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V î s i A
.
-m
< ( i : *> —
MEMOIRE
SURLES
TREM LEMENS
DETERRE
DELACALABRE
Pendant
/
année 1783.
PAR LE COMMANDEUR
DEODATDEDOLOMIEU.
Avec j > e r m i j f t o n Un S u p é r i e u r ,
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EPÏ tRED
E
DICAÏOIRE
A MONSIEUR LE COMMANDEUR
DELASTERIEDUSAILLANT
J Auroís pudécorer cette epitre du
nom
de quelque grand de la terre , y
faireVétalage
de
ses titres fastueux,
de
A2 s e s
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ses
vertus
imaginaires
; mais j ' y
préfè
re le nomdemonami , d'unamide
vingt ans . Ce titre seul renferme.
l' éloge
de
toutes ses qualités ;
qu
i l
re
çoive donc ici untémoignage public
de
mon
attachement
pour lui
,
LE CH* DEODAT
DE
DOLOMIEU.
AVANT
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AVANT
PROPOS.
o n t r a r i e t é
de s vents mayant retenu
fur
tes
Cofie s
de l a
Calabre
u l t e r i e u r e
,
pendant
t ous
les
mois de Fevrier e Mars
1784,
mayant fait
toucher
successivement
a
presque
t o u t e s les Vi l l e s de la^»
Cofìe de / '
Oue s t
, / '
ai
pu
faire
de s
i n cu r s i o n s
dans ( i n
té r i eur de cet t e malheureuse province ; f
ai eu
le tems
de
parcourir
t out e s
ses
ru i n e s
e c o n n o i t r e /
étendue
de s se
malheurs
. Mon
gout
pour
l a
l i t h o l og i e
m' a
p o r *
t é a étudier l a nature desons o l , a c omp o s i t i o n deses
MontAgnes , Ò* je
donne
ici le résu lta t de mes observa
t i o n s . Je n ai recueilli
que
l es
faits
principaux , ceux
qu a t t e s t e r o n t longtems les c i rc o n s t a nc e s locales ui
pourront
e n c o r e , dans
cen t
ans
,
i n té res s er les p h y s i c i e n s
e n a t u r a l i s t e . Les autres déta ils n ' e n t r e n t pas dans
mon
plan.
Je ne donnerai, ni l e journal
circonf t ancìé
de s
tremblemens de t e r r e , mf é t a t de l a p o p u l a t i o n e s
pertes
de chaque
l i eu
en
p a r t i c u l i e r
.
Je
n
a u r o i s
eu
qua
copier
les a u t r e s r e l a t i o n s on i n t e n t i o n n e s t pas de
faire un gros l i v r e , mde
répéter
ce que les a u t r e s
o n t di t .
Je
mattache seulement a ce qui a ét é
un
peu
n e g l i g é ; c ' e s t a di r e , a f a i r e c o n n o i t r e l a nature dusol
a en
déduire les
principaux phénomènes qui
o n t ac
compagné
les
s ec ous s e s
. Mon
o b j e t
e s t
e n c o r e
de
destrui-
re
cette idée de
merveilleux
qu o n t pu a u t o r i s e r les
A3 pr e *
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premières r e l a t i o n s , enparlant de s Montagnes quîfc_j
/ont
e n t r e c h o qué e s
,
des champs t r a n s p o r t é s e n t i e r s a une
t r e s grande di s t a n c e , oujettés d' un c o té de vallon e u*
/ '
autre Ò c.
t ou s
f a i t s
a
peu près
v r a i s , qui doivent pa-
r o i t r e t r e s e x t r a o r d i n a i r e s ,
denués
de l eurs
c i r c o n s t a n c e s
locales , mais qui décou l e n t naturellement de l a connais
sance
du
s o l
.
sbfzarde
un
mot de t h e o r i e qui mep a r o i t
vraisemblable , mais a l a quelle
je
n
attache pas 1&-»
mêmeimportance
qua l a connoìffancc
exacJe
des f a i t s
dou je fa
fait
dériver
.
Je ne parle presque
point
de
Messine de l a Sicille . M. Allemand Consul de_,
France a di t dansfa
r e l a t i o n t ou t
ce
qu
i l y avoìt de
plus
important
a
observer dans l a
d e s t ruc t i o n de ce t t e
Vi l l e
,
dont
le fort , t o u t affreux qu i l e s t , n e s t
pas
comparable a celui de s V i l l e s de l a plaine de Calabre .
Outrouvera une i n f i n i t é de détails,
quef
ai
negli
gé , dans pl us i e ur s r e la t i on s imprimées a Naples ,fur t ou t
dans
celle du
docteur Vivenzio . Mais l es
f a i t s , vrai*
ment importants pour le p h y s i c i e n ,
y
sont en p e t i t
nombre ,
e t ouvrage
,
a i n s i que
plusieurs autres
fur
l e même
suj e t ,
p a r o i t
plutôt
écrit
en
faveur
du
ststê~
me qui a t t r i b u e les tremblemens de
t e r r e
a î
'électricités
que pour faire c o t m o ì t r e les phénomènes qui ont accom
pagné l a des t ruct i o n de l a Calabre
.
La
r e l a t i o n de M. le e h .
Hamilton
e s t /
apperçu
d'un bon
observateur,
qui
n
a
e u
quuni n s t a n t a donner
a
son Voyage
en
Calabre
•
Si les
Com?niJ]aires
, que f
Accademie de
Naples
a
envo
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^r*~^ 7
envoyé en
Calabre
, avoìent
rendupu b l i c leur
travail ,
f au r oì s fuprimé ce memoire , par ce que je n a u r o i s
eu
sûrement
r i e n a a j o u t e r aux o b s e r v a t i o n s , qu'ils o n t du
yfaire.
)' ai
mis en
n o t e s quelques particularités-,
qni
font pas efjentielles a í o b j e t du memoire ; mais qui ce-
pendant peuvent aider a
ï
i n t e l l i g e n c e
du
t e x t e
;
elleí
c o n t i e n n e n t a u s s i
quelques
f a i t s
, qui
peuvent
interejjer
fous un
autre p o i n t
de vue .
fai
ét é accompagné dans monvoyage par le ch. de
godechart
.jeune
homme
p l e i n
de zele,d'ardeur,Ó'
de
s e n
s i b i l i t é .
II maét é d'un
grand
s e c o u r s dans
mes
r e c h e r
c h e s , dont i l
a
partagé l es fatigues avec
beaucoup
de
patience
e courage .
- r
-
-
. .
.
m
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MEMOIRE
SUR
LESTREMBLEMENS
Z > £
7
£ s t
R £
DELA
CALABRE
ULTERIEURE
Te nda n t V minée 1783.
A
- *
' *
Tempejlate
n o s
vindica tif
portus
; nimborum vim
cf*
fufam i n e j t n e c ade n t e s aquas , t e s t a pr ope l lun t : fu-
g i e n t e s non sequitur incendium : adversus t o n i t r u a , £3*
minas CaIì , fubterraneu domus ,
defojji
i n altum fpe~
e us remedia funt
.
In pefiilentia
mutare fede s liCet .
Nul*
lum malum
f i n e
effugio e j ì . Hocmaîum latijfime p a t e t t
ì n e u i t a b i l e
avidum
, pub l i c e noxium
.
Non enim domos
folum
,
aut
familias
>
aut
ur b e s f i ng ul a s
b aufi t,
fed
gen
tes t o t a s , r e g i o n ef que s ub v e rt i t .
Seneq.
questi.
natur. lib.vi.
Eous
ìes fléaux destructeurs , l e s
tremble-
mens de t e r r e font l e s plus rédoutables ,
l e s
plus
faits pour
répandre
l a terreur
l a
consternation dans
tous l e s lieux
ou
i l s s e
font
res
s e n t i r . Lá
nature
en convulsion paroit
tendre
a s a
destruction l e monde
toucher
a s a fin . Sembla
b l e s a
l a
Foudre,
qui part nous éc r a s e,
avant
que
l e
bruit
du
tonnere
a i t
pu
nous
a v e r t i r du
danger
qui menace nos t ê t e s , l e s tremblemens de t e r r e
ébranlent , renversent ,
détruisent
,
íans que rien
puilfc
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puisse
nous
indiquer
leur
aproche,
fans
que
nous
ayons
l e
tems de
nous foustraire
au per i l
(i )
. Les
animaux , même
lesmoins
i n t e l l i g e n s ,
ont
sur nous
l'avantage
d'avoir
l e pressentiment de
ce s
f a t a l s
evé-
nemens ; leur i n s t i n c t , ou leur s e n s plus délicats,
par des
impressions
dont
nous n'avons
pas l '
idée,
l e s
en a v e r t i s s e n t quelques momens avant , i l s an
noncent a l o r s par l e u r s cri s
leur
impatience, l e u r s
inquietudes leur crainte (2) . Un pareil avanta
ge
suffi
roit-il
toujours
a
l'homme
pour
l e
mettre
en
fureté ? Non . l a fui t e l a plus prompte , l e batiment
l e plus f o l i d e (3 ) , l a baraque de bois l a plus legére
la
(1)
La secousse
destructive
du
5 . Fevrier, sut
subite
,
instan-
ta nce ;
rien n e
l a présagea
,
rien ne l ' a n n o n ç a ; e l l e ébranla
renversa dans l e même moment , e l l e ne l a i l ï a pa s l e tems
de l a
f u i t e .
( 2 . )
Le
pressentiment
de s
animaux
,
a
l'approche
de s
t r e m b l e -
mens de t e r r e , e s t un phénomène singulier,& qui doit d'autant
plus nous l'urprendre,que nous ne savons pas,par quel
sens
i l s
l e
reçoivent
. T out e s l e s
espéces réprouvent
, surtout l e s chiens,
l e s o y e s l e s o i s eaux de basserour . Le s h e u r l e m e n s des chiens
dans l e s
rues
de M e s s i n e , é t o i e r r t s i f o r t s , qu'
on
o r d o n n a
de
l e s
tuer . Pendan t l e s
éclypíes
de
s o l e i l ,
l e s animaux
tém o i g n e n t
une
inquietude
presque pareille
;
a u moment
de
l'éclypse
s o l a i r e
anullaire
de
1764
,
l e s
animaux
domestiques
parurent
agités
jetterent de s grands c r i s pendant
une
partie du t em s
qu'elle
dura;
cependant
e l l e n e di mi n ua pa s plus l a lumiere du s o l e i l , que
ne
l ' a u r o i t s a i t un nuag e n oir
épais,qui
l ' a u r o i t e n t i e r e m e n t co u
vert : l a difference de l a
chaleur
de l ' a t h mo s ph ér e n e fut
presque
pa s s e n s i b l e . Quelle impression do nc put a l o r s
a v e r t i r
l e s animaux
de l a nature
du corps qui s'interposoit devant
l e s o l e i l ? Comment
purent-ils
deviner,que ce n 'é t o k pa s l e même état de s
choses,que
lorsque
l e
s o l e i l
e s t
s i mp l eme n t
obscurci
pa r
un
nuage,
qui
inter
cepte s a
lumiere
?
(3 ) On peut attribuer une
partie
de s mal h eurs de Me ss i ne
a u
peu de s o l i d i t é de s
b â t i m e n s
r . l a ruine de cette v i l l e é t o i t pr e
parée
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vivent
a c e t t e
catastrophe presque générale
, tentent
en vain de l e r é t i r e r du milieu des débris e n t a s s é s
fur sa t ê t e
; fa voix
, s e s
cris arrivent
jusqu'a eux ;
l'immensité des ruines r e s i s t e a l e u r s effor ts, l e s
empêche de pénétrer
jusqu'a
l ui (1) . i l s ne
peuvent
l ui
femme.dans l e
b o u r g
de cinque frondifat retrouvée vive l e s e p t i
ème
jour.
Deux
ensans
qu'elle
avoir aupres d ' e l l e
y
etoient
m o r t s
de fa i m
etoient
díja
e n
putréfaction
. L' un d' eux
appuyé fur
la c u i s s e
de
f a mere
y
avoient
occas i o né
un putréfaction
s e m b l a
ble
.
Beaucoup
d'autres
per sonne s
font
r e s t é e s 3
,
4
5
jours
ensevelies
;
j e l e s a i vu , j e leur a i parlé j e leur a i f a i t expri
mer
ce
qu'elles pe ní òi e nt da ns ce s affreux momens . De tous l e s
maux physiques , celui
dont
e l l e s iòuffroient
l e
plus , é t o i t l a _ _ ,
soif
. Le premier besoin, que
tém o i g n e r e n t
a u s s i l e s animaux
re
t i r é s
du milieu
des
ruines
,
âpres
un jeune qui e s t a l l é , quelque
f o i s ,
jusqu'a plus
de $0
jours, f u t de b o i re ; i l s
n e
pouvoien t
s'en r a s s a s i e r .
Plusieurs
personnes,
enterrées
v i v e s , supportèrent
leur m a l h e u r avec une fe rme té ,
dont
i l n'y a pa s d'exemple . Je
ne c r o i s même pa s , que
l a
nature humaine e n s o i t capab l e,
fans
un
e ng ourdissemen t
presque
t o t a l dans l e s facultés i n t e l l e c t u e l
l e s .
Une
femme d'opido , âgée de 19 a ns , jolie,
e t o i t
pour
l o r s
a u t e r m e
de f a
g r o s s e s s e , e l l e
r e s t a
plus de
trente
heures
fous
l e s ruines, e l l e e n f u t retirée pa r s o n ma r i
,
accoucha pe u
d'heures a p r e s , a u s s i h eur eus em e n t que s i e l l e n'eut éprouvé aucun
ma l h eu r
. Je
f u s
a c c u e i l l i dans
f a
baraque,
parmi
b e aucoup
de
questions, j e l u i demandai ce qu'elle
penfoit
pour l o r s .
.
. J'AT-
tendois
,
me
repondit-elle
.
(
1 ) I l
e s t
a r r i v é dans
plusieurs Vil l es,que des parens de s s e r
viteurs f i d é l e s , allant chercher,au milieu de s ruines, l e s p e r s o n n e s
qui l eur ét oi ent cheres ,
en t end o i en t
leurs
c r i s ,
reconn oissoien t
leurs v o ix , étoient certains du
l i e u
ou i l s étoient
ensevelis,
s e
voyo i en t da ns Pi mpui s s an ce de l e s
secourir
. Le s
débris
entassés
r é s i s t o i e n t
a leurs f o i b l e s ma i n s , s'oppofoient a ux e f f o r t s de_*
leur
zéle,
de
leur
t e n d r e s s e ,
• C'est
e n
vain qu'
i l s
rec l am o i en t
de s
secours
étrangers
;
leurs
c r i s
,
leurs
sanglots
n'interrelsoient
p e r s o n n e . Couchés fur l e s ruines , on l e s a vu reduits a
invo
quer
l a mo r t
, pour délivrer
leurs parens
de s
horreurs
de
leur
s i
tuation,
l'appeher pour eux même,
comme
Tunique con s o l a
t i o n
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- > > 14
l ui
porter
l a moindre consolation , i l
conserve^,,
jusqu'au
dernier
soupir, l'idée atroce desesperan
te,̂ n'avoir jamais connu aimé sur l a t e r r e , que
des monstres
des i n g r a t s . Mais í ì l e feu jo i n t s e s
ravages a ceux de l a
t e r r e
ébranlée,
a
quel
nouveau
genre de
íuplice
n'est-il pas condamné ? L'incendie
gagne lentement l e s charpentes l e s bois des édifi
ces écroulés; le feu s'approche , ce s e r o i t en vain
qu'il
t e n t e r a i t
de l'évite r ; i l en es t a t t e i n t , i l éprou
ve
l a
mort l e n t e
cruelle
reservée
aux
s a c r i l e g e s
ôc
aux régicides
(1),
i l
maudit
avec raison une_j
de s t i n é e ,
qui confond
l'inocent ôc l e
s c e l e r a t
.
Tel
t i on
dans
leur douleur .
Ce t adoucissemen t
dans
leurs ma l h eu r s
leur é c o i c mâine refusé, puisque l e s c r i s souterrains se s o n t quel
quefois
f a i t e n te ndr e , pendant
plusieurs
jours de fuite.
Des
familles
entieres
f e
font
trouvées
ensevelies,
fans
qu'un
seul individu a i t échapé:; alors,on p a s s o i t fur l e s
tombeaux
qui l e s
rcnfe rmoie n t
viyans; on
reconnoissoit
leur
voix,
leur f o r t n'ar-
rach oi t pas une l a r m e .
A
terra nova, 4 augustins réfugiés fous
une vo ût e de f a c r i i t i e , qui avoit r é s i s t é a u poids immense de s dé
b r i s , qui s'étoient entassés a u dessus, f i r e n t pendant quatre jours
retentir
ces ruines de leurs c r i s
; mais
de tout l e couvent
,
un
seul s ' e t o i t sauvé ; que pouvoit-il co n tr e l ' i mme n s it é de s m a t e
riaux
, qui enseveli s s o i e n t s e s confreres ?
Leur v o i x
s ' é t e i g n i t
peu
a
peu
,
plusieurs
jours
âpres
,
ces
quat re co rps
furent
trouvés ,
f e
t e n a n t embrassés .
Plus
de l a
moi t ié
de
ceux , qui
furent
écrasés fous l a Ville
de
TURRA
nova font demeurés a u milieu de s
ruines
, lorsque
j e l e s a i parcouru l e 20
Fevrier 1784,
i l
s'en
exhaloit une
odeur
i n s e c t e i n s ou t e na b l e .
(1) Lor sque
l a Ville
d'Opido fut rasée pa r l e s fecousses,& l e s
soubresauts l e s
plus
vio l e n t s,
l e
feu g a g n a successivement l e s
ch a
pîntes
de s
m a i s o n s
renversées ,
s ' é t a b l i t
fur
une
partie
de
la V i l l e ; i l ne f u t donc pa s
possible
d'y porter
aucun secours,
presque tous
ceux, qui auraient echapé aux ruines,
surent
l e s v i
ctimes des flâmes . V ingt r e l i g i e u s e s de s a i n t e Glaire surent t r ou
vées
calcinées lous l e s débris
de leur
couvent .
