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Dossier de presse Colloque du 6 octobre 2011 DÉTERMINANTS PRÉCOCES de la SANTÉ FUTURE de L ’ENFANT : ALIMENTATION et ÉPIGÉNÉTIQUE Contact presse : Constance Bellin Fonds français Alimentation & Santé 42 rue Scheffer - 75116 Paris 01 45 00 92 50 [email protected]

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Dossier de presse Colloque du 6 octobre 2011

DÉTERMINANTS PRÉCOCESde la SANTÉ FUTURE de L’ENFANT : ALIMENTATION et ÉPIGÉNÉTIQUE

Contact presse :

Constance Bellin

Fonds français Alimentation & Santé

42 rue Scheffer - 75116 Paris

01 45 00 92 50

[email protected]

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SOMMAIRE

Les enjeux du colloque ..........................................................................................Page 4

Le programme .........................................................................................................Page 6

Les messages clés ..................................................................................................Page 8

Qu’est-ce que l’épigénétique ? ................................................................................Page 9

L’ exemple de la construction du goût ...................................................................Page 10

Un immense champ de recherche à explorer .........................................................Page 11

Les intervenants ......................................................................................................Page 14

Les organisateurs ....................................................................................................Page 18

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4 Dossier de presse colloque du 6 octobre 2011

Les enjeux du colloque

Pr Claudine Junien

PU-PH Professeur de Génétique - Faculté Paris Ile de France-Ouest Université Versailles St Quentin. Responsable de groupe Epigénomique nutritionnelle de la programmation développementale du syndrome métabolique à l’Inra BDR Jouy-en-Josas

Tout ce que nous respirons, mangeons et buvons, notre activité physique, notre stress..., a un impact non seulement sur notre santé mais peut éga-lement se répercuter sur la santé de nos futurs enfants, de leur naissance jusqu’à l’âge adulte. Depuis 20 ans et surtout au cours des 5 dernières années, les données scientifiques se multiplient et ont mis en évidence qu’au-delà de la transmission des gènes, des marques épigénétiques s’appo-sent sur les gènes tout au long du développement et en particulier de la conception et de la gestation.

La grande révolution est la découverte que ces marques épigénétiques peuvent être, à tout ins-tant, perturbées par l’environnement. Jusqu’à présent la majorité des études ont examiné les impacts immédiats et à court terme de ces expo-sitions, ignorant les effets à long terme, au cours de la vie voire même la transmission potentielle de ces effets aux générations suivantes.

Alors qu’il demeure incontestable qu’une des contributions majeures au développement de l’obésité revient à notre style de vie sédentaire et à un déséquilibre nutritionnel, excédentaire, et au patrimoine génétique hérité de nos parents, il est apparu clairement, plus récemment, qu’une sus-ceptibilité accrue à un environnement obésogène pouvait être acquise par le biais d’influences non génétiques aussi bien par la mère que par le père.

Au cours des deux dernières décennies, un ensemble de données épidémiologiques chez l’homme et des études expérimentales chez l’ani-mal ont confirmé le rôle majeur du concept de « l’origine développementale de la santé et des maladies » (en anglais DOHaD*), également connu comme l’hypothèse de Barker. Selon la DOHaD,

les conditions environnementales, au cours de fenêtres spatiotemporelles critiques pour le déve-loppement, peuvent avoir des effets durables sur le destin cellulaire, l’organogénèse, les voies méta-boliques et la physiologie, avec des influences sur la santé physique et mentale, et ce, tout au long de la vie.

On dispose aujourd’hui de très nombreuses don-nées attestant que la programmation précoce par la nutrition et le stress nutritionnel (carences, famines, surnutrition), les toxiques environnementaux, le mode de vie, le stress psychosocial et les troubles métaboliques ont des effets à long terme sur la santé future de la progéniture et parfois même sur les générations suivantes. Les maladies chroniques non transmissibles peuvent donc prendre racine aussi précocement que lors des périodes pré- ou périconceptionnelles, la grossesse, la période du post-partum ou au cours de la vie postnatale, de l’allaitement, de la petite enfance et aussi de l’adolescence ; chaque fenêtre développementale étant caractérisée par une susceptibilité distincte à différents facteurs environnementaux. De plus, non seulement la nutrition maternelle mais aussi la nutrition paternelle, qu’il s’agisse de sur ou de sous nutrition peuvent jouer un rôle, soulignant l’impact potentiel des habitudes alimentaires et des chan-gements de poids. Ainsi ces nouvelles connais-sances pourraient, sans remettre en question le bien-fondé de la notion d’alimentation équilibrée recommandée par le Programme National Nutri-tion et Santé (PNNS), susciter une interrogation vis-à-vis de certaines pratiques acceptées jusqu’alors.

Confirmées expérimentalement grâce à divers modèles animaux, sous des conditions environne-mentales très variées, ces notions sur la DOHaD,

*DOHaD = Developmental Origin of Health and Diseases

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entièrement nouvelles, et dont les implications sur le plan de la santé et de la société commencent seulement à être appréhendées, doivent se traduire en de nouvelles approches de recherche. Quels facteurs environnementaux agissent et à quel moment ? Comment et pourquoi laissent-ils leurs empreintes sur les marques épigénétiques ? Pour évaluer les risques, dire quelle part du risque est éventuellement maîtrisable et par quels moyens, les chercheurs ont besoin de données basées sur des évidences scientifiques validées. Les avan-cées de la science pourront alors répondre à ces questions et ainsi permettre des actions d’informa-tion et de prévention.

Améliorer l’environnement nutritionnel auquel un individu est exposé au cours de son développe-ment précoce pourrait permettre d’enrayer le cercle vicieux de la propagation transgénérationnelle de l’épidémie d’obésité. Cependant l’immense majo-rité des femmes enceintes et de celles qui souhai-tent le devenir, et de leurs partenaires, n’ont aucune idée de l’importance de cette influence. L’insécu-rité alimentaire à travers le monde, à laquelle les femmes enceintes et les enfants sont particu-lièrement vulnérables, pourrait avoir un impact important sur la programmation épigénétique et un ensemble de maladies et troubles fonctionnels sur la progéniture et à terme chez l’adulte. Ainsi la compréhension des racines des disparités en termes de santé pourrait s’enrichir en se préoccu-pant non seulement des expériences de la géné-ration actuelle mais aussi des expériences nutri-tionnelles, physiques, psychoaffectives et sociales des ancêtres dans le passé récent.

