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Sciences & Environnement Le Temps Mardi 5 octobre 2010 16 Météo LA MÉTÉO COMPLÈTE SUR INTERNET www.letemps.ch/meteo T T T H H 1025 1030 1020 995 1010 1005 975 965 980 970 1005 990 1000 1010 1020 1015 1015 Soleil Lune Phase de la Lune: lever: coucher: lever: coucher: Graphisme: Joël Sutter, Le Temps Après-midi Matin XX° XX° -5 à 0° moins de -5° 35° et plus 0 à 5° 5 à 10° 10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35° Bâle Lausanne Sion Verbier Locarno Zurich Saint-Gall Coire Saint-Moritz Genève La Chaux-de-Fonds Berne En Suisse Prévisions à 5 jours Ephéméride Haute pression Basse pression Front froid Front chaud Front occlus Isobares (hectopascals) H T 1015 Degré de fiabilité: Sud des Alpes Suisse centrale et orientale Bassin lémanique et Plateau romand Alpes vaudoises et Valais (1400 m) Jura (1000 m) minutes de soleil en / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / décroissante 85% 80% 75% 65% 60% 4 moins De mercredi à vendredi, les conditions s'annoncent très agréables avec un temps bien ensoleillé après dissipation des grisailles matinales sur le Plateau. Les températures conserveront des valeurs très douces pour la saison à toutes les altitudes. Samedi, temps plus nuageux et quelques averses probables. L'évolution est pour l'heure encore très incertaine pour la journée de dimanche. Ce mardi, mis à part de brèves éclaircies localement, un temps très nuageux accompagné de quelques averses est attendu en matinée. Une amélioration se dessinera ensuite avec le passage à un temps généralement sec en plaine et le développement de quelques éclaircies à partir de l'ouest du pays. Ce mardi, une dépression engendrera quelques pluies et des orages de l’Italie jusqu’à la Hongrie en passant par les Balkans. Un rapide courant dépressionnaire concernera en outre les régions allant de la Galice au sud de la Norvège en passant par la Bretagne, les îles Britanniques et l'Islande où averses et vents s’imposeront. Situation générale aujourd’hui, à 14h Météorologue en direct au 0900 575 775 (Frs. 2.80/min depuis le réseau fixe suisse ) 17° 13° 13° 11° 17° 13° 18° 13° 17° 13° 21° 13° 18° 12° 10° 13° 10° 18° 13° 18° 13° 04h33 07h39 19h08 17h37 9° 19° 10° 20° 10° 20° 19° 19° 10° 19° 10° 22° 10° 18° 12° 18° 12° 18° 10° 19° 13° 15 12° 17° 9° 17° 12° 19° 5° 17° 17° 19° 18° 10° 12° 10° 6° 14° 14° 16° 14° 11° Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Brèves Usage du préservatif U Aux Etats-Unis, les adolescents recourent beaucoup plus souvent aux préservatifs dans leurs rap- ports sexuels que les plus de 40 ans ayant des relations occa- sionnelles, assure The Journal of Sexual Medicine. Selon l’enquête nationale la plus étendue menée sur le sujet depuis 1992, 80% des garçons et 69% des filles de 14 à 17 ans se protègent contre moins de 50% des plus de 40 ans. (AFP) Blanches colombes U Deux blanches colombes lancées en vol vers un couple de mariés samedi au Tessin sont restées sur le parvis de l’église, abandonnées à leur sort. «Qui veut offrir un vol de colombes à un couple de mariés doit s’adres- ser à des éleveurs de pigeons voyageurs dressés pour rentrer à leurs nids», a rappelé la Société de protection des animaux de Bellin- zone. (ATS) Natel et WiFi ne nuiraient pas au sommeil Santé Une étude bâloise rassure ATS Les rayonnements de télépho- nes mobiles et de WiFi ne pertur- bent pas le sommeil, selon une étude de grande envergure réali- sée dans la région bâloise et pu- bliée dans le magazine spécialisé Radiation Research. De nombreuses personnes crai- gnent que les ondes qui émanent de ces appareils soient nocives pour la santé, même si aucun dé- gât de ce type n’a jusqu’à présent été prouvé scientifiquement. La perturbation la plus fréquem- ment attribuée aux rayonne- ments électromagnétiques à haute fréquence consiste en des