Jacques BEAUDOIN IEN, Sophie HENON CPD, avril 2020

Compilation de ressources pour préparer un retour en classe avec un effectif réduit tout en gérant l’enseignement à distance.

Faire face à la discontinuité pédagogique.

Un document spécifique sur la reprise au CP est disponible sur le site MDL 27 http://maitrise-langue.spip.ac-rouen.fr/ dans le chapitre Continuité Pédagogique, article Ressources pour une reprise partielle.

Contenu de ce document :

1/ COMMENT COMMUNIQUER AVEC LES PARENTS SUR LA REPRISE ?

2/ COMMENT SE PRÉPARER CONCRÈTEMENT AU RETOUR EN CLASSE ?

3/ GERER L’INCERTITUDE ET L’INQUIETUDE

4/ COMMENT PARLER DE LA SITUATION AUX ENFANTS ?

5/ COMMENT PRENDRE EN COMPTE DIFFERENTS VECUS LORS DU CONFINEMENT ?

6/ CREER UN LIEN ENTRE CONFINEMENT ET DECONFINEMENT

7/ COMMENT ENSEIGNER DANS UNE CLASSE A EFFECTIF REDUIT ?

8/ COMMENT ARTICULER PRESENTIEL ET DISTANCIEL ? COMMENT FAIRE FACE A LA

DISCONTINUITE PEDAGOGIQUE ?

ANNEXES

1. COMMENT COMMUNIQUER AVEC LES PARENTS SUR LA REPRISE ?

https://www.d Anticiper la reprise   : conseils à donner aux parents octissimo.fr/famille/confinement-famille/reprendre-ecole-apres-le- confinement# par Marianne MORIZOT, Journaliste

Anticiper la reprise : conseils à donner aux parentsQuelques jours avant de retourner en classe, vous pouvez conseiller aux parents de mettre en place un certain nombre de choses pour une reprise en douceur. Parmi lesquelles :   Préparer le matériel scolaire (qui a dû un peu s’éparpiller dans la maison, ou s’abîmer au

cours du confinement) avec votre enfant. Aller en promenade jusqu’à l’école pour vous familiariser à nouveau avec le trajet, et revoir

le bâtiment scolaire ;  Contacter ses camarades de classe pour se retrouver et renouer les liens scolaires et

sociaux... ; Reprendre un horaire strict de lever et de coucher (avec le rituel) comme en “temps

d’école” ; Échangez avec les enfant(s) sur ses craintes, ses angoisses, ses interrogations ; Etre très à l’écoute de ses réactions et ses éventuels symptômes (troubles du sommeil, de

l’alimentation, du comportement). 

Le jour J : rentrée post-confinement en pratique

Préparez tout la veille (cartable, vêtements…) ; Prévoyez de prendre du temps le matin pour se préparer sans stress et dans une ambiance

détendue

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 S’organiser pour accompagner votre les enfants, sans courir en prenant du temps pour le trajet et pour le temps de séparation

2. COMMENT SE PRÉPARER CONCRÈTEMENT AU RETOUR EN CLASSE ?https://backend.etreprof.fr/files/Fichies%20outils%20/Fiche_Outil_Cooperer_Peloux_CONTIPEDA_200422.pdf

3. GERER L’INCERTITUDE ET L’INQUIETUDEhttps://backend.etreprof.fr/files/Fichies%20outils%20/Fiche_outil_Incertitude_Galle_CONTIPEDA_200417.pdf

« Il faut accepter que l’autre ait besoin d’être inquiet et supporter que l’inquiétude reste chez l’autre. » Marie Gallé-Tessonneau, psychologue clinicienne.

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4. COMMENT PARLER DE LA SITUATION AUX ENFANTS ?https://www.psychologies.com/Actualites/Societe/Coronavirus-comment-en-parler-aux-enfants

par Claude HALMOS, psychanalyste

Quels mots utiliser pour expliquer la situation aux enfants ?La première chose à faire est toujours de demander ce que les enfants savent déjà, ou ce qu’ils imaginent, de façon à partir de là où ils en sont ; c’est très important. Il n’y a pas de « bons mots ». Chacun parle comme il le peut, avec les mots qui lui viennent.

Il faut seulement, en ce qui concerne le coronavirus, éviter deux dangers :*minimiser la gravité de la situation, en croyant le rassurer, car l’enfant (qui sent très bien, autour de lui, l’inquiétude des adultes), risque de penser qu’on lui cache la vérité ; et qu’on la lui cache parce qu’elle est encore pire que tout ce qu’il imagine.*ou, au contraire, pour l’inciter à la prudence, lui faire un tableau terrifiant de la situation.

