l'univers en expansion la quintessence de la...
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L'univers en expansion
La quintessence de la cosmologie
Le fait nouveau récent le plus frappant en cosmologie est apparu dans les études des supernovas, lesquelles révèlent les variations dans le temps de la vi tesse d 'expansion de l'univers.
Au lieu de ralentir, la dilatation de l'univers se fait de plus en plus rapide. Pedro G Ferreira du CERN explique le di lemne auxquels sont confrontés les théoriciens:
accepter la constante cosmologique controversée ou postuler une nouvelle forme de la matière.
Le ciel n'est pas équipé de bornes ki lométr iques et pour mesurer les dis
tances les ast ronomes doivent localiser des ja lons cosmiques visibles.
Ces indicateurs de distance peuvent être des objets célestes visibles,
c o m m e les étoiles ou les galaxies, ou des phénomènes , c o m m e les
explosions, les lentilles gravitat ionnelles ou la diffusion thermique des
rayonnements de fond au cœur des amas de galaxie.
Tandis-que la lumière de ces ja lons lointains se précipite vers nous, la
dilatation de l'univers étire ses ondulat ions (décalage vers le rouge).
Con fo rmément au modèle c lassique, cette dilatation devrait se ralentir
du fait de l'attraction gravitationnelle.
En 1929 Edwin Hubble avait montré que le décalage était à peu près
proport ionnel à l 'éloignement des galaxies vois ines. Dans l 'hypothèse
que l 'univers se dilatait on pouvait alors montrer que la corrélation notée
par Hubble constituait une est imation directe de l 'expansion de l 'univers
et, par conséquent , une mesure de son âge.
Le résultat obtenu par Hubble témoigne de la difficulté de ces
mesures: l 'univers ne comptai t qu 'un milliard d 'années - bien plus jeune
que la plupart des objets astrophysiques. Les mesures actuel les donnent
un âge généra lement accepté de 15 mill iards d 'années, bien que des
méthodes différentes donnent toujours des valeurs distinctes.
F e u x d ' a r t i f i c e s c o s m i q u e s
Les étoiles massives sont condamnées à une mort v iolente dans des
supernovas. L'énorme écrasement gravitationnel à l'intérieur de ces
étoiles échauffe leur noyau, déc lenchant de nouvel les réactions the rmo
nucléaires qui dégagent de l 'énergie de fus ion. Une fois son combust ib le
nucléaire épuisé, l'étoile ne peut plus résister à l ' impitoyable attraction
gravitationnelle et elle implose, ce faisant elle cuisine une soupe de
noyaux lourds et compr ime les a tomes qui la const i tuent jusqu 'à l'état de
s imples neutrons.
C o m m e une balle élastique qui a été compr imée, le résidu de l'étoile
se détend alors en donnant une énorme onde de choc qui projette les
débris nucléaires très loin dans l 'espace tout en émettant dans le ciel
une lumière caractérist ique. L'évaluation dans le temps de la bril lance
des supernovas voisines est bien connue , de sorte qu 'en comparant les
Photos d'une supernova à grand décalage vers le rouge découverte
parle programme cosmologie et supernova en mars 1998 (noter
aussi la photo du télescope spatial Hubble). Les supernovas sont de
précieux étalons de distance de l'univers lointain.
variations de bril lance obse rvées (les courbes de lumière) des superno
vas lointaines à celles des supernovas plus proches on obtient une
mesure précise de leur é lo ignement.
Un inconvénient de la méthode est que ces événements sont rares.
Une galaxie typ ique ne produit que que lques supernovas tous les mille
ans, de sorte que pour en t rouver il faut scruter s imul tanément un grand
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L'univers en expansion
nombre de galaxies.
Les groupes Supernovas et cosmologie et Supernovas à Z élevé ont
mis au point une méthode pour examiner puis suivre les explosions de
supernovas. Ils scrutent so igneusement de grandes régions du ciel à la
recherche d'éclairs lumineux soudains de supernovas, puis ils en suivent
so igneusement l'évolution avec des té lescopes optiques, obtenant ainsi
des mesures précises de leurs courbes de lumière et de leurs spectres.
En janvier 1998, le groupe Supernova et cosmologie a présenté sa
moisson de 1997: l 'analyse de 42 supernovas lointaines récemment
découvertes. A la surprise générale, l'éclat de ces supernovas est infé
rieur aux valeurs attendues dans le modèle habituel d'une décélération
de l'univers. Au lieu de ralentir il semble que la dilatation de l'univers
s 'accélère. Ces résultats sont conf i rmés par ceux de l'équipe rivale de
Supernovas à Z élevé et ils consti tuent maintenant une donnée essen
tielle dont on doit tenir compte dans les modèles cosmologiques.
