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MAISON DE VENTES MILLON & ASSOCIÉS

LA COLLECTION CLAUDE GUIARD :LA MAGIE DES CARTES À JOUER RÉVÉLÉESAMEDI 5 NOVEMBRE 2011- À DROUOT RICHELIEU

Le samedi 5 novembre à Drouot Richelieu, la maison de ventes Millon & Associés dispersera la collection Claude Guiard, l’une des plus importantes collections de cartes à jouer de ces dernières décennies.

Formée à partir des années 40, elle a constamment été enrichie, avec une attention particulière portée à l’exception et à la fantaisie graphique. Elle occupe ainsi une place prépondérante dans l’univers des collectionneurs européens.

Les cartes les plus anciennes datent du XVIe siècle et la collection s’étend jusqu’au XXe siècle. La création artistique de nombreux pays d’Europe est représentée, avec des cartes allemandes, anglaises, autrichiennes, belges, italiennes ou encore espagnoles..., inscrivant pleinement cette collection dans une perspective historique.

L’immense majorité des jeux, du XVIIe au XXe siècle, sont complets et en excellent état.

Plusieurs jeux d’exceptions ont fait l’objet de prêts à des musées ou des bibliothèques lors d’expositions publiques (Musée des Arts décoratifs 1981, Bibliothèque municipale de Rouen 1984, Bibliothèque Nationale 1984, Musée Français de la Carte à Jouer à Issy-les-Moulineaux 1989, etc.), témoignant du prestige de cette collection.

Les cartes à jouer, source intarissable pour la connaissance des arts et des sociétés, restent un domaine à découvrir pour les historiens, les sociologues ainsi que le grand public. En effet, au-delà du premier aspect esthétique, elles offrent une incroyable leçon d’histoire et d’histoire de l’art.

Les cartes de la collection Claude Guiard sont de véritables « musées miniatures » et ouvrent des perspectives à plusieurs champs d’étude, tels qu’une histoire de la gravure et de l’art populaire, une histoire des techniques et des métiers, une histoire des jeux ou encore une histoire des mœurs.

Les ventes aux enchères de cartes à jouer sont rares : depuis 2000, on peut en dénombrer 11 seulement dans le monde entier, dont 6 en France et 4 à Paris. Cette vente sera donc un événement majeur pour les collectionneurs et les passionnés, mais également pour les amateurs d’art et d’histoire, d’imagerie, les collectionneurs d’estampes, les magiciens ou ésotéristes.

Ce seront près de 340 lots qui seront dispersés. Les estimations comprises entre 50 et 10 000 €, permettront au plus grand nombre d’acquérir des pièces de cette exceptionnelle collection.

TAROT « DE LA NOCE BAVAROISE » (BAIERISCHE HOCHZEIT) : ANDREAS BENEDIKT GÖBL, Munich, 1765, eau-forte et pointillé, couleurs au pochoir, avec rehauts au pinceau. 78/78 cartes ; 110 x 57 mm ; sur VT : Andreas Benedictus Göbl ; tranche dorée ; dos : treillis avec étoiles roses ; étui cuir en forme de livre avec pièce de titre au dos Baurn=Hochzeit . Luxueux tarot fait pour la cour de Bavière en 1765 à l’occasion de la dernière « noce paysanne » (Bauernhochzeit), cortège carnavalesque que la noblesse bavaroise s’offrait à elle-même ; chaque atout représente un des personnages ou un char du cortège, accompagné de versets ironiques. Estimation : 4 000 / 6 000 €


UNE SÉLECTION DES PLUS BELLES PIÈCES

La collection Guiard contient de nombreux « trésors ». Parmi les plus belles pièces, voici quelques cartes choisies, toutes remarquables pour leur grande qualité esthétique et leur diversité.

Le sommet de la vente pourrait bien être atteint avec le «Minchiate» de François de Poillly, 2ème version, un jeu complet de 98 cartes, estimé 8 000 / 12 000 €. Le Minchiate est une forme florentine du tarot, où l’on a ajouté des atouts ; très à la mode en Italie aux XVIIe et XVIIIe siècle, il séduisit François I de Poilly qui en réalisa une version française à son retour à Paris, vers 1660. Son fils François II a voulu « remettre de l’ordre » dans ces atouts « incohérents », d’où cette nouvelle édition, connue en 2 exemplaires uniquement. Au registre des jeux allemands, un tarot « de la noce bavaroise » (Baierische Hochzeit) pour la cour de Bavière, par Andreas Benedikt Göbl, datant de 1765, est estimé 4 000 / 6 000 €.

Chez les anglais, citons un jeu au portrait nouveau par Rowley & Co (1765-1776), eau-forte en quatre couleurs (noir, rouge, vert, orange), proposé à partir de 1 900 / 2 700 €.

