lp206_td4_2008-09
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Mention Physique - L2 - Annee 2008-2009Licence de Sciences et Technologies
LP 206: Mathematiques pour physiciens 1
TD N◦4: Series de Fourier I.
I- Applications immediates.
A) 1) Ecrire la serie de Fourier de la fonction 2π-periodique definie par:
f(x) = π − x si 0 < x < 2π (1)
et etudier sa convergence.2) En considerant l’expression obtenue au 1) pour x = π/2, montrer que:
π
4=
+∞∑
p=0
(−1)p 1
2p + 1. (2)
B) 1) Ecrire la serie de Fourier de la fonction paire, 2π-periodique definie par:
f(x) = π − x si 0 ≤ x ≤ π (3)
et etudier sa convergence. Comparer avec le cas presente au A).2) Peut-on deriver cette serie de Fourier ? Si oui, ecrire la serie derivee et etudiersa convergence.3) Montrer que:
π2
8=
+∞∑
p=0
1
(2p + 1)2. (4)
∗ C) Soient les fonctions periodiques:
f(x) =1 − r cos x
1 − 2r cos x + r2, g(x) =
r sin x
1 − 2r cos x + r2(5)
ou r designe un reel donne tel que −1 < r < +1.1) Former l’expression simplifiee de f(x) + ig(x).2) En deduire les series de Fourier de f et g.
3) Calculer et integrer par rapport a r les fonctions f(r)−1r
et g(r)r
. En deduire les series de
Fourier des fonctions ln(1 − 2r cos x + r2) et arctan
(
r sin x
1 − r cos x
)
.
1
∗ II- Decomposition en produit infini desin(πx)
πx.
1) Ecrire la serie de Fourier de la fonction 2π-periodique, paire et egale a cosλx pour0 < x < π, λ etant un reel non entier. Que devient cette serie pour λ entier ?2) Montrer que la serie:
1
π
+∞∑
n=1
2x
x2 − n2(6)
converge uniformement sur l’intervalle ] − 1, +1[ vers la fonction cotan(πx) −1
πx.
3) En deduire, par integration que:
sin(πx)
πx=
+∞∏
n=1
(
1 −x2
n2
)
(7)
pour tout x ∈] − 1, +1[.
III- Egalite de Parseval.
En supposant que le developpement en serie de Fourier d’une fonction f , periodiquede periode T , converge uniformement, montrer que:
2
T
∫ + T
2
−T
2
[f(t)]2 dt =a2
0
2+
+∞∑
n=1
(
a2n + b2
n
)
. (8)
Interpreter geometriquement puis physiquement (en considerant, par exemple, f commel’amplitude d’une onde lumineuse de lumiere blanche dispersee par un prisme) cette egalite.Application: Determiner la serie de Fourier de la fonction periodique de periode 2l definiepar: f(x) = l2 − x2 pour −l ≤ x ≤ +l. En deduire l’egalite:
π2
6=
∞∑
n=1
1
n2(9)
puis, via l’egalite de Parseval:π4
90=
∞∑
n=1
1
n4. (10)
IV- Calcul d’une intensite efficace.
L’intensite i(t) d’un courant electrique periodique de periode 2π est donnee par
i(t) =t
π+ 1 si − π < t < π . (11)
1) Ecrire sa serie de Fourier et en deduire le spectre energetique de ce courant.2) L’intensite efficace Ieff est definie par:
Ieff =
√
1
T
∫ T
0
i2(t) dt . (12)
2
Calculer Ieff :— par un calcul direct, en utilisant l’expression analytique de i(t).— a l’aide de l’egalite de Parseval.
∗ V- Phenomene de Gibbs.
1) Ecrire la serie de Fourier de la fonction f(x) 2π-periodique, impaire, egale a π/4 si0 < x < π.2) On designe par fn(x) la somme partielle des n premiers termes de la serie. Montrer que:
fn(x) =1
2
∫ x
0
sin(2nt)
sin tdt . (13)
Indication: calculer f ′
n(x) puis 2 sin xf ′
n(x).3) Etudier graphiquement la fonction fn sur l’intervalle [0, π]. Montrer que y = fn(x)effectue des oscillations autour de la valeur y = π/4 et calculer l’ordonnee yn de son premiermaximum.4) Evaluer sommairement y2, y3, y4 et montrer que yn tend, quand n tend vers l’infini, nonpas vers π/4 mais vers la valeur:
M =1
2
∫ π
0
sin u
udu >
π
4. (14)
∗ VI- Representation de |x|.
