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MÊME ! Quand MAI 2010 • N°1 Bulletin de liaison de l’Association Mémoire des Chantiers de la Jeunesse Française

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MÊME !QuandM

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010

• N

°1

Bulletin de liaison de l’Association Mémoire des Chantiers de la Jeunesse Française

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Le mot du président p. 2

Membres actifs du bureaude l’A.M.C.J.F. p. 3

Les Archives Nationales p. 4

Le drame de Tulle p. 5-6

Découverte du musée des chantiers de la jeunesse p. 6 à 8

Actualités publications Chantiers p. 9 à 12

Articles et documentsChantiers p. 12

Qui cherche trouve p. 12

Les Plaideurs au groupement 32 p. 13 à 14

Carnet p. 15

Assemblée GénéraleProgramme et inscription p. 15

Bulletin d’adhésion p. 15

Photographies du Musée de Chatel-Guyon (Auvergne 63) p. 16

AMCJF est une association loi 1901, enregistrée à la sous préfecture de Riom,sous le n° w 63400161 dont le siège administratif est à :179, rue Charles Gide - 34670 Baillargues

Adresse du Comité de Rédaction : M. Floran 34, rue de la Chapelle-Saint-Don63200 RiomMail : [email protected].

Photo de couverture :Général de la Porte du Theil(Cliché du Musée C.J.F. de Châtel-Guyon)

édito

N'OUBLIONS JAMAIS !

Chers Amis,

Il m'est très agréable aujourd'hui de vous présenter cepremier numéro de votre nouvelle revue semestrielle.

Nouvelle, oui, de par ceux qui l'ont conçue ; maisdans la continuité quant à son contenu et à son objectif.

Croyez bien que nous sommes dans le même esprit que nos prédé-cesseurs ; nous vous l'avons promis !

Nous existons pour faire perdurer la mémoire de ce que vous avezvécu ; il est de notre responsabilité que ce ne soit jamais que del'histoire ancienne.

Vous allez découvrir au fil de ces pages un investissement total deceux qui les ont écrites ; je puis affirmer ici qu'il y a eu un travailénorme de chacun ; qu'ils en soient ici vivement remerciés.

Certains ont pu douter de la continuité de cette action ; ils ont ici lamarque de notre attachement à votre mémoire. Et j'espère que vousserez encore plus nombreux à venir nous rejoindre en adhérant àl'A.M.C.J.F.

Mais il me faut aussi rappeler que nous ne pourrons exercer ce de-voir de mémoire que si nous en possédons le contenu.

Pour cela, nous avons besoin de vous ; transmettez le témoignage devotre histoire ; s'il vous plait, ne partez pas avec vos souvenirs enfouis.

Pour nous, pour vos enfants et petits enfants, afin que nuls n'oublientquels ont étés vos sacrifices, vos peines et vos joies. M E R C I.

Ce n'est que le premier numéro, nous vous en promettons d'autres,tout aussi riches. Je rappelle que ces colonnes sont ouvertes à tousles membres de l'Association, volontaires pour fournir des contribu-tions : des témoignages de la part des anciens des Chantiers, des études historiques ou thématiques sur les Chantiers etc…. Proposez nous vos manuscrits ou contacter nous à l’adresse du Comité de Rédaction ci-contre.

Je ne puis terminer ce billet sans dire un grand MERCI à MonsieurHonoré LEMAIRE, sans qui cette nouvelle Association n'existeraitpeut-être pas.

Amitiés « Chantiers »

Michel LEBOSTPrésident

PS : Un très grand MERCI à Me Denise DINET sans laquelle ce bulletinn’aurait pu vous être envoyé.

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PrésidentMichel LEBOST

Age : 57 ansProfession : chef d'entreprise

Président d’honneurHonoré Lemaire

Vice- Président Laurent BATTUT

Age : 40 ansIngénieur dans le domaine de l'énergie

Conservateur du musée C.J.F. (Châtel-Guyon)Christian POUSSE

Age : 60 ansCommandant de police honoraire

Chargé d’enseignement à l’Université d’Auvergne

Secrétaire Monsieur et Madame Guy FLORAN

Age : 64 ansRetraité

Secrétaire chargé de la mémoire Jean-Luc HAVARD

Age : 64Retraité de l’enseignement supérieur

Trésorier Philippe HAVARD

Age : 55Economme diocésain

MEMBRES ACTIFS DU BUREAU de l’ A.M.C.J.F.

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Suite à la demande de certains denos membres effectuant régulièrementdes recherches sur les Chantiers dejeunesse, nous vous proposons uninventaire recueilli par ChristianPousse. Il devrait vous permettre defaciliter vos recherches.Notons que l'archiviste Sylvie Nico-las a rédigé une petite présentationdes Chantiers précédant cette no-menclature ; elle précise, en note,que l'Institut Général de la Porte duTheil a déposé au Service Historiquede l'Armée de Terre (aujourd'huiService Historique de la Défense), àVincennes, un fonds relatif auxChantiers de la Jeunesse, notam-ment sur le S.T.O. en Allemagne,constitué grâce aux dons de docu-ments appartenant à des anciens ;elle ajoute que l'inventaire peut êtreconsulté aux Archives Nationales etque ce même Institut a remis auxditesArchives Nationales des albums dedessins et photographies provenantdes Chantiers de la Jeunesse.

Adresse des Archives Nationales :60, rue des Francs-Bourgeois Paris 3.Les consultations des cartons s'ef-fectuent, du lundi au samedi, de 9 hà 17 h, au CARAN (Centre d'ac-cueil et de Recherches des ArchivesNationales) dont l'entrée est 11, ruedes Quatre-fils à Paris 3e. Prévoirune pièce d'identité... et du temps.

