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Si tu as des questions, voici mon adresse e-mail : [email protected] 1 Cours : Date : Classe Fascicule didactique Cette semaine, tu dois: - Lire et comprendre un des articles, au choix. - Comme évaluation, tu dois compléter la fiche "Résumé", sur base de l'article que tu as lu. Compréhension et résumé d’un article : Consignes de travail : Lire un article et le comprendre. 1) Choisis UN article (soit parmi les 4 qui sont joints à ce dossier, soit sur la liste proposée). Certains articles sont plus longs que d’autres. 2) Lis une première fois l’article en entier (ou utilise un programme pour l’entendre en audio). Fais juste une 1 ère lecture attentive. 3) Lis-le, lentement, une seconde fois et surligne, souligne ou note, les éléments qui te semblent importants (évènements ou personnages principaux, dates importantes, grandes questions). (Si tu écoutes l’article en audio, fait donc une deuxième écoute, et notes les éléments qui te semblent important, qui sont repris ci- dessus). 4) Durant cette seconde lecture, souligne, surligne ou note, dans une autre couleur, les mots que tu ne comprends pas (ne te focalise pas sur les noms de personnes, de compagnies ou de lieux).(Si tu écoutes l’article en audio, note les mots que tu ne comprends pas). 5) Va chercher la signification des mots que tu ne comprends pas (au dictionnaire, sur internet, en demandant à tes parents…) 6) Après cette seconde lecture/écoute approfondie, poses-toi les question suivante : « Est-ce que j’ai compris de quoi cela parle ? » « Qu’est que ce je n’ai pas compris ? » « Quelles sont les questions que je me pose après cette lecture ? » Histoire Semaine du 27avril 1A-1B-1C-1D

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Si tu as des questions, voici mon adresse e-mail : [email protected] 1

Cours :

Date :

Classe

Fascicule didactique

Cette semaine, tu dois: - Lire et comprendre un des articles, au choix. - Comme évaluation, tu dois compléter la fiche "Résumé", sur base de l'article que tu as lu.

Compréhension et résumé d’un article :

Consignes de travail : Lire un article et le comprendre.

1) Choisis UN article (soit parmi les 4 qui sont joints à ce dossier, soit sur la liste proposée). Certains articles sont plus longs que d’autres.

2) Lis une première fois l’article en entier (ou utilise un programme pour l’entendre en audio). Fais juste une 1ère lecture attentive.

3) Lis-le, lentement, une seconde fois et surligne, souligne ou note, les éléments qui te semblent importants (évènements ou personnages principaux, dates importantes, grandes questions). (Si tu écoutes l’article en audio, fait donc une deuxième écoute, et notes les éléments qui te semblent important, qui sont repris ci-dessus).

4) Durant cette seconde lecture, souligne, surligne ou note, dans une autre couleur, les mots que tu ne comprends pas (ne te focalise pas sur les noms de personnes, de compagnies ou de lieux).(Si tu écoutes l’article en audio, note les mots que tu ne comprends pas).

5) Va chercher la signification des mots que tu ne comprends pas (au dictionnaire, sur internet, en demandant à tes parents…)

6) Après cette seconde lecture/écoute approfondie, poses-toi les question suivante :

« Est-ce que j’ai compris de quoi cela parle ? »

« Qu’est que ce je n’ai pas compris ? »

« Quelles sont les questions que je me pose après cette lecture ? »

Histoire

Semaine du 27avril

1A-1B-1C-1D

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Si tu as des questions, voici mon adresse e-mail : [email protected] 2

Evaluation : Fiche synthèse

Sur base de la lecture que tu as faite, complète la fiche « Résumé », que tu pourras trouver dans le dossier « Evaluation »

- Lis bien la fiche « Résumé », en remplissant d’abord ton nom, ta classe et la date. Puis lis chaque question une à une, et t’assurant que tu l’as comprise.

- Pour ce faire, tu auras besoin des éléments importants que tu as souligné-surligné ou noté.

