master eie 2018
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École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
UFR Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux
MEMOIRE DE MASTER
PARCOURS : « ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX »
En co-diplômation entre
l’Université d’Antananarivo et l’Université de Bordeaux
Intitulé :
Présenté le 16 septembre 2019
par
Monsieur RATSIMBA Felana Manda
MASTER EIE 2018 – 2019
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ANALYSE DE LA PRISE EN COMPTE DE LA SEQUENCE ERC
DANS LES EIE REALISEES ENTRE 2008 ET 2018 A
MADAGASCAR
École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
UFR Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux
MEMOIRE DE MASTER
Parcours : « ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX »
En co-diplômation entre
L’Université d’Antananarivo et l’Université de Bordeaux
Intitulé :
Présenté le 16 septembre 2019
par
Monsieur RATSIMBA Felana Manda
Devant le Jury composé de :
Président : Monsieur RAKOTOSAONA Rijalalaina Professeur Titulaire
Examinateurs :
- Madame Sylvie FERRARI
- Monsieur ANDRIAMASIMANANA Rado
- Monsieur RABETSIAHINY
- Monsieur RAKOTOMALALA Minoson
Professeur
Maître de Conférences
Maître de Conférences
Professeur Titulaire
Encadreur pédagogique : Pr. RASOLOFOHARINORO, Enseignant chercheur,
Universités d’Antananarivo et de Toamasina
Encadreur professionnel : Guillaume CREPIN, Responsable de Filiale, Biotope
Madagascar
ANALYSE DE LA PRISE EN COMPTE DE LA SEQUENCE ERC
DANS LES EIE REALISEES ENTRE 2008 ET 2018 A
MADAGASCAR
i
REMERCIEMENTS
Avant tout, nous tenons à remercier Dieu Tout Puissant de nous avoir donné la santé, la force,
l’idée et l’intelligence nécessaire pour la réalisation de ce travail.
Nos plus vifs remerciements vont à l’endroit :
➢ Des autorités des deux Universités Bordeaux et Antananarivo pour avoir facilité le bon
fonctionnement de la formation, et avoir su garder la co-diplômation, notamment :
- Monsieur Le Professeur Manuel TUNON DE LARA, Président de l’Université
de Bordeaux ;
- Monsieur Le Professeur Mamy Raoul RAVELOMANANA, Président de
l’Université d’Antananarivo ;
- Monsieur Le Professeur Rijalalaina RAKOTOSAONA, Directeur de l’École
Supérieure Polytechnique d’Antananarivo ;
➢ Des deux responsables de formation :
- Madame Le Professeur Sylvie FERRARI, de l’Université de Bordeaux
- Monsieur Le Docteur ANDRIAMASIMANANA Rado, de l’Université
d’Antananarivo ;
➢ Des membres du Jury :
- Professeur Sylvie FERRARI, de l’Université de Bordeaux ;
- Docteur ANDRIAMASIMANANA Rado, Responsable pédagogique de la
formation auprès de l’École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo ;
- Docteur RABETSIAHINY, de l’Université d’Antananarivo ;
- Professeur RAKOTOMALALA Minoson, de l’Université
d’Antananarivo ;
- Professeur RASOLOFOHARINORO, encadreur pédagogique qui a su
nous accompagner tout au long de ce travail ;
➢ De toute l’équipe pédagogique administrative du parcours EIE.
Nous adressons également notre gratitude à :
➢ Monsieur Mathieu SOUQUET, Directeur Outre-Mer Biotope et Directeur Général de
Biotope Madagascar, qui nous a accueilli en stage pour ce mémoire ;
ii
➢ Monsieur Guillaume CREPIN, Responsable de Filiale Biotope Madagascar, encadreur
technique, qui nous a soutenu, conseillé pour l’amélioration de ce travail depuis le
commencement du stage jusqu’à la finalisation de ce mémoire ;
➢ Toute l’équipe Biotope Madagascar pour son chaleureux accueil et soutien tout au
long de notre stage.
Grand merci également à :
➢ Tous les étudiants de la promotion Master EIE 2018 – 2019 ;
➢ Mes amis et camarades ;
➢ Tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce présent mémoire.
Enfin, je tiens à remercier toute ma famille et particulièrement ma mère qui s’est battue durant
toute sa vie pour ma réussite ; sans oublier ma sœur et ma nièce qui m’ont aussi soutenu
moralement et financièrement pour l’achèvement de ce travail.
iii
SOMMAIRE
REMERCIEMENT i
SOMMAIRE iii
LISTE DES ABREVIATIONS iv
TABLE DES ILLUSTRATIONS v
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES ANNEXES v
GLOSSAIRE vi
INTRODUCTION 1
PARTIE I : MISE EN CONTEXTE 2
I.1- Contexte international 2
I.2- Contexte national 5
PARTIE II : METHODOLOGIE 13
II.1- Phase préparatoire 13
II.2- Phase de consultation 13
II.3- Phase d’analyse des données 15
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS 19
III.1- Présentation et interprétation des résultats 19
III.2- Réévaluation des études d’impacts 35
III.3- Analyse ERC 38
PARTIE IV : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 41
IV.1- Synthèse des résultats 41
IV.2- Limites et enjeux 44
IV.3- Perspectives et recommandations 45
CONCLUSION 49
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 51
ANNEXES I
TABLE DES MATIERES XX
iv
LISTE DES ABREVIATIONS
AP : Aire Protégée
COMBO :
COnservation, impact Mitigation and Biodiversity Offsets
COnservation, Minimisation des impacts, et compensation au titre de la
BiOdiversité
CTE : Comité Technique d’Evaluation
DCI : Demande de Complément d’Information
DD : Développement Durable
EI : Etude d’Impact
EIES : Etude d’Impact Environnemental et Social
FAPBM : Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar
HA : Hiérarchie d’Atténuation
IE : Impact Environnemental
IFDD : Institut de la Francophonie pour le Développement Durable
MEC : Mise en Conformité
MECIE : Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement
NAP : Nouvelle Aire Protégée
NG : Net Gain
NNL : No Net Lost
ONE : Office National pour l’Environnement
PN : Parc National
Pn : Parc Naturel
PREE : Programme d’Engagement Environnemental
RS : Réserve Naturelle
RSI : Réserve Spéciale Intégrale
v
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1 : Les étapes de la séquence ERC et leurs définitions………………………………..5
Carte 1 : Aires protégées actuelles de Madagascar………………………………………….11
LISTE DE TABLEAUX
Tableau1 : Critères de réévaluation……………….…………………………………………16
Tableau 2 : Grilles d’évaluation des EI………………………………………………………17
Tableau 3 : Caractéristiques techniques générales…………………………………………...19
Tableau 4 : Répartition des projets par type de procédures………………………………….23
Tableau 5 : Principal compartiment biologique concerné par les MEC……………………..23
Tableau 6 : Existence de mesures et de suivi dans la phase de construction et dans la phase
d’exploitation…………………………………………………………………………………34
Tableau 7 : Réévaluation des dossiers d’étude d’impact…………………………………….35
LISTE DES ANNEXES
Annexe I : Modelé de la matrice multicritères…………………………………………………I
Annexe II : Article 11 du Décret MECIE…………………………………………………… II
Annexe III : Directive générale pour la réalisation d’une étude d’impact environnemental à
Madagascar (ONE)………………………………………………………… ………………IV
vi
GLOSSAIRE
Biodiversité : Variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les
écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques
dont ils font partie. Cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que
celle des écosystèmes (Guide EIES, 2008).
Biotope Madagascar : Bureau d’études technique (BET) spécialisé en environnement, issu
du groupe BIOTOPE.
Compensation écologique / offset : Ensemble des connaissances scientifiques et pratiques
permettant de concevoir et de mettre en œuvre des mesures compensatoires, et d’en évaluer
les résultats écologiques (FEP, 2017).
CTE ou Comité Technique d’Evaluation ad’hoc : Comité Technique d’Evaluation ad hoc
chargé de l’évaluation du dossier d’EIE prévu par le Décret MECIE (MECIE, 2004).
EIE ou Etude d’Impacts Environnementaux : « Etude qui consiste en l’analyse scientifique
et préalable des impacts potentiels prévisibles d’une activité donnée sur l’environnement, et
en l’examen de l’acceptabilité de leur niveau et des mesures d’atténuation permettant
d’assurer l’intégrité de l’environnement dans les limites des meilleures technologies
disponibles à un coût économiquement acceptable » (Décret MECIE, 2015).
Environnement : Ensemble des composantes, tant naturelles qu’artificielles, déterminantes
de la vie humaine, végétale et animale qui fait intervenir des facteurs biologiques,
écologiques, socio-économiques, culturels et technologiques.
Enjeux environnementaux : Ce sont les préoccupations socio environnementales et
économiques susceptibles de favoriser ou de remettre en cause l’existence du projet ; qui se
sont déterminées à partir de l’observation des risques d’impacts sur les milieux récepteurs.
Impact environnemental (IE) : Effet négatif ou positif d’une activité sur l’environnement.
Services écosystémiques : Ce sont les bienfaits que les hommes tirent des écosystèmes
(TEEB, 2008).
Séquence ERC : La séquence « éviter, réduire, compenser » (ERC) est le fil conducteur de
l’intégration de l’environnement dans les projets, plans et programmes (ALLIGAND et al.,
2018). Elle a pour objectif d'éviter les atteintes à l’environnement, de réduire celles qui n’ont
pu être suffisamment évitées et, si possible, de compenser les effets notables qui n’ont pu être
vii
ni évités, ni suffisamment réduits. Elle s’applique aux projets et aux plans et programmes
soumis à évaluation environnementale, ainsi qu’aux projets soumis aux études d’impact.
1
INTRODUCTION
Depuis la révolution industrielle, l’ampleur des besoins financiers des hommes croit
exponentiellement. Cela se traduit par l’exploitation des ressources naturelles, des
écosystèmes, par l’artificialisation de l’espace, et bien d’autres projets dans le cadre d’un
développement intégré. Par conséquent, on constate le déclin des milieux naturels et de la
biodiversité en dépit de la mise en œuvre d’outil de projection.
La diversité biologique se trouve à présent au cœur des préoccupations de développement
durable (DD) et de conservation. A l’origine du fonctionnement des écosystèmes terrestres ou
marins, elle assure aux hommes des services dont les valeurs écologiques et économiques sont
encore sous estimées. En effet, une diversité biologique adéquate limite les effets de certains
risques environnementaux, tels que le changement climatique et les invasions de parasites.
La perte accélérée de biodiversité due à l'activité humaine a pour cause majeure la perte
d'habitat liée à la construction d’infrastructures (mines, énergie, transports, etc.), au
développement urbain et à l'expansion de l'agriculture. D’où la nécessité d’une approche plus
fonctionnelle et dynamique dans le but de préserver et restaurer des continuités écologiques et
paysagères.
Dans cette optique, les gouvernements, les bailleurs de fonds internationaux et la société
civile requièrent de plus en plus des maîtres d’ouvrage (porteur de projets) de se conformer
rigoureusement aux exigences édictées par la Hiérarchie d’Atténuation (HA) ou séquence
Eviter – Réduire – Compenser (E, R, C) dans la formulation et l’exécution de leur projet.
Le projet COMBO a été élaboré à travers un consortium entre la Wildlife Conservation
Society (WCS), Forest Trends et la Société Biotope afin d’améliorer l’adhésion et l’adoption
de la hiérarchie d’atténuation dans les quatre pays africains, qui sont : Madagascar,
Mozambique, Ouganda et Guinée (Conakry), visant une « absence de perte nette » (No Net
Lost ou NNL) et un « gain net » (Net Gain ou NG) de biodiversité, tout en générant des fonds
supplémentaires pour la conservation de la diversité biologique.
Il est donc intéressant d’analyser la question de l’effectivité de l’application de la séquence
ERC à Madagascar. C’est dans cette optique que nous avons orienté ce mémoire qui se porte
sur l’« Analyse de la prise en compte de la séquence ERC dans les EIE réalisées entre 2008 et
2018 à Madagascar ».C’est une sorte de réévaluation des EIES entre 2008 et 2018 pour avoir
un bilan de la qualité des EIES faites et pour analyser la prise en compte de l’application de la
2
séquence ERC à Madagascar, et donc de ressortir les limites et les recommandations pour
améliorer son intégration dans les études d’impacts.
Ainsi, le présent mémoire comprendra quatre grandes parties, traitant successivement la mise
en contexte, la méthodologie, les résultats et, avant de conclure, les discussions et
recommandations.
3
PARTIE I : MISE EN CONTEXTE
I.1- CONTEXTE INTERNATIONAL
I.1.1- Première législation imposant la compensation écologique
Bien que certaines législations soient entrées en application seulement des dizaines d’années
après leur instauration, l’historique des pays ayant imposé la compensation écologique en tant
qu’obligation réglementaire permet de mieux comprendre les origines de ce concept et son
développement à travers le monde.
Le concept de compensation écologique semble trouver sa première apparition dans un cadre
réglementaire en 1958 aux Etats-Unis dans le Fish and Wildlife Coordination Act.Il faut
cependant attendre le Federal Water Pollution Control Act de 1972 (plus tard rebaptisé Clean
Water Act), pour que l’application de la séquence ERC devienne obligatoire.
En parallèle, la Suisse adopte en 1966 sa Loi fédérale sur la protection de la nature et du
paysage qui, pour les impacts concernant les biotopes et paysages protégés, introduit
l’obligation de mise en œuvre de mesures dites de « remplacement », équivalentes d’un point
de vue conceptuel aux mesures compensatoires.
En 1976, la France et l’Allemagne introduisent à leur tour l’obligation d’application de la
séquence ERC pour les travaux et projets d’aménagement. Ainsi, la loi n°76-629 du 10 juillet
1976 relative à la protection de la nature introduit dans le droit français le régime des études
d’impact et précise qu’elles doivent contenir « les mesures envisagées pour supprimer,
réduire et, si possible, compenser les conséquences dommageables pour l’environnement ».
En Allemagne, la loi fédérale relative à la protection de la nature et des paysages du 20
décembre 1976 (Bundesnaturschutzgesetz) en fait de même.
