dépend de la façon dont elle résout le problème, l’expérimentation, la preuve de la

vérité ou de la fausseté de l’hypothèse à travers des simulations ( mixtes, sur ordinateur).

Les méthodes de recherche en sciences humaines sont des procédures définies qui sont

utilisées en vue de développer la connaissance scientifique des phénomènes humains. La

méthodologie de sciences humaines est l’étude de ces procédures. La connaissance

scientifique se caractérise par la rigueur de ses raisonnements – mathématiques ou logiques –

et par la précision de ces observations empiriques.

La méthodologie joue un grand rôle en science (autant dans les sciences humaines et les

sciences sociales que dans les sciences pures), car elle est le fruit d’une longue tradition de

recherche et définit la manière scientifique d’étudier les phénomènes. Le doute et l’incertitude

que peuvent susciter des questions créent un malaise que l’être humain cherche à surmonter

par la croyance. Généralement, nous nous contentons des réponses que nous fournissent la

tradition, notamment religieuse, les personnes plus expérimentées que nous ou les experts

dans un domaine donné.

10

Page 11: Méthodes ensciencessociales

Quelquefois, nous réfléchissons sur nos propres expériences pour en tirer des conclusions

personnelles. D’autres fois nous consultons des ouvrages savants, comme des encyclopédies

ou des monographies, et nous considérons les conclusions des experts comme des vérités.

Ainsi, le doute et l’incertitude s’apaisent. Cependant, ces méthodes pour établir notre

croyance en quelque chose sont souvent fautives, incomplètes ou défectueuses. Il peut

s’avérer que les moyens que nous avons adoptés pour trouver une réponse étaient inadéquats.

Ainsi, les Grecs de l’Antiquité croyaient que la foudre était l’expression de la colère de Zeus  ;

aujourd’hui les météorologues nous apprennent qu’il s’agit plutôt de phénomènes électriques

nés de la collision entre les nuages. L’église catholique a condamné Galilée parce qu’il

prétendait que la « Terre était ronde et tournait autour du soleil ». Aujourd’hui nous savons

que Galilée avait raison, que la Terre n’a jamais été plate et qu’elle n’a jamais été le centre de

l’univers. Les gens qui ont cru ces choses se trompaient.

Des méthodes scientifiques   : Pourquoi   ?

Les méthodes habituelles que nous utilisons pour fonder nos croyances sont bien peu

convaincantes. La tradition peut être juste, mais elle peut aussi être fondée sur une longue

série d’erreurs et d’illusions répétées de génération en génération. Même les personnes

d’expérience peuvent se tromper ou être limitées par leurs préjugés, leurs valeurs ou leur

subjectivité. Les gens qui se sont opposées à Galilée étaient de grands experts et les meilleurs

savants de leur époque ; pourtant ils étaient dans l’erreur. Pour ce qui est des expériences

personnelles, vous savez très bien qu’elles sont toujours limités et très subjectives, et donc

qu’elles ne sont pas fiables. Tout ce que les livres ou les médias véhiculent n’est pas

nécessairement démontré et peut même se révéler tout à fait faux. I faut donc se méfier de ces

différentes sources de connaissances, même si elles sont souvent pratiques dans la vie

quotidienne.

Nous considérons des tas de choses douteuses ou improbantes comme vraies : c’est ce

problème que la méthode scientifique essaie de résoudre. Evidemment, toutes les questions ne

peuvent pas être résolues scientifiquement, et ce n’est pas là la prétention des vrais savants.

Les questions métaphysiques, comme la question de l’au-delà et de l’existence de Dieu ou

celle de la nature du bien et des raisons de la souffrance humaine, ne sont pas sujettes à un

traitement scientifique en raison de leur nature même.

11

Page 12: Méthodes ensciencessociales

Les scientifiques laissent ces questions aux philosophes, même s’il leur arrive souvent de faire

des observations intéressantes dans ce domaine de réflexion. Ce pendant, il y a un nombre

défini de questions qui peuvent être abordées avec la méthode scientifique.

Cette méthode se distingue par le fait que ses résultats sont reproductibles, fiables et souvent

très instructifs et très solides. Sa puissance et son utilité ne sont plus à démontrer, nous en

connaissons tous des exemples convaincants : le développement de l’informatique, la

découverte du VIH à l’origine du Sida, l’étude des effets négatifs de la pollution sur notre

environnement, etc. Depuis plus d’un siècle maintenant, la méthode scientifique a été adoptée

par la plupart des chercheurs en sciences humaines et on compte désormais de grandes

découvertes en psychologie, en histoire, en sociologie, en linguistique et dans toutes les autres

branches des sciences humaines.

La force de la méthode scientifique repose essentiellement sur ses qualités propres. On peut

en dénombrer huit :

1 – Le caractère exhaustif et rigoureux des descriptions et des classifications. En science, les

descriptions doivent être systématiques et complètes. La classification des éléments doit se

faire sur une base logique et objective.

