l’ouest sur le changement climatique et l’agriculture · l’agriculture 01 – 06 février...

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Rapport de l’atelier régional en Afrique de l’Ouest sur le Changement Climatique et l’Agriculture 01 06 Février 2015 Bobo Dioulasso, Burkina Faso HELVETAS Swiss Intercooperation Burkina Faso, Mali et Benin organisé par les équipes Environnement et Changement Climatique Economie Rurale L’ équipe du Burkina Faso

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Rapport de l’atelier régional en Afrique de

l’Ouest sur le Changement Climatique et

l’Agriculture

01 – 06 Février 2015

Bobo Dioulasso, Burkina Faso

HELVETAS Swiss Intercooperation

Burkina Faso, Mali et Benin

organisé par les équipes

Environnement et Changement Climatique

Economie Rurale

L’ équipe du Burkina Faso

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Le présent rapport a été élaboré par Caroline Dulau du Bureau d’études Initiatives Conseil International (ICI) en collaboration avec Patricia Gorin et Nicole Clot de l’équipe Environnement et Changement Climatique (ECC), HELVETAS Swiss Intercooperation avec des inputs spécifiques de Raphael Dischl de l’équipe Economie Rurale (REC), et de Lionel Giron en tant que coordinateur des pays d’Afrique de l’Ouest et des trois directeurs de pays du Burkina Faso, Mali et Bénin.

Remerciements

Un très grand merci à tous les participants de l'atelier pour leur participation active et constructive durant l’atelier. Cet événement a été très inspirant! Un énorme merci également à l’équipe du Burkina Faso qui a activement participé à l'élaboration du programme, ainsi qu’assuré la logistique de l'atelier.

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 3

Table des matières

Liste d’ Acronymes ……………………………………………………………………………………..4 Introduction et contexte de l’atelier ………………………………………………………………...5 But et objectifs de l’atelier ……………………………………………………………………………..5 Méthodologie de l’atelier ……………………………………………………………………………….6 Structure du rapport …………………………………………………………………………………….6

Veille de l’atelier : arrivée et rencontre des participants ………………………………………7 Première journée

Partie I: Introduction à l’atelier CC et Agriculture J1. Partie I – Session 1 : Introduction à l’atelier et à la thématique ....................................... 8

J1. Partie I – Session 2 : Introduction au changement climatique ........................................ 9

Partie II: Où en sommes-nous avec nos projets ................................................................................................ 12

J1. Partie II – Introduction aux études de cas ......................................................................... 12

J1. Partie II – Session 2 : Conséquences du CC sur la production agricole et la sécurité alimentaire locale et régionale (y compris les corridors climatiques) .................................. 15

J1. Partie II – Session 3 : Groupes de travail par pays, présentations des groupes de travail et discussion ............................................................................................................................ 16

Deuxième journée Partie III : Des bonnes pratiques appliquées dans la région en voie d’une agriculture résiliente au CC ............................. 21

J2. Partie III – Session 1: Café du Monde (World Café) ...................................................... 21

J2. Partie III - Session 2: Table ronde des experts ............................................................. 25

J2. Partie III - Session 3: Cadre de la résilience des communautés – leçons du terrain par la Plateforme des ONGs Suisses pour la RRC ....................................................................... 28

J2. Partie III - Session 4: Introduction à la visite de terrain: analyses des risques (CRiSTAL) ............................................................................................................................................ 29

Troisième journée

Partie IV : Visite de terrain – analyse des risques .............................................................................. 30 Quatrième journée

Partie V : Application des outils .............................................................................................................. 35 J4. Partie V- Session 3: Application de l’outil CEDRIG : Identification et sélection des mesures (Modèle 3, Etapes II +III) ...................................................................................... 37

J4. Partie V – Session 5 : Opportunités et mécanismes de financement pour l’adaptation au changement climatique ....................................................................................................... 39

J4. Partie V. Session 4: Echange sur le papier thématique “Changement climatique et agriculture” ........................................................................................................................... 40

Cinquième journée J5. Partie V - Session 5: Identification des éléments pour des activités/un programme futur et élaboration des plans d’actions par pays et pour la région .............................................. 41

J5. Partie V - Session 5: Intégration des mesures identifiées dans le cadre logique du projet ............................................................................................................................................. 41

J5. Evaluation de l’atelier ............................................................................................................ 44

Annexes Annexe 1: Programme de l’atelier ........................................................................................ 49

Annexe 2: TDR de l’atelier .................................................................................................... 52 Annexe 3: Liste des participants ........................................................................................... 54 Annexe 4 : Résultats du village de GORA ............................................................................ 55 Annexe 5: Liste de références ...................................................................................................... 58

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 4

Liste d’Acronymes

5RE 5ème Rapport d’Evaluation

ACC Adaptation au changement climatique

ACMAD Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement

CC Changement Climatique

CCNUCC Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques

CEDRIG Lignes directrices pour l’intégration du climat, de l’environnement et de la réduction des risques de catastrophes

CILSS Comité Permanent Inter- Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel

COGEL Consolidation de la gouvernance local

CRiSTAL Outil d'Identification des risques au niveau communautaire, adaptation & moyen d’existence (Community-based Risk Screening Tool, Adaptation & Livelihoods

DDC Direction du Développement et de la Coopération Suisse

EPFL Ecole polytechnique fédérale de Lausanne

FIBL Institut de recherche de l’agriculture biologique

FMAFS Système Agricole De Gestion en Agroforesterie Par Les Fermiers

GES Gaz à effet de serre

GIEC Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat

GRC Gestion des Risques de Catastrophes

IAVS Institut d’application et de vulgarisation en sciences

IISD Institut international du développement durable

INDC Contribution prévue déterminée au niveau national

ISRA Institut sénégalais de recherche agricole

Jigiya Projet de diversification agricole et accès des produits au marché (HELVETAS)

LAPA Plan d’Adaptation local d’action (Local Adaptation Plan for Action)

LAOSP Loi d’Orientation Agro-sylvo-pastorale

LRRD La liaison entre assistance, réhabilitation et développement (Linking relief, rehabilitation and development)

PANA Programme d’Action National d’Adaptation

PAN Plan d’Action National

ProFilBio Programme de promotion des filières biologiques (HELVETAS)

RCP Trajectoires représentatives de concentration

RNA Régénération naturelle assistée

RRC Réductions des risques de catastrophes

SYPROBIO Systèmes de production biologique diversifiés

UNPCB Union nationale des producteurs de coton du Burkina

W4F Eau pour l’alimentation (Water for food)

WUMP Plan Directeur de l’Utilisation de l’eau (Water User Master Plan)

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 5

Introduction et contexte de l’atelier

HELVETAS Swiss Intercooperation a organisé un atelier régional en Afrique de l’Ouest sur le thème « Changement Climatique et Agriculture ». Il s’est tenu à Bobo Dioulasso, au Burkina Faso du 1er au 6 février 2015.

Les objectifs généraux étaient de systématiser l’analyse contextuelle du changement climatique (CC) dans tous nos projets, d’équiper les projets et nos collègues du savoir-faire sur la thématique du CC dans l’agriculture en général, et plus spécifiquement pour la région de l’Afrique de l’Ouest. L’accent a été mis sur l’agriculture ainsi que sur le secteur de l’eau (pour l’alimentation), afin de contribuer à une sécurité alimentaire accrue et une agriculture durable et résiliente au CC dans la région.

Cet atelier a été développé sur la base d’expériences déjà réalisées dans les projets en cours avec la présentation d’études de cas préparées par les collègues pays. Concrètement, ces études de cas ont permis aux participants de différents pays (Burkina Faso, Mali et Bénin) de partager leurs préoccupations sur les impacts de la variabilité du climat et du CC sur les projets agricoles et les différentes dimensions de la sécurité alimentaire. A quels impacts sont-ils confrontés au niveau local et comment font-ils face à ces impacts dans les projets?

Sur la base de ces études de cas, les « déficits » et mesures complémentaires à mettre en œuvre pour un « développement résilient au CC » ont été identifiés par le biais de l’introduction progressive des outils d’analyse des risques suivants : l’outil d'Identification des risques au niveau communautaire, adaptation & moyen d’existence. « CRiSTAL »1 ; et les lignes directrices pour l’intégration du climat, de l’environnement et de la réduction des risques de catastrophes, le « CEDRIG »2. Ces outils sont couramment utilisés par HELVETAS dans d’autres pays.

L’atelier a permis d’identifier des idées pour des activités (pilotes) au niveau pays et/ou régional pour éventuellement élaborer un programme futur sur la thématique CC. Des experts de la région travaillant dans le domaine du CC et de l'agriculture ont été invités à participer à l’atelier afin d’apporter un point de vue plus régional. Ils ont pu partager et échanger leurs expériences avec les participants et les ont aidés à identifier des mesures d’adaptation pour l'avenir dans les projets en cours.

But et objectifs de l’atelier

Pourquoi un tel atelier en Afrique de l’Ouest?

Sur la base des deux ateliers précédents conduits sur une thématique similaire, en Inde (mai 2013) et en Éthiopie (2010), l’Afrique de l'Ouest a notamment été choisie pour renforcer nos capacités dans le domaine du CC et de l'agriculture, afin de fournir aux projets de cette région un savoir-faire sur le CC. Outre l'engagement d’HELVETAS au travers de sa stratégie (2013-2017), la variabilité du climat actuelle et les effets du CC attendus pour la région sont des arguments solides pour investir et améliorer nos capacités en Afrique de l’Ouest. L'expérience acquise au cours des précédents ateliers a clairement démontré que ce type d'apprentissage stimule les discussions et contribue à un « Développement résilient au CC ».

Objectif global

Contribuer au renforcement des capacités dans la région de l’Afrique de l’Ouest dans le domaine du CC avec un fort accent sur le secteur de l’agriculture et l’eau (l’eau pour l’alimentation).

1 Outil d’Identification des Risques un niveau Communautaire – Adaptation & Moyens d’existence développé par IISD, IUCN, SEI et Intercooperation : http://www.cristaltool.org/ 2 Outil développé par la DDC « Lignes directrices pour l’intégration du climat, de l’environnement et de la réduction des risques de catastrophes » : http://www.sdc-drr.net/cedrig

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 6

Objectifs spécifiques

Contribuer au renforcement des capacités dans la région de l’Afrique de l’Ouest dans le domaine du CC avec un fort accent sur le secteur de l’agriculture et de l’eau (l’eau pour l’alimentation).

Partager les connaissances actuelles sur le CC (5ème rapport du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat, GIEC) et sur la région Afrique de l’Ouest (incl. des scenarios), ainsi que sur les impacts du CC sur les secteurs de l’agriculture et de l’eau.

Mettre à disposition des outils d’analyse des risques et intégrer progressivement des mesures du CC et de la réduction des risques dans les projets en cours et dans les nouveaux projets.

Identifier les activités/stratégies en cours pour faire face à la variabilité du climat et au CC et ce dont on aura besoin en complément (activités additionnelles).

- Partage des expériences entre les participants et apprendre des autres,

- Identification des bonnes pratiques pour faire face à la variabilité du climat et au CC (par ex. lié à la problématique de l'eau dans des contextes rares en mettant l'accent sur la production alimentaire (l'eau pour l'alimentation) ; la diversification des grains, gestion de l’eau, sol et semence).

Partager et discuter avec les participants du « document thématique de discussion » sur le CC et l’agriculture.

Améliorer la prise en compte des aspects du CC dans les projets (en cours et à venir)

Identifier des éléments pour un programme futur et élaborer un premier concept pour des activités pilotes (2 pages).

Méthodologie de l’atelier

Les quatre études de cas, élaborées par nos collèges du Burkina Faso, Mali et Bénin, et présentées ci-dessous lors de la première journée de l’atelier, ont servi de base d’introduction à la thématique du CC et de l’agriculture. Sur cette base, nous avons ensuite utilisés des outils d’analyse des risques (décris et présentés ci-dessous) avec une lentille CC et Réduction des Risques de Catastrophes (RRC) afin d’identifier les vulnérabilités et les mesures à prendre pour mieux s’adapter au CC et réduire les risques. Au travers de ces quatre études de cas, les participants ont pu prendre connaissance des divers concepts et se familiariser avec l’application des outils existants pendant l’atelier. Ce processus « learning by doing » permet aux participants d’utiliser à nouveau les outils dans d’autres projets et programmes futurs et contribuer en voie d’un développement résilient au CC.

Structure du rapport

Le rapport présente un résumé de chaque présentation ainsi que d’une synthèse des points discutés, jour par jour, qui se base sur les questions-réponses entre les présentateurs et les participants. Les présentations sont disponibles en cliquant sur la diapositive correspondante. Les sessions concernant les travaux de groupe sont généralement synthétisées sous forme de tableaux accompagnés de photographies permettant de donner un aperçu des séances. Enfin, un encadré présente les points importants que l’on peut retenir à l’issue de chaque journée.

Des compléments d’information sont placés en annexes (terme de références de l’atelier, programme, liste des participants, etc.).

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Veille de l’atelier : arrivée et rencontre des participants

L’atelier a démarré le dimanche 1er février 2015 en fin d’après-midi par une réunion informelle afin d’accueillir les participants et leur permettre de faire connaissance. Suite au mot de bienvenue, les participants ont participé à un quizz ayant comme but d’apprendre à mieux se connaître en se présentant brièvement, tout en combinant des questions sur le climat pour introduire la thématique de l’atelier d’une manière ludique.

Après le quizz, le film « Le Lac Dem, le cercle d’information et de communication sur le changement climatique », un film Burkinabé, a été projeté et a généré des discussions suite à quelques questions clés. Ce film a permis aux participants de s’interroger sur le thème du CC et d’ores et déjà d’appréhender la complexité de ce thème. La projection a été suivie d’un dîner pris en commun.

Première journée

L’objectif de la première journée était d’avoir une introduction aux concepts du changement climatique et le lien avec l’agriculture. En plus, se familiariser avec les quatre projets/ études de cas présenté par les collèges de Burkina Faso, Mali et Bénin.

Sujet Présentateur/présentatrice

Introduction à l’atelier régional sur le CC et l’Agriculture Nicole Clot, HELVETAS Swiss Intercooperation (HELVETAS), ECC (Suisse)

Introduction à la thématique. Changement Climatique : situation actuelle y compris les messages clés du GIEC

Nicole Clot, HELVETAS Suisse

Impacts du CC en Afrique de l’Ouest y compris discussion

Mathieu Badolo, Institut d’application et de vulgarisation en science (IAVS)

Présentation étude de cas: Projet de diversification agricole et accès des produits au marché - Jigiya (Mali)

Rosaline Dacko, HELVETAS Mali

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 8

Présentation étude de cas: Post récolte (Benin) Evelyne Sissinto, HELVETAS Bénin

Présentation étude de cas: Programme de promotion des Filières Biologiques et équitable au Mali (ProFil-Bio)

Siaka Doumbia, HELVETAS Mali

Présentation étude de cas : Agriculture et Coton Bio (Burkina Faso)

Abel Gouba, HELVETAS Burkina Faso

Conséquences du Changement Climatique sur la production agricole et la sécurité alimentaire locale et régionale (y compris les corridors climatiques)

Nicole Clot, HELVETAS Suisse

Travaux de groupes (analyse du portefeuille de projet du pays selon les activités spécifiques liées à la thématique CC et présentation des travaux de groupe

Nicole Clot, HELVETAS Suisse

Partie I: Introduction à l’atelier CC et Agriculture

J1. Partie I – Session 1 : Introduction à l’atelier et à la thématique, Nicole Clot (HELVETAS Suisse), conseillère thématique sur l’ACC

Les différentes régions d’intervention d’HELVETAS sont diversement affectées par les impacts du CC et/ou de la variabilité climatique. Qu’ils s’agissent d’impacts négatifs ou positifs, ces zones subissent des augmentations de températures, la diminution des précipitations, la multiplication d’évènements extrêmes et leurs multiples conséquences (pénurie d’eau, désertification, réduction de la production agricole, augmentation des conflits sociaux). Face à ces constats, HELVETAS s’est engagé très tôt dans le champ du CC (Intercooperation à partir de 2000) et de la RRC à partir du 2007 (Intercooperation ainsi qu’HELVETAS).

Dans la nouvelle Stratégie 2013-2017, d’ici 2017, la stratégie de l’organisation est d’accompagner 500’000 personnes face aux conséquences du CC dans l’agriculture et d’accentuer la prévention autour de l’accès aux ressources naturelles.

L’équipe ECC a comme principal objectif d’améliorer les moyens d’existence dans les pays en développement dans le cadre de la coopération en matière de développement durable. Pour ce faire l’équipe travaille principalement dans les trois domaines suivants : l’adaptation et atténuation au CC, la gestion des risques de catastrophes (GRC) et la gestion des ressources naturelles. HELVETAS3 pose des engagements forts et chiffrés dans les domaines du CC et la GRC et l’utilisation durables des ressources naturelles. En vue d’affiner la nouvelle stratégie, l’équipe ECC s’est posée comme objectif de mieux définir et concrétiser ce que signifie le CC sur le terrain. Pour se faire, l’équipe concrétise la thématique en lien avec les autres domaines de travail de HELVETAS comme par exemple cet atelier, l’élaboration du papier thématique sur le CC et agriculture, le lien avec l’eau sur comment intégrer la thématique CC/RRC dans le « Plan Directeur de l’Utilisation de l’Eau »4, faire le lien entre les risques climatiques et les risques sociaux (fragilité et conflit social). En bref, réfléchir à l’intégration de la thématique de manière plus explicite et plus concrète dans les activités

3 Réf. Stratégie 2013-2016 – lien vers le document 4En anglais: Water User Master Plan »(WUMP)

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J1. Partie I – Session 2 : Introduction au changement climatique, Nicole Clot (HELVETAS Suisse), conseillère thématique sur l’ACC

Cette deuxième présentation pose les bases pour une compréhension commune autour des concepts du CC avec un accent sur l’ACC et une brève introduction à la RRC. Une attention particulière a été mise sur la définition du CC et des termes de variabilité et changement climatique, d’ACC et les éléments d’adaptation ainsi que son processus, la capacité adaptive d’un système et le concept de résilience, la présentation de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC)5. Une brève description du GIEC et les messages clés de leur 5ème Rapport d’Evaluation (5RE) sont présentés.

Les rapports du GIEC sont des évaluations de la littérature disponible et le fruit de travaux de scientifiques du monde entier. Il est important de souligner que le GIEC ne fait pas apparaître de nouvelles informations, mais évalue les informations existantes. La présentation a aussi expliqué comment le GIEC gère le traitement de l’incertitude. Elle se compose de deux paramètres : les éléments d’évidence et la cohérence/Accord. Ainsi, si vous lisez dans les rapports, « degré de confiance élevé », cela signifie qu’il existe un bon accord dans la littérature et des preuves solides. Dans le cas d’un « degré de confiance moyen », cela signifie qu’il y a un certain désaccord, la preuve n’est pas robuste pour plusieurs raisons. Un degré de confiance moyen ne signifie pas que les impacts du CC ne se font pas sentir, mais que ce point n’est pas suffisamment documenté (en termes de nombre ou de qualité de la documentation existante). Cette situation est souvent le cas pour l’Afrique.

Pourquoi le climat est-il en train de changer ? Malgré les efforts de réduction, les émissions de gaz à effet de serre (GES) s’accélèrent. La croissance la plus significative provient des émissions liées au CO2 de la combustion fossile et des processus industriels. Dans son 5ème rapport, le GIEC a développé de nouveaux scénarii, les « trajectoires représentatives de concentration »6 (RCP) (RCP 2.6 le plus optimiste, RCP 4.5, RCP 6.0 et RCP 8.5 le plus pessimiste). Les scénarii RCP représentent la concentration de GES pour quatre trajectoires.

Actuellement, même avec le scénario le moins pessimiste, on voit une augmentation de 1°C, soit un scénario qui affecte déjà les écosystèmes. Mais si l’on tend vers un scénario d’augmentation de 2°C (probabilité), il y aurait une perte sévère des écosystèmes existants et ce serait une catastrophe, en particulier pour les cultures, entraînant des conséquences importantes notamment en Afrique où 98% de l’agriculture est pluviale.