problèmes de sommeil. Une étude réalisée auprès de 1375 personnes dans le cadre du programme national de recher- che 57 du Fonds national suisse (FNS) s’est penchée sur la ques- tion. Ses auteurs, des chercheurs emmenés par Martin Röösli, de l’Institut tropical et de santé pu- blique de l’Université de Bâle, as- surent qu’aucun lien n’existe entre l’exposition aux rayonnements, quelle que soit leur intensité, et la qualité du sommeil. Agenda Zoologie marine U Qui le sait? Un Genevois, Abra- ham Trembley, a exercé une influence importante sur les sciences au siècle des Lumières en donnant une impulsion décisive à la zoologie marine. La Biblio- thèque de Genève rend hommage au savant à l’occasion du tricente- naire de sa naissance en abritant une exposition (d’objets person- nels, de microscopes anciens et de gravures) à son sujet. «Abraham Trembley et la naissance de la zoologie marine», du 6 octobre 2010 au 15 janvier 2011 (mardi- vendredi de 14 à 18h et samedi de 10 à 12h et de 14 à 17h), Bibliothèque de Genève, promenade des Bastions, entrée libre. PUBLICITÉ LES JOURS LIGNE ROSET. DU 9 AU 23 OCTOBRE 2010 www.ligne-roset.ch Le tourisme de la procréation assistée La loi suisse est trop rigide, explique Dorothéa Wunder, de l’Unité de médecine de la reproduction du CHUV Le Temps: La semaine dernière, un groupe d’experts s’est prononcé pour l’assouplissement de la législation suisse sur la procréation médicale- ment assistée, en passe d’être révisée. Quels sont les points qui posent problème? Dorothéa Wunder: Il y a deux pro- blèmes principaux. Tout d’abord le diagnostic préimplantatoire (DPI). Il est contradictoire de l’interdire à des parents, porteurs d’une maladie génétique par exemple, alors que ces mêmes personnes sont autori- sées à avoir recours à une interrup- tion de grossesse. Même après douze semaines, s’il s’avère que le fœtus est malade. Avec toutes les conséquences psychologiques que cela peut avoir pour eux. Un DPI permettrait d’être fixé sans passer par là. – Et le deuxième problème? – Il est interdit de congeler les em- bryons après le stade pronucléide (ndlr: l’ovule a été fécondé mais son noyau n’a pas encore fusionné avec celui du spermatozoïde). Tous les embryons développés au-delà de ce stade doivent être transférés dans l’utérus de la mère. Pour maximiser les chances, on en implante souvent deux – le maximum légal étant de trois. Mais cela augmente aussi les chances de grossesses gémellaires. Beaucoup d’études ont montré qu’avec un transfert d’embryon unique, où on a pris la cellule avec le meilleur potentiel d’implantation après deux ou trois jours de déve- loppement, on obtient les mêmes chances de grossesses, avec moins de 5% de grossesses gémellaires, contre 15 à 20% ici. – Qu’en est-il du don d’ovules? – Beaucoup de femmes trouvent injuste que le don d’ovocytes soit interdit alors que celui de sperme est autorisé. – Les experts estiment que pour 6000 inséminations artificielles prati- quées chaque année en Suisse, 10% de femmes se font traiter à l’étranger. – Je pense que si on prend en compte le don d’ovocytes, les chif- fres sont plus élevés. C’est la raison numéro une du tourisme médical dans ce domaine. Les femmes vont notamment en Espagne, où cette pratique est la plus répandue. – Une fécondation in vitro (FIV) coûte entre 5000 et 9000 francs avec 30% de chances de réussite. Pensez-vous qu’elle devrait être remboursée par l’assurance maladie? – Oui. Le remboursement d’autres thérapies contre l’infertilité favorise le choix de traitements à efficacité faible chez des patientes où la FIV serait indiquée. C’est un traitement établi, qui a beaucoup plus de chances de succès que d’autres. Il n’y a en outre parfois pas d’autres alter- natives. Propos recueillis par L. Sg Un Nobel pour le père des bébés-éprouvette Médecine Le Britannique Robert G. Edwards a reçu hier