l’ordre des francophones sommaire d’amérique remis par le

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Volume 17, n o 2, juin 2001 L’Ordre des francophones d’Amérique remis par le premier ministre Bernard Landry Sommaire Personnalités nouvellement décorées de l’Ordre des francophones d’Amérique . . . . . p. 2 Les lauréats du Prix du 3-Juillet-1608 . . . . . . . . . p. 5 La langue de l’Amérique française . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 6 Mission de la présidente à Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 6 Le Conseil de la langue française aux États généraux . . p. 7 La Commission des États généraux . . . . . . . . . . . . . . . p. 7 Les communications internationales et la langue du travail . . . . . . . . p. 8 Les enjeux et les défis linguistiques de l’intégration des Amériques . . . . . . . . . . . . . . . p. 9 Nouvelle recrue chez les chercheurs . . . . . . . . . . p. 10 Remplacement temporaire de Nicole Paquin . . . . . . . . . . . . p. 10 Annonces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 11 Le premier ministre du Québec, monsieur Bernard Landry, la ministre responsable de la Charte de la langue française, madame Diane Lemieux, et le maire de Québec, monsieur Jean-Paul L’Allier, étaient les invités d’honneur de la prési- dente du Conseil de la langue française, madame Nadia Brédimas-Assimopoulos, à l’occasion de la cérémonie de remise des insignes de l’Ordre des francophones d’Amérique et du Prix du 3-Juillet-1608, qui s’est déroulée au Salon rouge de l’Assemblée nationale le 20 mars dernier. La cérémonie, animée par madame Renée Hudon, a été des plus réussies. Devant, de gauche à droite : Noëlla Arsenault-Cameron, Françoise Tétu de Labsade, le premier ministre Bernard Landry, la présidente Nadia Brédimas-Assimopoulos, la ministre responsable de l’application de la Charte de la langue française, Diane Lemieux et Robert Fournier. Derrière, de gauche à droite : Jean Watters, Sergio Zoppi, Yann Herry, le président du jur y Alain Prujineret Pierre Martel.

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Volume 17, no 2, juin 2001

L’Ordre des francophonesd’Amérique remis par le premierministre Bernard Landry

SommairePersonnalités nouvellement décorées de l’Ordre desfrancophones d’Amérique . . . . . p. 2

Les lauréats du Prix du 3-Juillet-1608 . . . . . . . . . p. 5

La langue de l’Amériquefrançaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 6

Mission de la présidenteà Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 6

Le Conseil de la langue française aux États généraux . . p. 7

La Commission des États généraux . . . . . . . . . . . . . . . p. 7

Les communications intern a t i o n a l e set la langue du travail . . . . . . . . p. 8

Les enjeux et les défis linguistiques de l’intégration des Amériques . . . . . . . . . . . . . . . p. 9

Nouvelle recrue chez les chercheurs . . . . . . . . . . p. 10

Remplacement temporairede Nicole Paquin . . . . . . . . . . . . p. 10

Annonces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 11

Le premier ministre du Québec, monsieurBernard Landry, la ministre responsablede la Charte de la langue française,madame Diane Lemieux, et le maire deQuébec, monsieur Jean-Paul L’ A l l i e r,étaient les invités d’honneur de la prési-dente du Conseil de la langue française,madame Nadia Brédimas-Assimopoulos,

à l’occasion de la cérémonie de remise desinsignes de l’Ordre des francophonesd’Amérique et du Prix du 3-Juillet-1608,qui s’est déroulée au Salon rouge del’Assemblée nationale le 20 mars dernier.

La cérémonie, animée par madame RenéeHudon, a été des plus réussies.

Devant, de gauche à droite : Noëlla Arsenault-Cameron, Françoise Tétu de Labsade, le premier ministre BernardLandry, la présidente Nadia Brédimas-Assimopoulos, la ministre responsable de l’application de la Charte de la languefrançaise, Diane Lemieux et Robert Fournier. Derrière, de gauche à droite : Jean Watters, Sergio Zoppi, Yann Herry, le président du jury Alain Prujineret Pierre Martel.

Personnalités nouvellement décoréesde l’Ordre des francophones d’Amérique

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Un à un, les récipiendaires et les lauréatsont livré des remerciements authentiquesqui révélaient leur passion pour la langue française devant les quelque 300 invités qui remplissaient le parterre del’Assemblée nationale.

