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MAGAZINE SEPTEMBRE 2010 - 5 Outiror retrouve sa route La logistique emprunte de nouvelles voies

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Le magazine automne 2010 de La Lettre Valloire

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Page 1: Mag Automne 2010

MAGAZINE SEPTEMBRE 2010 - 5 €

Outirorretrouve sa route

La logistique empruntede nouvelles voies

Page 2: Mag Automne 2010
Page 3: Mag Automne 2010

Dossier Sommaire

Ce magazine est un hors sériede La Lettre Valloire,bimensuel d’information politiqueet économique en région Centre.Edité par MCM PresseSAS au capital de 51 000 €RCS Tours B 341 914 273.

Siège social :14, boulevard Heurteloup à Tours

Adresse postale :BP 9203137020 Tours Cedex 102 47 70 60 [email protected]

Rédaction :François-Xavier Beuzon(rédacteur en chef)Jean-Christophe Savattier(rédacteur en chef adjoint)Aurélie Vouteau (assistante)

Ont collaboré à ce numéro :Christian BidaultAlexis BoddaertEmmanuel DanielouStéphane FrachetOdile MénardBruno Villeneuve

Maquette :Régis BeauneStève Ankilbeau

Révision et correction :Odile Ménard

Publicité :François-Xavier BeuzonEmmanuel de Gonneville

Diffusion :Annie Coupet

Crédits photographiques :Photo deUne : Régis Beaune•DR. (pages 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12,16, 19, 21, 22, 28, 33, 42, 50, 52, 54, 58, 65, 66)• François-XavierBeuzon (pages 20, 40, 45, 48, 57) • Jean-Christophe Savattier(pages 8, 17, 31) •Christian Bidault (pages 9, 14,15) •Deret(page 24) •Cédric Bosquet (page 13) • Jean Puyo (page 34) •Régis Beaune (pages 56) • Bruno Villeneuve (pages 38, 46) •EDF (page 57) • Application de l’Electrolyse (page 53) • Jean-Luc Péchinot (page 59) •Emmanuel Danielou (pages 6, 60).

Impression :Imprimerie Vincent, Tours (37)

Informations légales :Abonnement annuel 2010 (23 numéroset 4 magazines hors série) : 350€Abonnement électronique avec éditionbihebdomadaire : 420€Prix de ce numéro : 5€

CPPAP : 0111 I 85872ISSN : 1246-4333Dépôt légal : septembre 2010

Directeur de la publication :François-Xavier Beuzon

www.lettrevalloire.com

EntreprisesCroissance externe : il est temps de profiter des soldesLa crise aura été aussi celle des opérations de fusions-acquisitions. Après l’écroulement du marché en 2009 et l’amorce d’une repriseen 2010, c’est peut-être l’occasion ou jamais de faire des bonnes affaires. pages 32 à 37

Les bémols du virtuose Warren Buffet page 38

Cédric Troussard reconditionne la Cecaf page 40

Sanitaire Equipement prend du volume page 40

Arpeggio à la rescousse des entreprises régionales page 42

Sidamo, objectif acquisitions page 45

Les nouvelles ambitions de Mr. Bricolage pages 46 et 47

Treca réveille les querelles de voisinage page 48

Europe Aviation en atterrissage forcé page 50

Steco Power dévoile ses batteries page 52

PDG Plastiques joue l’innovation à Malesherbes page 52

Projets pour Applications de l’Electrolyse page 53

Loiselet revient au nid page 54

Immobilier d’entreprises pages 56 et 56

La Femme Loire, le défi de Michel Audiard pages 58 et 59

Jack Gamard laisse Dactyl Buro en ordre de marche page 60

Le journal de l’Aritt Centre (publi-information) pages 61 à 64

Chantiers en région Centre page 65

Carnet page 66

La région Centre n’est pas devenue le maillon faible de la supplychain. Pour autant, les opérateurs et les investisseurs doivent ajus-ter leurs pratiques en se calquant sur les besoins de leurs clients. Lesmodèles d’affaires de la logistique changent pages 18 à 31

L’immobilier logistique ébranlé par la crisepages 20 et 21

Transgourmet, l’entrepôt nouvelle donne page 22

Transporter, avec du service en plus pages 24 et 25

Les camions prendront le train en région Centrepage 26

Terminal : Brétigny plutôt qu’Artenay ? page 28

Points ChaudsEn Bref pages 4 et 5

En Scène pages 6 à 9

Charles-Eric Lemaignen : “La capacité financière des collecti-vités évoluera avec la richesse des territoires” pages 10 et 11

Les organisations patronales ont du mal à dialoguer pages 12 et 13

MCMpresse

Outiror retrouve sa routeOutiror se redresse. La logistique et les tournées des camions bleuet jaune ont été entièrement revues pages 30 et 31

Dossier

Les touristes étrangers sont de retour pages 14 et 15

Jean Germain taxe le privé et exempte les bailleurs sociaux page 16

La logistiqueemprunte

de nouvelles voies

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Points Chauds En Bref

4 La Lettre Valloire - Septembre 2010

Plus de 1,2 M€ : c’est le montant de l’ardoise que le Conseilrégional du Centre va devoir verser à différentes entreprises

– dont le cabinet d’architecte berruyer Gauchery-Radigue – évin-cées en 2002 de l’appel d’offres portant sur la construction dulycée agricole du Subdray, près de Bourges. Un marché portantsur plus de 30 M€, l’équipement ayant coûté au total 74 M€.Le scénario de ce loupé est édifiant. Un projet avait été primiti-vement retenu par un jury constitué d’architectes et d’élus. Maisà la surprise générale, l’exécutif de l’assemblée régionale désavouait ce choix initial pour lui préférer laproposition concurrente du groupement parisien Art’hur. « Une collectivité n’est pas obligatoirementengagée par le choix d’un jury. Mais elle doit nécessairement motiver son choix si elle décide de s’oppo-ser à sa décision », nous indique une source proche du dossier. Ce qui, manifestement, n’était pas le cas. Lesjuges – à savoir le tribunal administratif d’Orléans, puis la Cour administrative d’appel de Nantes – ontd’abord considéré que la commission technique dont l’avis avait été suivi par la Région n’avait pas « d’exis-tence légale ». Il ne restait plus aux plaideurs, « systématiquement écartés de tous les appels d’offres régio-naux depuis 2002 », qu’à présenter une demande d’indemnisation… reconnue valide par la justice à l’issued’un second procès. « Ce dossier, marqué par l’amateurisme et la soumission obstinée des élus aux choixdes techniciens, a été géré en dépit du bon sens et ce, du début jusqu’à la fin », estime Alain Tanton(MoDem), président de la communauté d’agglomération Bourges Plus et ancien conseiller régional.

Allocation de rentrée saléepour le Conseil régional

Au bureau

En marge du Congrès duNouveau Centre à Tours, les 12et 13 juin derniers, les Jeunescentristes renouvelaient aussileurs instances nationales.Deux représentants régionauxdu mouvement ont été élus surla liste du nouveau président,Jérémy Coste. Le VendômoisThomas Hantz, ancien attaché

de presse de Maurice Leroyet désormais collaborateurd’André Santini, et ThibautGrillon, du Loiret, sontdésormais membres dubureau national.

PrésidentLa première assemblée généralede la fédération du Cher du

Nouveau Centre s’est déroulée le25 juin à St-Doulchard. Sur les95membres inscrits, 65 étaientprésents ou représentés. Aymarde Germay, maire de Marmagne,a été élu président. Le déléguédépartemental est Joël Badouxet Philippe Bensac, maireadjoint à Bourges, est un descinq vice-présidents.

Les radicaux bougentDébut juin, la fédération du Loiret du Parti radical a renou-velé Pascal Vilain à sa présidence. Le Parti radical, dit valoi-sien, associé à l’UMP depuis la création de cette dernière,revendique 110 adhérents dans le Loiret. Dans le départe-ment voisin d’Eure-et-Loir, le mouvement présidé au plannational par Jean-Louis Borloo a confié à Franck Bonnet lamission de réactiver la fédération départementale, disparueen 2005. Il sera épaulé par Philippe Masson, maire de Brouet seul élu d’Eure-et-Loir à porter l’étiquette du Parti radical.

SuspensionDans notre dernière édi-tion, nous annoncions quel’aéroport Tours–Val deLoire risquait de connaîtredes turbulences. Effective-ment. Irritée par le retardpris par le Conseil généralà régler une facture de…438 570 €, la compagnielow cost résidente Ryanaira tout simplement décidéde suspendre les réserva-tions à partir de sa plate-forme tourangelle. Une« prise d’otage des usa-gers », dénoncée avec for-ce par les Verts, qui auraeu le mérite de remuer lecomptable départemental.Le chèque a été envoyéillico.

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ReçuChristophe Degruelle,président PS de lacommunauté d’agglomérationde Blois, a été admis auconcours d’inspecteurd’académie (IA-IPR) au moisde juillet. Il a ainsi régularisésa situation, après avoir éténommé inspecteur del’académie de Paris en avril2002 sans être passépar la voie du concours, alorsqu’il était membre du cabinetministériel de Jack Lang.On est, en revanche, sansnouvelles de Claude Roiron, laprésidente du Conseil générald’Indre-et-Loire, qui se trouvaitdans la même situation.De méchantes langues disentqu’elle aurait été recalée.Elle retentera peut-êtresa chance.

ChineDeux sénateurs régionaux ontchoisi de consacrer quelquesjours de vacances à la Chine.Jean-François Mayet,sénateur-maire UMP deChâteauroux, est allé finaoût plaider la cause deson aéroport auprès desentreprises, dont certainespourraient s’y implanter.Jean-Pierre Sueur, sénateurPS du Loiret, s’y est rendu àpeu près à la même époqueavec une délégation officiellede parlementaires français. Ilprépare un rapport sur lesvilles du futur.

Stop et EncoreJean-Paul Chanteguet,député-maire PS du Blanc (36),voudrait bien poursuivre sacarrière parlementaire etentamer un 4e mandat auPalais-Bourbon en 2012.Le hic est que la réforme dela carte électorale a suppriméun siège dans l’Indre et qu’ilsera en concurrence avecMichel Sapin pour l’investituresocialiste. L’élu, qui se rangeparmi les strauss-kahniens,renoncera en revanche àbriguer un nouveau mandatmunicipal en 2014.

Ile MauriceJean-Pierre Door, député-maire de Montargis etprésident du groupe AmitiéFrance-Maurice, vient derentrer de l’Ile Maurice où ilreprésentait le président de laRépublique dans le cadre descérémonies commémorativesdu bicentenaire de la batailledu Vieux-Grand-Port, où laflotte française est venue àbout des Anglais. De quoimêler l’utile à l’agréableavant la rentrée !

CandidateJacqueline Gourault, sénatriceet maire de La Chaussée-St-Victor (41), sera candidate àsa succession aux sénatorialesde la rentrée 2011. L’autresénateur de Loir-et-Cher,Pierre Fauchon (NouveauCentre), qui aura 82 ans aumoment du scrutin, ne sereprésentera pas. MauriceLeroy, député et président du

Conseil général, égalementNouveau Centre, sera candidat.Pour le second siège, c’est plusouvert et Jacqueline Gouraultaura une forte concurrence.

Binôme

Isabelle Maincion, maire DVDde La Ville-aux-Clercs (41) etconseillère régionale, a étéélue présidente du PaysVendômois par 60 voix contre14 à la vice-présidente de laRégion, Karine Gloanec-Maurin(PS). Elle succède à MauriceLeroy, député et présidentNouveau Centre du Conseilgénéral de Loir-et-Cher, quidevient premier vice-président.Le Pays Vendômois regroupe 105communes et 69 000 habitantsdu nord du Loir-et-Cher.

De Christophe Roussat, le conseiller municipal de« A Gauche Bourges », en passe de devenir notre chou-chou : « Pour le déversement des eaux pluviales dans leseaux communales, elles viennent d’où ces eaux plu-viales ? ». Un témoin de la scène nous a rapporté que le

maire de Bourges, qui n’est pas né de la dernière pluie, auraitlevé les yeux au ciel. De François Bonneau, président socia-liste du Conseil régional, qui s’est prononcé dans une interviewaccordée au Berry Républicain en faveur d’un « aéroport régionalà Tours, atout important de développement du tourisme ». LesVerts en pensent quoi ? De Gérard Moisselin, préfet du Loiret etde la région Centre, lors d’un déplacement dans le Loir-et-Cher :« Je ne suis pas l’oncle Picsou (…) Mais je le dis aux élus deBlois, de grâce, faites en sorte d’utiliser ces fonds communau-taires, vite et bien. » De Maurice Leroy, député et président duConseil général de Loir-et-Cher, qui se confiait au site web duTélégramme de Brest : « Si la candidature d’Hervé Morin ne décol-lait pas et se situait à 2 % dans trois ou six mois, la question (deson maintien, NDLR) se poserait. »

OxymoreLes Roms auront inspiré lesélus régionaux cet été. Avec son« les mecs ne savent plus quoiinventer », qui s’adressait auxmaires de Chartres et de Dreux,Eric Chevée, conseiller munici-pal MoDem de Chartres, auradonné un ton trivial à sonadmonestation. Plus littéraire,Nicolas Perruchot, le députéNouveau Centre de Loir-et-Cher, aura préféré manierl’oxymore – à ne pas confon-dre avec l’oxyrom – pour réclamer une clarification de la loiles concernant. Le député a judicieusement rappelé dans uncommuniqué en date du 6 septembre que « si l’attention s’estfocalisée sur les Roms, il ne faut pas oublier que Saint-Aignana été assiégé par des gens du voyage sédentaires (sic) ». Aumoins, personne ne pourra reprocher à Nicolas Perruchot son« silence assourdissant (re-sic) » sur le sujet des Roms.

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SMS

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6 La Lettre Valloire - Septembre 2010

Points Chauds En Scène

Irène Félix pense à 2014«J e suis une austère qui sait

aussi se marrer ! » : perçuesouvent comme rigoureuse, voirerigoriste, Irène Félix (PS), vice-pré-sidente du Conseil général du Cheret chef de file de l’opposition aumaire UMP de Bourges, tient à affi-cher un visage souriant. Un quartde siècle de politique et autant decombats qui n’ont entamé ni sadétermination, ni sa bonne hu-meur. Elle raconte volontiers sespremiers pas dans la vie publique :« J’avais 22 ans et venais de trouver un premier emploi. J’ai rejoint ceparti pour prendre des responsabilités. »C’est chose faite en 1998, où elle devient conseillère générale à Bourges.Dix ans plus tard, la tête de liste socialiste perd les élections municipalescontre le sortant Serge Lepeltier. Mais elle reste mobilisée pour 2014. « ABourges, le temps de l’alternance est venu. Il faut faire aboutir un certainnombre de dossiers : technopole de Lahitolle, développement universitaire,maison de la culture. Cette ville a besoin de dynamisme. » La conseil-lère municipale envisage deux axes de travail : « Penser la ville, en termed’urbanisme et d’aménagement, pour redonner sa place au collectif. Etaussi travailler sur les réseaux de déplacements avant l’arrivée du TGV. »Sur sa relation avec le monde économique, Irène Félix affirme discuterrégulièrement avec les chefs d’entreprise du département : « Avec AlainBrunaud – candidat à la présidence de la CCI du Cher, NDLR –, nousavons des convergences d’analyse sur la question du territoire. Nousavons au PS plusieurs chefs d’entreprise militants. »

Le nouveau directeur de l’Agencede Participation de l’Etat, Jean-Dominique Comolli, n’est autreque l’époux de Françoise Del-mas-Comolli, préfète du Cherdepuis deux ans. Cet énarque de64 ans fut conseiller ministérielde Laurent Fabius et de MichelCharasse avant de diriger lesDouanes, puis la Seita, devenueAltadis en 2000.

OpportunisteValentino Gambuto, lesecrétaire de la section PSde Dreux et leader de l’op-position au maire UMPGérard Hamel, s’écharpeavec sa colistière NoraHusson, chargée par lemaire d’établir un diagnos-tic social dans les différentssecteurs de la ville. Si l’éluesocialiste se défend au nomdu « pragmatisme » et seréclame de soutiens au PS,son leader l’accuse d’êtresurtout « opportuniste » .

Parenté

Le Cher va se doter d’une associa-tion des maires ruraux : il était leseul département de la régionCentre à ne pas posséder une telleassociation, qui fédère les mairesdes communes de moins de 3 500habitants. Denis Durand, maire deBengy-sur-Craon, fait office, pourle moment, de « correspondant »de l’AMRF (Association des mairesruraux de France), présidée, auplan national, par Vanik Berberian,lemaireMoDem de Gargilesse (36).

Maires ruraux

La question de la mise à disposition de l’hôtel particulier de450 m2 au profit de la préfecture par le Conseil général

d’Indre-et-Loire, propriétaire des lieux, titilletoujours Claude Roiron, la présidente socialiste duDépartement, qui cherche à récupérer tout ou partiedu bien. Il est vrai que les fins de mois de lacollectivité sont réputées difficiles...Imperturbable, le préfet Joël Fily, sûr de son bondroit, fait remarquer que l’Etat assure toutes lescharges de ses locaux, « y compris de coûteusesremises aux normes ». Au moins peut-il escompterque sa propriétaire difficile ne saisira pas les servicespréfectoraux pour l’expulser.

Crise du logement

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Tayeb Touazi défie Hervé Morin

Ils ont tout faux !

Adjoint au maire UMP deDreux depuis 1995, Tayeb

Touazi, qui porte les couleurs duNouveau Centre depuis sa créa-tion en 2007, est en désaccordavec la ligne défendue par HervéMorin, le président du parti cen-triste reconduit tout récemmentà Tours. « J’observe que, sur beau-coup de sujets tels que le bouclierfiscal, la dette publique, l’inter-diction de la burka ou la pré-sence de soldats français enAfghanistan, Hervé Morin n’ar-rive pas à faire valoir les diffé-rences d’appréciation descentristes avec l’UMP qui sontréelles. » Ce consultant en infor-matique de 50 ans, natif de petiteKabylie et spécialiste, dans le cadre

de son mandat municipal drouais,des questions d’aménagementurbain, a donc décidé de jouer unepetite musique dissidente. Il n’apas hésité en juin dernier à bri-guer la présidence lors du congrèsdu Nouveau Centre et à affronterdevant les militants l’actuel minis-tre de la Défense.Certes, il n’a réussi à recueillir que6,6 % des suffrages mais l’homme,pondéré et « pragmatique », s’estfait connaître en interne… et a prisdate pour l’avenir. « J’ai été ras-suré par la teneur du discours declôture tenu par Hervé Morin. Il aretrouvé des accents centristes quiavaient disparu, mais je restevigilant. » Tayeb Touazi dit avoirréuni autour de lui des militants

qui partagent sa vision du cen-trisme. « Bien sûr, il n’est pasfacile de faire exister nos valeursdans la configuration actuelle dela majorité mais c’est pourtantune exigence qui doit nous réu-nir. » Sans animosité, Tayeb Touazitaille sa route…

L es 200 faucheurs volontaires, qui ontdécimé le 24 juillet dernier le demi-

hectare de tournesol de deux agricul-teurs tourangeaux, ont été bien mal ins-pirés. Car les variétés ciblées par cesilluminés, émules de José Bové, « n’ontpas été obtenues par des technologies detransgénèse (OGM) », indique ainsi leCentre technique des oléagineux métro-politains (Cetiom), monté au créneau surune affaire qui a profondément choquéle monde agricole. Ces tournesols ont,au contraire, « été développés de manière

conventionnelle par croisements succes-sifs, en utilisant la technique de la muta-génèse ».Une technique bien connue et utiliséedepuis… plus d’un demi-siècle dans denombreux programmes de sélection deplantes cultivées… mais qui est contes-tée par les faucheurs toujours prompts àsemer la confusion. Les faux venge-resses des écolo-vandales auront réussi

la prouesse d’anéantir des parcellesexpérimentales dont la généralisationpermettrait « de moins recourir aux her-bicides ! » explique-t-on au Cetiom. Na-turellement, note l’un des agriculteursvandalisés, l’opération commando a étémontée et exécutée « sans qu’aucun dia-logue préalable n’ait été recherché ».Plainte a été déposée contre ces fous dela faux.

Salbris à la dièteSalbris va devoir se mettre au régime. Conformément au rapport de la Chambre régio-nale des comptes saisie par le préfet suite au vote d’un budget déficitaire le 1er avril der-nier – un acte provocateur assumé dernièrement jusque dans nos colonnes par lemaire Jean-Pierre Albertini (MoDem) –, le conseil municipal vient d’adopter un budgetprimitif – à l’équilibre – qui s’inscrit dans un plan de redressement quinquennal dras-tique. Si les élus ont échappé à l’infâmante mise sous tutelle, d’importantes haussesd’impôts sont à craindre. L’opposition aurait préféré pour sa part « une mise soustutelle avec la certitude de parvenir à des résultats ». Il ne reste plus qu’à croiser lesdoigts pour que Prologis puisse aller au bout de son projet de zone d’activité logistique.Salbris a besoin de regarnir sa trésorerie.