le Prix Nobel de médecine pour le développement de la fécondation in vitro. Un parcours semé d’embûches, techniques et éthiques Lucia Sillig Sans lui, près de quatre mil- lions d’être humains ne seraient jamais nés. Le premier bébé- éprouvette, Louise Brown, venue au monde le 25 juillet 1978, le considère comme un grand-père. Hier, le Britannique Robert G. Ed- wards s’est vu décerner le Prix No- bel de médecine pour le dévelop- pement de la fécondation in vitro. Un parcours semé d’embûches techniques et éthiques. L’infertilité touche 10% des cou- ples. Dans les années cinquante, lorsque Robert G. Edwards a com- mencé ses recherches, la méde- cine ne leur était pas d’un grand secours. Le comité Nobel a voulu récompenser la vision à long terme de ce pionnier qui a très vite réalisé que la fécondation hors du corps pouvait être une solution. «Avec différents collaborateurs, il a fait toute une série de découver- tes fondamentales, souligne le co- mité. Il a clarifié comment l’ovule humain arrive à maturation, com- ment les différentes hormones contrôlent sa maturation et à quel stade il est susceptible d’être ferti- lisé par le sperme. Il a aussi déter- miné les conditions nécessaires pour que le sperme soit activé et puisse fertiliser l’ovule.» Daniel Wirthner, coresponsa- ble du Centre de procréation mé- dicalement assistée de Lausanne, ajoute que les travaux du Britan- nique ont redonné espoir à des millions de femmes. Gabriel de Candolle, président de la société suisse de médecine de la repro- duction, se félicite quant à lui que le prix récompense cette année des travaux qui ont un impact aussi direct sur la vie de tous les jours: «Ce que Robert Edwards et son collègue Patrick Steptoe ont fait était une révolution. Dans la prise en charge des femmes d’abord. Celles qui avaient les trompes bouchées et n’avaient aucune chance de tomber en- ceinte. Leur méthode permettait de court-circuiter les trompes en allant chercher les ovocytes direc- tement dans les ovaires. La fécon- dation in vitro a ensuite aussi per- mis de révolutionner la prise en charge des hommes, ceux qui n’avaient pas beaucoup de sper- matozoïdes vigousses, en en pré- levant un seul et en l’injectant di- rectement dans l’ovule.» Robert Edwards a également dû faire face à un establishment qui tentait de bloquer ses recher- ches, relève le comité Nobel. Il avait déclaré il y a quelques an- nées à l’agence suédoise TT qu’on l’avait traité de fou. «Personne ne voulait prendre de risques éthi- ques. Ils m’ont dit que les enfants ne seraient pas normaux», avait-il ajouté. «Il a dû partir à Cambridge parce que l’hôpital où il était lui a interdit de pratiquer, raconte Anis Feki, du Département de gynéco- logie et d’obstétrique des HUG. C’est fantastique qu’il ait reçu le Prix Nobel. J’étais un peu déçu qu’il ne l’ait pas eu l’année passée. Du coup, je pensais qu’il ne l’aurait jamais à cause de l’opposi- tion de l’Eglise à la fécondation in vitro.» Le scientifique ajoute que cette récompense vient peut-être un peu tard vu le mauvais état de santé de Robert Edwards, aujourd’hui âgé de 85 ans. Le co- mité Nobel n’a pu joindre que sa femme et le lauréat ne sera proba- blement pas en mesure de venir chercher son prix. Daniel Wirthner relève pour sa part que le Prix Nobel apporte une reconnaissance bienvenue à une technique qui rencontre encore beaucoup de réticences, qui em- pêchent d’améliorer le processus, en Suisse en particulier (voir ci- contre). «Dans certains pays scan- dinaves, jusqu’à 4,5% des naissan- ces se font par fécondation in vitro. Ici, elles ne représentent que 1,5% du total», précise Gabriel de Candolle. Robert G. Edwards. Il est une sorte de «grand-père» pour près de 4 millions de bébés-éprouvette. ARCHIVES AP/MATT DUNHAM «Personne ne voulait prendre de risques. Ils m’ont dit que les enfants ne seraient pas normaux»