Les nouveaux membres de l’Ordre desfrancophones d’Amérique ont reçu unemédaille et une épinglette de l’Ordre ainsiqu’un parchemin signé de la main du premier ministre, de la ministre respon-

Madame Arsenault-Cameron a entreprisavec succès, en 1995, une lutte jusqu’enCour suprême pour l’obtention d’uneécole française à Summerside. Très activedans son milieu, l’Île-du-Prince-Édouard,elle a reçu une formation en technique dedéveloppement communautaire et d’aideaux organismes sans but lucratif.

Dans les comités et organismes où elle œuvre, elle fait la promotion de l’enseignement en français et tente de sensibiliser les habitants de sa région audroit qui leur appartient de faire éduquer

L’Ordre des francophones d’Amérique remispar le premier ministre Bernard Landry(suite de la page 1)

sable de l’application de la Charte et de laprésidente du Conseil.

Quant aux lauréats du Prix du 3-Juillet-1608, ils ont reçu une magni-fique sculpture de l’artiste LilianaB e r e z o w s k y, sur laquelle est inscrit un poème qu’il est possible de faire «danser» en faisant pivoter la sculpturesur son socle. Ils ont également reçu un parchemin du même type que les mem-bres de l’Ordre.

C’est à l’initiative du gouvernement deRené Lévesque que le Conseil de lalangue française remet annuellement,depuis 1978, les insignes de l’Ordre desfrancophones d’Amérique et le Prix du 3-Juillet-1608.

leurs enfants en français. En mai 2000,elle reçoit le prix de la Commissionnationale des parents francophones poursa contribution personnelle dans la recon-naissance des droits à l’éducation enfrançais des minorités linguistiques duCanada.

Madame Noëlla Arsenault-Cameron, Acadie

communautaire de langue française aunord de l’Ontario. Membre actif deplusieurs associations professionnelles et communautaires, il a publié de nombreux articles de recherche et donnédes conférences au Canada comme à l’étranger. Il est, depuis août 1998,recteur de l’Université Laurentienne àSudbury.

Monsieur Herry, professeur du secon-daire, joue un rôle considérable dans l’animation du milieu scolaire et ledéveloppement de la communauté franco-phone du Yukon.

Né au Maroc de parents français, aprèsdes études primaires en Provence, il vients’établir à Québec avec sa famille. Aprèsavoir visité de nombreux pays, il s’installeau Yukon au début des années 80 où ilexerce une grande influence sur le dévelop-pement de la communauté francophone duYukon. Comme professeur, il organise d i fférentes activités pour amener les

élèves à s’ouvrir aux autres communautés.

C’est ainsi que, en l’an 2000, il a mis surpied le projet «Aux sources de la fran-cophonie» qui a permis à une vingtainede jeunes francophones et francophiles dequatre écoles de Whitehorse de visiter unepartie de la France et de sensibiliser lesfrancophones européens au fait que lafrancophonie au Canada ne se limite pasaux seules provinces de l’Est. Ce sont desprojets et des activités de cette envergurequi lui ont permis d’obtenir le Prixnational de l’Association canadienne deséducateurs de langue française (ACELF).

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Monsieur Watters possède une vasteexpérience en développement communau-taire, en formation des adultes et enformation à distance en milieu franco-phone. Il est titulaire d’un doctorat enandragogie des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, et premierdans ce domaine à obtenir le prix Grégoirede l’Université de Montréal pour l’excel-lence en recherche. Directeur de l’éduca-tion des adultes et professeur associé àl’Université de Sherbrooke (1989-1991),il a été également président-fondateur du Collège Boréal, le premier collège

Monsieur Jean Watters, Ontario

Monsieur Yann Herry(Territoire du Yukon), Ouest canadien

Monsieur Fournier est reconnu commel’un des hommes les plus influents sur lesplans politique et professionnel dans ledomaine de l’enseignement en français enNouvelle-Angleterre.

Diplômé au New Hampshire, au Québecet en France, il a été conseiller personnelde deux présidents des États-Unis, et a favorisé l’échange d’étudiants et l’établissement de liens culturels entre le Québec et le New Hampshire. Il a participé aux conférences internationalesdes Francophones du Monde tant à

Monsieur Robert Fournier (États-Unis), Amériques

Québec qu’en France et en Afrique.

Il est titulaire d’un doctorat honorifiqueen pédagogie pour ses contributions à laculture québéco-française en Nouvelle-Angleterre, et la France l’a honoré en lefaisant Officier de l’Ordre national desPalmes Académiques.

Monsieur Zoppi, professeur de langues etlittératures d’expression française àl’Université de Turin, contribue d’unefaçon remarquable à faire connaître la littérature et la culture québécoises enItalie. Il a occupé de nombreuses fonctionsdont celle de professeur titulaire delangues et littératures françaises à laFaculté de magistero de l’Université deTurin. Durant les quinze dernières années,il a contribué à faire connaître la littératurefrancophone en Italie.