1) Developper en serie de Fourier la fonction periodique | sin(πt)| de periode 1.2) On pose x = sin(πt). Exprimer cos(2πnt) sous la forme d’un polynome en x. Pour cefaire on posera:
cos(2πnt) = Re{
[cos(πt) + i sin(πt)]2n}
(15)
que l’on developpera a l’aide de la formule du binome.3) En deduire une representation de la fonction |x| par une serie de polynomes dansl’intervalle [−1, 1].
VII- Filtre.
Soit A une application lineaire qui, a une fonction f(t) du type eiωt, associe la fonctionξ(ω)eiωt. A est appele filtre frequentiel (pourquoi ?) et ξ(ω) fonction de transfert.Soit f une fonction developpable en serie de Fourier:
f(t) =∑
n
aneinωt . (16)
Que vaut A[f(t)] ?1) Donner la serie de Fourier d’une fonction creneau f de periode T , f(t) = −1 sur [0, T/2[et f(t) = +1 sur [T/2, T [.2) Montrer que, pour ξ(ω) = 1/(iω), le filtre A est un integrateur.3) En deduire le developpement en serie de Fourier d’une fonction triangle s’annulant ent = 0 et en t = T et prenant sa valeur extremale −T/2 en t = T/2.4) On considere maintenant un filtre A caracterise par la fonction de transfertξ(ω) = 1/(1+ iω/ω0). Ce type de filtre correspond a un circuit RC. Le montrer, c’est a dire
3
R
C
Ve Vs
Figure 1: Circuit RC.
calculer le rapport entre le signal de sortie Vs et le signal d’entree Ve pour un tel circuit.Que vaut ω0? Quel est l’effet du filtre sur une fonction f pour ω ≫ ω0 ? Quel est l’interetd’un tel filtre ?5) On considere maintenant le cas ω ≪ ω0.a) Montrer qu’il existe une valeur N ≫ 1 telle que, quel soit n ≥ N , nω/ω0 ≥ 1 et telleque, quel que soit n < N , nω/ω0 < 1.b) Que devient la fonction de transfert pour les harmoniques de pulsation nω pour n ≪ Net pour n ≫ N ?c) Pourquoi la fonction creneau, apres passage par un tel filtre, est-elle quasiment inchangee ?d) Montrer que la serie de Fourier de la fonction creneau, apres passage par le filtre, estabsolument convergente. En deduire que la fonction A[f(t)] est continue.6) Dessiner sommairement le graphe de Vs(t) pour ω/ω0 ≪ 1, ≫ 1 et ≈ 1, etreinterpreter les resultats en termes de charge et de decharge d’un condensateur.
Corrige des exercices ∗
I-C.1) Soient les fonctions periodiques:
f(x) =1 − r cos x
1 − 2r cos x + r2, g(x) =
r sin x
1 − 2r cos x + r2(17)
On forme
f(x) + ig(x) =1 − re−ix
1 − 2r cos x + r2
et on note que 1 − 2r cos x + r2 = |1 − reix|2 = (1 − reix)(1 − re−ix).2) La serie de Fourier de f + ig s’en deduit
f(x) + ig(x) =1
1 − reix=
∞∑
n=0
rneinx (18)
(c’est une serie geometrique !), donc en prenant la partie reelle et la partie imaginaire
f(x) =
∞∑
n=0
rn cos nx g(x) =
∞∑
n=1
rn sin nx (19)
4
3) Notons que f(r)−1r
= cos x−r1−2r cos x+r2 = −1
2ddr
ln(1−2r cos x+r2) et que g(r)r
= ddr
Arctan sinx1−u cos x
.En integrant f(r) − 1)/r et g(r)/r par rapport a r, on obtient donc
ln(1 − 2r cos x + r2) = −2∞
∑
n=1
rn
ncos nx Arctan
sin x
1 − u cosx=
∞∑
n=1
rn
nsin nx . (20)
Autre facon de proceder, on calcule le logarithme (complexe) ln(1 − reix) = −∑
∞
n=1rn
neinx
mais aussi = ln |1 − reix| + iArg(1 − reix) = 12ln(1 − 2r cos x + r2) + iArctan − sin x
1−u cos x, donc en
prenant a nouveau partie reelle et partie imaginaire, on retrouve (20).