2 – Le caractère systématique et exact des observations : les observations ne doivent rien

laisser au hasard et se dérouler de manière ordonnée et complète. Elles doivent être le fait de

nombreux observateurs indépendants les uns des autres.

3- La reproductibilité des expériences : Les expériences doivent être menées et décrites de

manière rigoureuse de façon à ce que le plus haut degré possible d’objectivité soit atteint.

Toute expérience doit être décrite de manière à pouvoir être reproduite et vérifiée.

L’objectivité est la capacité de reconnaître ce qui est réel, indépendamment de tout préjugé et

de toute interprétation personnelle. C’est le contraire de la subjectivité. Etre objectif, c’est

demeurer neutre, impartial devant les faits.

4 – La rigueur des concepts : Les concepts utilisés doivent être définis de manière rigoureuse,

sans aucune équivoque, ou tout le moins de la manière la plus exacte possible.

12

Page 13: Méthodes ensciencessociales

5- La logique des raisonnements : Les raisonnements, qu’ils soient inductifs, déductifs ou

probabilistes, doivent être parfaitement clairs et doivent obéir aux lois de la logique :

* Un raisonnement inductif est un raisonnement basé sur un très grand nombre de cas ou

d’observations, qui permet ainsi une généralisation.

*Un raisonnement déductif est un raisonnement logique par lequel on tire une conclusion

nécessaire à partir de prémisses.

* Un raisonnement probabiliste est un raisonnement sur les probabilités et comportant une

certaine marge d’erreur, par exemple 5% .

6 – La fiabilité des théories : les théories qui expliquent les phénomènes en faisant intervenir

des facteurs ou des causes particulières doivent être faillibles, c'est-à-dire qu’elles doivent

avoir des conséquences concrètes qu’on peut potentiellement observer et qui vont permettre

de confirmer ou d’infirmer les théories en question. Les théories qui sont compatibles avec

n’importe quels faits et ne prédisent rien de précis ne sont d’aucune utilité.

7 – Le caractère provisoire des conclusions : Toute conclusion scientifique, aussi ferme soit

elle, doit être considérée comme vraie jusqu’à ce qu’on ait prouvé le contraire ou qu’on

dispose d’une meilleure explication, plus exacte ou plus complète. Il n’ ya pas de vérité

définitive ni de vérité absolue en science.

8 – La probité des chercheurs : Les chercheurs ne doivent jamais fausser ou modifier leurs

résultats afin de les rendre conformes à leurs théories ou à leurs hypothèses. Ils doivent se

soumettre volontiers à toute vérification extérieure au besoin. Quels que soient ses résultats –

que l’hypothèse de recherche soit confirmée, infirmée ou reformulée -, toute recherche

scientifique aboutit à l’obligation d’entreprendre de nouvelles recherches. Ainsi, la recherche

scientifique est-elle par définition un cycle sans fin.

Chaque recherche suscitant un ou plusieurs questionnements nouveaux. Ce processus est

indépendant des individus particuliers. Il se peut qu’une recherche donne naissance à un

nouveau sujet de recherche qui sera étudié bien des années plus tard ou à des milliers de

kilomètres du lieu où la recherche a d’abord été faite.

13

Page 14: Méthodes ensciencessociales

Ce caractère impersonnel de la recherche scientifique lui permet de progresser grâce à

l’universalité de ses méthodes à travers des générations de chercheurs, indépendamment des

frontières. La recherche en sciences humaines prend différentes formes. Selon l »objectif

poursuivi, les connaissances acquises dans un certain domaine, l’objet étudié, une recherche

prendra une forme plus théorique ou appliquée, elle utilisera une méthode historique ou se

tournera vers l’expérimentation en laboratoire, etc.

Une véritable recherche combine souvent plusieurs de ces formes. On peut cependant faire

quelques distinctions qui permettent de définir les différentes approches :

- La recherche appliquée a pour objet d’élaborer des applications pratiques à partir des

connaissances scientifiques actuelles.

- La recherche action est une forme de recherche appliquée qui a pour but de comprendre et

d’intervenir dans un certain milieu social.

- La recherche conceptuelle ou théorique est l’étude de différentes théories en vue de définir

ou de clarifier un concept, de proposer de nouveaux concepts ou d’amender ces théories à

partir des mêmes données que celles qui ont été utilisées pour les élaborer.

- La recherche empirique consiste plutôt à réunir de nouvelles données, à recueillir de

nouveaux faits ayant pour objet de répondre à une question de recherche particulière.

- La recherche quantitative aborde les phénomènes à l’aide d’instruments de quantification et

traite les données chiffrées obtenues à l’aide de modèles statistiques.