En montrant comment les efforts consentis aujourd’hui seront payants pour la génération à

venir et les suivantes, ces nouvelles connaissances doivent aboutir à une prise de conscience et doivent nous amener à réfléchir ensemble aux nouveaux défis posés sur les plans nutritionnel, comporte-mental et sociétal, indissociables. A l’inverse de la génétique, irréversible, les marques épigénétiques sont par nature réversibles. Ce nouveau type de susceptibilité n’est donc pas gravé dans le marbre, mais plutôt dans une « pâte à modeler », la chro-matine ! L’espoir en l’épigénétique repose donc sur la capacité de la société à prendre en mains son destin, en adaptant, au(x) bon(s) moment(s), son comportement.

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6 Dossier de presse colloque du 6 octobre 2011

Le programme

I - Origine développementatale de la santé et des maladies (DOHaD*) : Concept et Mécanismes

Modérateur : Pascale Chavatte- Palmer9h30 IntroductionPr. Martine Laville - Présidente du FFAS.CRNH Rhônes Alpes, CHU, Université Lyon 1, Inserm, Lyon, France.

9h40 - Les Preuves du Concept de la DOHaD.Dr. Pascale Chavatte-Palmer - BDR, Inra, Jouy-en-Josas, France.

10h10 - Comment les marques épigénétiques archivent-elles les effets de l’environne-ment au cours du temps ?Pr. Claudine Junien - BDR, Inra, Jouy-en-Josas, UVSQ, AP-HP, France.

II - DOHaD: Nouvelles connaissances médicales, épidémiologiques et nutritionnelles

Modérateur : Umberto Siméoni11h - Trajectoires pondérales de la mère avant la grossesse. Des conséquences pour le fœtus, l’enfant, l’adulte ? Dr. Marie-Aline Charles - CESP, Inserm, Villejuif, France.

11h30 - Effets de la nutrition sur les gamètes du père et le développement de l’enfant. Pr. Rachel Lévy - BDR-CECOS, AP-HP, Bondy ; UMR U557, Bobigny, France.

12h - Les bons apports, au bon moment.Pr. Jean-Louis Bresson - CIC, Hôp. Necker-Enfants Malades, AP-HP, Inserm, Paris, France.

III – DOHaD : Développement sensoriel et cognitif, bien-être, et santé

Modérateur : Dominique-Adèle Cassuto13h30 - Empreintes sensorielles : la genèse des préférences alimentaires entre prédis-positions et apprentissages.Dr. Benoist Schaal - CSGA, CNRS, Dijon, France.

14h00 – Conséquences des inégalités sociales (SES) précoces sur le développement physique et mental de l’enfant : rôle des mécanismes épigénétiques et impact des préventions Pr Richard Tremblay School of Public Health, Dublin, Irlande ; Université de Montréal, Canada.

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IV - Débat Science-Société14h30 - Table ronde Animateurs : Pr. Jean-Pierre Poulain (Sociologie) et Pr. Claudine Junien (Génétique).Intervenants : Dr. Marianne Buhler (Gynécologie), Pr. Umberto Siméoni (Néonatalogie), Pr. Oli-vier Goulet (Nutrition, Pédiatrie), Dr. Dominique-Adèle Cassuto (Nutrition), Christian Del Basso (Industrie Alimentaire).

Conférence de clôture

Modérateur : Claudine Junien16h30 - Penser et gérer l’incertitude de la science.Pr. Jean-Pierre Poulain - Université Toulouse 2, CERTOP UMR-CNRS 5044, Toulouse, France.

Conclusion du colloque

Dr Pascale Briand, Directrice Générale de l’alimentation, Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire.

*DOHaD = Developmental Origin of Health and Diseases

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8 Dossier de presse colloque du 6 octobre 2011

Les messages clés

La mère et le père peuvent avoir une influence sur la santé à long terme de l’enfant Les études épidémiologiques chez l’homme et les modèles expérimentaux chez l’animal ont démon-tré les effets de désordres nutritionnels et métabo-liques maternels sur la santé à long terme de l’en-fant. Selon « l’origine développementale de la santé et des maladies » (DOHaD), les facteurs environ-nementaux interfèrent avec le développement d’un grand nombre d’organes et des grandes fonctions, y compris le goût, pouvant créer une susceptibilité à développer, plus tard, l’ensemble des maladies chroniques non transmissibles de l’adulte.

Plus récemment, il est apparu qu’il existe aussi un effet du père, avant la conception, sur la santé à long terme de l’enfant.

L’épigénétique : un mode d’archivage malléable de l’environnementLe mode de vie, la culture, les traditions, les émo-tions laissent des traces spécifiques qui dépen-dent du moment, de la durée, et de l’intensité de l’exposition, au niveau biologique. L’épigénétique qui permet l’archivage de ces impacts, est un des points d’articulation entre l’environnement et les gènes.

Le grand intérêt des marques épigénétiques est qu’elles sont malléables. En effet, contrairement aux mutations génétiques qui sont irréversibles, le fait de pouvoir agir sur ces inscriptions et désins-criptions épigénétiques pour préserver la santé future de l’enfant est très enthousiasmant et ouvre un champ immense de perspectives.

Compte tenu de la grande malléabilité du génome pendant les phases précoces de la vie, c’est le moment idéal pour agir, penser en termes de pré-vention, avant qu’il ne soit trop tard.

Existe-t-il déjà des effets positifs ?Ces nouvelles connaissances représentent une nouvelle maitrise de notre biologie pour contreba-lancer les effets de l’environnement.

