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A propos de ce livre Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en ligne. Ce livre étant relativ ement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L ’expression “appartenir au domaine public” signie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont trop souvent difcilement accessibles au public. Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce chier, comme un souvenir du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour nalement se retrouver entre vos mains. Consignes d’utilisation Google est er de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine. Il s’agit toutefo is d’un proj et coûteux. Par conséqu ent et en vue de pours uiv re la dif fusi on de ces ressour ces inépuis able s, nous avons pris les dispositions nécessaires an de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées. Nous vous demandons également de: +  Ne pas utiliser les chiers à des ns commerciales  Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l’usage des particuliers. Nous vous demand ons donc d’utilis er uniqueme nt ces chi ers à des ns perso nnell es. Ils ne saur aient en effet être employé s dans un quelconque but commercial . +  Ne pas procéder à des req uêtes automatisées N’envo yez aucune requête automatisée quelle qu’elle soit au système Google. Si vous effectuez des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer d’importantes quantités de texte, n’hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l’utilisation des ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile. +  Ne pas supprimer l’attribution  Le ligrane Google contenu dans chaque chier est indispensable pour informer les internautes de notre projet et leur permettre d’accéder à davantage de documents par l’intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en aucun cas. +  Rester dans la légalité  Quelle que soit l’utilisation que vous comptez faire des chiers, n’oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de veiller à respe cter la loi. Si un ouvr age apparti ent au domai ne public améric ain, n’en déduise z pas pour autant qu’il en va de même dans les autres pays. La durée légale des droits d’auteur d’un livre varie d’un pays à l’autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier les ouvrag es dont l’ut ilis ation est autori sée et ceux dont elle ne l’est pas. Ne croyez pas que le simple fait d’af cher un livre sur Google Recherche de Livres signie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous vous exposeriez en cas de violation des droits d’auteur peut être sévère. À propos du service Google Recherche de Livres En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le fran¸ oais, Google souhaite contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adresse http://books.google.com

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8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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A propos de ce livre

Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec

précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en

ligne.

Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L’expression

“appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à

expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont

autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont

trop souvent difficilement accessibles au public.

Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir

du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.

Consignes d’utilisationGoogle est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre

ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.

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À propos du service Google Recherche de Livres

En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le frano̧ais, Google souhaite

contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet

aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer

des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adresse  http://books.google.com

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V î s i A

.

-m

< ( i : *> —

MEMOIRE

SURLES

TREM LEMENS

DETERRE

DELACALABRE

Pendant

/

année 1783.

PAR LE COMMANDEUR

DEODATDEDOLOMIEU.

Avec j > e r m i j f t o n Un S u p é r i e u r ,

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EPÏ tRED

E

DICAÏOIRE

A MONSIEUR LE COMMANDEUR

DELASTERIEDUSAILLANT

J Auroís pudécorer cette epitre du

nom

de quelque grand de la terre , y

faireVétalage

de

ses titres fastueux,

de

A2 s e s

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ses

vertus

imaginaires

; mais j ' y

préfè

re le nomdemonami , d'unamide

vingt ans . Ce titre seul renferme.

l' éloge

de

toutes ses qualités ;

qu

i l

re

çoive donc ici untémoignage public

de

mon

attachement

pour lui

,

LE CH* DEODAT

DE

DOLOMIEU.

AVANT

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AVANT

PROPOS.

 

o n t r a r i e t é

de s vents mayant retenu

fur

tes

Cofie s

de l a

Calabre

u l t e r i e u r e

,

pendant

t ous

les

mois de Fevrier e Mars

1784,

 mayant fait

toucher

successivement

a

presque

t o u t e s les Vi l l e s de la^»

Cofìe de / '

Oue s t

, / '

ai

pu

faire

de s

i n cu r s i o n s

dans ( i n

té r i eur de cet t e malheureuse province ; f

ai eu

le tems

de

parcourir

t out e s

ses

ru i n e s

 

e c o n n o i t r e /

étendue

de s se

malheurs

. Mon

gout

pour

l a

l i t h o l og i e

m' a

p o r *

t é a étudier l a nature desons o l , a c omp o s i t i o n deses

MontAgnes , Ò* je

donne

ici le résu lta t de mes observa

t i o n s . Je n ai recueilli

que

l es

faits

principaux , ceux

qu a t t e s t e r o n t longtems les c i rc o n s t a nc e s locales  ui

pourront

e n c o r e , dans

cen t

ans

,

i n té res s er les p h y s i c i e n s

 e n a t u r a l i s t e . Les autres déta ils n ' e n t r e n t pas dans

mon

plan.

Je ne donnerai, ni l e journal

circonf t ancìé

de s

tremblemens de t e r r e , mf é t a t de l a p o p u l a t i o n e s

pertes

de chaque

l i eu

en

p a r t i c u l i e r

.

Je

n

a u r o i s

eu

qua

copier

les a u t r e s r e l a t i o n s  on i n t e n t i o n n e s t pas de

faire un gros l i v r e , mde

répéter

ce que les a u t r e s

o n t di t .

Je

mattache seulement a ce qui a ét é

un

peu

n e g l i g é ; c ' e s t a di r e , a f a i r e c o n n o i t r e l a nature dusol

a en

déduire les

principaux phénomènes qui

o n t ac

compagné

les

s ec ous s e s

. Mon

o b j e t

e s t

e n c o r e

de

destrui-

re

cette idée de

merveilleux

qu o n t pu a u t o r i s e r les

A3 pr e *

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premières r e l a t i o n s , enparlant de s Montagnes quîfc_j

/ont

e n t r e c h o qué e s

,

des champs t r a n s p o r t é s e n t i e r s a une

t r e s grande di s t a n c e , oujettés d' un c o té de vallon e u*

/ '

autre Ò c.

t ou s

f a i t s

a

peu près

v r a i s , qui doivent pa-

r o i t r e t r e s e x t r a o r d i n a i r e s ,

denués

de l eurs

c i r c o n s t a n c e s

locales , mais qui décou l e n t naturellement de l a connais

sance

du

s o l

.

sbfzarde

un

mot de t h e o r i e qui mep a r o i t

vraisemblable , mais a l a quelle

je

n

attache pas 1&-»

mêmeimportance

qua l a connoìffancc

exacJe

des f a i t s

dou je fa

fait

dériver

.

Je ne parle presque

point

de

Messine de l a Sicille . M. Allemand Consul de_,

France a di t dansfa

r e l a t i o n t ou t

ce

qu

i l y avoìt de

plus

important

a

observer dans l a

d e s t ruc t i o n de ce t t e

Vi l l e

,

dont

le fort , t o u t affreux qu i l e s t , n e s t

pas

comparable a celui de s V i l l e s de l a plaine de Calabre .

Outrouvera une i n f i n i t é de détails,

quef

ai

negli

gé , dans pl us i e ur s r e la t i on s imprimées a Naples ,fur t ou t

dans

celle du

docteur Vivenzio . Mais l es

f a i t s , vrai*

ment importants pour le p h y s i c i e n ,

y

sont en p e t i t

nombre ,  

e t ouvrage

,

a i n s i que

plusieurs autres

fur

l e même

suj e t ,

p a r o i t

plutôt

écrit

en

faveur

du

ststê~

me qui a t t r i b u e les tremblemens de

t e r r e

a î

'électricités

que pour faire c o t m o ì t r e les phénomènes qui ont accom

pagné l a des t ruct i o n de l a Calabre

.

La

r e l a t i o n de M. le e h .

Hamilton

e s t /

apperçu

d'un bon

observateur,

qui

n

a

e u

quuni n s t a n t a donner

a

son Voyage

en

Calabre

Si les

Com?niJ]aires

, que f

Accademie de

Naples

a

envo

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^r*~^ 7

envoyé en

Calabre

, avoìent

rendupu b l i c leur

travail ,

f au r oì s fuprimé ce memoire , par ce que je n a u r o i s

eu

sûrement

r i e n a a j o u t e r aux o b s e r v a t i o n s , qu'ils o n t du

yfaire.

)' ai

mis en

n o t e s quelques particularités-,

qni

font pas efjentielles a í o b j e t du memoire ; mais qui ce-

pendant peuvent aider a

ï

i n t e l l i g e n c e

du

t e x t e

;

elleí

c o n t i e n n e n t a u s s i

quelques

f a i t s

, qui

peuvent

interejjer

fous un

autre p o i n t

de vue .

fai

ét é accompagné dans monvoyage par le ch. de

godechart

.jeune

homme

p l e i n

de zele,d'ardeur,Ó'

de

s e n

s i b i l i t é .

II maét é d'un

grand

s e c o u r s dans

mes

r e c h e r

c h e s , dont i l

a

partagé l es fatigues avec

beaucoup

de

patience

 

e courage .

- r

 

-

  -

. .

.

m

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MEMOIRE

SUR

LESTREMBLEMENS

Z > £

7

£ s t

R £

DELA

CALABRE

ULTERIEURE

Te nda n t V minée 1783.

A

- *

' *

Tempejlate

n o s

vindica tif

portus

; nimborum vim

cf*

fufam i n e j t n e c ade n t e s aquas , t e s t a pr ope l lun t : fu-

g i e n t e s non sequitur incendium : adversus t o n i t r u a , £3*

minas CaIì , fubterraneu domus ,  

defojji

i n altum fpe~

e us remedia funt

.

In pefiilentia

mutare fede s liCet .

Nul*

lum malum

f i n e

effugio e j ì . Hocmaîum latijfime p a t e t t

ì n e u i t a b i l e

avidum

, pub l i c e noxium

.

Non enim domos

folum

,

aut

familias

>

aut

ur b e s f i ng ul a s

b aufi t,

fed

gen

tes t o t a s , r e g i o n ef que s ub v e rt i t .

Seneq.

questi.

natur. lib.vi.

 Eous

ìes fléaux destructeurs , l e s

tremble-

mens de t e r r e font l e s plus rédoutables ,  

l e s

plus

faits pour

répandre

l a terreur 

l a

consternation dans

tous l e s lieux

ou

i l s s e

font

res

s e n t i r . Lá

nature

en convulsion paroit

tendre

a s a

destruction  l e monde

toucher

a s a fin . Sembla

b l e s a

l a

Foudre,

qui part nous éc r a s e,

avant

que

l e

bruit

du

tonnere

a i t

pu

nous

a v e r t i r du

danger

qui menace nos t ê t e s , l e s tremblemens de t e r r e

ébranlent , renversent ,

détruisent

,

íans que rien

puilfc

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puisse

nous

indiquer

leur

aproche,

 

fans

que

nous

ayons

l e

tems de

nous foustraire

au per i l

(i )

. Les

animaux , même

lesmoins

i n t e l l i g e n s ,

ont

sur nous

l'avantage

d'avoir

l e pressentiment de

ce s

f a t a l s

evé-

nemens ; leur i n s t i n c t , ou leur s e n s plus délicats,

par des

impressions

dont

nous n'avons

pas l '

idée,

l e s

en a v e r t i s s e n t quelques momens avant ,  i l s an

noncent a l o r s par l e u r s cri s  

leur

impatience, l e u r s

inquietudes  leur crainte (2) . Un pareil avanta

ge

suffi

roit-il

toujours

a

l'homme

pour

l e

mettre

en

fureté ? Non . l a fui t e l a plus prompte , l e batiment

l e plus f o l i d e (3 ) , l a baraque de bois l a plus legére

 la

(1)

La secousse

destructive

du

5 . Fevrier, sut

subite

,

instan-

ta nce ;

rien n e

l a présagea

,

rien ne l ' a n n o n ç a ; e l l e ébranla

  renversa dans l e même moment , e l l e ne l a i l ï a pa s l e tems

de l a

f u i t e .

( 2 . )

Le

pressentiment

de s

animaux

,

a

l'approche

de s

t r e m b l e -

mens de t e r r e , e s t un phénomène singulier,& qui doit d'autant

plus nous l'urprendre,que nous ne savons pas,par quel

sens

i l s

l e

reçoivent

. T out e s l e s

espéces réprouvent

, surtout l e s chiens,

l e s o y e s   l e s o i s eaux de basserour . Le s h e u r l e m e n s des chiens

dans l e s

rues

de M e s s i n e , é t o i e r r t s i f o r t s , qu'

on

o r d o n n a

de

l e s

tuer . Pendan t l e s

éclypíes

de

s o l e i l ,

l e s animaux

tém o i g n e n t

une

inquietude

presque pareille

;

a u moment

de

l'éclypse

s o l a i r e

 

anullaire

de

1764

,

l e s

animaux

domestiques

parurent

agités

 

jetterent de s grands c r i s pendant

une

partie du t em s

qu'elle

dura;

cependant

e l l e n e di mi n ua pa s plus l a lumiere du s o l e i l , que

ne

l ' a u r o i t s a i t un nuag e n oir  

épais,qui

l ' a u r o i t e n t i e r e m e n t co u

vert : l a difference de l a

chaleur

de l ' a t h mo s ph ér e n e fut

presque

pa s s e n s i b l e . Quelle impression do nc put a l o r s

a v e r t i r

l e s animaux

de l a nature

du corps qui s'interposoit devant

l e s o l e i l ? Comment

purent-ils

deviner,que ce n 'é t o k pa s l e même état de s

choses,que

lorsque

l e

s o l e i l

e s t

s i mp l eme n t

obscurci

pa r

un

nuage,

qui

inter

cepte s a

lumiere

?

(3 ) On peut attribuer une

partie

de s mal h eurs de Me ss i ne

a u

peu de s o l i d i t é de s

b â t i m e n s

r . l a ruine de cette v i l l e é t o i t pr e

parée

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vivent

a c e t t e

catastrophe presque générale

, tentent

en vain de l e r é t i r e r du milieu des débris e n t a s s é s

fur sa t ê t e

; fa voix

, s e s

cris arrivent

jusqu'a eux ;

l'immensité des ruines r e s i s t e a l e u r s effor ts,  l e s

empêche de pénétrer

jusqu'a

l ui (1) . i l s ne

peuvent

l ui

femme.dans l e

b o u r g

de cinque frondifat retrouvée vive l e s e p t i

ème

jour.

Deux

ensans

qu'elle

avoir aupres d ' e l l e

y

etoient

m o r t s

de fa i m

 

etoient

díja

e n

putréfaction

. L' un d' eux

appuyé fur

la c u i s s e

de

f a mere

y

avoient

occas i o né

un putréfaction

s e m b l a

ble

.

Beaucoup

d'autres

per sonne s

font

r e s t é e s 3

,

4

 

5

jours

ensevelies

;

j e l e s a i vu , j e leur a i parlé   j e leur a i f a i t expri

mer

ce

qu'elles pe ní òi e nt da ns ce s affreux momens . De tous l e s

maux physiques , celui

dont

e l l e s iòuffroient

l e

plus , é t o i t l a _ _ ,

soif

. Le premier besoin, que

tém o i g n e r e n t

a u s s i l e s animaux

re

t i r é s

du milieu

des

ruines

,

âpres

un jeune qui e s t a l l é , quelque

f o i s ,

jusqu'a plus

de $0

jours, f u t de b o i re ; i l s

n e

pouvoien t

s'en r a s s a s i e r .

Plusieurs

personnes,

enterrées

v i v e s , supportèrent

leur m a l h e u r avec une fe rme té ,

dont

i l n'y a pa s d'exemple . Je

ne c r o i s même pa s , que

l a

nature humaine e n s o i t capab l e,

fans

un

e ng ourdissemen t

presque

t o t a l dans l e s facultés i n t e l l e c t u e l

l e s .

Une

femme d'opido , âgée de 19 a ns ,   jolie,

e t o i t

pour

l o r s

a u t e r m e

de f a

g r o s s e s s e , e l l e

r e s t a

plus de

trente

heures

fous

l e s ruines, e l l e e n f u t retirée pa r s o n ma r i

,

 accoucha pe u

d'heures a p r e s , a u s s i h eur eus em e n t que s i e l l e n'eut éprouvé aucun

ma l h eu r

. Je

f u s

a c c u e i l l i dans

f a

baraque,  

parmi

b e aucoup

de

questions, j e l u i demandai ce qu'elle

penfoit

pour l o r s .

.

. J'AT-

tendois

,

me

repondit-elle

.

(

1 ) I l

e s t

a r r i v é dans

plusieurs Vil l es,que des parens  de s s e r

viteurs f i d é l e s , allant chercher,au milieu de s ruines, l e s p e r s o n n e s

qui l eur ét oi ent cheres ,

en t end o i en t

leurs

c r i s ,

reconn oissoien t

leurs v o ix , étoient certains du

l i e u

ou i l s étoient

ensevelis,

 

s e

voyo i en t da ns Pi mpui s s an ce de l e s

secourir

. Le s

débris

entassés

r é s i s t o i e n t

a leurs f o i b l e s ma i n s ,   s'oppofoient a ux e f f o r t s de_*

leur

zéle,

  de

leur

t e n d r e s s e ,

• C'est

e n

vain qu'

i l s

rec l am o i en t

de s

secours

étrangers

;

leurs

c r i s

,

leurs

sanglots

n'interrelsoient

p e r s o n n e . Couchés fur l e s ruines , on l e s a vu reduits a

invo

quer

l a mo r t

, pour délivrer

leurs parens

de s

horreurs

de

leur

s i

tuation,

 

l'appeher pour eux même,

comme

Tunique con s o l a

t i o n

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- > > 14

l ui

porter

l a moindre consolation ,  i l

conserve^,,

jusqu'au

dernier

soupir, l'idée atroce  desesperan

te,̂ n'avoir jamais connu aimé sur l a t e r r e , que

des monstres

 

des i n g r a t s . Mais í ì l e feu jo i n t s e s

ravages a ceux de l a

t e r r e

ébranlée,

a

quel

nouveau

genre de

íuplice

n'est-il pas condamné ? L'incendie

gagne lentement l e s charpentes l e s bois des édifi

ces écroulés; le feu s'approche ,  ce s e r o i t en vain

qu'il

t e n t e r a i t

de l'évite r ; i l en es t a t t e i n t , i l éprou

ve

l a

mort l e n t e

 

cruelle

reservée

aux

s a c r i l e g e s

ôc

aux régicides

(1),

 

i l

maudit

avec raison une_j

de s t i n é e ,

qui confond

l'inocent ôc l e

s c e l e r a t

.

Tel

t i on

dans

leur douleur .

Ce t adoucissemen t

dans

leurs ma l h eu r s

leur é c o i c mâine refusé, puisque l e s c r i s souterrains se s o n t quel

quefois

f a i t e n te ndr e , pendant

plusieurs

jours de fuite.