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Points Chauds En Scène

Les trois Conseils généraux du Cher, de la Nièvre et de l’Allier, qui ont pour point com-mun d’avoir des majorités de gauche (PS pour les deux premiers,

PCF pour l’Allier) mais pour particularité d’appartenir àtrois régions administratives différentes (Centre,Bourgogne et Auvergne), ont engagé une démarche

visant à mutualiser certaines actions et autant de moyenstechniques. Deux d’entre eux, le Cher et la Nièvre, se sontd’ailleurs déjà associés pour l’achat de véhicules desti-

nés aux sapeurs-pompiers. Les trois collectivités, qui réu-nissent un peu moins de 900 000 habitants, veulent s’unirpour faire entendre leur voix jusqu’à Paris. Des fois que ce

gouvernement, qu’ils ne portent guère dans leur cœur,fasse la sourde oreille.

A vec Laurent Baumel, le maire PSde Ballan-Miré, il est l’autre valeur

montante de la gauche tourangelle.« Même s’il me paraît difficile d’em-brasser à cinquante ans une grandecarrière politique ! », ajoute-t-il en sou-riant. Pourtant, Jacques Sauret, hautfonctionnaire du ministère de la Santépassé par l’Ena – promo 1995, la mêmeque celle d’Emmanuelle Mignon, le cer-veau de la campagne de Nicolas

Sarkozy… – et entré tardivement – en 2007 – au PS, sera bien candidat à la can-didature pour le prochain renouvellement au Conseil général sur le cantonde Luynes-Fondettes. Un fauteuil occupé aujourd’hui par l’ancien maire deFondettes, Joseph Masbernat.Cet ex-athlète de haut-niveau – Jacques Sauret fut membre de l’équipe deFrance d’aviron en 1985 – se réjouit à l’avance de cette joute démocratiquequ’il devra d’abord mener dans son propre camp, le maire actuel de Fondettes,Gérard Garrido, briguant aussi le canton. « Encore dernièrement, il n’étaitpas encarté au PS » ironise-t-il, façon de rappeler que, de son côté, il occupele poste de porte-parole de la Fédé 37 rue de Solférino. « Soyons clair, j’aiexercé et j’exerce encore de très hautes responsabilités au sein de l’admi-nistration centrale, affirme Jacques Sauret. Le statut social inhérent au man-dat de conseiller général ne constitue pas une motivation. J’ai juste envied’œuvrer au service du bien public », décoche cet ancien vétérinaire, visi-blement très au fait de la psychologie de « l’animalus politicus ».

Le Cher, l’Allier et la Nièvre se rapprochent

TGV à BourgesAprès avoir pris connaissance desscénarios de tracés du futur TGVParis-Lyon par le Centre et le Massifcentral, le maire de Bourges adévoilé les hypothèses d’implanta-tion de la gare TGV : ce sera soit ausud de la ville, pour assurer la liai-son avec Montluçon, soit entre Bour-ges et St-Florent-sur-Cher. Il sembleen tout cas acquis que les rames àgrande vitesse passeront par la capi-tale berruyère.

L’infatigable Jean-Pierre Sueur,ancien maire socialiste d’Orléans,a été désigné comme « le plus bos-seur » des 343 sénateurs siégeantau sein de la vénérable institutiondu Palais du Luxembourg. Sanscacher sa satisfaction, le lauréat atoutefois mis un bémol à ce classe-ment quantitatif. « Il n’aborde pas lecôté qualitatif de notre travail », a-t-il regretté.

Bosseur

Marianne d’Or

Jacques Saureten piste à Fondettes

Le 16 juin, le président duConseil constitutionnel Jean-Louis Debré a remis à MichelSapin une Marianne d’Or poursa « ténacité » dans l’aménage-ment du complexe sportif desMarais, sur sa commune d’Ar-genton-sur-Creuse (36). Crééen 1984, le concours nationalde la Marianne d’Or récom-pense chaque année le dévoue-ment, la rigueur, la créativitéet la passion des élus pour ladémocratie de proximité.

BourgesNevers

Moulins

18CHER

58NIÈVRE

03ALLIER

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Catherine Mauroy adoubéeà Orléans-Bourgogne

Forissier dépasse Madelin

«J e connais bien le canton,les attentes de ses habi-

tants, leurs aspirations » : Cathe-rine Mauroy se veut légitime à lasuccession de Jean-Louis Bernard,le conseiller général sortant ducanton orléanais de Bourgogne etdéputé du Loiret. A 72 ans, ce chi-rurgien, pilier des radicaux valoi-siens, veut passer le relais. Aumoins au Conseil général. Le jourdes fêtes johanniques, le 8 mai der-nier, il a officiellement adoubéCatherine Mauroy.A 41 ans, cette Berrichonne, profde français et d’histoire géo, estl’une des « Grouard girls » que lemaire veut lancer aux cantonales.

Radicale valoisienne depuis vingtans, pour « défendre mes va-leurs », dit-elle, comme « l’égalitédes chances, le respect des per-sonnes, la tolérance ».Elue avec Serge Grouard (UMP)depuis 2001, elle préfère évitertoute confrontation dans son pro-pre camp : « Nous ne parlons pasde politique au conseil munici-pal ». Femme de terrain, elle es-time que conseiller général, « c’estaussi un mandat de proximité…J’ai le sentiment d’être une bonnecandidate ».Adjointe chargée du centre-ville etprésidente du conseil de quartierBourgogne-République, le cœur

d’Orléans, Catherine Mauroy béné-ficie de soutiens. D’abord celui deson mentor Jean-Louis Bernard :« Elle a fait ses preuves. Pour moi,avec sa fibre politique modérée,c’est le successeur idéal », confiait-il récemment. Reste à obtenir lefeu vert du patron de l’UMP Loiret,Eric Doligé, pour ce mandatécourté de trois ans.

L e député-maire UMP de La Châtre(36) Nicolas Forissier a déposé cet

été une proposition de loi qui ferait pas-ser Alain Madelin, son ancien chef de filedu parti républicain et chantre du libé-ralisme, pour un adepte du Gosplan. Ilsoumet, en effet, au vote du Parlement lerenouvellement et un renforcementsignificatif de la réduction d’impôt dite« Madelin » qui permet depuis 1994 auxparticuliers de déduire 25 % de leurinvestissement dans une PME et ce, dansla limite de 20 000 € pour un célibataireet de 40 000 € pour les couples. En 2008,

ces deux plafonds avaient été remontésà respectivement 50 000 € et 100 000 €

pour les entreprises de moins de 50salariés.Le maire de La Châtre n’y va pas de mainmorte : il suggère d’étendre le dispositifjusqu’au 31 décembre 2015 (il expire enfin d’année) et de porter la limite d’exo-nération à 400 000 € pour un couple(moitié moins pour un célibataire), tou-

jours déductible à 25 % et réservée auxentreprises de moins de 50 salariés etdont le total du bilan n’excède pas10 M€.Cumulé au dispositif ISF de la loi Tepa(déduction de 75 % des sommes inves-ties, dans la limite de 50 000 €), celadonnerait de toute évidence un grandcoup d’accélérateur aux fonds propresdes PME.

A deux pour la deuxième chanceLes luttes intestines autour du projet de l’école de la deuxième chance orléanaise nesont plus que (mauvais) souvenir. Le maire d’Orléans, celui de St-Jean-de-la-Ruelle etle président de Région ont trouvé un accord pour que la communauté d’agglomérationporte le projet qui verra le jour sur le site de l’ancien collège Etienne-Dolet, à Orléans,et sera financé à parité par l’Etat, la Région et les collectivités locales. « La localisationdu site n’est pas importante, ce qui compte, c’est que ce soit du ressort de l’AgglO »,a commenté Christophe Chaillou, le maire socialiste de St-Jean-la-Ruelle. « Tout lemonde a su faire preuve d’intelligence. Il fallait faire passer les jeunes avant les consi-dérations politiques », a ajouté Florent Montillot, adjoint Nouveau Centre au maireUMP d’Orléans.

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10 La Lettre Valloire - Septembre 2010

Points Chauds Finances locales

Charles-Eric Lemaignen : « La capaévoluera avec la richesse des terriA mi-chemin d’une réforme controversée de la taxe professionnelle, Charles-Eric Lemaignen,président UMP de l’AgglO d’Orléans, mais aussi président délégué de l’AdCF (association quiregroupe plus de 1 100 communautés de communes et d’agglomération françaises) et respon-sable de sa commission des finances, analyse les conséquences de la nouvelle mesure, plutôtfavorable aux entreprises puisqu’elles auront déboursé en 2010 quelque 5 Md€ de moins quel’année précédente.Quant aux collectivités, que la réforme n’impactera directement qu’à partir du 1er janvier 2011,elles disposeront d’un impôt plus moderne et plus évolutif, mais au détriment de leur autonomiefiscale.

Réforme de la taxe professionnelle

La Lettre Valloire : La réforme dela taxe professionnelle (TP)entraîne-t-elle une diminutiondes recettes des collectivités lo-cales ?Charles-Eric Lemaignen : Tous, àdroite comme à gauche, considé-raient la TP comme un impôt à la foisinjuste, complexe et inefficace.Depuis sa création en 1976, elle a étémodifiée 59 fois. On parle de suppri-mer cet impôt « imbécile » depuis unevingtaine d’années : ce gouvernementl’a fait.Certains instrumentalisent l'inquié-tude réelle des élus locaux sur l'avenirde leurs finances. Il est bien évidentqu'un impôt économique dépend...de la conjoncture ! Qu'il y ait eu ounon réforme de la TP, la crise écono-mique aura eu des conséquences surles recettes des collectivités. Il estdéraisonnable de demander toujoursplus à l'Etat pour financer les poli-tiques locales, alors qu’il a perçu 53Md€ de recettes fiscales en moinsl’an passé, du seul fait de la conjonc-ture ! Oui, il va falloir contenir ladépense locale et hiérarchiser lespriorités, mais la réforme de la TP n'a

rien à voir avec cette nécessité abso-lue !Les principales demandes des asso-ciations d'élus, gauche et droiteconfondues, peuvent être résuméesen quatre points :• Etre sûrs que, globalement, les col-lectivités aient autant de recettesaprès qu'avant, hors phénomèneconjoncturel ;• Etre sûrs que, collectivité par col-lectivité, le fonds de garantie per-mette durablement le maintien desrecettes, sachant que les premièresmoutures du texte prévoyaient unedégressivité de 5% par an ;• Disposer d’une nouvelle assiettefiscale, dynamique et évolutive.Depuis 2004, il y a consensus pourl’asseoir sur la valeur ajoutée crééepar les entreprises plutôt que sur lesseuls investissements ;• Préserver un lien fort entre le ter-ritoire et ses entreprises, afin que lesélus soient intéressés aux implanta-tions d’entreprises sur leur sol.Ces quatre points majeurs sont garan-tis par la loi du 30 décembre 2009.Peu de textes ont fait l'objet d'unetelle concertation. La décision de

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déconnecter la prise d’effet de laréforme pour les entreprises (1er jan-vier 2010) et pour les collectivités (1er

janvier 2011) et celle de créer des« clauses de revoyure » pour ajuster laréforme sont des mesures judicieu-ses. Pour les intercommunalités, quipercevaient 43 % du produit de la TP,la réforme conduit, de fait, à unegénéralisation de la fiscalité mixte.Désormais, les intercommunalitésvont moins percevoir de ressourcesen provenance des entreprises et plusde la part des ménages.Tout n'est peut-être pas parfait etreste à poursuivre le difficile chantierd'une réforme complète de la fisca-lité locale. Mais cette première étapeavait été depuis trop longtempsrepoussée pour qu'on ne se réjouissepas de la voir aboutir !

La Lettre Valloire : Un rapportdatant du printemps, supervisépar un inspecteur général desfinances, Bruno Durieux, a éva-lué les premiers effets de la ré-forme et de la suppression de lataxe professionnelle. Quellessont ses principales conclu-sions ?C.E.-L. : Selon ce rapport, la réformerépondrait bien aux objectifs fixés etne nécessite donc pas de modifica-tions majeures. Il indique que l’allè-gement de la charge fiscale des entre-prises serait globalement de 7,5 Md€,soit environ 5 Md€ nets si l’on prenden compte l’impact de l’impôtsociété. Le fonds de garantie assure-rait la neutralité de la réforme pourtoutes les collectivités, sachant quela progression des nouvelles basesfiscales serait en moyenne annuelle

de 3,7 %, ce qui est plus favorablequ’avec l’ancienne TP. La répartitionde l’impôt sur la valeur ajoutée entrele bloc local (communes et commu-nautés de communes ou d’agglomé-ration, NDLR), les Départements etles Régions ne devrait pas être modi-fiée et correspondrait au renforce-ment nécessaire de la spécialisationfiscale. Enfin, le rapport insiste et faitdes propositions sur la péréquationqui doit inéluctablement accompa-gner la réforme fiscale.Dans sa partie prospective, le rapportse fonde sur des hypothèses écono-miques. Celles qui sont utilisées sontcohérentes mais anticipent unereprise économique encore incer-taine. La croissance du produit fiscaldes collectivités locales n’est doncpas assurée, mais c’est la même choseavec ou sans la réforme de la TP.

La Lettre Valloire : Les contrain-tes pesant sur le budget de l’Etatne risquent-elles pas d’entraî-ner, à terme, une réduction del’enveloppe de compensation fi-nancière accordée aux collecti-vités ?C.E.-L. : A l’évidence, c’est la craintedes élus. Une dotation de l’Etat ap-porte, bien sûr, moins de garantiequ’un impôt décidé par la collectivitéelle-même. Quelle que soit sa cou-leur politique, le gouvernement n’apas toujours respecté ses engage-ments antérieurs. Par ailleurs, on saitbien que la crise des finances pu-bliques est structurelle et que larecette transférée par l’Etat aux col-lectivités peut être utilisée commelevier pour contraindre les collectivi-tés à réduire leurs dépenses…

La Lettre Valloire : Des quatregrandes familles de collectivités(Régions, Départements, com-munes, intercommunalités), les-quelles ressortiront avantagéesdu dispositif ?C.E.-L. : Les collectivités, par le biaisdu FNGIR (fonds national de garan-tie individuelle des ressources,NDLR) percevront autant de recet-tes après qu’avant la réforme. Lesplus industrielles toucheront unedotation du FNGIR, tandis que lesplus résidentielles seront contribu-trices au FNGIR. Mais cette dotationest figée, ce qui signifie que l’évo-lutivité des ressources des pre-mières sera plus faible que cellesdes secondes.Régions et Départements reçoivent73,5% de la contribution sur la va-leur ajoutée. Cela leur permetd’avoir une assiette plus moderneet plus évolutive que par le passé.Mais il est vrai que leur autonomiefiscale est réduite, voire annulée,puisque le taux de cet impôt estnational et figé.Entre un impôt à taux fixe qui évo-lue au rythme de la richesse crééepar le territoire et un autre impôtqui laisserait aux élus locaux l’im-popularité d’augmenter chaqueannée le taux d’imposition pourmaintenir leur produit fiscal, lechoix est pourtant facile. Ce qui estessentiel, c’est bien l’autonomiefinancière. D’ailleurs, des pays trèsdécentralisés, comme l’Allemagne,ont choisi pour leurs collectivitéslocales une autonomie fiscale bieninférieure à celle de la France.

cité financière des collectivitéstoires »

La Lettre Valloire - Septembre 2010 11

Propos recueillispar François-Xavier Beuzon

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«C ’ est la pre-mière foisdepuis trois

ans que je vais voter contreune disposition gouverne-mentale. C’est une res-ponsabilité que jeprends et que j’as-sume », avait préve-

nu, le 7 juilletdernier, l’in-fluent Jean-François Copé,

à la tête d’unefronde des dépu-tés UMP contre unamendement gou-vernemental qui vou-lait rétablir l’article 6du projet de loi sur le

dialogue social dans lestrès petites entreprises(TPE), soit celles emplo-yant moins de 11 salariés.Celui-ci visait à compléterla loi du 20 août 2008réformant la représenta-tivité syndicale.L’article retoqué propo-

sait de créer des commis-sions paritaires territo-riales chargées d’assurerun suivi de l’applicationdes conventions etaccords collectifs etd’apporter une aideen matière de dia-

logue social dansles TPE.En réalité ces

commissions, dont les représentantsdevaient être élus, étaient facultativeset sans pouvoir de contrôle sur la viedes entreprises. Elles n’étaient cen-sées qu’« apporter un appui collec-tif aux salariés et aux employeurs ».Pour ses défenseurs, il s’agissait sur-tout d’instances de résolution des

conflits destinées, notamment, à évi-ter les longues procédures prud’ho-males. Il n’empêche, le souci decompromis du gouvernement pouramadouer sa majorité n’a pas été suf-fisant : l’amendement défendu parEric Woerth a été refusé par 70 voix,celles de l’UMP qui détient la majo-rité absolue au Palais-Bourbon, contre25 de l’opposition et du NouveauCentre. Que redoutaient les députésUMP ? « Des nouvelles contraintespour les TPE, acteurs majeurs de lacroissance et de la création d’em-ploi », indique-t-on au bureau de l’as-semblée. Un argument repris à lasuite d’un intense lobbying des syn-dicats patronaux Medef et CGPME.Les députés ont-ils eu peur d’unesanction électorale si jamais ilsvotaient un texte introduisant le loupsyndical dans la bergerie TPE ? C’estprobable.Les 2,6 millions de TPE françaisesreprésentent 37 % de l’emploi sala-

rié privé. A plus de 70 %, elles appar-tiennent au secteur tertiaire, qui vadu bâtiment au service à la personne.Mais alors qu’elles emploient 4 mil-lions de salariés, elles sont privées detoute forme d’organisation collective.Le projet de loi sur la modernisationsociale dans les TPE a déjà fait cou-

ler beaucoup d’encre. Dès 2002,l’Union professionnelle artisanale(UPA) avait signé un accord avec lessyndicats pour organiser des moda-lités de représentation des salariés.Mais l’organisation représentative desartisans avait été attaquée en justicepar le Medef qui avait été cependantdébouté. Lors de la préparation de laloi Démocratie sociale qui révisait lescritères de représentativité des syn-dicats, le gouvernement avait donnéun an aux partenaires sociaux pourse mettre d’accord. Le délai a étérepoussé deux fois à la suite des inter-ventions du Medef et de la CGPMEet ce, malgré un nouveau texte deposition commune des syndicats desalariés et de l’UPA, début 2010, appe-lant à un dialogue social externalisédans les TPE. Le Sénat a amendé letexte en stipulant que les fameusescommissions paritaires territorialesne pourraient pas pénétrer dans leslocaux sans l’accord du patron.

Les organisations patronalesont du mal à dialoguer

Les principales organisations patronales n’ont pas réussi à s’entendre sur le dialogue social dansles TPE. L’UPA, qui représente les artisans, avait joint sa voix à celles de la CFDT et de la CGT, favo-rables à la création de commissions paritaires territoriales dans les entreprises de moins de onze

salariés. Le gouvernement était pour. Mais les députés UMP ne veulent pas d’unedisposition contre laquelle militent activement le Medef et la CGPME.

Points Chauds Social

”“ LES TPE EMPLOIENT 4 MILLIONS

DE SALARIÉS, MAIS ELLES SONT PRIVÉES DETOUTE FORME D’ORGANISATION COLLECTIVE

12 La Lettre Valloire - Septembre 2010

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Ces assurances n’ont pas suffi auxorganisations patronales. Le prési-dent du Medef Centre, Serge Richard,considère ainsi que le dialogue socialse pratique tous les jours dans les TPEet qu’il n’est nul besoin de faire appelà des commissions extérieures quivont mettre leur nez dans leursaffaires. « Ce que fait Sarkozy, assurele patron du CERB, un laboratoirede recherche pharmaceutique ins-tallé à Baugy (18), un gouvernementde gauche n’aurait pas osé. » Oui,reconnaît-il, le Medef chasse sur leterritoire des TPE, car « il veut repré-senter toutes les entreprises ».Même son de cloche pour la CGPMEqui s’est félicitée « du triomphe del’opposition à une nouvelle bureau-cratie qui aurait été pénalisantepour les TPE ». Son président régio-nal, Patrice Duceau, ancien garagisteà Cour-Cheverny (41), assure que legouvernement a voulu faire un coupde troc avec les syndicats pour avoirla paix sur la réforme des retraites.« Il suffit, clame-t-il, d’introduire dessyndicats dans des TPE pour que lapaix sociale devienne la guerre » etd’ajouter : « Les conflits sur lesconventions collectives sont du res-sort de l’Inspection du travail et ceque les salariés réclament avanttout, ce sont de bons accords sur lessalaires, la santé et les retraites. »Ce n’est pas du tout l’avis de l’UPApour qui les dites commissionsauraient eu le mérite de désengorgerles prud’hommes, dont 80 % desaffaires relèvent de litiges dans lesTPE. Le président de la sectionTouraine de cette union des artisans,Bernard Beauchet, en sait quelque

chose puisqu’il y a siégé. Ce charcu-tier-traiteur de Tours considère que« le Medef veut tout régenter en ré-cupérant les petites entreprises ». Cetautomne se profilent les électionsdans les Chambres de Métiers et l’onsait que la Fédération française dubâtiment (FFB), soutenue par la

CGPME et le Medef, a déjà empiétésur le pré carré de l’UPA.Une fois n’est pas coutume, le PS setrouvait d’accord avec le gouverne-ment. En séance, le député d’Indre-et-Loire Jean-Patrick Gille a dénoncéune manipulation du Medef qu’il juge« surreprésenté » au sein du mouve-ment patronal alors que les tenantsde l’économie sociale siègent dans

peu d’instances paritaires. Quant àNicolas Forissier, député UMP del’Indre, il ne se trouvait pas dans l’hé-micycle au moment du vote mais ils’est prononcé, par délégation, pourla proposition de son groupe poli-tique. Il s’explique ainsi : « Avec lacréation des commissions paritaires

territoriales, il y avait le risque dedéséquilibrer un dialogue social quifonctionne en direct dans les TPE.J’en parle en connaissance de causepuisque j’ai repris, à La Châtre, lagérance d’une imprimerie quicompte 11 personnes. Le dialogue yest obligatoire et l’introduction dela syndicalisation ne pourrait quel’alourdir. Les salariés, d’ailleurs, nesont pas demandeurs ».Après savoir subi un camouflet, leministère du Travail avait tout demême la possibilité de réintroduirel’article supprimé par le biais d’unecommission mixte paritaire de parle-mentaires (7 députés et 7 sénateurs),chargée d’élaborer un texte de com-promis. Celle-ci devrait se tenir dansles prochaines semaines. Rien n’estdonc joué.