Au Canada, en 1986 sur la Loi sur la Pêche, le Ministère des Pêches et des Océans fixe les
conditions d’obtention de ces autorisations en publiant sa « Politique de Gestion de l’Habitat
du Poisson ». Ces conditions comprennent la mise en place de mesures d’atténuation et sinon
de compensation.
Au niveau de l’Union Européenne, la séquence ERC apparait pour la première fois dans la
directive 85/337/CEE sur l’Evaluation des Incidences sur l’Environnement (EIE) du 27 juin
1985.
En 1987, le Planning and Environment Act impose l’application de la séquence ERC dans
l’Etat de Victoria en Australie pour les impacts concernant la végétation indigène. Il en est de
4
même dans l’Etat du Queensland en 1992 pour les impacts sur les koalas et leur habitat,
conformément au Nature Conservation Agreement.
I.1.2- Les grands principes de la séquence ERC
Les impacts d’un projet, plan ou programme sur l’environnement entraînent une dégradation
de la qualité environnementale (Figure 1). La meilleure façon de préserver les milieux
naturels est de s’attacher, en premier lieu, à éviter ces impacts. Pour cela, les mesures
envisagées peuvent concerner des choix fondamentaux liés au projet (évitement géographique
et/ou technique). Il peut s’agir, par exemple, de modifier le tracé d’une route pour éviter un
site de conservation. Dès lors que les impacts négatifs sur l'environnement n'ont pu être
pleinement évités à un coût raisonnable, il convient de réduire la dégradation restante par des
solutions techniques de minimisation :
• spécifiques à la phase de chantier (comme l’adaptation de la période de réalisation des
travaux pour réduire les nuisances sonores) ;
• spécifiques à l'ouvrage lui-même (comme la mise en place de protections anti-bruit).
En dernier recours, des mesures compensatoires doivent être engagées pour apporter une
contrepartie positive si des impacts négatifs persistent, visant à conserver globalement la
qualité environnementale des milieux. En effet, ces mesures ont pour objectif l’absence de
perte nette « NNL », voire un gain écologique « NG » : l’impact positif sur la biodiversité des
mesures doit être au moins équivalent à la perte causée par le projet, plan ou programme. Pour
cela, elles doivent être pérennes, faisables (d’un point de vue technique et économique),
efficaces et facilement mesurables.
5
Figure 1 : Les étapes de la séquence ERC et leurs définitions (DEMEULENAERE, 2017)
I.2- CONTEXTE NATIONAL
I.2.1- Cadre règlementaire
❖ Les conventions internationales
En droit malgache, le contenu des Conventions internationales ratifiées par Madagascar fait
partie automatiquement de la loi nationale (Resolve C1, 2017). De plus, si le contenu de ces
Conventions internationales est plus contraignant que celui de la loi malgache, c’est le texte le
plus contraignant qui s’applique. Parmi les Conventions ratifiées, on peut citer :
- La Convention sur la Biodiversité Biologique en 1995 qui est un tournant dans le
droit international en reconnaissant pour la première fois que la conservation de la
diversité biologique est « une préoccupation commune à l’échelle de l’humanité » et
qu’elle fait partie intégrante du processus de développement ;
- La Convention sur les Zones Humides d’Importance Internationale ratifiée par
Madagascar (Loi n°98-004 du 19 février 1998), en vue de conserver les zones
humides sélectionnées en raison de leurs fonctions écologiques et de leurs valeurs
économique, scientifique, culturelle et récréative, et de permettre une utilisation
durable au bénéfice des hommes, compatible avec le maintien des propriétés naturelles
de l’écosystème ;
6
- La Convention des Nations Unies sur la Loi de la Mer (CNULM adoptée à Genève
en 1958) en octobre 2000 ;
- La Convention de Stockholm (22 mai 2001) le 24 septembre 2001 qui est un traité
mondial visant à protéger la santé humaine et l’environnement des effets des Polluants
Organiques Persistants (POPs).
❖ Charte de l’environnement Malgache actualisée
A travers la Loi n°2015-003 portant Charte de l’Environnement Malgache actualisée le
20 janvier 2015, l’Etat malgache hisse l’environnement au rang de ses préoccupations
prioritaires.
La Charte est une loi-cadre fixant les règles et les principes fondamentaux pour la gestion de
l’environnement, y compris sa conservation, sa valorisation et sa restauration. Elle précise
aussi l’importance de la biodiversité et des services écosystémiques et permet la prise en
compte de l’évolution des meilleures pratiques en gestion de l’environnement.
A travers son article 9, elle précise la responsabilisation de l’Etat, des promoteurs et toutes
personnes physique ou morale pouvant causer dommage à l’environnement. Cet article, avec
les articles 8et 10, permettent de définir les principes de NNL-NG.
• l’article 8 pose les principes de prévention et de restauration : « il est du devoir de
chacun de veiller à la protection, … la conservation… la restauration » ;
• ceci est confirmé par l’article 9 : « Toute personne physique ou morale… doit
supporter la préparation du préjudice, … réhabiliter le milieu endommagé ».
• l’article 10 confirme que : « … les frais résultant des mesures de prévention… et de
compensation… doivent être supportées par le pollueur ».
Selon l’article 13 : « Les projets d’investissements publics ou privés, qu'ils soient soumis ou
non à autorisation ou à approbation d’une autorité administrative, ou qu'ils soient
susceptibles de porter atteinte à l’environnement doivent faire l’objet d’une étude d’impact.
Le Décret portant Mise En Compatibilité des Investissements avec l’Environnement (MECIE)
fixe les règles et procédures applicables en la matière et précise la nature, les attributions
respectives et le degré d’autorité des institutions ou organismes habilités à cet effet. »
7
❖ Décret MECIE
Le Décret MECIE, dans son article 10, stipule que : « … les projets d’investissement publics
ou privés… susceptibles de porter atteinte à l’environnement doivent faire l’objet d’une étude
d’impact. Ces études d'impact prennent la forme soit d'une étude d'impact environnemental
(EIE), soit d’un Programme d’Engagement Environnemental (PREE)… » selon le type de
projet.
Le Décret MECIE est défini comme étant l’instrument juridique demandant aux investisseurs
publics et privés de procéder à une étude d’impact environnemental, lorsque ces
investissements sont susceptibles de porter atteinte à l’environnement, en application de
l’article 10 de la Charte de l’Environnement Malgache.
Ce décret définit entre autres le champ d'application des études d'impact, les projets devant
être évalués, le processus à suivre, le contenu de l'étude, la procédure d'évaluation et la
participation du public à l’évaluation. L'étude d'impact du promoteur doit satisfaire les
exigences du décret et le projet sera évalué selon les règles qui y sont préétablies.
L’article 4et son annexe I définissent les types d’investissements soumis à une EIE. Les
activités soumises à un PREE sont définies par l’article 5 et son annexe II. Et les articles 38
et 42 définissent les projets soumis à une Mise En Conformité (MEC) dont les procédures
prévues sont celles d’une EIE ou d’un PREE.
Les articles 22 et 29 insistent sur la prévention et le maintien de l’intégrité de
l’environnement, dont la finalité est d’assurer l’absence de perte qui a la spécificité de
dépasser la seule notion de biodiversité.
Historique (ALIOICHEI, 2003) :
– En 1992, sortie du premier décret MECIE (décret n° 92-926 du 21 octobre 1992) sur l’EIE.
Il fut constaté rapidement que le système d’étude d’impact par ce dernier aboutissait à la mise
en place d’un ensemble de procédures complexes, lourdes et comportait d’assez nombreuses
lacunes, notamment en matière de normes. Il ne fixait pas de manière suffisamment claire les
attributions de l’ONE et nécessitait par ailleurs des arrêtés d’application qui faisaient défaut.
– En 1995, apparition du deuxième décret MECIE (décret 95-377 du 23 mai 1995) après une
première refonte. Bien qu’il ait fait l’objet d’un consensus au sein de l’Administration de
l’Environnement, il se révéla incomplet, imparfait et nécessitant, comme le premier décret,
des arrêtés d’application. Ce deuxième décret n’a été rendu opérationnel qu’en 1997.
8
– En 1999, sortie du troisième décret MECIE (1999) après une deuxième refonte. Ce dernier
n’a été publié que dans le journal officiel du 10 juillet 2000, il n’a donc été rendu applicable
que postérieurement à cette date.
- Les lois
La Loi n°2015-05 du 26 février 2015 portant refonte Code de gestion des Aires Protégées
(COAP) est important pour la conservation de la biodiversité et pour le principe de la mise en
place des sites de compensation (offset).
Pour une éventuelle mise en œuvre de NNL/NG-HA à Madagascar, la Loi n°2004-14 du 19
août 2004 portant refonte du régime des Fondations à Madagascar est indispensable car
fournit la base légale de la Fondation des Aires Protégées (AP) et de la Biodiversité de
Madagascar (FAPBM).
La Loi n°2004-14 du 19 août 2004 relative à la Gestion Locale Sécurisée des ressources
naturelles renouvelables (GELOSE), modification de la Loi nº 96-025 du 30 septembre
1996, fournit un mécanisme de gestion communautaire susceptible d’appuyer la NNL/NG
dans ou autour des sites de conservation que sont les AP, et donc potentiellement les sites de
compensation.
La Loi n°99-022 du 19 août 1999 modifiée par la loi n°2005-021 du 17 octobre 2005
portant Code Minier intègre des obligations de gestion responsable, telles que la
conservation de biodiversité.
La Loi n°96-018 du 04 septembre 1996 portant Code Pétrolier préconise la réalisation des
Evaluations Environnementales Stratégiques (EES) et la protection des écosystèmes.
La Loi n°2005-039 du 03 février 2016 sur le Partenariat Public Privé (PPP) fournit des
bases de mise en place des PPP visant un objectif de NNL/NG.
La Loi n°2015-053 portant Code de la Pêche et de l’Aquaculture fournit le cadre de mise
en place des réserves marines liées au maintien de la biodiversité et des services
d’écosystèmes en milieu marin.
La Loi n°99-029 du 20 janvier 1999 portant Code de l’Eau fournit le cadre pour le
maintien ou la mise en place des forêts pour maintenir les services écosystémiques en eau au
niveau des bassins versants.
9
❖ Arrêté interministériel portant définition et délimitation des zones sensibles
L’arrêté interministériel 4355/97 portant définition et délimitation des zones sensibles
rend obligatoire l’étude d’impact environnemental pour les projets touchant ces zones
sensibles.
La note de présentation de cet article précise que : « … Afin d’assurer une protection
particulière de ces zones dont les fonctions écologiques sont importantes, … des études
préliminaires d’impact sur l’environnement soient exigées systématiquement à chaque fois
que ces zones seraient envisagées comme lieu d’implantation de toute activité de quelque
nature que ce soit… »
L’article 2 de cet arrêté stipule que « est dite sensible une zone constituée par un ou plusieurs
éléments de nature biologique, écologique, … une valeur spécifique et une certaine
fragilité… »
L’article 3 stipule aussi que « sont considérées comme zones sensibles : les récifs
coralliennes, les mangroves, les îlots, les forêts tropicales, les zones sujettes à l’érosion, les
zones arides ou semi-arides sujettes à la désertification, les zones marécageuses, les zones de
conservations naturelles, les périmètres de protection des eaux potables, minérales ou
souterraines, les sites paléontologiques, historiques, ainsi que leurs périmètres de
protection. »
I.2.2- Contexte géographique, environnemental, socio-économique
Madagascar est la quatrième plus grande île au monde, couvrant 587 000 km² et compte
23 millions d’habitants. Le pays est caractérisé par des taux élevés de pauvreté, de fortes
populations rurales, une agriculture de subsistance et un faible niveau industriel. Madagascar
figure parmi les pays les plus pauvres du monde, avec un PIB par habitant estimé à 392 US$
en 2010. Près de 80 % des pauvres vivent dans les zones rurales. La faible productivité
agricole combinée à une population en croissance rapide a déclenché une vaste expansion
agricole, accompagnée d’une érosion des mécanismes traditionnels de régulation et d’un
problème foncier. L’investissement croît dans le pays, en particulier dans le secteur des
industries extractives.
La situation économique et sociale reste fragile, mais la reconnaissance par la communauté
internationale du nouveau gouvernement au début de l’année 2014 a permis la reprise de
l’aide publique à Madagascar et le chantier de réhabilitation des capacités de l’Etat.
10
Madagascar est considéré comme le troisième pays africain le plus exposé aux catastrophes
climatiques, notamment les cyclones et les sécheresses.
I.2.3- Enjeux en matière de biodiversité à Madagascar
Marquée par son niveau élevé d’endémicité, la biodiversité malgache est propre à elle, ce qui
fait l’objet d’une réalité ironique de notre développement du fait que cette richesse est
inestimable pourtant la population locale demeure très pauvre.
L'île est classée parmi les pays de méga diversité (B-17), 17 pays qui concentrent à eux seuls
80 % de la biodiversité mondiale. Le pays concentre en effet un nombre élevé des espèces
végétales et animales mondiales, 85% des 12 000 plantes de Madagascar sont uniques au
monde, et dans le monde animal, la singularité est au moins aussi spectaculaire puisque, dans
certains groupes taxinomiques (animal ou végétal), on dépasse les 90% d’endémisme
(amphibiens, primates, …) : 1 000 espèces de vertébrés - mammifères, reptiles, amphibiens,
oiseaux, dont la plupart sont endémiques à la grande île (près de 10 000 pour les plantes et
près de 1 000 pour les vertébrés). Sur 170 espèces de palmier, 165 ne sont présentes que sur
l'île, Sur les huit espèces de baobab existant au monde, six sont endémiques dont la plupart
poussent sur la côte Ouest de l’île.
Les zones intertropicales, notamment Madagascar, présentent des milieux extrêmement
variés, la diversité est rencontrée dans la végétation et les paysages, du fourré épineux des
zones subarides du Sud à la luxuriante forêt sempervirente humide de l’Est, mais aussi dans
les forêts sèches de l’Ouest, les mangroves, les lacs et rivières. Sans oublier les vastes zones
transformées par l’homme, sorte de déserts herbeux parfois égayés par les rizières aux creux
des vallées humides. Les milieux “naturels”, c’est à dire ceux qui n’ont pas été transformés
par l’action de l’homme sont fragiles et lorsque les forêts brûlent, la végétation qui repousse
est pauvre, peu diversifiée et le milieu forestier ne se reconstituera que lentement.
