m15 s2 couv bag 3 m06 s2 couv bat - Éditions du patrimoine · 2016. 7. 8. · charpentes et...

15
Charpentes et couvertures Revue scientifique et technique des monuments historiques | Semestriel 1 | 2016

Upload: others

Post on 26-Jan-2021

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • [monumental] 2016

    30 euros isbn 978-2-7577-0413-4 issn 1168-4534

    Revue scientifique et technique des monuments historiques Semestriel 1

    www.monuments-nationaux.fr

    2004 semestriel 1Dossier Vitrail

    2004 semestriel 2Chantiers/Actualités

    2005 semestriel 1Chantiers/ActualitésNancy

    2005 semestriel 2Dossier Versailles

    2006 semestriel 1Chantiers/ActualitésVincennes

    2006 semestriel 2Dossier Grottes ornées

    2007 semestriel 1Dossier Cité de l’architecture

    2007 semestriel 2Chantiers/ActualitésDécors peints 1

    2008 semestriel 1Dossier Patrimoinemondial

    2008 semestriel 2Chantiers/ActualitésDécors peints 2

    2009 semestriel 1Dossier La cathédrale dans la ville

    2009 semestriel 2Chantiers/ActualitésPatrimoine du xxe siècle

    2010 semestriel 1Dossier Restitution/Reconstruction

    2010 semestriel 2Chantiers/ActualitésPatrimoine de la Défense

    2011 semestriel 1L’objet monumenthistorique

    2011 semestriel 2Chantiers/ActualitésLes Établissementsfrançais à Rome

    2012 semestriel 1Monuments historiqueset création artistique

    2012 semestriel 2Chantiers/ActualitésL’abbaye de Cluny

    2013 semestriel 1Création architecturale et monuments historiques

    2013 semestriel 2Chantiers/ActualitésDossier Chantilly

    2014 semestriel 1Archéologie etmonuments historiques

    2014 semestriel 2Chantiers/ActualitésLes chantiers derestauration du CMN

    2015 semestriel 1Le patrimoine industriel

    2015 semestriel 2Chantiers/ActualitésDossier Arles

    2016

    sem

    estr

    iel 1

    Illustration de couvertureParis, cathédrale Notre-Dame,les charpentes médiévales du chœur.

    Photographie Rémi Fromont et Cédric Trentesaux, architectes du Patrimoine.

    Charpentes et couverturesVingt ans après la publication du numéro deMonumental consacré aux couvertures polychromes,suscitée par le débat qui entourait alors di≠érentsprojets de restitution, ce thématique explore lescharpentes et les couvertures de l’époque médiévalejusqu’au xxie siècle, en France et en Europe. Outre la question de la typologie – notamment celle des charpentes à la Philibert de l’Orme –, sont abordées celles de l’archéologie, de la production et des pratiques en matière de restauration et de conservation.

    Du Mont-Saint-Michel aux remparts de Carcassonne,les couvertures font éclater dans le paysage autant de manifestes d’un siècle à l’autre et du nord au sud.Les solutions techniques trouvées sur les chantierspar les charpentiers et les couvreurs ont permisd’adapter les formes aux usages ; la circulation dessavoir-faire ayant largement contribué à l’édificationdes monuments. Ainsi, la connaissance de cesouvrages est-elle nécessaire à la compréhension de leur histoire. De même, l’analyse des matériaux et de leurs substituts représente un apport essentiel à l’étude des diverses mises en œuvre des charpenteset des couvertures. De nouvelles méthodesd’investigation croisées avec les données historiquesconstituent de grandes avancées dans ce domaine. En témoignent les recherches menées à la cathédralede Beauvais, qui fait ici l’objet d’un dossier spécifique,et à Saint-Étienne d’Auxerre. Plusieurs études de cas illustrent les récentes opérations de restaurationen France, en Belgique et en Suisse.

    Enfin, la rubrique des brèves propose des sujetsd’actualité, comme les créations de vitraux à Strasbourg et à Cahors, la restauration de verrièresdes années 1930 à l’église Saint-Pierre-de-Chaillot, à Paris, ou encore le forum qui a réuni au printempsles gestionnaires des espaces culturels et naturels. La liste des immeubles qui ont été classés en 2015 au titre des Monuments historiques et une recensiondes publications viennent clore ce numéro.

    Charpentes et couverturesRevue scientifique et technique des monuments historiques | Semestriel 1 | 2016

    M15_S2_COUV_BAG_3_M06_S2_COUV_BAT 06/06/2016 11:36 Page1

  • SommaireCharpentes et couverturesFrançoise Bercé

    4 Éditorial

    Introductions

    Patrick Ho≠summer6 Du programme d’origine à la restauration

    des charpentes et couvertures

    Sylvain Aumard12 De l’étude archéologique au projet

    Françoise Bercé18 La conservation des charpentes anciennes,

    une préoccupation tardive ?