Alexis Boddaert

”“ IL SUFFIT D’INTRODUIRE DES SYNDICATS DANS

DES TPE POUR QUE LA PAIX SOCIALEDEVIENNE LA GUERRE

La Lettre Valloire - Septembre 2010 13

Aucune représentation du personnel n'existe actuellement dans les trèspetites entreprises (TPE), l'élection de délégués du personnel étant obli-gatoire à partir de 11 salariés. Les employés des TPE n'ont donc ni élu, nireprésentant pour les défendre. Sauf dans quelques régions où l’UPA a créédes commissions paritaires avec les syndicats.Un autre volet du texte de loi a été, quant à lui, adopté : il prévoit l’organi-sation, tous les quatre ans, d’un scrutin régional pour mesurer l’audiencesyndicale, par internet ou par correspondance, dans les entreprises demoins de 11 salariés.

Audience syndicale

Jean-Patrick Gille etMarisol Tourainedans l’hémicycle

à l’assembléenationale.

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E n cette fin d’été 2010, le bilande la saison touristique régio-nale ressemble comme deux

gouttes d’eau à la météo : pas foli-chon. Dès le mois de juin, la ten-dance semblait se dessiner. « Unesaison pourrie », lançait, à l’époque,l’agent d’accueil d’un des plus beauxvillages de France : Lavardin, au norddu Loir-et-Cher. « Certains petits sitesont connu des difficultés », modèreSamuel Buchwalder, du Comitédépartemental du tourisme d’Indre-

et-Loire. « De nombreux visiteursétrangers se sont concentrés sur lesfondamentaux : un tour par lesgrands châteaux, Chambord,Chenonceau, Villandry, une oudeux visites de caves et on repart ».A la fin de la saison, la tendance s’estun peu redressée, grâce aux visiteursétrangers, les hexagonaux étant enrepli. Même bilan dans tous les dé-

partements : chute sensible desBritanniques, retour remarqué desAméricains et des Espagnols, malgré

le chaos économique persistant.Samuel Buchwalder dresse le cons-tat : « On commence à voir des Aus-

traliens, des Néo-Zélandais. LesBrésiliens arrivent vraiment et lespays d’Europe centrale se risquentau tourisme individuel ». Catherineet Jean-François Andro confirment,eux qui ont ouvert, en janvier 2008,trois belles chambres d’hôtes qua-tre épis (de 75 à 95 € la nuit) à laBoissière, dans le Vendômois. Grâceà la magie d’internet, les premiers

clients ont débarqué d’Australie, deRussie et d’Espagne !Alors que les petits hôtels indépen-

dants deux étoiles continuent de fer-mer les uns après les autres, àBourges, les chambres d’hôtes semultiplient : pas moins de douzefoyers berruyers proposent deschambres dans la cité de JacquesCœur. Pour ceux qui en ont fait unevraie passion, comme la propriétairedu Cèdre bleu, le remplissage estlissé tout au long de l’année. Maisavec une clientèle volatile : « DesBretons qui vont dans les Alpes etfont une escale en hiver, des parentsqui viennent installer leur enfantdans une école d’ingénieurs… Lacathédrale n’est pas la seule attrac-tion. »Dans toute la région, la crise se res-sent surtout dans la restauration. « Ily a eu en 2010 une baisse du pa-nier moyen. Pour faire le mêmechiffre d’affaires, il me faut plusde clients », affirme un restaurateur

Les touristes étrangerssont de retour

La saison a été sauvée par les visiteurs étrangers. C’est une bonne nouvelle dans une région où l’ac-tivité touristique est une industrie à fort potentiel : 800 M€ de chiffre d’affaires pour la seule Touraine.

Points Chauds Tourisme

”“ ON COMMENCE À VOIR DES AUSTRALIENS,

DES NÉO-ZÉLANDAIS. LES BRÉSILIENS ARRIVENTVRAIMENT ET LES PAYS D’EUROPE CENTRALE

SE RISQUENT AU TOURISME INDIVIDUEL

Henri Carvallo,propriétaire du châteaude Villandry, surfe surlamode verte grâceà lamosaïque végétalede ses célèbres jardins.Il accueille entre 320 000et 340 000 visiteurs l’an.

14 La Lettre Valloire - Septembre 2010

Quelques chiffres• Près de 3 Md€ de consommationannuelle générée par les touristes ;

• 26 000 emplois salariés liés au tou-risme, soit 3 % de l’emploi salariérégional ;

• 129 000 lits touristiques en héber-gements marchands et 412 000 litsen résidences secondaires.

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de Chinon. En Touraine, les dé-penses touristiques représentent,bon an, mal an, plus de 800 M€. Cen’est pas rien.Henri Carvallo, propriétaire deVillandry et président de l’associa-tion Châteaux de la Loire, Vallée desRois (59 monuments), se refuse àdistinguer public-privé : « Le succèsdes uns rejaillit sur les autres ». Ilse réjouit de la rénovation des rem-parts de Chinon, chantier qui a prisdix ans et coûté 18 M€ à la puis-sance publique : « Cela profite àtous », ajoute Henri Carvallo qui, deson côté, « finance seul à 100 % lesgrands travaux, sans l’aide del’Etat ». Chaque année, Villandryconsacre 400 000 € à la rénovationou à l’embellissement du château etde ses superbes jardins. Une sommeimportante pour ce site qui accueillechaque année entre 320 000 et340 000 visiteurs.

Christian Bidault

La Lettre Valloire - Septembre 2010 15

La Loire à vélo, le produit phare du Comité régional de tourisme, commenceà passer le grand braquet. « On parlait toutes les langues dans les pelotons tou-ristiques de cet été », raconte un acteur du tourisme tourangeau.A l’autre bout de la région Centre, l’Eure-et-Loir cultive, en plus de son blé,ses particularismes touristiques. Les deux flèches de la cathédrale deChartres chères à Péguy attirent toujours pèlerins et touristes. Un million devisiteurs annuels ? « Seul Dieu connaît le chiffre exact », rétorque avec humourDominique Guilleux, le patron du comité départemental du tourisme. Quoiqu’il en soit, les retombées sont toujours essentielles à l’économie locale.Environ 50 M€ ont été investis dans la rénovation des divers hébergementset 150 chambres neuves ont ouvert au centre de Chartres (dont 66 à l’hôtelMercure). Partout, les nouveaux concepts très tendances de l’hôtellerie deplein air font fureur. A Senonches, dans le Perche, malgré le temps maus-sade du mois d’août, Huttopia et ses chalets ont affiché complet avec 80 %de clientèle internationale.Des chiffres régionaux qui cor-respondent grosso modo à latendance nationale. Fin août,Hervé Novelli, qui vient lui ausside rénover l’accueil de « sa » villede Richelieu, estimait que « l’été2010 marque pour la France unevéritable sortie de crise avec unniveau supérieur à 2008 », grâceen particulier aux clientèlesétrangères, en hausse de 10 %sur juillet et août.

Et Dieu veille sur la cathédrale…

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Points Chauds Logement

16 La Lettre Valloire - Septembre 2010

Voulue par Jean-Louis Borlooen juin 2006 pour libérer deslogements, une nouvelle taxe

d'habitation sur les logementsvacants (THLV) entrera en vigueur le1er janvier prochain à Tours. Objectiflouable : faire payer les propriétairesqui conservent leurs appartementsou maisons vides, parfaitement via-bles, alors que le marché de l'immo-bilier se tend, notamment pour lesrevenus les plus faibles. « Quand l'in-vestissement immobilier est amorti,beaucoup de propriétaires ne pren-nent plus la peine de s'embêter avecdes locataires », admet un expert.A Tours, l'Insee a dénombré 5 208logements vacants en 2007, et poten-tiellement imposables. Parmi cesbiens, « beaucoup de logementsneufs, livrés mais non vendus à cau-se de la crise », poursuit-il. Et les étu-diants, présents de septembre à mai,amplifient le phénomène. Globale-ment, avec un taux de 6,6 %, Toursn'a pas à rougir face à des villes com-me Orléans (8,4 %) ou Le Mans

(7,6 %). Sauf qu'il y a un hic. Fiscalisteaverti, Jean Germain sait parfois fairedes entorses au sacro-saint principede l'égalité devant l'impôt. Le mairePS de Tours, par ailleurs présidentde la communauté d’agglomérationTour(s) Plus et vice-président de la

Région en charge des finances, en afourni une belle démonstration lorsdu conseil municipal du 12 juillet der-nier. Le premier magistrat a fait vali-der à l'unanimité cette nouvelle THLV.« La recette, environ 200 000 €, n'estpas le sujet », a reconnu le maire.Sauf que le conseil municipal a intro-duit une très grosse exception à cenouvel impôt : les bailleurs sociauxsont exonérés, soit plus de 90 % duparc concerné. Lors de son exposé,Jean Germain s'est même emmêléles pinceaux à la lecture des chiffres,sans que l'opposition ne s'en alerte.La délibération, rédigée par les ser-vices municipaux, mentionne 6 750logements vacants imposables àTours, dont moins de 10 % appar-tiennent au privé. Or, seuls ces der-niers seront taxés, soit 608 selon lesprévisions. Peut-être surpris par cedécalage, le maire a voulu préciserqu'il s'agissait bien sûr de 600 loge-ments sans occupants à Tours, « entout et pour tout ». A droite, on s'étaitpréparé à ferrailler sur le tramway,les mariages chinois et la dette. Per-sonne n'a réagi.

Pourtant, le premier chiffre était bienle plus proche de la réalité, comme leclament régulièrement les associa-tions comme Droit au Logement. Il ya trois ans, les militants et une poi-gnée de SDF avaient squatté deslocaux vides de La Tourangelle, une

société de HLM de la Ville, afin dedénoncer cette politique du loge-ment vide pratiquée par les bailleurssociaux. Certes, ces derniers n'ontpas intérêt à laisser des logementsinoccupés, mais ils s'y résignent pouréviter les locataires précaires… etparfois impécunieux. Et puis, la réno-vation coûte cher, dans les HLMaussi.Pourtant, si leurs missions sont pla-cées sous le sceau de la solidarité,cela ne les empêche pas d'afficherde très beaux résultats. Lors de cettemême séance du conseil municipal,on a appris que la Semivit, unesociété d'économie mixte contrôléepar la Ville, dégageait 3 M€ de béné-fice pour un CA de 20 M€. Elle n’apourtant rien inscrit à son budgetpour les travaux de grosse rénova-tion de son parc de 4 000 logements,dont plus de 3 % sont déjà vacants.La Semivit se borne à un « entretiencourant » de ces constructions desannées soixante, tout juste toilettéesentre deux locataires. En attendantd’être vacantes à leur tour.

Stéphane Frachet

Jean Germain taxe le privéet exempte les bailleurs sociaux

Une nouvelle taxe sur les logements vacants est instaurée à Tours. Sur plus de 6 000 logementsvides, seuls 600 seront imposés, ceux du parc privé. Les HLM sont exonérées.

”“ LA DÉLIBÉRATION MENTIONNE 6 750

LOGEMENTS VACANTS À TOURS, DONT MOINSDE 10 % APPARTIENNENT AU PRIVÉ.

OR, SEULS CES DERNIERS SERONT TAXÉS

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Le président de la CCI Touraine, qui termine son mandat à la fin del’année 2010, dresse le bilan des dix années qu’il a passées à la têted’un organisme au service de tous les entrepreneurs.

ROGER MAHOUDEAU, PRÉSIDENT DE LA CCI TOURAINE

Quelles sont les réalisations du mandat dont vous êtes le plus fier ?ROGER MAHOUDEAU : Tout d’abord, d’avoir réussi avec toutes nos équipes à ame-ner l’Escem (Ecole supérieure de commerce et de management) au 12e rang du clas-sement des meilleures écoles de commerce… alors qu’elle était plutôt en mauvaiseposture en 2002. L’Escem a étoffé son offre avec l’Iseme, une formation européennebac+3 qui remporte un grand succès notamment auprès des étudiants originaires dela région. Les deux cursus Escem et Iseme accueillent 700 élèves par promotion, 2 500au total. Pendant ce mandat, nous avons aussi fait décoller l’aéroport Tours-Val de

Loire qui, fort de ses cinq dessertes et de sa compagnie résidente Ryanair, accueilleaujourd’hui plus de 120 000 passagers par an. Le fait d’avoir confié récemmentson exploitation à un opérateur privé, le groupe SNC-Lavalin, devrait faire tairetoutes les mauvaises querelles que certain(e)s ont cru bon d’engager ces der-nières semaines au sujet des indispensables soutiens publics à ce projet.

Je suis aussi heureux d’avoir anticipé la réforme des chambres consulaires enmutualisant un certain nombre de services avec la CCI du Loiret qui est, et

doit rester, notre partenaire privilégié. Enfin, et ce n’est pas la moin-dre de mes fiertés, je constate qu’au cours de ce dernier mandat, leseffectifs salariés ont augmenté de 3,4 % en Indre-et-Loire alorsqu’ils ont décru dans tous les autres départements de la régionCentre (– 1,2 % pour l’ensemble de la région).

La Touraine est-elle devenue plus attractive auxyeux des entrepreneurs ?ROGER MAHOUDEAU : Oui, je le pense et je crois que la CCITouraine a très fortement contribué depuis dix ans au redres-sement incontestable de son image auprès des milieux d’af-faires. Mais elle peut encore mieux faire. L’un de mes regretsest de ne pas avoir réussi à fédérer toutes les bonnes volon-tés autour de l’animation d’une véritable structure de déve-loppement économique au service du territoire. Je suisconvaincu que l’un des défis que devra relever la prochaineéquipe dirigeante de la CCI sera de mettre sur pied unestructure de ce type, très légère mais dotée de réelsmoyens d’intervention et ouverte à tous ceux qui souhaite-ront la rejoindre. Mais je tiens à ce qu’elle soit d’abordune émanation spéci-fique de la Chambre.C’est du moins ceque je vais proposerà mon successeur.

LES RENDEZ-VOUS

« Nous avons redressé l’imageéconomique de la Touraine »

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Dossier Logistique

18 La Lettre Valloire - Septembre 2010

La logistiqueemprunte

de nouvelles voiesLa région Centre n’est pas devenue le maillon faible de la supply chain. Mais les projetsde plates-formes logistiques, qui fleurissaient avant la crise, ont connu un sévère coupd’arrêt. Cette correction n’a pas compromis le potentiel de développement du terri-toire régional et son attractivité.Pour autant, les opérateurs et les investisseurs doivent ajuster leurs pratiques en secalquant sur les besoins fluctuants de leurs clients. La gestion des flux ne peut plusse cantonner au seul transport « physique » des colis. Aujourd’hui, les questions detraçabilité, le management de milliers de références et l’engagement sur la qualité deservice deviennent les atouts maîtres des logisticiens. Ces évolutions marquantes ontnaturellement été dictées par le développement de l’e-commerce qui impose le rac-courcissement des délais et la diminution des stocks.Evidemment, cette mutation des modèles d’affaires et des pratiques de la filière que nousexplorons dans ce dossier s’effectue en intégrant les contraintes environnementales. Lalogistique sera décidément durable… ou ne sera pas.

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Dossier Logistique

20 La Lettre Valloire - Septembre 2010

L e secteur de la logistique n’apas été épargné par la crise.Succédant à une période faste

qui, de 1999 à 2007, avait vu se multi-plier les projets en région Centre – àl’instar de ce qui s’est passé sur l’en-semble du territoire national –, le mar-ché a subi dès 2008 une sévère cor-rection, les investisseurs et les opéra-teurs préférant retarder leurs initia-tives dans l’attente d’un retour à meil-leure fortune.« En 2009, le marché a reculé de 34 %sur le plan national », indique Caro-line Ceccaldi, le directeur d’Afilog, l’as-sociation qui fédère la plupart desopérateurs du secteur. La régionCentre a aussi plié. « En 2010 commeen 2009, le nombre d’opérationsdans l’immobilier logistique supé-rieures à 5 000 m2 s’est compté surles doigts d’une main. Et nousn’avons pas enregistré de frémisse-ment sur le premier semestre 2010 »,confirme Eric Lecomte, le directeurassocié de l’agence orléanaise de BNPParibas Real Estate.« Tout d’abord, la crise a eu unimpact sur les volumes traités, baissede la consommation oblige, mais ellea aussi dissuadé les investisseurs des’engager dans des opérations immo-

bilières qui ne présentaient pas d’em-blée des critères de rentabilité et desécurité », souligne Jean-Marie Guillet,le directeur de la logistique Francechez Jones Lang LaSalle. Cette criseconjoncturelle a été renforcée par unphénomène plus structurel : « Beau-coup de baux locatifs signés en 2002sont arrivés à échéance en 2008 ou2009. De nombreux entrepôts se sontretrouvés sans… exploitant », pour-suit Jean-Marie Guillet.

Du coup, le taux de vacance « s’estaccru de 33 % en 2009 », ajouteCaroline Ceccaldi. Et les valeurs loca-tives dites de présentation – c’est-à-dire avant négociation – ont trinqué.« En région parisienne, le prix HT aum2, hors charges, se situe entre 48 et53 €. En région Centre et dans le Valde Loire, on est plutôt autour de 45 à46 € le m2 », relève le dirigeant deJones Lang LaSalle. « Dans le neuf, lesprix dans le Loiret se situent autourde 44/45 € contre… 49 € il y a seu-lement deux ans. Mais pour les entre-pôts de seconde main, nous nesommes pas au dessus de 40 € lem2 », précise Eric Lecomte. Des entre-pôts de seconde main qui, comme lesouligne la dernière étude trimes-trielle de BNP Paribas Real Estate,composent une offre parfois « dis-qualifiée, car ils ne correspondentplus en termes techniques aux exi-gences de la supply chain actuelle ».

Comme souvent, en cas de crise, lesprogrammes les moins convaincants,de seconde main, comme dans leneuf ont été impitoyablement sanc-tionnés par le marché. Il suffit de par-courir certaines zones d’activité enpériphérie des grandes aggloméra-tions pour s’en convaincre : à cesendroits, les bâtiments vieillissants etinoccupés sont légion. « En fonctiondes sites et des régions, la sur-offre dem2 d’entrepôts que nous constatons

va mettre entre douze et vingt-quatremois à se résorber », estime Jean-Marie Guillet.Ces crispations ont eu un impact surles pratiques immobilières des opé-rateurs. « Les changements de com-portement sont patents, expliqueBruno Rousselet, le directeur del’Agence de développement écono-mique du Loiret (Adel), les projets« en blanc » (dont la construction aété lancée sans vente ou locationfermes, NDLR) ont quasiment dis-paru, et les opérations « grises » secomptent aujourd’hui sur les doigtsd’une main », poursuit-il.Deux projets « en gris » (l’ensembledes démarches administratives ontété réalisées préalablement et par-fois de longue date, NDLR) sont tou-tefois engagés sur l’agglomérationorléanaise : le premier à Saran par letransporteur Deret, le second à St-Cyr-en-Val par l’investisseur Good-

L’immobilier logistiqueébranlé par la crise

Le marché de l’immobilier logistique a fortement reculé en 2009. Cette correction a entraîné uneaugmentation significative de la vacance et une baisse de la valeur locative moyenne. “

“ LA CRISE A DISSUADÉ LES INVESTISSEURSDE S’ENGAGER DANS DES

OPÉRATIONS IMMOBILIÈRES QUI NEPRÉSENTAIENT PAS D’EMBLÉE DES CRITÈRES

DE RENTABILITÉ ET DE SÉCURITÉ

Schenker àMer.