L’île se montre riche en ressources forestières. En effet, les forêts représentent 1/15ème de la
superficie totale de l'île soit près de 10 millions d’hectares de forêts, localisées pour la plupart
sur l’escarpement de l’Est, formant ainsi un mince corridor de forêts denses humides du nord
au sud du pays. Des forêts sèches à l’Ouest et de fourrés à épineux au Sud complètent la
panoplie de variétés.
11
L’île possède également 5 000 Km de littoral, composé de mangroves et de récifs coralliens
qui produisent chaque année un excédent biologique (des poissons, des crabes, des crevettes,
des concombres de mer, des huîtres) supérieur à 300 000 tonnes.
Actuellement, 122 aires protégées (AP) ont obtenu leurs décrets de création définitive dont 43
gérées par Madagascar National Parks (MNP) et 79 des Nouvelles Aires Protégées (CI
Mada, 2016). Les aires protégées de Madagascar totalisent une superficie de 2 644 617 ha
(SAPM, 2016), dont :
➢ 7 292 320 ha de Nouvelles Aires Protégées (NAP)
➢ 2 644 617 ha d’Aire Protégée (AP) répartie comme suit :
- 334 976 ha de Réserves Naturelles (RN) ;
- 2 145 604 ha de Parcs Nationaux ;
- 111 333 ha de Réserves Naturelles Intégrales (RNI) ;
- 365 250 ha de Parcs Naturels (Pn).
Carte 1 : Aires protégées actuelles de Madagascar
Source : BD 500, FTM
La carte ci-dessous (Carte 1) montre l’étendue du système d’aires protégées actuel à
Madagascar. Plusieurs propositions d’AP manquent de financement pour être créées, et
pourraient logiquement bénéficier de financements issus de compensations, lesquels
12
pourraient être administrés par la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de
Madagascar (FAPBM) déjà créée et fonctionnelle grâce à l’appui de plusieurs bailleurs de
fonds dont pour le financement des nouvelles aires protégées.
La valeur de la biodiversité est donc inestimable, car elle est source de vie sur terre, mais
même si elle est considérée comme d’une importance gigantesque dans le fonctionnement de
l’écosystème, elle rencontre plusieurs problèmes qui vont à l’encontre de son bon
déroulement et qui mènent parfois à sa destruction et à sa disparition définitive, qu’en est-il de
ces problèmes rencontrés par la biodiversité malgache.
CONCLUSION PARTIELLE
Actuellement, le cadre règlementaire malgache au travers du Décret MECIE ne stipule pas
explicitement l’exigence de l’application de la séquence ERC dans le cadre d’une étude
environnementale. Toutefois, on trouve un cadre juridico-politique qui est a priori largement
favorable à sa progression et l’intégration des objectifs de NNL et de NG.
L’histoire montre qu’en dépit de l’ancienneté de l’intégration de ce principe dans les
règlementations, son application semble encore tâtonner dans nombreux pays. Il reste limité
par le manque persistant de méthodes, d’outils, de moyens de contrôle, et parfois de volonté.
Cependant, on a une tendance positive dans son évolution qui reste tout de même progressive.
Donc, sa mise en œuvre dans le pays est facilement adaptable au contexte malgache.
La particularité de la sensibilité écologique de Madagascar rend de plus en plus intéressant
l’application de cet outil, d’autant plus que ce pays est actuellement dans une démarche de
politique environnementale qui s’oriente de plus en plus vers l’économie de l’environnement
et des ressources naturelles en particulier, mais qui reste encore au stade de processus
théorique.
13
PARTIE II : METHODOLOGIE
II.1- PHASE PREPARATOIRE
C’est dans cette phase que se déroulent tous les travaux de réflexion sur la forme et le contenu
du mémoire. La documentation est la première étape indispensable pour la préparation de tous
travaux de recherche. Elle consiste à collecter toutes les informations nécessaires à la
réalisation de ce présent mémoire. Il s’agit ici de rassembler tous les documents
bibliographiques (livres, thèses, mémoires, revues, articles, …) et webographiques relatifs au
thème de ce mémoire et qui sont indispensables à sa rédaction.
II.2- PHASE DE CONSULTATION
Cette phase correspond à la phase de collecte de données qui s’est déroulée dans les locaux de
l’ONE, grâce à un partenariat et une coordination étroite entre l’équipe COMBO Madagascar
et l’ONE. Il s’agit ici de consulter les EIES sélectionnées grâce aux critères de sélection de
COMBO.
Il est important de souligner que tous les dossiers d’étude d’impacts mis à disposition dans le
cadre de cette étude sont les versions déposées pour instruction de l’organe instructeur qui est
l’ONE.
II.2.1- Sélection des dossiers
Avant la consultation, un tri commun de projets dans la base de données de l’ONE a été fait
pour identifier les cas qui correspondent aux critères présentés par COMBO, qui sont les
suivants :
• Projet soumis à EIES ou MEC avant instruction ;
• Projets publics et privés ;
• Pas de temps d’une dizaine d’années maximum (2008) selon les archives disponibles ;
• Ampleur variable (petits grands investissements, petite surface grande surface, durée
courte durée longue, …) ;
• Diversité de typologie de projets : urbains, agricoles, aquacoles, infrastructures de
transport (routes, pont, ports, aérodromes), énergie (barrages photovoltaïque, éoliens),
industriels, mines ;
• Situations environnementales variées : milieux terrestres, aquatiques dulcicoles,
marins (écosystèmes divers concernés) ;
• Différentes régions (si possible de façon équilibrées).
14
Pour un projet, plusieurs documents sont formalisés au cours du processus d’obtention du
permis environnemental :
o Fiche de tri ;
o Rapport de scoping et TdR EIES ;
o EIES ou MEC ;
o Permis environnemental ;
o Rapport d’évaluation par le Comité Technique d’Evaluation ou CTE (dont Rapport des
consultations publiques) ;
o Cahier des Charges Environnementales ;
o Rapports de suivi environnemental.
Ce tri commun de projets a permis de pré-identifier une soixantaine de cas. Parmi ces 60
dossiers pré-identifiés, 45 dossiers soumis avant instruction ont été retenus et analysés. Cette
quantité a été fonction du temps disponible et du volume de travail.
II.2.2- Consultation des dossiers
Les consultations se sont déroulées sur une durée 15 jours au total, dans les locaux de l’ONE,
notamment dans la salle d’information et de documentation. En moyenne, trois (03) dossiers
par jour ont été consultés, une consultation par semaine, et deux consultations par semaine en
fin de projet.
Un planning prévisionnel hebdomadaire avec une liste de documents à consulter a été envoyé
au préalable, par l’équipe COMBO, aux interlocuteurs à l’ONE afin qu’ils puissent mettre à
disposition les éléments dans les meilleures conditions.
À la suite de ces consultations, l’étude a pu disposer d’un échantillon d’EIES des 10 dernières
années (entre 2008 et 2018) représentatives des différents secteurs d’activité existants dans le
territoire malgache et dispersés dans les 22 Régions.
L’objectif a été de collecter le maximum de données et d’avoir une vision globale de la vie
des projets. Ceux-ci ont été analysés à chaque phase de sa conception jusqu’à la phase de
fermeture. Mais faute de disponibilité de données, sous clause de confidentialité, notre étude
se limitera sur les critères d’identification des projets et analyse ERC.
II.2.3- Matrice multicritères
Lors des consultations des 45 dossiers soumis avant instruction, la collecte de données s’est
faite sur la base d’une matrice multicritères, conformément à celle utilisée sur un thème
15
similaire en Nouvelle Calédonie (RESCCUE, 2016), mais qui a été adapté au contexte
national par l’équipe de Biotope Madagascar.
La matrice multicritères est l’instrument le plus adapté pour avoir une réévaluation de qualité
des dossiers consultés avant instruction de l’ONE. En effet, la matrice renseigne de façon
globale sur les grandes thématiques, sur l’enchainement logique des grandes étapes du cycle
de vie des projets et de l’évaluation environnementale associée :
1. Les caractéristiques administratives et techniques générales du projet ;
2. Phase de conception du projet et d’EIE
3. L’application de la séquence ERC dans les différentes phases du projet
(instruction, construction, exploitation).
Dans la matrice utilisée pour la réalisation de ce travail, des colonnes non-exploitables ont été
enlevées de la matrice originale, car aucune information n’a pas pu être récoltée lors des
collectes de données, donc « sans objet ».
Toutes les données restant propriétés des porteurs de projet, l’étude n’a pas pour objectif
d’utiliser les données brutes. Les noms des porteurs de projets pourront être anonymisés et
seront présentés sous leur code d’identification ID (annexe I).
II.3- PHASE D’ANALYSE DES DONNEES
Le logiciel tableur Excel est l’outil idéal pour la conception de la matrice multicritères. Des
critères de classification des études d’impacts ont été élaborés.
II.3.1- Méthode de réévaluation des études d’impacts
Les critères de réévaluation pris en considération sont basés sur les contenus et les exigences
du Décret MECIE (annexe II) et selon la Directive générale pour la réalisation d’une EIE de
l’ONE (annexe III). L’objectif est de faire un état des lieux de la réalisation des études
d’impacts déposées et consultées avant instruction de l’ONE ces dix dernières années, en
utilisant une méthode de notation simplifiée facilitant la lecture.
Chaque dossier sera noté entre une note minimum de 0 et une note maximum différente à
chaque étape du projet (1, 2, 3 ou 4). La somme totale des notes pour chaque projet
déterminera la qualité des études d’impacts de chaque projet.
Les critères utilisés pour la réévaluation des 45 projets sélectionnés et consultés avant
instruction sont présentés dans le tableau suivant.
16
Tableau 1 : Critères de réévaluation
Phases Etapes EIE Notes
0 1 2 3 4
Analyse
ERC
Analyse
ERC
Scoping Non Oui
Analyse amont de
la sensibilité
environnementale
X Analyse très
vague et
manque de
précision
Bonne analyse
bibliographique et
cartographique mais
pas de descente sur
terrain
Bonne analyse
bibliographique et
cartographique avec
présentation des
résultats des
investigations sur
terrain
Consultation
d'organismes et
personnes-
ressource
Non Oui
Identification
correcte du
contexte
réglementaire
s'appliquant au
projet
X Identification
partielle ou
incorrecte
Bonne
identification
Définition de l'aire
d'étude
X Faible Moyenne Bonne
Analyse de l'état
initial du site
d'implantation du
projet
X Approximative Correcte Experte
Qualité de la
description
technique du
projet
X Approximative Correcte Précise
Analyse des
risques et dangers
Non Oui
Analyse des
impacts des
projets
X Inexistante
catégorisation
et aucune
évaluation
claire
Faible
caractérisation et
uniquement
qualitative
Bonne
caractérisation,
qualitative et
quantitative
simplifiée
Caractérisation
qualitative et
quantitative de
qualité
Analyse des effets
cumulés avec
d'autres projets
Non Oui
Justification de la
variante retenue
Non Oui
Catégorisation des
mesures
environnementales
(E, R, C)
X Pas de
catégorisation
E, R, C
Catégorisation E, R,
C partielle et
confusions types de
mesures
Catégorisation E,
R, C dans les
grandes lignes mais
correcte en types de
mesures
Catégorisation
E, R, C claire
17
Phases Etapes EIE Notes
0 1 2 3 4
Analyse
ERC
Qualité et
précision des
mesures proposées
X Très faible
description
technique,
cohérence
faible avec les
impacts, et pas
d'estimation de
moyens
(matériel &
humain)
Description
technique,
cohérence avec les
impacts et
estimation de
moyens (matériel &
humain) faibles et
déséquilibrées
Description
technique,
cohérence avec les
impacts et
estimation de
moyens (matériel &
humain) correctes
sans plus
Description
technique,
cohérence
avec les
impacts et
estimation de
moyens
(matériel &
humain)
détaillées et
justes
Evaluation des
impacts résiduels
post mesures E&R
Non Oui (si
nécessaire)
Phase
d’instruction
Enquête publique Non Oui
Nbre de
Demandes de
Complément
d’Informations
(ONE)
2 :
nombre
maximum
de DCI
1 0
Phase de
construction,
exploitation
et de
fermeture
Existence de
mesures et de
suivis par phases
du projet
Non Oui
X : Inexistante ou pas d’information disponible
Une grille d’évaluation (tableau) différente a été préétablie pour chaque procédure d’étude
d’impacts, car certaines étapes indispensables à l’EIE ne sont pas forcément exigées dans les
procédures de MEC, qui sont les suivantes (cf. Tableau 2) :
- Scoping ;
- Analyse de la sensibilité environnementale ;
- Analyse de l'état initial du site (ou aire d'étude) d'implantation ;
- Justification de la variante retenue.
Tableau 2 : Grilles d’évaluation des EI
Procédure d’EI Faible Moyenne Bonne
EIE ≤ 17 18 à 27 28 à 36
MEC ≤ 12 12 à 24 24 à 28
La complétude de chaque phase d’étude d’impacts et la qualité de réalisation sont les bases de
cette évaluation.
18
Pour les études d’impacts proprement dites :
- Faible : - EIE se résume au strict minimum des exigences de l’article 11 du Décret
MECIE
- Etapes existantes de très faible description
- Plusieurs étapes inexistantes (scoping, enquêtes publiques, …)
- Moyenne : - Evaluation moyenne des étapes existantes
- Peu ou pas d’étape inexistante
- Bonne : Présence de toutes les étapes, de moyenne à bonne qualité de description
II.3.2- Méthode d’analyse ERC
La principale source de données utilisé pour l’analyse de la prise en compte de la séquence
ERC dans les documents étudiés, avant instruction de l’ONE, est constituée par les
informations collectées dans la matrice de collecte de données, dans la phase d’étude
d’impacts, et plus précisément dans l’analyse ERC. Une interprétation globale de ces résultats
dans chaque étape de l’étude d’impacts permettra d’avoir une vision d’ensemble sur la
démarche ERC.