- Tu auras besoin des mots que tu n’as pas compris et de la signification/définition que tu as trouvé pour ceux-ci (si tu as compris tous les mots de l’article, choisis-en 3 qui sont plus compliqués ou historiques, et expliques leur signification/définition

- Tu devras pouvoir expliquer en quelques lignes ce que tu as compris/retenu de l’article.

- Tu devras écrire au moins une question que tu te poses après la lecture de cet article.

- Tu devras écrire en quelques lignes, ce qui t’a intéressé dans cet article.

Fais-moi parvenir ta fiche de synthèse sur mon adresse mail de l’école (en renommant bien ton fichier avec ton nom, ta classe, suivis de sem4): [email protected] pour le lundi 4 mai.

Les principaux objectifs visés au terme de ce fascicule sont :

Expliquez ici quels sont vos objectifs au terme de ce fascicule. Exemple : - Être capable de comprendre un article historique; - Être capable de résumer/expliquer en quelques lignes ce que tu as

retenu de celui-ci - Identifier les éléments importants de celui-ci (événements principaux,

personnages, dates,…) - Trouver la définition des mots compliqués/historiques - Te poser des questions et/ou identifié ce qui t'a intéressé.

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Propositions d’articles à lire (NESPA-Histoire-1ères)

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/11/exclusif-agee-de-7-000-ans-la-chamane-est-lun-des-derniers-chasseurs-cueilleurs-de

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/11/lascension-mortelle-de-lhomme-des-glaces-otzi-retracee-par-la-science

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/11/pourquoi-en-savons-nous-si-peu-sur-les-druides

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/03/ces-trois-reines-rebelles-ont-donne-naissance-au-nouveau-royaume-degypte

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/egypte-de-nouveaux-indices-sur-le-tombeau-dalexandre-le-grand

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/09/grece-tout-ce-quelle-doit-legypte

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/07/les-centurions-piliers-des-legions-romaines

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/la-mort-de-cesar-un-meurtre-fondateur

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/07/confucius-la-sagesse-de-la-chine

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2020/02/archeologie-nouveaux-indices-sur-la-peste-noire

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2020/03/les-quipus-le-code-secret-des-incas

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/decouverte-de-nouveaux-indices-sur-les-navires-perdus-du-conquistador-hernan-cortes

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/la-legende-de-la-contree-mythique-de-leldorado

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/09/magellan-t-il-vraiment-ete-le-premier-faire-le-tour-du-monde

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/09/lodyssee-de-marco-polo-est-lun-des-premiers-best-seller-de-lhistoire

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2020/02/pirates-comment-la-suppression-du-statut-de-corsaire-mis-le-feu-aux-poudres

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2020/01/comment-un-respectable-professeur-fonde-les-illuminati

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Grèce : tout ce qu’elle doit à l’Égypte Sa culture plurimillénaire, exotique et captivante, attira artistes, savants et philosophes grecs. Au point d’influencer la culture grecque elle-même.

3 Septembre 2019 De Aurélie Damet, Maître de conférences en histoire grecque, https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/09/grece-tout-ce-quelle-doit-legypte

J'en viens maintenant à l’Égypte, dont je parlerai longuement ; car, comparée à tout autre pays, c’est elle qui renferme le plus de merveilles. » Hérodote introduit ainsi les longs paragraphes qu’il consacre à la terre d’Égypte, un lieu au cœur du livre II de son Enquête, ouvrage historique et ethnographique. Sa fascination pour le pays des pharaons est une des traces de ce que l’historien contemporain François Hartog nomme « l’égyptologie », voire « l’égyptomanie » des Grecs. En effet, Hérodote situe en Égypte l’origine de nombreux traits de la culture hellénique, culture dont on sait aujourd’hui qu’elle a aussi largement bénéficié de l’influence d’autres contrées, telles la Phénicie, l’Anatolie ou la Syrie. Cependant, l’Égypte a aussi participé à ce processus de « transferts culturels ».