    Études de cas

    Toitures et charpentes de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais

    Caroline Piel22 Chantier et études, pour un renouvellement

    des connaissances

    Étienne Poncelet24 La restauration des couvertures

    de la cathédrale de Beauvais

    Jean-Lucien Guenoun32 L’accompagnement scientifique du chantier

    Stéphanie-Diane Daussy33 La couverture en plomb de la cathédrale :

    méthodologie d’analyse

    Annick Texier36 Investigations scientifiques sur les tables

    de plomb de la couverture du chœur de la cathédrale

    Patrick Ho≠summer40 Histoire de la construction et datations

    grâce à l’archéologie du bois

    Récentes opérations de restauration de charpentes et couvertures

    Sylvain Aumard et Christian Sapin44 La cathédrale Saint-Étienne d’Auxerre :

    archéologie d’une toiture

    François Jeanneau50 Le choix des matériaux

    pour la restauration des toitures du Mont-Saint-Michel, Manche

    Éric Pallot54 La restauration des charpentes et des

    couvertures de l’église de Pargues, Aube

    Paul Barnoud58 La restauration des toitures de l’église

    Saint-Lazare de Bonnay, Doubs, et de la chapelle Notre-Dame Libératrice de Salins-les-Bains, Jura

    Paul Barnoud60 La restauration de la toiture du réfectoire

    de l’abbaye cistercienne de Reigny, Vermenton, Yonne

    Paul Barnoud61 La restauration de la charpente

    et des toitures des halles de Montbéliard, Doubs

    Pierre-Yves Caillault62 Les toitures de la cathédrale de Laon

    et du palais ducal de Nancy, Aisne, Meurthe-et-MoselleDeux projets simultanés d’Émile Boeswillwald

    Christophe Amsler66 Les combles du patrimoine :

    l’exemple de la cathédrale Notre-Dame de Lausanne, Suisse

    Rémi Fromont et Cédric Trentesaux70 Le relevé des charpentes médiévales

    de la cathédrale Notre-Dame de Paris :approches pour une nouvelle lecture

    Julie Guttierez78 La renaissance de la voûte lambrissée

    peinte de la chapelle du Viaulnay, Loigné-sur-Mayenne, Mayenne

    Les charpentes à la Philibert de l’Orme

    Marie-Agnès Férault80 Les charpentes à la Philibert de l’Orme

    et les charpentes à petits bois du xvie au xxe siècle

    Frédéric Aubanton, Hélène Lebédel-Carbonnelet Régis Martin

    94 Une nouvelle datation pour la charpente de la tour nord-ouest du château de Valençay, Indre

    Patrick Hoffsummer et Jean-Lucien Guenoun 98 La restauration de la toiture du clocher

    de l’église de la Nativité-Notre-Dame de Ravenel, Oise

    Jacques Moulin100 Le manège de Sénarmont,

    à Fontainebleau, la restauration des toitureset de la charpente à la Philibert de l’Orme

    Michel Trubert102 La restauration de la charpente

    et de la couverture de la caserne Rochambeau, place forte de Mont-Dauphin, Hautes-Alpes

    Jean-Marie Bleus106 Les charpentes cintrées du colonel Émy,

    la reconversion du manège de la caserne Fonck, en salle de spectacle, Liège, Belgique

    Régis Martin108 Une charpente neuve pour la chambre

    des cloches de la cathédrale Sainte-Croix, Orléans, Loiret

    BrèvesBernard Goy et Simon Piéchaud

    110 Un vitrail contemporain de Véronique Ellena et Pierre-Alain Parot pour le millénaire de la cathédrale de Strasbourg, Bas-Rhin

    Jessica Degain112 Restaurer le vitrail Art déco:

    les Mauméjean à Saint-Pierre-de-Chaillot, Paris XVIe

    Charlotte Pingoux 113 Culture et nature, une synergie

    entre valeurs patrimoniales

    Valérie Gaudard114 Les nouveaux vitraux

    de Gérard Collin-Thiébaut et Pierre-Alain Parot pour la cathédrale Saint-Étienne de Cahors, Lot

    Sabine Frommel115 L’exposition « Je≠erson/ Palladio»

    au centre Palladio, Vicence, Italie

    ProtectionsDominique Perrin

    116 Immeubles classés au titre des Monuments historiques en 2015

    PublicationsFrançoise Bercé

    124 2015-2016

    In memoriamPaule René-Bazin

    127 Jean-Daniel Pariset (1948-2016)

    Page de droiteFigure 1Fontainebleau (Seine-et-Marne), vue intérieure du manège de Sénarmont, avec sa charpente à la Philibert de l’Orme.Ph. Christophe Wagner. © 2BDM.

    001-109_M16_S1_DOSSIER_BAG_M06_VINCENNES_BAT 06/06/2016 10:32 Page2

  • 1.

    001-109_M16_S1_DOSSIER_BAG_M06_VINCENNES_BAT 06/06/2016 10:32 Page3

  • monumental 2016 Charpentes et couvertures6 | 7

    Introductions

    1. Sur ce point, voir notammentIsabelle Gilles, « L’évolution du comble à la lecture des traitésd’architecture du xvie au xviiie siècle», dans PatrickHo≠summer (dir.), Les Charpentesdu xie au xixe siècle, GrandOuest de la France, Typologie et évolution, analyse de la documentation de la Médiathèque de l’architectureet du patrimoine, Turnhout,Brepols, « Architectura MediiAevi », 5, 2011, p. 29-39.

    2. Voir Jean-Marie Pérouse de Montclos, Architecture,description et vocabulairesméthodiques, Paris, Éditions du patrimoine, CMN,« Vocabulaires », 2011, chap. iv,« La construction en bois et en fer », et chap. ix, « Les couvertures ».

    3. Voir Monumental, nº 15, 1996.

    Du programme d’origine à la restauration des charpentes et couvertures

    1.