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Tel cependant a ét é l e s o r t d'une partie des vi
ctimes
des tremblemens
de 1783. Qui peut
donc
íans
fremir
,
penser
aux
d e s a s t r e s de
l a Calabre ?
Qui
peut
d'un
o e i l
s e c
parcourir
un
des
plus
beaux
pays de l a nature , fur lequel l e s tremblemens de_,
terre
ont
deployé leur
rage
avec une
fureur dont
il
n '
y a pas
d'
exemples ? Qui peut e n f i n , sans
une
terreur
profonde , considerer
l'emplacement
des V i l l e s , dont l e s o l même a disparu ,
dont
on
ne
peut juger de l a s i t u a t i o n , que r e
lativement
aux objets
, dont e l l e s étoient
environ
nées
.
Telles lont l e s
premieres idée s
,
qui
l e pre
sentent a ceux qui
voyagent
dans
l a
Calabre ulte
rieure ;
t e l l e s font
l e s sensations que j'ai éprouvé a
chaque pas que j'ai fai t
, en
v i s i t a n t cette malheu
reuse province, dans l e s mois de Fevrier de Mars
1784.
t e l l e s
f o n t ,
e n f i n
l e s
impressions
qui
empechent
de considerer ces objets
avec
a l f e z
de sang froid ,
pour juger des
effets
< 5 c remonter aux causes . Le__»
naturaliste l e
physicien doivent
ê t r e en
garde
con
t r e l e s , élans de leur s e n s i b i l i t é , de leur imagina
tion
, pour ne
voir
dans
ce qui
cause l e s malheurs
d'une i n f i n i té de familles , l a destruction de 40,
mille hommes,qu'un
leger
effo r t de l a
nature
(i),&
pour
(1)
Un
e f f o r t
un peu plus
violent a ur o í t peut - êt r e s u f f i a
la_»
nature , pour occasioner une catastrophe presque générale , pour
c h a n g e r a b s o l um e n t l'ordre
actuel
de s
choses
, pour pl o n g e r
la—»
génération
presente
c e l l e s
qui l'ont précedé dans l a
nuit
de
Poubli
,
pour f a i r e disparaître l e s monumens de n o s arts ceux
de
n o s
c o n n o i s s a nc e s ,&p ou r
ramener
enfin
l e s
societés
aux
t em s
de
leur premiere
enfance
.
Nous
calculons
l e s e f f e t s
de
l a na ture
d'apres n o s moyens; e l l e n o u s paroit terrible armée de tout s o n
pouvoir
,
lorlquelle
c h a n g e
quelque c h o s e a ux l o i x , a ux
quelles
n o u s
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s a i r e s , vû l e s
circonstances l o c a l e s
;
voila
une s e
conde v e r i t é,
qui
a
besoin
d'un
peu
plus de dévelo-
pement
,
que je
chercherai
a
rendre
également
évidente , en decrivant l a nature
du
fo l ,
le pays
fur
lequel
ont
ét é exercés l es
plus
grands
ravages .
je deduirai dela l es causes pourquoi c e r t a i n e s V i l l e s
furent presque
exemptes
du f lé au général
,
quoiqu'
e l l e s
fuíf e n t
comprises
dans
l ' e n c e i n t e fous l a
quelle
paroiifoient s e
f a i r e
l es plus grands crforts,&qui é t o i t
près du centre des plus vi o l e n t es fe co ui fe s ; pourquoi
d'autres V i l l e s
très
v o i s i n e s des premieres ne presen
tent
que
des monceaux de r u i n e s ; pourquoi quel
ques unes
e n f i n
ne
- l a i s s e n t pjus aucuns v e s t i g e s de_j
kur existence .
Les s e c o u s s e s des tremblemens de t e r r e de
la-^
Calabre,
quelques
v i o l e n t e s
qu'el l e s
ayent
été,
n'ont
pas
embrassé un bien grand espace ,
p a r o i í f e n t ,
a i n s i avoir eu une cause
locale
. E l l e s ont eu pour
limites l'extremité
de l a Calabre c i t e r i e u r e ,
e l l e s
n'ont point
exercé
de
ravages considerables
au
déla
du
cap
des Colonnes fur l a côte
de
l e s t ,
de la__
>
V i l l e
Î'amknthea fur c e l l e de l'Ouest Messine est l a
íèule
V i l l e
de
l a
S ic i l l e
,
qui
a i t
partagé l es
d e l a s t r e s
du
Continent ; i on a eu quelques l e g e r s r e s s e n -
timens
au delà , i l s n'ont ét é que l'effet d'un f o i b l e
contrecoup . C ' e s t
donc
dans unespace de t r e n t e _ j
l i e u e s
de longueur
, fur
toute
l a
largeur de
l a Cala
bre , que l ' o n a éprouvé
ce
t e r r i b l e
f l e a u .
Dans
cet-;
te
etendue
,
tous
l es
lieux
n'ont
pas
e l fu y é
des
se-;
coulfes
de l a
même violence ;
tons
n'ont
pas subi
l a ,
même
destruction . I l ' y a eu autant de
v a r i é t é
dans
l e s effets
de
ce s tremblemens
de t e r r e
, qu'il y
a eu
B d'empla-
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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18
<^vr
d'emplacemens difF e r e n s .
Tous
nont pas eu dans
l e
même tems des secousses de même nature, 6V ce s
effets
r e s t e n t
inexplicables
pour ceux
qui
ne
con-
n o i l f e n t pas l a nature du t e r r e i n , l es circonstan
ces locales .
La
Calabre ulterieure , dans s a partie
i n f e r i e u
r e , peut ê t r e
considerée comme
une p r e s q u ' i s l e
qni
termine l'Italie ,
qui
es t
formée par
Tétrangle-
ment des golphes opofés de
Squilaci
,
de s a i n
t e
Euphemie
.
E l l e
es t
t r a v e r s é e
par
l e
prolonge
ment des apenins ,
qui
décrivant un
efpece d'a rc
de
cercle
,
vont
s e terminer au cap delx' armi , en face
de
Taormina
en S ic i l l e
,
V i s - a - v i s les monts Neptu
niens
,
qui
pourroient ê t r e
regardés
, malgré l e ca
nal
qui
l e s separe , comme une continuité de l a mê
me
chaine
, étant
de
même nature
,
paroilfant
courir
sur
l a même direction .
Au dessous
du
gol-
Í) h e de s a i n t e
Euphemie
,
un
bras
des apenins
f o r t
de
a
chaine
principale , s ' é t e n d presque
a angle dro i t,
dans
l a
direction
de
l'Ouest , pour former l e vaste__>
Promontoire que terminent l es caps Zambrone Va-
ticano
,
qui embrasse l e
golphe
de
s a i n t e Euphe
mie
.
Un
autre bras
f o r t
dans
l a
même
d i r e c t i o n ,
au
dessous de l a g r o s s e montagne
d'AspRAMONTF
,
va
s e
terminer
a
l a pointe
di t e du fezzo , qui
s '
avan
çant
en
face de
l a
V i l l e de Meíïine , forme
l e canal
é t r o i t , connu fous l e nom de Phare
.
L'espece de__»
b a l ì ì n contourné
par
ce s montagnes es t ce qu'onnom
me
l a
plaine
de l a
Calabre , ou de Monteleone , 8c
plus souvent encore, simplement
l a
plaine . Cenom
presente une idée
faus s e ,
puisque
le
t e r r e i n , com
pr i s dans cet espace , n' e s t n i plat n i horiíbntal a
com
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comme k . dénomination sembleroit l ' i n d iqu e r ; mais
i J es t inégal t r a v e r s é par des v a l l é e s des gorges
profondes
.
Peut-être
Ta
t-on
désigné
a i n s i par
opo-
s i t i o n avec l es hautes montagnes qui l'entourent . Le
fo l s 'a ba il ï e graduellement , 'depuis l es montagnes du .
fond
qui
courent
du
Nord au Sud - jusqu'au
bord
de
l a mer
, ou
i l s e termine
par
une
plage
b a í f e
, en
forme d ' a r c
de
cercle rentrant
, que
Ton
nommer
golphe de talma . C ' e s t dans cet espace renfermé ,
comme
je
viens
de l e
di r e
,
entre
t r o i s
montagnes
ÔC
l a
mer
, que
l e s efforts
de l a
nature ont ét é le s-pitís
violens ; c'est l e fo l
malheureux qui
ne
présente plus
que
l es ruines
des
villes
qui
s 'y étoient formées;
c'est
l à ou tous l es habitans paroiífoient devoués
a
une
mort
certaine
inévitable
; c'est donc c e t t e
partie
de l a
Calabre que je
d o i s
plus particulierement
f a i r e connoitre .
Les Apenins apres avoir
t r a v e r s é
T l t a l i e , en ne
presentant
par
tout
qu'une
fuite de
montagnes
ca l
c a i r e s ,
foulèvent
ici leur t ê t e , montrent a de-
couvert l e granit
l a roche f eui l l e té e ,
qui fo r
ment , a
eux
íëuls
,
l'extremité de c e t t e longue_i
chaîne
.
Ces
substances
que
l ' o n
regarde
comme
pr i
mitives , rélativement a l a formation de toutes l e s
autres , au
deífous
des quelles e l l e s font prefque_,
toujours placées ,
sembleraient offrir
une base i n é
branlable
; < 3 ç l es montagnes qu' e l l e s c o n s t i t u e n t ,
pé
nétrant par l eu r s
racines jusqu'au
centre du globe ,
devraient ê t r e
exemptes de toute vicissitude ; c'est
cependant
a
leur baíe,qu'ont ét é
r e í f e n t i e s
l es
secous
s e s l e s plus
v i o l e n t e s
,
elles'
même n'ont
pas ét é
exemptes dçs mouvemens convulfifs,qui ont détruit
tout ce
qui
é t o i t a l e u r s pieds . . . . B 2 Tou-
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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Toute l a partie
des
Apenins , qui domine
fond de l a plaine , dont quelques fommets , ou
grouppes
plus
e l e vé s
portent
l es
noms
distinctiss de
MONTE JEJO , MONTESAGRA , MONTE CAUL0NE , MONTE
ESOPE ,
aspramonte &c.
, es t formée
presque
e n t i e r e
ment
d'un
granit dur , f o l i d e , composé de t r o i s par
t i e s quartz, feldspatji blanc,
mica noir
.
C ' e s t
presque l e s eu l genre de pierre , dont on trouve l es
débris
aux
pieds des montagnes , c'est l e
s eu l
que_,
roulent l es torrens
;
c'est
ce lu i
dont
font
b â t i s
tous ceux des édifices de
l a
plaine , dans l es quels on
a
employé des
materiaux
s o l i de s (i ) . Sur quelques
malfes
de
ce
g r a n i t ,
fur
l a croupe de
quelques
mon
tagnes sur quelques
fommités,
font attachés
quel
ques bancs de pi e rr e s ca l ca i re s , qui paroilfent com
me
l es
r e s t e s
d'un
revêtement
plus
considerable
,
que
l e tems ou l e s eaux ont détruit . On trouve auíîì
sur
quelques
fommets des roches
de corne
des
s c h o r l s écailleux
( horn^blende ) ,
on
en
voit
des
f r a g -
mens
dans l es ruines de terra nova , opido s a n -
ta
Cristina
. Lapente de ce s montagnes es t t r e s ra
pide,
(i ) Le s mat er i aux pour
b â t i r
font s o r t rares dans
t o ut e ce t t e_j
partie de l a Cal a b re
.
Le s ma is o ns de s riches l e s
E g l i s e s son t
construites
avec l e s cailloux roulis pa r l e s torrens
;
l e s
ceíntres
de s portes des fenêtres son t de
granit
t a i l l é
dans
l e s m o n t a g n e s ,
pa r
consequent
s o r t chers a cause de l a
main
d'oeuvre ëc de s
transports . Le s ma ison s de s
pauvres
l e s
murs
de clôture
son t
f a i t s avec de l ' a r g i l l e mêlée de f a b l e de p a i l l e p é t r i s ensem
ble , mis e sous l a f o rm e de brique fechée a u s o l e i l . C e t t e . ,
d i s e t t e
de
mat er i aux
empêch era
de
cha nge r
l a position
de
b e a u
coup
de V i l l e s
qui seroient mieux
s i t u é e s
quelques milles
plus
loin ,
mais
dont l e s h ab i t ans
n e
ve ul e nt pa s s'eloigner , esperant
trouver
dans
l e s
debris de
leurs anciennes habitations
de quci
b â t i r de nouvelles mai s o n s .
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pide ,
leur
fommet
es t
décharné ,
l ' acc ez de plu
sieurs es t impraticable . E l l e s
ont
cet aspect de viel-
lelfe
,
.&
de
dégradation
,
que l ' o n observe dans
tou
t e s
l e s
montagnes
du
même
genre
.
Sur
l e
prolon
gement de leur base , s e font é t a b l i s successivement,
comme
par depôt sur une
t r e s
grande épaisseur ,
des
couches de s a b l e
quar^zeux
, de
g a l e t s
,
d ' a r g i l e
l e g r i s e
blanchatre ,
de
grains
de feldfpat l í ôc
de
mica
provenants de l a décomposition des g r a n i t s .
Le tout es t mêlé de coquilles de sragmens de corps
marins .
Cet
amas de matières. , qui n'ont point de
l i a i s o n s
e n t r ' e l l e s qui font s a n s co ns i s t a n ce , pa-
r o i t ê t r e un depôt de l a mer , qui poussée par l es
vents d'Ouest a
e n t a s s é
au pied de ce s montagnes »
contre l es quelles e l l e venoit batre
dans
un tems f o r t
anterieur a l'état actuel
des
choses ,
l es
d e t r i t u s des
fommets
superieurs
l e s
corps
que
fon
mouvement
de fluctuation l ui f a i l o i t apporter de f o r t l o i n .
Ce depôt
,
d'abord h o r i s o n t a l .
,
du
Nord
au Sud
i n c l i n é de l e s t a l'Ouest , comme i l le paroit par
l a
direction des couches
, a
ét é ensuite modelé
,
í b i t
par l e s
courans de l a mer e l l e
même , fo i t par l e s
dégradations
des
t o r r e n s superieurs , i l a
formé
cette s u i t e de c o l l i n e s , de v a l l é e s « 3 c de plaines * qui
s u r b a i s s é e s l es
unes
au dessous des autres
>
vont s e
terminer par
une plage
b a s s e
sur l e
bord
de l a mer
.
Les progrès l es
d ep o i i i l l e s
de l a ' végétation ,
d' a u t r e s
causes que je
ne
connois
pas , . .
ont é t a b l i
fur c e t t e base mobile
, une couche
de t e r r e végéta
l e
,
a r g i l e u s e
,
noire
ou
rougeatre
,
très
f o r t e
,
t r è s -
tenace ,
qui
a depuis deux jusqu'a quatre < 5 c cinq
pieds d'épa i s s eu r
. Cette efpéce d'écorce donne uiu,
. J
B 3 peu
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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Í>eu de
fo l id i té a ce fo l , qui s e
trouve
encore lié
par
e s
r a c i n e s
nombreuses
des arbres
qui poulfent
a
sa_i
surface .
Ces racines
pénétrent
t r e s profondément ,
pour
a l l e r
chercher
l'humidité
,
que
conserve
tou
jours
l a partie
i n f e r i e u r e
de ce sable . .
- . Cette partie de l a
Calabre
es t arosée
par
l es
eauX des montagnes superieures , qui font t r e s abon
dantes pendant i ' h y v e r
le printems , qui, apres
l e s
pluies
l à
fonte des neiges
- s e precipitent par
torrents
dans
l a
plaine
.
EJles
entrainent
a l o r s
tout
ce
qu'e l l e s trouvent fur
l eu r
passage ,
lórsqu
e l l e s
ont Commencé a ouvrir un s i l l o n dans l à
t e r r e
végé
t a l e , e l l e s approfohdiífent aisément l eu r s l i t s dans
un s o l qui
ne
presente plus
aucune
ré s i s t a nc e
.
E l l e s
creusent
a in s i des gorges d'une
profondeur
extrême ,
quelquefois de s ix cents pieds . Mais l eu r s e n c a i s s e
ments
r e s t e n t
toujours escarpés
presque perpendi
culaires ; parcéque l a couche superieure , entre-
l a s s é e de racines ,
r e t i e n t
l es t e r r e s qui font au des
sous,
l es empêche de
s'ébouler
pour prendre leur
t a l u s . Tôut l e pays es t donc s i l l o n n é coupé par
des
ravins
,
plus ou moins l a r g e s profonds
,
ou
coulent de p e t i t e s r i v i e r e s , dont les
eaux
s e reunis
sent , pour former l es deux f l euve s
metramo
pe -
tràce . Ces fl euves débouchent dans
l a
mer a peu
de d i s t a n c e l 'un de l ' a u t r e , après avoir traversé Ja_»
partie i n f e r i e u r e
de
l a
plaine , dont l e u r s a t té r i í f e -
ments ont augmenté augmentent encore journel
lement 1 etendue , comme on peut Lbbserver a leur
embouchure
.
Leurs
r i v e s
qui
font
de
l a
plus
gran
de fertilité qui font s u s c e p t i b l e s
d' ê t r e
arosées
,
ne
font pas cependant l a
partie
l a
plus
cultivée
de
ce
beau
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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beau pays, 011 n ' o s e pas l e s habiter a cause du
mau
v a i s a i r .
Cette dégradation
operée par
l es eaux a pro
duit
deux
effets
.
E l l e
a
d'abord
formé
un
t r e s grand
nombre de gorges
de
v a l l é e s
,
qui ont
divisé
morcellé
l ' a û c i e n
fo l .
Quelques
unes de ce s va ll ée s
font devenues susceptibles de culture ; l es autres s 'y
refusent
encore ,
parceque
l es inondations de cha
que année l es recouvrent de fable , de gravier des
debris
des
t e r r e i n s
superieurs
.