Sa carrière a été consacrée principalementà l’étude et à la diffusion des auteursquébécois, en particulier Gaston Miron,André Langevin et Fernand Ouellet. Il a favorisé également la présence d’au-teurs québécois dans les universités italiennes. En se joignant avec enthou-siasme au premier conseil d’administrationde l’Association internationale des étudesquébécoises, il y a apporté toute la crédibilité attachée à sa réputation d’uni-versitaire et d’administrateur d’État.

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Monsieur Sergio Zoppi (Italie), Autres continents

Madame Tétu de Labsade, professeure à laretraite mais associée à l’Université Laval,auteure et chercheure, se consacre depuisde nombreuses années au rayonnement dela culture québécoise.

Diplômée en lettres de l’Université deGrenoble, elle ajoutera à ses titres de Che-valier de la Légion d’honneur, Chevalierde l’Ordre National du Mérite et Chevalierde l’Ordre des Palmes Académiques celui de membre de l’Ordre des francophonesd’Amérique. En tant que professeure à laFaculté des lettres de l’Université Laval,elle a mis sur pied les programmes de

français langue seconde dont elle fut direc-trice une dizaine d’années. Elle a publié Le Québec, un pays, une culture, dont unenouvelle édition vient de voir le jour et quia reçu un accueil chaleureux partout dans la francophonie.

De plus, elle a enseigné dans diverses uni-versités, organisé plusieurs colloques, collaboré à différents ouvrages, publié desarticles dans des revues et donné bon nombre de conférences sur la littérature etla culture.

Madame Françoise Tétu de Labsade, Québec

Monsieur Martel, professeur titulaire àl’Université de Sherbrooke, est l’auteur deplusieurs publications sur le françaisquébécois. Il a été président du Conseil dela langue française de 1988 à 1990. Il aoccupé les fonctions de directeur duDépartement d’études françaises et dedoyen de la Faculté des lettres et scienceshumaines à l’Université de Sherbrooke.

Depuis 1990, il est le directeur du Centred’analyse et de traitement informatique dufrançais québécois. Il est auteur et coauteurde plusieurs publications savantes portant

sur le français québécois, en particulier leD i c t i o n n a i re de fréquence des mots dufrançais parlé au Québec; La qualité de la langue au Québec. Il a donné des conférences au Québec et en Europe. Il est officier de l’Ordre des PalmesAcadémiques; Prix de l’auteur de l’annéede la revue I n t e r f a c e ; Prix A l p h o n s e -Desjardins décerné par l’Association desauteurs des Cantons-de-l’Est en 1996.

Monsieur Pierre Martel, Québec

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Les lauréatsdu Prix du 3-Juillet-1608

La Société historique acadienne

La Société historique acadienne a été fondée en 1960 par trois Acadiens : le père ClémentC o r m i e r, c.s.c., fondateur de l’Université de Moncton; monsieur Emery Leblanc, ancienrédacteur en chef de L’ É v a n g é l i n e, et le père Anselme Chiasson, président honoraire de laSociété. Organisme sans but lucratif dont le siège social est situé à l’Université deMoncton, la Société compte environ 450 membres au Canada, dans dix États américains,dont la Louisiane, en France, en Angleterre et en Italie. Elle a pour but la promotion, larecherche et la diffusion de l’histoire acadienne. La Société tient cinq réunions annuelle-ment auxquelles sont conviés les membres de même que le public. Elle publie les C a h i e r sde la Société historique acadienne, revue trimestrielle. La Société a joué un rôleprépondérant en Acadie, en particulier en favorisant l’introduction des cours d’histoire del’Acadie à l’Université de Moncton de même qu’en contribuant à l’établissement et audéveloppement du Centre d’études acadiennes de cette université et à la fondation d’autressociétés historiques.

Exceptionnellement cette année, le Prix du 3-Juillet-1608 a été remis à deux lauréats, soit le Centre d’études acadiennes et la Société historique acadienne.

