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samba LUSOPHONIE ET CULTURES

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Lusophonie et cuLtures samba spectacle docu-ciné cuLtes et danses afro-brésiLiens Les religions ont de tout temps été des terrains propicesauxconfrontationsdecroyancesetauxsynchrétismes.Lescultesafro-brésiliensentémoignentclairement.Le + les 9 autres qui composent la Valise rio Loco + des candomblé en est un exemple : c’est le résultatd’unfincroisementdecatholicisme,deritesindiensetdecroyancesafricainesapportéesparlesAfricains.La textes ou images complémentaires aux fiches ateliers.

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samba

Lusophonie et

cuLtures

Luso

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Lusophonie et cultures • La valise Rio Loco / 3

introductionLusophonie et cuLturesL a langue portugaise est le socle commun de la Lusophonie. Chacun

des huit pays lusophones a développé une culture propre, mais la plupart sont conscients de partager une identité culturelle issue d’un passé colonial

souvent douloureux et de la circulation des personnes, des produits, des traditions et des pratiques de chaque continent (Afrique, Amérique, Asie et Europe). Par delà cette complexité historique et politique, les populations lusophones ont su se nourrir d’un étonnant mélange d’influences, et tirer profit, chacun à sa manière, de leurs nombreux points communs. On retrouve ainsi des éléments proches, souvent métissés, et des particularités locales. La culture lusophone, dont la circulation est intense dans certains domaines (la musique par exemple), est ainsi une culture extrêmement diversifiée. La langue permet de faire le lien et de pénétrer dans ces mondes différents.

cuLtes et danses afro-brésiLiens Les religions ont de tout temps été des terrains propices aux confrontations de croyances et aux synchrétismes. Les cultes afro-brésiliens en témoignent clairement. Le candomblé en est un exemple : c’est le résultat d’un fin croisement de catholicisme, de rites indiens et de croyances africaines apportées par les Africains. La capoeira est, elle, un mélange de danse et d’arts martiaux. elle a été introduite au Brésil par des esclaves qui l’ont adaptée d’une lutte d’origine angolaise. elle se pratique au son d’un berimbau, sorte d’arc musical. instrument lié typiquement à la capoeira, il s’est popularisé dans la MpB (Musique populaire brésilienne).

« La visite de brasiLia peut vous inspirer des réactions diverses : beau, Laid, bon, mauvais... mais eLLe ne peut vous Laisser

indifférent. L’architecture, pour moi, c’est ceLa.Oscar Niemeyer – architecte brésilien

2 / La valise Rio Loco • Lusophonie et cultures

La Valise accompagne les structures toulousaines qui s’inscrivent dans une démarche de projet culturel sur le thème du festival : accueils de loisirs, centres associés à l’école, classes inscrites dans le parcours culturel de la Ville, centres sociaux, clubs seniors … Cet accompagnement à visée pédagogique se décline en 6 étapes-rencontres mensuelles et 10 outils thématiques. ➜ plus d’informations sur www.rio-loco.org, rubrique La Valise rio Loco.

mode d’empLoi

concert pédagogique

spectacle

docu-ciné

ateliers arts plastiques

À télécharger sur le site www.rio-loco.org : ce livret, + les 9 autres qui composent la Valise rio Loco + des textes ou images complémentaires aux fiches ateliers.

4 / La valise Rio Loco • Lusophonie et cultures

Luso

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Lusophonie et cultures • La valise Rio Loco / 5

Lusofonia

métissagespAtriMoine coMMun

MusiqueLe métissage musical entre les différents styles de la Lusophonie est sans doute un des exemples les plus évidents pour tout amateur de musique. Ainsi par exemple, le samba si connue de tous a été forgé par des descendants d’esclaves à Rio et plonge ses raci-nes dans des origines africaines; on dit aussi que la fameuse morna du Cap-Vert serait à rapprocher du landu, danse douce des esclaves venus du Brésil ; le mando, sorte de fado aristocratique de Goa, rappelle aussi à son tour la morna du Cap-Vert ; etc. Il est par ailleurs courant que les instruments, les ryth-miques et même les musiciens dépassent les frontières afin de s’inspirer des autres musicalités lusophones. Il n’est alors pas surprenant que, par exemple, l’artiste brésilien caetano Veloso entonne un fado, que le chanteur portugais António Zambujo puise ses inspira-tions dans la bossa nova, ou qu’une des plus grandes chanteuses contemporaines de fado au Portugal, Mariza, soit d’origine mozambicaine. Aussi, la guitare portugaise (également appelée viola, guitare à 12 cordes, principalement utilisée pour le fado) est largement utilisée dans le monde lusophone, et le cavaquinho (petite guitare à quatre cordes) est déclinée dans des formes particulières.