Des

familles

entieres

f e

font

trouvées

ensevelies,

fans

qu'un

seul individu a i t échapé:; alors,on p a s s o i t fur l e s

tombeaux

qui l e s

rcnfe rmoie n t

viyans; on

reconnoissoit

leur

voix,

leur f o r t n'ar-

rach oi t pas une l a r m e .

A

terra nova, 4 augustins réfugiés fous

une vo ût e de f a c r i i t i e , qui avoit r é s i s t é a u poids immense de s dé

b r i s , qui s'étoient entassés a u dessus, f i r e n t pendant quatre jours

retentir

ces ruines de leurs c r i s

; mais

de tout l e couvent

,

un

seul s ' e t o i t sauvé ; que pouvoit-il co n tr e l ' i mme n s it é de s m a t e

riaux

, qui enseveli s s o i e n t s e s confreres ?

Leur v o i x

s ' é t e i g n i t

peu

a

peu

,

 

plusieurs

jours

âpres

,

ces

quat re co rps

furent

trouvés ,

f e

t e n a n t embrassés .

Plus

de l a

moi t ié

de

ceux , qui

furent

écrasés fous l a Ville

de

TURRA

nova font demeurés a u milieu de s

ruines

,   lorsque

j e l e s a i parcouru l e 20

Fevrier 1784,

i l

s'en

exhaloit une

odeur

i n s e c t e  i n s ou t e na b l e .

(1) Lor sque

l a Ville

d'Opido fut rasée pa r l e s fecousses,& l e s

soubresauts l e s

plus

vio l e n t s,

l e

feu g a g n a successivement l e s

ch a

 pîntes

de s

m a i s o n s

renversées ,

 

s ' é t a b l i t

fur

une

partie

de

la V i l l e ; i l ne f u t donc pa s

possible

d'y porter

aucun secours,

 

presque tous

ceux, qui auraient echapé aux ruines,

surent

l e s v i

ctimes des flâmes . V ingt r e l i g i e u s e s de s a i n t e Glaire surent t r ou

vées

calcinées lous l e s débris

de leur

couvent .

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Tel cependant a ét é l e s o r t d'une partie des vi

ctimes

des tremblemens

de 1783. Qui peut

donc

íans

fremir

,

penser

aux

d e s a s t r e s de

l a Calabre ?

Qui

peut

d'un

o e i l

s e c

parcourir

un

des

plus

beaux

pays de l a nature , fur lequel l e s tremblemens de_,

terre

ont

deployé leur

rage

avec une

fureur dont

il

n '

y a pas

d'

exemples ? Qui peut e n f i n , sans

une

terreur

profonde , considerer

l'emplacement

des V i l l e s , dont l e s o l même a disparu ,  

dont

on

ne

peut juger de l a s i t u a t i o n , que r e

lativement

aux objets

, dont e l l e s étoient

environ

nées

.

Telles lont l e s

premieres idée s

,

qui

l e pre

sentent a ceux qui

voyagent

dans

l a

Calabre ulte

rieure ;

t e l l e s font

l e s sensations que j'ai éprouvé a

chaque pas que j'ai fai t

, en

v i s i t a n t cette malheu

reuse province, dans l e s mois de Fevrier de Mars

1784.

t e l l e s

f o n t ,

e n f i n

l e s

impressions

qui

empechent

de considerer ces objets

avec

a l f e z

de sang froid ,

pour juger des

effets

< 5 c remonter aux causes . Le__»

naturaliste l e

physicien doivent

ê t r e en

garde

con

t r e l e s , élans de leur s e n s i b i l i t é ,  de leur imagina

tion

, pour ne

voir

dans

ce qui

cause l e s malheurs

d'une i n f i n i té de familles ,  l a destruction de 40,

mille hommes,qu'un

leger

effo r t de l a

nature

(i),&

pour

(1)

Un

e f f o r t

un peu plus

violent a ur o í t peut - êt r e s u f f i a

la_»

nature , pour occasioner une catastrophe presque générale , pour

c h a n g e r a b s o l um e n t l'ordre

actuel

de s

choses

, pour pl o n g e r

la—»

génération

presente  

c e l l e s

qui l'ont précedé dans l a

nuit

de

Poubli

,

pour f a i r e disparaître l e s monumens de n o s arts  ceux

de

n o s

c o n n o i s s a nc e s ,&p ou r

ramener

enfin

l e s

societés

aux

t em s

de

leur premiere

enfance

.

Nous

calculons

l e s e f f e t s

de

l a na ture

d'apres n o s moyens; e l l e n o u s paroit terrible  armée de tout s o n

pouvoir

,

lorlquelle

c h a n g e

quelque c h o s e a ux l o i x , a ux

quelles

n o u s

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s a i r e s , vû l e s

circonstances l o c a l e s

;

voila

une s e

conde v e r i t é,

qui

a

besoin

d'un

peu

plus de dévelo-

pement

,

 

que je

chercherai

a

rendre

également

évidente , en decrivant l a nature

du

fo l ,  

le pays

fur

lequel

ont

ét é exercés l es

plus

grands

ravages .

je deduirai dela l es causes pourquoi c e r t a i n e s V i l l e s

furent presque

exemptes

du f lé au général

,

quoiqu'

e l l e s

fuíf e n t

comprises

dans

l ' e n c e i n t e fous l a

quelle

paroiifoient s e

f a i r e

l es plus grands crforts,&qui é t o i t

près du centre des plus vi o l e n t es fe co ui fe s ; pourquoi

d'autres V i l l e s

très

v o i s i n e s des premieres ne presen

tent

que

des monceaux de r u i n e s ; pourquoi quel

ques unes

e n f i n

ne

- l a i s s e n t pjus aucuns v e s t i g e s de_j

kur existence .

Les s e c o u s s e s des tremblemens de t e r r e de

la-^

Calabre,

quelques

v i o l e n t e s

qu'el l e s

ayent

été,

n'ont

pas

embrassé un bien grand espace ,

 

p a r o i í f e n t ,  

a i n s i avoir eu une cause

locale

. E l l e s ont eu pour

limites l'extremité

de l a Calabre c i t e r i e u r e ,

 

e l l e s

n'ont point

exercé

de

ravages considerables

au

déla

du

cap

des Colonnes fur l a côte

de

l e s t ,  

de la__

>

V i l l e

Î'amknthea fur c e l l e de l'Ouest Messine est l a

íèule

V i l l e

de

l a

S ic i l l e

,

qui

a i t

partagé l es

d e l a s t r e s

du

Continent ;  i on a eu quelques l e g e r s r e s s e n -

timens

au delà , i l s n'ont ét é que l'effet d'un f o i b l e

contrecoup . C ' e s t

donc

dans unespace de t r e n t e _ j

l i e u e s

de longueur

, fur

toute

l a

largeur de

l a Cala

bre , que l ' o n a éprouvé

ce

t e r r i b l e

f l e a u .

Dans

cet-;

te

etendue

,

tous

l es

lieux

n'ont

pas

e l fu y é

des

se-;

coulfes

de l a

même violence ;

tons

n'ont

pas subi

l a ,

même

destruction . I l ' y a eu autant de

v a r i é t é

dans

l e s effets

de

ce s tremblemens

de t e r r e

, qu'il y

a eu

B d'empla-

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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18

<^vr

d'emplacemens difF e r e n s .

Tous

nont pas eu dans

l e

même tems des secousses de même nature, 6V ce s

effets

r e s t e n t

inexplicables

pour ceux

qui

ne

con-

n o i l f e n t pas l a nature du t e r r e i n ,  l es circonstan

ces locales .

La

Calabre ulterieure , dans s a partie

i n f e r i e u

r e , peut ê t r e

considerée comme

une p r e s q u ' i s l e

qni

termine l'Italie ,

 qui

es t

formée par

Tétrangle-

ment des golphes opofés de

Squilaci

,  

de s a i n

t e

Euphemie

.

E l l e

es t

t r a v e r s é e

par

l e

prolonge

ment des apenins ,

qui

décrivant un

efpece d'a rc

de

cercle

,

vont

s e terminer au cap delx' armi , en face

de

Taormina

en S ic i l l e

,

V i s - a - v i s les monts Neptu

niens

,

qui

pourroient ê t r e

regardés

, malgré l e ca

nal

qui

l e s separe , comme une continuité de l a mê

me

chaine

, étant

de

même nature

,

 

paroilfant

courir

sur

l a même direction .

Au dessous

du

gol-

Í) h e de s a i n t e

Euphemie

,

un

bras

des apenins

f o r t

de

a

chaine

principale , s ' é t e n d presque

a angle dro i t,

dans

l a

direction

de

l'Ouest , pour former l e vaste__>

Promontoire que terminent l es caps Zambrone Va-

ticano

,

 

qui embrasse l e

golphe

de

s a i n t e Euphe

mie

.

Un

autre bras

f o r t

dans

l a

même

d i r e c t i o n ,

au

dessous de l a g r o s s e montagne

d'AspRAMONTF

,

 va

s e

terminer

a

l a pointe

di t e du fezzo , qui

s '

avan

çant

en

face de

l a

V i l l e de Meíïine , forme

l e canal

é t r o i t , connu fous l e nom de Phare

.

L'espece de__»

b a l ì ì n contourné

par

ce s montagnes es t ce qu'onnom

me

l a

plaine

de l a

Calabre , ou de Monteleone , 8c

plus souvent encore, simplement

l a

plaine . Cenom

presente une idée

faus s e ,

puisque

le

t e r r e i n , com

pr i s dans cet espace , n' e s t n i plat n i horiíbntal a

com

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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comme k . dénomination sembleroit l ' i n d iqu e r ; mais

i J es t inégal t r a v e r s é par des v a l l é e s  des gorges

profondes

.

Peut-être

Ta

t-on

désigné

a i n s i par

opo-

s i t i o n avec l es hautes montagnes qui l'entourent . Le

fo l s 'a ba il ï e graduellement , 'depuis l es montagnes du .

fond

qui

courent

du

Nord au Sud   - jusqu'au

bord

de

l a mer

, ou

i l s e termine

par

une

plage

b a í f e

, en

forme d ' a r c

de

cercle rentrant

, que

Ton

nommer

golphe de talma . C ' e s t dans cet espace renfermé ,

comme

je

viens

de l e

di r e

,

entre

t r o i s

montagnes

ÔC

l a

mer

, que

l e s efforts

de l a

nature ont ét é le s-pitís

violens ; c'est l e fo l

malheureux qui

ne

présente plus

que

l es ruines

des

villes

qui

s 'y étoient formées;

c'est

l à ou tous l es habitans paroiífoient devoués

a

une

mort

certaine

 inévitable

; c'est donc c e t t e

partie

de l a

Calabre que je

d o i s

plus particulierement

f a i r e connoitre .

Les Apenins apres avoir

t r a v e r s é

T l t a l i e , en ne

presentant

par

tout

qu'une

fuite de

montagnes

ca l

c a i r e s ,

foulèvent

ici leur t ê t e ,  montrent a de-

couvert l e granit  

l a roche f eui l l e té e ,

qui fo r

ment , a

eux

íëuls

,

l'extremité de c e t t e longue_i

chaîne

.

Ces

substances

que

l ' o n

regarde

comme

pr i

mitives , rélativement a l a formation de toutes l e s

autres , au

deífous

des quelles e l l e s font prefque_,

toujours placées ,

sembleraient offrir

une base i n é

branlable

; < 3 ç l es montagnes qu' e l l e s c o n s t i t u e n t ,

nétrant par l eu r s

racines jusqu'au

centre du globe ,

devraient ê t r e

exemptes de toute vicissitude ; c'est

cependant

a

leur baíe,qu'ont ét é

r e í f e n t i e s

l es

secous

s e s l e s plus

v i o l e n t e s

,

 

elles'

même n'ont

pas ét é

exemptes dçs mouvemens convulfifs,qui ont détruit

tout ce

qui

é t o i t a l e u r s pieds . . . . B 2 Tou-

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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Toute l a partie

des

Apenins , qui domine

fond de l a plaine ,  dont quelques fommets , ou

grouppes

plus

e l e vé s

portent

l es

noms

distinctiss de

MONTE JEJO , MONTESAGRA , MONTE CAUL0NE , MONTE

ESOPE ,

aspramonte &c.

, es t formée

presque

e n t i e r e

ment

d'un

granit dur , f o l i d e , composé de t r o i s par

t i e s quartz, feldspatji blanc,

 mica noir

.

C ' e s t

presque l e s eu l genre de pierre , dont on trouve l es

débris

aux

pieds des montagnes , c'est l e

s eu l

que_,

roulent l es torrens

;

 

c'est

ce lu i

dont

font

b â t i s

tous ceux des édifices de

l a

plaine , dans l es quels on

a

employé des

materiaux

s o l i de s (i ) . Sur quelques

malfes

de

ce

g r a n i t ,

fur

l a croupe de

quelques

mon

tagnes sur quelques

fommités,

font attachés

quel

ques bancs de pi e rr e s ca l ca i re s , qui paroilfent com

me

l es

r e s t e s

d'un

revêtement

plus

considerable

,

que

l e tems ou l e s eaux ont détruit . On trouve auíîì

sur

quelques

fommets des roches

de corne

 des

s c h o r l s écailleux

( horn^blende ) ,

on

en

voit

des

f r a g -

mens

dans l es ruines de terra nova , opido  s a n -

ta

Cristina

. Lapente de ce s montagnes es t t r e s ra

pide,

(i ) Le s mat er i aux pour

b â t i r

font s o r t rares dans

t o ut e ce t t e_j

partie de l a Cal a b re

.

Le s ma is o ns de s riches   l e s

E g l i s e s son t

construites

avec l e s cailloux roulis pa r l e s torrens

;

l e s

ceíntres

de s portes  des fenêtres son t de

granit

t a i l l é

dans

l e s m o n t a g n e s ,

 pa r

consequent

s o r t chers a cause de l a

main

d'oeuvre ëc de s

transports . Le s ma ison s de s

pauvres

  l e s

murs

de clôture

son t

f a i t s avec de l ' a r g i l l e mêlée de f a b l e  de p a i l l e p é t r i s ensem

ble , mis e sous l a f o rm e de brique   fechée a u s o l e i l . C e t t e . ,

d i s e t t e

de

mat er i aux

empêch era

de

cha nge r

l a position

de

b e a u

coup

de V i l l e s

qui seroient mieux

s i t u é e s

quelques milles

plus

loin ,

mais

dont l e s h ab i t ans

n e

ve ul e nt pa s s'eloigner , esperant

trouver

dans

l e s

debris de

leurs anciennes habitations

de quci

b â t i r de nouvelles mai s o n s .

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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pide ,

leur

fommet

es t

décharné ,

 

l ' acc ez de plu

sieurs es t impraticable . E l l e s

ont

cet aspect de viel-

lelfe

,

.&

de

dégradation

,

que l ' o n observe dans

tou

t e s

l e s

montagnes

du

même

genre

.

Sur

l e

prolon

gement de leur base , s e font é t a b l i s successivement,

comme

par depôt  sur une

t r e s

grande épaisseur ,

des

couches de s a b l e

quar^zeux

, de

g a l e t s

,

d ' a r g i l e

l e g r i s e

 

blanchatre ,

 

de

grains

de feldfpat l í ôc

de

mica

provenants de l a décomposition des g r a n i t s .

Le tout es t mêlé de coquilles de sragmens de corps

marins .

Cet

amas de matières. , qui n'ont point de

l i a i s o n s

e n t r ' e l l e s  qui font s a n s co ns i s t a n ce , pa-

r o i t ê t r e un depôt de l a mer , qui poussée par l es

vents d'Ouest a

e n t a s s é

au pied de ce s montagnes »

contre l es quelles e l l e venoit batre

dans

un tems f o r t

anterieur a l'état actuel

des

choses ,

l es

d e t r i t u s des

fommets

superieurs

 

l e s

corps

que

fon

mouvement

de fluctuation l ui f a i l o i t apporter de f o r t l o i n .

Ce depôt

,

d'abord h o r i s o n t a l .

,

du

Nord

au Sud

 i n c l i n é de l e s t a l'Ouest , comme i l le paroit par

l a

direction des couches

, a

ét é ensuite modelé

,

í b i t

par l e s

courans de l a mer e l l e

même , fo i t par l e s

dégradations

des

t o r r e n s superieurs ,  i l a

formé

cette s u i t e de c o l l i n e s , de v a l l é e s « 3 c de plaines * qui

s u r b a i s s é e s l es

unes

au dessous des autres

>

vont s e

terminer par

une plage

b a s s e

sur l e

bord

de l a mer

.

Les progrès  l es

d ep o i i i l l e s

de l a ' végétation ,  

d' a u t r e s

causes que je

ne

connois

pas , . .

ont é t a b l i

fur c e t t e base mobile

, une couche

de t e r r e végéta

l e

,

a r g i l e u s e

,

noire

ou

rougeatre

,

très

f o r t e

,

t r è s -

tenace ,

 qui

a depuis deux jusqu'a quatre < 5 c cinq

pieds d'épa i s s eu r

. Cette efpéce d'écorce donne uiu,

. J

B 3 peu

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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Í>eu de

fo l id i té a ce fo l , qui s e

trouve

encore lié

par

e s

r a c i n e s

nombreuses

des arbres

qui poulfent

a

sa_i

surface .

Ces racines

pénétrent

t r e s profondément ,

pour

a l l e r

chercher

l'humidité

,

que

conserve

tou

jours

l a partie

i n f e r i e u r e

de ce sable . .

- . Cette partie de l a

Calabre

es t arosée

par

l es

eauX des montagnes superieures , qui font t r e s abon

dantes pendant i ' h y v e r

 

le printems ,  qui, apres

l e s

pluies

 

l à

fonte des neiges

- s e precipitent par

torrents

dans

l a

plaine

.

EJles

entrainent

a l o r s

tout

ce

qu'e l l e s trouvent fur

l eu r

passage ,  

lórsqu

e l l e s

ont Commencé a ouvrir un s i l l o n dans l à

t e r r e

végé

t a l e , e l l e s approfohdiífent aisément l eu r s l i t s dans

un s o l qui

ne

presente plus

aucune

ré s i s t a nc e

.

