écrit par Sunwalkerd'après une histoire et des personnages crées par Hideo Kojima

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Metal Gear Solid : Rise Of Outer Heaven est une oeuvre relevant de la fanfiction réalisée bénévolement. Ce texte est sous lisence Creative Commons by-nc-nd. Merci d'en respecter les règles.

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Lorsqu'il fouilla l'intérieur du second entrepôt, Snake parvint à dénicher le matériel qu'il recherchait. Il s'équipa alors d'un pistolet semi-automatique M9, auquel il fixa un silencieux, puis glissa des munitions dans les poches de son gilet tactique.

Snake se faufila ensuite à l'extérieur, évita les mercenaires et courut se mettre à couvert derrière le bâtiment principal, composé de plusieurs niveaux. Un coup d’œil rapide à travers les fenêtres de la façade lui apprit que ce bâtiment contenait des bureaux. Son récepteur GPS restait silencieux, ce qui signifiait qu'il y avait peu de chances que Marv puisse se trouver là. Snake décida malgré tout d'explorer ce bâtiment pour tenter d'y trouver des informations en fouillant dans les dossiers.

Rapidement et discrètement, l'agent de Fox-Hound fit le tour de la construction pour essayer de trouver un accès lui permettant de pénétrer à l'intérieur. Par chance, il découvrit une fenêtre de bureau entrouverte sur la façade ouest. S'il décidait de se retourner à ce moment-là, le type du mirador le verrait, complètement à découvert, et à seulement quelques mètres de l'entrée gardée, sur la face adjacente du bâtiment.

Glissant ses doigts dans l'interstice, Snake souleva délicatement la vitre puis se glissa à l'intérieur. Rapidement, il dégaina le pistolet fixé à sa cuisse et balaya du regard la pièce dans laquelle il venait de mettre les pieds. Elle était déserte et ne contenait qu'une table entourée de chaises en aluminium. Sans doute une salle de réunion.

Snake se dirigea vers la porte, l'arme au poing. Il l'ouvrit, jeta un œil dans l’entrebâillement, sortit dans le couloir. Il lui fallut moins de dix minutes pour explorer le rez-de-chaussée, sans découvrir quoi que ce soit, ni tomber sur des mercenaires. Les quelques bureaux et dossiers, qu'il avait rapidement étudiés, ne contenaient aucune information digne d'intérêt.

De retour dans le couloir, il prit la direction de l'escalier menant à l'étage supérieur et en gravit rapidement les quelques marches, pour débarquer dans un passage identique à celui du niveau précédent. Toujours pas un bruit ni un quelconque indice indiquant une présence ennemie

Arrivé devant la première porte, Snake en actionna la poignée. Verrouillée. Il passa à la suivante et entra dans ce qui semblait être un bureau. Avisant un ordinateur sous tension, Snake referma la porte derrière lui et prit place sur le fauteuil. Il pressa ensuite une touche sur le clavier et l'écran s'alluma. Évidement, il allait lui falloir un code d'accès pour déverrouiller la machine.

Pas le temps de cracker le mot de passe. Snake se pencha sur les tiroirs du bureau et parcourut du bout des doigts les étiquettes fixées sur les dossiers qu'ils contenaient. Encore une fois rien de bien intéressant.

Son oreillette bourdonna. Snake porta la main à sa radio et prit la communication :― Snake, commença la voix de Campbell, tu peux parler en toute sécurité ?― Affirmatif, colonel. Je suis seul.― Très bien. Toujours pas de traces du docteur Marv ?― Non. Je suis en train de chercher des informations dans un bâtiment administratif mais, à part des

rapports sans intérêt sur les activités de cet avant-poste, je n'ai rien trouvé d'utile.― OK. J'ai du neuf pour toi. La découverte des têtes nucléaires commence à faire des vagues. Harks

a contacté ses responsables. Les Nations Unies commencent sérieusement à s’inquiéter. On sait maintenant qu'Outer Heaven détient de l'armement nucléaire. Même s'il est difficile de déterminer en quelle quantité, la menace que représente ces ogives est bien réelle. Les objectifs de ta mission sont donc modifiés en conséquence. Tu dois toujours retrouver Marv et l'OILIX, mais l'ONU voudrait aussi que tu enquêtes sur ces têtes nucléaires. Si Outer Heaven a ce type d'armement, il nous reste à savoir s'ils ont la capacité d'effectuer un tir. Essaie de te renseigner sur leur capacité de lancement.