Peut-on agir dès aujourd’hui estimant « qu’on a maintenant passé le seuil au-delà duquel douter de la réalité du risque devient moins raisonnable que

de le prendre au sérieux ? » A contrario, « majorer l’incertitude revient à paralyser l’action » (A. Fagot-Largeault) : donc oui on peut agir mais avec pru-dence et bon sens !

On sait déjà qu’il est possible avec un soutien spécifique des femmes à risque pendant la gros-sesse d’obtenir un effet positif, et de sortir de ce cercle vicieux. Les résultats d’études scientifiques sur des cohortes ont démontré des effets positifs des actions de prévention, au niveau des aspects santé.

Même pour les grossesses non pathologiques, nous avons beaucoup à gagner pour l’avenir de l’enfant en revenant à un mode de vie sans excès sur le plan nutritionnel, avec davantage d’activité physique et sans exposition aux toxiques (tabac, alcool, drogues mais aussi polluants chimiques). Ainsi, l’observance d’un régime alimentaire équi-libré et de règles hygiéno-diététiques simples, conformes au PNNS, semble favorable à la fertilité masculine.

Informer et poursuivre les recherches pour agir à bon escientCompte tenu des connaissances actuelles, irréfu-tables mais parcellaires, il est nécessaire de pour-suivre les recherches avant d’en tirer des recom-mandations en santé publique.

Comme pour tout nouveau champ de recherche, avec l’évolution inéluctable et imprévisible des connaissances, les affirmations d’aujourd’hui pourraient être remises en cause demain.

Mais aussi, il devient surtout nécessaire d’intro-duire ces toutes nouvelles notions sur la DOHaD qui doivent changer nos manières de penser, aboutir à une prise de conscience.

Il faut donc informer pour sensibiliser la popula-tion et les médecins et responsabiliser les individus pour leur propre santé et celle de l’enfant à venir.

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Qu’est-ce que l’épigénétique ?

Quelle est la différence entre la génétique et l’épigénétique ?La génétique est l’étude des caractères héréditaires transmissibles selon les lois de Mendel, portés par l’ADN et codés par les gènes. Ces caractères sont irréversibles. Toutes nos cellules possèdent le même génome. L’épigénétique correspond à l’étude des méca-nismes et modifications épigénétiques qui assu-rent l’expression des gènes. Ces modifications sont transmissibles au cours des divisions cellu-laires, mais n’entraînent pas de modification dans la séquence de l’ADN. Ces modifications sont réversibles mais leurs conséquences lorsqu’elles interviennent à certaines étapes clés du dévelop-pement, peuvent être irréversibles. Chacune de nos cellules possède son épigénome.

Si l’ADN est le « disque dur », l’épigénétique est le « logiciel » qui dicte aux gènes leur comportement.

Quels sont les acteurs de ces modifications épigénétiques ?

Les mécanismes épigénétiques (du grec epi = sur les gènes) régulent les profils d’expression des gènes et par conséquent conditionnent le phénotype plus tard au cours de la vie. Il existe de nombreuses modifica-tions épigénétiques qui comprennent la méthylation de l’ADN, de très nombreuses (>100) modifications des histones et l’action d’ARN non-codants (des mil-liers). L’ensemble de ces modifications entraînent une modification de l’architecture de la fibre de chroma-tine qui aboutit soit à une compaction, empêchant l’accès des facteurs de transcription (ou des protéines de liaison à l’ADN en général) soit à un état relâché permettant l’accès des facteurs de transcription et la transcription des gènes. Les gènes sont alors soit éteints (réprimés) soit allumés (actifs).

Chaque cellule possède son “épigénome”, un “pay-sage épigénétique” particulier spécifique du stade, du sexe, et du type cellulaire. Ces paysages sont flexibles et dynamiques au cours du temps. Ils dépendent des interactions entre les différentes marques épigénétiques, d’altérations progressives qui s’autopropagent, de l’apposition de mémoires métaboliques stables et de processus d’érosion au cours du vieillissement. Enfin les changements épi-génétiques en réponse à un stimulus environnemen-tal varient aussi en fonction des rythmes circadiens.

Quel est le lien entre l’épigénétique et l’origine développementale de la santé et des maladies ?

L’épigénétique est un des mécanismes, reconnu à ce jour, de la DOHaD. Un facteur environnemental chimique ou psychosocial (en quantité ou en qualité, durée, moment) peut perturber les modifications épigénétiques « naturelles » et entraîner des écarts dans la programmation dont les effets peuvent être immédiats et/ou seulement à long terme. L’épigé-nétique constitue une sorte de « passerelle » entre l’environnement et nos gènes. Les modifications épigénétiques sont influencées par l’environnement intrinsèque ou extrinsèque. Notre mode de vie, notre alimentation peuvent ainsi laisser dans nos cellules une “trace épigénétique” éventuellement transmissible d’une génération à l’autre.

L’origine développementale de la santé et des maladies est-elle une discipline en émergence ?

En 20 ans, depuis 1990 (D. Barker), on compte 118 000 publications sur le sujet. Aux Etats-Unis, le NIH a lancé un programme “Feuille-de-route en épigénomique” se basant sur l’hypothèse que les origines de la santé et de la susceptibilité aux mala-dies sont, en partie, le résultat de la régulation épi-génétique du patrimoine génétique, pour déchiffrer à grande échelle (après le séquençage du génome) les épigénomes de plusieurs tissus. De même, depuis 2004, la Commission Européenne finance le Réseau d’excellence Epigénome (Epigenome NoE) afin de promouvoir l’excellence en épigénétique à travers toute l’Europe. La société DOHaD internatio-nale a été créée il y a maintenant 8 ans. Elle organise une réunion annuelle qui réunit un nombre de parti-cipants toujours plus grand et a lancé la publication d’une revue consacrée à ce champ de recherche. Ce colloque s’adosse à la démarche récente des Nations Unies de prescrire de nouvelles priorités d’action (Colloque récent en septembre 2011), en incorporant cette perspective développementale, jusqu’alors ignorée, pour faire face à la crise mon-diale de maladies chroniques, de manière plus globale.

