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Mémoire L’efficacité des campagnes de prévention en santé publique Master 2 Information et Communication spécialité Communication et Contenus numériques Parcours Santé Laurent Natacha Directrice de Mémoire : Mme Peyron-Bonjan Christiane 2014-2015

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Page 1: Mémoire natacha-laurent

Mémoire

L’efficacité des

campagnes de

prévention en santé

publique

Master 2 Information et Communication spécialité Communication et

Contenus numériques Parcours Santé

Laurent Natacha

Directrice de Mémoire : Mme Peyron-Bonjan Christiane

2014-2015

Page 2: Mémoire natacha-laurent

1

Mémoire : L’efficacité des campagnes de prévention en santé publique

Réalisé par Mlle Laurent Natacha

Sous la direction de Mme Peyron-Bonjan Christiane

« Je, soussignée Natacha Laurent certifie que le contenu de ce mémoire est le

résultat de mon travail personnel. Je certifie également que toutes les données,

tous les raisonnements et toutes les conclusions empruntés a la littérature sont soit

exactement recopiés et placés entre guillemets dans le texte, soit spécialement

indiqués et référencés dans une liste bibliographique en fin de volume. Je certifie

enfin que ce document, en totalité ou pour partie, n’a pas servi antérieurement a

d’autres évaluations, et n’a jamais été publié. ”

Page 3: Mémoire natacha-laurent

2

Table des matières

Chapitre introducteur ________________________________________________________ 3

1. Définitions du sujet ____________________________________________________________________ 3 1. A. Qu’est-ce qu’une campagne de prévention ____________________________________________ 3 1. B. Définition de la notion de santé _____________________________________________________ 3 1. C. Définition de la notion de « publique » ________________________________________________ 3 1. D. Définition de la santé publique ______________________________________________________ 3 1. E. Les différents types de prévention selon l’OMS _________________________________________ 4

2. Les campagnes de prévention ___________________________________________________________ 4 2. A. Pourquoi les campagnes de prévention sont importantes ________________________________ 4 2. B. Les différentes campagnes existantes _________________________________________________ 5

3. Enquête exploratoire __________________________________________________________________ 6 3. A. Les campagnes de prévention contre l’obésité _________________________________________ 6 3. B. Les campagnes cancer du poumon pour la lutte contre le tabagisme : _____________________ 14 3. C. Les limites de la prévention traditionnelle ____________________________________________ 20

Chapitre 1 : Le cadre théorique _______________________________________________ 22

1. 1. Historique de la prévention et de la santé publique ______________________________________ 22 1. 2. Le cadre sociologique de la prévention _________________________________________________ 23 1.3. Le marketing social _________________________________________________________________ 23 1. 4. Prévention et éducation : reconsidérer les stratégies éducatives ____________________________ 23 1. 5. Les français et le digital _____________________________________________________________ 24

1. 5. A. Situation globale des habitudes des français ________________________________________ 24 1. 5. B. Focus sur les habitudes des jeunes sur internet ______________________________________ 26

1. 6. L’e-santé _________________________________________________________________________ 28 1. 7. Présentation des outils numériques utilisés dans la santé et le bien-être ______________________ 30

1. 7. A. Internet______________________________________________________________________ 30 1. 7. B. Les réseaux sociaux ____________________________________________________________ 31 1. 7. C. Les sites de partage de vidéos ___________________________________________________ 32 1. 7. D. Les applications mobiles ________________________________________________________ 32 1. 7. E. Les serious game : Promouvoir des comportements favorables à la santé _________________ 34 1. 7. F. Les objets connectés ___________________________________________________________ 34

1. 8. Les avantages de ces outils numériques ________________________________________________ 35 1. 9. Les dangers du numérique ___________________________________________________________ 35

Chapitre 2 : Etude et analyse _________________________________________________ 37

2.1. Avis sur les différents outils du numérique ______________________________________________ 37 2.2. Analyse du sondage sur les nouvelles stratégies de prévention en santé publique ______________ 41

CONCLUSION ______________________________________________________________ 45

Bibliographie : _____________________________________________________________ 46

ANNEXES _________________________________________________________________ 49

Page 4: Mémoire natacha-laurent

3

Chapitre introducteur

1. Définitions du sujet

1. A. Qu’est-ce qu’une campagne de prévention

Une campagne de prévention permet de relayer un message qui va servir a proscrire ou a

recommander un comportement particulier.

1. B. Définition de la notion de santé

Selon l'OMS en 1946, « la santé ne consiste pas seulement a une absence de maladie ou

d'infirmité mais représente un état complet de bien-être physique, mental et social ». La santé

est « cette chose mystérieuse que nous connaissons tous mais que d'une certaine manière, nous

ne connaissons pas », s’exclame le philosophe Hans Georg GADAMER. Le silence qui entoure

la question de la santé pourrait donc entre considèré comme un symptôme révélateur de la

connaissance que l’homme a de lui- même.

La définition mondiale intègre donc le bien être.

1. C. Définition de la notion de « publique »

La notion de « publique », se réfère a la santé pour tous. Elle n'est pas l'apanage du corps

médical. Nous sommes tous acteurs de la santé publique : éducateurs, communicants,

journalistes, économistes, politiciens, chimistes... La santé publique est une discipline

multidisciplinaire. Implication personnelle, vigilance des professionnels de santé et

responsabilité collective sont les différents volets de la santé publique.

La santé publique est l’approche collective et administrative des problèmes de santé d’une

population sous ses aspects politiques, économiques, réglementaires et institutionnels.

Ces domaines d’interventions sont l'hygiène de l’environnement, organisation des soins,

surveillance de l’état de santé de la population, organisation de la prise en charge, prophylaxie,

le dépistage et la prise en charge de la santé des collectivités.

C'est pour cette raison qu'elle est difficile a appréhender.

1. D. Définition de la santé publique

L'OMS rajoute dans sa définition de santé publique : « un concept social et politique qui vise

une amélioration de la santé, une plus grande longévité et un accroissement de la qualité de vie

de toutes les populations par le biais de la promotion de la santé, de la prévention des maladies,

ainsi que par d'autres interventions afférentes a la santé ». L’OMS définit la promotion de la

Page 5: Mémoire natacha-laurent

4

santé comme l’ensemble des processus qui permettent aux gens, individuellement et

collectivement, d’augmenter leur contrôle sur leur santé.

1. E. Les différents types de prévention selon l’OMS

L'OMS (Organisme mondial de la santé) distingue trois types de prévention :

« La prévention primaire : ensemble des actes visant à diminuer l'incidence d'une

maladie dans une population et a donc réduire, autant que faire se peut les risques

d'apparition de nouveaux cas. Sont par conséquent pris en compte à ce stade de la

prévention les conduites individuelles à risque, comme les risques en terme

environnementaux ou sociétaux.

La prévention secondaire : est de diminuer la prévalence d'une maladie dans une

population. Ce stade recouvre les actes destinés à agir au tout début de l'apparition du

trouble ou de la pathologie afin de s'opposer à son évolution ou encore pour faire

disparaître les facteurs de risque.

La prévention tertiaire : qui intervient à un stade où il importe de diminuer la prévalence

des incapacités chroniques ou des récidives dans une population et de réduire les

complications, invalidités ou rechutes consécutives à la maladie. » (OMS)

2. Les campagnes de prévention

2. A. Pourquoi les campagnes de prévention sont importantes

Le développement des campagnes de prévention est indispensable pour agir sur un

comportement avant l'apparition d'une pathologie et par ce faire contenir la dépense de soins.

La prévention doit avoir pour but de donner aux personnes davantage de maîtrise de leur propre

santé, davantage de moyens de l'améliorer et leur permettre de faire des choix judicieux pour

parvenir a cet état de bien-être complet. Ces comportements a risque sont des facteurs qui jouent

sur l'apparition de ces pathologies. Il faut dont les éviter le plus possible. La santé ne se limite

donc pas a l'aspect uniquement « médical ». La santé est un élément indispensable au

développement social, économique et individuel. Sensibiliser les individus est primordial pour

leur épanouissement. Pour cela des moyens de prévention sont mis en place afin que les

personnes adoptent un mode de vie sain et parviennent ainsi a leur état de santé optimal. « Les

individus ne sont plus consommateurs de soins mais aussi producteurs de leur état de santé »,

selon Augustun Loubatan Tabo.

Les gouvernements, les médias, les ONG, bénévoles... sont tous des médiateurs pour

promouvoir une bonne santé. Le système de santé doit s'orienter de plus en plus vers un système

préventif plutôt que vers un système curatif. Le choix de la prévention : agir tôt et fortement

sur tout ce qui a une influence sur notre santé.

Page 6: Mémoire natacha-laurent

5

« Le risque n’est pas toujours visible alors que certaines satisfactions ressenties lors de

l’exposition aux facteurs de risque peuvent être bien présentes. Il n’est lie `a l’exposition que

de façon parfois incertaine. Dans ce contexte, la perception du risque devient un enjeu majeur.

L’information dont disposent les individus et la manière dont ils appréhendent les risques

pouvant influencer de manière importante leurs comportements, l’étude des circonstances de

choix individuels rendent nécessaire de s’attacher aux différentes sources d’incertitude

auxquelles sont confrontés les individus (Tversky et Fox (1995)). »

2. B. Les différentes campagnes existantes

L'INPES (institut national de prévention et d'éducation pour la santé) est l'établissement public

chargé de mettre en œuvre les politiques de prévention et d'éducation pour la santé depuis 2002.

L'institut met en place différents outils adaptés a chaque public. Ses objectifs sont de

sensibiliser, d'informer et de conseiller a l'aide de campagnes de communication, de publication,

d'intervention auprès de personnes cibles, d'experts...

Les principaux domaines qui sont visés par la prévention de nos jours sont l'alcoolisme, le

tabagisme, la sécurité routière, la nutrition. Dans les campagnes publicitaires sont plus

généralement ciblés les jeunes. En effet, de nombreux dossiers leurs sont consacrés.

L'INPES effectue régulièrement des enquêtes « baromètre santé » abordant les multiples

comportements et attitudes des français.

Toutes ces campagnes ont pour but de faire évoluer, modifier un comportement, inciter le

changement. Le contenu du message est important, il se doit d'être créatif, de surprendre afin

de toucher les individus. La prévention joue sur la charge émotionnelle, par exemple comme

l'utilisation de la peur.

Exemples : Les campagnes de prévention pour la sécurité routière :

Page 7: Mémoire natacha-laurent

6

En termes de prévention de la sécurité routière, l’Etat mise sur des campagnes chocs dans le

but de heurter la population et inciter a la prudence.

L'évaluation de l'efficacité des campagnes de prévention est importante.

Comment sont évaluées les campagnes?

Les campagnes sont difficiles a évaluer car elles ont un impact dans un temps assez long. Leurs

effets peuvent être visibles quelques années après leur diffusion.

Question de recherche : Les campagnes sont-elles efficaces sur la population? Le but cette

question est d’évaluer plusieurs campagnes de prévention en santé publique afin de connaître

les points négatifs et les points positifs de celles-ci. Le but est de trouver des solutions afin d’y

remédier.

3. Enquête exploratoire

La lutte contre le tabagisme et contre l'obésité sont les principaux domaines d'intervention de

l'INPES. Dans ces différentes actions, l'institut cherche a responsabiliser les individus quant a

leurs comportements. L’enquête exploratoire va donc porter sur des campagnes abordant ces

deux thèmes de la prévention. Elles ont été élaborées par l’INPES avec l’aide d’agence de

communication. Les campagnes ont été analysées grâce au site de l’INPES et celui de manger-

bouger. Des statistiques du DRESS (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des

statistiques) ont été utilisées pour comparer les études de l’INPES.

3. A. Les campagnes de prévention contre l’obésité

La nutrition est un élément essentiel de santé publique. C'est devenu un domaine d'intervention

Page 8: Mémoire natacha-laurent

7

prioritaire des pouvoirs publics. La malnutrition et le manque d'activité physique ont un rôle

non négligeable dans l'apparition de certaines maladies comme le cancer, les maladies

cardiovasculaires, le diabète. Le surpoids et l’obésité, qui correspondent a un excès de masse

grasse, sont fréquemment associes a un risque accru de morbidité et de mortalité.

Ce sont des facteurs dont il est possible d'intervenir collectivement et individuellement. Les

pouvoirs publics se sont donc dotés d'un plan de santé public a partir de 2001: le PNNS.