E l l e s

creusent

a in s i des gorges d'une

profondeur

extrême ,

quelquefois de s ix cents pieds . Mais l eu r s e n c a i s s e

ments

r e s t e n t

toujours escarpés

 

presque perpendi

culaires ; parcéque l a couche superieure , entre-

l a s s é e de racines ,

r e t i e n t

l es t e r r e s qui font au des

sous,

 l es empêche de

s'ébouler

pour prendre leur

t a l u s . Tôut l e pays es t donc s i l l o n n é  coupé par

  des

ravins

,

plus ou moins l a r g e s  profonds

,

ou

coulent de p e t i t e s r i v i e r e s , dont les

eaux

s e reunis

sent , pour former l es deux f l euve s

metramo  

pe -

tràce . Ces fl euves débouchent dans

l a

mer a peu

de d i s t a n c e l 'un de l ' a u t r e , après avoir traversé Ja_»

partie i n f e r i e u r e

de

l a

plaine , dont l e u r s a t té r i í f e -

ments ont augmenté  augmentent encore journel

lement 1 etendue , comme on peut Lbbserver a leur

embouchure

.

Leurs

r i v e s

qui

font

de

l a

plus

gran

de fertilité  qui font s u s c e p t i b l e s

d' ê t r e

arosées

,

ne

font pas cependant l a

partie

l a

plus

cultivée

de

ce

beau

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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beau pays, 011 n ' o s e pas l e s habiter a cause du

mau

v a i s a i r .

Cette dégradation

operée par

l es eaux a pro

duit

deux

effets

.

E l l e

a

d'abord

formé

un

t r e s grand

nombre de gorges  

de

v a l l é e s

,

qui ont

divisé

 

morcellé

l ' a û c i e n

fo l .

Quelques

unes de ce s va ll ée s

font devenues susceptibles de culture ; l es autres s 'y

refusent

encore ,

parceque

l es inondations de cha

que année l es recouvrent de fable , de gravier des

debris

des

t e r r e i n s

superieurs

.

Presque toutes font

e n c a i s s é e s

par

des escarpements t r e s hauts , sembla

b l e s

a des murs ;

quelques

uns de ce s encaissements

ayant

acquis

un peu de t a l u s , fé font couverts d'a r

bres

qui contribuent

a

leur

fo l id i té ;

mais

aucuns

n

ont

la pente n e c e í f a i r e

pour

foutenir l es t e r r e s fur

une base proportionée a leur hauteur . î-es p a r t i e s de

l'ancienne

plaine3qui

n'ont

pas

été

dégradées par

l e s

eaux , font

r e s té e s

au de s s u s de ce s valons ,  y fo r

ment des plataux , dont l es hauteurs

s e

corespon-

dent , qmfont plus on moins

étendus

,  qui font

toujours

environnés des ravins que j e v i e n s

de

décrire

.

Quelques uns

de

ces

plateaux

, parfaitement

i s o lé s

,

relfemblent a ce s montagnes

c a l c a i r e s

a fommet ap-

p l a t i

,

que

l ' o n

v o i t

fouvent

dans

l e s

p l a i n e s ,

òc

dont

l e s couches corefpondent a c e l l e s des hauteurs vo i s i

n e s . Lanature a pu,par un mouvement violent de flu

ctuation

dans l a maífe des eaux

de

l a mer,operer an

ciennement

sur l e s

fo l s a

noyaux c a l c a i r e s , plusmous

qu'ils ne l e font aujourdhui , ce

qu ' e l l e

fait fous

nos

yeux

dans l es plaines fabloneuses de l a Cala'bre .

Cette partie de l a

Calabre

, dont je viens

dç__,

donner

une

legere

idée

,

es t

l a

plus r i c h e , tant par

B 4 Téton

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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l'étonnante

fertilité

de fon f o l , que par l a v a r i e t é de

s e s

productions

(i ) .

E l l e

es t aufíï l a '

plus

peuplée^

 

Unnombreimmense de ville s , bourgs  v i l l a g e s ,

s e

font

repandus

fur

s a

surface

:

beaucoup

e t o i e n t

situés

fur l es coteaux au pied de l a grande chaine_^ ;

quelques uns sur ces portions

de plateaux

,

que les

eaux

ont

respecté ,  dont j ai déja parlé ; d'aut r e s

e n f i n fur de

p e t i t e s

plaines

i n c l i né e s,

qui

de

l o i n do

minent l a mer . Deux s e u l e s V i l l e s font maritimes ,

rALMi

 

bagnApa

.

On

s ' e t o i t

de

préférence placé

dans

l es f i t u a t i o n s elevées

, pour

avoir Tavantage-j

d'un meilleur a i r , d'une

p o s i t i o n plus

agréable ,

 

d'une víl e plus etendue . Mais p lu s i e u r s de ce s Vil-»

les,pour n

e t r e pas

trop

eloignées

des eaux

qui cou-

. . .

l o i e n t

(i ) Oh

n e

peut pâs

s e former

l * i d é e

de

l a gránde

f e r t i l i t é de l a

Galabre,

surtout

de

l a

partie

d i t e

l a

plai ns

.

Elle

e s t

a u

d e i î u s

de

tout ce

qu'on

peut s'imaginer. Le s ch amps couverts

d ' o l i v i e r s ,

l e s

plus

grands qui e x i s t e n t

nulle

p â r t ,

font e ncor e susceptibles

d'être

e n s eme ncé s . Le s vignes

chargent

de leurs pampre s l e s arbres de

d i f f e r e n t e s

especes , fans nuire â leur rapports . Le pays reslèm*

Me a une v a s t e s o r ô í t , p a r l a

quantité d'arbres dont

i l e s t

couvert

,

 cependant i l donne e ncor e du bled pour nourir s e s habitans . I I

e s t

propre

a toutes espéces

de

productions

,   l a nature

y pr e

vient l e s d e s i r s

du cultivateur .

Le s

bras

n*y

font

jamais

a s s e z

nombreux

pour

r e c u e i l l i r toutes

l e s o l i v e s , qui f i n i s s e n t pa r

pour

r i r a ux pieds des arbres

dans

l e s

m o i s de Fevrier ÔC

M a r s . Des

b andes d'étrangers, de S i c i l i e n s

viennent,

pour l o r s , aider a e iu.

f a i r e l a

recolte

,

 

partagent

avec

l e s

proprietaires .

L'huile e s t

l e

principal objet d'exportation

, ôc

on peut d i r e q u ' i l

e n f o r t

t o u

t e s l e s années un fleuve de l a pl a i n e de Cal a b re . Dans l e s autres

parties, l e

principal

produit e s t

l a

f o i e

j í l

s ' y

e n f a i t

une

t r e s

grande quantité . Pa r tout l e s vins font b o n s   t r e s a bondan ts .

Le

peuple

í ' e r o i t

enfin

l e

p )

us

h eu r eux

de

l a

t e r r e

s i

. . .

.

mais

i l

n'en tre

pas'dáns

mon plan desaire l a

critique

, ou du g o uv e r n e

ment , ou des seigneurs p a r t i c u l i e r s qui

ont^de v a s t e s

pofleiïions

- - e n C a l a b r e

.

i

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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ì o i e n t

dans

l t í s

v a l l é e s

,

s ' e t o i e n t e t a b l i e s

auprès

des

cscarpemens

,

fur

l e bord

des ravins .

Cette

po s i

t i o n

a

occasionné l es circonstances s i n g u l i e r e s ,

dont

l eu r s

ruines furent

accompagnées

.

Le

bras

des Apénins ,

que

j'ai di t s ' é t e n d r e a

angle

d r o i t

pour former un corps de montagne ou un

promontoire terminé par

l e

cap Zambrone  

Vati-

cano , a

également pour base

 

pour noyeau

l e_,

granit ; mais c e t t e roche n ' y es t pas partout égale-- :

ment

a

decouvert

.

E l l e

paroit

a

nud

dans l es

e f c a r -

pemens

qui

accompagnent

l a c o s t e

, entre

l e s caps

Zambrone  Vaticano ; e l l e y es t en maífes enor

mes , dans l e s quelles je n * ai jamais pu decouvrir „

n i couches

,

n i

ordre

s i

métrique

, Ce granit

es t

tresdur ; íbn grain

 

fa

composition

font l e s mê

mes que ce lui des

montagnes , qui occupent le_»

fond

de

l a

plaine

,

Ohy

v o i t

de

grandes

taches

paral-

lépipedes

, produit d'une c r y s t a l l i s a t i o n

confuse

, fai

t e

par

une

efpece

de précipitation ( i ) .

Ce promontoire , que je nommerai de tropeâ,

a

cause

de l a V i l l e qui

es t bâtie

au

deífous entre

l es deux caps , va en

r e t r a i t

depuis fa base

jusqu'a

son fommet ,

ôc i l presente quatre p e t i t e s

plaines

,

pro-

(i ) On exploite

ce granit

; ôn

èn

f â í t de s máfches d ' e s c a l i e r s ,

des caves pour l e s fontaines   autres ouvrages

de

ce g e n r e . Je

c r o i r o i s

qu'une partie des co lo nne s de granit

que

l 'o n vo it a Na

p l e s

,

  dans

plusieurs

V i l l e s de

l a

S i c i l l e

,

 

qu'on décore

du

nom

de granit

oriental

,

quoiqu'il n ' e n a i t pa s

l a

couleur r oug e ,

a ét é t i r é

de

ce s

iochers .

e n l e s parcourant , j ' a i trouvé ,

dans

un

escarpement

fur

l e

b o r d

de

l a

mer

,

a u

dessous

du

v i l l a g e

dç^,

parghelia, un e a ncie nne c a r r i e r e , ou i l y â

e ncor e

plusieurs b e l l e s

ôc

grandes

co l o n n es toutes t a i l l é e s , quelques autres commencées;

 de s fragmens de beatìcoup qui í'étoicnt rompues pendant

t r a v a i l .

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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prolongées d uncâp a l ' au t r e, e n

t e r r a s s e s

comme í êS

marches d^un amphitheatre ,  

separées

par des

coteaux rapides

. On

y fuit l e

gradation

des matie

r e s

dont

l e

corps

de l a

montagne

es t

composé

.

Le

granit

f o l i de forme

l e

premier échelon (í ) ;

au

des

s us , es t une t r e s

grande épaisseur

de granit décom

posé , dont l e s

grains

ont

perdu

l e u r adherence

,

 

qui

s e détruit au moindre choc .

Dans

cette eípece

de

roche pourrie , l es eaux

ont

ouvert de profonds

ravins ,

surtout dans

l a

partie

du cap Zambrone , ou

e l l e s

(i ) Au mi l i eu de l á plaine

f e r t i l e ,

qui forme l e premier eche

l o n de l a

montagne

de TROPEA,est l e p e t i t

b o u r g

de

pa r g h f . u a ,

r em a rqua b l e

pa r

l ' i n d u s l r i e

de s e s habitan s, dont l e

caractère

co n

t r a s t e avec

celui

de s a ut re s

C a l a - b r o i s .

I l s íbnt tous adonnés a u

commerce

étranger

.

I l s

partent l e prlnt em s   s e

repandent ea

L o m b a r d i e , e n Frâncê , e n Espagne , e n A l l e m a g n e . I I y t r a f i

quent,

non

l e

produit

de

l e u r s

t e r r e s

qui

fourniflent

peu

d'objets

d'exportations;mais de s M archandi s e s d'un transport f a c i l e ,

t e l l e s

que

de s essences , de s foyes ^ des couve r tur e s de

C o t o n t r e s

b i e n

t r a v a i l l é e s

&c.

q u ' i l s a ch èt e nt da ns l e s autres

p a r t i e s

de l a Caia-

b r e :   l s

portent

e n rëtóur

quelques

objets de l uxe

, qu'Usée-

pandent

ensuite

dans l a

province

. Le V i l l a g e e s t desert pendant

l ' é t r . Le s

femmes

 l e s v i e l l á r d s

font

l a recolte, pendant

l ' a u -

tomne l e s hommes reviennent

déposer chez

eux l e s p r o f i t s áz_j

leur

industrie

,

3C

e n s e m e n c e r

leurs

t e r r e s

.

Presque

t o i i s

parlent

F r a n ç o i s ; leurs m a n i e r e s son t m o i n s

dures

, leurs moeurs m o i n s

sauvages

que

c e l l e s de leurs

v o i s i n s

. I l s jouissent des petites a i

sances de l a vi e i n c o n nue s a leurs compat ri o t e s

.

I I e s t a r e m a r

quer

que quoique l e s femmes n e s o ye nt ja ma is des

V oyag es

,

Tell

pecë s e r e s s e n t e n quelques maniéres j des courses  de l a f r e

quentation

des

hommes

dans l e s pâys etrangers . Le s hommes

font

grands ,

l e s

femmes font

j o l i e s

,

 o nt

un

t e i n t

t r è s blanc;

quelques unes

o n t l e s

y eux bleux;La

b eauté de s

femmes

de ce v i l

lage e s t

c i t é e

dans

tous

l e s environs « Une aut.«

ch o s e

a u s s i singu

l i é r e , c ' e s t que l ' e xe mpl e de paragheLia n e s e communique pa s

a l a

v i l l e

de troPea

,

qui n'en e s t qu'a

demie

lieue,

 

que toute

l ' i n d u s t r i e

de

l a

C a l a b r e

s o i t

renfermée

dans ce

p e t i t b o u r g .

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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2? ^• V

êîlés ont

fait

des coupures e f f r a y a n t e s , qui péné

t r e n t

toute l 'épaìl ïeur de l a montagne >

mais

dont

les bords , quoique très rapides , ont pris cependant

un peu de t a l u s

, n'ayant

pàs comme dans l a

plaine

une

croute f o l i d e qui

foutienne l es

t e r r e s

,  qui

s'oppose aux éboulemens . Sur l e granit en décom

position es t une

couche

de p lu s i e u r s centaines de

pieds dépallfeur, formée

d'un

beau sable quartzeux

blanc , dans lequel j ' a i trouvée beaucoup de corps

marins

ôc

surtout

une

grande

quantité

de

superbes

échinometres . Enfin l a

partie

l a

plus

haute de

c e t t e

montagne , c e l l e qui forme fon fommet , es t une

pierre c a l c a i r e blanche

à

bancs horifontaux .

Ce

sommet a p l a t i , sur lequel domine l a s e u l e monta

gne

c a l c a i r e

, i f o lé e ,

d i t t e

poro ,

qui

porte l es r ui

nes d'un ancien chateau, forme une efpece de p l a i

ne

inegale

,

qui

s e

jprolonge

jusqu'a

l a

grande

chai

ne

,

en

paíïant déííous

Monteleone

.

Mais

ce haut

plateau ne partagé pas

l a

fe r t i l i té des plaines des

coteaux qu'il domine .

LaV i l l e de Tropea

, s i tuée au bord de l a mer,

vers l a báse du Promontoire , es t as i s è sur un rocher

de granit

>

qui

s'avance

un

peu dans l a merqu'il

do

mine . Lapartiè exterieure de ce granit es t révétue

d

une ròche calcaire fabloneuse , foiblement a g l u t i -

née

 remplie de

corps

marins . Une concrétion

c a l c a i r e semblable es t adherente

au

granit dans

quelques autres endroits

de

l à c o s t e k .

Les

flancs de

c e t t e montagne , ducôté du Sud,

dans

l a

p a r t i e ou

es t

s i tuée

nicotera

>

presente

en

core

a

découvert unsuperbe

granit a gros graìsts ,

dont

l e s

blocs

font t r e s considerables  dont

on

pour

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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pourroìt

f a i r e

de beaux

ouvrages

. Dans l a partíô

superieure l e granit s e décompose, mais i l es t moins

f r i a b l e

que

ce lu i

des

environs de tropea . II

es t t r a

v e r s é

par

des veines

ou

filons

de

feldspath

micacé ,

dont

une

partie approche

de

1 e t a t

du

petuntze

de

s a i n t Yrié en

limousin

,  l ' a u t r e

s e change

en ar-^

g i l l e .

.

.

En prolongeant c e t t e même face de montagne

jusqu'à Miletto  Vallelunga ; le granit f o l i de pa-

r o i t

plonger fous terre,pour ne lahTer paroitre que

le

granit en

décomposition,

un

s a b l e

quartzeux,  une

a r g i l l e

blanche micacée a l f ez g r a l f e

 ductile

,

qui

pourroit ê t r e encore un produit de l a décomposition

du feldspath .

Ces matieres

forment l e s

coteaux

adolsés . a

l a

montagne ,

dans

l es quelles l es eaux pé

nétrent facillement

 

ouvrent des gorges des val

lées

profondes

.

La

V i l l e

de

Miletto

é t o i t

bâtie

sur

ces coteaux . .

Sur

l e revers de

c e t t e

montagne,

c'es t-a-dire

fur

fa croupe

du

côté duNord, depuis le f l euvr e angito-

la jusqu'au cap

Zambrone,

l e noyau

paroit ê t r e

un melange de

g r a n i t , de

roches

feudlettées

 

glan

duleuses, ôcde roche de corne n o i r e , parmi l e s quel

l es

domine

une

roche

noiratre

micacée

contenant

une

quantité immense

de

grenats

crystallifés

corrfu-

 

sement ,  mêlés quelquefois de p y r i t e s (i ) . Ces

gre-

(i )

Cette

r o c ì i e

f e u i l l e t é e

Sc micacée,

c o n t e n a n t

de s grenats,

prouve , que s e s p a r t i e s constituantes o n t ét é

p e t r i e s

e n s e m b l e ,

 

o n t ét é précipitées

e n

même t em s d u .

milieu du

f l u i d e qui l e s

tenoit

d i s s o u t e s

. Dans

quelques

unes

, l e

f o nd

de l a

pierre

e s t

comme un e pâte de l à

nature du

grenat, qui

enveloppe

l e

mica .

Ailleurs

l e

grenat a l a fo rme c r y s t a l l i l e e particuliere ;   e s t

e n s e

v e l i dans l e mica qui l e c o n t ourn e .

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grenats

par

leur

t r i t u r a t i o n ont formé un

t r e? beau

fable

rougeatre, qui s e trouve au bord de l a mer, 

qui es t

presque

entierement

composé

de

leur frag

ments . Dans

l a

p a r t i e

superieure

de l a montagne ,

au dessus

çles

roches

que je

viens de désigner

,

i l y

a

des pi e r re s ca l ca i re s

micacées

,  e n f i n des p i e r r e s

c a l c a i r e s

coquillaires .

La V i l l e du Pizzo , adossée a ce s roches noires

s c h i s t e u s e s ,  granitiques , est bâtie sur un

rocher,

qui

s'avance

dans

l a

mer

,

 

qui es t

enveloppé

,

d'ans

s a

partie exterieure , par une aglutination de

sable calcaire quartzeux

,

mêlé de corps

marins .