Il n’en reste pas moins que la question des emprunts, réels ou supposés, demeure polémique, comme l’ont montré les réactions à la sortie de l’ouvrage de l’universitaire américain Martin Bernal, auteur en 1987 d’un Black Athena. Les racines afro-asiatiques de la civilisation classique. Son objectif était alors de dénoncer les reliquats d’une pensée européano-centrée, teintée d’un aryanisme imputant aux IndoEuropéens et aux peuples du Nord l’origine du « miracle grec ». Pourtant, ce modèle avait été abandonné depuis longtemps, et les historiens défendent aujourd’hui la thèse du développement interne de la civilisation grecque, tout en relevant l’importance indéniable des contacts avec l’Égypte et la Phénicie. Suspectées par certains de tomber dans le parti pris de l’afrocentrisme, les conclusions de Bernal s’inscrivaient a contrario dans le courant alors naissant des post-colonial studies, incarnées en 2000 par l’ouvrage de Dipesh Chakrabarty, au titre révélateur, Provincialiser l’Europe. La pensée postcoloniale et la différence historique.

Ce cadre historiographique posé, il n’en demeure pas moins que les sources grecques primaires désignent l’Égypte comme le berceau de certains traits culturels en matière de religion, de philosophie, d’architecture ou encore de sciences ; l’ancienneté chronologique de l’Égypte explique en partie la fascination qu’elle a exercée sur des auteurs comme Hérodote, Platon ou Diodore de Sicile. Ce dernier récapitule ainsi la liste de ceux qui ont fait le voyage en Égypte, où se mêlent poètes, architectes, philosophes, législateurs, mathématiciens, personnages mythologiques : Orphée, Musée, Mélampous, Dédale, Homère, Lycurgue, Solon, Platon, Pythagore, Eudoxe, Démocrite et Œnopide de Chios.

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Historiquement, on sait que les Grecs ont eu de nombreux contacts avec les Égyptiens, que ce soit les Crétois du IIe millénaire ou les mercenaires grecs au service de la dynastie saïte (664-525 av. J.-C.).

DES STATUES QUI SOURIENT

Le comptoir de Naucratis, fondé vers 650 av. J.-C. en Basse-Égypte, fut aussi un point essentiel de contacts entre les deux peuples : les Grecs y reçurent des privilèges octroyés par le pharaon Amasis (571-526 av. J.-C.), luimême philhellène au point de participer à la souscription lancée pour reconstruire le temple d’Apollon à Delphes, détruit en 548.

Dans le domaine des techniques, il est certain que les Grecs ont emprunté des procédés aux Égyptiens. Ainsi, le destin de l’artiste Rhoèce de Samos, actif à la fin du VIe siècle av. J.-C., est-il lié à l’importation de la technique dite de la fonte en creux à la cire perdue, qui a révolutionné la sculpture grecque ; les Égyptiens la maîtrisaient depuis 3000 av. J.-C. Grâce à la dédicace d’un vase à Aphrodite retrouvé à Naucratis, on sait que Rhoèce aurait séjourné en Égypte entre 575 et 550 av. J.-C. Selon Hérodote, à son retour, il aurait conçu le plan d’un temple d’Héra à Samos, dont les nombreuses colonnes s’inspiraient des salles hypostyles des temples égyptiens. Et, d’après Diodore, ses deux fils, Téléclès et Théodoros, auraient eux aussi appliqué la technique égyptienne du canon (désignant en grec la mesure, mais aussi la pièce d’un assemblage), afin de réaliser une statue d’Apollon Pythien en deux parties ajustables, l’un travaillant pourtant à Samos, l’autre à Éphèse.

Selon Diodore, « on dit qu’il ressemblait beaucoup aux statues égyptiennes ». La sculpture grecque doit aussi probablement aux Égyptiens la forme du kouros, la représentation d’un jeune homme debout, un pied avancé certains spécialistes de l’art grec avancent aussi l’hypothèse d’une influence égyptienne dans l’apparition du « sourire archaïque », qu’esquissent de nombreuses statues grecques du VIe siècle av. J.-C., comme le kouros de Théra. Ce sourire caractérisait en effet les représentations des pharaons Apriès et Amasis.