Madame Noëlla Boudreau-Nelson, présidente

Le Centre d’études acadiennes

Le Centre d’études acadiennes, créé en 1968, est un centre de documentation et derecherche qui vise à rassembler et à conserver le matériel documentaire relatif auxAcadiens. Ces documents sont répartis en cinq sections comprenant les archiveshistoriques, les archives institutionnelles, la bibliothèque, la généalogie et le folklore. Lesarchives historiques possèdent des copies d’archives publiques de France, d’Angleterre, deLouisiane, des registres de paroisses et quelque 3 000 bobines de microfilms. Les manus-crits originaux proviennent essentiellement de fonds privés et contiennent surtout de la cor-respondance sur les diverses régions où sont établis les Acadiens. Cette section comprendune imposante collection de photographies, dont 50 000 proviennent de L’ É v a n g é l i n e. Le Centre est dépositaire des archives de l’Université de Moncton depuis 1989. Il possèdeaussi l’important fonds du Collège Saint-Joseph (1864-1972). La bibliothèque compte plusde 12 000 documents imprimés, des œuvres de Champlain jusqu’aux livres acadiens lesplus récents. Elle renferme aussi une importante collection de journaux acadiens consulta-bles sur microfilms. Le secteur de la généalogique comprend une grande quantité de regis-tres paroissiaux et de recensements ainsi que les copies des registres antérieurs à la dispersion. Il dispose aussi de sources secondaires, comme des manuscrits généalogiques. Il prépare le D i c t i o n n a i re généalogique des familles acadiennes.

MonsieurMaurice Basque, directeur

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Mission de la présidente à ParisDans le cadre de la mission en Francequ’elle a effectuée pour le Conseil, du 12au 16 mars, la présidente du Conseil,madame Nadia Brédimas-Assimopoulos,a participé à Paris à la réunion du Réseauinternational du français dans le monde(RIFRAM) et du Conseil internationalfrancophone des langues (CIFLA).

À l’occasion de sa mission, la présidente a également fait diverses rencontres préparatoires au colloque de Neuchâtelsur l’immigration, dont celles de monsieurBernard Cerquiglini, vice-président duConseil supérieur de la langue française,madame Anne Magnant, déléguée géné-rale à la langue française, et madameMarie-Josée Béguelin, présidente de laDélégation à la langue française de laSuisse romande.

En outre, la présidente du Conseil a participé au lancement par la Délégationgénérale du Québec à Paris de l’ouvragedu Conseil : Le français au Québec, 400 ans d’histoire et de vie. Elle a par lasuite accordé des entrevues aux médias électroniques, sur cette publication, en particulier sur les ondes de Radio-Franceinternationale et de TV5.

Activités de la présidente

Entre autres activités, mentionnons :

– L’allocution prononcée lors du 18e col-loque annuel de l’Académie des lettres du Québec, au Musée de la civilisation du Québec, le 10 février dernier. Le thème du colloque était Les points mar-quants de l’histoire de la langue française au Québec.

– La conférence prononcée le 3 mai dernier sur Les enjeux et les défis linguistiques de l’intégration des A m é r i q u e s au Séminaire sur La diversitéc u l t u relle dans le contexte de l’inté-gration des Amériques : enjeux et pers-pectives, organisé par le Collège des Amériques.

L’Ordre des francophones d’Amérique apour but de reconnaître les mérites de personnes qui se consacrent au maintien et à l’épanouissement de la langue de l’Amérique française sur le continentaméricain ou sur un autre continent. Les insignes de l’Ordre sont constituésd’une médaille et d’une fleur de lys stylisée, symbole de l’Ordre, montée en boutonnière. Ils sont accompagnésd’un parchemin calligraphié, signé par le premier ministre du Québec, par la ministre responsable de l’application de la Charte de la langue française et par la présidente du Conseil de lalangue française.

La langue de l’Amérique française

Le Prix du 3-Juillet-1608 commémore la fondation de Québec par Samuel de Champlain et rend hommage à la persévérance, à la vitalité et audynamisme d’une association ou d’uno rganisme d’Amérique du Nord pour les services exceptionnels rendus à une collectivité de langue française et à l’ensemble de la francophonie nord-américaine. Le prix est une sculpturede l’artiste montréalaise LilianaBerezowsky.

Insigne de l’Ordre des franco-phones d’Amérique, constitué d’une médaille et d’une fleur de lys stylisée, symbole de l’Ordre, à l’avers de la médaille. Au revers, le nom du récipien-daire est gravé.

Parchemin calligraphié et signé remisaux récipiendaires de l’Ordre des francophones d’Amérique.

Les récipiendaires du Prix du 3-Juillet-1608 ont reçu cette sculpture de l’artiste montréalaise Liliana Berezowsky.

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les 24 et 25 mars à l’Université Laval, surla diversité culturelle et les politiques linguistiques dans le monde. Cette activitéa réuni vingt-six universitaires, dont plusde la moitié provenaient de l’étranger, etdes centaines de participants tous venusentendre les conférences et les échangesfructueux, qui ont fourni un éclairage trèsutile pour juger, en particulier, de la pertinence et de la teneur de la politiquelinguistique du Québec.