II- Decomposition en produit infini desin(πx)
πx.
1) La fonction f en question est 2π-periodique, paire, continue sur IR et derivable sauf aux
points d’abcisse x = (2k+1)π. Elle est donc developpable en serie de cosinus, la convergence
etant uniforme sur IR.
On a:
an =1
π
∫ +π
−π
cos λx cos nx dx = (−1)n 2λ
π
sin λπ
λ2 − n2. (21)
Il vient, en particulier, pour n = 0:
a0 = 2sin λπ
λπ. (22)
D’ou:
f(x) =λ sin(λπ)
π
{
1
λ2+ 2
+∞∑
n=1
(−1)n cos(nx)
λ2 − n2
}
. (23)
Pour λ = p entier on trouve evidemment f(x) = cos px.
2) Pour x = π on a f(π) = cos(λπ). Sachant que cos(nπ) = (−1)n on obtient:
π cotan(λπ) =1
λ+
+∞∑
n=1
2λ
λ2 − n2. (24)
C’est bien le resultat demande moyennant le changement de λ en x. La convergence de la
serie est uniforme sur ]−1, 1[ puisque son terme general 1/(x2−n2), n ≥ 2 est majore, pour
tout x ∈]− 1, 1[, par 1/(n2 − 1) qui est le terme general d’une serie convergente (Theoreme
M de Weierstrass).
3) Consequence de la convergence uniforme, la serie precedente peut etre integree terme a
terme. Remarquons d’abord que l’on a:
cotanπx −1
πx=
1
π
d
dx
(
lnsin πx
πx
)
(25)
d’ou:
5
lnsin πx
πx=
∫ x
0
π
(
cotanπu −1
πu
)
du =
∫ x
0
+∞∑
n=1
2u
u2 − n2du
=
+∞∑
n=1
∫ x
0
2u
u2 − n2du (convergence uniforme de la serie)
=+∞∑
n=1
ln
(
1 −x2
n2
)
(26)
d’ou:
sin πx
πx=
+∞∏
n=1
(
1 −x2
n2
)
(27)
pour tout x ∈] − 1, +1[.
V- Phenomene de Gibbs.
1) La fonction impaire f presente des discontinuites en x = kπ. Sa serie de Fourier est uneserie en sinus dont le coefficients bn sont donnes par:
bn =1
π
∫ π
−π
f(x) sin nx dx =1 − cos nπ
2n. (28)
Si n = 2p, b2p = 0 et si n = 2p − 1, b2p−1 =1
2p − 1, pour p ≥ 1.
La serie de Fourier de f s’ecrit donc:
f(x) =+∞∑
p=1
sin(2p − 1)x
2p − 1. (29)
Elle converge ponctuellement vers: 1/2(f(x + 0) + f(x − 0)). En particulier, la somme estnulle pour x = 0 et x = π et est egale a π/4 sur l’intervalle ouvert ]0, π[.2) On a:
fn(x) =n
∑
p=1
sin(2p − 1)x
2p − 1. (30)
Notons d’abord que fn(0) = 0.Ensuite remarquons que la derivee de f s’ecrit:
f ′
n(x) =n
∑
p=1
cos(2p − 1)x . (31)
Il s’ensuit que: 2 sin x f ′
n(x) =
n∑
p=1
2 sin x cos(2p − 1)x = 2 sin x cos x + 2 sinx cos 3x + · · ·+ 2 sin x cos(2n − 1)x (32)
qui se rearrange en:2 sin x f ′
n(x) = sin 2nx . (33)
6
D’ou:
f ′
n(x) =sin 2nx
2 sin x. (34)
On ecrit alors que fn est la primitive de f ′
n qui s’annule en x = 0, c’est a dire:
fn(x) =
∫ x
0
f ′
n(t) dt =1
2
∫ x
0
sin 2nt
sin tdt . (35)
3) Sur l’intervalle [0, π] la fonction fn est extremum aux points xk =kπ
2n, k = 1, 2, . . . , 2n−1.
Il est alors facile d’etablir le tableau de variation de f et de constater que f oscille autourde la valeur π/4. On denombre n maxima sur [0, π]. De plus, la courbe est symetrique parrapport a π/2.On a represente les cas n = 1, 2, 3 et 4 et la droite y = π/4 sur la figure.