C’est aussi à propos des cultes et des rites de la religion grecque que les auteurs anciens évoquaient une large influence de la culture égyptienne. Hérodote consacre pas moins de 20 chapitres de son Enquête à démontrer la prépondérance égyptienne dans le domaine religieux. Du point de vue des rites, l’auteur souligne par exemple des ressemblances entre le culte de Zeus à Dodone et celui de ZeusAmmon à Siwa ; la technique de la divination, notamment la hiéroscopie (l’observation des viscères d’animaux sacrifiés), commune chez les Grecs, proviendrait du pays des pyramides. Toujours selon Hérodote, les Danaïdes, originaires de la vallée du Nil, auraient introduit en Grèce les Thesmophories,

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fêtes dont le rituel exaltait le rôle civilisateur de Déméter, déesse de l’Agriculture et des Moissons.

Du point de vue des figures divines et semidivines, alors qu’Homère et Hésiode faisaient d’Héraclès un fils de Zeus, Hérodote fait de ce héros un enfant d’Amphytrion et d’Alcmène, qui, par leurs ancêtres, auraient été d’origine égyptienne. Ils descendraient en effet de Persée, lui-même descendant d’Aigyptos et de Danaos. Quant à l’Athéna grecque, elle serait l’adaptation d’une déesse égyptienne, Neith, notamment honorée à Saïs, en Basse-Égypte, dans un sanctuaire où avaient lieu l’une des grandes fêtes annuelles égyptiennes, celle des « lampes ardentes ». Platon reprend cette idée dans le Timée : « Si on en croit les habitants de Saïs, la divinité fondatrice de la ville est une déesse qui a pour nom, en langue égyptienne, Neith, et, en langue grecque, à ce qu’ils prétendent, Athéna. Ils ont une grande amitié pour les Athéniens et déclarent être en quelque sorte leurs parents. »

CHARON SUR UNE BARQUE ÉGYPTIENNE

Cependant, Hérodote lui-même convenait que des différences essentielles demeuraient entre les rites grec et égyptien. Par exemple, il rappelait que les vaches, sacrées en Égypte, ne l’étaient pas en Grèce ; le porc était un animal impur pour les Égyptiens, alors qu’il était l’offrande privilégiée des cultes de Déméter lors des fêtes grecques d’Éleusis ou des Thesmophories ; ou encore, la religion grecque honorait de très nombreux héros, ce qui demeurait inenvisageable dans la religion égyptienne, qui refusait qu’un homme puisse être né d’une divinité.

Quatre siècles après Hérodote, Diodore de Sicile, dans sa Bibliothèque historique, développait à son tour les analogies entre les cultures grecque et égyptienne dans le domaine des pratiques mortuaires et de l’au-delà. Là encore, l’emprunt réel ou supposé à l’Égypte continue de faire débat. Si Diodore considérait par exemple que le nom et les fonctions du nocher des Enfers, Charon, avaient une origine égyptienne, on penche aujourd’hui davantage pour une origine grecque et l’apparition de Charon à la fin de l’époque archaïque, dans la région béotienne. En revanche, la barque du nocher, nommée baris, serait bien un emprunt linguistique aux Égyptiens. Pays à l’ancienneté vertigineuse, l’Égypte a ainsi été pensée dès l’époque classique comme la matrice d’un grand nombre de traits culturels de la Grèce, au risque parfois d’exagérer son indéniable apport.

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Pourquoi en savons-nous si peu sur les druides ?

Cette puissante classe sociale celte était une menace pour l'Empire romain avant d'être englouti par le christianisme, mais leurs origines restent profondément enfouies dans les méandres du passé.

Mercredi 20 novembre 2019 De Erin Blakemore https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/11/pourquoi-en-savons-nous-si-peu-sur-les-druides

Les druides étaient-ils des prêtres pacifiques ou de dangereux prophètes ? Vouaient-ils un culte à la nature ou préparaient-ils une rébellion ? Nous ne savons pas grand-chose de cette ancienne classe sociale, mais ces lacunes n'ont jamais empêché les spéculations sur leur véritable nature.