Pour la Belgique et les Pays-Bas, les collectionneurs retiendront « Pasquins Windkaart op de Windnegotie Van ’t Iaar 1720 », un jeu satirique néerlandais composé de 54 cartes, écho de la banqueroute de Law à Paris (1 700 / 2 400 €).

Les passionnés de la cartomancie admireront « La Sibylle des Salons » de J.-J. Granville, lithographie en couleurs au pochoir datant d’avant 1830 (1 700 / 2 400 €) ou encore un jeu divinatoire géographique français, illustré de personnages folkloriques et d’allégories, estimé 1 500 / 2 200 €.

Concernant l’éducation, un jeu des fables de Jean Desmarets de Saint-Sorlin et Stefano Della Bella datant de la 2e moitié du XVIIe siècle, composé de 52 cartes collées dans un livre est proposé à partir de 2 200 / 3 200 €.

Cette remarquable collection comprend également des jeux érotiques, comme un jeu français de 32 cartes très explicites du XIXe siècle (1 500 / 2 100 €) ou encore des jeux transformés, avec un jeu de Cotta «Wallenstein» par J.G. Cotta, datant de 1807, eau-forte et pointillé et couleurs au pochoir ( 1 800 / 2 700 €) et bien d’autres pièces exceptionnelles qui raviront les férus d’art et d’histoire.

Cette vente comprendra également des accessoires et livres sur le thème des cartes à jouer.

LA COLLECTION CLAUDE GUIARD :LA MAGIE DES CARTES À JOUER RÉVÉLÉE

MINCHIATE DE FRANÇOIS DE POILLY [2e version] : François II de Poilly, Paris, entre 1712 et 1741, eau-forte, enseignes fr., 98 cartes, 93 x 60 mm ;dos : treillis avec soleils en noir ; sur le « Cheval » de carreau : Poilly rue St Jacques a St Benoist. Estimation : 8 000 / 12 000 €

THE (HORRID) POPISH PLOT : Jeu satirique anglais, Londres, c.1679, eau-forte en noir, couleur (rouge) au pochoir, 52/52 cartes, 89 x 53 mm ; dos blancs ; écho des « complots papistes » inventés par Titus Oates en 1678, pour servir sa campagne anti-catholique ; il est aussi question du meurtre de Sir Edmund Berry Godfrey survenu le 12 octobre 1678 dans des conditions troubles (cartes de pique). Estimation : 2 000 / 3 000 €

LA SIBYLLE DES SALONS : J.J. GRANVILLE, av.1830, lithographie, couleurs au pochoir, 51/52 cartes + 1 carte explicative ; 111 x 77 mm ; cartes divinatoires sans ens. ni cartes miniatures ; sur ch. carte Mansion invt. ; dos marbrures vertes ; boîte en deux parties, avec titre : LA SIBYLLE DES SALONS / composée et dessinée / par / Mansion / et lithographiée / par / Ad: Granville / A PARIS.Estimation : 1 700 / 2 400 €


UNE HISTOIRE DE LA CARTE À JOUER

Les cartes ont une histoire : le jeu de cartes est arrivé du Proche-Orient vers 1350/60. Il n’est pas né en Europe, mais peut-être en Chine et s’est répandu très vite, dans la plupart des pays d’Europe occidentale.

Le jeu de cartes est un jeu, et l’usage divinatoire n’intervient qu’au XVIIIe siècle. Le tarot naît vers 1430/40, en Italie du nord, sous la forme d’un jeu princier. Là encore, il ne sera pas question de divination avant la fin du XVIIIe siècle. Les premières cartes conservées sont datables vers 1420/30.

Collectionner les cartes à jouer n’est pas une passion récente : déjà au XVIIe siècle, l’érudit parisien Roger de Gaignières avait su accumuler, au milieu de témoins du Moyen Age et autres livres d’heures, quelques tarots anciens – le célèbre Tarot dit de Charles VI, qu’on date aujourd’hui de la fin du XVe siècle – et modernes. Cette collection faisait même partie des curiosités que les amateurs étrangers venaient visiter. A sa mort, Roger de Gaignières légua le tout à la Bibliothèque du Roi ; c’est ainsi que la BnF lui doit de très rares jeux du XVIIe siècle, sans doute achetés neufs pour la plupart. Une démarche que ne renierait aucun collectionneur d’aujourd’hui, attaché à confronter l’ancien et le moderne.

L’énigme de l’origine des cartes à jouer avait sûrement guidé les achats de Roger de Gaignières. Il en ira ainsi de ses successeurs des XIXe et XXe siècles qui, tels Romain Merlin ou Henri-René D’Allemagne, ont interrogé l’histoire et publié des ouvrages qui font encore autorité aujourd’hui. Georges et Paul Marteau, successivement directeurs de la fabrique de cartes B.P. Grimaud, furent aussi d’ardents collectionneurs, fort généreux avec les institutions publiques. Plus modeste mais pas moins généreux, Louis Chardonneret passa un accord avec la ville d’Issy-les-Moulineaux qui nous vaut, quelque soixante-dix après, la création du superbe Musée français de la Carte à jouer, qui allie richesse des fonds et présentation spectaculaire.