Commissariat Général des Chantiers de la Jeunesse(1940-1944)AJ 39 1 à 53 Pièces générales :textes de base, correspondance, rela-

tions avec l'Administration française,organisation et marche des services.1940-1944AJ 39 54 à 57 Bulletin pério-dique officiel. 1941-1944 AJ 39 58 à 86 Jeunes : incor-poration, sursis, permissions, libéra-tions, effectifs, éducation, santé ;Chantiers en Afrique du Nord,Chantiers de la Marine, Jeunesse etMontagne, Groupement 42 ; disci-pline, tenue, cérémonies, écoles etstages. 1940-1944AJ 39 87 à 95 Matériel, trans-ports, locaux. 1940-1944AJ 39 96 à 100 Personnel 1940-1944AJ 39 101 à 142 Mise en route,implantation et vie des Groupements.1940-1944AJ 39 143 et 144 Groupe decontrôle des Chantiers. 1943-1944AJ 39 145 à 165 Relations avecla Direction des Services de l'Ar-mis tice, les autorités d'occupation,la Milice, le Maquis. 1940-1944AJ 39 166 à 176 Main d'œuvredes Chantiers: utilisation, réquisi-tions. 1940-1944AJ 39 177 Mélanges. 1940-1944

Liquidation des Chantiers de la JeunesseAJ 39 178 à 180 Pièces généraleset mélanges. 1943-1948AJ 39 181 à 187 Questions rela-tives au personnel. 1943-1950AJ 39 188 à 199 L i q u i d a t i o nd'affaires contentieuses après la Li-bération.AJ 39 200 à 241 Section admi-

nistrative et financière : documen-tation, courrier, budgets, rapports deliquidation. 1940-1946AJ 39 242 à 245 B u re a u d e smarchés : documentation, marchés.1940-1945AJ 39 246 à 251 Liquidation desGroupements et des Centres. 1941-1946AJ 39 252 à 255 Bureau PayeurCentral : documentation, listes depersonnel.1942-1945

Commissariat RégionalAlpes-Jura : 7e Bureau,Transports et RemonteAJ 39 255 suite-264 Généralités :implantation des Groupements etServices de la Province, organisa-tion et courrier du 7e Bureau, Bulle-tin périodique officiel.1941-1944AJ 39 264 suite-270 Matériel au-tomobile. 1941-1945AJ 39 271 Service vétéri-naire. 1941-1945AJ 39 272 à 275 Atelier régionalde réparations. 1943-1945

MélangesAJ 39 276 Documentation,pièces diverses. 1940-1944

Commissariat Général des Chantiers de la Jeunesse(supplément)AJ 39 277 à 287 Regis t re decomp tabilité. 1941-1948

Instrument de recherche :AJ 39 1 à 287 : Répertoire nu-mérique détaillé, dactylographiépar M.-Th. Chabord, 1980, biblio-graphie et index : noms de lieux, depersonnes et de matières.IX-87-XX p.

CHANTIERS DE LA JEUNESSEARCHIVES NATIONALES :Etat Général des fonds, tome V (1988)AJ 39 – 287 articles – Fonds conservés à PARIS

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Le 9 juin 1944, en réaction à l'at-taque de la garnison allemande deTulle par environ 3000 maquisardsles deux jours précédents et à la mortde 40 soldats,les SS ont pendu 99 hommes de 17 à42 ans, dont 17 CJF ou Anciens desCJF, et ont déporté 149 personnes(à Dachau notamment) dont 101 nesont jamais revenues.Les jeunes des Chantiers de la Jeu-nesse, qui venaient en majorité desGroupements 8, 19, 20, 22, 24 et,dans une moindre mesure, 25 étaientaffectés sous le commandement duchef PIERRE (Ancien du Gt 22) auChantier « bleu » de la Manufactured'Armes de Tulle. Le chef PIERREfut pendu, les jeunes furent pris enotage, durent assister aux pendai-sons, dépendre ensuite les malheu-reux et creuser leurs fosses dans unedécharge, près de la Corrèze, àl'ouest de Tulle.

UN OTAGE NOUS ECRITAndré MERCIER, Ancien du Gt 25,qui fut otage de la 2e Division blin-dée SS « Das Reich » lors de cettetragédie, fait part de son témoignageet souligne l'action du père BER-GANTZ, sauveur de plusieurs jeunesCJF :« J'étais otage à Tulle le 9 juin 1944à la tête d'un groupe des Chantiersde Jeunesse. Avec mes amis - dontle colonel Maurice HUILLET, YvesCOHENDET, René de LA LAU-BIE -, nous avons maintes fois dé-ploré le silence qui efface l'action cejour-là du père Antoine BER-GANTZ, aumônier des Chantiersde Jeunesse.Dans une lettre du 20 octobre 1979,

le chanoine Jean ESPINASSE (quiavait 38 ans lors du drame), devenule « seul aumônier des pendus »,m'a expliqué ainsi la situation : « Le9 juin, j'ai ignoré la présence dupère BERGANTZ que j'ai rencontréaprès les événements. J'étais seulprêtre dans le groupe des otages ci-vils et je laisse aux historiens lesoin de rassembler les témoignages.L'action du père BER GANTZs'ajoutera à ce que « l'aumônier despendus » a pu faire. »Les mérites du chanoine ne sontpas en cause mais celui-ci n'étaitpas le seul prêtre au secours desotages : Antoine BERGANTZ …dont le frère est alors déporté à Da-chau avec Edmond MICHELET …interpelle les SS intrigués par sonaplomb, assiste les « condamnés »et recueille d'ultimes messages pourleurs proches, puis, revenant à notregroupe, il nous dit « A genoux ! Jevais vous donner l'absolution ».Curé plus tard de Mesnil-Amelot,aumônier des Hospices de Provins,retrouvé, des années après, en Ile-de-France, il m'a confié d'angois-sants souvenirs.Yves COHENDET et BECQUE,chefs de groupe dynamiques et au-dacieux, assument avec des volon-taires la noble et terrible charge del'inhumation. « Pas de cimetière pourvos terroristes » hurle (le Sturm-bannführer = commandant)KOWATSCH (il sera tué en mars1945 à la frontière hongroise), quidésigne une décharge publique. Lesblindés éclairent les fossoyeurs quicreusent dans les détritus fumants.Epuisés, ils vont encore trouverl'énergie pour rendre les honneurs

aux côtés des autorités locales.Le 10 juin, à 17 h, 30 camions em-barquent 600 « bérets bleus » (CJFaffectés à la Production indus-trielle) et 300 civils pour être em-prisonnés à Limoges. Nousrédigeons des messages de Tulle «vers une destination inconnue ».Mademoiselle LEBORD, infir-mière tulliste courageuse, doit lestransmettre aux familles.Enfin, redevenus libres à Limogeset dans un Limoges libéré le 21août 1944, nous sommes invités àdéfiler et nous partageons la joiepopulaire sans oublier les victimes,et toujours conscients de l'ampleurde la charge qui reste la nôtre. Per-missions libérables pour nos « bé-rets bleus » qui, en situation horsdu commun, ont fait face avec cou-rage et esprit « Chantiers ». Ils nedoivent pas être oubliés ces CJFdans la tourmente. N'oublions ja-mais les otages et martyrs de Tulle. N'oublions pas également le chef del'ADAC (Association des Anciensdes Chantiers) de la Corrèze, Sta-nislas LETOURNEUR D'ISON,Ancien du Gt 20 de Lapleau, res-ponsable de l'Armée Secrète du dé-partement, qui fut tué le 8 juin 1944au soir, à Pounot, au sud de Tulle,alors qu'il partait en opération de ra-vitaillement d'essence à la Casernedu Champ-de-Mars (au centre de laville) brûlée en partie et abandonnéepar les GMR (prédécesseurs desCRS) et les miliciens. Une stèle àPounot-Laguenne perpétue son sou-venir. Le Musée CJF de Châtel-guyon possède sa cape.

