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LA PRISE EN COMPTE DU PAYSAGE DANS LES ZONES D’ACTIVITÉS Héloïse Bonne, Florian Jouhaud, Marjorie Masseglia, et Maxime Soens sous la direction de Jérôme Mazas, paysagiste DPLG PAYZAGE Atelier pédagogique régional 2013/2014 Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur

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"Mémoire payZAge - La prise en compte du paysage dans les zones d'activités", Héloïse Bonne, Florian Jouhaud, Marjorie Masseglia et Maxime Soens, Ecole Nationale Supérieure de Paysage de Versailles

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LA PRISE EN COMPTE DU PAYSAGE DANS LES

ZONES D’ACTIVITÉS

Héloïse Bonne, Florian Jouhaud, Marjorie Masseglia, et Maxime Soenssous la direction de Jérôme Mazas, paysagiste DPLG

PAYZAGE

Atelier pédagogique régional 2013/2014Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur

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PARTIE I / THÉORIES ET RÉFLEXIONS SUR LES ZONES D’ACTIVITÉS

Chapitre 1 : Définitions et acteursChapitre 2 : Origines et histoire des zones d’activitésChapitre 3 : Une typologie de zones d’activitésChapitre 4 : Enjeux et démarches engagées

PARTIE II / LE TERRITOIRE D’ÉTUDE

Chapitre 1 : Présentation généraleChapitre 2 : Le contexte économique de la régionChapitre 3 : Des dynamiques territoriales contrastées en lien avec les paysagesChapitre 4 : Parcours et expériences paysagères dans les zones d’activités

PARTIE III / UNE NOUVELLE DÉMARCHE DE PROJET

Chapitre 1 : Présentation de la démarcheChapitre 2 : Projet de réhabilitationChapitre 3 : Projet de création

PARTIE IV / LA BOÎTE À OUTILS

Chapitre 1 : Démarches à mettre en oeuvreChapitre 2 : Les outils à utiliserChapitre 3 : Les acteurs ressources

Introduction

ConclusionBibliographie et Table des siglesRemerciements

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223224228

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IntroductionAujourd’hui le paysage peut être perçu comme une donnée réellement bénéfique, agissant de manière très positive sur l’image d’un territoire lorsqu’il est de qualité. Pour cela il est une donnée économique.Nul ne peut le nier lorsque l’on observe l’intérêt porté par le plus grand nombre à l’identification d’un territoire dans ce qu’il possède de spécifique. On souhaite par ce biais singulariser nos lieux de vie.C’est un bouleversement de nos modes de consommation qui est en jeu. Celui-ci amène à acquérir moins de biens, mais des biens de qualité et cela peut être également valable pour nos espaces publics.

Malgré cela, des zones d’ombre sont encore présentes comme par exemple les zones d’activités.Évidemment on y porte beaucoup d’intérêt, mais un intérêt mono-orienté vers la valeur financière et économique que cela peut procurer.Les zones d’activités en région Paca contiennent toutes les vertus qu’ont pu avoir nos anciennes logiques économiques et d’aménagement territorial : faciles, simples et pas chères.Comme la simplicité répond au simplisme, à ces vertus répondent de manière proportionnelle des travers : la banalisation d’espaces mono-spécifiques, le caractère hermétique des lieux de vie caractérisés par le zoning et la perte irréversible d’une diversité agricole et naturelle de nos pays par la consommation du foncier.Ces trois problématiques qui ont engendré de nombreuses dégradations spatiales nous poussent à les utiliser comme trois portes d’entrée, trois enjeux majeurs pour en finir avec la zone.

La commandeLa commande était de développer un travail visant à mettre en évidence l’intérêt d’intégrer une réflexion paysagère dans la conception et la réhabilitation de zones d’activités. Cette étude est à destination des techniciens de la collectivité et avant tout de la Région. Cet Atelier Pédagogique Régional se situe comme une suite de l’APR ‘’Créer et produire les paysages régionaux de la Région PACA’’ produit en 2013 par des étudiants de l’ENSP Versailles-Marseille.

Pour répondre à cette commande nous avons choisi la méthode suivante

1. Dans un premier temps nous avons pris connaissance de la démarche mise en place par les Parcs Naturels Régionaux, concernant le traitement des « points noirs paysagers » dont les zones d’activités font parties, et de nous positionner vis-à-vis de ce travail.

2. Ensuite, nous avons constitué un répertoire de zones d’activités suivant une typologie paysagère et dans tirer des familles de sites et de projets associés.

3. Nous avons choisi de nous impliquer dans des projets réels auprès des acteurs locaux ce qui nous semblait important pour trouver comment sensibiliser et inciter ces acteurs à prendre part à des démarches en insufflant une conscience paysagère.

4. Nous avons terminé cet APR par la création d’un outil, ou des moyens d’actions « paysagers » « dans et autour » des zones d’activités, réutilisables par les collectivités.

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On s’appuiera sur un corpus d’informations portant sur l’identité paysagère de la région, des ressources bibliographiques, des exemples innovants et les données économiques régionales afin de posséder un bagage instruit prêt à détourner les conventions qui paralysent notre pensée.Deux axes de projet seront mis en œuvre en utilisant les problématiques de banalisation, de zoning et de consommation comme véritable grille de lecture, une méthode de conception.Le premier portera sur une création qui vise à démontrer l’importance du critère paysage dans le dessin d’une zone d’activités, à valeur égale avec le critère économique. Le second explicitera l’intérêt du paysage dans la requalification ou la réhabilitation d’une zone d’activités en révélant des potentialités de transformation.

Pour notre démarche de création qui vise à lutter contre une banalisation des espaces économiques, une très grande importance sera portée au paysage et à l’implantation de la zone dans un site singulier. Nous démontrerons qu’un même programme, s’il était porté sur trois sites distincts, amènerait à trois logiques d’implantation et à trois dessins. Nous remettrons en cause les espaces strictement délimités et mono-fonctionnels tel que le PLU peut mettre en place pour comprendre comment nous pouvons en finir avec le zoning. Cela pose la question de la mixité des usages et des pratiques sur un même site. Ensuite une attention sera portée à expliquer les différentes pratiques des acteurs économiques pour parfaitement adapter les usages avec les espaces qui y sont dédiés afin d’éviter une consommation du sol trop importante et injustifiée.

Pour la réhabilitation d’une zone d’activités il s’agit avant tout de retrouver les potentialités, les espaces de liberté d’un site, de les révéler et de les communiquer pour ensuite en faire un moteur à projet.Il se pose notamment la question des limites et des pourtours de ces zones à qui l’on porte très peu d’intérêt. On cherchera alors à savoir comment on peut raccrocher une zone à son contexte urbain et à un environnement plus large.Pour lutter contre la consommation du foncier, une piste de projet pourra être trouvée dans la recomposition des parcelles visant à une densification. Bien évidemment nous prendrons acte de la difficulté d’utiliser le remaniement parcellaire sur des terrains à la fois publics et privés.

Au final tous nos travaux seront livrables à la région Provence Alpes Côte-d’Azur par un récapitulatif des problèmes que nous aurons rencontré pour insérer des données paysagères dans les zones d’activités. Ces problèmes mèneront à un ensemble de questions essentielles que l’on doit se poser avant d’intervenir dans une zone. Enfin nous énumérerons les leviers d’action ainsi que les outils utiles pour que les zones d’activités ne soient plus traitées en parents pauvres et que le paysage prenne véritablement corps dans ces sites économiques.

PARTIE I THÉORIES ET RÉFLEXIONS SUR LES

ZONES D’ACTIVITÉS

Chapitre 1 : Définitions et acteursChapitre 2 : Origines et évolutions des zones d’activitésChapitre 3 : Une typologie de zones d’activitésChapitre 4 : Enjeux et démarches engagées

C’est quoi une zone d’activités ?C’est un site réservé à l’implantation d’entreprises dans un périmètre donné. Une zone d’activités économiques (ZAE) définit une concentration de bâtiments industriels ou de bureaux dans un même site qui peut se présenter sous de multiples formes que nous détaillerons au chapitre suivant. Nous avons distingué quatre grands types de zones d’activités :

- les zones commerciales,- les zones industrielles et logistiques,- les zones artisanales,- et les technopôles.

Nous avons fait le choix, dans notre étude, de ne pas traiter la question des industries dites lourdes (chimie, métallurgie, ...) que l’on peut rencontrer par exemple dans les zones industrialo-portuaires.

Voici quelques définitions complémentaires :

« ZONE, subst. Fém : Partie d’un terrain, étendue de territoire sur laquelle s’exerce un certain type d’activités. » 1

« Une Zone d’Activités Économiques est un secteur économique qui a sa propre logique urbanistique : il occupe de vastes territoires, s’implante en des lieux privilégiés et s’exprime dans des bâtiments de grande dimension. C’est aussi un secteur économique qui peut produire des déchets et générer des nuisances. L’implantation d’une zone d’activités constitue un événement important et irréversible dans un site. Les espaces d’activités sont des lieux de production et d’échange, mais aussi des lieux de vie pour les personnes qui y travaillent, des

PARTIE I / THÉORIES ET RÉFLEXIONS SUR LES ZONES D’ACTIVITÉS

Chapitre 1 : Définitions et acteurs

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités8

éléments du paysage que nous côtoyons. Ils constituent des lieux d’identité territoriale pour les entreprises comme pour les collectivités qui les accueillent. » 2

« Les zones d’activités sont des morceaux de territoire dédiés à l’activité économique des entreprises. Selon leur situation aux abords des villes, elles proposent des activités artisanales, tertiaires, industrielles, et commerciales… En France, 10 % du territoire sont affectés à cet usage. Elles sont souvent mises à l’écart, comme si l’activité était nécessairement une nuisance pour la vie quotidienne des villes. L’absence de qualité de leurs aménagements renforce bien souvent cette image de rejet. Dans le paysage, leur perception est rarement attractive, et la question de requalifier, ou même de créer une nouvelle zone, est un véritable challenge pour les collectivités. »3

« L’évolution constante de la dénomination des « zones » d’activités dans notre vocabulaire montre la difficulté à l’intégrer à notre environnement quotidien. Parmi les zones présentes sur notre territoire, on retrouve la zone d’activité économique, zone commerciale, zone artisanale, zone tertiaire, zone industrielle, village d’entreprises, village d’artisans, pépinière d’entreprises. Le mot « parc » souligne, par exemple, la volonté d’intégrer les espaces économiques à leur environnement géographique afin de répondre aux besoins des entreprises et de générer des espaces publics de qualité. Parmi la notion de parc, on retrouve parc d’activités, parc technologique, écoparc, greenpark. Mais peut-on se satisfaire de cette terminologie de « zone » au profit de « parc » ? Suffit-il de planter un alignement d’arbres pour transformer une « zone » en « parc » et en faire un lieu de vie ? » 3

Chapitre 1 / Définitions et acteurs 9

1 Trésor de la Langue Française2 Zones d’Activités

Economiques, Guide pratique pour une démarche de qualité,

Département du Gard, CAUE30, 2004, 88p.

3 (Ré)inventer la zone d’activités, Pour un

aménagement durable des espaces d’activités, CAUE Loire

Atlantique, 2011, 44p.

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités10

Le processus de projet de zone d’activités, étapes et acteurs

La décision de créer une zone d’activités peut provenir de différentes situations qui sont la plupart du temps concomitantes.La première situation qui semble la plus évidente est un marché économique régional dynamique qui favorise la création et la croissance d’entreprises qui vont alors être à la recherche de terrains pouvant accueillir leur activité.Ensuite il se trouve souvent à la base d’une création une opportunité foncière avec la libération de terrains d’une surface importante.Une volonté politique souhaitant favoriser l’emploi et le développement sur son territoire électoral peut être également la source d’une création de zone dans l’optique de faire venir des entreprises grâce à la vente de terrains peu onéreux leur étant strictement dédiés.Enfin il ne faut pas oublier l’ensemble des initiatives privées comme les entreprises qui vont démarcher les mairies pour obtenir des terrains. Parfois des entreprises motrices comme les supermarchés peuvent entraîner suite à leur installation l’arrivée de nombreuses autres entreprises voulant profiter d’une dynamique commerciale. On trouve également les aménageurs privés qui sont à la source de zones activités parfois complexes à mettre en place comme les zones logistiques.

Toutes ces manières d’amener la création d’espaces économiques introduisent les acteurs qui interviennent de la conception à la réalisation.

LA MAÎTRISE D’OUVRAGE

Ce sont principalement les collectivités locales. Leur rôle est de décider et de mener à bien le projet. Elles définissent leur ambition et leurs intentions, établissent le programme et garantissent une réalisation qui contribue à l’image du développement économique du territoire. Le maître d’ouvrage, à l’appui des élus décideurs, est l’initiateur et le porteur de la démarche.

LE DÉVELOPPEUR ÉCONOMIQUE

Il peut intervenir à l’interface entre la collectivité et le monde du développement économique. Son rôle est de favoriser l’implantation des activités dans un territoire grâce à ses compétences en veille économique, en développement, en immobilier d’entreprise. Son réseau d’acteurs lui permet de mettre en relation et d’animer la vie économique locale. Une concertation permet de s’approprier les enjeux du territoire et du quartier pour alimenter son approche économique.

LES USAGERS DU SITE

Ce sont les salariés, visiteurs, fournisseurs, clients, agents d’entretien… Dans le cas de la requalification, ils peuvent participer au diagnostic en faisant le constat des dysfonctionnements, de leurs besoins actuels et futurs. C’est leur quartier d’activité qui est en train de se créer ou de se transformer. Leur implication en amont permet une bonne appropriation et la création d’un véritable lieu de vie.

Chapitre 1 / Définitions et acteurs 11

Source : (Ré)inventer la zone d’activités, Pour un

aménagement durable des espaces d’activités, CAUE Loire

Atlantique, 2011, 44p.

LES STRUCTURES INSTITUTIONNELLES ET LES PARTENAIRES

Le Conseil régional, le Conseil général, les services de l’Etat (DREAL, DDTM…), la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), les chambres de métiers et de l’artisanat, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB), les agences d’urbanisme, l’ADEME, et le Conseil d’Architecture, d’urbanisme et de l’Environnement (CAUE)… La collectivité et les chefs d’entreprises peuvent faire appel à eux dès l’amont et tout au long du projet pour de l’assistance et du conseil.

L’AMÉNAGEUR

Il est généralement missionné par le maître d’ouvrage pour l’assister, (SEM, aménageur privé...). Il prend alors en charge l’opération aux côtés ou pour le compte de la collectivité. Ses missions peuvent aller de l’acquisition foncière à la commercialisation en passant par le suivi de l’aménagement.

LES CHEFS D’ENTREPRISES

Déjà présents lors d’une requalification, il faut les associer dès que possible lors d’une création afin d’affiner la programmation selon leurs besoins. Ils peuvent être consultés via des questionnaires, petits-déjeuners de travail… et ce dès leur projet d’implantation, achat de foncier, reconversion, extension ou rénovation de bâtiment. La constitution d’un « club d’entreprises » facilite les échanges et l’animation.

LA MAÎTRISE D’OEUVRE

Elle est missionnée par la maitrise d’ouvrage et/ou l’aménageur afin d’étudier et de mettre en oeuvre le projet d’aménagement. Cette maîtrise d’oeuvre doit être pluridisciplinaire afin de proposer un projet global. Les compétences à réunir le plus en amont possible sont au minimum : architecture, paysage, urbanisme, bureaux d’études techniques VRD. Selon les spécificités du quartier, d’autres compétences peuvent être associées. Une des missions de l’équipe de maîtrise d’oeuvre peut être de mener la concertation et l’information auprès des entreprises, ainsi que le suivi et visa des projets individuels.

LES RIVERAINS ET LES HABITANTS DU TERRITOIRE

Ils sont concernés par l’impact éventuel du quartier d’activités et des entreprises qui y sont implantées. Dès la concertation, ils peuvent apporter un regard pertinent sur un territoire qu’ils connaissent bien. La prise en compte des contraintes transformées en atouts (image, nouveaux usages, biodiversité) facilitera la perception et l’appropriation du quartier.

LE GESTIONNAIRE - ANIMATEUR

Désigner un gestionnaire permet de maintenir le dialogue entre tous ces acteurs dans le prolongement du projet d’aménagement. Selon l’échelle du quartier d’activités, son rôle est plus ou moins important. Cette gestion permet de faire évoluer le lieu dans le temps et dans la même dynamique que les entreprises. C’est la garantie de la pérennité du quartier.

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités12

La réussite d’une création de zone d’activités provient, le plus souvent, de trois types d’opportunités. Premièrement, il doit y avoir une opportunité de développement à l’échelle d’un territoire donné. Il faut voir si le projet est en adéquation avec les projets existants ou à venir dans un périmètre variant selon le type d’entreprises que l’on veut accueillir. Ensuite, il faut qu’il y ait une opportunité de commercialisation. Cela veut dire qu’il faut prouver l’adéquation entre les activités que l’on souhaiterait voir se mettre en place et les entreprises prêtes à s’implanter ainsi que la demande des consommateurs présents dans l’aire de chalandise.Enfin, il y a une ou des opportunités foncières qui permettent d’implanter un projet. Ces terrains doivent être idéalement situés par rapport à

une aire de consommation et des axes de communication importants. Ils doivent aussi présenter un coût d’acquisition relativement faible pour pouvoir, une fois aménagés, faire valoir des terrains peu onéreux.

Lorsqu’une collectivité veut installer une zone d’activités sur son territoire, elle suit la majorité du temps un schéma type que nous allons expliciter.Le préambule à toute démarche d’aménagement est d’abord de rédiger un programme clair et précis des attendus en termes de type et de localisation de l’aménagement, de surface, de nombre de lot, de type de constructions, …. Cela amène à établir une enveloppe financière prévisionnelle permettant de financer les travaux et les

Chapitre 1 / Définitions et acteurs 13

études annexes. Une planification est alors mise en place pour donner des échéances claires au déroulé de la procédure.Ce qui est important dans cette première étape est le parti-pris d’aménagement qui peut être dessiné à l’aide d’un urbaniste, d’un paysagiste ou d’un architecte. Le dessinateur est celui qui doit porter une très grande attention aux proportions des parcelles, à leur orientation, aux structures spatiales en lien direct avec le contexte d’implantation.

Juridiquement, la création d’une zone d’activités dépend du régime du permis d’aménager ou de la Zone d’Aménagement Concertée (ZAC).Mises en œuvre à partir de 1970, les zones d’aménagement concerté sont les zones à l’intérieur desquelles une collectivité publique ou un établissement public y ayant vocation décide d’intervenir pour réaliser ou faire réaliser l’aménagement et l’équipement des terrains, notamment de ceux que cette collectivité ou cet établissement a acquis ou acquerra en vue de les céder ou de les concéder ultérieurement à des utilisateurs publics ou privés.Le projet d’urbanisme de la ZAC pouvait être soit constitué par un document d’urbanisme spécifique, le plan d’aménagement de zone (PAZ), soit être l’application du règlement d’urbanisme de la commune, le plan d’occupation des sols (POS). Depuis la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (loi SRU), les règles d’urbanisme des nouvelles ZAC sont désormais incluses dans le plan local d’urbanisme (PLU) afin de mieux intégrer celles-ci dans l’urbanisation environnante.La zone d’aménagement concerté représente une alternative à celle du lotissement, qui est normalement d’initiative privée, alors que

BOÎTE À OUTILS

Démarches à mettre en oeuvre, p.212

la ZAC nécessite la volonté d’agir d’une collectivité publique.L’initiative de la création d’une ZAC revient à l’État, à une collectivité territoriale ou à un établissement public, ayant vocation, de par la loi ou ses statuts, à réaliser ou à faire réaliser l’objet de la ZAC. La concertation préalable prévue à l’article L 300-2 doit être engagée dès le début du projet par une délibération qui précise les objectifs poursuivis et les modalités de concertation.Le dossier de création est approuvé soit par la commune ou l’EPCI compétent lorsqu’ils en ont l’initiative, soit par le préfet, lorsque l’initiative de l’opération appartient à l’État, à la région, au département, ou à un établissement public relevant de ces collectivités (OPAC...) ou lorsque la ZAC est située à l’intérieur d’une opération d’intérêt national.La loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et renouvellement urbains (SRU) a supprimé les plans d’aménagement de zone (PAZ). Les règles d’urbanisme de la ZAC sont intégrées au plan local d’urbanisme (PLU).Après avoir établi le programme, l’enveloppe financière, le parti-pris d’aménagement ainsi que les procédures d’urbanisme et d’aménagement, les travaux peuvent débuter.

Évolutions des courants de pensée : une prise de conscience récenteLa question de la prise en compte du paysage dans les zones d’activités, ou tout simplement la remise en cause de la qualité de ces espaces économiques est assez récente : la plupart des publications destinées aux acteurs (guides de recommandations, chartes, …) ont commencé à aborder le sujet à partir des années 2000. On peut distinguer trois attitudes différentes sur la question, qui se sont succédées dans le temps.

L’exemple de Plan de Campagne : un cas classique

d’une zone commerciale pure et dure avec ses boîtes à

chaussures, sa mer d’enrobé pour la voiture reine, et sa foire

aux enseignes.

L’exemple de Gémenos : un parc d’activités industrielles et logistiques où on a un soin plus évident apporté aux espaces

publics s’inspirant des structures paysagères .

L’exemple de Savoie Technolac au Bourget-du-Lac : un projet

qui vient s’implanter sur une ancienne base aérienne

et qui mise beaucoup sur son cadre et sur les qualités

environnementales, répondant à la norme ISO 14001.

PARTIE I / THÉORIES ET RÉFLEXIONS SUR LES ZONES D’ACTIVITÉS

Chapitre 2 : Origines et histoire des zones d’activités

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités14

1- UN PAYSAGE PAR DÉFAUTLes premières zones d’activités se développent à partir des années 1960 dans un contexte de forte croissance économique, les Trente Glorieuses. Leur implantation se fait à la périphérie des villes, mais elle est avant tout liée aux infrastructures de transport. Ce paysage par défaut, composé uniquement en fonction des logiques économiques, résulte du manque d’intentions de la collectivité, l’absence de projet entraîne un laisser-faire total. La problématique de la consommation à outrance des espaces n’était pas encore soulevée.

ANNÉES 1960-1970

Zone commerciale de Plan de Campgne (13)

Chapitre 2 / Origines et évolutions des zones d’activités 15

2- LA VOLONTÉ DE L’INTÉGRATIONAu cours de cette période des années 1980 et 1990, les tous premiers guides de recommandations étaient essentiellement techniques avec un objectif uniquement esthétique : dissimuler plutôt qu’intégrer. On voit apparaître par la suite des outils visant à intégrer les principes du développement durable (économie, environnement, social) dans les zones d’activités pour des opérations de création, d’extension ou de réhabilitation. Cependant, leurs préconisations restent avant tout environnementales et non paysagères.

3- L’INVENTION DE NOUVEAUX PAYSAGESC’est à la fin des années 2000 que se développent de nombreux labels de qualité destinés à améliorer l’image des espaces d’activités et de leurs entreprises. On assiste plus récemment, depuis les années 2010, au lancement d’une démarche urbaine et paysagère mieux réfléchie qui cherche à prendre réellement en compte le paysage dans les zones d’activités, à raisonner la consommation du foncier, à définir les zones d’activités comme des quartiers de ville en intégrant les activités au tissu urbain ou en développant une mixité des usages, à réfléchir sur la réversibilité et l’avenir des zones d’activités. Aujourd’hui, la tendance est donc plutôt à la réhabilitation de zones existantes plutôt qu’à la création de nouvelles zones.

ANNÉES 1980-1990 ANNÉES 2000

Parc d’activités de Gémenos (13) Savoie Technolac à Le Bourget du Lac (73)

Sources : MENGUY Boris, PERNET Alexis, Zones d’activités et paysages: du constat partagé à de nouvelles mises en œuvre, Centre du paysage de Lavoûte-Chilhac, 2004, 20p.

Vers une artialisation des zones d’activités ?La prise de conscience des problématiques urbaines et paysagères commence à être partagée avec le grand public depuis quelques temps, on peut citer notamment l’article paru en 2010 dans la revue Télérama avec un titre assez provocateur « Comment la France est devenue moche » (DE JARCY Xavier et REMY Vincent, « Comment la France est devenue moche », Télérama, n°3135, 10 février 2010, pp.26-30), ou encore un reportage de l’émission Complément d’enquête intitulé « La France défigurée » (Collectif. « La France défigurée ». Complément d’enquête. 2010. Production Pendant ce temps là / Marie Cara. 1H40).

Les artistes ont également commencé à s’emparer de cette question, notamment des photographes comme Alex Mac Lean ou Edith Roux qui a travaillé sur la poétique de la zone, point de rencontre de la nature avec le front de ville. On peut évoquer aussi le court-métrage Logorama, sorti en 2009, qui fait à sa façon la critique des logiques marketing des zones d’activités, saturées par la publicité.

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités16

Ci-dessous :DE JARCY Xavier et REMY

Vincent, « Comment la France est devenue moche

», Télérama, n°3135, 10 février 2010, pp.26-30

ALAUX François,DE CRECY Hervé,

HOUPLAIN Ludovic, Logorama, 2009, Production Autour de

Minuit, 0H16

Page de droite : MAC LEAN Alex, Over, Visions

aériennes de l’American Way of Life : une absurdité écologique,

La Découverte, Paris, 2008, 335p.

ROUX Edith, Euroland, Sujet/Objet éditions, Paris, 2005, 86p.

17Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

PARTIE I / THÉORIES ET RÉFLEXIONS SUR LES ZONES D’ACTIVITÉS

Chapitre 3 : Une typologie de zones d’activités

Identifier des familles de zones d’activités pour mieux lire au delà de ces deux mots lourds d’images multiples. Mais comment définir une typologie de zones d’activités qui puissent intégrer les multiples formes rencontrées sans être trop réducteur ou sans se confronter aux cas d’hybrides qu’on ne saurait classer ?

Afin d’avoir une lecture simplifiée mais toutefois complète, il nous semblait qu’une grille multicritères serait un outil idéal pour parler de zones d’activités et de paysage. Parmis les caractéristiques des différentes zones, quelles sont celles qui expliquent le mieux le paysage qui en découle ?

La question des limites des zones nous apparaît déterminante pour qualifier une zone en terme de paysage produit. Nous en distinguons trois types : les limites floues ou diffuses, les limites continues où une zone se mêle confusément à un tissu urbain, et les limites contraintes (par un élément géographique, une infrastructure...). Critère paysager essentiel mais pourtant encore trop réducteur, au vue de la complexité des zones d’activités, à nos yeux.

En effet, les activités présentes sur une zone, de par les acteurs et les logiques impliqués, influent grandement sur la forme que prendra

la zone, sur son implantation, sur son rapport au contexte environnant, sur sa qualité propre, etc ... et inversement.C’est pourquoi nous avons choisi de classer dans un premier temps les zones d’activités suivant quatre types en fonction de l’activité dominante, ainsi nous distinguons :

. Les zones industrielles et logistiques (hors industries lourdes et aéroportuaires, trop particulières pour être traîtées dans cet atelier) qui nous semblent suivre des logiques et des formes assez similaires.

. les zones commerciales, certainement les plus visibles et identifiables dans les paysages.

. les zones artisanales, très nombreuses sur tout le territoire avec de petites zones d’échelle plus locale.