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10 Dossier de presse colloque du 6 octobre 2011

L’exemple de la construction du goût

Interview de Benoist Schaal, chercheur au centre européen des sciences du goût.

Comment définissez-vous le goût ?La définition du goût est complexe. Derrière ce que peut évoquer « simplement » un vin ou le pain, en réalité l’impression qui émane des aliments ou des boissons est provoquée par l’amalgame perceptif de leurs propriétés d’apparence, de saveur, de texture, d’arôme et d’odeur. Les systèmes olfactif et gustatif ont leurs propres canaux sensoriels et les différents éléments sensoriels qu’ils véhiculent convergent vers le cerveau pour y fusionner en un percept global : le « goût ». Mais cette notion de « goût » est polysémique : elle désigne aussi la propension que l’on a à apprécier tel ou tel ali-ment, telle ou telle situation ou personne. Elle met donc aussi en jeu des notions d’anticipation, d’at-tentes, de plaisir, voire de jugement esthétique.

Comment se transmettent ces informations ?La notion de transmission est, elle aussi, porteuse de sens multiples ! D’abord, celui du passage de l’information reçue dans le nez ou sur la langue vers les structures cérébrales. Le système olfactif détecte les molécules odorantes grâce à des pro-téines réceptrices disposées sur les cils des neu-rones. Comme chaque odorant naturel est souvent composé de plusieurs molécules, il active simulta-nément plusieurs de ces récepteurs. L’influx qui en résulte se propage jusqu’au bulbe olfactif, premier relais nerveux où l’information sensorielle est filtrée, puis vers les structures cérébrales supérieures où l’information est intégrée, comparée, mémorisée, et donne lieu à des décisions comportementales.

L’autre sens de la transmission concerne le legs des connaissances entre individus, entre géné-rations. Comment la signification des odeurs ou des saveurs est-elle acquise et comment les pré-férences se forment-elles ? De multiples méca-nismes entrent en compte, impliquant soit des processus de familiarisation ou d’apprentissage, soit au contraire des processus d’héritage qui apparemment ne mettent pas en jeu l’expérience. Les réponses positives à l’égard des stimulations

sucrées, présentes à tout âge et probablement pan-humaines, sont peut-être un exemple d’une telle capacité héritée. Par contre, l’appréciation des chips, du poisson, du brocoli ou du café tend plutôt à dépendre de leur apprentissage par exposition. Parfois, ces apprentissages sont facilités à des périodes particulières, dites sen-sibles, comme la période néonatale ou la prime enfance.

A quels moments de la vie se construit le goût ?La période au tout début de la construction du cerveau, dans les premières semaines de déve-loppement du fœtus, est évidemment clé dans la construction des systèmes sensoriels, et des systèmes chimio-sensoriels en particulier. Dès le stade embryonnaire, le génome qui code les protéines réceptrices et l’environnement sont en constante interaction pour affiner les perfor-mances de traitement des systèmes sensoriels. L’embryon ou le nouveau-né placé dans un envi-ronnement enrichi en certaines odeurs ou saveurs développeront un système sensoriel biaisé pour détecter ces stimulations plus efficacement ou pour orienter les préférences. Chez les animaux, diverses expériences ont montré que l’alimen-tation maternelle détermine sur le long terme le type de nourriture que le jeune choisira de façon privilégiée. De même chez notre espèce, on com-mence à disposer de résultats qui montrent que ce que mange la mère, soit en fin de gestation, soit au cours de l’allaitement, est encodé par les systèmes chimiorécepteurs de l’enfant. Tout se passe comme si le fœtus et le nouveau-né étaient en fait captifs de ces apports sensoriels mater-nels. Toutefois, les connaissances sur ces pro-cessus de formation des préférences restent par-cellaires chez l’Homme, et un effort de recherche plus consistant devrait y être consacré en ces périodes de grande prévalence des syndromes métaboliques.

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Dossier de presse colloque du 6 octobre 2011 11

Un champ immense de recherche à explorer

Pr Martine Laville (Université Lyon1, Prési-dente du Fonds français Alimentation Santé)

Introduction

Ces dernières années il est apparu qu’à côté des déterminants génétiques il existait des modifications acquises précocement : celles de l’épigénome. Des périodes sont particulièrement favorables à ces phénomènes, dont la période fœtale. Les nutri-ments sont des agents potentiellement impliqués dans ces phénomènes. La connaissance dans le domaine n’en est qu’à ses débuts et le risque est grand d’extrapolations rapides dans un domaine aussi sensible que la période fœtale et que la nutri-tion de la femme enceinte. Le but de ce colloque est de faire part des avancées de la science mais avec toutes les réserves nécessaires, et sur la nécessité de poursuivre les recherches avant d’en tirer des recommandations de santé publique.

Dr Pascale Chavatte-Palmer (BDR Inra Jouy-en-Josas)

Les preuves du concept de l’« Origine Déve-loppementale de la Santé et des Maladies » (DOHaD)

Dans les années 1990, des données épidémiologiques chez l’homme ont montré que les enfants de petits poids de naissance avaient plus de risque de dévelop-per des maladies cardiovasculaires à l’âge adulte. Dési-gnés sous le terme d’hypothèse de Barker, ces résul-tats ont initialement suscité de nombreux doutes. Par la suite, des études épidémiologiques ont démontré un effet de la nutrition maternelle sur la santé à long terme de l’enfant, non seulement au niveau des maladies car-diovasculaires, mais sur le fonctionnement d’un grand nombre d’organes. Ces données ont été confirmées par les recherches réalisées sur les modèles animaux. Nous pouvons donc affirmer aujourd’hui que la nutrition du fœtus, voire même de l’embryon, a un impact sur la susceptibilité à certaines maladies, sur le long terme. Une restriction alimentaire, un mauvais équilibre alimen-taire, ou encore une anomalie du métabolisme de la mère agit ainsi sur la santé future de l’enfant. Les méca-nismes sous-jacents commencent à être compris et les modifications épigénétiques jouent un rôle essentiel.