Différents programmes ont vu le jour afin de promouvoir l'activité physique et une alimentation

saine et équilibré avec l'aide des professionnels de la santé et des institutions de santé. Cette

prise de conscience a vu l'émergence de campagnes de prévention dont notamment le « manger-

bouger » mis en place par l'INPES. Les médias, source numéro un sur l'alimentation d'après

une enquête de l'instit. En effet, pour 49,8% des français expriment être informés grâce aux

médias, 20,5% en sont informés par les professionnels de santé et 16,8% sont informés par

l'entourage proche. Manger-bouger fait donc partie du programme national nutrition santé mis

en place par l'Etat depuis janvier 2001qui a été prolongé et du PO (plan obésité) qui vient

complété le PNNS. Réduire l'obésité, réduire le surpoids, augmenter l'activité physique, réduire

la sédentarité, améliorer les pratiques alimentaires, et les rapports nutritionnels et réduire la

prévalence des pathologies nutritionnels, tels sont les axes du PNNS. Le programme agit au

niveau national mais aussi au niveau régional. Au niveau régional, les agences régionales de

santé prennent le relais.

L'INPES a effectué une enquête en 2008 pour mesurer l'impact de ces campagnes sur la

population. Un constat favorable est sorti de cette étude.

Cette étude montre que 87 % des Français accueillent favorablement les messages sanitaires

insérés dans les publicités alimentaires, 71 % d’entre eux les ont mémorisés et ce quelques mois

seulement après leur mise en place en février 2007. 79 % pensent que c’est un bon moyen de

sensibiliser les personnes a l’importance d’une alimentation équilibrée.

Les instances de santé publique tentent d'établir de nouvelles normes comportementales vis a

vis de la nutrition.

Campagnes « manger, bouger » :

Les messages sont clairs et faciles a comprendre, utiles et crédibles.

Elle incite à manger plus de fruits et de légumes. Elle s'adresse à l'ensemble de la population.

Son objectif est de mettre en avant le bénéfice d'une consommation de fruits et légumes sur

l'organisme.

D'autres campagnes incitent à la pratique régulière d'activité physique. Elle recommande de

pratiquer « l'équivalent d'au moins 30 minutes de marche rapide par jour ». Son objectif global

est de démontrer aux français que la pratique d'une activité physique peut s'inscrire dans le

quotidien.

Page 9: Mémoire natacha-laurent

8

Une troisième campagne a été lancée pour inciter la population à réduire leur consommation de

produits gras et sucrés. Elle a été lancée en septembre 2005. Elle s'adresse à l'ensemble de la

population également. Une autre campagne a été lancé à partir de juin 2008, elle consiste à

expliquer comment pouvons-nous manger « Au moins 5 fruits et légumes par jour » et « des

féculents à chaque repas ». L'objectif de cette campagne est de permettre une meilleure

compréhension de ces repères pour que chacun se les approprie. Il s'agit également de favoriser

le passage à l'acte, en valorisant la notion de plaisir. Pédagogiques, les messages de cette

campagne donnent à tous des idées concrètes et pratiques pour mieux manger et va au-delà de

la simple fonction d'informer. Ils incitent à se rendre sur le site manger-bouger pour obtenir des

solutions.

Grace à ces supports manger-bouger peut faire la promotion d'une nutrition positive associant

nutrition et plaisir, prenant en compte la diversité des situations, reconnaissant la complexité de

l'acte alimentaire et sa dimension sociale et culturelle. Les spécificités de certains groupes de

population sont prises en compte (les jeunes) et leurs parents, les personnes de plus de 55 ans

et les femmes enceintes).

Depuis 2007, la loi française impose aux marques de produits alimentaires d'introduire des

messages sanitaires dans leurs campagnes de communication.

« Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour » ;

« Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière » ;

« Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé » ;

« Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas ».

Deux exemples de campagnes mises en place par l'INPES :

La campagne « manger-bouger » est une campagne qui a été très médiatisé depuis quelque

année.

Page 10: Mémoire natacha-laurent

9

1. INPES; 2005

2. INPES, 2007

Les deux affiches ci-dessus ont été réalisées par l'INPES. Elle s'adresse aux enfants. Ce sont

des affiches ludiques et colorées. La première recommande de manger plus de fruits et de

légumes. Cette campagne est diffusée principalement avant ou après des programmes pour la

jeunesse. La seconde recommande ce qu’il est préférable de manger lors des différents repas de

la journée.

Page 11: Mémoire natacha-laurent

10

L'INPES a effectué une post-enquête des messages sanitaires en octobre 2007 auprès de la

population française. L'enquête a utilisé comme cible les plus de 15 ans. Cette enquête a été

mise en perspective avec des enquêtes précédentes afin de les comparer. Plusieurs questions ont

été posées sur les habitudes alimentaires des personnes interrogées afin de mesurer l'impact de

ces messages préventifs.

Analyse de l'enquête de quelque question de l'enquête :

3.INPES, 2008

82% des personnes interrogées de 15 ans et plus n'ont pas modifié leur habitude alimentaire et

cela malgré les messages sanitaires sur une alimentation saine et équilibré. De plus la raison de

ce changement est due a des problèmes de santé. Seulement 4 personnes ont mentionné les

messages de prévention comme cause de changement.

Page 12: Mémoire natacha-laurent

11

4.INPES, 2008

A la question, « a quelle fréquence selon vous faut-il manger des fruits et légumes par jour pour

être en bonne santé ? », 43% mentionnent 5 fruits et légumes par jour. On note une évolution

par rapport a 2005 et 2006. Ce qui montre que le message « manger au moins 5 fruits et légumes

par jour » est retenu par quasiment la moitié. Les messages de 5 fruits et légumes par jour est

encrai dans mœurs de la population. Il est aujourd'hui connu de tous.

Question sur la notoriété du site « manger-bouger » :

5.INPES, 2008

Page 13: Mémoire natacha-laurent

12

Les publicités de prévention donnent l'adresse du site internet de l'INPES destiné a offrir des

solutions. Il propose par exemple de composer des repas équilibrés. Le site propose aussi une

application mobile « La fabrique a menus » qui permet de créer une liste de course a partir des

différents menus élaborés pour toute la semaine. Une solution astucieuse et pratique. En effet,

elle est pratique afin de ne rien n'oublier et ne pas être tenté par des aliments gras. Mais le site

internet n’est cependant pas assez remarqué par les individus. En effet seulement 31% des

personnes interrogées connaissent le site.

Le test a ensuite posé la question s'ils avaient changé leur habitude alimentaire depuis la

diffusion des messages :

6.INPES, 2008

79% des personnes répondent que non. On peut se poser la question de l'efficacité réelle de ces

messages. Passer de l’intégration d’un message sanitaire a une modification des pratiques ne va

pas de soi.

Voici les messages que les personnes interrogées aimeraient voir dans les publicités :

7.INPES, 2008

Page 14: Mémoire natacha-laurent

13

Enquête entière sur le site manger-bouger :

http://www.mangerbouger.fr/IMG/pdf/EtudeMessagesSanitaires-2.pdf

L’obésité en France :

Nous allons comparer ses résultats avec le taux d'obésité en France afin de voir si les campagnes

ont eu un impact. Et voir la pertinence de cette enquête réalisée par l'INPES elle-même sur ces

propres moyens de prévention.

8.DRESS, 2015

Malgré les campagnes de prévention, le taux d'obésité est toujours en augmentation. On

dénombrait plus de 6 922 215 personnes obèses en 2012. Entre 1997 et 2012, le taux est passé

de 8,5% a 15%.

D'après un rapport du DRESS en 2015, les niveaux de consommation en fruits et légumes sont

insuffisants par rapport aux recommandations (au moins 400 g par jour, soit l’équivalent de 5

portions), 40 % seulement des consommations sont conformes a celles-ci. Les niveaux

d’activité physique sont insuffisant également, qu’elle soit mesurée de façon globale ou par la

pratique d’un sport de façon habituelle. La pratique semble en effet suffisante pour seulement

3 a 5 adultes sur 10. Le temps passé devant des écrans est quand a lui enlèvé : la majorité de la

population adulte et entre 30% et la moitié des enfants passent plus de trois heures par jour

devant un écran, en dehors des temps de travail ou scolaire.

L'exposition de l'enfant et des populations vulnérables aux publicités a un impact sur les

préférences et choix alimentaires. Il faut renforcer l'éducation nutritionnelle en milieu scolaire

et créé des campagnes adaptées à des publics spécialisés en renforçant le message de santé et

réduire les effets de la pression publicitaire. La publicité a un fort pouvoir de persuasion

notamment chez les enfants

Page 15: Mémoire natacha-laurent

14

3. B. Les campagnes cancer du poumon pour la lutte contre le tabagisme :

Le tabac est l'une des premières causes de cancer. Le tabac fait environ 60 000 décès par an en

France selon le baromètre santé de l'INPES. Un fumeur sur deux meurt de son tabagisme. Plus

de 90% des fumeurs commencent avant l'âge de 20 ans. Pour lutter contre ce fléau, l’Etat se

doit de réagir sur la cible jeune. En effet les jeunes sont beaucoup plus influençables. Il faut

agir tôt afin de leur éviter de commencer a fumer sachant qu'il est difficile d'arrêter de fumer.

La mortalité par cancer du poumon est l'indicateur le plus spécifique des effets du tabac sur la

santé. Si, a la suite de l'importante baisse du tabagisme en France, notamment parmi les

hommes, on observe actuellement une diminution du taux standardisé de décès pour les tumeurs

du larynx, de la trachée, des bronches et du poumon, la consommation de tabac constitue la

première cause de mortalité évitable, loin devant l’alcool. Si le nombre de décès continue de

progresser, le taux standardisé de décès a continué de diminuer entre 1990 et 2011 chez les

hommes (-23 %), alors qu’il progresse toujours chez les femmes durant cette période (+100 %),

en lien direct avec le développement du tabagisme féminin au cours des dernières décennies.

Si l’on considère l’ensemble des deux sexes, il existe une baisse globale de 7%. En 2010, 26,0 %

des femmes et 32,4 % des hommes de 15-75 ans déclarent fumer quotidiennement. Après une

longue période de baisse depuis la fin des années 1970, la prévalence du tabagisme quotidien

est en légère hausse entre 2005 et 2010 (+7 %). Cependant, la proportion de fumeurs de plus de

10 cigarettes a diminué passant de 72 % a 68 % entre 2005 et 2010. La consommation chez les

adolescents a aussi considérablement baissé et la hausse des niveaux d’usage observée entre

2008 et 2011 ne remet pas en cause a ce stade la forte baisse du tabagisme enregistrée dans cette

population depuis plus d’une décennie. La présence d’enfants en bas âge vient modifier les

habitudes de consommation des fumeurs au domicile. Le pourcentage de répondants fumeurs

déclarant que personne ne fume au domicile passe ainsi de 37 % a 59 % en présence d’enfants

de moins de 4 ans dans le foyer.

L'INPES participe au programme national de réduction du tabagisme. Elle réalise des

campagnes de prévention qui s'additionne aux différentes mesures prises par l'Etat dans cette

lutte (loi Evin, interdiction de fumer dans les lieux publics, interdiction de vendre du tabac aux

mineurs...). Depuis 2000, les différentes campagnes mettent l'accent sur les risques du

tabagisme actif, sur les raisons d'arrêter, les conséquences sur les non-fumeurs, l'aide a l'arrêt.

Ces campagnes cibles soient la population générale soit un public ciblé (jeunes, femmes …).

Une directive européenne de 2001 a imposé que doit figurer sur les paquets la teneur en nicotine,

goudron et en monoxyde de carbone.

A partir de 2011, les fabricants de tabac ont du se conformer a la réglementation en vigueur, qui

dispose qu'une image dissuasive doit être imprimé sur tous les paquets de tabac sur au moins

40% de la surface arrière du paquet.

Deux messages doivent dorénavant y figurer :

Page 16: Mémoire natacha-laurent

15

Sur la face la plus visible, l'un des deux messages : Fumer tue ou Fumer nuit gravement à votre

santé et à celle de votre entourage

Sur l'autre face, une photo en couleur accompagnée d'une légende illustrant les dangers du tabac

et ses effets sur l'organisme.

Ces campagnes accompagnent la politique d'augmentation des prix du tabac afin d'inciter l'arrêt.

De plus le développement des cigarettes électroniques a eu une influence sur la diminution des

ventes en 2002-2003, même si elles n'aident pas à l'arrêt, elles sont perçues comme un outil de

sevrage.

A partir de 2016, les paquets neutres feront leur apparition. Les paquets auront tous la même

taille et couleur, sans logo permettant de les distinguer. Le nom de la marque sera inscrit en

petit caractère, dans la même police pour toutes les marques. Les messages sanitaires et les

images choc occuperont 65% de la surface du paquet.

