manifestations paroxystiques nocturnes de l’enfant : penser au syndrome de sandifer

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A18 revue neurologique 168 (2012) A1–A55 Introduction.– La myasthénie auto-immune est une affection rare chez l’enfant. Peu de publications sont faites à ce sujet en Afrique. Objectifs.– Il s’agit dans ce travail de décrire les manifesta- tions cliniques, paracliniques et évolutives dans une cohorte d’enfants sénégalais. Méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective de dossiers d’enfants suivis pour une myasthénie auto-immune au ser- vice de neurologie du CHU de Fann et à l’hôpital d’Enfants Albert-Royer, de juillet 2006 à juillet 2011. Résultats.– Il s’agit de neuf patients, six garc ¸ons et trois filles avec un âge moyen de 6,2 ans. Les formes généralisées (58 %) étaient plus fréquentes tandis que la forme oculaire était à 42%. L’électromyogramme montrait un décrément. Les anti- corps antirécepteur d’acétylcholine étaient positifs chez sept patients. Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase étaient par- fois associés aux corticoïdes dans les formes sévères. Une amélioration clinique était notée dans sept cas. Deux patients étaient décédés d’insuffisance respiratoire aiguë. Discussion.– Moins fréquente que chez l’adulte, la myasthénie auto-immune peut toucher l’enfant avec un retentissement médical, familial et social plus important. Les difficultés de sa prise en charge en Afrique sont liées à la méconnais- sance de la maladie par les professionnels de la santé et aux conséquences parfois dramatiques de l’utilisation de certains médicaments dans une zone d’endémie paludéenne. Conclusion.– Sa fréquence est probablement sous-estimée et va augmenter avec le nombre de neurologues et professionnels de la santé sensibilisés à cette affection. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.044 L03 Manifestations paroxystiques nocturnes de l’enfant : penser au syndrome de Sandifer Wadi Bnouhanna , Amal Satté , Youness Ouhmane , Loubna El Ouardi , Jmal Mounach , Hamid Ouahabi Service de neurophysiologie, HMIM, 10000 Rabat, Maroc Mots clés : Syndrome de Sandifer ; Reflux gastro-œsophagien ; Épilepsie Introduction.– Le syndrome de Sandifer est une dystonie paroxystique du cou et du tronc survenant en association avec un reflux gastro-œsophagien (RGO) ou plus rarement avec une hernie hiatale. Observation.– (cas 1 : 81/11 ; cas 2 : 214/11) : deux enfants âgés respectivement de dix et neuf ans, avec un bon dévelop- pement psychomoteur et sans antécédents pathologiques notables ont consulté pour des manifestations paroxystiques nocturnes. Le premier garc ¸ on présentait une déviation tonique de la tête de quelques secondes sans aucune réponse verbale avec agi- tation et amnésie totale. Ces épisodes survenaient à raison d’une fois par nuit et ont été considérés comme des crises morphéiques. La vidéo-EEG et l’IRM encéphalique étaient nor- males. Le second enfant se plaignait de sensations d’étouffement au cours du sommeil le réveillant dans un état d’agitation qui étaient considérées comme des terreurs nocturnes. La poly- somnograghie était normale. Devant la normalité du bilan, nous avons pensé au syndrome de Sandifer, la pH métrie des 24 heures réalisée chez les deux patients était en faveur d’un RGO enregistré pendant la nuit. Les deux enfants ont été mis sous traitement antiacide avec une évolution favorable marquée par la disparition de leurs épisodes nocturnes. Discussion.– Notre premier patient présentait un tableau clinique classique de syndrome de Sandifer alors que le deuxième était inhabituel mais l’amélioration sous traitement antiacide a permis de retenir le diagnostic. Le syndrome de Sandifer est très rare, débute dans la petite enfance. Il est caractérisé par une dystonie de la tête et du cou, diagnosti- qué à tort comme une épilepsie. Le traitement du RGO fait disparaître le trouble Le pronostic est bon. Conclusion.– Le syndrome de Sandifer, de diagnostic aisé à condition d’y penser, pose un problème de diagnostic diffé- rentiel avec l’épilepsie. Sa présentation en tant que terreur nocturne n’a pas été rapportée. Son traitement est efficace. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.045 L04 Efficacité de la thrombolyse par rt-PA intraveineux à la phase aiguë des infarctus cérébraux de l’enfant Agnès Jacquin a , Yannick Bejot a , Véronique Darmency-Stamboul b , Mondher Chouchane b , Guy-Victor Osseby a , Frédéric Huet b , Maurice Giroud a a Service de neurologie, unité de soins intensifs neurovasculaires, hôpital du Bocage, CHU de Dijon, 21000 Dijon, France b Service de pédiatrie et neuropédiatrie, hôpital d’enfants, CHU de Dijon, 21000 Dijon, France Mots clés : Infarctus cérébral ; Thrombolyse ; Enfant Introduction.– Actuellement, la thrombolyse par rt-PA intravei- neux ou intra-artériel est indiquée en traitement de l’infarctus cérébral chez les adultes plus de 18 ans. Aucune étude n’a rapporté son efficacité chez les enfants. Objectifs.– Le but de notre travail était de recenser les cas de thrombolyse à la phase aiguë des infarctus cérébraux des enfants admis au CHU de Dijon, et d’évaluer leur pronostic. Méthodes.– Il s’agit d’un travail rétrospectif observationnel. Tous les cas de thrombolyse intraveineuse ou intra-artérielle à la phase aiguë des infarctus cérébraux des enfants moins de 18 ans ont été recensés depuis 2008, au sein de l’unité de soins intensifs neurovasculaires du CHU de Dijon. L’évolution sur le plan du handicap fonctionnel et cognitif de ces enfants a été notée à court et moyen terme. Les effets secondaires éventuels de la thrombolyse ont également été relevés. Résultats.– De 2008 à 2011, trois enfants (1,7 %) ont bénéficié de la thrombolyse, pour une incidence d’AVC de 13/100 000/an : deux par voie intraveineuse (14 ans chacun, à 3h45 et 4h00 du début des signes) et un par voie intra-artérielle (à 3h15 du début, 16 ans). L’évolution clinique a été favorable pour les trois enfants, avec récupération complète dans deux cas sur trois et partielle pour le troisième enfant. Aucune transformation hémorragique post-rt-PA n’a été notée. Discussion.– Actuellement, la thrombolyse par rt-PA n’est pas recommandée chez les enfants victimes d’infarctus cérébral (classe III, niveau C), du fait de l’absence d’essais cliniques effectués dans cette tranche d’âge. Elle semble cependant améliorer le pronostic fonctionnel de ces enfants, sans risque hémorragique, d’après notre travail, contrairement aux don- nées de la littérature (pronostic restant péjoratif malgré la thrombolyse). Conclusion.– La thrombolyse intraveineuse ou intra-artérielle semble pouvoir être administrée à la phase aiguë des infarctus cérébraux de l’enfant en respectant les indications et contre- indications de l’adulte, sans aggraver le pronostic. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.046 L05 Le syndrome de Bardet-Biedl : à propos de deux cas