19
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1- PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS
La matrice multicritère utilisée lors de la collecte de données se décline sous trois thématiques
particulières répondant aux objectifs attendus et selon l’enchaînement logique des grandes
étapes du cycle de vie des projets :
1. Caractéristiques techniques générales du projet ;
2. Phase de conception du projet ;
3. Enchaînement du processus ERC ;
4. Depuis la phase d’instruction jusqu’au terme de l’exploitation.
III.1.1. Caractéristiques techniques générales des projets étudiés
Le tableau suivant renseigne sur les informations techniques du projet, sur le porteur de
projet, sur le type de procédure d’étude d’impacts et le type de prestataire qui l’a réalisé.
Tableau 3 : Caractéristiques techniques générales
Caractéristiques techniques générales
ID
Porteur
de
projet
Type de
prestataire
Année
du
projet
Région (unique
ou principale)
Grand
secteur
d'activité
Type de
Procédure
d'EI
Principal
comparti
ment
biologique
concerné
Référence(s) à
des standards
Internationaux
ou internes
Biodiversité
1 Privé BE 2009 Amoron'i Mania Mine EIE Terrestre Aucune
2 Privé BE 2009 Vatovavy
Fitovinany Aquaculture EIE Non traité Aucune
3 Privé NM 2009 Vakinankaratra Mine EIE Non traité Aucune
4 Privé BE 2010 Multirégions Agriculture EIE Terrestre Aucune
5 Public BE 2010 Atsimo
Atsinanana Agriculture EIE Non traité
Standards
internes
spécifiques
6 Privé NM 2010 Ihorombe Mine EIE Non traité Aucune
7 Privé NM 2010 Analamanga Eau EIE Non traité Aucune
8 Privé CI 2011 Vatovavy
Fitovinany Tourisme MEC Non traité Aucune
9 Privé BE 2012 Alaotra Mangoro Telecom MEC Non traité Aucune
10 Privé CI 2012 Atsimo
Andrefana Pêche EIE
Marin et
littoral Aucune
11 Privé NM 2012 Bongolava Industrie EIE Terrestre Aucune
12 Privé CI 2012 Diana Tourisme MEC Non traité Aucune
13 Public BE 2012 Menabe Déchets EIE Non traité Aucune
14 Privé NM 2013 Analamanga Déchets EIE Non traité Aucune
15 Privé NM 2013 Analamanga Eau EIE Non traité Aucune
16 Privé NM 2013 Anôsy Aquaculture EIE Non traité Aucune
20
Caractéristiques techniques générales
ID
Porteur
de
projet
Type de
prestataire
Année
du
projet
Région (unique
ou principale)
Grand
secteur
d'activité
Type de
Procédure
d'EI
Principal
comparti
ment
biologique
concerné
Référence(s) à
des standards
Internationaux
ou internes
Biodiversité
17 Privé BE 2013 Boeny Energie EIE Terrestre Aucune
18 Privé BE 2014 Anôsy Agriculture MEC Terrestre Aucune
19 Privé CI 2014 Atsimo
Atsinanana Telecom EIE Terrestre Aucune
20 Privé BE 2014 Betsiboka Mine EIE Non traité Aucune
21 Privé BE 2014 DIANA Tourisme MEC Non traité Aucune
22 Privé NM 2015 Vakinankaratra Mine MEC Non traité Aucune
23 Privé NM 2015 Analanjirofo Tourisme EIE Marin et
littoral Aucune
24 Privé BE 2015 Multirégions Telecom EIE Non traité Aucune
25 Public BE 2015 Haute Matsiatra Déchets EIE Non traité Aucune
26 Privé BE 2015 Atsimo
Andrefana Mine EIE Terrestre
Standards
internationaux
27 Privé BE 2015 SAVA Aquaculture EIE Marin et
littoral Aucune
28 Privé BE 2015 Menabe Industrie EIE Terrestre Aucune
29 Privé NM 2015 Sofia Industrie EIE Non traité Aucune
30 Privé NM 2015 Betsiboka Mine EIE Terrestre Aucune
31 Privé BE 2016 Boeny Elevage EIE Marin et
littoral Aucune
32 Privé BE 2016 Multirégions Energie EIE Terrestre Standards
internationaux
33 Public BE 2016 Analanjirofo Infrastructure EIE Terrestre
Standards
internes
spécifiques
34 Privé NM 2016 Atsinanana Déchets EIE Non traité Aucune
35 Privé NM 2016 Itasy Mine EIE Terrestre Aucune
36 Privé BE 2016 Androy Mine EIE Non traité Aucune
37 Privé BE 2017 Boeny Elevage EIE Terrestre
Standards
internes
spécifiques
38 Public BE 2017 Analamanga Infrastructure EIE Non traité Standards
internationaux
39 Privé CI 2017 Vatovavy
Fitovinany Mine EIE
Aquatique
continental Aucune
40 Privé BE 2017 Atsinanana Pêche EIE Marin et
littoral Aucune
41 Public NM 2017 Diana Mine EIE Terrestre Aucune
42 Privé BE 2018 Multirégions Energie EIE Marin et
littoral
Standards
internes
spécifiques
43 Public BE 2018 Multirégions Infrastructure EIE Terrestre Aucune
44 Privé NM 2018 Sava Industrie MEC Non traité Aucune
45 Privé BE PID Melaky Mine EIE Terrestre Aucune
BE : Bureau d’Etude EIE : Etude d’Impacts Environnementaux
CI : Consultant Individuel MEC : Mise En Conformité
NM : Non Mentionné PID : Pas d’information disponible
21
❖ Année du projet
Nous notons une répartition plus ou moins équilibrée des années de projet selon le critère
temporel de sélection de dossier (pour rappel, pas de temps d’une dizaine d’années maximum
selon les archives disponibles) dans le panel sélectionné.
❖ Identification de porteur de projet
La majorité des projets analysés sont portés par des privés, qui représentent 84 % des cas. Le
Gouvernement malgache a depuis des années mis en œuvre diverses réformes, visant
notamment à améliorer le climat d’affaires afin d’attirer des investisseurs à Madagascar.
❖ Type de prestataire ayant réalisé l’EI
Plus de la moitié des dossiers traités avant instruction de l’ONE (soit 55% des dossiers) ont
été élaborés par des bureaux d’études, censés être spécialistes en études d’impacts
environnementaux. 33% des dossiers traités n’ont pas mentionné le prestataire qui a rédigé
l’EIES.
Dans le Décret MECIE, il n’est point mentionné une exigence sur le type de prestataire
pouvant réaliser une EIES, ni le bureau ayant réalisé l’étude d’impacts dans le rapport EIES.
0
2
4
6
8
10
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Année du projet
55%
12%
33%
Type de prestataire ayant réalisé EIES
Bureau d'étude Consultant individuel Non mentionné
22
❖ Localisation des projets
La majorité des projets sont axés dans la Région Analamanga, puis dans les Régions DIANA,
Boeny et Vatovavy Fitovinany. Le développement des projets dans les autres régions, telles
que Sofia, Amoron’i Mania, Haute Matsiatra, Ihorombe, Androy et Itasy, reste faible.
Ce panel de dossiers montre qu’il y a plus de projets sélectionnés à Analamanga que dans les
autres régions. Toutefois, pour respecter la représentativité de chaque secteur d’activité, nous
nous sommes restreints au maximum à 4 projets par région. En gros, notre échantillon est bien
représentatif de la diversité géographique des projets.
❖ Grands secteurs d’activité
Dans l’ensemble, l’échantillon retenu représente toutes les variétés d’activités dans toutes les
régions et dans leur répartition respective, ce qui offre un panel intéressant pour analyser la
prise en compte de la séquence ERC, qui peut parfois être différente pour chaque secteur.
La figure suivante présente les secteurs d’activité concernés par l’étude.
DIANA
SAVA
Itasy
Analamanga
Vakinankaratra
Bongolava
Sofia
Boeny
Betsiboka
Melaky
Alaotra MangoroAtsinananaAnalanjirofoAmoron'iMania
Haute Matsiatra
Vatovavy Fitovinany
Atsimo Atsinanana
Ihorombe
Menabe
Atsimo Andrefana
Androy
Anôsy
Multirégions
Régions concernées
23
À noter que les secteurs « biodiversité » et « forêt » représentant des projets à création d’aires
protégées et de reboisement n’ont pas été traités dans cette étude.
❖ Type de procédure d’étude d’impacts
Selon le critère de sélection susmentionné, les projets soumis à une EIE ou à une MEC ont été
analysés, et dont la répartition est représentée dans le tableau ci-dessous.
Tableau 4 : Répartition des projets par type de procédures
Types de procédure Nombre Pourcentage
EIE 38 84
MEC 7 16
Total général 45 100
La grande majorité des dossiers étudiés avant instruction (84 %) sont soumis à EIE, le reste
soumis à MEC. A noter une certaine homogénéité de toutes les caractéristiques, quel que soit
le type de procédure du projet.
Tableau 5 : Principal compartiment biologique concerné par les MEC
Type de procédure Principal compartiment
biologique concerné Nombre Pourcentage
MEC
Non traité 6 84
Terrestre 1 16
Total général 7 100
Agriculture7%
Aquaculture7%
Déchets9%
Eau4%
Elevage4%
Energie7%
Industrie9%Infrastructure
7%
Mine26%
Pêche4%
Telecom7%
Tourisme9%
Grands secteurs d'activité
24
36%
2%13%
49%
Principal compartiment biologique
Terrestre
AquatiquecontinentalMarin etlittoralNon traité
Toutefois, d’après le tableau ci-dessus, à l’exception d’un seul dossier, on constate que les
projets soumis à une MEC avant instruction ne décrivent pas forcément le principal milieu
biologique concerné par le projet, voire ne le traitent pas. Ces 6 dossiers, œuvrant
principalement dans le secteur tourisme, représentent environ le 1/3 des dossiers qui n’ont pas
pris en compte la biodiversité dans ses études.
❖ Principal compartiment biologique concerné
Les dossiers traités avant instruction
touchent principalement le milieu
biologique terrestre (en l’occurrence les
projets d’infrastructure routière, de
télécommunication, d’agriculture et
majoritairement les projets miniers). S’en
suit le milieu biologique marin et littoral
représenté par les activités de pêche,
d’aquaculture, et d’énergie (Investigations géophysiques offshore).
Presque la moitié des projets avant instruction (soit 49 %) n’a pas pris en compte le volet
biodiversité dans son analyse et par la suite n’a pas réalisé un état initial du volet biologique.
❖ Référence à des standards internationaux ou internes en matière de biodiversité
La majorité (soit 84 %) des dossiers étudiés avant instruction ne font aucun référentiel de
bonnes pratiques, que ce soit spécifique en interne, ou à des standards internationaux. Ensuite,
les standards internes spécifiques, représentant 9 % des cas, sont appliqués notamment par des
7%
9%
84%
Référence à des standards en matièrede biodiversité
Application de standardsinternationaux
Application de standards internesspécifiques
Aucun autre référentiel de bonnespratiques
25
grandes entreprises, ou de groupement d’entreprises, ou par exemple des entreprises dans le
domaine marin ayant leurs propres exigences internes.
Généralement imposés par les bailleurs de fonds, les standards internationaux sont appliqués
plutôt par les grands projets publics d’infrastructure (exemple : Nouvelle Rocade
d'Antananarivo de M2PATE) ou privés (exemples : Madagascar Oil, Toliara Sands), mais
avec un faible pourcentage (7 %).
III.1.2. Phase de conception du projet et de l’EI
Cette phase correspond à toutes les démarches en amont indispensables pour le rapport
d’étude d’impacts, et regroupe les informations sur le projet.
❖ Identification du contexte règlementaire
Pour comprendre l’objet de l’étude d’impacts, il est important que le contexte et le cadre
réglementaires soient posés. Ce n’est qu’à cette seule condition que le champ de l’étude
d’impacts peut être délimité, éclairant l’ONE et le porteur du projet sur la décision ultérieure à
prendre vis-à-vis du projet.
En l’occurrence, la plupart des études d’impacts analysées avant instruction (47% des
dossiers) présentent bien le contexte réglementaire à l’origine de ce dossier.
Une grande proportion de ces dossiers avant instruction (53 %) présente une identification
partielle ou incorrecte (40 %) et 13 % n’ont pas réalisé d’identification du contexte. Or le
contenu des procédures règlementaires est susceptible de conditionner le niveau d’analyse à
porter selon les compartiments de l’environnement concerné.
13%
47%
40%
Qualité d'identification du contexte règlementaire
Absence d'identification
Bonne identification
Indentification partielle ouincorrecte
26
66%
30%
5%
Consultation d'organismes et personnes-ressource
Oui
Non
Non mentionnée dansl'étude d'impact
❖ Qualité de la description technique du projet
La description technique du projet est essentielle à l’identification des activités sources
d’impacts du projet. Si le projet est mal décrit techniquement, cela sous-entend que le
prestataire ayant réalisé l’EIE n’a pas bien maîtrisé le domaine d’étude du projet. Et
progressivement, s’il y a faible description technique du projet, les activités sources d’impacts
ne seront pas clairement identifiées et ne pourront pas être à la suite analysées correctement.
Avant instruction, la description technique est correcte sans plus pour la majorité des dossiers
traités et représente 42 % des cas. 27 % ont fait une description bien précise, et a fait une
description approximative dans les 31 % des cas (ce dernier, le plus délicat, désigne ceux qui
n’ont pas décrit suffisamment leur projet ou ceux qui ont été vagues dans la description).
❖ Consultation d’organismes et personnes ressources hors prestataires
Le décret MECIE souligne l’importance d’impliquer le public dans la démarche d’une EIES.
Ce point est fondamental dans
le cadre de l’établissement
d’un état initial de
l’environnement représentatif
des spécificités et sensibilités
environnementales d’un site
donné sur la base de l’état des
connaissances disponibles.
Dans les dossiers traités avant instruction de l’organe instructeur (ONE), on a qualifié les
dossiers « non mentionné dans l’étude d’impact » ceux qui ont mentionné qu’ils ont réalisé
31%
42%
27%
Qualité de la description technique du projet
Approximative
Correcte
Précise
27
17%
83%
Analyse de risque et de danger
Non
Oui
une consultation d’organismes/personnes ressources hors prestataires mais n’ont pas présenté
dans l’EIES le résultat de la rencontre avec lesdits organismes ou personnes ressources.