Les premiers témoignages détaillés sur les druides remontent au premier siècle avant notre ère, mais il est probable que leur rôle particulier ait trouvé sa place dans les anciennes communautés de ce qui est aujourd'hui devenu la Grande-Bretagne, l'Irlande et la France bien avant cette date. Le témoignage en question provient d'une transcription latine du terme celtique désignant une classe sociale du peuple celte constituée de personnes dévouées à la prophétie et au rituel.

Étant donné que les Celtes avaient une tradition orale, tous les témoignages écrits concernant les druides provenaient de peuples tiers, notamment des Romains. Les druides « s'occupent des choses sacrées, ils dirigent les sacrifices publics et privés, et interprètent tout ce qui a trait à la religion, » écrivait par exemple Jules César en 50 avant notre ère, après avoir envahi la Gaule. L'empereur avait remarqué leur intérêt pour l'astronomie, l'éducation et la bravoure, ainsi que leur coutume de sacrifier leurs compatriotes gaulois pour s'attirer la grâce des dieux en mettant le feu à de gigantesques effigies humaines en osier où étaient enfermés des hommes vivants.

D'autres auteurs romains ont également été obsédés par l'amour que vouaient les druides au sang et à la mort. Pline l'Ancien évoquait par exemple le goût des druides pour le gui et le sacrifice humain. « Le meurtre d'un homme était pour eux un acte attestant de la plus grande dévotion, » écrivait-il, « et manger sa chair signifiait s'assurer une santé bénie des dieux. » Tacite a même fait état d'une bataille au Pays de Galle au cours de laquelle les druides « ont recouvert leurs autels du sang des captifs et consulté leurs dieux à travers des entrailles humaines. »

Ces dévots païens constituaient une menace existentielle pour les Romains, ces derniers craignaient le pouvoir exercé par les druides sur les communautés celtes

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conquises par Rome. Dans son livre, Jane Webster suggère que les visions apocalyptiques des druides ainsi que leurs rituels étaient perçus comme des actes de résistance par l'envahisseur romain qui s'est empressé d'éradiquer cette menace dès le commencement du règne d'Auguste, en 27 avant notre ère.

Les célébrations de l'équinoxe d'automne à travers le monde

Au premier siècle de notre ère, le christianisme commença à se répandre en France et dans les îles Britanniques et au fil des siècles de nombreuses traditions celtes tombèrent derrière son voile. Cependant, les druides continuèrent de faire des apparitions dans la littérature médiévale, ce qui laisse entendre que ces prêtres païens sont plus tard devenus des guérisseurs ou des magiciens. Pourtant, étant donné que nous ne disposons d'aucun témoignage écrit sur les Celtes préchristianisme, il est quasiment impossible de vérifier les revendications historiques au sujet des druides. Néanmoins, les druides sont revenus plusieurs fois sur le devant de la scène au cours des millénaires avec notamment une résurgence à l'époque romantique et une réincarnation au 21e siècle sous la forme du néodruidisme.

Bien que, n'y voyant qu'une exagération de la réalité, les historiens aient fini par rejeter les allégations romaines sur les traditions religieuses prétendument brutales des druides, la controverse autour de leurs rituels macabres a refait surface en 1984. Cette année-là, un coupeur de tourbes avait déterré des restes humains dans le comté de Cheshire, en Angleterre, et sa découverte n'avait rien d'ordinaire : l'Homme de Lindow, comme il fut plus tard nommé, avait été conservé dans la tourbière depuis près de 2 000 ans. À première vue, il était devenu un "Homme des marécages" après avoir été blessé à la tête, poignardé et étranglé avant d'être laissé pour mort dans ces environs marécageux. Son estomac contenait du pollen de gui, ce qui alimenta les spéculations sur sa possible mort lors d'un sacrifice pratiqué, peut-être, par des druides, ou sur le fait qu'il était lui-même un prince druide.