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Page 1: Mardi5octobre2010 UnNobelpourlepèredesbébés-éprouvette · 2018. 1. 25. · protection des animaux de Bellin-zone. (ATS) NateletWiFi nenuiraient pasausommeil SantéUneétude bâloiserassure

Sciences&Environnement Le TempsMardi 5 octobre 201016

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LA MÉTÉO COMPLÈTESUR INTERNETwww.letemps.ch/meteo

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Soleil

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Phase de la Lune:

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Graphisme: Joël Sutter, Le TempsAprès-midiMatin

XX° XX°

-5 à 0°moins de -5° 35° et plus0 à 5° 5 à 10° 10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35°

Bâle

Lausanne

Sion

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Coire

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Genève

La Chaux-de-Fonds Berne

En Suisse

Prévisions à 5 jours

Ephéméride

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Bassepression

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Front chaud

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Isobares(hectopascals)

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Degré de fiabilité:

Sud des Alpes

Suisse centrale et orientale

Bassin lémanique et Plateau romand

Alpes vaudoises et Valais (1400 m)

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85% 80% 75% 65% 60%

4 moinsDe mercredi à vendredi, les conditions s'annoncent très agréables avec un temps bien ensoleillé après dissipation des grisailles matinales sur le Plateau. Les températures conserveront des valeurs très douces pour la saison à toutes les altitudes. Samedi, temps plus nuageux et quelques averses probables. L'évolution est pour l'heure encore très incertaine pour la journée de dimanche.

Ce mardi, mis à part de brèves éclaircies localement, un temps très nuageux accompagné de quelques averses est attendu en matinée. Une amélioration se dessinera ensuite avec le passage à un temps généralement sec en plaine et le développement de quelques éclaircies à partir de l'ouest du pays.

Ce mardi, une dépression engendrera quelques pluies et des orages de l’Italie jusqu’à la Hongrie en passant par les Balkans. Un rapide courant dépressionnaire concernera en outre les régions allant de la Galice au sud de la Norvège en passant par la Bretagne, les îles Britanniques et l'Islande où averses et vents s’imposeront.

Situation générale aujourd’hui, à 14h

Météorologue en direct au0900 575 775 (Frs. 2.80/mindepuis le réseau fixe suisse )

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Mercredi Jeudi Vendredi Samedi DimancheBrèves

Usage du préservatifU Aux Etats-Unis, les adolescentsrecourent beaucoup plus souventaux préservatifs dans leurs rap-ports sexuels que les plus de40 ans ayant des relations occa-sionnelles, assure The Journal ofSexual Medicine. Selon l’enquêtenationale la plus étendue menéesur le sujet depuis 1992, 80% desgarçons et 69% des filles de 14 à17 ans se protègent contre moinsde 50% des plus de 40 ans. (AFP)

Blanches colombesU Deux blanches colombeslancées en vol vers un couple demariés samedi au Tessin sontrestées sur le parvis de l’église,abandonnées à leur sort. «Quiveut offrir un vol de colombes àun couple de mariés doit s’adres-ser à des éleveurs de pigeonsvoyageurs dressés pour rentrer àleurs nids», a rappelé la Société deprotection des animaux de Bellin-zone. (ATS)

Natel et WiFine nuiraientpas au sommeil

Santé Une étudebâloise rassure

ATS

Les rayonnements de télépho-nes mobiles et de WiFi ne pertur-bent pas le sommeil, selon uneétude de grande envergure réali-sée dans la région bâloise et pu-bliée dans le magazine spécialiséRadiation Research.

De nombreuses personnes crai-gnent que les ondes qui émanentde ces appareils soient nocivespour la santé, même si aucun dé-gât de ce type n’a jusqu’à présentété prouvé scientifiquement. Laperturbation la plus fréquem-ment attribuée aux rayonne-ments électromagnétiques àhaute fréquence consiste en desproblèmes de sommeil.