L'analyse systématique de ces résultats a été minutieuse, mais il reste
quelques scept iques. Ils font valoir deux critiques principales, d 'abord,
les supernovas lointaines pourraient être moins lumineuses du fait de
poussières interposées qui diffuseraient la lumière. Ensuite, sommes-
nous réellement sûrs que ces explosions d'étoiles lointaines sont iden
t iques aux supernovas plus proches de nous?
Les deux groupes ont mis sur pieds des campagnes de mesure pour
mieux comprendre les supernovas et les résultats qu'i ls obtiendront à dif
férentes longueurs d 'ondes leur permettront d'établir les caractéristiques
de la poussière intergalactique avec une grande précision.
U n u n i v e r s e n a c c é l é r a t i o n
Confrontés à un univers en accélérat ion, les physiciens se doivent de l'ex
pliquer. Ce qui dicte l 'accélération ou la décélération c'est la somme de
la densité d'énergie de la matière présente dans l'univers et de la pres
sion qu'elle exerce dans les trois directions spatiales. Si cette s o m m e est
positive, la dilatation de l'univers se ralentit; si elle est négative, l'univers
accélère (la densité d'énergie est toujours posit ive).
Par exemple, dans un univers formé essentiel lement de particules
massives ordinaires, la pression est prat iquement négligeable. Par
contre, dans un univers dominé par des photons ou des neutrinos sans
masse, la pression est égale au tiers de la densité d'énergie. Ni dans un
cas ni dans l'autre la pression n'est négative. Donc, dans ces deux cas
l'univers doit ralentir.
Dans un univers en accélération il faut une pression négative pour
contrebalancer la densité d'énergie. La constante cosmologique est alors
la panacée. Introduite par Einstein dans sa théorie de la relativité géné
ralisée pour compenser l'attraction de la gravité et obtenir ainsi un uni
vers statique, la constante cosmologique a été d'un côté une technique
de replâtrage commode de la cosmologie du big-bang quand cette théo
rie ne s'ajuste pas bien aux données, mais de l'autre l'un des grands pro
blèmes conceptuels de la physique des particules et de la cosmologie.
Le problème a été souvent présenté: si nous addit ionnons les f luctua
tions du vide pour l 'ensemble des champs quant iques que nous connais
sons, nous obtenons naturel lement une constante cosmologique dont la
densité d'énergie s'élève à 1 0 2 9 e V 4 . En introduisant une valeur aussi éle
vée dans la théorie d'Einstein, celle-ci prédit en fait que notre univers
éclate en ne laissant aucune possibilité aux galaxies, étoiles ou planètes
de se former.
Tout cela est bien gênant pour les théoriciens, mais si la constante
cosmologique se réduisait à rien, ils pouvaient toujours garder l'espoir
qu'il ne fallait se soucier de " r ien" .
Il y a eu de nombreuses tentatives pour se débarrasser de la constan
te cosmologique. L'une des possibilités des plus prometteuses fait appel
à la supersymétr ie - une symétr ie non encore observée entre bosons et
fermions - qui pourrait entraîner une annulat ion exacte entre elles de
toutes les contributions à la densité d'énergie du vide. Les suggestions
sont nombreuses, mais un modèle convaincant n'a pas encore émergé
qui soit susceptible d'expl iquer pourquoi la constante cosmologique est
tel lement petite.
Une possibilité hautement hypothétique fait appel à un aspect parti
culier de la théorie de la gravitation quant ique. Les fluctuations du tissu
spatio-temporel modifient la topologie locale, créant une mousse quan
tique de trous et de poignées (trous de ver ) . L'effet global est de tirer la
constante cosmologique vers zéro.
Le problème de l' incorporation de la constante cosmologique dans
une théorie raisonnable de la matière reste sans solution et il est peut-
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L'univers en expansion
redsh i f tZ
L'univers en accélération. Tandis que la lumière des étoiles
lointaines se précipite vers nous, la dilatation de l'univers qu'elle
traverse augmente sa longueur d'onde (décalage vers le rouge).