Dans la réalisation des études d’impacts, la majorité de ces projets (74 %) ont eu recours à
une ou des consultations d’organismes et de personne-ressources dans le cadre de
l’établissement d’un état initial de l’environnement. Étant une démarche fondamentale, sa
réalisation est plus ou moins systématique par les prestataires.
❖ Analyse des risques et dangers
Cette analyse permet de prémunir des mesures préventives pour minimiser les risques et les
dangers que le projet pourra engendrer.
Selon ce graphe, dans la grande majorité des
dossiers consultés avant instruction, on note la
présence d’une analyse des risques et dangers.
Toutefois, en analysant par secteur, seuls les
secteurs suivants ont réalisé une analyse de
risques et de dangers : aquaculture, mine,
déchets et télécom. Le secteur mine détient la
majorité des dossiers réalisant cette analyse.
III.1.3. Enchaînement du processus ERC
Cette phase étant le cœur même de l’étude, elle mérite d’être étudiée isolément même si elle
incluse à part entière à la phase de conception d’EI. L’analyse du processus ERC débute
depuis le scoping (s’il est présent dans l’EI) et jusqu’à l’analyse des mesures compensatoires
des projets, mais encore selon les données disponibles pour faire l’analyse.
❖ Dossier ayant recours à un scoping
Le scoping est une étape d’échange entre service instructeur (ONE), maître d’ouvrage, et
parfois le bureau d’étude pour délimiter le cadre et le contenu des demandes d’autorisation
d’un projet d’aménagement. Cette étape permet de recueillir un avis de principe des services
instructeurs sur les conditions de faisabilité d’un projet d’aménagement et de dresser les TdR
de l’EIE.
La majorité des projets consultés avant instruction, soit 93% des EIES analysées, n’ont pas eu
recours à la phase de « scoping ». Il n’est nullement mentionné dans la directive de
l’élaboration d’une EIES (ONE) l’obligation d’un scoping dans le dossier d’EIES à fournir
28
par le promoteur, même si l’importance de cette phase est inéluctable pour la précision de
l’étude environnementale.
Les projets (7%) qui ont réalisé le scoping avant instruction de l’ONE sont notamment des
dossiers soumis à des standards internationaux. Dans tous les cas traités, il n’est nullement
mentionné un échange avec l’ONE en amont de la conception du dossier, notamment durant
le scoping.
❖ Analyse en amont de la sensibilité environnementale
L’objectif a été de savoir si l’EIES a réalisé une analyse en amont de la sensibilité
environnementale (Inexistante = il n’y a pas d’analyse en amont de la sensibilité
environnementale ; information non disponible = l’EIES mentionne qu’ils ont réalisé une
analyse en amont de la sensibilité mais n’a pas présenté le résultat dans l’EIES). Si cette
analyse est présente, une évaluation de la qualité de l’analyse a été réalisée (bonne, moyenne,
faible).
Les dossiers d’étude d’impacts étudiés déposées pour instruction font rarement mention d’une
analyse de la sensibilité environnementale. Cette démarche si elle s’avère nécessaire n’est pas
dans les pratiques courantes des prestataires et quand elle est réalisée (dans les 13 % des cas),
la qualité de l’analyse est jugée « moyenne ».
La grande majorité des dossiers consultés avant instruction du service instructeur, c’est-à-dire
(76% de cas inexistante) n’ont pas analysé en amont la sensibilité environnementale. 13 % en
information non disponible où les dossiers mentionnent qu’ils ont réalisé une analyse de la
sensibilité environnementale mais ne présentent pas les résultats dans l’EIE ; c’est également
le cas d’une MEC.
76%
11%
13%
Analyse amont de la sensibilité environnementale
Inexistante
Information nondisponible
Moyenne
29
42%
31%
14%
13%
Etat inital du site
Approximative
Correcte
Experte
Pas d'informationdisponible
L’inexistence de cette analyse signale déjà la qualité de l’état initial et de l’évaluation des
impacts.
❖ Analyse de l’état initial du projet
On a une analyse de l’état initial du site et de l’environnement du projet structurée de manière
similaire et correcte pour 31 % des dossiers traités, voire experte à 14 %. Une approche
appropriée y est adoptée de manière à traiter des compartiments de l’environnement en
rapport avec les sensibilités du milieu ou les impacts pressentis du projet.
Pour le reste, c’est plus délicat. Dans
la grande majorité des dossiers
déposés pour instruction, la pratique
de l’analyse de l’état initial du site
reste approximative (42 % de cas).
La plupart des dossiers réalisent des
études bibliographiques et font du
copier-coller des plans communaux
de développement ou de la
monographie qui sont soit très
vagues et datés pour décrire l’état
initial, soit généralisés seulement pour l’ensemble de la Commune ou de la région entière et
ne reflètent généralement pas la réalité ponctuelle du site du projet et de son environnement.
L’information non disponible correspond surtout aux projets où les données ne sont pas
exhaustives, mais pas nécessairement absentes.
Si on additionne l’analyse approximative et les dossiers n’ayant pas d’information disponible,
cela représente plus de la moitié des dossiers traités (55 %). La pratique de l’état initial est
encore relativement faible et d’une manière général négligé. Or c’est une étape cruciale pour
avoir une analyse des impacts corrects.
30
❖ Analyse des impacts du projet
Cette partie diffère très souvent dans l’approche méthodologique d’un prestataire à l’autre.
L’angle d’approche par le prestataire pour analyser les impacts varie :
● En fonction de la phase de vie du projet (analyse des impacts par phase du projet en
miroir avec les milieux environnemental traités dans l’état initial), et réalise des énumérations
simples des impacts ;
● en majorité des cas, les prestataires énumèrent une liste des impacts vis-à-vis des
activités du projet sources des impacts, et regroupent ces impacts par milieux impactés
(milieu physique, biologique et humain) en utilisant la « matrice de Léopold ». Cette matrice
est la plus utilisée par les prestataires, de la simple qualification à l’élaboration d’une matrice
de cotation des impacts en fonction de critères prédéterminés (intensité, durée, étendue du
projet).
Dans ce cas, l’ensemble de l’analyse est mené de manière correcte (47 % bonne
caractérisation qualitative et quantitative simplifiée, et 22 % caractérisation qualitative et
quantitative de qualité).
Néanmoins, il n’est généralement pas spécifié le caractère direct ou indirect, et la temporalité
(temporaire ou permanente) d’un impact.
❖ Justification de la variante retenue
Ce point est également important dans le processus de l’évaluation environnementale.
La justification de la variante est dans la logique de privilégier l’évitement comme mesure
prioritaire de la séquence ERC. Cette partie n’est pas bien présente dans la majorité des
47%
22%
24%
7%
Analyse des impacts
Bonne caractérisation, qualitatif et quantitatifsimplifié
Caractérisation qualitatif et quantitatif dequalité
Faible caractérisation et uniquementqualitative
Inexistante de catégorisation et aucuneévaluation claire
31
93%
7%
Analyse des effets cumulés
Non
Oui
dossiers étudiés, soit 69 % des dossiers n’ont pas donné des « raisons des choix du projet ».
Les justifications au regard des préoccupations environnementales font souvent défaut.
31 % des dossiers justifient le choix du projet dans les études d’impacts, la justification ne se
fait que rarement au regard des préoccupations environnementales. Cette partie résume
davantage les variantes techniques et économiques s’appliquant au projet, et les alternatives
pour répondre au besoin environnemental ne sont quasiment jamais présentées.
Ainsi, l’analyse d’alternatives au projet n’est jamais abordée et les éventuelles variantes sont
présentes dans peu de dossiers. Même si un porteur de projet a souhaité intégrer sur le plan
environnemental son projet, il est très difficile d’en apprécier les efforts dans les dossiers
étudiés.
❖ Analyse des effets cumulés avec d'autres projets
À l’exception de 3 projets, la quasi-exclusivité des dossiers étudiés avant instruction ne
prennent pas en compte le caractère d’effet cumulé entre projets d’aménagement.
Cette absence doit avoir plusieurs raisons, et
en premier lieu, l’analyse n’a aucune raison
d’être car aucun projet d’aménagement est
présent dans l’environnement proche du
projet, qui pourrait entrer en synergie avec
le projet.
Cet exercice nécessite un encadrement bien structuré de la part de l’ONE et bien sûr nécessite
la disponibilité d’informations pour permettre d’aider les prestataires à identifier les projets à
intégrer dans le périmètre d’analyse. Encore faut-il que les prestataires en aient fait la
démarche également. Le résultat est que l’analyse des effets cumulés ne peut pas être
considérée comme pratiquée et intégrée dans les études d’impacts selon le panel de projets
étudiés avant instruction.
❖ Catégorisation des mesures environnementales (E, R, C)
La suite logique veut que la catégorisation des mesures environnementales dépende de la
qualité de la prise en compte et de la pertinence des études amont, telles que l’analyse de
l’état initial, la justification de la variante, les analyses des impacts, etc. Cette partie diffère
souvent de l’approche méthodologique d’un prestataire à l’autre. Pour près de 50 % des
32
projets étudiés avant instruction du service instructeur, les mesures proposées n’ont pas été
catégorisées selon la séquence Éviter – Réduire – Compenser.
À l’exception d’un seul projet où la catégorisation ERC est claire, les mesures proposées ne
sont que rarement bien catégorisées (28 % des cas) selon les termes de la séquences ERC.
Près de 75 % de ces dossiers d’étude d’impacts ne présentent pas les mesures de manière
catégorisée selon la séquence ERC, bien qu’elles puissent être classées en mesures
d’atténuation. Il n’y a pas toujours une correspondance claire entre les impacts identifiés et les
mesures proposées. La qualification des mesures reste confuse et ambigüe. Et encore la
plupart confond les sémantiques (réduction, évitement, compensation, etc.).
La majorité de ces études d’impacts ont eu une qualité et précision des mesures proposées très
faibles ou faibles représentant 63 % des cas étudiés.
25%
2%
24%
49%
Catégorisation ERC
Catégorisation E, R, C partielle etconfusions types de mesures
Catégorisation E, R, C claire
Catégorisation E, R, C dans les grandeslignes mais correcte en types de mesures
Pas de catégorisation E,R,C
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
Bureau d'étude Consultant individuel Non mentionné
Prestataire ayant réalisé des catégorisation ERC
Catégorisation E, R, C partielle etconfusions types de mesures
Catégorisation E, R, C claire
Catégorisation E, R, C dans lesgrandes lignes mais correcte entypes de mesures
Pas de catégorisation E,R,C
33
Il n’y a pas de différence notable pour les types de prestataires (bureau d’étude ou consultant
individuel) dans la manière de catégoriser les mesures. On note juste que c’est le bureau
d’étude qui a réalisé une catégorisation ERC claire.
❖ Analyse de la compensation à la suite d’une analyse des impacts résiduels
Avant instruction, la grande majorité (soit 84 % des projets) n’ont pas fait d’analyse d’impacts
résiduels.
11 % des dossiers auraient pu réaliser une analyse des impacts résiduels, car les impacts bruts
restent discutables.
Un seul dossier a réalisé une compensation volontaire (le rédacteur du projet n’a pas réalisé
une analyse des impacts résiduels). Le porteur du projet a réalisé de façon volontaire ses
mesures compensatoires.
Dans le panel de projets étudiés, un seul projet a réalisé une mesure compensatoire.
L’échantillon est faible pour réaliser une analyse globale, ce qui reviendrait à une étude de cas
néanmoins convergente l’objectif de l’étude.
Le dossier qui a entamé la démarche de compensation a opté pour la gestion conservatoire
d’aire protégée en appui aux associations locales dans la protection des NAP. Pour le
dimensionnement des mesures, la méthode avec équivalence écologique démontrée a été
préférée. Aune information n’est disponible ni sur la sécurisation du foncier pour la mesure
compensatoire, ni sur la distance de cette mesure compensatoire à l'impact.
2%
84%
11%
2% Si compensation, volontaire ou imposée ?
Volontaire
Information non disponible car par d'analyse desimpacts résiduels
Impacts résiduels pourraient être discutés
Pas de compensation requise à l'issue del'analyse des impacts résiduels
34
42%
56%
2% Enquête publique
Oui
Non
Pas d'informationdisponible
III.1.4. Phase d’instruction
La phase d’instruction est une étape d’échange entre promoteur, prestataire, services
instructeurs et la population locale. Le résultat de ces échanges permet d’alimenter le rapport
d’étude d’impacts à soumettre, donc indispensable pour l’étude.
❖ Enquête publique
Faute d’échange avec les services instructeurs, seules les données collectées sur les « enquêtes
publiques » ont été suffisamment exploitables.
Dans le contexte malgache, on note une
légère différence dans la définition du terme
consultation publique et enquête publique.
Le premier étant défini comme une
consultation au préalable des autorités
locales, les parties prenantes locales sur le
projet. Un avis de consultation publique est systématiquement émis par le service instructeur
local après le dépôt de dossier à l’ONE. Cependant, l’enquête publique est un dispositif
d'information et de recueil des avis de la population locale sur le projet.
Plus de la moitié des projets étudiés n’ont pas été soumis à une enquête publique. Seul un
projet n’a pas pu être établi s’il est soumis ou non à enquête publique.
Toutefois, les 45 dossiers étudiés ont fait objet de consultation publique.
III.1.5. Phase de construction et d’exploitation
L’existence de mesures et de suivi à chaque phase du projet font l’objet d’étude dans cette
phase, car selon la directive générale pour la réalisation d’EIE de l’ONE, les mesures
d’atténuation des impacts négatifs devraient être proposées par phase d’activités.
Tableau 6 : Existence de mesures et de suivi dans la phase de construction
et dans la phase d’exploitation
Existence de mesures et
de suivis
Phase de construction Phase d’exploitation
Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage
Oui 34 76 36 80
Non applicable 6 13 8 18
Non 5 11 0 0
Total 45 100 45 100
35
D’après ce tableau, on constate que presque tous les dossiers déposés avant instruction ont
proposé des mesures d’atténuation à chaque phase du projet même si certaines (13 % et 18 %)
ne sont pas forcément applicables.
A noter qu’aucune autre donnée suffisante pour être analysée sur ces phases n’a pu été
récupérée au travers de l’étude de cas, pour les projets concernés et qui sont en phase
opérationnelle.
III.2- REEVALUATION DES ETUDES D’IMPACTS
Le tableau ci-après montre les résultats de la réévaluation des 45 dossiers étudiés, déposés à
l’ONE pour instruction.