― Et s'ils en ont la capacité ?― Dans ce cas, tu devras saboter leurs installations. La ratification du traité START II est toujours en

cours entre les États-Unis et les russes. Si Zanzibar devenait une superpuissance nucléaire avérée, les mercenaires d'Outer Heaven aurait la main-mise sur l'économie énergétique, via l'OILIX, et militaire, via leurs armes de destruction massive. Ce petit pays à la frontière de la Russie deviendrait alors une

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superpuissance mondiale d'envergure, qui pourrait influencer les événements à l'échelle mondiale.― Compris. Outer Heaven détiendrait alors l'OILIX et l'avenir énergétique en otage et menacerait au

nucléaire ceux qui voudraient s'en emparer.― Tu as bien résumé la situation.― On ne serait alors pas bien loin de cette fameuse Guerre Énergétique dont tu m'as parlé.― En effet, acquiesça sombrement Campbell. Sauf qu'il est maintenant question d'armes de

destruction massive et plus d'une guerre conventionnelle. Tu dois découvrir si les mercenaires disposent d'équipement pour effectuer un tir et, si oui, le détruire.

― Bien reçu.Snake mit fin à la conversation. Cette mission commençait à prendre une drôle de tournure. Alors

qu'au départ il devait endiguer une crise énergétique, voilà maintenant qu'il allait surement devoir empêcher rien de moins qu'une Troisième Guerre Mondiale !

Une sonnerie retentit brusquement dans la pièce. Snake bondit sur ses pieds, dégaina son pistolet. Ça venait de dehors. La sonnerie résonnait dans la cour de l'avant-poste, semblant venir d'un haut-parleur tout proche. Son regard se porta subitement vers le téléphone posé au coin du bureau. L'appareil était relié à un système qui permettait de faire entendre sa sonnerie à l'extérieur du bâtiment et le fil qui courrait en direction de la fenêtre était sans doute branché à ce fameux haut-parleur. Tout le monde à l'avant-poste allait l'entendre et quelqu'un allait forcément débarquer sous peu dans la pièce pour répondre à l'appel.

Il allait falloir faire vite. Rapidement, l'agent de Fox-Hound s'assura qu'il avait bien tout remis en place et que rien ne pourrait trahir son passage, puis il s'élança vers la porte. Il posa la main sur la poignée au moment où elle était actionnée de l'extérieur. Snake bondit de côté et s'adossa au mur alors que la porte s'ouvrait.

Un mercenaire courut vers le bureau et décrocha le téléphone, sans même remarquer la présence de l'agent secret dissimulé entre le battant et le mur. Puisqu'il lui était de toute façon impossible de quitter la pièce sans que l'autre ne s'en aperçoive, Snake resta immobile et prêta l'oreille à la conversation.

Le mercenaire parlait en allemand :― Oui, monsieur, le docteur a bien été déplacé au Bâtiment A, comme vous nous l'avez demandé.

(Un silence, le temps d'écouter son interlocuteur, puis :) Non, il refuse toujours pour l'instant de travailler. Nous pensons qu'il a presque terminé mais... (Silence.) Je ne sais pas, monsieur. Je ne crois pas. Black est avec lui, en tout cas. (Nouveau silence.) Bâtiment A, aussi, oui. (Silence plus long.) Très bien, monsieur, j'appelle immédiatement des renforts. Nous allons resserrer la sécurité ici et envoyer des patrouilles aux alentours de la clôture.

Le mercenaire raccrocha le combiné, fit volte-face et disparut en courant dans le couloir, sans même prendre la peine de refermer la porte. Snake attendit quelques instants, prêta l'oreille alors qu'il entendait claquer les bottes du soldat ennemi dans les escaliers, puis au rez-de-chaussée. La porte du bâtiment claqua et le mercenaire gueula des ordres en allemand.