Il faut rester factuel.*L’enfant, quel que soit son âge, a besoin de savoir qu’un virus, c’est à dire quelque chose que l’on ne voit pas, mais qui peut faire que l’on soit malade, circule.*Il a besoin de connaître en quoi consiste la maladie que ce virus peut provoquer : de la fièvre, de la toux, des difficultés à respirer, (comme la grippe, qu’il connaît sans doute déjà).*Il a besoin de savoir comment elle se transmet.*Et il a besoin qu’on lui explique pourquoi tout le monde est inquiet : parce que le fait que beaucoup de gens puissent être malades en même temps (cela s’appelle une épidémie) est toujours problématique. Et parce que cette maladie, qui n’est pas dangereuse pour la majorité des gens, peut l’être pour certaines personnes, qui seraient déjà affaiblies.

Mais l’enfant a besoin aussi qu’on lui explique, parce que c’est rassurant pour lui, que les médecins se battent pour prévenir et soigner la maladie ; et tout ce que lui-même peut –et doit-faire pour se protéger, et protéger les autres.

Que faire s’ils sont inquiets, anxieux ou paniqués cause de conversations qu’ils ont entendu dans la cour de récréation ?Il est important d’expliquer à l’enfant, là aussi dès le départ, que face à la situation actuelle, comme à beaucoup d’autres, certaines personnes peuvent raconter n’importe quoi. Et que donc, s’il entend des choses qui l’inquiètent, il ne doit pas les prendre « pour argent comptant », mais venir en parler, pour savoir si elles sont vraies.

Leur expliquer que les enfants sont moins touchés par le virus que les adultes est-il de nature à les rassurer ou cela risque-t-il créer un stress supplémentaire en les inquiétant pour leurs parents ou leurs grands-parents ?Il est normal que des enfants, sachant que le coronavirus peut être dangereux pour des personnes âgées, ou affaiblies, puissent s’inquiéter pour leurs grands-parents. Mais il faut leur expliquer que d’une part, leurs grands-parents sont prévenus, et de ce fait, prudents. Et d’autre part que nous vivons dans un pays où la médecine est performante, et peut, s’ils sont malades, les prendre en charge, et les soigner.

Les mesures de prévention recommandées sont pour certaines des mesures d’hygiènes basiques. Faut-il utiliser la menace du virus pour insister sur ces gestes du quotidien qu’il serait dans tous les cas bon d’apprendre ?Les mesures de prévention sont effectivement des mesures d’hygiène basiques. Le fait

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qu’elles soient aujourd’hui recommandées prouve d’ailleurs aux enfants que, loin d’être des exigences d’adultes, vides de sens, elles sont fondées sur une nécessité.

Mais il faut leur expliquer que, le virus circulant, elles sont encore plus nécessaires, et doivent donc être renforcées : il faut, par exemple, se laver les mains encore plus souvent qu’on ne le fait d’habitude. Tout cela peut être raconté aux enfants, d’une façon ludique : on peut leur expliquer que les virus sont des petites bêtes très malines. Mais que l’on va être plus malins qu’eux, leur faire la guerre, et la gagner. Et que l’on peut la gagner notamment parce que, dans cette guerre aux virus, chacun de nous, grand ou petit, dispose d’une arme de destruction massive : le lavage des mains.

Enfin il ne faut pas hésiter à profiter de ce temps d’explication pour donner à l’enfant l’envie d’apprendre. On peut proposer des livres sur le corps humain, les maladies, la découverte des microbes…et les étudier. Et faire ainsi, d’une période difficile, un moment intéressant et riche en découvertes ; un moment enrichissant.

5. COMMENT PRENDRE EN COMPTE DIFFERENTS VECUS LORS DU CONFINEMENT ? https://radionotredame.net/2020/actualite/elisabeth-godon-psychologue-scolaire-par-ce-confinement-prenons-conscience-quinstruction-et-education-peuvent-se-seconder-262570/

Après le confinement, abandonnez l’idée que les choses reprendront là où elles ont été laissées. Ces semaines éprouvantes laisseront des traces. Elle aura peut-être même permis aux enfants de gagner en maturité. 