0.5 1 1.5 2 2.5 3
0.2
0.4
0.6
0.8
1
0.5 1 1.5 2 2.5 3
0.2
0.4
0.6
0.8
0.5 1 1.5 2 2.5 3
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
0.5 1 1.5 2 2.5 3
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
Figure 2: Courbes f1(x),f2(x),f3(x), f4(x) et y = π/4.
Le premier maximum est situe en x = π/2n. Son ordonnee est donnee par:
yn =1
2
∫ π
2n
0
sin 2nt
sin tdt = sin
( π
2n
)
+1
3sin
(
3π
2n
)
+ · · · +1
(2n − 1)sin
(
(2n − 1)π
2n
)
(36)
4) Numeriquement on trouve: y1 = 1, y2 = 0.942, y3 = 0.933 et y4 = 0.930 valeurssuperieures a π/4 = 0.785....
7
Pour trouver la limite de yn on ecrit:
yn =1
2
∫ π
2n
0
sin 2nt
sin tdt =
1
2
{
∫ π
2n
0
sin 2nt
tdt +
∫ π
2n
0
sin 2nt
(
1
sin t−
1
t
)
dt
}
. (37)
La premiere integrale s’ecrit, en posant 2nt = u:
1
2
∫ π
0
sin u
udu (38)
qui ne depend pas de n. La deuxieme integrale est majoree en module par:
∫ π
2n
0
∣
∣
∣
∣
1
sin t−
1
t
∣
∣
∣
∣
dt . (39)
Celle-ci est l’integrale d’une fonction continue bornee par A sur l’intervalle [0, π/2n]. On adonc la majoration suivante:
∣
∣
∣
∣
∣
∫ π
2n
0
sin 2nt
[
1
sin t−
1
t
]
dt
∣
∣
∣
∣
∣
≤πA
2n(40)
qui indique que la deuxieme integrale de (37) tend vers 0 quand n tend vers l’infini. Parconsequent:
limn→∞
yn = M =1
2
∫ π
0
sin u
udu . (41)
Numeriquement on trouve M = 0.926 > π/4.En fait on peut prouver directement cette inegalite de la facon suivante: pour tout u ∈]0, π[:
1 −u
π<
sin u
u(42)
donc∫ π
0
(
1 −u
π
)
du <
∫ π
0
sin u
udu (43)
soit π/4 < M .
VI- Representation de |x|.
1) On a sans problemes: bn = 0 et:
an = 2
∫ 1
0
f(t) cos 2πnt dt =4
π
1
1 − 4n2(44)
pour tout n ≥ 0.D’ou:
f(t) =2
π−
4
π
+∞∑
n=1
cos 2πnt
4n2 − 1(45)
qui converge uniformement sur IR.
8
2) On developpe:
[cos(πt) + i sin(πt)]2n =
2n∑
k=0
Ck2n ik (sin πt)k(cos πt)2n−k . (46)
Chaque terme de rang impair est imaginaire pur. En ne gardant que les termes de rang pair(k = 2p) on a:
cos(2πnt) =
n∑
p=0
C2p2n (−1)p (sin πt)2p(cos πt)2(n−p) . (47)
Comme (sin πt)2 = x2 et (cos πt)2 = 1 − x2 on ecrit:
cos(2πnt) =n
∑
p=0
C2p2n (−1)p x2p(1 − x2)n−p ≡ Pn(x) (48)
pour −1 ≤ x ≤ +1.3) En substituant cos(2πnt) par son expression polynomiale dans la serie de Fourier de laquestion 1) on trouve:
|x| =2
π−
4
π
+∞∑
n=1
Pn(x)
4n2 − 1=
2
π−
4
π
+∞∑
n=1
n∑
p=0
C2p2n
(−1)p
4n2 − 1x2p(1 − x2)n−p . (49)
La convergence uniforme de la serie de Fourier assure la convergence uniforme de cette seriede polynomes vers |x| sur l’intervalle [−1, +1].
Remarque 1: Si on fait, par exemple, x = 0 on a Pn(0) = 1 et:
+∞∑
n=1
1
4n2 − 1=
1
2. (50)
Remarque 2: On a P1(x) = 1− 2x2, P2(x) = 1− 8x2 +8x4, P4(x) = 1− 18x2 +48x4 − 32x6.D’ou:
|x| ≃2
π−
4
π
(
3
7−
12
7x2 +
40
21x4 −
32
35x6
)
. (51)
9