Selon le GIEC, les précipitations au Sahel ont connu une baisse générale au cours du 20ème siècle, avec une reprise durant les 20 dernières années du siècle. Les cas d’un grand nombre de sécheresse au Sahel des années 70 et 80 sont bien documentées et comprises. La reprise des pluies peut provenir de la variabilité naturelle ou d’une réponse forcée face aux gaz à effet de serre croissants ou aux aérosols en baisse (c.f. GIEC 2014 pour l’Afrique). Le temps d’adaptation du paysan devient plus court et hors de ses capacités financières, d’où l’importance pour HELVETAS d’accompagner les bénéficiaires, d’ajuster leurs pratiques et procédures par une adaptation planifiée, progressive (incrementale) et/ou transformée. Inversement, les effets du CC amènent des opportunités dans certaines zones géographiques comme par exemple en Bolivie, des zones qui auparavant étaient peu habitées et cultivées le deviennent. Avec l’augmentation des températures, il devient possible de cultiver de nouvelles productions. Néanmoins, à moyen et long terme, l’impact du CC augmente ce qui représente une menace au niveau global pour la sécurité alimentaire.

Face aux impacts du CC, les choix pris pour l’adaptation et l’atténuation à court terme auront des conséquences sur les risques et impacts du CC. HELVETAS est convaincu que le développement doit être résilient au CC par une combinaison de mesures dans le domaine de l’adaptation et de

5 En anglais: United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCCC) 6 En anglais : « Representative Concentration Pathway » (RCP)

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 10

l’atténuation au CC, la GRC et du développement.

Pourquoi est-il important pour HELVETAS d’intégrer le CC dans les projets ?

- il existe un lien direct entre les stratégies climatiques et le travail des équipes dans les pays ;

- l'intégration des questions du CC peut rendre les projets d’HELVETAS plus durables et les projets pourraient obtenir de nouveaux types de financement;

- une nouvelle expertise et des réseaux sont nécessaires;

- le « climate proofing» est recommandé (l’amélioration de la résilience face aux risques climatiques) ;

- la construction d’une composante climatique dépend des spécificités de nos projets ;

- nous devons faire face à des incertitudes. Pas ou faible option de regret (no or low regret measures), la sélection des options d'adaptation qui seraient justifiées au regard du climat actuel ainsi que dans tous les futurs scénarios plausibles.

Synthèse des points discutés

Cette seconde présentation a suscité de nombreuses observations, remarques et apports. Les participants ont notamment souligné l’importance de construire des projets avec une lentille CC. Dans le contexte du CC, l’intégration de ces questions peut améliorer la durabilité des projets et éviter une mauvaise appropriation. Il a été souligné par AGRYMETH qu’une capitalisation des activités CC en Afrique de l’Ouest est en cours. Cette étude pourra être un outil intéressant pour les autres organisations.

Il est aussi important de réfléchir à l’échelle d’intervention. A quelle échelle intervient-on ? Où investit-on et pourquoi ? Jusqu’à présent, HELVETAS travaille en majorité sur des projets locaux qui s’inscrivent déjà pour certains dans le champ de l’ACC. Cependant, l’organisation doit aussi réfléchir à des pratiques sur des niveaux d’intervention plus larges, sur la base des analyses de risques et des scénarii du CC, avec des actions planifiées et des discussions politiques. HELVETAS doit trouver une valeur ajoutée aux nombreuses activités autour du CC déjà en cours dans la région. Dans ce sens, des participants ont souligné l’importance de se référer au Plan d’Action National (NAP), le Plan d’Action National d’Adaptation (PANA) et aux politiques sectorielles des pays.

Par ailleurs, les participants ont insisté sur la nécessité de disposer d’une analyse fine du contexte. Il est important d’avoir une bonne connaissance des communautés avec lesquelles on travaille, de prendre en compte les spécificités des différents groupes sociaux (homme/femme, immigrant/autochtone, jeune/vieux) sur les questions d’accès aux ressources afin de déterminer les critères de vulnérabilité. Il est important également de considérer le genre de manière systématique et transversal (accès aux ressources, aux outils, aux moyens, accès à la terre) dans tout le processus de développement, d’analyse et d’évaluation des projets. A ce propos, il a été souligné que HELVETAS a une véritable politique du genre et de l’équité sociale, avec l’exigence d’avoir des systèmes de suivi-évaluation, des indicateurs de performance désagrégés par critère de genre et de vulnérabilité.

Finalement, une précision a été donnée sur le rôle d’HELVETAS et sa capacité à être prête à réagir en cas d’urgence : HELVETAS n’intervient pas dans l’aide humanitaire, elle est une organisation de développement. Cependant, il est important de réagir en cas d’urgence dans les pays où les projets d’HELVETAS sont touchés par une catastrophe, d’une façon réaliste et pour mieux lier l’assistance, la réhabilitation et le développement (LRRD) et ainsi aider les communautés exposées. De cette manière, HELVETAS intervient avec des activités spécifiques, en apportant une valeur ajoutée grâce à ses réseaux (HELVETAS fait partie de l’Alliance 20157) et partenaires sur place. HELVETAS est en train de finaliser son concept et

7 http://www.alliance2015.org/

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 11

commencer avec ces premiers pays pilots.

J1. Partie I – Session 3 : Référentiels indicatifs pour la construction de la résilience de l’agriculture et la sécurité alimentaire aux risques et CC en Afrique de l’Ouest, Mathieu BADOLO de l’Institution d’application et de vulgarisation (IAVS)8, chercheur

Monsieur BADOLO, de l’Institut d’application et de vulgarisation en sciences (IAVS) a rappelé des informations sur les impacts du CC sur l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Le continent africain reste une zone grise dans la cartographie des initiatives et des connaissances sur le CC. Plus les pays industriels continuent à polluer, plus il sera dur pour l’Afrique de s’adapter, d’où l’intérêt de suggérer une série de référentiels pour la résilience des populations sur le terrain, pour une amélioration de la gouvernance et des processus de prévention et de gestion des risques climatiques en lien avec la sécurité alimentaire.

La question actuelle n’est pas d’empêcher les risques, mais d’évaluer la vulnérabilité et la maîtriser.

Au Burkina Faso, l’isohyète 1200 n’existe plus, il est devenu impossible de produire une culture qui nécessite ce besoin d’eau (corrélation entre production agricole et pluviométrie), pour autant, il n’y a pas d’indicateurs pour mesurer la vulnérabilité de l’agriculture face aux risques du CC, pas d’objectifs, pas d’horizon mobilisateur. Il existe des solutions de riposte mais pas de modèle de riposte. Il est donc important de maîtriser la chaîne des impacts pour générer des solutions les plus appropriées (alerte précoce, structurelle, riposte, relèvement). Les référentiels proposés par l’IAVS permettent d’évaluer les vulnérabilités, cartographier les risques et ainsi avoir une planification efficace. La vulnérabilité est multiple, différente selon les contextes (physique, social, économique, politique, structurelle etc.).

Le problème de gouvernance reste aussi un défi très important à résoudre. Par exemple, cinq ONG peuvent intervenir sur les mêmes villages, mais sont aux antipodes. Il importe donc de mettre en place des cadres de références (consensuel, robuste, participatif, pertinence du mode d’intervention, synergie des interventions, efficience dans le temps et l’espace), de planifier à court, moyen et long terme, de disposer de mécanismes permettant de mesurer les progrès réalisés (situation de référence, indicateurs renseignés). Enfin, il a souligné que la mise en place d’un tel cadre nécessite un fort leardership.

Synthèse des points discutés

A l’issue de cette présentation, les participants ont souligné l’importance d’analyser la vulnérabilité en partant des différents profils socio-économiques d’une communauté et ainsi, construire des trajectoires de résilience différenciée. Il a été souligné l’importance du cadre de référence, de mettre en commun les forces d’intervention pour éviter des chevauchements d’actions concomitantes menées par différentes organisations, d’avoir une approche holistique et de renforcer le concept « agro-intelligent » pour mieux s’adapter au CC. Enfin, il a été mis en avant le besoin de promouvoir une approche plus simplifiée de la gestion des risques sur un territoire avec les communautés, car vouloir tout englober n’apporte pas nécessairement des résultats intéressants.

Le positionnement d’HELVETAS par rapport à la mesure de la vulnérabilité a été précisé. Pour la mesure des indicateurs de vulnérabilité en vue d’augmenter la résilience des plus vulnérables, HELVETAS s’inscrit dans le cadre de HYOGO. Des indicateurs existent déjà, mais des recherches sont menées pour trouver des indicateurs plus généraux (CC, RRC). De plus, HELVETAS a reçu un mandat spécifique de la DDC pour développer

8 www.iavs-bf.org

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des indicateurs de suivi et d’évaluation afin d’avoir un cadre commun de lecture des projets d’adaptation au CC. Les indicateurs choisis et sélectionnés vont être pris comme cadre de référence par la DDC et permettront de faire des comparaisons entre les projets.

Partie II: Où en sommes-nous avec nos projets

J1. Partie II – Introduction aux études de cas

Les études de cas présentent des projets appuyés par HELVETAS dans le secteur de l’économie rurale et de l’agriculture. Au départ ces projets ne sont pas inscrits dans l’ACC, cependant, ils permettent de se questionner sur ce champs, de mettre en évidence des questions pratiques. Chaque étude de cas était construite selon la même trame de présentation :

- Présentation du contexte local et du projet (y compris le contexte du CC (effets constatés, risques climatiques dans la zone d’intervention et défis qui en résultent)

- Interventions et approches du projet

- Faire face à la variabilité et au CC (y compris la présentation des approches et mesures

pertinentes pour l’adaptation des populations au CC)

- Analyse des expériences et des leçons apprises (potentiel du projet, expériences et leçons apprises)

- Conclusions et recommandations (idées pour renforcer l’impact positif du projet sur l’ACC

dans l’agriculture et la sécurité alimentaire et des recommandations pour mieux inclure

des aspects CC dans l’agriculture)

Nota Bene : S’agissant d’un exercice demandé aux intervenants, il est important de ne pas considérer ces études de cas comme des projets d’ACC.

Etude de cas n°1 - JIGIYA (Mali) : Projet de diversification agricole et accès des produits au marché dans les cercles de San, Bla et Tomimian, Rosaline DACKO (HELVETAS Mali)

Au Mali, dans la région de San, on constate une baisse de la pluviométrie et la disparition des tranches isohyètes 1300 et 1400 mm entre 1971 et 2000. Le projet d’HELVETA S est situé à cheval sur une zone de forte vulnérabilité et de vulnérabilité moyenne. Une analyse des risques (faite à travers de l’outil CRiSTAL en 2007) conduite auprès de différentes catégories d’acteurs (agriculteurs, éleveurs, exploitants forestiers) a permis de faire ressortir les problèmes de sécheresse/désertification, de pluviométrie variable, de vents violents mais aussi de conflits sociaux et de détérioration des sols. Ces différents risques ont des impacts sur la qualité de la production de céréales, la baisse des rendements, l’appauvrissement de la population et l’exode.

Le projet JIGIYA vise l’augmentation de la productivité et l’amélioration des revenus des exploitants par l’introduction d’innovation technique, la régénération des sols et l’appui aux exploitations agricoles. En synergie avec ProfilBio, les mesures prises concernent les itinéraires techniques, les intrants, l’innovation technique, la sécurisation foncière, la mise en place de commission foncière.

Synthèse des points discutés

Suite à différentes demandes d’éclaircissements des participants sur la méthodologie employée et le public ciblé, Madame DACKO a précisé que dans cette zone d’intervention, les agriculteurs prédominent, raison pour laquelle les agropasteurs n’ont pas été pris en compte lors de l’analyse des vulnérabilités. Pour cette analyse, HELVETAS s’est appuyé

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sur la cartographie d’une étude de l’USAID qui dégageait les classes sociales. Ensuite, l’outil CRiSTAL a permis d’analyser les risques, l’exposition, l’appréciation de la vulnérabilité et la capacité adaptive. Au départ, la perception du CC par les producteurs se limitait au vent, mais peu à peu, ils ont commencé à analyser leur environnement de façon plus globale (pluie/périodicité, sécheresse, mauvais vent) et constatent que le temps est en train de changer. Les mesures d’atténuation proposées par HELVETAS concernent, au départ, le projet d’économie rurale et s’appuient sur les centres de recherche agronomique qui les accompagnent dans la mise en œuvre.

Etude de cas n°2 - Réduction des pertes Post récolte au Bénin : facteur de résilience et flexibilité des effets du CC, Evelyne SISSINTO GBENOU (HELVETAS Bénin)

Le projet réduction des pertes post-récoltes est un projet pilote mené au Bénin et au Mozambique. Il se base sur les risques liés au retard des pluies, aux poches de sécheresse, à la perturbation des cycles végétatifs et des vents violents. Le constat de départ est que le système de stockage est peu adapté. Les impacts concernent la production, le stockage et la productivité. Les stratégies d’adaptation se basent sur un retour à d’anciennes cultures, aux modifications des cultures. Les hypothèses : réduction des pertes post récolte, l’amélioration du stockage, du séchage, warrantage.

Les activités mises en place par le projet visent à augmenter les revenus, améliorer la qualité de la production, renforcer l’accès aux crédits et favoriser une meilleure distribution des revenus. Pour cela, des essais technologiques sont menés (grenier en terre améliorée, stockage de trois produits, cloisonnement, vanne pour déstockage, fondation base, silo mécanique, sac de conservation des céréales, protection contre les insectes). Les greniers du projet post-récolte ont une capacité de deux tonnes de vivres. Il s’agit d’une méthode de conservation biologique et chimique. Le projet souhaite s’orienter vers des produits de conservation non chimiques.

Ce projet s’inscrit dans une approche systématique par l’analyse du marché et par la recherche de solutions pour faire fonctionner un marché pour les pauvres (commercialisation des céréales, diminution des pertes, fonctionnalité des intrants). Il analyse l’impact des technologies introduites, leur accessibilité et leur diffusion. Il vise l’influence du marché et des services agricoles par l’introduction de savoir-faire. A moyen terme, le défi majeur du projet est d’ancrer la post récolte dans la politique nationale et locale. Initialement, le projet post récolte n’a pas un focus CC, mais il s’inscrit dans la gestion du calendrier agricole et la gestion des risques. Il est donc possible de faire ce rapprochement et intégrer des aspects transversaux pour travailler davantage sur le calendrier agricole (séchage du maïs, crédit) et les mesures à adapter.

Etude de cas n°3 - ProFilBio (Mali) : programme de promotion des filières biologiques et équitable, Siaka DOUMBIA (HELVETAS Mali)

Le projet ProFilBio intervient dans le sud du Mali (cercles de Bougouni et Sikasso). Cette zone connait une irrégularité de la pluviométrie (1000 mm /an en 2015, 1400 mm/an dans les années 70’). La variabilité climatique entraine la diminution de la productivité, des tensi ons sociales (accès et contrôle des ressources) et un faible accès pour les femmes. ProFilBio s’est développé suite à une évaluation de la filière coton conventionnelle qui montrait ses limites (pollution, coût des intrants, dégâts etc.). Au démarrage, centré sur le coton biologique le projet s’est ensuite diversifié vers d’autres filières (maraîchères et fruitières).

L’approche ProFilBio vise l’amélioration des revenus, la diversification des revenus, la transformation, l’accès au crédit et l’entreprenariat par la mise en place d’une plateforme nationale biologique. Cette plateforme est constituée de faitières et vise à institutionnaliser l’agriculture

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biologique. Le programme encourage aussi la diversification des cultures et la transformation des produits. Il contribue aux quatre piliers de la sécurité alimentaire: la disponibilité (fumure organique, agro-écologie, bio pesticide, certification bio, soutien à la production céréalière, bonne pratique agricoles), l’accès aux produits (réseaux coopératifs entre producteurs), l’utilisation de la nourriture, la mise en place d’un environnement favorable (plaidoyer).

Des leçons ont notamment pu être tirées de l’utilisation de la fumure organique, de la lutte contre les feux de brousse et par l’introduction de variétés céréalières. Pour la suite, l’équipe de ProfilBio va mener une réflexion autour de son cadre logique et de l’intégration d’indicateurs CC et d’ACC. Au-delà de l’observation de la baisse des isohyètes, il est important de mesurer la force des précipitations (aléas climatiques, chocs) et ainsi mieux gérer les risques.

Synthèse des points discutés

Cette présentation a soulevé de nombreuses discussions et recommandations de la part des participants. Que fait l’agriculture biologique pour mieux se préparer au changement climatique ? Existe-t-il des indicateurs ou des données permettant de comparer la vulnérabilité des exploitations biologiques à des exploitations plus conventionnelles ? Sont-elles plus adaptées aux événements climatiques ? Il ressort que les projets d’agriculture biologique conduits par HELVETAS doivent être analysés de façon plus systématique (comparaison avec agriculture conventionnelle, aspects économiques, raisons d’adhésions ou non des populations à ces pratiques, aspects environnementaux en lien au contexte d’ACC, aspects sociaux) et ainsi, pouvoir mieux estimer leur valeur ajoutée. Les experts soulignent l’intérêt d’un système intégré (par exemple l’agroforesterie qui intègre agriculture, élevage, initiatives REDD+ et aménagement des forêts) et sa contribution à une meilleure ACC.

Les participants ont également posé la question des assurances pour une meilleure gestion des risques climatiques. Il a été souligné qu’entre 1997 et 2002, une assurance agricole sur l’arachide a été mise en place au Sénégal (la caisse nationale d’assurance agricole CNAS9). Il s’agit d’une assurance sécheresse qui couvre les paysans ayant souscrit (l’état incite et prend en charge 50% des frais d’inscription). L’assurance climatique est souvent indicielle et les réseaux d’assureurs refusent ce système en raison du problème des données et de vérification.

Etude de cas n°4 – Le programme coton biologique et équitable (Burkina Faso), Abel GOUBA (HELVETAS Burkina Faso)

Au Burkina Faso, le changement climatique se manifeste par plusieurs chocs (sécheresse, irrégularité, inondations, vague de chaleur et de poussière). Les prévisions tablent sur une diminution des pluies de 7.3%. Depuis 1970, la température a augmenté de 1,35 °C dans la région du Nord. Dans la région de Bobo Dioulasso, les précipitations sont d’environ 900 mm. Les isohyètes supérieurs ont disparu. Le projet s’inscrit dans un contexte de baisse de la pluviométrie, d’inondation et de baisse des rendements.

Le projet coton biologique d’HELVETAS est mené en collaboration avec l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB). Il accompagne 9000 exploitants biologiques. Le but du projet est de construire un cadre institutionnel pérenne et rentabiliser la production des exploitations. Le projet vise aussi à instaurer un dialogue politique afin de faire reconnaitre l’agriculture bio et vulgariser techniques auprès des paysans. Il s’agit davantage d’un accompagnement économique, d’une dynamique de marché, d’appuyer les producteurs à s’inscrire dans la construction d’une chaine de valeur, établir une collaboration entre secteur privé, UNPCB et producteurs. Le coton bio est une production sans intrant chimique, elle est labellisée

9 http://www.cnaas.sn/presentation.php

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et certifiée pour être commercialisée. En 2012, le bénéfice à l’hectare (ha) pour le coton biologique est de 75 000 FCFA. Il y a une différence de 4 000 FCFA avec le coton conventionnel.

Les défis majeurs à relever par le projet sont de mettre en place des dispositifs d’alerte, conseiller les agriculteurs, renforcer le traitement des zones de stockage et post récolte, mettre le focus sur une agriculture intégrée à l’élevage dans une zone où la problématique foncière se pose fortement, mettre en place un mécanisme d’apprentissage pour toucher un plus grand nombre de producteurs et proposer des paquets technologiques reconnus par les partenaires et faire en sorte que l’agriculture soit soutenue par les politiques (influence du cadre institutionnel). En outre, la durabilité du projet est questionnée car les producteurs ne sont pas forcément aptes à payer pour percevoir des conseils et un dispositif d’accompagnement. Ce service devrait être pris en charge par l’UNPCB et les producteurs payent directement pour leur encadrement.

