maitriser le savoir-faire des pros

Apprenez, grâce à de nombreux pas à pas, à refaire vos sièges, du sanglage à la couverture. Au travers d’innombrables pho-tos et schémas détaillés, assistez à la renaissance de quelques fauteuils selon des techniques de garnissage à l’ancienne. Une première partie illustre toutes les étapes de la réfection d’un siège à bois apparent, idéal pour les débutants. Vous appren-drez notamment quelle taille de semences ou quelle toile choi-sir en fonction de l’étape. Vous n’avez qu’à vous laisser guider pour atteindre le résultat final. Une deuxième partie, plutôt à l’attention des confirmés, étudie les particularités liées à cer-tains modèles très répandus. C’est ainsi que vous pourrez ré-aliser votre propre tabouret carré, véritable tabouret de travail des tapissiers ou attaquer sans crainte de grands classiques tels que fauteuils « Voltaire », fauteuils « Crapaud », fauteuils « Anglais » ou fauteuils « Club ».

MAITRISER LE SAvoIR-fAIRE DES PRoS

Claude Hache

La ré

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des

SIèG

ES

La réfection des

SIèGES

MAITRISER LE SAvoIR-fAIREDES PRoS

Claude Hache

1 500 photos étape par étape

39,90 € - ISBN 978-2-7072-0857-6

9 782707 208576 >www.massin.fr

Préface 8Introduction 10

R e c o n n a î t R e l e s s t y l e s

Style Louis XIII 13Style Louis XIV 14Style Régence 15Style Louis XV 16Style Louis XVI 17Style Directoire 18Style Empire 19Style Restauration 20Style Louis-Philippe 21Style Napoléon III 22Style Art nouveau 23

ava n t d e c o m m e n c e R

Outillage 24Fournitures 26Présentation générale 28Dégarnissage 30Collage 32Les éléments de la structure 38

Sommaire

001-007_SFDP_LaRefectionDesSieges.indd 5 25/11/13 16:52

t e c h n i q u e s f o n d a m e n ta l e s

Sanglage 40Guindage 46Garniture du fond 60Mise en blanc 82Garniture du dossier 88Garniture des manchettes 98Pose du tissu 102Finition galon 110Jaconas 114Garniture classique 116Garniture semi-classique 120

l e s g R a n d s c l a s s i q u e s

Tabouret carré 122Fauteuil voltaire 138Siège à châssis 154Fauteuil Louis XIV 162Fauteuil crapaud 174Fauteuil anglais 214Fauteuil club 240

Lexique 284Carnet d’adresses 288


14 R E C O N N A Î T R E L E S S T Y L E S

Style Louis XIV(1643-1715)

Jusqu’aux alentours de 1660, le style Louis XIII persiste sans grands changements (Louis XIV n’a que 5 ans à la mort de Louis XIII). À la mort de Mazarin (jusque-là régent du royaume, avec Anne d’Autriche), les choses évoluent. Louis XIV se pose en « monarque absolu », « représentant de droit divin ». Il diminue les pouvoirs de la noblesse et veut avoir un regard sur tout. Artiste doué et reconnu, il crée avec Colbert, une « académie royale des Arts » qui fixe, pour chaque spécialité, des règles strictes à respecter scrupuleusement. Les artistes

ne pouvant plus « improviser », il en résulte une grande unité qui sera une des principales caractéristiques de ce style grandiose et raffiné. Jaloux de son ministre des Finances, le roi fait emprison-ner Fouquet, suspecté d’avoir détourné des fonds publics pour construire Vaux-le-Vicomte,

et entreprend, avec Le Vau, Le Nôtre et Le Brun (créateurs de Vaux), l’agrandissement du château de Versailles. Les sièges, eux, deviennent aussi monumentaux et sont souvent riche-ment sculptés . Les dossiers culminent à plus de 1,40 m alors que les assises ne dépassent pas 45 cm de hauteur. Certains dossiers sont légèrement inclinés. Les entretoises sont en H ou en X et certains accotoirs sont pourvus de manchettes garnies. Les tournages sont toujours d’actualité, mais on voit