L'objectif de cette mesure est de rendre moins attirant les paquets auprès des fumeurs.

L’emballage générique supprime le caractère attrayant des paquets de cigarettes, initialement

conçus comme support de communication. Il amoindrit l’image positive des marques. Il

supprime le caractère attrayant des paquets de cigarettes, initialement conçus comme support

de communication. Il amoindrit l’image positive des marques au final, l’emballage générique

possède une force de dissuasion telle que cela limitera probablement les achats des jeunes.

Paquet de tabac actuellement en vente :

9, INPES, 2006

Page 17: Mémoire natacha-laurent

16

Image que l'on retrouve sur certain paquet :

10.INPES, 2010

11.INPES, 2011

→ Utilisation de la culpabilité et de la honte : présence d'un enfant en bas âge. Il s’agit de dire

aux fumeurs d’arrêter de fumer en leur expliquant qu’ainsi leurs enfants ne respireront plus la

Page 18: Mémoire natacha-laurent

17

fumée de leurs cigarettes.

Exemple de paquet neutre qui sera en vente a partir de 2016 :

12.Francebleu, 2015

L'INPES mise sur des images chocs afin de provoquer le déclic chez les fumeurs. La lutte contre

le tabagisme passe par l'usage des émotions négatives, a savoir la peur, la culpabilité et la honte.

Lors de leur élaboration le but est que ces émotions agissent sur la persuasion.

Les acteurs conçoivent ces dispositifs de manière rationnelle en cherchant à optimiser leur

efficacité, notamment, en se référant explicitement à des savoirs scientifiques. Les campagnes

s'inscrivent dans une recherche de l'affectif. La peur est qualifiée de négative dans les

classifications réalisées par les chercheurs en marketing (Bagozzi et Moore, 1994). Elle permet

de rendre conscience d'une menace éventuelle. La présentation des dangers lié au tabagisme

fait naitre une émotion négative de peur désagréable dont le fumeur va chercher a se débarrasser

afin de rétablir un équilibre psychologique. Un moyen d’y parvenir est de se protéger de la

menace en cessant de fumer. « L'émotion phobique apparait pertinente en vertu de la motivation

présumée qu’elle déclencherait chez les individus pour modifier les comportements nuisibles a

leur bien-être », d'après une étude sur l'utilisation de la peur dans les campagnes de Prévention.

Les campagnes de prévention sont plus efficaces sur les non-fumeurs que sur les fumeurs.

La consommation de tabac a-t-elle diminué depuis ces avertissements sanitaires ?

L'INPES a effectué de nombreuse évaluation quant à leur efficacité. Selon une étude de l'ITC

France, qui a mené une enquête sur un échantillon de fumeur adulte entre fin 2006 et 2007 sur

l'impact de l’avertissement sanitaire sur les paquets de cigarettes :

68,7% déclarent les avoir remarqués. 32,3% déclarent les avoir considérés avec attention.

49,1% des fumeurs déclarent que ces messages les font « réfléchir » sur les risques sanitaires

Page 19: Mémoire natacha-laurent

18

liés au tabagisme. Il ressort de l'étude qu'il faut une évolution de ces avertissements vers des

messages encore plus explicite.

« Fumer tue » ne marche plus. Il faut réinventer le message pour qu'il soit entendu.

13.INPES; 2014

Le taux de fumeur régulier est en légère baisse en 2014 par rapport a 2010. Les fumeurs

occasionnels quant a eux sont en hausse, on peut noter une hausse de ??

Page 20: Mémoire natacha-laurent

19

14.INPES, 2014

La prévalence du tabagisme se stabilise comme le montre le graphisme ci-dessus. Les chiffres

sont cependant largement supérieur par rapport a des pays comme la Grande Bretagne,

l'Australie ou encore le Canada. On peut observer une hausse de la prévalence du tabagisme

chez les jeunes de 15-19 ans, faisant de ce fait une priorité dans la lutte contre ce fléau. Malgré

une tendance générale a la baisse, c'est encore insuffisant.

15. INCA, 2012

Page 21: Mémoire natacha-laurent

20

Le graphique ci-dessus représente l'évolution de la mortalité par cancer entre 1980 et 2012 en

France. Sachant que le tabagisme est l'une des premières causes du cancer évitable en France.

Constat :

Les campagnes de prévention sont de plus en plus nombreuses depuis quelque année. C'est

devenu un versant incontournable de la sphère politique. Mais pas toujours efficace. La

connaissance seule ne suffit pas a changer le comportement.

La majorité des discours de prévention sont des discours négatifs. Plus les discours sont

négatifs, moins ils fonctionnent. Les conseveurs de ces campagnes utilisent des messages

chocs pour marquer les esprits et ainsi prendre conscience du problème. Les messages qui

provoquent des émotions négatives doivent être utilisés avec précaution pour éviter des

réactions de rejet.

C'est le cas pour les campagnes contre le tabagisme. Le recours a des émotions négatives (peur,

honte, responsabilité...) ne fonctionne visiblement pas.

3. C. Les limites de la prévention traditionnelle

L'enquête exploratoire montre que les messages de prévention rencontrent aujourd'hui des

limites. Aussi bien pour les campagnes contre l'obésité que celles contre le tabagisme. Certes,

elles permettent d'éveiller les consciences mais n'ont pas permis de modifier réellement les

comportements nuisant a la santé. Il paraît indispensable d'améliorer les stratégies de prévention

pour avoir plus de résultats.

Les campagnes de doivent pas seulement informer, sensibiliser ou promouvoir un

comportement mais inciter la population a l'adopter ainsi qu'offrir des solutions aux français.

De plus les campagnes publicitaires de prévention ne suffissent pas car elles sont noyées dans

un amas de publicité. Les téléspectateurs n'y prêtent plus attention. Elles doivent s'insérer dans

une démarche plus globale, c'est a dire dans une campagne de communication plus globale.

Toute la complexité de la prévention est qu'il faut dévendre un produit contrairement au

marketing traditionnel. Faire évoluer un comportement est quelque chose de très long. Il n'y a

rien a vendre. Il faut se baser sur son discours pour toucher les gens, l'inciter au changement.

La créativité est la réussite d'une campagne. Il faut agir sur plusieurs leviers : l'humour, la

pédagogie et non seulement faire référence a l'information pure et simple des dangers d'un

comportement a risque.

« Les méthodes de prévention des pouvoirs publics ne sont pas adaptées aux révolutions

technologiques qui permettent de mieux connaître et de cibler un public pertinent ni de

Page 22: Mémoire natacha-laurent

21

l’accompagner sans limite de temps ni de mobilité » (Alain Cordier 2013).

Problème empirique issu de l'enquête exploratoire :

Les deux campagnes sur l'obésité et sur la lutte anti-tabac, sur deux registres complètement

différents ne sont visiblement pas très efficaces. Il faut donc s’orienter vers d’autre type de

campagne de prévention. La question du support se pose c’est-a-dire la question de la forme

que doit revêtir le message et non pas du fond. Il faut chercher de nouveaux moyens de

communication, autre que les campagnes sur les médias traditionnelles ou les messages

sanitaires sur les paquets d’emballage.

Les nouveaux moyens de communication peuvent-ils être un outil favorable dans de la santé

publique? Doivent-ils collaborer avec les pouvoirs publics afin de préserver la santé publique ?

Comment réinventer la prévention avec le digital? La population serait-elle plus réceptive a une

communication sur les supports numériques ? Quelles sont les habitudes des français sur le

digital ? Ont-ils confiance aux numériques pour des questions relatives a la santé ? Faut-il

utiliser les stratégies de communication digitale pour la prévention en santé publique ?

Problème : Les nouvelles techniques de communication peuvent-ils venir en aide a la

prévention en santé publique ?

Le premier chapitre porte sur les habitudes des français afin de savoir si le choix du numérique

pour une campagne est justifié. Les habitudes des jeunes sont également passées en revue car

ils sont la cible prioritaire des campagnes de prévention. Il est important de ce fait de connaître

leur habitude pour élaborer des campagnes qui ont un impact réel sur eux. Le deuxième chapitre

est consacré aux résultats du sondage ainsi qu’aux avis des professionnels.

Page 23: Mémoire natacha-laurent

22

Chapitre 1 : Le cadre théorique

1. 1. Historique de la prévention et de la santé publique

Les individus se sont développés de façon naturelle de tout temps en fonction de différentes

pressions extérieures ou intérieurs. C'est a partir du 19ème siècle que l'Etat s'est soucié de la

santé publique de la population et ainsi a voulu agir sur le développement de son peuple. La

prévention est issue de l'hygiénisme et du pasteurisme. Son efficacité reposait sur le

développement de la vaccination, sur l'installation de dispensaires et d'une médecine salariée,

enfin sur l'élaboration d'une politique de santé publique. Le recours à la communication en

matière de santé publique remonte donc à l'époque de l'hygiénisme. « L'hygiénisme est l'art de

se nourrir et de se soigner en harmonie avec les lois de la nature et par la bonne connaissance

des aliments spécifiques à l'espèce humaine ». Les moyens utilisés étaient des affiches, des

tracts et des brochures...

Au 20ème siècle, les avancés scientifique ont laissé place à de nouvelles stratégies en matière

de prévention. Le développement des « mass media », a permis le recours systématique aux

campagnes de prévention pour mettre en avant la santé publique.

La prévention est devenue un pan incontournable des politiques publiques. Leur mise en œuvre

s'est fait dans un contexte où les maladies infectieuses n'étaient plus la menace principale de la

population mais des maladies chroniques dégénératrices dont les comportements à risque

avaient une influence sur celles-ci.

La culture de la prévention est désormais une préoccupation majeure face a l'apparition de

drames sanitaires. La prévention leur permet d'avoir un contrôle sur les risques liés a leur santé

en mettant tout en œuvre pour limiter le développement, l'apparition de maladies et d'accidents.

Face aux risques, l'une des solutions, la plus adéquates est de limiter la part des comportements

a risques dans l'apparition de pathologie. Les risques sanitaires ne sont pas toujours connu c'est

la raison pour laquelle l'Etat a dû mettre en place des politiques de santé publique dans

lesquelles il se devait d'informer la population sur les risques auxquels elle est exposée.

L'exposition a ces risques laisse une place importante a la prévention plutôt qu'au curatif. C'est

pour cette raison que la loi de santé publique du 9 aout 2004 a pour axe majeur le développement

d'une politique de prévention.

La communication est l'outil qui permet de prévenir ces risques. La prévention et la promotion

de la santé permet donc a chaque individu d'être acteur de sa vie. Chacun dispose d'une liberté

de choix dans son mode de vie. La santé est une ressource et une priorité. Les facteurs

socioculturels, les conduites a risque, l'environnement, le système de santé et les facteurs

individuels sont des déterminants de la santé. En d'autres termes la prévention recouvre aussi

bien les actions collectives que les actions individuelles.

La protection de la population dans son ensemble prime sur l'individu.

La santé publique passe par la prévention mais également par la promotion de celle-ci.

Il nécessite donc des stratégies de prévention multiples qui vont de la prévention primaire a la

réduction des risques tant pour la santé que pour la sécurité publique.

Page 24: Mémoire natacha-laurent

23

1. 2. Le cadre sociologique de la prévention

La santé publique connait de profondes transformations. Dans le passé, elle a été centrée sur le

modèle médical au niveau de la recherche notamment. Ces évolutions soulèvent de nouveaux

questionnements. Des éléments extérieurs viennent avoir une influence sur la santé : des

éléments macrosociaux, économiques, culturels. (Why are some people healthy and other not?

The Déterminants of healthy of population, Evans,Barer et Marmor, 1994).

Les sciences sociales ont une importance a ne pas négliger dans la santé publique. « Dans de

nombreux secteurs, la recherche s’intéresse davantage aux conditions d’un bon état de santé

qu’à soigner des maladies. Elle se focalise sur la médecine préventive et prédictive, celle-ci

pose d’ailleurs de nombreux problèmes d’éthique, dès lors que la pratique individuelle de la

médecine hippocratique ou traditionnelle est supplantée par une approche collective des

problèmes de santé, voire d’environnement. C’est d'ailleurs ainsi que la recherche médicale

sera vraisemblablement amenée à se rapprocher davantage encore des sciences humaines et

sociales" (F. Kourilsky, 12 sept. 2001).