Est-il à craindre que les élèves reviennent avec des lacunes, des retards ou même des difficultés psychologiques ?Concernant les élèves de maternelle et primaire, ces semaines se seront passées très différemment selon le vécu de l’enfant à l’école et à la maison. Premier cas de figure : l’enfant est parfaitement à l’aise à l’école et à la maison, et il s’est cru en vacances. Que ses parents aient pu le convaincre ou non qu’il n’était pas en vacances sera sans réelles conséquences psycho-affectives, puisque, pour finir, il a accepté de jouer le jeu, n’a pris aucun retard, et sera heureux de retourner avec ses camarades à l’école.Deuxième cas de figure : il n’a pas encore trouvé sa place à l’école, il était heureux et sécurisé de rester avec ses parents. Dans ce cas, une régression psycho-affective est à craindre, alors même qu’il a pu travailler normalement. Le retour à l’école sera difficile, et il faudra suivre attentivement son comportement, son évolution, son sommeil. Troisième cas de figure : il se sent habituellement mieux à l’école qu’à la maison et ne pas s’y rendre l’angoisse. Cette rupture brutale avec ses repères constitue un traumatisme. Ses parents doivent tenter de comprendre avec lui les raisons de cette insécurité à la maison et l’aider, faute de quoi des difficultés psychologiques sont à craindre.

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6. CREER DU LIEN ENTRE CONFINENEMNT ET DECONFINEMENThttps://backend.etreprof.fr/files/Fichies%20outils%20/Fiche_outil_Ressources_Galle_CONTIPEDA_200424.pdf

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Idées de la circonscription de Poitiers Sud

Proposer aux élèves d’écrire leurs « Je me souviens » du confinement, d’après Georges Perec. (pour les plus jeunes, ceci peut être réalisé en dictée à l’adulte)

Chacun commence par « Je me souviens » Chaque souvenir doit être court (de 1 à quelques phrases) Tous les thèmes peuvent être abordés :

Les sensations (isolement, étrangeté, …) Les sentiments (joies, tristesses, colères, frustrations, inquiétudes, espoirs…) Les activités (seul, ensemble, quotidiennes, exceptionnelles…) Les lieux (du confinement, qui manquaient pendant le confinement, réels ou

imaginaires…) Les premières sorties (pourquoi faire ? impressions ressenties…) Le retour à l’école

Le ton est libre (humoristique, factuel, décalé…) Les « je me souviens » peuvent être ensuite :

Mélangés : pour obtenir un ouvrage collectif, un peu désordonné Puis partagés (blog de l’école, ENT, …ou par birbes sur twitter) Imprimés comme souvenirs personnels Exposés dans l’école sur un mur partagé pour réaliser le mur des « je me

souviens » du confinement.

L’idée est de permettre à chacun de rechercher le positif, ce qui l’a soutenu et aidé pendant le confinement.Selon l’âge des élèves, plusieurs options pourront être envisagées :

Dessiner ce qui nous a aidé Réaliser une composition avec

l’ensemble des dessins des enfants

Puis faire dessiner un cadre avec le mot « merci »

Faire la liste de ce qui nous a aidé (objets, personnes, musique, livres, messages…)

Chacun peut faire sa liste et l’illustrer

Les listes peuvent ensuite être partagées pour créer un nuage de mot collectif

En faire une œuvre photo en créant une composition :

Liste de questions pour réfléchir à ce que chacun de nous a vécu pendant le confinement. L’idée est de répondre à ces questions sincèrement pour mieux se connaître et comprendre ce

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qu’on a vécu. En fonction de l’âge des élèves on peut choisir les questions et leur nombre. D’autres questions peuvent aussi être proposées par l’adulte ou par les élèves. Les élèves peuvent répondre à l’écrit, ou en dictée à l’adulte, ou en s’enregistrant.

1. Comment vas-tu ? (Quel est ton état d’esprit ?)2. Le mot qui te vient en premier en tête quand tu penses au confinement ?3. Ce qui t’a le plus manqué pendant le confinement ?4. Ce qui t’a fait plaisir ? (Ce qui t’a fait du bien ?)5. La phrase que tu as dit le plus pendant le confinement ?6. La phrase qu’on t’a le plus répétée pendant le confinement ?7. Ce dont tu te souviendras toujours ?8. Ce que tu aurais eu envie d’inventer pendant le confinement ?9. Ce que tu as découvert et que tu ne savais pas ?10. Ce que tu as appris à faire ?11. Ce que tu as fait et que tu n’aurais pas dû faire ?12. Ce que tu aurais dû faire mais que tu n’as pas fait ?13. Ce que tu as aimé pendant le confinement ?14. Ce que tu as détesté pendant le confinement ?15. Ce dont tu es fier ?16. Est-ce que tu as changé pendant le confinement ?17. Ce dont tu as le plus envie aujourd’hui ?18. Qu’as-tu envie de dire à ceux que tu retrouves après le confinement ?19. Qu’as-tu à dire à ceux qui ont travaillé pour nous aider pendant le confinement ?20. Ce que tu attends encore ?