Snake sortit de sa cachette et s'approcha de la fenêtre. Les mercenaires de l'avant-poste venaient au pas de course en direction de l'allemand. Celui-ci leur donna des ordres et fit de grands gestes, puis chacun s'éloigna en courant, fusil d'assaut en mains, prêt à faire feu.

Snake se retourna vers le bureau et se dirigea vers le mur du fond sur lequel était accroché une carte de l'ensemble des installations d'Outer Heaven à Zanzibar. Rapidement, il localisa la clôture puis l'avant-poste. Il y avait d'autres installations du même genre tout le long de la clôture, éloignés de quelques kilomètres les uns des autres. A partir d'ici, Snake allait devoir encore traverser la forêt pour espérer atteindre une base un peu plus importante, comportant plusieurs constructions de taille diverses, dont le fameux Bâtiment A où serait retenu le docteur.

Finalement, explorer cet endroit n'était pas une si mauvaise idée puisque ça lui avait permis de trouver l'information qu'il recherchait : la localisation du docteur Marv. Des bruits de moteurs l'attirèrent à nouveau vers la fenêtre. Un camion et deux jeeps chargés de mercenaires armés venaient

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de faire irruption sur la place centrale de l'avant-poste. Les soldats se déversèrent des véhicules, s'éparpillèrent un peu partout dans la zone.

Voilà qui n'allait pas faciliter les choses. Quitter l'avant-poste serait maintenant bien plus difficile que réussir à y entrer. Pourquoi avoir fait appel à ces renforts ? Sa présence aurait-elle été découverte sans qu'il ne s'en aperçoive, ou bien les mercenaires prenaient-ils des précautions particulières à l'approche d'une menace dont ils étaient les seuls à connaître l'existence ?

La porte du bâtiment claqua à nouveau et des bruits de bottes résonnèrent sur le plancher du niveau inférieur. Snake bondit vers le couloir, vit que le mercenaire allemand était en train de gravir la première volée de marches, se jeta dans la première pièce venue et ferma discrètement la porte dans son dos.

Le jeune homme posa son oreille sur le battant, écoutant les pas se rapprocher dangereusement. Une porte fut fermée tout près, puis ne lui parvint bientôt plus que le son étouffé de la voix de l'ennemi, enfermé dans son bureau. Ressortir par le rez-de-chaussée était trop risqué maintenant. Avec tous les mercenaires en patrouille dans la zone, il pouvait tomber nez-à-nez avec l'un d'eux, au détour d'un couloir.

C'est la forte odeur de désinfectant qui permit à Snake de se détourner un instant de la porte pour découvrir qu'il se trouvait dans les toilettes du bâtiment. Une petite lucarne s'ouvrait dans le mur du fond.

Snake traversa les toilettes, passa devant les cabines. Il ouvrit la lucarne, se hissa au niveau de l'ouverture et jeta un œil à l'extérieur. Par chance, cette façade du bâtiment donnait sur l’entrepôt contenant les ogives. Il lui suffirait de parcourir à découvert les trente mètres séparant les deux structures, pour pouvoir ensuite atteindre la forêt, en plaçant l’entrepôt entre lui et le reste de l'avant-poste.

Mais, avant ça, il allait falloir descendre au niveau du sol sans risquer de se briser le cou ou, plus probablement, une jambe. Se penchant davantage à l'extérieur, Snake remarqua une gouttière à seulement deux mètres de sa position. S'il parvenait à l'atteindre, il pourrait descendre le long du tuyau et...

Un bruit attira son attention à l'intérieur des toilettes. Snake tira sur ses bras pour se glisser à nouveau dans l'ouverture. C'était un bruit de chasse d'eau. Au moment où il prenait pied sur le sol carrelé, la porte d'une des cabines venait de s'ouvrir. Un mercenaire apparut à moins de deux mètres de lui.

L'homme remarqua aussitôt l'agent secret. Il se figea sur place. Tous deux se regardèrent pendant une poignée secondes, personne n'esquissant le moindre geste. Il suffirait à Snake de déplacer sa main de quelques centimètres pour se saisir de son arme. Il lui faudrait alors moins de deux secondes pour se débarrasser de l’ennemi. Le mercenaire salua finalement Snake d'un mouvement de la tête, avant de se diriger vers les lavabos.