Enfin, les quatre jours d’audiencesnationales, du 15 au 18 mars à Montréal,ont marqué une étape importante des Étatsgénéraux : cinquante organismes ontprésenté leur mémoire et répondu auxquestions des commissaires, reflétant

ainsi les préoccupations d’une partieimportante de la population québécoise etde ses principales composantes. Souventenrichis de références à des interventionsprécédentes lors des audiences régio-nales ou des journées thématiques, cesmémoires manifestent l’intérêt suscité parles travaux de la Commission. Celle-cidoit maintenant se consacrer à la prépara-tion de son rapport, qu’elle déposeravraisemblablement en septembre prochain.

Les travaux publics de la commissionprésidée par monsieur Gérald Larosetirent à leur fin. Une série de six journéesthématiques en janvier et février ont eulieu, où plus de 140 universitaires etexperts engagés dans différents milieuxsont venus partager leurs analyses et leurspréoccupations sur des points chauds telsque la qualité de la langue française (sonenseignement, sa place dans les nouvellestechnologies de l’information, dans lemonde du travail, dans le commerce et lesaffaires) et les questions relatives à l’évo-lution démographique et à l’intégrationdes immigrants.

Dans la même perspective, la commissiona également tenu un colloque international,

La Commission des États généraux

Le Conseil de la langue françaiseaux États généraux

Béland a parlé de l’effet des communica-tions internationales sur la langue du travail dans les entreprises québécoises,en 1997. Pendant la journée portant sur lalangue du commerce et des affaires, mon-sieur Jacques Maurais, linguiste auConseil, en collaboration avec monsieurPierre Bouchard, de l’Office de la languefrançaise, a traité de l’affichage commeenjeu de l’aménagement linguistique.Enfin, au Colloque international intitulé «La diversité culturelle et les politiques linguistiques dans le monde», madameChristine Fréchette, consultante en rela-tions internationales pour le Conseil,

a présenté la situation linguistique desAmériques sous l’angle de l’intégrationéconomique prévue pour 2005. Signalonsaussi que monsieur Pierre Georg e a u l t ,directeur des études et recherches, a organisé, pour la Commission, lajournée thématique sur la langue du com-merce et des affaires.

La Direction des études et recherches duConseil de la langue française a contribuéà la tenue des journées thématiques desÉtats généraux sur la langue française.Ainsi, au cours de la journée portant surles enjeux démographiques et l’intégra-tion des immigrants, monsieur PaulBéland, sociologue au Conseil, a abordéla question des langues d’usage publicdans l’espace sociolinguistique mont-réalais, et monsieur Michel Paillé, démo-graphe au Conseil, a exploré le thème deseffets des facteurs démographiques sur la francisation à Montréal. À la journéeconsacrée à la langue du travail, monsieur

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L’analyse ne porte que sur les personnesqui ont travaillé au moins 15 heures par semaine dans le secteur privé, soit 5 048 répondants dont 4 006 de la régionmétropolitaine de Montréal.

Dans le secteur privé de la région métro-politaine, les communications interna-tionales sont un phénomène fréquent, 55% de la main-d’œuvre en réalise aumoins occasionnellement. L’activité estimportante pour au moins 18% des tra-vailleurs, puisqu’ils y consacrent 50% ouplus de leur temps. Le français n’est pas lalangue prédominante des communicationsinternationales : 68% de ceux qui utilisentde la documentation internationale le fonten anglais ou dans les deux langues;ce pourcentage est de 83% pour ce qui est des communications internationalesverbales.

Pour les personnes qui consacrent 50%ou plus de leur temps à des communica-tions internationales surtout en anglais(moins de 40% des communications ontlieu en français), la langue du travail, qui n’est pas le français, est presqueentièrement déterminée par ces com-munications internationales. Pour ces per-s o n n e s, les communications québécoisessont presque sans effet. La réciproque aaussi été observée : le français n’est pas lalangue du travail lorsque moins de 60%des communications québécoises sont enfrançais. Dans ces circonstances, lalangue des communications interna-tionales n’a à peu près aucun effet, et cesont les communications québécoises quien ont.

Nous avons aussi estimé que, si lefrançais dominait dans les communi-cations internationales, le pourcentage de l’ensemble de la main-d’œuvre qui déclarerait travailler en français augmenterait de 7 points de pourcentage.