Tableau 7 : Réévaluation des dossiers d’étude d’impacts
ID Année du
projet
Type de
Procédure
Type de
prestataire Note totale Qualité EI
26
2009
EIE Bureau d'étude 17 Moyenne
33 EIE Bureau d'étude 22 Moyenne
40 EIE Non mentionné 14 Faible
14
2010
EIE Bureau d'étude 27 Moyenne
21 EIE Bureau d'étude 23 Moyenne
37 EIE Non mentionné 26 Moyenne
42 EIE Non mentionné 16 Faible
8 2011 MEC Consultant
individuel 10 Faible
9
2012
MEC Bureau d'étude 17 Faible
10 EIE Consultant
individuel 24 Moyenne
30 EIE Non mentionné 19 Moyenne
31 MEC Consultant
individuel 16 Faible
36 EIE Bureau d'étude 17 Faible
5
2013
EIE Non mentionné 15 Faible
22 EIE Non mentionné 9 Faible
24 EIE Non mentionné 23 Moyenne
28 EIE Bureau d'étude 21 Moyenne
4
2014
MEC Bureau d'étude 24 Moyenne
25 EIE Consultant
individuel 25 Moyenne
29 EIE Bureau d'étude 16 Faible
43 MEC Bureau d'étude 25 Moyenne
13
2015
MEC Non mentionné 16 Faible
16 EIE Non mentionné 15 Faible
19 EIE Bureau d'étude 19 Moyenne
20 EIE Bureau d'étude 18 Moyenne
36
ID Année du
projet
Type de
Procédure
Type de
prestataire Note totale Qualité EI
27
2015
EIE Bureau d'étude 26 Moyenne
32 EIE Bureau d'étude 19 Moyenne
34 EIE Bureau d'étude 23 Moyenne
35 EIE Non mentionné 15 Faible
44 EIE Non mentionné 19 Moyenne
6
2016
EIE Bureau d'étude 12 Faible
7 EIE Bureau d'étude 23 Moyenne
17 EIE Bureau d'étude 30 Bonne
23 EIE Non mentionné 14 Faible
39 EIE Non mentionné 23 Moyenne
41 EIE Bureau d'étude 17 Faible
3
2017
EIE Bureau d'étude 16 Faible
11 EIE Bureau d'étude 22 Moyenne
15 EIE Consultant
individuel 19 Moyenne
18 EIE Bureau d'étude 20 Moyenne
45 EIE Non mentionné 17 Faible
1
2018
EIE Bureau d'étude 26 Moyenne
2 EIE Bureau d'étude 20 Moyenne
12 MEC Non mentionné 17 Faible
38 Pas
d’information EIE Bureau d'étude 30 Bonne
Avec les grilles suivantes :
Procédure d’EI Faible Moyenne Bonne
EIE ≤ 17 18 à 27 28 à 36
MEC ≤ 12 12 à 24 24 à 28
❖ Qualité des études d’impacts
4%
56%
40%
Qualité des études d'impact
Bonne
Moyenne
Faible
37
Avec un pourcentage de 56 %, les dossiers étudiés avant instruction ont majoritairement une
qualité « moyenne » dans la réalisation de leur étude d’impact. Seuls 4 % de ces dossiers ont
été qualité de « bonne », et le reste « faible ».
D’après le tableau de réévaluation, deux types d’analyse peuvent être faites :
- selon l’année du projet ;
- et selon le type de prestataire ayant réalisé l’étude d’impact.
III.2.1- Selon l’année du projet
On constate une certaine homogénéité archaïque de la qualité des EI des 45 dossiers étudiés,
et on constate que la courbe de tendance est assez constante avec une évolution positive ces
trois dernières années.
0
5
10
15
20
25
30
35
Evaluation de la qualité des EI (2009-2018)
Note d'évaluation des EIES
Courbe de tendance
38
III.2.2- Selon le type de prestataire
En général, ce graphe montre une allure à peu près identique à chaque niveau de qualité
d’étude d’impacts pour les types de prestataire.
Toutefois, force est de constater que lesdites études d’impact de « bonne » qualité sont rares et
sont réalisées par des bureaux d’études. Toutefois, ce résultat ne suppose pas implicitement
une dévalorisation de la qualité de travail des consultants individuels.
Il faut aussi souligner que les dossiers ont été analysés et réévalués de la même façon, même
ceux n’ayant pas fait mention du type de prestataire ayant effectué d’étude d’impacts dans
leur rapport.
III.3- ANALYSE ERC
Dans l’application de la séquence ERC, toutes les étapes de l’élaboration du dossier d’étude
d’impacts sont interdépendantes.
Depuis la phase d’instruction, le type de prestataires réalisant d’EI constitue un socle
fondamental dans la façon dont l’étude va être conduite que ce soit en termes de
méthodologie, de technique ou en termes de compétence et d’expertise apportée à l’étude.
Toutefois, on remarque un caractère homogène dans la considération de l’application la
hiérarchie d’atténuation quel que soit le type de prestataire.
Dans la majorité des dossiers, la biodiversité n’est pas spécialement prise en compte. Il n’y a
pas généralement de méthodologie bien décrite pour sa prise en compte et elle est souvent
limitée à un inventaire d’espèces rarement poussé avec un listing (à base bibliographique) qui
0
2
4
6
8
10
12
14
16
Faible Moyenne Bonne
Qualité des EI selon les types de prestataire
Bureau d'étude Consultant individuel Non mentionné
39
ne reflètent pas forcément la réalité sur terrain et peuvent biaiser l’analyse ultérieure des
impacts. La précision de cette démarche peut apporter des éléments de précision dans la
décision des types de mesures appropriés.
A la base de l’application du processus ERC, l’identification et l’analyse de la sensibilité
environnementale du projet est inexistante dans la grande majorité (près de 75 %) des cas.
Ce n’est pas la garantie non plus d’une démarche « d’évitement » correctement prise en
compte et réussie. Encore, la catégorisation E, R, C des mesures proposées n’est pas faite dans
la moitié des dossiers étudiées et donc porte à confusion la hiérarchisation des mesures.
Dans ce sens, la hiérarchisation des mesures n’est pas encore une démarche systématisée dans
la réalisation de l’étude environnementale. Cela ne laisse exclure qu’elle est quand-même
présente dans près de 45 % des dossiers étudiés soumis avant instruction même si elle reste
seulement dans les grandes lignes ou confuse dans certains cas.
Dans ce panel de dossiers soumis avant instruction du service intructeur, seul un dossier à
proposer des mesures compensatoires dans ces 10 dernières années, sans avoir réalisé
l’analyse des impacts résiduels. En général, on ne retrouve l’application de la séquence ERC
que dans les projets de grand investissement, lié probablement aux exigences imposées par
les bailleurs en se référant à des standards internationaux.
CONCLUSION PARTIELLE
Durant ces dix dernières années, on n’a pas vraiment constaté une évolution ou une régression
flagrante sur la qualité des EI dans les 45 dossiers soumis avant instruction de l’ONE. On
constate, un manque de rigourosité dans la réalisation des dossiers d’EI qui se limitent
souvent seulement aux étapes exigées clairement par le Décret MECIE et par la Directive
générale de réalisation des études d’impact de l’ONE.
On a une certaine homogénéité dans la réalisation des dossiers quelle que soit la taille du
projet et le type de prestataire l’ayant réalisé. Un projet de grande envergure soumis à des
exigences de standard international n’a pas forcément une étude d’impacts de bonne qualité
quel que soit le type de prestataire qui a réalisé l’étude.
Non exigée par le Décret MECIE, la hiérarchisation des mesures selon la séquence ERC n’est
pas une démarche systématique dans la proposition des mesures environnementales. Les
données recueillies sur cette thématique sont insuffisantes pour permettre une analyse de
l’application de chaque étape de la séquence : évitement, réduction, compensation.
40
Cependant, même si on retrouve généralement une catégorisation ERC partielle et avec
confusion de type de mesures, les mesures d’évitement sont généralement claires et présentes,
même dans les dossiers qui n’ont pas fait la catégorisation ERC. A noter toute de même que
seul un projet sur les 45 a eu recours à la compensation écologique, ce qui représente un
pourcentage très faible.
41
PARTIE IV : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1- SYNTHESE DES RESULTATS
L’étude a pu disposer de 45 dossiers d’études d’impacts déposés avant instruction à l’ONE
qui sont représentatifs des différents secteurs d’activité existants sur le territoire malgache,
répartis dans les 22 régions et pas de temps d’une dizaine d’années.
Majoritairement (à 84 %) portés par des privés, les projets sont généralement soumis à des
EIES, le reste (soit 16 % des dossiers) soumis à des MEC. Le secteur mine est le plus
représenté et est présent presque dans toutes les régions de l’île, ce qui reflète bien les efforts
du Gouvernement dans la dynamisation de ce secteur, qui est l’un des piliers de l’économie
malgache.
Même mentionné dans la Directive de réalisation d’EIE de l’ONE, la participation du public
n’est pas appliquée systématiquement par les promoteurs, alors qu’ils reçoivent des avis de
consultation publique de la part de l’ONE après avoir déposé leur dossier aux bureaux de
l’ONE.
Tout projet doit, en amont de conception même, faire l’objet d’un scoping pour un bon
cadrage de l’étude environnementale à mener. Il conviendrait aux porteurs de projet de mettre
à disposition les résultats de ce scoping dans les dossiers d’impacts. Pourtant, il semblerait
que cette étape ne relève d’une pratique courante et est rarement (7 %) mise en œuvre sur la
totalité des projets étudiés. Dans le Décret MECIE, il n’est pas stipulé précisément
l’obligation d’un scoping dans le dossier d’EIES. Par ailleurs, la première étape d’un bon
cadrage repose sur la définition pertinente d’une aire d’étude qui a priori semble faite dans
la grande majorité des dossiers (93 %). Un bon cadrage du projet est la première étape
conditionnant a minima la pertinence de l’analyse ultérieure des impacts et l’application
sereine de l’évitement.
Toujours en phase amont du processus, l’analyse de la sensibilité environnementale de la
zone envisagée d’implantation du projet semblerait être inexistante dans les ¾ des projets
étudiés. Ce qui laisse supposer que dans la pratique courante la faisabilité et la conception du
projet ne sont pas basées sur la sensibilité environnementale.
Dans le cadre de l’élaboration de l’étude d’impacts, la consultation des personnes ou
organismes-ressources est une démarche complémentaire aux travaux d’analyse des impacts.
42
Dans l’échantillon étudié, seulement 64 % des projets affichent l’avoir fait : soit elle a été
faite mais pas valorisée dans le dossier, soit il n’y a effectivement pas de consultation.
Il est à souligner que même s’il n’est pas règlementairement attendu, les rédacteurs des études
d’impacts ont identifié le contexte règlementaire s’appliquant au projet et, dans la plupart
des cas, l’identification est jugée « bonne ». Cette démarche est légitime puisque le contenu
des procédures est susceptible de conditionner le niveau d’analyse à porter selon les
compartiments de l’environnement.
L’analyse de l’état initial de l’environnement est effectuée de manière approximative en
général, mais traitée de manière homogène, quel que soit le rédacteur de l’étude d’impacts
(bureau d’étude ou consultant individuel). Tout de même, il est à noter une légère nuance
entre la qualité d’analyse des bureaux d’étude et des consultants individuels. Il revient à une
synthèse bibliographique (monographie) des données socio-économiques généralement et à
un inventaire d’espèces rarement poussé (listing des espèces dans la région) et qui peuvent
biaiser l’analyse ultérieure des impacts. La difficulté pour le porteur de projet est bien
d’identifier l’aire d’influence du projet et de porter par la suite une responsabilité sur une zone
élargie, qu’il n’a pas pu bien définir et dont il n’a pas la maîtrise.
Le type de mesure à mettre en œuvre de la séquence ERC va découler de la pertinence de
l’identification de la caractérisation des impacts du projet qui est une étape cruciale de la
séquence. La caractérisation des impacts est faite suivant une description qualitative ou une
description quantitative. Dans l’ensemble, la caractérisation qualitative est présente et elle est
plutôt bonne. En revanche, la description qualitative n’est pas courante pour les projets de
moyen et de petit investissement. Néanmoins, seuls 3% des études d’impacts analysées
présentent une analyse des effets cumulés entre projets connus. Cette pratique rarement faite
vise à étudier l’addition, dans le temps ou dans l’espace, d’effets directs ou indirects issus
d’un ou de plusieurs projets et concernant la même entité (ressources, populations ou
communautés humaines ou naturelles, écosystèmes, activités...). Elle inclut aussi la notion de
synergie entre effets.
Une fois les impacts d’un projet connus, il est important de mettre en perspective la variante
retenue par le projet. Dans l’optique de privilégier l’évitement comme mesure prioritaire de
la séquence ERC, sa justification est très importante. Cette partie semble être inexistante dans
31% des projets étudiés et, si elle est présente, les justifications au regard des préoccupations
environnementales font néanmoins souvent défaut. En ce sens, cette partie est utilisée comme
moyen pour montrer que les conditions de faisabilité ne permettraient l’intégration
43
environnementale dans ce dernier. Sur ces points, une hypothèse peut être émise comme quoi
l’orientation technique et stratégique des projets penche sur des choix économiques aux
dépens d’un projet de moindre impact environnemental. En bref, même si un porteur de projet
a souhaité intégrer sur le plan environnemental son projet, il est difficile de dire que c’est un
facteur pesant dans sa faisabilité.
Dans presque la moitié (49%) des projets étudiés, les mesures proposées ne sont pas
caractérisées selon les termes de la séquence E, R, C. À l’exception d’un dossier où la
caractérisation est claire, elle est soit partielle et confuse, soit faite dans les grandes lignes
mais reste correcte. Ce point démontre clairement la difficulté pour les rédacteurs des études
d’impacts d’appréhender correctement la délimitation des termes de cette séquence et de leur
qualification concrète sur un projet donné. Les mesures proposées relèvent majoritairement
(58% des dossiers analysés) de mesures de réduction concernant la mise en œuvre d’un
chantier respectueux de l’environnement. Seul un projet parmi les 45 projets étudiés a fait état
de mesure compensatoire « volontaire » tout en en omettant la réalisation d’une analyse des
impacts résiduels dans le dossier d’EIE.