Non seulement les cartes à jouer ont su attirer, dès le XVIIe siècle., le regard et la passion de certains collectionneurs, mais elles trônent aussi dans tous les cabinets d’estampes publics les plus prestigieux : Cabinet des estampes de la BnF (Paris), British Museum à Londres, Albertina à Vienne, collections graphiques de Berlin et de Munich, Germanisches Nationalmuseum de Nuremberg (Allemagne), Collection Cary de la Bibl. Beinecke de l’Université Yale (New Haven, USA) sans parler de la Raccolta Bertarelli à Milan ou encore du futur MUCEM (ex-MNATP), à Marseille ; tous s’enorgueillissent de posséder tels ou tels jeux prestigieux, véritables « trésors » de la collection.

Outre le musée d’Issy-les-Moulineaux, il existe d’autres musées spécialisés : à Turnhout (Belgique), à Leinfelden-Echterdingen (Allemagne), à Vitoria-Gasteiz (Espagne), à Omuta (Japon), à Grevenmacher (Luxembourg), au Peterhof (près St-Pétersbourg, Russie).

Thierry DepaulisPrésident de l’association «Le Vieux Papier»


JEU DES FABLES : JEAN DESMARETS DE SAINT-SORLIN (TEXTE) ET STEFANO DELLA BELLA (DESSINS ET GRAVURE), Paris, 2e moitié du XVIIe siècle, eau-forte, 52/52 cartes, 88 x 58 mm, toutes collées dans un livre (H : 16,5 cm), reliure veau fauve, dos à 6 nerfs, pièce de titre : JEU DES FABLES, gardes papier marbré à fleurs ; sur la première page, au-dessous de la carte Jupiter, adresse ms. à la plume : Paris / chez Florent Le Comte, rue St. / Jacques au Chiffre Royal proche / la fontaine St. Benoist. En dépit de cette adresse, qui est celle de la 3e édition, avec index ajoutés, il n’est pas interdit de penser qu’il s’agisse ici d’un état antérieur car il n’y a pas d’index. bien conservé en jolie condition ancienne. ». Estimation : 2200 / 3200 €

JEU TRANSFORMÉ VRG : GEISTINGER, Vienne, 1809, dessins et gravure Vincenz Raimund Grüner, aquatinte, couleurs au pinceau, 52/52 c., 96 x 65 mm, ens. fr. transformées ; sur 7P : V. G. R. / inv. et fecit ; dos blancs.Estimation : 1 500 / 2 200 €


CLAUDE GUIARD COLLECTIONNEUR

Arrêt sur une collection rare

En digne originaire du Béarn, et à l’instar d’Henri IV, Claude Guiard, humaniste et libre-penseur, se passionnait pour l’histoire, la littérature, les jeux de société y apportant toujours sa fibre d’humoriste.

Très jeune il se tourna vers les courants dadaïstes puis surréaliste, admirant notamment Max Jacob et Max Ernst, mais aussi vers l’imagerie populaire et révolutionnaire, le jeu d’oie, puis les cartes à jouer.

Entre 1947 - où il a alors 33 ans et écrit à sa sœur aînée son intérêt pour les jeux de cartes - et 1980 où il y fut élu Trésorier de l’association du « Le Vieux Papier » puis Vice-Président en 1991-1992, ce presque demi-siècle le mènera d’amateur de jeux de cartes vers l’univers du collectionneur. Il présidera aussi l’International Playing-Card Society de 1989 à 1991.Menée sans aucune préoccupation d’accumulation frénétique ou de visée spéculative mais essentiellement par la passion de la recherche, de la découverte et par le plaisir des rencontres entre collectionneurs internationaux - il parle couramment cinq langues - sa collection se constitue dans la plus grande originalité et diversité.

Trésor d’Histoire

La dispersion de sa collection va nous faire traverser 5 siècles d’identités culturelles, régionales et nationales essentiellement européennes. Entre expressions populaires ou œuvres d’artistes inconnus, ses jeux nous surprennent, incroyables !Parfois d’une grande modernité dans la composition on y reconnaît l’ancêtre de la bande dessinée ou dans le graphisme stylisé ils ne sont pas sans rappeler la technique de peintres modernes reconnus.Ses jeux nous éblouissent, somptueux !