Il y aurait une hausse de 18 points si tousceux qui réalisent des communicationsquébécoises en faisaient au moins 60% enfrançais. L’ e ffet des communicationsquébécoises est donc plus du double del ’ e ffet des communications internationales.

Peut-on conclure que les communicationsinternationales ne sont pas importantes?Il faut retenir deux aspects. Premièrement,si les communications internationales sefrancisaient, le pourcentage de personnesqui travaillent en français augmenterait de 7 points de pourcentage. Il y aurait fort probablement un large consensus sur le fait qu’une telle augmentation est importante.

Le deuxième aspect porte sur les effetsd’entraînement. Nos travaux montrentqu’il y a une relation entre l’usage deslangues avec les collègues et dans les com-munications internationales. Il est doncpossible que l’usage de l’anglais dans lescommunications internationales amèneune anglicisation des communicationslocales. La langue du travail pourrait alorsêtre influencée par l’institutionnalisationde l’usage de l’anglais à l’intérieur desentreprises par suite d’une gestion deslangues qui n’aurait pas maintenu unefrontière entre l’espace international et l’espace local de communication, espacelocal qui, selon les données analysées,définit davantage l’identité linguistique.

Alors qu’il est largement question de l’eff e tde la mondialisation sur l’usage deslangues, une des conclusions de l’étude vaà contre-courant de cette tendance, dansune certaine mesure. Tout en admettantl’importance des communications interna-tionales, l’étude souligne que les communi-cations québécoises auraient au moinsdeux fois plus d’effet sur la langue utiliséeau travail.

Les communications internationaleset la langue du travailÀ l’occasion du séminaire international deLyon dont le thème était ‹ ‹Le françaisdans une société de la connaissance› ›,monsieur Paul Béland, sociologue etc h e rcheur au Conseil, a donné une con -f é rence sur les conséquences des commu -nications internationales sur la langue du travail au Québec. Il en livre ici la s y n t h è s e .

Le commerce international représente unepart importante de l’activité économiquedu Québec. En 1998, le Québec exportait57 % de son produit intérieur brut, soitplus de 100 milliards de dollars cana-diens. Il importait aussi pour environ 100 milliards. En 1997, le Québec a reçu3,1 millions de touristes internationauxqui ont dépensé 1,8 milliard de dollars. Il participe donc activement aux échangesinternationaux. Quel est l’effet des com-munications internationales engendréespar ces échanges sur la langue du travailau Québec?

Le Conseil de la langue française a réaliséun sondage en 1997 dont une partie portait sur la langue du travail. Cette par-tie comprend les questions nécessaires pour établir la fréquence et la langue des communications internationales. Le sondage contient aussi une questionsur la langue normale ou habituelle du travail afin d’aborder la perspective de l’identité linguistique. Cette question seformule comme suit : «Dans le cadre devotre travail, lorsque vous parlez, lisez ouécrivez, quelle est la langue que vousutilisez normalement ou habituellement?»Il est donc question d’une part de lafréquence, et d’autre part de la langue des communications internationales et de leur influence sur la tendance des répon-dants à déclarer qu’ils travaillent normalement en français.

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un programme d’intégration dans le domaine de l’éducation.Ce programme rendra obligatoire l’enseignement du portu-gais dans les pays hispanophones et de l’espagnol au Brésil.

La Caraïbe a de son côté fait de la maîtrise des languesrégionales, soit l’anglais, l’espagnol et le français, un des facteurs de réussite du processus d’intégration. Le Conseildes ministres de l’Association des États de La Caraïbe, quiregroupe 28 pays, a en effet décidé d’éliminer les barrièreslinguistiques de la région par la connaissance d’une secondeou d’une troisième langue. Les gouvernements de La Caraïbefont ainsi valoir que la connaissance et le partage des languesjouent un rôle important dans la construction de la commu-nauté caraïbe.

Le Conseil souligne que les chefs d’État et de gouvernementdu continent devraient inviter les organisations interaméri-caines à renforcer leur caractère multilingue notamment parla traduction dans chacune des langues officielles des docu-ments d’intérêt général.

En matière de commerce, les chefs d’État et de gouvernementdevraient rappeler aux entreprises la nécessité de s’adresseraux consommateurs dans la langue de ces derniers. Le Conseilinvite également le gouvernement du Québec à soutenir, à travers ses programmes d’aide aux entreprises exportatrices,le développement de stratégies multilingues qui permettrontde répondre aux demandes des consommateurs étrangers et demieux pénétrer les marchés d’exportation.