― Américain ? Demanda-t-il, avec un fort accent allemand.Surpris par la réaction de l'homme, Snake resta silencieux un instant. Pourquoi n'attaquait-il pas ? Se

pouvait-il qu'avec son treillis sans signe distinctif, l'agent de Fox-Hound passe inaperçu parmi les mercenaires d'Outer Heaven ?

― Ouais, répondit-il, finalement.L'homme commença alors à se laver les mains.― J'ai entendu des véhicules, il y a cinq minutes. Je ne te connais pas. Tu es arrivé avec eux ?― Oui, répondit Snake. Une envie pressante.Le mercenaire esquissa un sourire.― Je connais ça, ricana-t-il. Pourquoi tout ce remue-ménage ? Tu sais ce qui se passe ?― Heu... des renforts. On les a... on nous a appelés ici, pour renforcer la sécurité.― Vraiment ? S'étonna l'autre en égouttant ses mains au-dessus du lavabo.― Ouais. 'Parait qu'un espion a pénétré dans l'enceinte.― Sérieux ? Bon, je ferais mieux de rejoindre les autres, alors.

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Sur ces mots, le type le salua à nouveau et regagna le couloir. Snake poussa un soupir de soulagement et relâcha la tension dans ses muscles. Ce coup-ci, c'est pas passé loin, se dit-il. L'agent reporta rapidement son attention sur la lucarne et se hissa à nouveau dans l'ouverture.

Descendre le long de la gouttière s'avéra être un jeu d'enfant. Il se lança ensuite vers l’entrepôt, puis la forêt, direction le Bâtiment A. Il croisa quelques patrouilles durant sa progression entre les arbres mais parvint sans problème à éviter les ennuis.

Au bout de vingt minutes de marche, un coup de feu claqua dans l'air et rompit le silence relatif de la forêt. Des oiseaux quittèrent leur perchoir et s'évanouirent à travers les branches. Snake se figea aussitôt, s'accroupit et prêta l'oreille.

Nouveau coup de feu.Ça venait de tout près, visiblement. Restant baissé, son M9 à la main, Snake se dirigea lentement vers

l'origine des tirs. A mesure qu'il approchait, ceux-ci se firent plus nombreux et plus rapprochés.Il distingua bientôt des voix qui discutaient calmement, partiellement couvertes par les détonations.

Quelques mètres plus loin, il remarqua du mouvement à travers des taillis et s'approcha suffisamment pour voir de quoi il s'agissait, tout en restant à couvert. Son treillis camouflage devrait le garder invisible aux yeux des tireurs.

A moins de quinze mètres devant lui s'ouvrait une zone dégagée, dont le sol de terre était dépourvu d'arbres. A l'autre bout de la zone, des panneaux de bois avaient été fixés verticalement, sur des mats, et des formes concentriques y avaient été peintes en guise de cibles.

Snake compta huit tireurs qui faisaient feu et lui tournaient le dos. Tantôt un genou à terre, tantôt à plat ventre, ils faisaient inlassablement usage de leurs armes et semblaient particulièrement doués, si l'on en croyait les impacts qui marquaient les cibles.

Il lui fallut près d'une minute pour se rendre compte que quelque chose n'allait pas avec ces tireurs. Ils étaient trop petits, bougeaient bizarrement pour des soldats et... avaient des voix trop aiguës.

Seigneur, se dit Snake, ce sont des enfants !Neuf ou Dix ans pour la plupart. Et habillés comme de parfaits petits soldats, malgré un patchwork

composé d'uniformes de plusieurs origines.Bon sang, qui peut bien apprendre à de si jeunes enfants à utiliser des armes ?― Bouge pas, piailla une petite voix dans son dos.Snake se raidit brusquement, leva les mains, laissant son arme bien en évidence au creux de sa

paume pour montrer qu'il ne comptait pas s'en servir. Lentement il pivota pour faire face à son agresseur.

― Bouge pas, j'ai dit !Du haut de ses un mètre trente, le gamin pointait d'une main assurée son fusil d'assaut en plein sur la

poitrine de l'agent secret. Le petit dardait sur lui un terrifiant regard bleu plein de détermination. Snake frissonna.