    Patrick Ho≠summer Chargé de cours, université de LiègeConseiller scientifique à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoinePrésident du Centreeuropéen d’archéométrie

    Charpente et couverture sont les principales parties dutoit ; leurs histoire, forme et technique de constructionvarient d’un édifice à l’autre. La toiture est d’abord uneprotection contre les intempéries, mais elle participe à l’esthétique du monument, l’inscrit dans le paysage,voire lui confère un caractère ostentatoire. Venustas,utilitas et firmitas de Vitruve sont donc de mise et les auteurs de traités anciens ne manquent pas d’y faireallusion 1. Toutes les toitures des monuments historiquesne sont pas portées par une charpente: il existe aussides couvertures en terrasse, des flèches en pierre, des voûtes à extrados en couverture 2. Dans le Midi,nombreuses sont les couvertures de tuiles en pentedouce posées sur de simples pannes qui courent d’un arc diaphragme à l’autre. Le travail du charpentierest alors réduit à la construction de plafonds en pente.

    L’inclinaison du toit donne à l’ensemble du bâtimentune forme bien typique, propre aux contextesgéographique et culturel. Le sud de la France demeuretrès lié au monde méditerranéen, fidèle aux lourdescouvertures de tuiles posées sur des pentes douces(fig. 4). Le Nord, en revanche, semble suivre uneévolution plus complexe. Sur les monuments, la pente douce de tradition carolingienne s’est relevéeprogressivement à partir de la fin du xiie siècle et atteint 60 degrés sur les monuments gothiques du milieu du xiiie au xvie siècle. Inscrit dans un triangleéquilatéral dont le tracé facilite la constructiongéométrique de la charpente, le profil de ces hautestoitures est favorable à un bon égouttage, à la fixationd’ardoises, de tuiles plates à crochet 3 ou de tables deplomb (fig.5). C’est aussi le résultat d’un parti esthétiquequi obligea les charpentiers à imaginer des structuresavec des assemblages élaborés.

    À l’intérieur du monument, la charpente peut se dissimuler par un couvrement – une voûte ou un plafond – et devenir un lieu de stockage sur un plancher ou être réduite à un endroit de passage. Tels les open roofs, anglais, il est possible de la laisserapparente, mais les constructeurs gothiques ont aussiconçu des charpentes dissimulées par un plafond quiépouse la structure en forme de carène. Ces charpenteslambrissées, parfois richement décorées et peintes,agrandissent l’espace d’une salle en la couvrant d’unevoûte légère (fig. 8). De nombreux vaisseaux d’église, de salles de château ou d’hôpital sont ainsi couverts.Dans les immeubles d’habitation, les palais et leschâteaux, le comble est habitable. Le comble à surcroît,avec un plancher abaissé pour gagner de la hauteursous les faux-entraits de la charpente, est une solutionadoptée dès le Moyen Âge. Le toit brisé, ou comble à la mansarde, est une invention dictée par le mêmesouci, en plus de celui de réduire la hauteur du toit et la consommation en bois d’œuvre. Dans les halles,granges et marchés couverts, la charpente dressée à partir de hauts portiques à poteaux structurel’ensemble de l’édifice (fig.3).

    Ci-dessusFigure 1Chantier de restauration de la toiture du château de Tocnik (République tchèque).Une équipe de charpentiersréutilise les techniques anciennes du travail du bois sous la direction de Petr Růñička(Ars Tignaria).

    Page de droiteFigure 2Reims (Marne), cathédrale,charpente en béton reconstruite après 1914.© Ministère de la Culture et de la Communication /Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Di≠usion RMN-GP.

    001-109_M16_S1_DOSSIER_BAG_M06_VINCENNES_BAT 06/06/2016 10:32 Page6

  • 2.

    Dos

    sier

    001-109_M16_S1_DOSSIER_BAG_M06_VINCENNES_BAT 06/06/2016 10:32 Page7

  • L’attention portée à l’« authenticité» des charpentes et des ouvrages en bois depuis cinquante ans contrasteavec la modestie des ambitions des protections duxixe siècle. En e≠et, la liste des monuments considéréscomme historiques et donc à préserver, dressée pour la première fois en 1840, ne retient que des monumentsmajeurs, et/ou en péril, ou encore des vestigesarchéologiques. Parmi les nombreuses propositionsémises par les sociétés savantes et les érudits provinciaux,la Commission des Monuments historiques, qui disposaitde budgets extrêmement mesurés, avait tranché pourles plus célèbres et les plus anciens, mais aussi pour lesplus pérennes et d’abord pour les monuments en pierre.Que faire de l’architecture dite mineure, remparts, be≠rois,belles maisons des Voyages pittoresques de Taylor etNodier? On décida d’en conserver le souvenir : ainsi des maisons, en pierre ou à pans de bois, qui firentl’objet de dessins aquarellés commandés à Léon Vaudoyer,Pierre-Joseph Garrez, Désiré Devrez, Aymar Verdier, etc. Il en fut de même pour les peintures murales, dont les aquarelles constituent l’origine de la collection du musée de Sculpture comparée 1.

    Les substituts du boisLes charpentes et les couvertures, dont la conservationou le rétablissement sont essentiels à la survie des édifices, sont menacées insidieusement par l’eau et dramatiquement par le feu. Après la disparition de la dernière charpente ancienne de la cathédrale de Chartres, en 1836, nombre de cathédrales et de grandsédifices furent couverts de charpentes en fer, notammentla basilique Saint-Denis, à l’initiative de François Debret.Cette charpente fut critiquée par Eugène Viollet-le-Duc,non parce qu’elle faisait disparaître un témoinarchéologique, mais pour sa mise en œuvre, qu’il jugeait fautive.

    Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc dans leur programme de restauration de Notre-Dame de Paris, en 1843, avaient récusé l’usage de la fonte et revendiqué l’utilisation de matériaux d’origine 2.Cependant, lorsque fut décidé le rétablissement d’uneflèche à la croisée de Notre-Dame de Paris, Viollet-le-Ducentendit améliorer l’ancien dispositif en y introduisant«les perfectionnements fournis par l’industrie moderne3».L’article « Charpente» de son Dictionnaire parut en 1858.C’est un exposé didactique sur les di≠érents types de structure et leurs dates : il porte également sur les modifications dont elles ont pu faire l’objet, sur les points faibles et les moyens de pallier les désordres. Il faisait observer que « le charpentier du Moyen Âgen’appelle pas à son aide le serrurier pour relier, brider ou serrer les pièces de bois qu’il met en œuvre 4 »…

    monumental 2016 Charpentes et couvertures18

    Introductions

    La conservation des charpentes anciennes,une préoccupation tardive ?

    Françoise BercéInspecteur général honoraire des Monuments historiques

    Ci-dessusFigure 1Westminster, abbaye, illustrationde la répartition des forces sur une travée de la charpente.Viollet-le-Duc, Dictionnaire, t. III, 1858, p. 44, fig.33.© INHA.

    Page de droiteFigure 2Reims, cathédrale Notre-Dame,flèche et charpente du chevet,coupes longitudinales et transversales. Dessin d’Henri Deneux.Charenton-le-Pont, MAP.

    Figure 3Reims, cathédrale Notre-Dame, flèche et charpente du chevet, plans des enrayures et vue de l’abside.Dessin d’Henri Deneux.Charenton-le-Pont, MAP.

    1.

    1. À Léon Vaudoyer furentcommandés des dessins des très belles maisons d’Orléans,menacées par les projetsd’urbanisme de la ville ; de même à Troyes, l’architectePierre-Joseph Garrez fit un relevé des maisons adosséesà la cathédrale; à Rouen le bureaudes Finances fut finalementconservé, mais de nombreusesmaisons dessinées par DésiréDevrez disparurent pendant la Seconde Guerre mondiale.Aymar Verdier (Verdier et Cattois)dessina au crayon des fragmentsde façades sculptées de Cluny,qui furent ensuite reportés sur des élévations aquarellées et enfin sous forme de planchesgravées dans les Archives de la Commission des Monumentshistoriques.

    2. Eugène Viollet-le-Duc plaçaune charpente en fer sur la Maisondu chapitre de Paris et sur la tour de Josué de Pierrefonds.

    3. Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du xie au xvie siècle, Paris, Bancelet Morel, 1854-1868. Il note : « Les charpentes de comblen’ont qu’une fonction utilen’étant pas vues de l’intérieurdes édifices, elles doivent par conséquent tout sacrifier à la solidité.» Émile Brunetn’hésita pas à redonner sasolidité à la flèche de Viollet-le-Duc en 1936 (Revue des Monuments historiques de la France, 1936, p. 129-133). Dans la même revue (1939, p.1-7)et dans les mêmes années est exposée la restauration de la flèche de Lassus sur la Sainte-Chapelle. On sait queViollet-le-Duc projeta une maison« à pans de fer et revêtement de faïence » (Entretiens sur l’architecture, Paris, Morel, 1863-1872, t.II, pl.XXXVI).

    4. Ibid., t. I, sixième leçon.

    001-109_M16_S1_DOSSIER_BAG_M06_VINCENNES_BAT 08/06/16 13:52 Page18

  • 2.

    3.

    19

    001-109_M16_S1_DOSSIER_BAG_M06_VINCENNES_BAT 06/06/2016 10:32 Page19

  • 42 monumental 2016 Charpentes et couvertures

    50.

    53.

    52.

    51.

    le rythme des demi-fermes secondaires (fig. 52). Elles sont désormais cinq par travée au lieu de quatre, le tout marqué en chi≠res romains (fig.44) au sein de deux séries de nombres bien spécifiques. Ces chevrons«neufs» et les rectifications au faîte du toit qui s’était a≠aissé sont datés entre 1745 et 1770 par la dendrochronologie, peut-être en plusieurs campagnesde travaux. Le versant sud de la charpente est aussiréparé, mais la structure médiévale est moins touchée:quatre travées conservent encore des chevrons du xiiiesiècle à leur emplacement d’origine. Il en est de même à propos de la toiture de l’abside, comme si cettepremière grande «restauration» de la cathédrale s’étaitachevée avec des budgets serrés, en tirant parti de tousles bois recyclables (fig. 54). Quoi qu’il en soit, le douten’est plus permis, la pose des tables de plomb n’est pasantérieure à 1745. Qu’il s’agisse de tables neuves,réutilisées ou refondues, est une autre histoire…

    Patrick Ho≠summer

    001-109_M16_S1_DOSSIER_BAG_M06_VINCENNES_BAT 06/06/2016 10:33 Page42

  • 43Histoire de la construction et datation grâce à l’archéologie du bois

    Origine 1253-12571284Après 15731760-1770

    En rouge, restes de la charpente originelle (1253-1257 d’après la dendrochronologie).

    En jaune, pièce ajoutée après l’accident de 1284.

    En vert, partie de la charpenterefaite à l’ouest du chœur aprèsl’e≠ondrement de la flèche au carré du transept en 1573.

    En bleu, interventions du xviiie siècle.Doc. Patrick Ho≠summer.Infographie Louis Schockert et Emmanuel Delye.