Presque toutes font
e n c a i s s é e s
par
des escarpements t r e s hauts , sembla
b l e s
a des murs ;
quelques
uns de ce s encaissements
ayant
acquis
un peu de t a l u s , fé font couverts d'a r
bres
qui contribuent
a
leur
fo l id i té ;
mais
aucuns
n
ont
la pente n e c e í f a i r e
pour
foutenir l es t e r r e s fur
une base proportionée a leur hauteur . î-es p a r t i e s de
l'ancienne
plaine3qui
n'ont
pas
été
dégradées par
l e s
eaux , font
r e s té e s
au de s s u s de ce s valons , y fo r
ment des plataux , dont l es hauteurs
s e
corespon-
dent , qmfont plus on moins
étendus
, qui font
toujours
environnés des ravins que j e v i e n s
de
décrire
.
Quelques uns
de
ces
plateaux
, parfaitement
i s o lé s
,
relfemblent a ce s montagnes
c a l c a i r e s
a fommet ap-
p l a t i
,
que
l ' o n
v o i t
fouvent
dans
l e s
p l a i n e s ,
òc
dont
l e s couches corefpondent a c e l l e s des hauteurs vo i s i
n e s . Lanature a pu,par un mouvement violent de flu
ctuation
dans l a maífe des eaux
de
l a mer,operer an
ciennement
sur l e s
fo l s a
noyaux c a l c a i r e s , plusmous
qu'ils ne l e font aujourdhui , ce
qu ' e l l e
fait fous
nos
yeux
dans l es plaines fabloneuses de l a Cala'bre .
Cette partie de l a
Calabre
, dont je viens
dç__,
donner
une
legere
idée
,
es t
l a
plus r i c h e , tant par
B 4 Téton
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l'étonnante
fertilité
de fon f o l , que par l a v a r i e t é de
s e s
productions
(i ) .
E l l e
es t aufíï l a '
plus
peuplée^
Unnombreimmense de ville s , bourgs v i l l a g e s ,
s e
font
repandus
fur
s a
surface
:
beaucoup
e t o i e n t
situés
fur l es coteaux au pied de l a grande chaine_^ ;
quelques uns sur ces portions
de plateaux
,
que les
eaux
ont
respecté , dont j ai déja parlé ; d'aut r e s
e n f i n fur de
p e t i t e s
plaines
i n c l i né e s,
qui
de
l o i n do
minent l a mer . Deux s e u l e s V i l l e s font maritimes ,
rALMi
bagnApa
.
On
s ' e t o i t
de
préférence placé
dans
l es f i t u a t i o n s elevées
, pour
avoir Tavantage-j
d'un meilleur a i r , d'une
p o s i t i o n plus
agréable ,
d'une víl e plus etendue . Mais p lu s i e u r s de ce s Vil-»
les,pour n
e t r e pas
trop
eloignées
des eaux
qui cou-
. . .
l o i e n t
(i ) Oh
n e
peut pâs
s e former
l * i d é e
de
l a gránde
f e r t i l i t é de l a
Galabre,
surtout
de
l a
partie
d i t e
l a
plai ns
.
Elle
e s t
a u
d e i î u s
de
tout ce
qu'on
peut s'imaginer. Le s ch amps couverts
d ' o l i v i e r s ,
l e s
plus
grands qui e x i s t e n t
nulle
p â r t ,
font e ncor e susceptibles
d'être
e n s eme ncé s . Le s vignes
chargent
de leurs pampre s l e s arbres de
d i f f e r e n t e s
especes , fans nuire â leur rapports . Le pays reslèm*
Me a une v a s t e s o r ô í t , p a r l a
quantité d'arbres dont
i l e s t
couvert
,
cependant i l donne e ncor e du bled pour nourir s e s habitans . I I
e s t
propre
a toutes espéces
de
productions
, l a nature
y pr e
vient l e s d e s i r s
du cultivateur .
Le s
bras
n*y
font
jamais
a s s e z
nombreux
pour
r e c u e i l l i r toutes
l e s o l i v e s , qui f i n i s s e n t pa r
pour
r i r a ux pieds des arbres
dans
l e s
m o i s de Fevrier ÔC
M a r s . Des
b andes d'étrangers, de S i c i l i e n s
viennent,
pour l o r s , aider a e iu.
f a i r e l a
recolte
,
partagent
avec
l e s
proprietaires .
L'huile e s t
l e
principal objet d'exportation
, ôc
on peut d i r e q u ' i l
e n f o r t
t o u
t e s l e s années un fleuve de l a pl a i n e de Cal a b re . Dans l e s autres
parties, l e
principal
produit e s t
l a
f o i e
j í l
s ' y
e n f a i t
une
t r e s
grande quantité . Pa r tout l e s vins font b o n s t r e s a bondan ts .
Le
peuple
í ' e r o i t
enfin
l e
p )
us
h eu r eux
de
l a
t e r r e
s i
. . .
.
mais
i l
n'en tre
pas'dáns
mon plan desaire l a
critique
, ou du g o uv e r n e
ment , ou des seigneurs p a r t i c u l i e r s qui
ont^de v a s t e s
pofleiïions
- - e n C a l a b r e
.
i
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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ì o i e n t
dans
l t í s
v a l l é e s
,
s ' e t o i e n t e t a b l i e s
auprès
des
cscarpemens
,
fur
l e bord
des ravins .
Cette
po s i
t i o n
a
occasionné l es circonstances s i n g u l i e r e s ,
dont
l eu r s
ruines furent
accompagnées
.
Le
bras
des Apénins ,
que
j'ai di t s ' é t e n d r e a
angle
d r o i t
pour former un corps de montagne ou un
promontoire terminé par
l e
cap Zambrone
Vati-
cano , a
également pour base
pour noyeau
l e_,
granit ; mais c e t t e roche n ' y es t pas partout égale-- :
ment
a
decouvert
.
E l l e
paroit
a
nud
dans l es
e f c a r -
pemens
qui
accompagnent
l a c o s t e
, entre
l e s caps
Zambrone Vaticano ; e l l e y es t en maífes enor
mes , dans l e s quelles je n * ai jamais pu decouvrir „
n i couches
,
n i
ordre
s i
métrique
, Ce granit
es t
tresdur ; íbn grain
fa
composition
font l e s mê
mes que ce lui des
montagnes , qui occupent le_»
fond
de
l a
plaine
,
Ohy
v o i t
de
grandes
taches
paral-
lépipedes
, produit d'une c r y s t a l l i s a t i o n
confuse
, fai
t e
par
une
efpece
de précipitation ( i ) .
Ce promontoire , que je nommerai de tropeâ,
a
cause
de l a V i l l e qui
es t bâtie
au
deífous entre
l es deux caps , va en
r e t r a i t
depuis fa base
jusqu'a
son fommet ,
ôc i l presente quatre p e t i t e s
plaines
,
pro-
(i ) On exploite
ce granit
; ôn
èn
f â í t de s máfches d ' e s c a l i e r s ,
des caves pour l e s fontaines autres ouvrages
de
ce g e n r e . Je
c r o i r o i s
qu'une partie des co lo nne s de granit
que
l 'o n vo it a Na
p l e s
,
dans
plusieurs
V i l l e s de
l a
S i c i l l e
,
qu'on décore
du
nom
de granit
oriental
,
quoiqu'il n ' e n a i t pa s
l a
couleur r oug e ,
a ét é t i r é
de
ce s
iochers .
e n l e s parcourant , j ' a i trouvé ,
dans
un
escarpement
fur
l e
b o r d
de
l a
mer
,
a u
dessous
du
v i l l a g e
dç^,
parghelia, un e a ncie nne c a r r i e r e , ou i l y â
e ncor e
plusieurs b e l l e s
ôc
grandes
co l o n n es toutes t a i l l é e s , quelques autres commencées;
de s fragmens de beatìcoup qui í'étoicnt rompues pendant
t r a v a i l .
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prolongées d uncâp a l ' au t r e, e n
t e r r a s s e s
comme í êS
marches d^un amphitheatre ,
separées
par des
coteaux rapides
. On
y fuit l e
gradation
des matie
r e s
dont
l e
corps
de l a
montagne
es t
composé
.
Le
granit
f o l i de forme
l e
premier échelon (í ) ;
au
des
s us , es t une t r e s
grande épaisseur
de granit décom
posé , dont l e s
grains
ont
perdu
l e u r adherence
,
qui
s e détruit au moindre choc .
Dans
cette eípece
de
roche pourrie , l es eaux
ont
ouvert de profonds
ravins ,
surtout dans
l a
partie
du cap Zambrone , ou
e l l e s
(i ) Au mi l i eu de l á plaine
f e r t i l e ,
qui forme l e premier eche
l o n de l a
montagne
de TROPEA,est l e p e t i t
b o u r g
de
pa r g h f . u a ,
r em a rqua b l e
pa r
l ' i n d u s l r i e
de s e s habitan s, dont l e
caractère
co n
t r a s t e avec
celui
de s a ut re s
C a l a - b r o i s .
I l s íbnt tous adonnés a u
commerce
étranger
.
I l s
partent l e prlnt em s s e
repandent ea
L o m b a r d i e , e n Frâncê , e n Espagne , e n A l l e m a g n e . I I y t r a f i
quent,
non
l e
produit
de
l e u r s
t e r r e s
qui
fourniflent
peu
d'objets
d'exportations;mais de s M archandi s e s d'un transport f a c i l e ,
t e l l e s
que
de s essences , de s foyes ^ des couve r tur e s de
C o t o n t r e s
b i e n
t r a v a i l l é e s
&c.
q u ' i l s a ch èt e nt da ns l e s autres
p a r t i e s
de l a Caia-
b r e : l s
portent
e n rëtóur
quelques
objets de l uxe
, qu'Usée-
pandent
ensuite
dans l a
province
. Le V i l l a g e e s t desert pendant
l ' é t r . Le s
femmes
l e s v i e l l á r d s
font
l a recolte, pendant
l ' a u -
tomne l e s hommes reviennent
déposer chez
eux l e s p r o f i t s áz_j
leur
industrie
,
3C
e n s e m e n c e r
leurs
t e r r e s
.
Presque
t o i i s
parlent
F r a n ç o i s ; leurs m a n i e r e s son t m o i n s
dures
, leurs moeurs m o i n s
sauvages
que
c e l l e s de leurs
v o i s i n s
. I l s jouissent des petites a i
sances de l a vi e i n c o n nue s a leurs compat ri o t e s
.
I I e s t a r e m a r
quer
que quoique l e s femmes n e s o ye nt ja ma is des
V oyag es
,
Tell
pecë s e r e s s e n t e n quelques maniéres j des courses de l a f r e
quentation
des
hommes
dans l e s pâys etrangers . Le s hommes
font
grands ,
l e s
femmes font
j o l i e s
,
o nt
un
t e i n t
t r è s blanc;
quelques unes
o n t l e s
y eux bleux;La
b eauté de s
femmes
de ce v i l
lage e s t
c i t é e
dans
tous
l e s environs « Une aut.«
ch o s e
a u s s i singu
l i é r e , c ' e s t que l ' e xe mpl e de paragheLia n e s e communique pa s
a l a
v i l l e
de troPea
,
qui n'en e s t qu'a
demie
lieue,
que toute
l ' i n d u s t r i e
de
l a
C a l a b r e
s o i t
renfermée
dans ce
p e t i t b o u r g .
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2? ^• V
êîlés ont
fait
des coupures e f f r a y a n t e s , qui péné
t r e n t
toute l 'épaìl ïeur de l a montagne >
mais
dont
les bords , quoique très rapides , ont pris cependant
un peu de t a l u s
, n'ayant
pàs comme dans l a
plaine
une
croute f o l i d e qui
foutienne l es
t e r r e s
, qui
s'oppose aux éboulemens . Sur l e granit en décom
position es t une
couche
de p lu s i e u r s centaines de
pieds dépallfeur, formée
d'un
beau sable quartzeux
blanc , dans lequel j ' a i trouvée beaucoup de corps
marins
ôc
surtout
une
grande
quantité
de
superbes
échinometres . Enfin l a
partie
l a
plus
haute de
c e t t e
montagne , c e l l e qui forme fon fommet , es t une
pierre c a l c a i r e blanche
à
bancs horifontaux .
Ce
sommet a p l a t i , sur lequel domine l a s e u l e monta
gne
c a l c a i r e
, i f o lé e ,
d i t t e
poro ,
qui
porte l es r ui
nes d'un ancien chateau, forme une efpece de p l a i
ne
inegale
,
qui
s e
jprolonge
jusqu'a
l a
grande
chai
ne
,
en
paíïant déííous
Monteleone
.
Mais
ce haut
plateau ne partagé pas
l a
fe r t i l i té des plaines des
coteaux qu'il domine .
LaV i l l e de Tropea
, s i tuée au bord de l a mer,
vers l a báse du Promontoire , es t as i s è sur un rocher
de granit
>
qui
s'avance
un
peu dans l a merqu'il
do
mine . Lapartiè exterieure de ce granit es t révétue
d
une ròche calcaire fabloneuse , foiblement a g l u t i -
née
remplie de
corps
marins . Une concrétion
c a l c a i r e semblable es t adherente
au
granit dans
quelques autres endroits
de
l à c o s t e k .
Les
flancs de
c e t t e montagne , ducôté du Sud,
dans
l a
p a r t i e ou
es t
s i tuée
nicotera
>
presente
en
core
a
découvert unsuperbe
granit a gros graìsts ,
dont
l e s
blocs
font t r e s considerables dont
on
pour
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pourroìt
f a i r e
de beaux
ouvrages
. Dans l a partíô
superieure l e granit s e décompose, mais i l es t moins
f r i a b l e
que
ce lu i
des
environs de tropea . II
es t t r a
v e r s é
par
des veines
ou
filons
de
feldspath
micacé ,
dont
une
partie approche
de
1 e t a t
du
petuntze
de
s a i n t Yrié en
limousin
, l ' a u t r e
s e change
en ar-^
g i l l e .
.
.
En prolongeant c e t t e même face de montagne
jusqu'à Miletto Vallelunga ; le granit f o l i de pa-
r o i t
plonger fous terre,pour ne lahTer paroitre que
le
granit en
décomposition,
un
s a b l e
quartzeux, une
a r g i l l e
blanche micacée a l f ez g r a l f e
ductile
,
qui
pourroit ê t r e encore un produit de l a décomposition
du feldspath .
Ces matieres
forment l e s
coteaux
adolsés . a
l a
montagne ,
dans
l es quelles l es eaux pé
nétrent facillement
ouvrent des gorges des val
lées
profondes
.
La
V i l l e
de
Miletto
é t o i t
bâtie
sur
ces coteaux . .
Sur
l e revers de
c e t t e
montagne,
c'es t-a-dire
fur
fa croupe
du
côté duNord, depuis le f l euvr e angito-
la jusqu'au cap
Zambrone,
l e noyau
paroit ê t r e
un melange de
g r a n i t , de
roches
feudlettées
glan
duleuses, ôcde roche de corne n o i r e , parmi l e s quel
l es
domine
une
roche
noiratre
micacée
contenant
une
quantité immense
de
grenats
crystallifés
corrfu-
sement , mêlés quelquefois de p y r i t e s (i ) . Ces
gre-
(i )
Cette
r o c ì i e
f e u i l l e t é e
Sc micacée,
c o n t e n a n t
de s grenats,
prouve , que s e s p a r t i e s constituantes o n t ét é
p e t r i e s
e n s e m b l e ,
o n t ét é précipitées
e n
même t em s d u .
milieu du
f l u i d e qui l e s
tenoit
d i s s o u t e s
. Dans
quelques
unes
, l e
f o nd
de l a
pierre
e s t
comme un e pâte de l à
nature du
grenat, qui
enveloppe
l e
mica .
Ailleurs
l e
grenat a l a fo rme c r y s t a l l i l e e particuliere ; e s t
e n s e
v e l i dans l e mica qui l e c o n t ourn e .
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grenats
par
leur
t r i t u r a t i o n ont formé un
t r e? beau
fable
rougeatre, qui s e trouve au bord de l a mer,
qui es t
presque
entierement
composé
de
leur frag
ments . Dans
l a
p a r t i e
superieure
de l a montagne ,
au dessus
çles
roches
que je
viens de désigner
,
i l y
a
des pi e r re s ca l ca i re s
micacées
, e n f i n des p i e r r e s
c a l c a i r e s
coquillaires .
La V i l l e du Pizzo , adossée a ce s roches noires
s c h i s t e u s e s , granitiques , est bâtie sur un
rocher,
qui
s'avance
dans
l a
mer
,
qui es t
enveloppé
,
d'ans
s a
partie exterieure , par une aglutination de
sable calcaire quartzeux
,
mêlé de corps
marins .
J' y ai
trouvé
de très
beaux
e c h i n i t e s .
Cette
elpéce de
concretion , formant une masse
peu f o l id e,
es t pres
que semblable
a.
c e l l e
de
tropea ;
e l l e
es t adherente
a
d'autres
rochers
schisteux
de
l a même
montagne
.
E l l e s é
recouvre
,
par
l e concours
de
l'humidité ,
d'une efpéce de croute ou mousse noiratre , qui a _i
trompé l ' o e i l de
M.
l e ch . Hamilton ; i l a
cru
y, voir
untuf volcanique . Je puis a s s u r e r , après
lexamem
l e
plus réfléchi ,
après
des recherches f o r t exa
c t e s , que ,
dans
toute c e t t e partie de l a Calabre_v
i l
n
y
a pas
l e
moindre
v e s t i g e
des
produits
du
feu
.
Pour
suivre
l'examen des
montagnes ,
qui
en
tourent l a plaine , i l mé r e s t e a déterminer l a natu
r e
du corps de montagne,
qui s e
termine en face de
Meíhne , 8c
qui
borde l a c o s t e , depuis l e pezzo jus
qu'a Bagnara , en suivant l e contours du Promon
t o i r e ,
qui
par son étranglement
a formé le Phar,
contre
le
quehdans l a partie du Nord Ouest, es t bâ
t i e
l a
V i l l e de S c i l l a . Le noyau es t encore ici
un
granit
recouvert
de roches
feuille ltée s
,
micacées,
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i l es t surmonté, dans quelques e n d r o i t s ,
par
des pier
r e s ca l ca i re s p i e r r e s sabloneuses tendres
.