Finalement, le Conseil rappelle qu’à l’heure de la mondialisa-tion des échanges, le plurilinguisme individuel des Québécoisest un atout précieux et constitue de surcroît une source de culture inestimable. C’est pourquoi il est proposé au ministèrede l’Éducation d’intégrer, dans l’actuelle réforme, l’enseigne-ment obligatoire d’une troisième langue au secondaire.

Nombreux sont les enjeux linguistiques dans un contexted’intégration économique. Le Conseil propose ainsi d’orga-niser un séminaire interaméricain sur ce sujet et souhaite lacréation d’un réseau interaméricain pour la promotion deslangues. Plusieurs partenaires dans le continent ont à cœurcette question et c’est pourquoi, pour les francophones, ilimporte de développer des alliances interaméricaines.

Les enjeux et les défis linguistiques de l’intégration des AmériquesLe Conseil de la langue française a rendu public, en févrierdernier, son avis intitulé Les enjeux et les défis linguistiquesde l’intégration des Amériques.

Présenté peu avant le Sommet des Amériques, l’avis soulèveles principaux enjeux linguistiques liés au processus d’inté-gration continental, soit la protection des consommateurs sur le plan linguistique, le renforcement du multilinguismedes organisations interaméricaines et l’enseignement d’unetroisième langue au Québec.

Le Conseil souhaiterait que les chefs d’État et de gouverne-ment des Amériques s’inspirent des précédents créés par lespays d’Europe, par exemple, afin de veiller au respect et à lavalorisation du multilinguisme sur le continent. Certes, lesdéclarations et les plans d’action des deux premiers sommetsdes Amériques ont été adoptés dans les quatre langues. Il s’agit là d’un premier geste important, mais qui n’apportequ’une reconnaissance tacite du multilinguisme.

En effet, de nombreux gouvernements ont inscrit les aspects linguistiques au cœur de leur processus d’inté-gration régionale.

L’Europe, par exemple, a statué dès 1958 sur le caractèremultilingue de la Communauté et de ses institutions. Pour laCommission européenne, l’accès au grand marché dans lerespect du droit de la concurrence passe par le multi-linguisme.

Plus que jamais en Europe, de nombreux programmesencouragent le développement du multilinguisme, allant de lamaîtrise de trois langues européennes au soutien pour laprestation de services privés et publics multilingues jusqu’àla création de conditions favorables à l’essor de l’industrie dela langue.

Dans les pays signataires du Mercosur (Argentine, Brésil,Paraguay et Uruguay), dont l’espagnol et le portugais sont les langues officielles, on constate que l’intégrationrégionale a permis un rapprochement sans précédent sur leplan linguistique.

Les ministres de l’Éducation des pays de ce marché communne sont pas étrangers à ce phénomène puisqu’ils ont adopté

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Remplacement temporaire de Nicole Paquin En l’absence temporaire de madameNicole Paquin, affectée aux États géné-raux sur la langue française, StéfanieVallée assure la responsabilité des acti-vités de communication au Conseil.

Madame Vallée est titulaire d’un bacca-lauréat en communication avec mineureen administration de l’Université Laval.Elle possède également une formationtechnique en communication du Cégepde Jonquière.

Madame Vallée a acquis une expériencede la communication stratégique en travaillant pour une agence de publicitédurant un an. De plus, elle exerce ses talents de relationniste, à titre gracieux,pour un organisme sans but lucratifdepuis six ans. Elle a coanimé une émis-sion de télévision intitulée Samedi defaire du français, destinée aux décro-cheurs du secondaire.

Nouvelle recruechez les chercheurs

Le Conseil de la langue françaiseaccueille une nouvelle recrue au sein de son équipe de chercheurs : NicolasBéland. Monsieur Béland est économisteet démographe de formation. Il a étudié la micro-économie de la migration inter-nationale de travail pendant ses étudesdoctorales en démographie.

Il a fait ses débuts comme chercheur à Emploi-Québec, plus précisément auCentre d’études sur l’emploi et la techno-logie. Il a contribué à l’élaboration d’unvaste projet d’enquête sur les trajectoiresdes jeunes Québécois. De plus, monsieurBéland a récemment contribué à la réalisation d’une analyse de l’écart entre

l’offre et les besoins de la main-d’œuvrequalifiée, aux services de garde duQuébec, pour le compte du ministère de laFamille et de l’Enfance.

Le mandat de monsieur Béland consiste àalimenter le Conseil sur des sujets à caractère économique, tels que l’effet dela maîtrise de la langue française sur les perspectives de carrière des jeunes et ladisponibilité de la main-d’œuvre qualifiée.