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La Lettre Valloire - Septembre 2010 21

man. « C’est un fait, l’immobilierlogistique spéculatif est tombé ensommeil, corrobore Jean-MarieGuillet, les projets ne sont lancésqu’avec la certitude d’accueillir unexploitant et sur une durée suffi-samment longue ». Et le retour desgrands programmes lancés la fleurau fusil n’est pas pour demain,« comme dans la région lyonnaiseoù l’on a construit en treize ans 2,5millions de m2, dont 2,2 millions dem2 spéculatifs », cite-t-il en exemple.Si la région Centre, qui se targue defigurer – comme, d’ailleurs, beaucoupd’autres régions françaises – « aubarycentre de l’activité économiquenationale », a réussi à se doter depôles d’activités logistiques majeurs,principalement dans le Loiret (Pôle45 et ses 6 500 salariés, Synergie Valde Loire à Meung-sur-Loire, Artenayet Boigny-sur-Bionne pour un totaldépassant les 2 millions de m2), est-elle en mesure de préserver ses posi-tions ?« En temps de crise, les opérateurset les investisseurs retournent à leursfondamentaux. Et dans les fonda-mentaux géographiques de la logis-tique française, on trouve la pré-dilection des acteurs de la filièrepour la grande dorsale, c’est-à-direl’axe Lille-Paris-Lyon-Marseille. Unaxe qui intègre la région Centre »,tient à rassurer Jean-Marie Guillet.Les analystes de BNP Paribas RealEstate rappellent, pour leur part, dansleur dernière livraison que l’annonceen 2010 de la décision de Movianto(distribution de produits pharma-

ceutiques) de s’installer sur 30 000 m2

à St-Cyr-en-Val (opération Affine-Concerto) « validait le positionne-ment stratégique de l’agglomérationorléanaise en tant que pôle logis-tique national ». Par ailleurs, l’offrerégionale va s’étoffer dans les mois àvenir grâce aux 60 000 m2 prévus sur

les Portes de Chambord, le long dutracé de l’A 10 entre Orléans et Blois,ou à Artenay-Poupry, zone d’activité àcheval sur le Loiret et l’Eure-et-Loirqui profitera sans nul doute de larécente ouverture de l’A 19. « Mais

les caractères des futurs entrepôtsseront désormais définis en fonctiondes besoins des utilisateurs. Le spé-cifique est de retour » prévient Jean-Marie Guillet.Plates-formes à atmosphère dirigée,prise en compte des normes envi-ronnementales (HQE) les plus dra-

coniennes, entrepôts urbainssusceptibles d’accueillir des véhiculesélectriques : la logistique doit se réin-venter en région Centre comme ail-leurs.

Jean-Christophe Savattier

“ DANS LES FONDAMENTAUX GÉOGRAPHIQUESDE LA LOGISTIQUE FRANÇAISE, ON TROUVE

LA PRÉDILECTION POUR LA GRANDE DORSALELILLE-PARIS-LYON-MARSEILLE. UN AXE QUI

INTÈGRE LA RÉGION CENTRE

Le développement durable est-il le nouveau cap qui doit orienter les inves-tisseurs du secteur de la logistique ? Certains opérateurs se sont déjàengagés dans cette brèche. Ainsi, le groupe Gazeley, l’un des plus importantsdéveloppeurs de parcs logistiques au monde, a reçu en mars dernier letrophée « Performance Environnementale » lors de la 6e édition des Trophéesdes « Meilleures plates-formes logistiques européennes », organisés par no-tre confrère le Journal de la logistique.Il récompense spécifiquement son site de G. Park Blue Planet à ChatterleyValley, près de Birmingham (Royaume-Uni). La plate-forme de 35 000 m2 cer-tifiée selon le référentiel Breeam réalise des performances environne-mentales exceptionnelles (100 % de l’énergie consommée est issue desources renouvelables, 60 % d’économies sur la consommation d’eau). Leséconomies réalisées sur l’ex-ploitation annuelle s’élèvent à300 000 €, soit 39 % de moinsen moyenne qu’un bâtimentclassique.

Vers des entrepôts durables ?

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E clairages à détection de mou-vement, ampoules basse ten-sion, pompes à chaleur

au-dessus des bureaux surchauffés parles ordinateurs : à Velles, près deChâteauroux, la nouvelle plate-formede TransGourmet, opérationnelledepuis ce printemps, mise sur « 20 à30 % d'économie d'énergie », espèreson directeur Eric Danger.Tous ces efforts ont été rendus néces-saires par l'augmentation de la surfaceréservée aux produits frais, plus éner-givore, soit 7 000 m², surgelés com-pris. Ainsi, près de la moitié de lasuperficie totale (17 000 m²) abrite desproduits pour lesquels une tempéra-ture fraîche est requise. « Des paroisinvisibles d'air séparent les différentsstockages et jouent un rôle de bar-rière de température afin d'éviter lesvariations et d'assècher l'air », détaillepar exemple le dirigeant du site cas-telroussin, qui devrait ainsi s'épargnerles coûteuses périodes de dégivragedes chambres froides. Autre astuce :

le maintien entre 0 et 2° de tous lesquais de chargement. Le but : éviterles ruptures dans la chaîne du froid.Environ 8 000 m² sont dédiés à l'épi-cerie en température ambiante et aunon alimentaire. Le reliquat (1 200 m²)est occupé par l'administration et lesservices commerciaux de cette nou-velle base régionale, qui couvre lesrégions Centre, Limousin et Poitou-Charentes mais aussi les confins desrégions voisines. A noter que le ren-forcement de Velles entraîne la fer-meture du site de Poitiers, qui em-ployait quelque quarante personnes.Dans l'Indre, l'effectif va doubler pouratteindre 200 salariés d'ici à la fin del'année. La flotte de camions doubleégalement, pour atteindre une qua-rantaine de véhicules.Pour construire ce nouveau bâtiment,cette filiale de l'allemand Rewe et dusuisse Coop – issue de la fusion desdistributeurs Aldis, Prodirest etComptoir des Artisans en juin 2008 – ainvesti 13,5 M€. Les collectivités locales

ont dépensé 600 000 € dans l'aména-gement de la zone d'activités.L'entrepôt de Velles devient l'un desfers de lance de TransGourmet enFrance. Distributeur pour la restaura-tion collective (hôpitaux, maisons deretraites, entreprises, cantines scolai-res...), les traiteurs et les profession-nels de l'alimentation, le grossistealimentaire cherchait à rationaliser sestournées. « Les entrepôts de Château-roux et Poitiers livraient parfois lesmêmes départements », raconte EricDanger, directeur de la nouvelle entité.Malgré la baisse de la consommationen France, le chiffre d'affaires deTransgourmet progresse régulière-ment, mais pas sa rentabilité ; la sociétéaffiche même des pertes récurrentesdepuis trois ans. Pour inverser cettetendance, la carte de France a été re-vue à travers un plan « géostratégique »,qui a fait appel à des logiciels de géo-localisation à plusieurs paramètres.Châteauroux a été ainsi préférée àPoitiers en raison de la gratuité del'A 20, de la proximité de l'A 71 versClermont et Paris et de l'A 85 vers Tourset Lyon. Autre exemple de cette ratio-nalisation : la réalisation d'une nou-velle plate-forme de 22 000 m² l'anpassé à Carquefou, près de Nantes, etla fermeture de celle de Sautron (44),en direction de Rennes et Laval.En perte depuis trois ans, Transgour-met (3 800 collaborateurs, 1,3 Md€ deCA) a prévu de diviser par deux lenombre de ses entrepôts, d'autres neseront plus que des relais. Il ne resteraalors qu'une vingtaine de points destockage dans tout l'Hexagone, dont14 sont rénovés. Stéphane Frachet

Transgourmet,l’entrepôt nouvelle donne

Le grossiste alimentaire TransGourmet renforce Châteauroux et plusieurs autres bases en France.A terme, ce spécialiste de la distribution de produits frais pour la restauration collective ne conser-vera que la moitié de ses installations.

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L ongtemps, la logistique estrestée une activité mal iden-tifiée en tant que support de

la production et de l’acheminementdes produits. La méthode des fluxtendus, avec sa réduction a minimades stocks – une méthode venue duJapon – a quelque peu bouleverséla donne. Le logisticien chercheaujourd’hui, en permanence, à sim-plifier et à améliorer les processusd’approvisionnement et de distri-bution pour réduire les coûts. Lachaîne logistique est devenue unedonnée cruciale dans la stratégie del’entreprise.Etre logisticien ou transporteur, cen’est donc plus seulement stockerou livrer de la marchandise dans lesdélais. C’est apporter un véritableservice. Exemple avec l’entrepriseorléanaise Deret (1 450 collabora-teurs) qui analyse d’abord les fluxde ses clients pour ensuite répon-dre à leurs exigences en termes degestion d’entrepôts, de préparation

des colis et de suivi en temps réeljusqu’à la livraison finale.La spécialité de Deret, qui exploite442 000 m2 de surfaces logistiquesen région Centre, est la préparationà la pièce des fabrications à fortevaleur ajoutée. Cela va donc plusloin que le débardage de palettes.C’est ainsi que tous les produits cos-

métiques de l’enseigne Sephora pas-sent par les mains de ses employésavant d’être expédiés dans les 1 400magasins du monde entier. L’enjeuest de gérer les 35 000 référencesde la filiale de LVMH et d’assurer leréapprovisionnement au jour le jourdes boutiques, qu’elles soientsituées à Guéret ou… à Hong-Kong.

Un travail minutieux qui va mêmejusqu’à l’emballage des cadeaux avecajout d’un petit mot personnalisé.Un service identique est fourni àKenzo, une autre marque du groupeLVMH, dont les flacons de parfumet les vêtements prêt-à-porter sontpréparés à Montbazon, au sud deTours.

« On a même en interne des coutu-riers et des stylistes qui assurent lecontrôle qualité pour des marquesde luxe », indique Jean-Luc Fournier,le chargé de communication de l’en-treprise. Répondant à une nouvelleexigence, celle de l’environnement,le transporteur orléanais est le pre-mier à s’être intéressé à la livraisonen camions électriques dans les cen-tres-villes. L’expérience a commencépour Sephora à Orléans et s’estétendue à vingt-deux autres agglo-mérations, comme nos lecteurs ontpu le découvrir dans notre magazinedu mois de mars (pages 34 et 35).Tours est la dernière agence à s’êtreéquipée pour assurer le service pro-pre depuis son hub de La Ville-aux-Dames. « Deret, ajoute Jean-LucFournier, milite pour une extensiondes horaires de tournée au-delà dela matinée, comme cela se fait àParis et à Orléans ».La généralisation des échanges élec-troniques et de la traçabilité des

Transporter avec du serviceen plus

Grâce au développement du web, les transporteurs peuvent assurer la traçabilité des colis jusqu’àla livraison chez le client. Et le développement de l’e-commerce, qui banalise l’achat à distance, afavorisé les considérables progrès de la logistique.

Dossier Logistique

”“ ON A MÊME EN INTERNE DES COUTURIERS

ET DES STYLISTES QUI ASSURENTLE CONTRÔLE QUALITÉ

POUR DES MARQUES DE LUXE

Atelier de préparationà la pièce chez Deret.

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envois par code-barres dans la sup-ply chain a incité les transporteurs àproposer des stations d’expéditionpermettant à leurs clients chargeursde gérer les envois, étiqueter lescolis, produire les documents detransport et dématérialiser les com-mandes.La majorité des solutions d’expédi-tion étaient naguère fondées sur deslogiciels installés dans des PC équi-pés d’imprimantes à étiquettes et àbordereaux. Depuis, grâce au web,les transporteurs ont généralisél’usage des solutions d’expédition àtous leurs clients, qu’ils envoient 10colis par semaine ou 1 000 par jour.C’est ainsi que Mory Team a installéune station chargeur Néopost – lepremier fabricant français dans cedomaine – chez Caroll, l’enseignede prêt-à-porter féminin qui a démé-nagé en 2006 sa plate-forme logis-tique nationale de Pithiviers (45)vers la commune voisine d’Ascoux :

c’est de là qu’elle approvisionne ses270 boutiques. La station permetune grande fluidité des expéditionset un suivi des envois. Une fois lecolis arrivé à destination, le respon-sable du magasin doit apposer sasignature électronique. L’informa-tion remonte immédiatement autransporteur qui reçoit ainsi lapreuve de la livraison à bon port.L’outil électronique réduit tout litigealors que, dans la période toutpapier, 30 % seulement des bons delivraison étaient validés par les des-tinataires.La mondialisation des échanges aexigé des moyens techniques mo-dernes de communication et de ges-tion des flux. Et le développementde l’e-commerce, qui banalise l’achatà distance, a favorisé les considéra-bles progrès de la logistique en assu-rant la sécurisation de la livraison auclient par un suivi à la trace des com-mandes. Le Loiret a, quelque part,

bénéficié de cette nouvelle donneavec l’installation au nord d’Orléansd’Amazon.fr. La logistique com-mence à l’intérieur de l’entrepriseelle-même.Pour optimiser ses flux internes, lefabricant régional de machines spé-ciales Redex a revu entièrement laréception et l’expédition des pro-ductions de ses usines de Ferrières-en-Gâtinais (45) et de Senonches(28). « Nous avons pris exemple surnos partenaires allemands, ce quinous a conduits à former dix em-ployés aux méthodes d’organisa-tion industrielle », souligne BrunoGrandjean, président du directoireet petit-fils du fondateur, inventeurd’une géniale poulie, en 1949.Autant être bien structuré, del’amont à l’aval, quand on exporteà 90 % sa production.

Alexis Boddaert

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S i le fret, au niveau mondial, a lemal de mer avec une crise qui

ralentit la cadence des porte-conte-neurs, il a, en France, surtout le malde fer. Alors que de l’autre côté de laManche il offre des perspectives favo-rables pour une vingtaine d’opéra-teurs, il n’est pas loin d’être considérécomme un cas désespéré au pays duTGV. L’activité a fait perdre, en 2009,la bagatelle de 307 M€ à la SNCF.Trop de locomotives et de wagonsinutilisés et, surtout, pas assez desillons dédiés dans un réseau fer-roviaire tourné avant tout vers le

transport desvoyageurs.

Pendant cetemps, la rou-

te bénéficie, elle, d’une toile sanscesse plus dense.Ce retard, très préjudiciable à l’éco-nomie nationale, n’a pas échappé auxparticipants du Grenelle de l’Envi-

ronnement et le gouvernement s’estengagé à développer les infrastruc-tures ferroviaires dédiées au fret.L’enjeu est de taille : il s’agit de repor-ter 500 000 camions par an sur le ferd’ici à 2020, ce qui correspond à uneéconomie de 620 000 tonnes de CO2.Sur une manne de 7 Md€, 1 Md€

sera investi dans le fret à grandevitesse et les autoroutes ferroviaires.Depuis 2007, il en existe déjà uneentre Perpignan et le Luxembourgqui voit passer six trains par semaine.Un deuxième corridor vers l’Espagneest prévu pour 2011. Baptisée Atlan-tique-Eco Fret, cette ligne verra pas-ser, dans un premier temps entre Lilleet Hendaye, des camions sur deswagons surbaissés pour faciliter leur

accès sans avoir à manipu-ler la cargaison. Seule la

remorque sera du voyage,l’embarquement avec le

chauffeur s’avérant trop coû-teux sur de longues distances.

Entre 2011 et 2016, quatre à cinqtrains par jour, comprenant cha-

cun une trentaine de semi-remorques, circuleront sur cette

« autoroute de fer » qui emprun-tera la ligne classique actuelle

de Bordeaux à Tours, puisvers Blois et Orléans. Pour

cela, il va falloir mettre augabarit, entre Bordeaux et

Poitiers, plusieurs tunnels niassez hauts ni assez larges.Les travaux pilotés par Réseau Ferréde France (RFF) et financés par l’Etatet les régions concernées (190 M€)vont commencer en 2011 et le dé-marrage du service à l’automne decette année-là oblige à un passage par

un itinéraire alternatif, via Niort etSaintes. Et ce dans la perspectived’une montée en charge progressivepour le besoin des transporteurs etdes chargeurs.L’augmentation du cadencement estconditionnée par la mise en servicedu Y basque en 2013 et de la nou-velle ligne à grande vitesse (LGV)Tours-Bordeaux qui, trois ans plustard, libérera un sillon de la ligne clas-sique pour le fret.A l’horizon 2020, vingt trains quoti-diens dans les deux sens – certainsferont… mille mètres de long ! – per-mettront d’acheminer 100 000 poidslourds. Autant de moins à supporterpour la RN 10 et l’A10, des axes par-ticulièrement saturés. L’Etat a lancéune consultation pour désigner unopérateur pour cette autoroute, et le5 octobre 2009, trois candidats ontété retenus dans le cadre de la con-cession : Lorry-Rail (la SNCF, deuxsociétés d’autoroute et le construc-teur alsacien Modalohr), déjà ex-ploitante de la ligne Perpignan-Luxembourg, OptiCapital (fonds d’in-vestissement présidé par PhilippeMangeard de Modalohr) et CombiOuest (Euro Cargo Rail, une filiale dela Deutsche Bahn, associée à desgroupements coopératifs agricoles etagroalimentaires du grand Ouest).Dans la croissance des modes detransport plus respectueux de l’envi-ronnement sur au moins mille kilo-mètres, c’est le ferroutage qui vaprendre la part prépondérante. Plusde wagons et moins de camions surle bitume : on ne demande qu’à ycroire dur comme fer.

AB

En 2011, les camions prendrontle train en région Centre

Des semi-remorques vont bientôt être acheminés sur des wagons, de Lille à Hendaye, en pas-sant par Orléans, Blois et Tours. En 2020, ils seront 100 000 par an à s’extraire du trafic routier del’A 10 et de la RN 10.

Dossier Logistique

parties nord et sudde Lille à Hendaye

site de plate-forme detransbordement (à l’étude)

section spécifique del’itinéraire alternatif dela partie sud par Niortet Saintes

Lille

Arras

Amiens

Paris

OrléansArtenay

Tours

PoitiersNiort

Saintes

Angoulême

Bordeaux

Hendaye

Brétigny

Projet d’AutorouteFerroviaireAtlantiqueEco-Fret

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L es Conseils généraux du Loiretet de l’Eure-et-Loir aimeraient

bien décrocher l’implantation du fu-tur terminal qui verra embarquer etdébarquer les camions des convoisde l’Atlantique Eco-Fret à proximitéde Paris ; les deux collectivités ontd’ailleurs lancé l’étude de faisabilitéd’une plate-forme à Artenay, au nordd’Orléans. Mais Réseau Ferré deFrance semble préférer Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne voisine, et l’ad’ailleurs fait inscrire dans le contratde projets Etat-Région Ile-de-France. Ilfaut dire que le foncier appartient déjàà RFF et que le coût de l’équipementserait inférieur de 33 % aux 25 M€

que requérerait Artenay.Le Ministère des Transports tranchera,en principe d’ici à la fin de l’année.

Considérant que l’affaire est mal enga-gée, les deux collectivités de la régionCentre proposent déjà qu’Artenay soitretenu dans l’optique d’un terminalsecondaire qui ne verrait pas le jouravant une dizaine d’années, sorte deservice à haute fréquence qui pour-rait desservir plusieurs terminaux« en Ile-de-France et ses environs ».A noter que parmi les cinq construc-teurs de matériel ferroviaire retenus,figure la PME tourangelle Socofer quia conçu un concept de wagons àtiroirs se déchargeant latéralement.En Indre-et-Loire comme dans leBerry, c’est une autre liaison de fretferroviaire, Nantes-Lyon, qui mobiliseles énergies. Surtout avec l’électrifi-cation des lignes qui doit être pro-longée jusqu’à Chagny, en Saône-

et-Loire. Cette infrastructure pourraitêtre une alternative aux flux maritimesinternationaux qui ont des difficultésà passer les rails d’Ouessant et du Pas-de-Calais. A partir du port de Nantes-St-Nazaire, un trafic pourrait se fairevers l’Europe centrale qui bénéficie-rait – enfin – à Vierzon et son fameux« port sec », surnommée « l’Arlésienneen Berry » par les plus dubitatifs.

AB

Terminal : Brétigny plutôt qu’Artenay ?Pour l’accueil du terminal de chargement et de déchargement des camions sur les convois ferro-viaires, l’Essonne et Brétigny-sur-Orge semblent mieux partis que le Loiret et Artenay.