Pr Claudine Junien (BDR Inra Jouy-en-Josas)

Comment les marques épigénétiques archi-vent-elles les effets de l’environnement au cours du temps ?

L’épigénétique est un mécanisme fondamental de base qui régule l’expression des gènes (entre autres) au cours du développement pour permettre la mise en place des tissus et des organes. Cette mise en place se fait toujours en relation avec l’environnement puisque de nombreux métabolites (d’où la néces-sité d’une alimentation équilibrée) sont nécessaires pour mener à bien la programmation des tissus. Un facteur environnemental (en quantité ou en qualité, durée, moment) peut donc perturber ces processus et entraîner des écarts dans la programmation dont les effets peuvent être immédiats et/ou seulement à long terme.

Les progrès réalisés montrent que le régime, le comportement et l’environnement, dans son ensemble, peuvent programmer différemment les gènes dont nous avons hérité lors de la conception. L’épigénétique constitue donc une sorte de passe-relle entre l’environnement et nos gènes ! Cepen-dant, malgré des progrès récents, on est encore loin d’avoir compris comment, quand et où les facteurs environnementaux perturbent les mécanismes épi-génétiques-clés. Ainsi l’identification des marques originelles, de leurs changements, de leur stabilité ou de leur flexibilité au cours du développement, pendant la vie d’un individu ou sur plusieurs généra-tions, demeure un important défi. Compte tenu de la réversibilité des marques épigénétiques, il est urgent de clarifier la possibilité de corriger les effets éven-tuellement délétères de perturbations subies par les générations antérieures. Il n’y a donc plus ici de fatalité « génétique » : grâce à ces nouvelles connaissances nous ne sommes plus dans l’inéluctable. Ces nou-velles connaissances confèrent un nouveau pouvoir, une nouvelle force, une nouvelle maîtrise de notre biologie pour contrebalancer les effets de l’environ-nement. Il faut donc agir le plus tôt possible, penser en termes de prévention.

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12 Dossier de presse colloque du 6 octobre 2011

Dr Marie-Aline Charles (Inserm, Villejuif)

Trajectoires pondérales de la mère avant la grossesse. Quelles évolutions pour le fœtus, l’enfant, l’adulte ? Des études épidémiologiques ont montré un lien entre l’évolution du poids de la mère les années précédant la grossesse et le poids de naissance de l’enfant. Nos résultats à partir de la cohorte mère-enfant EDEN montrent que :

- Avant la grossesse, une perte de poids chez une mère ne présentant pas de surpoids initial est associée à la survenue d’un retard de croissance intra-utérin du fœtus et ce indépendamment du poids juste avant la grossesse.

- S’il existait une dynamique de prise de poids dans les années précédant la grossesse, la mère a plus de risque de développer un diabète ou une hyper-tension pendant la grossesse, avec des consé-quences sur la santé future de l’enfant. Ceci s’ob-serve également quel que soit le poids au moment où la grossesse débute.

L’ensemble de ces données suggère un lien entre l’adaptation de la mère à la grossesse, la crois-sance du fœtus et l’état nutritionnel maternel avant la grossesse. Un changement de régime alimentaire pendant la grossesse ne suffirait pas à renverser la tendance. Nous allons approfondir ces résultats et tester ces hypothèses avec les données collectées à partir de la cohorte nationale ELFE.

Liens internet sur les études ELFE et EDEN : http://www.elfe-france.fr/ - http://eden.vjf.inserm.fr/

Pr Rachel Lévy (Hôpital J Verdier - CECOS)

Effets de l’environnement sur les gamètes du père et le développement de l’enfant L’infertilité touche environ 15 % des couples qui cherchent à obtenir une grossesse. Dans plus de 15 % des cas, la cause de l’infertilité demeure inconnue. De nombreux facteurs concernant le mode de vie et l’environnement sont susceptibles d’agir sur la fertilité masculine en provoquant des altérations spermatiques, en termes de quantité et de qualité. Par exemple, des données récentes de la littérature soulignent l’impact du poids de l’homme sur la fonction de reproduction, sur la fertilité et, en particulier, sur la qualité du sperme. De plus, le type de nutriments, seuls ou asso-

ciés dans le cadre d’une alimentation spécifique, semble également avoir un impact sur la qualité du sperme. Ainsi, il apparaît important de prendre en compte le comportement alimentaire du conjoint lorsqu’il existe un désir d’enfant.

En conclusion, l’observance d’un régime alimentaire équilibré et de règles hygiéno-diététiques simples, conformes au Programme National Nutrition Santé, semble favorable à la fertilité masculine. Il est désor-mais nécessaire de disposer de données précises sur l’état nutritionnel des couples en âge de pro-créer avant de proposer des études d’intervention prospectives bien ciblées, randomisées en double aveugle contre placebo.

Pr Jean-Louis Bresson (Hôpital Necker-Enfants Malades)

Les bons apports, au bon moment

L’état nutritionnel maternel, en particulier au cours de la grossesse, peut avoir des conséquences très importantes sur la santé de l’enfant à la naissance et à plus long terme après. Attendre d’être enceinte pour corriger un trouble nutritionnel (par excès ou par défaut) est donc une très mauvaise idée. Il faut agir avant la conception.

De plus, la plupart des interventions nutritionnelles proposées aux femmes et réalisées auprès de la femme enceinte – même en dehors d’un trouble nutritionnel - sont intempestives, trop tardives et éventuellement dangereuses. La prescription sys-tématique de supplémentations masque les pro-blèmes éventuels et donnent la fausse impression d’agir à bon escient. Une intervention comme une supplémentation en folates pour la fermeture du tube neural de l’embryon, ou en fer pour corriger une anémie martiale de la mère doit être faite à des moments bien précis : les folates avant même la conception pour agir dans les premières semaines de gestation, et le fer, en cas d’anémie carentielle, dès le premier trimestre, mais idéalement avant la grossesse. Enfin, une femme enceinte en bonne santé et avec une alimentation variée est tout à fait capable de faire face aux besoins nutritionnels de sa grossesse.