. les zones tertaires et technopôles, où les activités intellectuelles sont dominantes, avec des exigences et logiques spécifiques en termes de paysage.

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités18

19Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

Zone commerciale Saint Christophe, Digne les Bains (04)

Les Zones Industrielles et LogistiquesDe par leurs activités même, pouvant engendrer des nuisances, les zones à caractère industriel et logistique s’isolent des tissus urbains, et se retrouvent souvent en plaine ou en fond de vallée, le long d’axes de communication majeurs, selon leur rayonnement.Elles se caractérisent par un fort cloisonnement et des besoins généralement surestimés : de très grandes parcelles clôturées, des surfaces en voirie très conséquentes pour le stockage et les dessertes, constituées parfois de formes bâties spécifiques et identifiables au pouvoir évocateur. Leurs grandes dimensions et leur implantation sur de grands espaces plans en des sites stratégiques en font des entités marquantes dans le paysage.

Un no man’s land autour du Parc d’Activités des Bréguières aux Arcs-sur-Argens (83)

L’étendue des entrepôts logistiques du Parc d’Activités des Bréguières, éloignés mais bien visibles depuis le village des Arcs-sur-Argens (84)

DE TRÈS GRANDES ZONES, ISOLÉES DES TISSUS URBAINS

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités20

Espaces de stockage, zone d’activités Le Pontet, Avignon (84)

Un réseau de voiries poids lourds important, zone industrielle de Rousset (13)

Desserte logistique, Parc d’activités des Bréguières, les Arcs-sur-Argens (83)

Les clôtures omniprésentes, zone industrielle de Rousset (13)

Espaces de stockage, zone industrielle des Bourguignons à Apt (84)

DES ACTIVITÉS GRANDES CONSOMMATRICES D’ESPACES

21Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

Bâti Objet dans le paysage, Zone industrielle des Paluds à Aubagne (13)

Entrepôts et cheminée, Zone d’activités Le Pontet à Avignon (84)

Le gigantisme industriel, une toute autre échelle, ci-dessus Fos-sur-Mer (13), et ci-contre Martigues (13).

UNE IDENTITÉ INDUSTRIELLE, ÉLÉMENTS DE PAYSAGE

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités22

23Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

Les Zones CommercialesFlorissantes sur tout le territoire, elles sont les plus reconnaissables et les plus pratiquées. C’est un lieu de travail, de consommation, mais aussi de loisirs. Elles sont formées d’une concentration de commerces, le plus souvent autour d’une ou plusieurs enseignes « locomotives » qui assurent une clientèle importante sur toute la zone. Une juxtaposition de parcelles, sans lien les unes avec les autres, avec sur chacune un parking clients, une « boîte à chaussure » pour local et un arrière pour les livraisons et déchets, voilà le dessin classique de ce type de zone. Elles sont caractérisées par l’absence de clôtures pour délimiter les parcelles, favorisant ainsi une ouverture et une continuité des espaces.Les maîtres-mots sont visibilité et accessibilité, et lorsqu’ils sont mis en oeuvre à l’échelle de chaque enseigne, ce qui est souvent le cas, cela donne lieu à un chapelet de parkings individuels le long d’un réseau viaire surdéveloppé, suivant une logique du « tout voiture » (enfer pour piétons), ainsi qu’une multiplication de panneaux, de publicités et d’enseignes tous azimuts brouillant complètement la lisibilité de l’espace. Le cas de la zone commerciale de Plan de Campagne aux Pennes-Mirabeau, est le plus criant. Ces questions d’accessibilité et de visibilité expliquent également que ces zones s’implantent généralement le long d’axes routiers (dont l’importance coïncide avec le rayonnement de la zone), en entrée de ville ou en périphérie d’agglomérations pour les plus grosses. Elles ont des limites généralement floues et ont tendance à s’étaler, et de manière morcellée, dès que l’occasion se présente. Elles impliquent une certaine pratique de la consommation, probablement amenée à évoluer.

MAÎTRES-MOTS : VISIBILITÉ ET ACCESSIBILITÉ

Accumulation d’informations visuelles, Plan de Campagne, Les Pennes-Mirabeau (13)

La «boîte à chaussure», forme la plus répandue, zone d’activités la Luysanne, Gap (05)

Dans un souci d’esthétisation, certaines zones ou certaines enseignes, inquiètes de leur image, s’habillent d’aménagements et d’efforts architecturaux, se situant souvent entre la décoration et le pastiche local, tels les innombrables ronds-points « emblèmes », les plates-bandes d’essences identitaires ou les « boîtes à chaussures » ornées de façades reprenant des traits ou matériaux d’architectures locales.

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités24

25Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

Les zones commerciales répondent davantage

aujourd’hui à un mode de vie plutôt qu’à un simple mode de

consommation

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités26

27Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

UNIVERS DU TOUT-VOITURE OÙ LE PIÉTON NE TROUVE PAS SA PLACE

DES PARCELLES OÙ SE DISTINGUENT UN AVANT ET UN ARRIÈRE

De gauche à droite, et de haut en bas :Zone d’activités le Pontet, Avignon (84)

Zone industrielle des Paluds, Aubagne (13)Zone commerciale la Castelette, Avignon (84)

Plan de Campagne, Les Pennes-Mirabeau (13)Zone d’activités le Pontet, Avignon (84)

Ci-contre : chariots sur le parking d’un supermarché, zone commerciale la Castelette, Avignon (84)

De haut en bas, et de gauche à droite :- Un couloir aménagé entre les voies- Plate-bandes d’essences identitaires- Reprise d’une fontaine (Zone d’activités La Castelette, Avignon, 84)- Mini placette autour d’une fontaine dans le hall du centre commercial, zone d’activités la Luysanne à Gap (05)- Palmiers dans la zone Martelle-Pastre d’Aubagne (13)- Rond point au Père Noël géant, zone d’activités le Pontet, Avignon (84)- Rond point «emblème» à Plan de Campagne, les Pennes-Mirabeau (13)

DES VOLONTÉS D’AMÉNAGER, ENTRE DÉCORATION ET PASTICHE

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités28

29Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

L’envers du décor : stockage de déchets en fond de parcelle, zone commerciale la Castelette, Avignon (84)

Les Zones ArtisanalesLes zones artisanales sont le type de zones d’activités le plus couramment rencontré réparti sur tout le territoire. Généralement de petite taille, en comparaison avec les autres types de zones, elles se retrouvent un peu partout, jusque dans les petites communes de l’arrière pays, en bord de route, en entrée de ville ou plus éloignées (selon les nuisances engendrées et/ou les opportunités foncières). De par leur taille, elles peuvent être les plus discrètes dans le grand paysage, notamment lorsqu’elles s’insèrent dans un tissu urbain, mais leur nombre et leur implantation en zone, soit dans un périmètre donné déconnecté de son contexte, les rendent bien présentes, bien qu’il n’y ait pas une recherche de la visibilité comme c’est le cas pour les zones commerciales. De manière générale, elles concentrent petites et moyennes entreprises, à rayonnement local, sous la forme de locaux et hangars souvent plus en accord avec l’architecture du pays que ce que l’on peut voir dans les autres zones d’activités. Ce sont certainement les zones d’activités les moins décontextualisées lorsqu’elles répondent à de réels besoins locaux dans le cadre d’un projet de territoire, en particulier dans les pays ruraux et de montagne. Animées d’une ambiance d’atelier, les espaces y sont simplifiés par un usage pragmatique mélangeant lieu de travail, lieu d’accueil, voire lieu de vie. C’est-à-dire que sur les parcelles (souvent clôturées) on trouve: un local, avec parfois un logement à l’étage ou à côté, un espace ouvert faisant office de parking pour les clients et les employés mais aussi d’espace de livraison ou de stockage du matériel et des matériaux. Cette échelle à « taille humaine », que l’on a perçu sur les zones artisanales, en fait les plus agréables à pratiquer, et peut-être les plus à même d’être (ré)intégrées dans des projets de paysage et de territoire, d’échelon communal ou intercommunal.

DE PETITES ZONES DE BORD DE ROUTE

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités30

Zone artisanale du Guillermin à Saint-Crépin (05)

Zone artisanale des Clots à Vallouise (05)

31Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

Entrepôt classique en tôle, zone artisanale des Grandes Terres, Eygalières (13)

UNE ARCHITECTURE VARIÉE, REPRENANT PARFOIS QUELQUES CARACTÉRISTIQUES LOCALES

DES ZONES MÉLANGEANT SOUVENT ACTIVITÉS ET HABITATS

Ici, un effort d’harmonisation (decontextualisée) dans l’architecture, zone artisanale des Iscles, Malijai (04)

Locaux d’artisans et parking commun, zone artisanale du Guillermin à Saint-Crépin (05)

Hangar avec façade d’accueil en bois type chalet, zone artisanale Puy Saint-André à Pont la Lamé (05)

Entrepôt et logement reprenant une forme architecturale locale, zone artisanale Le Terme Rouge à Mollégès (13)

Greffe de pavillons résidentiels récente entre les locaux d’artisans, zone artisanale des Grandes Terres à Eygalières (13)

MATÉRIELS ET MATÉRIAUX,UNE PART IMPORTANTE DU DÉCOR ARTISANAL

De gauche à droite, et de haut en bas :- Espace de stockage, zone artisanale des Clots, Vallouise (05)- Panneau commun à l’entrée de la zone artisanale des Clots, Vallouise (05)- Emprise des matériaux entreposés, zone artisanale du Guillermin à Saint-Crépin (05)- Engins de chantier et parking clients, Zone artisanale du Guillermin à Saint-Crépin (05)

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités32

33Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

Zone artisanale du Guillermin à Saint-Crépin (05)

Les Technopôles et zones tertiairesPôles thématiques, mêlant recherche, formation, accueil et production, ou regroupement de fonctions tertiaires, ce type de zones pose la question de la délocalisation d’activités intellectuelles, engendrant une forte consommation de foncier, hors des centres urbains. Ces pôles misent sur une image qualitative du cadre de travail proposé aux entreprises. Certains s’installent alors, voire s’isolent, dans des sites exceptionnels, tel le technopôle de Sophia Antipolis à Vallauris (06) disséminé sur plus 2 500 hectares dans les collines boisées de l’arrière-pays antibois. Mais de manière générale les pôles tertiaires s’implantent en périphérie d’agglomérations, à proximité d’un axe de communication.Au delà du site d’implantation, une attention est portée sur l’architecture des bâtiments et

LES TECHNOPÔLES MISENT LEUR ATTRACTIVITÉ SUR UN CADRE DE QUALITÉ, HORS DES CENTRES URBAINS

sur la qualité des espaces extérieurs, privés ou publics, mais également sur l’éventail de services et d’animations proposés. En effet, ces zones se dotent souvent d’un certain nombre de services aux entreprises et aux particuliers, comme des transports en commun, des crèches, restaurants d’entreprises, une aide au développement, etc... La diversité de ces offres participe beaucoup à la vie et réussite de ces sites. Venant, ou souhaitant, concurrencer les centres urbains, certaines de ces zones tendent à multiplier les fonctions, intégrant du logement, du commerce, des équipements, avec un désir de se transformer en quartier de vie.Lorsque ces zones se construisent et se gèrent dans un projet global, cela leur apporte une certaine cohérence, spatiale et visuelle, plus ou moins connectée au contexte (territorial et paysager), que l’on ne trouve pas forcément dans les autres zones d’activités, plus morcelées.

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités34

LES TECHNOPÔLES MISENT LEUR ATTRACTIVITÉ SUR UN CADRE DE QUALITÉ, HORS DES CENTRES URBAINS

UNE ARCHITECTURE ET DES ESPACES PLUS DESSINÉS, EN QUÊTE D’UNE IMAGE DE MARQUE

Collines et pinèdes de l’arrière pays azuréen, l’écrin du Technopôle de Sophia-Antipolis, à Vallauris (06)

L’Agroparc, à Avignon (84) Institut Eurocem sur le campus, face au grand paysage, Technopôle de Sophia-Antipolis, à Vallauris (06)

35Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

De haut en bas :- Cheminements piétons, Agroparc d’Avignon (84)- Eclairage des bureaux désertés la nuit dans la zone d’activités Athélia, La Ciotat (13)- Logements au sein de l’Agroparc, Avignon (84)

UN LIEU DE TRAVAIL, DE RECHERCHE, DE FORMATION ET D’ACCUEIL SE RÊVANT LIEU DE VIE

Campus du Technopôle de Sophia-Antipolis,Vallauris (06)

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités36

37Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

Technopôle Agroparc, Avignon (84)

ACTIVITÉ DOMINANTE PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES COMPATIBILITÉ D’USAGES PROBLÉMATIQUES ET ENJEUX

INDUSTRIELLELOGISTIQUE

. très grandes zones

. souvent isolées des centres urbains

. très clôturées

. voiries poids lourds conséquentes

. bâtiments spécifiques

. grandes parcelles (stockage, livraison)

. consommation de foncier

. nuisances et pollutions

. très grandes échelles

. rapport au paysage

COMMERCIALE

. zones souvent diffuses et découpées

. accumulation d’informations visuelles

. architecture en «boîte à chaussure»

. grandes et nombreuses surfaces de stationnement, lieu du «tout voiture». forte fréquentation . parcelles avec généralement un avant et un arrière . parfois habillées d’aménagement à but esthétique

. banalisation des paysages (périphéries et entrées de ville en particulier) . rapport au paysage . pollution visuelle. consommation de foncier. mobilité (problématique du «tout voiture»). morcellement et individualisation. concurrence aux commerces de centres urbains

ARTISANALE

. souvent petites zones

. forme répandue sur tout le territoire

. petites et moyennes entreprises à rayonnement local. généralement en bord de routes (départementales et nationales). ambiance atelier, présence visuelle forte du matériel. diffusion d’habitations au sein des zones. organisation sommaire et usage pragmatique. souvent les plus compatibles avec l’échelle et le paysage local

. consommation de foncier

. connexion aux tissus urbains, problématique du zoning. nuisances. risque de transformation progressive en lotissements. qualité paysagère

TERTIAIREET TECHNOPÔLE

. souvent isolées des centres urbains

. regroupement tertiaire, ou thématique et mélange de fonctions (recherche, enseignement, accueil, production). recherche d’un cadre de travail et d’une image qualitatifs. attention portée à l’architecture et aux aménagements et espaces communs. offre de services et animations

. consommation de foncier

. délocalisation voire déconnexion d’activités tertiaires hors des villes

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités38

Synthèse des caractéristiques et des enjeux par activité

ACTIVITÉ DOMINANTE PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES COMPATIBILITÉ D’USAGES PROBLÉMATIQUES ET ENJEUX

INDUSTRIELLELOGISTIQUE

. très grandes zones

. souvent isolées des centres urbains

. très clôturées

. voiries poids lourds conséquentes

. bâtiments spécifiques

. grandes parcelles (stockage, livraison)

. consommation de foncier

. nuisances et pollutions

. très grandes échelles

. rapport au paysage

COMMERCIALE

. zones souvent diffuses et découpées

. accumulation d’informations visuelles

. architecture en «boîte à chaussure»

. grandes et nombreuses surfaces de stationnement, lieu du «tout voiture». forte fréquentation . parcelles avec généralement un avant et un arrière . parfois habillées d’aménagement à but esthétique

. banalisation des paysages (périphéries et entrées de ville en particulier) . rapport au paysage . pollution visuelle. consommation de foncier. mobilité (problématique du «tout voiture»). morcellement et individualisation. concurrence aux commerces de centres urbains

ARTISANALE

. souvent petites zones

. forme répandue sur tout le territoire

. petites et moyennes entreprises à rayonnement local. généralement en bord de routes (départementales et nationales). ambiance atelier, présence visuelle forte du matériel. diffusion d’habitations au sein des zones. organisation sommaire et usage pragmatique. souvent les plus compatibles avec l’échelle et le paysage local

. consommation de foncier

. connexion aux tissus urbains, problématique du zoning. nuisances. risque de transformation progressive en lotissements. qualité paysagère

TERTIAIREET TECHNOPÔLE

. souvent isolées des centres urbains

. regroupement tertiaire, ou thématique et mélange de fonctions (recherche, enseignement, accueil, production). recherche d’un cadre de travail et d’une image qualitatifs. attention portée à l’architecture et aux aménagements et espaces communs. offre de services et animations

. consommation de foncier

. délocalisation voire déconnexion d’activités tertiaires hors des villes

LOGEMENT

39Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

Une question d’activités, mais pas seulement ...

1. LES LIMITES, OU LES RAPPORTS INTER-ZONING

Diffuses

Contraintes

Continues

Une zone isolée dont on ne saurait dire où elle commence et où elle s’arrête, elle s’étale impunément dans le paysage.

Une zone aux frontières strictes, où toute extension est contenue par des barrières naturelles et/ou physiques.

Une zone en périphérie ou en entrée de ville, en continuité avec un tissu urbain, ou un chapelet de zones venant tapisser les «vides» entre deux poches urbaines.

Le terme de « zone » sous-entend un périmètre qui détache une entité d’une autre, et implique ainsi une frontière. Quelles sont les frontières des zones d’activités, et quels impacts sur le paysage en découlent ?

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités40

2. DIS MOI COMMENT TU T’IMPLANTES ...

En bord de route En retrait

En tissu urbain En entrée de ville Isolée

Sur une étendue plane Inscrite dans un relief

La manière dont s’implante une zone lui donne une forme et un impact particulier selon le paysage dans lequel elle le fait. L’installation d’une zone répond généralement à des logiques liées à l’activité créée et à son rayonnement, au coût du foncier, à l’accessibilité... sans un regard vis-à-vis du paysage qui en sera pourtant marqué.

41Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

3. ENTRE INDIFFÉRENCE ET PARTAGE

Le rapport d’une zone au grand paysage dans lequel elle s’est posée est dans la grande majorité des cas conflictuel voire inexistant. Si les zones posent question aujourd’hui c’est en partie dû au fait qu’elles ignorent complètement le territoire où elles s’implantent, reproduisant des schémas identiques et banalisant sur tout le pays. Certaines, plus soucieuses de leur impact, tentent de s’intégrer, ou de se camoufler dans le paysage. On peut parler de partage lorsque l’activité implantée s’inscrit dans un projet de territoire, dans un projet de paysage en s’imprégnant et en valorisant ses caractéristiques, tels qu’un réseau hydrographique, un système bocager, une trame parcellaire, une forme urbaine et bâtie, etc.

Indifférencenon-valorisation

Esquisse d’une volonté d’intégration

Interaction et valorisation

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités42

4. DE LA CELLULE AU SYSTÈME

Et dans la zone ...

Ouvertmis en commun

Semi-ouvert

Clôturé

Le paysage interne à une zone est généralement difficile à lire car de nombreux éléments se superposent et la lecture des espaces est brouillée. Le rapport inter-parcelle, l’organisation, individuelle et/ou commune, au sein d’une zone sont déterminants dans la vision qu’on va en avoir.Si les espaces sont clos et clairement séparés, avec le plus souvent un type de clôture ou de mur différent pour chaque entreprise, cela morcelle une zone et bouche ou sature la vue. Dans les zones commerciales par exemple, les séparations de parcelles sont moins fermées, marquées de plate-bandes elles permettent le passage et jonchent la vue de textures diverses. Puis quelques zones, celles qui bénéficient au départ d’un dessin et d’une gestion d’ensemble, comme certaines technopôles, se dotent davantage d’espaces communs ouverts, mutualisés, pouvant initier une continuité au sein de la zone et ainsi une lecture simplifiée de ces espaces.

43Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

5. PIÉTON OÙ ES-TU ?

Voirie pure

Espaces piétons sommaires

Circulations douces en site propreet réseau de transports en commun

La forme et l’organisation des réseaux viaires et des circulations, intra et extra-zone, a son incidence sur le paysage produit, de par la structure donnée à l’espace ainsi que la perception qu’en ont les usagers. Pouvoir pratiquer une zone à pied c’est la vivre et la percevoir à échelle humaine. La place laissée aux piétons et aux transports doux, parle aussi de paysage car il en découle un partage et une texture des surfaces différents, entre une mer de bitume aride et un dégradé de surfaces et de voies imperméables, perméables, stériles ou vivantes. La loi du « tout voiture » participe à la création de paysages durs, saturés et désagréables à pratiquer, c’est pourquoi la question des mobilités et un élément clé de paysage.

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités44

6. CACHER POUR MIEUX MONTRER ?

Omniprésencesaturation visuelle

Mise en commun et restrictions

Réduction au minimum

Dans les zones commerciales, la visibilité est garante d’un bon fonctionnement pour les entreprises, et dans cette quête de la visibilité à tout prix, et de concurrence entre voisins, le paysage se retrouve bombardé d’informations, de panneaux, de publicités, d’enseignes. D’autres zones se munissent de réglements restrictifs ou mutualisent des panneaux. Comment alors rendre visible sans matraquage visuel ? Cette question de pollution visuelle est un critère important pour qualifier une zone et son rapport au paysage qui peut s’avérer être un atout pour mettre en valeur de manière plus subtile les entreprises.

45Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

7. DU LIEU COMMUN AU TERRITOIRE

Degré zéro

Décoration et pasticheà l’échelle parcellaire

Dessin contextualiséà plus grande échelle

De par l’usage massif et anarchique de matières et matériaux ingrats et durs dans le paysage, les zones d’activités sont aujourd’hui globalement reconnues comme « moches ». Ainsi elles sont souvent des « points noirs paysagers », tels que présentés par les Parcs Naturels Régionaux de la région PACA qui se sont penchés sur la question dans leur démarche (Vers une mobilisation collective pour comprendre et traiter les points noirs paysagers, PNR PACA). Pour remédier à ces maux, une tendance à l’esthétisation curative, faite de plantations décoratives, greffes de façades et autres ronds-points porteurs de symboles locaux (par ailleurs évincés), s’observe sur de nombreuses zones. De l’absence totale d’efforts et d’entretien au garnissage fait de pastiches décontextualisés, la question et l’échelle paysagère restent absentes ou erronées. Un dessin d’ensemble prenant en compte le territoire et son paysage de manière plus large est préférable lorsque l’échelle de la parcelle est dépassable.

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités46

47Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

CRITÈRES QUESTIONNEMENTS

1. LIMITES. Comment créer un dialogue entre la zone et son contexte tout en limitant son étalement ?. Quels rapports possibles entre nouvelles activités et tissus existants ?

2. IMPLANTATION

. Comment éviter un déroulé de zones d’activités continu le long des axes entre les communes ?. Quels rapports entre transports et activités ?

. Comment intégrer de l’activité en centre urbain ? et quelles activités ?. Quelles activités nécessitent un isolement ? Et quels rapports leur conférer avec les territoires ruraux qui les accueillent ?

. Quels rapports entre la topographie d’un site et l’implantation d’activités ?. Comment faire de la topographie un atout ?

3. RAPPORT AU PAYSAGE . Comment créer un lien cohérent et valorisant entre la zone et le paysage dans lequel elle s’installe ?

4. RAPPORTS INTRA-ZONE. Comment allier les exigences des entrepreneurs (sécurité, confidentialité...) avec un dessin commun et une mutualisation des espaces et usages ?

5. CIRCULATIONS ET MOBILITÉS DOUCES

. Comment limiter les déplacements automobiles et faciliter les déplacements doux ?. Comment donner une structure forte à une zone, et ainsi hiérarchiser ses espaces, par ses réseaux et cheminements ?

6. POLLUTION VISUELLE . Comment répondre aux besoins de visibilité des entreprises sans laisser faire un chaos visuel ?

7. «ESTHÉTISATION». Comment avoir une zone de qualité, contextualisée et cohérente, sans se réduire à de l’habillage décoratif palliatif ?

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Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités48

Proposition d’une grille de lecture paysagère multi-critères

CRITÈRES QUESTIONNEMENTS

1. LIMITES. Comment créer un dialogue entre la zone et son contexte tout en limitant son étalement ?. Quels rapports possibles entre nouvelles activités et tissus existants ?

2. IMPLANTATION

. Comment éviter un déroulé de zones d’activités continu le long des axes entre les communes ?. Quels rapports entre transports et activités ?

. Comment intégrer de l’activité en centre urbain ? et quelles activités ?. Quelles activités nécessitent un isolement ? Et quels rapports leur conférer avec les territoires ruraux qui les accueillent ?

. Quels rapports entre la topographie d’un site et l’implantation d’activités ?. Comment faire de la topographie un atout ?

3. RAPPORT AU PAYSAGE . Comment créer un lien cohérent et valorisant entre la zone et le paysage dans lequel elle s’installe ?

4. RAPPORTS INTRA-ZONE. Comment allier les exigences des entrepreneurs (sécurité, confidentialité...) avec un dessin commun et une mutualisation des espaces et usages ?

5. CIRCULATIONS ET MOBILITÉS DOUCES

. Comment limiter les déplacements automobiles et faciliter les déplacements doux ?. Comment donner une structure forte à une zone, et ainsi hiérarchiser ses espaces, par ses réseaux et cheminements ?

6. POLLUTION VISUELLE . Comment répondre aux besoins de visibilité des entreprises sans laisser faire un chaos visuel ?

7. «ESTHÉTISATION». Comment avoir une zone de qualité, contextualisée et cohérente, sans se réduire à de l’habillage décoratif palliatif ?

49Chapitre 3 / Une typologie de zones d’activités

Au terme de cette étude des typologies, nous avons retenu trois enjeux majeurs qui sont récurrents dans les zones d’activités :

- La banalisation des paysages produits (et la dégradation des paysages existants).

- La très forte consommation du foncier (et des ressources) qu’elles entraînent, souvent au détriment des terres agricoles, de manière irréversible.

- Le zoning qui donne des espaces souvent monofonctionnels, autocentrés et déconnectés de leur contexte.

Nous avons cherché à faire un état des lieux sur la question de la prise en compte du paysage en fonction de ces trois thématiques. Il regroupe une synthèse de guides, de concepts ou d’expérimentations, d’outils, et de démarches déjà engagées, complétée par la présentation de quelques références de projets exemplaires réalisés en France et à l’étranger.

PARTIE I / THÉORIES ET RÉFLEXIONS SUR LES ZONES D’ACTIVITÉS

Chapitre 4 : Enjeux et démarches engagées

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités50

BOÎTE À OUTILS

Les outils à utiliser, Outils méthodologiques, p.217

De haut en bas : Illustration du concept de

banalisation, de consommation de l’espace, et de zoning

Une dimension paysagère des zones d’activités pour limiter la banalisationLe paysage, l’environnement, et les aspects qualitatifs sont bien souvent perçus comme des freins au développement économique, ils constituent des contraintes pour les différents acteurs impliqués.

En ce qui concerne la prise en compte du paysage, l’Agence de développement économique en Ille-et-Vilaine a édité un guide sur les aménagements paysagers dans les zones d’activités (Guide Parcs d’activités d’Ille-et-Vilaine, Conception et gestion des aménagements paysagers, Agence de développement économique en Ille-et-Vilaine (IDEA35), 2012, 64p.). Ce guide montre un progrès sur la réflexion paysagère mais reste au stade de l’intégration. Il propose tout d’abord de considérer le paysage comme vecteur d’une image et de la vie et de le valoriser selon les potentialités du site. Pour cela, il recommande de procéder lors de la programmation à une phase d’analyse paysagère (lecture et compréhension du paysage) associée à une étude d’impact. Des aménagements paysagers fonctionnels peuvent constituer une valeur ajoutée pour une zone d’activités, mais une gestion différenciée adaptée à ces espaces doit être mise en place. Ils peuvent en outre permettre de limiter les discontinuités entre espace public et espace privé ou permettre de développer une mixité des usages en valorisant les espaces délaissés ou non commercialisés des zones d’activités (cultures énergétiques sur la Communauté de communes du Pays de la Roche-aux- Fées, ou agropastoralisme dans la zone d’activités de La Touche à Bourg des Comptes). Pour affirmer leur identité, un outil d’insertion paysagère personnalisé pour chaque site peut être mis en place sous la forme d’un Cahier de Recommandations Architecturales et Paysagères (CRAP).