Préparer le retour des autres. Les élèves ne seront pas tous présents en même temps. Ils peuvent donc préparer un message pour ceux qui vont leur succéder dans la classe.Celui-ci peut prendre plusieurs formes :

Un dessin à l’intention d’un camarade Un carnet partagé dans lequel chacun à son tour écrira un message pour celui qui lui

succédera. Une affiche pour la classe Une banderole dans le couloir Un message sur la porte de la classe Un début d’histoire que les autres devront continuer (comme un cadavre exquis) Une chanson, un comptine, enregistrée Un album, un poème, qui a été particulièrement apprécié Une énigme mathématique à résoudre…

7. COMMENT ENSEIGNER DANS UNE CLASSE A EFFECTIF REDUIT ?

La première condition de réussite du travail à effectif réduit est de ne pas chercher à faire à 12 comme on fait à 24. La charge émotionnelle due à la situation sanitaire renforce encore ce besoin d’attention, de bienveillance envers les élèves. Nos collègues anglo-saxons parlent de care.

Pierre Usclat, Enseignant-Chercheur en Sciences de l'Education : « En ce qu’il consiste en une attitude attentionnée et un travail matériel soucieux de sujets dont on se sent responsable, le care englobe le soin, le soutien et l’assistance ainsi que d’autres activités humaines (…) telle la justice ou l’éducation... Les métiers de l’enseignement supposent donc une attitude professionnelle soucieuse du contexte. »

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« Le care ne peut pas se laisser réduire à une définition. Il est plus riche et dynamique que ce que l'on peut en appréhender. C'est une disposition faite d'attention, de bienveillance mais c'est aussi un geste, une action, un travail, une compétence. Il y a à la fois ce qui relève des attitudes et des savoir-faire professionnels. Or en France on segmente les deux, à la différence du monde anglo-saxon. Là, il faut tenir les deux en même temps. D'ailleurs, les auteurs ne traduisent finalement pas le mot car une traduction serait incomplète. »Pour en savoir plus : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/02/09022016Article635905980957736070.aspx

Que nous apprend la mise en œuvre des classes dédoublées dans l’Eure depuis 3 ans ?

Quels ont été les principaux objets de réflexions des enseignants de classes dédoublées depuis septembre 2017 ? Outre la didactique des fondamentaux,

A/ l’organisation pédagogique des apprentissagesB/ l’enseignement expliciteC/ l’enseignement et l’apprentissage des autonomies

A/ l’organisation pédagogique des apprentissagesLes sciences de l’éducation ont identifié quatre facteurs déterminant la facilité des apprentissages : l’attention, l’engagement actif, le retour d’information et l’automatisation.Pour que ces 4 facteurs soient en œuvre, des pistes sont à suivre avec un effectif réduit :

- Éviter la sur-sollicitation tout en entretenant la motivation et l’attention des élèves- Prévoir des moments d’entraînement régulier au service de l’automatisation- Différencier et personnaliser les apprentissages afin de faire progresser chacun- Enseigner explicitement pour donner du sens aux apprentissages (développé ci-dessous)- Organiser le travail en autonomie (développé ci-dessous)

Ressource à télécharger sur l’organisation pédagogique d’une classe à effectif réduit : vadémécum des classes à effectif réduit, pages 12 à 18.