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Dossier de presse colloque du 6 octobre 2011 13

Pr Richard Tremblay (Montréal, Canada)

Conséquences des inégalités sociales précoces sur le développement physique et mental de l’enfant : rôle des mécanismes épigénétiques et impact des préventions Les inégalités sociales n’apparaissent pas soudai-nement, le processus est intergénérationnel. Les enfants de parents ayant un statut social faible ont tendance à garder ce statut. Ces inégalités sont liées à une alimentation, un stress, une réaction au stress spécifiques, et tous ces facteurs jouent pendant la grossesse. Les femmes enceintes à éducation plus faible, avec des habitudes de vie différentes vont conserver ces habitudes et cela va avoir un impact sur le développement biologique pendant la grossesse. Des marques épigénétiques sont mises en place avec des conséquences à long terme sur le développement du cerveau, les facul-tés cognitives… et un maintien de ces inégalités.

Les causes biologiques ont des conséquences sociales et les causes sociales ont des consé-quences biologiques.

Il faut garder à l’esprit qu’il est possible, avec un soutien spécifique des femmes à risque pendant la grossesse, d’obtenir un effet positif et de sortir de ce cercle vicieux.

Les résultats d’études scientifiques sur des cohortes ont démontré ces effets positifs des actions de prévention, au niveau des aspects santé.

Pr Jean-Pierre Poulain, (Université de Toulouse 2 - Le Mirail )

Gestion de l’incertitude en sciences La vision de la nutrition et de la relation entre nutri-tion/génétique a largement évolué depuis 4/5 ans et va encore évoluer. Cette réorganisation des connaissances scientifiques est considérable, ce qui nous invite à l’enthousiasme et en même temps à la prudence. Des idées installées seront remises en cause mais dans le même temps, de nouveaux moyens de prévenir et d’agir vont pou-voir être déployés.

Nous pensions que la grande «roulette russe» de la génétique se jouait au moment de la conception, et voilà que la vision s’est élargie à l’avant et l’après, la gestation. Avant la conception, le mode de vie, le rapport à la nourriture des deux parents ont une influence sur le matériel génétique des gamètes utilisé au moment de la conception. Au cours de la gestation, à nouveau, le mode de vie aura un effet sur les caractéristiques épigénétiques de l’enfant, à certains moments de la grossesse. Les avancées scientifiques permettront de mieux connaître ces fenêtres d’influence, cette temporalité de la gros-sesse... mais aussi de comprendre pourquoi et comment ces caractères épigénétiques peuvent ne s’effacer que partiellement à la conception, comment ces désinscriptions et nouvelles inscrip-tions s’opèrent.

La santé de l’homme dépend donc en partie du mode de vie des parents avant la conception et surtout de la mère pendant la grossesse. Cepen-dant n’oublions pas que la science évolue, ainsi que ses affirmations, évitons donc de tomber dans une sur-responsabilisation des futurs parents.

L’enjeu le plus enthousiasmant de la DOHaD et de l’épigénétique est de créer les conditions scien-tifiques d’une nouvelle articulation des connais-sances physiologiques, génétiques, nutritionnelles, et de réorganiser le dialogue entre les sciences humaines et sociales et les sciences biologiques.

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Les intervenants

Jean-Louis BressonJean-Louis Bresson est pédiatre et a créé en 1993 le Centre d’Investigation Clinique de l’hôpital Necker Enfants Malades. Doté d’une double for-mation médicale (Faculté Necker) et scientifique (Université Denis Diderot), Jean-Louis Bresson est Professeur de Nutrition à l’Université René Des-cartes, à Paris. Après avoir été expert auprès de l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) et l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), il est actuellement expert à l’Efsa (European Food Safety Authority).

Marianne BuhlerMédecin spécialisée en stérilité et gynécologie médicale, Marianne Buhler a aujourd’hui une consultation privée à Paris. Elle a également été élue Maire Adjoint à Issy Les Moulineaux, en charge de la Santé et du développement durable. Elle a écrit plusieurs ouvrages dont « La Stérilité », 1992 avec le Professeur Papiernik (Edition Hermann) ; « 40 ans pour longtemps », 1997 (Edition Plon), mise à jour 2003, publication en poche Edition Marabout ; « La contraception à l’heure du SIDA », 1998, en collaboration avec le Docteur Sylvain Mimoun et les Laboratoires Wyeth Léderlé. Marianne Buhler est membre du bureau du GEMVI, Groupe d’étude sur la ménopause et le vieillissement et membre du CA du Réseau Environnement Santé.

Dominique-Adèle CassutoMédecin spécialiste du comportement alimentaire, Dominique-Adèle Cassuto voit dans sa consulta-tion publique, au sein du service du Pr Basdevant à l’hôpital Pitié Salpêtrière, et dans sa consultation privée, des femmes à tous les âges de la vie tou-chées par des problèmes de nutrition. Ces femmes lui sont notamment adressées par des gynécolo-gues, et reçoivent avec anxiété les messages par-fois contradictoires sur les régimes alimentaires à observer avant et pendant la grossesse. Domi-nique-Adèle Cassuto abordera en particulier ce point lors de la table ronde du colloque.

Marie-Aline CharlesMédecin et épidémiologiste, Marie-Aline Charles dirige l’équipe Inserm « Epidémiologie de l’obésité, du diabète et des maladies rénales » du Centre de recherche en Epidémiologie et Santé des popula-tions (CESP, directeur D Hémon). Elle est également directrice de l’unité mixte Ined-Inserm support de l’étude ELFE « Etude longitudinales française de l’enfance ».

Marie-Aline Charles coordonne les études ELFE et EDEN.

- EDEN est la première étude de cohorte généra-liste, menée en France sur les déterminants pré- et post- natals précoces du développement psy-chomoteur et de la santé de l’enfant. Son objectif est de mieux établir l’importance des détermi-nants précoces sur la santé des individus, en par-ticulier en regard des facteurs d’environnement qui l’influencent au cours de l’enfance, puis de la vie adulte. Le recrutement des 2002 femmes enceintes à Poitiers et Nancy au premier trimestre de grossesse s’est déroulé de 2003 à 2006.