On pensait que cette expansion ralentissait avec le temps, du fait
de l'attraction gravitationnelle. Ce n'est plus le cas! Le
diagramme montre la variation de la brillance (magnitude) en
fonction du décalage vers le rouge pour des échantillons de
supernovas voisines (points expérimentaux de gauche) et
lointaines (partie droite). L'axe vertical représente la magnitude
apparente; les valeurs les plus élevées correspondent à des
objets moins lumineux. Les supernovas les plus lointaines
s'écartent de la ligne droite vers le haut, ce qui montre que la .
dilatation de l'univers s'accélère avec le temps (Programme
Supernova et Cosmologie).
être même devenu plus difficile après les résultats sur les supernovas.
Jusqu 'à présent une annulation exacte était indispensable afin que puis
se tenir l 'argument qu 'une symétr ie fondamenta le quelconque lui inter
dirait de prendre une valeur autre que zéro. Cependant, avec la décou
verte d'un univers en accélérat ion, une annulat ion très spéciale devient
nécessaire - une coordination quant ique de nombres très grands qui
s 'addit ionnent pour donner un nombre tout petit. Si effectivement nous
mesurons une densité d'énergie constante dans les résultats des super
novas, elle serait plutôt de l'ordre de 1 0 " 3 e V 4 .
L a n o u v e l l e q u i n t e s s e n c e
Pour se tirer de ce mauvais pas, d 'aucuns ont fait récemment appel à
une idée avancée par les cosmologistes au début des années 80. Elle
utilise un type de matière - la qu in tessence - exerçant une pression
négative, ne s 'agglomérant pas aux petites échel les, et qui pourrait
apparaître sous diverses formes: en général on l 'envisage c o m m e un
champ scalaire semblable à celui de la particule de Higgs, mais n'in-
teragissant que de façon incroyablement faible avec les autres parti
cules du modèle s tandard. Tout c o m m e la quintessence originelle, le
c inquième élément, était une extension du feu , de l 'eau, de la terre et
de l'air, la nouvelle quintessence devrait être ajoutée à la famille cos
mologique usuelle des baryons, rayonnements, neutr inos et mauviet tes
( les WIMR particules massives interagissant fa ib lement - une forme de
matière noire froide).
De nombreux cosmologistes accueil lent un univers en accélération
avec plaisir. La cosmologie du big-bang postule un proto-univers c o m
plètement homogène. Pour expliquer la structure observée de galaxies et
d 'amas de galaxies, ce proto-univers doit contenir des semences gravita
tionnelles susceptibles de croître pour donner les structures observées.
L'explication préférée pour l'origine des structures à grande échelle
dans l'univers suppose à ces grandes échelles une distribution gaus-
sienne des perturbations, invariante d'échel le, et un mélange bien défini
des quatre "f luides" cosmologiques. Appelé modèle standard de la
matière noire froide, il a fait assez mauvaise figure comparé aux données
de l 'observation: si on s 'en sert pour ajuster les distributions de galaxie
aux petites échelles, il conduit à sous-est imer les structures présentes
aux grandes échelles.
De nombreuses tentatives ont été faites pour l'améliorer, soit en consi
dérant diverses répartit ions du contenu de matière (en faisant appel par
exemple à des neutrinos massifs ou à la désintégration de particules de
matière noire) ou en réduisant la quantité de matière soumise à une
agrégation gravitationnelle dans l'univers. L'une des options est de pos
tuler la présence d'une constante cosmologique, A , ou quintessence,
pouvant remédier aux problèmes de structure à grande échelle en aug
mentant les f luctuations à ces grandes échel les.
Les résultats des supernovas ont donné à ce modèle un avantage sur
ses rivaux basé sur l 'observat ion, et le modèle "A-mat iè re noire froide",
comme on l'appelle maintenant, est devenu l'étalon actuel auquel les
autres modèles de formation des structures doivent être comparés.
P e d r o G F e r r e i r a , CERN
L A R G E S C A L E P R O D U C T I O N O F : - Nb/Ti and Nb^Sn wires
- Rutherford cables
- Coextruded Al stabilized cables
- CIC with Al alloy and stainless steel jackets
- High température superconductors
Europa Métalli S.p.A. S u p e r c o n d u c t o r s D i v i s i on
55052 FORNACI Dl BARGA (Lucca) - Italy Phone ++ 39 0583-701.470/701.473 Fax ++ 39 0583-701.471
C o u r r i e r C E R N Juin 1999
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H o e c h s t G r o u p
S e e you in M o n t r é a l ! Cryogénie Engineering
Conférence &
International Cryogénie Materials
Conférence
July 12-16, 1999 Montréal [Québec) Canada
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