Le Bulletin National Officiel del'ANACJF n° 74 de mars 2006 com-portait un article d'André GUILLETsur la tragédie de Tulle. A la suite dece témoignage figurait la liste desCJF et Anciens CJF pendus le 9 juin

LE DRAME DE TULLE9 et 10 juin 1944

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1944 avec indication des Groupe-ments. Pour honorer ces hommes,que nous ne devons pas oublier,nous la reproduisons ici :BLONDEL Paul (24)BOISSIER Yves (42)BRIAT Roger (42)FAURIE Pierre (23)

FOURQUET Georges (?)GANNE Lucien (42)GUIRANDE Lucien (34)HENRIET Bernard (ADAC)JOUGOUNOUX Léon (24)MARI Marius (14)PALATSI Maurice (27)PEUCH André (42)

PEUCH Guy (42)PICARD Jean (42)PIERRE Auguste(commissaire-assistant au 22)TOULEMONT Jean-Pierre (24)TOURNEIX Marcel (23)Parmi ces malheureux, 6 étaient ma-riés et 4 pères de famille.

DÉCOUVERTE DU MUSÉEDES CHANTIERS DE LA JEUNESSE

•C'est au 21, rue du Commerce decette belle cité thermale qu'est Châ-telguyon (Puy-de-Dôme) que setrouve le seul musée de Franceconsacré exclusivement aux Chan-tiers de la Jeunesse, service civiqueobligatoire pour tout homme de 20ans, de 1940 à 1944, en zone sud(libre jusqu'au 11 novembre 1942). Le choix de cette ville n'est pas dûau hasard car c'est là, au SplendidHôtel, que le général de La Porte duTheil, mis en congé d'armistice, créa-teur et commissaire général desChantiers, avait son poste de com-mandement et son administrationpour les 46 groupements de Métro-pole et les 7 d'Afrique du Nord.

CRÉATIONDès 1972, les anciens cadres etconscrits de la Province d'Auvergne,dont principalement Jean PORTE-JOIE, réunirent des souvenirs (pho-tographies, insignes, capes, poignards,livres) relatifs à leurs périodes Chan-tiers et le premier musée fut créél'année suivante à La Mouniaude,l'ancienne gare S.N.C.F. de Châtel-guyon devenue aujourd'hui Centrede congrès et d'expositions. Leconservateur, nommé par l'ADACd'Auvergne, fut Louis DUMAS, de

Cellule (Puy-de-Dôme).La collection augmentant, il fallutinstaller ce musée dans un local plusgrand près du parc thermal puis, en1984, à l'adresse où il est actuelle-ment, dans une maison à deux étages,mise gracieusement à la dispositiondes Anciens des Chantiers par laMairie de Châtelguyon conscienteque cela apporte un plus à la com-mune.Cette maison –ancienne chapellerie–fut transformée en musée par 5 An-ciens de près de 65 ans qui, bénévo-lement, travaillèrent pendant plusieursmois ; l'un d'eux, Yves HOEPFF-NER, Alsacien, ex-chef d'équipe duGroupement 1 de Tronçais, habitaitSaint-Etienne, soit à 150 km; il estmort à la tâche le 28 mars 1984. Lasalle du rez-de-chaussée porte sonnom.Les conservateurs et animateurs fu-rent ensuite les Anciens AmableMARNAT, François MOREAU, Ju-lien HUREAU et, aujourd'hui, votreserviteur, fils d'un Ancien du Grou-pement 27 de Bénac (Ariège) et d'Ai-gueperse (Puy-de-Dôme), désigné en2009 par l'ANACJF puis par l'As-sociation Mémoire des Chantiers dela Jeunesse, dite AMCJF.

VISITEUne stèle en souvenir du fondateurdes Chantiers accueille le visiteuravant même d'entrer. Passé le seuil,celui-ci est surpris par la soixantainede fanions de groupements et degroupes qui sont placés en hauteuret déployés comme pour lui faire unehaie d'honneur et il est émerveillépar la qualité de conservation de cesemblèmes, tous étant plus beaux lesuns que les autres. Il s'agit là de pe-tits trésors chargés de grande mé-moire et qui rappellent, chacun parl'évocation d'un patronyme et d'unedevise, l'Histoire de la France et sonpassé glorieux.Le musée est divisée en huit parties :A- Fondation des ChantiersB - OrganisationC - DocumentationD - RéalisationsE - InstructionF - Musique NationaleG - Jeunesse et MontagneH - Fin des ChantiersIl y a aussi les Chantiers de la Ma-rine et le 7e Régiment de Chasseursd'Afrique.En suivant le sens de la visite, voilàmaintenant un grand portrait de LaPorte du Theil, et, tout proche, sonblouson de commissaire général avec