Fêtes et FoLkLoreLe carnaval est sans doute la fête la plus importante et populaire dans les pays lusophones. D’origine antique, elle fut apportée sous forme d’entrudo – fête de rue enjouée et agressive souvent costumée – par les Por-tugais au Brésil et en Afrique. Célébrée au Portugal, au Brésil et dans les pays africains, elle est un champ d’expression où l’on retrouve toutes les inspirations de la Lusophonie, des traditions anciennes de l’Afrique noire à l’exotisme latin de l’Amérique du Sud. Le carnaval de rio est mondialement connu ; celui de Luanda, institutionnalisé après l’indépendance, est également devenu la grande fête angolaise, appelée aussi carnaval de la victoire. Dans le théâtre et les danses folkloriques cet échange interculturel est aussi visible. Certains spectacles dan-sés et chantés hérités du Moyen-Âge européen, pas-sant par le Portugal, ont été adoptés et transformés au contact des différentes cultures brésiliennes et africai-nes. Le tchiloli à Sao Tomé-et-Principe, longue pièce de théâtre rimée, dansée et représentée par des hom-mes, reprend un épisode du cycle de Charlemagne. On retrouve ce cycle dans la foisonnante littérature de cor-del, littérature populaire de colportage en vogue dans le Nordeste du Brésil.

Le saviez vous ?

qu’est ce que la saudade ?

La saudade est un mot considéré

comme intraduisible,

caractéristique de la culture

lusophone. La saudade ne

s’explique pas, elle se vit. D’après

certains, elle mêle plusieurs états

d’âmes comme la mélancolie,

la tristesse, les regrets, la rêverie,

la nostalgie et l’insatisfaction.

Elle est proche du spleen

des auteurs romantiques français.

On la retrouve dans le fado

au Portugal, la morna au Cap Vert

et dans la bossa nova au Brésil…

* voir page 11Gilberto Gil – Brésil

Mariza – Portugal

Cesária Évora – Cap-Vert

Sambodrome à Rio de Janeiro

Cavaquinho

Viola

Maracas

Danse traditionnelle brésilienne

Capoeiristes – Brésil

dança

Les mots Luso*

Luso

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Lusophonie et cultures • La valise Rio Loco / 7 6 / La valise Rio Loco • Lusophonie et cultures

Lisbonne, Portugal

“LISBOA FADOFESTIVAL” et “SONS

DA LUSOFONIA”

Mindelo, Cap-vert“BAIA DAS

GATAS”

Bissau,Guinée-Bissau“BIG UP GB_ MOVIMENTO

HIP HOP FESTIVAL”

Sao Tomé-et-Principe“BIENAL

INTERNACIONAL DE ARTE E CULTURA”

Luanda,Angola

“FESTIVAL INTERNA-TIONAL DE HIP HOP

DA LUSOFONIA”

"

Luanda, AngolaMaputo, Mozambique

“LUANDA JAZZ FESTIVAL” et “MOZAMBIQUE JAZZ

FESTIVAL”

Mont Ramelau,Timor oriental

“FESTIVAL DECULTURA DORAMELAU”

Macao“MACAO

INTERNATIONALMUSIC FESTIVAL”

Rio de janeiro,Brésil

“ROCK IN RIO”

FestiVALs MusicAux

8 / La valise Rio Loco • Lusophonie et cultures Lusophonie et cultures • La valise Rio Loco / 9