Dossier Logistique

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«S avoir qu'il faut dou-ze yaourtières et troistondeuses, sélection-

ner le nombre exact d'unités parmiquelques 600 références, cela relèvede la ruse de Sioux », s'émerveilleThierry Fournier, le nouveau prési-dent de Trucks and Stores, le holdingqui chapeaute Outiror depuis troisans. Ce travail « magique », à mi-che-min entre l'analyse géomarketing et lagestion du stock, fait désormais par-tie du quotidien chez Outiror. « Toutle catalogue doit rentrer dans uncamion de 38 tonnes qui part cinqjours sillonner la France avec 5 400produits. Autant être précis », indiquele dirigeant d'Outiror, en poste depuisun an.On croyait le modèle d'Outiror ré-volu. Peu de Français sont à plusd'une demi-heure de route d'unezone commerciale, où l'on trouve for-cément un Leroy Merlin, un Mr.Bricolage – lire aux pages 46 et 47de ce numéro la saga de l’entrepri-

se née à Orléans – Un Brico-marché, un Brico

Dépôt ou

un Castorama. Et puis les outilsd'Outiror étaient devenus « cheap »et traînaient une réputation de mau-vaise qualité. La fabrication en Chineavait déçu les clients.Mise en place par le fonds d'investis-sement anglo-saxon Sisu Capital,

l'équipe actuelle est en train de ren-verser cette image. « Nous vendonsdes produits simples, astucieux etpas chers et ça correspond bien auxattentes des consommateurs », définitThierry Fournier, qui a renforcé lesnormes de qualité avec ses fournis-

seurs asiatiques, moins nombreux.Preuve de cette inversion de ten-dance : un accord vient d'être passéavec Phone and Phone, le leader dumobile sur internet, qui transformeles camions Outiror en mini-bou-tiques de téléphonie. « Nous avons

sélectionné une formule pratique etéconomique avec l’opérateur Sim-plissime », assure Thierry Fournier,qui engage sa société sur une voieinconnue, celle des services. « Nousdisposons d'un réseau de 49 semi-remorques, qui sont autant de points

retrouve saRepris à la barre du tribunal de commerce en 2007, Outiror se redresse grâce à une nouvelleéquipe de direction et à un nouvel actionnaire, Sisu Capital. Le destin de la PME tourangelle est dé-sormais lié à son ancien concurrent, le normand Direct Delta. La logistique et les tournées descamions bleu et jaune ont été entièrement revues. “

“ NOUS DISPOSONS D'UN RÉSEAU DE49 SEMI-REMORQUES, QUI SONT AUTANT DE

POINTS DE VENTE. NOUS ALLONSVALORISER CETTE PRÉSENCE

Le logiciel de géomarketing Innovia définissait les tournées des camionsOutiror et Direct Delta. Mais il était devenu « sclérosant », de l'aveu mêmede Thierry Fournier, président de Trucks and Stores. Trop de critères blo-quaient le système. « On parvenait à des aberrations telles que des tournéesévitaient le samedi matin sur un marché. Alors que c'est le meilleur jour devente », dit Charles Boussion, directeur logistique, qui devait se résoudre àconcevoir les dessertes « à l'ancienne », avec une carte routière et un crayonde bois.Revu en interne avec la SSII Ortec, le logiciel a été simplifié pour optimiserla couverture du territoire français. Où doit passer tel camion et avec quelsproduits ? Des parasols dans le sud plutôt qu'à l'ouest, où le vent les faitdécoller ?Des barbecues sauf en PACA où ils sont dangereux ? « On évite le Tour deFrance en juillet, les retours de vacances fin août... 3 500 villes sont référencéesen sept catégories en fonction du pouvoir d'achat, de la population... On croiseces données avec des contraintes comme les heures de marché, les distancesentre deux étapes, le coût au km, les horaires de travail... », détaille ThierryFournier. Aujourd'hui, les 49 camions d'Outiror assurent 37 tournées, contre29 en 2008.

La solution géomarketing

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de vente. Nous allons valorisercette présence. Après la téléphonie,d'autres enseignes de services pour-raient s'intéresser à ce déploie-ment », évoque-t-il. Elargissementde la gamme, resserrement dunombre de fournisseurs, rationali-sation des tournées et chasse auxcoûts cachés : Outiror vit une révo-lution tranquille. Et la logistiquen'échappe pas à ce bouleversement.Dans le vaste hangar de St-Cyr-sur-Loire, les véhicules d'Outiror sontrechargés dès leur arrivée. Les cais-ses sont reliées au siège quand lecamion est en vadrouille et l'inven-taire est accéléré au retour. Si leproduit a manqué pendant la tour-née, il a été commandé au nouveauservice vente à distance. Plus besoinde reprendre l'état de caisse et devérifier, tout est enregistré. Outrele gain de temps, l'entreprise « éviteles démarques », dit sobrementThierry Fournier, autrement dit lesrisques de vols.Sous la houlette d'un nouveau di-recteur logistique, Charles Bous-sion, débauché de La Maison deValérie fin 2008, les manutention-naires ont aussi décortiqué leursgestes. Double objectif : réduire lestâches dangereuses et surtout letemps de chargement. Un an etdemi après, il faut 14 heures pourremplir un camion-magasin, contre21 auparavant.« Sans ajouter de camions, noussommes parvenus à augmenter lenombre de tournées » , relèveThierry Fournier. De 29 parcoursen 2008, Outiror est parvenu à 37aujourd'hui, sans véhicule supplé-mentaire. Ce gain de rendement aaussi été obtenu grâce à la refontedu logiciel de géomarketing (voirci-contre). Charles Boussion a aussiréorganisé l'entrepôt de 12 000 m².

route

Sous la houlette de leur actionnaire commun, le fonds d'investissement anglo-saxonSisu Capital, le tourangeau Outiror et le caennais Direct Delta ont fusionné en débutd'année au sein du holding Trucks and Stores (T&S). Une troisième société com-plète cet ensemble de 110 M€ de CA et 350 salariés, Oyé Oyé dans les DOM TOM. Ceregroupement leur assure une position de leader en France avec 78 % des parts demarché.Sisu, financé par des fonds de pension d'universités américaines notamment, avaitrepris Outiror en 2007 à la barre du tribunal de commerce de Tours. Après un conflitsocial retentissant, tout le monde avait tiré un trait sur le distributeur de produits debricolage. L'effectif, qui avait atteint 250 salariés dans les années 90, a fondu à 138lors de la reprise. Il est remonté à 150 salariés. « Nous recrutons de nouveau et nousouvrons des magasins », assure Thierry Fournier, qui s'appuie sur un retour à l'équi-libre depuis un an.

La résurrection d’Outiror

Il a tout d'abord fusionné les services expédition et récep-tion. Puis supprimé les monceaux de palettes et achetépour 50 000 € de racks. Pour parvenir àtout caser sur ces nouvelles étagèresgéantes, Outiror a normalisé les car-tons envoyés par ses fournisseurs,afin de mieux les empiler. Résultatspectaculaire : « Nous stoc-kions 7 000 palettes cheztrois logisticiens exté-rieurs. Nous avonstout réintégré », se féli-cite Thierry Fournier,qui a donc économiséplusieurs centaines de mil-liers d'euros de frais de fonc-tionnement.Ensuite, pour aller des racks destockage jusqu'à l'intérieur du ca-mion, des chariots transportentles produits, qui passaient autrefoispar des tapis roulants. Le nombred'intermédiaires jusqu'au range-ment final dans le camion a dimi-nué de 4 à 2. « Il nous reste en-core des chantiers. Nous pour-rions par exemple installer le Wi-Fi pour communiquer entre le lieude chargement et celui du stoc-kage », envisage Charles Boussion.

Stéphane Frachet

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Dossier Reprise d’entreprises

Croissance externeIl est temps

de profiter des

soldesLa crise aura été aussi celle des opérations de fusions-acquisitions. Après l’écroulementdu marché en 2009, et l’amorce d’une reprise en 2010, c’est peut-être l’occasion ou jamaisde faire des bonnes affaires. Les valorisations ont baissé et rendu les acquisitions plus abor-dables. Certes, banquiers et gestionnaires de fonds sont plus sélectifs et quelques cédantsattendent le retour des vaches grasses pour mettre leur entreprise sur le marché. Mais lapériode est plutôt considérée comme propice pour se lancer et, de l’avis unanime de ceuxqui s’y sont essayés, la croissance externe est un formidable accélérateur de développement.

La crise aura-t-elle favorisé les opérations de croissance externe ? Pasvraiment, affirment en chœur les spécialistes que nous avons interro-gés. En 2009, les opérations de fusions-acquisitions ont représenté,

au plan mondial, 2 400 Md$, un plus bas historique depuis... trente ans. En2007, où l’activité était à son plus haut niveau, on avait atteint 4 400 Md$.C’est d’ailleurs durant cette même année 2007, au mois d’octobre, que laplus grosse opération jamais enregistrée a été signée, avec le rachat d’ABNAmro pour 68,5 Md€ (97 Md$ de l’époque) par le consortium formé parRBS, Fortis et Banco Santander. Ce sont les deals mettant en jeu les plusfortes sommes qui ont le plus souffert du ralentissement de l’économie :entre 2009 et 2008, les LBO supérieurs à 150 Md$ ont reculé de... 94 % ! L’anpassé, le marché français n’a pas dérogé à la tendance, quoique dans des pro-portions moindres : 89,5 Md€ (128 Md$), soit - 35 % par rapport à 2008. Loinde ces montants faramineux, où les grandes banques d’affaires américaines setaillent la part du lion (dans l’ordre, l’an passé, les trois premiers intermé-

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diaires mondiaux étaient MorganStanley, Goldman Sachs et JPMorgan), les PME cherchent aussi lesbonnes opportunités.Côté positif, les repreneurs peuventtabler sur des ratios de valorisationdes cibles plus raisonnables : « En2009, la moyenne des LBO se trai-tait à 6 fois l’Ebitda (équivalent àl’excédent brut d’exploitation, NDLR),relevait récemment Antoine Roué-Lecuyer, d’Edmond de RothschildEntreprises Patrimoniales, lors d’uneconférence sur la transmission d’en-treprises co-organisée avec le cabi-net Fidal). Sur la période 2006-2007,on a connu des pointes à 10 foisl’Ebitda ». Versant négatif, les fondssont plus difficiles à mobiliser,banques et investisseurs devenantbeaucoup plus sélectifs.Quels sont les pièges à éviter ? Toutd’abord, un candidat repreneur doitse défier d’un mythe : celui de larichesse du gisement d’entreprises àtransmettre. « En France, 70 000chefs d’entreprises partent à laretraite tous les ans, ce qui reste leprincipal motif de cession, explique

Antoine Roué-Lecuyer. Un tiers d’en-tre eux ont déjà mis en place unesolution interne en confiant lecontrôle capitalistique et opéra-tionnel de l’affaire à des héritiers ouà des salariés. Pour le reste, seules15 % des entreprises sont considé-rées comme réellement cessibles.

Cela représente 6 500 sociétés quichangent de mains chaque année,dont seulement 500 ont plus de 10salariés. »S’il y a beaucoup de concurrents surla ligne de départ – près de la moi-tié des dirigeants envisagent derecourir au rachat d’une société aucours des cinq prochaines années,selon une étude menée en 2008 parl’Ifop pour le compte de GrantThornton –, peu atteignent la ligned’arrivée.Pour se donner toutes les chances,

le candidat doit avoir une idée pré-cise de la cible et être patient. On nedéniche pas à tous les coups unepépite. « Avant de réussir une opé-ration de croissance externe, il fautétudier plusieurs dossiers », résumeVincent Morel, patron de la sociétéde tôlerie pour électronique profes-

sionnelle (Step), à Romorantin (41),et – heureux – acquéreur d’une entre-prise des environs d’Amboise (37).Un marché de plus en plus disputépour des cibles de plus en pluspetites... et de plus en plus chères.Selon une étude du CRA portant surles PME de moins de 100 salariés etd’une valorisation comprise entre300 000 € et 5 M€, l’effectif moyendes entreprises cédées ne cesse dechuter. Entre 1996 et 2006, il est ainsipassé de 20 à 14 salariés.En revanche, toujours en 2006, la

““ SEULES 15 % DES ENTREPRISES SONT CONSIDÉRÉESCOMME RÉELLEMENT CESSIBLES. CELA REPRÉSENTE

6 500 SOCIÉTÉS QUI CHANGENTDE MAINS CHAQUE ANNÉE.

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valeur de transaction moyenne, enhausse continue depuis dix ans, attei-gnait 880 000 € pour un CA moyende 1,9 M€.

Autre piège, vouloir se lancer seul àl’assaut, sans préparation. Les conseilssont naturellement les bienvenuslorsqu’on prépare une opération decroissance externe. Audits en tousgenres, négociations et... optimisationfiscale de la transmission ne s’impro-visent pas, que l’on soit cédant ourepreneur. Mais il faut avant tout avoirdes idées bien claires sur le sujet.Après avoir piloté de multiplesrachats, Anne Chavigny, co-dirigeantedu groupe vendômois éponyme, sou-ligne l’importance de bien définir sesobjectifs, ses critères de choix et ausside se fixer des étapes. « La croissanceexterne, c’est d’abord une stratégie »,résume-t-elle d’une formule.Alors, pourquoi se lancer tout demême dans cette course de longuehaleine, hérissée de chausse-trapes.« Pour gagner du temps », nous disaitil y a deux ans Michel Hervé, fonda-teur et patron d’Hervé Thermique,une entreprise de Joué-lès-Tours quiemploie plus de 2 000 salariés et

dépasse les 300 M€ de CA. C’est d’ail-leurs la même démarche qui aconduit Jack Gamard, le patron dudistributeur berruyer de matériel de

bureau Dactyl Buro, à quadrupler leCA de la société en vingt ans – pourl’amener à 100 M€ – en procédant àpas moins de… 45 opérations decroissance externe.Didier Burban, qui a créé un groupe

de 300 personnes autour d’un métier,la valorisation de palettes, a démarréen 1989, tout seul avec sa camion-nette. Dix ans après, il employait déjàune centaine de personnes et avaitsigné deux opérations de croissanceexterne, l’une à Ormes (45), l’autre àOrval (18). Pas rassasié, il s’apprête àreprendre une société angevine dumême métier.Alors, quels sont les secrets de ces« serial repreneurs » ? A l’entendre,Christophe Villemain, qui a repris unebonne douzaine de sociétés princi-palement dans le bâtiment, n’avait pastrop le choix. « En 1993, au début del’entreprise, nous étions en pleinecrise (déjà ! NDLR). J’avais besoin debras. Le seul moyen d’en trouver,c’était de racheter des affaires. »Mais, en plus de quinze ans, ce tra-vailleur boulimique, qui trouve letemps de diriger un parc de loisirs(Fantasy Forest), un complexe hôte-lier (le Domaine des Thômeaux) etd’occuper le fauteuil de maire deMosnes, village entre Amboise etBlois, applique une règle d’or :« Toutes les entreprises que nousavons rachetées avaient un pointcommun : l’adhésion du personnelà notre projet. »Ce souci de l’humain est partagé parEmmanuel Vasseneix qui nous rap-pelait, il y a aussi deux ans, que la

Un bel exemple de croissance par rachat d’entreprises que celui dugroupe Production Industrielle Intégrée Intensive, appelé aussi PIII, ce quiest plus simple. Créé l’an passé par Jean-Marie Rudent, PIII a reprissuccessivement le spécialiste du prototypage industriel EFOPC, à Herblay(95), puis le mécanicien de précision de Romorantin (41), Kopec Verloes(25 salariés, 2,5 M€ de CA), et enfin, tout récemment, la société de tôle-rie fine Cerem (4 M€ de CA, 40 salariés), installée à Gasville-Oisème,près de Chartres (28). Les services administratifs de PIII (6 salariés)devaient d’ailleurs être transférés sur le site chartrain.Afin de compléter son offre de service global, Jean-Marie Rudent, richede son expérience d’industriel et de manager de transition, s’apprête àacquérir dans les prochains mois deux à trois nouvelles unités de pro-duction, dont certaines pourraient être implantées en région Centre.PIII, qui compte déjà une centaine de salariés et avoisine les 12 M€ de CA,n’a pas fini de grandir.

PIII additionne les reprises

Jérôme Billerey (Aérowatt)

TOUTES LES ENTREPRISES QUE NOUS AVONSRACHETÉES AVAIENT UN POINT COMMUN :L’ADHÉSION DU PERSONNEL À NOTRE PROJET. ”“

Didier Burbana construitson groupesur la reprised’entreprises.

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Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel,dont il préside aux destinées, n’étaitpas « en quête de croissance externe

à tout prix », mais qu’elle cherchait« plutôt à créer des richesses et de lavaleur pour ses collaborateurs ».Une autre façon de soigner ses colla-borateurs, c’est de les associer à lareprise. C’est la voie qui a été choi-sie, ces dernières années, par plu-sieurs cédants. Jean Lorillard, lepatron de l’entreprise chartraine demenuiserie bois et PVC, a préféréremettre les clés de la boutique (480salariés et 76,5 M€ de CA en 2006,juste avant la transmission concluedébut 2007) à son directeur généralLoïc Bréhu et aux cadres qui ont bienvoulu l’accompagner. L’opération s’estconcrétisée par la création d’unesociété holding au capital de 4,5 M€,détenue par Loïc Bréhu (21 %), unetrentaine de cadres (20 %), JeanLorillard lui-même (10 %), le soldeétant propriété d’une société de capi-tal-développement, MFGI (26 %), etde cinq investisseurs particuliers(23 %). Opération réussie puisquedeux ans après l’accord, Lorillard avoi-sinait les 100 M€ de CA.

C’est un peu la même logique qui aconduit, en 2006, à la reprise d’AlstefAutomation, à Boigny-sur-Bionne(45), par le directeur de l’usine PierreMarol (50 % du tour de table), un col-lège de cinq cadres (25 %) et…quelque 80 salariés qui se sont par-tagé les 25 % restants. « Au moins lamoitié d’entre eux ont investi entre450 et 1 000 € », se félicite le pdgd’Alstef qui a mené pour tout lemonde la négociation avec le groupebritannique Babcock.Le facteur psychologique est égale-ment essentiel dans la relation avecle cédant. En 2007, Vincent Morel aracheté Sotoleco, une société de tôle-rie fine de Nazelles-Négron, dans uncontexte délicat : les propriétaires decette PME familiale d’une vingtainede personnes avaient des problèmesde santé. « Il a fallu faire preuve dedoigté, indique le repreneur. D’autrescandidats n’ont pas eu la faveur descédants à cause de leur mala-dresse. » Bien lui a pris de s’accro-cher. Trois ans après, la reprise de

Emmanuel Vasseneix

Dossier Reprise d’entreprises

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Sotoleco par le patron de Step estune réussite. « Cela m’a personnel-lement dynamisé et permis deretrouver un élan, reconnaît VincentMorel. Aujourd’hui, j’ai envie d’enfaire d’autres. » Ces belles réussitesne doivent pas faire oublier quetoutes les tentatives ne sont pas cou-ronnées de succès. Des déconvenues,Yves George, pdg de Sky Accès, en aconnues depuis 1987, année où sonentreprise d’installation d’échafau-dages et de plates-formes suspenduesa réellement démarré après sonrachat par la société Lardier. « J’ainégocié trois ans avec une sociétédu Sud-Ouest. Pour m’apercevoir,après tout ce temps, que le chef d’en-treprise ne voulait pas lâcher sonbébé », se souvient-il. Mais commeChristophe Villemain, Yves Georgene se pose même pas la question dela croissance externe. C’est une obli-gation : « Nous avons un métier deservice et donc de proximité. Nousdevons suivre nos clients et posséderune agence à moins de deux heures

de leurs chantiers. » L’échec récentd’une opération de croissanceexterne n’a pas rebuté non plusPatrice Veneault, le patron de Sidamo,à la Chaussée-St-Victor (41). Au der-nier moment, il a renoncé à signer leprotocole d’accord, alors que toutétait prêt. Certains points, restés obs-curs, l’inquiétaient. Il a eu raison. Legroupe qui a arraché le morceau n’a

pas eu son flair et la reprise s’esttransformée en cauchemar. Le nou-veau président du Medef 41 a signéen début d’année une acquisition,d’une taille plus modeste, et en étu-die d’autres… On dit qu’il faut toutde suite remonter après une chutede cheval. C’est ce qu’a fait PatriceVeneault (lire page 45).

François-Xavier Beuzon

Plusieurs fonds d’investissement nationaux et régionaux ont participéau tour de table constitué pour la reprise de la Menuiserie Dubois (110salariés, 13,3 M€ de CA), de Sepmes (37), par la holding Favotte, majo-ritairement détenue par Guillaume d’Ocagne : il s’agit de NaxicapPartners, filiale de Natixis Private Equity, de Financière Vecteur, unefiliale de la Banque Populaire Val de France, et de trois structures d’in-vestissement filiales du Crédit Agricole. En complément de cet apport, unemprunt a été levé auprès du Crédit Agricole Touraine Poitou, de laBanque Populaire Val de France, du Crédit Lyonnais et d’Oséo.Le repreneur, qui possède des attaches lochoises, est âgé de 46 ans :par le passé, il a fait partie de l’équipe dirigeante de grands groupes,comme Autodistribution.