1.3. Le marketing social

Les campagnes de prévention publicitaire en santé publique s’appuient sur le marketing social

de Kotler (1970). Le marketing commercial doit s'appliquer au domaine social selon lui, « le

marketing est une activité humaine orientée vers la satisfaction des désirs au moyen de

l'échange. L'optique du marketing sociétal est une orientation de gestion tournée vers la

satisfaction du client et vers le bien-être à long terme du consommateur et du public en général

en tant que moyen permettant à l'organisation d'atteindre ses objectifs et d'assumer ses

responsabilités » .Il définit le marketing social comme “ l’élaboration, l’exécution et le contrôle

de programmes cherchant a accroitre l’adhésion a une idée, a une cause ou a un usage social,

dans un ou des groupes cibles”. Il permet donc d’influencer un public-cible. Le marketing social

utilise les techniques du marketing commercial pour résoudre les problèmes sociaux qui

reposent essentiellement sur le changement de comportement. Son but est de modifier les

comportements sociaux. Il diffère de l'éducation dans le fait qu'il cherche à influencer. Le

marketing social reconnaît des principes qui s'appliquent au marketing commercial :

l'évaluation des besoins, identification du public cible, mise au point de produits et évaluation

des résultats. Selon Kotler, le marketing social « utilise les concepts de segmentation de marché,

de recherche sur le consommateur, de développement, de communication, de facilitation, de

stimulant et la théorie de l'échange pour maximiser la réponse du groupe visé ». Le marketing

social propose une démarche en neuf étapes (Kotler et al, 2002 ; Gallopel, 2003) comprenant :

l’analyse du problème social contre lequel le praticien veut lutter, le choix de la cible d’action

prioritaire, la fixation des objectifs, la connaissance de la cible, le choix d’un concept de

campagne, le plan de campagne, le pré-testage de la campagne, l’application et enfin

l’évaluation des résultats.

1. 4. Prévention et éducation : reconsidérer les stratégies éducatives

Selon le docteur Alain Morel : « Une politique de santé dans le domaine des addictions ou des

comportements a risque comporte toujours deux grands volets: d’une part des mesures dites

Page 25: Mémoire natacha-laurent

24

«structurelles» qui concernent en particulier le dispositif légal et réglementaire et, d’autre part,

des mesures éducatives «de prévention» qui concernent en particulier les apprentissages

individuels et collectifs de comportements favorables a la santé et au bien vivre ensemble. »

Dans la partie structurelle, on retrouve toute la législation comme par exemple les lois

interdisant de fumer dans les lieux publics.

En France, l'éducation a la prévention est très en retard. Cette éducation des comportements a

risque doit s'articuler autour de cinq points, toujours selon le docteur et psychiatre Alain Morel :

« 1-S’inscrire dans une démarche de promotion de la santé et ne pas se contenter d’informer

2-S’adresser aux jeunes de façon appropriée en les associant a l’élaboration des messages

3-Intervenir dans la durée et aux différentes étapes de la vie

4-Associer les familles et agir auprès d’elles

5-Articuler les actions, en particulier les interventions individuelles et collectives. »

L'INPES fournit des matériaux pédagogiques aux enseignants afin qu'ils soient un relais de

l'éducation a la santé dans le milieu scolaire.

1. 5. Les français et le digital

1. 5. A. Situation globale des habitudes des français

16We are social, 2015

Les français sont de plus en plus connectés. L’utilisation de smartphone est en constante

augmentation : ces téléphones sont en effet les plus proposés par les opérateurs, a moindre cout,

et l’arrivée de la 4G permettant un accès a internet encore plus performant depuis son téléphone

Page 26: Mémoire natacha-laurent

25

mobile va contribuer a amplifier cette diffusion de smartphones. Il y a en France 66,1 millions

de personnes, 55,4 millions d’internautes (84%) et 30 millions d’utilisateurs sur les réseaux

sociaux (45%).

Combien de temps passent les français avec les médias ?

17We are social 2015

Les internautes français passent en moyenne 3h53 par jour sur Internet depuis un PC et 1h17

depuis un mobile. Ils accèdent aux réseaux sociaux durant 2 heures quotidiennement, alors

qu’ils regardent la télévision pendant plus de 3 heures.

Quels sont les réseaux sociaux les plus utilisés par les français ?

Page 27: Mémoire natacha-laurent

26

18We are social, 2015

C’est Facebook qui attire le plus de personnes en France (32% de la population), suivi par

Google+ (10%) et Twitter (9%).

1. 5. B. Focus sur les habitudes des jeunes sur internet

Il est indispensable de connaitre les habitudes des jeunes car ils sont les premières cibles des

campagnes de prévention. Car il est plus facile d’agir tôt.

Les jeunes, les médias, leurs pratiques : les jeunes sont nés avec des TIC qu’ils se sont

totalement appropries. Les jeunes se caractérisent par ailleurs par un usage plus actif du

smartphone et des MMS que les générations précédentes.

Page 28: Mémoire natacha-laurent

27

19. LightspeedResearch 2015

« Lightspeed research » a effectué un sondage afin de connaître les préférences des jeunes

français entre 13 et 16 ans. Le téléphone portable arrive en tête. Internet arrive a la deuxième

place. On peut voir que la télévision est le média le moins aimé par les jeunes. Il faut en déduire

qu’il serait recommandable d’effectuer des campagnes de prévention qui touche les supports

utilisés par les jeunes en l’occurrence sur les smartphones et sur internet. La consommation et

les services doivent donc s’adapter a une connexion qui ne connaît pas les limites

géographiques, ni contraintes temporelles.

20. IPSOS, 2015

Page 29: Mémoire natacha-laurent

28

L'usage des réseaux sociaux chez les jeunes est en augmentation depuis 2013. Ce qui montre

bien qu'ils ont une place importante dans leur vie et qu'il est donc indispensable de développer

une stratégie de communication sur ces supports (source Ipsos).

Toujours d’après Lightspeed Research, les applications mobiles les plus téléchargées par les

jeunes sont les jeux, ils sont 83% a en télécharger. Les réseaux sociaux occupent la deuxième

place, ils représentent 63% des applications installées. La santé ne représente que 11% des

applications téléchargées par cette tranche d’âge. Les sportives et les éducatives peinent aussi

a sortir du lot puisqu’elles représentent respectivement 21% et 9% des téléchargements.

1. 6. L’e-santé

Selon la commission européenne, la e-santé se définit comme : « l’utilisation des TIC dans les

produits, services et processus de santé, associée a des modifications organisationnelles dans

les systèmes de soins de santé et a de nouvelles compétences, afin d’améliorer la santé de la

population, l’efficacité et la productivité dans la prestation des soins de santé et la valeur

économique et sociale de la santé. L’interaction entre patients et prestataires de services dans

Page 30: Mémoire natacha-laurent

29

le domaine de la santé, la transmission de données entre institutions ou la communication entre

patients et/ou professionnels de la santé entrent également dans le cadre de la santé en ligne ».

Les NTIC sont associés a la santé et au bien-être.

Les opportunités des NTIC font l’objet d’investissements de plus en plus conséquents dans le

secteur de la santé. Dans cette nouvelle ère sont proposés de nouveaux services et de nouvelles

applications avec des modèles économiques plus ou moins matures. Des partenariats sont donc

à inventer entre le secteur pharmaceutique et celui des soins, des patients, de la communication

et des technologies. Une façon nouvelle d'appréhender la prévention en le fondant sur

l'interaction qui existe entre l'individu, la société et les machines. Elle est née de l’introduction

des outils informatiques qui permettent l’interaction de l’individu avec des outils intelligents,

l’interaction des individus entre eux, et surtout l’intégration par ces machines des données

obtenues dans des programmes capables d’amener les individus à modifier leurs

comportements en fonction de la somme des résultats obtenus et de ses susceptibilités

individuelles. En se connectant sur ces machines auxquelles il fournit des informations pour

évaluer son risque, l’individu va recevoir des informations préventives personnalisées.

Les nouvelles technologies de l'information et de la communication doivent être au service de

la prévention. En effet, nous entrons dans une nouvelle ère de la prévention. Avec l'explosion

d'internet et des réseaux sociaux comme Facebook, twitter. Ils sont intéressants et ont une

grande dimension de diffusion notamment chez les plus jeunes. Ce sont des moyens

complémentaires des campagnes de prévention traditionnelles. Ils ont un avantages par rapport

aux autres c'est qu'ils permettent de rentrer directement en contact avec la population. Ainsi

l'internaute peut avoir un soutien individuel et personnalisé.

« La e-santé ne constitue pas simplement un outil de modernisation des pratiques. Elle est aussi

porteuse de changements plus profonds, en permettant une plus grande implication des patients,

dans leur prise en charge. Mais nous n'y trompons pas, l'existence d'une technologie ne suffit

pas. L'adaptation des organisations, l'accompagnement du changement et la promotion des

bonnes pratiques de l'échange et de partage de l'information sont les clés du déploiement de l’e-

santé. » Cette citation du ministre de la santé Mariol Touraine démontre bien la prise de

conscience des pouvoirs publics de l'impact du numérique sur la santé des français et sur la

nécessité de réformer le système existant.

Page 31: Mémoire natacha-laurent

30

Chiffres de l’e-santé :

21. Microsoft prévention et numérique, 2014

1. 7. Présentation des outils numériques utilisés dans la santé et le bien-être

Les « nouvelles technologies » sont aujourd’hui au cœur du développement de nombreuses

stratégies de prévention. Site internet, sites de partage de vidéos, réseaux sociaux, application

mobiles, serious game, objets connectés sont de plus en plus nombreux dans le domaine de la

santé. Ils sont développés par les organismes institutionnels comme l’INPES, l’Etat, des

associations de prévention, des marques, des assureurs, des mutuelles etc.

Il convient d'exploiter ces nouveaux vecteurs de communication. Les acteurs de la santé bien

que familiers avec ces outils sont encore en retrait par rapport aux industriels du tabac par

exemple qui n’hésite pas a développer leur de stratégie de communication. En effet, les

organismes de prévention doivent faire face a la forte communication des entreprises d’alcool

et de tabac qui publient sur des sites, des réseaux sociaux et créent des applications. Selon

certains auteurs, cette concurrence mine les efforts des politiques de santé publique (Nicholls,

2012). YouTube est une plateforme très utilisée par les marques de tabac et d’alcool pour faire

leur promotion.

L'INPES a développé, ces dernières années des nouveaux outils en matière de prévention des

risques liés a l’alcool et aux drogues par exemples (sites internet, applications mobiles...) :

chacun de ces dispositifs de communication est de plus en plus orienté vers la prise de contact

entre l’individu concerné et le professionnel de santé.

1. 7. A. Internet

Page 32: Mémoire natacha-laurent

31

Nombreux sont les sites internet de santé qu’ils soient généralistes ou dédiés a une pathologie

comme l’alcool ou la sécurité routière.

Les sites généralistes ont des parties consacrés aux conduites addictives. On y trouve forums,

mails, quizz, chat afin d’apporter de l’aide aux internautes qui fréquentent ces sites cherchant

généralement des réponses a leur questions.

Les sites internet proposent des jeux et des tests pour appréhender ses connaissances en matière

de comportements a risque. Ils fournissent des conseils pour commencer le processus d'arrêt de

ces comportements avec la possibilité d'entrer en contact avec un thérapeute et même de

recevoir des contenus pas SMS.

Bon nombre des jeunes d’aujourd’hui sont a l’aise pour obtenir et échanger des données

d’information par l’Internet. Il s’agit pour eux d’un outil pédagogique qui est presque devenu

une seconde nature. Pour les jeunes en ligne, l’Internet donne aux habitants du monde entier

un moyen de se connecter et d’obtenir des données d’information et des idées sans restriction

24 heures sur 24. L’Internet a aussi la capacité de créer instantanément l’anonymat,

permettant ainsi plus facilement aux jeunes d’intervenir dans le domaine de la prévention et

de s’y impliquer plus activement en posant des questions, en cherchant des appuis, en

présentant leurs points de vue sur la prévention et en participant avec d’autres a des

discussions.

L’Internet permet a l’usager de mieux contrôler le flux des communications qui fait partie de

tout effort de prévention: vous pouvez ainsi écrire et envoyer des réponses sans que des

questions viennent interrompre le cours de vos pensées. Les communications sur Internet sont

aussi par nature plus souples au niveau de l’attention demandée, les usagers peuvent ainsi

lancer des idées en ligne pour voir ce qui se passe, les essayer pour ainsi dire.

Ils peuvent prendre leur temps pour réfléchir aux réponses, reprendre éventuellement la

discussion a divers stades de la conversation.

L’INPES a développé plusieurs sites de santé dédié a certaine pathologie. On peut par exemple

retrouver le site « manger-bouger » qui parle ne nutrition.