Il est tentant de spéculer sur la véritable nature des druides, mais puisque la plupart des connaissances au sujet de cette ancienne caste sociale émanent de sources secondaires, il est impossible de vérifier la plupart des affirmations. Même le terme en lui-même semble avoir été utilisé pour désigner de manière générale des hommes instruits, des philosophes, des professeurs ou des hommes pieux intéressés par la nature, la justice et la magie. Et l'archéologie n'a pas plus de réponses convaincantes à offrir. « À l'heure actuelle chez les archéologues, il n'existe pas de consensus pour faire le lien entre des preuves matérielles et des druides, même au sein d'un pays donné, » écrivait Ronald Hutton pour le magazine History Today. « Quel que soit le lieu, nous n'avons jamais déterré d'artefact qui ait fait l'unanimité au sein des experts comme relevant du druidisme. » Les druides ont toujours été entourés de magie et de mystère.

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L'Eldorado, récit d'une insaisissable cité d'or

Les récits de l'Eldorado, littéralement « l'homme doré », parvinrent aux oreilles des conquistadors espagnols aux alentours de 1530.

De Willie Drye https://www.nationalgeographic.fr/histoire/la-legende-de-la-contree-mythique-de-leldorado

La frénésie des chercheurs d'or a concerné les hommes de toutes les époques, de toutes les ethnies et toutes les nationalités. Quelle que soit la quantité d'or possédée, elle semble alimenter un désir insatiable poussant à en vouloir davantage.

Cette passion a donné naissance au récit d'une cité d'or qui a survécu au fil des siècles. Au cours des 16e et 17e siècles, les Européens croyaient à l'existence, quelque part dans le Nouveau Monde, d'un lieu d'une grande richesse, d’une cité d’or, connue sous le nom d'Eldorado. La quête de ce trésor a gâché la vie de nombreuses personnes, poussé un homme au suicide et mis un autre sous la hache du bourreau.

« L'Eldorado a bouleversé les lieux géographiques, jusqu'à devenir simplement le synonyme d'une source de richesses incalculables, quelque part sur le continent américain », explique Jim Griffith, spécialiste du folklore à Tucson, dans l'État américain de l'Arizona.

Or, ce lieu aux mille richesses n'a jamais été découvert.

LES ORIGINES

Les origines de l'Eldorado sont profondément enfouies en Amérique du Sud. Comme toute légende survivant les siècles qui se respecte, le mythe de l'Eldorado comporte quelques bribes de vérité. Au début du 16e siècle, lorsque les explorateurs espagnols ont posé le pied en Amérique du Sud, le récit d'une tribu indigène située dans les hauteurs des Andes, dans l'actuelle Colombie, leur a été conté. Lors de l'arrivée au pouvoir d'un nouveau chef de tribu, une cérémonie au lac Guatavita inaugure son règne. Si les récits de cette cérémonie diffèrent, tous décrivent le nouveau dirigeant recouvert de poudre d'or et indiquent que de l'or et des bijoux précieux étaient jetés dans le lac en vue d'apaiser un dieu se trouvant dans les profondeurs.

Les Espagnols ont alors baptisé ce chef doré El dorado, « le doré ». La cérémonie de l'homme doré n'aurait plus été suivie à compter de la fin du 15e siècle, lors de la conquête d'El dorado et de ses sujets par une autre tribu. Cependant, les Espagnols et d'autres Européens avaient découvert de telles quantités d'or chez les

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indigènes situés le long de la côte nord du continent qu'ils étaient convaincus que l'intérieur des terres abritait un lieu fastueux. Les Espagnols ne sont pas parvenus à mettre la main sur El dorado, mais ont découvert le lac Guatavita, qu'ils ont tenté de vider, en 1545. Une fois le niveau de l'eau suffisamment bas, ils ont découvert des centaines de pièces d'or le long des rives, mais n'ont jamais atteint le précieux trésor se trouvant supposément dans les profondeurs.

LA QUÊTE DE WALTER RALEIGH

Sir Walter Raleigh, un courtisan anglais, s'est rendu à deux reprises en Guyane à la recherche d'El dorado. Lors de son second périple en 1617, il envoie son fils Watt Raleigh en expédition sur l'Orénoque, un fleuve de Colombie. Walter Raleigh, alors âgé, reste dans un camp de base situé sur l'île de Trinidad. L'expédition est un désastre et Watt Raleigh est abattu lors d'une bataille avec les Espagnols.

