lu pour vous

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Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Médecine & Droit 2013 (2013) 187–188 Lu pour vous L’humain médicament, A. Mahalatchimy, E. Rial-Sebbag (Dir.). Revue Quaderni, Vol. 81. (2013). 124 pp. Probablement, la revue Quaderni n’est pas connue de tous les juristes. Fondée et dirigée par Lucien Sfez dont on connaît les écrits majeurs sur la notion de santé parfaite notamment (La santé parfaite, Critique d’une nouvelle utopie, Seuil, 1995, 398 p. ; L’utopie de la santé parfaite, PUF, coll. La politique éclatée, 2001, 517 p.), cette revue est publiée par la Maison des sciences de l’homme de Paris et centre son attention sur les rapports entre communication, technologie et pouvoir. L’un des derniers numéros parus intéresse directement le champ de la santé et porte sur « l’humain médicament », sujet pertinent et novateur. Dirigé par Aurélie Mahalatchimy, doctorante en droit travaillant à l’INSERM et aux universités Toulouse 1 et 3, et Emmanuelle Rial-Sebbag, chargée de recherche à l’INSERM et à l’université Toulouse 3, ce numéro se propose de réunir juristes, politistes et pharmaciens autour de la question des théra- pies innovantes. L’objectif est de déterminer dans quelle mesure ces thérapies bouleversent les régimes juridiques et les principes éthiques existant. Sont ainsi abordés le mode d’encadrement des médicaments de thérapie innovante par le droit pharmaceutique, l’action des politiques publiques en la matière, les représenta- tions sociales en place ou bien le cas du « bébé médicament ». Le point de vue des acteurs est aussi pris en compte puisque des entretiens avec des représentants du LEEM puis de l’ANSM viennent utilement compléter les articles. Guillaume Rousset IFROSS, Institut de formation et de recherche sur les organisations sanitaires et sociales, université Jean-Moulin–Lyon 3, 18, rue Chevreul, 69007 Lyon, France Adresse e-mail : [email protected] http://dx.doi.org/10.1016/j.meddro.2013.10.001 Gestion juridique du risque médical. A. Garay. Berger- Levrault (2013), 414 p. Écrit par Alain Garay, avocat à la Cour d’appel de Paris et chercheur à l’Université d’Aix-Marseille, cet ouvrage intéres- sera à coup sûr juristes et médecins. Il est centré sur la notion de risque médical et pose le postulat d’une crise juridique de la relation médecin-patient (en substance, la judiciarisation), laquelle pousse la pratique médicale à se renouveler. Face à ce risque, l’auteur analyse les enjeux et objectifs qu’il convient d’avoir à l’esprit (information et formation des médecins, amé- lioration de la qualité de la relation de soins, baisse des coûts directs et indirects de la judiciarisation. . .) et préconise un ensemble d’outils pratiques destinés à aider de manière concrète les praticiens (appelé « Medical Risk Legal Management » : standardisation des procédures, trac ¸abilité des informations, analyse des incidents survenus, communication adaptée. . .). Si l’on peut regretter que l’ouvrage soit fondé sur une notion la judiciarisation dont la réalité est incertaine (V. dans un n o pré- cédent le commentaire de Laude A., Pariente J., Tabuteau D., La judiciarisation de la santé, Les éditions de santé, 2012, 367 p.), sa pertinence n’en est pas moins réelle puisque les conseils et recommandations formulées sont assurément utiles pour préve- nir le développement de la judiciarisation, à défaut de compenser sa réalité. Ce livre développe également une remise en cause de la médecine défensive et insiste sur l’utilité du droit pour la médecine, en tant qu’outil, ce que l’on ne peut que louer. Notons que cet ouvrage est également édité en langue espa- gnole (Gestión jurídica del riesgo médico, CTO Editorial, 2013, 252 p.). Guillaume Rousset IFROSS, Institut de formation et de recherche sur les organisations sanitaires et sociales, université Jean-Moulin–Lyon 3, 18, rue Chevreul, 69007 Lyon, France Adresse e-mail : [email protected] http://dx.doi.org/10.1016/j.meddro.2013.10.002 Vin, Droit & Santé, premier millésime, première édition. Collectif. Les Études hospitalières, (2013). 80 pp. Voilà une publication collective dont l’originalité mérite d’être remarquée. Elle se propose d’étudier les rapports que le vin entretient avec l’encadrement juridique et la science médi- cale. Reproduisant les travaux issus d’une manifestation qui s’est tenue en octobre 2012 à l’initiative de l’Institut du droit de la santé de l’université Montesquieu-Bordeaux IV (IDS) et des Études hospitalières, en partenariat avec le master II Droit de la vigne et du vin (université Montesquieu-Bordeaux IV), sont ici étudiés plusieurs thèmes : les effets mais aussi les méfaits de la loi Évin, les liens entre vin et santé à travers la notion de « sarments » d’Hippocrate, et l’évolution de la science et de l’image du vin. Puisque le CEERDS de l’Université Montpellier I a organisé le 18 octobre dernier un colloque intitulé « Les sarments d’Hippocrate Vin, droit et 1246-7391/$ see front matter

