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LOGISTIQUES MAGAZINE // MAI 2017 // N° 319
dossdo(IN MEMORY)
Stockage en mémoire vive
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N° 319 \\ MAI 2017 \\ LOGISTIQUES MAGAZINE
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(IN MEMORY)
L’intégration progressive de bases de données en mémoire auxERP et solutions logicielles des entreprises facilite lavulgarisation des algorithmes de planifcation, d’analyse de laperformance en temps réel et d’aide à la décision. Lesapplications logistiques du In Memory commencent à émerger,en lien avec la gestion prédictive des approvisionnements etl’analyse des performances, mais la technologie soufre encored’un retour sur investissement opaque.
le parcours d’un colis, les bases de
données sont au cœur des outils
d’analyse prédictive et de planif-
cation des ressources. La capacité
de traitement de ces informations,
parfois des millions saisies simul-
tanément, devient un enjeu cru-
Qu’il s’agisse de prévoir les
stocks et leur dimension-
nement, de calculer le
besoin sur les chaînes de
production, d’anticiper les com-
mandes du e-commerce en fonc-
tion des pics d’activité ou de tracer
cial pour pérenniser les systèmes
d’information des entreprises et
les process qu’ils gèrent au quoti-
dien. Depuis quelques années,
parallèlement à la montée en
puissance du cloud et de l’héber-
gement distant des programmes
informatiques sur de puissants
serveurs, de nouvelles technolo-
gies de stockage en mémoire vive
permettent d’améliorer les perfor-
mances des systèmes qui exploi-
tent d’importantes bases de don-
nées. Deux enjeux s’avèrent
décisifs pour optimiser le traite-
ment de ces bases : augmenter la
puissance de calcul des algo-
rithmes et des machines pour
accélérer l’analyse d’un nombre
infni de données ; améliorer la
Le In Memory au cœur de l’analyse prédictive
De nouvelles technologiesde stockage en mémoirevive permettentd’améliorer lesperformances dessystèmes qui exploitentd’importantes bases dedonnées.
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(IN MEMORY)
qualité de la donnée dont l’analyse
guidera ensuite les prévisions et
les plans opérationnels de l’entre-
prise.
Une innovation plus qu’unerévolution
La technologie In Memory n'est
pas nouvelle, mais tend à se déve-
lopper fortement et rapidement
depuis quelques années. Mises en
application en 2012 par SAP qui
revendique leur paternité, les bases
de données en mémoire doivent
répondre à trois enjeux pour les sys-
tèmes d'information des entreprises :
gérer de gros volumes de données,
avec toujours plus de rapidité de
traitement et en temps réel. Le prin-
cipe est simple et consiste à placer
la donnée au cœur du processus
d'analyse de la machine et non plus
à côté. Concrètement, l’information,
jusqu’ici stockée sur disque dur
avant d’être captée par la mémoire
vive des machines pour le traitement
processeur, est désormais hébergée
directement dans la RAM. On ne
parle donc pas d’une révolution
technologique, puisque le principe
de fonctionnement des ordinateurs
est resté le même depuis près de
70 ans, mais bien d’une évolution.
Trois phénomènes l’expliquent : le
développement de l'informatique
64 bits, les serveurs multicœurs et
la baisse du prix de la mémoire vive.
« Ces dernières années, les technologiesde stockage sur disques ont été for-tement améliorées et se sont étendues,notamment grâce au Big Data, defaçon à pouvoir stocker les donnéesà des prix très accessibles », explique
Reda Gomery, responsable dataanalytics au sein du cabinet Deloitte.
« Le coût d'un téraoctet de donnéesétait à peu près de 1 000 € il y a encoreune quinzaine d'années. On parleaujourd'hui, pour ce même téraoctet,de quelques dizaines d'euros. » Dans
le même temps, les prix des mémoires
vives, à puissance comparable, dimi-
nuent régulièrement d’environ 23 %
par an depuis vingt-cinq ans. Les
systèmes d’information ont évidem-
ment bénéfcié de cette baisse des
coûts qui s’est traduite non seulement
par l’amélioration de la puissance
et de la vitesse de calcul, mais aussi
par l’augmentation considérable de
la quantité de données à traiter dans
les entreprises.