Guide

Conception et gestion des aménagements paysagers

Février 2012

Parcs d’activités d’Ille-et-Vilaine

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Guide TechniqueDES PARCS D’ACTIVITéS éCONOMIQUESCRéATION - REQUALIFICATION - IMMOBILIER D’ENTREPRISES

Parc d’activités économiques Bellecour - Carpentras.www.vaucluse.fr

Contact Conseil général de VaucluseAnne Pellier-PoulDirection de l’économieServices Entreprises et TerritoiresTél. : 04 90 16 14 64 - [email protected]

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Tous nos remerciements aux Communautés de Communes et d’Agglomération, aux partenaires économiques et aux entreprises de Vaucluse.

le guide technique ecoparc vaucluseDéveloppe la démarche de la charte ECOPARC VAUCLUSE,

Préconise une approche globale, transversale et stratégique du développement économique,

Propose un panel d’outils visant la qualité environnementale, économique et sociale des parcs d’activités économiques.

Guide technique ECOPARC VAUCLUSEConseil général de Vaucluse - Direction de l’économie - 2013Réalisation : Bureaux d’études PM Consultant, SITETUDES, Cyril GINS - Paysagiste, Philippe LOINTIER - Architecte urbanistePhotographies : Dominique BOTTANI, Michel REYNAUD, Fotolia, Getty ImagesConception : Agence Nouveau SudImpression : Imprimerie Rimbaud - Cavaillon

Guide technique des parcs d’activités économiques Eco Parc Vaucluse

Guide Parcs d’activités d’Ille-et-Vilaine, Conception et gestion des aménagements paysagers

51Chapitre 4 / Enjeux et démarches engagées

Rares sont les guides aujourd’hui qui recommandent une réflexion paysagère qui débute dès le choix du site d’implantation. Par exemple pour composer avec le relief existant, le Guide technique des parcs d’activités économiques Eco Parc Vaucluse (Conseil Général de Vaucluse, 2013, 156p.) préconise d’adapter le projet au relief le plus en amont possible. Il donne par ailleurs de nombreux critères à analyser dans le contexte paysager du projet :

- Repérer les cônes et les seuils de visibilité sur le secteur d’implantation ;- Relever les éléments constitutifs du paysage bâti ou végétal qui participeront à l’ancrage territorial du futur quartier et son appropriation collective ;- Analyser le réseau hydrographique naturel à l’échelle du bassin versant afin d’anticiper le nombre, la taille et la disposition des bassins de rétention, des prairies d’infiltration et des noues paysagères ;- Analyser finement la topographie du secteur afin d’organiser la voirie et les masses bâties suivant les meilleures expositions tout en limitant terrassements et mouvements de terrain ;- Repérer le type d’essences végétales situé à proximité de la zone afin de conserver le vocabulaire végétal proche.

Ce guide conseille également de faire appel à un paysagiste-conseil pour assister l’élaboration des plans d’aménagement alors que la plupart des autres ouvrages limitent la conception de ces espaces à l’urbanisme et l’architecture.

Le Centre du paysage de Lavoûte-Chilhac, associé au Conseil Régional d’Auvergne, a engagé en 2004 une réflexion sur les zones

d’activités économiques sous l’angle du paysage. Elle a fait l’objet d’une étude (MENGUY Boris, PERNET Alexis, Zones d’activités et paysages : du constat partagé à de nouvelles mises en œuvre, Centre du paysage de Lavoûte-Chilhac, 2004, 20p.) réalisée par deux paysagistes qui ont mené une lecture critique sur des projets de zones d’activités de la région avec des comparaisons d’exemples. Ils décryptent également le processus type d’un projet et ses dysfonctionnements pour proposer une nouvelle démarche ainsi qu’une trame pour mettre en place un cahier des charges des études paysagères. L’une des clés de cette approche innovante serait de constituer une équipe pluridisciplinaire (paysagiste, architecte, urbaniste, bureau d’étude technique, et économiste) qui intervienne aux différentes phases du processus.

L’étude souligne l’importance du développement des infrastructures routières qui a pour conséquence une réorganisation du tissu économique et conditionne l’évolution de la ville. Les axes routiers sont en effet de véritables vitrines, des supports obligés dans la fréquentation automobile d’un territoire. Ainsi, on constate une forte visibilité des entreprises par le choix des couleurs, des enseignes et autres panneaux publicitaires mais qui se traduit bien souvent par une difficulté de repérage au sein de la zone d’activités.Pour les auteurs, ces zones où se juxtaposent les activités évoquent deux images fortes : la première est celle d’un « monde en cours d’édification, en perpétuel inachèvement », dans un état transitoire avec des lieux sans mémoire, et la seconde est celle de « lieux et formes indifférenciés, interchangeables, et strictement fonctionnels, évoluant en fonction de règles extérieures au contexte qui les abrite

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités52

Extrait de l’étude Zones d’activités et paysages: du

constat partagé à de nouvelles mises en œuvre

53Chapitre 4 / Enjeux et démarches engagées

». En conclusion, plusieurs questions sous-jacentes aux zones d’activités et particulièrement pertinentes sont soulevées : Comment les périphéries urbaines sont-elles devenues des interfaces incontournables entre monde urbain, péri-urbain, et rural ? Comment les infrastructures routières modifient-elles le devenir et l’aspect des territoires ? Quels modes de fréquentation des espaces cela engendre-t-il ?

Des zones d’activités consommatrices d’espaceL’une des autres thématiques abordées par les récentes publications est la consommation du foncier dans les zones d’activités. On peut citer : La gestion économe du foncier dans les parcs d’activités, (Agence de développement économique en Ille-et-Vilaine, 2013, 104p.) et La densité et la qualité des zones d’activités, Carene et Cap Atlantique (Agence pour le développement durable de la région nazairienne, 2009, 39p.).

La première étude cherche à chiffrer le gaspillage d’espace sur un échantillon de parcs d’activités et à donner des préconisations pour optimiser l’occupation du foncier. La localisation des zones d’activités, et la conception générale des espaces et de la voirie publique ont été analysées, puis une typologie d’occupation du sol des zones d’activités a été déterminée (espace bâti, espace végétalisé privé, espace végétalisé, espace privé dédié à la voirie, parcelle non bâtie, ouvrages de gestion des eaux) pour établir ainsi la répartition des surfaces sur les différents sites d’étude. Il en résulte que les bâtiments couvrent une faible part des parcs d’activités (15%), la part des espaces végétalisés (34%), et essentiellement des espaces privés végétalisés est forte (réserve foncière ?). Sur chaque parc, il y a un donc un potentiel densifiable, à travers les parcelles non-bâties et les espaces privés

La gestion économe du foncier dans les parcs d’activités Des concepts pour éclairer Des chiffres pour mesurer Des préconisations pour agir

Guide pratique à l’usage des aménageurs et gestionnaires de parcs d’activités Octobre 2013

La densité et la qualité des zones d’activitésCarene et Cap Atlantique

Mars 2009

addrn

agence pour le développement durable de la région nazairienne

La gestion économe du foncier dans les parcs d’activités

La densité et la qualité des zones d’activités, Carene et

Cap Atlantique

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités54

végétalisés principalement. Des recommandations sont proposées à chaque stade du cycle de vie d’un parc d’activités (programmation, aménagement, commercialisation, gestion et animation, requalification et renouvellement) pour mettre en place une gestion économe du foncier.

De façon similaire, la seconde étude menée par l’Agence pour le développement durable de la région nazairienne a développé une méthodologie pour évaluer la densité dans les zones d’activités avec une approche à la fois quantitative (densité/rapport à l’espace) et qualitative (perception urbaine). Afin de mesurer la qualité des aménagements réalisés sur les zones d’activités les différentes perceptions possibles de ces espaces ont été répertoriées : situation et accessibilité, lisières et perceptions,

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18%

27%

23%

16%

3%1%

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Répartition de l'usage du sol, en %

19%

68%

13%

Espaces publics, privés etparcelles non bâties, en %

Cas pratique n°18

Fiche d’identité Vocation : Industrielle Activité dominante : Industrie Superficie totale: 157.39 ha Date de création : non renseigné Gestionnaire : EPCI Phase: Zone entièrement commercialisée Agrément : non Localisation/ accessibilité : 2x2 voies et échangeur à 1km; gare voyageur à 8km Un fort taux d’espaces végétalisés privés et publics

Indicateurs d’intensité

A l’échelle du PA Nombre d’emplois salariés privés : 956 Nombre d’établissements : 18 Densité d’emplois : 16.66 / ha Densité d’établissements : 0.31 / ha Espaces imperméabilisés (espaces bâtis, de

stationnement et voirie / superficie totale du PA) : 44 % Espaces perméables (espaces végétalisés publics et

privés / superficie totale du PA) : 43 % Bâti (/ superficie totale du PA) : 18 %

A l’échelle des parcelles privées bâties ( / superficie de la parcelle)

Emprise au sol du bâti : 29 % Espaces végétalisés: 39 % Espaces de stationnement, stockage, voirie, réseaux : 32 %

Répartition de l’usage des sols au sein du PA

Méthodologie: Toutes ces données sont issues d’une interprétation de la photographie aérienne disponible sur GéoBretagne, datant de 2010 et des données cadastrales, à l’aide d’un logiciel SIG; Réalisation : Idéa 35 en 2012. Les nombres d’emplois salariés privés et d’établissements se réfèrent à des données déclaratives; source: recensement zones d’activités 2009

14%

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Espaces bâtis privésEspaces privés végétalisésEspaces privés dédiés au stationnement et au stockageEspaces publics végétalisésEspaces publics dédiés à la voirieOuvrages de gestion des eauxParcelles non bâties

18%

57%

25%

Espaces publics

Espaces privés

Parcelles non bâties

Répartition des espaces publics, privés, non-bâtis

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Méthodologie pour évaluer la densité dans une zone d’activités, étude de cas. Extrait du guide La gestion économe du foncier dans les parcs d’activités

55Chapitre 4 / Enjeux et démarches engagées

voirie et stationnement, interfaces et clôtures, densité et rapport à l’espace, agencement du bâti, environnement et traitement paysagé, niveau d’équipement et animation de la zone d’activités. Pour répondre à ces enjeux de densité et de qualité, l’étude recommande de mettre en place des leviers incitatifs pour engager une réflexion partenariale (les schémas de localisation des activités économiques, management environnemental et réseaux d’entreprises, les chartes paysagères) et des outils réglementaires au service d’une démarche qualitative (les SCOT, les schémas de secteur, les PLU, les cahiers de prescriptions architecturales et paysagères).Cette question a fait l’objet d’une rencontre organisée en 2011 par l’Agence régionale pour l’environnement et l’écodéveloppement PACA (Parcs d’activités et optimisation du foncier, ARPE PACA, 2011, 10p.).

Tout comme pour les zones d’activités, le réseau d’infrastructures routières qui permet de les desservir est également un gros consommateur foncier et producteur d’espaces résiduels qui deviennent impropres à l’agriculture ou bien même à l’habitat. Dans son mémoire de fin d’études (Les zones commerciales, un enjeu dans la gestion du territoire, ENSP, 1994, 70p.), la paysagiste Laure Planchais illustre ce gaspillage par quelques chiffres sur les surfaces minimales consommées par les infrastructures : 0,6ha pour un giratoire de voie rapide (3,6m² d’espaces résiduels pour 1m²), 2ha/km de route crée (2,8m² d’espaces résiduels pour 1m² de chaussée), 7ha/km d’autoroute crée (3,3m² d’espaces résiduels pour 1m²), 25ha pour un trèfle autoroutier (10m² d’espaces résiduels pour 1m²).

BOÎTE À OUTILS

Les outils à utiliser, Outils réglementaires, p.216

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités56

Intégrer les activités au tissu urbain « pour en finir avec la zone »Désormais la tendance n’est plus à la création de nouvelles « zones » d’activités mais plutôt à leur requalification afin de faire de ces espaces économiques de véritables quartiers de ville. En 2012, le Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement des Bouches-du-Rhône a mené une étude à ce sujet (Requalification et valorisation des zones d’activités, Pour en finir avec la zone, CAUE13 et ARPE, 2012, 88p.) et dresse plusieurs constats sur les zones d’activités :

- Des dysfonctionnements similaires à l’ensemble des zones d’activités : des problèmes d’entretien et de finition du projet initial, des problèmes de délinquance, des problèmes de repérage et d’orientation, des problèmes d’animation, de convivialité, des problèmes de banalisation et d’absence de qualité du cadre de vie- Des territoires souvent oubliés et relégués aux confins des communes, rarement considérés

UN PROJET D’ENSEMBLE

Étude pour la valorisation de la zone d’activités de Roubian à Tarascon, plan d’aménagement, CAUE 13.

57Chapitre 4 / Enjeux et démarches engagées

comme des quartiers : difficulté d’entretien pour les services municipaux entrainant une dégradation rapide des sites, services publics (crèches, postes…) souvent inexistants, absence de transports en commun obligeant les usagers à se déplacer en voiture, espaces publics indigents- Des espaces sans identité propre : Des territoires banalisés dans toutes les périphéries des villes de France, Des territoires amnésiques : espaces constitués sur des logiques d’aménagement superposées (routière, économique, commerciale, règlementaire…).

Aujourd’hui il ne s’agit plus de développer toujours plus de nouvelles zones, mais d’optimiser et qualifier le foncier à destination économique, d’assurer une utilisation économe de l’espace notamment en privilégiant la requalification et la densification des pôles existants, de réintégrer certaines activités non nuisantes dans le tissu urbain. Face à ces enjeux, le CAUE13 a développé et testé sur la zone d’activités du Roubian à Tarascon une démarche de projet urbain en considérant cet espace comme un quartier de ville. Cette méthodologie comporte une phase de diagnostic spatial et d’enquête pour révéler l’identité propre de la zone d’activités, et qui permet par la suite de définir en concertation des orientations d’aménagement. Dans un second temps, un plan guide est élaboré avec une stratégie d’intervention.

Le CAUE de Loire Atlantique a publié de son côté un livret (Ré-inventer la zone d’activités, Pour un aménagement durable des espaces d’activités, CAUE Loire Atlantique, 2011, 44p.) dans lequel il soutient également l’idée de faire des zones d’activités des quartiers de ville et d’y développer une mixité des usages.

Ces espaces peuvent en effet « jouer un nouveau rôle et s’inscrire dans le projet global du territoire communal : support d’espace naturel, corridor écologique, espace de détente, continuité, ...». Leurs enjeux sont résumés dans le tableau ci-contre.

Dans son ouvrage intitulé La ville franchisée (La ville franchisée. Formes et structures de la ville contemporaine, les Éditions de la Villette, Paris, 2004, 396p.), l’architecte et urbaniste David Mangin s’emploie à défendre le principe de la « ville passante » fondé sur l’idée d’une moindre dépendance à l’automobile, d’une forte hétérogénéité des architectures et d’une véritable diversité des usages. Pour cela, il révèle dans un premier temps les convergences planétaires qui ont abouti à un urbanisme de secteurs, avec des conséquences morphologiques, économiques, et sociales.

Le terme de « ville franchisée » prend deux significations : au sens commercial il correspond aux villes saisies par les logiques marketing, et au sens domanial il traduit la privatisation progressive d’espaces toujours plus vastes. David Mangin décrypte en détail les logiques marketing des franchises que l’on rencontre dans toutes les zones d’activités et montre à quel point elles reposent sur les infrastructures, les constantes d’accessibilité. Le choix des sites d’implantation des franchises repose sur une formule simple : flux, accessibilité, visibilité, coprésence, et capacité d’accueil. Les aires commerciales marquent à partir des années 1960 le développement de la grande distribution en périphérie avec le boom de l’automobile. L’architecture franchisée doit être un produit routier accessible, visible, reproductible et espacé. Cette logique d’aménagement a

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités58

LES ÉCHELLES DES ENJEUXTerritoire Commune Quartier Parcelle/entreprise

PAYS

AG

E

Quelle intégration au paysage existant ? Quelles sont les vues à valoriser ?Quelles sont les spécificités du milieu naturel ? Comment préserver le foncier (souvent agricole) d’une consommation excessive ? Comment faire entrer la trame du paysage dans le quartier d’activités ?

Quelle place pour le paysage et la biodiversité dans le quartier d’activités ?Comment préserver des espaces végétalisés pour qu’ils soient à l’échelle du quartier ? Quel rapport entre les surfaces minérales et les surfaces plantées ?Comment garantir la compatibilité de ces traitements avec les activités économiques ? Quelle gestion pratiquer pour garantir la pérennité ? Quelle est l’ambiance de vie et de travail souhaitée ?

Comment inscrire chaque projet d’entreprise dans la trame des aménagements du quartier ? Comment aménager la parcelle tout en permettant l’évolutivité de l’activité ? Quelle image individuelle donner tout en restant cohérent avec l’environnement végétal du quartier d’activités ? Comment organiser une concertation avec les chefs d’entreprises pour leur faire partager la dynamique de projet du quartier ? Quels sont les moyens pour inciter à s’inscrire dans la trame végétale ?

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Quelle sera l’implantation géographique du futur quartier d’activités pour l’équilibre géographique et économique, pour en faciliter l’accessibilité ? Comment maîtriser la consommation d’espaces agricoles ? Quelle évolutivité du quartier ? Comment définir la vocation du quartier, à partir des besoins des entreprises, ou des spécificités du territoire ? Faut-il diversifier l’offre, ou au contraire cibler une vocation ?

Quelles liaisons vers le bourg ? Quelle accroche pour les composants telles que l’eau et labiodiversité ? Quelle image, quelle ambiance le nouveau projet doit-il porter ? Quel impact a-t-il sur la structure de la commune ? Quels espaces publics créer pour proposer un cadre de vie, une place, un espace de rencontre, un espace détente ?

Quelle image ? Quelle identité ? Comment traiter les entrées de parcelles, les liaisons douces ? Quelle composition ? Quelle organisation du quartier ?

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Quelle cohérence de volumes, d’alignements, d’implantations ? Quel ordonnancement des bâtiments ? Quel choix de limites, de clôtures, d’aires de stockage ? Quelle image d’ensemble, quels matériaux, quelle couleur ? A l’échelle du quartier, il s’agit d’entrer dans une dynamique d’incitation, une première entreprise pouvant impulser de la qualité architecturale dans l’ensemble du quartier.

Comment adapter le bâtiment pour profiter des vues, de l’ensoleillement, de la lumière naturelle ? Quelle volumétrie et quelle enveloppe ?Quelles couleurs et quels matériaux ? La qualité architecturale est un facteur d’attractivité qui aura vite un réel impact économique pour l’entreprise et une amélioration du confort de vie pour ceux qui y travaillent.

59Chapitre 4 / Enjeux et démarches engagées

Source : (Ré)inventer la zone d’activités, Pour un

aménagement durable des espaces d’activités, CAUE Loire

Atlantique, 2011, 44p.

conduit au développement de la banalisation dans les zones d’activités et à leur étalement.Le commerce en périphérie est devenu une évidence, un mode de consommation qui se fait au détriment du centre ville : en périphérie le coût du foncier est quatre à cinq fois inférieur à celui du centre ville. Ces pratiques répondent à des besoins que les villes ou les services publics n’assument pas ou n’ont pas les moyens d’assumer.

La ville franchisée

La ville sectorisée vue par David Mangin

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités60

Démarches et initiatives engagéesEn France, plusieurs formes de labellisation de zones d’activités ont été développées ces dernières années au niveau local, départemental ou régional : label « Qualité Loire », « éco-parc Vaucluse », « Bretagne Qualiparc », ou encore les « Trophées Responsabilité Sociale des entreprises » lancés par le réseau Zones d’Activités et Développement Durable en région PACA. Ce réseau a été créé par l’Agence Régionale pour l’Environnement et l’Ecodéveloppement en région PACA (APRPE). Il s’adresse aux aménageurs, aux gestionnaires et aux animateurs de zones d’activités. Son objectif est de favoriser les échanges entre acteurs et de promouvoir les pratiques de développement durable au sein des zones d’activités de Provence-Alpes-Côte d’Azur.Parmi les autres structures existantes, on peut citer l’association Orée qui regroupe de multiples acteurs (entreprises, collectivités territoriales, ...) pour développer une réflexion commune sur les meilleures pratiques environnementales et mettre en oeuvre des outils pratiques pour une gestion intégrée de l’environnement à l’échelle des territoires, notamment dans les zones d’activités. Il y a également la PALME : Association nationale pour la qualité environnementale et le développement durable des territoires d’activités.

La Fédération des Parcs naturels régionaux de France a mis en place sur son site internet depuis 2005 un guide interactif intitulé Concertation-action entre entreprises et collectivités locales, Application à la gestion durable des zones d’activités (http://www.

83

Coupe AA’

Plan masse Relation du bâtiment avec son environnement

Prairies fauchées ou pâturée

Surfaces perméables carrosables (evergreen)

Espaces engazonnés, humides, entretenus

Espace en eaux, fossé, canalisations

Cheminement et place (dalle béton)

Espaces de stockage (stabilisé grossier)

PUBLICATION 2011 - CONCOURS D’IDÉESORGANISÉ PAR LE CAUE DE LOIRE-ATLANTIQUE

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CONCOURS D’IDÉESorganisé par le CAUE de Loire-Atlantique49 projets / 4 lauréats / 4 mentions

Les enjeux d’architecture, d’urbanisme et de paysage liés aux espaces dédiés à l’activité économique n’ont pas fi ni de faire débat entre les di� érents acteurs des territoires.

S’inscrire dans le paysage, continuer la ville ou le bourg, proposer de nouvelles ambiances des espaces de travail et de détente, ou bien encore faire des enjeux environnementaux des atouts pour l’aménagement des sites d’activités… l’exercice proposé au travers de ce concours d’idées a tenu toutes ses promesses.

Il a démontré qu’à partir d’une commande publique nourrie d’objectifs réfl échis et partagés, 49 réponses singulières émanant d’architectes, de paysagistes, d’urbanistes, professionnels ou étudiants, pouvaient faire émerger des visions innovantes de l’aménagement de nos espaces d’activités et plus largement de notre cadre de vie.

Conception et réalisation :CAUE de Loire-Atlantique

Novembre 2011

Impression : LE GOVIC Imprimeur

N° ISBN :2-9518697-9-7

Extraits du catalogue du concours « Pour en finir avec la zone : quelle architecture pour le paysage des espaces d’activités ? » (en téléchargement : http://www.caue44.com/IMG/pdf/Catalogue-ZA.pdf)

BOÎTE À OUTILS

Les outils à utiliser, Outils incitatifs, p.218

Les acteurs ressources, Structures d’accompagnement, p.219

61Chapitre 4 / Enjeux et démarches engagées

parcs-naturels-regionaux.fr/concertation_za/). Il s’adresse aux élus, entrepreneurs et agents de développement et propose une méthodologie de concertation.

Le CAUE de Loire Atlantique a organisé en 2011 un concours d’idées sur le thème : « Pour en finir avec la zone : quelle architecture pour le paysage des espaces d’activités ? ». Le nombre important de participants (49 équipes) montre l’intérêt que portent les concepteurs à cette problématique.

En 2012, les Parcs naturels régionaux des Alpilles, Camargue, Luberon, Queyras et Verdon se sont unis pour participer à un projet de recherche et d’expérimentation autour de la requalification paysagère de sites dégradés : « Vers une mobilisation collective pour comprendre et traiter les points noirs paysagers ». Les cinq parcs ont souhaité inventer une méthode reproductible hors de leur territoire, pour reconquérir de façon significative la valeur paysagère de secteurs qualifiés de « points noirs » comme les zones d’activités, il s’agit de l’opération programmée d’amélioration du paysage (OPAP). Cette démarche se veut avant tout collective : sur les différents territoires d’étude des ateliers participatifs ont été organisés pour chaque catégorie d’acteurs (élus, entreprises, et habitants). La confrontation des constats établis par les uns et les autres montre une absence de convergence. Un projet commun est alors développé en fonction des différents avis afin que les espaces d’activités deviennent un paysage commun. La restitution de ce premier travail a fait l’objet d’un colloque qui s’est tenu à Manoque le 21 novembre 2013. La prochaine étape consistera à trouver des financements public/privé pour l’exécution des projets adoptés.

Vers une mobilisation collective pour comprendre et traiter les

points noirs paysagers, PNR PACA

Page suivante :L’opération programmée

d’amélioration du paysage, une nouvelle démarche

BOÎTE À OUTILS

Les outils à utiliser, Outils méthodologiques, p.217

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités62

63Chapitre 4 / Enjeux et démarches engagées

Source : cesni.com

Le pôle Savoie Technolac, certifié ISO 14001, un technopôle de plus de 82 ha au pied des Alpes et au bord du lac du Bourget, nous semble intéressant en plusieurs points, au delà de son orientation durable autour du domaine du solaire et des éco-industries alliant recherche, entreprises high-tech et enseignement.Tout d’abord il s’agit au départ d’une réhabilitation d’une ancienne base aérienne, et non d’une création dévoreuse de terrains en site «vièrge».Ensuite le fait que l’offre immobilière ne soit ouverte qu’à la location est une proposition permettant un contrôle durable de la zone et un maintien de son unité et de sa gestion commune. La gestion commune s’accompagne également d’une mutualisation des espaces, des services et équipements.L’implantation du pôle d’enseignement a permis de faire de la ville une ville étudiante et la zone d’activités, reliée aux centres urbains par plusieurs lignes de bus, représente une grande part de l’économie locale.

SAVOIE TECHNOLAC, LE BOURGET DU LAC (73)

Des projets innovants

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités64

- 220 entreprises- 3000 salariés- 20 laboratoires de recherche- 7000 enseignants/chercheurs- un pôle d’enseignement supérieur scientifique et technique avec 69 filières et 14 000 étudiants

Une zone qui mise sur des services nombreux :- Poste- Médecine du travail- Domiciliation- Services reprographie- Agences de communication- Designers- ASSEDIC- INPI- Avocats d’affaires- Infogérance- Systèmes d’information- Evènementiels- Club d’affaires- Restaurants d’entreprises- Cafétéria- Infrastructures sportives- Crèches

Source : mepf.it

ENVIRONMENT PARK À TURIN, ITALIE

Fondé en 1996 à l’initiative de la Région Piémont, de la Commune de Turin et de l’Europe (financement FEDER), l’« Environment Park », aujourd’hui géré par une société privée, est l’un des premiers parcs scientifiques et technologiques de l’Union européenne entièrement consacré aux technologies environnementales.

Il nous semblait intéressant de parler de ce projet car il s’agit avant tout d’une importante transformation urbaine (de 1996 à 2002) de un million cinq cents mille mètres carrés d’anciennes industries lourdes.Pour réhabiliter le site, plusieurs agences d’urbanisme et architectes ont été mobilisés. Il s’agissait pour la municipalité de créer un nouveau pôle technologique tout en permettant aux Turinois de se réapproprier les lieux. Situé à proximité du centre ville, et donc facilement accessible par les axes routiers, le site compte aujourd’hui, un grand espace vert, des zones de services et des quartiers résidentiels à proximité.