Le
s c h i s t e
micacé , le í c h i s t e
argilleux
do
minent dans l es montagnes ,
qui
environnent l es r i
ches campagnes de Regio 1 ) , qui
s e
prolongent
jusqu'au
cap
Spartjvento . . Ces
s c h i s t e s sont traver
s és
par des
filons de quartz ,
des
fi l o n s metalli
ques. On
y avoit tenté l . ' exp l o i t a t i o n
d'une
mine de
plomb tenant argent, qui ensuite a
ét é
abandonnée
.
Le
revers
des
Apenins
, c'e st- a-dir e
,
l a
partie_j
qui regarde
T e s t
, presente
un aspecl
moins déchar
né .
moins a r i d e
que l a
face
de
l'Ouest . Les
pen
t e s font moins r a p id e s , l es croupes font couvertes
de bois . Les montagnes paroilfent moins hautes ,
par
ce
qu'e l l e s
font
accompagnées
de montagnes
du
second
ordre ,
de
c o l l i n e s qui descendent
jusqu'à
l a mer, dont l e centre de l a chaine el t
beaucoup
plus
(ï ) La V i l l e de R e g i o , s i t u é e a l'extremíté de l a Calabrç_j,
e s t
dans
une position delicieuse
.
Le s m o n t a g n e s , qui
l ' e n tou-
rent , font couvertes de s arbrisseaux , dont n ou s n ous servons e n
France , pour l a décoration de n o s parterres , qui , presquç^j
toujours e n
f l e u r s
,
son t un e f f e t c h a r m a n t . Tels
font l e s
l a u r i e r s
roses , l e s genêts odorants
S e c .
l e s plaines l e s vallons
font
d'une f e r t i l i t é , qui surprend toujours , q u ' i l s doivent a l a—
grande
a b o n d a n c e des
e aux
. On n e creuse nulle part dans le
fable du
rivage
, a deux t r o i s pieds de
profondeur
, que l ' o n
ne trouve de l'eau douce . Cet t e e a u descend des m o n t a g n e s ,
f i l t r e a
t r a v e r s l e
f o l
,
3 c entretient
a i n s i
une
fraîcheur
,
une__»
humidité , qui rendent l a végétation
e x t r ê m e m e n t
a b o n d a n t e .
Un g rand nombre de f o r e s t d'AGRUMi decorent l e s campa g n e s de
R e g i o,
o f f r e n t
des
pr ome n ade s
ch a r ma n t e s &fo un i i î en t
un
objet
de
commerce a í ï e a considerable pa r l e u r s
f r u i t s
leurs essences .
On
s e s e r t
e n I t a l i e du mot
acrumi comme
d'un
nom
generi
que pour
exprimer
coilectivemenr
tous
i e s arbres de
l'eípece
de s
orangers ,
cedrats ,
c i t r o n i e r s , b e r g am o t e s &c.
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Il ré su l t e
de
c e t t e
examen
générai ,
que
l a Ca-
labre
a,
presque partout,
le granit pour fondement :
que c'est , fous c e t t e baie , qui paroit inébranlable ,
qu ' é t o i t
le
foyer des
tremblemens de
t e r r e (i); ou au
moins
, que
c'est dessous
ce s matieres s o l ides,
qu'ont
a g i l e s f o r c e s , qui
ont
occaíìoné l es grands ébranle-
mens
des s u r f a c e s
; que
dans aucune
partie de
c e t t e
province,
i l
n ' y a v e s t i g e s de volcans;que je n ' a i trou
vé aucunes
matieres a l t e r é e s
par l es
feux f o u t e r r a i n s ,
n i
dans l es
montagnes,ni
dans
l es
p i e r r e s
roulées
par
l es t o r r e n s ; qu'il n ' y a dans c e t t e province,ni l a v e s , n i
tufs, n i
s c o r i e s d'aucunes
e s p ec e s . Je n 'a i
vu,dans P i n t e
-
r i e u r
dela p l a i n e , que deux, f ourc e s, d'eaux hépatiques
fro ides; i l y a une source abondante d'eau thermale fui-
phureuse ,
auprés de s a i n t e
Euphemie,au dela
de l a
Í>resqu'isle ; mai
je ne
puis
regarder,
n i l es
unes , ni
es
a u t r e s ,
comme
i n d i c e s
de
feu,
puiíque
l a
décom
position fpontannée des p y r i t e s
suffit
pour les produi
r e
. J'insiste fur cet objet pour détruire l'opinion de
ceux,
qui
supposent des feux
r ec e l lé s fous
c e t t e
pro
vince
:
Ils s 'y f e r o i e n t connoitre
par des phénomenes
moins
équivoques, s ' i l s y e x i s t o i e n t .
i l n'y a dans
l a
plaine
,
dans
les
montagnes
qui
l'entourent
,
au
moins dans
c e l l e s
qui en forment l e quadre , n i mi
n e s ,
n i matieres sulphureufes , n i
bitumes
, quoique
l es h i s t o r i e n s
du
pays prétendent le
contraire.Le gra
n i t
s e
montre
a
decouvert
, dans
presque toute cette
çein-f
(i )
Je me s e r t
des m o t s
de
f o y e r s
,
de
centre d' exp l o s i o n,
non
que
j e
croye,que
l a
cause
premiere
des
t r e m b l e m e n s
de
t e r
re a i t jamais r e l ï d é fous l a
C a l a b r e
; mais feulement pour
m'ai-
de r a e n
expliquer
l e s
e f f e t s , jusqu'a
ce que j'aye déduit, des ph é
nomènes
e ux mêmes, l a cause
de
l ' a g i t a t i o n du s o l de cette ma l»
heureuse
province
.
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ceinture ,
l e fo l i n fé r i e u r n es t
qu'un composé
d'arg i l l e „ dç sable , ô ç de cailloux .
Quoique
l es
tremblemens
de
t e r r e
s e
foyent
succedés , presque
sans
aucune interruption , depuis
l e 5. Fevrier, jusqu'au mois d'aoust suivant ; on_,
peut leur fixer t r o i s époques d i s t i nc t e s
,
r e l a t i v e
ment
aux lieux , fous lesquels i l s ont a g i le plus
violemment ,
aux effets qu'ils
ont produits
. La_>
premiere comprendra l es
s e c o u l f e s
,
depuis
l e
5. Fé
v r i e r
jusqu'au sept du
même
mois,exclusivement;
l a
seconde renfermera c e l l e du
sept
Fevrier
aune
heure
après
midi
, toutes c e l l e s
,
dont
e l l e
fut
su ivi e_j
jusqu'à 28. Mars ; l ' au t r e
e n f i n
, toutes celles, qui
surent
posterieures a c e t t e
époque
.
Í.Q secousse t e r r i b l e pour l a plaine de Calabre,
c e l l e
qui
e n s e v e l i t
íbus
l e s
ruines des
V i l l e s
,
plus
da
vingt
miUe habitans
, arriva l e 5. Fevrier a
midi
8c
demi . E l l e dura deux minutes ,
ce court espace,
de tems l ui suffit pour tout renverser , pour tout
détruire
.
Je
ne
puis mieux
rendre
compte
de
l e s ef
fet s
,
qu'en
supposant
sur une table , plusieurs
cu
bes
formés
de fable
humecté
t a í s é
avec l a
main , ^
placés a
peu
de
distance
l e s
uns
des autres
.
Alors
,
en frappant a
coups
redoublés ,
fous
l a
table
,
la_>
secouant en même tems ,
horifontalement avec
violence , par un des s e s angles , on aura une idée
des mouvemens violens differens
, dont l a t e r r e
fut
pour l o r s agitée . On
éprouva
, en
même
tems,
des soubresauts , des ondulations dans tous l e s s e n s ,
des balencemens des especes de tournoyemens
violents
. Aus t î r i e n de
tout
ce
qui
é t o i t édifié ne
put r e s i s t e r a l á complication de tous ce s mouve-.
C ments .
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ments. Les V i l l e s
toutes
l es maifons
eparses
dans l a
campagne surent r a s é e s dans
l e même
i n s t a n t . L e s son-
demens
parurent ê t r e
vomis par
l a t e r r e,qui l es
renfer-
moit . Les pierres
furent
broyées t r i t u rée s avec vio
lence
l es unes contre l es a u t r e s ,
&.
le mortierqui l es r e -
u n i s s o i t fut reduitenpoudre.
Cetremblement
de
t e r r e ,
undes
plus
violens qui
ayent
jamais
exi s té ,
arriva s a n s
avoir ét é
preludé
par
des
s e c o u s s e s moins
v i o l e n t e s ,
sans
que
r i e n Tait
annoncé.
Tel l'effet subit
dunemine.
Quelques
uns
prétendent
cependant,qu'un
bruit
fourd
interieur s e f i t entendre , presque en même tems .
Mais qui peut ajouter fo i aux circonstances racontées,
par
ceux, qui s e
trouverent exposés a toute
l a
rigueur
de
ce
t e r r i b l e
fléau . La terreur l e d e s i r
de
s e sau
ver
furent l es
deux
premiers sentimens,qu'éprouverent
ceux qui
étoientrenfermésdan* lesmailòns.Un
instant
a p r è s ,
l e
f r a c a s
de
l a
chute des édifices,
l a
pouíìîere
ne leur
permirent
plus,de
r i e n
v o i r,
de r i e n entendre,
n i même
de réfl ech i r . Unmouvement machinal f i t
échaper ceux,qui s e
sauverent
; l es
autres
ne recou
vrerent l e sentiment de l e u r s maux , que lorsque
la
premiere
secousse sut
cessée.
Je ne
chercherai point
a
peindre
f
effroi,
le
s i l ence,
l e
desespoir
,
qui
succedè
rent a c e t t e t e r r i b l e catastrophe . Le premier
mouve
ment fut ce lu i de
l a
j o i e de vivre encore ; l e second
fut de désolation . Detournons l es yeux de ce specta
cl e
d'horreur
; l a i s s o n s
a
d'autres l es d e t a i l s des mal
heurs p a r t i c u l i e r s ,
de
l e u r s
circonstances
s i n g u l i e
r e s
;
attachons nous
aux
s eu l s effets physiques .
Lesfoubresauts l es plus
v i o l e n t s
furent
r e s s e n t i s
dans l e s t e r r i t o i r e s d'oproo
de fanta Cristina .
C ' e s t l a auíîì ou furent l es plus grands bouíversè-
mens ;
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mens ; ce
qui
a fai t supposer , que ces V i l l e s étoient
placées , a
peu
près , íur le foyer , ou dans l e
centre
de
l ' e x p l o s i o n
.
Mais
je
ne
di r a i
pas
,
comme
tous
les autres l ' o n t repetê ,
que
l'eíFet des tremblemens
de t e r r e , l es ruines
qu'ils
ont occasionnés , ont
ét é en
raifon
inverse de Teloignement de
ce
centre ,
que plus étoient
grandes
l es
d i s t a n c e s , moins
grandes étoient l es ruines .
Dans
cette supposition ,
l es
V i l l e s
de Sidernq
,
Groteria Geráce , qui ne
font
pas
plus
eloignées
d'opiDO
,
ou
de
santa Cristi-
na ,
que
Rosarno
Polistena , auroient éprouvé
un
même
f o r t . Les v i l l a g e s
de
Mamola , Agnana
Canolo ,
qui en
font beaucoup plus
près
,
auroient
ét é r a s és
.
Mais tous ces lieux étoient sur des hau
t e u r s de l ' a u t r e coté de l a
chaine
, quoiqu'ils
fouffri s s ent
beaucoup ,
de
l a
secousse
du
5,
Fevrier,
i l s ne furent n i
renversés
n i
dé t r u i t s
; on ne
peut
en
rien comparer
leur f o r t , avec
celui
des
Villes
de
l a
plaine . Je d i r a i avec plus de r a i f o n s , que tout
ce qui é t o i t enfermé dans l ' e n c e i n t e de montagnes
ci de í fus décr i t e s ,
fut
détruit ;
que
tout ce qui
é t o i t placé fur
l e
f o l i d e
,
au deífus
de l a
plaine
,
sur
l e s croupes
des
montagnes
qui
l'entourrent
,
ne
fut
pas a beaucoup près
auíïì
maltraité .
L'effet
général du
tremblement de t e r r e , fur
l e t e r r e i n argillo-fabloneux de l a plaine de Calabre,
qui t e l que j e , l'ai décrit , n'a
point
de consistance ,
fut
d'augmenter fa densité en diminuant
fon
volu
me , c'es t-a-dire de l e t a s s e r ; d'é t a b l i r des t a l u s i
partout
ou i l y
avoit des escarpemens ,
ou
des
pen
t e s rapides ; de détacher toutes l e s masses , ou qui
n'avoient pas
íuífifament
de
base
,
ou qui
n'étoient
G2 . r e t e
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retenus
,
que par
une
adherence l a t e r a l e
;
de
remplir l es cavités i n t e r i e u r e s . II s ' e n s u i v i t . , que
dans presque
.
toute
- l a
longueur
de
l a
chaine
,
l e s
t e r r e i n s
, qui
étoient appuyés contre l e granit
de
l a
base des monts
Caulone,
Esope,
sagra
Aspra-
monte , g l i l f e r e n t sur ce noyeau f o l id e , dont l a
pente es t rapide ,
descendirent
un
peu
plus
. b a s .
I I s ' é t a b l i t a l o r s une fente de p lu s i e u r s pieds de l a r
ge , sur une
longueur de
9.
a
10. milles
,
entre
l e
s o l i d e
l e
t e r r e i n
sabloneux
;
< S c
ce t t e s en t e
regne,
presque sans discontinuité,
depuis
s a i n t George,
en
suivant l e contours des
bases
, jusque
derriere
s a i n
t e
Cristine .
Plusieurs t e r r e i n s ,
en
coulant
a i n s i
,
ont
ét é portés a l f ez l o i n de leur
premiere position
,
font venus en recouvrir
d'autres
,
a l f e z
exacte
ment
pour
l es
f a i r e
d i s p a r o i t r e
(1)
. Des
champs
en
t i e r s fe font a b a i í f é s considerablement , au delfous
de leur premier niveau ,
sans
que ceux
qui
l e s en-
viron-
(1) Le s accidens de ce ge nr e o nr donné lieu a de s questions
s i n g u l i e r e s ; i l a f a l u òecider a qui appartenoient l e s t e r r e i n s , qui
e n avoient
ensevelis
d'autres . En général l e s t r e m b l e m e n s
dç_,
terre
de
l a
Cal a b re
o n t
occasioné
l e s
plus
grandes
revolutions
dans l a fortune des p a r t i c u l i e r s . On y a
vù
l e s jeux l e s plus s i n
guliers du f o r t du hazard. Plusieurs de ce ux do n t tous l e s bien s
étoient e n mobiliers , e n
contrats
, ou e n argent con ta n t , sç_,
font trouvés reduits a l a mendicité,quelque fus s ent l eui s r i c h e s s e s
anterieures . D'autres o n t ét é a ppe ll és a de s heritages , qui ne
pouvo i ent jamais entrer dans l e u r s esperances , qui n e leur
appartiennent que pa r
l a
perte
entiere
de s familles l e s plus
n o m b r e u s e s . Presque
tous
l e s ge n s r i c h e s o n t perdu ; presque
tous
l e s pauvres o n t
g a g n é
. Ceux
c i , outre
l e s p r o f i t s du p i l l a
g e , taxérent , e ux mêmes , l e s
ma i n s
d'oeuvre a un prix exor
bitant
.
Le b e s o i n
qu'on avoit
d'eux pour construire
de s
bara
ques , ou pour sauver ce que
recelloient
l e s ruines ,
f i t
qu'on__»
l e s paya tout ce q u ' i l s demandérent
.
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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vîronnoiênt , ayent
éprouvé
l e
même
changement
,
i l s ont formé
a i n s i
des especes de ba í îìn s enfon-
cés,tel c e l u i qui es t au dessus de Casal nuovo; d'au
t r e s champs
s e font i nc l i né s .
Des f e n t e s ôt
des
fissu
r e s
ont
traversé ,
dans
toutes l es
d i r e c t i o n s
, l e s pla
teaux l es coteaux ; mais ordinairement e l l e s font
p a r a l e l l e s
au cours des gorges , qui l e s
environnent
.
On
rencontre ce s
f e n t e s
a
chaque pas
, dans l e s
v a s t e s champs
d ' o l i v i e r s ,
entre Polistena Sinopo-
l i
.
Mais
ce
fut
principalement
fur
l e s
bords
des
eícarpemens , qu'arrivèrent l es plus grands
defor
dres l e s
plus
grands boulveríements.
Des
portions
considérables de
t e r r e i n s
, couverts de vignes ôc
d' o l i v i e r s , s e détacherent , en perdant leur adheren
ce l a t e r a s e , s e coucherent d'une seule maífe_j
dans
l e fond des
v a l l é e s
> en décrivant
des
a r c s de
cercle
,
qui
ont
eu
pour
rayon
l a
hauteur
de
l'escarpement ; t e l
un
l i v r e posé sur s a tranche, qui
tombe sur son plat . Alors l a portion superieure
du
t e r r e i n
, sur l a quelle étoient l es arbres, s ' e s t trouvé
je t tée l o i n de fon premier site , es t r e s t é dans une
position
v e r t i c a l e . J'ai vu des arbres ,
qui ont
con
tinué a pousser ,
qui même
ne paroissent pas
avoir fouffer t , quoique depuis un an i l s soyent
dans
une position s i contraire a l a
perpendicularité
,
qu'ils a f f e c t e n t toujours . Ailleurs , des m a s s i f s énor-
.
mes
, rompant également leur adherence
l a t e r a l e
>
ont
coulé
fur
l a pente
des t a l u s i n f e r i e u r s font
descendus dans l e s v a í l é s ; a l a force
d'impulsion-»-
qu'ils
avoient
reçu
par
leur
chute
,
i l s
joignoient
c e l l e de l a poussée des t e r r e s ,
qui
s'ébouloient der
r i e r e
eux
; ce
qui
leur permettoit
de
parcourrir
G 3 . d ' a s s ez
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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d'aífez grands espaces en
conservant
leur forme 6c
leur position ;
après
avoir donné le
spectacle
de
montagnes en mouvement , i l s font re s té s au milieu
des v a l l é e s . II es t
e l f e n t i e l
de f a i r e remarquer,
que
l e t e r r e i n sabloneux de
l a
plaine ne formant pas une
maífe
dont
l es
pa rt i e s fuí fe nt liées
ensemble ,
è t o i t
mauvais propagateur du
mouvement
; de
manière
que
l a partie inferieure en
recevoit
plus qu'e l l e
n'en tranfmettoit aux surfaces .