Hors des univers quotidiens artistiques traditionnels, ils créent l’attention caractéristique de celle portée aux œuvres d’art consacrées.Claude Guiard se penche donc sur ce patrimoine historique de la société et cette collection d’art figure comme un manifeste très personnel, apparaissant aujourd’hui comme relativement exceptionnelle et rare. L’originalité de sa composition, la diversité des thèmes, la fraîcheur indéniable de la quasi totalité des jeux, bien que ceux–ci soient faits pour être manipulés souvent avec vivacité, la rendent justement rare.Regardons le «tarot de la Noce Bavaroise», de 1765. Il est un rares exemplaires au monde conservé avec son étui en forme de livre.


CARTES RÉCRÉATIVES « A.G.H. » : A.G. HOUBIGANT (avec la participation du dessinateur Hippolyte Bellangé), Paris, 1819, eau-forte, couleurs au pinceau, 32/32 cartes + Carte d’introduction CARTES Récréatives 1819 et carte explicative recto-verso, 89 x 60 mm, ens. fr. transformées ; dos blancs ; étui carton vert illustré, titre : Cartes / RECREATIVES, au pied : Portrait de l’Auteur . Estimation : 1 800 / 2 600 €

JEU DES CHASSEURS, DEUX TÊTES : C.L. WÜST, FRANCFORT/MAIN, milieu du XIXe siècle, eau-forte, couleurs au pochoir ; 32/32 cartes, enseignes françaises, 87 x 60 mm ; as illustrés de scènes de chasse et coloriés ; dos : florettes et volutes de pointillés bleus. État neuf. Estimation : 900 / 1 350 €


CLAUDE GUIARD COLLECTIONNEUR

Émotion, Réflexion

S’il répondit souvent aux demandes de prêts à l’occasion d’expositions muséales et fit de nombreuses interventions lors de conventions, on peut s’étonner qu’il n’ait pas laissé d’écrits concernant les jeux.Dans l’observation attentive de ses cartes, il aimait se laisser porter par la poésie qui en émanait, l’émotion qui s’en dégageait et aiguisait son esprit critique en confrontant les époques, les styles, les thèmes. On le voyait assis à son bureau, face à la fenêtre des heures étalant les figures et les comparant.Les illustrateurs de cartes ont puisé dans les grands textes fondateurs de la pensée où tous les thèmes sont largement visités -la Bible, Don Quichotte, Les Fables de La Fontaine… L’histoire -grande ou petite- la politique, la mythologie, la religion, la géographie, la franc-maçonnerie, les arts, musique…, l’érotisme, la faune, la flore, l’enfance, et tant d’autres. Tout ce qui construit la vie sociale relaté dès le XVI ème siècle.sur ces petits morceaux de cartons par des illustrations aux gravures parfois libérées de tout conformisme aussi remarquables dans les mises en scène que dans les couleurs.Cette transmission de la vie le fascinait.Les faits historiques burlesques ou caricaturaux, les anecdotes amusantes l’enthousiasmaient tant, en lui fournissant par là même moult histoires à raconter à ses amis qui appréciaient ses talents de conteur.On se souvient encore de son rapport de trésorier (habituellement c’est si ennuyeux) à l ‘assemblée générale du « Vieux Papier » de l’année 1986. Il s’était régalé à écrire, puis déclamer aux membres un biian tout en alexandrins et bourré d’humour.Claude Guiard était un homme de parole.

Une complice précieuse

A ses côtés Jacqueline, son épouse fut une complice très précieuse dans la recherche. Toujours vigilante et avisée, on peut sans doute lui attribuer le dernier grand jeu intégrant la collection celui de Tuzzolino, à l’enseigne « Il Camello », venu à priori de Sicile, XVIIIe siècle et jeu totalement inconnu jusqu’en 1990.Après la disparition de Claude Guiard en 1992, elle continua jusqu’en 2003 de la faire exister.Pour l’exceptionnelle transmission culturelle dont nous, enfants et petits enfants bénéficions, vers l’au-delà nous leur adressons toute notre très affectueuse reconnaissance. Et, voici maintenant livré aux feux des enchères un véritable trésor de collectionneur qui résonne de l’esprit de son maître d’œuvre.Amis collectionneurs à vous de faire vos jeux…


Vente aux enchères publiques : samedi 5 novembre 2011 à 14h00 à Drouot RichelieuExposition publique : Salle VV : 2-4 novembre 2011 de 10h00 à 19h00 Drouot Richelieu : 5 novembre de 11h à 12h.

SVV Millon & Associés : 01 47 27 95 34

Expert : Thierry Depaulis - [email protected]

PASQUINS WINDKAART OP DE WINDNEGOTIE VAN ’T IAAR 1720 : jeu satirique néerlandais, écho de la banqueroute de Law à Paris, Pays-Bas, 1720, eau-forte en noir, 54/54 cartes (avec 2 cartes titre), 83 x 50 mm ; dos blancs ; les noms des figures sont : Heer (R), Vrouw (D), Knegt (V). Belle impression, bel état . Estimation : 1 700 / 2 400 €

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