maisons et jardins - le melon - automne 2006

3

Click here to load reader

Upload: gladio-seif

Post on 08-Jul-2016

213 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

jardinage melon

TRANSCRIPT

Page 1: Maisons Et Jardins - Le Melon - Automne 2006

68 MAISONS & JARDINS

FLEURS ET JARDINS

NOTRE PATRIMOINE VÉGÉTAL

LE MELON

Le mot «melon » dérive du latin melo oumelopepone signifiant « pomme-melon ».D’autres spécialistes, stipulent que cetteappellation évoquerait plutôt le nom del’île grecque Mélos d’où ce fruit sucré etparfumé aurait été exporté vers l’Europecontinentale.

À l’origine, le melon (Cucumis melo)proviendrait de l’Inde ou de l’Afrique. AuIXe siècle, cette plante potagère étaitcitée dans le capitulaire De Villis, uneordonnance royale de Charlemagne, quiordonnait la culture d’une centaine deplantes dans les jardins du domaineroyal, dont le melon. Il aurait été introduiten Amérique en passant par la ville deNew-York en 1629. Des preuveshistoriques établissent clairement queles Jésuites cultivaient le melon àMontréal en 1694.

Même si sa culture est plutôt rareactuellement au Québec, il a connu desheures de gloire à Montréal et à Oka,avec d’illustres spécimens de notrepatrimoine végétal, le melon «Montréal »et le melon «Oka ».

Page 2: Maisons Et Jardins - Le Melon - Automne 2006

MAISONS & JARDINS 69

LE MELON BRODÉ DEMONTRÉAL (CUCUMISMELO « MONTRÉAL »)Dans les années 1900-1914, un melonbrodé était largement cultivé sur le solfertile du Mont-Royal et des plainesavoisinantes bordées par le fleuveSaint-Laurent. Des sources écritesmentionnent que la culture de ce melonétait aussi présente dans la région deQuébec. Ce légume fruit dont lavégétation couvre une surface d’environ2 m (6 pi), pèse en général entre 3 à6 kg (6 à 13 lb). Cependant certainsspécimens avaient atteint, en 1883, lepoids vénérable de 18 kg (39 lb). Lachair vert pâle du melon de Montréalprésente un goût sucré, épicé demuscade.

Ce cultivar est devenu l’un des melonsles plus populaires de la côte est del’Amérique du Nord. Il était mêmeexporté à New York, à Boston et àChicago où ce melon jouissait d’unegrande renommée. Cette plantepotagère d’antan avait acquis sacélébrité lorsque le roi Edward VII

d’Angleterre, un fin gourmet (et ungourmand), proclama le délice de celégume fruit après l’avoir reçu encadeau du propriétaire du chic HôtelWindsor de Montréal. Le melonprovenait de la ferme de la familleDécarie qui devint célèbre et un peuplus fortunée suite à cette célébrité.Vers 1907, le melon de Montréal sevendait 15 $ la douzaine aux États-Unis,ce qui en faisait un dessert de luxe pour l’époque.

Comme la ville de Montréal s’estétendue au cours des années sur lesterres fertiles où était cultivé ce melon,sa culture disparut peu à peu. Le faitque la culture du melon demandaitbeaucoup d’attention et de soins de lapart de l’agriculteur, contribuaprobablement aussi à l’abandon decette plante potagère, pour deslégumes plus facile à cultiver et qui seconservaient sans trop de difficulté. LeQuébec entrait alors dans l’ère del’agriculture industrielle. La dernièremention de semences offertes parcatalogue, remonte à 1954.

En 1991, un journaliste indépendant dela Gazette de Montréal, Barry Lazar,partit la recherche de semences de cemelon, en sensibilisant son lectorat surl’histoire fascinante de ce melon. En1995, on retrouva des graines à labanque de semences du Départementd’Agriculture des États-Unis àl’Université de Ames en Iowa. Desgraines furent semées et on a puproduire un inventaire de semencessuffisant pour repartir la culture de cettefierté de notre patrimoine québécois.4

Page 3: Maisons Et Jardins - Le Melon - Automne 2006

70 MAISONS & JARDINS

LE MELON BRODÉ D’OKA(CUCUMIS MELO « OKA »)En 1893, quatre pères trappistesfrançais, sous la direction de DomAntoine Oger, s’installèrent dans laparoisse d’Oka pour créer une écoled’agriculture. Le domaine d’Okas’étendit bientôt sur 1800 acres. Lesmoines trappistes y cultivaient entreautres, 4000 arbres fruitiers et plusieursplantes potagères.

L’institut agricole d’Oka, fondé et dirigépar les pères trappistes de 1893 à1962 forma des centainesd’agronomes et se rendit célèbre pourses recherches en agriculture. Unmelon brodé, hybridé par le moineagriculteur Athanase, vers 1912, a étéun moment de gloire du programme derecherches de l’Institut. C’est encroisant le célèbre melon brodé deMontréal (Cucumis Melo « Montréal ») etle vieux cultivar américain « Banana »(Cucumis melo « Banana ») que le pèreAthanase obtint des rejetonsprometteurs. Après quelques annéesde sélection, des semences furentoffertes sur le marché. C’est legrainetier américain Breck & Sons de

Boston qui offrit les premièressemences aux agriculteurs en 1924.

Comme bien d’autres plantes potagèresde notre patrimoine végétal, lessemences furent perdues. Il faut serappeler que l’Institut agricole d’Okaferma ses portes en 1962, après que legouvernement du Québec ait décidé decentraliser l’enseignement de l’agronomieà l’Université Laval à Québec. Desgraines furent retrouvées à Montréal, plusprécisément sur l’Île Bizard.

Le melon «Oka » est un melon hâtif quiprend de 80 à 90 jours avantd’atteindre sa maturité, un délai quipermet sa culture dans la plupart desrégions du Québec. Sa chair estépaisse et orange. On peut le semer àl’intérieur vers la fin d’avril ou à l’extérieurà la fin de mai où lorsque les risques degel sont passés.

SOURCE D’APPROVISIONNEMENT :SEMENCES SOLANA

17, PLACE LÉGER

REPENTIGNY (QUÉBEC) J6A 5N7COURRIEL : [email protected]

HTTP://SOLANASEEDS.NETFIRMS.COM/