Synthèse des points discutés

Cette étude de cas a permis de lancer le débat autour de la gestion des risques et l’accessibilité à des informations météorologiques ou encore la référence à des bio indicateurs pour faire des projections. Il ressort l’importance de simplifier et vulgariser l’information météorologique. En Inde, par exemple, des antennes météorologiques vulgarisent les mesures via des relais paysans. Au Burkina Faso, par contre, il existe un véritable problème d’information climatique (recueil de données, analyse, accessibilité, fiabilité) puisque seules 11 stations météorologiques fonctionnent. A ce jour, aucune information fiable n’est donnée avant la saison des pluies, à l’exception d’une information au niveau macro fournie par AGHRYMET. Le bio indicateur pose quant à lui un problème de fiabilité à niveau local, le cycle même des plantes étant déréglé.

En l’absence de ces données, il a été souligné l’importance d’optimiser les années avec une bonne pluviométrie pour tester les systèmes de stockage, les variétés de semences et ainsi, créer des opportunités. Les débats ont également souligné la durabilité du projet Coton Bio au regard du CC.

Jusqu’à présent, HELVETAS n’a pas préparé les producteurs à prendre en compte les signaux qui s’annoncent. Il n’existe pour le moment pas d’études faisant le lien entre évolution climatique et influence sur la biodiversité, mais il serait intéressant de montrer par exemple la baisse des précipitations et son impact sur l’usage de l’eau dans un projet de coton classique et un projet de coton biologique, de montrer comment les activités ont un impact spécifique à la lutte contre le CC.

J1. Partie II – Session 2 : Conséquences du CC sur la production agricole et la sécurité alimentaire locale et régionale (y compris les corridors climatiques), Nicole Clot (HELVETAS Suisse)

Cette présentation est revenue sur les messages clés du GIEC pour l’Afrique avec un accent particulier sur les secteurs de l’agriculture et de l’eau. Cette présentation a également mis l’accent sur les corridors climatiques, résultats d’une approche nouvelle appliqué par HELVETAS.

Pour la région africaine, le GIEC identifie trois risques principaux : l’eau, l’agriculture et la santé, à moyen et long terme. L’Afrique est un des continents les plus vulnérables avec une forte exposition à ces aléas et une faible capacité d’adaptation. Au cours des prochaines années, les problématiques de la disponibilité en eau et la sécurité alimentaire vont être amplifiées (98% de l’agriculture dépendant de la pluviométrie). Même avec les efforts d’adaptation, les risques resteront élevés. Les impacts identifiés pour l’agriculture sont la réduction de la productivité, l’impact sur sécurité alimentaire, l’affectation des cultures pérennes, l’augmentation des ravageurs/parasites et la vulnérabilité des femmes. Dans les grandes lignes, les mesures identifiées dans le secteur agricole sont l’agriculture de conservation, l’intégration de technologies d’adaptation à d’autres efforts

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(crédit, institutionnalisation, soutien politique, approche multi risque) et la réutilisation des eaux usées pour l’irrigation (planification, anticipation).

Les impacts identifiés dans le secteur de l’eau sont les tensions, la variabilité et la superposition à d’autres problématiques. Les mesures identifiées tendent vers une stratégie holistique, l’intégration de la gestion de la terre et de l’eau, la mise en place de cadre pour mieux répondre aux risques, la réduction des facteurs de stress non-climatiques sur les ressources en eau. Dans ces deux secteurs, il est important de souligner que le potentiel d’adaptation est encore important bien que les risques résiduels augmentent vers la fin du 21e siècle (voir le résumé sur l’Afrique préparé par HELVETAS).

Les corridors climatiques - approche pilote par HELVETAS

Dans le développement de nouvelles approches avec les corridors climatiques, HELVETAS a essayé d’analyser comment les cultures sont sensibles au CC.

HELVETAS s’est basé sur les spectres de croissance optimale des cultures (intervalle ECOCROP10 de la FAO) concernant la température et la précipitation et les a combiné avec les projections futures (les plus optimistes et les plus pessimistes) issues des « profils pays PNUD du CC11». Le croisement de ces données permet de dessiner des projections et de donner des tendances pour chaque culture.

Dix cultures ont été choisies au Mali et au Bénin et analysées par le croisement entre des informations agricoles disponibles, la moyenne des températures, la moyenne des précipitations et les prévisions climatiques futures. Il est important de souligner qu’il s’agit de moyennes qui n’intègrent pas les variétés spécifiques de semences, de même que les fluctuations saisonnières de la température et de la pluviométrie. Les résultats présentent des projections sur les 100 prochaines années, mais ne renseignent pas sur les rendements.

On observe par exemple pour la culture du maïs (en générale), que la production resterait dans le spectre positif. Pour le fonio au Mali en revanche, il ressort que dès aujourd’hui, la culture ne serait pas adaptée au spectre optimal et qu’à partir 2060, il ne serait vraisemblablement plus possible de le cultiver. Pour le sésame enfin, il ressort que la diminution de la pluviométrie pourrait rendre cette culture plus importante parce qu’elle est très tolérante à la sécheresse.

Synthèse des points discutés

Il a été souligné l’importance de travailler à l’amélioration du modèle sur les corridors climatiques car d’autres systèmes de calcul peuvent donner des résultats différents. Il est donc nécessaire de l’améliorer en incluant une approche multi facteurs (pluviométrie, température), et surtout intégrant les rendements et les variétés de semence.

J1. Partie II – Session 3 : Groupes de travail par pays, présentations des groupes de travail et discussion, Nicole Clot (HELVETAS Suisse)

La troisième session de la journée était consacrée à un travail de groupe. L’objectif de cette session était d’analyser le portefeuille de projet de chaque pays sur les questions suivantes, avec le but d’avoir une carte géographique par pays avec des messages clés liés au changement climatique.

- Identifier des éléments sensibles au climat dans vos projets? Et comment les projets sont affectés? (carte jaune)

- Qu’est-ce que vous faites (activités concrètes) pour faire face à cette situation? (carte verte)

10 http://ecocrop.fao.org/ecocrop/srv/en/home 11 http://www.geog.ox.ac.uk/research/climate/projects/undp-cp/

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- Identifier les domaines clés où nous aimerions agir? (potentiel pour intégrer le CC et des projets futurs) (carte bleue)

Focus sur les messages clés

Au Burkina Faso :

HELVETAS intervient dans six domaines: l’agriculture biologique (coton bio), l’eau et l’assainissement, l’éducation, les infrastructures et les pistes rurales.

Eléments sensibles au climat Actions concrètes pour faire face à cette situation

Femmes : accès aux ressources, santé, conflit

Sensibilisation, standard équitable, renforcement des capacités, gouvernances de ressources

Sol : érosion, sécheresse, lessivage, inondation

Bande enherbée, drainage, technique culturales améliorées Fertilisation organique, légumineuse, ligneuse, Formation

Eau : réduction de la ressource, inondations

Variété cycles courts, à fort pouvoir agronomique, humidification des semences

Biodiversité : peste, maladie, flore

Mise en défens, plantation d’arbres, agroforesterie

L’Homme : investissement, choix (baisse de revenu, conflit)

Renforcement des capacités, voyage d’échanges, sensibilisation

Cheptel : mortalité, maladie

Vaccination, fauche, conservation fourrage, prophylaxie, plantation/agroforesterie

Ouvrage/infrastructures : dégradation, destruction, choix économiques

Entretien, HIMO

Domaines où intervenir en priorité : l’agriculture - assurer une agriculture résiliente

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Au Mali :

Dans le domaine de l’économie rurale HELVETAS intervient avec les projets OPF, PENF, GLD, ProFilBio, JIGIYA, BAARA et OFACY, dans trois grandes zones agro écologiques : soudanienne, sahélienne, Sahara

Eléments sensibles au climat Actions concrètes pour faire face à cette situation

terres agricoles, pâturage, ressources en eau (surface, souterraines), biodiversité, habitat et systèmes sociaux

Adduction eau potable Transformation des produits agricoles LAE/DRS – récupération des terres dégradées Agroforesterie Gestion de la matière organique Conseil agricole et formation qualifiante des jeunes Production de fourrage Aménagement hydro agricoles et périmètre maraichers Schémas pastoraux et points d’eau pastoraux

Domaines clés d’intervention : Agroforesterie et gestion de la fertilité ; GIRE

Au Bénin :

Dans le domaine de l’économie rurale HELVETAS intervient sur quatre projets (AFP CAP, PAFPAA, Post Récolte, 2P2A)

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Projets Eléments sensibles au climat

Actions concrètes pour faire face à cette situation

Domaine d’intervention

AFP CAP exode et migration des agriculteurs, conflits, curricula agricoles, les cultures ne bouclent plus leur cycle végétatif, diminution du volume de production, baisse de rendement (imprévisible), changement dans le choix des cultures, le mode de production

semis échelonné, amélioration des tes itinéraires techniques, diversification des cultures

Investissement pour faire face au CC ; Conversion biologique

PAFPAA curricula agricoles, métiers agricoles

adapter les curricula au CC poursuivre l’adaptation des curricula au CC

Post Récolte

la longue des périodes de soudure, l’imprévisibilité de la période de séchage

warrantage et accès aux crédits, stockage amélioré et prolongation de la disponibilité des grains

accès à la technologie, système d’alerte précoce

2P2A peu de prise en compte des CC dans les politiques agricoles

plaidoyer pour l’intégration des CC dans les politiques agricoles

Synthèse des points discutés

A l’issue de la présentation des travaux de groupe, des échanges nourris ont été menés entre les participants notamment sur les priorités à donner pour les futurs programmes pays et le développement d’un programme d’envergure plus régional en Afrique de l’Ouest.

Au Mali, la GIRE en tant que priorité est tout à fait pertinente car les activités sont centrées autour de l’économie rurale, des activités spécifiques sur l’eau et des infrastructures. Il faut trouver des corrélations, gérer l’eau de manière plus efficace. L’approche GIRE est holistique, elle intègre l’assainissement, l’eau pour l’alimentation (« water for food »), la biodiversité, les pâturages.

Au Burkina Faso, l’agriculture résiliente peut être un domaine d’intervention transversal, elle signifie l’inclusion de la sécurité alimentaire, la gestion de l’eau, des sols et de la biodiversité. Ce domaine a un grand potentiel pour intégrer le CC car il concentre beaucoup de données et d’expériences.

De façon transversale, il a été souligné l’importance d’internaliser la mobilisation, la gestion et la mutualisation des connaissances sur le CC. Il s’agit d’un élément important pour mieux comprendre les mécanismes et repérer des actions pertinentes avec les moyens dont on dispose. Il est intéressant d’avoir une cartographie de ce qui est fait, de créer des synergies, tisser des liens et capitaliser. Cela a un coût et nécessite d’être budgétiser dans les projets.

La question du financement des projets CC se pose. Il existe des financements au niveau national, mais HELVETAS intervient au niveau local. Pour HELVETAS, identifier un projet avec pour thématique le CC nécessite de savoir où chercher le financement et à quelle échelle.

En outre, intégrer les enjeux du CC dans un curricula ou dans une formation qualifiante en milieu rural ressort comme étant un domaine transversal qui mérite d’être davantage

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exploré. Il pourrait par exemple y avoir des moyens très simples avec les jardins scolaires pour amener de l’innovation simple dans la gestion de l’eau, le transfert des pratiques (lavage des mains) et la création de liens avec les parents. Ces formations pourraient également sensibiliser à l’usage et la promotion des bio pesticides, et ainsi accompagner à la systématisation de s’orienter vers ce type de produits.

Enfin, il a été souligné l’intérêt pour HELVETAS de s’appuyer sur les documents de références nationaux tels que les PANA et en particulier les LAPA (local adaptation plan of action) et sortir des projets communautaires pour ensuite le développer au niveau national (comme par exemple au Pakistan).

Les points importants que l’on peut retenir de la première journée

Tous les pays d’intervention d’HELVETAS en Afrique de l’Ouest sont touchés par les effets du CC. L’atténuation est primordiale mais en Afrique l’adaptation est prioritaire. On note que ces dernières années, les fonds destinés à l’atténuation sont en pleine explosion.

Les activités menées localement n’ont pas toujours de lien ou de synergie d’actions entre les différents niveaux d’intervention. Il est nécessaire d’avoir un référentiel commun dans lequel l’atténuation et l’adaptation au changement climatique soient pris en compte, ainsi que la gouvernance, la gestion des risques, l’importance de bien distinguer vulnérabilité actuelle et future, et enfin, la sécurité alimentaire. Il est aujourd’hui important d’intégrer le CC dans les politiques sans opposer adaptation et atténuation car les deux champs sont complémentaires.

Les études de cas présentées ont permis de mettre l’accent sur l’importance d’avoir des informations météorologiques fiables pour mieux gérer les risques et l’importance de mettre en place des mécanismes de concertation et de mutualisation. Par exemple aujourd’hui il n’existe que douze stations météorologiques au Burkina Faso.

Les travaux de groupe ont permis de faire ressortir des orientations possibles à prendre par HELVETAS telles que la réforme des curricula, le renforcement des connaissances à niveau régional, la GIRE et l’adaptation des populations, l’information sur le CC.

Dans les trois pays d’intervention, HELVETAS conduit des projets dans le secteur agricole et notamment le coton biologique. Il est donc recommandé qu’HELVETAS systématise son approche pour plus de durabilité dans les modèles proposés et promeuve ainsi des modèles biologiques, certifiés, intégrant la variabilité du climat et la menace du CC. Il serait intéressant de construire un projet régional dans le domaine du CC, afin de constituer des espaces communs de dialogue (problématiques et recherche de solutions communes).

Deuxième Journée

L’objectif principal de la deuxième journée était de se familiariser avec des expériences en cours dans la région. Pour cette raison, quatre experts de la région ont été invités.

Sujet Présentateur/présentatrice

Café du Monde (World Café)

Changement climatique dans le contexte

agricole en Afrique de l’Ouest : expérience

et bonnes pratiques

Mathieu Badolo, IAVS

Maguette Kaire, Aghrymet

Rémy Dabire, SyproBio

Mbaye Diop, Institut sénégalais de recherche

agricole (ISRA)

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Discussions du comité

Mathieu Badolo (IAVS) ; Maguette Kaire

(Aghrymet) ; Rémy Dabire (SyproBio) ; Mbaye Diop

(ISRA); Bruno Poitevin (HELVETAS Bénin)

Facilitation : Alexis Kaboré

Contribution sur un Développement Résilient au Changement Climatique (questions et discussion)

Patricia Gorin, HELVETAS Suisse

Présentation sur les mécanismes de

financement dans le contexte du CC Patricia Gorin, HELVETAS Suisse

Introduction à la visite de terrain: analyses

des risques (CRiSTAL) Nicole Clot, HELVETAS Suisse

Partie III : Des bonnes pratiques appliquées dans la région en voie d’une agriculture résiliente au CC

J2. Partie III – Session 1 : Café du Monde (World Café)

La deuxième journée a démarré avec un format interactif de – Café du Monde – qui visait à stimuler

une discussion directe et très participative entre les experts invités et les participants. Les objectifs

de cette session étaient que les experts présentent leurs expériences sur les « bonnes pratiques

pour rendre l’agriculture en Afrique de l’Ouest plus résiliente au CC » sur la base d’exemples et de

projets concrets. Ces expériences ont ensuite été discutés en groupes rotatifs afin de développer

des idées pour faire face aux défis présentés, puis lors de la table ronde qui a suivi, les experts ont

discutés et approfondis les conclusions.

Les experts suivants ont présenté leurs projets et activités dans les domaines indiqués:

Maguette Kaire, Aghrymet : Agro écologie et agroforesterie

Mathieu Badolo, IAVS : La gestion de l’information météorologique

Rémy Dabire, SyproBio : Les innovations pour la gestion de la fertilité du sol

Mbaye Diop, Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) : La sélection variétale des semences

Les présentations et discussions ont été organisées comme une sorte de « marché » : chaque expert avait un stand où il présentait pendant 10 minutes ces expériences et analyses aux participants sur la base d’un ou plusieurs posters, suivies par une discussion en groupe de 20 minutes sur la base d’une des questions présentées ci-dessous. Les points soulevés pendant la discussion dans les groups ont été notées sur un papier kraft. Après 30 minutes, il y a eu une rotation des groupes. La suite des discussions se basaient sur les idées déjà développées par le premier groupe. Cette approche participative, a donné lieu à de riches et nombreuses interactions entre experts et participants.

Les quatre questions guidés les discussions, à savoir :

Question n°1 : Pourquoi est-ce-que les pratiques présentées par les experts contribuent à l’adaptation au changement/ à la variabilité du climat ? Quelles sont les preuves ?

Question n°2 : Connaissez-vous des expériences similaires dans d’autres contextes ? Quel a été le succès de ces pratiques ?

Question n°3 : Quelles sont les faiblesses des pratiques/approches présentées par les experts ? Comment peut-on dépasser ces faiblesses ?

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 22

Question n°4 : Comment peut-on institutionnaliser les pratiques et approches dans le secteur public et privé ?

A la fin du Café du Monde, les participants se sont retrouvés en plénière. Chaque groupe a rapporté les points clés de leurs discussions et les experts apportent des compléments éventuels. Une synthèse des discussions autour des quatre questions pour chaque expert est présentée ci-dessous.

Expérience du centre Aghrymet

L’expert Maguette KAIRE du centre Aghrymet12, centre régional de recherche et antenne du Comité Permanent Inter- Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) basé au Niger, a présenté les résultats de bonnes pratiques menées dans le domaine de l’agro-écologie/agroforesterie. Les bonnes pratiques sont synthétisées sous forme de fiches techniques (type, définition, objectifs, technique d’installation, contribution à l’atténuation du CC, illustrations, etc.). Elles sont diffusées partout où les conditions sont permises.

En partant d’une analyse des risques climatiques et des impacts (sécheresse, baisse de la pluviométrie, augmentation de la température, vent violent, dégradation des terres, pertes de rendements, pertes des revenus, appauvrissement, etc.), le centre cherche des solutions pour éviter la dégradation des terres agricoles.

Résumé du contenu des discussions autour des quatre questions :

En réponse aux risques climatiques, des bonnes pratiques sont testées pour renforcer la résilience, restaurer la fertilité des sols, améliorer les terres augmenter l’humidité des sols, réduire les risques d’érosion éolienne et hydrique, etc. Il s’agit de cultures associées (exemple : le Moringa), de la régénération naturelle assistée (RNA), des cultures maraîchères associées aux arbres fruitiers, du système agricole agroforestier géré par les agriculteurs (la FMAFS : Farmer managed agroforestry farming system), des haies vives à base d’Acacia Sénégal ou de Lawsonia Inermis, de l’api sylviculture, etc.

Une des réponses proposée repose sur des techniques d’ACC, d’amélioration de la fertilité des sols, de régénération et restauration des sols. Cela permet aux agriculteurs d’augmenter leur rendement et par conséquent d’avoir des revenus supplémentaires. Ces techniques permettent également la restauration de la biomasse et par conséquent augmente la séquestration de carbone.

Le choix d’une bonne pratique se base sur l’analyse de la matrice des impacts et des risques. Il s’agit d’une analyse multi critères (potentiel d’adaptation, coût et retour sur investissement annuel, faisabilité technique par rapport à la main d’œuvre disponible, acceptabilité sociale, impacts environnemental). La note et le rang permettent de prioriser des bonnes pratiques et leur mise à l’échelle. Cette évaluation permet de bien conseiller le paysan. On note cependant que c’est la combinaison des bonnes pratiques qui permet véritablement de renforcer la résilience des communautés aux risques climatiques.

