mercredi 18 aout 2021-numéro 0

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Mercredi 18 aout 2021-Numéro 0 Je ne suis pas sûre que cette histoire commence bien. Au départ, le soleil, les étoiles, le vent et moi ne font pas bon ménage. Je parle en connaissance de cause, j’ai testé la planche à voile. Fidèle à moi-même, sur cet engin, je connais mieux le milieu que les bords, ce qui n’a rien de pratique quand on n’est ni un canard, ni un poisson. Il y a un moment où il faut rentrer sur terre. Alors m’imaginer capitaine d’un bateau… D’ailleurs il paraît que ce n’est pas trop féminin, ce qui n’est pas tellement étonnant car à faire des femmes des gestionnaires de foyers, on ne les pousse pas à développer le sens de l’orientation. Quand on est fixe, pourquoi apprendre à naviguer ? A force ça finit par se voir, jusque dans l’ADN. Ce n’est pas moi qui le dis c’est Darwin. L’inné et l’acquis au fond, c’est un peu la même chose. Quand une culture nous prédestine les uns et les autres à des rôles il est normal de ne retenir que les compétences qui nous permettent de les remplir. Il ne devrait y avoir aucune honte à répondre à tel ou tel stéréotype, une partie de ce que nous sommes vient d’un héritage ancestral bien dicile à déloger. Là où il y a dommage, c’est de ne pas chercher à le modifier, car il y a une bonne nouvelle, nous avons tous une capacité à apprendre et réapprendre et celle-ci est universelle et inépuisable. La deuxième bonne nouvelle c’est que nous venons de comprendre que notre ADN change au cours d’une vie, ce qui veut dire que nous pouvons nous adapter et réadapter plus rapidement qu’on ne le pense et fabriquer des humains plus en phase avec nos valeurs dès demain matin à l’aube, soit 7h08 le jeudi 19 août 2021. Nous avons déjà commencé, l’égalité femme-homme est la grande cause du quinquennat, il sut de continuer d’appuyer plus vite que les autres et il y a un boulevard devant nous ce qui n’est pas garantie à vie. La fenêtre de tir se réduit d’ailleurs à vue d’œil (puisqu’il est question d’œil). Il va donc falloir viser juste et ne pas se tromper sans quoi il restera une triste trace dans l’histoire. C’est tout l’objet de ce travail, en toute humilité, car je suis du camp des « gens qui doutent » et que les seules certitudes qui me restent viennent du cœur. Il m’est déjà arrivé de tenter d’indiquer une voie et de voir les gens prendre la direction complètement opposée. Ça laisse un peu coi mais ce n’est peut-être pas si grave car la Terre est ronde, ce qui est devant est derrière et vice et versa. A faire comme ça, non seulement on finit par se retrouver mais en plus on connaît les deux chemins, celui de la marche avant et celui de la marche arrière. A force, on finit par trouver l’équilibre et la bonne vitesse. Ensemble. Par @anne.aude, une fille de l’Ouest « mais la Bretagne coule dans mes veines »

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Mercredi 18 aout 2021-Numéro 0

Je ne suis pas sûre que cette histoire commence bien. Au départ, le soleil, les étoiles, le vent et moi ne font pas bon ménage. Je parle en connaissance de cause, j’ai testé la planche à voile. Fidèle à moi-même, sur cet engin, je connais mieux le milieu que les bords, ce qui n’a rien de pratique quand on n’est ni un canard, ni un poisson. Il y a un moment où il faut rentrer sur terre. Alors m’imaginer capitaine d’un bateau…

D’ailleurs il paraît que ce n’est pas trop féminin, ce qui n’est pas tellement étonnant car à faire des femmes des gestionnaires de foyers, on ne les pousse pas à développer le sens de l’orientation. Quand on est fixe, pourquoi apprendre à naviguer ? A force ça finit par se voir, jusque dans l’ADN. Ce n’est pas moi qui le dis c’est Darwin. L’inné et l’acquis au fond, c’est un peu la même chose. Quand une culture nous prédestine les uns et les autres à des rôles il est normal de ne retenir que les compétences qui nous permettent de les remplir. Il ne devrait y avoir aucune honte à répondre à tel ou tel stéréotype, une partie de ce que nous sommes vient d’un héritage ancestral bien difficile à déloger. Là où il y a dommage, c’est de ne pas chercher à le modifier, car il y a une bonne nouvelle, nous avons tous une capacité à apprendre et réapprendre et celle-ci est universelle et inépuisable.

La deuxième bonne nouvelle c’est que nous venons de comprendre que notre ADN change au cours d’une vie, ce qui veut dire que nous pouvons nous adapter et réadapter plus rapidement qu’on ne le pense et fabriquer des humains plus en phase avec nos valeurs dès demain matin à l’aube, soit 7h08 le jeudi 19 août 2021.