    Photographies et documentsPatrick Ho≠summer, sauf mentions contraires.

    Ci-dessusFigure 54Charpente du chœur. Coupetransversale et disposition des chevrons de la couverturevue du dessus.

    54.

    0 5 m

    Page de gaucheFigure 50Marque d’assemblage « XXVIIII » (29), avec un carrégravé au ciseau commecontremarque indiquant le côtésud. Détail d’une contrefiche de la 29e ferme secondaire de lacharpente primitive (1253-1257).

    Figure 51Détail de chevrons du versantnord après le retrait de la couverture en plomb et desvoliges en chêne. Les marquesd’assemblages gravées au ciseau, la disposition des traces de clous sur les chevrons et ladendrochronologie indiquentqu’il s’agit de nouveaux chevrons placés au xviiie siècle.

    Figure 52Partie centrale de la charpentedu chœur, vue au niveau des assemblages entre les demi faux-entraits des fermessecondaires et une des sous-faîtières. À gauche, les demi-fermes nord, resserréesau xviiie siècle ; à droite, des demi-fermes sud ayantconvervé l’entre-axe originel.

    Figure 53L’auteur dans la roue de levage, ou écureuil, installée dans les combles du transept,probablement lors d’une des dernières campagnes de travaux au xixe siècle.Ph. Jean-François Lapy, 1998.

    001-109_M16_S1_DOSSIER_BAG_M06_VINCENNES_BAT 06/06/2016 10:33 Page43

  • monumental 2016 Charpentes et couvertures44 | 45

    1.

    Études de cas Auxerre, Yonne

    1. Classé au titre des Monuments historiques sur la première liste, en 1840.

    2. Harry Titus, The architecturalhistory of Auxerre cathedral, Ph.D., université de Princeton,1984, 2 vol. ; Dieter Kimpel et Robert Suckale, Die gotischeArchitektur in Frankreich1130-1270, Munich, Hirmer, 1985,584 p., trad. fr., L’Architecturegothique en France 1130-1270,Paris, Flammarion, 1990.

    3. Anonyme, Charpentes, xiiie, xive, xve s., Paris,ministère de la Culture – CRMH, 1972, dessins D6580à D6582 et D6970 (Albums du Centre de recherches sur les Monuments historiques).

    4. Christine Locatelli et Catherine Lavier, « Les charpentes de l’ancienpalais synodal et de la cathédrale Saint-Étienne à Auxerre », dans PatrickHo≠summer (dir.) et JannieMayer (coord.), Les Charpentesdu xie au xixe siècle. Typologieet évolution en France du Nord et en Belgique, Paris, Éditions du patrimoine, 2002, p. 142-145.

    La cathédrale Saint-Étienne d’Auxerre :archéologie d’une toiture

    Sylvain AumardArchéologue, Centred’études médiévales Saint-Germain, Auxerre,associé UMR 6298 ARTeHIS,Dijon

    Christian SapinDirecteur de rechercheémérite, CNRS, UMR 6298ARTeHIS, Dijon

    La connaissance nouvellement acquise sur l’ensemblede la cathédrale d’Auxerre 1, et plus particulièrement sa toiture, est issue d’une démarche spécifique. Celle-ci consistait en la création d’un conseil scientifiquepar la Ville d’Auxerre, propriétaire, conjointement à l’élaboration d’un programme de restauration de la façade et de la nef, la toiture ayant sou≠ert de la tempête de décembre 1999. Le projet de travauxbénéficiait alors d’une convention, signée le 17 janvier 2001, entre l’État, la Région Bourgogne, le Département et la Ville pour la période 2001-2007. Ce conseil avait pour objectif « d’aider les acteurs et décideurs du programme de restauration dans leurchoix impliquant l’intérêt patrimonial et scientifique de l’édifice ». À l’initiative de la Ville d’Auxerre en relation avec le Centre d’études médiévales (CEM),installé dans la ville depuis 1986, en liaison avec la Conservation des Monuments historiques, ce conseils’est réuni deux fois par an durant les sept années de restauration. Il rassemblait des chercheurs français et étrangers dont les travaux pouvaient être des gages dans la prise de décision et les choix à arrêterpar le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre.

    Problématique généralePlusieurs études avaient permis depuis le xixe siècle de cerner les grandes dates de construction et de décorde la cathédrale. Les recherches menées distinctementet selon des traditions universitaires di≠érentes 2intégraient rarement une approche globale. Il s’agissaitainsi de profiter des restaurations pour interroger tous les éléments remplacés, des simples tuiles auxpierres ou aux badigeons. La présence de Dieter Kimpel et de l’équipe de Stuttgart, placée sous la direction de Heike Hansen, a également contribué à redéfinir uncertain nombre d’orientations concernant notammentles portails et leur insertion dans le chantier de l’édifice. La chronologie de la construction s’appuyait jusqu’alorsessentiellement sur les sources textuelles avec uneédification de l’ancienne cathédrale à partir de 1215 et des étapes entre le chœur du xiiie siècle, la façade et ses tours achevées au xvie siècle. L’intérêt désormaisétait d’a≤ner nos connaissances sur la chronologie du chantier, mais aussi sur les techniques employées à partir d’observations archéologiques et d’analysesarchéométriques. Dans cette approche, la place des couvertures et des charpentes devait jouer un grand rôle. À la suite des reconnaissances du Centre de recherches sur les Monuments historiques (CRMH)initiées par Henri Deneux en 1915 3, une première série d’analyses dendrochronologiques, menée en 1999-2000, a précisé la réalisation du grand comble,mais sans étude parallèle de la construction 4. Ces incertitudes devaient être levées, car plusieurspoints du projet touchaient la nef – sa constructionavait été très progressive – et toute intervention lors de la restauration demandait d’en tenir compte.