Au Niger, cinq millions d’ha ont ainsi été restaurés grâce à la régénération naturelle assistée (RNA) pour des coûts modestes. Cette technique simple a un fort impact, des espèces simples permettent de restaurer le sol et amener du fourrage pour les animaux. Ainsi, la pratique de l’agro écologie, notamment l’agroforesterie, contribue à l’ACC. Pour autant, malgré le fait que ces pratiques aient été testées, prouvées, peu sont mises à l’échelle (à l’exception du zaï et de la RNA). L’enjeu tourne autour de la diffusion de ces connaissances. En outre, il ressort que la restauration des terres engendre de la convoitise et par conséquent, une pression sur le foncier.

12 http://www.agrhymet.ne/

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 23

Comment institutionnaliser et mettre à l’échelle les bonnes pratiques agro écologiques et d’agroforesterie dans des contextes où le foncier est souvent problématique ? Il est important de voir quels sont les meilleurs mécanismes de diffusion de ces techniques pour une plus grande valorisation. Au-delà de leur mise en ligne sur Internet, il est important d’organiser des visites, des échanges, d’analyser les conséquences d’une bonne pratique sur un sol dégradé.

Transfert et de gestion de l’information météorologique (IAVS)

L’expert Mathieu Badolo de l’IAVS a présenté un modèle de transfert et de gestion de l’information météorologique pour les producteurs agricoles de la commune de Réo au Burkina Faso.

Le projet a été expérimenté au Burkina Faso dans deux villages. Il était appuyé par le Ministère de l’Agriculture et le Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement13 (ACMAD). Le modèle est construit sur la gestion de l’information et la transmission d’information météorologique à destination des producteurs par des émissions de radios locaux. Il se base sur un outil à quatre variables : la source d’information, l’interface, le relais et les utilisateurs. Il permet d’offrir une réponse aux attentes des producteurs (types d’information, format, fréquence, canal) sur l’information relative aux aléas climatiques ; de combiner la diffusion de l’information météorologique avec des conseils agronomiques ; et d’aider la décision sur le choix des investissements, la gestion du calendrier cultural, l’optimisation des intrants, la réduction des pertes dues aux inondations, etc.

Résumé du contenu des discussions autour des quatre questions :

Ailleurs dans le monde, par exemple en termes de système d’information météorologique, il existe en France et en Bolivie des systèmes de météorologie décentralisé au niveau communal. Ils permettent de valoriser les connaissances endogènes de la population. Des expériences similaires sont aussi conduites en Inde, dans les districts, avec des paysans clés qui relaient l’information. Enfin, la DDC soutient un programme similaire, l’Info4Dourou de la DDC et de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).14

Il existe plusieurs limites à ce modèle, notamment son coût élevé (qui paye ce coût d’information ?), et le fait qu’il nécessite l’existence de station météorologique, ce qui est rarement le cas dans les pays d’Afrique de l’Ouest (dans tout le Burkina il n’en existe que 11). En outre, la radio diffuse à une portée de 60km quand la fiabilité de la prévision météorologique couvre uniquement un rayon de 15km. Pour les paysans, il est important d’avoir une information ponctuelle, précise, de qualité, mais aussi d’avoir des prévisions saisonnières qui leur permettent de savoir quelle variété privilégier. Le défi est donc de pouvoir étendre ce service à plus grande échelle. Pour des raisons de coûts, il serait intéressant que le secteur privé y investisse. Dans ce système d’information, il est très important de traduire les termes techniques en langues nationales. Un lexique permet de faire cette traduction du langage scientifique en vocabulaire adapté au terrain. L’usage, la répétition, la fréquence de la diffusion permettent l’appropriation et l’intégration du vocabulaire spécifique.

Pour améliorer le système, il est suggéré d’intégrer d’information météorologique au sein des politiques agricoles. Pour cela, un important travail de plaidoyer doit être conduit auprès du ministère de l’agriculture. Il pourrait être intéressant de mettre les sociétés de téléphonie mobile à contribution pour la diffusion des informations météorologiques.

13 http://www.acmad.net/new/?q=fr/pages/accueil 14 https://documents.epfl.ch/users/w/wa/waridel/www/ActusWeb/Info4Dourou2.0_FR.pdf http://cooperation.epfl.ch/Info4Dourou-fr

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 24

Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA)

L’expert Mbaye Diop de l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) 15 a présenté le contexte sénégalais qui se caractérise par une variabilité climatique et une forte vulnérabilité des activités pastorales, révélant une baisse des rendements et des revenus. Pour contrer cette situation, l’ISRA a travaillé sur la création variétale adaptée au contexte (variétés à cycle court, variétés adaptées à la sécheresse et à cycle intermédiaire) et aussi sur l’amélioration des techniques de conservation des sols et d’économie de l’eau (cordon pierreux, courbes de niveaux, haies vives). Par ailleurs, pour le riz, l’ISRA teste cinq variétés de riz NERICA de plateau et développe du riz pluvial dans certaines régions où cela n’existait pas avant.

Le modèle intègre la dimension sociale, la sélection participative des semences (parmi 10 variétés), ainsi qu’un filtrage social (goût, valeur nutritive). L’ISRA joue aussi un rôle d’influence au niveau politique, les outils de protection (assurance – mise en place de la caisse nationale agricole, prise en charge par 50% par Etat), les plans de développement local (cadre de concertation entre acteurs pour s’entendre sur le mode d’utilisation des terres, optimiser les ressources).

Résumé du contenu des discussions autour des quatre questions :

La démarche est jugée cohérente dans son ensemble, des expériences similaires sont conduites notamment au Burkina Faso dans les plateformes multifonctionnelles. Au Burkina Faso, des variétés de maïs et de sorgho ont été introduites tout en prenant en compte le caractère organoleptique pour permettre l’acceptabilité par les populations. Les critères agronomiques introduits ont porté surtout sur la productivité, la faible consommation en eau et le raccourcissement du cycle.

Au Sénégal, l’institutionnalisation des bonnes pratiques s’appuie sur des plateformes au niveau local (département) et national (C-CASA). Le C-CASA est une plateforme nationale de dialogue science-politique pour l’adaptation de l’agriculture et de la sécurité alimentaire au CC16 pour le renforcement des capacités et la prise de décision bien informée pour l’ACC17. Un projet vient d’être lancé pour renforcer la dynamique au sein du C-CASA. Les parties prenantes du secteur de la recherche, du secteur privé, des parlementaires, des organisations de la société civile, des organisations de producteurs se retrouveront pour se concerter autour des problématiques prises en compte dans l’ACC. Pour être pertinentes, la plateforme devra inscrire ses orientations en liens étroits avec les plans de développement local existants.

La question de la protection des sols à base des aménagements en courbes de niveau a été soulevée. En effet, quels nouveaux apports, la recherche apporte-t-elle, sachant que ces technologies sont vulgarisées depuis plus de 30 ans ? L’idée de la recherche actuelle est de privilégier des cordons en courbe de niveau à base de haies végétales non appétées par les animaux souvent laissés en divagation.

Systèmes de production biologique diversifiés (SYPROBIO)

Le projet Systèmes de production biologique diversifiés « SYPROBIO »18 de l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FIBL)19 s’inscrit dans un domaine très sensible au CC (qualité du sol, fertilité et protection des cultures).

15 http://www.isra.sn/ 16 http://ccafs.cgiar.org/fr/blog/pour-une-agriculture-intelligente-face-au-climat-au-s%C3%A9n%C3%A9gal-un-recueil-de-bonnes-pratiques-d#.VNoTzS5FOM8 17 https://cgspace.cgiar.org/bitstream/handle/10568/51331/WP85_fr.pdf?sequence=1 18 http://www.syprobio.net/ 19 http://www.fibl.org/

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Le CC est un ensemble de facteurs qui aboutit à une modification des équilibres écologiques auquel il faut s’adapter. Le paysan diagnostique le problème, teste une nouvelle solution, diffuse sa pratique et compare. SYPROBIO appuie les producteurs dans une dynamique de recherche participative. La stratégie adoptée est transdisciplinaire. Producteurs et chercheurs essaient de trouver des solutions en expérimentant des innovations autour de la fertilité du sol et de la création de compost (sa qualité, son transport, etc.) en vue de récupérer la biomasse. SYPROBIO intervient également dans la protection des cultures par l’utilisation de produits locaux (neem, piment huile de kobi) et réalise des essais de comparaison sur l’association et la rotation des cultures pour une meilleure fertilité du sol. Les résultats se mesurent sur les rendements.

La diversification des cultures répond à plusieurs problématiques, notamment en matière de sécurité alimentaire et de restauration des sols. Jusqu’à présent, ces expérimentations sont testées mais leur pérennité n’est pas prouvée en raison de la jeunesse du projet.

SYPROBIO promeut la production de fumure et la production de pesticides écologiques auprès des groupements locaux. Il joue un rôle d’accompagnement du producteur et diffuse auprès d’eux des fiches techniques de vulgarisation illustrées, présentant des bonnes pratiques. Ces bonnes pratiques sont également diffusées sous format vidéo via Bluetooth entre téléphone mobile. Dix mois après la remise des vidéos, ils évaluent que chaque producteur a diffusé la vidéo à au moins 10 personnes. Cette approche suscite un grand intérêt auprès des jeunes, très ouverts pour intégrer de nouvelles technologies dans leur pratique ainsi qu’auprès de producteurs conventionnels.

Résumé du contenu des discussions autour des quatre questions :

Concernant le bio pesticide mis au point, il a été discuté de : Qui certifie le caractère biologique des intrants (ingrédients) utilisés ? Comment peut-on garantir de l’efficacité de ce produit unique qui est utilisé pour tout le cycle du cotonnier, alors que les parasites sont différents (dans le cas du coton conventionnel, des pesticides différents sont utilisés selon les parasites dominants pendant la phase). Cette problématique pourrait être aussi un champ de recherche, en attendant que les producteurs/trices biologiques aient l’opportunité et la capacité d’importer des intrants biologiques efficaces.

Si un producteur adopte l’innovation proposée, ce n’est pas par militantisme, mais bien par intérêt économique. Dans l’adoption d’une nouvelle pratique, le facteur temps doit être pris en compte. Si les grands producteurs sont de fait plus ouverts à prendre des risques et à s’inscrire dans une perspective à long terme, il importe d’avoir une logique différentiée en fonction du type de producteurs.

Ailleurs, au Niger, des moyens de conservation de produits bio sont aussi développés et permettent aux producteurs de vendre leurs marchandises à des périodes où le coût est plus élevé.

J2. Partie III - Session 2 : Table ronde des experts avec Mathieu BADOLO (IAVS), Mbaye DIOP (ISRA), Maguette KAIRE (AGRHYMET), Rémy DABIRE (SYPROBIO), Bruno POITEVIN (HELVETAS Benin) et Alexis KABORE (facilitateur)

La table ronde des experts s’est axée sur les thèmes de la durabilité des projets, la mesure des progrès induits par l’intervention d’HELVETAS, l’intégration du CC dans la stratégie d’HELVETAS et les niches d’intervention possibles.

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1. Comment assurer la durabilité des initiatives soutenues durant la phase projet ?

Dans le cadre du programme SYPROBIO, le choix pour l’agriculture biologique s’inscrit dans un processus. Les bénéficiaires sont à la fois producteurs et chercheurs. Ils testent des innovations, les approuvent et sont accompagnés par des scientifiques ou des acteurs du secteur privé. Il est pertinent de toucher le secteur privé pour assurer la pérennisation des innovations (recherche de PME, d’actionnariat avec implication des producteurs locaux).

La durabilité des bonnes pratiques répond à des préoccupations locales. Pour cela, elles doivent être efficaces, avoir un retour sur investissement, combiner différentes techniques et enfin, avoir une acceptabilité sociale. Leur mise à l’échelle et leur adoption sont plus aisées quand l’approche est participative et que les bénéficiaires directs sont impliqués en finançant une part du projet et qu’ils détiennent un pouvoir de décision. Le constat est le même dans le cadre de la sélection des variétés semencières. Leur adoption par les producteurs est facilitée si l’on procède à une sélection participative et directe. Les producteurs sont les sélectionneurs et sont associés pour valider les performances et l’acceptation au niveau gustatif. Cette démarche permet d’assurer viabilité et durabilité. Ainsi, il est recommandé de développer des processus de codécision pour inscrire les actions dans la durabilité (capacité d’influence, de prise de décisions des producteurs, d’influence des décisions politiques).

HELVETAS est particulièrement investi dans le renforcement des compétences des organisations locales. Cependant, il est important de bien identifier la demande (pourquoi est-on là ?), de savoir s’adapter à la demande auprès des communautés et innover pour y répondre. La vision économique et financière a une place primordiale, il est important d’analyser les coûts d’opportunités et d’avoir une vision des coûts d’investissement pour tel ou telle innovation. En outre, la question des coûts de maintenance des infrastructures est centrale pour la durabilité des projets (exemples : station météorologique, panneau solaire, pompe). Il est donc nécessaire de les intégrer dans les budgets. HELVETAS joue un rôle d’accompagnement. Ce n’est pas simple, mais c’est un facteur important à intégrer pour mieux se retirer des actions menées. L’organisation doit avoir une approche plus systémique des actions menées, bien comprendre les enjeux, prioriser les actions et jouer un rôle d’effet levier. Enfin, il apparait essentiel d’intégrer la dimension politique pour la reprise des innovations dans des cadres institutionnels.

2. Comment faire face au manque de données pour évaluer la contribution des initiatives à la résilience ?

Le modèle agro météorologique inclut des indicateurs de productions, de revenus, de coûts de production, la charge de travail, les pertes post récoltes. Dans le cadre du projet sur les semences améliorées, des statistiques permettent de suivre le nombre de producteurs qui passent commande de semences améliorées, ce qui permet d’évaluer le taux d’adoption. Pour mesurer la résilience, il est important d’avoir une situation de référence et de mettre en place des techniques d’évaluation annuelle de suivi d’indicateurs. Les indicateurs à renseigner sont plutôt qualitatifs pour prendre la mesure par rapport aux capacités nouvelles. Il est nécessaire d’avoir une vision sur une zone élargie (comment une expérience locale peut servir de levier face à l’ampleur de la

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problématique ?).

HELVETAS souligne le besoin de s’interroger sur le terme de progrès. Est-il un processus ? Un impact ? Un effet ? Avec la lentille CC, il devient encore plus compliqué car on se base sur des scénarii, des projections. Il est important d’être clair dans le suivi-évaluation des progrès mais c’est complexe en l’absence de base de référence. Dans l’ACC, la base de référence est importante pour mesurer les degrés de l’adaptation mais aussi permettre des comparaisons entre les programmes conduits par l’organisation (disposer d’un cadre commun de suivi-évaluation). Pour qui le fait-on ? La raison essentielle ne doit pas être les bailleurs, et c’est d’autant plus important dans la thématique CC. Il devient important de travailler au niveau national pour intervenir de manière plus active et le siège d’HELVETAS a un rôle central à jouer dans ce sens. Il est également souligné l’importance de lier le cadre de suivi-évaluation d’HELVETAS au cadre national (véritable défi car différences des indicateurs).

3. Engagement d’HELVETAS: comment renforcer les capacités d’ACC en Afrique de l’Ouest? Quelle est la niche où HELVETAS pourrait avoir une valeur ajoutée significative?

En Afrique, des lois existent mais le débat politique est faible, des bonnes expériences sont reconnues, mais elles nécessitent d’être conceptualisées dans la thématique CC pour leur donner plus de sens, une vision plus claire et une valeur ajoutée. Le contexte ouest africain est marqué par l’absence de situation de référence et par un manque de statistiques. Il apparait donc complexe de formuler des projections, des scénarii et de donner des réponses concrètes aux bénéficiaires des projets. En outre, l’organisation ne peut pas travailler seul et nécessite de l’appui des gouvernements, ainsi que d’autres acteurs clés.

En termes de niches, différentes propositions sont énoncées :

- Investir de nouveaux secteurs : HELVETAS peut aisément s’inscrire dans la gestion intégrée des ressources hydriques et dans l’amélioration des systèmes de productions agricoles. Dans le secteur agricole, HELVETAS bénéficie d’une large expérience en termes de pratiques innovantes qu’il pourrait être intéressant d’exploiter à niveau sous régional.

- Penser un mécanisme de consortium d’interventions dans les trois pays (par exemple sur le coton biologique, avoir un label unique) qui permettrait de consolider les expériences. Il y a déjà des tentatives de concertation pour les secteurs de l’éducation et du développement rural, il faut poursuivre dans la même dynamique pour le secteur de la gestion intégrée des ressources en eau.

- Renforcer les capacités des acteurs à différents niveaux :

o Au niveau du dialogue politique : HELVETAS peut jouer un rôle sur les questions de plaidoyer (comme sur la loi d’orientation agricole, les sciences du climat), par des sensibilisations au plaidoyer des acteurs et partenaires. Une intervention dans ce domaine permettrait d’améliorer les capacités de plaidoyer des acteurs, d’améliorer les articulations, le partage des bonnes pratiques et permettrait de déboucher sur un certain nombre de niche (main streaming - plan de développement, politique, mais aussi capitalisation des bonnes pratiques).

o Au niveau des collectivités territoriales : HELVETAS doit aussi poursuivre l’accompagnement des processus au niveau local et dans le renforcement des capacités des collectivités locales pour l’appropriation des compétences transférées.

o Au niveau des partenaires locaux : à court terme, un des objectifs de l’ONG est d’adapter au mieux les projets et appuyer les partenaires pour qu’ils évoluent dans leur pratique et l’ACC.

o Au niveau de l’éducation de base : il est important d’inscrire la thématique CC dans les curricula pour l’éducation de base des enfants.

- Valoriser l’expérience internationale d’HELVETAS dans le partage d’expériences. En

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termes de connaissances sur le CC, il existe beaucoup d’informations disponibles sur la thématique, des plates-formes de dialogue inter-acteurs, des bases de données, à niveau international et à niveau pays (par exemple l’Organisation météorologique mondiale20)

- Créer davantage de connexions avec le secteur privé : ceci afin de multiplier les entrées possibles et pérenniser les technologies dans une dynamique de marché, de démultiplication et d’accessibilité.

- Développer des modèles de paiement pour services environnementaux au niveau local.

-

J2. Partie III - Session 3 : Cadre de la résilience des communautés – leçons du terrain par la Plateforme des ONGs Suisses pour la RRC, Patricia GORIN (HELVETAS Suisse)

Le cadre de la résilience des communautés de la Plateforme des ONGs Suisses pour la RRC présente les éléments fondamentaux nécessaires pour évaluer la résilience au niveau des communautés.

Le Cadre de Hyogo (Hyogo Framework for Action 2005-2015)21 est le principal instrument que les États membres des Nations unies ont adopté pour réduire les risques de catastrophe. Son but fondamental est d'instaurer la résilience des nations et des collectivités face aux catastrophes par une réduction considérable des pertes dues aux catastrophes d'ici 2015. Il sert également de pont entre les divers acteurs du développement et de l’humanitaire, un cadre permettant de produire une meilleure planification dans la GRC et d’évaluer la résilience.

Grâce au financement de la DDC, trois membres de la Plateforme22 (Croix Rouge Suisse, Caritas et HELVETAS, qui menait ce mandat) ont formés un groupe de travail pour réfléchir sur ce concept depuis 2013. Le cadre de la résilience a été développé en 2013 par la Plateforme, puis ce même groupe de travail a ensuite développé une méthodologie en dix étapes en 2014 pour tester ce cadre au travers de six études de cas. Les trois contextes de stress retenus sont ceux de fragilité et d'urgence, ceux à hauts impacts du CC, et ceux à hauts risques en général. Pour plus détails sur le contenu du cadre, merci de vous référer à la présentation.

Les résultats d’analyse démontrent entre autres, que les communautés les plus résilientes sont celles à forte cohésion sociale, avec un leadership accepté et qui mettent l’accent sur des dynamiques participatives. Le concept de résilience peut s’appliquer dans des contextes différents, à toutes les étapes d’un projet, et dans tous les secteurs possibles par le biais d’une analyse principalement qualitative. Les différentes étapes de la méthodologie permet : i) d’identifier les vulnérabilités, risques et chocs majeurs auxquels font face une communauté au quotidien et sur le moyen-long terme ; ii) d’identifier les impacts auxquels les communautés font face ; iii) quelles options/mesures sont prises pour contourner ces obstacles. Une des faiblesses du cadre reste le manque de données quantitatives. Ceci devrait être complété dans les deux années à venir, par la recherche d’indicateurs (établissement d’une situation de référence et de suivi). Ces résultats d’analyse propose un outil de plaidoyer, en Suisse et au niveau international. Une publication sur les résultats d’analyse est en cours de finalisation et sera diffusée entre autre lors de la grande conférence internationale sur la RRC à Sendai au Japon en mars 2015.