En complément de la ligne d’aide a l’arrêt, l’INPES a lancé un site Internet dédié a l’arrêt du

tabac : tabac-info-service.fr, dont l’objet est de permettre aux internautes d’accéder a un

accompagnement personnalisé dans leur démarche d’arrêt ou celle de leurs proches. On y trouve

notamment : l’annuaire des consultations de tabacologie et d’aide a l’arrêt du tabac, des

éléments sur les risques du tabagisme et les bénéfices de l’arrêt du tabac et les solutions pour

arrêter de fumer.

Ce site fournit du matériel d’auto-support (y compris du coaching par Internet) destiné aux

usagers et des outils destinés aux professionnels de santé.

1. 7. B. Les réseaux sociaux

Aujourd'hui, grâce aux réseaux sociaux l'interaction est possible, ils permettent aux internautes

d'échanger entre eux, de partager leur expériences, de donner des conseils. De plus tous les

professionnels de santé que ce soit les pharmaciens, les laboratoires, les organismes de santé

Page 33: Mémoire natacha-laurent

32

investissent le phénomène. Ils deviennent beaucoup plus accessibles.

En France, de nombreux internautes partagent des programmes de nutrition, de sport, ils sont

suivis par de nombreux abonnés. Leur influence ne cesse de croitre au fil des ans. On peut les

considérer comme de véritable leader d’opinion chez les jeunes en particulier.

L’utilisation des réseaux sociaux permet d’utiliser différentes plates-formes et de transmettre

ainsi plus rapidement les informations.

Sur twitter, plusieurs profils, en majorité généralistes sur les addictions et la santé, traitent aussi

du tabac, de l’alcool et des drogues. Ils sont diffusés par des organismes de prévention. L’INPES

dispose de son propre profil qu’elle met régulièrement a jour.

Plusieurs pages Facebook sont recensées, en majorité généralistes sur les addictions et la santé,

sont proposées par des mutuelles étudiantes et quelques organismes de prévention.

1. 7. C. Les sites de partage de vidéos

On retrouve différentes chaines dédiés à la prévention sur YouTube. Ces chaines généralistes

ou dédiées au tabac, a l’alcool, aux drogues, diffusent des vidéos de campagnes de prévention

développées l’INPES, des organismes de prévention...

L'INPES dispose de plusieurs chaines YouTube :

– INPES : Des vidéos régulièrement mis en ligne/ 2 058 abonnés / 6 126 342 vues

– manger-bouger : 66 abonnés mais pas de mise a jour depuis deux ans

– OnSexprime.f qui parle de la sexualité des jeunes : 15 306 abonnés / 5 344 992 vues

1. 7. D. Les applications mobiles

De plus en plus d'application sur la santé sont proposées (plus de 100 000). Pour la plupart sont

payantes. C'est un marché en plein devenir qu'il ne faut pas négliger dans le domaine de la santé

publique. La plupart apportent des informations pratiques sur les maladies, les acteurs du

système de santé (pharmacies, hôpitaux, médecins), les médicaments, ou encore un soutien aux

utilisateurs, en l’accompagnant dans la poursuite d’un régime, en leur permettant de mesurer

leurs performances physiques, de suivre des paramètres de santé ou d’évaluer les facteurs de

risques liés à certaines pathologies. Et ces outils trouvent toute leur efficacité en matière de

prévention et de mise a disposition d’informations pratiques qui aident à lutter contre la

maladie. Ils offrent une grande palette de mise en forme de l’information, allant d’un support

purement informatif vers une démarche complétement participative. Ils permettent une liberté

Page 34: Mémoire natacha-laurent

33

de ton, une approche décalé que l’on retrouve notamment dans certaines campagnes de

prévention utilisant les réseaux sociaux.

Le public est très friant actuellement des applications de remise en forme tel que celles qui

permettent d'effectuer une activité physique quotidiennement. Ces applications permettent

d'améliorer notre quotidien. Il existe également des applications qui aident a l'arrêt du tabac.

La majorité des applications destinées aux patients ont pour principale fonctionnalité de fournir

des informations. 36 % vont au-delà et assurent une forme d’éducation des patients. 31 %

permettent de recueillir des données et 14 % des affiches. 9 % d’entre elles assurent une

fonction de conseil et 8 % une fonction d’alerte et de rappel. Seules 2,4 % permettent de

communiquer avec un médecin ou avec d’autres patients.

62 % d’entre elles concernent la prévention et la promotion de modes de vie sains : forme, bien

être, diététique, gestion du stress, sommeil, tabagisme (Source : IMS Health).

Les applications de téléphonie mobiles de prévention Alcool, Tabac, produits psychoactifs,

proposent un simulateur d’alcoolémie (Simalc), font du coaching, permettent l’envoi de SMS

a un capitaine de soirée ou un ami, ou de tester son souffle.

Les applications de l'INPES :

« Mes courses par la rubrique à menus » qui permet de faciliter de créer des listes de course à

partir de menus sains et équilibrés pour toute la semaine.

« Bouger plus » permet de faire un bilan hebdomadaire afin de savoir si l’on pratique les 30

minutes de marche recommandés par jour (conseils ; chronomètre, calcul de distances…).

« L'alcoomètre » : permet d’évaluer sa consommation d’alcool et de s’informer des risques sur

la santé. Dans un premier temps l’utilisateur se fixe un objectif de réduction de sa

consommation d’alcool. Il peut ensuite suivre celle-ci au quotidien grâce a un carnet de

consommation. Enfin, un bilan lui est présenté chaque semaine afin de suivre l’évolution de sa

consommation et d’évaluer concrètement les résultats de ses efforts.

« Tabac, infos, service » : C’est comme un coach pour arrêter de fumer.

Exemples d’application mobile de prévention qui ne sont pas proposées par l’INPES :

Quitnow est une application qui aide a l’arrêt progressif du tabac. L’application offre des

indicateurs basés sur ceux de l’OMS a propos des progrès de l’utilisateur et une liste des

réussites qu’ils réussissent a débloquer une par une et au fur et a mesure. Le motivant a

atteindre son objectif. Quitnow est aussi social puisqu’il permet de discuter avec d’autres

utilisateurs afin de partager les progrès des utilisateurs et de s’encourager mutuellement.

Quiz Santé. Partant du constat que de nombreux mobinautes français utilisent leur smartphone

dans la salle d’attente de leur médecin, IDS Santé lance le premier site mobile permettant aux

patients de tester leurs connaissances santé juste avant la consultation médicale : Quiz-

Page 35: Mémoire natacha-laurent

34

Santé.fr. : Mesure de connaissances patientes en temps réel

A travers l’analyse des résultats des quiz, cette web App permet de :

Révéler le niveau de connaissances des patients sur différentes pathologies

Mesurer l’impact des campagnes d’information ou de prévention en temps réel.

Déceler les idées reçues ou identifier les tabous.

Runkeeper : application gratuite permettant de suivre les activités sportives de ses utilisateurs

grâce au GPS du smartphone. L’application intègre de la musique et les réseaux sociaux en

plus de ses fonctions. Les utilisateurs peuvent partager leurs données et leurs performances

sur facebook.

1. 7. E. Les serious game : Promouvoir des comportements favorables à la santé

Les serious game sont des jeux vidéo qui ne sont pas accès uniquement sur le divertissement

mais qui ont une fonction pédagogique. C'est un jeu qui permet d'apprendre en s'amusant, ils

sensibilisent, informent sur un sujet sensible. Il permet de toucher les plus jeunes notamment

qui sont très influençable. Les jeux sérieux sur le thème de la santé ont pour but de sensibiliser

la population à un sujet sensible, leur bien-être. Ces jeux s'adressent généralement aux patients

touchés par une maladie (rare ou non) et à leurs proches. (Source wiki)

L'Etat encourage le développement des serious game. En effet, il octroie des subventions aux

projets les plus prometteurs. Les projets d'innovation retenus pourront bénéficier de subventions

allant jusqu'à 45 % des dépenses de développement.

Les serious games et les jeux repères permettent de simuler des situations liées a la

consommation d’alcool, et de tester les effets d’une consommation de drogues.

Les serious game représenteraient un outil potentiellement très puissant parce qu’ils mettent la

personne qui joue dans un état de profonde concentration, le « flow » (Csikszentmihalyi, 1990),

qui pourrait être favorable aux apprentissages et aux évolutions de comportement.

1. 7. F. Les objets connectés

Un objet connecté est un matériel électronique qui peut communiquer avec un smartphone, une

tablette tactile et/ou un ordinateur. Communiquer en ce sens qu'il peut envoyer et recevoir des

informations, ceci par le biais d'une liaison sans fil, Bluetooth ou Wifi. L'intérêt principal, c'est

l'interactivité, la possibilité de récupérer des informations, ou d'envoyer des statistiques, de

créer des règles, etc. La santé, un des grands axes des objets connectés. Il n'est plus nécessaire

de se rendre dans une pharmacie ou chez son médecin pour suivre son rythme cardiaque, sa

tension, sa masse graisseuse. Avec un bracelet connecté, une balance ou un tensiomètre, non

seulement vous pouvez réaliser vos mesures à domicile, mais il vous est aussi offert la

possibilité d'effectuer un suivi, soit tout seul en collectant les informations sur le net, soit en

collaboration avec un médecin qui pourra ajuster les soins en fonction des résultats obtenus. Le

sport. Avec une montre sportive ou un bracelet connecté, vous pouvez comptabiliser les

Page 36: Mémoire natacha-laurent

35

kilomètres courus -ou marchés-, vous accédez à des statistiques, à votre historique, à vos

records, et vous pouvez synchroniser vos résultats sur votre smartphone ou votre tablette, avec

souvent un coaching en ligne. Ce genre d'objet connecté apporte en sus des fonctions de partage,

importantes pour permettre de s'étalonner et de se motiver mutuellement.

SmartStop est un patch connecté conçu par l’entreprise pharmaceutique américaine Chrono

Therapeutics. Cette dernière à récemment réussi à collecter 32 millions de dollars pour financer

son projet. Celui-ci se présente sous la forme d’un petit patch a coller sur la peau ou a insérer

dans un bracelet. L’objectif étant de fournir une aide adaptée a son porteur lorsqu’il souhaite

arrêter de fumer.

Connecté à un smartphone ou une tablette via Bluetooth, SmartStop diffuse des doses qu’il

personnalise selon le profil du fumeur et les informations qu’il a au préalable enregistrées.

L’utilisateur peut bien évidemment régler le dosage lui-même.

Ce patch connecté peut également, grâce aux données collectées par l’application, anticiper la

sensation de manque et ainsi diffuser la nicotine avant que l’utilisateur ne ressente le manque.

Le dispositif envoie aussi, tout au long de la journée, des notifications pour encourager le

fumeur durant son sevrage.

Enfin, la dernière fonctionnalité de l’application est de pouvoir partager son expérience avec

les autres membres de la communauté afin de s’entraider.

1. 8. Les avantages de ces outils numériques

L'un des avantage du numérique c'est l'anonymat. Chaque utilisateur est « caché » derrière son

écran. Il est beaucoup plus simple pur eux de parler, de s’exprimer. Les sites internet de santé

donnent généralement accès a des forums de discussion sur les domaines de la santé et du bien-

être. L'avantage de ces forums pour les internautes est l'anonymat dans leur échange. En effet,

ils permettent une interaction entre eux en toute anonymat afin d'exposer leur problème, meurs

témoignages et partager leur connaissances, sans craintes. De plus, ces forums sont très

fréquentés.

Autre avantage du numérique, c'est la gratuité d'accès.

Des campagnes personnalisées et ciblées : la communication sur le net permet un meilleur

ciblage que la communication mass media qui est généraliste, qui s'adresse a tous. Permet

d'adapter son message au récepteur. De ce fait elles deviennent plus incitatives.

Le numérique permet d’accompagner l’individu dans ces activités en toute mobilité, en lui

enseignant les bonnes pratiques.

1. 9. Les dangers du numérique

– Les réseaux sociaux posent le problème du manque de confidentialité

– La géolocalisation sur les questions de santé et d’addictions inspire de la méfiance.

– Le manque de transparence quant a l'utilisation des outils numériques et la sécurité des

données.

Page 37: Mémoire natacha-laurent

36

– L’absence d'informations sur la fiabilité des applications

– Les éventuels problèmes d’éthiques et de règlementaires des sites de prévention.