J' y ai

trouvé

de très

beaux

e c h i n i t e s .

Cette

elpéce de

concretion , formant une masse

peu f o l id e,

es t pres

que semblable

a.

c e l l e

de

tropea ;

e l l e

es t adherente

a

d'autres

rochers

schisteux

de

l a même

montagne

.

E l l e s é

recouvre

,

par

l e concours

de

l'humidité ,

d'une efpéce de croute ou mousse noiratre , qui a _i

trompé l ' o e i l de

M.

l e ch . Hamilton ; i l a

cru

y, voir

untuf volcanique . Je puis a s s u r e r , après

lexamem

l e

plus réfléchi ,

 

après

des recherches f o r t exa

c t e s , que ,

dans

toute c e t t e partie de l a Calabre_v

i l

n

y

a pas

l e

moindre

v e s t i g e

des

produits

du

feu

.

Pour

suivre

l'examen des

montagnes ,

qui

en

tourent l a plaine , i l mé r e s t e a déterminer l a natu

r e

du corps de montagne,

qui s e

termine en face de

Meíhne , 8c

qui

borde l a c o s t e , depuis l e pezzo jus

qu'a Bagnara , en suivant l e contours du Promon

t o i r e ,

qui

par son étranglement

a formé le Phar,

 

contre

le

quehdans l a partie du Nord Ouest, es t bâ

t i e

l a

V i l l e de S c i l l a . Le noyau es t encore ici

un

granit

recouvert

de roches

feuille ltée s

,

 

micacées,

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i l es t surmonté, dans quelques e n d r o i t s ,

par

des pier

r e s ca l ca i re s  p i e r r e s sabloneuses tendres

.

Le

s c h i s t e

micacé ,  le í c h i s t e

argilleux

do

minent dans l es montagnes ,

qui

environnent l es r i

ches campagnes de Regio   1 ) ,  qui

s e

prolongent

jusqu'au

cap

Spartjvento . . Ces

s c h i s t e s sont traver

s és

par des

filons de quartz ,

 des

fi l o n s metalli

ques. On

y avoit tenté l . ' exp l o i t a t i o n

d'une

mine de

plomb tenant argent, qui ensuite a

ét é

abandonnée

.

Le

revers

des

Apenins

, c'e st- a-dir e

,

l a

partie_j

qui regarde

T e s t

, presente

un aspecl

moins déchar

né   .

moins a r i d e

que l a

face

de

l'Ouest . Les

pen

t e s font moins r a p id e s ,  l es croupes font couvertes

de bois . Les montagnes paroilfent moins hautes ,

par

ce

qu'e l l e s

font

accompagnées

de montagnes

du

second

ordre ,

 

de

c o l l i n e s qui descendent

jusqu'à

l a mer, dont l e centre de l a chaine el t

beaucoup

plus

(ï ) La V i l l e de R e g i o , s i t u é e a l'extremíté de l a Calabrç_j,

e s t

dans

une position delicieuse

.

Le s m o n t a g n e s , qui

l ' e n tou-

rent , font couvertes de s arbrisseaux , dont n ou s n ous servons e n

France , pour l a décoration de n o s parterres ,  qui , presquç^j

toujours e n

f l e u r s

,

son t un e f f e t c h a r m a n t . Tels

font l e s

l a u r i e r s

roses , l e s genêts odorants

S e c .

l e s plaines   l e s vallons

font

d'une f e r t i l i t é , qui surprend toujours ,   q u ' i l s doivent a l a—

grande

a b o n d a n c e des

e aux

. On n e creuse nulle part dans le

fable du

rivage

, a deux   t r o i s pieds de

profondeur

, que l ' o n

ne trouve de l'eau douce . Cet t e e a u descend des m o n t a g n e s ,

f i l t r e a

t r a v e r s l e

f o l

,

3 c entretient

a i n s i

une

fraîcheur

,  

une__»

humidité , qui rendent l a végétation

e x t r ê m e m e n t

a b o n d a n t e .

Un g rand nombre de f o r e s t d'AGRUMi decorent l e s campa g n e s de

R e g i o,

o f f r e n t

des

pr ome n ade s

ch a r ma n t e s &fo un i i î en t

un

objet

de

commerce a í ï e a considerable pa r l e u r s

f r u i t s

  leurs essences .

On

s e s e r t

e n I t a l i e du mot

acrumi comme

d'un

nom

generi

que pour

exprimer

coilectivemenr

tous

i e s arbres de

l'eípece

de s

orangers ,

cedrats ,

c i t r o n i e r s , b e r g am o t e s &c.

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Il ré su l t e

de

c e t t e

examen

générai ,

que

l a Ca-

labre

a,

presque partout,

le granit pour fondement :

que c'est , fous c e t t e baie , qui paroit inébranlable ,

qu ' é t o i t

le

foyer des

tremblemens de

t e r r e (i); ou au

moins

, que

c'est dessous

ce s matieres s o l ides,

qu'ont

a g i l e s f o r c e s , qui

ont

occaíìoné l es grands ébranle-

mens

des s u r f a c e s

; que

dans aucune

partie de

c e t t e

province,

i l

n ' y a v e s t i g e s de volcans;que je n ' a i trou

vé aucunes

matieres a l t e r é e s

par l es

feux f o u t e r r a i n s ,

n i

dans l es

montagnes,ni

dans

l es

p i e r r e s

roulées

par

l es t o r r e n s ; qu'il n ' y a dans c e t t e province,ni l a v e s , n i

tufs, n i

s c o r i e s d'aucunes

e s p ec e s . Je n 'a i

vu,dans P i n t e

-

r i e u r

dela p l a i n e , que deux, f ourc e s, d'eaux hépatiques

fro ides; i l y a une source abondante d'eau thermale fui-

phureuse ,

auprés de s a i n t e

Euphemie,au dela

de l a

Í>resqu'isle ; mai

je ne

puis

regarder,

n i l es

unes , ni

es

a u t r e s ,

comme

i n d i c e s

de

feu,

puiíque

l a

décom

position fpontannée des p y r i t e s

suffit

pour les produi

r e

. J'insiste fur cet objet pour détruire l'opinion de

ceux,

qui

supposent des feux

r ec e l lé s fous

c e t t e

pro

vince

:

Ils s 'y f e r o i e n t connoitre

par des phénomenes

moins

équivoques, s ' i l s y e x i s t o i e n t .

i l n'y a dans

l a

plaine

,

 

dans

les

montagnes

qui

l'entourent

,

au

moins dans

c e l l e s

qui en forment l e quadre , n i mi

n e s ,

n i matieres sulphureufes , n i

bitumes

, quoique

l es h i s t o r i e n s

du

pays prétendent le

contraire.Le gra

n i t

s e

montre

a

decouvert

, dans

presque toute cette

çein-f

(i )

Je me s e r t

des m o t s

de

f o y e r s

,

de

centre d' exp l o s i o n,

non

que

j e

croye,que

l a

cause

premiere

des

t r e m b l e m e n s

de

t e r

re a i t jamais r e l ï d é fous l a

C a l a b r e

; mais feulement pour

m'ai-

de r a e n

expliquer

l e s

e f f e t s , jusqu'a

ce que j'aye déduit, des ph é

nomènes

e ux mêmes, l a cause

de

l ' a g i t a t i o n du s o l de cette ma l»

heureuse

province

.

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ceinture ,

 

l e fo l i n fé r i e u r n es t

qu'un composé

d'arg i l l e „ dç sable , ô ç de cailloux .

Quoique

l es

tremblemens

de

t e r r e

s e

foyent

succedés , presque

sans

aucune interruption , depuis

l e 5. Fevrier, jusqu'au mois d'aoust suivant ; on_,

peut leur fixer t r o i s époques d i s t i nc t e s

,

r e l a t i v e

ment

aux lieux ,  fous lesquels i l s ont a g i le plus

violemment ,

 

aux effets qu'ils

ont produits

. La_>

premiere comprendra l es

s e c o u l f e s

,

depuis

l e

5. Fé

v r i e r

jusqu'au sept du

même

mois,exclusivement;

l a

seconde renfermera c e l l e du

sept

Fevrier

aune

heure

après

midi

,  toutes c e l l e s

,

dont

e l l e

fut

su ivi e_j

jusqu'à 28. Mars ;  l ' au t r e

e n f i n

, toutes celles, qui

surent

posterieures a c e t t e

époque

.

Í.Q secousse t e r r i b l e pour l a plaine de Calabre,

c e l l e

qui

e n s e v e l i t

íbus

l e s

ruines des

V i l l e s

,

plus

da

vingt

miUe habitans

, arriva l e 5. Fevrier a

midi

8c

demi . E l l e dura deux minutes ,

 

ce court espace,

de tems l ui suffit pour tout renverser ,   pour tout

détruire

.

Je

ne

puis mieux

rendre

compte

de

l e s ef

fet s

,

qu'en

supposant

sur une table , plusieurs

cu

bes

formés

de fable

humecté  

t a í s é

avec l a

main , ^

placés a

peu

de

distance

l e s

uns

des autres

.

Alors

,

en frappant a

coups

redoublés ,

fous

l a

table

,

 la_>

secouant en même tems ,

horifontalement  avec

violence , par un des s e s angles , on aura une idée

des mouvemens violens  differens

, dont l a t e r r e

fut

pour l o r s agitée . On

éprouva

, en

même

tems,

des soubresauts , des ondulations dans tous l e s s e n s ,

des balencemens  des especes de tournoyemens

violents

. Aus t î r i e n de

tout

ce

qui

é t o i t édifié ne

put r e s i s t e r a l á complication de tous ce s mouve-.

C ments .

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ments. Les V i l l e s

 toutes

l es maifons

eparses

dans l a

campagne surent r a s é e s dans

l e même

i n s t a n t . L e s son-

demens

parurent ê t r e

vomis par

l a t e r r e,qui l es

renfer-

moit . Les pierres

furent

broyées t r i t u rée s avec vio

lence

l es unes contre l es a u t r e s ,

&.

le mortierqui l es r e -

u n i s s o i t fut reduitenpoudre.

Cetremblement

de

t e r r e ,

undes

plus

violens qui

ayent

jamais

exi s té ,

arriva s a n s

avoir ét é

preludé

par

des

s e c o u s s e s moins

v i o l e n t e s ,

 

sans

que

r i e n Tait

annoncé.

Tel l'effet subit

dunemine.

Quelques

uns

prétendent

cependant,qu'un

bruit

fourd

 interieur s e f i t entendre , presque en même tems .

Mais qui peut ajouter fo i aux circonstances racontées,

par

ceux, qui s e

trouverent exposés a toute

l a

rigueur

de

ce

t e r r i b l e

fléau . La terreur l e d e s i r

de

s e sau

ver

furent l es

deux

premiers sentimens,qu'éprouverent

ceux qui

étoientrenfermésdan* lesmailòns.Un

instant

a p r è s ,

l e

f r a c a s

de

l a

chute des édifices,  

l a

pouíìîere

ne leur

permirent

plus,de

r i e n

v o i r,

de r i e n entendre,

n i même

de réfl ech i r . Unmouvement machinal f i t

échaper ceux,qui s e

sauverent

; l es

autres

ne recou

vrerent l e sentiment de l e u r s maux , que lorsque

la

premiere

secousse sut

cessée.

Je ne

chercherai point

a

peindre

f

effroi,

le

s i l ence,

l e

desespoir

,

qui

succedè

rent a c e t t e t e r r i b l e catastrophe . Le premier

mouve

ment fut ce lu i de

l a

j o i e de vivre encore ; l e second

fut de désolation . Detournons l es yeux de ce specta

cl e

d'horreur

; l a i s s o n s

a

d'autres l es d e t a i l s des mal

heurs p a r t i c u l i e r s ,  

de

l e u r s

circonstances

s i n g u l i e

r e s

;

 attachons nous

aux

s eu l s effets physiques .

Lesfoubresauts l es plus

v i o l e n t s

furent

r e s s e n t i s

dans l e s t e r r i t o i r e s d'oproo

 

de fanta Cristina .

C ' e s t l a auíîì ou furent l es plus grands bouíversè-

mens ;

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mens ; ce

qui

a fai t supposer , que ces V i l l e s étoient

placées , a

peu

près , íur le foyer , ou dans l e

centre

de

l ' e x p l o s i o n

.

Mais

je

ne

di r a i

pas

,

comme

tous

les autres l ' o n t repetê ,

que

l'eíFet des tremblemens

de t e r r e ,  l es ruines

qu'ils

ont occasionnés , ont

ét é en

raifon

inverse de Teloignement de

ce

centre ,

 que plus étoient

grandes

l es

d i s t a n c e s , moins

grandes étoient l es ruines .

Dans

cette supposition ,

l es

V i l l e s

de Sidernq

,

Groteria  Geráce , qui ne

font

pas

plus

eloignées

d'opiDO

,

ou

de

santa Cristi-

na ,

que

Rosarno

 

Polistena , auroient éprouvé

un

même

f o r t . Les v i l l a g e s

de

Mamola , Agnana 

Canolo ,

qui en

font beaucoup plus

près

,

auroient

ét é r a s és

.

Mais tous ces lieux étoient sur des hau

t e u r s de l ' a u t r e coté de l a

chaine

,  quoiqu'ils

fouffri s s ent

beaucoup ,

de

l a

secousse

du

5,

Fevrier,

i l s ne furent n i

renversés

n i

dé t r u i t s

; on ne

peut

en

rien comparer

leur f o r t , avec

celui

des

Villes

de

l a

plaine . Je d i r a i avec plus de r a i f o n s , que tout

ce qui é t o i t enfermé dans l ' e n c e i n t e de montagnes

ci de í fus décr i t e s ,

fut

détruit ;

 

que

tout ce qui

é t o i t placé fur

l e

f o l i d e

,

au deífus

de l a

plaine

,

 

sur

l e s croupes

des

montagnes

qui

l'entourrent

,

ne

fut

pas a beaucoup près

auíïì

maltraité .

L'effet

général du

tremblement de t e r r e , fur

l e t e r r e i n argillo-fabloneux de l a plaine de Calabre,

qui t e l que j e , l'ai décrit , n'a

point

de consistance ,

fut

d'augmenter fa densité en diminuant

fon

volu

me , c'es t-a-dire de l e t a s s e r ; d'é t a b l i r des t a l u s i

partout

ou i l y

avoit des escarpemens ,

ou

des

pen

t e s rapides ; de détacher toutes l e s masses , ou qui

n'avoient pas

íuífifament

de

base

,

ou qui

n'étoient

G2 . r e t e

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retenus

,

que par

une

adherence l a t e r a l e

;

 

de

remplir l es cavités i n t e r i e u r e s . II s ' e n s u i v i t . , que

dans presque

.

toute

- l a

longueur

de

l a

chaine

,

l e s

t e r r e i n s

, qui

étoient appuyés contre l e granit

de

l a

base des monts

Caulone,

Esope,

sagra

 

Aspra-

monte , g l i l f e r e n t sur ce noyeau f o l id e , dont l a

pente es t rapide ,

 

descendirent

un

peu

plus

. b a s .

I I s ' é t a b l i t a l o r s une fente de p lu s i e u r s pieds de l a r

ge , sur une

longueur de

9.

a

10. milles

,

entre

l e

s o l i d e

 

l e

t e r r e i n

sabloneux

;

< S c

ce t t e s en t e

regne,

presque sans discontinuité,

depuis

s a i n t George,

en

suivant l e contours des

bases

, jusque

derriere

s a i n

t e

Cristine .

Plusieurs t e r r e i n s ,

en

coulant

a i n s i

,

ont

ét é portés a l f ez l o i n de leur

premiere position

,

 font venus en recouvrir

d'autres

,

a l f e z

exacte

ment

pour

l es

f a i r e

d i s p a r o i t r e

(1)

. Des

champs

en

t i e r s fe font a b a i í f é s considerablement , au delfous

de leur premier niveau ,

sans

que ceux

qui

l e s en-

viron-

(1) Le s accidens de ce ge nr e o nr donné lieu a de s questions

s i n g u l i e r e s ; i l a f a l u òecider a qui appartenoient l e s t e r r e i n s , qui

e n avoient

ensevelis

d'autres . En général l e s t r e m b l e m e n s

dç_,

terre

de

l a

Cal a b re

o n t

occasioné

l e s

plus

grandes

revolutions

dans l a fortune des p a r t i c u l i e r s . On y a

l e s jeux l e s plus s i n

guliers du f o r t  du hazard. Plusieurs de ce ux do n t tous l e s bien s

étoient e n mobiliers , e n

contrats

, ou e n argent con ta n t , sç_,

font trouvés reduits a l a mendicité,quelque fus s ent l eui s r i c h e s s e s

anterieures . D'autres o n t ét é a ppe ll és a de s heritages , qui ne

pouvo i ent jamais entrer dans l e u r s esperances ,  qui n e leur

appartiennent que pa r

l a

perte

entiere

de s familles l e s plus

n o m b r e u s e s . Presque

tous

l e s ge n s r i c h e s o n t perdu ; presque

tous

l e s pauvres o n t

g a g n é

. Ceux

c i , outre

l e s p r o f i t s du p i l l a

g e , taxérent , e ux mêmes , l e s

ma i n s

d'oeuvre a un prix exor

bitant

.

Le b e s o i n

qu'on avoit

d'eux pour construire

de s

bara

ques , ou pour sauver ce que

recelloient

l e s ruines ,

f i t

qu'on__»

l e s paya tout ce q u ' i l s demandérent

.

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vîronnoiênt , ayent

éprouvé

l e

même

changement

,

 

i l s ont formé

a i n s i

des especes de ba í îìn s enfon-

cés,tel c e l u i qui es t au dessus de Casal nuovo; d'au

t r e s champs

s e font i nc l i né s .

Des f e n t e s ôt

des

fissu

r e s

ont

traversé ,

dans

toutes l es

d i r e c t i o n s

, l e s pla

teaux  l es coteaux ; mais ordinairement e l l e s font

p a r a l e l l e s

au cours des gorges , qui l e s

environnent

.

On

rencontre ce s

f e n t e s

a

chaque pas

, dans l e s

v a s t e s champs

d ' o l i v i e r s ,

entre Polistena Sinopo-

l i

.

Mais

ce

fut

principalement

fur

l e s

bords

des

eícarpemens , qu'arrivèrent l es plus grands

defor

dres l e s

plus

grands boulveríements.