Synthèse des points discutés

Cette présentation a suscité plusieurs questionnements sur le concept même de résilience et sur la question « résilient à quoi ? », sur le niveau d’analyse (communauté) et son application sur le terrain concrètement. Il apparait que le concept de résilience n’est pas

20 http://www.wmo.int/pages/index_fr.html 21 http://www.unisdr.org/2005/wcdr/intergover/official-doc/L-docs/Hyogo-framework-for-action-french.pdf 22 Site web de la plateforme avec accès aux résultats et publication sur la résilience : http://www.drrplatform.org/

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aisé à concevoir et à appliquer sur le terrain.

La question de sa valeur ajoutée se pose par rapport à la vulnérabilité et les différents outils existants et déjà appliqués par HELVETAS. Il n’est pas évident d’analyser la cohésion sociale et les processus sociaux d’une communauté. C’est un sujet très complexe et il difficile d’analyser ces dynamiques en une semaine.

Le niveau d’échelle est la communauté, mais est-ce une échelle pertinente dans le cadre du CC où les interactions entre les différents niveaux d’échelle sont indispensables ? Il est recommandé d’aller un peu plus loin pour comprendre la logique et avoir des actions ayant plus d’impacts sur la communauté.

J2. Partie III - Session 4 : Introduction à la visite de terrain: analyses des risques (CRiSTAL), Nicole CLOT (HELVETAS Suisse)

Un grand nombre d’outils existe pour analyser les risques liés au CC et mieux comprendre le contexte dans lequel ils s’inscrivent. Deux outils sont principalement utilisés par HELVETAS : l’outil « CRiSTAL » et l’outil « CEDRIG ».

L’utilisation de l’outil CRiSTAL23 dans les projets permet de faire une analyse systématique des risques liés au CC, il est aussi un bon instrument de sensibilisation. Il permet d’identifier les principaux aléas au niveau communautaire, les impacts sur les moyens d’existence et les stratégies actuelles de la communauté pour faire face à ces impacts. Il permet de mieux comprendre comment les moyens d’existence sont affectés par le climat (diagnostic, description des moyens d’existence, des risques climatiques, spécification des impacts et des stratégies). Il peut être combiné avec l’outil CEDRIG pour compléter les mesures d’actions et pour développer de nouvelles activités.

L’outil CEDRIG24 est un outil d’orientation de processus. Il permet de faire un dépistage climatique, une analyse « rapide et sale », et pose les bases du contexte d’un projet/programme. Si besoin, une évaluation plus détaillée s’ensuit.

Les points importants que l’on peut retenir de la seconde journée

L’Afrique est l’un des continents les plus vulnérables du fait de sa forte exposition aux aléas climatiques et sa faible capacité d’adaptation. Les projections à venir soulignent que le CC va accentuer les tensions existantes sur la disponibilité en eau, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et exacerber les défis pour la gouvernance.

En termes d’impacts, le CC va interagir avec des facteurs non-climatiques et exacerber la vulnérabilité des systèmes agricoles, surtout dans les zones semi-arides. L’augmentation des températures et les changements de pluviométrie réduisent très probablement la productivité des cultures céréalières, d’où un impact néfaste sur la sécurité alimentaire. D’un point de vue des moyens d’existence, les femmes sont particulièrement vulnérables aux impacts CC (production diminue, surexploitation des ressources naturelles).

Les mesures identifiées concernent l’agriculture de conservation, un moyen viable pour le renforcement de la résilience. L’adaptation peut être plus efficace lorsque la réponse technologique d’adaptation (par exemple des variétés culturale tolérantes, la réutilisation des eaux usées pour l’irrigation) est intégrée aux autres efforts (accès au crédit). La réutilisation des eaux usées pour l’irrigation peut permettre d’accroitre les rendements agricoles, économiser de l’énergie et

23 Outil d’Identification des Risques un niveau Communautaire – Adaptation & Moyens d’existence développé par IISD, IUCN, SEI et

Intercooperation : http://www.cristaltool.org/ 24 Outil développé par la DDC « Lignes directrices pour l’intégration du climat, de l’environnement et de la réduction des risques de catastrophes » : http://www.sdc-drr.net/cedrig

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préserver le sol de l’érosion.

L’accès à l’information climatique permet d’engager le producteur dans un schéma de production à risque réduit et d’avoir à disposition un outil d’aide à la décision. Le processus de capitalisation des bonnes pratiques agro écologiques permet une sélection selon la pertinence pour une mise à l’échelle. Des approches innovantes existent pour améliorer la fertilité des sols (fabrication du compost), renforcer la protection phytosanitaire à base de bio pesticide, créer des variétés adaptées à la sécheresse. Mais comment assurer la durabilité en termes de fonctionnement et financements du processus ?

Les composantes de la résilience portent sur la capacité d’absorption, la capacité d’adaptation et la capacité de transformation d’une communauté. Une communauté résiliente est une entité sociale capable d’absorber de se remettre des chocs, de s’adapter et de gérer ses stress.

Il a été souligné le besoin en renforcement des capacités dans les activités du climat, la diffusion des bonnes pratiques et expériences, le besoin de conceptualisation dans le cadre du CC et l’absence de débats politiques autour des CC au niveau local, l’importance de collaborer avec les collectivités mais aussi d’intégrer le secteur privé et enfin, l’importance d’adapter les projets au CC.

Troisième Journée

Partie IV : Visite de terrain – analyse des risques

L’objectif de la visite de terrain était d’apprendre à conduire une analyse de risques au niveau communautaire dans trois villages (Dissin, Komplan et Gora, trois villages bénéficiaires du projet Coton bio d’HELVETAS).

Les participants de l’atelier se sont répartis en trois groupes afin de se rendre dans trois villages différents. Chaque groupe était accompagné d’un expert CC et/ou agriculture. L’analyse des risques a été réalisée sur la base de l’outil CRiSTAL en une demi-journée. Puis, les résultats ont été présentés et discutés en plénière entre les trois groupes qui se sont rejoints dans la ville de Dano, au siège de l’UNPCB. Deux représentants de village ont pu se joindre à cette restitution afin de rapporter ensuite ces résultats à leur communauté.

Programme de la visite de terrain

Temps Activité Remarque

07 :00 Départ de la Résidence Sissiman Bobo pour le Ioba vers les 3 villages Répartition en 3 sous-groupes suivant les thématiques définies

Séparation des groupes à partir de Dano (chef-lieu de province) Chaque sous-groupe arrive sur le site au plus tard à 09h30

9 :30 – 10 :00 Introduction dans le village Protocole et présentations

10 :00 – 13 :30

Analyse des risques Echange avec les producteurs sur la perception des aléas, impacts et les stratégies pour faire face à la variabilité du climat et au CC

Groupe 1 : Village de Dissin [Axe SUD] Mesures de restauration des sols/ céréales

Groupe 2 : Village de Komplan [Axe EST]

Adaptation de variétés/ Fumure organique

Groupe 3 : Village de Gora [Axe SUD]

Diversification des cultures

13 :30 Retour sur Dano

14 :00 – 14 :00 Déjeuner rapide (Sandwich) En groupe

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 31

14 :00 Restitution des échanges et discussion Chaque groupe restitue sur les points clés des échanges

16 :00 Retour à Bobo Voyage sur Bobo

La restitution de la visite de terrain des trois groupes s’est déroulée au siège de l’UNPCB de Dano25. Ce temps d’échanges a permis aux participants de restituer à chaud leur expérience sur l’application de l’outil CRiSTAL dans les différents villages.

Ci-dessous se trouve un résumé des activités d’un des groupes en entier comprenant toutes les étapes de l’exercice de la visite de terrain. Pour les deux autres groupes, seul un résumé est présenté ci-dessous. Pour plus de détails et les analyses faites sur le terrain, veuillez-vous référez aux annexes.

Résumé des activités conduites à Dissin

1ère étape : dessiner la carte du village et des différentes zones d’activités

2e étape : compléter l’analyse des aléas

ALEAS Impacts Intensité Fréquence Stratégie Durabilité

Sécheresse/Insuffisance de pluie

Baisse de rendement

Elevée

insuffisance de pluie chaque année +

2*/an : poche de

sécheresse

prières et sacrifices de poulet réalisés par les chefs de

terre oui, basée sur les croyances

Famine, maladie

Migration

Manque à gagner (revenus)

25 Cf. annexe – résultats détaillés par village

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Inondation/ érosion hydrique

Tarissement des marigots et barrages

Moyenne

une année sur deux

cultures en lignes

durable

Dégradation des sols cordons pierreux

Famine demi-lunes

Ecroulement des infrastructures

Accroissement de la population

Manque de terres

Elevée non

renseigné

accueil, acceptation des nouveaux arrivants

durable

Manque d'opportunités économiques

Pénurie d'eau et de nourriture

3e étape

4e étape : construire le calendrier des aléas

5e étape : élaborer la matrice des aléas

Moyen d’existence Sécheresse Insuffisance de

pluie Inondation/Erosion Terre 2 2 2

Eau 3 1 2

Culture coton 2 2 3

Foresterie 1 1 2

Elevage 3 3 3

Commentaire : Cette analyse s’est limité sur les ressources naturelles, normalement toutes les ressources 3 3 3

Calendrier culturaux

Cultures Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct Nov Déc

Nom culture

Mil/Sorgho

Maïs

Arachide

Coton

Haricot/Niebe

Riz

Maraichage

Sesame

semis

croissance

récolte

pépinière

repiquage

Calendrier des aléas

Alea Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct Nov Déc

Sécheresse/Insuffisance de pluie

Innondation/ érosion hydrique

Invasion d'insecte

Maladie des animaux

Température élevée

Accroissement de la population

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 33

comme physiques, social, financier, humain, politique doivent être pris en comptedans cet étape

Total 11 9 12

Au village de Dissin, les participants ont retenu les points suivants :

- Les aléas principaux identifiés sont la sécheresse, l’insuffisance hydrique, l’érosion hydrique, l’accroissement de la population.

- La stratégie de la communauté face à cela : recherche de solutions mais peu pour lutter contre la sécheresse (prière et sacrifices).

- Les leçons tirées : la matrice de vulnérabilité révèle que l’élevage est le secteur le plus touché, alors que ce n’est pas ressorti dans les aléas prioritaires. Cette matrice permet donc de faire ressortir de nouveaux éléments.

Résumé des activités conduites à Komplan

Au village de Komplan, les participants ont retenu les points suivants :

- La communauté s’est divisée comme suit: un groupe de femmes et un groupe d’hommes.

- Les aléas identifiés sont l’augmentation de la température, la variabilité saisonnière, le manque d’eau, l’harmattan (vent violent) et ses changements de trajectoires (cultures abimées).

- La stratégie de la communauté face à cela : position attentiste et adaptation de leur spéculation (haricot),

- On note des différences entre les groupes : les femmes cultivent le coton, les hommes sont davantage sur les cultures maraîchères.

- Les leçons tirées : tous les impacts sont très importants pour la communauté.

Résumé des activités conduites à Gora

Au village de Gora, les participants ont retenu les points suivants :

- Les principaux aléas identifiés : raccourcissement de la durée de la saison des pluies, poche de sécheresse, pluies extrêmes, vents violents et le plus important, l’eau (irrégularité, sécheresse, inondations)

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- Suite à la priorisation, l’analyse a porté sur trois aléas : l’irrégularité des pluies (intensité sur les champs est très élevée), la sécheresse (perte de bétail, perte pour le travail des champs – traction/fumure) et la famine,

- La stratégie de la communauté face à cela : les participants ont souligné la clarté des options que les paysans utilisent. Il ressort que la communauté a déjà un nombre de stratégies en place pour réagir aux effets climatiques, par exemple l’utilisation des semences améliorées, la diversification culturale et la plantation des haies et arbres.

- La matrice de vulnérabilité n’a pas pu être achevée, les conclusions n’ont pas été tirées faute de temps,

- Les leçons tirées : dans cette zone, la question de l’irrégularité des pluies est centrale, elle est vécue au quotidien. Tous les impacts sont assommants pour ce village et les touchent au plus haut degré.

Nota Bene : il est important de souligner que les résultats et les arguments présentés ci-dessus émanent d’un exercice. L’application de l’outil CRiSTAL par les participants à l’atelier leur a permis de découvrir cet outil, de le tester et d’en tirer des leçons. Dans ce contexte, il s’agissait donc d’un exercice de simulation, effectué dans un temps très limité.

En temps normal, l’application de l’outil est réalisée par des équipes de projet familières avec le contexte, effectuant plusieurs allers-retours sur le terrain pour vérifier et discuter les données. Par ailleurs, pour une efficacité optimale, l’outil CRiSTAL s’applique en général sur un petit groupe de personnes ressources, avec si possible un bon échantillon représentatif de la communauté (hommes, femmes, vieilles personnes, enfants, handicapés, etc.). Ce qui n’était pas le cas pendant la visite de terrain. En effet, presque toute la population des trois villages a été mobilisée sans avoir été ciblée (environ une centaine de personnes par village). L’outil n’a donc pas pu être exploité à sa juste valeur.

Durant la restitution à Dano, les participants ont recommandé les points suivants pour une utilisation optimale de l’outil :

- Réaliser l’exercice avec l’équipe de programme qui a déjà une bonne connaissance du contexte, puis se rendre sur place ;

- Sensibiliser les populations en amont pour éviter de perdre du temps dans l’introduction de la démarche ;

- Effectuer ce travail avec un petit groupe de personnes, bien échantillonné (hommes, femmes, vieilles personnes, enfants, handicapés, etc.) ;

- Faire des allers-retours sur le terrain pour discuter et vérifier les résultats ;

- Clarifier les aspects linguistiques (lexique des termes spécifiques et traduction) ;

- Clarifier l’échelle ;

- Prévoir suffisamment de temps.

Il ressort des échanges que le CRiSTAL est un outil qualitatif qui permet d’analyser une situation, mais pour des conclusions plus précises il est important de recourir à des indicateurs quantitatifs, avec des critères socio-économiques permettant d’évaluer les pertes. Ces données peuvent par exemple être collectées lors d’une deuxième/troisième rencontre. Le CRiSTAL est ainsi un bon outil de base et de sensibilisation. Il est une première étape pour faire un diagnostic.

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Ce que l’on peut retenir de la troisième journée

La première version de l’outil CRiSTAL a été développée en 2004 par UICN, IISD, Intercooperation et SEI et testée dans plusieurs pays par ces organisations. L’outil est aujourd’hui à sa 5e version. Il est possible de l’utiliser avec différents groupes sociaux et il permet de mieux comprendre les liens entre les moyens d’existence et les vulnérabilités. Par ailleurs, il est impératif de connaitre le contexte dans lequel est appliqué l’outil, d’avoir un bon facilitateur, une bonne traduction des termes et d’être flexible. Il est aussi important de retourner plusieurs fois sur le terrain et dans les différentes zones pour comparer et discuter les résultats avec les communautés.

L’outil permet d’identifier les activités à renforcer ou au contraire, d’identifier des activités qui ont un impact négatif sur le CC (mal-adaptation). Il met l’accent sur les variables à ajuster pour contribuer à la résilience au CC.

La valeur ajoutée de CRiSTAL est qu’il se base sur des outils bien connus dans le développement (outil participatif rural) et met les moyens d’existence au centre, et qu’il est une bonne porte d’entrée pour lancer le processus sur le CC au niveau communautaire. Il lance le débat. Par exemple, au Pakistan, Pérou et Bolivie cet outil est utilisé depuis plusieurs années (2008).

Cet outil est flexible et peut inclure de nouvelles lignes d’analyse. Il est important à souligner que c’est souvent nécessaire de se mettre d’accord à l’avance sur certains termes clés de l’outil qui peut-être n’existe pas dans la langue locale.

Quatrième Journée

Partie V : Application des outils

Le but de cette quatrième journée d’atelier pour les participants était de mettre en application les outils d’analyse CRiSTAL et CEDRIG ((Module 3 au niveau projet) à leur pratique de projet, via notamment les études de cas présentées le premier jour. La journée s’est déroulée en plusieurs étapes :

1. Analyse des risques des études de cas via l’outil CRiSTAL (situation actuelle au niveau communautaire)

2. Identification des mesures ACC, RRC via l’outil CEDRIG

3. Priorisation des mesures via l’outil CEDRIG

Cette démarche méthodologique a pour but d’intégrer les mesures identifiées dans le cadre logique des programmes pays. Après un rappel des objectifs de l’outil CRiSTAL, chaque équipe des pays s’est retrouvée pour analyser leur projet d’études de cas en appliquant l’outil CEDRIG. La combinaison d’analyses basées sur les deux outils permet une analyse plus précise.

Sujet Présentateur/présentatrice

Restitution de l’outil CRiSTAL Nicole Clot, HELVETAS Suisse

Echange plénière sur le compte rendu des analyses de risque par l’outil CRiSTAL: études de cas

Nicole Clot, HELVETAS Suisse

Introduction à l’outil CEDRIG Nicole Clot, HELVETAS Suisse

Introduction aux groupes de travail avec le CEDRIG Nicole Clot, HELVETAS Suisse

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Application de l’outil CEDRIG : Identification et sélection des mesures (Modèle 3, Etapes II +III)

Nicole Clot, HELVETAS Suisse

Présentation sur les mécanismes de financement dans le contexte du CC

Patricia Gorin, HELVETAS Suisse

Discussion sur le papier thématique « Changement Climatique et Agriculture »

Plénière

J 4. Partie V - Session 1: Groupes de travail et compte rendu (échange en plénière) sur l’analyse des risques par l’outil CRiSTAL

Sur la base de l’expérience acquise la veille avec l’application de l’outil CRiSTAL lors de la visite de terrain, les participants ont effectué une seconde analyse des risques avec cet outil, se basant cette fois-ci sur les études de cas présentées le premier jour.

A l’issue des travaux de groupe, chaque pays a présenté en plénière les résultats de ses réflexions et analyses de risques.

Le projet post récolte au Bénin : identification des risques et des impacts sur les cultures26.

L’équipe a eu des difficultés pour évaluer l’intensité. L’exercice confirme que pour avoir des résultats intéressants, cela nécessite d’avoir du temps. Elle souligne aussi que pour bien comprendre les effets du CC, il est nécessaire d’avoir des bonnes connaissances locales du climat. Il a été souligné l’intérêt de conduire d’abord cet exercice en interne à l’équipe de projet, puis d’aller confirmer les résultats avec les paysans pour renforcer l’analyse.

L’outil CRiSTAL permet une certaine flexibilité méthodologique. Par exemple, l’équipe n’a pas souhaité prioriser les aléas de peur de louper des aspects importants. A la fin de l’exercice, cela a permis d’avoir une approche plus différenciée. Six aléas (sans priorité) ont été inscrits dans la matrice de vulnérabilité et croisés avec les moyens d’existence. Cette approche donne plus de richesse dans la finesse d’analyse des aléas. En termes de stratégie, cela permettra de mieux définir les mesures d’adaptation.

Le projet JIGIYA au Mali : compréhension des aléas et des impacts27

L’équipe s’est basée sur les grands événements vécus par la communauté en identifiant trois aléas principaux : la pluviométrie, la grande sécheresse et les vents violents. Les impacts de ces aléas sur la production sont très élevés. En termes de stratégie en réponse à la baisse de pluviométrie, l’équipe identifie les mesures antiérosives, les semences améliorées et la diversification des sources.