En outre, la baisse des coûts IT,
associée à l’innovation informatique,
engendre l’arrivée – si ce n’est la
démocratisation – des solutions
ASP ou full Web de nouvelles géné-
rations d’outils d’analyse directement
sur serveur et d’objets connectés qui
enrichissent en permanence les
bases de données. Dès lors, on peut
considérer bénéfque, voire essentielle,
toute innovation capable d’accélérer
le traitement de la data et de booster
les performances d’analyse des ERP
et solutions métiers des entreprises.
Ainsi, la technologie de stockage en
mémoire de l’information n’est pas
exclusive aux bases de données, mais
elle prend tout son sens en environ-
nement industriel et logistique où
les architectures informatiques génè-
rent des masses colossales de données
à traiter.
Des gains pour le calcul desbesoins et l’aide à la décision
Analytique, décisionnel, temps
réel… les bases de données en
mémoire, ou IMDB pour « In
Memory Data Base », ont vocation
à répandre ces fonctions dans l’en-
treprise en accélérant le temps de
réponse des algorithmes informa-
tiques. Lorsque les performances
de la base de données sont la priorité,
les traitements en mémoire permet-
L’information, jusqu’icistockée sur disque duravant d’être captée par lamémoire vive desmachines pour letraitement processeur, estdésormais hébergéedirectement dans la RAM.
Lorsque les performancesde la base de donnéessont la priorité, lestraitements en mémoirepermettent de réduire aumaximum la latence etapportent aux logiciels etsystèmes d’informationune réactivité nouvelle.
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tent de réduire au maximum la
latence et apportent aux logiciels et
systèmes d’information une réactivité
nouvelle. Les traitements In Memory
peuvent ainsi améliorer le datamining et l’analyse de données, ainsi
que d’autres traitements dynamiques
des données. « Le In Memory apporteaux entreprises la notion d’instan-tanéité du calcul, même pour desvolumes de plusieurs centaines demillions de lignes. Cela transformela façon de gérer les fux logistiquesen permettant de mesurer la perfor-
mance du transport et du stockageen fonction de la variation en tempsréel», observe Georges Bory, directeur
produit et innovation d’ActiveViam.
« Aujourd’hui, le pilote de fux, leresponsable de parc, le responsabletransport, le donneur d’ordres, peuvent
Le In Memory ofre unegrande réactivité auxapplications quil’utilisent.
Le In Memory transformela façon de gérer les fluxlogistiques enpermettant de mesurer laperformance du transportet du stockage enfonction de la variationen temps réel.
Georges Bory, directeur produit et innovationd’ActiveViam
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agir sur la même base de données enmémoire, ce qui permet d’aller trèsvite, de mesurer les événements, desimuler les scénarios et telle ou telleprise de décision. »
Le In Memory oVre une grande
réactivité aux applications qui l’uti-
lisent grâce au stockage sans indexa-
tion des données à la fois transac-
tionnelles et décisionnelles. « LesDSI gagnent en temps et en efficacitédans le déploiement et l’uti-lisation du système d’infor-mation grâce à des bases dedonnées simplifées. Autrefois,l’architecture informatiquereposait sur plusieurs serveursdissociant les systèmes appli-catifs des outils décisionnels.Avec l’IMDB, la centralisationdes données et la suppressiondu traitement batch au proftde l’analyse à la volée, per-mettent d’accélérer fortement lescalculs de besoins. Le In Memorypermet aussi de rapatrier dans lecœur de l’ERP des applications satelliteset d’accélérer encore le traitement desdonnées », précise Christian Charvin,
responsable avant-vente ERP et sup-
ply chain chez SAP. L’éditeur met
en avant la notion d’expérience uti-
lisateur améliorée par le In Memory
qui permet de mettre en place dans
les ERP et les logiciels métiers des
cockpits visuels d’indicateurs de
performance dynamique pour
accompagner les prises de décision
des collaborateurs. « Le In MemoryoDre en quelques clics des indicateursanalysés et personnalisés en fonctiondu niveau d’accès de chacun dansl’entreprise. Aujourd’hui, nous pro-
posons ces indicateurs deperformance en page d’entréede nos systèmes pour signiferà l’utilisateur les tâches àeDectuer en priorité. Descockpits pour les acheteurs,la production, les logisticiens,avec la liste des ordres à lan-cer en fonction des dates,les listes de contrats arrivantà expiration, une biblio-thèque d’indicateurs et de
rapports pour l’orienter et l’aider dansla décision… », confrme Christian
Charvin.