    Ci-dessusFigure 1Vue générale de la cathédraleSaint-Étienne, depuis le nord, à la fin des restaurations des parties occidentales, en 2007.

    Page de droiteFigures 2 à 4La couverture de la nef avant et après restauration. Le nombre de teintes utiliséesdans le panachage des coloris a été déterminé par lesobservations archéologiques.

    Figure 5Le potentiel archéologique de la couverture du chœur :chaque variation de couleur ou de format représente uneproduction de tuile introduite en réparation de la couvertured’origine. Les tuiles médiévalesont été remployées à chaqueintervention et sont identifiablesà leurs aspects homogènes.

    001-109_M16_S1_DOSSIER_BAG_M06_VINCENNES_BAT 06/06/2016 10:33 Page44

  • 2.

    3.

    5.

    4.

    001-109_M16_S1_DOSSIER_BAG_M06_VINCENNES_BAT 06/06/2016 10:33 Page45

  • monumental 2016 Charpentes et couvertures102 | 103

    Les charpentes à la Philibert de l’Orme Mont-Dauphin, Hautes-Alpes

    1. Service historique de la Défense (SHD) – 4V337,carton 3, pièce 15-1, Michaudd’Arçon, Mémoire sur la place de Montdauphin, 25 septembre 1791.

    2. SHD – 4V337, carton 3, pièce 17, Lacoche / Peyrouze,Projets 1791 pour 1792.

    3. SHD – 4V450, art. 3 nº 56, le chef du Génie Massillon, Plan du hangar projeté pourcouvrir les voûtes des foursmilitaires, 16 octobre 1817.

    La restauration de la charpente et de la couverture de la caserne Rochambeau, place forte de Mont-Dauphin

    2.

    La place forte a le charme de la démesure : conçuecomme une véritable ville – maisons bâties selon unplan déterminé, arsenal, poudrière… –, Mont-Dauphinn’a toutefois jamais été assiégé et est peu à peu désertélorsque la frontière est déplacée à la suite des traitésd’Utrecht (1713). Des travaux sont néanmoins entreprisau xviiie siècle, notamment pour renforcer le frontdonnant sur la vallée, aisément accessible. L’imposantecaserne Rochambeau est élevée de 1766 à 1783 sur la muraille, dans laquelle est percée la porte d’Embrun,second accès à la place forte.

    Remis en dotation au ministère de la Culture, en 1966, et inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, en 2008, cet ensemble fortifié bénéficie d’un programme de conservation et de mise en valeur porté par le Centre des monuments nationaux. C’est ainsi qu’a étéinitiée la restauration de la charpente de la caserneRochambeau, qui vient de s’achever pour une premièreaile. Le bâtiment attend un nouvel usage…

    Rappels historiquesLes casernes casematées adossées au rempart sud du corps de place sont construites de 1766 à 1783.Voûtées à l’épreuve, elles sont alors sommées d’uneterrasse d’artillerie (fig. 1 à 4).

    La première mention d’un projet de couverture des casernes casematées apparaît dans un mémoire de l’inspecteur Michaud d’Arçon en 1791 1, qui indiquetrois raisons justifiant la construction d’une « gallerie en apentis » : la mise hors d’eau de la caserne (et en priorité des fours de boulangerie situés à l’ouest),l’utilisation pour les exercices d’instruction et la constitution d’une réserve de bois pour la mise endéfense de la place en cas de siège. La « démontabilité »du comble était bien envisagée, et le matériau de couverture prévu alors était le bardeau de mélèze 2.

    Le projet de couverture des casernes K est repris par le capitaine du Génie Massillon au début du xixe siècle. Le premier projet, daté 16 octobre 1817 3,prévoyant une halle ouverte avec une charpentetraditionnelle à fermes triangulées et appui central,présentait un inconvénient majeur: la présence d’une file de poteaux dans l’axe du comble.

    Le projet finalement mis en œuvre, de 1819 à 1823, adoptele principe de la charpente à la Philibert de l’Orme, quirépondait parfaitement au cahier des charges initial en libérant complètement l’espace. Il semble cependantque le principe de « démontabilité» du comble pourl’utilisation du bois en cas de siège était devenu toutthéorique, car la couverture choisie dès la constructionétait en ardoises (et non plus en bardeaux de mélèzecomme l’envisageait le projet d’origine), ainsi que le précisent clairement les rapports d’état sanitaire du comble qui décrivent dès 1836 le « baîllement des

    Chef-d’œuvre d’architecture militaire, Mont-Dauphin est associé à la fameuseceinture de forteresses et de citadelles érigée par Vauban pour protéger le « pré-carré ». À la suite de l’invasion du Queyras et de la vallée de la Durancepar les armées du duc de Savoie, en 1692, l’ingénieur et maréchal de Louis XIVfait édifier cette citadelle pour sécuriser cette région des Alpes. 

    Michel TrubertArchitecte en chef desMonuments historiques

    3.

    1.

    Ci-contreFigure 1Comparaison de la géométrie des fermes entre l’état initial en 1820 (bas) et en 1836 (haut).Extrait du Mémoire sur la place de Mont-Dauphin, du capitainedu Génie en chef Fontaine, 1836.