Montage financier pour Dubois

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Dossier Reprise d’entreprises

V oilà qui va à rebours del’idée communément ad-mise : Warren Buffet, selon

les écrits qu’a soigneusement orga-nisés Lawrence Cunningham*, consi-dère que « la plupart des fusions-acquisitions détruisent de lavaleur ». Et vlan ! Les candidats à uneopération de croissance externe sontprévenus. Pourquoi ne pas miser plu-tôt sur une participation minoritaireet sur la compétence des dirigeantsen place ? « Paradoxalement, re-prend le patron de Berkshire, les diri-geants, obsédés par les effets desynergie et de taille, ignorent cettealternative. »

Les comptables, dumoins américains,ne trouvent pasgrâce non plus auxyeux du milliar-daire, tout juste 80ans, plutôt prochedu parti démo-crate. La troisièmefortune mondiale,estimée à 47 Md$au début 2010,dont l’essentieldevrait être distri-bué à des œuvrescaritatives – notam-ment la FondationBi l l -et -Mel inda-Gates – après sondécès, considèreque la valeur comp-table ne traduit pasla valeur « intrinsè-que » d’une entre-

prise. Il critique notamment lesnormes GAAP en vigueur outre-Atlantique, qui ignore les résultats« authentiques ». Ainsi, lorsqu’uneentreprise possède entre 20 et 50 %d’une autre, les résultats de la sociétédétenue sont consolidés dans ladétentrice au prorata de sa partici-pation. Au-dessous du seuil de 20 %,seuls les bénéfices distribués sontconsolidés. Warren Buffet estimeanormal que la part non distribuée,qui représente une part significativede la valeur de la société détentrice,ne se retrouve pas dans les étatscomptables.Comme Esope qui disait « qu’unoiseau dans le creux de la main envaut plus de deux dans un fourré »,version poétique du « un tiens vautmieux que deux tu l’auras » de Jeande La Fontaine, Warren Buffet pré-fère compter des espèces sonnanteset trébuchantes plutôt que de misersur des espoirs et des rêves. Autantdire qu’il n’est pas tombé dans le pan-

neau de la bulle Internet. L’oracled’Omaha – du nom de la ville duNebraska qui l’a vu naître – a unegrande méfiance aussi pour lesconsultants. Il cite un dirigeant d’en-treprise qui avait acquis en unedécennie plusieurs sociétés après desétudes d’opportunité facturées gras-sement par un cabinet conseil : « Audépart, 100 % de notre bénéfice sefaisait sur nos activités de base. Dixans plus tard, c’était 150 % ».Mais qu’on ne se trompe pas, WarrenBuffet dénigre un sport qu’il pra-tique… et à haut niveau. La psycho-logie des cédants n’a pas de secretpour lui et il sait déclarer sa flamme,pour mieux séduire, au dirigeantd’une entreprise qu’il veut acheter :« Vous avez, vous et votre famille,une entreprise extraordinaire, com-parable à aucune autre ».

François-Xavier Beuzon

Les bémols du virtuoseWarren Buffet

Après des dizaines d’opérations de fusions-acquisitions menées par sa compagnie BerkshireHathaway, le milliardaire américain Warren Buffet a forcément un avis autorisé sur la question. Quicontredit d’ailleurs pas mal de points de la doxa en vigueur chez les experts auto-proclamés.Extraits choisis.

Publiée l’an passé chez Dunod*, la 3e édition de l’ouvrage sur les fusions-acquisitions co-rédigé par Olivier Meier et Guillaume Schier – ce dernierest enseignant-chercheur à l’Escem de Tours-Poitiers –, analyse lesétapes cruciales d’une opération de croissance externe, dans une ap-proche qui se veut pragmatique, avec des exemples et des illustrations.Les quelque 300 pages du livre offrent, au praticien comme à l’étudiant,les concepts de base essentiels en vue de construire une transaction surdes fondements économiques et stratégiques.

* Fusions Acquisitions, stratégie, finance, management (Dunod, 2009).

Fusions-acquisitions, mode d’emploi

* Les Ecrits de Warren Buffet, les seuls conseilsdonnés par Warren Buffet aux investisseurs etaux managers (Valor Editions, 2009)

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«N otre leitmotiv commercial,c’est la recherche cons-

tante de solutions pour nos clients.Nous sommes plus que jamais uneforce de proposition » : CédricTroussard, qui a repris en mars 2010la société d’emballage Cecaf à St-Jean-de Braye (45), a manifestement placé lanotion de service au cœur de sa poli-tique de développement. La société aacquis un savoir-faire réputé dans ledomaine du conditionnement secon-daire – essentiellement la mise sousétuis – pour l’industrie pharmaceu-

tique et cosmétique. « Mais, si les fon-damentaux sont bons, elle a souffertde la crise. Les clients n’ont pas faitfaux bond. En revanche, les volumesont beaucoup baissé », indique le diri-geant. Du coup, la Cecaf (49 salariés)qui affichait, les belles années, une fac-turation d’environ 2,7 M€ a perdu35 % de son chiffre d’affaires sans pourautant « se résoudre à licencier. Lescompétences internes ont été préser-vées », se félicite Cédric Troussard.Cet entrepreneur de 32 ans, qui adirigé la filiale d’un grand groupe demultiservices, entend désormais bâtird’importantes synergies avec SND(Société Nouvelle Deresco), une entre-prise de conditionnement primaire(remplissage de formes liquides etpâteuses) reprise à la barre du tribu-nal de commerce d’Orléans.Rebaptisée Ateliers Cosmétiques duLoiret (ACL), l’entreprise installée à

Saran (45) emploie déjà une vingtainede personnes, contre treize aumoment de la reprise. « ACL, posi-tionnée sur les petites et moyennesséries dans une logique de grandeflexibilité et de réactivité, est évidem-ment très complémentaire de laCecaf », poursuit Cédric Troussard qui,d’ores et déjà, a décidé d’étoffer sesressources internes en se dotant pro-chainement d’un bureau d’études. Cedernier devra se pencher sur les ques-tions de développement durable et deproductivité. Par ailleurs, le dirigeantenvisage de doter les deux sites decapacités logistiques qui pourraientêtre installées sur le site de St-Jean-de-Braye. « Nous sommes égalementengagés dans une logique de certifi-cation environnementale qui devraitse traduire par l’obtention du labelEcocert ».

Jean-Christophe Savattier

Cédric Troussardreconditionne la Cecaf

Le repreneur de la Cecaf à St-Jean-de-Braye et de SND à Saran, deux sociétés orléanaises posi-tionnées sur les marchés du conditionnement pour les cosmétiques, a l’intention d’étoffer son offrede services.

C’ est une belle opération de crois-sance externe qu’a conclue en

début d’année le fabricant tourangeaud’équipement sanitaire (cabines etaccessoires de douche) SanitaireEquipement (environ 19 M€ de CA,105 salariés). L’entreprise de la familleBolze, qui exploite notamment l’unitéSanitec de Tours Nord (environ 60 col-laborateurs), a racheté récemment l’ac-tivité de cabines et de cloisonnementspour collectivités (douche, WC) de sonprincipal concurrent Polirey.

L’acquisition, qui représente un CA de5 M€, a été effectuée via une filiale(Sanidis Collectivités) qui devient ainsile leader français sur ce segment demarché.Afin d’accueillir l’activité de fabricationde cloisonnements sanitaires pour col-lectivités rachetée à son concurrentPolirey et installée à Ussel (19),Sanitaire Equipement a engagé laconstruction d’un site de productionsur le territoire de la commune corré-zienne. Le projet, qui représente un

investissement de 2 M€, nous indiqueBernard Bolze, le président du con-seil de surveillance, s’est traduit parla construction d’un bâtiment de2 000 m2. Le nouveau site va accueillirune quinzaine de collaborateurs.Rappelons que Sanitaire Equipementdétient deux autres sociétés : Pareo,spécialisée à Tours dans les équipe-ments d’hydrothérapie, et Fabalu, àSeclin (59), dédiée à la fabrication decloisons sanitaires pour collectivités.

JCS

Sanitaire Equipement prend du volumeLe fabricant tourangeau de cabines de douche Sanitaire Equipement a repris une branche d’acti-vité d’un de ses concurrents. Et s’est doté d’une nouvelle unité de production à Ussel (19).

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AOrléans, une initiative origi-nale visant à accompagner lesauvetage d’entreprises en

difficulté vient de voir le jour. SylvainCamus, un jeune dirigeant – il condui-sit les destinées du site d’un équipe-mentier automobile – a ainsi créé fin2009 la société Arpeggio.« Notre fonds de retournement vise àaider les entreprises régionales tra-versant une phase difficile en éta-blissant un premier diagnostic surleur savoir-faire et un bilan de leurpositionnement sur le marché »,explique-t-il. Une fois effectué l’audit,Arpeggio peut proposer de financer

le redressement de la société,« ce qui, le cas échéant, peut se tra-duire par de l’apport en trésorerie,voire par une prise de participationmajoritaire au capital ».Ainsi, au printemps dernier, le fondsporté par une structure baptiséeArpeggio Conseil a pris 100 % du capi-tal de K-Zymex, un fabricant d’embal-lages plastiques qui se trouvait enliquidation judiciaire. « Nous avonsrepositionné cette société – quiemploie une dizaine de salariés àMalesherbes (45) – en privilégiant unmodèle très réactif, détaille SylvainCamus. K-Zymex est désormais capa-

ble de produire et de livrer des petitesséries dans un délai de seulementquatre jours alors que ses principauxconcurrents placés sur la moyenneet la grande séries sont incapablesd’une telle flexibilité ».Ce projet de retournement a re-quis un investissement d’environ200 000 €. « Nous disposons aujour-d’hui d’une capacité de financementd’environ 1,5 M€ », poursuit le diri-geant d’Arpeggio. Cette dernière a étéconstituée par un pool d’une quin-zaine d’entrepreneurs régionaux quisouhaitent contribuer au développe-ment de l’économie locale. JCS

Arpeggio à la rescoussedes entreprises régionales

Le fonds de retournement orléanais Arpeggio se propose d’accompagner et de financer le redres-sement d’entreprises régionales en difficulté.

Entreprises Reprise d’entreprises

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L e rachat de Mecabois, unconcepteur et négociant d’ou-tillages pour le travail du bois, a

mis Patrice Veneault et sa sociétéSidamo en appétit. L’accueil desmachines et des stocks de cettesociété provençale – son siège, dé-sormais abandonné, était installé à Apt,dans le Lubéron – est bouclé et il esttemps de songer à une nouvelle opé-ration de croissance externe.« J’ai un dossier sur mon bureau »,dévoile Patrice Veneault, président etco-actionnaire (à parité avec PaulSeignolle, le directeur commercial deSidamo, et le fonds Synergie Finances,chacun détenant peu ou prou un tiersdu capital) dans le bâtiment de1 000 m2 qu’il a achevé de construiresur son site de la Chaussée-St-Victor,près de Blois.La fin du déménagement était pro-grammée pour cet été. Seuls un oudeux salariés devaient suivre le trans-fert des actifs de l’entreprise proven-çale, dont l’activité avait fortementchuté ces dernières années pour tom-ber, au moment de la reprise, à unefacturation annuelle d’environ 1 M€.Un montant modeste, dû au déréfé-

rencement de ses produits par lesgrandes surfaces de bricolage.Patrice Veneault, président de Sidamo,va recruter un cadre pour l’épauler à ladirection de cette nouvelle filiale.L’objectif est de repositionner lagamme des outils Mecabois (scies, per-ceuses, ponceuses, etc.) dans le réseaudes négociants de matériaux et de pro-duits destinés au BTP et à l’industrie,qui distribue déjà les outils abrasifs deSidamo (14 M€ de CA en 2009) :Mecabois devrait afficher, si le pland’affaires est respecté, 3,5 M€ deventes d’ici deux à trois ans.Echaudé par une expé-rience malheureuse (lirepage 39), Patrice Veneaultveut se concentrer sur lareprise de sociétés installéesdans des niches, à la straté-gie lisible. Mecabois est une pre-mière étape. « Dans notre métier, lacroissance interne devient plus diffi-cile, explique-t-il. Nous regardonsdonc des cibles liées à nos deuxmar-chés : le négoce de matériaux pourle bâtiment et celui pour l’industrie. »Et la priorité ira aux sociétés « inbonis », le redressement des canards

boiteux prenant trop de temps. Et s’illui en reste un peu, le patron deSidamo pourra le consacrer à Eskape(19 salariés, 1,8 M€ de CA), la sociétéd’informatique tourangelle dont il estactionnaire. Cette dernière, dirigéepar Laurent Fontenit, vient de pren-dre le contrôle de Resologic, unepetite structure de 5 personnes spé-cialisée dans le déploiement d’in-frastructures réseau et… voisined’Eskape à l’aéroport de Tours-Val deLoire. Et, comme chez Sidamo, l’ap-

pétit vient en mangeant…FXB

Sidamo, objectif acquisitionsBien implanté sur ses marchés traditionnels, le spécialiste des outils abrasifs Sidamo a choisi decroître par rachat d’entreprises. L’acquisition de Mecabois bouclée, la société de la Chaussée-St-Victor est à la recherche de nouvelles cibles.

Patrice Veneault

Page 46: Mag Automne 2010

Les nouvelles ambitionsde

Après s’être hissé à la troisième place du marché français en absorbant les Briconautes l’an dernier, Mr. Bricolage mise sur l’extension de son réseau et sur l’international. Depuis le siège de La Chapelle-St-Mesmin, en banlieue orléanaise, le pdg Jean-François Boucher expose les nouvelles ambitions du groupe coté en Bourse.

Entreprises Stratégie

U n gros cœur rouge en forme de B accueille le visiteur au siège social du Groupe Mr.

Bricolage à La Chapelle-St-Mes-min, aux portes d’Orléans.

« Nous l’appelons le B-cœur. Il célèbre notre trentième anniversaire », explique Jean-François Boucher, qui compte seulement dix années de plus que l’entreprise qu’il dirige. Président et directeur général du groupe Mr. Bricolage depuis 2007,

Jean-François Bou-cher est le

vivant

46 La Lettre Valloire - Septembre 2010

exemple de l’ascension professionnelle au sein d’une société qui a érigé le commerce indépendant et les valeurs coopératives en principes fondateurs. Fils de commerçants du Pas-de-Calais à l’enseigne de Mr. Bricolage, il a ouvert son premier magasin à 18 ans, trois mois avant de passer le bac et d’enta-mer des études commerciales. Diplôme en poche, il rejoint ensuite l’entreprise familiale de trois magasins alors en difficulté. « Mon père m’a demandé de l’aider à redresser la situation, se souvient-il. C’était un terrible challenge mais je suis parvenu à le relever en réduisant les frais et en restaurant les marges. J’ai fini par racheter les magasins et je suis toujours propriétaire de quatre points de vente dans le Nord ». Se qualifiant lui-même d’enfant de Mr. Bricolage, Jean-François Boucher a été, à 27 ans, le plus jeune administrateur de l’As-

sociation nationale des promoteurs du Faites-le-vous-même (ANPF), le groupement d’indépendants fondé en 1965 par treize commerçants

Les grandes dates de Mr. Bricolage1965 : Création de l’Association nationale des promoteurs

du Faites-le-vous-même (ANPF).1980 : Création de l’enseigne Mr. Bricolage.1995 : Constitution de MBSA (Mr. Bricolage Société Anonyme).2000 : Entrée en Bourse de MBSA.2001 : Acquisition du groupe Tabur (enseignes Catena et Bricogite).2009 : Acquisition du groupe Le Club (enseignes Briconautes

et Jardinautes).

Page 47: Mag Automne 2010

La Lettre Valloire - Septembre 2010 47

spécialisés en bricolage. A leur tête, un Orléanais visionnaire, Bernard Isermel, qui tiendra les rênes de cette coo-pérative du tournevis pendant vingt ans. L’ANPF sera au bricolage ce que la Fnac (Fédération nationale d’achat des cadres) est aux biens culturels : un engagement quasi philosophique au service d’une cause commerciale. « Nous avons le sens du commerce indépendant inscrit dans nos gènes, explique Jean-François Boucher. L’es-prit coopératif nous a permis de nous développer en toute autonomie et en préservant nos valeurs ».

Après la création de la marque Mr. Bricolage en 1980, le groupe finira par quitter le statut coopératif en 1995 pour se constituer en société anonyme, avec l’appui du fonds d’in-vestissement 3i, jusqu’à l’entrée en Bourse au printemps de l’an 2000. « Nous sommes une entreprise cotée, précise Jean-François Boucher, mais nous conservons notre fonctionne-ment mutualiste. Aujourd’hui, 41 % du capital appartient aux indépen-dants et les choix stratégiques sont toujours collégiaux. C’est ce qui fait notre différence par rapport à nos grands concurrents succursalistes Kingfischer (Castorama) et Adeo (Leroy-Merlin). »L’autre grande différence de Mr. Brico-lage réside dans son positionnement spécifique sur le marché du bricolage. « J’ai coutume de dire qu’il y a deux marchés du bricolage en France, explique Jean-François Boucher. Celui des grandes surfaces dans les centres urbains et celui de proximité avec des zones de chalandise de 10 à 40 000 foyers où nous occupons une place de leader. C’est un marché que l’on dit mature, mais qui pèse 21 Md € et qui était en croissance régulière de 

2 à 4 %, du moins jusqu’à l’année dernière. » La réduction des délais de paiement imposée par la Loi de modernisation de l’économie (LME) a, en effet, donné un coup de frein sensible à cette belle progression en contraignant les magasins de bricolage à limiter le nombre de leurs référen-ces. Et cela, afin de faire tourner leurs stocks plus rapidement.« Le groupe Mr. Bricolage a moins souffert de l’effet conjoncturel que d’autres, se félicite son président. D’autant moins que nous avons franchi une nouvelle étape en 2009 

avec l’acquisition du réseau Brico-nautes et Jardinautes du groupe Le Club. Cette deuxième acquisition, après celle des magasins Catena et Bricogite au groupe Tabur en 2001, nous a permis d’accéder à la troi-sième place nationale sur le marché du bricolage, avec deux ans d’avance sur notre plan stratégique. »Cette stratégie de développement par croissance externe est-elle appelée à se poursuivre ? « Nous devons d’abord di-gérer ces étapes récentes pour recons-tituer nos possibilités d’investissement, répond Jean-François Boucher. Notre 

objectif est désormais d’enrichir nos enseignes et nos offres afin de devenir la référence du bricolage en France pour les créateurs de magasins. Nous pouvons leur offrir la notoriété d’un grand groupe spécialisé, le choix en-tre plusieurs enseignes, ou encore de devenir affiliés en bénéficiant de notre centrale d’achat et de notre expertise. »L’autre axe de développement s’ap-puie sur une présence internationale qui dégage aujourd’hui un montant de 200 M €, avec 51 points de vente dans dix pays, essentiellement européens. « Notre volonté est de nous renforcer en Europe centrale et orientale et de nous implanter sur le pourtour méditerranéen », précise Jean-François Boucher.Parallèlement, le groupe conduit une réflexion sur son positionnement et sur son rôle social. « Nous voulons aller plus loin dans la définition du conseil et du service, en cohérence avec notre place et notre époque. Nous travaillons sur le développement des compétences pour faire émerger une nouvelle génération de vendeurs, et sur l’emploi des seniors qui sont une véritable valeur ajoutée dans notre métier. »Enfin, et plus symboliquement, Mr. Bricolage prévoit d’ouvrir prochai-nement un magasin à son enseigne sur l’agglomération orléanaise où il était absent jusqu’à ce jour. Nul n’est prophète… !

Bruno Villeneuve

Le groupe Mr. Bricolage en chiffresCA 2009 : 2,1 Md €.

12 000 collaborateurs.

1 600 000 m2 de surfaces commerciales.

Trois enseignes :

• Mr. Bricolage : 433 magasins, dont 51 à l’étranger dans 10 pays (Belgique, Bulgarie, Espagne, Maroc, Madagascar, Andorre, Roumanie, Serbie, Uruguay, Maurice).

• Catena : 66 magasins.

• Les Briconautes : 154 magasins.

250 magasins indépendants affiliés (centrale Briconautes).

Les acquisitions nous ont permis d’accéder à La troisième pLace nationaLe sur Le marché du bricoLage, avec deux ans d’avance sur notre pLan stratégique ”

Page 48: Mag Automne 2010

48 La Lettre Valloire - Septembre 2010

L’usine de fabrication de literie et de matelas Treca va prochainement quitter Beaugency pour s’installer sur la ZAC des Portes de Chambord à Mer… douze kilomètres plus loin, mais dans le département voisin. Un transfert qui ravive de vieilles rivalités entre le Loir-et-Cher et le Loiret qui crie au « coup monté ».