Nous avons déjà commencé, l’égalité femme-homme est la grande cause du quinquennat, il suffit de continuer d’appuyer plus vite que les autres et il y a un boulevard devant nous ce qui n’est pas garantie à vie. La fenêtre de tir se réduit d’ailleurs à vue d’œil (puisqu’il est question d’œil).

Il va donc falloir viser juste et ne pas se tromper sans quoi il restera une triste trace dans l’histoire. C’est tout l’objet de ce travail, en toute humilité, car je suis du camp des « gens qui doutent  » et que les seules certitudes qui me restent viennent du cœur. Il m’est déjà arrivé de tenter d’indiquer une voie et de voir les gens prendre la direction complètement opposée. Ça laisse un peu coi mais ce n’est peut-être pas si grave car la Terre est ronde, ce qui est devant est derrière et vice et versa. A faire comme ça, non seulement on finit par se retrouver mais en plus on connaît les deux chemins, celui de la marche avant et celui de la marche arrière. A force, on finit par trouver l’équilibre et la bonne vitesse. Ensemble.

Par @anne.aude, une fille de l’Ouest « mais la Bretagne coule dans mes veines »

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Il est maintenant de ces moments réguliers depuis 18 mois où on hésite entre rire et pleurer et où on se retrouve à faire les deux en même temps. La lecture de l’article de l’Express relatant les propos du philosophe en fait partie. Et avec cette labilité émotionnelle qui devient un tantinet insupportable c’est une colère à se sentir capable de déplacer des montagnes qui vous emporte. Il paraît que dans les épreuves l’être humain décuple ses forces. La vie est bien faite.

Je me suis déjà attardée sur ces paroles méprisantes à l’égard d’une partie de la population qu’il juge «  irrécupérable » je ne vais pas recommencer. Mes prières sont « sans effet  » sur lui. Mais il y a des éléments nouveaux très intéressants qui méritent de s’y attarder.

"Nous sommes traqués, nudgés, pucés, alogrithmés à longueur de journée. Des tas de gens s'enrichissent en exploitant nos moindres gestes... Et comme on se donne un moulin à vent plutôt qu'un ennemi véritable, c'est l'inoffensif passe sanitaire qui nous affole »

«  Les démocraties ont moins à craindre une destruction objective des libertés et un retour de la dictature, que le rongement des libertés sous l'effet de dispositifs insidieux (des nudges aux algorithmes) qui orientent nos choix sans les dicter, qui suggèrent nos achats sans les imposer, qui nous localisent, qui nous tracent, qui ordonnent nos souvenirs et classent nos opinions, qui parlent pour nous et qui devancent même nos associations d'idées... »

« Nous sommes attachés de partout. Nous avons mille fils à la patte mais ce sont des fils invisibles dont la traction est imperceptible parce que nos désirs sont eux-mêmes domptés. Et nous acceptons complaisamment toutes ces réductions, mais nous nous insurgeons contre l'esquisse d'une contrainte... Les nudges, les algorithmes, les incitations... Tout passe ! C'est ainsi. Mais le "passe sanitaire", lui, ne passe pas. C'est le passe-temps des moutons. Ça les occupe, tandis qu'on s'occupe d'eux. Ça les indigne, ça les consume, et entre temps, ils consomment. »

Nous y voilà. Je ne sais pas s’il est courant mais en allant ici il se retrouve en phase avec l’alerte de Philippe Guillemant qui lui-même se trouve cité dans «  le jour d’après » de Philippe de Villiers. Qui l’eut cru.

Philippe Guillemant, chercheur au CNRS, dont le seul souhait est d’avoir tort, redoute une instrumentalisation de la crise, qui par le biais du pass sanitaire et de la vaccination, nous amènerait à accepter plus facilement une identité numérique inviolable utile à l’essor de l’internet des objets, système économique qui viendrait nous faire grimper une marche de plus dans ce que Raphaël Enthoven, entre autres, dénonce.

Comme quoi on peut trouver des points de convergence et il faut savoir lui être reconnaissant car sa bêtise permet de dresser une synthèse qui, je l’espère, nous fera passer à l’étape suivante.

Il faut se moquer de Raphaël Enthoven, car ce gens-là est dangereux et écouter Abdennour Bidar car ce gens-là est bon. https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/raphael-enthoven-il-faut-se-moquer-des-antivax-car-ces-gens-la-sont-dangereux_2156626.html?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Twitter&Echobox=1629105229#xtor=CS3-5083

https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/abdennour-bidar-le-mepris-avec-lequel-on-traite-les-contestations-populaires-est-tres-inquietant_2156456.html

Comme il faut savoir aussi remercier l’Express, média «  mainstream  » et donc incriminé par nature, qui pour le coup fait ici un vrai travail de journalisme, à savoir proposer la position d’Abdennour Bidar sur la même page.

"Je suis très inquiet de voir de quelle façon ces contestations populaires sont méprisées et diabolisées. Attention à la pente savonneuse de cette violence de l'exclusion. Le refus de laisser de l'espace à l'opinion adverse et la prétention à détenir le monopole de la vérité ont conduit aux guerres de Religion et, depuis le début de la modernité, aux régimes totalitaires."