Cela
a fait que l es
éboulemens
ont presque
toujours
commencé
par
le
bas ; ôt'que l es bases manquans sechapans a
l a
manieré
des fluides
de dessous
l e s corps
qu ' e l l e s
fou-
tenoient , ces corps
s e font
affaissés , detachés
en
t r è s
grandes masses, des
t e r r e i n s dont
i l s formoient
continuité .
Les surfaces des t e r r e i n s étant f o r t e
ment liés pas l'entrelaífement des
racines
des ar
bres , par
l ' ép a i s s eu r
l a
tenacité de
l a couche
de t e r r e végétale ,
a r g i l l e u s e , i l n'est point singu
l i e r
que beaucoup
de ces t e r r e i n s s e
foyent
conservés
presque e n t i e r s , malgré l es chutes , l es chocs
v i o l -
ens l es longs
t r a j e t s
qu'ils ont fa it
.
Mais suivons
les effets de l a
secousse
du 5.
Fevrier
.
Lorsque
leboulement
a
commencé
par
l a
par
t i e superieure de lescarpement , lorsque l es sur
f a c e s des
t e r r e i n s s e
sont b r i s e s en
fragments,
qui se
detachoient
, a
mesure que
l a base manquoit ; l e
boulversement a ét é
t o t a l
. Les arbres ,
a moitié
en
t e r r é s , presentent
l e u r s
racines ou l e u r s
t ê t e s
,
f ì
l es materiaux l es
charpentes des maifons
dé
t r u i t e s ,
s e
sont
mêlés
avec
ce s
débris
de
montagne^
on ne
reconnoit plus
r i e n
de ce qui é t o i t
;
l e tout
ne
presente
que
î'image du chaos .
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II es t a r r i v é quelque s o i s qu' un t e r r e i n , a qui
fa chute
l ' i n c l i n a t i o n du t a l u s ,
qui s 'é t o i t formé
íbus l ui , avoient donné une grande force de proje
ction
,
a
rencontré
franchi
de
p e t i t e s c o l l i n e s
qui
étoient
fur fon
pasfage
, l es
a
recouvert ,
ne
s'est
arreté qu'au dela . S i ce même
t e r r e i n
,
rencontrant
l a
côte opofée , frappoit violement contre ,
i l
s e r e
levois un peu
sonnoit
une eípece de
berceau .
Lorsque l es
bords
oposés
d'une
vallée
s e font écrou
lés en même
tems ,
l e u r s debris
s e font rencontrés
»
leur
choc l e s
a foulevé
i l s
ont formé
des mon
t i cul e s
dans
l e centre de
l ' e fpace
qu'ils ont corn*
blé . L ' e f s e t l e plus commun , c e l u i
dont
on voit
un
t rè s grand nombre
d'exemples dans l e s t e r r i t o i
r e s d'ormo
de s a i n t e Cristìne ,
sur
l es bords des
Vallées
ou
gorges
profondes
dans
l es
quelles cou
l e n t
l es
f l euv e s
maïdi,
birbo
tricucio
,
es t
celui
qui
s'observe , lorsque l a base i n f e r i e u r e ayant manqué »
l e s t e r r e i n s superieurs font tombés perpendiculaire
ment sucessivement , par grandes
tranches
ou
bandes p a r a l e l l e s ,
pout
a l l e r prendre une p o s i t i o n - ,
respective , semblable aux marches d'un amphithea
t r e ; l e plus bas gradin es t quelquefois a t r o i s ou
quatre
cent
pieds
au
delfous
de l a premiere p o s i
tion . Telle une vigne , entrautres , s i tuée
fur
l e
bord
du fleuve tricucio , aupres du nouveau l a c , s'est
div i sé e en quatre p a r t i e s ,
qui s e font
mises en t a
r a s s e s l e s unes au deífus des
autres
,
dont l a
plus
basse
es t tombée de quatre
cent pieds de
hauteur
.
Les
arbres
l es
vignes
qui
étoient sur
l es
t e r >
r e i n s
, dont l a
malfe
entiere s'est déplacée , n'ont
point s ouff e r t . Les
hommes
même , qui s'y font
G
4
trou
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trouvés , l e s
uns
de s s u s l es arbres » l e s
autres
â l eu r s
pieds t r a v a i l l a n t l e fo l ,
ont
ét é a i n s i voiturés , pen-
aant
plusieus milles
,
s a n s
recevoir
aucun mal
. On
m'en
a
c i té
p lu s i e u r s
exemples
qui
íbnt
consignés
dans l e s r e l a t i o n s .
Les effets des
éboulemens
ont ét é d'étrangler
ou
de combler
l es v a l l é e s par
l a
rencontre l a reu
nion des bords opofés, de maniere a obstruer l e pas
sage
des eaux
a
former un grand nombre
de
l ac s;
d'aplanir des t e r r e i n s coupés par des gorges ; de
transporter sur l es p o s s e s s i o n s des uns , les heritages
des autres ; de couper l e s communications , de
donner a
tout l e
pays
une
face nouvelle
»
Les
autres
phénomènes
, produits par
l a
pre
miere
fecoulfe
dépendants d'une même cause »
furent l a
suspension dans l e cours des eaux , l e dé-
fechement
instantané
de
quelques
r i v i e r e s
leur
accroisfement ,
l e
moment d'apres .
L'explication-,
de ces
faits s e déduit
facilement des
soubresauts
violents de
bas
en haut , qu'éprouvoit a l o r s
l a
t e r
re
. Le centre de l a plaine
é t o i t
foulevé , l a pente
des eaux
i n f e r i e u r e s é t o i t
augmentée
e l l e s coul-
loient avec plus
de rapidité .
L e s 1
eaux
superieu
r e s
,
retenues
par
une
efpece
de digue
,
r e s t o i e n t
en stagnation ;
mais
l'effet cessé. * l es niveaux
s e r e t a b l i s s o i e n t
, l e s eaux un
peu
accumu
lées
couloient
troubles
.
On vi t , dans
plusieurs
endroits , des
eaux
j a i l l i s s a n t e s qui s ' é l e v e r e n t a
p lu s i e u r s
pieds de hauteurs
qui
portoient avec
e l l e s du fable du limon .
Les
sources furent
toutes plus abondantes . Quelques eaux fulphureu-
s e s
hépatiques parurent , pendant quelques j ou r s ,
t a
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a r i r e n t ensuite
. Ces
phénomènes font tous l'ef»
i e t du tassement , Toutes l es fources ont l e u r r e s e r
vo i r i nt ér i eur ; beaucoup de c a v i t é s fouterraines
font pleines d'eaux croupilfantes ,
qui
y acquierent
un gout une odeur d'hépar , f o i t par
l a
putréfa
ction
,
f o i t par
l a décomposition
des p y r i t e s . S i par
le reserrement du fo l , ou
par
l a chute de
quelques
corps superieurs , l e s r e s e r v o i r s diminuent de
capa
c i té
, i l
faut que
l e s eaux
s'échapent ;
e l l e s
s 'él an
cent
avec
d'autant
plus
de
force
que
l a
compres
s i o n l at er al e es t plus violente,& e l l e s entrainent avec
e l l e s l es corps qui leur font mêlés . Cette augmen
tation des sources es t encore
une cause
de
l ' a c r o i s e -
ment des r i v i e r e s . Perfonne n ' a pume dir e d'une
maniere
précise
, s i l es eaux
hépathiques
,
qui
cou
lerent pour l o r s , étoient f r o i d e s ou chaudes . Celles
que
j'ai
vû
qui
s e
mêlent
encore
maintenant
avec
l e s eaux du fleuve Vacari pres Polistena,
c e l l e s
du fleuve Tricucio pres ofido font f r o i d e s .
Le
phé
nomène des eaux
jai l l i íf an t e s
es t p a r t i c u l i e r a
l a pre
miere secousse ; i l n ' a point
eu
l i e u dans l es a u t r e s ,
par
ce que l e
fo l
avoit
pr i s
toute l a
d e n s i t é
l e
res
serrement
qu'il
pouvoit
recevoir
.
D ' a i l l e u r s
dans tout
l e pays
que
j'ai
parcouru,
malgré l e s recherches l es plus exadtes , j e n ' a i trou
vé, ni i ndi c e s , ny témoignages , qui m'indiqualfent un
dégagement
ou
des
courans de vapeurs
s o u t e r r a i n e s *
point de v e s t i g e s de feu
ou
de flame .
Tous
l e s faits
dans ce genre rapportés dans beaucoup de r e l a t i o n s
font
contredits
par
l e témoignage même
de
ceux
qui y sont
cités. II
es t facile de f a i r e
d i r e
tout ce qu'on
d e s i r e , par des
paifans
encore remplis de terreur,
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qui ne
prennent point d ' i n t e r e s t aux circonstances
dont on leur demande l e s détail s . Il est a i s é de leur
f a i r e repondre o ui , a
toutes
l e s questions
qu'on leur
fai t
. Ce sont toujours
des
especes
de demi-savants
,
qui
ont ajouté , a
l eu r s r e l a t i o n s
,
l e s circonstances
l e s plus s i n g u l i e r e s l es plus
contradictoires
; par
ce
qu'il ont voulu attribuer aux
tremblemens de
t e r
re actuels , tous l es phénomènes dont i l s avoient
quelques notions
qu'ils savoient
ê t r e a r r i v é s , pen
dant
des
evénemens
semblables
.
D ' a i l l e u r s
l a
plu
part
d'entreux
avoit
un p e t i t système
a foutenir,& i l s
ont
voulu arranger l es faits,
pour
l es
fai re
entrer dans
l e
cadre qu'ils leur avoient
preparé
d'avance
.
Parcourons rapidement l e s
V i l l e s
qui ont ét é
renversées par
cette premiere secoulfe ,
voyons
quels
ont
ét é l es principales circonstances de leur
destruction
.
Rosarno
p e t i t
bourg fur
une coline
fabloneufe,
a
peu de distance
du fleuve
metramo,
a
ét é
renversé ;
on peut
même
di r e r a s é . Le chateau du prince, l es
ég l i s e s
,
e s
maifons
o f f r e n t des monceaux
de
r ui
nes
,
a Texeption de quelques maifons
b a í f e s , qui
sont
toutes lezardées
de
quelques pans
de
murs
qui
s e
foutiennent encore en Pair .
Le
fl euve
metramo
suspendit
un
i n s t a n t
fon_,
cours , auprès du pont de rosarno ; un moment
après fe s eaux furent plus
abondantes
troubles .
On
pretend même , qu'il fut
a
s e c pendant
quel
ques minutes
(1)
.
POLI-
(1) La
plaine
qui e s t fur l a
rive
droite
du fleuve
metramo au
prés du pon t e s t condamnée a être s t e r i l e pa r l e s inondations d'un
tor-
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Polïstena V i l l e a s s e z
grande , riche ,
peuplée
é t a i t bâtie fur
deux
coteaux sabloneux , divisés
par
une r i v ì e r e
un
peu
e n c a i s s é e
. E l l e a
ét é
absolument
r a s é e
( i ) . I I n ' y
s u b s i s t e
pas une
seule maifon
, pas
un-
torren t ,
qui l a recouvre chaque
a n né e
de fable de
vase,
qui e n f a i t un terrein ma r e ca g eux ou l ' a i r e s t
detestable .
Quel
ques dépenses f u f f i r o i e n t pour fo rmer un l i t a ce
t o rrent
pour
l ' y
contenir .
M a i s l e gouvernement
ne
daigne pa s s'occuper de
ce s
p e t i t s
d e t a i l s
d'administration
.
(i ) J ' a v o i s vu M e s s i n e Regio , j ' a v o i s gemi fur
l e
f o r t
de
ces deux V i l l t s ; j e n'y aVois pa s
trouvé
une m a i s o n qui fût
h a
b i t a b l e , qui n'eut b e s o i n
d'être
r e p r i s e pa r l e s f o ndeme n s ;
mais
enfin l e squelette de ce s deux
V i l l e s
s u b s i s t e e nc o r e ;
l a
plûpart
de s murs e s t
e n
l ' a i r
.
On voit
ce
que ce s
V i l l e s
o n t ét é . Messi
ne presente e nc o r e a une certaine distance une
i m a g e
imparfaite
de s o n a n c i e n n e splendeur. Chacun
rec on n o i t ou
f a m a i s o n , ou
l e
s o l
sur
l è
quel
e l l e
reposoît
.
Pavo i s
vu
tRopeA
nicoterA
dans
l e s q u e l l e s
i l y a
peu
de maisons,qui n ' a i t r eçu de t r è s grands
domages,&
dont plusieurs
même
s e font
e n t i é r em e n t ecroulées.
Mon i m a g i n a t i o n n ' a l l o i t pa s
a u dela
de s
ma l h eur s de
ce s
V i l l e s .
M a i s lorsque ,
placé
fur une hauteur , j e v i s l e s ruines de
pol i-
stena , l a premiere Ville de l a pl a i n e qui s e presentât a moi j
lorsque
j e
contemplai de s monceaux
de
p i e r r e s
,
qui n' o n t plus
aucunes
formes
qui ne peuvent pa s même
d o n n e r l ' i d é e de
ce
qu'étoit l a Ville , lorsque je v i s que rien n'étoit echapé a l a de
struction,
que
tout
avoit
ét é
mi s
a u
n i v e au
du f o l
;
j'eprouvai
un s e n t im e n t de
terreur,
de pitié,
d ' e f f r o i ,
qui suspendit pendant
quelques momens toutes mes facultés . Ce spectacle n'était ce
pendant que l e prélude
de
celui , qui
a l l o i t s e
présenter a
moi
dans l e r e s t e de mon v o y a g e .
L'impression que m'a
f a i t
M e s s i n e e s t d'un ge nr e tout
d i f f é
rent
„
Ce
son t moins
s e s ruines, qui m'ont frappé , que l a s o l i t u
de l e
s i l e n c e , qui régne n t dans s e s murs
.
On e s t pen et ré d'une
terreur
mélancolique
,
d'une
t r i s t e s s e
s o m b r e
,
lorsqu'on
t r a
verse une
grande Ville > lorsqu'on pa rco ur t t o us s e s quartiers ,
fans rencontrer
être
vivant , fans qu'aucuné v o ix
V i e n n e
frapper
vo s o r e i l l e s , fans en t endre
autre
bruit, que l e
b a l a n c e m e n t
dç_,
quel
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Mû
pan de
mur (i )
.
P lu s i e u r s maisons
s e
sorìt
écroulées dans
l e fl euve , fur l e bord
du
quel l e fo l
a manqué
. Les
murs
épais
t r e s
s o l i d e s du
cou
vent des Dominicains font tombés par gros blocs .
Sur
l e
coteau
de
l a d r o i t e
auprès
des Capucins , l e
t e r r e i n s ' e s t beaucoup affaissé ; i l y a p lu s i e u r s f e n t e s
dans l e fol,& fon abaissement continue
jusqu'au
pied
de l a montagne , a une l i e u e dela .
Dans
tous l es en
virons
de l a Vi l l e i l y a beaucoup de
filfures
.
Saint
Georges
pe t i t e Vi l l e
,
a
une
l i e u e
de
mie
de distance de Polistena, n ' a presque point souf
f e r t de
l a
secoulfe du
5.
Fevrier, parcequ'elle é t o i t
bâtie sur l a hauteur s i tuée sur un rocher adherent
a l a grande chaine des Apenins
. E l l e
reçut ensuite
plusieurs
domages considerables
, dans
l e s tremble-
mens
de
t e r r e
du 7. Fevrier
ôc
du 28. Mars .
Cinque
fRondi joli
bourg, a
une
demie
l i e u e
de
distance de Polistena ,
dans
une
plaine
très f er t i l e ,
a
été entierement r a s é . Une tour antique , quarrée,
monument s a r a s i n placé au centre
du bourg
,
a lf ez
grande
pour
s e r v i r de chateau de logement au
seigneur du l i e u , é t o i t d'une extrême f o l i d i t é
,
tant
quelques postes fenêtres, a t a c í i é e s ì de s pa ns de murs
elevés
,
éc agitées pa r l e s vents . L'ame e s t a l o r s plutôt accablée , s ous
l e poids de ce qu'elle éprouve , qu'effrayée ; l a catastrophe paroit
avoir frappé
directement
fur l'efpece
humaine ,
i l s em b l e que
l e s
ruines
, qui
f e
presentent ,
n e
font que
l ' e f f e t
de
l a
dépopula
tion «
Telle une
V i l l e qui f e r o i t
devastée
pa r l a
peste .
Toute
l a population de M es s i n e e s t refugiée
fous
de s
b a r a
que s de
bois
autour
de *
murs
de
l a
V i l l e
.
i
(1) C e t t e
Ville
a
enseveli
, fous f e s
ruines
,
l a
moi t ié de f e s
ha bita n ts
. Ceux qui o n t survecu a l a t e r r i b l e câtastrophe , habi
tent des baraques placées fur un plateau , qui domine Pancien-
ne
Ville
3
ou on compte
bâtir l a
nouvelle
.
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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tant par
l a grande épaisseur des murs ,
que
par
la_»
nature du mortier,qui avoit lié le tout au point d'en
f a i r e
une malfe auiìì f o l id e
qu'un rocher
;
e l l e a ét é
renversée,&
en tombant,elle s'est b r i s é e en plusieurs
gros
blocs , qui étonnent par
leur volume
leur
dureté .