Des

portions

considérables de

t e r r e i n s

, couverts de vignes ôc

d' o l i v i e r s , s e détacherent , en perdant leur adheren

ce l a t e r a s e ,  s e coucherent d'une seule maífe_j

dans

l e fond des

v a l l é e s

> en décrivant

des

a r c s de

cercle

,

qui

ont

eu

pour

rayon

l a

hauteur

de

l'escarpement ; t e l

un

l i v r e posé sur s a tranche, qui

tombe sur son plat . Alors l a portion superieure

du

t e r r e i n

, sur l a quelle étoient l es arbres, s ' e s t trouvé

je t tée l o i n de fon premier site ,  es t r e s t é dans une

position

v e r t i c a l e . J'ai vu des arbres ,

qui ont

con

tinué a pousser ,

 qui même

ne paroissent pas

avoir fouffer t , quoique depuis un an i l s soyent

dans

une position s i contraire a l a

perpendicularité

,

qu'ils a f f e c t e n t toujours . Ailleurs , des m a s s i f s énor-

.

mes

, rompant également leur adherence

l a t e r a l e

>

ont

coulé

fur

l a pente

des t a l u s i n f e r i e u r s  font

descendus dans l e s v a í l é s ; a l a force

d'impulsion-»-

qu'ils

avoient

reçu

par

leur

chute

,

i l s

joignoient

c e l l e de l a poussée des t e r r e s ,

qui

s'ébouloient der

r i e r e

eux

; ce

qui

leur permettoit

de

parcourrir

G 3 . d ' a s s ez

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d'aífez grands espaces en

conservant

leur forme 6c

leur position ;  

après

avoir donné le

spectacle

de

montagnes en mouvement , i l s font re s té s au milieu

des v a l l é e s . II es t

e l f e n t i e l

de f a i r e remarquer,

que

l e t e r r e i n sabloneux de

l a

plaine ne formant pas une

maífe

dont

l es

pa rt i e s fuí fe nt liées

ensemble ,

è t o i t

mauvais propagateur du

mouvement

; de

manière

que

l a partie inferieure en

recevoit

plus qu'e l l e

n'en tranfmettoit aux surfaces .

Cela

a fait que l es

éboulemens

ont presque

toujours

commencé

par

le

bas ; ôt'que l es bases manquans  sechapans a

l a

manieré

des fluides

de dessous

l e s corps

qu ' e l l e s

fou-

tenoient , ces corps

s e font

affaissés ,  detachés

en

t r è s

grandes masses, des

t e r r e i n s dont

i l s formoient

continuité .

Les surfaces des t e r r e i n s étant f o r t e

ment liés pas l'entrelaífement des

racines

des ar

bres ,  par

l ' ép a i s s eu r

 

l a

tenacité de

l a couche

de t e r r e végétale ,

 

a r g i l l e u s e , i l n'est point singu

l i e r

que beaucoup

de ces t e r r e i n s s e

foyent

conservés

presque e n t i e r s , malgré l es chutes , l es chocs

v i o l -

ens l es longs

t r a j e t s

qu'ils ont fa it

.

Mais suivons

les effets de l a

secousse

du 5.

Fevrier

.

Lorsque

leboulement

a

commencé

par

l a

par

t i e superieure de lescarpement ,  lorsque l es sur

f a c e s des

t e r r e i n s s e

sont b r i s e s en

fragments,

qui se

detachoient

, a

mesure que

l a base manquoit ; l e

boulversement a ét é

t o t a l

. Les arbres ,

a moitié

en

t e r r é s , presentent

l e u r s

racines ou l e u r s

t ê t e s

,  

f ì

l es materiaux  l es

charpentes des maifons

t r u i t e s ,

s e

sont

mêlés

avec

ce s

débris

de

montagne^

on ne

reconnoit plus

r i e n

de ce qui é t o i t

;

 l e tout

ne

presente

que

î'image du chaos .

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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II es t a r r i v é quelque s o i s qu' un t e r r e i n , a qui

fa chute

 

l ' i n c l i n a t i o n du t a l u s ,

qui s 'é t o i t formé

íbus l ui , avoient donné une grande force de proje

ction

,

a

rencontré

 

franchi

de

p e t i t e s c o l l i n e s

qui

étoient

fur fon

pasfage

, l es

a

recouvert ,

 ne

s'est

arreté qu'au dela . S i ce même

t e r r e i n

,

rencontrant

l a

côte opofée , frappoit violement contre ,

i l

s e r e

levois un peu

 sonnoit

une eípece de

berceau .

Lorsque l es

bords

oposés

d'une

vallée

s e font écrou

lés en même

tems ,

l e u r s debris

s e font rencontrés

»

leur

choc l e s

a foulevé  

i l s

ont formé

des mon

t i cul e s

dans

l e centre de

l ' e fpace

qu'ils ont corn*

blé . L ' e f s e t l e plus commun , c e l u i

dont

on voit

un

t rè s grand nombre

d'exemples dans l e s t e r r i t o i

r e s d'ormo

 

de s a i n t e Cristìne ,

sur

l es bords des

Vallées

ou

gorges

profondes

dans

l es

quelles cou

l e n t

l es

f l euv e s

maïdi,

birbo

 

tricucio

,

es t

celui

qui

s'observe , lorsque l a base i n f e r i e u r e ayant manqué »

l e s t e r r e i n s superieurs font tombés perpendiculaire

ment  sucessivement , par grandes

tranches

ou

bandes p a r a l e l l e s ,

pout

a l l e r prendre une p o s i t i o n - ,

respective , semblable aux marches d'un amphithea

t r e ; l e plus bas gradin es t quelquefois a t r o i s ou

quatre

cent

pieds

au

delfous

de l a premiere p o s i

tion . Telle une vigne , entrautres , s i tuée

fur

l e

bord

du fleuve tricucio , aupres du nouveau l a c , s'est

div i sé e en quatre p a r t i e s ,

qui s e font

mises en t a

r a s s e s l e s unes au deífus des

autres

,

 

dont l a

plus

basse

es t tombée de quatre

cent pieds de

hauteur

.

Les

arbres

 

l es

vignes

qui

étoient sur

l es

t e r >

r e i n s

, dont l a

malfe

entiere s'est déplacée , n'ont

point s ouff e r t . Les

hommes

même , qui s'y font

G

4

trou

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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trouvés , l e s

uns

de s s u s l es arbres » l e s

autres

â l eu r s

pieds t r a v a i l l a n t l e fo l ,

ont

ét é a i n s i voiturés , pen-

aant

plusieus milles

,

s a n s

recevoir

aucun mal

. On

m'en

a

c i té

p lu s i e u r s

exemples

qui

íbnt

consignés

dans l e s r e l a t i o n s .

Les effets des

éboulemens

ont ét é d'étrangler

ou

de combler

l es v a l l é e s par

l a

rencontre l a reu

nion des bords opofés, de maniere a obstruer l e pas

sage

des eaux 

a

former un grand nombre

de

l ac s;

d'aplanir des t e r r e i n s coupés par des gorges ; de

transporter sur l es p o s s e s s i o n s des uns , les heritages

des autres ; de couper l e s communications ,  de

donner a

tout l e

pays

une

face nouvelle

»

Les

autres

phénomènes

, produits par

l a

pre

miere

fecoulfe

 

dépendants d'une même cause »

furent l a

suspension dans l e cours des eaux , l e dé-

fechement

instantané

de

quelques

r i v i e r e s

 

leur

accroisfement ,

l e

moment d'apres .

L'explication-,

de ces

faits s e déduit

facilement des

soubresauts

violents de

bas

en haut , qu'éprouvoit a l o r s

l a

t e r

re

. Le centre de l a plaine

é t o i t

foulevé , l a pente

des eaux

i n f e r i e u r e s é t o i t

augmentée

 e l l e s coul-

loient avec plus

de rapidité .

L e s 1

eaux

superieu

r e s

,

retenues

par

une

efpece

de digue

,

r e s t o i e n t

en stagnation ;

mais

l'effet cessé. * l es niveaux

s e r e t a b l i s s o i e n t

,   l e s eaux un

peu

accumu

lées

couloient

troubles

.

On vi t , dans

plusieurs

endroits , des

eaux

j a i l l i s s a n t e s qui s ' é l e v e r e n t a

p lu s i e u r s

pieds de hauteurs

 qui

portoient avec

e l l e s du fable  du limon .

Les

sources furent

toutes plus abondantes . Quelques eaux fulphureu-

s e s

 

hépatiques parurent , pendant quelques j ou r s ,

 t a

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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 a r i r e n t ensuite

. Ces

phénomènes font tous l'ef»

i e t du tassement , Toutes l es fources ont l e u r r e s e r

vo i r i nt ér i eur ; beaucoup de c a v i t é s fouterraines

font pleines d'eaux croupilfantes ,

qui

y acquierent

un gout  une odeur d'hépar , f o i t par

l a

putréfa

ction

,

f o i t par

l a décomposition

des p y r i t e s . S i par

le reserrement du fo l , ou

par

l a chute de

quelques

corps superieurs , l e s r e s e r v o i r s diminuent de

capa

c i té

, i l

faut que

l e s eaux

s'échapent ;

e l l e s

s 'él an

cent

avec

d'autant

plus

de

force

que

l a

compres

s i o n l at er al e es t plus violente,& e l l e s entrainent avec

e l l e s l es corps qui leur font mêlés . Cette augmen

tation des sources es t encore

une cause

de

l ' a c r o i s e -

ment des r i v i e r e s . Perfonne n ' a pume dir e d'une

maniere

précise

, s i l es eaux

hépathiques

,

qui

cou

lerent pour l o r s , étoient f r o i d e s ou chaudes . Celles

que

j'ai

 

qui

s e

mêlent

encore

maintenant

avec

l e s eaux du fleuve Vacari pres Polistena,  

c e l l e s

du fleuve Tricucio pres ofido font f r o i d e s .

Le

phé

nomène des eaux

jai l l i íf an t e s

es t p a r t i c u l i e r a

l a pre

miere secousse ; i l n ' a point

eu

l i e u dans l es a u t r e s ,

par

ce que l e

fo l

avoit

pr i s

toute l a

d e n s i t é  

l e

res

serrement

qu'il

pouvoit

recevoir

.

D ' a i l l e u r s

dans tout

l e pays

que

j'ai

parcouru,

malgré l e s recherches l es plus exadtes , j e n ' a i trou

vé, ni i ndi c e s , ny témoignages , qui m'indiqualfent un

dégagement

ou

des

courans de vapeurs

s o u t e r r a i n e s *

point de v e s t i g e s de feu

ou

de flame .

Tous

l e s faits

dans ce genre rapportés dans beaucoup de r e l a t i o n s

font

contredits

par

l e témoignage même

de

ceux

qui y sont

cités. II

es t facile de f a i r e

d i r e

tout ce qu'on

d e s i r e , par des

paifans

encore remplis de terreur,  

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qui ne

prennent point d ' i n t e r e s t aux circonstances

dont on leur demande l e s détail s . Il est a i s é de leur

f a i r e repondre o ui , a

toutes

l e s questions

qu'on leur

fai t

. Ce sont toujours

des

especes

de demi-savants

,

qui

ont ajouté , a

l eu r s r e l a t i o n s

,

l e s circonstances

l e s plus s i n g u l i e r e s  l es plus

contradictoires

; par

ce

qu'il ont voulu attribuer aux

tremblemens de

t e r

re actuels , tous l es phénomènes dont i l s avoient

quelques notions 

qu'ils savoient

ê t r e a r r i v é s , pen

dant

des

evénemens

semblables

.

D ' a i l l e u r s

l a

plu

part

d'entreux

avoit

un p e t i t système

a foutenir,& i l s

ont

voulu arranger l es faits,

pour

l es

fai re

entrer dans

l e

cadre qu'ils leur avoient

preparé

d'avance

.

Parcourons rapidement l e s

V i l l e s

qui ont ét é

renversées par

cette premiere secoulfe ,

 

voyons

quels

ont

ét é l es principales circonstances de leur

destruction

.

Rosarno

p e t i t

bourg fur

une coline

fabloneufe,

a

peu de distance

du fleuve

metramo,

a

ét é

renversé ;

on peut

même

di r e r a s é . Le chateau du prince, l es

ég l i s e s

,

 e s

maifons

o f f r e n t des monceaux

de

r ui

nes

,

a Texeption de quelques maifons

b a í f e s , qui

sont

toutes lezardées

 

de

quelques pans

de

murs

qui

s e

foutiennent encore en Pair .

Le

fl euve

metramo

suspendit

un

i n s t a n t

fon_,

cours , auprès du pont de rosarno ; un moment

après fe s eaux furent plus

abondantes

 

troubles .

On

pretend même , qu'il fut

a

s e c pendant

quel

ques minutes

(1)

.

POLI-

(1) La

plaine

qui e s t fur l a

rive

droite

du fleuve

metramo au

prés du pon t e s t condamnée a être s t e r i l e pa r l e s inondations d'un

tor-

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Polïstena V i l l e a s s e z

grande , riche ,

peuplée

é t a i t bâtie fur

deux

coteaux sabloneux , divisés

par

une r i v ì e r e

un

peu

e n c a i s s é e

. E l l e a

ét é

absolument

r a s é e

( i ) . I I n ' y

s u b s i s t e

pas une

seule maifon

, pas

un-

torren t ,

qui l a recouvre chaque

a n né e

de fable   de

vase,  

qui e n f a i t un terrein ma r e ca g eux ou l ' a i r e s t

detestable .

Quel

ques dépenses f u f f i r o i e n t pour fo rmer un l i t a ce

t o rrent

 pour

l ' y

contenir .

M a i s l e gouvernement

ne

daigne pa s s'occuper de

ce s

p e t i t s

d e t a i l s

d'administration

.

(i ) J ' a v o i s vu M e s s i n e  Regio , j ' a v o i s gemi fur

l e

f o r t

de

ces deux V i l l t s ; j e n'y aVois pa s

trouvé

une m a i s o n qui fût

h a

b i t a b l e ,  qui n'eut b e s o i n

d'être

r e p r i s e pa r l e s f o ndeme n s ;

mais

enfin l e squelette de ce s deux

V i l l e s

s u b s i s t e e nc o r e ;

l a

plûpart

de s murs e s t

e n

l ' a i r

.

On voit

ce

que ce s

V i l l e s

o n t ét é . Messi

ne presente e nc o r e a une certaine distance une

i m a g e

imparfaite

de s o n a n c i e n n e splendeur. Chacun

rec on n o i t ou

f a m a i s o n , ou

l e

s o l

sur

l è

quel

e l l e

reposoît

.

Pavo i s

vu

tRopeA

 

nicoterA

dans

l e s q u e l l e s

i l y a

peu

de maisons,qui n ' a i t r eçu de t r è s grands

domages,&

dont plusieurs

même

s e font

e n t i é r em e n t ecroulées.

Mon i m a g i n a t i o n n ' a l l o i t pa s

a u dela

de s

ma l h eur s de

ce s

V i l l e s .

M a i s lorsque ,

placé

fur une hauteur , j e v i s l e s ruines de

pol i-

stena , l a premiere Ville de l a pl a i n e qui s e presentât a moi j

lorsque

j e

contemplai de s monceaux

de

p i e r r e s

,

qui n' o n t plus

aucunes

formes

 

qui ne peuvent pa s même

d o n n e r l ' i d é e de

ce

qu'étoit l a Ville , lorsque je v i s que rien n'étoit echapé a l a de

struction,

 

que

tout

avoit

ét é

mi s

a u

n i v e au

du f o l

;

j'eprouvai

un s e n t im e n t de

terreur,

de pitié,

d ' e f f r o i ,

qui suspendit pendant

quelques momens toutes mes facultés . Ce spectacle n'était ce

pendant que l e prélude

de

celui , qui

a l l o i t s e

présenter a

moi

dans l e r e s t e de mon v o y a g e .

L'impression que m'a

f a i t

M e s s i n e e s t d'un ge nr e tout

d i f f é

rent

Ce

son t moins

s e s ruines, qui m'ont frappé , que l a s o l i t u

de  l e

s i l e n c e , qui régne n t dans s e s murs

.

On e s t pen et ré d'une

terreur

mélancolique

,

 

d'une

t r i s t e s s e

s o m b r e

,

lorsqu'on

t r a

verse une

grande Ville > lorsqu'on pa rco ur t t o us s e s quartiers ,

fans rencontrer

être

vivant , fans qu'aucuné v o ix

V i e n n e

frapper

vo s o r e i l l e s , fans en t endre

autre

bruit, que l e

b a l a n c e m e n t

dç_,

quel

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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pan de

mur (i )

.

P lu s i e u r s maisons

s e

sorìt

écroulées dans

l e fl euve , fur l e bord

du

quel l e fo l

a manqué

. Les

murs

épais

 

t r e s

s o l i d e s du

cou

vent des Dominicains font tombés par gros blocs .

Sur

l e

coteau

de

l a d r o i t e

auprès

des Capucins , l e

t e r r e i n s ' e s t beaucoup affaissé ; i l y a p lu s i e u r s f e n t e s

dans l e fol,& fon abaissement continue

jusqu'au

pied

de l a montagne , a une l i e u e dela .

Dans

tous l es en

virons

de l a Vi l l e i l y a beaucoup de

filfures

.

Saint

Georges

pe t i t e Vi l l e

,

a

une

l i e u e

 

de

mie

de distance de Polistena, n ' a presque point souf

f e r t de

l a

secoulfe du

5.

Fevrier, parcequ'elle é t o i t

bâtie sur l a hauteur s i tuée sur un rocher adherent

a l a grande chaine des Apenins

. E l l e

reçut ensuite

plusieurs

domages considerables

, dans

l e s tremble-

mens

de

t e r r e

du 7. Fevrier

ôc

du 28. Mars .

Cinque

fRondi joli

bourg, a

une

demie

l i e u e

de

distance de Polistena ,

dans

une

plaine

très f er t i l e ,

a

été entierement r a s é . Une tour antique , quarrée,

monument s a r a s i n placé au centre

du bourg

,

a lf ez

grande

pour

s e r v i r de chateau  de logement au

seigneur du l i e u , é t o i t d'une extrême f o l i d i t é

,

tant

quelques postes  fenêtres, a t a c í i é e s ì de s pa ns de murs

elevés

,

éc agitées pa r l e s vents . L'ame e s t a l o r s plutôt accablée , s ous

l e poids de ce qu'elle éprouve , qu'effrayée ; l a catastrophe paroit

avoir frappé

directement

fur l'efpece

humaine ,

  i l s em b l e que

l e s

ruines

, qui

f e

presentent ,

n e

font que

l ' e f f e t

de

l a

dépopula

tion «

Telle une

V i l l e qui f e r o i t

devastée

pa r l a

peste .