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Page 1: Manifestations paroxystiques nocturnes de l’enfant : penser au syndrome de Sandifer

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A18 r e v u e n e u r o l o g i q

Introduction.– La myasthénie auto-immune est une affectionrare chez l’enfant. Peu de publications sont faites à ce sujet enAfrique.Objectifs.– Il s’agit dans ce travail de décrire les manifesta-tions cliniques, paracliniques et évolutives dans une cohorted’enfants sénégalais.Méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective de dossiersd’enfants suivis pour une myasthénie auto-immune au ser-vice de neurologie du CHU de Fann et à l’hôpital d’EnfantsAlbert-Royer, de juillet 2006 à juillet 2011.Résultats.– Il s’agit de neuf patients, six garcons et trois fillesavec un âge moyen de 6,2 ans. Les formes généralisées (58 %)étaient plus fréquentes tandis que la forme oculaire était à42 %. L’électromyogramme montrait un décrément. Les anti-corps antirécepteur d’acétylcholine étaient positifs chez septpatients. Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase étaient par-fois associés aux corticoïdes dans les formes sévères. Uneamélioration clinique était notée dans sept cas. Deux patientsétaient décédés d’insuffisance respiratoire aiguë.Discussion.– Moins fréquente que chez l’adulte, la myasthénieauto-immune peut toucher l’enfant avec un retentissementmédical, familial et social plus important. Les difficultés desa prise en charge en Afrique sont liées à la méconnais-sance de la maladie par les professionnels de la santé et auxconséquences parfois dramatiques de l’utilisation de certainsmédicaments dans une zone d’endémie paludéenne.Conclusion.– Sa fréquence est probablement sous-estimée et vaaugmenter avec le nombre de neurologues et professionnelsde la santé sensibilisés à cette affection.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.044

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Manifestations paroxystiques nocturnes del’enfant : penser au syndrome de SandiferWadi Bnouhanna , Amal Satté , Youness Ouhmane ,Loubna El Ouardi , Jmal Mounach , Hamid OuahabiService de neurophysiologie, HMIM, 10000 Rabat, Maroc