L’outil CRiSTAL permet de partager les informations d’une manière systématique. L’outil est intéressant pour capitaliser les données sur un territoire, il permet de faire des liens entre stratégie employée et analyse du contexte/évolutions climatiques. Il offre un nouveau regard sur les pratiques (notamment dans un projet non configuré au CC mais finalement déjà investi dans la lutte anti érosive et la lutte contre la désertification). L’équipe souligne que les mesures liée au CC dépassent un peu les moyens dont disposent les populations.

Le programme coton biologique au Burkina Faso28

L’équipe souligne l’importance de s’accorder sur les concepts mais aussi de dissocier les effets,

26 Les résultats de l’analyse du programme Post Récolte/Bénin par l’outil CRiSTAL est disponible dans la DropBox 27 Les résultats de l’analyse du programme Jigiya/Mali par l’outil CRiSTAL est disponible dans la DropBox 28 Les résultats de l’analyse du programme Coton Bio/Burkina Faso par l’outil CRiSTAL est disponible dans la DropBox

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 37

des impacts. Par conséquent, ils ont inséré une colonne « effets » dans le tableau final. En termes d’aléas, l’équipe identifie le raccourcissement de la saison des pluies, des poches de sécheresse, des pluies extrêmes, des vents violents. Ils ont pu élaborer un calendrier des aléas et identifiés les impacts sur l’élevage et les sols agricoles.

Les échanges en plénière ont abordé l’importance d’avoir une logique de synergie et de partage d’expérience entre les trois pays d’intervention d’HELVETAS qui subissent les mêmes aléas et risques climatiques. En outre, face à la logique du faire-faire d’HELVETAS, pour une bonne compréhension et connaissance du contexte, il est indispensable que les partenaires de l’organisation soient formés afin de faciliter au mieux le travail sur le terrain. Généralement, les projets d’HELVETAS s’inscrivent dans des visions à court terme, or, dans le contexte du CC il faut générer des mesures à long terme (niveau local, national et international) et avoir une stratégie d’innovation systémique.

J4. Partie V - Session 2: Introduction à l’outil CEDRIG et aux groupes de travail avec CEDRIG, Nicole CLOT (HELVETAS Suisse)

Le CEDRIG29 est un outil d’analyse développé et utilisé par la DDC. La dernière version de cet outil est actuellement en cours de révision pour en simplifier les concepts et pour qu’il puisse être complété en ligne. Le CEDRIG se base sur la logique du cadre de l’OCDE sur l’intégration de l’ACC dans la coopération au développement et dans le cadre de Hyogo. Il s’inscrit facilement dans la logique de gestion des projets et crée des liens entre CC, réduction des risques et dégradation environnementale. Il prend à la fois en compte l’adaptation, l’atténuation et l’impact causés.

Le CEDRIG se structure en différents modules (dépistage des risques et impacts, évaluation détaillée au niveau stratégique et programme, évaluation détaillée du projet). Il est souvent complexe d’intégrer les dimensions CC, dégradation environnementale et RRC dans un seul programme. La DDC fait le pari d’avoir un outil unique pour analyser ces trois éléments, analyser les priorités par programme et avoir un outil adaptable à chaque contexte. Il est ainsi intéressant de pouvoir disposer d’un outil conjoint pour faire un exercice d’analyse de ces trois champs, même si cela n’est pas toujours évident à utiliser puisque tout est systémique.

Suite à la présentation de l’outil CEDRIG30, les participants sont invités à réaliser une analyse des risques et de les confronter avec le cadre logique afin de pouvoir analyser les aléas principaux qui affectent les résultats. Pour cela, la première étape est de partir du cadre logique, de s’entendre sur l’échelle de travail et de définir les options d’ACC et de RRC. Il est attendu des participants de faire une liste d’intention pour rendre leur projet plus résilient au CC, sans réfléchir à la faisabilité, ce qui permet de faire sortir des options hors cadre du projet. Enfin, ils doivent identifier des mesure d’adaptation au CC (mesure spécifique au contexte, prise en compte des tendances futures, prise en compte des savoirs locaux et traditionnels et comment les améliorer).

J4. Partie V- Session 3: Application de l’outil CEDRIG : Identification et sélection des mesures (Modèle 3, Etapes II +III)

A l’issue des travaux de groupes, chaque pays a restitué en plénière les résultats de leur analyse des options les plus porteuses en terme d’adaptation au CC.

Groupe Mali/ projet JIGIYA

29 https://www.shareweb.ch/site/Climate-Change-and-Environment/tools-and-trainings/cedrig 30 Lignes directrices en annexe

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Il est opportun de bien analyser les options existantes pour améliorer leur efficacité et augmenter leur vulgarisation. D’autres mesures sont théoriquement efficaces, mais sanctionnées du fait de leur coût (exemple station météorologique) ou du fait qu’elles sont socialement inacceptables.

Groupe Burkina Faso/ projet Coton Biologique

La stratégie « optimisation et diversification des cultures » ressort comme étant la meilleure à mettre en œuvre rapidement.

Groupe Bénin/ projet Post récole

L’équipe a eu des difficultés à trouver des options aisées dans le domaine du CC. Ils se sont penchés davantage sur l’actualisation de l’existant et son orientation possible vers le CC.

Synthèse des points discutés

Suite à ce premier exercice sur l’outil CEDRIG, les commentaires des participants sont nombreux. Comme pour l’outil CRISTAL, il est souligné à nouveau l’importance de clarifier les termes, d’être plus précis au départ sur le vocabulaire employé (exemple avec le mot « aléas »). Pour bien comprendre et proposer des alternatives justes, il faut bien analyser et décortiquer les différentes composantes du résultat attendu. Lors de cette exercice, on note un côté frustrant : bien que l’on aille identifier une liste d’activités nouvelles et pertinentes, le document de programme et le budget des projets contraignent leur intégration directe. Certaines adaptations sont possibles mais à ce stade, leur mise en œuvre est plutôt marginale. Cependant, cette analyse permet collecter des idées qui pourraient pris en compte dans une nouvelle phase ou un projet futur.

En revanche, le CREDIG permet d’alimenter les réflexions pour une vision à moyen terme. Les lentilles « CC » permettent d’identifier tout un tas d’option sur lesquelles se positionner. Cet exercice permet de dessiner des idées pour de futures phases. Il est aussi utile pour faire un point à mi-parcours (analyse des activités à court, moyen, long terme) et préparer la prochaine étape. Il peut s’utiliser avec la même logique que lors des planifications classiques des activités, en interne à l’équipe de projet et/ou avec les partenaires de mis en œuvre. Pour autant, il ne semble pas évident de l’utiliser auprès des bénéficiaires.

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J4. Partie V – Session 5 : Opportunités et mécanismes de financement pour l’adaptation au changement climatique, Patricia GORIN (HELVETAS Suisse)

Cette présentation a traité des mécanismes de financement pour l’ACC avec un accent sur l’Afrique de l’Ouest. L’architecture globale des fonds pour le CC montre l’importance et la diversité des financements possibles, en particulier pour l’atténuation au CC. Cependant, ces dernières années on observe une augmentation intéressante de fonds promis pour l’ACC (24% des fonds en 2003, 45% en 2015), ainsi que pour la résilience. La traçabilité de ces fonds reste cependant un problème majeur. Malgré les efforts accrus au cours de ces dernières années, également dû à la multiplication des fonds le manque de transparence persiste. Les pays bénéficiaires se sont multipliés et beaucoup d’institutions nationales se sont ouvertes pour capter ces fonds. Il n’en existe cependant pas encore en Afrique de l’Ouest.

Chaque fonds dispose de ses propres critères et objectifs. Trois fonds ont été présentés plus en détails en termes d’objectifs, d’administration, d’éligibilité, de projets en cours en Afrique de l’Ouest et le type d’activités financées. Il s’agit du Fonds spécial changement climatique (FSCC), du Fonds pour les pays les moins avancés (FPMA) et du Fonds d’adaptation (FA). La contrainte pour une organisation comme HELVETAS est que la plupart de ces fonds sont disponibles à l’échelle nationale principalement, il est donc difficile d’y accéder. D’autres sources de financement en provenance du secteur privé sont aussi possibles. Le programme d’adaptation du Secrétariat de la CCNUCC a mis en place une plateforme sur les initiatives d’adaptation du secteur privé. A présent, plus d’une trentaine de sociétés y participent et financent de nombreux projets pilotes dans le champ de l’adaptation.

La plupart de ces fonds nécessitent un cofinancement. Cet apport peut être fait par le pays lui-même mais par des institutions partenaires ou encore par le secteur privé. Parmi les grands fonds présentés, le FPMA est peut-être le plus accessible. Pour HELVETAS, cette option est peu envisageable à moins qu’elle ne s’associe à d’autres organisations ayant des actions similaires afin de proposer un programme commun (une idée discutée pendant le débriefing au siège le 31 mars serait de former un consortium pour avoir accès au plus grand financement comme l’ASDI au Mali). Pour cela, il est intéressant de faire partie de réseaux et de plateformes pour se tenir informé.

Face à la multiplicité de ces fonds, il est important de connaître les critères d’éligibilité et comment y accéder. Une liste des quelques sites internet principaux sur ces fonds et leurs critères est jointe à la présentation pour que les participants puissent trouver l’information nécessaire. Les fonds les plus intéressants à ce stade, sont certainement ceux proposés par HELVETAS qui dispose actuellement de fonds spécifiques auxquels les pays peuvent soumettre une demande. Il s’agit du fonds stratégique qui fournit la possibilité d’intégrer de nouveaux projets pilotes au portefeuille d’un pays, et du fonds d’opportunité qui offre la possibilité de s’engager avec un nouveau donateur pour lancer un projet complémentaire sur deux-trois ans, en plus des projets existants. Les équipes peuvent envoyer leur proposition de projet à ces deux fonds jusqu’à la fin mars de chaque année. Ces fonds sont disponibles jusqu’en 2016 et les priorités de ces deux fonds sont le climat, le genre et le plaidoyer. Les formulaires pour soumettre un nouveau projet ont été partagés avec les participants intéressés, et sont disponibles sur demande.

Synthèse des points discutés

Des demandes d’éclaircissement ont été formulées par les participants sur l’éligibilité au fonds. Est-ce qu’un pays peut être co-financeur ? Les programmes d’HELVETAS peuvent-ils être éligibles à ces fonds ? En termes de cofinancement, il est précisé que les pays doivent cofinancer, mais il peut aussi s’agir d’institutions partenaires ou encore du secteur privé. Parmi les fonds présentés ici, le FPMA est peut-être le plus accessible pour les institutions ouest africaines. Pour HELVETAS en revanche, cette option est peu envisageable, à moins d’être en association avec d’autres organisations (exemple : sur le marché carbone) ayant des actions similaires.

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Un focus particulier a été fait sur le fonds stratégique et le fonds d’opportunité d’HELVETAS pour lesquelles les caractéristiques ont été présentées plus en détail.

Pour information: il est important de souligner qu’une note conceptuelle sur les fonds pour l’Afrique de l’Ouest sera partagée avec les collèges de HELVETAS Swiss Intercooperation en mai 2015 pour avoir plus de clarté autour de la thématique du financement.

J4. Partie V. Session 4: Echange sur le papier thématique “Changement climatique et agriculture”

L’équipe d’HELVETAS a présenté son papier thématique (topic sheet) « Changement climatique et agriculture ». Le but est de concrétiser la thématique CC et agriculture par montrer ce que l’on fait sur cette thématique, présenter les concepts pertinents dans ce domaine du travail, partager l’approche de l’organisation et enfin, capitaliser et illustrer les activités du terrain. Il a été convenu que les participants qui le souhaitent ont jusqu’à mi-mars pour commenter ce papier faire leurs ajouts et commentaires. De plus, l’équipe ECC a émis le souhait de recevoir la présentation de deux activités de terrain supplémentaires afin de les intégrer dans le papier thématique comme exemples en Afrique de l’Ouest.

Ce que l’on peut retenir de la quatrième journée

L’application de l’outil CEDRIG nécessite d’avoir une compréhension commune des différents concepts. L’outil peut s’utiliser à différents temps du programme. Il permet de bien analyser et décortiquer les différentes composantes du résultat attendu. Dans cette simulation, les projets identifient une liste d’activités nouvelles et pertinentes dans le champ de l’ACC et de la RRC, à court, moyen et long termes. Cet exercice permet de dessiner des idées pour de futures phases. La contrainte à leur intégration réside dans les limites financières des programmes.

Une multiplicité de fonds existe dans le champ de l’adaptation et de l’atténuation au CC. Il est important de connaître les critères d’éligibilité et comment y accéder. A ce stade, il ressort que les fonds les plus intéressants sont le fonds stratégique et le fonds d’opportunité d’HELVETAS.

Cinquième Journée

Le but de la dernière journée était d’intégrer les mesures identifiées et priorisées dans les cadres logiques des projets en cours. Au même temps, de concrétiser les idées sur un projet futur et les partager au plénière

Sujet Présentateur/présentatrice

i) Intégration des mesures identifiées dans le cadre logique du projet et en parallèle (ii) Identification des éléments pour des activités/un programme futur

Groupe de travail

Elaboration des plans d’actions par pays et pour la région

Suivi par une discussion au plénière

Groupe de travail par pays LGI

Facilitateur

Evaluation de l’atelier Patricia Gorin

Clôture de l’atelier Nicole Clot

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J5. Partie V - Session 5: Identification des éléments pour des activités/un programme futur et élaboration des plans d’actions par pays et pour la région

Groupe de réflexion – vers une intervention régionale CC, Evelyne SISSINTO, Sylvaine RIEG, Jean-Marie SAMYN, Abel GOUBA, Célestin DEMBELE, Lionel GIRON, Nicole CLOT

Durant l’atelier, un groupe de réflexion composé de responsables d’HELVE TAS s’est retrouvé à l’occasion de diffférents temps de travail pour poser les bases d’un programme régional intégrant la composante CC.

Actuellemet, HELVETAS n’a pas de modèle CC, pas d’expertise pointue mais un bon potentiel polytechnique. L’organisation peut aussi s’appuyer sur un bon réseau d’organisations régionales compétentes et actives dans le secteur (CILSS, AGRHYMET, CEDEAO, UEMOA). L’analyse des programmes permet de trouver des points communs d’intervention en particulier dans le domaine de l’agriculture biologique, de la formation, de la sécurité alimentaire, la pauvreté et la forte sensibilité au CC.

Un thème central a été retenu par le groupe de travail : la promotion et diffusion des bonnes pratiques agro écologiques, biologiques et résilientes au CC.

Les axes d’intervention seraient :

- La GIRE dans les bassins versants, les exploitations agricoles et la valorisation des ressources de façon intégrée,

- L’agroforesterie (karité, baobab, moringa) en incluant les aspects nutritionnels de la sécurité alimentaire et l’économie rurale,

- La gouvernance d’ACC en contexte décentralisé.

En terme d’interventions, il s’agira de construire un référentiel commun (conceptuel, impact des pratiques), proposer des formation/modules/supports de communication et promouvoir des synergies de partage d’expérience. Il s’agira également de se concerter avec les partenaires pour construire une expertise locale, proposer des formations particulière et diffusée l’expertise au sein du réseau, d’espaces de dialogue et de partenariat.

Les appuis possibles identifiés pourraient se faire auprès des exploitations agricoles vulnérables par le renforcement des pratiques agro écologiques et dans les bassins versants (moyens d’existence, GIRE, agro forêts, gestion de rivières, de bas fonds, barrage et documentation précise des pratiques pour diffusion).

Dans un premier temps, il s’agira de rechercher des financements additionnels et progressivement aller vers la construction d’un programme, rechercher des informations pour nourrir le projet régional futur. La présentation se termine par la proposition d’une feuille de routedéfinissant les activités à mener (désignation d’un point focal par pays, bibliographie, analyse CC des programmes-pays, sondage des bailleurs clés, élaboration d’une note de synthèse par pays, draft d’un document de programme commun, visite et échange, soumission au fonds stratégique), les responsabilités liées à chaque activités et les délais d’exécution.

J5. Partie V - Session 5: Intégration des mesures identifiées dans le cadre logique du projet

Bénin – relecture du cadre logique, identification des options ACC et proposition d’un plan d’action pour le Programme Post récolte31

L’équipe de programme HELVETAS Bénin s’est penchée sur l’identification des options ACC dans

31 Les résultats du cadre logique et du plan d’action pour le Projet Post Récolte sont disponibles dans la Drop Box

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 42

le cadre de son programme Post Récolte. Une relecture des objectifs du programme via les outils CRiSTAL et CEDRIG ont permit d’identifier pour chaque objectif/résultat, l’impact des aléas sur l’atteinte de celui-ci. L’analyse des impacts leur a permis ensuite de définir des options d’ACC et RRC. Par exemple, un des objectifs du programme Post Récolte est d’analyser les contraintes majeures liées aux marchés et aux stratégies de stockage des grains secs au niveau des ménages. Il ressort un besoin d’intégrer les risques climatiques liés à la gestion post-récolte dans les études (retard des pluies, poches de séchéresse, baisse de la pluviométrie). L’équipe propose ainsi d’actualiser des études en prenant en compte les aléas mentionnés.

Dans un second temps, l’équipe a priorisé chacune des options identifiées selon le spectre de l’efficacité, du coût, de la faisabilité technique, de la durabilité, de l’acceptibilité sociale et de l’opportunité par rapport au cycle de projet. Elle a en outre définit les échéances (court, moyen, long terme). Enfin, l’équipe a pu présenter un plan d’action visant à intégrer la composante ACC au sein de son programme en se posant des délais clairs et identifiant les personnes responsables des activités à mener.

Activités Délais Personnes responsables

Relecture & mise cohérence du cadre logique, en consultant les partenaires (AFAAS, FANRPAN etc.)

Mi février 2015 ESI / LCH avec AFAAS, FANRPAN

Identification des indicateurs liés aux nouvelles activités

Mi février 2015 ESI / LCH RDI / MFI

Définir le gap du budget, identifier des ressources additionnelles

15 février 2015 ESI / LCH RDI

Intégrer les nouvelles activités dans la planification (plan d’action annuel, projet post-récolte)

Fin février (activités à court terme) Fin 2015 (activités à moyen et long terme)

ESI / LCH avec AFAAS, FANRPAN RDI / MFI

Restitution aux partenaires du terrain (LDLD, ERAD etc.)

A partier de mars 2015

Elaborer une ébauche de note conceptuelle sur les idées de nouveaux projets

Mars/Avril 2015 Equipe HELVETAS Benin

Approfondir la réflexion au sein de l’équipe HSI Benin sur les idées et opportunités à capter et éventuellement développer un nouveau projet (fond stratégique?).

? Equipe HELVETAS Benin

Eventuellement présenter une proposition au fond stratégique de HSI

Mars 2016 Equipe HELVETAS Benin

Mali – relecture du cadre logique, identification des options et proposition d’un plan d’action pour le Programme JIGIYA32

L’équipe de programme HELVETAS Mali a effectué une analyse du programme JIGIYA via les outils CRiSTAL (analyse des risques pour le Programme avec l’identification des aléas – plluviométrie variable, grande sécherresse, vents violents, de leur fréquence et leur impact, l’identification de stratégies pour y faire face) et CEDRIG. Le groupe a ensuite intégré les différents aléas dans un cadre logique du programme révisé selon leur impact sur les résultats, en définissant des options stratégiques et des délais de réalisation. Il ressort par exemple que pour faire face à l’irrégularité de la pluviométrie (aléas identifié), le résultat 1.2 « Les exploitations agricoles vulnérables ont réduit leur période de soudure de 3 mois à 2 mois grâce à l’introduction et à l’application des innovations techniques et technologiques aux effets du CC ». Les stratégies proposées à court terme concernent des actions sur la conservation des récolte, le conseil de gestion, le warrantage, le stockage etc.

Enfin, le plan d’action suivant a été proposé.