Toute

l a population de M es s i n e e s t refugiée

fous

de s

b a r a

que s de

bois

autour

de *

murs

de

l a

V i l l e

.

i

(1) C e t t e

Ville

a

enseveli

, fous f e s

ruines

,

l a

moi t ié de f e s

ha bita n ts

. Ceux qui o n t survecu a l a t e r r i b l e câtastrophe , habi

tent des baraques placées fur un plateau , qui domine Pancien-

ne

Ville

3

 

ou on compte

bâtir l a

nouvelle

.

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tant par

l a grande épaisseur des murs ,

que

par

la_»

nature du mortier,qui avoit lié le tout au point d'en

f a i r e

une malfe auiìì f o l id e

qu'un rocher

;

e l l e a ét é

renversée,&

en tombant,elle s'est b r i s é e en plusieurs

gros

blocs , qui étonnent par

leur volume

 leur

dureté .

Un

de ce s blocs contient un e s c a l i e r tout

entier . II semble ici , que l a

t e r r e

a i t

voulu

vo

mir de

fon

s e i n , l es fondemens

même des

mai

sons .

En

a l l a n t

de Polistena a

Casal

novo d i s t a n t

de

deux l i e u e s , on p a s s e

le fl euve

Vaccari , qui a creusé

son

l i t

,

dans un fo l tout de s a b l e

; i l y

a

une

fource

d'eau sulphureuse f r o i d e ,

qui

s e j e t t e dans le fleuve

a peu

de d i s t a n c e de Polistena ;

c e t t e fource fut t r è s

abondante l e 5. Fevrier jours suivants ; fon odeur

é t o i t auíìî plus

f o r t e ;

mais e l l e r e p r i t peu a

peu fon

é t a t naturel .

Dans

l a campagne que

traverse

ce fleu

ve ,

 fur

s e s

bords

, i l y eut plusieurs sources

jail

l i s s a n t e s , l o r s de l a

premiere secousse

 

Casalnovo

, joli bourg

,

s i tué

dans une

plaine

agréable , au pied de l a

montagne

, avec des rues

larges a l l i g n é e s ,  des maisons b a s s e s (1) , a ét é

entierement

r a s é ;

i l

n ' y

r e s t e

pas

pierre

fur

pierre

.

Tout

a ét é

mis de

niveau avec l e fo l . Ce bourg

avoit

ét é bâti après l es tremblemens de

t e r r e

de 1638, qui

dévasterent

l a

Calabre . On avoit pris toutes l e s

précautions,

qu'on

avoit pu imaginer, pour l ui

f a i r e

év i t e r

(1)

L'aspect

de

CasaInovo

étoit

c h a r m a n t

,

a

une c e r t a i

ne distance . An coin de ch a que m a i s o n ,

on

avoit planté un ar

b r e  un s ep de vigne , qui d o n n o i e n t de l ' o m b r e j l e s rues P3 -

r o i s s o i e n t des

a l l é e s

de

jardin

.

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év i t e r une ruine

semblable a

c e l l e

dont on

é t o i t

temoin

.

Mais ,

quoique

s e s rues

fu lfe n t t r è s

larges ,  l e s maisons t r e s b a í f e s ,

pres

de l a

moi

t i é de l a population fut écrasée sous s e s ruines .

La

Marquise de

Gerace

Dame du

l i e u

,  tous

ceux , qui

étoient

auprès d'e lle , furent victimes

de cette secoulfe .

Tout l e fo l de l a plaine , qui entoure Casal no-

vo

,

s'est affaissé . Cet abaiífement es t surtout for t

aparent

, au

de s s u s du

bourg

,

au

pied

de

l a

monta

gne

. Tous

l e s

t e rr e in s i n cl i nés

,

apuyés

contre

cet t e,

même

montagne

,

ont

g l i s sé plus bas ; en l a i s s a n t ,

entre

l e t e r r e i n mouvant

 

l e f o l id e , des f e n t e s de

plusieurs pieds de large ,

qui

s'étendent a . t r o i s , ou

quatre milles . Des portions de

t e r r e i n s , en

descen

dant a i n s i

, font

venus

dans l a plaine ,

 en ont

r e

couvert

d'autres ,

qui

en

étoient a

une a s s e z

grande

distance .

En

allant de

Casal novo

a

santa Cristina ,

dans

un espace

de 6. l i e u e s , on traverse

un pays

ex

traordinairement coupé de gorges

,

de ravins

, de

v a l l é e s profondes ,  qui a ét é par

consequent

l e

theatre

des

plus

grandes

révolutions

.

On

n ' y

fait

pas

un

pas ,

qu'on ne

trouve ou

des

sentes

dans l e fo l ou

des éboulemens .

Terra nova

, p e t i t e V i l l e , é t o i t s i tuée fur

un

plateau

,

entouré

,

de t r o i s cotés , par des gorges

profondes ; ce

qui

l ui donnoit

l'apparence

d' ê t r e

placée fur une montagne elevée . Mais ce plateau

f a if o i t

l'extremitê

d'une

plaine

,

qui

s e

prolonge jus

qu'au pied

de

l a montagne ,  qui es t

d'une

extrê

me

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me fertilité (i ) . Cette V i l l e j o u i s o i t d'un bon air,

d'une b e l l e

vue, avoit des eaux excellentes . Lapo

s i t i o n

,

qui l ui avoit

procuré tous

ce s

avantages

l ui

a fait éprouver une destruction dont l e s détail s font

frémir.Une partie

du

l òl s ' é b o u l a ,  en

coulant

jus

qu'au bord du fl euve

maro

, i l entraina avec l ui l e s

maifons

qui

étoient de s su s . Leurs débris en p i e r r e s  

charpentes,melés

avec

l e sable

du

corps

de

l a

monta-

gne,couvrent un espece considerable de l a vallée,que

dominoit

l a

Ville.Dans

l a

partie

oposée,la

montagne

s'est

ouverte , par une fente perpendiculaire , dans

toute s a hauteur ; une

portion

s'est

détachée  

es t

a l lé e tomber tout

d'un

bloc , en s'appuyant sur l e _ »

coté

;

t el un l i v r e

, qui

s'ouvre par l e

milieu

 dont

une moitié

r e s t e sur

l e dos , pendant que l ' a u t r e s e

couche

sur l e

plat

. La surface superieure

, ou i l y

avoit

des maisons &c des arbres , s e trouve dans une

position v e r t i c a l e .

Onfe doute bien

que

de

ce s mai-

lònSjil n'en r e s t e pas v e s t i g e s ; mais l es arbres

ont

peu

fouífert.Au moment

ou s e forma c e t t e

sente,&ou

l a

montagne s e

détacha

, toutes l e s maisons

qui étoient

placées immediatement au deífus s e precipiterent

perpendiculairement

,

a

plus

de

t r o i s

cent

pieds

de

profondeur

,

 

de l e u r s

débris

e l l e s remplirent

l e

fond

de c e t t e

ouverture

. Cependant l e s

habitans ne

périrent

pas

tous ; l a diference

de

gravité f i t arriver

en

(i ) Nulle part j e n ' a î

de

plus

grands

o l i v i e r s

; i l s r e s s em

blent a de s arbres de h aute f u t a i e , plantés e n

quinconce

; i l s f o r

ment des

bois

superbes

,

a u s s i

s o m b r e s  

a u s s i

couverts

que

l e s

f o r e s l s

de

chefnes . On

n o t o y e

, ôc l'on bàt

l e terrein

a u pied de__»

chaque arbre

, pour

y f o rme r une espece d'hairre circulaire^

,

dans

l a quelle tombent l e s o l i v e s

.

La quantité e n e l l í i

grande

,

qu'on

l e s receuille avec des balays .

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en bas

l es materiaux

avant

l es hommes

,

de

manie

r e que plusieurs de

ceux

ci éviterent d' ê t r e

enterrés

ou écr a sé s

par l es ruines

.

Quelques uns

tomberent

d r o i t s fur l e u r s

pieds

,  marcherent dans

l ' i n s t a n t

 solidement fur ce s monceaux de dé b r i s . Quelques

autres surent enterrés jusqu'aux cuiífes ou a l a p o i t r i

ne

,

 

s e dégagerent ensuite avec unpeu de

secours .

Une troisieme partie de l a V i l l e , en s ' é c r o u l a n t , rem

pli t de s ès ruines un p e t i t vallon ,

qui é t o i t

a peu

pres

dans

l e

centre

 

ou

i l

y

avoit

une

fontaine

 

des

jardins

.

Jamais t e r r e i n

n ' a éprouvé un boulver-

sement plus grand que celui ou

é t o i t

c e t t e malheu

reuse V i l l e ;

jamais

, i l n ' y a

eudestruction

, avec

des circonstances plus s i n g u l i e r e s  plus v a r i é e s

.

On

ne reconnoit plus l a position d'aucune maifon ; la_>

face

du

fo l

a absolument

changé

,

 i l es t

impoflì-

ble de deviner ,

par

l es débris

qui

en e x i s t e n t , ce

qu'étoit anciennement

c e t t e

V i l l e

. Le t e r r e i n a

man

qué

partout , tout a ét é boulversé . Ce qui é t o i t haut

s'est a b a i s s é

;

ce

qui

é t o i t

bas paroit

s ' ê t r e

élevé ,

a _.

raifon de

l ' a f f a i l f e m e n t de ce qui l'environnoit.Car i l

ny

a point

eu de

foulèvement

réel,

comme quelques

uns

l ' o n t

prétendus

.

Un

pu i t s

revêtu

en

p i e r r e s

ma

çonnées

, dans le

couvent des Augustains

,

paroit

être

f o r t i de t e r r e ,  

ressemble

maintenant a une petite

t o u r ,

de

huit

a

neuf pieds de hauteur , un peu i n c l i

née

.

Cet

effet s'est

produit par

l ' a f f a i s s e m e n t du

t e r

rein sabloneux dans

lequel

„ Je pu i t s

étoit;

creusé .

Les éboulemens de l a Ville, ceux des coteaux

oposés ont fermé l e

passage aux

eaux de

l a

p e t i t e r i

v i e r e

s o l i d'un coté ,

 

a ceux d'une fontaine

abon

dante

,

qui couloit

dans

le fond

de

l a

gorge oposée ,

ôcont

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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ont formé

a i n s i

deux l ac s , dont l es eaux s t a

gnantes

portent d'autant plus

d ' i n f e c l i o n

, qu'el l e s

contiennent

des

cadavres

 

des

débris

de

toutes

especes (i ) .

Dans tous l es environs , sur

l e

bord des v a l l o n s ,

i l

y

a

eu des

éboulemens

considerables .

Toute l a

plaine , qui

es t au

de l ïu s de

l a

V i l l e ,

es t

traversée

par un

grand

nombre de f e n t e s ,

 

de

c r e v a l f e s .

Il

faut

a l l e r a une

a l f ez

grande d i s t a n c e , pour trouver

un

emplacement

ou

ion

pui lfe ét ab l i r

l a

nouvelle

V i l l e ,

ou plutôt

le

p e t i t hamau

* que pourra

former

l e

r e s t e , peu

nombreux , de c e t t e

malheureuse po

pulation (2) _   , -

Une

plantation

considerable d'o l iv i er s

,

aparte-

nante aux Celestins , de

niveau

avec l a Vi l l e ,

 

fai

sant

continuité

du même

plateau ,

a fouffert de t rè s

grandes dégradations . Une. partie a ét é renversée

dans l a gorge ,

ou

coule l e fl euve Soli,

8c

l es

a r b r e s ,

dont quelques uns n'ont pas ét é deracinés par

la_>

chute , ont pr i s des p o s i t i o n s s i n g u l i e r e s ou i l s

conti-

D nuent

(1)

S i

l a

nature

,

ou

l ' a r t

n e

deííechent

pa s

ce s

lacs,

i l s

achè

ver on t , pa r leur exhailaisons i n s e c t e s , l a destruction du p e t i t

nombre

d'habitans ,

qui o n t

survécu

a l a

r e u n i o n

d'autant

dç_j

causes de mortalité .

L'air e s t

ma i n t e n a n t

s i épais , s i i n f e c t S i i \

humide

,

que

dans

l e

m o i s

de Fevrier , i l y

avoit

autant d ' i n s e

c t e s  

de

m ou c h e r o n s , qu'on

e n trouve

pendant l ' é t é fur

le_j

b o r d de s e aux

stagnantes

.

(2) L'ancienne

population

de Terra

nova

e t o i t

de deux

mi l

l e ames .

Elle

e s t

reduite

a m o i n s

de

qua t re ce nt ;

un

pe u

plus de

1400.

qn t

été e nt er rés

 

écrasés

fous

l e s

ruines,

< S c

l e

r e s t e

a

ét é

enlevé

pa r l e s f i e v r e s putrides. Ce p e t i t nombre d'infoctunés o n t

é t a b l i

l e u r s

baraques dans

une

plaine , a un

demi mille

a u del

f i a s de

l'ancienne V i l l e ; l e f o l humide   pe u

s o l i d e n e leur

perme ttr a pa s d'y

b â t i r

des

ma i s o n s .

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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nuent a - pousser . Une autre partie du s o l s'est

abais

s ée

de

plusieurs

t o i s e s ;

tout le r e s t e

paroit menacer

ruine par

l a

quantité des

fissures

 c r e v a s s e s qui

l e

traversent

;

 dans

une

étendue

de plus d'un

mille, i l n ' y a pas un

pouce

- de

t e r r e i n

qu'on pui s s e

regardercomme

ferme  

fo l i de (i )

.

. ;

  Le v i l l a g e de Moluquello , ou Moloquieixo

é t o i t

s i t ué en face

de

Terra nova  

au même n i

veau , sur une p e t i t e platteforme d'un mille de long

 

de

deux

cent pas

de

large

,

r e s s e r r é e

entre

l e s

r i

v i e r e s s o l i

 

maro ,

qui couloient

a s e s pieds

dans

de profonds

vallons . Une

partie

du v i l l a g e s'est pré

c ip i té e a d r o i t e , l ' a u t r e a

gauche,

 l ne r e s t e plus

du

fo l , ou i l

é t o i t

s i tué , qu'une a r ê t e ,

ou

d o s -d ' a s -

ne

, s i aiguë , qu'on

ne pourroit pas y

marcher

.

Radicina , joli bourg s i tué en plaine

,

a

quel

que d i s t a n c e

des gorges ,

a ét é entierement r a s é , a l a

reserve d'un p e t i t e maison quarée

,

a

un étage

, pla

cée

dans

l e centre

du

bourg ,

qui

es t r e s t é e

fur

pied,

 qui n ' a même presque point fouffer t

,

s a n s

que j'ai

puen

deviner

l a

cause . Je

(i ) J ' a i

logé

a Terra nova dans l e

b a raque

de s Celestíns,

dont

un s e u l a

échapé

;

e l l e

e s t a u milieu de

leur

plantation_,

d ' o l i v i e r s .

J ' a v o i s

vu l a v e i l l e , combien l e

t e r r e i n é t o i t

pe u so

l i d e ; j ' a v o i s l a tête'pleine de tout ce que j ' a v o i s observé ; mon

im ag in at i o n me peignoir l e s

ma lheur s

de cette V i l l e , a u moment

de l a secousse \ lorsque j e s e n t i s mon

l i t

agité, pa r un t r em b l e

ment de t e r r e a s s e z f o r t . j e me l e v a i précipitamment  avec in

quietude ; mais lorsque j e v i s que tout l e monde é t o i t dans l e s i

lence , je jugeai que cette secousse quoique t r è s sorte , n'étoit

co mpa r a b le e n

rien

,

a

c e l l e s

qui

avoient ébranlé

l a

Cal a b rç_j

,

dans d'autres

circonstances ;

puisqu'elle n'occasionoit

pa r l a mo

indre crainte

,

a ceux qui

log oien t

dans l a

même

baraque . Je_»

merem i s

fur mon l i t ,  on peut croire que j e n'y dormis pa s l e

r e s t e de l a nuit .

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S i

l e s o l d'opiDo

r e s i s t a en p a r t i e

a

l a violence

des s e c o u s s e s

, i l n'en

fut pas

de

même des

r i v e s

opo-

sées ; l es éboulemens y furent

immenses .

Lachute

des

t e r r e s

 des

portions considerables de coteaux ,

remplit l es v a l l é e s  forma l es

l ac s

, dont

l a

V i l l e

es t maintenant entourée . Ces l ac s ,

qui

contournent

l a montagne

,

s e rempliront peu-a-peu

par

l es fa

bles

que

l es torrens y entrainent , Sc par l e s débri s

des t e r r e i n s superieurs (i ) . II y en a

deja un

, qui

a

ét é

comblé

naturellement

de

cette

maniere

.

_

Ce

q u ' i l s y o n t ejprouvé , f u s s e n t

enco re

a f f e c t í o n é s a

ce

f o l

m a l h e u

r eux . Le g o u v e r n e m e n t a designé un

nouvel

emp l ac eme n t , pour

bâtir

l a

nouvelle V i l l e .

I I

a

c h o i s i

une

plaine

nommée l a tube a

une lieue de distance de

l'ancienne

. La plupart de s h ab it an s r e

fusent

d ' a l l e r s ' y é c a b l i r .

U s prétendent ,

q u ' i l y a une

efpece de

tirannie,

a vouloir l e s

éloigner de leur

anc ien n es

demeures, pour

l e s

forcer

a h ab it er

une

plaine

humide

,

 

ma l

faine

,

ou

i l

n'y

a

point de

ma te r iaux

pour b â t i r . I l s

d i s e n t ,

e n faveur de leur pl a

t e au

i s o l é , q u ' i l a prouvé f a s o l i d i t é ,

e n

r é s i s t a n t a ux plus vio

lentes

secousses ,

fans

avoir une feule gerfure - que l e s pierres ,

 

quelques charpentes

de s m a i s o n s

d é t r u i t e s ,

leur serviront pour

e n b â t i r d'autres ; que l ' a i r e s t t r è s b o n ;

q u ' i l s

font plus a

portée

de leurs

p o s s e s s i o n s ,  que

tous

ce s avantages réunis c omp e n s e n t

l'inconvenient de n'avoir point

d'eau

sur l e plateau ;

i l s preten

dent , qu'etant

accoutumés

a a l l e r

l a chercher

dans

l e

fond de s

vallées

,

ce

n ' e s t

plus

une

peine

pour

e ux

.