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ses décorations. L'histoire des Chan-tiers apparaît sur un panneau; 5mannequins sont présentés : l'un fi-gure un jeune en uniforme vert fo-restier, un autre un jeune en tenuede sortie avec son blouson de cuircomme on les voit dans la Résis-tance, un troisième représente uncommis (cadre subalterne), un qua-trième un cadre avec son blousonclair et sa cape, et, enfin, le dernierun volontaire de Jeunesse et Mon-tagne.De nombreuses photographies illus-trent les principaux travaux qu'ac-complissaient les conscrits (forestage,fabrication de charbon de bois pourles véhicules, les boulangeries et lechauffage). 4 vitrines montrent desjournaux de plusieurs groupements,des revues techniques pour les cadres,les livres de La Porte du Theil, despublications anciennes, notammentsur le froissartage (construction enbois sans vis ni pointe), et récentessur les Chantiers.Le visiteur est étonné par toute cettedocumentation, et se demande cequ'il va trouver à l'étage où se pour-suit la découverte …et c'est la sur-prise… des jouets figurent envitrines et le guide, votre serviteur,qui s'efforce d'être proche ou loin-tain selon le désir apparent de cha-cun, précise que les requis lesconfectionnaient pour notammentles enfants de prisonniers. Cesjouets, d'une grande variété, vontdes soldats à un chameau, deschaînes à un soulier. Le tampon per-sonnel du commissaire général esten bonne place, de même que leLivre d'or du Gt 40 de Murat (Can-tal). Un missel splendide, calligra-phié, enluminé, orné de dessins,travail du commissaire de Milleret(qui sera fait plus tard Compagnonde la Libération par le général deGaulle) et d'une poignée de jeunes

du Gt 27 de Bénac (Ariège) en 1942,fruit de 8500 heures de patiente in-géniosité à la manière des épistoliersdu Moyen Age, est une merveilledigne d'être classée et l'on se prendà penser aux Compagnons du devoirfaisant leurs chefs d'œuvre. Des pho-tographies montrent la vie desconscrits dans chaque groupement;très souvent des Anciens se recon-naissent et c'est alors très émouvantpour eux-mêmes et leurs familles …ils avaient 20 ans.Une collection d'écussons en tissu etd'insignes métalliques est égalementprésentée, de même que les poi-gnards des cadres et des jeunes. Deschefs, tels que VAN HECKE etTHOLLON, figurent en bonne placecar ils furent des meneurs d'hommespour la Libération de notre pays;l'opération Torch (débarquement desAméricains et des Anglais le 8 no-vembre 1942 en Afrique du Nord)n'a pu réussir que grâce notammentau travail en amont de VAN HECKE,chef des Chantiers d'Afrique duNord, et de l’un de ses adjointsHenri D'ASTIER DE LA VIGERIE(qui sera fait Compagnon de la Li-bération). THOLLON, qui venait deJeunesse et Montagne, fut chef de laRésistance près du barrage de l'Ai-gle (Cantal) et participera ensuiteavec son bataillon aux combatscontre la colonne ELSTER, forte de18 000 hommes, qui finira par serendre.Le Service du Travail Obligatoire enAllemagne est également montré etl'on rend hommage aux plus de 16000 partants directs des Chantiers,et surtout au chef TOUPET qui étaità Auschwitz et protégeait ses gars dumieux qu'il pouvait.Lors de ce voyages dans les années40, le visiteur apprend que les Chan-tiers ont été capables, relevant undéfi, de construire une chapelle en

Bourgogne (Charcuble) en mêmepas 24 heures, 10 groupes de 80hommes travaillant sans relâche,méthodiquement et en relais.En se dirigeant vers la sortie, nonsans avoir acheté quelques cartespostales-souvenirs, cartes de collec-tion aujourd'hui, ou autres articlesChantiers, le visiteur (environ 1500dans les premières années, presque7000 en 1979, 226 en 2009 après 5années de fermeture) pense à cettejeunesse disciplinée et compétenteque les cadres formaient, en secret,pour la revanche et il se dit « C'estleur histoire … et c'est aussi lamienne ». (Le Musée CJF est ouvert pour l'an-née 2010 tous les samedis, de 14 h à18 h, du 22 mai au 2 octobre inclus,et, sur rendez-vous, à toute période,en appelant le 04 73 33 18 23. En-trée : 2 euros (1 euro pour les étu-diants). Gratuit pour les moins de 18ans, les chômeurs, les Anciens desChantiers de la Jeunesse et les mem-bres de l’A.M.C.J.F.).

Christian POUSSE

DEUX NOUVEAUX FANIONS AU MUSÉE :C’est avec grand plaisir et avec unecertaine émotion que nous avonsreçu des mains de Bernard Saillet,fils du chef de groupement Saillet, lefanion du groupement 12, à l’occa-sion du dernier congrès de l’AmicaleNationale des Anciens des Chan-tiers de la Jeunesse Française(ANACJF) le 23 septembre 2009 àChâtel-Guyon. Le groupement 12 fut constitué dèsle début de septembre 1940. Le chefSaillet, en provenance du groupe-ment 7 de Rumilly, remplaça le chefPlateaux à la tête du groupementdébut 1941. Le fanion du groupe-ment reprend logiquement la sym-

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bolique de l’insigne du groupementsur l’avers (le massif de Belle-donne) et sa devise « A force

d’honneur » sur lerevers.

Mme de Malmazet, veuve du chef deMalmazet, ancien chef du groupe 5« Sidi Brahim » du groupement 12, aégalement fait don à notre musée dufanion de son mari. Le groupe 5 futcréé dès le mois d’août 1940 sur les

pentes inférieurs du Marais, avecpour patronyme « Vauban ».Son implantation fut stabili-sée en été 1941, à Boulac,lieu-dit situé à 1500 mètres

d’altitude entre Luitel etRoche-Béranger. Le groupefut renommé « Sidi Brahim »en 1941. Du printemps 1941au début de l’automne 1942,le groupe participa notam-ment à la construction dutronçon Luitel-Boulac de l’ac-tuelle route de la station

olympique de Chamrousse. Lors dudéménagement du groupement dansles Landes (octobre 1943), le groupe5 fut d’abord installé à Saugnac puisà Labouheyre. Le fanion du groupe 5fut également réalisé en reprenantles motifs de l’insigne du groupe 5 :le cor est un clin d’oeil aux origines

du chef de Malmazet, originaire desChasseurs à pied, puis des Chas-seurs portés et alpins. Le fanion futconfectionné en 1942 grâce à la gé-nérosité des parents d’un des chefsd’atelier du groupe, M. et Mme Hé-méry de Grenoble, qui le firent fa-briquer par les soeurs d’un couvent

de la région.

Nous remercions chaleureusementMme de Malmazet et M. Saillet pourleurs dons qui complètent avanta-geusement la collection de fanionsdu musée dans laquelle la ProvinceAlpes-Jura était l’une des moins re-présentées.

L. Battut

Ci-dessus : avers et revers du fanion du groupement 12

Ci-dessus : Trois chefs d’équipe du groupement 12 « Belledonne » posent devant le campement de leurgroupement installé lors des journées de Challes-Les-Eaux (août 1941). Au centre, le jeune présente le fanion du groupement. Sa devise « A force d’honneur » est lisible sur le panneau de bois.