Luso

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Lusofonia

Les pLAisirs de LA tABLeOn peut parler de goûts de la Lusophonie ? L’introduc-tion de nombre de produits par les Portugais et les coutumes culinaires des populations issues des quatre continents ont contribué à créer des pratiques propres à chaque pays mais où l’on retrouve des constantes.Si des plats ont circulé d’un continent à l’autre, les Angolais, les Brésiliens, Capverdiens, les Mozambi-cains et les Portugais ont tous une feijoada (plat à base de haricots et de viande de porc) : cachupa (Cap-Vert), feijoada (Brésil), feijoada à transmontana (Portugal), fei-joada à moda de Ibo (Mozambique), Maniçoba (Brésil). De même le sarapatel, originaire de l’Alentejo, mais typique du Brésil (ragoût épicé de tripes, d’abats et de sang de porc) a-t-il son équivalent transposé à Goa (sorpotel). De manière générale, la cuisine goanaise, qui a reçu des influences du monde entier et fait fi des interdits hindous et musulmans, est très réputée dans tout l’océan Indien.

Enfin, dans cette liste d’aperçus, rappelons que les huit pays de la Lusophonie cultivent une passion identique pour le football, et qu’il existe une véritable solidarité entre équipes et supporters de la Lusophonie.

Les mots Luso*

música

canção

L’Art et L’Architecture Luso-indiensDans l’architecture religieuse et civile exportée par les Portugais en Inde, il n’est pas rare de découvrir, auprès d’un christ en gloire, des dentelles en bois de facture indo-musulmane ou des frises de najas aux seins nus.Il était régulièrement interdit à la main-d’œuvre païenne d’orner les édifices catholiques, mais rien n’y faisait. Les maisons des familles nobles indiennes que l’on peut encore voir à Goa sont aussi un exemple de cette production architecturale qui présente des phénomè-nes divers d’assimilation, d’influences réciproques et de métissages. Les Portugais ont construit des forteresses dans le monde entier du xve au xixe siècle. On peut en voir encore dans tous les pays lusophones, mais aussi dans les anciennes possessions en Inde (Goa, Daman et Diu), au Maroc (El Jadida, Safi), au Ghana (Elmina), à Ormuz et Mascate, à Malacca, etc. Il faut mentionner aussi les multiples églises portugaises éparses dans le monde, parfois présentes en des lieux très reculés. * voir page 11

Rues de Macao

Rue de Salvador do BahiaÉglise à Goa

Supporters de foot brésilien et portugais

© M

arce

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asal

JR

festaLes

mots Luso*

10 / La valise Rio Loco • Lusophonie et cultures

Luso

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Lusofonia

BiBLioGrAphie

➜ Bastide, roger, Les religions africaines au Brésil, paris, puf, 1995.

➜ chantre, teófilo, & stoenesco, dominique (sélection), Petite anthologie du Cap-Vert (bilingue). Archipel de poèmes et de chansons, Événements trouvillais, 2006

➜ Charlemagne, Lampião & autres Bandits, traduction d’Annick Moreau & Anne-Marie Lemos, paris, chandeigne, 2005.

➜ debret, Jean-Baptiste debret, Rio de Janeiro, la ville métisse, textes de Luiz Felipe de Alencastro, serge Gruzinski & tierno Monénembo réunis & présentés par patrick straumann, paris, chandeigne, 2001.

➜ Loude, Jean-Yves, Coup de théâtre à São Tomé. Carnet d’enquête aux îles du milieu du monde, Actes sud, 2007.

➜ Loude, Jean-Yves, Lisbonne, dans la ville noire, Actes sud, 2003.

➜ nogueira Galvão, Walnice, Le carnaval de Rio, traduction d’Ariane Witkowski, paris, chandeigne, 2000.

➜ parsi, Jacques & Baecque, Antoine de, Conversations avec Manoel de Oliveira, paris, cahiers du cinéma, 1996.

➜ penjon, Jacqueline, Paysages de la Lusophonie : intimisme et idéologie, collection « cahiers du crepal », paris, presses de la sorbonne nouvelle, 2009.