― On se calme, petit. J'veux pas te faire de mal. Regarde, je pose mon arme, d'accord. Comme ça.Comme il s'y attendait, le petit observa attentivement la manœuvre, puis releva le canon de son arme

vers sa cible. Il fixa Snake dans les yeux, ne sachant visiblement pas quoi faire, ensuite.― Et maintenant ? L'encouragea l'agent de Fox-Hound.― Heu, hésita-t-il. Fais glisser ton arme vers moi.Typique des débutants et de ceux qui regardent trop les films d'action à la télé, songea Snake.Une arme à terre c'était amplement suffisant pour désarmer un ennemi que vous teniez en joue. Si

vous étiez parfaitement déterminé à faire feu, il suffisait que le type désarmé esquisse un seul geste pour faire mine de récupérer son arme, pour que vous l’abattiez froidement. C'était exactement la réaction que Snake avait espéré en posant son arme.

Lentement, il approcha la pointe de sa botte du M9 puis l'envoya glisser vers le petit. Ce dernier baissa un instant les yeux pour suivre la trajectoire de l'arme. Snake en profita. Il fondit sur l'enfant-

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soldat, détourna vivement le fusil sur le côté.Surpris, le gamin poussa un cri aigu et lâcha son arme. Snake en profita pour faire tourner l'arme

dans ses mains et la pointer sur son jeune agresseur Ce dernier fit preuve d'une vivacité extrême et, aussitôt désarmé, dégaina un pistolet semi-automatique, le pointa sur Snake et fit feu.

L'agent de Fox-Hound esquiva le tir, d'un pas sur le côté, puis balança le canon de son fusil vers l'arme encore fumante. D'un mouvement du poignet, il fit pivoter son fusil autour du pistolet qui se vrilla dans les mains de son propriétaire et s'envola dans les taillis.

L'enfant-soldat lança alors à Snake un regard terrifié, implorant. Il tomba à genoux, leva les mains haut, au-dessus de sa tête.

― J'me rends, monsieur ! Me tuez pas !Snake garda son arme pointée sur le petit. Il n'allait pas tirer. Pas sur un enfant. Même un enfant qui

venait de lui tirer dessus et qu'il avait dû désarmer à deux reprises en moins d'une minute. On pouvait dire que le gosse avait de la réserve, en tout cas.

Lentement, Snake abaissa le canon de son fusil.― J'vais pas te tuer, petit, le rassura-t-il.L'enfant sembla se détendre un peu et poussa un soupir de soulagement parfaitement perceptible.

Ses yeux glissèrent l'espace d'un instant vers la droite de Snake puis revinrent brusquement sur lui.L'agent de Fox-Hound compris instantanément ce qui allait se passer. Un mercenaire, adulte celui-ci,

surgit de derrière un arbre. Snake pivota instantanément vers lui. L'homme posa aussitôt sa main sur le fusil et d'une violente pression enfonça la crosse dans l'estomac de Snake, qui encaissa le coup sans broncher, mais dû lâcher sa prise sur le fusil pour le détourner.

L'autre se saisit fermement de l'arme et les deux hommes commencèrent à lutter pour en prendre possession. Le mercenaire poussait Snake et secouait le fusil dans tous les sens pour le faire lâcher.

Leurs regards se croisèrent et, l'espace de quelques instants, tous deux se figèrent. Deux soldats immobiles au cœur d'une forêt, luttant pour la propriété d'un fusil d'assaut, sous les yeux horrifiés d'un enfant-soldat.

Ces yeux.Cette lueur argentée entourée d'un iris bleuté.― Frank ? S'étonna Snake.Profitant du manque d'attention de Snake, le mercenaire lui frappa l'avant-bras du tranchant de la

main tout en imprimant une vive rotation au fusil. Surpris, l'agent de Fox-Hound perdit l'arme que l'autre ne tarda pas à épauler et pointer vers lui, non sans avoir reculé de quelques pas.

Snake ne savait pas du tout comment il devait réagir. L'homme qu'il avait devant lui était bel et bien Frank Jaeger. Ce soldat qu'il n'avait pas vu depuis quatre ans. Son ami.