Data analyse, planifcationet simulation
Le In Memory permet en outre
de centraliser le traitement des don-
nées internes à l’entreprise et celui
des données provenant de l’extérieur
(réseaux sociaux, Big Data, IoT)
pour mieux les confronter et détecter
de nouveaux indicateurs.
De nombreuses applications cou-
rantes utilisent déjà le In Memory
sans que l’on s’en rende compte. Dans
Excel par exemple, lorsque l’on ouvre
une grosse table ou un fchier très
lourd avec de nombreuses données,
le logiciel stocke les données en
mémoire vive le temps de les trai-
ter… « C’est l’exemple poussé à l’ex-trême, car Excel n’est pas fait pourtraiter des gros volumes, mais celadémontre que la mémoire vive estpotentiellement utilisable partout.Aujourd’hui, on arrive à des appli-cations industrielles pertinentes àgrosse échelle et pour de gros volumes»,
explique Kevin Mazille, responsable
business analytics chez SAS. Poten-
tiellement, le In Memory oVre un
intérêt pour toutes les applications
de traitement d’informations en
temps réel. La technologie permet
d’analyser rapidement d'énormes
volumes de données sérielles conjoin-
tement aux données opérationnelles,
par exemple pour le suivi des fuc-
tuations de prix, des fux saisonniers,
le rendement des machines, la
Le In Memory o,re enquelques clics desindicateurs analysés etpersonnalisés en fonction duniveau d’accès de chacundans l’entreprise.
Christian Charvin, responsable avant-vente ERP et supplychain chez SAP
Le In Memory permet decentraliser le traitementdes données internes àl’entreprise et celui desdonnées provenant del’extérieur (réseauxsociaux, Big Data, IoT)pour mieux les confronteret détecter de nouveauxindicateurs.
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consommation d'énergie ou le trafc.
« Le premier cas d'usage logistiquedu In Memory concerne la résolutiondes problèmes d’approvisionnementqui peuvent être issus de facteurs exo-gènes ou internes liés à une défaillancefournisseur, fnancière, tech-nique », remarque Reda
Gomery, responsable dataanalytics au sein du cabinet
Deloitte. « Le traitementsimultané et l’analyse de l’en-semble des facteurs impactantles approvisionnements vontpermettre de comprendrerapidement le problème puisde proposer des scénariosalternatifs. Le In Memoryfait ensuite écho à tout cequi concerne la planifcationen dopant les capacités des ERP àcomparer en temps quasi réel les venteset la fabilité du forecastau plan d’opé-ration en cours. » Un autre élément
rend l’utilisation de bases de données
en mémoire presque nécessaire :
l’analyse prédictive des risques de
défaillance fournisseur et la recherche
de solutions anticipatives. «Par exem-ple, il est possible de traiter intelli-gemment un ensemble de donnéesdiverses pour simuler l’impact sur les
chaînes de production d’une défaillancebrutale d’un fournisseur. Imaginonsla situation d’un sous-traitant distri-buant 80 % des composants, maisdont l’usine asiatique est arrêtée suiteà un tremblement de terre… La capa-
cité des entreprises à anticiper ce typede scénario devient une nécessité quele In Memory rend nettement plusaccessible. Elles se rendent comptequ'il faut intégrer la dimension ana-lytique à la refonte de leur systèmed'information pour pourvoir anticiper,car le seul suivi des opérations ne suEtplus. »
Une o,re déjà opérationnelleSur le marché des logiciels, de nou-
velles générations arrivent, déve-
loppées autour des bases de données
en mémoire. Après le lancement de
l’ERP Hana développé sur base de
données en colonnes In Memory
Acid, puis Hana II fn 2016, SAP
travaille désormais à la
migration de son oVre
logicielle sur la nouvelle