Une étude réalisée auprès de1375 personnes dans le cadre duprogramme national de recher-che 57 du Fonds national suisse(FNS) s’est penchée sur la ques-tion. Ses auteurs, des chercheursemmenés par Martin Röösli, del’Institut tropical et de santé pu-blique de l’Université de Bâle, as-surent qu’aucun lien n’existe entrel’exposition aux rayonnements,quelle que soit leur intensité, et laqualité du sommeil.

Agenda

Zoologie marineU Qui le sait? Un Genevois, Abra-ham Trembley, a exercé uneinfluence importante sur lessciences au siècle des Lumières endonnant une impulsion décisiveà la zoologie marine. La Biblio-thèque de Genève rend hommageau savant à l’occasion du tricente-naire de sa naissance en abritantune exposition (d’objets person-nels, de microscopes anciens etde gravures) à son sujet.

«Abraham Trembley et la naissancede la zoologie marine», du 6 octobre2010 au 15 janvier 2011 (mardi-vendredi de 14 à 18h et samedi de10 à 12h et de 14 à 17h),Bibliothèque de Genève, promenadedes Bastions, entrée libre.

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Le tourisme de la procréation assistéeLa loi suisse est troprigide, explique DorothéaWunder, de l’Unitéde médecine de lareproduction du CHUV

Le Temps: La semaine dernière, ungroupe d’experts s’est prononcé pourl’assouplissement de la législationsuisse sur la procréation médicale-ment assistée, en passe d’être révisée.Quels sont les points qui posentproblème?Dorothéa Wunder: Il y a deux pro-blèmes principaux. Tout d’abord lediagnostic préimplantatoire (DPI). Ilest contradictoire de l’interdire à desparents, porteurs d’une maladiegénétique par exemple, alors queces mêmes personnes sont autori-sées à avoir recours à une interrup-tion de grossesse. Même aprèsdouze semaines, s’il s’avère que lefœtus est malade. Avec toutes lesconséquences psychologiques quecela peut avoir pour eux. Un DPI

permettrait d’être fixé sans passerpar là.

– Et le deuxième problème?– Il est interdit de congeler les em-bryons après le stade pronucléide(ndlr: l’ovule a été fécondé mais sonnoyau n’a pas encore fusionné aveccelui du spermatozoïde). Tous lesembryons développés au-delà de cestade doivent être transférés dansl’utérus de la mère. Pour maximiserles chances, on en implante souventdeux – le maximum légal étant detrois. Mais cela augmente aussi leschances de grossesses gémellaires.Beaucoup d’études ont montréqu’avec un transfert d’embryonunique, où on a pris la cellule avec lemeilleur potentiel d’implantationaprès deux ou trois jours de déve-loppement, on obtient les mêmeschances de grossesses, avec moinsde 5% de grossesses gémellaires,contre 15 à 20% ici.

– Qu’en est-il du don d’ovules?– Beaucoup de femmes trouventinjuste que le don d’ovocytes soit

interdit alors que celui de spermeest autorisé.

– Les experts estiment que pour 6000inséminations artificielles prati-quées chaque année en Suisse, 10%de femmes se font traiter à l’étranger.– Je pense que si on prend encompte le don d’ovocytes, les chif-fres sont plus élevés. C’est la raisonnuméro une du tourisme médicaldans ce domaine. Les femmes vontnotamment en Espagne, où cettepratique est la plus répandue.

– Une fécondation in vitro (FIV) coûteentre 5000 et 9000 francs avec 30%de chances de réussite. Pensez-vousqu’elle devrait être remboursée parl’assurance maladie?– Oui. Le remboursement d’autresthérapies contre l’infertilité favorisele choix de traitements à efficacitéfaible chez des patientes où la FIVserait indiquée. C’est un traitementétabli, qui a beaucoup plus dechances de succès que d’autres. Il n’ya en outre parfois pas d’autres alter-natives. Propos recueillis par L. Sg

Un Nobel pour le père des bébés-éprouvetteMédecine Le Britannique Robert G. Edwards a reçu hier le Prix Nobel de médecine pour le développementde la fécondation in vitro. Un parcours semé d’embûches, techniques et éthiques

Lucia Sillig

Sans lui, près de quatre mil-lions d’être humains ne seraientjamais nés. Le premier bébé-éprouvette, Louise Brown, venueau monde le 25 juillet 1978, leconsidère comme un grand-père.Hier, le Britannique Robert G. Ed-wards s’est vu décerner le Prix No-bel de médecine pour le dévelop-pement de la fécondation in vitro.Un parcours semé d’embûchestechniques et éthiques.