Dans la société, nous sommes au stade ou des familles et des groupes d’amis se déchirent. Ce n’est pas très bon.

Raphaël Enthoven ne semble pas en avoir conscience et compare Florian Philippot à une plante sans tronc qui "ne l'emmènera pas très haut" :

"Florian Philippot a le destin du lierre ou de la glycine. C'est une plante grimpante. Un arbre sans tronc. Quand elle trouve un chêne à grimper ou un mur sur lequel s'appuyer, elle prospère. Mais quand aucun tuteur ne lui montre la verticale, elle s'affale et voudrait se répandre, sans y parvenir."

Il oublie un détail et non des moindres, le tuteur, à agir ainsi, il en fait partie. Et si c'est un chêne, le chêne dans la tempête on connaît la fin de l’histoire, surtout s’il est parasité. Quant aux roseaux, les lierres ne grimpent pas dessus.

Le final revient à la pertinence d’un internaute qui commente en citant Albert Camus «  le mépris des hommes est souvent la marque d’un cœur vulgaire ». Alors, ne soyons pas vulgaires.

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SORTIR DE LA BIPOLARITE ET LA SCHIZOPHRÉNIE

Il serait peut être bon de revenir aux mots, à leur définition et de laisser ce qui nous encombre, ce que l’histoire leur a fait dire. Les déshabiller en quelque sorte, garder l’essentiel et après ça, laisser libre cours à chacun de choisir la tenue qui lui convient. Surtout que dans notre exemple, il est donné deux définitions qui ne parle pas de la même chose. L’une évoque une prédominance pas l’autre. Et quand bien même il y aurait volonté d’une prédominance c’est un peu le jeu du monde, de la vie même, difficile de s’en défaire. Nous ne sommes pas seuls.

Les mots du dictionnaire n’appartiennent à personne, nous devons pouvoir parler de la façon dont on défend l’interêt de la nation Française sans avoir peur de passer pour l’intolérant le plus primaire. Elle est aujourd’hui le fruit d’une histoire faite de multiples flux migratoires qui nous permet de sortir de ce risque. On pourrait même penser que c’est ridicule. Il suffit de faire un test ADN pour s’en apercevoir (au passage, ce service est une belle arme contre le racisme).

C’est comme ça qu’il est possible de penser que F. Mitterrand n’aurait pas dû dire «  le nationalisme c’est la guerre » mais «  leur nationalisme c’est la guerre  ». Et que défendre l’intérêt de la nation c’est défendre l’Europe. Pourquoi en faire deux notions incompatibles, si ce n’est s’embrouiller la vue avec ce qui pèse trop lourd et qui est trop vieux. Surtout que dans notre exemple, si c’est pour répondre par « il y a des France et toutes ne se valent pas », autant ne rien dire.

Sans vouloir donner des points à Eric Zemmour, il faut reconnaître que dans ce triptyque, il est plus fort, « éclatant » je ne sais pas mais plus fort oui. La formule « Français de branche » est bien trouvée et sa réponse est pertinente et compréhensible par tous. « La France c’est la France », d’accord, mais quelle est la nôtre, quelle est la sienne ?

1. Mouvement politique d'individus qui prennent conscience de former une communauté nationale en raison des liens (langue, culture) qui les unissent et qui peuvent vouloir se doter d'un État souverain.

2. Théorie politique qui affirme la prédominance de l'intérêt national par rapport aux intérêts des classes et des groupes qui constituent la nation ou par rapport aux autres nations de la communauté internationale.

Nationalisme

Nous voulons vivre unis mais nous passons notre temps à créer des camps. Ceux là en sont deux de plus. Il faut déjà noter que ce genre de débat vient convaincre des convaincus. Un électeur de Marine Le Pen se moque pas mal de la différence entre être républicain et nationaliste. Ce n’est pas avec ça qu’on le ramène. A manipuler des concepts, au mieux, on flatte son égo en ayant la satisfaction d’avoir fait sa part mais le résultat revient, pour être familière, à pisser dans un violon. Ce qui peut aller de mal en pis en revanche, en allant par là, c’est le fossé entre deux France.

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Le principe résumé dans un livre pour enfant.

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AFGHANISTAN : LE TEMOIGNAGE D’UNE FEMINISTE ENTRE HUMANITE ET REALISME

Aux détracteurs du discours de lundi soir, dont une grande partie sont des indignés du canapé qui ont vécu leur expérience du melting potes dans les quartiers populaires des grandes villes avant de les fuir à la naissance de leur premier enfant parce que bon … Et qui arborent fièrement leur « bien pensance » en oubliant que cette notion sert moins la remise en cause d’une morale que la dénonciation de leur hypocrisie. S’il y avait autant de bénévoles dans les associations d’aide aux réfugiés que de commentateurs du pouce de petites phrases sur les RS, le monde aurait une autre gueule, et la leur ils pourraient l’ouvrir. Ce jour là n’est pas encore arrivé.

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