Ci-dessus : avers et revers du fanion du groupe 5 « Sidi Brahim » du groupement 12

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Nous proposons dans cette rubriquede vous informer des dernières publi-cations relatives aux Chantiers. Pourcette première, nous avons fait le choixdes livres ou articles parus, à notreconnaissance, à partir du 1er janvier2009. Les titres sont présentés parordre alphabétique de l’auteur :1. Battut Laurent, Les Chantiers de

jeunesse en Combraille (1940-1944), le groupement 5 de Roche-fort-Montagne puis Pontgibaud, legroupement 22 de Messeix, legroupement 26 de Felletin, revueFines, Giat (63), 2008, tome 3 ar-ticle pp. 69-91, éditions de l’Asso-ciation Archéologique Fines à Giat.

Bien que prévue en 2008, ce tome 3 aen réalité été publié en mai 2009 pourdes raisons techniques indépendantesde la volonté de la revue FINES.L’association du même nom peut êtrecontactée via son site internet : revue-fines.site.voila.fr/index.jhtml.2. Battut Laurent & Lebacq Baptiste,

le Groupement 101 des Chantiersde jeunesse (au Maroc), MilitariaMagazine n°286, Paris, 2009, pp.72-77, Histoire & Collectionswww.histoireetcollections.com.

L’article présente une étude histo-rique sur le groupement 101 de sacréation en 1940 à sa militarisationfin 1942 / début 1943. Il est illustréde photos pour la plupart inédites.3. Bellec Olivier, Jeunesse et Mon-

tagne – Tenues et équipements,1940-1944 – 1ère partie, MilitariaMagazine n°296, Paris, 2010, pp.52-57, Histoire & Collectionswww.histoireetcollections.com.

L’article est principalement axé surles tenues mais donne également unrésumé de l’histoire de l’institution

Jeunesse & Montagne.4. Pécout Christophe, "Les Chan-

tiers de la Jeunesse (1940-1944) :une expérimentation pédagogiquesous le Régime de Vichy", GuerresMondiales et Conflits Contempo-rains, n° 234, avril 2009, pp. 53-62,Preses Universitaires de France :http://www.cairn.info/ revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2009-2-p-53.htm.

5. Pousse Christian, Le groupement27 des Chantiers de la jeunesse,Sparsae n°64, Aigueperse (63),2009, pp. 38-62, Association cul-turelle d’Aigueperse et ses envi-rons http://sparsae.free.fr.

6. Souyris-Rolland André (sous ladirection de), Mémoires desChantiers – Les Chantiers de laJeunesse dans la Résistance etdans les combats de la Libération,CERPA - 2009, 8 rue Roy Paris.

7. Souyris-Rolland André (sous la di-rection de), Mémoires des Chan-tiers, Numéro Spécial 31 de

juillet/octobre, CERPA, 2009, 8rue Roy Paris.

L'INSIGNE GÉNÉRAL DES CHANTIERS DE JEUNESSE Sous le joug de nombreuses critiques,les Chantiers de jeunesse furent surle point de disparaître à la fin de l’été1940. Mais vers la fin du mois deseptembre, le général de La Porte duTheil conservait un certain opti-misme quant à la pérennité de cetteinstitution qui, pour ses défenseursles plus clairvoyants, serait appeléeà remplacer la conscription. Il de-manda alors aux responsables « destravaux » du commissariat généralde lui proposer un projet d’insigne. C’est le colonel Créange, anciencombattant de 1914-1918 et âgéd’une quarantaine d’année en 1940,qui se chargea de répondre à cette re-quête : par un croquis hâtif, il pro-posa le « triptyque » original del’insigne qui nous est familier au-jourd’hui : les épis de blé, le drapeautricolore et le soleil levant sur un ho-rizon de verdure. Les épis symbolisent la régénérationde la France par l'éducation de sa

Dernière minute :Jean-Louis Florent Schroetter, ex-secrétaire de la Délégation Alsacede l’ANACJF désormais dissoute, nous informe de la parution immi-nente de son deuxième livre, intitulé « Impossible Jamais ! ». L’auteury présente les dernières épreuves traversées de 2007 à 2009 avantl’ultime aboutissement : l’obtention de la mention « Mort pour laFrance » pour son père, alsacien et ancien du groupement 38, fusillélors de l’épuration dans le Lot le 20 août 1944. Ce livre est la suite du « premier volume » publié par M. Schroetteren 2007 chez le même éditeur et qui s’intitulait « Pour l’honneur demon père ». L’auteur y relatait le combat d’une vie pour faire la lu-mière sur la mort de son père.Le nouveau livre de M. Schroetter, « Impossible Jamais ! », d’environ225 pages, est disponible au prix de 19 euros (+ 8 euros de port) di-rectement chez l’auteur JL Schroetter 6A rue Pelzkappel 68750 Ber-gheim ou chez l’éditeur JDM éditions – imprimerie Ruge, 25 rue dela fidélité 68200 Mulhouse (chèque à l’ordre de « ImprimerieRuge »). Retraits sur place possibles.

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ACTUALITES PUBLICATIONS CHANTIERS

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jeunesse, l'idée étant d'en recueillirles fruits ultérieurement. Le drapeaufrançais "tombant" renvoie l’imaged’une France dans une passe diffi-cile : il ne mérite pas d'être repré-senté déployé à cause de la défaite,mais les épis de blé et le soleil nour-rissent l'espoir qu'un jour il le serade nouveau. L’astre de vie se lève audessus de la verdure, environnementdes camps de jeunesse. Quelquestentes, rappelant l’abri précaire despionniers, sont même ajoutées surl’insigne en métal. Le dessin définitif fut mis en formepar Gabriel Séjourné, étudiant aux"beaux arts" et requis au groupe dedirection du groupement 42. Sondessin définitif, réalisé à la gouache,comprend déjà les lettres « C.J.F ». Ilest conservé aux archives nationalessur un modeste feuillet A4. Ce mo-dèle originel est peint sur fond noiralors que la grande majorité des exem- plaires en tissu parvenus jusqu’ànous est confectionnée sur fond bleu.Le changement de consigne sur lacouleur du fond (pour passer du noirau bleu) a t-il été réalisé avant lespremières mises en fabrication ouaprès tirages de quelques rouleauxsur fond noir ? Le modèle Créange / Séjourné futprésenté au général de La Porte duTheil qui l’adopta. Il fut pour la pre-mière fois porté à la connaissancedes groupements de jeunesse grâceà sa présentation dans le BulletinPériodique Officiel numéro 8 du 10octobre 1940. Les premiers exem-plaires des insignes en tissu furentlivrés dès la fin du mois de novem-bre 1940 et il semble qu’ils furent enpriorité destinés aux cadres, ce quel’on observe en tout cas sur les pho-tographies de décembre 1940 à janvier1941. C’est probablement pendantcette période que des modèles furentégalement fabriqués sur cuir pour