- Lancée en avril 2011, ELFE est la première étude longitudinale d’ampleur nationale en France qui suivra 20 000 enfants de la naissance jusqu’à l’âge adulte. Elle permettra de suivre l’impact de l’environnement, de l’entourage familial et des conditions de vie sur le développement et la santé de l’enfant.

Marie-Aline Charles a reçu le prix Ajinomoto pour la Recherche en Nutrition 2004 et le prix Benjamin Delessert en 2011.

Pascale Chavatte-PalmerDirecteur de recherche, Pascale Chavatte-Pal-mer est responsable de l’équipe « Epigénétique et déterminants précoces du devenir de l’adulte » dans l’UMR 1198 INRA-ENVA Biologie du Déve-loppement et Reproduction, à Jouy-en-Josas. Vétérinaire de formation, Pascale Chavatte-Palmer a obtenu une thèse de sciences à l’université de Cambridge, en Angleterre.

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Dossier de presse colloque du 6 octobre 2011 15

Son équipe de recherche étudie les effets de pertur-bations métaboliques et nutritionnelles maternelles ainsi que des manipulations de l’embryon précoce sur les interactions entre la mère et le conceptus pen-dant la gestation (de l’implantation au terme) et au-delà de la parturition, sur la santé des descendants. Les approches utilisées visent une caractérisation des phénotypes par des mesures physiologiques et la compréhension des processus de régulation les sous-tendant tant sur le plan épigénétique, trans-criptomique que métabolomique. L’équipe fait partie du réseau thématique de recherches et de Soins «PremUp» et participe au réseau COST européen Gemini.

Christian Del BassoDirecteur Recherche & Développement à Blé-dina – nutrition infantile. Il coordonne les activités de recherche et développement en France de « Danone Research – nutrition infantile ». Au service des parents, les équipes de Recherche et déve-loppement collaborent avec des professionnels de santé, des universités et autorités afin d’offrir une nutrition spécifique aux bébés et jeunes enfants en complément de l’allaitement ; avec pour ambition, de contribuer à une croissance saine et un meilleur départ dans la vie.

Olivier GouletProfesseur de Pédiatrie et Chef du service de gas-troentérologie, hépatologie et nutrition pédiatriques, de l’hôpital Necker-Enfants Malades, à Paris (Uni-versité Paris V-René Descartes), Olivier Goulet co-dirige le programme de transplantation du foie et de l’intestin de l’hôpital Necker. Il est également direc-teur du Centre de référence national des maladies rares digestives depuis 2004, et dirige le Master européen de nutrition clinique et thérapeutique de l’Université Paris Descartes depuis 2005.

Olivier Goulet est aussi membre du conseil de la Fédération des sociétés internationales de pédia-trie, gastro-entérologie, hépatologie et nutrition (FISPGHAN) depuis 2000 et membre du Comité de Nutrition de la société française de pédiatrie depuis 1995.

Il est l’auteur de nombreux livres et chapitres de livres, ainsi que co-éditeur des text-book améri-cains « Pediatric Gastroenterology » depuis 2001 et « Intestinal Failure » depuis 2006.

Claudine JunienClaudine Junien est Professeur de Génétique, PU-PH - Faculté Paris Ile de France-Ouest Uni-versité Versailles St Quentin. Après avoir dirigé l’unité de recherche de l’Inserm U383 « Génétique, Chromosome et cancer » à l’hôpital Necker, elle est responsable du groupe « Epigénomique Nutri-tionnelle de la programmation développementale du syndrome métabolique » dans l’UMR 1198 INRA-ENVA Biologie du Développement et Reproduction, à Jouy-en-Josas. Claudine Junien est chevalier de l’ordre National du Mérite (1995) et chevalier de la légion d’honneur (2000).

L’objectif du laboratoire de Claudine Junien est de comprendre les bases moléculaires épigénétiques de l’impact de la nutrition sur la programmation épigénétique du syndrome métabolique, de l’obé-sité et du diabète de type 2 en utilisant l’expertise acquise dans les domaines de l’épigénomique, de l’empreinte parentale, de la génomique fonction-nelle, des défauts métaboliques et de la pharmaco-nutrigénétique et, de solides connections avec le domaine de la Nutrition. Claudine Junien est auteur/co-auteur de 249 publications. Depuis 2005, cette nouvelle thématique a fait l’objet de 17 revues. Claudine Junien a été invitée par les organisateurs de 118 Congrès/Symposium, à présenter un sémi-naire/ une conférence/ ou une conférence plénière et a été conviée à organiser 9 conférences interna-tionales/nationales, sur le thème de la DOHaD et de l’épigénétique en relation avec la nutrition.

Martine LavilleMartine Laville exerce ses activités professionnelles au CHU Lyon Sud au sein du Service Endocrino-logie – Diabétologie – Nutrition (Hospices civils de Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1). Martine Laville dirige par ailleurs le Centre de recherche en nutrition humaine (CRNH) Rhône-Alpes et est co-responsable de l’équipe « Adaptations nutri-tionnelles, environnement et diabète » de l’Unité Inserm U.1060/Université Lyon-1. Elle est également

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présidente du Conseil scientifique du Centre de recherche de l’Institut Paul Bocuse, porteuse du projet CENS (Centre européen de nutrition pour la santé) et coordinatrice du projet d’infrastruc-ture nationale de recherche en nutrition humaine Nutripôle. Depuis janvier 2011, Martine Laville est présidente du Fonds français pour l’alimentation et la santé.