I I

y

a

do nc e u

schis

me

dans

l e s r e s t e s de cette

population

; une p a r t i e a s u i v i l e s i n

dications

du

g o u v e r n e m e n t ,   e s t a l l é e a

1

t u b e ; l ' a u t r e e s t de

meurée fur l e s

ruines

d'oproo . J'en f u s e n tou ré , lorsque j e fus

l e s v i s i t e r . On p a r o i s s o i t avoir oublié l e s malheurs occasionés pa r

l e t r e m b l e m e n t de t e r r e

,

pour

ne

penser qu'a l a vexa tion q u ' i l s

pretendoient leur être f a i t e . I l s f e pl a ig no i en t s ur t out amère

ment,

de ce qu'on l e s avoit

privé d'une

messe , qui f e

d i f o i t

dans

une

baraque

destinée

a

ce t

ob jet des

l e

commencement

de

l e u r s

d e s a s t r e s

.

(1) Avan t d'arriver a l a montagne d'opido , je

ne concevo i s

pa s ,

comment

je pourrois e n approcher }

j'en c t o i s

séparé par

l' empla-

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d*ârgent , que 1 on auroit pû epargner , s i on avoît

consideré

, que l a nature , en

peu

d'années

,

comble

ra e l l e même ce s lacs , comme e l l e a fait de plu

s i eurs

autres

;

que

l ' i n f e c t i o n

de

l'air

é t o i t

moins

a _,

craindre dans l es

lieux eloignés

comme ceux lá des

habitations ,  

que

ce s mêmes dépenses auroient

ét é mieux employées dans l es environs de Terra n o - ,

va

,

ou

dans

d' a ut r e s pa r t i e s

de l a

Calabre .

Au dessous d'oPiDO ,

a t r o i s

milles

de distance

,

é t o i t

l e

p e t i t

de

v i l l a g e

de

Gastellace

bâti

au

bord

d'un escarpement ,

qui

s e détacha pour s e

précipiter

dans

le

fond

de l a vallée

. Les ruines de quelques

máifbns r e s t é e s fur l e haut de l a montagne font l es

s e u l s i n d i c e s de

fa

position  de son e x i s t e n c e . . Le

v i l l a g e de

Cossolètto a

éprouvé

un

f o r t

presque

semblable .

La

V i l l e

de

santa

Cristina

,

s i tuée

presque

au

pied de l a grande

montagne

d'Asr-RAMONTE , ôc pla

cée

fur

une montagne sabloneuse

, escarpée ,

envi

ronnée de gorges

 

de

v a l l é e s

profondes

,

s'est

trou

vée

dans

des

circonstances

presque p a r e i l l e s a ce l

l e s de

Terra

nova ,

 

a éprouvé un même genre

de

destruction . Les maisons avec une partie de l a mon

tagne

s e

font précipitées

du

haut

en bas

. Un

grand

nombre de s e n t e s  de c r e v a s s e s a t r a v e r s é l e corps

de l a montagne dans toute

fon épaisseur,de maniere

a fai re craindre

que

l e

r e s t e

ne

s'abimat

encore

.

Toute

l a

surface

du t e r r e i n a

changé

de

forme

.

Le

t e r r i t o i r e de santa Cristina , coupé également par

un

grand

nombre

de

gorges

 

de

v a l l é e s

accom

pagnées d' e s c a r p e mens,

a ét é

sujet aux mêmes

a cc i -

dens que

ce lu i d'oriDo .

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Les t e r r i t o i r e s de Terra

nova

, d'opmo  de

santa Cristina

font

ceux ou l es tremblemens de

t e r r e

ont

exercé l e u r s plus

grands ravages

,

 ont

produit

l es effet s

l es

plus

extraordinaires

.

Ce

qui

a

fait c r o i r e que le foyer

des secousses

du $. Fevrier

é t o i t fous c e t t e partie de

l a plaine

.

Je

ne

n i e r a i

pas

que

l'ébranlement n ' a i t ét é peut-être plus violent

l á t qu ' a i l l e u r s . Mais

l a

nature du t e r r e i n ,  l e s

gorges dont i l es t

coupé ,

ont

beaucoup

contribué a

l a destruction des Villes,& ont facilité tous l e s boul*

verfemens qu'on

observe

dans l es

environs

.

  :  

En

suivant l e contour , que

fait

l a base d'As-

tramonte

, on trouve l a p e t i t e V i l l e

de Sinopoli

< 3 í

l e

bourg

de

s a i n t e Euphemie, b â t i s tous deux au pied

de l a montagne

,

également

détru i t s ,

s a n s

ê t r e

ra sé s.

Bagnara Vi l l e a s s e z considerable de l a

coste,

bâtie sur

une

hauteur

,

avec

un

escarpement

v e r s

l a

mer

, a

ét é

entierement

rasée

.

Les maifons s e pré

cipiterent l e s

unes

fur l e s autres  

on peut

a peine

reconnoitre

ce qu'étoit

anciennement

l a V i l l e .

....

Seminara autre

V i l l e de

l a plage a ét é

dé t r u i t e ,

mais non pas mise de niveau avec l e s o l comme l a

precedente . ;

.

Palma

V i l l e

peuplée

 

commerçante

ne

pré-

fente

qu'un monceau de ruines .

Sans étendre plus l o i n cette nomenclature ; ce

que je

viens

de dir e suffit

, pour montrer que

l e s

circonstances s i n g u l i e r e s ,

qui

accompagnerent l e

tremblement de t e r r e

,

font un effet necessaire d'une

violente

secousse

sur

un

t e r r e i n sabloneux , l o r s

qu'il e s t degradé  

nuvert

par l e s eaux . On voit

auíîì

que dans

un

espace

de dix l i e u e s de long ,

sur

D

4

s i x

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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s ix de large , comprise

entre

l e fleuve MetramO , l es

montagnes 

l a

mer

,

i l

n' e s t

pas r e s t é un

s eu l

édi

fice entier ; on

pourroit même di r e

  >

qu'il n ' y

a

pas

pierre

sur

p i e r r e

,

qu'il

n ' y

a

pas

un

arpent

de

t e r r e

qui

n ' a i t

changé de forme

ou

de position t ou qui

n ' a i t s ouff e r t des domages considerables .

Pendant

que l a plaine é t o i t

devouée a une de

s t r u c t i o n

t o t a l e , l e s

lieux

circonvoisins ,

b â t i s

sur

des

hauteurs

,  é t a b l i s sur des bases

s o l i d e s ,

écha-

perent a une p a r e i l l e dévastation . L'ébranlement

fut

considerable

;

i l

y

eut

beaucoup

d'édifices

endo-

mâgés .

Mais

s i

cette

secousse du 5

. Fevrier eut été

seule , qu ' e l l e n'eut

pas

ét é

suiv i e de

toutes c e l l e s

qui s e succedèrent pendant s ix

mois

presque sans

interruption ; aucune

des

V i l l e s

superieures

n'auroit

ét é

rendue

inhabitable . II p a r o i f s o i t , que

l a

force

qui

avoit

secoué

dans

tous

l e s

sens

l e s

t e r r e i n s

bas

de l a

plaine ,

ne fut pas. a s s e z considerable pour

soulever un

poids plus grand , t e l que

celui des

montagnes qui

en formoient l e

quadre

. a i n s i Nico-

tera, TRorBA, Monteleone , V i l l e s bâties fur la_>

montagne

du

cap

Vaticano ,

ou sur

son prolonge

ment , l es bourgs l es v i l l a g e s de leur t e r r i t o i r e ne

s o uf f r i r e n t

presque

point

.

Leur

ruine

é t o i t

reservée

a une

force

majeure , a

c e l l e qui ébranla

le corps

même de ce s montagnes le 18. Mars

suivant

. Le

bourg de s a i n t Georges , a

4.

milles seulement

de_>

distance

de

Polistena , comme

nous

l ' a v o n s

deja

dit,

mais

placé

sur

l a

montagne , fut pour l o r s peu en-

domagé

. Les bourgs

 l es v i l l a g e s

situés

sur

la_>

croupe de l a montagne

qui

fait face a

Meíîìne

, ôc

l a p e t i t e ville de Scilla e l l e même , n'éprouverent

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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pas

une destruction t o t a l e . Sur

toutes

ce s monta

gnes , l e s secousses ne furent n i auffi v i o l e n t e s , ni

auíîì

instantanées

; l es

mouvemens

n'en

furent n i

aufli

prompts , n i

aussi

i r r e g u l i e r s ; i l

n'y

eut pas l es

mêmes

soubresauts .

Regio

,

 

l es lieux circonvoisins , furent ren

dus

inhabitables , mais non point r a s é s . Ce ne fut

même

pas

c e t t e premiere

secousse

qui l es endoma-

geat l e plus ,

Sur

le

revers

des

Apenins

,

dans

l a

p a r t i e

de

l'Est, l e tremblement de t e r r e du 5. Fevrier fut

vi

vement

r e s s e n t i ,

toutes

l e s Vi l l es s ouffr ir en t plus

ou moins , quelques

planchers

tomberent , l e s clo

chers < 5 c

p lu s i e u r s

H g l i s e s

s'écroulerent

, l es maifons

surent lezardées , mais t r e s

peu

furent totalement

renversées .

Peu

de perfonnes y perirent .

Partout

a i l l eu r s

que

dans

l a

plaine

,

l e

trem

blement de t e r r e

fut

précédé de quelques

l e g é r e s

o s c i l l a t i o n s  d'un bruit fouterrain , que tous con

viennent avoir

entendu

venir de l a

partie

du

Sud

Ouest.

Les tremblemens de

t e r r e qui suivirent

l a

fa

t a l e

époque

du

5.

Fevrier

,

quoique vivement

res

s e n t i s

dans

l a plaine

, n'y apporterent plus aucuns

domages .

II

ne

r e s t o i t

plus aucune maison

a

abat

t r e .

Le t e r r e i n

s'étoit

consolidé

, en prenant

des

t a

l us  

une

d e n s i t é operée

par

le tassement . Toutes

l e s

pentes avoìent étendu

l e u r s bases

. Ce

fut

donc

envain

que l a

t e r r e continua

a

s e mouvoir

dans

cet

t e

malheureuse

contrée

;

e l l e

ne

pr i t

plus

de

part

aux

s u i t e s de

c e t t e funeste

tragedie .

Lasecousse ,

qui

arriva pendant l a nuit du 5.

F e v r i e r ,

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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V H P » - » , 58

Fevrier,

augmenta l es

domages de

Messine, de Re-

gio ,

 des

V i l l e s ,

qui avoient deja

ét é

ebranlées

par

l e

premier tremblement

de

t e r r e

.

El l e fut fata

le

aux

nabitans

de

Scilla

par

l a

chute

d'une

por

tion considerable de

l a

montagne dans l a mer;ce qui

f i t soulever l es eaux  leur donna

une

f l u c t u a t i o n - ,

violente , Les flots s e briserent

avec force contre

l a

plage

 

l a partie

basse

de l a

V i l l e

, ou

s 'é t o i t refu

g i é l e Prince de Sinopoli seigneur du l i e u , accom

pagné

de

tous

s e s

gens

 

de

beaucoup

d'habitans

;

i l s chevaucherent sur l e

rivage

,  en

s e

r e t i r a n t en

trainerent

avec eux tous

ceux

qui

y étoient

(1)

.

Le

tremblement de

t e r r e du 1 .

Fevrier a une

heure

 demie apres

midi , fut t rè s violent ; mais*

i l

n'exerça

pas

s e s plus

grands

efforts

dans

l es mê

mes lieux que l e premier; i l sembla que le foyer ou

l e

centre

de

l'explosion

fut

monté

6.

ou

7.

l i e u e s

f>lus haut

vers

le Nord ,

pour

venir s e

placer sous

e t e r r i t o i r e de Soriano  

de

Pizzoni . Ce

tremble

ment de t e r r e opera

l a

destruction du bourg de So

riano

 des v i l l a g e s dépendants ,

d'un

grand

Cou

vent de

Benedictins

t rè s solidement

construit apres

l es tremblemens de t e r r e de 1659. , de l a chartreu

s e

d i t t e de s a i n t Bruno

ou

san Stephano

del

Bosco ;

tous lieux qui avoient ét é respectés par

l a

premiere

secous-

(1)

C e t t e

circonstance

du

t r e m b l e m e n t

dete r r e,

arrivé le^j

5 . Fevrier pendant l a nuit , e t c e l l e , qui a été plus diversement

raccontée, qui a occasioné l e

plus

de c o m m e n t a i r e s

,

 a qui on

a

joint

l e s

plus

faux

d e t a i l s

.

I I

c i l

certain

que

l a

vague

entraîna

plus

de douze

cent

pers o n n es

refugiées

f u r

l e

rivage, du nombre

desquels é t o i t l e Comte de

S i n o P o l i

. M a i s que

l'eau

fut chau

de

,

que'le

fo nd de

l a mer

f u t brûlant   Ce

font

de s p a r t i c u l a r i

t é s qui

n e sont ni v r a i e s ,

n i vraisemblables

.

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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secousse . U acheva de renverser Laurkana , Gala-

tro , Arena

 autres

pays circonvoiíìns . II f i t

de

Miletto unmonceau

de

ruines ,  opera

une

déva

s t a t i o n complette dans un contours de deux o u.

t r o i s l i e u e s de

diametre  

Les t e r r i t o i r e s

de Soriano

, d'ARENA  de So-

retto

dont

le t e r r e i n é t o i t sabloneux,  ouvert

par des

ravins , éprouverent auíìî beaucoup de de-

placements

de t e r r e  d

eboulemens .

Le mélange

de

s a b l e

,

d ' a r g i l l e

,  

de

granit

décomposé

,

qui

cdnítitue l es

coteaux,

au dessous

de l a V i l l e de

Mi*.

letto, s'éboula

en

p lu s i e u r s endroits ,  eut l'air

de

couler

a l a maniere

des

l a v e s

.

I I

es t a remarquer , que

ce

tremblement

de

t e r r e , du 7. Fevrier > fut principalement r e s s e n t i a

Messine ,

 

Soriano , lieux s o r t d i s t a n t s

l ' u n

de

l ' a u t r e

;

pendant

qu'il

fut

infiniment

moins

f o r t

,

.

dans tout l e pays intermédiaire , ou on entendit

pourtant

un bruit considerable .

Le 28.

Mars fut un

autre époque

f a t a l e ,

qui

porta l a ruine

 

l a

désolation

,

dans l es pays qui

étoient

deja

r a s s u r é s

sur

l e danger des tremblemens

de t e r r e ,  qui n'ayant reçus presque aucun do-

mage

des premieres secousses,

s e

croyoient hors

des.

l i m i t e s de

ce

t er ri b l e fl ea u . l e

centre

de l 'explosion

changea une

troisieme fois

. II remonta encore

v e r s l e Nord, a 7.

ou

8. l i eu e s plus haut . II

vint

s e placer sous l es montagnes , qui occupent l ' i s t h m e

qui unit l a partie

superieure

de c e t t e Province a _ _ ,

lmferieure

,

entre

l e

golphe

de

s a i n t e

Euphemie

< 3 c

celui

de Squilace .

Les

soubresauts l es plus violens ,

indices du l i e u sous lequel s'exercoient

l e s plus

grands

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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grands

efforts , s e fi r e nt

principalement r e s s e n t i s

sous l es montagnes de Girafalco * a peu-près au

centre de

l'étranglement

.

Dans cette

circonstance

>

l a nature

déploya

une

plus

grande

f o r c e

>

qu ' e l l e

n ' a v o i t fait dans l es s e c o u s s e s précédentes ; e l l e sou

leva , ÔL ébranla

le corps

même des montagnes

,

qui

couvrent tout l ' e s p a c e ou ce tremblement de

t e r r e

exercea

s e s ravages

. Aus s i

l a

propagation de

son mouvement s ' é t e ndi t beaucoup plus l o i n . La_j

Calabre

Citérieure

r e s s e n t i t

s e s

effets ,

 

éprouva

quelques domages

.

Toutes l es Provinces

du

Royau

me de Naples en eurent le ressentiment . Il ravagea

indistinctement

l es

deux côtés

de l a chaine , l e s

lleux élevés , ceux i n f e r i e u r s ;  r i e n ne parut a _.

l ' a b r i

de

s e s

a t t e i n t e s

.

En

t i r a n t

deux diagonales ,

l ' u n e

du cap Vaticano , au cap Colonne ; l ' a u t r e

du

cap Suvero

,

au cap de Stillo ;

on

aura entre

ce s quatres points , l'étendue sous l a quelle l 'ébran

lement fut

t e r r i b l e  

l a

destruction

l a plus

grande;

&c l e point d ' i n t e r s e c t i o n des deux l i g n e s

s e r a

a _»

peu-pres c e l u i

du

centre

de

l ' e x p l o s i o n (i )

.

Ce tremblement de t e r r e

fut

précédé

d'un^

bruit souterrain

t r è s

f o r t

,

semblable

au

tonnere

,

qui s e

renouvella

a chaque secousse . Les mouve-

mens

furent t rè s

compliqués ;

l es uns agirent de

bas en haut , ou par soubresauts ; ensuite

vinrent

des

tournoyemens

violens , auxquels

succederent des on

dulations .

II es t

i n u t i l e

de

donner

l a nomenclature de

toutes

l e s

V i l l e s

 

bourgs

,

qui

reçurent

des

doma

ges

(i) Je t e repette , j e n é me f e r s c l u fhòt centre de Pexploston ,

que

pour

exprimer

un

e f f e t

3  

non

pour

indiquer une cauîè

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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^f^i

61 r~ v*

ges

considerables dans

cette occasion .

I I suffit de

di r e que toute l a

partie

superieure de c e t t e

Provin

ce s o u f r i t beaucoup

,

que p lu s i e u r s V i l l e s

furent

,

ou

presque

r e n v e r s é e s ,

ou

rendues absolument inha

bitables . Mais malgré

l a

violence de l ' a g i t a t i o n du

28.

Mars

, l es

malheurs de

ce s contrées ne

sont pas

comparables ,

a ceux de l a plaine , a

l'époque

du

5. Fevrier .

I ci

i l

n ' y

eut

point

de

V i l l e s

r a s é e s

par

l e s íondemens ; l a ruine de plusieurs

qui etoient

trés

mal

bâties

,

t e l l e

que

l e Pizzo

,

avoit

ét é

pre-

Í>arée

par l e s secousses précédentes ;  cependant

eu r s masures

sont

encore pour

l a

plupart sur

pied

.