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Probablement, la revue Quaderni n’est pas connue de touses juristes. Fondée et dirigée par Lucien Sfez dont on connaîtes écrits majeurs sur la notion de santé parfaite notammentLa santé parfaite, Critique d’une nouvelle utopie, Seuil, 1995,98 p. ; L’utopie de la santé parfaite, PUF, coll. La politiqueclatée, 2001, 517 p.), cette revue est publiée par la Maison desciences de l’homme de Paris et centre son attention sur lesapports entre communication, technologie et pouvoir. L’un deserniers numéros parus intéresse directement le champ de laanté et porte sur « l’humain médicament », sujet pertinent etovateur. Dirigé par Aurélie Mahalatchimy, doctorante en droitravaillant à l’INSERM et aux universités Toulouse 1 et 3, etmmanuelle Rial-Sebbag, chargée de recherche à l’INSERMt à l’université Toulouse 3, ce numéro se propose de réuniruristes, politistes et pharmaciens autour de la question des théra-ies innovantes. L’objectif est de déterminer dans quelle mesurees thérapies bouleversent les régimes juridiques et les principesthiques existant. Sont ainsi abordés le mode d’encadrement desédicaments de thérapie innovante par le droit pharmaceutique,

’action des politiques publiques en la matière, les représenta-ions sociales en place ou bien le cas du « bébé médicament ».e point de vue des acteurs est aussi pris en compte puisque desntretiens avec des représentants du LEEM puis de l’ANSMiennent utilement compléter les articles.

Guillaume RoussetIFROSS, Institut de formation et de recherche sur les

organisations sanitaires et sociales, universitéJean-Moulin–Lyon 3, 18, rue Chevreul, 69007 Lyon, France

Adresse e-mail : [email protected]

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.meddro.2013.10.001

estion juridique du risque médical. A. Garay. Berger-evrault (2013), 414 p.

Écrit par Alain Garay, avocat à la Cour d’appel de Paris ethercheur à l’Université d’Aix-Marseille, cet ouvrage intéres-era à coup sûr juristes et médecins. Il est centré sur la notione risque médical et pose le postulat d’une crise juridique de

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’avoir à l’esprit (information et formation des médecins, amé-ioration de la qualité de la relation de soins, baisse des coûtsirects et indirects de la judiciarisation. . .) et préconise unnsemble d’outils pratiques destinés à aider de manière concrètees praticiens (appelé « Medical Risk Legal Management » :tandardisation des procédures, tracabilité des informations,nalyse des incidents survenus, communication adaptée. . .). Si’on peut regretter que l’ouvrage soit fondé sur une notion – laudiciarisation – dont la réalité est incertaine (V. dans un no pré-édent le commentaire de Laude A., Pariente J., Tabuteau D., Laudiciarisation de la santé, Les éditions de santé, 2012, 367 p.),a pertinence n’en est pas moins réelle puisque les conseils etecommandations formulées sont assurément utiles pour préve-ir le développement de la judiciarisation, à défaut de compensera réalité. Ce livre développe également une remise en causee la médecine défensive et insiste sur l’utilité du droit poura médecine, en tant qu’outil, ce que l’on ne peut que louer.otons que cet ouvrage est également édité en langue espa-nole (Gestión jurídica del riesgo médico, CTO Editorial, 2013,52 p.).

Guillaume RoussetIFROSS, Institut de formation et de recherche sur les

organisations sanitaires et sociales, universitéJean-Moulin–Lyon 3, 18, rue Chevreul, 69007 Lyon, France

Adresse e-mail : [email protected]

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.meddro.2013.10.002

in, Droit & Santé, premier millésime, première édition.ollectif. Les Études hospitalières, (2013). 80 pp.

Voilà une publication collective dont l’originalité mérite’être remarquée. Elle se propose d’étudier les rapports que lein entretient avec l’encadrement juridique et la science médi-ale. Reproduisant les travaux issus d’une manifestation qui’est tenue en octobre 2012 à l’initiative de l’Institut du droite la santé de l’université Montesquieu-Bordeaux IV (IDS)t des Études hospitalières, en partenariat avec le master IIroit de la vigne et du vin (université Montesquieu-Bordeaux

V), sont ici étudiés plusieurs thèmes : les effets mais aussies méfaits de la loi Évin, les liens entre vin et santé àravers la notion de « sarments » d’Hippocrate, et l’évolution

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