    Figure 2Plan de Mont-Dauphin en 1783,avec les casernes K adossées aurempart, avant la constructiondu comble.

    Figure 3Détail d’un plan avec les casernes K, en 1830, après la construction du comble.

    Page de droiteFigure 4Vue aérienne de la place forte de Mont-Dauphin.

    Figure 5 La caserne Rochambeau, aux toitures restaurées, vue depuis l’intérieur avec l’escalier monumentaldonnant accès aux combles.

    Figure 6La caserne Rochambeau depuis le front du Guil.

    Figures 7 et 8La charpente de la première section du comble, à l’ouest,avant restauration (fig. 8) et après restauration (fig. 7).

    001-109_M16_S1_DOSSIER_BAG_M06_VINCENNES_BAT 06/06/2016 10:52 Page102

  • 8.

    6.

    7.

    4.

    5.

    001-109_M16_S1_DOSSIER_BAG_M06_VINCENNES_BAT 06/06/2016 10:52 Page103

  • 1.

    Brèv

    es

    110-115_M16_S1_BREVES_BAG_••M06_S2_PROT 06/06/2016 10:50 Page110

  • 110 | 111

    Les historiens retiennent l’année 1015 pour situer la fondation d’une cathédrale nouvelle,rendue nécessaire après la succession de sinistressurvenus au cours de la première décennie du xiie siècle. La cathédrale de Strasbourgpossède un exceptionnel ensemble de vitraux du xiie au xive siècle (plus de 1500 m2), qui a été complété au xixe, puis au xxe siècleavec un vitrail de Max Ingrand (1956) et de grandes verrières de Jean-Jacques Gruber(1976-1981).

    Le projet de création, suscité par la volonté du ministère de la Culture de participer en 2015au millénaire de la cathédrale, a été présenté à l’archevêque a≠ectataire. Après avoir recueillison assentiment, un comité de pilotage a étéconstitué, rassemblant l’État (ministère de la Culture et de la Communication, propriétaire du monument), des représentants du clergé et de la Ville, afin d’élaborer le programme, le cahier des charges et de constituer le jury,présidé par le directeur régional des A≠airesculturelles d’Alsace.

    Le premier point, qui a commandé le reste, a été le choix de la chapelle Sainte-Catherine,située au sud, dont deux baies (nos 22 et 24)étaient garnies de verre clair, probablementdepuis le xviiie siècle avec, dans la partiesupérieure (réseau), des éléments du xive siècle.

    Cette dernière a été privilégiée pour sa vocationau recueillement et en raison de son remarquableensemble de verrières du xive siècle figurant lesapôtres, Marie-Madeleine et Marthe. Il semblaitpossible qu’une création puisse s’insérer dans cet ensemble cohérent, sans troubler l’atmosphèrelumineuse et la perception du mobilier. D’emblée,aucune consigne ou direction iconographique ou même stylistique n’a été soumise à l’artistepar le comité de pilotage et notamment le clergé.

    Les trois candidats retenus parmi les artistesconcurrents – Stéphane Belzère, Daniel Schlier et Véronique Ellena – devaient se présenter en binôme avec un maître-verrier. La lauréatedésignée par le jury fut Véronique Ellena,associée au maître-verrier Pierre-Alain Parot. Son projet, élaboré pour les deux baies, figure le Christ inspiré par Hans Memling, composéd’un assemblage de visages anonymes, à droite,et sa main, entourée des beautés du monde, à gauche. Les éléments de cette composition sont des photographies de l’artiste, impriméesnumériquement par la dépose sur le verre de couleurs vitrifiables. Ce puzzle est constitué de pièces de verre portant chacune une image.Gravure et émail ont renforcé les jeux de transparence photographique, l’ensembleétant monté en plomb, sous la forme d’unedouble couche.

    Profitant de la situation latérale de la baie concernéepar la commande, alors que les vitraux du xive siècle se situent face à l’entrée de la chapelle,l’artiste a souhaité créer un e≠et de surprise, sacréation n’étant vraiment visible qu’au momentoù le visiteur fait demi-tour pour repartir.

    Le jury a jugé le projet en harmonie avec le cortègedes apôtres des baies voisines, par sa dispositiondans l’ensemble des verrières, par la collection de visages anonymes et de beautés du monde, en référence à sainte Catherine. De plus, la technique innovante appliquée au vitrail a étévue comme illustrant la légitimité du patrimoineen tant que lieu de création.

    Le projet validé par le jury a été soumis à la Commission nationale des Monumentshistoriques, le 1er décembre 2014. Il a suscité un débat nourri, moins sur l’iconographie et le contexte que sur le rapport entre la composition de l’œuvre et l’architecture des baies, la technique d’impression sur verreavec des couleurs vitrifiables, la di≤culté des rendus chromatiques et de leurs contrastes, la résistance au vieillissement, le module

    des pièces de verre formant la mosaïque et le dessin du réseau de plomb. L’avis de la commission a été favorable sous réserved’un suivi, par les services, des réponsesapportées aux interrogations de ses membres. Le chantier s’est déroulé durant le premiersemestre 2015. Le comité de pilotage et l’architecteen chef ont naturellement suivi la réalisation des vitraux, à l’atelier Parot, avec l’artiste.