Page 38: Mémoire natacha-laurent

37

Chapitre 2 : Etude et analyse

2.1. Avis sur les différents outils du numérique

Les professionnels de la santé pensent que ces outils d’auto-support sont plus efficaces que

l’absence d’intervention pour l’aide a l’arrêt du tabac, mais ne semblent pas supérieurs au

conseil bref d’un professionnel de santé. Ces techniques peuvent entre utiles pour les patients

qui souhaitent arrêter de fumer mais qui ne souhaitent pas entre pris en charge par un

professionnel de santé.

La problématique de la prévention est qu’elle va a l'encontre de certains besoins et désirs. Elle

nécessite un arbitrage entre le plaisir immédiat et la santé a long terme. D’une manière générale,

ces jeunes bénéficiaires de la prévention ne la réclament pas. Les professionnels de la

prévention doivent aussi se mettre d'accord sur les besoins des usagers qui ne sont parfois pas

conscients de leurs besoins réels.

Pour certains scientifiques, ces technologies restent encore a être tester car selon eux il manque

des preuves scientifiques sur les mécanismes concernant leur efficacité en terme de prévention.

Concernant les applications de téléphonie mobile, une récente revue de littérature (Free, 2013)

a montré que l’envoi de SMS augmente l’efficacité des applications pour l’arrêt du tabac (et

réduit les fortes consommations d’alcool.

Avis sur les médias sociaux :

Schein R. and Al, literature review on effectiveness of the use of social media. A report

for Peel Public Health, 2010 :

Les médias sociaux sont des diffuseurs de messages complémentaires aux médias traditionnels.

Ils permettent de toucher un large public. Les risques de ces médias sociaux pour les campagnes

seraient liés a la fracture numérique, aux évolutions rapide des plateformes et des usages.

Rednet Project - Efficacité des Interventions utilisant les sites web pour diminuer les

messages de produits, 2011 :

Le téléphone mobile semble idéal pour cibler les jeunes car ils l’utilisent facilement, il est

anonyme, et accessible partout et tout le temps. Il y a des preuves que les SMS peuvent être

utilisés pour des changements de comportement a court terme.

Des contenus intéressant les jeunes ont été mis en évidence : recevoir de la musique pour se

relaxer, proposer des modalités d’interactivité avec les autres par messages ou blogs.

Les forums représentent une source d’informations très riche pour analyser des contenus afin

de mieux connaitre et comprendre les besoins et attentes des jeunes. Il est important d'effectuer

un travail de veille pour comprendre les attentes de la population.

Philippe Tcheng, Choisir le numérique pour répondre aux nouveaux défis de la

prévention, conférence prévention et numérique, la nouvelle donne pour l’action

Page 39: Mémoire natacha-laurent

38

publque, 13 mai 2014 :

Les applications sont des atouts pour aider le patient a entretenir des interactions avec

son médecin. Elles permettre de mettre en place une prévention secondaire.

Renaud, L. Impact d’un site internet dans une campagne de Promotion de la santé : le

défi santé 5/30, santé publique, volume 21 HS, novembre-

Décembre 2009 pp 89-103 :

Un site internet peut jouer un rôle d’accompagnement dans une campagne de prévention de la

santé. Il procure un soutien virtuel et technique, en plus de poursuivre une démarche

interpersonnelle avec des organismes communautaires et des professionnels de la santé.

Diverses caractéristiques ont sans doute contribué a développer la motivation et la fidélisation

des utilisateurs : les objectifs spécifiques, le contenu, l’architecture et les techniques

d’utilisation du site, la convergence des médias et l’apport des partenaires, l’approche

d’accompagnement virtuel, médiatique, interpersonnel et technique et l’apport des

professionnels de la santé.

Michaud A., Belanger R. - Les adolescents, internet et les nouvelles Technologies: un

nouveau pays des merveilles? Revue Médicale Suisse N° 253 du 16/06/2010

Les nouvelles technologies ont des aspects positifs : l’accès rapide a des informations a

caractère éducatif, la possibilité d’échanges a caractère social ou intellectuel, et l’ouverture a

des renseignements dans le domaine de la santé, des drogues ou de la sexualité.

Les points négatifs sont l’inexpérience et la difficulté a juger de la validité des informations, ou

le risque que les jeunes prennent en diffusant des informations sur le web. La dépendance a

internet et le risque de violence sont probablement surestimés. Une surveillance ouverte et

interactive de la part des parents constitue une bonne prévention. L’investigation du rapport que

chaque jeune patient entretient avec ces outils fait partie intégrante de tout bilan de santé. Les

parents doivent s’intéresser a ses supports pour maintenir le dialogue.

RAPPORT D’INFORMATION FAIT au nom de la commission des Affaires culturelles

sur l’impact des nouveaux médias sur la jeunesse, Par M. David ASSOULINE,

Sénateur :

La réduction de la fracture numérique est donc un objectif majeur que doit se fixer la France,

afin que les jeunes issus de milieux défavorisés puissent également être des « digital natives ».

Les nouveaux médias ont des vertus éducatives.

Cameron D. Norman, Medias sociaux et promotion de la santé, Global Heath

Promotion, vol 19 N° 4, 2012

Sur ces réseaux, les messages peuvent être commentes, modifies, amplifies. Les médias sociaux

sont des espaces ou se construisent et circulent les normes sociales relatives aux

comportements.

Page 40: Mémoire natacha-laurent

39

Les médias sociaux ont transformé la communication électronique de masse de monologues a

des conversations. La conversation correspond aux objectifs décrits par la charte d’Ottawa avec

un accent particulier sur le renforcement de l’action communautaire, le développement de

compétences individuelles et la création d’environnements favorables a la santé. Elle contribue

a la réorientation des services de santé et a une discussion plus large quant a la définition, la

création et la mise en œuvre de politiques publiques favorables. Les médias sociaux offrent aux

individus de nombreux moyens pour se connecter et partager de différentes manières selon leurs

messages et leurs préférences d’apprentissage. Ces messages prennent la forme de courts

rapports ou essais dans des blogs, de tweet...

Les outils évoluent vite et l’important est le message et non le support. La diversité des moyens

se développe : téléphones mobiles, tablettes, ordinateurs portables. Les professionnels de santé

doivent tenir compte de ces évolutions.

Les avis de professionnels de la communication :

Pour les professionnels, il est important de tenir compte de la tendance chez les jeunes

d'aujourd'hui. Ils regardent la télévision tout en étant sur les réseaux sociaux, en recherchant

des informations sur ce qu’ils voient. Ils regardent des sports publicitaires sur les autres médias

(plateformes VOD, replay, plateformes de téléchargement), il faudrait développer des sports de

prévention sur ces plateformes.

Pour les professionnels de la communication, les médias sociaux offrent des usages plus

pertinents que les communications de masse en matière de prévention.

L’arrivée de la 4G va permettre de consommer encore plus de données dans de meilleures

conditions.

Différents avis sur les serious game :

Eric Sanchez, Muriel Ney et Jean-Marc Labat dans la revue internationale des

technologies en pédagogie universitaire, vol. 8, n° 1-2, 2011 :

Selon ces deux auteurs, les serious game sont des solutions de remplacement aux pratiques

traditionnelles. Ils sollicitent la motivation des étudiants et de leur permettent de développer

des connaissances dans le cadre de situations d’apprentissage complexes. Dans ces jeux, la

situation ludique est importante. Le « sérieux » n'est pas lié au jeu en lui-même mais aux

interactions entre celui qui joue et l'objet. Pour enseigner il faut recréer la situation que l'on veut

enseigner. Les situations qui sont évoquées dans ces jeux sont complexes et nécessite de

mélanger des éléments de la réalité physique avec un élément qui relève de la simulation.

L'erreur permet dans un jeu d'apprendre, c'est un espace de réflexion, il permet de tester sa façon

de penser et d'agir.

Jean-Paul Fournier, maître de conférence lors de la conférence sur les serious game et

la santé (Segamed 2013) :

Page 41: Mémoire natacha-laurent

40

Les serious game sont des « atouts considérable pour l'enseignement ». Le jeu est un élément

important pour faire passer un certain nombre d'informations. Il se pose la question de la place

que l'on peut lui attribuer. Cependant le principe de ces jeux est qu'ils permettent de capter

l'attention. C'est le « flow ». Le fait d'être immergé sans se rendre compte de ce que l'on fait.

Communication persuasive et communication engageante pour la santé : Favoriser des

comportements sains avec les m médias, Internet et les serious games. Didier Courbet,

Marie-Pierre Fourquet-Courbet, Robert-Vincent Joule, Françoise BERNARD :

Les serious game ont des objectifs sérieux d'éducation, d'apprentissage ou de communication

persuasive. « Ils permettent de dépasser la simple réception passive des messages médiatiques

persuasifs classiques en faisant participer les joueurs ».

D'après ces trois auteurs, les serious game implique des processus psychosociaux qui sont de

l'ordre de trois.

Les SG créent un environnement virtuel interactif facilitant l'apprentissage. Le principe

d'essais-erreurs est un des mécanismes fondamentaux de l'apprentissage humain. Le fait de

répéter un comportement et de tester différentes possibilités permet d'acquérir le bon

comportement a avoir. L’apprentissage est facilité par la répétition des informations et de la

tache a apprendre. Les SG diminuent les risques de lassitude, de frustration ou d’ennui

provoqués par la répétition. Le troisième processus est la personnalisation des jeux. Ils

personnalisent certaines informations qu'ils donnent en retour aux joueurs en fonction de leur

profil et de leur niveau. Cette adaptation augmenterait l’implication du joueur et faciliterait des

changements effectifs de comportement. Les SG contribuent a modifier des comportements a

risque par la capacité a réguler de façon satisfaisante ses propres comportements et les facteurs

dont ils dépendent, en vue d’objectifs personnels.

Avis sur le marketing social comme moyen de prévention :

Marketing social et efficacité des campagnes de prévention de santé publique : apports

et implications des récents modèles de la communication persuasive par Audrey

Marchioli

Les recherches en communication de santé publique peuvent aider le marketing social à changer

les comportements en matière de santé et accroître l’efficacité des campagnes. Suivant un

double objectif scientifique et opérationnel, l’article envisage, après une présentation des

récents modèles persuasifs, leurs apports au marketing social ainsi que des implications

pratiques utiles aux praticiens.

Le savoir-faire et les techniques du marketing ne se limitent pas aux entreprises, ils peuvent

également s’entendre au domaine social. Le marketing prend alors l’appellation de marketing

social. En utilisant les principes et les techniques du marketing, il vise a influencer un public-

cible afin qu’il accepte, rejette, modifie ou abandonne volontairement un comportement

bénéficiant a un individu, a un groupe ou a la société dans son ensemble

L’objectif principal des campagnes de marketing social dans le domaine de la santé est de créer,

Page 42: Mémoire natacha-laurent

41

renforcer ou modifier certaines attitudes afin qu’elles génèrent des comportements davantage

bénéfiques pour la santé

Afin d’atteindre ses objectifs et accroitre l’efficacité de sa démarche, le marketing social peut

intégrer les recherches en communication persuasive de santé publique. En suivant la

conception de la communication persuasive de Chabrol et al., (2004), la communication

persuasive de santé publique inscrit son objet d’étude au sein d’un système d’échanges socio-

économiques et socio- politiques a multiples enjeux, dans lequel une organisation (i.e., les

pouvoirs publics) dotée d’intentionnalités, cherche a orienter les comportements des publics

(i.e., les citoyens ) également dotes d’intentionnalités, de manière a ce que ces comportements

contribuent a réaliser les objectifs de l’organisation (i.e., changer les comportements néfastes

pour la santé).

Le marketing social et la communication persuasive de santé publique poursuivent un même

objectif : changer les comportements de santé2. C’est pourquoi la communication de santé

publique et principalement les recherches sur la réception et l’influence peuvent être d’un

apport précieux au marketing social pour accroitre l’efficacité des campagnes

Gallopel-Morvan, K., Le marketing social peut-être très utile dans un Programme de

santé publique – Santé de l’Homme n° 412 – Mars Avril 2011. :

Le marketing social serait efficace pour améliorer l’impact des programmes de santé publique.

Le marketing social utilise l’étude des publics, l’analyse de l’environnement, la segmentation

selon le sexe, l’Age, le milieu social, l’instauration d’une offre adaptée a un public visé. Dans

le marketing social, il est nécessaire d’avoir une connaissance approfondie du public et de

l’environnement (opinions, croyances...). Une bonne connaissance du marketing utilisé par les

alcooliers, industries du tabac est un atout pour contrer leurs actions.