Un
de ce s blocs contient un e s c a l i e r tout
entier . II semble ici , que l a
t e r r e
a i t
voulu
vo
mir de
fon
s e i n , l es fondemens
même des
mai
sons .
En
a l l a n t
de Polistena a
Casal
novo d i s t a n t
de
deux l i e u e s , on p a s s e
le fl euve
Vaccari , qui a creusé
son
l i t
,
dans un fo l tout de s a b l e
; i l y
a
une
fource
d'eau sulphureuse f r o i d e ,
qui
s e j e t t e dans le fleuve
a peu
de d i s t a n c e de Polistena ;
c e t t e fource fut t r è s
abondante l e 5. Fevrier jours suivants ; fon odeur
é t o i t auíìî plus
f o r t e ;
mais e l l e r e p r i t peu a
peu fon
é t a t naturel .
Dans
l a campagne que
traverse
ce fleu
ve ,
fur
s e s
bords
, i l y eut plusieurs sources
jail
l i s s a n t e s , l o r s de l a
premiere secousse
Casalnovo
, joli bourg
,
s i tué
dans une
plaine
agréable , au pied de l a
montagne
, avec des rues
larges a l l i g n é e s , des maisons b a s s e s (1) , a ét é
entierement
r a s é ;
i l
n ' y
r e s t e
pas
pierre
fur
pierre
.
Tout
a ét é
mis de
niveau avec l e fo l . Ce bourg
avoit
ét é bâti après l es tremblemens de
t e r r e
de 1638, qui
dévasterent
l a
Calabre . On avoit pris toutes l e s
précautions,
qu'on
avoit pu imaginer, pour l ui
f a i r e
év i t e r
(1)
L'aspect
de
CasaInovo
étoit
c h a r m a n t
,
yû
a
une c e r t a i
ne distance . An coin de ch a que m a i s o n ,
on
avoit planté un ar
b r e un s ep de vigne , qui d o n n o i e n t de l ' o m b r e j l e s rues P3 -
r o i s s o i e n t des
a l l é e s
de
jardin
.
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év i t e r une ruine
semblable a
c e l l e
dont on
é t o i t
temoin
.
Mais ,
quoique
s e s rues
fu lfe n t t r è s
larges , l e s maisons t r e s b a í f e s ,
pres
de l a
moi
t i é de l a population fut écrasée sous s e s ruines .
La
Marquise de
Gerace
Dame du
l i e u
, tous
ceux , qui
étoient
auprès d'e lle , furent victimes
de cette secoulfe .
Tout l e fo l de l a plaine , qui entoure Casal no-
vo
,
s'est affaissé . Cet abaiífement es t surtout for t
aparent
, au
de s s u s du
bourg
,
au
pied
de
l a
monta
gne
. Tous
l e s
t e rr e in s i n cl i nés
,
apuyés
contre
cet t e,
même
montagne
,
ont
g l i s sé plus bas ; en l a i s s a n t ,
entre
l e t e r r e i n mouvant
l e f o l id e , des f e n t e s de
plusieurs pieds de large ,
qui
s'étendent a . t r o i s , ou
quatre milles . Des portions de
t e r r e i n s , en
descen
dant a i n s i
, font
venus
dans l a plaine ,
en ont
r e
couvert
d'autres ,
qui
en
étoient a
une a s s e z
grande
distance .
En
allant de
Casal novo
a
santa Cristina ,
dans
un espace
de 6. l i e u e s , on traverse
un pays
ex
traordinairement coupé de gorges
,
de ravins
, de
v a l l é e s profondes , qui a ét é par
consequent
l e
theatre
des
plus
grandes
révolutions
.
On
n ' y
fait
pas
un
pas ,
qu'on ne
trouve ou
des
sentes
dans l e fo l ou
des éboulemens .
Terra nova
, p e t i t e V i l l e , é t o i t s i tuée fur
un
plateau
,
entouré
,
de t r o i s cotés , par des gorges
profondes ; ce
qui
l ui donnoit
l'apparence
d' ê t r e
placée fur une montagne elevée . Mais ce plateau
f a if o i t
l'extremitê
d'une
plaine
,
qui
s e
prolonge jus
qu'au pied
de
l a montagne , qui es t
d'une
extrê
me
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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me fertilité (i ) . Cette V i l l e j o u i s o i t d'un bon air,
d'une b e l l e
vue, avoit des eaux excellentes . Lapo
s i t i o n
,
qui l ui avoit
procuré tous
ce s
avantages
l ui
a fait éprouver une destruction dont l e s détail s font
frémir.Une partie
du
l òl s ' é b o u l a , en
coulant
jus
qu'au bord du fl euve
maro
, i l entraina avec l ui l e s
maifons
qui
étoient de s su s . Leurs débris en p i e r r e s
charpentes,melés
avec
l e sable
du
corps
de
l a
monta-
gne,couvrent un espece considerable de l a vallée,que
dominoit
l a
Ville.Dans
l a
partie
oposée,la
montagne
s'est
ouverte , par une fente perpendiculaire , dans
toute s a hauteur ; une
portion
s'est
détachée
es t
a l lé e tomber tout
d'un
bloc , en s'appuyant sur l e _ »
coté
;
t el un l i v r e
, qui
s'ouvre par l e
milieu
dont
une moitié
r e s t e sur
l e dos , pendant que l ' a u t r e s e
couche
sur l e
plat
. La surface superieure
, ou i l y
avoit
des maisons &c des arbres , s e trouve dans une
position v e r t i c a l e .
Onfe doute bien
que
de
ce s mai-
lònSjil n'en r e s t e pas v e s t i g e s ; mais l es arbres
ont
peu
fouífert.Au moment
ou s e forma c e t t e
sente,&ou
l a
montagne s e
détacha
, toutes l e s maisons
qui étoient
placées immediatement au deífus s e precipiterent
perpendiculairement
,
a
plus
de
t r o i s
cent
pieds
de
profondeur
,
de l e u r s
débris
e l l e s remplirent
l e
fond
de c e t t e
ouverture
. Cependant l e s
habitans ne
périrent
pas
tous ; l a diference
de
gravité f i t arriver
en
(i ) Nulle part j e n ' a î
vû
de
plus
grands
o l i v i e r s
; i l s r e s s em
blent a de s arbres de h aute f u t a i e , plantés e n
quinconce
; i l s f o r
ment des
bois
superbes
,
a u s s i
s o m b r e s
a u s s i
couverts
que
l e s
f o r e s l s
de
chefnes . On
n o t o y e
, ôc l'on bàt
l e terrein
a u pied de__»
chaque arbre
, pour
y f o rme r une espece d'hairre circulaire^
,
dans
l a quelle tombent l e s o l i v e s
.
La quantité e n e l l í i
grande
,
qu'on
l e s receuille avec des balays .
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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en bas
l es materiaux
avant
l es hommes
,
de
manie
r e que plusieurs de
ceux
ci éviterent d' ê t r e
enterrés
ou écr a sé s
par l es ruines
.
Quelques uns
tomberent
d r o i t s fur l e u r s
pieds
, marcherent dans
l ' i n s t a n t
solidement fur ce s monceaux de dé b r i s . Quelques
autres surent enterrés jusqu'aux cuiífes ou a l a p o i t r i
ne
,
s e dégagerent ensuite avec unpeu de
secours .
Une troisieme partie de l a V i l l e , en s ' é c r o u l a n t , rem
pli t de s ès ruines un p e t i t vallon ,
qui é t o i t
a peu
pres
dans
l e
centre
ou
i l
y
avoit
une
fontaine
des
jardins
.
Jamais t e r r e i n
n ' a éprouvé un boulver-
sement plus grand que celui ou
é t o i t
c e t t e malheu
reuse V i l l e ;
jamais
, i l n ' y a
eudestruction
, avec
des circonstances plus s i n g u l i e r e s plus v a r i é e s
.
On
ne reconnoit plus l a position d'aucune maifon ; la_>
face
du
fo l
a absolument
changé
,
i l es t
impoflì-
ble de deviner ,
par
l es débris
qui
en e x i s t e n t , ce
qu'étoit anciennement
c e t t e
V i l l e
. Le t e r r e i n a
man
qué
partout , tout a ét é boulversé . Ce qui é t o i t haut
s'est a b a i s s é
;
ce
qui
é t o i t
bas paroit
s ' ê t r e
élevé ,
a _.
raifon de
l ' a f f a i l f e m e n t de ce qui l'environnoit.Car i l
ny
a point
eu de
foulèvement
réel,
comme quelques
uns
l ' o n t
prétendus
.
Un
pu i t s
revêtu
en
p i e r r e s
ma
çonnées
, dans le
couvent des Augustains
,
paroit
être
f o r t i de t e r r e ,
ressemble
maintenant a une petite
t o u r ,
de
huit
a
neuf pieds de hauteur , un peu i n c l i
née
.
Cet
effet s'est
produit par
l ' a f f a i s s e m e n t du
t e r
rein sabloneux dans
lequel
„ Je pu i t s
étoit;
creusé .
Les éboulemens de l a Ville, ceux des coteaux
oposés ont fermé l e
passage aux
eaux de
l a
p e t i t e r i
v i e r e
s o l i d'un coté ,
a ceux d'une fontaine
abon
dante
,
qui couloit
dans
le fond
de
l a
gorge oposée ,
ôcont
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ont formé
a i n s i
deux l ac s , dont l es eaux s t a
gnantes
portent d'autant plus
d ' i n f e c l i o n
, qu'el l e s
contiennent
des
cadavres
des
débris
de
toutes
especes (i ) .
Dans tous l es environs , sur
l e
bord des v a l l o n s ,
i l
y
a
eu des
éboulemens
considerables .
Toute l a
plaine , qui
es t au
de l ïu s de
l a
V i l l e ,
es t
traversée
par un
grand
nombre de f e n t e s ,
de
c r e v a l f e s .
Il
faut
a l l e r a une
a l f ez
grande d i s t a n c e , pour trouver
un
emplacement
ou
ion
pui lfe ét ab l i r
l a
nouvelle
V i l l e ,
ou plutôt
le
p e t i t hamau
* que pourra
former
l e
r e s t e , peu
nombreux , de c e t t e
malheureuse po
pulation (2) _ , -
Une
plantation
considerable d'o l iv i er s
,
aparte-
nante aux Celestins , de
niveau
avec l a Vi l l e ,
fai
sant
continuité
du même
plateau ,
a fouffert de t rè s
grandes dégradations . Une. partie a ét é renversée
dans l a gorge ,
ou
coule l e fl euve Soli,
8c
l es
a r b r e s ,
dont quelques uns n'ont pas ét é deracinés par
la_>
chute , ont pr i s des p o s i t i o n s s i n g u l i e r e s ou i l s
conti-
D nuent
(1)
S i
l a
nature
,
ou
l ' a r t
n e
deííechent
pa s
ce s
lacs,
i l s
achè
ver on t , pa r leur exhailaisons i n s e c t e s , l a destruction du p e t i t
nombre
d'habitans ,
qui o n t
survécu
a l a
r e u n i o n
d'autant
dç_j
causes de mortalité .
L'air e s t
ma i n t e n a n t
s i épais , s i i n f e c t S i i \
humide
,
que
dans
l e
m o i s
de Fevrier , i l y
avoit
autant d ' i n s e
c t e s
de
m ou c h e r o n s , qu'on
e n trouve
pendant l ' é t é fur
le_j
b o r d de s e aux
stagnantes
.
(2) L'ancienne
population
de Terra
nova
e t o i t
de deux
mi l
l e ames .
Elle
e s t
reduite
a m o i n s
de
qua t re ce nt ;
un
pe u
plus de
1400.
qn t
été e nt er rés
écrasés
fous
l e s
ruines,
< S c
l e
r e s t e
a
ét é
enlevé
pa r l e s f i e v r e s putrides. Ce p e t i t nombre d'infoctunés o n t
é t a b l i
l e u r s
baraques dans
une
plaine , a un
demi mille
a u del
f i a s de
l'ancienne V i l l e ; l e f o l humide pe u
s o l i d e n e leur
perme ttr a pa s d'y
b â t i r
des
ma i s o n s .
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nuent a - pousser . Une autre partie du s o l s'est
abais
s ée
de
plusieurs
t o i s e s ;
tout le r e s t e
paroit menacer
ruine par
l a
quantité des
fissures
c r e v a s s e s qui
l e
traversent
;
dans
une
étendue
de plus d'un
mille, i l n ' y a pas un
pouce
- de
t e r r e i n
qu'on pui s s e
regardercomme
ferme
fo l i de (i )
.
. ;
Le v i l l a g e de Moluquello , ou Moloquieixo
é t o i t
s i t ué en face
de
Terra nova
au même n i
veau , sur une p e t i t e platteforme d'un mille de long
de
deux
cent pas
de
large
,
r e s s e r r é e
entre
l e s
r i
v i e r e s s o l i
maro ,
qui couloient
a s e s pieds
dans
de profonds
vallons . Une
partie
du v i l l a g e s'est pré
c ip i té e a d r o i t e , l ' a u t r e a
gauche,
l ne r e s t e plus
du
fo l , ou i l
é t o i t
s i tué , qu'une a r ê t e ,
ou
d o s -d ' a s -
ne
, s i aiguë , qu'on
ne pourroit pas y
marcher
.
Radicina , joli bourg s i tué en plaine
,
a
quel
que d i s t a n c e
des gorges ,
a ét é entierement r a s é , a l a
reserve d'un p e t i t e maison quarée
,
a
un étage
, pla
cée
dans
l e centre
du
bourg ,
qui
es t r e s t é e
fur
pied,
qui n ' a même presque point fouffer t
,
s a n s
que j'ai
puen
deviner
l a
cause . Je
(i ) J ' a i
logé
a Terra nova dans l e
b a raque
de s Celestíns,
dont
un s e u l a
échapé
;
e l l e
e s t a u milieu de
leur
plantation_,
d ' o l i v i e r s .
J ' a v o i s
vu l a v e i l l e , combien l e
t e r r e i n é t o i t
pe u so
l i d e ; j ' a v o i s l a tête'pleine de tout ce que j ' a v o i s observé ; mon
im ag in at i o n me peignoir l e s
ma lheur s
de cette V i l l e , a u moment
de l a secousse \ lorsque j e s e n t i s mon
l i t
agité, pa r un t r em b l e
ment de t e r r e a s s e z f o r t . j e me l e v a i précipitamment avec in
quietude ; mais lorsque j e v i s que tout l e monde é t o i t dans l e s i
lence , je jugeai que cette secousse quoique t r è s sorte , n'étoit
co mpa r a b le e n
rien
,
a
c e l l e s
qui
avoient ébranlé
l a
Cal a b rç_j
,
dans d'autres
circonstances ;
puisqu'elle n'occasionoit
pa r l a mo
indre crainte
,
a ceux qui
log oien t
dans l a
même
baraque . Je_»
merem i s
fur mon l i t , on peut croire que j e n'y dormis pa s l e
r e s t e de l a nuit .
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S i
l e s o l d'opiDo
r e s i s t a en p a r t i e
a
l a violence
des s e c o u s s e s
, i l n'en
fut pas
de
même des
r i v e s
opo-
sées ; l es éboulemens y furent
immenses .
Lachute
des
t e r r e s
des
portions considerables de coteaux ,
remplit l es v a l l é e s forma l es
l ac s
, dont
l a
V i l l e
es t maintenant entourée . Ces l ac s ,
qui
contournent
l a montagne
,
s e rempliront peu-a-peu
par
l es fa
bles
que
l es torrens y entrainent , Sc par l e s débri s
des t e r r e i n s superieurs (i ) . II y en a
deja un
, qui
a
ét é
comblé
naturellement
de
cette
maniere
.
_
Ce
q u ' i l s y o n t ejprouvé , f u s s e n t
enco re
a f f e c t í o n é s a
ce
f o l
m a l h e u
r eux . Le g o u v e r n e m e n t a designé un
nouvel
emp l ac eme n t , pour
bâtir
l a
nouvelle V i l l e .
I I
a
c h o i s i
une
plaine
nommée l a tube a
une lieue de distance de
l'ancienne
. La plupart de s h ab it an s r e
fusent
d ' a l l e r s ' y é c a b l i r .
U s prétendent ,
q u ' i l y a une
efpece de
tirannie,
a vouloir l e s
éloigner de leur
anc ien n es
demeures, pour
l e s
forcer
a h ab it er
une
plaine
humide
,
ma l
faine
,
ou
i l
n'y
a
point de
ma te r iaux
pour b â t i r . I l s
d i s e n t ,
e n faveur de leur pl a
t e au
i s o l é , q u ' i l a prouvé f a s o l i d i t é ,
e n
r é s i s t a n t a ux plus vio
lentes
secousses ,
fans
avoir une feule gerfure - que l e s pierres ,
quelques charpentes
de s m a i s o n s
d é t r u i t e s ,
leur serviront pour
e n b â t i r d'autres ; que l ' a i r e s t t r è s b o n ;
q u ' i l s
font plus a
portée
de leurs
p o s s e s s i o n s , que
tous
ce s avantages réunis c omp e n s e n t
l'inconvenient de n'avoir point
d'eau
sur l e plateau ;
i l s preten
dent , qu'etant
accoutumés
a a l l e r
l a chercher
dans
l e
fond de s
vallées
,
ce
n ' e s t
plus
une
peine
pour
e ux
.
I I
y
a
do nc e u
schis
me
dans
l e s r e s t e s de cette
population
; une p a r t i e a s u i v i l e s i n
dications
du
g o u v e r n e m e n t , e s t a l l é e a
1
t u b e ; l ' a u t r e e s t de
meurée fur l e s
ruines
d'oproo . J'en f u s e n tou ré , lorsque j e fus
l e s v i s i t e r . On p a r o i s s o i t avoir oublié l e s malheurs occasionés pa r
l e t r e m b l e m e n t de t e r r e
,
pour
ne
penser qu'a l a vexa tion q u ' i l s
pretendoient leur être f a i t e . I l s f e pl a ig no i en t s ur t out amère
ment,
de ce qu'on l e s avoit
privé d'une
messe , qui f e
d i f o i t
dans
une
baraque
destinée
a
ce t
ob jet des
l e
commencement
de
l e u r s
d e s a s t r e s
.