beaucoup de découpes du type « os de mouton ». Quelques fauteuils voient leurs consoles d’accotoirs se reculer un peu (elles ne sont plus nécessairement dans

le prolongement des pieds avant) et un cintre apparaît régulièrement au niveau de la traverse haute des dossiers. Des « oreilles » commencent à se fixer sur les dossiers ; ces sièges sont dits « en confessionnal ». En ce qui concerne les tissus, on voit beaucoup de tapisseries

des Gobelins et d’Aubusson ainsi que des satins, des velours, des damas et des brocards. Les gros clous

décoratifs et les franges contribuent encore aux finitions. Le canapé fait son apparition et l’utilisation de petits sièges d’appoint

se multiplie.


Après le dégarnissage, rares sont les structu-res qui ressortent dans un état impeccable.

Il convient donc de bien observer et de tester les assemblages pour déceler le

moindre jeu, signe d’un décollage qui ne peut qu’empirer et fragili-

ser le siège. L’utili sa tion d’un siège décollé peut, dans certains

cas, entraîner une rup-ture de l’assemblage et,

dans le pire des cas, une chute de l’utilisateur. Un examen plus poussé nous permettra, avant de procéder au désas-semblage, de repérer les pièges éventuels : ici,

des clous ont servi à faire un « faux collage », en consolidant momentanément la carcasse (photo 1).De plus, on est en présence de plusieurs chevilles, souvent utili-sées sur les bois anciens pour bloquer un assemblage par tenon et mortaise. Au niveau du dossier, une ancienne réparation est à reprendre (2). Nous allons commencer par extraire les clous. Au moyen d’un ciseau à bois, on commence par creuser autour de la tête du clou (3), de façon à pouvoir l’attraper avec une tenaille juste sous la tête (4). Ainsi, en prenant appui sur le bois pour faire levier, on arrive à sortir le clou (5). Les chevilles, quant à elles, sortent généralement en « glissant » hors de leur logement. Nous choisirons donc un chasse-goupille d’un diamètre appro-chant par défaut celui de la cheville pour la pousser à l’extérieur, en tapant au marteau (6 et ci-dessous).

Attention à ne pas cogner trop fort, il faut d’abord s’assurer que la cheville veut bien sortir car, même si cela ne devrait pas être, il arrive que la cheville soit collée. Dans ce cas, il est impossible de la sortir au marteau sans risquer de casser le bois. Il faut alors choisir une mèche à bois du même diamètre que celui de la cheville, de façon à percer dans le trou d’origine et à réduire ainsi la cheville à l’état de copeaux. Quand le trou est vide (photo ci-dessous), on utilise un outil fort, comme le ciseau à dégarnir,

pour faire levier et désas sembler le montant d’accoudoir (7). Nous sommes ici en présence d’un fauteuil à « bois recou-vert », nous n’aurons donc pas à prendre les mêmes précautions que pour un « bois appa rent », où le moindre coup serait visi-

ble. Attention tout de même à ne pas abîmer les surfaces de contact. La traverse haute du dossier part en tapotant légèrement en dessous à l’aide d’un maillet (8). Pour la barre verticale, on la maintient fermement tout en la tirant vers le haut puis, toujours avec le maillet, on tapote à sa base sur le dessus de la ceinture, de manière à la faire sortir petit à petit grâce aux vibrations (photo ci-dessous). Avant de s’attaquer à l’assise, il convient de prendre quelques repères à l’intérieur de la ceinture (9), de sorte à ne pas faire d’erreur au remontage.

Collage

32 AVA N T D E C O M M E N C E R


3333

7 8 9

4 5 6

1 2 3


38

De quoi parle-t-on ?2

54

19

3

6

17

18

14

16

15

9 7

8

12

10

11

13 19

11

droitegauche


49

Le résultat est ici de 16,67 cm. On choisit alors dans le tableau la hauteur la plus proche de ce nombre, soit 17 cm, on prendra donc des « 6 tours ». Le même calcul pour l’arrière donne 14,67. Par conséquent, si l’on veut une garniture qui parte bien en fuite, la dernière rangée de ressorts sera composée de « 5 tours » (14 cm).Le choix de la section du fil dépend bien sûr de l’emplacement des ressorts (fond, dos ou manchettes), mais aussi de l’utilisation du siège : régulière ou occasionnelle, repos ou repas… Quoi qu’il en soit, pour une assise, on choisira entre du 30/10 et du 34/10, les sections plus fines étant réservées pour les dossiers et les manchettes. On peut également, quand on connaît l’utilisateur, prendre en compte sa corpulence. Quand les ressorts sont choisis, il faut les disposer sur le sanglage (1) tout en respectant un certain nombre de contraintes :– 1. On remplit au maximum l’assise en respectant un espace de