65Chapitre 4 / Enjeux et démarches engagées

Il est doté d’infrastructures dites «vertes» : 24000 m2 de toitures végétalisées, chauffage au bois, systèmes thermiques solaires, générateur photovoltaïque, technologies de construction éco-efficaces, mini centrale hydro-électrique, système de récupération des eaux pluviales... autant d’éléments qui font de cet espace un projet économe, en espaces (par son principe de réhabilitation) et en énergies.

Il s’agit d’un projet d’activités qui s’implante en coeur de tissu urbain, avec une ambition et un intérêt qui dépasse la « zone » autocentrée ou isolée. Ce en quoi ce parc d’activités nous semble porteur et valorisant.

LE GRAND PROJET RADE, TECHNOPÔLE DE LA MER, TOULON (83)

Le Grand Projet Rade est un projet majeur pour le développement et la structuration de l’agglomération de Toulon. Il nous semble intéressant car il s’agit d’un projet global, à l’échelle de la métropole toulonnaise.

La création d’activités dans l’agglomération de Toulon, via deux projets : le technopôle de la mer et le parc d’activités marines de Saint Mandrier, s’inscrit dans une vision d’ensemble qui a pour ambition de repenser la métropole de manière large, avec un renouveau urbain des centres-ville, à travers l’interface ville-port, et portuaire, et de faire reconnaître la rade comme site d’intérêt euroméditerranéen.

Cette communication entre les différentes échelles, du site de projet au territoire toulonnais, regroupant

dix projets, est en partie assurée par un comité de pilotage, réunissant diverses compétences (ARPE, CAUE, Agence d’urbanisme...), et par la mise en place d’outils communs :. stratégie foncière commune. cahiers de recommandations générales. outils-guides d’opérations similaires. outils de labellisation. référentiel de développement durable

Les qualités du projet du technopôle en lui-même, aussi appelé espace d’Ollioules, écoparc d’activités, sont également à noter.

C’est le premier Technopôle en Europe centré sur les domaines de la sécurité et sûreté maritime et du développement durable reposant sur les Hautes

Partie I / Théories et réflexions sur les zones d’activités66

2626

GRAND PROJET RADE, Le projet de DEVELOPPEMENT DURABLE de la Rade de Toulon, Transformer l’essai du

Grenelle de l’Environnement sur un territoire identifié « la Rade de Toulon ». Comment passer du projet de

territoire à l’opérationnel…ARPE, journée d’échange du 15 octobre 2009

Source : www.grand-projet-rade.toulonprovencemediterranee.com

Technologies marines et sous-marines. Il constitue un des lieux majeurs d’implantation des entreprises du Pôle de compétitivité Mer Méditerranée à vocation mondiale. Il se répartit en une base « terrestre » à Ollioules et une base « marine » à La Seyne-sur-Mer et s’articule autour des axes suivants : Recherche et Développement, formation et aide à la création d’entreprises.

Tout en suivant des principes et techniques de développement durable, son programme comprend de l’urbanisme avec la création d’une centralité, d’espaces publics et de convivialité, une attention portée au paysage et aux liens à l’existant dont la morphologie urbaine dans laquelle il souhaite s’intégrer...

Les questions de mobilité sont aussi pensées, avec la création d’un pôle multimodal entre autres.Le projet se veut également souple dans un esprit d’évolutivité et d’adaptabilité.

. 32 ha pour le tertiaire et l’innovation

. 210 000 m2

. 6 000 emplois sur 10 ans

67Chapitre 4 / Enjeux et démarches engagées

PARTIE II LE TERRITOIRE D’ÉTUDE

Chapitre 1 : Présentation généraleChapitre 2 : Les zones d’activités de la régionChapitre 3 : Des dynamiques territoriales contrastées en lien avec les paysagesChapitre 4 : Parcours et expériences paysagères dans les zones d’activités de la région

PARTIE II / LE TERRITOIRE D’ÉTUDE

Chapitre 1 : Présentation générale

Partie II / Le territoire d’étude70

La région PACA Le territoire étudié est la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. C’est un site d’étude très large, qui regroupe six départements : les Alpes Maritimes (06), le Var (83), les Bouches-du-Rhône (13), le Vaucluse (83), les Alpes de Haute-Provence (04) et les Hautes-Alpes(05) et sa préfecture est située à Marseille.

Elle est issu des provinces de l’Ancien Régime de Provence, ainsi que l’annexion du Comtat Venaissin (une partie du Vaucluse) et le Comté de Nice (Alpes Maritimes). L’identité et les paysages provençaux sont donc représentatifs en grande partie de cette région. C’est également un territoire en contact avec la mer Méditerranée et qui profite, surtout en partie littorale, de son climat et de la végétation méditerranéenne.

Cette région représente près de cinq millions d’habitants sur une superficie de 31 400 km² et ceux-ci sont inégalement répartis dans le territoire. La moitié du territoire PACA est en montagne, avec 3 habitants sur 4 vivant sur un dixième du territoire, essentiellement le long du littoral et dans la plaine de la Durance. Près de 95 % de la population de la région PACA vit dans ses quatre grandes métropoles (Marseille, Nice, Toulon et Avignon) et dans les villes de plus de 20 000 habitants.

A droite : Zone d’activités de la

Castellette, Avignon (84)

71Chapitre 1 / Présentation générale

Le contexte économique régional En région Provence Alpes Côte d’Azur, en 2005, on comptait 297 zone d’activités économiques de plus de 10 hectares, soit 22 426 hectares ce qui représente 0,7% de la région, 17,9 % des zones urbanisées.D’après ce que nous avons pu calculer en recensant les zones d’activités du département des Alpes-Maritimes, nous estimons plutôt autour de 400 le nombres de zones de plus de 10ha, ce qui représenterait 24% des zones urbanisées.Les zones d’activités, industrielles et commerciales représentent en France 28% des terres artificialisées et 45% des terres artificialisées en intégrant les infrastructures, soit 10% du territoire français en surfaceLe Coefficient d’Occupation des Sols moyen en zones d’activités est de 0,4 voire même de 0,25 ce qui correspond au COS appliqué pour l’habitat dit diffus soit une densité très faible, c’est à dire que seulement 25 à 40% du terrain est occupé par un bâtiment.La montagne occupe la moitié de la superficie régionale et les espaces protégés et à risques sont particulièrement présents. Ceci explique la concentration géographique de la population : trois habitants sur quatre occupent un dixième du territoire, en grand epartie sur le littoral. Quinze villes de près de 50 000 habitants forment aujourd’hui un continuum urbain dense, du littoral méditerranéen à la vallée du Rhône. Le patrimoine naturel exceptionnel de la région constitue une contrainte pour l’aménagement du territoire. Cela se voit à travers la forte densité des espaces économiques en plaine littorale et une très faible densité dans le nord.

Comment en faire un atout?Il n’y a pas de cohérence voire une absence des stratégies de développement à une échelle territoriale pertinente. Il y des disparités ou une trop forte concentration d’espaces économiques à certains endroits.Beaucoup de zones d’activités sont éloignées des centres urbains. Elles ne sont pas en relation avec un bassin d’emplois et de consommation adéquat.On observe un vieillissement des zones d’activités difficilement quantifiable mais qui se traduit par une détérioration et une dévalorisation de ces espaces.Il y a une forte présence de l’activité tertiaire dans les zones d’activités qui s’exprime par une concurrence foncière, un affaiblissement des centres urbains et l’augmentation des déplacements.

A droite : Zone Commerciale de Plan de Campagne, les Pennes-

Mirabeau (13)

PARTIE II / LE TERRITOIRE D’ÉTUDE

Chapitre 2 : Les zones d’activités de la région

Partie II / Le territoire d’étude72

73Chapitre 2 / Les zones d’activités de la région

le plus souvent près d’un accès autoroutier, tandis que les zones industrielles peuvent se situer plus en retrait, les plus grandes étant les zones industrialo-portuaires sur le littoral provençal. Les zones artisanales trouvent quant à elles leur place dans le moyen et le haut pays, moins touché par les larges zones commerciales. Les technopôles donnent souvent de l’importance au cadre paysager.

DIFFÉRENTES TYPOLOGIES DE ZONES

Nous avons recensé les différentes zones d’activités de la région, par lieu et par typologies. On peut remarquer que les zones d’activités se positionnent généralement près d’infrastructures de transport (autoroutes, fleuves), en plaine (car les plaines sont les rares endroits dans la région où l’on peut implanter du bâti de grande taille sans faire de terrassement important) ou sur le littoral (pour la proximité des grandes villes ou de la Méditerranée selon l’activité pratiquée). Les zones commerciales par exemple, se situent

Partie II / Le territoire d’étude74

Zone d’Industrie Portuaire de Fos-sur-Mer 13)

Zone d’activités de la Castelette, Avignon (84)

Zone artisanale du Guillermin, Saint-Crépin (05)

75Chapitre 2 / Les zones d’activités de la région

DES RAYONNEMENTS MULTIPLES

Les zones d’activités ont également un rayonnement, une influence à l’échelle régionale différents selon leur type et surtout leur implantation dans le territoire.On peut observer que les zones les plus influentes sont implantées près de grands axes routiers, fluviaux (car ils sont souvent accompagnés d’accès routiers) ou du littoral. Quelques zones d’activités comme la zone industrielle de Fos-sur-mer dans les Bouches-du-Rhône ou la Technopôle de Sophia-Antipolis dans les Alpes Maritimes ont un rayonnement qui dépasse l’échelle régionale. Leur spécificité leur offre une influence nationale voire mondiale.Pour ce qui est du rayonnement à l’échelle départementale, les zones les plus influentes correspondent aux métropoles (Marseille, Nice / Cannes, et Avignon). Enfin pour le rayonnement local, les zones d’activités les plus influentes suivent principalement les axes routiers.

Partie II / Le territoire d’étude76

77Chapitre 2 / Les zones d’activités de la région

PARTIE II / LE TERRITOIRE D’ÉTUDEChapitre 3 : Des dynamiques territoriales contrastées liées à des paysages

Partie II / Le territoire d’étude78

Les dynamiques territorialesDu fait de la répartition inégale de la population entre le territoire alpin et le littoral, on observe un continuum urbain dense qui s’étire le long de la Méditerranée, de la frontière italienne à la Vallée du Rhône, avec les grandes aires urbaines de Marseille-Aix, Avignon, et Nice, qui tendent encore à s’étaler.C’est autour de cet arc sud que se concentrent les populations et que l’on retrouve le plus grand nombre de zones d’activités.Les dynamiques sur la région sont contrastées, entre le littoral très touristique, la plaine agricole qui suit la Durance avec une agriculture intensive soumise à une forte pression urbaine, les territoires agricoles fragilisés plus dans les terres, et les pays de montagne plutôt en déprise.On a également à faire à un vieillissement important de nombreuses zones d’activités, ainsi qu’à une augmentation de la présence du tertiaire dans ces zones, ce qui entraîne une nouvelle concurrence foncière et participe à l’affaiblissement des centres urbains.

79Chapitre 3 / Des dynamiques territoriales contrastées liées à des paysages

Les grands ensembles paysagers de la région

Le site étudié est la région PACA, une région qui comprend six départements. La commande nous oblige donc à prendre en compte un site très large. Pour pouvoir mieux comprendre les divers paysages que contient cette région, nous avons rassemblé les atlas des paysages des différents départements concernés pour étudier ses entités paysagères. Ainsi, nous supposons qu’une zone d’activités repérée devra être reliée au paysage de l’entité

paysagère qui l’entoure. Ceci dans le but d’éviter la standardisation des zones et que chaque zone soit différente selon le paysage qui l’accueille.

Briançon (05) Manosque (04)

Les Arcs-sur-Argens (83) Le Rousset (13)

Partie II / Le territoire d’étude80

81Chapitre 3 / Des dynamiques territoriales contrastées liées à des paysages

Les paysages départementauxChaque département possède des qualités paysagères bien particulières qui peuvent être utilisées dans la conception des zones (des matériaux, architectures locales, espèces botaniques). Nous pouvons déjà citer quelques grands éléments paysagers qui procurent à chaque département une identité particulière.

- Le Vaucluse par exemple, est la plaine fluviale de la région, entre le Rhône et la Durance et nous y trouvons les ocres du Roussillon très caractéristiques,

- Le département des Bouches-du-Rhône expose sur son littoral les calanques marseillaises et ses collines calcaires provençales,

- Le Var lui, est la Provence cristalline de la région avec ses roches rougeâtres des Maures et de l’Estérel,

- Les Alpes Maritimes affichent une dualité très marquée entre deux entités: le littoral de la

Côte d’Azur et les montagnes du Mercantour.

- Les Alpes de Haute Provence possèdent les clues et les gorges du Verdon et l’axe Durancien,

- Les Hautes Alpes elles, dominent la région avec ses hauts sommets alpins, notamment le Massif des Ecrins, et ses lacs, tel que le Lac de Serre-Ponçon. Ainsi nous pourrions déjà donner aux zones d’activités une identité départementale, peut-être plus appropriable par les collectivités publiques.

Partie II / Le territoire d’étude82

83Chapitre 3 / Des dynamiques territoriales contrastées liées à des paysages

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Partie II / Le territoire d’étude84

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85Chapitre 3 / Des dynamiques territoriales contrastées liées à des paysages

Logiques d’implantation à l’échelle de la région et des unités paysagères

Si l’implantation des zones d’activités est associée à la répartition des différentes entités paysagères dans la région, la correspondance entre l’entité du littoral (provençal ou azuréen) et la densité des zones devient clairement visible. Sur la partie littorale, seule la Provence cristalline provoque un grand vide dans cette densité d’implantation. Plus le relief s’installe et moins les zones sont vastes.Pour le reste du territoire, les zones liées à des infrastructures prennent place généralement dans l’axe Durancien et des zones d’activités isolées sont également visibles. Seules les

Zone Industrielle Saint Joseph, Manosque (04)

Zone Artisanale du Guillermin, Saint-Crépin (05)

Centre International d’Activités de Sophia-Antipolis, Valbonne (06)

zones d’activités liées à un tissu urbain sont représentées principalement dans la partie littorale. Les entités paysagères ont donc leur impact sur la façon dont les zones s’implantent sur le territoire.

Nous avons donc arpenté la région afin de voir les différents types de zones que l’on peut rencontrer et comment elles s’intègrent à leur paysage alentour. Pour analyser ce lien au paysage local, nous avons utilisé la répartition en «entités paysagères» pratiquée par les Atlas des Paysages réalisés pour chaque département. Ainsi les zones étudiées sont analysées en fonction de leur intégration dans l’entité paysagère qui leur correspond.

Partie II / Le territoire d’étude86

PARTIE II / LE TERRITOIRE D’ÉTUDEChapitre 4 : Parcours et expériences paysagères dans les zones d’activités de la région

87Chapitre 4 / Parcours et expériences paysagères dans les zones d’activités de la région

Partie II / Le territoire d’étude88

CARTE DES UNITÉS PAYSAGÈRES ET DES ZONES D’ACTIVITÉS VISITÉES

BOÎTE À OUTILS

Les outils à utiliser, Outils méthodologiques, p.217

89Chapitre 4 / Parcours et expériences paysagères dans les zones d’activités de la région

Une diversité de formes économiques et paysagèresVoici quelques zones visitées que nous avons choisi de développer. Chacune de ces zones se situe dans des départements différents et appartient à une unité paysagère, une typologie, et possède des usages et une implantation au terrain qui lui est propre. Ainsi l’intégration du paysage dans les zones d’activités ne se représente pas seulement par la végétalisation des espaces publics mais par la façon dont la zone est implantée dans son socle paysager.

Partie II / Le territoire d’étude90

Vue panoramique sur l’étendue de la technopôle de Sophia

Antipolis (06)

91Chapitre 4 / Parcours et expériences paysagères dans les zones d’activités de la région

Parc Départemental de la Brague

Parc Départemental de la Valmasque

DANS LES ALPES MARITIMES : LE CENTRE INTERNATIONAL D’ACTIVITÉS DE SOPHIA ANTIPOLIS, À VALBONNE

Partie II / Le territoire d’étude92

Implantation d’un bâtiment du pôle universitaire sur un coteau

Des espaces répartis entre forêts et pinèdes

Implantation sur les coteaux

Le CIA de Sophia-Antipolis est un technopôle scientifique fondé en 1969 par Pierre Lafitte.

Il s’étale sur 2400 ha au sein d’un espace forestier entre le Parc Départemental de la Brague et celui de la Valmasque, ancré sur le relief du plateau de Valbonne.

En tant que technopôle, cette zone d’activités abrite surtout des bureaux et lieux de travail, mais également des bâtiments dédiés à la recherche et à l’enseignement. Elles contient près de 1400 entreprises et 30 000 emplois.Des employés du monde entier viennent y travailler, attirés par le cadre agréable du paysage et les prestigieuses entreprises qui s’y sont installées. Pour satisfaire leurs besoins, le technopôle possède donc également des zones résidentielles et commerciales ainsi que des équipements publics et des services. La recherche de l’intégration dans le relief y est remarquable, mais sa gestion de la densité urbaine et des connexions aux transports en commun ne sont pas un exemple.

93Chapitre 4 / Parcours et expériences paysagères dans les zones d’activités de la région

DANS LE VAR : LE PARC D’ACTIVITÉS DES BRÉGUIÈRES, LES ARCS-SUR-ARGENS.

Vue de la zone depuis le village des Arcs-sur-Argens

Partie II / Le territoire d’étude94

Des espaces ouverts ceinturent la zone

Sur la route principale de la zone en construction

Des principes d’aménagements suivant un cahier des charges environnemental, ici des noues

Le Parc logistique des Bréguières est un parc en projet depuis 2013. Porté par la Communauté d’Agglomération Dracénoise et la société Barjane, il a reçu le Trophée RSE 2013 et il a été certifié ISO 14001 et offre environ un millier d’emplois.

Il s’étend sur 65 ha au coeur de la plaine des Arcs où il est connecté à l’autoroute A8 et à la ligne de chemin de fer Paris-Vintimille. 20 ha de sa superficie sont consacrés à des espaces verts d’inspiration provençale. De larges milieux ouverts sont donc maintenus autours des entrepôts.

De part ses milieux ouverts, le grand paysage pénètre aisément dans la zone et la connexion avec les parcelles agricoles environnantes est plutôt réussie. Le Parc reste néanmoins isolé d’un tissu urbain existant, ce qui incite à l’utilisation du tout voiture et l’effort des espaces verts «provençaux» peut parfois mener à la bonne conscience décorative car ceux-ci ne sont pas réellement utilisés.

95Chapitre 4 / Parcours et expériences paysagères dans les zones d’activités de la région

DANS LE VAUCLUSE : LE PARC D’ACTIVITÉS D’AVIGNON - COURTINE

Système de haies entre les parcelles réexploité autour de la

gare TGV

Partie II / Le territoire d’étude96

Créée en 1972, la Courtine est un parc d’activités de 250 ha implanté sur la presqu’île de la Courtine, entre Avignon et la confluence Rhône-Durance. Il est connecté à la ligne LGV Méditerrannée depuis la gare d’Avignon-TGV.

C’est une zone d’activités mixte : elle est commerciale, industrielle et tertiaire et accueille environ 350 entreprises pour 5000 emplois. Elle se situe à proximité de la ville d’Avignon et de la gare SNCF, ce qui est intéressant du point de vue des connexions et des transports en commun. Elle reste néanmoins isolée sur la presqu’île dont elle ne profite malheureusement que très peu.Cette presqu’île reste non construite car elle est inondable, ce qui en fait un lieu d’évasion et de promenade remarquable, à la confluence entre le Rhône et la Durance. Elle pourrait participer à faire pénétrer davantage le paysage de cette confluence à l’intérieur de la zone.

La confluence entre le Rhône et la Durance, à la pointe de la presqu’île

Entre commerces, entrepôts et bureaux

Les grandes étendues de stationnements de la zone commerciale

97Chapitre 4 / Parcours et expériences paysagères dans les zones d’activités de la région

Entrée à Manosque, entre rond-point cliché et enseignes

commerciales

DANS LES ALPES DE HAUTE - PROVENCE : LA ZONE D’ACTIVITÉS DE SAINT - JOSEPH, À MANOSQUE

Partie II / Le territoire d’étude98

Vue de la zone Saint-Joseph depuis le Mont d’Or

Une zone en entrée de ville, entre habitations, alignements de platanes et restauration rapide

La voirie, élément omniprésent et imposant

La zone d’activités de Saint-Joseph est une zone mixte (commerciale, artisanale et industrielle) de 90,8 ha, implantée en entrée de ville. Elle se trouve en contrebas du centre urbain de Manosque, entre la ville et la Durance.

Elle a été développée entre les années 1970 et 1980 et garde de cette époque son caractère éloigné et coupé du centre-ville. Elle est un réel poids aujourd’hui pour la ville de Manosque car elle est sa principale entrée et la coupe complètement de son lien à la Durance. De plus, la zone elle-même tourne le dos au canal EDF dont les abords ne sont pas du tout mis en valeur et sont très peu accessibles depuis la zone. Un potentiel remarquable là encore qui n’est pas du tout exploité.

99Chapitre 4 / Parcours et expériences paysagères dans les zones d’activités de la région

DANS LES HAUTES ALPES : LA ZONE ARTISANALE DES CLOTS, À VALLOUISE

Clôtures et accumulation, un langage commun à de nombreuses zones d’activités

Un paysage de montagne exceptionnel dans lequel s’insère la zone

Partie II / Le territoire d’étude100

La Zone Artisanale des Clots est implantée en contre bas du hameau du Petit Parcher, à Vallouise, une vallée secondaire par rapport à celle de Briançon.Elle accueille cinq entreprises et s’étire sur 1,8 hectares entre la Gyronde et la départementale, ce qui a pour atout de la contenir et de limiter son expansion dans le paysage. Cette situation implique en contre-partie que la zone soit coupée de l’urbanisation existante et n’entretienne aucune connexion avec celle-ci hormis la route.

Son cadre montagnard et sa proximité au cours d’eau en font des atouts paysagers indéniables et nous remarquons également que l’architecture est souvent mieux liée à son cadre paysager en haute montagne, les toits pentus et le bois étant fréquemment utilisés.

Implantation en fond de vallon, entre hameau perché et rivière

Une zone petite en bord de route

Le matériel est entreposé coté rivière

101Chapitre 4 / Parcours et expériences paysagères dans les zones d’activités de la région

Les nombreuses surfaces commerciales de Vitrolles, enrobé sans fin

DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE : LE PARC D’ACTIVITÉS DES ESTOUBLANS, À VITROLLES

Vue en direction de l’Etang de Berre depuis la gare TER, des limites difficiles à identifier

Partie II / Le territoire d’étude102

De haut en bas :

La nuit aux Estroublans, une forte lumière qui l’emprise la zone

Vue en axonométrie du paysage bétonné de Vitrolles

Le Parc d’Activités des Estoublans est une zone d’activités mixte, elle contient de la logistique, de l’industrie, du commerce et de l’activité tertiaire.Elle est implantée à proximité de l’aéroport de Marseille, entre Vitrolles et Marignane, et s’étend sur 690 ha jusqu’à l’Étang de Berre.

Ce parc d’activités est en fait un rassemblement de 9 zones accolées les unes aux autres. L’exemple même de la zone qui se développe sans fin.

Développée entre les années 1960 et la fin des années 1980 elle est complètement coupée de la ville et accessible principalement par la route. C’est là encore un exemple du tout voiture : des espaces publics où le piéton n’a pas sa place et où le bitume s’étend à perte de vue sans délimitation entre la voirie, le trottoir et le parking. Une grande partie de l’étendue de la zone est d’autant plus occupée par du stationnement.

Ces zones d’activités se trouvent par ailleurs en contact avec l’Étang de Berre mais les

liaisons avec celui-ci sont assez pauvres. Placé entre cet étang considérable d’un côté et la ville de Marseille de l’autre, ce parc d’activités pourrait se nourrir plus amplement des potentiels paysagers qui l’entourent.

103Chapitre 4 / Parcours et expériences paysagères dans les zones d’activités de la région

PARTIE III UNE NOUVELLE DÉMARCHE DE

PROJET

Chapitre 1 : Présentation de la démarcheChapitre 2 : Projet de réhabilitationChapitre 3 : Projet de création

PARTIE III / UNE NOUVELLE DÉMARCHE DE PROJET

Chapitre 1 : Présentation de la démarche

Partie III / Une nouvelle démarche de projet106

Notre travail de recherche et de terrain nous a permis de nous constituer une vision d’ensemble des zones d’activités, nombreuses et diverses dans la région PACA, ainsi qu’un aperçu des paysages qui les accueillent. A l’issu de cette première phase, nous avons retenu trois grands enjeux, qui nous serviront de fil conducteur dans notre démarche : la banalisation, la consommation d’espace, et le zoning.

L’objectif de cet APR est de mettre au point un outil pédagogique pour sensibiliser les différents acteurs sur la problématique de la prise en compte du paysage dans les zones d’activités. Il s’agit de proposer une méthode de réflexion, pour se poser les bonnes questions et apporter des éléments de réponse. Pour illustrer notre propos, nous avons choisi de travailler sur deux cas d’étude : un projet de réhabilitation et un projet de création, bien qu’aujourd’hui la tendance soit à la réhabilitation de zones existantes plutôt qu’à la création de nouvelles zones.L’implantation de nouvelles zones est à éviter. Néanmoins, nous voulons aborder le sujet de la création et de l’implantation afin de montrer les réflexions que l’on peut avoir en amont de la création d’une zone. Prendre le temps de réfléchir, réinsérer les commerces possibles dans le centre, réinvestir les lieux déjà existants. Ces démarches supposent un temps plus long, mais une réflexion en amont permettrait d’éviter une possible réhabilitation quarante ans plus tard. Penser la création d’activités comme un projet de territoire à long terme, nous semble plus porteur qu’une multitude d’interventions curatives.

Le choix des sites de projet s’est fait en partenariat avec le réseau ZADD (Zone d’activités et développement durable) géré

par l’ARPE de la région PACA. Il nous semblait en effet plus intéressant de travailler sur des sites où des démarches de projet étaient déjà engagées. Pour le projet de réhabilitation nous avons choisi une zone industrielle et commerciale à Aubagne et Gémenos. C’est un type de zone mixte qui présente de forts enjeux urbains et paysagers, très répandu dans la région, notamment dans le continuum urbain qui s’étire le long du littoral méditerranéen jusqu’à la vallée du Rhône.Pour le projet de création nous souhaitions travailler sur une zone artisanale, forme la plus couramment rencontrée dans la région, aussi bien dans les petites communes du moyen et haut pays que dans les agglomérations importantes. Il s’agit du projet de la zone artisanale Henrious à Bras d’Asse dans les Alpes de Haute Provence.

107Chapitre 1 / Présentation de la démarche

PARTIE III / UNE NOUVELLE DÉMARCHE DE PROJET

Chapitre 2 : Projet de réhabilitation

La zone industrielle des Paluds à Aubagne

Contexte territorialLa zone industrielle des Paluds d’Aubagne est un pôle économique majeur dans le Pays d’Aubagne et de l’Étoile, aux portes de la métropole marseillaise.