- La recherche qualitative approche les phénomènes de manière systématique mais non

quantitative. Elle utilise des techniques spécifiques de cueillette et de traitement de données,

comme l’entrevue, l’analyse de cas ou l’observation participative.

- La recherche descriptive a pour objet de répertorier et de décrire systématiquement un

certain ordre de phénomènes, d’établir des groupements de données et des classifications.

14

Page 15: Méthodes ensciencessociales

- La recherche explicative a pour objet de rechercher des causes, des principes ou des lois qui

permettent de rendre compte des phénomènes.

- La recherche de terrain se déroule dans un milieu social normal, dans une institution ou un

territoire donné où les chercheurs ne contrôlent pas les variables impliquées.

- La recherche en laboratoire se déroule dans un milieu artificiel où les chercheurs peuvent

contrôler un certain nombre de variables.

Démarche à suivre

1 – Une fois notre sujet choisi définissez le problème de recherche.

2- formuler la question et l’hypothèse (solution présumée au problème de recherche).

3- Choisir les instruments et définissez le plan d’expérience. (Nous tiendrons pour

équivalentes les expressions «  Plan d’expérience » et «  devis de recherche », même si dans

les faits tous les devis de recherche ne comportent pas nécessairement d’expérience au sens

strict du terme. Ainsi le terme «  expérience » dans l’expression «  plan d’expérience » doit

être compris comme incluant les observations, les expérimentations, les enquêtes historiques,

l’analyse de corpus, etc.

Pour simplifier l’exposé, nous entendrons par un plan d’expérience la manière particulière et

structurée par laquelle la réalité sera étudiée. C’est une expression générique qui ne renvoie

pas exclusivement aux expérimentations.

4 – Procéder aux observations, à l’expérimentation ou aux autres formes d’enquête prévues.

5 – Consigner les résultants.

6 – Analyser les résultats.

La rigueur scientifique est un idéal qui est très difficile à atteindre ? Cela est vrai en sciences

de la nature et encore vrai en sciences humaines. Il y a différentes raisons à cela. D’abord, il y

15

Page 16: Méthodes ensciencessociales

a des limites éthiques à ce qui peut être entrepris comme recherches avec des êtres humains.

On ne peut nuire d’aucune manière à des êtres humains, ni les tromper.

Ensuite, on doit considérer le fait que l’être humain est certainement l’objet le plus complexe

de la nature, et donc celui dont l’étude est la plus difficile.

Troisièmement, il faut considérer le fait que les êtres humains ne sont pas transparents : on ne

peut pas étudier leurs pensées intimes, par exemple : de plus ils attribuent des significations à

leurs actes, différentes de celles que les scientifiques pourraient proposer.

Quatrièmement, les chercheurs eux-mêmes sont humains et donc ont des intérêts et des partis

pris liés à leur objet d’étude ; il leur est très difficile de garder la neutralité et l’objectivité

nécessaires en bien des circonstances.

Finalement, on ne doit pas oublier que les sciences humaines sont relativement jeunes par

rapport aux sciences de la nature.

Toutes ces raisons font que les sciences humaines sont des disciplines complexes et que les

recherches qu’on y mène sont très exigeantes. Il est donc essentiel d’avoir une connaissance

approfondie des règles de la méthode scientifique, et de chercher à les appliquer avec le plus

de rigueur possible.

Comment peut-on éviter certains biais   ?

Le principe du simple’ aveugle vise à prémunir les chercheurs contre certains biais au cours

d’une recherche. Ce principe ordonne que les sujets de l’expérience ne sachent pas s’ils sont

soumis à un traitement ou non : par exemple, s’ils reçoivent un médicament donné ou s’il

s’agit d’un placebo. En outre, il est préférable que les sujets ne sachent pas exactement ce que

les chercheurs veulent déterminer, qu’ils ne connaissent pas précisément leurs hypothèses de

travail ou leurs attentes, car ils pourraient être tentés d’y répondre par des comportements

artificiels.

* *

*

16

Page 17: Méthodes ensciencessociales

Pour conclure, il faut dire que les sciences sociales diffusent des leçons qui consistent à aider

l’individu à chercher à s’identifier selon le contexte de son époque, car en fin de compte, les

sciences sociales sont faite pour révéler et élucider l’état psychologique d’une population,

d’une génération et de son progrès mental et sa vision de future en tant qu’un élément

d’interaction et d’interdépendance avec son milieu.

Cet ouvrage est entièrement enrichissant car il nous offre un savoir sans précédent en la

matière des méthodes des sciences sociales et nous initialise à apprendre une démarche

scientifique à l’égard des phénomènes sociaux qui nous intéressent en tant que chercheurs et

de les mettre à l’index. Toutefois, nous comptons que cet ouvrage va nous aider à être une

première piste à suivre pour franchir l’univers d’étude des phénomènes sociaux grâce aux

méthodes des sciences sociales.

17