32 Les résultats du cadre logique et du plan d’action pour le Projet JIGIYA sont disponibles dans la DropBox

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 43

Activités Responsable Période Appui du siège

Finalisation du processus d’intégration ACC dans : JIGIYA PROFILBIO

ROSE SIAKA

28/02/15

Elaboration d’un plan d’action détaillé Elaboration d’une proposition de fonds stratégiques HSI

ROSE SIAKA ROSE SIAKA CELEST

15/03/2015 31/03/2015

Février- Mars 2015

Niveau national : ACC dans les programmes pays +suivi évaluation

CELEST SYLVAINE

Formation du personnel des projets/programmes HSI Mali /Partenaires

CELEST SYLVAINE

Avril-Mai 2015 Avril-Mai 2015

Intégration dans la FP des modules sur CC

BAARA+PENF A partir de Juin 2015

A partir de Juin 2015

Burkina Faso – relecture du cadre logique, identification des options et proposition d’un plan d’action

L’équipe de programme HELVETAS Burkina Faso s’est penchée sur l’identification des options ACC dans le cadre de son programme Coton Biologique. Une relecture des objectifs du programme via les outils d’analyse de risques ont permit d’identifier les aléas principaux. L’analyse des risques leur a permis ensuite de définir des options d’ACC et RRC en définissant notamment de nouveaux axes d’interventions/activités pour le programme.

Par exemple, un des résultats du programme Coton Biologique est de diversifier et d’apporter de la valeur ajoutée au système de production. Avec le raccourcissement de la durée de la saison des pluies (aléas identifié) et sa variabilité, l’équipe d’HELVETAS propose des options d’ACC et RCC comme la diffusion d’information agrométéorologique, la sensibilitsation des producteurs à cette information, l’utilisation de variétés et techniques culturales adaptées etc.

La réflexion autour du plan d’action permet au groupe d’identifier différentes stratégies à court, moyen et long terme :

Activités Sous-activités Quand Qui

1. Optimisation de la

diversification des

cultures (évaluation,

renforcement)

- Etat des lieux (et comparer avec

ce qui se fait ailleurs pour

capitaliser

- Etude de faisabilité

- Diffusion et promotion des

nouvelles spéculations (ex.

démonstration, visite paysan,

champs école)

2015

2016

Coordinateur de

projet avec les

partenaires

UNPCB

2. Optimisation de

l’utilisation de la matière

organique

- Diagnostic de la faible utilisation

- Promotion de l’utilisation

efficace

- Appui/conseils suivi

2015

2016

2016

3. Utilisation de variétés et

techniques culturales

adaptées

- Sensibilisation pour l’utilisation

- RC

- Test de démonstration

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 44

4. Gestion post-récolte Promotion de technique simple de

consommation

Transformation (petites unités)

Accès au marché

2015

2018

2015

5. Technique de

Conservation des Eau et

des sols

Embocagement

Cordons pierreux (AGF, RNA)

revitaliser

2015-2016

6. Diffusion et accès aux

infos agro météorologiques

- Identification des acteurs

- Renforcement des capacités

- Renforcer le nombre de station

synoptiques

- Produire l’information agro

météorologique

- Diffusion de l’information

- Accès au NTIC

2017

2018

2018

2018

2018

7. GIRE (gestion intégrée

des ressources en eau)

- Aménagement de point d’eau

(retenues d’eau, boulis)

- Renforcement des capacités

2018

8. Surveillance

phytopathologique et

épizootique

- Produire l’info

- Identifier les acteurs

- Diffuser l’info

2018

J5. Evaluation de l’atelier

L’atelier et les thématiques abordées ont suscité l’intérêt des participants qui ont marqué la volonté de s’engager dans ce secteur.

Facilitation Lieu

Balance entre théorie et pratique

Temps à disposition pour échanger

Coordination logistique

Satisfaction générale

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 45

La réaction des participants sur l’atelier est positive. L’atelier a atteint son but et a stimulé l’intérêt pour la thématique. Cette réponse résume bien la dynamique et l’enthousiasme des participants durant l’atelier pour ce nouveau thème, qui a effacé le doute initial des participants percevant le CC comme une activité supplémentaire en plus de toutes les autres activités déjà mise en œuvre par les équipes. . Ça serait à souhaiter que la motivation et l’engagement pour la thématique restera.

Souvent, quelques mesures d’ACC ou de RCC étaient déjà en place mais pas systématiquement appliquées. Les participants ont reconnu l’importance de l’identification et de l’intégration de mesures adaptées dans les projets. L’engagement des participants à inclure la dimension CC dans un programme/projet souligne cette observation. Cela explique aussi la satisfaction moyenne des réponses sur des contributions pertinentes pour les travaux.

Commentaires spécifiques (reçus pendant et après l’atelier des participants

- L’atelier a été très utile car il a permis de concrétiser le concept du CC et ce qu’il signifie pour notre travail.

- Pour un prochain atelier il serait souhaitable de partager un exemple concret de HELVETAS sur le CC.

- L’application des outils de CRiSTAL et CEDRIG étaient très utiles pour notre travail.

- Les inputs des experts, discussions sur les projets concrets d’ACC

- Café du monde : très interactif, dynamique, bonne liaison entre étude de cas et autres projets

- Bonne équipe de modération, très dynamique

- Moins théorie et plus de pratique

- Inclure des expériences et étude de cas d’autres contextes

- Programme moins chargé (cibles les inputs) et plus du temps pour échanger

Introduction à la thématique CC et Agriculture

Etudes de cas

World Café

Visite de terrain

Application et intégration des outils CRISTAL et CEDRIG

Niveau d’atteintes atteint

Intérêt pour thématique stimulé ?

Satisfaction des personnes ressources (siège)

Avez-vous reçu suffisamment d’info/matériel applicable ?

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 46

Conclusion

La diversité des approches et des outils présentés lors de cet atelier a permis aux participants de se familiariser avec la thématique et les concepts d’ACC, de la RRC et de la gestion des ressources naturelles. Par ailleurs, les participants ont pu prendre connaissance de la mesure de l’investissement d’HELVETAS dans ce domaine et d’identifier des idées et des pistes pour des activités (pilotes) au niveau pays et/ou régional pour éventuellement élaborer un programme futur sur la thématique CC.

La présentation des concepts, des études de cas, des outils d’évaluation appliqués à la fois sur le terrain et sur les projets et programmes, ainsi que la présence des experts de la région travaillant dans le domaine du CC et de l'agriculture ont permis d’apporter un point de vue à la fois théorique et pratique, avec une vision projet (dimension locale) mais aussi régionale et internationale.

Durant toute la semaine, les participants ont pu partager et échanger entre eux et avec les experts sur la question du CC afin d’identifier des mesures d’adaptation pour l'avenir, afin de contribuer à l’élaboration de leur plan d’action.

Les participants ont souligné l’importance des points suivants pour concevoir des projets intégrant la dimension CC et RRC :

- intégrer les questions CC et RRC pour améliorer la durabilité des projets.

- disposer d’une analyse fine du contexte, des communautés, des différents profils socio-économiques avec lesquelles on travaille afin de déterminer les critères de vulnérabilité et ainsi, construire des trajectoires de résilience différenciées.

- utiliser des indicateurs pour mesurer la vulnérabilité, HELVETAS a travaillé sur plusieurs groupements d’indicateurs pour mesurer l’ACC et la RRC : i) en partenariat avec la DDC, ii) en tant que membre de la Plateforme des ONGs Suisses pour la RRC où HELVETAS s’inscrit entre autre dans le cadre d’action de Hyogo.

- réfléchir à l’échelle d’intervention, réfléchir à des pratiques sur des niveaux d’intervention plus larges, sur la base des analyses de risques et des scénarii du CC, avec des actions planifiées et des discussions politiques,

- avoir une approche holistique, renforcer le concept agro-intelligent et promouvoir les systèmes intégrés pour mieux s’adapter au CC

- proposer des cadres de référence, mettre en commun les forces d’intervention pour éviter des chevauchements d’actions concomitantes menées par différentes organisations,

- promouvoir une approche plus simplifiée de la gestion des risques sur un territoire avec les communautés,

- être prêt et préparé en cas de situations d’urgence nécessite d’être sensibilisé aux risques et aux réponses d’interventions,

- s’approprier et appliquer les outils d’analyse de risques comme le CRiSTAL ou le CEDRIG qui permettent d’analyser les risques, l’exposition, l’appréciation de la vulnérabilité et la capacité adaptive,

- simplifier et vulgariser l’information météorologique.

Les recommandations spécifiques des participants par rapport aux travaux d’HELVETAS :

- analyser les projets d’agriculture biologique de façon plus systématique pour mieux estimer leur valeur ajoutée, pour plus de durabilité dans les modèles proposés et ainsi promouvoir des modèles biologiques, certifiés, intégrant la variabilité du climat et les risques liés aux impacts du CC. Il pourrait être intéressant de construire un projet régional dans ce domaine, de constituer des espaces communs de dialogue (problématiques et recherche de solutions communes) et ainsi de concentrer les efforts,

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 47

- travailler à l’amélioration du modèle sur les corridors climatiques en incluant une approche multi facteurs (pluviométrie, température) et intégrant les rendements et les variétés de semence,

- s’appuyer sur les documents de références nationaux tels que les PANA et en particulier les LAPA (local adaptation plan for action) et sortir des projets communautaires pour ensuite le développer au niveau national,

- améliorer la compréhension du concept de résilience, aller plus loin pour comprendre la logique et avoir des actions ayant plus d’impacts sur la communauté et ainsi mieux l’appliquer sur le terrain.

Plus largement, il est recommandé à HELVETAS de :

- intégrer la dimension politique pour la reprise des innovations dans des cadres institutionnels,

- développer des processus de codécision pour développer des actions durables,

- renforcer l’approche participative pour le financement de certains projets pour une plus grande implication et un intérêt accru,

- travailler au niveau national pour intervenir de manière plus active (rôle central à jouer par le siège d’HELVETAS),

- avoir une vision sur une zone élargie, s’appuyer sur une expérience locale pour servir de levier face à l’ampleur de la problématique,

- renseigner des indicateurs qualitatifs pour prendre la mesure qualitative par rapport aux capacités nouvelles,

- permettre des comparaisons possibles entre les programmes conduits par HELVETAS (cadre commun de suivi-évaluation) et le lier au cadre national (véritable défi car différences des indicateurs).

En termes de niches pour HELVETAS, différentes propositions ont été énoncées :

- Investir de nouveaux secteurs : HELVETAS peut aisément s’inscrire dans la gestion intégrée des ressources hydriques et dans l’amélioration des systèmes de productions agricoles. Dans le secteur agricole, HELVETAS bénéficie d’une large expérience en termes de pratiques innovantes qu’il pourrait être intéressant d’exploiter à niveau sous régional.

- Penser un mécanisme de consortium d’interventions dans les trois pays (par exemple sur le coton biologique, avoir un label unique) qui permettrait de consolider les expériences. Il y a déjà des tentatives de concertation pour les secteurs de l’éducation et du développement rural, il faut poursuivre dans la même dynamique pour le secteur de la gestion intégrée des ressources en eau.

- Renforcer les capacités des acteurs à différents niveaux :

o Au niveau du dialogue politique : HELVETAS peut jouer un rôle sur les questions de plaidoyer (comme sur la loi d’orientation agricole, les sciences du climat), par des sensibilisations au plaidoyer des acteurs et partenaires. Cela permettrait d’améliorer les capacités de plaidoyer des acteurs, les articulations et le partage des bonnes pratiques.

o Au niveau des collectivités territoriales : HELVETAS doit poursuivre l’accompagnement des processus au niveau local et dans le renforcement des capacités des collectivités locales pour l’appropriation des compétences transférées.

o Au niveau des partenaires locaux : à court terme, un des objectifs est d’adapter au mieux les projets et d’appuyer les partenaires pour qu’ils évoluent dans leur pratique et l’ACC.

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 48

o Au niveau de l’éducation de base et de la formation qualifiante en milieu rural: inscrire la thématique CC dans les curricula et promouvoir l’usage des bios pesticides pour l’agriculture.

- Internaliser la mobilisation, la gestion et la partage des connaissances sur le CC, avoir une cartographie de l’existant, créer des synergies, tisser des liens et capitaliser. Cela a un coût et nécessite d’être budgétiser dans les projets.

- Valoriser l’expérience internationale d’HELVETAS dans le partage d’expériences. En terme de connaissances sur le CC, il existe beaucoup d’information disponible sur la thématique, des plateformes de dialogue inter-acteurs, des bases de données, au niveau international et au niveau des pays (par exemple l’Organisation météorologique mondiale).

- Créer davantage de connexions avec le secteur privé : ceci afin de multiplier les entrées possibles et pérenniser les technologies dans une dynamique de marché, de démultiplication et d’accessibilité.

- S’intéresser aux fonds (fonds stratégique et fonds d’opportunité) d’HELVETAS pour proposer un projet à financer. Les thématiques prioritaires de ces fonds pour 2016 concernent notamment le CC et le genre.

- Développer des modèles de paiement pour services environnementaux au niveau local.

Les priorités spécifiques pour les futurs programmes pays et le développement d’un programme d’envergure régional en Afrique de l’Ouest qui se sont dégagées :

- Au Mali, la GIRE est holistique, elle intègre l’assainissement, l’eau pour l’alimentation, la biodiversité, les pâturages.

- Au Burkina Faso, l’agriculture résiliente est un domaine d’intervention transversal, elle signifie l’inclusion de la sécurité alimentaire, la gestion de l’eau, des sols et de la biodiversité.

- Au Bénin, les priorités tendent vers la conversion biologique, l’adaptation des curricula de formation au CC, l’accès à la technologie et la mise en place de système d’alerte précoce et le plaidoyer pour l’intégration du CC dans les politiques agricoles.

Au niveau régional, les axes d’intervention seraient :

- La GIRE dans les bassins versants, les exploitations agricoles et la valorisation des ressources de façon intégrée,

- L’agroforesterie (karité, baobab, moringa) en incluant les aspects nutritionnels de la sécurité alimentaire et l’économie rurale,

- La gouvernance d’ACC en contexte décentralisé.

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 49

Annexes

Annexe 1: Programme de l’atelier

F2F Afrique de l’Ouest : Changement Climatique et Agriculture, 1-6 février 2015 à Bobo, Burkina Faso

Programme détaillé, 28.01.2015

Date Heure Activités Méthode Responsabilité Matériel

Dimanche, 1 février 2015

Voyage et déplacement à Bobo 1. Equipe logistique BF

18 :00 Bienvenue et introduction à l’atelier 2. Jean-Marie /NCL

18 :30 90’ Introduction personnelle Jeu changement climatique/visualisation d’un film

3. RDI/PGO Jeu

20 :00 Repas ensemble 4. Burkina Faso

Lundi, 2 février 2015

Partie I : Introduction à la thématique CC et Agriculture

8 :30 30’ Introduction à l’atelier et à la thématique

y compris l’introduction du rapport final et la stratégie ECC, papier thématique « CC et agriculture »

NCL

9 :00 45’ Changement Climatique : situation actuelle y compris les messages clés du GIEC / Questions de clarification

Présentation

1. NCL

9 :45 30’ Impacts du CC en Afrique de l’Ouest y compris discussion Présentation Badolo de IAVS

10 : 15 Pause café

Partie II : Où en sommes-nous avec nos projets ?

10 :45 10’ 60’

Introduction aux études de cas Présentations des études de cas:

(1) Jigiya (Mali) (2) Post récolte (Benin)

Présentation 20 min par présentation +10 questions de clarification

RDI Présentateurs des études de cas

Résumé de 4 pages pour chaque étude de cas

12 :00 30’ Conséquences du CC sur la production agricole et la sécurité alimentaire locale et régionale (incl. des aspects autour de l’eau pour l’alimentation)

NCL/ Badolo de IAVS Résumé Afrique du GIEC

12 :45 Déjeuner

13 :45 60’ Continuation des présentations des études de cas: (3) Agriculture et Coton Bio (Burkina Faso) (4) Promotion des filières biologiques et équitable – ProFil-Bio (Mali)

20 min par présentation +10 questions de clarification

RDI Présentateurs des études de cas

14 :45 60’ Introduction aux groupes de travail

Présentation Groupes de travail par pays

NCL/RDI

Polycopiés Cartes colorées

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 50

Groupes de travail par pays

Produit final : une carte avec tous les pays et leurs activités

RDI (Bénin) LGI (Niger) PGO (Burkina F.) NCL (Mali)

Carte géographique pour chaque pays

16 :00 Pause café

16 :30 45’ Présentation des groupes de travail et discussion

Mardi, 3 février 2015

8:30 15’ Résumé de la journée de lundi 2 participants

Partie III : Des bonnes pratiques appliquées dans la région en voie d’une agriculture résiliente au changement climatique

8:45 Brève contribution sur l’agriculture et le CC – en voie d’une agriculture résiliente au changement climatique

y compris référence au papier thématique sur CC et Agriculture

NCL Papier thématique sur CC et Agriculture

9:00 150’ CC dans le contexte agricole en Afrique de l’Ouest : expériences et bonnes pratiques Experts :

- Badolo - Maguette Kaire - Mbaye Diop, ISRA - Rémy Dabire, Sypro Bio

Café Mondial (World Café) 30 minutes par station

RDI/ Facilitateur Travail de groupe RDI LGI PGO NCL

Poster des experts

Pause café pendant les groupes de travail (15’)

11 :30 Synthèse en plénière pour chaque expert (10’) Facilitateur

12 :00 Contribution sur un Développement Résilient au Changement Climatique – un concept développé y compris questions de clarification

PGO

12 :30 Déjeuner

13 :30 Discussions du comité : experts invités, représentant du HELVETAS Facilitateur

Questions préparées/posées pendant le matin

15 :00 Suivi par une discussion en plénière Facilitateur

15 :30 30 Présentation sur les mécanismes de financement dans le contexte du CC

PGO

16 :00 Pause café

Partie IV : Analyse des risques

16 :30 Introduction à l’analyse des risques et à la visite de terrain (CRISTAL) NCL/Abel Polycopiés

Mercredi, 3 février 2015

Visite de terrain – analyse des risques

7 :00 Départ pour la visite de terrain, répartition en trois groupes : analyse des risques (voir programme séparé)

3 groupes de travail Abel Polycopiés

18 :00 Repas

19 :00 Evaluation de la visite de terrain: Identification des points à améliorer dans le projet

Recommandations élaborées par les groupes de travail

NCL

Jeudi, 4 février 2015

8 :30 15’ Résumé de la journée de mardi et mercredi 2 participants

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Rapport Régional de l’atelier sur le Changement Climatique et Agriculture 51

Partie V : Application des outils

9 :00 Analyse des risques par l’outil CRiSTAL: études de cas Groupes de travail Application de l’outil CRiSTAL

Participants 3 ou 4 groupes de travail : (1) Post récolte (Benin) (2) Promotion des filières

biologiques et équitable – ProFil-Bio (Mali) et/ou

(3) Jigiya (Mali) (4) Agriculture et Coton Bio

(Burkina Faso)

Polycopiés de la visite de terrain

Pause café indépendante pendant les groupes de travail

11 :00 45’ Echange en plénière Facilitateur

11 :45 30’ Introduction à l’outil CEDRIG Présentation NCL

12 :15 10’ Introduction aux groupes de travail avec CEDRIG Présentations NCL

12 :30 Déjeuner

13 :30 Application de l’outil CEDRIG : Identification et sélection des mesures (Modèle 3, Etapes II +III)

Groupes de travail Travailler sur les études de cas par pays : Application de CEDRIG

NCL Polycopiés CEDRIG

Pause café indépendante pendant les groupes de travail

16:00 30’ Echange en plénière

16 :30 Echange sur le papier thématique « Changement Climatique et Agriculture »

NCL/RDI

Vendredi, 5 février 2015

7 :45 15’ Résumé de la journée du jeudi 2 participants

8:00 (i) Intégration des mesures identifiées dans le cadre logique du projet et (ii) Identification des éléments pour des activités/ projets futurs

Groupes de travail

LGI /participants Cadre logique du projet

Pause café indépendante pendant les groupes de travail

10 :30 Restitution

11:00 60’ Elaboration des plans d’actions par pays et pour la région Suivi par une discussion au plénière

Groupes de travail

Participants/ LGI Facilitateur

12:30 15’ Evaluation de l’atelier Schéma araignée PGO

13 :00 Clôture de l’atelier JSM/LGI

13 :00 PAUSE et déjeuner

13 :30 Départ des participants Equipe logistique BF

Equipe de l’atelier

Nicole Clot (NCL): Coordination de l’atelier et responsable pour les contributions thématiques (Coordinatrice principale) Raphael Dischl (RDI): Coordination et contributions thématiques Patricia Gorin (PGO) : Responsable pour la documentation de l’atelier, coordination et contributions thématiques Lionel Giron (LGI): Coordination de l’atelier Burkina Faso : Responsable pour la logistique Alexis Kaboré Facilitation de l’atelier Abel Gouba Visite de terrain en collaboration avec NCL

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: Rapport de l’atelier régional en Afrique de l’Ouest sur le Changement Climatique et Agriculture 52

Annexe 2: TDR de l’atelier

F2F : Changement Climatique et Agriculture en Afrique de l’Ouest

2 à 6 février 2015, Bobo (Burkina Faso)

Version finale, 23.9.2014 préparée par NCL, ECC

Cadrage

HELVETAS Swiss Intercooperation est en train d'organiser un atelier régional en Afrique de l’Ouest sur

les thèmes Changement Climatique et Agriculture en Burkina Faso, concrètement à Bobo entre le 2

et 6 février 2015.