Mots clés : Syndrome de Sandifer ; Refluxgastro-œsophagien ; ÉpilepsieIntroduction.– Le syndrome de Sandifer est une dystonieparoxystique du cou et du tronc survenant en association avecun reflux gastro-œsophagien (RGO) ou plus rarement avec unehernie hiatale.Observation.– (cas 1 : 81/11 ; cas 2 : 214/11) : deux enfants âgésrespectivement de dix et neuf ans, avec un bon dévelop-pement psychomoteur et sans antécédents pathologiquesnotables ont consulté pour des manifestations paroxystiquesnocturnes.Le premier garcon présentait une déviation tonique de la têtede quelques secondes sans aucune réponse verbale avec agi-tation et amnésie totale. Ces épisodes survenaient à raisond’une fois par nuit et ont été considérés comme des crisesmorphéiques. La vidéo-EEG et l’IRM encéphalique étaient nor-males.Le second enfant se plaignait de sensations d’étouffement aucours du sommeil le réveillant dans un état d’agitation quiétaient considérées comme des terreurs nocturnes. La poly-somnograghie était normale.Devant la normalité du bilan, nous avons pensé au syndromede Sandifer, la pH métrie des 24 heures réalisée chez les deuxpatients était en faveur d’un RGO enregistré pendant la nuit.Les deux enfants ont été mis sous traitement antiacide avec

une évolution favorable marquée par la disparition de leursépisodes nocturnes.Discussion.– Notre premier patient présentait un tableauclinique classique de syndrome de Sandifer alors que le

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deuxième était inhabituel mais l’amélioration sous traitementantiacide a permis de retenir le diagnostic. Le syndrome deSandifer est très rare, débute dans la petite enfance. Il estcaractérisé par une dystonie de la tête et du cou, diagnosti-qué à tort comme une épilepsie. Le traitement du RGO faitdisparaître le trouble Le pronostic est bon.Conclusion.– Le syndrome de Sandifer, de diagnostic aisé àcondition d’y penser, pose un problème de diagnostic diffé-rentiel avec l’épilepsie. Sa présentation en tant que terreurnocturne n’a pas été rapportée. Son traitement est efficace.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.045

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Efficacité de la thrombolyse par rt-PAintraveineux à la phase aiguë des infarctuscérébraux de l’enfantAgnès Jacquin a, Yannick Bejot a,Véronique Darmency-Stamboul b, Mondher Chouchane b,Guy-Victor Osseby a, Frédéric Huet b, Maurice Giroud a

a Service de neurologie, unité de soins intensifs neurovasculaires,hôpital du Bocage, CHU de Dijon, 21000 Dijon, Franceb Service de pédiatrie et neuropédiatrie, hôpital d’enfants, CHU deDijon, 21000 Dijon, France

Mots clés : Infarctus cérébral ; Thrombolyse ; EnfantIntroduction.– Actuellement, la thrombolyse par rt-PA intravei-neux ou intra-artériel est indiquée en traitement de l’infarctuscérébral chez les adultes plus de 18 ans. Aucune étude n’arapporté son efficacité chez les enfants.Objectifs.– Le but de notre travail était de recenser les casde thrombolyse à la phase aiguë des infarctus cérébraux desenfants admis au CHU de Dijon, et d’évaluer leur pronostic.Méthodes.– Il s’agit d’un travail rétrospectif observationnel.Tous les cas de thrombolyse intraveineuse ou intra-artérielleà la phase aiguë des infarctus cérébraux des enfants moins de18 ans ont été recensés depuis 2008, au sein de l’unité de soinsintensifs neurovasculaires du CHU de Dijon. L’évolution sur leplan du handicap fonctionnel et cognitif de ces enfants a éténotée à court et moyen terme. Les effets secondaires éventuelsde la thrombolyse ont également été relevés.Résultats.– De 2008 à 2011, trois enfants (1,7 %) ont bénéficié dela thrombolyse, pour une incidence d’AVC de 13/100 000/an :deux par voie intraveineuse (14 ans chacun, à 3h45 et 4h00 dudébut des signes) et un par voie intra-artérielle (à 3h15 dudébut, 16 ans). L’évolution clinique a été favorable pour les troisenfants, avec récupération complète dans deux cas sur troiset partielle pour le troisième enfant. Aucune transformationhémorragique post-rt-PA n’a été notée.Discussion.– Actuellement, la thrombolyse par rt-PA n’est pasrecommandée chez les enfants victimes d’infarctus cérébral(classe III, niveau C), du fait de l’absence d’essais cliniqueseffectués dans cette tranche d’âge. Elle semble cependantaméliorer le pronostic fonctionnel de ces enfants, sans risquehémorragique, d’après notre travail, contrairement aux don-nées de la littérature (pronostic restant péjoratif malgré lathrombolyse).Conclusion.– La thrombolyse intraveineuse ou intra-artériellesemble pouvoir être administrée à la phase aiguë des infarctuscérébraux de l’enfant en respectant les indications et contre-indications de l’adulte, sans aggraver le pronostic.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.046

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Le syndrome de Bardet-Biedl : à propos de deuxcas