distribution aux plus impatients. Ilfallut attendre le printemps 1941pour une distribution de rouleaux entissu au deuxième contingent (le pre-mier levé dans le cadre de la loi du18 janvier 1941). Outre l’insigne de bras en tissu per-mettant d’identifier le groupementpar son nom et/ou son numéro, l’in-signe général des Chantiers en tissu,destiné au port sur la poitrine dujersey, de la chemise ou du blouson,était le seul réglementaire. Il fit l’ob-jet d’un arrêté du Ministre secrétaired’Etat à l’Intérieur daté du 24 juin1941. Cet insigne est appelé « in-signe général » car il fut distribué etporté dans toutes les unités Chan-tiers (groupements, écoles, commis-sariats…) sans distinction de gradeou d’appartenance. Il faut toutefoisnoter une exception : cet insigne nefut pas porté par le général de laPorte du Theil qui disposait d’un in-signe propre à sa fonction de com-missaire général. Au fil des retirages, il y eut de nom-breuses variantes de cet insigne, entissu et en métal. Il est difficile au-jourd'hui de les replacer chronologi-quement. Les modèles en coton et ensoie auraient été destinés respective-ment aux appelés et aux cadres. Cettedistinction n’était pas toujours suivieen réalité… Quoi qu’il en soit, lesnombreux exemplaires parvenus au-jourd’hui jusqu’à nous sont égale-ment caractérisés par des différencesrelatives à la couleur du fond (bleu ounoir tirant plus ou moins sur le vertfoncé), aux dimensions plus ou moinsgrandes, et aussi à la mention « CJF» qui ne figure plus sur un modèle enparticulier. Celui-ci est souvent iden-tifié comme le dernier modèle avantl’apparition de l’insigne dit de la« Production Industrielle ». Ce dernier s’inspire largement del’insigne général Chantier. Très sobre

sur fond noir et bleu (couleur conformeau « secteur bleu »), il ne présenteplus de sigle et n’a conservé qu’undrapeau tricolore encadré d’épis deblé. En grande ou petite taille pourporter respectivement sur la Poitrineou le béret, il semble qu’il ne fut dis-tribué qu’aux groupements d’origineChantiers mis à la disposition desusines d’armement sous tutelle de la« Production Industrielle », à partir deseptembre 1943. D’après « Mémoiredes Chantiers » (CERPA), cet insignen’aurait été porté que par les cadres. Il y eu également de nombreuses va-riantes de l’insigne général destinéau béret, de plus petite taille avecfond noir, vert foncé ou bleu. Le nu-méro du groupement y est souventtissé, mais il existe aussi un insignesans numéro. Un seul insigne pourbéret semble avoir été tissé avec unsigle, « ERA », celui de l’Ecole Ré-gionale d’Auvergne installée à Theix(63) de mars 1941 à juin 1944. L’Association des Anciens (ADAC)créée en juin 1941 choisit égalementson insigne propre, s’inspirant logi-quement de la symbolique del’insigne général CJF. Les datesd’ado ption des insignes tissés (engrande taille sur fond bleu avec lamention « ADAC » ou pour le béreten fond vert et la mention « AN-CIENS ») ne sont pas connues. Unenote du siège de l’ADAC datée du 5août 1943 entérine officiellement lemodèle de l’insigne métallique « spé-cial sur lequel le mot ‘Anciens’ serasur fond émaillé de différentes cou-leurs ». D’après cette note, la décli-naison de la couleur du fond ducartouche ‘Anciens’ est la suivante :blanc pour chef de district, bleu clairpour chef de canton, rouge pour chefcommunal, jaune pour les corres-pondantes sociales et enfin tricolorepour les « prisonniers stagiaires CJF »,un statut restant à éclaircir !

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Les trois planches ci-contre ont pourbut de présenter une sélection desprincipales variantes d’insigne. Pour chaque planche, l’identificationest donnée de gauche à droite pour unemême ligne.Planche 1 - Insignes tissés Chantiers et Production Industrielle :1ère ligne, insignes de poitrine : insigne« jeune » en coton, insigne « cadre » ensoie, insigne peint sur cuir. 2e ligne, insignes de poitrine : insignesur fond vert foncé, insigne sans sigleCJF (dernier modèle), insigne de laProduction industrielle. 3e ligne, insignes de béret : insigne sansnuméro, deux insignes du groupement6 sur fonds bleu et noir, insigne « ERA »de l’Ecole Régionale Auvergne (Theix),insigne de la Production Industrielle,insigne « Anciens ».

Planche 2 - Insignes Chantiers en métalou aluminium (port sur la poitrine –non réglementaire mais potentiellementtoléré sur la tenue Chantiers de sortie) :- Insigne en métal doré émaillé ArthusBertrand,

- Insigne en métal argenté émailléDrago Béranger,

- Insigne en aluminium peint estampésans fabricant,

- Insigne en métal argenté peint DragoBéranger,

- Insigne en métal doré peint DragoBéranger,

- Insigne en métal peint sans fabricant(motif peu courant avec une baraqueChantier au lieu des tentes en toile),

- Insigne en métal doré partiellementpeint Drago Béranger.

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Articles Prix Prix adhérents AMCJF non-adhérents

Médaille commémorative 1940-1990 15 € 17 €Insigne épingle CJF - 7x13 mm 3 € 3 €Insigne type pin's émaillé CJF 23x14 mm 2 € 2 €Plaque bronze CJF - 56x65 mm 18 € 20 €Cravate tergal rayée vert et blanc 5 € 5 €Coupe 60e Anniversaire des Chantiers 13 € 17 €Cassette Congrès (2001 ou 2002 ou 2003) 5 € 5 €ArticlesHistoire des Chantiers de Jeunesseracontée par des témoins(Actes du colloque de Vincennes) 20 € 25 €Carnet de la « Sabretache » n° spécial CJF 18 € 20 €

La commande doit être adressée à M. Christian POUSSE20 ter, rue Amiral Gourbeyre - 63200 RIOM, accompagnée d'un chèque de son montant majoré éventuellement des fraisde port, à l'ordre de A.M.C.J.F.Pour toute commande inférieure à 40 €, ajoutez 5 € de frais de port.Pour toute commande égale ou supérieure à 40 €, le port est gratuit.Cadeau : Une cravate Club gratuite pour tout achat atteignant 50 €.