    À l’instar des artistes du Moyen Âge, VéroniqueEllena a choisi d’évoquer la faune et la flored’Alsace dans la baie de gauche, comme poura≤rmer l’universalité du particulier. Dans la baiede droite, sa démarche prend tout son sens avecles nombreuses photographies des visages des un(e)s et des autres, composant le visage du Christ, tout en respectant le modelé pictural de Memling. La reproduction des montagesphotographiques par impression numérique a étéréalisée grâce à une innovation technologiquerécente qui a été mise en œuvre avec le concoursdu Bureau de recherche et développement de Saint-Gobain vitrage. Par ailleurs, les verreriesde Saint-Just (Loire) et de Lamberts (Allemagne)ont fourni des verres antiques sou≥és à la bouchepour renforcer les couleurs imprimées, parexemple les carnations du visage du Christ.

    C’est ainsi à hauteur d’homme, et de femme, que Véronique Ellena entreprit de concevoir les vitraux pour la chapelle Sainte-Catherine.Fidèle aux problématiques majeures de sestravaux récents, l’artiste a réalisé une œuvrefondée également par la situation spécifique des baies dans la chapelle et le programme des verrières anciennes. La mise en place, dans la semaine qui a précédé l’inauguration, s’estfaite sans aucune di≤culté d’adaptation grâce à la coordination entre l’artiste, le maître-verrier et l’architecte. La cérémonie d’inauguration, le 18 septembre 2015, s’est déroulée en présencede l’archevêque, du maire et du préfet du Bas-Rhin.

    Bernard GoyInspecteur conseiller pour les arts plastiques

    Simon PiéchaudConservateur général du Patrimoine

    Un vitrail contemporain de Véronique Ellena et Pierre-Alain Parot pour le millénaire de la cathédrale de Strasbourg, Bas-Rhin

    Page de gaucheFigure 1La chapelle Sainte-Catherine,avec la verrière du Christbénissant, œuvre deVéronique Ellena et Pierre-Alain Parot, et à gauche, le vitrail de sainte Margueriteet sainte Marthe (xive siècle).© MCC / Véronique Ellena.

    Ci-dessusFigure 2Véronique Ellena et Pierre-Alain Parot travaillent à la mise au point du réseaudes plombs et à la découpedes verres, en atelier.© Zabou Carrière.

    Figure 3Assemblage des verres decouleur sur la table lumineuse.© Véronique Ellena.

    La commande d’un vitrail, en 2014, pour célébrer le millénaire de la cathédrale de Strasbourg repose sur un double constat : l’État est le commanditaire majeur de vitraux depuis la seconde moitié du xxe siècle et le soutien à la création artistique constitue l’un des germes de sa popularité. Les cathédrales ont d’ailleurs été le champ privilégié des créations dans l’art du vitrail.

    2.

    3.

    110-115_M16_S1_BREVES_BAG_••M06_S2_PROT 06/06/2016 10:50 Page111

    COUV_Monum_2016.pdfPages de 001-032_M16_S1Pages de 001-032_M16_S1-2 2Pages de 001-032_M16_S1-3Pages de 033-064_M16_S1Pages de 033-064_M16_S1-2Pages de 097-109_M16_S1Pages de 110-115_M16_S1

    /ColorImageDict > /JPEG2000ColorACSImageDict > /JPEG2000ColorImageDict > /AntiAliasGrayImages false /CropGrayImages true /GrayImageMinResolution 300 /GrayImageMinResolutionPolicy /OK /DownsampleGrayImages true /GrayImageDownsampleType /Bicubic /GrayImageResolution 320 /GrayImageDepth -1 /GrayImageMinDownsampleDepth 2 /GrayImageDownsampleThreshold 1.50000 /EncodeGrayImages true /GrayImageFilter /DCTEncode /AutoFilterGrayImages true /GrayImageAutoFilterStrategy /JPEG /GrayACSImageDict > /GrayImageDict > /JPEG2000GrayACSImageDict > /JPEG2000GrayImageDict > /AntiAliasMonoImages false /CropMonoImages true /MonoImageMinResolution 1200 /MonoImageMinResolutionPolicy /OK /DownsampleMonoImages true /MonoImageDownsampleType /Bicubic /MonoImageResolution 2400 /MonoImageDepth -1 /MonoImageDownsampleThreshold 1.50000 /EncodeMonoImages true /MonoImageFilter /CCITTFaxEncode /MonoImageDict > /AllowPSXObjects false /CheckCompliance [ /None ] /PDFX1aCheck false /PDFX3Check false /PDFXCompliantPDFOnly false /PDFXNoTrimBoxError true /PDFXTrimBoxToMediaBoxOffset [ 0.00000 0.00000 0.00000 0.00000 ] /PDFXSetBleedBoxToMediaBox true /PDFXBleedBoxToTrimBoxOffset [ 0.00000 0.00000 0.00000 0.00000 ] /PDFXOutputIntentProfile (None) /PDFXOutputConditionIdentifier () /PDFXOutputCondition () /PDFXRegistryName () /PDFXTrapped /False

    /CreateJDFFile false /Description > /Namespace [ (Adobe) (Common) (1.0) ] /OtherNamespaces [ > /FormElements false /GenerateStructure true /IncludeBookmarks false /IncludeHyperlinks false /IncludeInteractive false /IncludeLayers false /IncludeProfiles true /MultimediaHandling /UseObjectSettings /Namespace [ (Adobe) (CreativeSuite) (2.0) ] /PDFXOutputIntentProfileSelector /NA /PreserveEditing true /UntaggedCMYKHandling /LeaveUntagged /UntaggedRGBHandling /LeaveUntagged /UseDocumentBleed false >> ]>> setdistillerparams> setpagedevice