Rachel LévyMédecin, Rachel Lévy est PU-PH à Université Paris 13 depuis 2007, rattachée à l’UMR U557 (Serge Hercberg). Elle a développé au sein de l’UREN, unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle, dans le cadre de l’Equipe Obésité, facteurs de risque cardiométabolique, nutrition clinique, une nouvelle thématique « Nutrition Et Reproduction ». Elle a également développé un réseau « Nutrition et Reproduction » mettant en relation médecins et biologistes de la reproduction, médecins épidé-miologistes (UREN)… Rachel Lévy est

- Expert auprès de l’Agence de la Biomédecine depuis juin 2005 et membre de la Commission nationale du dispositif de vigilance relatif à l’assis-tance médicale à la procréation

- Rapporteur auprès de l’Agence Française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) depuis septembre 2005

- Expert auprès de la Haute Autorité de Santé (HAS) depuis août 2006

- Expert auprès de l’Institut Danone (Bourse de recherche)

- Présidente des BLEFCO : Biologistes des Labora-toires d’Études de la Fécondation et de la Conser-vation de l’Oeuf

- Membre du Conseil d’Administration de l’Agence de Biomédecine

Son équipe est investigateur principal de différentes études cliniques dont ALIFERT Impact du compor-tement alimentaire sur l’infertilité du couple : étude cas-témoins multicentrique (2008) et METAS-PERME Relations entre paramètres spermatiques et syndrome métabolique chez l’homme partenaire d’un couple infertile (2010).

Jean-Pierre PoulainSociologue et anthropologue, Jean-Pierre Pou-lain est professeur à l’université de Toulouse 2 Le Mirail. Spécialiste de la sociologie de l’alimenta-tion, il poursuit ses recherches dans le cadre du CERTOP UMR-CNRS 5044 et a reçu en 2002 le prix de l’IFN. On retiendra parmi ses nombreuses publications : « Sociologies de l’alimentation », PUF, 2005 ; « Sociologie de l’obésité », PUF, 2009 ; « Manger aujourd’hui », Privat, 2008 et avec Jean Pierre Corbeau, « Penser l’alimentation », Privat, 2008.

Benoist SchaalBenoist Schaal est psychobiologiste (doctorat en neurosciences) et chercheur au CNRS. Après une période de recherche à l’Université de Montréal où il a travaillé avec Richard Tremblay, il a conduit des recherches au sein de plusieurs laboratoires sur les thèmes des capacités olfactives du fœtus humain, de la régulation sensorielle des relations mère-jeune chez différentes espèces de mammi-fères, ou encore du développement des préfé-rences alimentaires chez l’enfant.

Depuis 2000, Benoist Schaal est affilié au Centre des Sciences du Goût de Dijon (CNRS-Université de Bourgogne) dont il a été directeur de 2002 à 2009. Il y dirige actuellement un groupe de recherche associant psychologues et éthologistes avec les-quels il étudie le rôle des odeurs dans les relations entre mère et enfant chez l’espèce humaine, et chez différents autres mammifères (lapin, souris, phoque).

Umberto SimeoniProfesseur de pédiatrie à l’Université de la Méditer-ranée à Marseille, Umberto Simeoni est également directeur du département de Néonatologie, Gyné-cologie-Obstétrique et médecine reproductive à l’AP-HM. Il est aussi titulaire de la Chaire « Enfance, environnement et santé » de la Fondation de l’Uni-versité de la Méditerranée. Diplômé de l’Université Louis Pasteur, à Strasbourg, il a d’ailleurs occupé le poste de professeur de pédiatrie et de direc-teur des soins intensifs néonatals et pédiatriques à l’hôpital universitaire de Strasbourg jusqu’en 2001.

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Ses recherches en néonatalogie et en biologie du développement ont pour objet les origines développe-mentales des maladies et de la santé, la néphrologie périnatale et la bioéthique périnatale. Umberto Simeoni est Vice-Président de la Société Française de Méde-cine Périnatale et membre de l’Executive Board de la « European Association of Perinatal Medicine ».

Richard TremblayRichard E. Tremblay est professeur à l’École de santé publique du University College Dublin en Irlande et pro-fesseur émérite de pédiatrie, psychiatrie et psychologie à l’Université de Montréal. Il est le directeur du Centre d’excellence pour le développement des jeunes enfants et le coordonateur du Réseau International Marie Curie sur le développement de la santé à la petite enfance. Il a publié plus de 300 articles scientifiques sur les études longitudinales et expérimentales qu’il a réalisées au cours des 30 dernières années. Il a été élu membre de l’Académie des Sciences du Canada (la Société Royale) et a reçu de nombreux prix pour ses travaux sur la pré-vention des problèmes de santé, dont le prix internatio-nal pour la science de la Societa Libera d’Italie, l’Ordre du Mérite Gabriela Mistral du gouvernement du Chili, et le Prix René-Joseph Laufer de l’Académie des sciences morales et politiques de France.

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Les organisateurs

A propos du Fonds Français pour l’Alimentation et la SantéInitié par l’Institut français pour la nutrition (IFN) et l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), ce fonds de dotation a pour objectif de réunir l’ensemble des acteurs scientifiques et économiques afin de consolider un partenariat durable au service d’une politique de santé publique globale. Il a repris les activités de l’IFN et se veut un lieu d’échange et de mutualisation des forces, des connaissances et expertises de toutes les parties prenantes : chercheurs, pouvoirs publics, institutions, industries …

Le Fonds français pour l’alimentation et la santé est une structure inédite et fédératrice qui a pour mission l’étude et la mise en valeur d’une alimentation source de plaisir et de santé.

Les actions du Fonds français pour l’alimentation et la santé s’articulent autour de quatre axes : mobiliser, nourrir le débat, soutenir des actions, financer la recherche. Le Fonds français pour l’alimentation et la santé a pour principe fondateur la parité entre les scientifiques et les représentants du secteur économique dans toutes ses instances.

www.alimentation-sante.org

Ce colloque a été organisé et mis en place sous la direction du Pr Claudine Junien (INRA, UVSQ, AP-HP), avec Constance Bellin (Fonds français pour l’Alimentation et la Santé), le Dr Dominique-Adèle Cassuto (nutritionniste), Sylvie Chartron (Mars), le Dr Pascale Chavatte-Palmer (INRA, PremUp), Ismène Giachetti (Unilever France), et le Pr Rachel Levy (AP-HP, Cecos ).

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Notes

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