Eric Klingelhofer, archéologue à l'université Mercer de Macon, dans l'État américain de la Géorgie, est à la recherche du site ou du camp de base de Walter Raleigh à Trinidad. D'après lui, le courtisan anglais est entré dans une colère noire contre le survivant venu l'informer de la mort de son fils et l'accuse de l'avoir laissé se faire tuer. « L'homme retourne alors dans sa cabine sur le navire et se suicide », explique Eric Klingelhofer.

Raleigh rentre en Angleterre, où le roi James ordonne sa décapitation pour, entre autres, avoir désobéi aux ordres lui interdisant tout conflit avec les Espagnols.

Selon Jose Oliver, maître de conférence à l'Institut d'archéologie de la University College de Londres, le mythe de l'Eldorado survit aux siècles car « nous souhaitons y croire ». « Je ne pense pas que nous ayons jamais cessé de chercher l'Eldorado. »

Mais où se trouve donc cette cité d'or perdue ? Dans son poème intitulé « El Dorado », écrit en 1849, Edgar Allan Poe nous livre une version à la fois inquiétante et éloquente : « Par-delà les montagnes de la lune, et au fond de la vallée de l’ombre, chevauche hardiment, répondit l’ombre, — si tu cherches l’Eldorado. »

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Archéologie : nouveaux indices sur la peste noire

Une découverte archéologique surprenante faite dans la cour d’une ancienne abbaye pourrait nous en dire plus sur la façon dont les populations rurales faisaient face à cette épidémie mortelle.

Jeudi 5 mars 2020 De Jennifer Pinkowski https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2020/02/archeologie-nouveaux-indices-sur-la-peste-noire

En 1348, les habitants de la ville de Londres portaient vers l'Europe un regard plein d'effroi. La peste noire, ou mort noire, se propageait depuis le continent en semant la panique et la mort dans son sillage. « Les femmes fuyaient l'étreinte de leur mari, les pères celle de leurs fils et les enfants celle de leurs frères et sœurs, » peut-on lire dans un témoignage italien de l'époque. « Quiconque osait enterrer, transporter, approcher ou toucher les personnes infectées finissait souvent par mourir rapidement. »

Tout comme les autorités sanitaires organisent aujourd'hui leur réaction face à la menace d'une nouvelle souche de coronavirus, il y a 600 ans le Londres médiéval se préparait à subir l'impact de la peste. Des documents historiques montrent qu'avant l'arrivée de l'épidémie, la ville avait loué des terres pour y installer en urgence des cimetières et avait creusé de longues tranchées pour répondre aux besoins d'inhumation massive.

Pendant ce temps là, à environ 240 km au nord de Londres, les habitants d'une zone rurale située dans l'actuel comté du Lincolnshire semblent avoir été surpris par l'arrivée de la bactérie responsable de la peste, Yersinia pestis. Au milieu du 14e siècle, plutôt que d'enterrer leurs morts dans le cimetière paroissial comme l'aurait voulu la tradition, ils ont inhumé à la hâte plusieurs dizaines de personnes dans une fosse commune creusée sur les terres de l'abbaye de Thornton, à environ un kilomètre et demi du cimetière.

Alors que la peste noire faisait des ravages dans la campagne britannique, ses victimes du comté du Lincolnshire auraient fait le choix de se rassembler à l'hôpital de l'abbaye de Thornton. Ils espéraient probablement y bénéficier d'une « bonne mort », des derniers sacrements et d'une inhumation sur un sol chrétien sacré qui leur garantirait une place dans l'au-delà.

« Ils sont probablement venus à l'hôpital pour mourir, » indique l'archéologue Hugh Willmott de l'université de Sheffield. « C'était plus une question de fin de vie que de rétablissement. »

Avec l'aide de ses collègues, Willmott a mis au jour une preuve rare, et inespérée, de la réaction des locaux face à la peste de 1348 sur les terres de l'ancienne

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abbaye : une fosse commune contenant les ossements de 48 personnes, toutes enterrées à quelques jours ou semaines d'intervalle.