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https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Cycle_2/17/7/Vademecum_pilotage-classes-dedoublees-100-reussite-CP-CE1_WEB_1173177.pdf

B/ l’enseignement explicite1- Quelques vidéos pour découvrir cet enseignement : Petite présentation https://www.youtube.com/watch?v=4XS84d4w9tUUn exemple en classe https://www.youtube.com/watch?v=704Nmd-d_TAL’apport de Sylvie Cèbe, 2ème vidéo, nommée Qui explicite ? Passage intéressant sur la consigne à la 3ème minute : http://centre-alain-savary.ens-lyon.fr/CAS/education-prioritaire/ressources/theme-1-perspectives-pedagogiques-et-educatives/realiser-un-enseignement-plus-explicite/enseigner-explicitement-pour-quoi-qui-

quand-quoi-comment 2- un document de synthèse élaboré dans l’Eure

3- Ressource à télécharger- le guide Canopé, non exclusivement destiné à l’éducation prioritaire évidemment : https://www.reseau-canope.fr/education-prioritaire/fileadmin/user_upload/user_upload/actualites/enseigner_plus_explicitement_cr.pdf

C/ l’enseignement et l’apprentissage des autonomiesPh. Meirieu tente de définir l’autonomie : « Capacité de l’élève à agir seul, de manière adaptée et pertinente, face aux tâches qui lui sont proposées, en trouvant les ressources nécessaires en lui-même ou autour de lui, sans avoir besoin de faire appel à son enseignant référent. » Jacques Beaudoin, IEN à Louviers ajoute : « L’autonomie vient de la capacité des élèves à comprendre : quand ils ont besoin d’aide, quand ils peuvent en demander, comment ils peuvent en obtenir. »

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Une autonomie ? des autonomies ?

Si on passe en revue différents domaines de la recherche, on peut définir 4 types d’autonomies, elles se complètent, et sont interdépendantes. On ne peut viser la seule autonomie cognitive sans mettre en œuvre les 3 autres.

Autonomiepolitique

Autonomie cognitive

Autonomieaffective et

relationnelle

Autonomiephysiologique

Bernard LAHIRE Bernard LAHIRE Philippe MEIRIEU Philippe MEIRIEU

Tentative de

définition

Capacité à gérer en groupe classe, sans intervention de l’adulte, la vie collective, les règles de vie communes, la discipline.

Capacité à s’approprier les savoirs seul(e) : outils, méthodes, connaissances antérieures auto-évaluation.

Capacité à oser, à se lancer dans un

travail seul(e), sans solliciter l'adulte.

Capacité à contrôler et réguler ses besoins naturels sans avoir à demander d’autorisation.

Rendre ses élèves autonomes passe par un enseignement explicite de ces autonomies. Quelques conseils en ce sens :

Bien commencer et bien finir une séance : s’assurer que le sens de ce qui est demandé en autonomie est compris par les élèves. (Glasman et Besson -2004)

Repenser la boucle enseignement/apprentissage en terme d’étayage puis de désétayage progressif. IFE- Assises de l’Education Prioritaire -2013

Expliciter les méthodes : « On doit apprendre à l’école à se passer de l’école, c’est là la règle. Et pour y parvenir, il faut d’abord faire à l’école, en étant très guidé, ce que progressivement on sera amené à faire tout seul ». Philippe Meirieu

L’autonomie repose sur trois éléments fondamentaux :● l’explicitation, la transparence : il faut que tout soit explicité à l’élève : emploi du temps, objectifs des séquences, règles …● l’objectivation : s’appuyer sur un ensemble de savoirs visibles, de règles débattues et acceptées.● l’instrumentalisation : l’élève doit pouvoir se reporter à des outils visibles ; exemples les affichages en classe, les cahiers de leçons, règles de vie, ...

Construire l’autonomie, c’est doter chaque élève d’outils fonctionnels et l’habituer à en faire usage. Il s’agit bien là d’un apprentissage.

8. COMMENT ARTICULER AU MIEUX PRESENTIEL ET DISTANCIEL ? COMMENT FAIRE FACE A LA DISCONTINUITE PEDAGOGIQUE ?

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Groupe 1 Elèves restant à la maison Enseignement à distance uniquementGroupe 2 Elèves venant à temps partiel à

l’écoleEnseignement en présentiel ET à distance

Groupe 3 Elèves venant à plein temps à l’école (enfants prioritaires comme enfants de soignants, …)

Enseignement en présentiel uniquement

Et si cette période exceptionnelle devenait l’occasion d’essayer de travailler autrement …

https://blogs.mediapart.fr/pedagogie-en-temps-de-confinement/blog/070420/pedagogie-et-confinement-entre-continuite-et-discontinuite

On sait, depuis que Freud à repris la boutade sur les trois métiers définis comme « impossibles » parce qu’assurés d’un succès insuffisant (éduquer, soigner, gouverner), que le travail de l’enseignant doit faire avec l’aléatoire et l’inachevé. C’est d’autant plus vrai en cette période. Le principe en jeu est ici d’assurer l’égalité des chances de tous les élèves. Nous n’avons pas la réponse, mais nous vous proposons quelques pistes :