2.2. Analyse du sondage sur les nouvelles stratégies de prévention en santé publique

J’ai effectué un sondage afin de connaître les habitudes d’un échantillon de la population. Afin

d’évaluer la pertinence d’une campagne de prévention sur des supports numériques. Le sondage

a été réalisé grâce au site surveymonkey.

Dans une première partie le sondage porte sur les campagnes de préventions existantes dans le

but de mesurer leur impact et la seconde partie porte sur les nouveaux moyens de

communication en prévention afin d'analyser leur efficacité.

Le sondage a été réalisé sur un échantillon de 100 personnes entre 15 et 59 ans. Une série de

questions leur ont été posées.

Question 1 sur les campagnes de préventions de santé publique existante, elle est divisée en

plusieurs sous questions :

Page 43: Mémoire natacha-laurent

42

« Quel est votre avis sur les campagnes de préventions ? »

– Sont-elles changées vos habitudes ?

Pour 40 des personnes interrogées, les campagnes de prévention n'ont absolument pas changé

leurs habitudes. Pour 32 personnes, les campagnes leur ont été réceptives mais n'ont pas

forcément changé leurs habitudes. Et seulement 28% ont changé leurs habitudes.

– Sont-elles assez visibles ?

68% pensent qu'elles sont assez visibles, 16% trouvent qu'elles ne sont pas assez visibles et

16% n'y prête pas attention.

Pensez-vous que la fréquence d'apparition des publicités de prévention est suffisante ?

60% des personnes interrogés pensent que leur fréquence n'est absolument pas suffisante. Pour

24% des personnes interrogées, les publicités de prévention sont suffisantes.

Les messages visuels sont-ils clairs ?

Les messages visuels sont clairs pour 80% des personnes. Aucune n'ont répondu qu'ils n'étaient

pas clairs.

On peut dire qu'en termes de visibilité et de compréhension du contenu des messages de

prévention, il n'y a aucun problème. Cependant elles n'ont visiblement pratiquement aucun

impact sur les habitudes de la population.

La suite du questionnaire porte sur les outils numériques de la prévention en santé publique :

Question 2 : Sentez-vous concernés par les questions de santé ?

79 personnes ont répondu ne pas être concernés. Seulement 21 sont sensibilisées aux problèmes

de santé.

Questions 3 : Avez-vous une application santé (dédié au sport, nutrition, aide à l'arrêt d'une

addiction...) sur votre smartphone ou votre tablette ? (Si oui, précisez)

54 personnes ont répondu oui sur les 100 interrogés. Les oui sont plus nombreux chez les

femmes qui utilisent essentiellement des applications liées à la forme et à la nutrition comme

les applications Nike running, 7minutes d'exercices par jour, compteur de calories...

Dans les applications de lutte contre le tabagisme on retrouve l'application Quitnow.

Question 4 : Connaissez-vous un site internet d'informations dédié à la prévention ? (nommez-

le)

Seulement 20 personnes connaissent un site lié à la prévention (INPES 10, manger bouger 3,

santé.gouv.fr 3, aides 4).

Page 44: Mémoire natacha-laurent

43

Question 5 : Avez-vous déjà regardé une vidéo de prévention via YouTube ?

64% des personnes ne regardent pas de vidéo de prévention via YouTube ou autres plateforme

vidéo.

Question 6 : Connaissez-vous les "Serious game" ?

Les serious game ne sont pas connu puisque seulement 24 personnes les connaissent.

Question 7 : Les serious game sont des jeux éducatifs, pensez-vous qu’ils peuvent vous aider a

changer une de vos habitudes ?

Question 8 : Suivez-vous sur les réseaux sociaux une page / profil en rapport avec le bienêtre

et la santé ?

44% suivent sur les réseaux sociaux une page liée à la santé et au bien-être.

Question 9 : Seriez-vous plus réceptif aux messages de préventions transmis par les nouveaux

outils numériques par rapport aux outils traditionnels ?

68% des personnes seraient plus réceptifs aux messages transmis par les outils numériques

plutôt que les outils traditionnels.

Les trois dernières questions portent respectivement sur l’âge, la catégorie socio-

professionnelle et le sexe des participants.

Ce qui ressort du sondage réalisé est que les campagnes publicitaires de prévention ne

fonctionnent pas. Il faut absolument les modifier.

Les jeunes ne se sentent pas concernés pas les problèmes de santé. De ce fait comment les

pousser a utiliser ces outils pour les questions de santé ? Les plus âgés se préoccupent plus de

leur santé mais n’utilisent moins les nouvelles technologies pour ce domaine-la.

Les personnes interrogées ne seraient pas contre a une stratégie de communication sur les

supports numériques. De plus en plus utilisé, Il reste encore à les faire connaître.

Concernant les applications mobiles liées a la santé et au bien-être aucune application de

l'INPES a été citée. Il faut développer une stratégie qui tourne autour de ces applications afin

de les faire connaître auprès de tous. Il en va de même pour les sites de santé encore pas assez

connu par la population.

Les applications mobiles qui ont été cité : NikeRun, Runtastic, 7 minutes d’exercices,

weighwatchers, santé plus, forum santé, quitnow, compteur de calorie, fatsecret, exercices

Page 45: Mémoire natacha-laurent

44

quotidien…C’est principalement des applications liés au sport qui ont été le plus cité.

Les serious game ne sont pas connu du plus grand nombre, ils sont encore au stage de l’étude

et du développement.

L’échantillon est favorable a une prévention sur des supports numérique ce qui confirme

l’hypothèse que les stratégies de communication peuvent être efficace sur ces supports.

L’hypothèse sur l’inefficacité des campagnes traditionnelles est confirmée.

Malgré les efforts des organismes de prévention pour développer leur prévention sur certain

supports numériques comme les sites internet et les sites de partage de vidéo, elles ne sont pas

efficaces puisque le sondage révèle qu’ils sont très peu connus.

Concernant les serious game, il aurait fallu faire tester un de ces jeux pour avoir un avis plus

concert des participants mais impossible puisque le sondage a été réalisé via un éditeur de

sondage sur internet.

Page 46: Mémoire natacha-laurent

45

CONCLUSION

Si les médias sociaux jouent ce rôle important de diffusion, il est important que les institutions

de la santé en tiennent compte et l’utilise.

Le recours aux outils du numérique doit rester des outils complémentaires. Seule la

complémentarité des actions assure l’efficacité de la communication.

Une campagne de communication vise a alerter, a donner une visibilité a un sujet, a délivrer un

message. Il est nécessaire de communiquer dans la durée, continuellement, et de multiplier les

approches créatives et les canaux de diffusion. Les campagnes créent un terrain favorable aux

changements de comportement mais nécessitent d’être relayées par des actions de proximité

plus pédagogiques et pérennes. « Les campagnes de communication nécessitent également

d’être relayées par des pairs. Or, ces pairs aujourd’hui se trouvent souvent sur les réseaux

sociaux et sur le web. Il nous faut donc conquérir les jeunes la ou ils sont : s’est-il-dire sur le

web. Il faut leur donner le désir d’adopter des comportements favorables a leur santé au travers

des moyens et des techniques de leur époque. », Annick GARDIES

Les jeunes enfin, se caractérisent par un rapport particulier a l’autorité. Ce qui explique la

nécessité, souvent, de mettre en retrait de la communication l’émetteur qu’est l’Etat, au profit

par exemple de la mise en scène et de la médiation des pairs, dont on sait l’influence dans la

vie de tous les jours de nos adolescents, et donc l’efficacité potentielle de communication qui

s’appuie sur cette mécanique. Pour l’ensemble de ces raisons, la cible jeune est difficile a

sensibiliser et a atteindre dans le cadre de campagnes de prévention des risques, a l’inverse des

campagnes publicitaires marchandes ou ils figurent comme la cible favorite des marques.

Les jeunes doivent être au cœur des actions de terrain et au cœur des politiques publiques, car

chacun sait que plus les habitudes de vie favorables a la santé sont prises tôt, plus elles portent

leurs fruits. Il est plus efficace de travailler sur une cible particulière et sur un support

particulier. Il s’agit de choisir le média avec lequel la cible est la plus familiarisée.

Les organes de prévention ont élaboré des campagnes numériques comme le « manga

interactif » de l’INPES pour inciter les jeunes à ne pas succomber à certain comportements à

risques. Il aurait fallu pouvoir analyser son efficacité, si les jeunes sont réceptifs à cette

campagne.

Autre limite, les applications mobiles de prévention encore peu utilisé, ils auraient été judicieux

de faire tester sur période assez longue ces applications pour en connaître leur efficacité.

Page 47: Mémoire natacha-laurent

46

Bibliographie :

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http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1111.pdf, consulté le 20 février

Page 50: Mémoire natacha-laurent

49

ANNEXES

Elaboration d'une campagne de prévention par l'INPES :

Vie privée sur internet :

L’essor d’internet a créé de nouvelles dérives en termes de violation de la vie privée. Il est

difficile aujourd’hui de concilier vie privée et internet. La législation a dû s’adapter, la loi du 6

janvier 1978 modifiée par la loi du 6 août 2004 va permettre de garantir le respect de l’identité

humaine, des droits de l’homme, de la vie privée et des libertés individuelles ou publiques sur

internet. Cette loi a créé la commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Cette

création faite suite au projet SAFARI (Système automatisé pour les fichiers administratifs et le

répertoire des individus) sous la présidence de Georges Pompidou qui visait à identifier chaque

citoyen par un numéro et d’interconnecter tous les fichiers de l’administration, ce projet a

suscité de forte opposition, ce qui a conduit le gouvernement de l’époque a créer cette

commission.

22. INPES 2010

Page 51: Mémoire natacha-laurent

50

Cette dernière est une autorité administrative indépendante chargée de la protection des données

personnelles sur internet. Elle va garantir notamment un droit a l’oubli permettant l’effacement

des données personnelles. L’application de ce droit n’est cependant pas encore effective, ce

droit est introduit dans le projet de règlement de la Commission européenne sur la protection

des données personnelle, il suscite de nombreuses critiques notamment de la part de

l’association française des éditeurs de logiciels et solutions internet considérant que ce droit

serait une forme de censure d’internet.

La commission bénéficie de pouvoirs étendus: informer, protéger, réguler, contrôler,

sanctionner, et anticiper (cf. http://www.cnil.fr/linstitution/missions/). Elle va garantir un

certain nombre de droits aux citoyens qu’ils vont pouvoir revendiquer (droit d’accès, droit à

l’information, droit d’opposition, droit de rectification et le droit d’accès indirect). Pour faire

respecter vos droits, vous pouvez porter plainte directement sur le site de la CNIL qui pourra

faire l’usage de ses pouvoirs de contrôle et de sanction: http://www.cnil.fr/vos-droits/plainte-

en-ligne/. On peut se poser néanmoins des questions sur la crédibilité et l’efficacité de cette

commission tout d’abord au vu du nombre de sanctions attribué par celle-ci par rapport au

nombre de plaintes déposées ainsi que le manque de moyens dont dispose la commission.

Pour les sites ou les blogs hébergés a l’étranger, votre démarche a très peu de chance d’aboutir.

En effet, internet va poser problème par son caractère transfrontalier. On peut citer comme

exemple les divergences existantes entre la France et les Etats-Unis. Les américains considèrent

les données personnelles comme des données purement commerciales alors qu’en France ce

sont des éléments de nos personnalités. En Europe la défense de la vie privée est un droit

fondamental qu’il faut protéger a tout prix, alors que les américains considèrent cette défense

contraire au principe de la liberté d’expression, principe fondamental que l’on retrouve dans le

premier Amendement de leur Constitution.

Une protection internationale relève donc de l’impossible avec les divergences juridiques et

culturelles existantes.

La législation antitabac en France

Après la découverte des effets cancérigènes du tabac quasi simultanément en Grande-Bretagne

et aux États-Unis en 1950, de grandes campagnes furent lancée dans ces deux pays la même

année. En France, ce n’est que seize ans plus tard que Simone Veil, alors ministre de la Santé

fit voter la loi qui porte son nom. L’efficacité des campagnes antitabac de l’Inpes repose depuis

lors en partie sur le fait qu’elles peuvent s’appuyer sur des mesures législatives et

réglementaires contraignantes.

Les grandes lois

La loi Veil du 9 juillet 1976 est le premier grand texte visant explicitement à lutter contre les

méfaits du tabagisme. Elle s’attaque principalement à la publicité, prévoit des interdictions de

fumer dans certains lieux a usage collectif et impose l’inscription de la mention « Abus

dangereux » sur les paquets de cigarettes. C’est 11 ans après les Etats-Unis, où les

avertissements de santé ont fait leur apparition sur les paquets en 1965. Cette loi a permis de

stabiliser la consommation de tabac jusque-là en augmentation.