➜ péroncel-hugoz, Jean-pierre, Le Fil rouge portugais : voyages à travers les continents, Bartillat, paris, 2002.

queLques GrAnds noMs de LA cuLture Lusophone (xxe-xxie siècLes)

Angola : José Eduardo Agualusa, écrivain ; Pepetela, écrivain ; Ondjaki , écrivain ; Bonga, chanteur ; António Ole, plasticienBrésil : Chico Buarque, chanteur compositeur et écri-vain ; Lénine, chanteur ; Walter Salles, réalisateur ; Sebastião Salgado, photographe ; Oscar Niemeyer, architecte ; Roberto Burle Marx, paysagiste ; Tunga, plasticien ; Arthur Bispo do Rosário, plasticien ; Jorge Amado, écrivain ; Milton Hatoum, écrivain.cap-Vert : Cesária Evora, chanteuse ; Bau, musicien ; Tchalê Figueira, plasticien ; Henrique Teixeira de Sousa, écrivain ; Manuel Veiga, écrivain.Guinée-Bissau : Abdula Sila, écrivain ; Flora Gomes, réalisateur.Macao : Henrique de Senna Fernandes, écrivain ; José dos Santos Ferreira, auteur-compositeur, poète.Mozambique : Mia Couto, écrivain ; Paulina Chiziane, écrivain ; José Craveirinha, poète ; Malangatana, pein-tre ; João Ribeiro, réalisateur ; Kapa Dêch, groupe de musique.portugal : José Saramago, écrivain, prix Nobel de litté-rature ; António Lobo Antunes, écrivain ; Fernando Pes-soa, poète ; Herberto Helder, poète ; Maria Helena Vieira da Silva, peintre ; Paula Rego, peintre ; Manoel de Oli-veira, réalisateur ; Mariza, chanteuse ; Maria-João, chanteuse de jazz ; Maria João Pires, pianiste ; Álvaro Siza, architecte ; Maria de Medeiros, actrice.sao tomé-et-principe : Alda do Espírito Santo, écri-vain ; Eduardo Malé, plasticien ; Trio Tempo, groupe de musique en créole.timor-oriental : Luís Cardoso, écrivain ; José Ramos- Horta, politicien, prix Nobel de la paix. * voir page 11

boîte à outiLspour ALLer pLus Loin

escritoraLes

mots Luso*

© F

ond

atio

n Jo

sé S

aram

ago

Lusophonie et cultures • La valise Rio Loco / 11

José Saramago – Portugal

Fernando Pessoa – Portugal

música  =

musique

carnaval,entrudo

=carnaval

dança=

danse

escritor,escritora

=ecrivain

Les mots Luso

arquitetura  =

architecture

festa  =  fêtecanção

=chanson

Plus de références : ➜ www.librairieportugaise.fr➜ www.bibliothèques.toulouse.frEt sur le livret « Lusofonia, sélection de la Bibliothèque de Toulouse dans le cadre du festival Rio Loco 2012 » disponible dans toutes les bibliothèques de Toulouse.

contActs Direction générale : Hervé Bordier Coordination La Valise Rio Loco : Marion Casals-Miollan / [email protected] Sarrazin / [email protected]ées de Micaela CourtyPartenariats /Communication : Marie-Agnès SteunouSite Internet /suivi de fabrication : Gaëlle Le Maréchal

Le livret « Lusophonie et cultures » est l’outil numéro 3 de la valise rio Loco 2012. / tous droits réservés.Rédaction : Anne LIMA – éditions ChandeigneMarion Casals-Miollan, Micaela Courty, Rémi Freyermuth, Mathilde Sarrazin.Création graphique et maquette : AgeelImpression : Ménard Toute reproduction est interdite, sauf sur demande écrite.

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Avec le partenariat de :

rio LocoEn 2012, Rio Loco invite à voyager sur les cinq continents en suivant le fil rouge de la Lusophonie (Lusofonia en portugais) : une programmation éclectique en mai et juin dans les Barrio Loco (lieux culturels toulousains) puis un noyau festif du 13 au 17 juin sur la Prairie des Filtres, en plein cœur de Toulouse et en bord de Garonne.La Valise Rio Loco accompagne les curieux à découvrir tout au long de l’année la pluralité des cultures lusophones ainsi que les univers des artistes choisis par l’équipe du festival.