(1) Avan t d'arriver a l a montagne d'opido , je
ne concevo i s
pa s ,
comment
je pourrois e n approcher }
j'en c t o i s
séparé par
l' empla-
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d*ârgent , que 1 on auroit pû epargner , s i on avoît
consideré
, que l a nature , en
peu
d'années
,
comble
ra e l l e même ce s lacs , comme e l l e a fait de plu
s i eurs
autres
;
que
l ' i n f e c t i o n
de
l'air
é t o i t
moins
a _,
craindre dans l es
lieux eloignés
comme ceux lá des
habitations ,
que
ce s mêmes dépenses auroient
ét é mieux employées dans l es environs de Terra n o - ,
va
,
ou
dans
d' a ut r e s pa r t i e s
de l a
Calabre .
Au dessous d'oPiDO ,
a t r o i s
milles
de distance
,
é t o i t
l e
p e t i t
de
v i l l a g e
de
Gastellace
bâti
au
bord
d'un escarpement ,
qui
s e détacha pour s e
précipiter
dans
le
fond
de l a vallée
. Les ruines de quelques
máifbns r e s t é e s fur l e haut de l a montagne font l es
s e u l s i n d i c e s de
fa
position de son e x i s t e n c e . . Le
v i l l a g e de
Cossolètto a
éprouvé
un
f o r t
presque
semblable .
La
V i l l e
de
santa
Cristina
,
s i tuée
presque
au
pied de l a grande
montagne
d'Asr-RAMONTE , ôc pla
cée
fur
une montagne sabloneuse
, escarpée ,
envi
ronnée de gorges
de
v a l l é e s
profondes
,
s'est
trou
vée
dans
des
circonstances
presque p a r e i l l e s a ce l
l e s de
Terra
nova ,
a éprouvé un même genre
de
destruction . Les maisons avec une partie de l a mon
tagne
s e
font précipitées
du
haut
en bas
. Un
grand
nombre de s e n t e s de c r e v a s s e s a t r a v e r s é l e corps
de l a montagne dans toute
fon épaisseur,de maniere
a fai re craindre
que
l e
r e s t e
ne
s'abimat
encore
.
Toute
l a
surface
du t e r r e i n a
changé
de
forme
.
Le
t e r r i t o i r e de santa Cristina , coupé également par
un
grand
nombre
de
gorges
de
v a l l é e s
accom
pagnées d' e s c a r p e mens,
a ét é
sujet aux mêmes
a cc i -
dens que
ce lu i d'oriDo .
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Les t e r r i t o i r e s de Terra
nova
, d'opmo de
santa Cristina
font
ceux ou l es tremblemens de
t e r r e
ont
exercé l e u r s plus
grands ravages
,
ont
produit
l es effet s
l es
plus
extraordinaires
.
Ce
qui
a
fait c r o i r e que le foyer
des secousses
du $. Fevrier
é t o i t fous c e t t e partie de
l a plaine
.
Je
ne
n i e r a i
pas
que
l'ébranlement n ' a i t ét é peut-être plus violent
l á t qu ' a i l l e u r s . Mais
l a
nature du t e r r e i n , l e s
gorges dont i l es t
coupé ,
ont
beaucoup
contribué a
l a destruction des Villes,& ont facilité tous l e s boul*
verfemens qu'on
observe
dans l es
environs
.
:
En
suivant l e contour , que
fait
l a base d'As-
tramonte
, on trouve l a p e t i t e V i l l e
de Sinopoli
< 3 í
l e
bourg
de
s a i n t e Euphemie, b â t i s tous deux au pied
de l a montagne
,
également
détru i t s ,
s a n s
ê t r e
ra sé s.
Bagnara Vi l l e a s s e z considerable de l a
coste,
bâtie sur
une
hauteur
,
avec
un
escarpement
v e r s
l a
mer
, a
ét é
entierement
rasée
.
Les maifons s e pré
cipiterent l e s
unes
fur l e s autres
on peut
a peine
reconnoitre
ce qu'étoit
anciennement
l a V i l l e .
....
Seminara autre
V i l l e de
l a plage a ét é
dé t r u i t e ,
mais non pas mise de niveau avec l e s o l comme l a
precedente . ;
.
Palma
V i l l e
peuplée
commerçante
ne
pré-
fente
qu'un monceau de ruines .
Sans étendre plus l o i n cette nomenclature ; ce
que je
viens
de dir e suffit
, pour montrer que
l e s
circonstances s i n g u l i e r e s ,
qui
accompagnerent l e
tremblement de t e r r e
,
font un effet necessaire d'une
violente
secousse
sur
un
t e r r e i n sabloneux , l o r s
qu'il e s t degradé
nuvert
par l e s eaux . On voit
auíîì
que dans
un
espace
de dix l i e u e s de long ,
sur
D
4
s i x
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s ix de large , comprise
entre
l e fleuve MetramO , l es
montagnes
l a
mer
,
i l
n' e s t
pas r e s t é un
s eu l
édi
fice entier ; on
pourroit même di r e
>
qu'il n ' y
a
pas
pierre
sur
p i e r r e
,
qu'il
n ' y
a
pas
un
arpent
de
t e r r e
qui
n ' a i t
changé de forme
ou
de position t ou qui
n ' a i t s ouff e r t des domages considerables .
Pendant
que l a plaine é t o i t
devouée a une de
s t r u c t i o n
t o t a l e , l e s
lieux
circonvoisins ,
b â t i s
sur
des
hauteurs
, é t a b l i s sur des bases
s o l i d e s ,
écha-
perent a une p a r e i l l e dévastation . L'ébranlement
fut
considerable
;
i l
y
eut
beaucoup
d'édifices
endo-
mâgés .
Mais
s i
cette
secousse du 5
. Fevrier eut été
seule , qu ' e l l e n'eut
pas
ét é
suiv i e de
toutes c e l l e s
qui s e succedèrent pendant s ix
mois
presque sans
interruption ; aucune
des
V i l l e s
superieures
n'auroit
ét é
rendue
inhabitable . II p a r o i f s o i t , que
l a
force
qui
avoit
secoué
dans
tous
l e s
sens
l e s
t e r r e i n s
bas
de l a
plaine ,
ne fut pas. a s s e z considerable pour
soulever un
poids plus grand , t e l que
celui des
montagnes qui
en formoient l e
quadre
. a i n s i Nico-
tera, TRorBA, Monteleone , V i l l e s bâties fur la_>
montagne
du
cap
Vaticano ,
ou sur
son prolonge
ment , l es bourgs l es v i l l a g e s de leur t e r r i t o i r e ne
s o uf f r i r e n t
presque
point
.
Leur
ruine
é t o i t
reservée
a une
force
majeure , a
c e l l e qui ébranla
le corps
même de ce s montagnes le 18. Mars
suivant
. Le
bourg de s a i n t Georges , a
4.
milles seulement
de_>
distance
de
Polistena , comme
nous
l ' a v o n s
deja
dit,
mais
placé
sur
l a
montagne , fut pour l o r s peu en-
domagé
. Les bourgs
l es v i l l a g e s
situés
sur
la_>
croupe de l a montagne
qui
fait face a
Meíîìne
, ôc
l a p e t i t e ville de Scilla e l l e même , n'éprouverent
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pas
une destruction t o t a l e . Sur
toutes
ce s monta
gnes , l e s secousses ne furent n i auffi v i o l e n t e s , ni
auíîì
instantanées
; l es
mouvemens
n'en
furent n i
aufli
prompts , n i
aussi
i r r e g u l i e r s ; i l
n'y
eut pas l es
mêmes
soubresauts .
Regio
,
l es lieux circonvoisins , furent ren
dus
inhabitables , mais non point r a s é s . Ce ne fut
même
pas
c e t t e premiere
secousse
qui l es endoma-
geat l e plus ,
Sur
le
revers
des
Apenins
,
dans
l a
p a r t i e
de
l'Est, l e tremblement de t e r r e du 5. Fevrier fut
vi
vement
r e s s e n t i ,
toutes
l e s Vi l l es s ouffr ir en t plus
ou moins , quelques
planchers
tomberent , l e s clo
chers < 5 c
p lu s i e u r s
H g l i s e s
s'écroulerent
, l es maifons
surent lezardées , mais t r e s
peu
furent totalement
renversées .
Peu
de perfonnes y perirent .
Partout
a i l l eu r s
que
dans
l a
plaine
,
l e
trem
blement de t e r r e
fut
précédé de quelques
l e g é r e s
o s c i l l a t i o n s d'un bruit fouterrain , que tous con
viennent avoir
entendu
venir de l a
partie
du
Sud
Ouest.
Les tremblemens de
t e r r e qui suivirent
l a
fa
t a l e
époque
du
5.
Fevrier
,
quoique vivement
res
s e n t i s
dans
l a plaine
, n'y apporterent plus aucuns
domages .
II
ne
r e s t o i t
plus aucune maison
a
abat
t r e .
Le t e r r e i n
s'étoit
consolidé
, en prenant
des
t a
l us
une
d e n s i t é operée
par
le tassement . Toutes
l e s
pentes avoìent étendu
l e u r s bases
. Ce
fut
donc
envain
que l a
t e r r e continua
a
s e mouvoir
dans
cet
t e
malheureuse
contrée
;
e l l e
ne
pr i t
plus
de
part
aux
s u i t e s de
c e t t e funeste
tragedie .
Lasecousse ,
qui
arriva pendant l a nuit du 5.
F e v r i e r ,
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V H P » - » , 58
Fevrier,
augmenta l es
domages de
Messine, de Re-
gio ,
des
V i l l e s ,
qui avoient deja
ét é
ebranlées
par
l e
premier tremblement
de
t e r r e
.
El l e fut fata
le
aux
nabitans
de
Scilla
par
l a
chute
d'une
por
tion considerable de
l a
montagne dans l a mer;ce qui
f i t soulever l es eaux leur donna
une
f l u c t u a t i o n - ,
violente , Les flots s e briserent
avec force contre
l a
plage
l a partie
basse
de l a
V i l l e
, ou
s 'é t o i t refu
g i é l e Prince de Sinopoli seigneur du l i e u , accom
pagné
de
tous
s e s
gens
de
beaucoup
d'habitans
;
i l s chevaucherent sur l e
rivage
, en
s e
r e t i r a n t en
trainerent
avec eux tous
ceux
qui
y étoient
(1)
.
Le
tremblement de
t e r r e du 1 .
Fevrier a une
heure
demie apres
midi , fut t rè s violent ; mais*
i l
n'exerça
pas
s e s plus
grands
efforts
dans
l es mê
mes lieux que l e premier; i l sembla que le foyer ou
l e
centre
de
l'explosion
fut
monté
6.
ou
7.
l i e u e s
f>lus haut
vers
le Nord ,
pour
venir s e
placer sous
e t e r r i t o i r e de Soriano
de
Pizzoni . Ce
tremble
ment de t e r r e opera
l a
destruction du bourg de So
riano
des v i l l a g e s dépendants ,
d'un
grand
Cou
vent de
Benedictins
t rè s solidement
construit apres
l es tremblemens de t e r r e de 1659. , de l a chartreu
s e
d i t t e de s a i n t Bruno
ou
san Stephano
del
Bosco ;
tous lieux qui avoient ét é respectés par
l a
premiere
secous-
(1)
C e t t e
circonstance
du
t r e m b l e m e n t
dete r r e,
arrivé le^j
5 . Fevrier pendant l a nuit , e t c e l l e , qui a été plus diversement
raccontée, qui a occasioné l e
plus
de c o m m e n t a i r e s
,
a qui on
a
joint
l e s
plus
faux
d e t a i l s
.
I I
c i l
certain
que
l a
vague
entraîna
plus
de douze
cent
pers o n n es
refugiées
f u r
l e
rivage, du nombre
desquels é t o i t l e Comte de
S i n o P o l i
. M a i s que
l'eau
fut chau
de
,
que'le
fo nd de
l a mer
f u t brûlant Ce
font
de s p a r t i c u l a r i
t é s qui
n e sont ni v r a i e s ,
n i vraisemblables
.
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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secousse . U acheva de renverser Laurkana , Gala-
tro , Arena
autres
pays circonvoiíìns . II f i t
de
Miletto unmonceau
de
ruines , opera
une
déva
s t a t i o n complette dans un contours de deux o u.
t r o i s l i e u e s de
diametre
Les t e r r i t o i r e s
de Soriano
, d'ARENA de So-
retto
dont
le t e r r e i n é t o i t sabloneux, ouvert
par des
ravins , éprouverent auíìî beaucoup de de-
placements
de t e r r e d
eboulemens .
Le mélange
de
s a b l e
,
d ' a r g i l l e
,
de
granit
décomposé
,
qui
cdnítitue l es
coteaux,
au dessous
de l a V i l l e de
Mi*.
letto, s'éboula
en
p lu s i e u r s endroits , eut l'air
de
couler
a l a maniere
des
l a v e s
.
I I
es t a remarquer , que
ce
tremblement
de
t e r r e , du 7. Fevrier > fut principalement r e s s e n t i a
Messine ,
Soriano , lieux s o r t d i s t a n t s
l ' u n
de
l ' a u t r e
;
pendant
qu'il
fut
infiniment
moins
f o r t
,
.
dans tout l e pays intermédiaire , ou on entendit
pourtant
un bruit considerable .
Le 28.
Mars fut un
autre époque
f a t a l e ,
qui
porta l a ruine
l a
désolation
,
dans l es pays qui
étoient
deja
r a s s u r é s
sur
l e danger des tremblemens
de t e r r e , qui n'ayant reçus presque aucun do-
mage
des premieres secousses,
s e
croyoient hors
des.
l i m i t e s de
ce
t er ri b l e fl ea u . l e
centre
de l 'explosion
changea une
troisieme fois
. II remonta encore
v e r s l e Nord, a 7.
ou
8. l i eu e s plus haut . II
vint
s e placer sous l es montagnes , qui occupent l ' i s t h m e
qui unit l a partie
superieure
de c e t t e Province a _ _ ,
lmferieure
,
entre
l e
golphe
de
s a i n t e
Euphemie
< 3 c
celui
de Squilace .
Les
soubresauts l es plus violens ,
indices du l i e u sous lequel s'exercoient
l e s plus
grands
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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grands
efforts , s e fi r e nt
principalement r e s s e n t i s
sous l es montagnes de Girafalco * a peu-près au
centre de
l'étranglement
.
Dans cette
circonstance
>
l a nature
déploya
une
plus
grande
f o r c e
>
qu ' e l l e
n ' a v o i t fait dans l es s e c o u s s e s précédentes ; e l l e sou
leva , ÔL ébranla
le corps
même des montagnes
,
qui
couvrent tout l ' e s p a c e ou ce tremblement de
t e r r e
exercea
s e s ravages
. Aus s i
l a
propagation de
son mouvement s ' é t e ndi t beaucoup plus l o i n . La_j
Calabre
Citérieure
r e s s e n t i t
s e s
effets ,
éprouva
quelques domages
.
Toutes l es Provinces
du
Royau
me de Naples en eurent le ressentiment . Il ravagea
indistinctement
l es
deux côtés
de l a chaine , l e s
lleux élevés , ceux i n f e r i e u r s ; r i e n ne parut a _.
l ' a b r i
de
s e s
a t t e i n t e s
.
En
t i r a n t
deux diagonales ,
l ' u n e
du cap Vaticano , au cap Colonne ; l ' a u t r e
du
cap Suvero
,
au cap de Stillo ;
on
aura entre
ce s quatres points , l'étendue sous l a quelle l 'ébran
lement fut
t e r r i b l e
l a
destruction
l a plus
grande;
&c l e point d ' i n t e r s e c t i o n des deux l i g n e s
s e r a
a _»
peu-pres c e l u i
du
centre
de
l ' e x p l o s i o n (i )
.
Ce tremblement de t e r r e
fut
précédé
d'un^
bruit souterrain
t r è s
f o r t
,
semblable
au
tonnere
,
qui s e
renouvella
a chaque secousse . Les mouve-
mens
furent t rè s
compliqués ;
l es uns agirent de
bas en haut , ou par soubresauts ; ensuite
vinrent
des
tournoyemens
violens , auxquels
succederent des on
dulations .
II es t
i n u t i l e
de
donner
l a nomenclature de
toutes
l e s
V i l l e s
bourgs
,
qui
reçurent
des
doma
ges
(i) Je t e repette , j e n é me f e r s c l u fhòt centre de Pexploston ,
que
pour
exprimer
un
e f f e t
3
non
pour
indiquer une cauîè
•
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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^f^i
61 r~ v*
ges
considerables dans
cette occasion .
I I suffit de
di r e que toute l a
partie
superieure de c e t t e
Provin
ce s o u f r i t beaucoup
,
que p lu s i e u r s V i l l e s
furent
,
ou
presque
r e n v e r s é e s ,
ou
rendues absolument inha
bitables . Mais malgré
l a
violence de l ' a g i t a t i o n du
28.
Mars
, l es
malheurs de
ce s contrées ne
sont pas
comparables ,
a ceux de l a plaine , a
l'époque
du
5. Fevrier .
I ci
i l
n ' y
eut
point
de
V i l l e s
r a s é e s
par
l e s íondemens ; l a ruine de plusieurs
qui etoient
trés
mal
bâties
,
t e l l e
que
l e Pizzo
,
avoit
ét é
pre-
Í>arée
par l e s secousses précédentes ; cependant
eu r s masures
sont
encore pour
l a
plupart sur
pied
.
D ' a i l l e u r s , l e s V i l l e s
de Nicotera
, Trofea , Mon-
TELEONE , SQUILACE , NlCASTRO , CATANZARO , SAN
Severino ôc Cotrone peuvent ê t r e r e s t a ur ée s . Peu
d'édifices ont ét é totalement
renversés ,
l es
autres
ne
sont
que
lezardés
.