Page 52: Mémoire natacha-laurent

51

La loi Évin du 10 janvier 1991, relative a la lutte contre l’alcoolisme et le tabagisme permet de

modifier en profondeur la norme sociale en matière de tabagisme et provoque une diminution

de la consommation. Elle renforce considérablement le dispositif législatif :

- en favorisant la hausse du prix des cigarettes

- en posant le principe de l’interdiction de fumer dans les locaux a usage collectif (y compris

les locaux des gares et moyens de transport sauf dans les emplacements expressément réservés

aux fumeurs ; ces lieux sont définis par décret)

- en interdisant toute publicité directe ou indirecte en faveur du tabac et des produits dérivés (y

compris pour tous les événements sportifs en France, et elle s’appliquent aux retransmissions

télévisées d'événements a l’étranger, en obligeant les chaînes à prendre toutes les mesures

permettant de cacher ces publicités)

- en interdisant toute distribution gratuite (sauf aux enseignes des débits de tabac)

- en interdisant toute opération de parrainage liée au tabac

- en interdisant la vente de tabac aux moins de 18 ans

- en autorisant – sous certaines conditions – les associations impliquées dans la prévention de

tabagisme à se constituer partie civile devant les tribunaux

Le tabac devient un produit socialement « incorrect » contre lequel l’ensemble de la société doit

lutter. Les mesures de hausse des prix prises depuis lors ont été d’intensité variable : les

dernières très fortes hausses sont intervenues entre 2002 et 2004 avec un passage de 3,60 euros

à 5 euros du prix du paquet de 20 cigarettes le plus vendu sur une durée de deux ans, tandis que

depuis 2004, le prix de ce même paquet n’a augmenté que de 60 centimes.

Le décret du 15 novembre 2006 (applicable depuis le 1er février 2007) modifie la loi Évin et

étend l’interdiction de fumer a d’autres lieux a usage collectif : tous les lieux fermés et couverts

accueillant du public ou qui constituent des lieux de travail

établissements de santé dans l’ensemble des transports en commun dans tout l’enceinte (y

compris les endroits ouverts comme les cours d’école) des écoles, collèges et lycées publics et

privés, ainsi que des établissements destinés a l’accueil, a la formation ou a l’hébergement des

mineurs

Certaines catégories d’établissements (débits de boissons, hôtels, restaurants, débits de tabac,

casinos, cercles de jeux et discothèques) ont eu jusqu’au 1er janvier 2008 pour s’adapter a la

nouvelle réglementation.

En France, cette interdiction de fumer dans les lieux publics est une grande victoire. Elle est

l’un des aboutissements de la dynamique de dénormalisation du tabagisme, marquée par

plusieurs temps forts :

le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur les conditions d’applications

d’une interdiction la mission parlementaire sur l’interdiction présidée par Claude Evin

(conclusion rendue le 3 octobre 2006) l’implication quotidienne des associations antitabac :

Alliance contre le tabac, l’Office français de prévention du tabagisme (OFT), le Comité national

contre le tabagisme (CNCT), les Droits des Non Fumeurs (DNF) etc. et des experts

Page 53: Mémoire natacha-laurent

52

L’opinion publique majoritairement favorable a l’interdiction (76 % des Français en novembre

2006)

La politique de santé publique

Cette lutte contre le tabagisme était également inscrite dans le Plan triennal 1999-2002 de lutte

contre les drogues et de prévention des dépendances (PDF, 1,6 Mo). Ce Plan gouvernemental

inclut notamment le tabac et l’alcool dans le champ de l’usage des « drogues » au-delà de la

dimension licite ou illicite du produit.

Depuis 2002 et « la guerre au tabac » déclarée par le Président de la République Jacques Chirac

dans le cadre du Plan Cancer, et depuis 2004, création de l’Institut national du Cancer par la loi

de santé publique du 9 août, la dénormalisation du tabagisme s’est largement développée.

La réglementation

Par ailleurs, depuis 1995, il n’existe plus de monopole d’Etat pour la production et la vente de

tabac en France. Mais le tabac fait l'objet d’une réglementation et d’une taxation particulière.

Sa distribution est assurée par les débitants de tabac. La loi prévoit :

la fixation des teneurs maximales en goudron des cigarettes par arrêté du ministre de la Santé,

l'obligation de faire figurer sur les paquets de cigarettes la teneur en nicotine, goudrons, et

monoxyde de carbone inhalés (pour un fumeur standard) des avertissements sanitaires généraux

et spécifiques, dans un cadre noir et blanc d'une surface minimale de 30 % du recto et 40 % du

verso des paquets et depuis avril 2011, l’ajout de photos dissuasives la possibilité de locaux

distincts ventilés et isolés pour le public, a l’entière discrétion des propriétaires. Le tabagisme

est totalement proscrit, y compris à l'air libre, dans les établissements d'enseignement (école,

collège, lycée). Dans l'enseignement supérieur, le chef d’établissement peut autoriser de fumer

à l'extérieur des locaux.

Les appellations « light », « légères » ou « mild »

À noter qu’en septembre 2003, les appellations « light », « légères » ou « mild » ont été

interdites car ces cigarettes sont en réalité aussi nocives que les « standard ». Elles

représentaient toutefois encore 30 % des cigarettes blondes vendues en 2005 (après avoir atteint

un pic de 33 % en 1993). Leur part n'a que très faiblement diminué depuis : 27,5 % en 2009

(léger = 22,7 %, super/ultra = 4,8 %). On peut en déduire que l'interdiction de la dénomination

« light » n’a pas suffi a effacer son imprégnation dans le public, due a une présence de 20 ans

sur le marché. (Source INPES)

Rapport du DRESS (La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques)

2015 sur l'Etat de santé des français :

En France, le nombre annuel de décès attribués au tabagisme a été estimé a 73 0008. La

mortalité par cancer du poumon est l'indicateur le plus spécifique des effets du tabac sur la

Page 54: Mémoire natacha-laurent

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santé. Si, a la suite de l’importante baisse du tabagisme en France, notamment parmi les

hommes, on observe actuellement une diminution du taux standardisé de décès pour les tumeurs

du larynx, de la trachée, des bronches et du poumon, la consommation de tabac constitue la

première cause de mortalité évitable, loin devant l’alcool. Si le nombre de décès continue de

progresser, le taux standardisé de décès a continué de diminuer entre 1990 et 2011 chez les

hommes (-23 %), alors qu’il progresse toujours chez les femmes durant cette période (+100 %),

en lien direct avec le développement du tabagisme féminin au cours des dernières décennies.

Si l’on considère l’ensemble des deux sexes, il existe une baisse globale de 7%.

En 2010, 26,0 % des femmes et 32,4 % des hommes de 15-75 ans déclarent fumer

quotidiennement. Après une longue période de baisse depuis la fin des années 1970, la

prévalence du tabagisme quotidien est en légère hausse entre 2005 et 2010 (+7 %). Cependant,

la proportion de fumeurs de plus de 10 cigarettes a diminué passant de 72 % a 68 % entre 2005

et 2010. La consommation chez les adolescents a aussi considérablement baissé et la hausse des

niveaux d’usage observée entre 2008 et 2011 ne remet pas en cause a ce stade la forte baisse du

tabagisme enregistrée dans cette population depuis plus d’une décennie.

Parallèlement, les ventes de tabac ont amorcé, après une période de relative stabilité entre 2005

et 2010, une diminution qui s’est nettement accentuée entre 2012 et 2013.

Selon le Baromètre Santé 2010, un non-fumeur sur cinq (19,4 %) est exposé régulièrement ou

de temps en temps a la fumée de tabac de la part au moins un membre de son foyer. La présence

d’enfants en bas âge vient modifier les habitudes de consommation des fumeurs au domicile.

Le pourcentage de répondants fumeurs déclarant que personne ne fume au domicile passe ainsi

de 37 % a 59 % en présence d’enfants de moins de 4 ans dans le foyer. L’évolution successive

de la réglementation a conduit a faire maintenant apparaitre les lieux de travail et les lieux de

convivialité (bars, restaurants, discothèques...) comme effectivement sans exposition a la fumée

de tabac.

Le terme de drogues illicites recouvre un ensemble de substances très différentes en termes

d’effets sur la santé et de niveaux de consommation. Le cannabis est celle qui est la plus

fréquemment consommée : on évalue a l’aide d’enquêtes auprès de l’ensemble de la population

française a 3,8 millions le nombre de personnes qui en consomment dans l’année et a 1,2 million

les usagers réguliers (10 fois dans le mois). L’usage des autres substances touche un nombre

beaucoup plus faible de personnes (400 000 dans l’année pour la cocaïne, 90 000 pour

l‟héroïne).

En 2011, l‟usage régulier de cannabis a 17 ans (au moins 10 usages dans le mois) fléchit et

concerne 6,5 % des jeunes contre 7,3 % en 2008. En 2010, la consommation régulière de

cannabis chez les adultes de 18 a 64 ans s‟élève a 2,1 % et est stable par rapport a 2005. La

consommation régulière est le fait des jeunes générations et devient très rare au-dela de 35 ans.

C’est parmi les étudiants et les chômeurs quelle est la plus répandue, parmi les inactifs quelle

est la plus faible.

L’expérimentation d’une substance illicite autre que le cannabis a 17 ans concerne 14 % des

jeunes en 2011. La plupart de ces expérimentations sont en baisse sur la période 2008- 2011,

particulièrement celles de Popper et d’ecstasy.

En 2012, près de 150 000 personnes ont eu un remboursement de médicament de substitution

aux opiacés délivré en officine de ville. Les patients bénéficiant d’un traitement de substitution

Page 55: Mémoire natacha-laurent

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aux opiacés ont en moyenne 36,2 ans et sont aux trois quarts des hommes. En 2010, 20 000

personnes ont reçu une dispensation de méthadone dans un Centre de Soins d'Accompagnement

et de Prévention en Addictologie en ambulatoire (CSAPA). La consommation de traitements

de substitution aux opiacés rapportée a la population âgée de 20 a 39 ans est en augmentation

de près de 30 % sur la période 2006-2011.

Le surpoids et l’obésité, qui correspondent a un excès de masse grasse, sont fréquemment

associes a un risque accru de morbidité et de mortalité. Même si la France connait une situation

plus favorable que celle observée dans la plupart des autres pays occidentaux, l’augmentation

des prévalences de surpoids et d’obésité chez les adultes depuis le début des années 1980 en a

fait un problème de santé publique majeur. Le surpoids et l’obésité sont généralement identifies

en utilisant l’indice de masse corporelle (IMC = poids (kg) / taille2 (m)) ; chez les adultes, un

IMC supérieur ou égal a 30 définit l’obésité, le surpoids étant défini par un IMC compris entre

25 et 30. Après de fortes augmentations des prévalences de surpoids et d’obésité chez les adultes

depuis les années 1980 jusqu’au début des années 2000, actuellement la moitié des adultes est

en surpoids ou obese (un adulte sur six est obese). D’importantes disparités socio-économiques

sont observées, notamment en ce qui concerne les femmes. Les évolutions récentes, fondées

sur des données de poids et taille déclarées, laissent penser que ces prévalences continuent

d’augmenter, même si cet accroissement semble ralenti.

En raison de ses bénéfices démontrés pour la prévention de certaines maladies chroniques, une

consommation de fruits et légumes suffisante est un objectif prioritaire de santé publique depuis

2001 dans le cadre du Programme national nutrition santé. Actuellement, les niveaux de

consommation observes en population sont insuffisants par rapport aux recommandations (au

moins 400 g par jour, soit l’équivalent de 5 portions), 40 % seulement des consommations sont

conformes a celles-ci. D’importantes disparités socio-économiques sont observées.

Une activité physique régulière et un temps faible passé a des activités sédentaires sont associes

a un risque significativement réduit de maladies chroniques. Les recommandations actuelles,

établies de façon plutôt ancienne, préconisent une pratique d’activité physique au moins

modérée et la réduction du temps sédentaire. Une actualisation de ces recommandations est en

cours. Les niveaux d’activité physique observes, qu’elle soit mesurée de façon globale ou par

la pratique d’un sport de façon habituelle, apparaissent insuffisants par rapport aux

recommandations. La pratique semble en effet suffisante pour seulement 3 a 5 adultes sur 10.

Le temps passé devant des écrans est quand a lui enlèvé : la majorité de la population adulte et

entre 30% et la moitié des enfants passent plus de trois heures par jour devant un écran, en

dehors des temps de travail ou scolaire.