Le type de mesure choisi par le promoteur est la gestion conservatoire d'aire protégée en
appui avec les Associations locales dans la protection des NAP, accompagnée des activités de
reboisement dans d'autres endroits équivalent à la surface détruite, de récupérer des espèces
de faune en difficulté. La stratégie de compensation est basée sur équivalence écologique
démontrée, l'identification d'une zone prioritaire dans la zone de conservation (critère de
localisation biophysique).
Dans sa globalité, les informations recueillies pour les phases de construction et d’exploitation
sont trop peu suffisantes pour faire une analyse par phase de projet, faute de RSE et d’échange
avec les services instructeurs. Des mesures plus ou moins catégorisées ERC et les suivis sont
généralement faites pour chacune de ces phases. L’absence d’information disponible (dans
59 % des cas dans les deux phases) ne permet pas de statuer sur l’existence de compétence de
suivi interne des projets. Dans ces dossiers, il est important de signaler qu’il peut y avoir des
risques de confusion entre les termes de la séquence E, R, C et les principes dans les mesures
d’atténuation (principe de remise en état, de réduction, de réhabilitation). À titre d’exemple,
les réhabilitations dans la phase de fermeture des projets miniers sont associées à des mesures
d’évitement mais non pas à des mesures de compensation.
44
IV.2- LIMITES ET ENJEUX
IV.2.1- Limites des consultations
Telle que présentée et définie avec l’ONE, l’analyse se doit d’être conforme au contexte local
et devrait se baser sur les documents disponibles suivant :
➢ analyse en lien avec le contenu des EIES MECIE ;
➢ le bilan 2002 associé ;
➢ la Directive sur les EIES en vigueur ;
➢ les guides sectoriels existants ;
➢ éléments de l’évènement 20 ans de MECIE ;
➢ les résultats de la cartographie des EE en cours ;
➢ les travaux menés par l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable
(IFDD).
Toutefois, les dossiers sus mentionnés n’ont pas été disponibles durant la période d’étude
pour être analysé par l’équipe COMBO.
Des problèmes logistiques et techniques ont parfois limité le temps de consultation et de
collecte de données (salle de documentation non disponible, prise électrique non disponible),
la préparation des dossiers à consulter nécessitant une mobilisation certaine (plusieurs jours)
des agents de l’ONE également mobilisés dans leurs tâches courantes ;
Par ailleurs, à l’issue de l’analyse de cas, il aurait été souhaitable de pouvoir échanger avec
l’équipe d’évaluation afin de collecter leur opinion sur le projet étudié. Cela n’a pas pu être
réalisé, faute de temps et de la disponibilité des cadres instructeurs concernés.
IV.2.2- Limites techniques et administratives
Bien que le Décret MECIE et les approches sectorielles stipulent l’élaboration d’une EIES
suivant la directive de l’ONE, cette directive n’est pas systématiquement suivie par les
rédacteurs d’études d’impacts. La plupart des dossiers qui ont été déposés pour instruction, et
traités dans le cadre de cette étude ne suivent pas cette directive forcément (on a même
rencontré un dossier qui n’a pas de PGE).
Par ailleurs, il n’existe pas à ce jour de système de validation de compétences des
prestataires en évaluation environnementale. Les études d’impacts traités sont réalisées par
des bureaux d’études, des consultants individuels, et par le porteur du projet lui-même. Cela
45
amène à une hétérogénéité de la qualité des dossiers à instruire malgré la disponibilité de la
directive générale de l’élaboration d’une étude d’impacts mise à disposition par l’ONE.
Pour rappel, la moitié (49 %) des dossiers déposés pour instruction n’a pas traité le volet
biologique, 36 % traitent le volet biologique terrestre et 13 % le marin et littoral. La moitié
des prestataires n’a pas réalisé un état initial de biodiversité et donc n’ont pas pris en compte
le volet biodiversité dans son analyse. Or, la phase de screening a sans équivoque identifié
des enjeux environnementaux qui a nécessité la catégorisation du projet en EIE.
Avant instruction, une part importante des dossiers a réalisé une analyse règlementaire
partielle et incorrecte. La plupart des dossiers énumère seulement le décret MECIE et la
charte de l’environnement, et ne font pas une analyse des textes règlementaires liés à leurs
projets.
IV.2.3- Freins à la mise en œuvre de la séquence ERC d’après les dossiers étudiés
❖ Contexte règlementaire
Même si la plupart des dossiers d’étude d’impacts analysés ont fait une bonne identification
du contexte règlementaire en général, la réglementation ERC n’est pas stipulée
explicitement et laisse le jeu d’acteurs fixer les modalités concrètes d’application. Tout de
même, on trouve un cadre juridico-politique qui est largement favorable à la progression de la
HA et l’intégration d’objectif de NNL et de NG.
Rappelons en effet que les lois de la nature sont contextuelles, répondent à des logiques
locales et sont par conséquent contraires à la standardisation. En revanche, une
règlementation trop souple, dont nombre des modalités n’ont pas de caractère contraignant,
peut aussi conduire à une négligence dans l’application des mesures ERC, voire à leur non-
respect. Par ailleurs, on peut déplorer la tendance des études d’impacts à quantifier de manière
simpliste les impacts. Cela n’est pas valable que pour la compensation, comme nous avons pu
le voir.
❖ Etat initial
La pratique de l’état initial est encore relativement faible et d’une manière générale négligée
dans le panel de dossiers déposés pour instruction à l’ONE sélectionnés. Or c’est une étape
cruciale pour avoir une analyse des impacts correcte. Le manque de données
environnementales (délimitation des aires protégées, systèmes physiques, climatologie,
hydrographie, biodiversité et habitats critiques, populations et structures, zones d’activités
46
diverses et sectorielles, etc…) de base accessible à différentes échelles territoriales peut être
un facteur bloquant de non prise en compte de l’état initial dans les études d’impacts.
❖ Identification et caractérisation des impacts
La caractérisation et la hiérarchisation des impacts peuvent varier significativement d’un
dossier à l’autre : de la simple qualification à l’élaboration d’une matrice de cotation des
impacts en fonction de critères prédéterminés (fréquence, gravité). Il n’est généralement pas
spécifié le caractère direct ou indirect, positif ou négatif et la temporalité (temporaire ou
permanent) d’un impact.
❖ Mesures environnementales
Près de 75 % des cas ne catégorisent pas correctement donc les mesures. La qualité des
dossiers, même ceux qui sont estimés être instruits de manière convenable (correcte dans les
grandes lignes), n’a pas très abouti sur certains aspects particuliers et notamment sur la
structuration « ERC ».
Ce point démontre la difficulté pour les rédacteurs des études d’impacts d’appréhender
correctement la délimitation des termes de cette séquence et de leur qualification concrète sur
un projet donné.
47
IV.3- PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
A travers les collectes et après analyses des données sur le panel de projets étudiés, quelques
propositions d’amélioration peuvent être recommandées. Toutes les parties prenantes sont
impliquées dans la bonne intégration de l’application de cette stratégie à mettre en place.
IV.3.1- Sur les règlementations internes
La flexibilité laissée aux acteurs locaux due à l’absence de règlementation ERC dans les
textes règlementaires semble préférable à une réglementation rigide qui empêcherait
l’adaptation aux situations particulières des espaces naturels. Une règlementation trop souple,
à caractère non-contraignant, peut conduire à une négligence, voire à un non-respect de
l’application des mesures ERC. Aussi, la validité des dossiers appliquant la séquence ERC est
déterminée par un jeu d’acteurs plus que par des textes réglementaires, ce qui laisse la place à
l’appréciation au cas par cas.
A travers les études d’impacts analysées, nous avons pu constater que tous les prestataires ont
suivi la Directive de l’ONE et les exigences du Décret MECIE. Ce qui montre la volonté des
promoteurs à se fier aux exigences imposées. De ce fait, une mise à jour de la Directive
d’élaboration d’une EIE et du Décret MECIE (si nécessaire) serait une démarche plus que
logique pour améliorer la prise en compte de la séquence ERC.
IV.3.2- Sur le contenu et la réalisation des études d’impacts
Indépendamment aux suggestions d’amélioration du cadre règlementaire, une mise à jour des
outils associés à l’élaboration d’une EIE (matrice d’analyse des impacts, checklist
d’évaluation plus strict, etc.) est également à produire et à mettre à disposition de tous les
acteurs impliqués dans une EIE afin d’améliorer généralement sa qualité.
Sur le contenu des études d’impacts, une certaine homogénéité dans la structure et sur la
réalisation de chaque étape de l’EI (état initial de qualité, évaluation des impacts correcte et
proposition de mesures structurées suivant la séquence ERC, etc.) est recommandée.
IV.3.3- Sur les parties prenantes
Toutes les parties prenantes impliquées dans la réalisation d’une étude d’impacts doivent être
sur un même niveau d’information afin d’avoir un dossier de qualité et conforme aux
exigences règlementaires. Cela nécessiterait la mise en place d’une plateforme dynamique et
multisectorielle accessible à tous, dans laquelle on retrouve toutes les informations
48
indispensables à la réalisation d’une étude de qualité, en complément du site de l’ONE
(www.pnae.mg).
Parallèlement, la mise en place d’un système d’accréditation ou équivalent s’avère
indispensable pour avoir un niveau d’expertise suffisant pour avoir une EI de qualité et
homogène.
Et enfin, engager un programme de renforcement de capacité à l’endroit des nombreux
acteurs impliqués dans une EIES : CTE, bureau d’étude, consultant, et surtout les
responsables de suivi environnemental qui vont mettre en application les mesures
environnementales.
IV.3.4- Sur l’évaluation des impacts et le suivi des mesures environnementales
Réaliser une contre-évaluation des impacts surtout pour les projets ayant des impacts
résiduels. Parmi les dossiers étudiés, nous avons remarqué que des prestataires d’études
d’impacts réalisent des sous-estimations de l’évaluation des impacts résiduels afin d’éviter les
compensations.
Consolider un système de suivi strict des mesures environnementales et favoriser les
échanges entre les services instructeurs et le porteur du projet durant toutes les phases du
projet (construction, exploitation et fermeture).
L’organisation d’une réunion avec le promoteur et les responsables de suivi
environnemental (ou les acteurs impliqués dans la mise en œuvre des mesures
environnementales) après l’obtention du permis environnemental, est recommandée afin
de discuter en amont des mesures exigées dans le Cahier de Charges Environnementales
(CCE) et de faciliter ainsi les actions de suivi par le service instructeur.
49
CONCLUSION
L’étude que nous avons réalisée est basée sur l’analyse des versions déposées pour instruction
à l’ONE des 45 projets sélectionnés selon les critères de sélection projet COMBO. Les
données restant propriété des porteurs de projet, l’étude n’a pas pour objectif d’utiliser les
données brutes. La répartition des dossiers est équilibrée dans le temps et dans l’espace, avec
tous les secteurs d’activité existants sur le territoire bien représentés. On a donc un panel le
plus représentatif possible des situations et enjeux de conservation dans le cadre du
développement de Madagascar.
La réévaluation des dossiers a permis de faire un état des lieux de la qualité des dossiers d’EI
déposés pour instruction ces 10 dernières années. On a constaté une homogénéité sur la
qualité des EI dans le panel de dossiers étudié, quel que soit le type de prestataire qui a réalisé
l’étude. A l’exception de deux dossiers, les dossiers analysés ont été qualifiés de « faibles » et
plus de la moitié qualifiée de « moyens » selon les grilles d’évaluation mises en place. Dans la
réalisation des études d’impacts, les prestataires se sont limités aux exigences stipulées par le
Décret MECIE et par la Directive de l’ONE, sans plus pour la majorité.
L’itérativité d’une étude d’impacts exige la réalisation des étapes préliminaires, telles que le
scoping, l’identification en amont de la sensibilité environnementale, consultation de
personnes ou organismes ressources, etc. qui permettent une identification de la sensibilité
environnementale d’un site et les processus de conduite du projet. Une bonne identification de
impacts permet est aussi la base.
Le cadre règlementaire malgache ne stipule pas explicitement l’exigence de l’application de la
séquence ERC dans le cadre de la réalisation d’une étude environnementale. Toutefois, on
trouve un cadre juridico-politique qui est a priori largement favorable à sa progression et
l’intégration des objectifs de NNL et de NG. Les mesures proposées ne sont que rarement
catégorisées selon les termes de la séquence E, R, C et leur qualification reste confuse et
ambigüe. De fait, la hiérarchisation des mesures n’est une démarche systématique dans la
proposition des mesures environnementales et cela démontre clairement la difficulté pour les
rédacteurs des études d’impacts d’appréhender correctement la délimitation des termes de
cette séquence et de leur qualification concrète sur un projet donné. Toutefois, l’application de
la séquence ERC dans les mesures proposées n’implique pas forcément une EI de meilleure
qualité. Toutes les étapes sont interdépendantes et non négligeables. L’insuffisance de
50
données recueillies sur cette thématique n’a pas permis de faire une analyse poussée de la
pratique de chaque phase de la séquence : Evitement, Réduction et Compensation.
Les recommandations portent ainsi sur les aspects techniques et réglementaires de la
réalisation des études d’impacts, sur l’information et le renforcement de capacité de toutes les
parties prenantes concernées, sur les outils et la méthodologie de réalisation des EI, et enfin
sur le système évaluation et suivi environnementale de chaque projet.
51
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Documents
1- ALIOICHEI M., 2003. Spatialisation des études d’impacts environnementaux réalisées à
Madagascar entre 1997 et 2002. Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du Diplôme
d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS), Option : Outils d’observation de la terre et de
gestion des informations pour l’environnement. Ecole Supérieure Polytechnique
d’Antananarivo. 10p.
2- ALLIGAND G., HUBERT S., LEGENDRE T., MILLARD F., MÜLLER A., 2018.
Evaluation environnementale - Guide d’aide à la définition des mesures ERC. Théma Balises.
Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable.
3- BIGARD C., REGNERY B., PIOCH S., John D. Thompson, 2018. De la théorie à la
pratique de la séquence Eviter – Réduire – Compenser (ERC) : éviter ou légitimer la perte de
biodiversité ? Développement durable et territoires, Vol. 9, n°1. Journal OpenEdition.