Le territoire dont elle fait partie possède aujourd’hui un fort caractère périurbain qui a transformé ses paysages et sa population, toujours en mutation, comme l’est son économie.

Carte de situation de la région, et bloc diagramme du grand

territoire de la Vallée de l’Huveaune

Partie III / Une nouvelle démarche de projet108

PAYSAGES D’AUBAGNE ET DE LA VALLÉE DE L’HUVEAUNE

Le territoire du Pays d’Aubagne et de l’Étoile se compose de quatre grandes composantes paysagères : les plaines agricoles, les villages proveçaux, les piémonts habités et les grands massifs préservés.

La Zone d’activités des Paluds, implantée dans la commune d’Aubagne, prend place dans l’unité paysagère de la Vallée de l’Huveaune, en bordure des Bouches-du-Rhône et du Var. Elle concentre les espaces urbains et industriels de l’Est Marseillais, et consiste en un axe de communication majeur avec la cité phocéenne. Elle est également dotée d’un grand potentiel paysager de par son contact avec quatre grands massifs : le Massif des Calanques, le Massif de la Sainte-Beaume, celui du Régagnas ainsi que celui de l’Etoile-Garlaban. Le relief est une donnée essentielle car il encadre, permet de limiter l’extension urbaine et offre des ouvertures sur le grand paysage, donnant ainsi des repères, dont le point le plus haut de la vallée, à 936m d’altitude, est à la Roque-Forcade. Vers l’Est, Géménos, dans son cadre verdoyant, garde l’entrée de l’étroit vallon de Saint-Pons qui mène à la Sainte-Beaume, tandis qu’au nord, les gorges, abruptes et sauvages surprennent le visiteur de Roquevaire à Auriol.Au coeur des collines sèches et calcaires, la présence de l’eau a généré un étagement des surfaces irriguées qui transparaît dans le paysage agraire et végétal.Ce territoire raconte comment l’homme s’y est implanté, sculptant des restanques, construisant et cultivant les plaines irriguées. Aujourd’hui, il oscille entre les massifs des grands parcs naturels et les denses couloirs

De haut en bas :

La plaine d’Aubagne au pied du massif de la Sainte-Baume

La zone d’activités entre la plaine agricole et le massif desCalanques

Le massif du Garlaban surplombant Aubagne

109Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

urbains et industriels.La Vallée de l’Huveaune est à l’image de nombreuses vallées de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, caractérisées par des sommets secs et dégarnis, marqués d’éperons rocheux, ouvrant de larges vues. Ces sommets dominent des coteaux et collines, taillés de restanques ou boisés, où se toisent villages perchés, hameaux et nouveaux habitats pavillonaires. La plaine alluviale, anciennement à dominante agricole, accueille aujourd’hui l’étalement urbain auquel les zones d’activités se rattachent. En parallèle du cours d’eau, coeur de vallée, se tracent les grandes voies de communication et de transport.

La zone d’activités des Paluds s’inscrit dans ce schéma où cultures maraîchères, vignes et oliviers côtoient étendues commerciales, lotissements et autoroutes. Il est indispensable à nos yeux de repenser la rencontre entre ces espaces au sein de leur territoire commun. (source : Atlas des Paysages des Bouches-du-

De haut en bas :

Le canal de Beaudinard, frontière hydraulique

Un bassin d’orage, au coeur des industries

Partie III / Une nouvelle démarche de projet110

Ci-dessus : bloc diagramme, la zone d’activités des Paluds dans son contexte paysager

Ci-dessous : coupe en travers de la Plaine de Beaudinard, sur l’axe nord-sud

Rhône)UN PÔLE ÉCONOMIQUE DANS UN ÉCRIN PAYSAGER REMARQUABLE

La zone d’activités des Paluds, qui représente plus de 250 hectares, se situe entre le centre urbain d’Aubagne et la ville de Gémenos. Elle se place au pied du massif forestier des Calanques et s’étire sur plus de trois kilomètres sur la plaine agricole, contenue entre le relief et le canal de Beaudinard. Elle est desservie par les autoroutes A52 et A502, ce qui favorise son rayonnement métropolitain et en fait un pôle économique

111Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Etat des lieux

UN AGGLOMÉRAT D’ACTIVITÉS, ENTRE COMMERCES ET INDUSTRIES

Dès les années 1960, le desserement de Marseille a généré une forte demande en foncier pour le développement résidentiel et économique. Avec le déploiement du réseau autoroutier et dans un contexte de déprise agricole (et en l’absence de protectionisme foncier), Aubagne offrait les conditions pour l’implantation d’activités économiques.

Les communes d’Aubagne et de Gémenos sont marquées par un regroupement de trois pôles d’activités. Le plus ancien, la zone industrielle des Paluds a été créée en 1967, et étendu par plusieurs opérations successives, sur 170 hectares (700 entreprises et 6000 emplois aujourd’hui). Il a été suivi par le développement de la zone commerciale de La Martelle-Pastre sur 43 hectares au début des années 1980 (57 entreprises et 2500 emplois). Avec ses 127 000m² de surface de vente, cette zone commerciale périphérique est la deuxième plus importante du département après Plan de Campagne. Le commerce s’est d’ailleurs progressivement diffusé au sein de la zone industrielle. En 1990, le parc d’activités de Gémenos a été créé en continuité de la ZI des Paluds (105 hectares, 184 entreprises et 4000 emplois).

La zone d’Aubagne-Gémenos concentre au total plus de 900 entreprises et 12 000 emplois, avec une fréquentation aussi importante en semaine que le weekend (environ 42 000 voitures, en plus des flux logistiques, au quotidien).

Partie III / Une nouvelle démarche de projet112

Ci-dessus : plan d’ensemble présentant les trois zones d’activités présentes à Aubagne et Gémenos.

Page précédente : La plaine de Beaudinard en 1960 puis en 1967 et 1977, avec l’arrivée des premiers bâtiments industriels (source : IGN)

113Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

PREMIÈRES IMPRESSIONS

Aujourd’hui, la zone d’Aubagne-Gémenos est vieillissante et affiche une anarchie certaine, aussi bien spatiale que visuelle.Elle ignore les atouts paysagers du site, dont font partie l’arc des massifs, la plaine agricole et le canal qui les sépare.Suivant une logique du «parcelle par parcelle», caractéristique des zones d’activités, une grande part de la surface totale se constitue de voiries et parcs de stationnement, entre lesquels se superposent, sans cohérence, clôtures, bandes plantées, enseignes et panneaux publicitaires.Le piéton trouve difficilement sa place dans cet ensemble désorganisé et maltraité.

Ci-dessous : Le canal et les champs comme arrière-cour

Page de droite : des panneaux publicitaires qui poussent les

uns après les autres sur la plaine agricole

Partie III / Une nouvelle démarche de projet114

115Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

De gauche à droite :

Quelques noues au potentiel sous-exploité,

Océan de tôle et de bitume,Le piéton, grand oublié de la

zone d’activités,La voiture, reine omniprésente.

Partie III / Une nouvelle démarche de projet116

De gauche à droite :

L’immensité des espaces industriels, loin de l’agitation commerciale,L’avenue des Paluds, artère non assuméeL’A52, frontière entre Aubagne et la MartelleLa D8N, voie rapide à la frange sud

117Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Partie III / Une nouvelle démarche de projet118

Le grand paysage à portée de vue depuis la zone

Anarchie urbaine dans la plaine

119Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Diagnostic économique

UN TERRITOIRE PÉRIURBAIN ATTRACTIF

Aubagne et son agglomération constituent un territoire attractif aux portes de la métropole marseillaise. La proximité donnée par le réseau d’infrastructures développé (autoroute A50, A501, et A52) a permis une attractivité résidentielle et économique périurbaine, traduite par un éloignement de plus en plus important entre le lieu de travail et le domicile. L’armature urbaine redessinée et les villages métamorphosés ont entrainé une nouvelle répartition démographique. Il y a ainsi aujourd’hui beaucoup plus d’actifs résidants sur le territoire qu’auparavant. Aubagne constitue donc aujourd’hui un véritable bassin d’emplois (10 910 emplois en 1975 et 25 184 emplois en 2008).

Ce pôle d’activité s’insère dans un chapelet de zones économiques à l’échelle de la vallée de l’Huveaune, qui s’étend de la Capelette à Gémenos. L’ensemble représente 30 000 emplois et une surface d’activités de 1300 hectares.

L’étalement urbain et le mitage se sont traduits par une consommation des terres agricoles sur les plaines et piémonts. L’agriculture périurbaine reste toutefois dynamique mais elle est freinée par la spéculation et la rétention de foncier. Le mode d’urbanisation extensif qui a fragilisé le territoire a pour conséquence une modification des paysages, une vulnérabilité aux risques (risque incendie sur les piémonts et risque inondation sur les plaines), et une dégradation des continuités écologiques, causée notamment par les infrastructures en fond de vallée.

L’éloignement toujours plus important des lieux de travail et des zones d’habitation, conjugué à l’organisation urbaine particulière du territoire impose le tout-voiture. En 2009, trois déplacements sur quatre se faisaient en voiture (74% voiture, 18% marche à pied, 3% transports en commun, et 3% autres modes).Un actif sur deux, résidant sur le territoire travaille en dehors de ce dernier (30% des actifs travaillent à Marseille), et par ailleurs, 43 % des emplois du territoire sont occupés par des actifs extérieurs. Ainsi de nombreux déplacements s’effectuent tous les jours

entre Marseille et Aubagne, et le corridor économique de la vallée de l’Huveaune constitue un axe de transit important : 120 000 véhicules par jour sur l’A50, 15 000 pour la RN8 et 10 000 pour RD2. En ce qui concerne les pôles d’activités d’Aubagne et de Gémenos, ce sont tous les jours 12 000 personnes qui parcourent 443 808 km en voiture pour venir travailler. La suprématie du transport individuel en voiture s’explique en partie par des transports collectifs peu efficaces. Les axes routiers et ferroviaires sont soumis à saturation ce qui affecte les déplacements en transports en commun.Le projet de mise en service d’une troisième voie ferrée en 2014 permettra de renforcer l’offre de service (un TER toutes les 10 minutes en heure de pointe). Deux autres projets sont menés en parallèle et visent à faciliter les déplacements en transports collectifs :- Sur l’axe est-ouest, une ligne de tramway sera créée entre La Penne sur Huveaune et la ZI des Paluds à Aubagne,

Partie III / Une nouvelle démarche de projet122

UNE ZONE AU RAYONNEMENT MÉTROPOLITAIN

La zone d’activités d’Aubagne-Gémenos bénéficie donc d’une influence à l’échelle de la métropole marseillaise de par sa position stratégique : aux portes de Marseille, le long de l’axe économique de la Vallée de l’Huveaune, et au croisement de deux autoroutes (l’A52 et l’A502), ainsi que de par sa taille.

EN PARTICULIER AUTOUR DU PÔLE COMMERCIAL

Le Pays d’Aubagne et de l’Etoile comptait 1 500 commerces en 2009, dont 10 % de plus de 300 m2, essentiellement dans la zone commerciale d’Aubagne : La Martelle-Pastre qui regroupe 127 000 m2 de surfaces de vente et 2 500 emplois.

Les secteurs principalement représentés sont ceux de l’équipement de la maison et de culture-loisirs (avec beaucoup de jardineries et de concessionnaires autos-cycles). Concernant les commerces de proximité, le secteur de l’alimentaire disparaît, alors que celui de l’hygiène et soins est en hausse.

Le territoire d’Aubagne bénéficie d’une grande capacité de consommation, avec une population jeune, active et plutôt aisée, et croissante (plus de 10 000 nouveaux habitants attendus d’ici 2030).

Pour autant, l’appareil commercial du territoire fonctionne en partie sur la captation de la chalandise extérieure. L’offre commerciale dépasse la demande locale.

Il en découle une «évasion commerciale» faible (15 %). Les achats des habitants du territoire

effectués à «l’extérieur» (essentiellement à la Valentine et à Plan-de-campagne) concernent le secteur de l’équipement à la personne (textile par exemple). Pour rééquilibrer ce déficit, il faudrait construire 6 000 m2 supplémentaires.

Dans le secteur de l’alimentaire, l’offre et la demande locale sont plutôt équilibrées (91 % des ménages du territoire y effectuent leurs achats alimentaires, dont 32 % à La Martelle).

Sources :DAC DU PAYS D’AUBAGNE

DE L’ÉTOILE ET DE GRÉASQUE, 18 décembre 2012, Syndicat mixte chargé des études, de

l’élaboration et du suivi du SCOT de la Communauté

d’Agglomération du Pays d’Aubabne et de

l’Etoile et de Gréasque et l’Agence d’Urbanisme de

l’Agglomération Marseillaise.

123Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

QUELS BESOINS ?

L’activité commerciale semble satisfaisante puisqu’elle dépasse les besoins du territoire du Pays d’Aubagne dans certains secteurs et qu’elle attire une clientèle extérieure importante. Elle reste toutefois tributaire de l’évolution de l’offre commerciale des territoires environnants, ce qui explique la volonté affirmée dans le SCOT de renforcer la position métropolitaine du pôle d’Aubagne. L’enjeu pour la zone d’Aubagne-Gémenos concerne peut-être davantage le maintien de l’activité de production de la zone industrielle, aujourd’hui grignotée par les commerces.

UNE MUTATION NÉCESSAIRE

Il y a cependant des enjeux liés à l’évolution des pratiques sociétales et à certains disfonctionnements sur la zone, qui, s’ils sont pris en compte devraient amener à une mutation de l’espace d’activités d’Aubagne.

. Evolutions des pratiques :

Aujourd’hui, une dimension éthique et sociale apparaît chez les consommateurs, donnant naissance au «consomm’acteur», qui s’exprime notamment par un rejet progressif de l’impersonnel et du générique et un attrait pour le proche et le spécifique (une valeur ajoutée au «local»). Cela s’accompagne de nouvelles attentes en terme d’image (un argument auxquels les entrepreneurs peuvent être sensibles pour revoir la qualité de leurs sites).

Est également de plus en plus présente une demande de proximité, aussi bien géographique (de par le coût des transports et la pollution engendrée) que relationnelle.

De cette demande découle un entrain pour les circuits-courts (en rejet des hypermarchés) tels que les AMAP, les ventes directes et les marchés locaux, qui sont plutôt développés dans le Pays d’Aubagne (ils représentent 43 % de la commercialisation des fruits et légumes et 80 % de la vente des vins).Les grands distributeurs engagent d’ailleurs des stratégies de diversification vers des réseaux de proximité (points de ventes de petite taille en centre ville par exemple).L’essor du e-commerce est un autre élément important. Il se traduit par une double stratégie de la part des enseignes (vente en ligne et magasins en dur), l’apparition de «drive» (qui ont des besoins spatiaux spécifiques), ou encore de nouveaux entrepôts pour la vente en ligne assurée par livraisons uniquement (livraison à domicile mais aussi en des «points relais», potentiellement vecteurs d’une nouvelle dynamique pour les petits commerces de centre-ville).

Les activités commerciales doivent également s’adapter à des attentes concernant une meilleure mobilité, physique et numérique (réseaux).

Avec environ 42 000 voitures au quotidien, en plus des flux logistiques, les accès et les axes routiers sont soumis à une saturation quotidienne. La résolution de cette question de l’accès et de la mobilité au sein de la zone est aujourd’hui une nécessité. Le Plan de Déplacements InterEntreprises a notamment initié des formes de réponses (développement du réseau de bus).

Partie III / Une nouvelle démarche de projet124

LE TERRITOIRE DU PAYS D’AUBAGNE ET DE L’ETOILE VISE DEUX PRINCIPAUX OBJECTIFS :

. Le renforcement du rôle de la zone d’activités à l’échelle métropolitaine. La mise en valeur des centres-villes, par un travail de complémentarité avec le pôle d’activité entre autres

Un remembrement et une stratégie foncière pourraient limiter les risques de paupérisation des commerces de la vieille ville.

LA ZONE INDUSTRIELLE DES PALUDS EN QUELQUES DONNÉES :

La zone industrielle des Paluds est une zone dynamique, avec un nombre d’entreprises accueillies qui a triplé depuis les années 1990. L’activité industrielle ici ne s’est pas orientée vers une filière en particulier mais les secteurs du bâtiment et de la biotechnologie sont assez présents.

Aujourd’hui l’offre d’accueil, pour l’extension d’entreprises déjà présentes et pour l’implantation de nouvelles, ne répond pas à la demande. Un déficit d’offre qui se retrouve à l’échelle départementale et régionale.

La demande reste pourtant importante, notamment due à une concurrence faible sur le reste du territoire. Mais l’offre est peu attractive, peu qualitative et avec des prix relativement élevés (dû au manque de disponibilités et au développement des locaux commerciaux). Les problématiques principales concernant la zone industrielle seraient le manque d’espace disponible et son image peu qualitative, et ce malgré un potentiel bien présent.

125Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Page de droite : extension de la zone industrielle des Paluds entre la RN8 et le massif forestier

Les projets engagés

Le fort développement économique du territoire doit répondre à des besoins constants de foncier et les espaces disponibles se raréfient. Afin de maintenir et de développer les activités présentes, plusieurs projets de réhabilitation et d’extension ont été engagés à Aubagne.

Un projet d’extension de la zone industrielle des Paluds a été prévu sur une surface de 17 hectares pour accueillir 600 emplois dans les domaines de l’industrie et de l’artisanat. C’est un projet qualifié d’ « opération-tiroirs » car il permettra aux entreprises déjà présentes sur la zone industrielle de se déplacer sur l’extension dans le but de réhabiliter les surfaces existantes. L’ensemble de la zone d’activités des Paluds fait par ailleurs l’objet d’une mission de requalification lancée en mars 2013. Cette zone initialement industrielle est aujourd’hui mixte avec l’installation progressive de commerces au cœur de la zone qui s’est opérée depuis plusieurs années. Cela pose des problèmes de cohabitation car la zone industrielle n’a pas été prévue à l’origine pour l’usage et la fréquentation d’un grand public. L’objectif de la requalification est donc de lutter contre la pénétration commerciale et de pérenniser les activités de production.Pour cette zone en perte d’identité, il est également nécessaire de redéfinir une hiérarchie de la voirie, notamment pour l’avenue des Paluds qui constitue l’axe principal de la zone. Le projet est porté par la communauté d’agglomération en partenariat avec le Syndicat des Paluds qui représente l’ensemble des entreprises implantées sur le site.

Un second projet concerne la création sur le site de Gargues, c’est-à-dire entre la zone commerciale de la Martelle et la zone industrielle des Paluds, d’un écoquartier d’une surface de 40 hectares et qui accueillera à la fois de l’habitat (800 logements), et des activités commerciales et tertiaires (1500 emplois). Ce nouvel ensemble sera desservi par le futur tramway de la ligne La Penne sur Huveaune – Aubagne.

Partie III / Une nouvelle démarche de projet126

Sources : SCOT du Pays d’Aubagne et de l’Etoile,

Diagnostic général

POTENTIELS DE DÉVELOPPEMENT :- site des Gargues- optimisation de l’espace existant (élévation, mutualisation)

ENJEUX MAJEURS : - reconfiguration du schéma de circulation de l’ensemble du pôle économique et requalification des voies routières, en particulier l’avenue des Caniers- greffe du quartier des Gargues (cheminements doux, gestion de l’interface)- affirmation du pôle à l’échelle métropolitaine - préservation des capacités d’accueil pour les activités productives à l’est de la ZAC.

127Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Carte de localisation des projets engagés sur le territoire d’Aubagne et de Gémenos

Partie III / Une nouvelle démarche de projet128

Scénario actuelAujourd’hui le développement de la zone industrielle des Paluds est contenu par le canal qui marque une limite franche avec la plaine agricole, ce qui a permis de préserver cette dernière jusqu’à maintenant.

Scénario du laisser-faireDans l’éventualité où le projet d’extension de 17 hectares serait réalisé comme prévu sur des terres agricoles situées au nord de l’actuelle zone d’activités, c’est-à-dire de l’autre côté du canal, c’est toute la plaine de Beaudinard qui risque a terme de subir les conséquences de l’étalement urbain incontrôlé.

Scénario alternatifEn s’appuyant sur les trois grands enjeux que nous avons évoqué précédemment , la banalisation, la consommation d’espace, et le zoning, une démarche différente consisterait à venir affirmer les limites actuelles de la zone industrielle des Paluds. Il serait pour cela nécessaire d’exploiter les potentialités foncières et paysagères du site.

Page précédente, de haut en bas : scénario actuel, scénario du laisser-faire, et scénario alternatif.

129Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Partie III / Une nouvelle démarche de projet130

Premières intentions

POTENTIALITÉS PAYSAGÈRES

Afin de définir nos premières intentions de projet, nous avons tout d’abord commencé une phase de diagnostic approfondie de manière à déterminer les potentialités paysagères et foncières du site qui pourraient être réinterprétées dans nos propositions.

Carte des potentialités paysagères et carte du relief, zones d’activités d’Aubagne et de Gémenos

131Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

BOÎTE À OUTILS

Les outils à utiliser, Outils méthodologiques, p.217

Les parcelles agricoles proches des habitations

Les reliefs et les coteaux

La plaine agricole de Beaudinard

Des terrasses (ou restanques) et des roches abruptes

Haie de cyprès

Boisement

Oliviers en terrasses

Vignes

Trame végétale

Mas isolésCultures

sous serre

Ancien bâti

industriel

Partie III / Une nouvelle démarche de projet132

Genévrier Chêne pubescent Chêne vert Pin d’Alep

133Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Le réseau hydrographique

Partie III / Une nouvelle démarche de projet134

Les canaux parcourent la plaine agricole ainsi que la zone. Suivant un chemin, cachés entre deux bâtis, en lisière de bois. Une fois le premier trouvé, le jeu de piste commence.

Le bassin central libère une grande vue dans la zone et

peut être mis en valeur sur ses abords

135Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

D'autres bassins ainsi que des noues sont des potentiels déjà

présents dans la zone de Géménos

Partie III / Une nouvelle démarche de projet136

L’architecture locale

Le bâti épouse le relief et surplombe le reste de la ville

Toits en tuiles

Balcons et terrasses, marques du climat méditerranéen

Façades colorées

137Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Les façades du centre ville d'Aubagne: ces couleurs méditerranéennes sont une trace importante de la culture locale

Cabanon provençal sur les collines

Partie III / Une nouvelle démarche de projet138

POTENTIALITÉS FONCIÈRES

Nous avons effectué un premier travail de cartographie à l’échelle d’un zoom ciblé ayant pour objectif d’illustrer différentes potentialités en termes de requalification spatiale. Dans un premier temps nous avons pointé l’ensemble des bâtiments qui possèdent une structure constructive pouvant être facilement améliorée ou reconvertie. Contrairement à la tôle, ces bâtiments construits en parpaings permettent d’imaginer différents futurs et mutations en accord avec notre vision à

long terme sans faire table rase de l’existant. Ensuite nous avons énuméré l’ensemble des parcelles situées le long de notre axe principal et qui vont devoir être légèrement rognées pour laisser passer les différents flux que nous envisageons (tramway, voitures, piétons, cyclistes,...). Hormis cette spoliation, nous portons une attention à ces parcelles qui seront les premières à se transformer en relation directe avec l’intensification de notre axe principale.

Carte du potentiel bâti

139Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Carte des parcelles à intensifier

De gauche à droite :Vue satellite de la zone

d’activités des Paluds, carte des réseaux viaires et du

parcellaire, et carte du potentiel d’espace récupérable

par le stationnement

Partie III / Une nouvelle démarche de projet140

Enfin nous avons dénombré l’ensemble des stationnements ainsi que les automobiles qu’elles soient ou non en circulation. Cette carte nous permet de communiquer facilement sur l’importance que prend la voiture dans ces espaces qui lui sont presque réservés. Nous pouvons alors argumenter et justifier la suppression de certains parkings par le regroupement afin de contraindre quelque peu son usage et favoriser les transports publics dans le but de concéder ces espaces à d’autres usages moins consommateurs en surfaces.

141Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

PREMIÈRES INTENTIONS : VERS UN TERRITOIRE DES POSSIBLES

Comme nous l’avons présenté, la zone d’activités des Paluds possède des potentiels inexploités. Elle devient pour nous un lieu de possibles à imaginer.Nous aimerions que les Paluds ne soient plus seulement une zone où l’on passe, travaille et consomme, mais un quartier où l’on vit, où l’on partage, où on s’enrichit. Le problème du zoning inhérent aux zones d’activités fait s’étendre la mono-fonctionnalité dans le territoire. En retravaillant la densité d’un quartier et en recomposant les usages, on peut faire en sorte que les usages urbains soient regroupés et densifié et libérer ainsi de vrais espaces publics dans la ville. Le zoning, la

Partie III / Une nouvelle démarche de projet142

mixité des usages et une façon de recomposer la ville, de rééquilibrer les espaces dédiés aux bâti et les espaces dédiés au paysage.Ainsi, si nous devions recomposer les Paluds tel que nous imaginons une vie de quartier, il serait recomposé de cette façon : les logements seraient proches de la plaine agricole, du côté ensoleillé et ouvert sur le grand paysage, les habitants auraient besoin de commerces de proximité (la boulangerie, l’épicerie, le tabac...), d’une vie de quartier, d’un centre où les choses se passent où ils pourraient se retrouver entre amis. Ce coeur de quartier serait plus vivant, mêlant logements, commerces, services, bureaux. Il

Page précédente : esquisse des premières intentions de projet

s’apparenterait aux avenues commerçantes que l’on trouve dans les centres-ville. Une avenue principale traverserait le quartier, amenant les constructions à se densifier autour. Un réseau de ruelles en découlerait.Les grands commerces, gros consommateurs d’espace, seraient situés à proximité de la ville d’Aubagne, autour de la future arrivée du tramway. Mais les commerces attirent du monde, il faut donc penser à l’organisation des stationnements. Une avenue dégagée et un quartier accueillant pour les piétons et les vélos seraient un agréable lieu de vie. Si tous les parkings étaient mutualisés, on gagnerait beaucoup de place pour créer de vrais espaces publics. La zone industrielle de Gémenos composerait avec une spatialité et une gestion qui lui seraient propres. Elle maintiendrait une distance vis-à-vis des logements à cause du bruit et des gènes occasionnés par les

143Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

camions. Elle pourrait avoir son propre espace, ses dessertes, une organisation facilitant la vie des personnes qui y travaillent. Elle pourrait être reliée à un autre boulevard, en arrière du quartier, un peu comme les coulisses d’une scène. Un boulevard plus passant, rapide et pratique en parallèle de l’avenue principale, vivante et invitant aux flâneries. Les habitants et usagers auraient accès à des lieux agréables pour pouvoir s’épanouir, contempler, se promener. La zone est accolée à un paisible coteau boisé mais elle lui tourne le dos. Elle pourrait interagir plus amplement avec la forêt. De l’autre côté, les habitants auraient la possibilité de se promener au bord du canal, qui existe déjà, et d’apprécier une vue généreuse sur la plaine agricole et les montagnes. Des espaces végétalisés viendraient même traverser le quartier pour relier ses abords et récolter les eaux, comme les noues de la zone de Géménos le font déjà.

Contenir l’extensionpour conserver un réelle identité géographique et préserver les terres alentours.

Affirmer les continuitéspour faire lien entre Aubagne et Gémenos.

Hiérarchiser les espacespour améliorer la lisibilité des lieux et apporter une structure claire.