Treca réveilleles querelles de voisinage

C e fut le transfert de l’été ! Il n’a pas fini de faire couler l’encre et d’alimenter une guéguerre

entre le Loir-et-Cher et le Loiret qui se regardent aujourd’hui en chiens de faïence. C’est d’ailleurs presque avec l’air contrit que Claude Beaufils, le vice-président du Conseil général de Loir-et-Cher, nous a confirmé la nouvelle. Oui, l’usine Treca, spécialisée dans la fabrication de literie et entrée dans le giron du groupe Cauval (537 M € de

CA, près de 5 300 salariés), va bien quitter la commune de Beaugency dans le Loiret pour rejoindre la ZAC des Portes de Chambord, à Mer… une commune distante d’une douzaine de kilomètres, mais située dans le Loir-et-Cher. Pour les 200 salariés du site, four-nisseur des marques Treca, Pirelli, Simmons, Dunlopillo, la perspective de quitter des locaux obsolètes pour rejoindre une usine flambant neuve de 15 000 m2 a été très bien accueillie. Ces collaborateurs – dont une bonne part réside dans le Loir-et-Cher – y gagneront au change et attendent donc déjà avec impatience l’achève-ment des travaux qui débuteront à l’automne 2010. Mais pour les élus et les promoteurs du développement économique du Loiret, c’est une tout autre histoire.

Entreprises Industrie

« Un véritable casus belli », s’étrangle ainsi un proche d’Eric Doligé, le prési-dent UMP du Conseil général du Loi-ret. Pour les uns, ce « coup déloyal » a été ourdi et réussi avec la bénédiction de Maurice Leroy, le matois président Nouveau Centre du Conseil général de Loir-et-Cher, mais c’est clairement un « coup de trop ». Et cela risque de relancer la vaine et stérile concurrence entre des territoires qui, au contraire, « ont tout intérêt à jouer collectif ».Pour les autres, et notamment du côté

mérois, Treca « cherchait à s’agrandir depuis des années et avait fait part de ce souhait aux responsables du développement économique du Loi-ret. Ceux-ci n’avaient visiblement pas réussi à proposer une solution satisfaisante ». On cherche d’abord à minimiser ses responsabilités et à faire reposer le choix de la nouvelle implan-tation sur les dirigeants de l’entreprise. « C’est à la demande du groupe Cauval et pour répondre à sa sollicitation que nous avons rapidement bâti une pro-

position foncière qui tenait la route », justifie Claude Beaufils qui ajoute, reconnaissant, « que tout cela a pu se faire grâce à Joël Marquet, le directeur du développement économique de la communauté de communes de la Beauce ligérienne. »Et comment ! Puisque le projet prévoit que la société d’économie mixte du département, la SELC, finance pour 10 M € la construction d’un bâtiment qui sera loué à Treca. « Est-il bien normal qu’une collectivité finance une entreprise en redressement ju-diciaire ? », interroge perfidement Eric Doligé, en faisant allusion à la procédure de sauvegarde (et non de redressement) dont a fait l’objet l’entreprise entre septembre 2008 et septembre 2009, mais dont elle est sortie depuis…« Valait-il mieux ne rien faire, au risque de laisser partir ce projet in-dustriel majeur hors de la région Centre ? », rétorque Claude Beaufils qui affirme « ne rien regretter ». Un peu vexés, certains élus de Loir-et-Cher ne manquent pas d’indiquer « qu’en son temps, les développeurs orléanais n’ont pas hésité à venir faire leurs courses de ce côté-ci de la frontière ». A bon entendeur…

vaLait-iL mieux ne rien faire, au risque de Laisser partir ce projet industrieL majeur hors de La région centre ? ”

JCS

Page 49: Mag Automne 2010

La Lettre Valloire - Septembre 2010 49

CARCIE, filiale des 4 Caisses Régionales du

Crédit Agricole : Centre Loire,

Centre Ouest, Val de France

et Touraine Poitou

fêtera à l’automne ses 2 ans.

Déjà 2 ans...

Carcie est un partenaire proche, destiné

aux PME, dans le cadre de leur développement

et/ou de leur transmission. 11 experts vous

accompagnent, dans vos choix stratégiques

quotidiens et leurs concrétisations.

Depuis 2 ans, date de création de CARCIE,

plusieurs dizaines d’opérations ont été réalisées :

transmissions, croissances externes, ingéniérie

patrimoniale, levée de fonds et structuration,

auprès de 25 entreprises, employant 1 400 salariés.

L a dernière opération concernait la transmission

de la menuiserie G. Dubois en Touraine :

Gérard Dubois souhaitait transmettre son entreprise, en préservant son

savoir-faire, sa notoriété et surtout l’emploi régional de ses 150 salariés.

CARCIE s’est employée à rechercher un repreneur correspondant à ses

attentes. Parmi les contreparties présentées, Guillaume d’Ocagne, acteur

régional, disposant d’une forte expérience en management et en industries,

partageait les valeurs humaines et entrepreneuriales de monsieur Dubois.

CARCIE, par son service structuration a également accompagné monsieur

d’Ocagne dans le montage et le financement de l’opération.

C’est une très belle opération, dans le respect des valeurs porteuses d’avenir

pour notre territoire et dans lesquelles tous les acteurs se sont reconnus.

Le Crédit Agricole Centre Loire et CARCIE sont fiers de contribuer au

maintien du tissu économique régional et à l’accompagnement de leurs

acteurs, les dirigeants de nos PME.

Sylvie Rodier,Directrice Carcie

Tél. : 02 38 60 23 [email protected]

Page 50: Mag Automne 2010

50 La Lettre Valloire - Septembre 2010

P eu d’observateurs ont été surpris de l’annonce du re-dressement judiciaire d’Eu-

rope Aviation, prononcé le 7 juillet dernier par le tribunal de commerce de Créteil qui l’a assorti d’une pé-riode d’observation courant jusqu’au 7 janvier. Alors que l’industrie aéro-nautique semble redécoller avec des commandes importantes enregistrées au salon de Farnborough, le secteur de la maintenance d’avions est encore fragile. Et la société Europe Aviation, petit nouveau d’un secteur qui com-prend quelques acteurs importants en France, comme Air France-KLM (près de 3 Md € de CA dans la maintenance aéronautique) ou le tourangeau TAT (670 M € de CA en 2009), a mal vécu le retournement conjoncturel et les évolutions du métier. « Les intervalles entre chaque visite de maintenance 

se sont allongés, soulignait un des dirigeants de l’entreprise après le dépôt de bilan. Pour l’Airbus A320, cet allongement atteint 25 à 40 %. » La situation s’est détériorée ces der-niers mois. Jusqu’à fin 2008, la société était tout juste bénéficiaire (environ 200 000 € par exercice) avec un taux

Entreprises Industrie

Europe Aviationen atterrissage forcé

La société de maintenance aéronautique Europe Aviation est en redressement judiciaire. Le site de Châteauroux, qui est maintenu, devrait toutefois perdre près de la moitié de son effectif.

de croissance de l’activité très impor-tant : + 45 % entre 2007 et 2008, soit 29,1 M € cette dernière année contre 20,2 M € un an plus tôt.La société dirigée par Grégoire Lebi-got a donc encore quatre mois pour arrêter l’hémorragie. Le 10 août, la

direction dévoilait au personnel la deuxième mouture d’un plan de sauvegarde de l’emploi prévoyant 101 suppressions de postes, soit 18 emplois sauvés par rapport au premier projet de fin juillet. Seule vraie bonne nouvelle, le recentrage de l’activité de

maintenance en base – qui nécessite l’immobilisation des avions – à Châteauroux (36), où une trentaine de postes sont néanmoins supprimés, avec l’aban-don corrélatif de ce type d’activités à Orly.Avant la procédure, Eu-rope Aviation employait 256 personnes, dont une moitié au siège d’Orly (94) et sur les deux aéroports parisiens, l’autre moitié se

répartissant entre Châteauroux (63 CDI) et les escales techniques de Lyon, Marseille, Abidjan et Nantes, cette dernière ouverte en début d’année. C’est donc 40 % du personnel qui va quitter l’entreprise, provoquant une saignée et une perte de savoir-faire problématiques. La direction se veut

toutefois rassurante : « A moyen terme la stratégie de développement d’Europe Aviation en termes de maintenance lourde et de démantèlement n’est pas remise en cause ».A Châteauroux, les milieux écono-miques s’interrogent sur l’avenir des

projets engagés par Europe Aviation et notamment celui de hangar grande hauteur de 10 000 m2 qui doit être construit sur le tarmac de l’aéroport Marcel-Dassault, avec au moins 120 créations d’emplois à la clé. Ce bâti-ment estimé à 25 M € (y compris des locaux tertiaires qui pourraient être différés, ce qui réduirait le montant de la facture) devrait obtenir – en-fin – son permis de construire à la fin de l’année, après les conclusions de l’enquête publique attendue pour l’automne. La livraison est envisagée pour début 2012. Mais en dépit des dénégations d’un porte-parole de l’en-treprise, il est permis de s’interroger. Sortira-t-il de terre ?Quant au sort d’Europe Aviation (29 M € de CA en 2008, en hausse de 45 % par rapport à 2007), filiale du groupe Vallière Aviation dont elle est la principale composante, il devrait se décider au cours du second semes-tre. Les observateurs doutent qu’elle puisse se dispenser d’un partenaire industriel. Des concurrents auraient déjà manifesté leur intérêt.

FXB

“ La stratégie de déveLoppement d’europe aviation en termes

de maintenance Lourde et de démantèLement

n’est pas remise en cause

Page 51: Mag Automne 2010

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La recrudescence des demandes de bilans decompétences et/ou de bilans professionnelstraduit le doute qui s’est installé dans noséquipes et nos entreprises. Autre témoignagede cette inquiétude, l’augmentation des mis-sions de cohésion d’équipe et de managementqualitatif confiées par nos clients.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit :

Donner une vision de demain à titre col-lectif et individuel ;Fédérer les équipes avec un managementinter-générationnel qui intègre génération Y,seniors, préparation à la retraite...Mettre en place une gestion prévision-nelle des emplois et des compétences(GPEC) en conséquence, avec tous les ou-tils de détection de potentiel qui y sont liés ;Revoir, dans certains cas, les systèmes derémunération et de motivation ;Et enfin, et surtout, séduire, recruter etdétecter les talents.

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Page 52: Mag Automne 2010

52 La Lettre Valloire - Septembre 2010

Entreprises Industrie

Après avoir envisagé de participer à la réindustrialisation du site de

son concurrent Exide à Auxerre (89) – les ex-batteries Fulmen – fermé depuis plus d’un an, le fabricant de batteries de seconde monte Steco Power a finalement décidé de jeter l’éponge. « Rien ne bougeait », justifie Georges Tréhoux, le directeur général de l’entreprise.

Steco Power dévoile ses batteriesLe fabricant de batteries automobiles de seconde monte va doubler ses capacités à Outarville, près de Pithiviers… après avoir renoncé à réindustrialiser le site de son concurrent à Auxerre.

A la place, la société, qui connaît une forte croissance (49 M € de CA en 2010, soit une progression de 12 %), annonce qu’elle va doubler la capacité de son usine d’Outarville, située à proximité de Pithiviers (45), pour la porter à 2,7 millions d’unités d’ici à deux ans. « Nous devions avancer et nous adapter à l’évolution de nos marchés », indique le dirigeant qui tient à mettre en évidence la situation particulière de Steco Power, « dernier fabricant français de batte-ries ». Rappelons que le marché français de la batterie automobile s’élève à 9,5 millions d’unités, dont 7,5 millions pour le seul segment de la rechange (ou seconde monte).Cette augmentation capacitaire sera obtenue à l’issue d’un programme d’investissement qui sera compris

Spécialisée à Malesherbes dans l’injection plastique et le soufflage

pour la fabrication de préformes, de bouteilles et de flacons plastiques principalement destinés au marché de l’agroalimentaire (environ 70 % du CA), mais aussi à celui des cosmétiques et des produits d’entretien, la société PDG Plastiques (18,6 M € de CA en

2009, 53 sala-riés) investit de nouveau. Son pdg Fran-çois Desfretier ( c i - con t r e ) nous confirme,

PDG Plastiques joue l’innovationà MalesherbesAu nord du Loiret, PDG Plastiques va de nouveau investir sur son site de Malesherbes. L’innovation est au cœur des préoccupations de ce fabricant de préformes et de bouteilles en plastique.

en effet, qu’il devrait engager environ 1,2 M € dans l’achat de nouveaux mou-les et machines susceptibles d’accroî-tre la capacité de préformes de 120 millions d’unités. Aujourd’hui, PDG Plastiques produit chaque année près de 60 millions de bouteilles et 600 millions de préformes. Ce succès est fondé sur une intense politique d’innovation. Ainsi, associée avec l’un de ses principaux donneurs d’ordre, la Laiterie de St-Denis-de-l’Hôtel (LSDH), PDG Plastiques a développé la première préforme en PET pour le lait UHT. Le projet – une première mondiale – a représenté

deux ans de travail et requis un in-vestissement de 1,3 M € : le Conseil général du Loiret a contribué à ce projet via une subvention de 95 000 €, Oséo ayant de son côté accordé un prêt de 90 000 €. Aujourd’hui PDG Plastiques produit près de 40 mil-lions de préformes PET pour le lait UHT, essentiellement commandées par LSDH. Sans révéler la teneur d’un autre projet, encore confidentiel, François Desfretier nous confie qu’il pourrait prochainement annoncer le lancement d’un second programme de R&D « tout aussi innovant ».

« entre 5 et 8 M € », poursuit Georges Tréhoux. Le projet pourrait se traduire par la construction de nouveaux locaux sur le site – l’usine d’Outarville est déjà installée sur environ 30 000 m2 de bâtiments – mais rien « n’est encore arrêté ».A l’occasion de cet important investisse-ment, l’entrée au capital de nouveaux investisseurs – l’hypothèse de l’arrivée de Caisse des Dépôts ou du Fonds Stratégique d’Investissement (FSI) est évoquée – pourrait être annoncée. Steco Power est aujourd’hui détenu à 80 % par le groupe strasbourgeois Esca. Quant à l’ex-site Exide Technologies d’Auxerre, qui employait 314 salariés lors de l’arrêt de la production en 2009, il y a fort à craindre qu’il ne soit voué à devenir une friche industrielle.

JCS

JCS

Page 53: Mag Automne 2010

La Lettre Valloire - Septembre 2010 53

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ph.com

L e 1er juillet, en présence du prési-dent du Conseil général du Loiret

Eric Doligé, du maire et du conseiller général de Briare et de la sous-préfète de Montargis, la société Applications de l’Electrolyse a inauguré sa nouvelle unité de la ZI de Vaugereau, à Briare (45). Ce bâtiment flambant neuf de 2 200 m2, dans lequel la société a em-ménagé dans le courant de l’hiver, abrite les 12 salariés de ce spécialiste du traitement de surface, repris en 2005 par Pascal Claverie. Selon ce dernier, Applications de l’Electrolyse devrait embaucher une dizaine de personnes dans les deux ans à venir, en récupérant progressivement de la charge, notamment celle de la société nivernaise Jourdaneau Traitement de Surface (JTS), rachetée en 2008 et fermée à la fin de l’année passée.Pascal Claverie, qui a également re-

Projets pour Applications de l’ElectrolyseLa société Applications de l’Electrolyse a inauguré un bâtiment neuf à Briare. Ce spécialiste du traitement de surface devrait pratiquement doubler son effectif dans les deux ans à venir.

pris en 2007 la société tourangelle Delpy Chromelec (zingage, chromage, argenture) et ses 16 salariés, étudie actuellement deux dossiers de reprise de sociétés en région Centre, toujours dans le secteur du traitement de sur-face. Si ces opérations de croissance externe réussissent, le petit groupe familial de Pascal Claverie, qui s’appuie aussi sur la société Altela, un fabricant de filets de protection de Séméac, dans l’agglomération tarbaise, gros-sirait de moitié. L’ensemble emploie

aujourd’hui environ 50 salariés avec ses trois unités de Tarbes, Tours et Briare et affiche un CA de quelque 7,5 M €.Quant aux locaux de l’ancienne unité d’Applications de l’Electrolyse, dont on constate qu’ils offraient un visage pour le moins défraîchi, ils seront démolis et le sol dépollué. Le terrain se trouvant à proximité d’une zone d’habitation, il est peu probable qu’il soit rendu à une activité économique.

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les anciens bâtiments les bâtiments inaugurés

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Entreprises Industrie

N ous avions annoncé son retour au nid dès le mois de septembre

2009 dans l’édition bimensuelle de La Lettre Valloire. La société Loiselet, qui faisait fondre ses plaques de cheminée, lampadaires, garde-corps… en Chine depuis le début de la décennie pour des raisons de coût et de réglementa-tion, a annoncé qu’elle les produirait désormais en Eure-et-Loir. Après avoir hésité entre Nogent-le-Roi, où l’entre-prise possède son siège social et ses activités commerciales, et Chartres, Sylvain Loiselet (notre photo au côté du ministre de l’Industrie Christian Estrosi) a finalement choisi de s’im-planter à Dreux. Il va investir 12,4 M € d’ici à la fin de l’année et créer, à ter-me, une centaine d’emplois. En 2001, cette société familiale, fondée

en 1850, ferme son usine de Nogent-le-Roi qui emploie alors 45 personnes. En 2003, la société Loiselet Diffusion, gérée par Sylvain Loiselet, neveu de l’ancien dirigeant de la fonderie Loise-let, reprend une partie des locaux de Nogent-le-Roi. Depuis deux ans déjà, il confie sa production à des sous-trai-tants chinois… et va même finir par créer deux fonderies à Tianjin, près de Pékin. Un choix qui lui a permis de se développer et de multiplier son CA par dix entre 2001 et 2009, passant de 700 000 à 7 M €.Aujourd’hui, Loiselet a décidé de revoir sa stratégie. « Le transport nous coûte 960 000 € par an, la matière première est plus chère, en partie importée. Du fait de l’importance de nos volumes actuels, il redevient rentable de pro-

duire en France », explique son gérant. La fonderie va donc s’équiper de fours électriques pour produire, à terme, 42 000 tonnes de fonte par an dans des bâtiments abandonnés courant 2009 par Ouest Injection, une filiale du groupe tourangeau Plastivaloire. Une belle histoire est, on l’espère, en train d’être (ré)écrite par la famille Loiselet en terre eurélienne.

Loiselet revient au nidLa société nogentaise Loiselet a décidé de produire ses plaques de fonte en Eure-et-Loir et de cesser de s’approvisionner en Chine. Elle compte aménager les anciens locaux d’Ouest Injection, à Dreux, et créer à terme une centaine d’emplois.

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Entreprises Immobilier

est la grosse opération immobilière de la rentrée. La société de renseignement commercial Coface Services, installée au château de Sens, à Rochecorbon (37), où

elle emploie 161 salariés, va quitter cette localité pour prendre à bail un bâtiment entier (2 700 m2 sur quatre niveaux + RdC) situé dans l’immeuble Guillemet, sur le site Aéronef de TAT Industries à Tours Nord. Cette opération se limitera à l’accueil des salariés tourangeaux, les autres sites de Coface Services – la société emploie au total 750 collaborateurs pour un CA d’environ 100 M € – n’étant pas concernés par ce transfert. Les importantes capacités de stockage de données informatiques (back up) de Rochecorbon seront transférées en région parisienne auprès d’un hébergeur qui n’a pas encore été choisi. Préalable à l’opération, le site du château de Sens, propriété de Coface Services, a été cédé à Bouygues Immobilier. Ce dernier devrait engager un important projet de création de centre de vacances – sans doute dans la perspective de son exploitation par le groupe Villages Vacances Famille (VVF) – qui nécessitera le réaménagement complet du site. La transaction a été accompagnée par Arthur Loyd-Boille Immobilier.

Pôle Emploi à Tours…P ôle Emploi vient de signer

un bail de six ans ferme pour 1 656 m2 de bureaux en R+1 dans le programme Actu Campus du quartier des Deux-Lions, à Tours. Le loyer annuel sera de 201 000 €

HT, comprenant les 45 emplace-ments de parking. Pôle Emploi a emménagé le 1er juillet. Le conseil du bailleur (un propriétaire privé) et du preneur était le cabinet IEL Tours.

…et à ChartresL ’ agence Pôle Emploi de

Chartres-Beaulieu va de-voir déménager pour accueillir la cinquantaine d’agents affectés à son fonctionnement, suite à la fusion ANPE-Assédic. Un bâtiment de 1 300 m² devrait être construit d’ici à 2012, probablement rue Edmond-Isidore à Chartres. Le projet est actuellement à l’étude avec les services de Chartres Mé-tropole.

Coface Services à Tours Nord

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Bureaux neufs à louer à Tours NordEmplacement exceptionnel

Depuis le 26 avril dernier, la mutuelle orléanaise Spheria Val de France est dans ses murs. C’est en effet à cette date que les quelque 200 salariés concernés ont rejoint les locaux flambant neufs du 23 boulevard Jean-Jaurès, à Orléans. Il aura fallu dix-huit mois pour restructurer

l’ancien bâtiment des Tissus Jaurès dont seule l’ossature a été conservée. Les concepteurs l’ont doté d’équipements green tech dernier cri : matériaux écologiques, pompes à chaleur, système de régulation du chauffage et de la lumière, mur végétal. Les 9 700 m2 de cet édifice de six étages permettent de regrouper des sa-lariés disséminés jusqu’alors sur cinq points différents de l’agglomération orléanaise. Une agence commerciale, située au 21ter du boulevard, complète l’ensemble.