2 à 4 cm entre chaque ressort. On ne doit pas se coller aux traverses mais au contraire s’en éloigner de 4 à 5 cm à l’avant et de 6 à 8 cm à l’arrière et sur les côtés. En fonction des dimensions du siège, on aura donc 3 ou 4 rangées de ressorts en profondeur ainsi qu’en largeur. L’arrière des fonds étant souvent plus étroit que l’avant, on ne pourra pas forcément y placer le même nombre de ressorts. Dans ce cas, on en soustrait un de façon à respecter les contraintes qu’on vient d’énoncer.

– 2. On aligne les ressorts en profondeur et en largeur. À l’avant, puisqu’on suit la forme du bois, le ressort du milieu ne sera pas

nécessairement aligné sur les deux autres et si, à l’arrière, on a supprimé un ressort, ceux qui restent devront être alignés sur le milieu de l’écartement des autres rangées.

– 3. On place les nœuds supérieurs à 45° par rapport aux axes du pavillon pour qu’ils ne gênent pas le passage des cordes, et on les oriente vers l’intérieur du siège pour éviter aux ressorts de travailler de guingois mais aussi pour préserver la toile (qu’on posera ensuite) des déchirures qu’occasionnerait l’arête vive due à la coupe du fil d’acier (2).

Les lignes vertes sur le schéma ci-avant représentent en fait le futur passage des cordes, ainsi on se rend bien compte de l’im-portance de l’emplacement des nœuds. Une fois que toutes ces règles de disposition sont bien observées, on trace à l’aide d’un marqueur la place définitive des ressorts, en précisant le contour du pavillon inférieur et en indiquant tout spécialement par une croix l’emplacement du nœud inférieur (3). Au fur et à mesure du traçage, on retire les ressorts, ainsi l’accès aux suivants est facilité. Pour la couture proprement dite, on aura besoin d’une aiguille droite d’environ 15 cm et de ficelle à piquer.Les pavillons inférieurs seront fixés par 4 points chacun, et l’on respectera un cheminement bien précis (schéma ci-dessous), pour ne pas se retrouver « coincé ».On commence à l’arrière en piquant au travers des sangles à ras du bord extérieur du pavillon (4) et on revient en piquant à ras du bord intérieur (5). Pour faire un nœud coulant, on fait une boucle pincée entre le pouce et l’index, on prend l’extrémité de la corde et on fait le tour de la boucle en passant par devant. On passe l’extrémité dans la petite boucle qui vient de se former, puis on serre en tirant dessus assez fort (photos 6 à 9).

Pavillon supérieur du ressort

Nœud supérieur du ressortAlignement des ressorts

Espace laissé videNœud coulant

Nœud d’arrêt


Apprenez, grâce à de nombreux pas à pas, à refaire vos sièges, du sanglage à la couverture. Au travers d’innombrables pho-tos et schémas détaillés, assistez à la renaissance de quelques fauteuils selon des techniques de garnissage à l’ancienne. Une première partie illustre toutes les étapes de la réfection d’un siège à bois apparent, idéal pour les débutants. Vous appren-drez notamment quelle taille de semences ou quelle toile choi-sir en fonction de l’étape. Vous n’avez qu’à vous laisser guider pour atteindre le résultat final. Une deuxième partie, plutôt à l’attention des confirmés, étudie les particularités liées à cer-tains modèles très répandus. C’est ainsi que vous pourrez ré-aliser votre propre tabouret carré, véritable tabouret de travail des tapissiers ou attaquer sans crainte de grands classiques tels que fauteuils « Voltaire », fauteuils « Crapaud », fauteuils « Anglais » ou fauteuils « Club ».

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