Révéler les interfacespour engager la rencontre avec la plaine agricole et le massif forestier.

Orientations de projetALTERNATIVES AU ZONING

ALTERNATIVES À LA BANALISATION

Partie III / Une nouvelle démarche de projet144

Développer une mixité volontaire et complémentaire des usages pour créer un vrai lieu de vie en évitant les confrontations issues de pratiques non anticipées.

Créer un coeur de quartiercomme lieu d’échanges et de partages auquel les habitants pourront se référer.

Mettre en scène le grand paysagepour s’ancrer dans le territoire et construire une identité.

S’appuyer sur les potentiels paysagerssupports possibles d’espaces publics de qualité.

145Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

ALTERNATIVES À LA CONSOMMATION D’ESPACE

Mutualiserpour mettre en commun des services et espaces en plusieurs points clés.

Intensifier l’avenue centralepar une densification et une mixité des usages pour créer un axe névralgique.

Partie III / Une nouvelle démarche de projet2

SYNTHÈSE DES ORIENTATIONS DE PROJET

Suite à cette réflexion projectuelle globale répondant, selon trois affectations, aux trois problématiques portées par les zones d’activités (banalisation, zoning, consommation) nous avons ouvert un large champ de transformations possibles.Il fallait alors réorienter et préciser ces démarches de projet selon une concrétisation éventuelle.Pour cela nous les avons regroupées selon trois temporalités ayant chacune leur autonomie mais ne pouvant être efficaces quand étant menées de front. En effet certaines hypothèses de travail comme les acquisitions sont des pratiques difficiles à mettre en place aujourd’hui à cause de la réticence au changement de nombreux propriétaires. Elles

doivent donc être menées sur un temps très long par des personnes aguerries à ce genre d’exercice.En parallèle des transformations menées strictement sur le domaine public peuvent être engagées rapidement pour répartir les dépenses dans la durée et provoquer un intérêt autour de l’avenir de la zone. Au final et après avoir acquis les terrains nécessaires, la collectivité peut valoriser des espaces de partage.Pour simplifier, le schéma global se ferait selon trois actions générales : valorisation des espaces publics, acquisition de terrains et mutualisation.

Page précédente : carte de synthèse des orientations du

projet de réhabilitationCi-dessous : plan des usages et

des déplacements

147Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Temporalités du projet et actions à mettre en oeuvrePour simplifier la transformation de la zone des Paluds et la rendre d’avantage abordable nous avons décidé de répartir la mutation en trois étapes principales. Ces trois temps permettent de distinguer des stratégies d’aménagement différentes et des implications plus ou moins longues selon les actions à mettre en place.

TEMPS 1 : AMÉNAGEMENT DES ESPACES PUBLICS

Par exemple le premier temps consiste à démarrer l’aménagement des parties strictement publiques comme le bassin de rétention ou le boulevard urbain. Ces transformations peuvent être engagées rapidement parce qu’elles demanderaient moins de concertation. Nous pouvons en effet prendre pour acquis que la conception d’espaces de qualité peut faire l’objet d’une adhésion majoritaire. Ces premières constructions serviront d’actes fondateurs à la transformation de la zone en quartier en amenant des pratiques non plus tournées uniquement vers la production et la consommation mais également vers le loisir et l’oisiveté.

Partie III / Une nouvelle démarche de projet148

Valoriser le réseau hydrographique

Le réseau des canaux hydrauliques est à mettre en valeur. Il est une véritable trame d’espaces publics au sein de la zone. Les abords des canaux doivent être libérés des grillages et autres séparations, et qu’ils soient végétalisés ou laissés minéraux, les bords doivent être soignés afin de reprendre l’esthétique du canal et que le public puisse profiter de ces espaces. Les arrières des bâtiments peuvent être mis en valeur, jusqu’à ouvrir une entrée

côté canal pour certaines activités. Des passerelles peuvent être installées afin de favoriser la traversée d’une rue à l’autre par les canaux, et les impasses en bout de canaux doivent s’ouvrir pour rejoindre le chemin des Paluds.

Ainsi les canaux peuvent devenir de réels lieux de promenade, de pause, de pique-nique également, mais aussi être empruntés pour aller d’un point à un autre du quartier comme des ruelles.

149Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Partie III / Une nouvelle démarche de projet150

Revitalisation des canaux oubliés

151Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

S’appuyer sur les potentiels paysagers

Le bassin principal est un élément central dans la zone d’activités. Il libère un grand espace non construit, une respiration visuelle précieuse. Mais ce bassin n’est pas du tout mis en valeur, ce qui est dommage. Il pourrait avoir un réel statut au sein des espaces publics de la zone, si ses abords étaient repensés. Il peut être relié au chemin des Paluds et à la plaine agricole d’un côté ainsi qu’à la dorsale principale de l’autre et devenir un vrai point central de promenade, pique-nique et autres pauses. Nous proposons ainsi de densifier le bâti autour de celui-ci pour avoir un front

bâti qui donne sur le bassin et fait de lui une véritable place publique. Dans ces nouveaux bâtis peuvent s’installer des cafés et petits restaurants accompagnés de leurs terrasses afin de rendre cet endroit idéal entre midi et quatorze heures. L’entrée principale ainsi que la vue sur le bassin peuvent être également mises en valeur depuis l’avenue centrale, et des liaisons peuvent être aménagées pour le relier aux réseaux d’espaces piétons déjà existants (le chemin des Paluds par exemple). Le bassin peut être mis en scène grâce à des pontons de bois par exemple, pour lui donner l’image d’un bassin d’eau ou d’un lac au milieu du quartier.

Partie III / Une nouvelle démarche de projet152

Valorisation du bassin d’orage : bloc diagramme et vue d’ambiance

153Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Révéler l’interface forestière

L’actuelle RD8 est une 2x2 voies, un gabarit de voie rapide à l’allure d’autoroute qui est peu sécurisant pour les piétons et n’est pas très agréable. Elle marque par ailleurs une réelle fracture avec le massif forestier et ne favorise pas les échanges avec cette interface. En fond de parcelle la limite avec la route est matérialisée par une clôture et une haie de thuyas, une essence végétale banalisée. Afin d’être requalifiée en boulevard urbain, la RD8 pourrait être traitée de manière à donner une place plus importante aux mobilités douces

et au végétal. Un double alignement d’arbres le long de la route permettrait d’étirer la lisière pour révéler l’interface forestière et inviter à sa découverte par des sentiers de promenade. Ces plantations permettraient par ailleurs d’augmenter les surfaces d’infiltration au sol. Le choix de la palette végétale pourrait s’inspirer du contexte forestier présent (pin d’Alep, pin parasol, chêne blanc ou encore chêne vert, …). La clôture des parcelles privées pourrait être remplacée par un saut-de-loup, accompagnée d’une haie arbustive.

Partie III / Une nouvelle démarche de projet154

Révéler l’interface agricole

Pour désenclaver la zone et l’ouvrir vers son territoire d’accueil, un des grands changements à apporter est la création d’une interface agricole de qualité. Il s’agit en premier lieu de favoriser les ouvertures visuelles de la zone vers la plaine agricole pour créer un véritable dialogue entre ces deux espaces antagonistes. Pour cela nous pouvons requalifier un chemin digue qui aujourd’hui marque une limite forte entre les deux espaces. Il pourrait alors prendre le visage d’une promenade en belvédère sur les

champs aux abords de l’eau. Dans un second temps il faudrait porter toute notre attention à favoriser les liaisons piétonnes de l’intérieur de la zone vers cette promenade en favorisant par exemple des servitudes de passages entre des parcelles.1 Tout ceci permettrait de procurer une respiration extérieure de très grande qualité.

155Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

1. Plan des usages et des déplacements p.147

TEMPS 2 : CONCERTATION ET ACQUISITIONS FONCIÈRES

Le deuxième temps porterait sur les acquisitions de terrains à réaliser afin de pouvoir construire des équipements essentiels à la vie d’un quartier tels que le tramway ou des voies logistiques. Pour cela une concertation longue serait menée entre le maître d’ouvrage et les propriétaires des parcelles concernées. La médiation pourrait se faire selon le principe d’une compensation juste pour toute concession. Par exemple on pourrait imaginer d’augmenter le Coefficient d’Occupation des Sols des parcelles situées le long de la dorsale si leur propriétaire cède quelques mètres de leur terrain pour agrandir l’axe principal et ainsi laisser passer le tramway. Le fait d’augmenter le COS

permettrait au propriétaire d’augmenter la valeur de sa parcelle et donc son patrimoine tout en augurant la densification des parcelles le long de la voie pour donner une intensité et un caractère plus urbain à la zone. Même si ces compensations sont essentielles pour mener à bien des acquisitions utiles à la société, il s’agit également de communiquer sur la forte valeur ajoutée et l’image de marque qu’amènent des aménagements urbains sur le capital foncier et le commerce. Pour cela des images projectuelles peuvent servir d’éléments forts de démonstration et de séduction pour convaincre.

Partie III / Une nouvelle démarche de projet156

Hiérarchiser les espaces

A l’échelle de la zone d’activité le gabarit des voies ne répond pas à leur hiérarchie, et l’Avenue des Paluds est aujourd’hui marquée par une discontinuité des façades qui accentue le manque de lisibilité. Par un traitement cohérent des limites et de l’implantation des bâtiments, cet axe majeur pourrait constituer une dorsale d’intensification. Le projet de ligne de tramway pour relier La Penne sur Huveaune et Aubagne pourrait être prolongé jusqu’à Gémenos, en suivant l’Avenue des Paluds, de manière à pouvoir desservir les trois zones d’activités où plus de 12 000 personnes viennent travailler quotidiennement. L’Avenue des Paluds serait destinée par ailleurs aux mobilités douces et à la circulation des véhicules légers. Afin de marquer l’importance de cet axe par rapport aux autres, le gabarit de la voie pourrait être augmenté en passant de 16 mètres de largeur

à 28 mètres. Ce gain d’espace public pourrait se faire d’une part par un retrait latéral de la limite des parcelles privées, et la création de parkings mutualisés en silo permettrait par ailleurs de libérer les places de stationnement sur la voie publique. Les accès logistiques pour les poids lourds se feraient en revanche en fond de parcelle par le biais d’une voie de desserte indépendante pour permettre aux bâtiments d’être alignés le long de la dorsale.1

157Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

BOÎTE À OUTILS

Démarches à mettre en oeuvre, Concertation et argumentation, p.213

1. Plan des usages et des déplacements p.147

Vue d’ambiance de l’Avenue des Paluds, artère principale

qui reliera les trois zones d’activités

Partie III / Une nouvelle démarche de projet158

159Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

TEMPS 3 : DENSIFICATION ET MUTUALISATION DES ESPACES

Enfin la troisième étape pourrait être l’adhésion de la population du nouveau quartier à des pratiques collectives. Pour cela le tramway et les transports collectifs pourraient être valorisés en proposant une offre d’arrêts et de passages importante. Il faudrait par conséquent réduire considérablement le transport individuel en voiture ou du moins le raisonner fortement par la diminution des parkings sauvages et de faibles surfaces en les remplaçant par des zones de parkings mutualisés situées en des endroits stratégiques (comme à côté des arrêts de tramway par exemple). Pour plus d’efficacité quant à la consommation du foncier on pourrait imaginer la construction de parkings en silo selon un financement partagé entre la commune et les entreprises locales.

BOÎTE À OUTILS

Démarches à mettre en oeuvre, Concertation et

argumentation, p.213

Partie III / Une nouvelle démarche de projet160

161Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Intensifier l’avenue centrale

Une de nos principales recherches a consisté à réfléchir à différents principes d’intensification. Nous entendons par intensification le fait d’accroître le nombre d’usages possibles dans la zone en multipliant les qualités d’espaces et les possibilités de transformation. Il s’agit également d’augmenter les pratiques, les échanges et la vie collective en proposant par exemple de mutualiser les lieux de stockage ou les espaces de parkings afin d’augmenter les espaces dits communautaires.Les illustrations ci-contre relatent et synthétisent différentes actions d’intensification que nous pouvons mener en des endroits clefs de notre territoire de projet comme cet espace central, un rond-point situé sur l’Avenue des Paluds, aujourd’hui sous-utilisé.

voirie

existant

propositions

espaces piétons présence végétalesurfaces imperméables privées

Propositions d’une recomposition des espaces

Partie III / Une nouvelle démarche de projet162

voirie

existant

propositions

espaces piétons présence végétalesurfaces imperméables privées

Propositions d’une recomposition des espaces

voirie

existant

propositions

espaces piétons présence végétalesurfaces imperméables privées

Propositions d’une recomposition des espaces

163Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

Bilan comparatifNous avons rationalisé toutes ces transformations en établissant une synthèse des surfaces engagées à l’aide d’un tableau simplifié. Il ne s’agit pas d’établir le coût global des travaux et des acquisitions qui serait bien évidemment élevé. L’objet est avant tout de montrer la faible quantité d’espaces à transformer sur un temps relativement long (de l’ordre d’une vingtaine d’années) pour revitaliser, changer et enclencher des processus de diversification de ce territoire aujourd’hui inexpressif et monofonctionnel.

Plan projet zoom, zone d’activités d’Aubagne

Partie III / Une nouvelle démarche de projet164

165Chapitre 2 / Projet de réhabilitation

PARTIE III / UNE NOUVELLE DÉMARCHE DE PROJET

Chapitre 3 : Projet de création

La zone artisanale Henrious à Bras d’Asse

Contexte territorialA l’échelle régionale, Bras d’Asse se trouve dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, dans l’arrondissement de Digne-les-Bains. La commune est située en bordure de l’Asse, qui rejoint plus bas la Durance. La vallée de l’Asse est par ailleurs en contact avec le Parc Naturel Régional du Verdon situé plus au sud.

Carte de situation de la région, et bloc diagramme du grand

territoire de la Vallée de l’Asse

Partie III / Une nouvelle démarche de projet166

PAYSAGES DE LA VALLÉE DE L’ASSE

Le village fait partie de l’entité paysagère de la Basse Vallée de l’Asse. Ce territoire est rural, marqué par des grands axes de circulation, notamment vers Digne, un paysage composé de plaines et de plateaux agricoles et de reliefs boisés.

Les villages, qui se trouvent dans la plaine agricole, sont menacés par l’extension urbaine. Celui de Bras d’Asse se situe à l’embouchure du torrent de St Jeannet et de l’Asse. Il est légèrement surélevé et s’accroche au coteau du Plateau de Puimichel. Il compte environ cinq cents habitants et est relié à deux hameaux : les Oresonnis et la Bégude, sur la rive gauche, où la zone artisanale prévoit de s’implanter.

De haut en bas :

Au croisement de la Vallée de la Durance,

L’Asse, vue depuis le pont de Bras d’Asse

La Vallée de l’Asse, vue depuis le Plateau de Valensole

167Chapitre 3 / Projet de création

Bras-d’Asse vu depuis l’ancien village perché Le village perché du vieux Bras

Le hameau-rue de la Bégude Cultures en plaine aux portes du village

Partie III / Une nouvelle démarche de projet168

Ci-dessus : bloc diagramme, le village de Bras d’Asse dans son contexte paysager

Ci-dessous : coupe en travers de la Vallée de l’Asse, sur l’axe nord-sud

169Chapitre 3 / Projet de création

Partie III / Une nouvelle démarche de projet170

La Bégude

BRAS D’ASSE

Diagnostic économiqueUN TERRITOIRE ORGANISÉ, EN MARGE DES POLARITÉS RÉGIONALES

La commune de Bras-d’Asse fait partie de la communauté de communes Asse-Bléone-Verdon dans le Pays Dignois. Le Pays Dignois est un territoire rural de montagne qui s’organise en parallèle de la vallée de la Durance, avec Dignes-les-Bains comme pôle urbain attractif majeur. Il se structure par vallée à travers plusieurs pôles, identifiés à partir des services à la population que les habitants peuvent y trouver pour répondre à leurs besoins quotidiens. L’équilibre du territoire dépend des capacités à offrir aux habitants des services en milieu rural et se traduit par les déplacements qu’il permet d’éviter.Le territoire de la Vallée de l’Asse est constitué de très petites communes, installées au fil de la vallée, sur un axe de circulation, en situation particulière de lien et d’étapes entre la Vallée de la Durance et Digne. Cette position stratégique explique en partie le fait que ce territoire présente le plus haut taux de croissance de population de l’ensemble du Pays Dignois (+ 2,16% entre 1999 et 2007).

171Chapitre 3 / Projet de création

UN DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE LIMITÉ ET DES PERSPECTIVES SUR-DIMENSIONNÉES

«Le Pays Dignois connaît un développement économique par zones d’activités relativement limité, à l’image de l’enclavement du territoire. Le bas de la vallée de la Bléone apparaît comme le point le plus stratégique. Globalement l’économie locale est essentiellement portée par les commerces de plus ou moins grande surface. Le tissu artisanal répond aux besoins quotidiens des populations, sans ambition extra-territoriale.Avec une surface d’environ 30 ha sur le territoire (2008), la répartition des zones se concentre autour de Digne, en partageant un intérêt communal ou intercommunal.

La vocation économique des zones sur le Pays est essentiellement artisanale; exception faite

de la zone de Digne-les-Bains qui accueille la quasi-totalité des grandes surfaces commerciales du Pays. Le Pays Dignois semblait avoir évité par le passé la mise en place d’une carte explosée des zones d’activités pour maintenir un tissu certes plutôt faible mais concentré. Le développement des zones d’activités a été, jusqu’à ce jour, plutôt mesuré.Plusieurs projets de développement sur le Pays, à Digne, Mézel, Le Chaffaut et Bras d’Asse présagent une accélération du phénomène de multiplication des zones à l’échelle du Pays.Les besoins répétés d’extension des locaux des artisans amènent en effet les communes et intercommunalité à créer des zones d’activités pour éviter que les activités partent dans les communes voisines enlevant ainsi une «part de vie» au village.

L’implantation des zones suit souvent des critères de dessertes et un éloignement relatif des zones urbaines. Si la cohabitation entre des zones d’activités et un tissu résidentiel semble peu cohérent, il est important de considérer l’emplacement d’une zone en fonction du lien à créer avec le centre bourg et le tissu urbain plutôt qu’en fonction des opportunités foncières. Il faut considérer une distance pertinente en fonction des possibles nuisances, des flux générés, de l’accès.La typologie des entreprises doit permettre de dimensionner la zone, si les activités industrielles trouvent leur place dans une zone, les activités tertiaires doivent être orientées dans les centres bourgs.Le développement d’une zone engendre une consommation de terres agricoles et présente un point d’appui au développement urbain. La densification des zones existantes doit être

privilégiée à la création de nouveaux sites, en pensant le réseau à l’échelle du Pays (les intercommunalités sont le relais de l’approche territoriale de l’économie).Il n’existe pas vraiment d’approche commune du développement économique et de son organisation à l’échelle du Pays.Digne est encore vu comme un aspirateur ne permettant pas la mise en place de solidarité, et le Pays n’est pas encore considéré comme un espace économique propre.

La stratégie foncière doit permettre de dégager les espaces les plus pertinents pour recevoir l’accueil d’activités et offrir un développement équilibré du territoire.

Les axes routiers représentent aussi un espace de choix pour le développement de l’urbanisation, en lien avec la suprématie

de la voiture, ce qui entraîne la disparition des structures de village. L’urbanisation sur le Pays Dignois suit davantage une logique d’opportunité immédiate qu’une organisation de l’urbanisation sur le long terme.

Globalement il y a un déficit de maîtrise de l’urbanisation, avec des documents peu contraignants ou affichant des perspectives ambitieuses : le Pays est occupé sur 1 436 ha par l’urbanisation (hors za) et les communes sous POS/PLU inscrivent 525 ha en zone à urbaniser (un tiers de la surface urbaine existante à ouvrir).

Le territoire offre aujourd’hui 129 ha pour l’accueil des entreprises. Les surfaces ouvertes à l’urbanisation inscrivent des disponibilités de 75 ha. L’indicateur de consommation annuelle est de 6 650 m2 de foncier mobilisé par an (depuis 1990). Les besoins estimés en 2010 pour 2013, en cumulant les besoins en matière de commerces et de locaux d’entreprises, s’élevaient à 4 ou 5 ha. Les 75 ha projetés sur les POS et PLU sont donc surdimensionnés pour le territoire.

UN PAYS À FORTS ENJEUX FONCIERS

Voici une synthèse des enjeux fonciers sur le territoire Dignois ainsi que les différentes pistes de réflexion associées :

Un foncier fortement contraint sur le territoire nécessitant une réflexion à l’échelle du Pays :- renouvellement urbain- mutabilité foncière- consommation économe de l’espaceDes formes urbaines issue d’un développement par opportunité :- arrêt du mitage sur les terres agricoles

- maintien de la qualité paysagère- formes urbaines préservant les villages- forme d’habitat individuel «durable»

Une échelle Pays insuffisamment intégrée dans les politiques locales :- identification de zones de développement- valorisation du foncier autour de sites clés sur le réseau du Pays

En réaction à ces enjeux territoriaux, la construction d’un projet pour la mise en oeuvre d’un Programme d’Aménagement Solidaire (PAS) a été initié. Il a débuté par un travail de terrain et d’échanges à l’échelle des communes avant de mener une réflexion avec les élus à l’échelle des communautés de communes et du Pays, pour proposer des axes de développement et l’organisation d’un cadre de références des projets, avec des partenaires comme l’Etablissement Public Foncier Régional (EPFR) dans le cas de Bras-d’Asse.Si la plupart des projets touchent l’échelle communale, l’échelon de la Communauté de Communes concerne principalement le développement des infrastructures de déplacements, notamment des modes doux. Ces projets doivent s’inscrire dans une double approche territoriale : un développement local par la proximité et l’indispensable regroupement au sein du Pays Dignois.

Voici quelques pistes de stratégies foncières pertinentes pour le cas des zones d’activités, existantes et en projet :

Les problématiques identifiées sont le maintien d’une logique communale et l’absence de vision à l’échelle du Pays. Le développement

Partie III / Une nouvelle démarche de projet174

de ZAE engendre une forte consommation d’espaces agricoles. Il est essentiel de cibler les entreprises à accueillir (en ville et dans les espaces ruraux), et de soutenir une dynamique économique pour un territoire solidaire.

Les risques pour le territoire sont : - la concurrence exacerbée entre les communes- un affaiblissement économique par la division des moyens- un mitage du paysage- une fragilisation financière des exploitations agricoles

Mise en cohérence de l’offre foncière économique

ACTION OBJECTIF OUTIL

harmoniser la fiscalité éviter la multiplication des zones et rassembler les moyens

intercommunalité

localiser et hiérarchiser les ZAE existantes et futures

avoir une vision globale de l’offre de foncier

SCOT, Schéma des zones d’activités, POS, PLU, ZAD, Acquisition foncière

intégrer les ZAE dans le fonctionnement territorial

définir la localisation des zones en fonction de l’habitat et des transports collectifs

POS, PLU, SCOT, Réserve foncière

Mobiliser la vacance et les dents creuses

ACTION OBJECTIF OUTILréhabiliter l’habitat vacant remettre sur le marché des logements

(ou autre vocation)OPAH, Acquisition immobilière, PRI

construire sur les dents creuses chiffrer les besoins en logement et identifier les espaces d’accueil

Réserve foncière, ER Logement, AFU

projet urbain de centre ville dynamiser les centres villes par le maintien des commerces et des services

Acquisition foncière, POS, PLU

Sources : Étude de stratégie foncière sur le pays dignois, Rapport d’étude 2010 de la SAFER et Programme d’aménagement solidaire CC Asse et Affluents, fiches actions octobre 2011)

175Chapitre 3 / Projet de création

CHIFFRES CLÉS

emplois en 1999 :- 362 emplois agricoles- 403 emplois industriels - 649 emplois construction - 9 340 emplois tertiaires

- 100 ha de ZAE existantes en 2008- 5 projets en création pure- 1 projet en extension

Partie III / Une nouvelle démarche de projet176

ÉTAT DES LIEUX À BRAS D’ASSE

514 habitants en 2009

383 logements (2009) dont : 61,2% de résidences principales, 32,6% de résidences secondaires et 6,2% de logements vacants.

76 établissements actifs au 31/12/2010 (pour 20 697 dans le 04) dont : 28,9 % d’agriculture6,6 % d’industrie10,5 % de la construction43,4 % de commerce, transports et services10,5% administration publique, enseignement, santé, socialtoutes à moins de 10 salariés

186 actifs parmis les résidants 63 travaillent à Bras d’Asse114 dans le département 9 dans un autre département (13 certainement) 66% hors de la commune

6 créations d’entreprises en 2011 dont :1 dans le secteur de la construction5 commerces, transports, services

au 01/01/2011 :35 entreprises dont :4 en industrie7 en construction23 commerce, transports et services1 administration publique, enseignement, action socialela majorité ont plus de 5 ans1 hôtelEn 2008, 23 logements étaient encore disponibles dans la commune.(Source : communes.com)

On compte aujourd’hui environ :- 9 commerces et restaurants- 2 points de vente directe et de produits locaux- 8 artisans- 1 marché bio- une école (pour 7 communes alentour)

Des commerces et services qui attirent une clientèle plus large que celle de la commune.(source: INSEE)

177Chapitre 3 / Projet de création

Localisation des activités économiques existantes au sein du village

La Bégude

Bras d’Asse

Les projets engagés

Plusieurs projets sont à l’étude sur la commune. Celui qui nous intéresse, concerne la création de la zone artisanale d’Henrious, un projet piloté par la Communauté de Communes Asse-Bléon-Verdon,. Il s’implantera sur un terrain de six hectares, aujourd’hui constitué de friches agricoles, qui a été racheté par la collectivité. Dix-neuf lots sont prévus, pour accueillir initialement de l’artisanat et du commerce (un ferronnier, un producteur de granulés de bois, une entreprise de BTP, un transporteur, un hôtel, un spa/centre de remise en forme, un dentiste, un snack . Ces parcelles se trouvent sur la rive gauche de l’Asse, à l’écart des agglomérations environnantes.

L’organisation et la forme spatiale de la zone prévues se conforment au parcellaire existant. La friche agricole destinée à accueillir le projet est écartée de l’agglomération et se situe en pleine campagne agricole, participant à ce paysage dégagé qui donne à voir les reliefs environnants. On peut imaginer que l’impact visuel qu’une zone pourrait avoir à cet endroit serait néfaste. Mais l’impact est également lié à la superficie de la zone, associée à une petite commune. Dans un tel endroit, six hectares représentent une surface assez conséquente, équivalente à la surface occupée par le village.

Partie III / Une nouvelle démarche de projet178

Bras d’Asse La Bégude Projet zone artisanale

Bras d’Asse La BégudeProjet zone artisanale

vue depuis le plateau de valensole, rive gauche

vue depuis les hauteurs de bras d’asse, rive droite

vue depuis les hauteurs de bras d’asse, rive droite

La friche agricole destinée à l’accueil du projet de zone artisanale

179Chapitre 3 / Projet de création

Partie III / Une nouvelle démarche de projet180

Scénario actuelAujourd’hui le développement urbain du village et de son hameau est plutôt limité. Les quelques récentes extensions (lotissement, ou maisons individuelles) se sont faites pour la plupart en continuité du tissu existant en préservant ainsi le caractère rural de l’ensemble de la commune.

Scénario du laisser-faireLa seconde vue est une projection de la future zone artisanale actuellement à l’étude. Elle permet de prendre conscience à la fois de sa taille surdimensionnée par rapport à celle du village, mais également de son isolement total, à l’écart du hameau de la Bégude, qui est une aberration.