Spheria dans ses murs orléanais EDF vend son ex-centre informatique d’OrléansEDF vient de relancer un appel d’offres pour la vente de son ancien centre informatique de l’avenue Claude-Guillemin à Orléans. L’ensemble immobilier de 5 000 m² comporte des bureaux et des ateliers. Le promoteur immobilier Coutant Finances de Fleury-lès-Aubrais et un groupe financier parisien pourraient être intéressés par les locaux. Le BRGM et l’université d’Orléans ont, en effet, abandonné leur projet de pôle de recherche sur l’environnement, les bâtiments nécessitant d’importants travaux de réfection.

Le nouveau centre commercial d’Auchan à Vineuil, près de Blois, a reçu le 9 juin la certification de Haute Qualité Environnementale (HQE). La réalisation d’Immochan, promoteur et gestionnaire de cet ensemble de près de 17 000 m2 (9 385 m2 pour l’hypermarché Auchan et 7 500 m2 pour les 48 boutiques et restaurants), est en tout point exemplaire : utilisation de matériaux naturels, végétali-sation du site et recours aux énergies renouvelables comme en témoigne l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit du magasin. La production d’électricité qui en découle équivaut à la consommation de 25 foyers et les panneaux thermiques permettent d’assurer 75 % des besoins d’eau chaude du centre commercial. La facture est en conséquence : elle s’élève à 51 M €.

Auchan passe au vert à Blois

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Entreprises A l’affiche

D éfi artistique, technique, en-vironnemental et social, la Femme Loire prend forme.

Ce sera finalement une sculpture longue de 40 mètres, haute de 17, constituée d’un millefeuille de 1 000 m2 de carton de récupération, de chaux et de plâtre posé sur une charpente en lamellé-collé, fermée d’une verrière de 223 m2. Le tout dominera la Loire sur le coteau nord de Tours, au-dessus de l’abbaye de Marmoutier : Michel Audiard réali-sera la première étape de son projet « d’ici un à deux ans ». La seconde, « un lieu d’expression et d’échange artisti-que et culturel… On verra, le moment venu », évacue l’artiste d’un revers de main. L’essentiel, en vérité, n’est pas

là. Pour l’heure, le conseil municipal de Tours a décidé, « à l’unanimité », se réjouit le sculpteur, de conclure

avec lui un bail emphytéotique de cinquante ans pour ce terrain de près d’un demi-hectare, « au terme duquel le site reviendra à la Ville, avec tout ce qu’il y aura dessus ». Il reste à obtenir la labellisation du matériau, sur lequel travaillent à Tours les chercheurs de l’université François-

Rabelais et les étudiants de Polytech. Et à trouver des fonds, rôle alloué au chargé du mécénat du projet : c’est la raison de l’édition de 100 sculptu-res numérotées de la Femme Loire, répliques exactes au 1/40e, longues de 1 mètre, qui sont proposées aux en-treprises ; celles-ci peuvent bénéficier du dispositif sur le mécénat d’artistes vivants (lire plus loin) en acquérant un exemplaire et entrer ainsi dans le « Club des 100 », qui a déjà admis une vingtaine de membres. L’opération coûtera aux alentours de 3 M €. « Je veux que ce soit beaucoup moins et prouver que ce qui est no-vateur n’est pas forcément cher. Je veille aussi à ce que le millefeuille soit totalement innovant : déjà, il ne coûte rien, le carton étant récupéré en l’état et utilisé sans passer par le recyclage ; il doit aussi être plus solide que d’autres matériaux, plus isolant, non polluant et, surtout, novateur », précise Michel Audiard.

Autant de propriétés « qui se confir-ment » et suscitent vivement l’inté-rêt des milieux du bâtiment. Elles pourraient générer de la ressource, une fois le matériau abouti. « Je tiens également à ce que les cinq salariés que je recruterai pour la construction de la sculpture, en plus de ceux de la 

La Femme Loire,le défi de Michel AudiardLe sculpteur Michel Audiard va construire une œuvre aux dimensions gigantesques sur un terrain dominant la Loire, à l’entrée de Tours. Son projet de Femme Loire, sorte de Gulliver féminin, alanguie sur le coteau comme une odalisque sur son sofa, fédère déjà une bonne partie de la Touraine.

“ Les cinq saLariés que je recruterai se formeront sur pLace.

j’aimerais qu’iLs puissent dire en désignant La femme Loire :

c’est moi qui L’ai faite !

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fonderie, soient sans qualification. Ils se formeront sur place. J’aimerais qu’ils puissent dire un jour en remon-tant l’A10, désignant la Femme Loire : « C’est moi qui l’ai faite ! ».L’idée est née il y a 25 ans, au retour d’un voyage en Turquie : « J’avais des-siné l’esquisse d’une femme et j’ai imaginé la possibilité de la peupler de bonshommes. Puis j’ai rangé l’idée ». Elle a resurgi, il y a six ans. « Je me suis dit qu’il était temps d’aller au bout de mon rêve. Cette esquisse a évolué, en fonction des contraintes de réali-sation, du matériau et des difficultés techniques rencontrées. Et j’avais gagné en crédibilité, les réactions favorables m’avaient rassuré ; les avancées permettaient maintenant de passer du rêve à la réalité ». Un beau matin, il s’est lancé le défi : « C’est maintenant ou jamais ». Des obstacles s’élèvent. « Normal, comme pour la Tour Eiffel ou Beau-bourg », se console l’artiste. Mais les soutiens affluent, les réseaux s’activent, les amis – nombreux – l’encouragent et les solutions émergent : « Les résul-tats des études sur le matériau sont déjà extraordinaires. On va donc y arriver ! Avec mes quinze gars, à la fonderie, on a bien réussi à souder de l’or à des morceaux de météorite ! Alors… ». Les prouesses, Michel Audiard en a déjà accomplies. Comme de créer,

depuis une quinzaine d’années, des stylos-sculptures remis aux principaux chefs d’Etat de la planète. Ces œuvres ont scellé la renommée de l’artiste, également créateur de bijoux, de meu-bles, de trophées et des « Passages », ces portraits de personnages célèbres, découpés au laser dans une tôle de métal rouillé : « Ils sont en train de constituer un parcours sculptural le long de la Loire mettant ainsi en valeur le patrimoine ligérien à travers des écrivains, des hommes politiques ou des musiciens ». D’autres « délires » réjouissent déjà l’épi-curien farceur : « Lors d’un prochain salon à Tours, nous allons couler du chocolat dans les moules de mes œu-vres, puis croquer les sculptures ! ».

Michel Audiard en quelques dates1951 : Naissance à Paris1968 : Etudes aux Beaux-Arts 1978 : Création de sa fonderie d’art en Normandie 1992 : Installation de la fonderie à Rochecorbon 1995 : Création du 1er stylo-sculpture 2005 : Création du 1er « Passage » 2007 : Entreprise du patrimoine vivant2001-2010 : expositions à Londres, Shanghai, Beyrouth, Dubaï, Oman Dhofar, Tours, Moscou, St-Pétersbourg, Kyoto, Rabat (rétrospective), Moscou à nouveau cette année.

Contact mécénat de Michel Audiard : 06 60 61 49 [email protected] – www.audiard.com

(www.femmeloire.com à partir d’octobre 2010)

100 sculptures numérotées pour le « Club des 100 » de la Femme LoireL’acquisition d’une sculpture 1/40e de la Femme Loire bénéficie du mécénat d’artistes vivants.Limitées à 100 exemplaires (+ 10 épreuves d’artiste), ces sculptures acquises pour 30 000 € chacune sont destinées à autant d’entreprises mécènes de la région Centre, ou y ayant une implantation. La Femme Loire offre aux entreprises la possibilité d’associer le logo de l’œuvre d’art dans leur communication, d’apposer leur nom à ses côtés et à ses événements périphériques. Les chefs d’entreprises seront les invités privilégiés d’expositions, d’animations, de conférences, de soirées privées, de rencontres d’exception, de partages, etc.Depuis le 1er août 2008, les entreprises qui achètent des œuvres originales d’artistes vivants peuvent déduire du résultat de l’année d’acquisition et des quatre années suivantes, par fractions égales, une somme égale au prix d’acquisition. Les achats d’œuvres originales d’artistes vivants sont désormais admis en déduction du résultat imposable des entreprises dans la limite du plafond de 0,5 % du chiffre d’affaires.L’œuvre d’art doit être présentée au public. Toutefois, cette obligation est limitée à la durée de l’amortissement du bien (cinq ans) et vise désormais tous les lieux accessibles au public.

Cependant, confesse l’artiste, rede-venu sérieux, « à 59 ans, il me reste encore tout à prouver, chaque jour ». A travers la Femme Loire, « je veux montrer qu’avec trois fois rien au départ, on peut réaliser de grandes choses. Et, dans un monde en dif-ficulté, faire rêver les jeunes, leur montrer qu’aujourd’hui on peut encore réaliser ses rêves… Sinon, à quoi bon ? »

Odile Ménard

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Entreprises A l’affiche

Jack Gamard laisse Dactyl Buroen ordre de marche

C’est avec le sentiment du devoir accompli que Jack Gamard, le pdg de Dactyl Buro, a cédé l’entreprise berruyère à trois de ses plus proches collaborateurs.

Le patron, si attaché à ses troupes et au territoire qui a vu grandir l’en-treprise, a choisi de faire confiance à des proches. Laurent Debaure, un collaborateur de longue date, reprend l’activité d’aménagement de bureau qui devient Dactyl Buro Aménagement (environ 9 M € de CA). Le directeur

général délégué Lionel Peigne récu-père l’activité consommables (57 M € de CA), baptisée Dactyl Buro Office, et Michel Tatin prend possession de l’activité bureautique (37 M € de CA), dénommée Dactyl Buro Bureautique et Informatique. « Ces dirigeants ont toutes les qualités pour réussir », prédit Jack Gamard qui s’est voué « avec passion » au développement réussi d’un groupe devenu leader. Quel parcours en effet ! C’est en 1990 que Jack Gamard prend la direction de l’entreprise dans le cadre d’une opération ju-gée à l’époque audacieuse. « Dactyl Buro réalisait un CA de 23,6 M € 

et employait 180 collaborateurs », se souvient Jack Gamard qui savoure le chemin parcouru. Sous la houlette de cet organisateur né, Dactyl Buro va quasiment multiplier par cinq ses ventes en donnant la part belle à des

opérations de rachat – 45 réalisées à ce jour – de distributeurs

régionaux. Le pdg, féru de sport,

n’a pas mé-n a g é s a

p e i n e

pour susciter l’adhésion de ses sala-riés au projet collectif. Notamment en effectuant des « road shows » au cours desquels il aura porté la bonne parole à ses équipes aux quatre coins de l’Hexagone.En s’appuyant sur une culture interne très forte, le groupe va réussir à se

hisser au 1er rang des marchés de la fourniture de bureau et de photo-copieurs. « Nous sommes aussi au 5e rang de la distribution de consom-mables de bureau », se réjouit Jack Gamard qui insiste sur l’enracinement local de l’activité, un pré-requis sur lequel se sont engagés ses succes-seurs. Afin que soient préservées « les indispensables synergies », les activités « resteront dans les mêmes locaux », indique ainsi Jack Gamard. Dactyl Buro exploite cinq sites sur l’agglomération : l’unité logistique de l’A 71 – une plate-forme de 18 000 m2 bâtie à proximité de l’échangeur – une seconde plate-forme à la Chapelle-St-Ursin, le siège de l’avenue de la Pros-pective, et deux magasins en ville. Il ne restera plus à Jack Gamard qu’à accompagner pendant quelques mois les nouveaux dirigeants, « histoire de transmettre le flambeau », assure le futur retraité qui nous indique n’avoir pas encore « réfléchi à sa nouvelle vie ». Gageons que ce dirigeant exemplaire ne tardera pas à retrouver des occupa-tions à la hauteur de la success-story dont il fut le principal personnage.

Jean-Christophe Savattier

“ jack gamard vouLait absoLument maintenir Les empLois.

ce qui n’aurait pas été assuré s’iL avait vendu Le groupe à un concurrent

70 ans, et après 53 ans de bons et loyaux services, Jack Gamard, le

pdg du spécialiste berruyer de la bu-reautique et des fournitures de bureau Dactyl Buro (environ 600 salariés, dont 200 à Bourges, plus de 100 M € de CA), passe la main. Ce dirigeant d’une trempe peu commune va céder tous les actifs de la société – qui auront été, au préalable, scindés en trois entités juridiques – à des cadres du groupe choisis parmi ses fidèles.« Il fallait bien passer la main un jour ou l’autre », explique le toujours pétulant septuagénaire qui voulait absolument « maintenir les emplois. Ce qui n’aurait pas été assuré si j’avais vendu le groupe à l’un de  

nos concur-rents ».

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Bourges Habitat va engagerla réhabilitation de 312 loge-ments avenue de la Libération,rues d’Ambert, Poincaré et dela Sente aux Loups à Bourges.Les travaux, estimés à 1,2 M€€,porteront notamment sur desremises aux normes élec-triques.

Une quarantaine de maisonsà ossature bois seront livréesfin décembre à Dreux, dansle quartier de Comteville. Lecoût de l’opération s’élève à6,3 M€€. Par ailleurs, la SA d’HLM LaRoseraie va construire sur lemême site 56 logements indi-

viduels et semi-collectifs et 30parcelles seront dédiées àl’accession sociale.

La fr iche de Margon, quireprésente 1,6 ha, vient d’êtreacquise par une société civileimmobilière pour y construireun bâtiment commercial de1 000 m² qui accueillera, dèsle 1er semestre 2011, un maxi-discompte Leader Price. D’autres bâtiments pourraientsuivre afin de constituer unpôle commercial.

La nouvelle zone commer-ciale de Châteaudun, en bor-dure du boulevard du 8 mai,se précise. Le promoteurAADOC-Immo prévoit un vil-

lage de commerçants ainsique l’installation de cinqenseignes sur 8 500 m². Lestravaux devraient débuter auprintemps ou à l’été prochain.

L’aménagement d’un éco-quartier sur la prairie de laRoseraie, à Chartres, vadébuter prochainement. Laconstruction de 20 logementsest prévue pour la fin 2012. Aterme, 750 logements verrontle jour, dont 30 pavillons, 513collectifs et 213 individuelsgroupés.

Le Conseil général d’Eure-et-Loir vient de lancer la créationd’un centre d’art contempo-rain dans l’ancien arsenal, enplein centre-ville de Dreux.L’architecte Jean-MichelPoisson a été chargé de réha-biliter le bâtiment avec unepremière enveloppe d’1,7 M€€.

La présidence et les servicescentraux communs de l’uni-versité de Tours devraientdéménager en 2012 dans unepartie de l’ancienne caserneBeaumont. Les travaux derestructuration des 11 200 m²de locaux, évalués à 4 M€€,vont démarrer en mars pro-chain ; les appels d’offresdevraient être lancés en find’année.

Différents travaux de réhabili-tation sont prévus à Blois :

création d’une passerelle pourla gare de 3,5 M€€, réhabilita-tion du foyer des jeunes tra-vailleurs du quartier Coty pour2,3 M€€, ainsi que de la Maisonde Bégon, dont les travauxsont estimés à 2 M€€.

La construction d’un groupe-ment scolaire de 1 727 m²(pour 150 élèves) devrait dé-buter au printemps 2011àEstouy ; l’ouverture est prévuepour janvier 2013. L’ensemble,qui sera construit aux normesHQE, représente un investisse-ment de 2,7 M€€.

Un lotissement de 137 loge-ments verra bientôt le jour àPatay. La société Orlim estchargée de son aménage-ment ; le lotissement sera construit en six tranches surune dizaine d’années. Les pre-miers pavillons seront livrés àl’automne 2011.

Une extension de la stationd’épuration de Nogent-sur-Vernisson, aux abords dudomaine des Praslins, seraengagée d’ici à 2013 ou 2014.Des bâtiments obsolètes serontdétruits. Aucun chiffrage destravaux n’a encore été an-noncé.

Une nouvelle station d’épura-tion va être construite à St-Hilaire-les-Andrésis afin detraiter les eaux usées de 600équivalents habitants. Lestravaux devraient débuter enoctobre prochain.

LOIRET

Entreprises Chantiers

LOIR-ET-CHER

EURE-ET-LOIR

INDRE-ET-LOIRE

CHER

LOIRETLe permis de construire de l’hôpital nord de Saran, quiregroupera toutes les activités des cliniques existantes aunord d’Orléans, devrait être délivré prochainement. Lestravaux, menés par le groupe Eiffage, commenceront dèsle mois d’octobre. Le projet, labellisé HQE, est évalué à 110 M€. Le futur hôpi-tal nord comptera 500 lits, un service d’urgences généraleset un plateau chirurgical complet.

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Carnet

Jacques Rollet, gérant d’unesociété de conseil stratégique ettechnique (JMR Conseils), vientd’être élu président d’Arbocentre,une association interprofession-nelle de la filière forêt bois en ré-gion Centre qui compte plus de150 adhérents. Jacques Rolletsuccède à Georges Saget, prési-dent d’Arbocentre depuis 7 ans. Ilest membre de la Société desExperts en Bois, chargé de missionà la CCI de Loir et Cher pour pro-mouvoir l’innovation, administra-teur et trésorier du Réseau Entre-prendre Val de Loire (REVL).

Stéphane Leprince a pris le 1er sep-tembre la direction régionaleCentre-Limousin du gestionnaire

des infrastructures ferroviaires RFF(Réseau ferré de France). Il suc-cède à Richard Rousseau, quiexerçait la fonction depuis 2005.RFF emploie une trentaine de per-sonnes au sein de sa directionrégionale Centre-Limousin, instal-lée à Orléans.

Marc Garnier a pris la directiongénérale du groupe CPI France,propriétaire de l’imprimerieBussière basée à St-Amand-Mon-trond. Il remplace Frédéric Mériot, quiavait mené récemment la mo-dernisation de l’entreprise et unPSE.

Le 3 juillet, l’assemblée généraledu Centre des Jeunes Dirigeants(CJD) de Tours a élu commeprésident pour les deux années à

venir Stéphan Nicolini (à droite),gérant des agences de travailtemporaire Temporis de Tours etd’Amboise. Il succède à BriceCollier (à gauche), patron de lasociété familiale Plastiques 2005,de Savigné-sur-Lathan.

Edgar Pérez a rejoint la préfectured’Indre-et-Loire comme directeurde cabinet du préfet ; il supervi-sait le service militaire adapté àLa Réunion. Il succède à NicolasChantrenne qui va désormaiss’occuper des dossiers de sûreténucléaire au ministère de l’Envi-ronnement.

Bernard Roehrich, 60 ans, ancienélève de l’Ecole Nationale de laSanté publique, vient d’êtrenommé directeur du CHU deTours. Celui qui succède à HubertGarrigue-Guyonnaud dirigeaitdepuis 2006 l’agence régionalede l’hospitalisation du Limousin.

L’Orléanais Philippe Gobinet, prési-dent du groupe Partnair, vientd’être réélu vice-président et tré-sorier du Prisme (Professionnels del’intérim, services et métiers del’emploi). Arnaud de la Tour a étéréélu président et Gilles Lafon,vice-président.

Hilaire de Chergé a été nommédirecteur général du groupe Cesi,un organisme dédié à la forma-tion professionnelle qui possèdeune antenne à Orléans. Hilaire de Chergé succède à JacquesBahry. Vincent Chas est nommédirecteur général adjoint.

INDRE-ET-LOIRETamym Abdessemed vient d’êtredémis de ses fonctions de directeurgénéral de l’Escem, l’école supérieurede commerce de Tours-Poitiers. Di-plômé d’HEC et docteur en sciencesde gestion, il était en poste depuismoins de deux ans. L’intérim seraassuré par Pascal Rivet, directeurgénéral de la CCI de Tours, en atten-dant le recrutement d’un nouveau dg.Parallèlement, François Duvergé de-vient président du conseil d’adminis-tration de l’école, en remplacementd’Etienne Rouxel. Selon nos informa-tions, l’accréditation Equis, suspendueen 2009, pourrait être réattribuée à larentrée en attendant un nouvel auditdans le courant de l’année.

66 La Lettre Valloire - Septembre 2010

LOIRET

LOIRETMichel Pébereau, présidentdu groupe BNP Paribas (au

centre ci-dessus), a inauguré, mardi 29 juin 2010, la Maison des Entrepreneursd’Orléans, située rue des Jonquilles à Saran. Il s’agit de la 20e ouverture enFrance depuis le début de l’année et de la première en région Centre. L’équipeest composée de neuf collaborateurs, dont deux conseils en banque privée etsept chargés d’affaires Entreprises, et coordonnée par Laurent Dionis duSéjour (à gauche ci-dessus). La prochaine ouverture d’une Maison desEntrepreneurs en région Centre sera à Tours, au mois d’octobre. BNP Paribas prévoit d’ouvrir, en 2010 et 2011, une soixantaine de Maisons desEntrepreneurs sur l’ensemble du territoire français.

RÉGION

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