Planche 3Insignes ADAC et « Anciens » Insigne tissé « ADAC » pour poitrine,Insigne « Anciens » en métal doréDecat sans attache avec trois trous(pour fixation sur béret probable-ment), Insigne tissé « Anciens » pour béret,

Quatre boutonnières « Anciens » : - insigne en aluminium Drago, - insigne en métal doré à cartoucherouge (chef communal) sans fabri-cant,

- insigne en métal doré Arthus Ber-trand à cartouche bleu (chef de can-ton),

- variante Drago de chef de canton(épis sur fond vert)

L. Battut

ARTICLES ET DOCUMENTS « CHANTIERS »

QUI CHERCHETROUVE

Connaissez-vousAndré SALLÉE ?Pour clore un ouvrage consacréau Chantier de la JeunesseGroupement 34, situé au châteaudu Bouchet à Rosnay-en-Brenne(Indre), je recherche toutes in-formations sur André SALLÉE.Ce fut un chanteur connu et l'amide mon père (dont je publie cetteannée le journal).Cet artiste est-il encore vivant ?Quelqu'un peut-il me fournir desrenseignements ?Veuillez adresser vos courriers à :Madame Michelle LEMAIRE-VEYSSET2, rue du professeur LouvelAllée Béatrice61140 Bagnoles-de-l'OrneVous pouvez également me join-dre par courriel ou téléphoni-quement :[email protected]él. : 02 33 66 86 10Merci

Qui a connu René MAUGARD,originaire d'Anzème (Creuse),Ancien du Groupement 39 deMontmarault (Allier), décédéen 1989 ?Communiquez toutes informa-tions sur sa vie aux Chantiersou après la guerre à la revue M. FLORAN 34, rue de la Chapelle Saint Don63200 RIOM qui transmettra.

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« TOUJOURS PLUS HAUT » « DE PLUS EN PLUS FORT »Les Plaideurs de Jean Racine

Commandé depuis le 1er octobre 1941par le chef Pierre Havard, le GroupeMermoz ; Groupe 3 du groupementJacques Cœur, 32, a joué au moisd’avril ou au mois de mai 1942 :« Les Plaideurs de Jean Racine ».

On imagine bien sur l’importance et laforce de la préparation de cette « Veil-lée de Groupe » bien propre à « dis-siper les impressions de vague, d’ennuiet de démoralisation » (1), « puissantmoyen de regroupement des jeunesdans la main de leur chef » (1).Ces travaux de mise en scène et dejeu des comédiens, inscrits dans l’ef-fort d’initiation artistique fourni parchaque groupement, représententune part non négligeable de la for-mation des Jeunes.

Animée par des chefs pourvus d’ « unecertaine culture générale, de goût,imagination et d’entrain » (2), cette

initiation artistique, développéesous la direction de moniteurs,comprenait chant, mimes, jeux,travaux manuels, et bien sur lethéâtre.Les Groupements comptaientainsi dans leurs rangs, des Moni-teurs ou « Chefs d’Atelier spé-

cialisés »,« capables de donnereux-mêmes, un enseignement dans

tel ou tel domaine d’art »(3).Groupes et Groupements pouvaientégalement obtenir le concoursd’ « équipes d’expression », compo-sées de jeunes ayant au moins troismois de séjour aux Chantiers, en-suite réunies pour chanter, mimer,jouer, décorer, au cours de tournéesorganisées à la demande.

Ces équipes furent formées à l’éche-lon de Commissariat régional, « deuxéquipes pour le théâtre, les jeux etles mimes et une équipe pour le chantet la musique » (4).L’ensemble de ces personnels étaientappelés à se former et à se perfec-tionner dans « les stages organiséspar l’Association Jeune France » (six

semaines pour les équipes d’expres-sion, deux semaines pour les chefs).Lancée le 15 août 194O, l’Associa-tion Jeune France, « infiltrée » pardes mouvements de résistance, futdissoute à la demande du gouverne-ment de Vichy en mai 1942.Une brève description de l’Associa-tion permet de comprendre la placeaccordée à l’initiation et à la pratiqueartistique dans la vie des Groupe-ments.Pensée par Emmanuel Mounier,philosophe du personnalisme fran-çais, elle est initiée par le compositeuret homme de radio, Pierre Schaeffer,qui en assure la direction jusqu’à sadissolution en 1942.Elle doit son nom au Groupe musi-cal Jeune France crée en 1936 parYves Baudrier, Olivier Messiaen,Daniel Lesur et Pierre Jolivet, com-positeurs de Musique contemporaine.Dans l’esprit d’Emmanuel Mounier,l’Association Jeune France devaitpermettre aux artistes de sortir desmilieux subventionnés parisiens pour« s’affronter aux valeurs tradition-nelles et aux vérités des terroirs ».Sous la présidence d’Alfred Cortot,de nombreux artistes participèrent àParis et à Lyon aux activités de l’As-sociation Jeune France : Jean Villar,Fernand Ledoux, Raymond Rou-leau, Pierre Fresnay, Pierre Lenoir,Jean Grenier, Madeleine Barbuléepour le théâtre. Autant de comédiensqui joueront un rôle plus que signifi-catif dans le développement du théâ-tre et des politiques culturelles, aprèsla Libération, établissant ainsi unpont avec le front Populaire. L’Association Jeune France, rassem-blera ainsi à Lyon la plupart desmouvements Personnalistes d’avant-guerre. « Des principes, direction et esprit »énoncés dans la plaquette de présen-tation de l’Association, rédigée par

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LES PLAIDEURSDU GROUPEMENT 32

Ci-dessus : « Le chef Havard avec la troupeet les moniteurs »