Fait surprenant, alors qu'à la fin de l'année 1349 près de la moitié de la population anglaise avait trouvé la mort des suites de l'épidémie, il n'existe que très peu de sites archéologiques associés à cet épisode de peste médiévale. On estime par ailleurs à 200 millions le nombre de victimes à travers l'Eurasie.

En plus de faire partie de la poignée de fosses communes associées à l'épidémie de peste connues à ce jour en Angleterre, la découverte de l'abbaye de Thornton est également la seule à avoir été mise au jour dans un environnement rural. Ce détail revêt une importance toute particulière car jusqu'à présent, les experts supposaient que dans les zones rurales peu peuplées disposant d'une abondance de terres, les habitants avaient pu enterrer leurs morts comme à leur habitude dans des tombes individuelles plutôt que dans des fosses communes. Le cas de l'abbaye de Thornton suggère une tout autre situation. « On constate clairement que le système traditionnel d'inhumation des cadavres ne fonctionnait plus, » déclare Willmott.

UNE DÉMOGRAPHIE INHABITUELLE

En 2013, une équipe pluridisciplinaire de chercheurs-archéologues a mené des fouilles sur un mont de dépôts glaciaires sablonneux graveleux sur le site de l'opulente abbaye, finalement dissoute en 1539 par le roi Henri VIII. En s'appuyant sur les relevés géologiques, les chercheurs pensaient y trouver les vestiges d'un édifice. Au lieu de cela, ce sont des cadavres qu'ils ont mis au jour, 48 pour être exact, chacun enveloppé individuellement les bras croisés au niveau de la taille. Malgré l'absence de mobilier funéraire aux côtés des ossements, les archéologues ont pu fixer la date d'une inhumation collective à l'époque de la peste noire grâce à deux pièces de monnaie en argent et la datation au carbone 14 de deux squelettes.

D'après Wilmott, les ravages causés par cette maladie se reflètent dans l'analyse démographique de la fosse. Plus de la moitié des personnes enterrées étaient des enfants de moins de 17 ans, ce qui constitue une surreprésentation pour cette période pendant laquelle, certes, la mortalité infantile était élevée, mais où les enfants plus âgés avaient tendance à survivre au passage à l'âge adulte.

« Nous sommes face à un type de mortalité dû à une catastrophe, dans lequel la mort frappe tout le monde de façon égale, » explique Willmott. « Comme si une sorte de ligne droite avait été tracée à travers la société. »

Le cimetière paroissial local, toujours utilisé aujourd'hui, se trouve à moins de deux kilomètres de l'abbaye mais pendant l'épidémie au 14e siècle, il était peut-

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être surchargé en raison du nombre de victimes locales. « Je pense que ces corps ont été enterrés dans l'enceinte de l'abbaye car le cimetière était complet ; et au lieu de passer outre les exigences funéraires en disposant les corps dans des fosses communales creusées à même le cimetière, ils ont décidé d'utiliser les terres de l'enceinte abbatiale, » déclare l'historien de l'université de Cambridge John Hatcher, auteur de trois livres sur la peste noire et non impliqué dans cette étude.

Des tests réalisés sur les dents de deux enfants inhumés dans la fosse commune se sont révélés positifs à Y. pestis et l'ADN de cette bactérie a été retrouvé sur l'un d'eux.

« Le prélèvement d'ADN de la peste dans une tombe de l'abbaye de Thornton est une découverte majeure, qui plus est la première dans le nord de l'Angleterre, » déclare Don Walker, ostéologiste expérimenté au Museum of London Archaeology (MOLA), qui n'a pas pris par à cette étude mais avait découvert en 2013 une tombe commune associée à la peste de 1348-1349 sur un chantier du réseau ferroviaire Crossrail au Charterhouse Square de Londres. « Des analyses plus approfondies de l'ADN bactériologique promettent d'apporter une contribution non négligeable aux récents travaux sur l'évolution et la propagation de la peste en Europe avant et après l'épisode d