Association DD&T.
4- Comité de pilotage du FFEM, 2014. Compensation des dommages aux écosystèmes et à la
biodiversité. Note d'Engagement de Projet (NEP), Version finale. AFD. 35p.
5- DEMEULENAERE L., 2017. La séquence « éviter, réduire, compenser », un dispositif
consolidé. Théma Essentiel. pp.1-2.
6- FENOMILA H., 2010. L’importance de la biodiversité malgache dans le développement
du pays. Mémoire pour l’obtention du diplôme de Maîtrise ès- Sciences Economiques.
Maîtrise option « Développement ». Département Economie. Faculté de Droit, d’Economie,
de Gestion et de Sociologie. Université d’Antananarivo. 31p.
7- LANDAIS E., LUCE M., VAN ROSSUM H., 2016. La séquence Eviter – Réduire –
Compenser en Ile-de-France : Etat des lieux et perspectives. Mémoire bibliographique.
Ingénierie des services écologiques (INGS). pp.8-9.
8- RAHELIARIVOLASOA S., 2010. Capitalisation des expériences en Etudes d’Impacts
Environnementaux à travers l’évaluation des travaux de recherche de 10 années d’existence
de la formation DESS. EIE : Bilan et recommandations. Mémoire de diplôme d’Etudes
Supérieures Spécialisées (DESS), Option : « Etudes d’Impacts Environnementaux »,
Université d’Antananarivo et Université Montesquieu-Bordeaux IV.
52
9- REGNERY B., 2017. La compensation écologique. « Une absence de perte nette de
biodiversité » est-elle vraiment possible ? Les notes de la FEP. La Fondation de l’Ecologie
Politique (FEP).
10- RESCCUE, 2018. Renforcer la hiérarchie d’atténuation dans les Etats et Territoires
Insulaires Océaniens. Utiliser la hiérarchie d’atténuation pour réduire les impacts. Note
d’information. The Biodiversity Consultancy.
11- SOUQUET M. (Biotope), DULAU J. (DEAL Réunion), GERBEAUD-MAULIN F.
(CETE Méditerranée), 2013. Eviter – Réduire – Comment Compenser les impacts résiduels
sur la biodiversité. Guide méthodologique pour l’île de La Réunion. DEAL Réunion. 35p.
12- THIEVENT P., 2016. La compensation écologique à travers le monde : source
d’inspiration ? MISSION ECONOMIQUE DE LA BIODIVERSITE. Le cahier de
BIODIV’2050 : COMPRENDRE. pp. 5-22.
Textes et lois règlementaires
13- Gouvernement malgache : Lois n°2015-003 portant Charte de l’Environnement
Malgache. Assemblée Nationale du 20 janvier 2015.
14- Loi n°98-004 du 19 février 1998 sur la Convention sur les Zones Humides d’Importance
Internationale.
15- Loi n°2015-05 du 26 février 2015 portant refonte du Code de gestion des Aires Protégées.
16- Loi n°2004-14 du 19 août 2004 portant refonte du régime des Fondations à Madagascar.
17- Loi n°2004-14 du 19 août 2004 relative à la Gestion Locale Sécurisée des ressources
naturelles renouvelables (GELOSE), modifiée par la loi 96-025.
18- Loi n°99-022 du 19 août 1999 modifiée par la loi n°2005-021 du 17 octobre 2005 portant
Code Minier.
19- Loi n°96-018 du 04 septembre 1996 portant Code Pétrolier.
20- Loi n°2005-039 du 03 février 2016 sur le Partenariat Public Privé (PPP).
21- Loi n°2015-053 portant Code de la Pêche et de l’Aquaculture.
22- Loi n°99-029 du 20 janvier 1999 portant Code de l’Eau.
53
23- DECRET MECIE (4è version : décret MECIE (2004) après refonte de la 3è version.)
Décret n° 99-954 du 15 décembre 1999 relatif à la Mise En Compatibilité des Investissements
avec l’Environnement (MECIE), modifié par le décret n° 2004-167 du 03 février 2004.
24- Arrêté interministériel 4355/97 portant définition et délimitation des zones sensibles.
WEBOGRAPHIE
25- https://www.youtube.com/watch?v=SRJQcMcwiMY&t=954s :La biodiversité au cœur de
l’aménagement du territoire ? Consulté le 18/07/2019.
26- http://www.labex-cemeb.org/fr/la-sequence-erc-un-dispositif-favorisant-lemergence-de-
projets-damenagement-finalite : Séquence ERC : Un dispositif favorisant l’émergement de
projets d’aménagement à finalité environnementale. Consulté le 24/07/2019.
27- http://bezombes-lucie.e-monsite.com/blog/intervention-au-colloque-sur-la-sequence-erc-
30-31-mars-2017-montpellier.html : Colloque sur la séquence ERC- 30/31 mars 2017 –
Montpellier. Consulté le 03/08/2019.
I
ANNEXES
ANNEXE I : MODELE DE LA MATRICE MULTICRITERE
• Caractéristiques administratives et techniques générales
Caractéristiques administratives et techniques générales
ID Public / Privé Type de
prestataire (EI) Année du projet
Région (unique ou principale)
Grand secteur d'activité
Type de Procédure d'EE
Principal compartiment
biologique concerné
Référence(s) à des standards
Internationaux ou internes Biodiversité
1
2
3
…
• Conception de l’EI
En phase de conception et d'EIE
ID Scoping
Analyse amont de la sensibilité
environnementale (scoping ou étude
préalable ?)
Consultation d'organismes
et personnes-ressource
(hors prestataires)
Identification correcte du
contexte réglementaire s'appliquant
au projet
Définition de l'aire d'étude
Analyse de l'état initial du
site (ou aire d'étude)
d'implantation du projet
Qualité de la description
technique du projet
(caractéristiques de l'opération)
Analyse des
risques et
dangers
Analyse des
impacts du
projets
Analyse des
effets cumulés
avec d'autres projets
Justification de la
variante retenue
Catégorisation des mesures
environnementales (E, R, C)
Qualité et précision
des mesures
proposées
Evaluation des
impacts résiduels
post mesures E
& R
Compensation volontaire
Surface totale
impactée par le
projet + description
1
2
3
...
• A chaque phase du projet
Phases du projet
Instruction Construction (uniquement pour les EIES) Exploitation (si différent de la phase construction)
ID Enquête publique
Autre forme de participation du
public
Nbre de demandes de compléments d'information
ONE
Existence de mesures et de suivis en phase construction (PGES construction)
Existence de mesures et de suivis en phases d'exploitation (PGES exploitation)
1
2
3
…
II
ANNEXE II : ARTICLE 11 DU DECRET MECIE
CHAPITRE II
DES REGLES ET PROCEDURES APPLICABLES POUR LA MISE
ENCOMPATIBILITE
DES INVESTISSEMENTS AVEC L'ENVIRONNEMENT
SECTION I
Des modalités de l'étude d'impact
Article 11 (nouveau) :
L’EIE, telle que visée aux articles 3 et 7, est effectuée aux frais et sous la responsabilité du
promoteur. Son contenu est en relation avec l’importance des travaux et aménagements
projetés et avec leurs incidences possibles sur l’environnement.
Une directive générale précise le contenu d’une EIE qui doit au moins comprendre :
1. Un document certifiant la situation juridique du lieu d’implantation du projet ;
2. Une description du projet d’investissement ;
3. Une analyse du système environnemental affecté ou pouvant être affecté par le
projet ; cette analyse doit aboutir à un modèle schématique faisant ressortir les
principaux aspects (statique ou dynamique, local ou régional) du système
environnemental, en particulier ceux susceptibles d’être mis en cause par
l’investissement projeté ;
4. Une analyse prospective des effets possibles sur le système précédemment décrit,
des interventions projetées ;
5. Un Plan de Gestion Environnementale du Projet (PGEP) ;
6. Un résumé non technique rédigé en malagasy et en français, afin de faciliter la prise
de connaissance par le public des informations contenues dans l’étude ; ce résumé
joint à l’étude et qui en fait partie intégrante, indiquera en substance en des termes
accessibles au public, l’état initial du site et de son environnement, les
modifications apportées par le projet et les mesures envisagées pour pallier aux
conséquences dommageables de l’investissement à l’environnement.
Les EIE des activités prévues sur un lieu concerné par un schéma d’aménagement ou
des outils de planification locale ou régionale, dûment officialisés par des textes en vigueur,
devront se conformer à ces schémas ou à ces documents de planification.
III
L’EIE, rédigée en malgache ou en français, doit faire ressortir en conclusion les
mesures scientifiques, techniques, socio-économiques, matérielles envisagées pour supprimer,
réduire et éventuellement, compenser les conséquences dommageables de l’investissement sur
l’environnement. Ces mesures seront intégrées dans un Plan de Gestion Environnementale du
Projet (PGEP) ci-dessus.
IV
ANNEXE III : DIRECTIVE GENERALE POUR LA REALISATION D’UNE
ETUDED’IMPACT ENVIRONNEMENTALA MADAGASCAR (ONE)
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
PARTIE I : MISE EN CONTEXTE .......................................................................................... 3
I.1- CONTEXTE INTERNATIONAL ............................................................................... 3
I.1.1- Première législation imposant la compensation écologique ................................ 3
I.1.2- Les grands principes de la séquence ERC ............................................................ 4
I.2- CONTEXTE NATIONAL .......................................................................................... 5
I.2.1- Cadre règlementaire ............................................................................................. 5
I.2.2- Contexte géographique, environnemental, socio-économique............................. 9
I.2.3- Enjeux en matière de biodiversité à Madagascar ............................................... 10
CONCLUSION PARTIELLE .................................................................................................. 12
PARTIE II : METHODOLOGIE ............................................................................................. 13
II.1- PHASE PREPARATOIRE ........................................................................................ 13
II.2- PHASE DE CONSULTATION ................................................................................ 13
II.2.1- Sélection des dossiers ......................................................................................... 13
II.2.2- Consultation des dossiers ................................................................................... 14
II.2.3- Matrice multicritères .......................................................................................... 14
II.3- PHASE D’ANALYSE DES DONNEES .................................................................. 15
II.3.1- Méthode de réévaluation des études d’impacts .................................................. 15
II.3.2- Méthode d’analyse ERC ..................................................................................... 18
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS .......................................................... 19
III.1- PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS ............................ 19
III.1.1. Caractéristiques techniques générales des projets étudiés ................................. 19
III.1.2. Phase de conception du projet et de l’EI ............................................................ 25
III.1.3. Enchaînement du processus ERC ....................................................................... 27
III.1.4. Phase d’instruction ............................................................................................. 34
III.1.5. Phase de construction et d’exploitation .............................................................. 34
III.2- REEVALUATION DES ETUDES D’IMPACTS ..................................................... 35
III.2.1- Selon l’année du projet ....................................................................................... 37
III.2.2- Selon le type de prestataire ................................................................................. 38
III.3- ANALYSE ERC ........................................................................................................ 38
CONCLUSION PARTIELLE .................................................................................................. 39
PARTIE IV : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS .................................................. 41
XXI
IV.1- SYNTHESE DES RESULTATS ............................................................................... 41
IV.2- LIMITES ET ENJEUX ............................................................................................. 44
IV.2.1- Limites des consultations ................................................................................... 44
IV.2.2- Limites techniques et administratives ................................................................ 44
IV.2.3- Freins à la mise en œuvre de la séquence ERC d’après les dossiers étudiés ..... 45
IV.3- PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS ....................................................... 47
IV.3.1- Sur les règlementations internes ......................................................................... 47
IV.3.2- Sur le contenu et la réalisation des études d’impacts ......................................... 47
IV.3.3- Sur les parties prenantes ..................................................................................... 47
IV.3.4- Sur l’évaluation des impacts et le suivi des mesures environnementales .......... 48
CONCLUSION ........................................................................................................................ 49
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 51
ANNEXES...…………………………………..……………….……………………………….I
TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………..XX
Auteur : RATSIMBA Felana Manda
Adresse mail : [email protected]
Titre : « ANALYSE DE LA PRISE EN COMPTE DE LA SEQUENCE ERC DANS LES
EIE REALISEES ENTRE 2008 ET 2018 A MADAGASCAR »
Nombre de pages : 53 Nombre de figure : 1 Nombre de carte : 1
Nombre de tableaux : 7 Nombre d’annexes : 2
RESUME
Dans le cadre de l’étude de cas du projet COMBO, à travers sa composante 4, 45 projets soumis à
l’ONE pour instruction ont été étudiés afin de tirer des leçons apprises permettant d’améliorer la
conception et l’application des meilleures pratiques en la matière dans le contexte malgache. Ce travail
a été mené en parallèle dans le but de dresser un bilan de la réalisation des EIE faites à Madagascar
depuis 2008 et pour en analyser l’application de la séquence ERC dans les mesures proposées. Cette
étude met aussi en évidence des lacunes sur le plan règlementaire et administratif, un manque de
moyen technique et de volonté de la part des prestataires. Aussi, des recommandations sont proposées
au niveau de chaque limite identifiée afin d’avoir une meilleure qualité d’EIE, impliquant
l’amélioration de l’application de la séquence ERC.
Mots-clés : Séquence ERC –Hiérarchie d’atténuation des impacts – Compensation écologique – Etude d’impacts
environnementaux – Madagascar
ABSTRACT
As part of the COMBO project case study, through its component 4, 45 projects submitted to ONE for
examination were studied in order to draw lessons learned to improve the design and application of
best practices in the Malagasy context. This work was conducted in parallel with the aim of taking
stock of the implementation of EIAs carried out in Madagascar since 2008 and to analyze the
application of the ERC sequence in the proposed measures. This study also highlights regulatory and
administrative shortcomings, a lack of technical means and willingness on the part of service
providers. In fact, recommendations are proposed for each identified boundary in order to have a
better quality of EIA involving the improvement of the application of the ERC sequence.
Keywords : Impact mitigation hierarchy – environmental impact assessment – Offset– Madagascar
Encadreur pédagogique Professeur
RASOLOFOHARINORO
Enseignant-Chercheur - Universités
d’Antananarivo et de Toamasina
Mail [email protected]
Encadreur professionnel M. CREPIN Guillaume Chef de filiale Biotope Madagascar
Mail [email protected]