Le Conseil souhaite la bienvenue à monsieur Nicolas Béland et est fier de le compter parmi sa relève.

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À tous les lecteurs qui s’intéressent à la francophoniemondiale, le Conseil vous suggère la revue intituléeL’Année francophone internationale. Depuis maintenantdix ans, cette publication présente un panorama de la francophonie, pays par pays, avec, pour chacun, ses composantes politiques, économiques, sociales et culturelles.

Elle est l’œuvre d’une équipe d’environ 200 collabo-rateurs, en majorité universitaires. Cet ouvrage est consi-déré comme l'incontournable de la francophonie.

Du nouveau sur le site Web

Prix Raymond-Charette et Jules-Fournier

Publication à lire

Michaëlle JeanLauréate du Prix Raymond-Charette 2000.

P i e r re BourgaultLauréat du Prix Jules-Fournier 2000.

Nouvelle adresseLe Conseil de la langue française, à Montréal, a amé-nagé dans de nouveaux locaux. Veuillez prendre notede la nouvelle adresse :

Tour de la Bourse, 4e étage, bureau 410 800, rue du Square-Victoria Case postale 158 Montréal (Québec) H4Z 1C3

Quant au siège social du Conseil situé à Québec,l’adresse demeure la même.

Visitez le site Web du Conseil et découvrez-y des nouveautés:

• CONSEILS GISÈLE LEDUC. Rapport final sur les passerelles linguistiques institutionnelles.

• FRÉCHETTE, Christine. Les enjeux et les défis linguis-tiques de l’intégration des Amériques, en français, en anglais, en espagnol et en portugais.

Plongez dans des études passionnantes :

• CLERC, Isabelle, Éric KAVANAGH, François LÉPINE

et Renée-Lise ROY. Analyse linguistique de textes tirés de quatre quotidiens québécois (1992-1999).

• CLERC, Isabelle, Éric KAVANAGH, François LÉPINE

et Renée-Lise ROY. Analyse linguistique de textes tirés des publications de l’Administration publique.

• GERVAIS, Flore, Christophe HOPPER, Monique LE B R U N, Luc OS T I G U Y et Clémence PR É F O N TA I N E. Aspects du français oral des futurs enseignants : une étude exploratoire.

• SYLVAIN, Louise. Le plurilinguisme au Québec, au Canada et dans l’Union européenne en 1996.

• SYLVESTRE MARKETING. Le phénomène de transfertlinguistique – Résultats de recherche qualitative.

A n n o n c e s

Les journalistes intéressés à poser leur candidature à l’obtention des prix Raymond-Charette et Jules-Fourniersont priés de le faire en remplissant le formulaire prévu àcette fin, disponible au Conseil de la langue française.

N u m é ro de téléphone : (418) 643-2956

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Le Conseil de la langue française est chargé de conseiller la ministre responsable del ’application de la Charte de la languefrançaise sur la politique québécoise enmatière de langue et sur toute question relative à la langue française au Québec.

Il est formé des membres suivants :

Nadia B R É D I M A S - A S S I M O P O U L O S, présidenteAlexandre STEFANESCU, secrétaireEnith CEBALLOSBenoît LAVALLÉERobert LÉGARÉNycole BÉLANGERChantal BOUCHARDBernadette MAUGILEHenry MILNERFrancine OSBORNEAlain PRUJINER

Le Bulletin du Conseil de la languefrançaise paraît habituellement trois foisl’an. Les articles n’engagent que la respon-sabilité de leur auteur et les idées émises nesont pas nécessairement celles du Conseil.

L’abonnement au Bulletin du Conseil de lalangue française est gratuit. Le Bulletin n’estcependant expédié qu’au Canada.

MONSIEUR MADAME

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Graphisme et édition électroniqueEURÊKACommunication Marketing

I m p r e s s i o nImprimerie Ste-Croix

Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 1998ISBN 2-550-33282-2Reproduction autorisée avec mention de la source.

Permanence du ConseilPrésidenceNadia Brédimas-Assimopoulos, présidente

SecrétariatAlexandre Stefanescu, secrétaire

Adjoint au SecrétariatYvan Lajoie, adjoint

Direction des études et recherchesPierre Georgeault, directeur

Les services administratifs et de communicationsClaudine Pichette, responsable de la gestionStéfanie Vallée, responsable des communications

Adressez toute correspondance à:Conseil de la langue françaiseService des communications800, place D’Youville 13e étageQuébec (Québec) G1R 3P4

Télécopieur: (418) 644-7654Téléphone: (418) 643-2740Courriel: [email protected] Internet: www.clf.gouv.qc.ca

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