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Pierre Schaeffer, avec l’aide d’Emma-nuel Mounier, retenons les d’objectifsassignés à toute culture, et à toute ac-tion culturelle particulièrement am-bitieux et... . particulièrement actuels :« qualité technique, sincérité humaine,efficacité professionnelle, probité in-tellectuelle, audace novatrice, conti-nuité d’une haute tradition de culturefrançaise, pluralité des vocations ».Ainsi, les acteurs, décorateurs, met-teurs en scène des « Plaideurs » fu-rent-ils à bonne école !L’article reproduit ci-après est extraitde Cœur de France, le journal men-suel du Groupement 32.Il rend compte de la représentationet du travail accompli par les équipesdu Groupe Mermoz avec le concoursde France (à Lyon) pour les décors,les costumes, les éclairages.Les photographies prisent pendant etaprès la représentation illustrent cecompte-rendu. Nul doute qu’elles rappelleront à cer-tains de bons souvenirs ; pour moic’est un souvenir d’enfance.Nul ne doute également que l’His-toire de l’initiation et des pratiquesartistiques des jeunes dans les Chan-tiers de Jeunesse ne mérite d’être ap-profondie.« De plus en plus fort ! De la veilléed’équipe à la veillée de groupe ; de lafarce à la comédie plus ou moins bur-lesque brûlant Courteline, Labicherépertoire habituel des Chantiers, dé-laissant les mares souillées -il y en aque trop au Venon- le groupe 3 vientde remonter aux sources et de s’yabreuver à longs traits.Eh ! oui, la troupe l’expression n’a pashésité sous la direction du Chef havardà innover en la matière et à présenterune comédie classique : Les Plaideursde Racine. Entreprise délicate et har-die mais combien réussie puisqu’ellea amusée à la fois chefs et jeunes enun spectacle du meilleur goût…

Soulignons le jeu pénétrant et parfoissubtil des acteurs qui ne surent pas seu- lement faire rire pendant leurs coursessur le théâtre, leurs poursuites, leursculbutes, leurs déguisements (ad hoc,venus de Lyon) mais qui nous diver-tirent par le bon gros sens et le par-ler populaire du petit Jean : la minecontrariante, soupçonneuse et obsti-née de Chicaneau, la grâce ingénuede la charmante Isabelle, l’adresse del’Intimé habile à glisser les billetsdoux et à servir les intrigues de sonjeune maître, le ridicule du juge Dan-din voulant absolument juger mêmedans les gouttières de son grenier ou

par le soupirail de sa cave, l’entête-ment d’une vieille com tesse détra-quée par sa manie de plaider… Rendons grâce aussi à tous ceux quicontribuèrent d’une façon plus obscureau succès de la pièce et qui furent ré-compensés de leurs efforts : décora-teurs, électriciens, machinistes…Enfin une belle initiative qui mérited’être retenue, un défi jeté à ceux quiconsidèrent le théâtre classiquecomme trop rébarbatif pour être misà la portée des profanes, une œuvredésintéressée rassemblant toutes lesbonnes volontés d’un groupe autourde son chef pour le plaisir de la com-munauté ».Notes : 1, 2, 3, 4 Joseph De la Porte Du TheilUn an de commandement des Chantiersde la Jeunesse.Editions Sequana. Paris, juillet 1941

Références :Jean Delage

Espoir de la France. Les Chantiers de laJeunesse.Quillet Editeur. Paris, février 1942

Robert VaucherPar nous la France… Ceux des Chantiers

de la Jeunesse.Editions Sequana.Paris, février1942.

Joseph De laPorte Du TheilLes Chantiers ontdeux ans.Editions Sequana.Paris, décembre1942.

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ASSEMBLEE GENERALE DE L'A.M.C.J.F. DU 2 OCTOBRE 2010 à CHATEL-GUYON à 14h à la Mouniaude

•• Nous préciserons que les réservations hôtelières seront libres.• Prière de nous faire parvenir vos inscriptions avant le 15 juillet 2010 pour réservation du repas.• 17h30 Visite du Musée C.J.F.• 19h30 Repas en commun au restaurant (35 € par personne).

BULLETIN D'INSCRIPTION ASSEMBLEE GENERALE DE L'A.M.C.J.F.

Nom_______________________________________________ Prénom_____________________________________________

Adresse _______________________________________________________________________________________________

______________________________________________________________________________________________________

Tél ou mail _____________________________________________________________________________________________

Repas (nbre de personnes) _______Règlement par chèque 35 € par personne (à l'ordre de A.M.C.J.F.)

❑ N'assistera pas à la réunion, donne pouvoir à Monsieur _________________________________ Signature

BULLETIN D’ADHESION 2010Association Mémoire des CJF DEMANDE D’ADHÉSION Association Loi 1901Siège administratif : 179, rue Charles Gide - Baillargues (à utiliser pour toute correspondance).Je soussigné

Nom_______________________________________________ Prénom_____________________________________________

Adresse _______________________________________________________________________________________________

______________________________________________________________________________________________________

Téléphone fixe / Portable __________________________________________________________________________________

E-mail : _______________________________________________________________________________________________

demande mon adhésion à l’Association Mémoire des Chantiers de la Jeunesse Française (AMCJF).

Je souhaite adhérer en tant que (cocher) : ❑ Ancien des CJF, pour l’année 2010 (cotisation 15 €), Classe _______________ groupement(s) CJF : ____________________❑ Amis des CJF ou Parent d’un Ancien CJF, pour l’année 2010 (cotisation 15 €)❑ Membre bienfaiteur, pour l’année 2010 (cotisation 45 €) Signature ❑ Membre bienfaiteur à vie (cotisation 225 €)

Le chèque de cotisation, à l’ordre de l’AMCJF, accompagné du présent bulletin rempli et signé, est à rencoyer à :M. Michel LEBOST - 179, rue Charles Gide - Baillargues. Un courrier notifiant votre adhésion vous sera adressé ultérieurement.

CARNETSLe comédien Pierre Vanneck qui fut avant tout un homme de théatre et de télévision,

est mort à Paris le 31 janvier 2010.Né Pierre Auguste Van Hecke, le 15 avril 1931 à Lang Son (Vietnam)

Pierre était le fils du général A.S.Van Hecke, commissaire des chantiers en Algérie, puis chef de Corps du 7° RCA.

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Photographies du musée de Chatel-Guyon(Auvergne 63)

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ASSOCIATION MÉMOIRE DES CHANTIERS DE LA JEUNESSE FRANÇAISESiège administratif : 179, rue Charles Gide - 34670 Baillargues

Rédaction des textes - Photos : AMCJF Con

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