D ' a i l l e u r s , l e s V i l l e s

de Nicotera

, Trofea , Mon-

TELEONE , SQUILACE , NlCASTRO , CATANZARO , SAN

Severino ôc Cotrone peuvent ê t r e r e s t a ur ée s . Peu

d'édifices ont ét é totalement

renversés ,

l es

autres

ne

sont

que

lezardés

.

Le

bas

peuple

es t

deja

rentré

dans l ' i n t e r i e u r de ce s V i l l e s ;  lorsque l es mai

sons

considerables

auront ét é reduites a

un

s eu l

éta

ge au dessus du rez

de

chausé , selon Tordre du gou

vernement,  qu'on l es aura un peu reparées , e l l e s

seront

habitables .

Mais i l

faudra longtems pour dé

l i v r e r l e s

e s p r i t s

de la terreur

, qu'ont

i n s p i r é l es

tremblemens de t e r r e ,

surtout

l a secousse du 28.

Mars ,

avant

l a quelle , i l s

étoient

presque

r a s s u

rés ;  

pour

f a i r e consentir l es gens r i c h e s a quit

t e r l e ur s

baraques de

b o i s  a venir habiter

de nou

veau sous des p i e r r e s

.

Comme on juge

de

tous l es

objets par comparaison , l e s o r t

de

cette p a r t i e de

»

l a

Calabre

Ulterieure

touche

peu

,

lorsqu'on

a

ét é

temoin

des malheurs de l a plaine,  lorsqu'on a _i

parcouru s es ruines .

Le

f r

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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, La d i ff e r e n c e des effets du tremblement de t e r

r e du 5. Fevrier ôc de

c e l u i

du

28. Mars ne

peut

avoir pour cause que l a nature du t e r r e i n . Dans l a

plaine

l e

s o l

l ui même

a

manqué

;

aucun

édifice

n'y

é t o i t solidement fondé . Les mouvemens étoient

d'autant plus i r r e g u l i e r s qu'ils étoient modifiés , en

passant

a t r a v e r s un t e r r e i n

,

qui

cedoit

plus ou

moins

a l a

force qui l ' é b r a n l o i t

,

 qui

l a transmet-

t o i t inégalement .

Dans

l es montagnes

au

c o n t r a i r e ,

quoique

l ' a g i t a t i o n

des

surfaces

fut

aussi

considera

ble , e l l e é t o i t moins destructive . Les rochers , sur

l e s qu e l s reposoient l es V i l l e s ,

leur

transmettaient

un

mouvement plus regulier , par ce qu'ils en

étoient meilleurs conducteurs ; l e s o l après chaque

o s c i l l a t i o n reprenoit s a premiere position , ôc l e s

édifices

conservoient

leur à plomb . Tel un verre

plein

d'eau

qui

reçoit

de

t rè s

grandes

o s c i l l a t i o n s

sans répandre,

qu'une

très p e t i t e secousse irregu-

l i e r e renverse ,

Le tremblement de t e r r e du 28. Mars augmen

ta l e s

d e s a s t r e s de

Messine

,

ou i l

a g i t avec

beau

coup de f o r c e s , i l accrut l es domages de Regio ôc

renversa

beaucoup

de

maisons dans l a

p e t i t e

Ville

de s a i n t e Agate

de Regio

ôc lieux ciconvoisins . I l

fut

cependant très peu r e s s e n t i dans l a p l a i n e

qui

es t intermediaire entre l e s deux extremités

de

la_,

Calabre , ou

comme

je

viens de le di r e , l es secous

s e s furent trés violentes

.

II

sembloit

que

l a force

motrice passoit

librement ôc

comme dans

un canal

ouvert

sous

l a

plaine

,

pour

a l l e r

frapper

alter

nativement

contre

l es deux

points

l es plus

éloi

gnés .

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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Les tremblemens de t e r r e continuerent

pen

dant toute Tannée 1783. j'en ai r e í f e n t i encore_»

p lu s i e u r s ,

dans

l es mois de Fevrier  de Mars

1 784.

Mais aucune

des

s e c o u s s e s

ne peut

s e

com

parer

aux t r o i s qui forment époque , n i

même

a

c e l l e s qui l e s s u i v i r e n t immediatement ; aucune ne

sut s u i v i e d'accidens dignes d' ê t r e cités . .

La

mer

pendant l es tremblemens de t e r r e de_»

1783. eut peu de part a l'ébranlement du Conti

nent

.

La

malfe

des

eaux

n'eut

point

de

mouve

ment général de fluctuation ou d ' o s c i l l a t i o n . E l l e s

ne s ' é l e v e r e n t pas

au delfus

de leur limites ordinai

r e s .

Les

flots qui l a nuit

du

5. Fevrier , vinrent

frapper

contre l e rivage de

S c i l l a

,  qui enluite_j

surent couvrir l a pointe du Phar

de

Meíîîne , ne

surent que l e s effets d'une

cause particuliere

.

La_*

chute

d'une

montagne

dans

l a

mer

,

comme

je

l'ai

déja dit, fouleva l e s eaux, qui

reçurent un

mouve

ment d'ondulation , t e l qu'il succede toujours dans

p a r e i l l e s

circonstances

. Le

rivage

fut couvert a _.

t r o i s diff e r e n t e s r e p r i s e s

; tout

ce qui é t o i t de s s u s

fut entrainé par l e retour de l a vague . L'ondula-

tion

s ' é t e ndi t depuis l a pointe

de

l a S i c i l e jusqu'au

dela du cap de

Rosacolmo

, en prolongeant l a co-

s t e qui

court

au Sud

,

mais en s 'y élevant

toujours

graduellement moins

haut qu'a S c i l l a . Ce

soulè

vement des flots suivi t

immediatement

l a

chute de

l a

montagne . S i

c' eu t ét é un

mouvement

général

dans

l a nulfe

des

eaux , s i ce s vagues eussent eu

une

même

cause

que

c e l l e

qui

vint

fondre

sur

cadix

l o r s du tremblement de t e r r e de

Lisbonne ;

e l l e s

auroient eu

une marche différent e  auroient éten

du

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du

l e u r s effets

beaucoup plus

l o i n

.

On

auroit res

s e n t i a Messine une violente fluctuation, s i l a mer eut

partagé l'ébranlement de l a

t e r r e

.

Le

mole

qui

est

a fleur

d'eau

,  <aupres

du

quel font liés l es vais

seaux dont l a proue avance au de s s u s ,

auroit

ét é

couvert l es vaisseaux portés par l es fl o t s auroient

échoué

.

On aurroit

éprouvé l e

même effet

dans

l e golphe de Palma ,

qui

es t au

dessus,

de Scuxa ,

on l ' a u r o i t

r e s s e n t i

sur

l a plage de

Tropea ; .

mais

nulle

part

fur

toute

c e t t e

cote

,

l a

mer

ne

s

e l e v a

au

dessus

de s e s bords .

Ce

qui prouve encore

mieux que l'inondation de Scilla n ' e s t qu'un a cci

dent p a r t i c u l i e r , dépendant de

l a

cause

que j'ai ci

t é ,

c'est que d e r r i e r e

le

rivage contre

lequel

les

eaux monterent avec

tant

de violence , i l y a

une

p e t i t e anse dans l a quelle l a mer ne s ' é l e v a point ,

par

ce

qu'e l l e

n ' é t o i t

pas

dans

l a

direction

de

l'ond-

ulation .

Quelques questions que

j ' a y e

pû f a i r e

,

je n 'a i

pu trouver

dans tous l es

dé t a i l s qu'on

ma donné

,

aucun

indice de s phénomènes d'élect r ic i té rapportés

dans diff e r e n t e s r e l a t i o n s

,

aucune ét i nc e l l e , aucun

dégagement

de

fluide

électrique

,

que

l es

physiciens

Napolitains veulent abfolument ê t r e

l a

cause de ces

tremblemens de t e r r e .

L état

de

l'athmosphére

ne sut par

le même

díyi s

toute rétendue du

dé s a s t r e

. Pendant que

l es tem

pêtes

 

l a pluie

p a r r o i s s o i e n t

avoir

conjuré.conjoin-

tement avec l e s tremblemens de t e r r e ,

l a

perte

de

Messine

;

l ' i n t e r i eu r

de

l a

Calabre

j o u i s s o i t

d'un—

a s s e z

beau tems . II

y

eut

un

peu

de

pluïe dans l a

plaine l e matin

du

jour funeste ; mais Je tems fut

serein

8/19/2019 Memoire_sur_les_tremblemens_de_terre_de.pdf

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s e r e i n l e r e s t e de l a journée

.

Les mois de Fevrier

 

de

Mars

furent a l s e z

beaux  

même chauds

. Il

y

eut

quelques

orages

 de

l a

pluie

,

mais

qui

n'étoient pas étrangers

a l a saifon .

Le beau

tems ,

qui régna apres

l a

catastrophe du

5.

Février , fut

même unbien grand avantage

pour l ' i n t e r i e u r

de_>

l a Calabre , sans cela l e s r e s t e s malheureux de l a

population

,

sans a b r i s , sans

moyens de

s ' e n

procu

ree de longtems , par l a d i s e t t e des planches des

ouvriers,

fëroíent

morts

de

misere

 d1intemperie .

Le 28. Mars , dans l a partie superieure de l a Cala

bre ,

l e tems

ne fut

pas

mauvais ôc l e tremblement

de t e r r e ne fut suivi

d'aucun orage , i l y

eut

feule

ment un

peu

de pluïe v II s ' e n fui t

de cette remar

que

,

que

letat de l'athmofphere n' e s t

pas aus s i

étroitement l ié

avec l es

mouvemens

i n t e r i e u r s

de

l a

t e r r e

qu'on

n ' a ce s s é de

le di r e

,  i l

s e

pourroit

bien

que

l es tempêtes, que l ' o n essuya dans l e canal

de Meíïïne fur quelques endroits de l a c o s t e , n ' e u f -

fent pas l a

même cause

que l e s

tremblemens de

terre

.

- Qu*il me f o i t

maíntenannt

permis , de

cher

cher

dans

l e s

s e u l s

faits

,

l a

cause

des

tremblements

de t e r r e de l a Calabre ;  mettant de côté

tout s y

stème

,

de

voir ce

qui

a

pû donner

l i e u a l a d e s t r u

ction

presque

générale de cette province .

La force

motrice paroit avoir r e s i d é fous l a

Calabre e l l e

même , puisque l a

mer qui j'environ

ne n'a point eu part a l ' o s c i l l a t i o n ou balancement

du

Continent . Cette

force paroit

encore s ' ê t r e

avancé

progressivement

l e

long de l a chaine des

Apenins,en l a remontant du

Sud

au Nord . Mais

E quel

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t i n fe u étranger a cette province

 n ' a g i s s a n t

fur

e l l e que comme cause occasionelle , nous pour

r o n s

expliquer tous

l e s phénomènes

qui

ont accom

pagné

l e s s e c o u l f e s .

Prenons par

exemple Pethna

en

S i c i l e

 suppofons de grandes cavités sous l e s

montagnes de l a Calabre ; supposition qui ne peut

m'être

refusée ;

II nes t

pas

douteux qu'il n'y a i t

d'immenses c a v i t é s fouterraines , puisque

l e

mont

ethna

a

du

en

s ' é l e v a n t

  par l'accumulation

de

s e s

explosions

*

l a i lf e r

dans

l ' i n t e r i e u r

de

l a

t e r r e _ »

des vuides r e l a t i f s a fa grande malfe .

L'automne

de 1782.  l'hyver de

1785.

ont

été f o r t

pluvieux .

Les eaux

i n t e r i e u r e s

augmentées

de c e l l e s de l a surface

ont

pû couler dans l e s foyers

de

l'ethna

;

e l l e s ont

dà a l o r s ê t r e reduites

en

va

peurs t rè s expansibles ,  frapper

contre

tout ce_»

qui

fa ifoit obstacle a leur

dilatation . S i e l l e s ont

trouvé des canaux

qui

l e s ayent conduit dans l e s

cavités de l a Calabre , e l l e s

ont

pû y occasionner

tous

l es desordres

dont je

viens de tracer

l e

ta

bleau

.

Supposons maintenant pour me f a i r e enten

dre

plus

aisément

,

que

ces cavités,

âvec

leur

ca*

naux de communication

,

representent

imparfaite*

ment une

cornue

, mise fur l e côté , dont l e : c o l

s o i t

l e

long

de

l a

c o s t e de

S i c i l e ,

l a

courbure

íbus

Messine ÔC l e ventre íbus l a Galabre . Les vapeurs

arrivant avec impétuosité  chassant devant e l l e s

l'air qui

occupe

déja

ces

cavités doivent

d'abord

.

frapper

contre

l'épaule

de

l a

cornue ,

 

ensuite^

tourner pour s ' e n g o u f f r e r dans fa capacité . La force

d'impulsion

agira d'abord directement contre lè-

E 2

fónd

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68 í — ^t^*

ìbnd;de l a voutè ensuite par r é f l e x i o n , contre

l a

p a r t i e

superieure

,

d ou

e l l e

s e r a

renvoyée

de

r e

fléchie

de tous

côtés

, tde

manière

a

produire

l e s .

mouvemens l es plus compliqués §c l e s plus

singu

l i e r s . Les p a r t i e s l e s plus minces de l a cornue - f e

ront c e l l e s qui frémiront l e plus aisément fous le_,

choc des.vapeurs

&.

qui cederont.l e plus facilement-

a l e u r s efforts . . . Maiscette

eau

raréfiée par l e feu doit

s e

condenser

par l e f r o i d / qui

régne,

dans ce s fou

t e r r a i n s

*

ô

l'-action de

..fon

élas t ic i té

. acc id en t e l l e,

ceífe aussi ptomptémentv que.

l e

premier effor t a_,

été

i instantané 8c

violent

. L'ébranlement

des

surfa

ces e x t e r i e u r e s ; f i n i t , subitement y sans quon sache cé\

qu' e s t

devenue

l a > force qui

a

fait tant

de

fr aca s. El

l e   ne ;s e jcáninieL.queJorfque l e feu a pr i s de

nou

veauulfez : d a j c t i

v i t é

pour

produire

subitement d'au-

t r e s

yapeuís

.rôt

l e

même

effet

s e

renouvelle

au s s i

k>ngtsrns auiEsouvent que l ' c a u tombe sur le__f

foyoDÍîmbcafêaq r:o , o î ' . -.; J : ì * \ ; i.-j

-i j MaisJS.la premiere cavité n e s t .d ívi s ée d'une ca

v i té

de

même

espece,que

par un

mur

ouun retran

chement í a f l f e z

mince, 

que

cette

séparation

s e rom

pe

par

l'effort

des

vapeurs élastiques-,

qui.

'frappent

contre e l l e , .

a l o r s

l'ancienne c a v i t é / r a e

s e r v i r a

plus

que

j d e ,

canal de.communication.ôc toutes l es forces

agúîont

contre l e

fond ôc l e s

. p a r o i s de l a

secohde

,

Le foyer

de

s e c o u l f e s

parpitra avoir

changé de place,

 Tebranlement f e r a foible dans l ' e s p ac e qui ,aura

été a g i t é l e plus violemment par l es premiers . trem-

iikmenS' de

t e r r e

;

.

.

.j

v.

y - ,

tjij Raprochons ce s phénomènes n e c e l f a i r e s , dans

la supasicionid'une ou.

plusieurs,

cavités

placées

fous

  . . . : ; . . ... la

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k

Calabre

, des phénomènes

a r r i v é s

pehdínt

le*

tremblemens de t e r r e . La

plaine

qui é t o i t surement

ï a

partie

l a

jplus

mince

de

l a

vòùte

es t

c e l l e

qui à

ce»'

l e plus aifêment .

La V i l l e de Messine , bâtie fut

une

plage basse

, a reçu

un

ébranlement

que

n'ont

point

r e s s e n t i

l es édifices b â t i s sur l e s hauteurs

.

Lar

force mouvante c e l f o i t aussi subitement , qu'elle

a g i í f o i t violemment  ; tout-a-coup . Lorsqu'aux

époques du 7

. F é v r i e r

 du 28.Mars, l e foyer

parut

changé

,

l a

plaine

ne souffrit

presque

point

.

Le__>

bruit

fouterrain ,

qui précéda  

accompagna l e s

s e c o u s s e s , parut toujours venir du Sud-Ouest

dans

l a

direction

de Messine

.

Il é t o i t semblable a un_,

tonnere fouterrain

qui

au

r o i t r e t e n t i fous des voutes.

A i n s i

s a n s avoir

de preuves d i r e c t e s a donner de ma

theorie

,

e l l e me

paroit

convenir

a

toutes l e s circon

stances^ e l l e

explique

simplement

 naturellement

tous l es phénomènes .

S i donc

l ' e t h n a

a ét é , comme je viens de le

di r e ,

l a

cause occasionelle des tremblemens

de

t e r

r e , je puis dir e aussi qu'il

préparoit

depuis quel

que

tems l es malheuj^^^'Î^Caíabre

,

en ouvrant

peu-a-peu

un

passage

,

/ î «

î ó r t g

de;

l a

c o s t e

de

S ic i l e,

aux pieds des monts Kèpîunîehs . Car pendant l e s

tremblemens de t e r r e de 1780,

qui

inquieterent

Messine pendant tout

Tété

, on

éprouva

tout l e long

de c e t t e c o s t e , depuis Taorminajusqu'a

Phar

des s e

cousses

a s s e z s o r t e s .

Mais aupres

du v i l l a g e

d'Aixi

 aupres du

fiume

di n i s i

,

qui fe trouvent

a

peu

pres

au

milieu

de

c e t t e

l i g n e

,

on

r e s s e n t i t

des

fou

bresauts

a s s e z v i o l e n t s pour f a i r e

craindre

qu'il ne

s 'y ouvrit

une

bouche de volcan  

Chaque

secousse

ressem

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ressembloit a

l'effort d'une mine

qui n ' a u r o î t

pas eu

l a

force

de f a i r e explosion - II semble

que

pour l o r s

l e volcan s ' o uv r i t un l i b r e passage pour l ' e xp a n s i o n '

de s e s

vapeurs,

 qu' e l l e s y ayent depuis

c i rculé

l i

brement , puisque

pendant

1783

, l'ébranlement

a ét é

presque

nul , fur

cette

p a r t i e de l a

c o í l e

de S i

c i l e

dans

l e même

tems , que Messine

e n s e v e l i s s o i t

fous

s e s

ruines

une partie

de

s e s habitans .

F

IN.

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