Scénario alternatifEn s’appuyant sur les trois grands enjeux que nous avons évoqué précédemment , la banalisation, la consommation d’espace, et le zoning, une démarche différente consisterait à réintrodruire des activités économiques au sein du village en valorisant par exemple le patrimoine bâti non utilisé ou des parcelles disponibles.

Page précédente : maquette situant l’emprise de l’actuel projet de zone artisanale par rapport au village

Ci-dessous, de gauche à droite : scénario actuel, scénario du laisser-faire, et scénario alternatif.

181Chapitre 3 / Projet de création

Partie III / Une nouvelle démarche de projet182

Premières intentions

POTENTIALITÉS PAYSAGÈRES

Afin de définir nos premières intentions de projet, nous avons tout d’abord commencé une phase de diagnostic approfondie de manière à déterminer les potentialités paysagères et foncières du site qui pourraient être réinterprétées dans nos propositions.

Carte des potentialités paysagères et carte du relief, commune de Bras d’Asse

183Chapitre 3 / Projet de création

BOÎTE À OUTILS

Les outils à utiliser, Outils méthodologiques, p.217

La plaine agricole de l’Asse et le Plateau de Valensole

Les reliefs et les coteaux

Les parcelles agricoles proches des habitations La respiration visuelle qui accompagne le parcours dans la vallée

Les coteaux boisés de la vallée de l’Asse Le vallon de Saint-Jeannet, en hiver En haut : l’agriculture de la plaine est toujours présente dans le reliefEn bas : la roche, abrupte, se met à nu et se dévoile parmi les coteaux boisés

Partie III / Une nouvelle démarche de projet184

Les cultures de lavande sur le plateau de ValensoleLa trame du paysage agricole dans la plaine

Pin sylvestre Pin d’Alep Pin noir

Genêt Genévrier

Chêne pubescent

Chêne vert

185Chapitre 3 / Projet de création

L’Asse et son lit majeur

La ripisylve de l'Asse et de ses torrents est visuellement et écologiquement importante. Elle structure la plaine.

L’architecture locale

De gauche à droite :

Le village historique du Vieux Bras d’AsseLes constructions contemporaines autour du villageLe vieux bâti provençal rural

Partie III / Une nouvelle démarche de projet186

Les trames végétales et les canaux structurent également le lit de l’Asse qui s’étend dans

la plaine.

De haut en bas :

Le bâti ancien du hameau de la Bégude, situé sur la rive gauche

La composition historique du village autour de l’église

187Chapitre 3 / Projet de création

De gauche à droite, ci-dessous :Carte des réseaux viaires et du parcellaire, carte du potentiel bâti, et carte du potentiel foncier

Partie III / Une nouvelle démarche de projet188

Le patrimoine bâti non-utilisé pour lutter contre la consommation de foncier

POTENTIALITÉS FONCIÈRES

Nous avons effectué un premier recensement de parcelles adéquates de par leur taille et leur emplacement vis-à-vis du village. La majorité de ces parcelles est située dans ce que l’on pourrait appeler des ‘’dents creuses’’ qui sont en réalité des parcelles agricoles ou potagères de tailles importantes situées à l’intérieur du tissu urbain (figure 2). Ces dents creuses nous permettent d’imaginer un développement plus compact et homogène du village évitant ainsi la dispersion des constructions dans la plaine et en garantissant la qualité urbaine de ce bourg. Nous avons également pointé quelques constructions de tailles importantes à l’intérieur du village qui se trouvaient en apparence inoccupées ou sous-utilisées.

189Chapitre 3 / Projet de création

Partie III / Une nouvelle démarche de projet190

Des espaces interstitiels en continuité avec le tissu urbain existant pour lutter contre le zoning

Une synthèse des surfaces engagées par notre recensement a été menée pour vérifier la concordance avec la surface du projet initial de 6 ha. Nous avons pointé neuf entités correspondant à 11,5 ha.

Si le projet initial de zone artisanale part d’une bonne intention, celle de développer l’économie d’un village, objectif bien souvent difficile aujourd’hui dans un contexte rural, il peut être qualifié d’échec en ce qui concerne les enjeux de la banalisation, de la consommation d’espace, et du zoning que nous avons déjà abordé. La rencontre avec le maire de Bras d’Asse nous a permis de comprendre les choix qui ont été faits lors de cette opération. Plusieurs enseignements peuvent être par conséquent tirés du projet initial. Le terrain isolé qui a été acquis était une opportunité foncière, situation plutôt rare sur la commune. En effet, les propriétaires, et notamment les agriculteurs, sont très attachés à leurs terres, et ont tendance à faire de la rétention de foncier. Non pas dans un but spéculatif, comme c’est généralement le cas ailleurs, puisqu’ici de nombreuses parcelles agricoles sont d’ailleurs déjà classées en zones à bâtir dans le Plan d’Occupation des Sols. La population peut avoir également une certaine réticence à accueillir de nouvelles activités économiques dans le village qui pourraient s’accompagner de nuisances (visuelles, sonores, ...). Elle cherche donc à s’isoler en maintenant une distance de voisinage autour des habitations par le gel du foncier disponible. L’opposition à un projet par des résidents est ce que l’on appelle le syndrome NIMBY : « Not In My BackYard », qui signifie littéralement « pas dans mon arrière-cours ».

Bien que le potentiel foncier disponible soit ainsi important en apparence, un travail de concertation sera indispensable avec les habitants pour mener à bien notre scénario alternatif.

191Chapitre 3 / Projet de création

Inventaire des surfaces valorisables

Orientations de projetLa sélection de trois sites pouvant accueillir des activités dans la commune de Bras d’Asse provient de la synthèse des informations que nous avons pu recueillir. Pour cela nous avons présenté notre recensement au maire de la commune de Bras d’Asse. Nous avons pu grâce à ses commentaires et ses informations affiner notre carte des potentialités foncières pour arriver finalement au plan distinguant trois entités de 7000, 9600 et 17 000 m2. Ces trois zones d’aménagement éventuel peuvent correspondre à trois temps de projet (court, moyen et long terme) pouvant correspondre aux temps électoraux en prenant par exemple l’échéance électorale communale de 6 ans comme propice à la construction d’une zone.

Pour attester de l’adéquation entre notre scénario alternatif et le projet de base nous avons recouru à des blocs axonométriques qui vont dessiner l’équivalence en termes de programme (19 parcelles de 1600 à 5100 m2) sur les sites que nous avons choisi.

Partie III / Une nouvelle démarche de projet192

Temps 1 : court terme

Temps 2 : moyen terme

Temps 3 : long terme

193Chapitre 3 / Projet de création

Synthèse des orientations de projet avec les trois secteurs à aménager

Partie III / Une nouvelle démarche de projet194

Temporalités du projet et actions à mettre en oeuvreTEMPS 1 : LE COEUR DU HAMEAU DE LA BÉGUDE

Sur le hameau de la Bégude un Projet d’Action Solidaire a été prévu pour créer une greffe urbaine destinée à recevoir du logement le long de la Traverse du Presbytère, sur une parcelle agricole. Ce secteur, où une démarche de projet est déjà engagée, semble donc être un lieu privilégié pour une première implantation d’activités artisanales sur la commune, à court terme. Le terrain pourrait accueillir des activités nécessitant des surfaces de taille moyenne (5 lots d’une surface

unitaire moyenne de 1400 m²), ou présentant une difficulté à être développées en cœur de village pour des raisons d’accessibilité ou de nuisances. Les parcelles seraient orientées vers les cultures agricoles et la lisière forestière du coteau. Elles seraient cependant reliées à la Traverse du Presbytère et la rue principale du hameau (RD108) par des traverses piétonnes. Des espaces de mutualisation (stationnement, livraison, stockage, …) en fond de parcelles permettraient de réduire la consommation d’espace et de faciliter les échanges entre les artisans.

La greffe urbaine et économique du hameau de la Bégude, vue depuis le coteau

195Chapitre 3 / Projet de création

TEMPS 2 : L’ENTRÉE DU HAMEAU DE LA BÉGUDE

Un second secteur, situé à l’entrée du hameau de la Bégude, le long de la RD907, pourrait également accueillir des activités artisanales en continuité du tissu urbain existant. Il s’agit d’un ensemble de parcelles agricoles dont l’acquisition pourrait se faire facilement, les terrains appartenant à un unique propriétaire désireux par ailleurs de faire développer l’économie du village. Ce vaste espace de 17 000 m² permettrait de développer des activités nécessitant des surfaces plus importantes (plateforme bois, entreprise de BTP, …). Il présente en outre l’avantage d’être facilement accessible aux véhicules de transport depuis la RD907.

Partie III / Une nouvelle démarche de projet196

Nouvelles activités en continuité du hameau de la Bégude

197Chapitre 3 / Projet de création

TEMPS 3 : LE COEUR DU VILLAGE DE BRAS D’ASSE

L’implantation d’activités au cœur du village devra se faire sur un temps beaucoup plus long. En effet, si les parcelles disponibles sont déjà desservies par la voirie et raccordées, elles appartiennent en revanche à des propriétaires différents qui pourraient être réticents à l’arrivée d’activités potentiellement nuisibles à proximité de leur logement. Les parcelles devront être acquises une à une, et chaque acquisition fera l’objet d’une démarche indépendante. La concertation et la négociation avec les propriétaires seront un élément essentiel pour mener à bien cette démarche.

Partie III / Une nouvelle démarche de projet198

BOÎTE À OUTILS

Démarches à mettre en oeuvre, La concertation et l’argumentation, p.213

Les acteurs ressources, p.221

Réintroduction d’activités économiques au coeur du village de Bras d’Asse pour une mixité des usages

199Chapitre 3 / Projet de création

Partie III / Une nouvelle démarche de projet200

Bilan comparatifEnfin, pour comparer la faisabilité de notre démarche nous avons fait la synthèse des surfaces et des coûts que nous engageons et l’avons comparé avec le projet de base. Il s’en détache deux observations principales qui peuvent être reprochées à notre scénario alternatif. Premièrement les surfaces de nos parcelles sont beaucoup plus petites que celles prévues à la base, hors nous savons qu’une grande partie de ces terrains sera léguée à des entreprises tertiaires (architecte, dentiste, spa, …) qui n’ont pas besoin de

parcelles prévues pour de l’artisanat ou de la micro-industrie. Le second reproche peut porter sur le coût supplémentaire, de l’ordre de 25%, qu’engendre notre alternative. Nous pouvons facilement contrecarrer cette opposition par notre approche portant sur au moins quinze années alors que le projet de base doit s’élaborer sur un budget d’une mandature de 6 ans.

201Chapitre 3 / Projet de création

SURFACES

ACQUISITIONS

ÉTUDES

TRAVAUX

62 000 m2

34 000 m2

10 000 m2 (phase 1)17 000 m2 (phase 2)

7 000 m2 + 400 m2 (phase 3)

260 000 € (4.2 € le m2)465 200 €

265 200 € (terrains, 7,8€/m2)200 000 € (batiments, 500€/m2)

50 000 €106 000 €

30 000 € (études)76 000 € (MOE, 8%)

950 000 €1 000 000 €

680 000 € (aménagement 20€/m2)320 000 € (rénovation 800€/m2)

TOTAUX H.T. 1 260 000 € 1 571 200 €

REPARTITION BUDGÉTAIRE PROJET EN COURS PROJET ALTERNATIF

C O M P A R A T I F / E S T I M A T I F

D I F F E R E N C E D E 2 5 %

Démonstration d’une alternative à la banalisation

paysagère

Partie III / Une nouvelle démarche de projet202

UN PROGRAMME, TROIS SITES, TROIS PROJETS

Nous souhaitions rebondir sur le cas de Bras d’Asse en proposant un exercice de comparaison visant à montrer en quoi la prise en compte du paysage peut orienter un projet de création d’activités en lien avec le territoire concerné, et comment des sites différents (tous le sont) donnent lieu à des projets tout aussi différents.

Pour cela nous avons choisi deux autres sites dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, deux villages situés dans un contexte rural plus ou moins équivalent à celui de Bras-d’Asse mais dans des paysages bien différents.Il est vrai que nous aurions pu choisir le village de Saint-Jeannet, à moins de quatre kilomètres de Bras d’Asse, et dans le même «grand paysage», et le projet d’implantation en aurait été tout aussi différent et propre au lieu. Mais nous avons voulu faire de cet exercice l’occasion d’aborder d’autres paysages régionaux, celui du village des Paluds de Noves dans la Plaine du Comtat, Basse Durance, dans les Bouches-du-Rhône, et celui de Collobrières au coeur du Massif des Maures, dans le Var.

En reprenant l’objectif d’implantation d’activités à Bras d’Asse, nous avons comparé les sites, leurs paysages et atouts propres pour dégager des pistes de projets s’appuyant sur une démarche paysagère.

BOÎTE À OUTILS

Démarches à mettre en oeuvre, Lecture du paysage,

p.212

203Chapitre 3 / Projet de création

SITE 1 : BRAS D’ASSE, ALPES DE HAUTE PROVENCE

Carte du relief et carte des potentialités paysagères de Bras d’Asse

Partie III / Une nouvelle démarche de projet204

SITE 2 : COLLOBRIÈRES, VAR

Collobrières, village varois au cœur du Massif des Maures, célèbre pour ses châtaignes et marrons glacés. Compact, il se fond dans un écrin de forêts de châtaigniers et de chênes lièges d’où émergent quelques tâches jaunes de mimosas. C’est un bourg dense accroché à une colline, dans laquelle s’évadent maisons et pavillons récents, entouré de vignes et traversé par le Réal Collobrieres au dessus duquel se suspendent des terrasses de cafés.

Les constructions hors du cœur de village, s’inscrivent dans le relief et s’ancrent dans l’épaisse forêt.

S’inscrire dans le front bâti en arrière du village, séparé des vignes et des pentes forestières par une frange de jardins et un cours d’eau.

205Chapitre 3 / Projet de création

La forme regroupée et subtilement étagée du bourg est une force et un atout pour s’inscrire dans le paysage. Ainsi un jeu de niveaux, associé avec la densité arborée présente sur le village et autour permettrait d’implanter de nouvelles activités sans défigurer le paysage collobriérois, un peu comme cela est fait en entrée de village avec les entrepôts des sapeurs pompiers et de la fabrique de vin.

Carte du relief et carte des potentialités paysagères de

Collobrières

SITE 3 : LES PALUDS DE NOVES, BOUCHES DU RHÔNE

La trame végétale des haies brise-vent est très présente dans la plaine de Noves. Les haies sont denses et resserrées, elles cadrent les vues sur le grand paysage. C’est une forme très particulière et si une zone d’activités devait s’implanter à cet endroit, ces trames devraient être intégrées dès le départ à la composition du quartier. Elle pourrait s’infiltrer en long, entre les lignes et même jouer à certains endroits à installer des traverses piétonnes et des vues transversales, perpendiculaires à cette trame. Lorsque le paysage qui accueille une zone ou un nouveau quartier contient une trame aussi forte, elle doit soutenir et construire l’ensemble de la composition de l’espace.

Vue de l’intérieur, ces trames offrent de grandes perspectives. Elles sont plus nettement visibles aux entrées des Paluds de Noves où le végétal est plus présent et se mêle au bâti. Si un quartier doit s’implanter à l’entrée de la ville, la réflexion sur les vues et les perspectives devra être importante.

Partie III / Une nouvelle démarche de projet206

207Chapitre 3 / Projet de création

Aux abords du village, les lignes brise-vent ne se voient parfois qu’au dernier moment, mais on devine la succession des cyprès qui viennent se terminer en bord de route. La route est la limite où ces trames s’arrêtent toutes, nettes, au même endroit. C’est une ligne forte qui peut être reprise pour réfléchir aux espaces publics principaux.

Carte du relief et carte des potentialités paysagères des

Paluds de Noves

Partie III / Une nouvelle démarche de projet208

SITE PAYSAGE ATOUTS PAYSAGERS FORTS IMPLANTATION SUGGÉRÉE

BRAS-D’ASSE (04)

Un village en deux parties le long d’un fleuve, en plaine agricole, et cerné de coteaux boisés et plateaux cultivés

. interface entre le village et les parcelles agricoles et les dents creuses dégagées. ripisylve

. réhabilitation de bâtiments délaissés dans le village. dans les dents creuses, accolées au village, ou en arrière de village

COLLOBRIÈRES (83)

Un village resserré de fond de vallée en coeur de massif boisé, de châtaigneraies et chênaies

. bourg dense et front bâti clair. fort relief et étagement. écrin boisé épais

. inscription avec un jeu de niveaux dans le relief, sur les hauteurs et en amont du bourg. intégration dans le front bâti en arrière de village. réhabilitation de bâtiments délaissés dans le village

LES PALUDS DE NOVES (13)

Un village linéaire en plaine agricole (vignes, cultures fruitières) rythmée de rideaux de cyprès brise-vent

. trame urbaine en peigne. réseau parallèle de haies brise-vent. présence de platanes anciens (alignements ou isolés)

. parcelles accolées au village, suivant la trame en peigne et au sein du système de haies

L’exploration et l’approche paysagère des trois sites comparés a permis d’identifier les éléments de paysage forts et propres à chacun pouvant initier des pistes de projet dans le cas d’une implantation d’activités.

Intérêts d’une prise en compte du paysage

Les plus évidents et les plus porteurs sont liés à la topographie des lieux, aux dessins du parcellaire, à la forme urbaine, aux trames végétales et aux réseaux hydrographiques, tout ce qui apporte une structure cohérente dans le territoire.

SITE PAYSAGE ATOUTS PAYSAGERS FORTS IMPLANTATION SUGGÉRÉE

BRAS-D’ASSE (04)

Un village en deux parties le long d’un fleuve, en plaine agricole, et cerné de coteaux boisés et plateaux cultivés

. interface entre le village et les parcelles agricoles et les dents creuses dégagées. ripisylve

. réhabilitation de bâtiments délaissés dans le village. dans les dents creuses, accolées au village, ou en arrière de village

COLLOBRIÈRES (83)

Un village resserré de fond de vallée en coeur de massif boisé, de châtaigneraies et chênaies

. bourg dense et front bâti clair. fort relief et étagement. écrin boisé épais

. inscription avec un jeu de niveaux dans le relief, sur les hauteurs et en amont du bourg. intégration dans le front bâti en arrière de village. réhabilitation de bâtiments délaissés dans le village

LES PALUDS DE NOVES (13)

Un village linéaire en plaine agricole (vignes, cultures fruitières) rythmée de rideaux de cyprès brise-vent

. trame urbaine en peigne. réseau parallèle de haies brise-vent. présence de platanes anciens (alignements ou isolés)

. parcelles accolées au village, suivant la trame en peigne et au sein du système de haies

209Chapitre 3 / Projet de création

PARTIE IVBOÎTE À OUTILS

Chapitre 1 : Démarches à mettre en oeuvreChapitre 2 : Les outils à utiliserChapitre 3 : Les acteurs ressources

PARTIE IV / BOÎTE À OUTILS

Chapitre 1 : Démarches à mettre en oeuvre

Partie IV / Boîte à outils212

Lecture du paysagePOUR IDENTIFIER DES STRUCTURES PAYSAGÈRES NÉCESSAIRES À UNE BONNE IMPLANTATION

La construction d’espaces économiques ne peut pas faire abstraction des environnements riches et variés que propose la région PACA.Ainsi la définition d’un aménagement doit porter comme préambule une lecture fine et précise du paysage dans lequel s’implante une zone. Deux lectures sont complémentaires, une interne au lieu de construction, une seconde extorialisée prenant en considération un large territoire pouvant être défini par l’unité paysagère.La lecture du paysage à l’intérieur du périmètre d’aménagement doit se faire selon une analyse fine des structures spatiales qui ont orienté et orientent encore aujourd’hui les développements. Nous pouvons entendre par structures spatiales la topographie avec l’insertion dans un relief, la morphologie urbaine avec les logiques d’implantation de l’habitat, les communications avec le réseau des voiries et chemins, la nature des sols avec par exemple l’imperméabilisation des sols. Mais ces critères peuvent être beaucoup plus nombreux, nous pouvons encore citer les structures agricoles, le réseau hydrographique,

la présence des clôtures qui vont contraindre les liaisons visuelles et spatiales, ...Tous ces critères d’analyse peuvent se retrouver dans la lecture de notre environnement à l’échelle d’une unité paysagère. La variation se trouve dans les échelles à prendre en compte, ainsi, certains critères se verront minorés ou majorés. Ces deux lectures, même si elles utilisent les mêmes critères, n’ont pas la même portance et la même finalité. La lecture du paysage à l’intérieur de la zone d’aménagement servira à comprendre les logiques des usages et des pratiques qui fondent une vie collective de proximité. De ce fait, la cartographie des espaces imperméables peut nous faire comprendre l’attention portée à certains espaces plus qu’à d’autres ou alors l’implantation préférée des surfaces carrossables par rapport à un relief ou des batiments. La lecture à l’échelle de l’unité paysagère est d’avantage de l’ordre de l’identité en transmettant des informations sur ce qui lie une communauté à son territoire d’implantation. Par exemple nous pouvons comprendre les échanges privilégiés qui s’exercent selon la lecture et l’interprétation des reliefs qui ont orienté les communications.

Cette dernière partie prend acte de la complexité de la question paysagère dans des espaces économiques que nous avons rencontré lors des études et des projets menés pendant ces quelques mois de travail. Nous tentons alors de synthétiser l’ensemble des Hommes, organismes et outils qui peuvent appuyer et favoriser la prise en compte du paysage dans les zones d’activités. Ceci peut permettre de débloquer des situations qui empêchent de parler de qualité à l’intérieur de territoires tournées en grande partie vers la croissance et le maintient d’un économie.

213Chapitre 1 / Démarches à mettre en oeuvre

Travail en équipe pluridisciplinairePOUR DÉFINIR UN PROGRAMME ET UN PROJET ADAPTÉS AUX BESOINS LOCAUX

Quelles que soit la culture et les connaissances d’un seul Homme, nul ne peut prétendre aujourd’hui tout connaître. Surtout lorsque l’on prend comme préalable à toute bonne connaissance la pratique et l’expérience vécue.Pour cela quand on veut prendre en compte le paysage dans la création ou la réhabilitation d’une zone d’activités, il faut savoir s’entourer de l’ensemble des hommes et des femmes qui possèdent soit une connaissance accrue du site en transformation ou alors des connaissances externes (le plus souvent techniques) essentielles à la bonne mise en route d’un projet d’aménagement.En premier lieu une équipe en charge d’espaces économiques doit comporter trois compétences. La première compétence est d’ordre politique et locale, elle est amenée par l’équipe administrative de la collectivité en charge du projet qui va initier le projet, monter les dossiers de financement, s’entourer des personnes adéquates et recueillir les aspirations de chacun.La deuxième compétence est économique et elle est amenée par les entreprises soucieuses de s’implanter dans un territoire, par les services économiques de la région ou du département comme la Chambre du Commerce et de l’Industrie, et par des spécialistes comme ceux en charge de faire des études d’opportunités en étudiant les marchés immobiliers et fonciers ainsi que l’activité économique.

Pour finir la troisième compétence est amenée par l’ensemble des professionnels de l’aménagement ou des collectivités en charge de ces questions. On peut retrouver les architectes, les urbanistes ou les paysagistes dès le début du projet, en amont de la programmation pour trouver la meilleure implantation possible et qui vont avoir ensuite pour objectif de dessiner des espaces appropriés aux usages futurs et en adéquation avec le site d’implantation pour ensuite suivre la bonne réalisation du projet.

Nous pouvons également trouver l’ensemble des bureaux d’études et de contrôles, notamment environnementaux, qui vont par exemple vérifier la compatibilité du projet avec l’environnement naturel en s’appuyant sur les dynamiques écologiques pour, par la suite, proposer des mesures compensatoires. Enfin nous pouvons citer les organismes publics tels que les services communaux ou les CAUE par exemple qui vont pouvoir apporter leurs connaissances en matière d’aménagement sur un site prédéfini.

La concertation et l’argumentationPOUR PARTAGER LA RÉALISATION ET GARANTIR LA VIE DU SITE

L’ensemble de ces acteurs met en exergue la question de la concertation entre les différents responsables engagés directement dans l’élaboration d’un projet. Mais si les questions d’aménagement peuvent faire rapidement consensus dans une équipe en charge du projet, il n’en est pas de même pour l’ensemble du public concerné par les travaux

Partie IV / Boîte à outils214

qu’engendrerait le projet. Nous faisons référence ici aux habitants et aux associations soucieux de leur cadre de vie.La communication autour d’un projet porté par l’équipe en charge du dessin de l’aménagement doit être réfléchie et correspondre à l’humeur aussi bien du public concerné que du commanditaire plus ou moins enclin aux logiques de démocratie participative.Pour cela une première structure communicative et participative peut être affirmée.Il faut déjà mettre en place un calendrier précis des réunions à communiquer à l’ensemble des parties conviées afin de fixer un cap et un objectif clairs à la concertation. Ensuite il est judicieux d’orienter la composition des équipes de concertation selon des points d’accord pour améliorer l’écoute et l’entente entre les participants. Par exemple il est plus évident de constituer des groupes par voisinage pour créer une convergence des sollicitations.

La communication et l’argumentation de l’équipe dessinatrice doit se faire à l’aide d’illustrations séduisantes pour susciter l’appétence envers le projet mais ouvertes pour que chacun puisse y projeter ses aspirations. Ce double objectif des images réalisées est compliqué à mettre en place et ne s’améliorera uniquement qu’avec l’expérience de la communication et le recueil d’un maximum de points de vue.

L’importance du paysagistePour chacune de ces étapes, le paysagiste possède des compétences adaptées :- en amont, il est capable d’analyser les potentiels d’un site en vue de la meilleure implantation.- durant la conception, il sait s’entourer de tous les acteurs pouvant l’accompagner dans le dessin du projet - pendant la réalisation il sait suivre un projet dans le temps afin de garantir sa qualité et son appropriation.

215Chapitre 1 / Démarches à mettre en oeuvre

Partie IV / Boîte à outils216

PARTIE IV / BOÎTE À OUTILS

Chapitre 2 : Les outils à utiliser

Les outils réglementaires Les documents d’urbanisme tels que le Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou le Schéma de Cohérence Territoriale (ScoT) sont des documents précieux, à consulter (ils sont publics) et à prendre en compte. Ils contiennent généralement un état des lieux, une évaluation environnementale et un argumentaire (pouvant comprendre un volet prospectif) et diverses annexes cartographiques ou cadastrales qui peuvent être très utiles. Ces documents imposent des règles à respecter et tout ce qui n’y est pas interdit est autorisé : le but est donc d’être imaginatif afin d’implanter de l’activité intelligemment tout en respectant les règles.D’autres documents peuvent également être consultés et utiles pour mieux maîtriser les actions foncières.

LE DROIT DE PRÉEMPTION URBAIN (DPU)Ce droit est un des droits de préemption prévus par le droit public. Il est attribué aux communes bénéficiant d’un PLU, d’un POS ou d’une Carte Communale. Il permet à la commune d’être prioritaire pour acquérir un bien foncier ou immobilier qui est sur le point d’être vendu. Cela peut permettre à une commune de récupérer des terrains dans le tissu urbain existant afin d’y implanter de l’activité.