L'objectif global est de systématiser l’analyse contextuelle du CC dans tous nos projets et d’équiper les

projets du knowhow sur la thématique CC dans l’agriculture en général, et plus spécifiquement pour la

région de l’Afrique de l’Ouest. L’accent sera mis sur l’agriculture, notamment l’eau (pour l’alimentation),

afin de contribuer à une sécurité alimentaire accrue et une agriculture durable et résiliente au CC dans

la région.

La porte d’entrée pour un tel atelier seront les expériences déjà faites dans les projets en cours par des

études de cas préparées par les collègues dans les pays. Concrètement, ces études de cas permettront

aux participants des différents pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Mali, Burkina Faso et Niger), mais

aussi de Madagascar, de partager leurs préoccupations sur les impacts de la variabilité du climat et du

CC sur les projets agricoles et les différentes dimensions de la sécurité alimentaire. Comment y sont-

ils confrontés au niveau local et comment font-ils face à ces impacts dans les projets?

En se basant sur ces études de cas, on identifiera les «déficits » et mesures complémentaires à mettre

en œuvre pour un « Climate Resilient Development », par le biais de l’introduction progressive des outils

des risques (CRiSTAL et CEDRIG), qui sont déjà des outils testés et utilisés par HELVETAS dans

d’autres pays.

L’atelier devra aussi permettre d’identifier des idées pour des activités (pilotes) au niveau pays et/ou

régional pour éventuellement élaborer un programme futur sur la thématique CC.

Des experts de la région travaillant dans le domaine du CC et de l'agriculture seront invités à partager

et échanger avec les participants pour aboutir à une vue plus régionale, pour identifier des mesures

d’adaptation pour l'avenir et pour au final élaborer des plans d’action.

Pourquoi un tel atelier en Afrique de l’Ouest?

Se basant sur les deux événements précédents, en Inde (mai 2013) et en Éthiopie (2010), l’Afrique

de l'Ouest a notamment été choisie pour renforcer nos capacités dans le domaine du CC et de

l'agriculture et pour finalement équiper les projets avec le knowhow du CC. Outre l'engagement de

HELVETAS Swiss Intercooperation dans sa contribution au programme et à la stratégie (2013-

2017), la variabilité du climat actuelle et les effets du CC attendus pour la région sont des arguments

solides pour investir et améliorer nos capacités dans ce domaine en Afrique de L’Ouest. L'expérience

au cours des précédents F2Fs a clairement montré que ce type d'apprentissage stimule des

discussions et contribue au « Climate Resilient Development ».

Pays hôte: Burkina Faso, concrètement à Bobo avec une visite de terrain à San

Période: 2 à 6 février 2015

Objectif global :

Contribuer au renforcement des capacités de nos compétences dans la région de l’Afrique de L’Ouest dans le domaine du CC avec un accent fort sur le secteur d’agriculture et l’eau (W4F).

Objectifs spécifiques :

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: Rapport de l’atelier régional en Afrique de l’Ouest sur le Changement Climatique et Agriculture 53

Contribuer au renforcement des capacités de nos compétences dans la région de l’Afrique de

l’Ouest dans le domaine du CC avec un accent fort sur le secteur d’agriculture et l’eau (W4F).

Partager les connaissances actuelles sur le CC (5ème rapport du GIEC) et sur la région Afrique

de l’Ouest (incl. des scenarios) ainsi que les impacts sur les secteurs de l’agriculture et de l’eau.

Mettre à disposition des outils d’analyse des risques et intégrer progressivement des mesures du CC et de la réduction des risques dans les projets en cours et dans les nouveaux projets.

Activités/stratégie en cours pour faire face à la variabilité du climat et du CC et ce qu’on aura

besoin en complément (activités additionnelles).

o Partager des expériences entre les participants et apprendre des autres

o Identifier de bonnes pratiques pour faire face à la variabilité du climat et du CC (par

exemple lié à la problématique de l'eau dans des contextes rares/ erratiques en mettant

l'accent sur la production alimentaire (l'eau pour l'alimentation) ; la diversification des

grains, gestion de l’eau, sol et semence).

Partager et discuter avec les participants le « document de discussion » (issue paper) sur le CC et l’agriculture.

Améliorer la prise en compte des aspects du CC dans les projets (en cours et à venir)

Identifier des éléments pour un programme futur et élaborer un premier concept pour des

activités pilotes (2 pages).

Déroulement Le programme se déroulera selon les séquences ci-après :

1. Introduction de la thématique : changement climatique dans le secteur agriculture en général

en Afrique de l’Ouest 2. Où en sommes-nous avec nos projets? 3. Visite de terrain : Application des 0utils et méthodes pour des analyses des risques 4. Identifier des mesures pour des projets existants et l’intégration des mesures dans le cadre

logique de projet 5. Elaborations des plans d’actions par pays et pour la région

Voir le programme détaillé Participants

Coordinateurs de Mali, Burkina Faso, Niger, Benin (4)

Personnes de projets/programmes qui travaillent sur les thèmes : gestion des ressources naturelles, chaine de valeur (à préciser par LGI)

o Benin (4) o Burkina Faso (4) o Mali (4) o Niger (2)

Conseillers techniques régionaux de REC (Luc Lefevre)

Spécialiste thématique sur CC de Madagascar (une personne ; à vérifier par NCL)

Experts et invités : Sypro Bio (à vérifier par RDI) ; et de la DDC (en total max. 5)

Spécialistes thématiques du siège (NCL, RDI, LGI et PGO) et facilitateur de la région (5)

(Max. de participants : 25 personnes), voir la liste détaillée de participants

Organisation de cette F2F

Les équipes Environnent et Changement Climatique (Nicole Clot) et Economie Rurale (Raphael Dischl)

du siège ensemble avec le coordinateur des pays (Lionel Giron) et les collèges des pays de l’Afrique

de l’Ouest (Mali, Burkina Faso, Benin) sont responsables pour organiser ce f2f.

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: Rapport de l’atelier régional en Afrique de l’Ouest sur le Changement Climatique et Agriculture 54

Annexe 3: Liste des participants

N° Nom Prénom Organisation Pays E-mail

01 CLOT Nicole HELVETAS Suisse [email protected]

02 DISCHL Raphael HELVETAS Suisse Raphaë[email protected]

03 GIRON Lionel HELVETAS Suisse [email protected]

04 GORIN Patricia HELVETAS Suisse [email protected]

05 ABDOULAYE Mamoudou HELVETAS Benin [email protected]

06 CHABI- CHINA Lionnel HELVETAS Benin [email protected]

07 POITEVIN Bruno HELVETAS Benin [email protected]

08 SISSINTO Evelyne HELVETAS Benin [email protected]

09 GOUBA Abel HELVETAS Burkina [email protected]

10 SAMYN Jean-Marie HELVETAS Burkina [email protected]

11 SAWADOGO Rose HELVETAS Burkina [email protected]

12 TIOMBIANO Darius HELVETAS Burkina [email protected]

13 TOUGMA Rodrigue HELVETAS Burkina [email protected]

14 DACKO Rosaline HELVETAS Mali [email protected]

15 DEMBELE Célestin HELVETAS Mali [email protected]

16 DOUMBIA Siaka HELVETAS Mali [email protected]

17 RIEG Sylvaine HELVETAS Mali [email protected]

18 BADOLO Mathieu IAVS Burkina [email protected]

19 DIOP Mbaye ISRA/CNRA Sénégal [email protected]

20 DULAU Caroline ICI Burkina [email protected]

21 KABORE Alexis CORADE Burkina [email protected]

22 KAIRE Maguette AGRYMET Niger [email protected]

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: Rapport de l’atelier régional en Afrique de l’Ouest sur le Changement Climatique et Agriculture 55

23 DABIRE Rémy SYPROBIO Mali [email protected]

24 GLIN Laurent SYPROBIO Mali [email protected]

25 LEFEVRE Luc HELVETAS Burkina [email protected]

26 OUEDRAOGO Mamadou VALPAPE Burkina [email protected]

27 SARE Salifou DDC Burkina [email protected]

28 ZABRE Sylvain IUCN Burkina [email protected]

Annexe 4 : Résultats du village de GORA

1ère étape : dessiner la carte du village et des différentes zones d’activités

2e étape : compléter l’analyse des aléas

Aléas Fréquence d’aléa

Effets Impacts

Intensité de l’impact

Stratégie pour faire face au CC

Durabilité de ces stratégies

1. Raccourcissement de la durée de la saison des pluies 2. Poche de sécheresse

Chaque année De plus en plus fréquente

Tarissement des retenues d’eau

Baisse des rendements

Très haute -Variétés améliorées (à cycle court, peu consommatrice d’eau, et productives) -Adaptation des types de cultures choisies (association-rotation) -Prières et sacrifices -stockage de fourrage - adaptation du cycle de vaccination du bétail

oui

Baisse de la nappe phréatique

Baisse des revenus (manque à gagner)

-Ressemer -diversification -fertilisation -Meilleur utilisation de la matière organique

oui

Dégradation des sols

Pertes de semi

Perte de revenus

Très haut

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: Rapport de l’atelier régional en Afrique de l’Ouest sur le Changement Climatique et Agriculture 56

Augmentation de risques de maladies

Augmentation charge de travail

Perte d’animaux

Pertes de fourrage

3. pluies extrêmes

Une année sur deux

Inondation Pertes d’animaux

moyen Culture en lignes Cordon pierreux Bandes enherbées Protection des animaux Plantation d’arbres Régénération naturelle assistée

efficace

Erosion hydrique

Dégradation/Destruction maison (écroulement)

Pourrissement des cultures

Chutes d’arbres

4 Vents violents

Une à deux fois par an

Erosion éolienne

Perte de production

moyen Reboisement Haies vives

efficaces

La verse des cultures

Baisse des revenus (cultures et habitat) manque à gagner

Dégradation/Destruction des maisons

3e étape : construire le calendrier des aléas

Aléas J F M A M J J A S O N D

1. Raccourcissement de la durée de la saison des pluies

X (mi-juin)

X X X

2. Poches de sécheresse X X X X

3. Pluies extrêmes X X X X

4. Vents violents X X

4e étape : élaborer la matrice des aléas

Moyen d’existence Aléa 1 Aléa 2 Aléa 3 Aléa 4 Total

Elevage 3 2 3 1 9

Sols agricoles 3 2 3 2 10

Eau 3 2 0 1 6

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: Rapport de l’atelier régional en Afrique de l’Ouest sur le Changement Climatique et Agriculture 57

Produits forestiers ligneux et non ligneux

3 1 1 2 7

Infrastructure 0 0 2 2 4

Cultures de rentes /coton 3 3 2 2 10

Cultures vivrières 3 3 3 3 12

Ressources humaines 2 2 2 2 8

Total 20 15 18 15

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Annexe 5 : Liste de références

Rapport GIEC, 5ième Rapport d’Evaluation.

Résumé du GIEC pour l’’intention des décideurs, Groupe de Travail II (frz)

http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar5/wg2/ar5_wgII_spm_fr.pdf

http://www.ipcc-wg2.gov/AR5

http://ipcc-wg2.gov/AR5/images/uploads/IPCC_WG2AR5_SlideDeck.pptx

Rapport GIEC, 4th Raport d’Evaluation http://www.ipcc.ch/publications_and_data/publications_and_data_reports.htm#1

CCNUCC – portail INDC, accord de Lima http://unfccc.int/focus/indc_portal/items/8766.php

Rapport special sur les risques des évenements extremes et des catastrophes (GIEC) http://ipcc-wg2.gov/SREX/report/report-graphics/ch4-figures/

Communication national par pays (site CCNUCC)

http://unfccc.int/national_reports/non-annex_i_natcom/items/2979.php

Programme d’Action National d’Adaptation http://unfccc.int/cooperation_support/least_developed_countries_portal/submitted_napas/items/4585.php

Au niveau national: UNDP Climate Change Country Profiles http://www.geog.ox.ac.uk/research/climate/projects/undp-cp/

Climate change data portal du Banque Mondial: http://sdwebx.worldbank.org/climateportal/; http://sdwebx.worldbank.org/climateportalb/home.cfm?page=country_profile

Réduction des risques de catastrophes

Global assessment report on disaster risk reduction (2009): http://www.preventionweb.net/english/hyogo/gar/report/index.php?id=1130&pid:34&pih:2

National Progress Report regarding the Hyogo Framework for Action: http://www.preventionweb.net/english/hyogo/progress/reports/?pid:222&pil:1

EM-Data Base:information autour des catastrophes http://www.emdat.be/

Terminologie RCC: http://www.unisdr.org/files/7817_UNISDRTerminologyFrench.pdf

Cadre de Hyogo 2005-2015: http://www.unisdr.org/we/coordinate/hfa

http://www.unisdr.org/2005/wcdr/intergover/official-doc/L-docs/Hyogo-framework-for-action-french.pdf

http://www.unisdr.org/files/1037_finalreportwcdrfrench1.pdf

http://www.unisdr.org/files/35070_gordyfr.pdf

Cadre de Sendai 2015-2030 : http://www.wcdrr.org/uploads/Sendai_Framework_for_Disaster_Risk_Reduction_2015-2030.pdf

http://www.wcdrr.org/preparatory/post2015

Integrating Climate Change Adaptation into Development Cooperation (OECD): http://www.oecd.org/dataoecd/0/9/43652123.pdf

Publications sur ACC et RRC

DFID Topic Guide: Adaptation: http://www.eldis.org/go/home&id=65551&type=Document

Hammill and Tanner (2012) Harmonizing: http://www.iisd.org/pdf/2011/5kg706918zvl.pdf

Site Web des projets de HELVETAS Swiss Intercooperation: PACC Peru http://www.paccperu.org.pe/

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PRRD Bolivia http://www.prrd.com.bo/

Projet eau en Maroc par GIZ: http://www.agire-maroc.org/programme-agire.html (projet qui suit la logique de GIRE et travaille autour des thèmes de la réutilisation de l’eau, captage d’eau dans des zones semi- et arides).

E-learning platforms pour CC:

FAO http://www.webgeo.de/fao-webgeo-2-intro_fr/

UNITAR: http://unccelearn.org/

Références et portails CC

Réseau DDC CC&E: http://www.sdc-climateandenvironment.net/en/Home_Who_we_are/fr_es_de_it/Die_Seiten_auf_deutsch

Surtout le « newsletter du réseau ECC » pour être intéressant pour vous

Réseau DDC RRC: http://www.sdc-drr.net/cedrig

CC Platform: http://weadapt.org/

DRR Platform: http://www.preventionweb.net/english/

Swiss NGO DRR Platform http://www.drrplatform.org/

Alliance 2015 plate-forme d’ONG http://www.alliance2015.org/

http://www.aaknet.org/

http://www.unisdr.org/partners/countries

Changement climatique et Agriculture

http://www.fao.org/climatechange/67624/fr/

CGIAR - Pour une agriculture intelligente face au climat au Sénégal, un recueil de bonnes pratiques d’adaptation et d’atténuation http://ccafs.cgiar.org/fr/blog/pour-une-agriculture-intelligente-face-au-climat-au-s%C3%A9n%C3%A9gal-un-recueil-de-bonnes-pratiques-d#.VNoTzS5FOM8

https://cgspace.cgiar.org/bitstream/handle/10568/51331/WP85_fr.pdf?sequence=1

http://ccafs.cgiar.org/

http://cdkn.org/themes/climate-change-adaptation-2/

http://www.ifad.org/elearning/index.html

Portail FAO sur les semences et variétés http://ecocrop.fao.org/ecocrop/srv/en/home

CNAAS – Caisse nationale d’assurance agricole http://www.cnaas.sn/presentation.php

Centre Africain pour les applications de la météorologie du développement http://www.acmad.net/new/?q=fr/pages/accueil

Organisation météorologique mondiale http://www.wmo.int/pages/index_fr.html

Documents sur les outils d’analyse et d’évaluation des risques :

Site web officiel de CRiSTAL: http://www.iisd.org/cristaltool/

Outil CRISTAL http://www.cristaltool.org/

Outil CRiSTAL (version 4 qui est la plus actuelle en français, la version 5 n’existant pas en français) : manuel d’utilisateurs : http://www.iisd.org/cristaltool/documents/cristal-manuel-francais-juillet2009.pdf

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Manuel sur les analyses de vulnérabilité et de capacité d’adaptation au changement climatique élaboré par CARE : un instrument qui a été développé en parallèle avec CRiSTAL pour orienter les utilisateurs sur le mode de collecte des informations : http://www.careclimatechange.org/files/adaptation/CARE_CVCA_Handbook-2009-French.pdf

Outil CEDRIG http://www.sdc-drr.net/cedrig

Millenium Institue Model T21 http://www.millennium-institute.org/integrated_planning/tools/T21/

Info4Dourou

https://documents.epfl.ch/users/w/wa/waridel/www/ActusWeb/Info4Dourou2.0_FR.pdf

http://cooperation.epfl.ch/Info4Dourou-fr

Institutions invitées à l’atelier

Portail du CILSS (Aghrymet) – stratégie d’adaptation

http://www.agrhymet.ne/portailCC/index.php/fr/

IAVS www.iavs-bf.org

Institut sénégalais de recherche agronomique http://www.isra.sn/

Systèmes de production biologique diversifiée http://www.syprobio.net/

Sur les financements d’ACC :

Fonds Spécial CC (FSCC) et Fonds pour pays les moins avancés (FPMA) :

http://www.thegef.org/gef/ldcf_sccf

http://www.thegef.org/gef/sites/thegef.org/files/publication/23470_SCCF.pdf

Fonds d’Adaptation : https://www.adaptation-fund.org/

http://unfccc.int/adaptation/workstreams/nairobi_work_programme/items/4623.php

Font Vert Climat : http://news.gcfund.org/

Base de données sur les Fonds spécieux :

http://www.climatefundsupdate.org/

http://www.climatefinanceoptions.org/cfo/index.php

http://www.afdb.org/en/topics-and-sectors/sectors/climate-change/climate-finance-newsletter/

Sites de référence importants sur la résilience :

DFID (2011): Defining Disaster Resilience: A DFID Approach Paper https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/186874/defining-disaster-resilience-approach-paper.pdf

IDS (2013): Making the most of resilience. IDS Policy Briefing, 32. http://www.ids.ac.uk/files/dmfile/IF32.pdf

Partners for Resilience, Putting community resilience into practice. Initial lessons learnt. May 2013.http://www.partnersforresilience.nl/about-us/documents/nlrc_pfr_vision%206p%20web.pdf.

A new vision for Community Resilience. The case for change. November 2012.http://www.partnersforresilience.nl/about-us/documents/pfr-resilience-vision.pdf

Twigg, J. (2009): Characteristics of a Disaster-Resilient Community. Available at http://www.actionaid.org/sites/files/actionaid/characteristics_of_a_disaster_resilient_community.pdf