1) Mettre à profit le petit nombre d’élèves2) Oser des pratiques pédagogiques coopératives3) Mettre en lien les contenus et la situation historique4) Penser des moyens d’interaction asynchrones

1) Mettre à profit le petit nombre d’élèves présents : cibler.Travailler avec un effectif réduit permettra, en cette période spéciale, de prioriser l’intervention des enseignants pour la construction d’un cadre sécurisant et l’accompagnement vers les savoirs scolaires fondamentaux. C’est l’occasion de travailler avec quelques-uns sur des compétences précises et des formats différents. Comme sur les moments d’aide personnalisée, le maître mot est de travailler en ciblant les compétences visées.

Elle est préconisée au cycle 2, mais peut se révéler utile aussi au cycle 3, c’est la lecture à voix haute. Elle se fait en accompagnement individuel, 3 mn par jour. En temps normal, c’est compliqué. Mais là, c’est l’occasion de ritualiser cette activité fondamentale.

Extrait du Guide pour enseigner la lecture et l’écriture au CP :Le dédoublement des classes, qui permet d’accroître pour chacun le temps de lecture à haute voix nécessaire à l’apprentissage du code et au déchiffrage fluide et précis, est une réponse à cette question, notamment pour les élèves les plus fragiles. La conjugaison de l’effectif réduit et du temps de l’activité sur un tel contenu offre à l’apprentissage une dimension qualitative évidente.

Extrait du Guide pour enseigner la lecture et l’écriture au CE1 :Oraliser une lecture est donc en soi une phase indispensable pour ancrer durablement les premiers apprentissages techniques à partir desquels pourront être développées de nouvelles habilités : comprendre, mais aussi lire, pour soi ou pour d’autres, un texte avec expressivité. L’élève « se parle » pour parvenir à une identification automatisée des mots et intégrer leurs informations.Un chapitre complet est dédié à la lecture à voix haute, pages 19 à 35 : https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Cycle_2/17/5/Livre_Lecture-ecriture_2019_CE1_web_1173175.pdf

2) Oser des pratiques pédagogiques coopératives, en présence et à distance.

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Cette configuration nouvelle des conditions d’enseignement se prête à la mise en œuvre de plans de travail, à la manière de la pédagogie coopérative. Il vous permet de préparer la classe pour les élèves, présents ou à distance. Plans de travail simples : https://www.cahiers-pedagogiques.com/IMG/pdf/organiser_la_cooperation_entre_eleves_-_fiche_8_les_plans_de_travail.pdf

Généralités coopération http://www.occe.coop/~ad01/IMG/pdf/peda_coop_apprendre_avec_LES_P2DAGOGIES_COOP_CONNAC.pdf

Un exemple simple parmi tant d’autres en ligne :

3) Mettre en lien les contenus d’enseignement et la situation historique que nous vivons. Le savoir transmis par l’école ne peut être déconnecté de la réalité et de l’expérience vécue. Bien sûr, il ne s’agit pas de tout centrer sur le virus. Ce sont les expériences de vie dues au confinement qui vont servir de point s’appui aux apprentissages. Voir idées dans le chapitre 6 de ce document : CREER DU LIEN ENTRE CONFINEMENT ET DECONFINEMENT.

4) Penser des moyens d’interaction asynchrones. L'apprentissage synchrone implique d'étudier avec, au centre, la parole ; celle du maître et celle des élèves. L'apprentissage asynchrone n’est pas centré sur la parole, il implique que les supports pédagogiques et travaux à effectuer le soient en dehors des consignes orales et de la présence de l’enseignante-ant. Il se prête à l’enseignement à distance comme à celui en présentiel et revient à s’interroger sur l’autonomie. Voir chapitre 7 de ce document C/ l’enseignement et l’apprentissage des autonomies.Il revient aussi à s’interroger sur la différenciation, ce qui est fait au quotidien dans les classes. Exemple : On peut transformer des moments d’échange habituellement synchrones, comme le Quoi de neuf ? en échange asynchrone, par l’intermédiaire de l’écrit pour les élèves capables de

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s’exprimer par écrit, et sous forme d’enregistrement ou de dictée à l’adulte pour les plus petits.

ANNEXE 1

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ANNEXE 2

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