LA ZONE D’AMÉNAGEMENT DIFFÉRÉ (ZAD)Une ZAD est une zone où une collectivité locale, un établissement public ou une Société d’économie mixte (SEM) dispose d’un droit de préemption sur toutes les ventes et cessions de biens immobiliers ou de droits sociaux pour une durée de six ans. Elles sont crées par une décision de l’Etat, contrairement au DPU qui relève d’une décision communale ou intercommunale.

LE PLAN DE DÉPLACEMENTS URBAINS (PDU)Il détermine l’organisation du transport des personnes et des marchandises, la circulation et le stationnement, dans le cadre d’un périmètre de transport urbain (PTU).

Pour ce qui est du paysage, certain documents sont spécifiques à cette donnée tels que :

LE PLAN DE PAYSAGEC’est un document de référence commun à l’État et aux collectivités locales concernées qui transcrit un projet de devenir du paysage guidant les décisions et les projets d’aménagement.

LE CONTRAT POUR LE PAYSAGEIl est signé entre l’État et une ou plusieurs collectivités. Il est l’expression des deux parties pour la mise en place d’un programme d’actions concrètes, traduisant un projet pour le paysage, inscrit dans une démarche d’ensemble et durable.

LE CAHIER DES PRESCRIPTIONS ARCHITECTURALES ET PAYSAGÈRESCe document peut être élaboré par différents organismes à une échelle communale en complément du PLU. Son but est de promouvoir la qualité globale des futures constructions en s’adaptant au contexte local : encadrer l’évolution d’un site, aussi bien pour le traitement des infrastructures, des matériaux à utiliser que pour l’occupation de l’espace. Ce document n’a pas de valeur juridique mais il vise à sensibiliser et établir un dialogue entre toutes les personnes susceptibles de construire sur une commune.

LE PLAN DE DÉPLACEMENTS INTER-ENTREPRISESC’est un Plan de déplacements entreprises (PDE) s’appliquant aux zones d’activités. Il

217Chapitre 2 / Les outils à utiliser

vise à optimiser les déplacements générés par les entreprises (salariés, fournisseurs, clients, visiteurs) en privilégiant les solutions de transports limitant l’utilisation de la voiture individuelle. Il peut agir au travers d’actions comme la réduction de la place dédiée au stationnement, l’incitation à l’usage des transports en commun, le prêt ou l’aide à l’achat de vélos, la facilitation du co-voiturage et de l’auto-partage. Il s’agit d’un encouragement et non d’une obligation.

Il existe également de nombreux plans locaux d’urbanisme qui possèdent un volet paysage permettant de définir et d’éclairer des enjeux spécifiques.

Les outils méthodologiquesIl existe également des outils qui recensent des conseils, méthodes et contacts sur certains sujets. Ils sont transmis par les Parcs Nationaux, Régionaux, CAUE, Conseils Généraux, Régionaux, etc. Voici les plus utiles que nous ayons trouvé sur le sujet de la prise en compte du paysage dans les zones d’activités.

L’OPÉRATION PROGRAMMÉE D’AMÉLIORATION DU PAYSAGE (OPAP)Il s’agit d’une méthode en projet testée par les cinq parcs naturels régionaux de la région afin de reconquérir de façon significative la valeur paysagère de ces secteurs qualifiés de « points noirs paysagers » tels que les zones d’activités. Cette méthode est reproductible hors de leur territoire et se veut avant tout collective et participative.Site internet : http://www.parcduluberon.fr/Un-Parc-a-votre-service/Habitants-Associations/Le-cadre-de-vie/Dessinons-nos-paysages

LES ATLAS DES PAYSAGESÉlaborés par les Conseils Généraux de chaque départements, ces Atlas recensent et analysent les différents types de paysages que peut contenir le département étudié (appelés « entités paysagères » ou « unités paysagères »), les potentiels paysagers, architecturaux et patrimoniaux de chaque département, en décrit les dynamiques anthropiques et sociétales afin d’aboutir sur un « état des lieux » complet du paysage départemental et sur des enjeux paysagers à prendre en compte.Site internet : http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/atlas-de-paysages-r179.html

Certains guides traitent de thématiques proches de la prise en compte du paysage dans les zones d’activités et peuvent être très utiles à consulter :

Le Guide Parcs d’Activités d’Ille-et-Vilaine, conception et gestion des aménagements paysagers, édité par l’Agence de développement économique en Ille-et-Vilaine (IDEA35), 2012, 64p.

Zones d’activités et paysages: du constat partagé à de nouvelles mises en oeuvre, étude réalisée par Boris Menguy et Alexis Pernet, Centre du paysage de Lavoûte-Chilhac, 2004, 20p.

Les zones commerciales, un enjeu dans la gestion du territoire, Laure Planchais, Travail Personnel de Fin d’Etudes, Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles, 1994, 70p.

Requalification et valorisation des zones d’activités, Pour en finir avec la zone, CAUE 13 et ARPE, 2012, 88p.

Partie IV / Boîte à outils218

Ré-inventer la zone d’activités, pour un aménagement durable des espaces d’activités, CAUE Loire Atlantique, 2011, 44p.

Le guide intéractif Concertation-action entre entreprises et collectivités locales, Application à la gestion durable des zones d’activités, mis en place par la Fédération des Parcs Naturels Régionaux sur son site internet depuis 2005. Site internet : http://www.parcs-naturels-regionaux.fr/concertaion_za/

La gestion économe du foncier dans les parcs d’activités, par l’Agence de développement économique en Ille-et-Vilaine, 2013, 104p.

La densité et la qualité des zones d’activités, par Carene et Cap Atlantique (Agence pour le développement durable de la région nazairienne), 2009, 39p.

Parcs d’activités et optimisation du foncier, ARPE PACA, 2011, 10p.

Les outils incitatifsD’autres outils invitent à adopter des démarches exemplaires et récompensent ceux qui appliquent certaines recommandations, notamment au niveau environnementales. Ils peuvent prendre la forme de chartes, normes ou labels et il peut être intéressant de se renseigner sur leurs contenus car ils sont une bonne voie à entreprendre et peuvent permettre d’acquérir des aides, notamment financières si le projet souhaité correspond à leurs préconisations.

LES TROPHÉES RESPONSABILITÉ SOCIALE DES ENTREPRISES (RSE) lancés par le réseau Zones

d’Activités et Développement Durable (ZADD) en région PACA.

LA CHARTE DE QUALITÉ permet de formaliser l’engagement des différents acteurs autour d’un certains nombres d’objectifs clairs et de signifier un engagement fort des différents signataires mais n’a pas de valeur contractuelle.

LA NORME ISO 14001 ET LE RÈGLEMENT EMAS sont des référentiels de qualité pour les systèmes de management environnemental.

LES LABELS tels que le label ECO VAR ou le label ECO PARC VAUCLUSE

Le Guide technique des parcs d’activités économiques - Eco Parcs Vaucluse, édité par le Conseil Général du Vaucluse, 2013, 150p.Site internet : http://www.vaucluse.fr/uploads/Externe/0c/EJO_PDF_96_1379497666.pdf

219Chapitre 2 / Les outils à utiliser

PARTIE IV / BOÎTE À OUTILS

Chapitre 3 : Les acteurs ressources

Les structures d’accompagnementLorsque l’on veut prendre en considération le paysage dans les zones d’activités, il peut être judicieux de se diriger vers des organismes publics ou des associations qui auront alors le rôle d’accompagner les maîtres d’ouvrage dans la mise en place d’un territoire avec un volet qualitatif. Ces entités ne traitent pas forcement de la partie créative du projet de paysage mais elles traitent de différentes thématiques annexes et complémentaires tels le management environnementale, la sauvegarde du patrimoine naturel ou l’intégration visuelle dans le paysage.

Nous pouvons notamment citer le réseau ZADD (Zones d’Activités et Développement Durable) initié par l’Agence Régionale Pour l’Environnement de la région P.A.C.A. Il possède comme objectif de faire partager, de mutualiser et d’accompagner l’ensemble des acteurs vers une gestion plus respectueuse de l’environnement.Ce réseau accueille aussi bien des collectivités territoriales (communes, EPCI,...), des organismes publics (PNR, CAUE,....) que les acteurs privés de zones d’activités tels que les aménageurs.Le réseau amène à la capitalisation de savoirs faire et de bonnes pratiques dans et hors de la région, à la mise à disposition de ressources et la diffusion d’informations. Pour cela une base de données est mise en place et accessible à tous. Le réseau ZADD sert aussi à l’accompagnement des gestionnaires, des aménageurs ou des animateurs de zones d’activités pour intégrer les pratiques de développement durable dans leur projet de création ou de requalification.

Toutes ces actions se concrétisent par l’échange entre acteurs notamment par l’organisation de journées d’échanges.Ceux qui intègrent parfaitement cette démarche et qui l’appliquent au sein de leur zone d’activités sont récompensés par le prix RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Celui-ci permet à la zone d’être considérée de façon qualitative et d’inciter à l’implantation d’entreprises soucieuses de leur cadre de vie.Le réseau ZADD ne possède pas de volet financier permettant d’accompagner pécuniairement les acteurs des zones d’activités.

Les Opérations Programmées d’Amélioration du Paysage (OPAP) des Parcs Naturels Régionaux (initiées par le PNR du Lubéron) sont une démarche en projet qui vise à définir et traiter les ‘‘points noirs paysagers’’. Elle s’inscrit dans une prise en compte des paysages dégradés présents dans les territoires ordinaires qui composent, avec les vastes espaces naturels, les Parcs Naturels Régionaux.Ces paysages dégradés peuvent provenir d’une urbanisation, de pratiques agricoles ou commerciales non soucieuses de leur environnement. Ils possèdent une réalité physique mais aussi culturelle. La démarche des PNR vise tout d’abord à sensibiliser un large public à la question des paysages dégradés.Pour cela une première étape tend à une mobilisation collective pour faire partager la problématique des points noirs paysagers et des secteurs de requalification paysagère avec l’ensemble des partenaires mais aussi avec les habitants à travers des opérations de sensibilisation.Ensuite il s’agit de faire comprendre comment les points noirs se sont formés en les décrivant, en rencontrant leurs acteurs, en faisant le

diagnostic, l’analyse, l’état des lieux et le détail de chacun des secteurs à problème. Tout cela pour faire un diagnostic partagé avec les habitants et les partenaires (notamment les agents commerciaux).Par la suite les PNR essaieront de traiter les points noirs en mettant en place des projets qui permettent de résoudre les problématiques rencontrées à travers des transformations acceptables par les acteurs grâce à des propositions d’action plus ou moins ambitieuses.Afin de rendre la démarche opérationnelle, le lancement de l’Opération Programmée d’Amélioration du Paysage (OPAP) doit être financée par l’Etat, la région, le département et la commune, mais également les acteurs économiques dans un partenariat public/privé.

Après l’ARPE et les PNR, les CAUE (Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement) sont également partie prenante. Ce sont des organismes départementaux mis en place à l’initiative du Conseil Général. Ils sont investis d’une mission de service public parce qu’ils ont pour objectif principal de venir en aide aux collectivités territoriales jusqu’aux particuliers. Ils peuvent être très utiles parce qu’ils possèdent généralement une longue expérience et une connaissance parfaite des territoires départementaux même si leur effectif n’est pas tout le temps muni de paysagiste.

Les Paysagistes-Conseils de l’État peuvent aussi être demandés au besoin et possèdent l’avantage de détenir des compétences en terme de paysage à proprement parlé.

Chaque département possède son paysagiste conseil depuis 1993, date à laquelle a été

Partie IV / Boîte à outils220

créée la fonction. Ils exercent leur activité à raison de deux jours par mois dans les Directions Départementales du Territoire (DDT) et peuvent être sollicités par n’importe quel organisme public du département.

Pour conclure on peut également faire appel à des associations d’envergure nationale. Parmi celles-ci on peut compter le réseau PALME qui est une association pour la qualité environnementale et le développement durable des territoires d’activités. On peut également trouver l’association OREE traitant notamment les questions d’écologie et de biodiversité. Ces associations ont le mérite de fédérer des nombreuses entreprises autour de problématiques contemporaines en lien avec la notion de paysage.

CARNET D’ADRESSES

Réseau régional Zones d’activitéset développement durable (ZADD)

ARPE PACA, CS 10432,13591 Aix-en-Provence cedex 3 - 04.42.90.90.47Site internet : http://www.arpe-paca.org/environnement-paca.asp?ThNum=Th00000462

221Chapitre 3 / Les acteurs ressources

Les structures de financement et de portage foncier

Pour pouvoir accompagner les délais plus longs que pose la prise en compte du paysage dans les zones d’activités, comme l’acquisition progressive de terrains de petite surface, les collectivités doivent pouvoir se rapprocher d’organismes les aidant.Parmi ceux-là nous pouvons citer l’Établissement Public Foncier Régional qui, via des mécanismes ou procédures de portage foncier, va permettre d’acquérir des terrains à la place d’une collectivités avant de lui céder lorsque celle-ci en possédera les moyens. Le portage financier de l’EPF et au maximum de 8 ans et ne permet pas, par conséquent, de posséder une vision à long terme d’un ensemble d’acquisitions formant un tout.

Ce que révèle la question du portage foncier est d’ordre politique. En effet le portage mis en place par une structure extérieure à la collectivité permet de s’astreindre des aspirations d’une équipe électorale qui peuvent changer d’un mandat à l’autre.D’autres structures publiques peuvent aider financièrement les élus souhaitant réaliser ou réhabiliter des espaces d’activités. Pour cela ils doivent réaliser des dossiers de demande de financement leur permettant de convaincre des entités publiques telles que le Département, la Région ou l’État afin d’obtenir des subventions pouvant représenter une grande partie des fonds utiles.

Ces démarches de transformations plurielles sont longues et complexes parce qu’elles font appel à différentes actions telles que des acquittions, des réhabilitations et des nouveaux aménagements. Elles demandent ainsi une

équipe communale ou inter-communale motivée porteuse d’une vision à long terme, ce qui n’est que trop peu souvent le cas. Pour s’écarter de l’agitation des échéances électorales et concrétiser une transformation durable il faudrait pouvoir s’appuyer sur des équipes moins soumises aux aléas de la vie politique tels que les employés communaux ou régionaux qui peuvent transmettre dans la durée une ambition ayant fait consensus à la base.

CARNET D’ADRESSES

Etablissement Public Foncier Provence-Alpes-Côtes d’Azur

Immeuble Le Noailles, 62/64, La Canebière, 13001 Marseille, France - 04.96.11.70.00Site internet : http://www.epfpaca.com/

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ConclusionLa prise en compte du paysage n’est pas seulement la végétalisation de l’espace public ou une gestion environnementale de la zone ou un pastiche patrimonial et bucolique mais un socle, présent bien avant tout autre chose que l’homme ait pu créer, dans lequel viennent s’implanter nos aménagements. C’est le paysage qui devrait déterminer ce que l’on doit implanter, où et comment dans nos territoires.

On parle trop souvent de l’intégration du paysage dans un aménagement mais c’est l’aménagement qui devrait s’intégrer au paysage qui l’entoure, qu’il soit naturel, rural ou urbain.

Pour ce qui est des zones d’activités, elles sont difficiles à étudier dans leur globalité. Il en existe de multiples typologies, qui n’ont pas toutes le même rapport au paysage, les mêmes usages ou les mêmes besoins. Si un futur Atelier Pédagogique Régional devait poursuivre ce travail, il serait intéressant de cibler une typologie particulière, dans un cadre plus précis. Ceci permettrait de pouvoir comprendre toutes les finesses du site, de ses habitudes et ses usagers et de traiter des problématiques ancrées dans un contexte particulier. C’est ce que nous avons essayé de mettre en place dans nos choix de projets à Bras d’Asse et à Aubagne. Donner des préconisations et des outils ne peut se faire sans tester un projet pour en connaître les difficultés et les aides que l’on peut obtenir. Mais avant de tester du projet sur des sites concrets, une grande phase d’analyse à l’échelle régionale était indispensable.En tant que paysagiste, notre rapport au terrain

est très important et nous avons parcouru un grand nombre de zones dans toute la région, afin de comprendre les différentes typologies de zones que pouvait contenir notre site d’étude. Le travail d’analyse à une telle échelle, de tant de sites aussi différents les uns des autres, la compréhension de l’utilisation du foncier ou des paramètres économiques du paysage ont été complexes. Mais nous avons énormément appris sur les outils que le domaine économique ou foncier peut apporter à l’organisation d’un territoire ou d’un quartier.

Nous espérons que nous avons su transmettre à travers ce travail toutes nos découvertes et l’intérêt que nous avons porté à mener à bien cet atelier et que cette restitution écrite ainsi que le petit guide pédagogique qui y est joint pourront être transmis aux diverses institutions et collectivités publiques qui seraient intéressées ou qui pourraient en avoir l’utilité, mais également toute structure travaillant à l’amélioration des zones d’activités et plus largement toute personne s’intéressant à ce sujet. Le but d’un outil pédagogique est pour nous avant tout d’être transmis.

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Bibliographie Sauf mention contraire, tous les documents graphiques (photographies, cartes, plans, dessins et autres illustrations) ont été produits par nos soins.

Théories et réflexions sur les zones d’activitésLES GUIDES MÉTHODOLOGIQUES ET LES CHARTES D’AMÉNAGEMENT

- Les zones d’activités, Guide méthodologique de développement durable, Conseil général du Bas-Rhin, 2010, 41p.

- Guide méthodologique pour la qualité des zones d’activités en Eure-et-Loir, Conseil général d’Eure-et-Loir, 86p.

- Revaloriser le paysage et l’architecture des zones d’activités, Vivre les paysages de Meurthe et Moselle, Conseil général de Meurthe et Moselle, 2013, 7p.

- La charte de qualité des Parcs d’Activités Economiques de l’Hérault, Conseil général de l’Hérault et CAUE34, 2007, 90p.

- Paysages des Zones d’Activités, Guide à destination des porteurs de projets, Conseil général du Lot et CAUE46, 2012, 28p.

- Guide technique des parcs d’activités économiques, Eco Parc Vaucluse, Conseil général de Vaucluse, 2013, 156p.

- ZONES D’ACTIVITES ECONOMIQUES, Guide pratique pour une démarche de qualité, Département du Gard, CAUE30, 2004, 88p.

- Guide méthodologique, La gestion durable des zones d’activités, Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies Ile-de-France, 2007, 59p.

- Qualité environnementale sur une zone d’activités, Guide de solutions techniques, Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies d’Ile-de-France, 2001, 142p.

- Guide Parcs d’activités d’Ille-et-Vilaine, Conception et gestion des aménagements paysagers, Agence de développement économique en Ille-et-Vilaine (IDEA35), 2012, 64p.

- La gestion économe du foncier dans les parcs d’activités, Agence de développement économique en Ille-et-Vilaine (IDEA35), 2013, 104p.

- Développement économique et aménagement durable du territoire : quel avenir pour les zones d’activités ?, ARPE PACA, 2012, 36p.

ÉTUDES ET OUVRAGES

- PLANCHAIS Laure, Les zones commerciales, un enjeu dans la gestion du territoire, ENSP, 1994, 70p.

- MENGUY Boris, Implantez ici votre entreprise, Le paysage un support fédérateur pour le développement du pays de Lanvollon Plouha, ENSP, 2000, 69p.

- MENGUY Boris, PERNET Alexis, Zones d’activités et paysages: du constat partagé

224

à de nouvelles mises en œuvre, Centre du paysage de Lavoûte-Chilhac, 2004, 20p.

- MANGIN David, La ville franchisée. Formes et structures de la ville contemporaine, les Éditions de la Villette, Paris, 2004, 396p.

- La densité et la qualité des zones d’activités, Carene et Cap Atlantique, Agence pour le développement durable de la région nazairienne, 2009, 39p.

- RÉHABILITATION DES ENTRÉES DE VILLE, Contribution méthodologique à une réhabilitation des « points noirs » du paysage périurbain, Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région d’Île-de-France, 2001, 121p.

- Zones d’activités et environnement : élaboration d’un « éco-site », Etude de cas et synthèse, District d’Aménagement Du Val de Drôme et Rhônalpénergie-Environnement, 116p.

- (Ré)inventer la zone d’activités, Pour un aménagement durable des espaces d’activités, CAUE Loire Atlantique, 2011, 44p.

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- Grand Projet Rade, Le projet de développement durable de la Rade de Toulon, Transformer l’essai du Grenelle de l’Environnement sur un territoire identifié « la Rade de Toulon ». Comment passer du projet de territoire à l’opérationnel…, ARPE, 15 octobre 2009, 26p.www.grand-projet-rade.toulonprovencemediterranee.com

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- Requalification et valorisation des zones d’activités «pour en finir avec la zone», CAUE 13, ARPE, 15/03/2012, 88p.

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- Études INSEE Régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, DOSSIER Portrait de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, N° 7 , INSEE, septembre 2012, 48p.www.insee.fr

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- CAPUCIN Maya, Le désastre annoncé des friches commerciales en France : un potentiel de recomposition (in Paysage de l’après-pétrole), 2013, p. 123-127

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- FOUCHER Yoann, Quel avenir pour les zones d’activités commerciales ? (in Urbanews.fr, 24 avril 2013)

DÉMARCHES ET INITIATIVES

- Concertation-action entre entreprises et collectivités locales, Application à la gestion durable des zones d’activités, Fédération des Parcs naturels régionaux de France, 2005-2009 (http://www.parcs-naturels-regionaux.fr/concertation_za/)

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Aubagne- Cahier des Charges Etude sur la requalification de la zone d’activités des Paluds à Aubagne, Communauté d’Agglomération Pays d’Aubagne et de l’Etoile, 18/07/2012, 12p.

- Etude sur la requalification de la zone d’activités des Paluds à Aubagne, Comité de suivi n°1 séance de lancement du 12/03/2013, CMN Partners, Atelier Villes & Paysages, Adamas, 26p.

- Plan d’actions, Mobilidées, Octobre 2010,

99p.

- DAC du Pays d’Aubagne de l’Etoile et de Gréasque, Syndicat mixte chargé des études, de l’élaboration et du suivi du SCOT de la Communauté d’Agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile et de Gréasque et l’Agence d’Urbanisme de l’Agglomération Marseillaise, 18 décembre 2012, 74p.

- SCOT du Pays d’Aubagne et de l’Etoile et de Gréasque, Rapport de présentation Diagnostic général, Syndicat mixte chargé des études, de l’élaboration et du suivi du SCOT de la Communauté d’Agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile et de Gréasque, Approuvé le 18 décembre 2013, 64p.

- SCOT du Pays d’Aubagne et de l’Etoile et de Gréasque, Rapport de présentation Diagnostic stratégique de l’urbanisme commercial, Syndicat mixte chargé des études, de l’élaboration et du suivi du SCOT de la Communauté d’Agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile et de Gréasque, Approuvé le 18 décembre 2013, 54p.

- SCOT du Pays d’Aubagne et de l’Etoile et de Gréasque, Rapport de présentation Diagnostic stratégique des continuités écologiques, Syndicat mixte chargé des études, de l’élaboration et du suivi du SCOT de la Communauté d’Agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile et de Gréasque, Approuvé le 18 décembre 2013, 96p.

Bras d’Asse- Catherine DIETERLEN urbaniste et CERFISE (M. BELTRAO paysagiste M. TEULE sociologue) Programme d’Aménagement Solidaire

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du Pays Dignois et de la Communauté de Communes des Trois Vallées , Présentation de la synthèse du diagnostic, avril 2011, 45p.

- Etude d’impact en vue de la création d’une Zone d’Activité Economique à Bras d’Asse Cahier des Clauses Techniques Particulières, Communauté de Communes ASSE BLEONE VERDON, 9p.

- Etude de stratégie foncière sur le pays dignois, rapport d’étude de la SAFER, janvier 2010, 110p

- Programme d’aménagement solidaire, CC Asse et Affluents, octobre 2011, 42p.- Fiches actions, CC Asse et Affluents, janvier 2012, 53p.

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Table des siglesAMAP : Association pour le Maintient du Agriculture PaysanneAPR : Atelier Pédagogique Régional ARPE : Agence Régionale Pour l’EnvironnementBTP : Batiment et travaux PublicsCAUE : Conseil d’Architecture, d’Urbanisme de l’EnvironnementCCI : Chambre du Commerce et de l’IndustrieCES : Coefficient d’Emprise au SolCIA : Centre International d’ActivitésCOS : Coefficient d’Occupation au SolCRAP : Cahier de Recommendations Architecturales et PaysagèresDPU : Droit de Préemption UrbainDAC : Document d’Aménagement CommercialEPCI : Etablissement Public de Coopération IntercommunaleEPF : Etablissement Public FoncierOIN : Opération d’Intérêt NationalOPAP : Opération Programmée d’Amélioration du PaysageOPAC : Office Public d’Aménagement et de ConstructionPACA : Provence Alpes Côte d’AzurPAS : Programme d’Aménagement SolidairePAZ : Plan d’Aménagement de ZonePDIE : Plan de Déplacement Inter-EntreprisePLU : Plan Local d’UrbanismePOS : Plan d’Occupation des SolsSCOT : Schéma de Cohérence TerritorialeSRU (loi) : Solidarité et Renouvellement UrbainZAC : Zone d’Aménagement ConcertéZADD : Zones d’Activités et Développement DurableZAE : Zone d’Activités ÉconomiquesZI : Zone IndustrielleZIP : Zone industrialo-Portuaire

Nous souhaitons remercier avant tout la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour sa volonté de poursuivre ces Ateliers Pédagogiques Régionaux avec l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles-Marseille. Nous remercions plus précisément M. Dominique Raullin, Chef du Service Education à l’Environnement et Démarches Ecocitoyennes à la Direction du Développement Soutenable de la Région PACA et M. Alexandre Abry, Chargé de mission Appui aux entreprises de la Région PACA, nos principaux interlocuteurs, pour leur écoute et leurs conseils.

Nous remercions également l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles-Marseille qui nous permet de pouvoir mener l’expérience de ces Ateliers Pédagogiques Régionaux lors de notre dernière année d’étudiant paysagiste et nous sommes particulièrement reconnaissant envers l’enseignant qui nous a suivi et encadré tout au long de ce travail, M. Jérôme Mazas, avec qui nous avons apprécié parcourir les zones d’activités.

Nous exprimons pour finir toute notre gratitude à toutes les personnes qui nous ont accordé de leur temps pour nous conseiller, expliquer, renseigner ou raconter le large monde des zones d’activités, en particulier Aurélie Ruffinati, animatrice réseau Zones d’activités et développement durable à l’ARPE, Valentine Desplats du CAUE 13 pour ses informations sur le fonctionnement du foncier, M. Arnaud, Maire de Bras d’Asse pour sa volonté de nous transmettre les problématiques insoupçonnées de sa commune, M. Patrick Cohen, du Parc Naturel Régional du Luberon pour son récit et ses conseils sur l’expérience participatives des «points noirs paysagers», Elsa Crépon, chargée de mission développement économique de la Communauté de Commune Asse-Bléone-Verdon et Marina Rizon, chargée de mission implantation des entreprises à la Communauté d’Agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile, pour leurs précieuses informations et Olivier B. pour son précieux point de vue de commerçant installé en zone d’activités.

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Atelier pédagogique régional « La prise en compte du paysage dans les zones d’activités »[email protected]

Héloïse [email protected]

Florian [email protected]

Marjorie [email protected]

Maxime [email protected]