L’infertilité touche 10% des cou-ples. Dans les années cinquante,lorsque Robert G. Edwards a com-

mencé ses recherches, la méde-cine ne leur était pas d’un grandsecours. Le comité Nobel a voulurécompenser la vision à longterme de ce pionnier qui a très viteréalisé que la fécondation hors ducorps pouvait être une solution.«Avec différents collaborateurs, ila fait toute une série de découver-tes fondamentales, souligne le co-mité. Il a clarifié comment l’ovulehumain arrive à maturation, com-ment les différentes hormonescontrôlent sa maturation et à quelstade il est susceptible d’être ferti-lisé par le sperme. Il a aussi déter-miné les conditions nécessairespour que le sperme soit activé etpuisse fertiliser l’ovule.»

Daniel Wirthner, coresponsa-ble du Centre de procréation mé-dicalement assistée de Lausanne,ajoute que les travaux du Britan-nique ont redonné espoir à desmillions de femmes. Gabriel deCandolle, président de la sociétésuisse de médecine de la repro-duction, se félicite quant à lui quele prix récompense cette annéedes travaux qui ont un impactaussi direct sur la vie de tous lesjours: «Ce que Robert Edwards et

son collègue Patrick Steptoe ontfait était une révolution. Dans laprise en charge des femmesd’abord. Celles qui avaient lestrompes bouchées et n’avaientaucune chance de tomber en-ceinte. Leur méthode permettaitde court-circuiter les trompes enallant chercher les ovocytes direc-tement dans les ovaires. La fécon-dation in vitro a ensuite aussi per-mis de révolutionner la prise encharge des hommes, ceux quin’avaient pas beaucoup de sper-matozoïdes vigousses, en en pré-levant un seul et en l’injectant di-rectement dans l’ovule.»

Robert Edwards a égalementdû faire face à un establishmentqui tentait de bloquer ses recher-ches, relève le comité Nobel. Ilavait déclaré il y a quelques an-nées à l’agence suédoise TT qu’onl’avait traité de fou. «Personne nevoulait prendre de risques éthi-ques. Ils m’ont dit que les enfantsne seraient pas normaux», avait-ilajouté. «Il a dû partir à Cambridgeparce que l’hôpital où il était lui ainterdit de pratiquer, raconte AnisFeki, du Département de gynéco-logie et d’obstétrique des HUG.C’est fantastique qu’il ait reçu lePrix Nobel. J’étais un peu déçuqu’il ne l’ait pas eu l’année passée.Du coup, je pensais qu’il nel’aurait jamais à cause de l’opposi-tion de l’Eglise à la fécondation invitro.» Le scientifique ajoute quecette récompense vient peut-êtreun peu tard vu le mauvais état desanté de Robert Edwards,aujourd’hui âgé de 85 ans. Le co-mité Nobel n’a pu joindre que safemme et le lauréat ne sera proba-blement pas en mesure de venirchercher son prix.

Daniel Wirthner relève pour sapart que le Prix Nobel apporte unereconnaissance bienvenue à unetechnique qui rencontre encorebeaucoup de réticences, qui em-pêchent d’améliorer le processus,en Suisse en particulier (voir ci-contre). «Dans certains pays scan-dinaves, jusqu’à 4,5% des naissan-ces se font par fécondation invitro. Ici, elles ne représentent que1,5% du total», précise Gabriel deCandolle.

Robert G. Edwards. Il est une sorte de «grand-père» pour près de 4 millions de bébés-éprouvette. ARCHIVESA

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«Personne ne voulaitprendre de risques.Ils m’ont dit que lesenfants ne seraientpas normaux»