Le
bas
peuple
es t
deja
rentré
dans l ' i n t e r i e u r de ce s V i l l e s ; lorsque l es mai
sons
considerables
auront ét é reduites a
un
s eu l
éta
ge au dessus du rez
de
chausé , selon Tordre du gou
vernement, qu'on l es aura un peu reparées , e l l e s
seront
habitables .
Mais i l
faudra longtems pour dé
l i v r e r l e s
e s p r i t s
de la terreur
, qu'ont
i n s p i r é l es
tremblemens de t e r r e ,
surtout
l a secousse du 28.
Mars ,
avant
l a quelle , i l s
étoient
presque
r a s s u
rés ;
pour
f a i r e consentir l es gens r i c h e s a quit
t e r l e ur s
baraques de
b o i s a venir habiter
de nou
veau sous des p i e r r e s
.
Comme on juge
de
tous l es
objets par comparaison , l e s o r t
de
cette p a r t i e de
»
l a
Calabre
Ulterieure
touche
peu
,
lorsqu'on
a
ét é
temoin
des malheurs de l a plaine, lorsqu'on a _i
parcouru s es ruines .
Le
f r
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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, La d i ff e r e n c e des effets du tremblement de t e r
r e du 5. Fevrier ôc de
c e l u i
du
28. Mars ne
peut
avoir pour cause que l a nature du t e r r e i n . Dans l a
plaine
l e
s o l
l ui même
a
manqué
;
aucun
édifice
n'y
é t o i t solidement fondé . Les mouvemens étoient
d'autant plus i r r e g u l i e r s qu'ils étoient modifiés , en
passant
a t r a v e r s un t e r r e i n
,
qui
cedoit
plus ou
moins
a l a
force qui l ' é b r a n l o i t
,
qui
l a transmet-
t o i t inégalement .
Dans
l es montagnes
au
c o n t r a i r e ,
quoique
l ' a g i t a t i o n
des
surfaces
fut
aussi
considera
ble , e l l e é t o i t moins destructive . Les rochers , sur
l e s qu e l s reposoient l es V i l l e s ,
leur
transmettaient
un
mouvement plus regulier , par ce qu'ils en
étoient meilleurs conducteurs ; l e s o l après chaque
o s c i l l a t i o n reprenoit s a premiere position , ôc l e s
édifices
conservoient
leur à plomb . Tel un verre
plein
d'eau
qui
reçoit
de
t rè s
grandes
o s c i l l a t i o n s
sans répandre,
qu'une
très p e t i t e secousse irregu-
l i e r e renverse ,
Le tremblement de t e r r e du 28. Mars augmen
ta l e s
d e s a s t r e s de
Messine
,
ou i l
a g i t avec
beau
coup de f o r c e s , i l accrut l es domages de Regio ôc
renversa
beaucoup
de
maisons dans l a
p e t i t e
Ville
de s a i n t e Agate
de Regio
ôc lieux ciconvoisins . I l
fut
cependant très peu r e s s e n t i dans l a p l a i n e
qui
es t intermediaire entre l e s deux extremités
de
la_,
Calabre , ou
comme
je
viens de le di r e , l es secous
s e s furent trés violentes
.
II
sembloit
que
l a force
motrice passoit
librement ôc
comme dans
un canal
ouvert
sous
l a
plaine
,
pour
a l l e r
frapper
alter
nativement
contre
l es deux
points
l es plus
éloi
gnés .
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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Les tremblemens de t e r r e continuerent
pen
dant toute Tannée 1783. j'en ai r e í f e n t i encore_»
p lu s i e u r s ,
dans
l es mois de Fevrier de Mars
1 784.
Mais aucune
des
s e c o u s s e s
ne peut
s e
com
parer
aux t r o i s qui forment époque , n i
même
a
c e l l e s qui l e s s u i v i r e n t immediatement ; aucune ne
sut s u i v i e d'accidens dignes d' ê t r e cités . .
La
mer
pendant l es tremblemens de t e r r e de_»
1783. eut peu de part a l'ébranlement du Conti
nent
.
La
malfe
des
eaux
n'eut
point
de
mouve
ment général de fluctuation ou d ' o s c i l l a t i o n . E l l e s
ne s ' é l e v e r e n t pas
au delfus
de leur limites ordinai
r e s .
Les
flots qui l a nuit
du
5. Fevrier , vinrent
frapper
contre l e rivage de
S c i l l a
, qui enluite_j
surent couvrir l a pointe du Phar
de
Meíîîne , ne
surent que l e s effets d'une
cause particuliere
.
La_*
chute
d'une
montagne
dans
l a
mer
,
comme
je
l'ai
déja dit, fouleva l e s eaux, qui
reçurent un
mouve
ment d'ondulation , t e l qu'il succede toujours dans
p a r e i l l e s
circonstances
. Le
rivage
fut couvert a _.
t r o i s diff e r e n t e s r e p r i s e s
; tout
ce qui é t o i t de s s u s
fut entrainé par l e retour de l a vague . L'ondula-
tion
s ' é t e ndi t depuis l a pointe
de
l a S i c i l e jusqu'au
dela du cap de
Rosacolmo
, en prolongeant l a co-
s t e qui
court
au Sud
,
mais en s 'y élevant
toujours
graduellement moins
haut qu'a S c i l l a . Ce
soulè
vement des flots suivi t
immediatement
l a
chute de
l a
montagne . S i
c' eu t ét é un
mouvement
général
dans
l a nulfe
des
eaux , s i ce s vagues eussent eu
une
même
cause
que
c e l l e
qui
vint
fondre
sur
cadix
l o r s du tremblement de t e r r e de
Lisbonne ;
e l l e s
auroient eu
une marche différent e auroient éten
du
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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du
l e u r s effets
beaucoup plus
l o i n
.
On
auroit res
s e n t i a Messine une violente fluctuation, s i l a mer eut
partagé l'ébranlement de l a
t e r r e
.
Le
mole
qui
est
a fleur
d'eau
, <aupres
du
quel font liés l es vais
seaux dont l a proue avance au de s s u s ,
auroit
ét é
couvert l es vaisseaux portés par l es fl o t s auroient
échoué
.
On aurroit
éprouvé l e
même effet
dans
l e golphe de Palma ,
qui
es t au
dessus,
de Scuxa ,
on l ' a u r o i t
r e s s e n t i
sur
l a plage de
Tropea ; .
mais
nulle
part
fur
toute
c e t t e
cote
,
l a
mer
ne
s
e l e v a
au
dessus
de s e s bords .
Ce
qui prouve encore
mieux que l'inondation de Scilla n ' e s t qu'un a cci
dent p a r t i c u l i e r , dépendant de
l a
cause
que j'ai ci
t é ,
c'est que d e r r i e r e
le
rivage contre
lequel
les
eaux monterent avec
tant
de violence , i l y a
une
p e t i t e anse dans l a quelle l a mer ne s ' é l e v a point ,
par
ce
qu'e l l e
n ' é t o i t
pas
dans
l a
direction
de
l'ond-
ulation .
Quelques questions que
j ' a y e
pû f a i r e
,
je n 'a i
pu trouver
dans tous l es
dé t a i l s qu'on
ma donné
,
aucun
indice de s phénomènes d'élect r ic i té rapportés
dans diff e r e n t e s r e l a t i o n s
,
aucune ét i nc e l l e , aucun
dégagement
de
fluide
électrique
,
que
l es
physiciens
Napolitains veulent abfolument ê t r e
l a
cause de ces
tremblemens de t e r r e .
L état
de
l'athmosphére
ne sut par
le même
díyi s
toute rétendue du
dé s a s t r e
. Pendant que
l es tem
pêtes
l a pluie
p a r r o i s s o i e n t
avoir
conjuré.conjoin-
tement avec l e s tremblemens de t e r r e ,
l a
perte
de
Messine
;
l ' i n t e r i eu r
de
l a
Calabre
j o u i s s o i t
d'un—
a s s e z
beau tems . II
y
eut
un
peu
de
pluïe dans l a
plaine l e matin
du
jour funeste ; mais Je tems fut
serein
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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s e r e i n l e r e s t e de l a journée
.
Les mois de Fevrier
de
Mars
furent a l s e z
beaux
même chauds
. Il
y
eut
quelques
orages
de
l a
pluie
,
mais
qui
n'étoient pas étrangers
a l a saifon .
Le beau
tems ,
qui régna apres
l a
catastrophe du
5.
Février , fut
même unbien grand avantage
pour l ' i n t e r i e u r
de_>
l a Calabre , sans cela l e s r e s t e s malheureux de l a
population
,
sans a b r i s , sans
moyens de
s ' e n
procu
ree de longtems , par l a d i s e t t e des planches des
ouvriers,
fëroíent
morts
de
misere
d1intemperie .
Le 28. Mars , dans l a partie superieure de l a Cala
bre ,
l e tems
ne fut
pas
mauvais ôc l e tremblement
de t e r r e ne fut suivi
d'aucun orage , i l y
eut
feule
ment un
peu
de pluïe v II s ' e n fui t
de cette remar
que
,
que
letat de l'athmofphere n' e s t
pas aus s i
étroitement l ié
avec l es
mouvemens
i n t e r i e u r s
de
l a
t e r r e
qu'on
n ' a ce s s é de
le di r e
, i l
s e
pourroit
bien
que
l es tempêtes, que l ' o n essuya dans l e canal
de Meíïïne fur quelques endroits de l a c o s t e , n ' e u f -
fent pas l a
même cause
que l e s
tremblemens de
terre
.
- Qu*il me f o i t
maíntenannt
permis , de
cher
cher
dans
l e s
s e u l s
faits
,
l a
cause
des
tremblements
de t e r r e de l a Calabre ; mettant de côté
tout s y
stème
,
de
voir ce
qui
a
pû donner
l i e u a l a d e s t r u
ction
presque
générale de cette province .
La force
motrice paroit avoir r e s i d é fous l a
Calabre e l l e
même , puisque l a
mer qui j'environ
ne n'a point eu part a l ' o s c i l l a t i o n ou balancement
du
Continent . Cette
force paroit
encore s ' ê t r e
avancé
progressivement
l e
long de l a chaine des
Apenins,en l a remontant du
Sud
au Nord . Mais
E quel
8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf
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t i n fe u étranger a cette province
n ' a g i s s a n t
fur
e l l e que comme cause occasionelle , nous pour
r o n s
expliquer tous
l e s phénomènes
qui
ont accom
pagné
l e s s e c o u l f e s .
Prenons par
exemple Pethna
en
S i c i l e
suppofons de grandes cavités sous l e s
montagnes de l a Calabre ; supposition qui ne peut
m'être
refusée ;
II nes t
pas
douteux qu'il n'y a i t
d'immenses c a v i t é s fouterraines , puisque
l e
mont
ethna
a
du
en
s ' é l e v a n t
par l'accumulation
de
s e s
explosions
*
l a i lf e r
dans
l ' i n t e r i e u r
de
l a
t e r r e _ »
des vuides r e l a t i f s a fa grande malfe .
L'automne
de 1782. l'hyver de
1785.
ont
été f o r t
pluvieux .
Les eaux
i n t e r i e u r e s
augmentées
de c e l l e s de l a surface
ont
pû couler dans l e s foyers
de
l'ethna
;
e l l e s ont
dà a l o r s ê t r e reduites
en
va
peurs t rè s expansibles , frapper
contre
tout ce_»
qui
fa ifoit obstacle a leur
dilatation . S i e l l e s ont
trouvé des canaux
qui
l e s ayent conduit dans l e s
cavités de l a Calabre , e l l e s
ont
pû y occasionner
tous
l es desordres
dont je
viens de tracer
l e
ta
bleau
.
Supposons maintenant pour me f a i r e enten
dre
plus
aisément
,
que
ces cavités,
âvec
leur
ca*
naux de communication
,
representent
imparfaite*
ment une
cornue
, mise fur l e côté , dont l e : c o l
s o i t
l e
long
de
l a
c o s t e de
S i c i l e ,
l a
courbure
íbus
Messine ÔC l e ventre íbus l a Galabre . Les vapeurs
arrivant avec impétuosité chassant devant e l l e s
l'air qui
occupe
déja
ces
cavités doivent
d'abord
.
frapper
contre
l'épaule
de
l a
cornue ,
ensuite^
tourner pour s ' e n g o u f f r e r dans fa capacité . La force
d'impulsion
agira d'abord directement contre lè-
E 2
fónd
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68 í — ^t^*
ìbnd;de l a voutè ensuite par r é f l e x i o n , contre
l a
p a r t i e
superieure
,
d ou
e l l e
s e r a
renvoyée
de
r e
fléchie
de tous
côtés
, tde
manière
a
produire
l e s .
mouvemens l es plus compliqués §c l e s plus
singu
l i e r s . Les p a r t i e s l e s plus minces de l a cornue - f e
ront c e l l e s qui frémiront l e plus aisément fous le_,
choc des.vapeurs
&.
qui cederont.l e plus facilement-
a l e u r s efforts . . . Maiscette
eau
raréfiée par l e feu doit
s e
condenser
par l e f r o i d / qui
régne,
dans ce s fou
t e r r a i n s
*
ô
l'-action de
..fon
élas t ic i té
. acc id en t e l l e,
ceífe aussi ptomptémentv que.
l e
premier effor t a_,
été
i instantané 8c
violent
. L'ébranlement
des
surfa
ces e x t e r i e u r e s ; f i n i t , subitement y sans quon sache cé\
qu' e s t
devenue
l a > force qui
a
fait tant
de
fr aca s. El
l e ne ;s e jcáninieL.queJorfque l e feu a pr i s de
nou
veauulfez : d a j c t i
v i t é
pour
produire
subitement d'au-
t r e s
yapeuís
.rôt
l e
même
effet
s e
renouvelle
au s s i
k>ngtsrns auiEsouvent que l ' c a u tombe sur le__f
foyoDÍîmbcafêaq r:o , o î ' . -.; J : ì * \ ; i.-j
-i j MaisJS.la premiere cavité n e s t .d ívi s ée d'une ca
v i té
de
même
espece,que
par un
mur
ouun retran
chement í a f l f e z
mince,
que
cette
séparation
s e rom
pe
par
l'effort
des
vapeurs élastiques-,
qui.
'frappent
contre e l l e , .
a l o r s
l'ancienne c a v i t é / r a e
s e r v i r a
plus
que
j d e ,
canal de.communication.ôc toutes l es forces
agúîont
contre l e
fond ôc l e s
. p a r o i s de l a
secohde
,
Le foyer
de
s e c o u l f e s
parpitra avoir
changé de place,
Tebranlement f e r a foible dans l ' e s p ac e qui ,aura
été a g i t é l e plus violemment par l es premiers . trem-
iikmenS' de
t e r r e
;
.
.
.j
v.
y - ,
tjij Raprochons ce s phénomènes n e c e l f a i r e s , dans
la supasicionid'une ou.
plusieurs,
cavités
placées
fous
. . . : ; . . ... la
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k
Calabre
, des phénomènes
a r r i v é s
pehdínt
le*
tremblemens de t e r r e . La
plaine
qui é t o i t surement
ï a
partie
l a
jplus
mince
de
l a
vòùte
es t
c e l l e
qui à
ce»'
dé
l e plus aifêment .
La V i l l e de Messine , bâtie fut
une
plage basse
, a reçu
un
ébranlement
que
n'ont
point
r e s s e n t i
l es édifices b â t i s sur l e s hauteurs
.
Lar
force mouvante c e l f o i t aussi subitement , qu'elle
a g i í f o i t violemment ; tout-a-coup . Lorsqu'aux
époques du 7
. F é v r i e r
du 28.Mars, l e foyer
parut
changé
,
l a
plaine
ne souffrit
presque
point
.
Le__>
bruit
fouterrain ,
qui précéda
accompagna l e s
s e c o u s s e s , parut toujours venir du Sud-Ouest
dans
l a
direction
de Messine
.
Il é t o i t semblable a un_,
tonnere fouterrain
qui
au
r o i t r e t e n t i fous des voutes.
A i n s i
s a n s avoir
de preuves d i r e c t e s a donner de ma
theorie
,
e l l e me
paroit
convenir
a
toutes l e s circon
stances^ e l l e
explique
simplement
naturellement
tous l es phénomènes .
S i donc
l ' e t h n a
a ét é , comme je viens de le
di r e ,
l a
cause occasionelle des tremblemens
de
t e r
r e , je puis dir e aussi qu'il
préparoit
depuis quel
que
tems l es malheuj^^^'Î^Caíabre
,
en ouvrant
peu-a-peu
un
passage
,
/ î «
î ó r t g
de;
l a
c o s t e
de
S ic i l e,
aux pieds des monts Kèpîunîehs . Car pendant l e s
tremblemens de t e r r e de 1780,
qui
inquieterent
Messine pendant tout
Tété
, on
éprouva
tout l e long
de c e t t e c o s t e , depuis Taorminajusqu'a
Phar
des s e
cousses
a s s e z s o r t e s .
Mais aupres
du v i l l a g e
d'Aixi
aupres du
fiume
di n i s i
,
qui fe trouvent
a
peu
pres
au
milieu
de
c e t t e
l i g n e
,
on
r e s s e n t i t
des
fou
bresauts
a s s e z v i o l e n t s pour f a i r e
craindre
qu'il ne
s 'y ouvrit
une
bouche de volcan
Chaque
secousse
ressem
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ressembloit a
l'effort d'une mine
qui n ' a u r o î t
pas eu
l a
force
de f a i r e explosion - II semble
que
pour l o r s
l e volcan s ' o uv r i t un l i b r e passage pour l ' e xp a n s i o n '
de s e s
vapeurs,
qu' e l l e s y ayent depuis
c i rculé
l i
brement , puisque
pendant
1783
, l'ébranlement
a ét é
presque
nul , fur
cette
p a r t i e de l a
c o í l e
de S i
c i l e
dans
l e même
tems , que Messine
e n s e v e l i s s o i t
fous
s e s
ruines
une partie
de
s e s habitans .
F
IN.
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