― Je te croyais mort, Frank. Tué dans le bombardement au Gindra.― Ça va mieux, répliqua froidement Jaeger. Qu'est-ce que tu fais, ici, Snake ?Alors qu'il était sur le point de révéler l'objectif de sa mission à son ami, Snake ne répondit pas. Normalement, un véritable ami ne vous menaçait pas avec une arme, pensa-t-il, méfiant.― Et toi, Frank, qu'est-ce que tu fais là ?Un éclair passa dans son regard.― Je suis exactement là où je dois être. Chez moi.― Avec les mercenaire d'Outer Heaven ? Demanda Snake.― Avec ma famille, répliqua l'autre.Cette révélation laissa s'installer un silence pesant entre les deux anciens frères d'arme. Aucun d'eux

n'osait bouger pour attaquer l'autre. Tous deux connaissaient trop bien leurs capacités respectives pour tenter quoi que ce soit maintenant.

― Tu n'aurais pas dû venir, reprit Fox. Marv reste avec nous.― Alors c'est comme ça, Frank ? Tu es devenu un terroriste après le Gindra ?― Je suis un soldat, comme je l'ai toujours été. Tout comme toi.

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― Tu travailles pour des mercenaires qui cherchent à imposer un blocus économique au monde ! Lança Snake.

― Tu ne trouveras pas de mercenaires ici, répondit Jaeger. Personne ne rejoint Outer Heaven pour l'argent. Nous avons un idéal qui a conduit chacun d'entre nous ici. Saladin nous a trouvés.

― Saladin ? Tu parles du leader d'Outer Heaven ?Jaeger fit un pas en avant, menaça Snake avec son arme.― Tu n'aurais pas dû venir, répéta-t-il. Rentre chez toi avant qu'il ne soit trop tard, Snake.Le cliquètement du mécanisme d'une arme attira leur attention. Tous deux se tournèrent vers

l'enfant-soldat, qui s'était remis sur pied et levait un pistolet vers Snake.― Non ! Hurla Jaeger en se jetant vers le petit.Avec une vitesse ahurissante, le soldat d'Outer Heaven détourna le pistolet, au moment où un coup

de feu claquait dans l'air. Il désarma en douceur, l'enfant qui recula en titubant, encore sous la surprise de ce qui venait de lui arriver.

Nouveau cliquetis métallique.Jaeger reporta son attention sur Snake qui pointait le silencieux de son M9 sur lui.― Retournes avec les autres, ordonna-t-il au petit. Je vous rejoins dans deux minutes.L'enfant hésita quelques instants, son regard se portant, alternativement, sur les deux soldats armés,

puis il tourna les talons et disparut à travers les arbres.― Tu ne vas pas tirer, Snake.― Tu crois ça ?Jaeger roula brusquement au sol, ce qui l'amena directement aux pieds de Snake, auquel il flanqua un

violent coup de crosse dans le tibia. L'agent de Fox-Hound poussa un cri de douleur. Jaeger se releva et, d'une main, manipula le M9 de Snake. Le chargeur de l'arme tomba par terre et la balle engagée fut éjectée du canon.

Sans se laisser démonter, Snake riposta aussitôt en frappant Jaeger dans l'estomac. Ce dernier encaissa le coup sans grimacer, attrapa la main armée de Snake, plaça son fusil à plat contre la poitrine de Snake et tira avec force en pivotant sur lui-même.

Snake culbuta dans les airs et s'écrasa lourdement dans la terre. D'un coup de pied, Jaeger le désarma puis le maitrisa en venant s'accroupir sur lui, son genou lui écrasant la carotide, le canon du fusil pressé sur le front de l'agent secret.

― Ça suffit, Snake ! Ordonna Fox. Tu peux encore partir. Laisse tomber ta mission. Oublie Marv. Oublie moi. Rentre chez toi.

Sur ces mots il se releva, tourna le dos à son ancien ami puis s'éloigna.― Je ne peux pas partir, Frank, souffla Snake, encore sous le choc de sa chute. J'ai des ordres.― Je le sais bien, répliqua tristement Jaeger. Mais je te laisse encore le choix. Il s'arrêta, se tourna vers Snake puis, avant de rejoindre les enfants, ajouta :― Et ne m'appelles plus Frank. Cet homme est mort, il y a bien longtemps. On m'appelle Gray Fox,

désormais.

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