base de données. «Nousavons réécrit notre ERPet nos applications pourla logistique et le trans-port de façon à ce qu’ellestirent de nouveaux béné-fces du In Memory, del’instantanéité des infor-mations traitées par grosvolumes et de cetteopportunité de casser
les frontières entre décisionnel ettransactionnel », explique Christian
Charvin. SAP en profte pour intégrer
de nouvelles fonctionnalités, par
exemple de planifcation à capacité
fnie directement dans l’ERP. « Celasignife que l’utilisateur a aujourd’huil’opportunité de réaliser ses opérationsde calcul des besoins dans un processusde planifcation à capacité fnie quiva permettre d’ordonnancer les ordrescorrectement, en fonction de ses
Faurecia cherche en permanence à rationaliser ses stockstout en garantissant les délais de livraison des pièces chezses clients de l’industrie automobile. L’équipementier fournit,en flux tendu et à la demande,des centaines de pièces déta-chées différentes dont certainesdoivent être livrées 4 heuresseulement après la commandeferme. En 2013, il a équipé sesusines françaises avec la plate-forme In Memory SAP Hanapour la gestion de la productionet des approvisionnements deses usines, ainsi que pour l’ana-lyse et le pilotage de sesopérations financières. La rapi-dité de calcul de la solutionpermet à l’équipementier dereplanifier les approvisionne-ments à la demande etplusieurs fois par jour si nécessaire. « Avec Hana, nouspouvons faire des re-planifications en quelques minutes alorsque cela nous prenait 21 heures auparavant, explique BertrandEteneau, le DSI du groupe. Nous travaillons désormais avec desdonnées plus fraîches. » Parallèlement, la plate-forme a
permis d’accélérer le calcul de la performance que Faureciasuit de près pour adapter la gestion de la production. Avec unemasse énorme de données de business intelligence à traiter,
réparties sur plusieurs data-warehouse, l’utilisation de latechnologie In Memory apermis de diviser les tempsde traitement par 3 600 etainsi de réduire de plusieursjours le calcul des perfor-mances. Grâce à l’analyseen temps réel de ces indica-teurs, les contrôleurs degestion de Faurecia peuventdésormais passer plus detemps sur le « data crun-ching » (exploitation etanalyse de grands volumesde données). « PourFaurecia, trois domaines sont
fondamentaux pour bien gérer un projet : la technologie, le“charge management” et le “business process reengineering”. Laplate-forme SAP Hana nous a permis d’avoir une meilleureapproche de chacun de ces domaines et d’améliorer la valeur quenous apportons au métier. »
Grâce à l’analyse en temps réel de ces indicateurs, les contrôleurs degestion de Faurecia peuvent désormais passer plus de temps sur le « datacrunching ».
Une expérience utilisateuraméliorée.
Faurecia planifie les approvisionnements avec SAP Hana
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Tout système informatique estaujourd’hui soumis au risque de pira-tage et l’exploitation frauduleuse de ladonnée est devenue le jeu favori deshackers, quand ce n’est pas le détour-nement d’objets connectés. Selon lespécialiste de la sécurité informatiqueKapersky, la technologie In Memoryleur permettrait d’échapper aux effortsde détection des sociétés de cyber-sécurité chargées d’analyser lesattaques sur les réseaux ou lessystèmes. Sans installer de malware
sur les logiciels ni laisser de trace surles disques durs, les pirates parvien-
nent à dissimuler des codes malveil-lants directement en mémoire, ce quirend ce type d’attaque particulièrementdifficile à détecter. En face, les éditeursspécialisés adaptent leurs logiciels àces technologies et dopent leurs anti-virus grâce au In Memory pour analyserplus rapidement les données en masse.Kapersky rappelle également qu’avantde contrôler les bases de données, c’estl’architecture réseau des entreprisesqui doit en priorité être sécurisée ets’adapter aux nouveaux systèmes d’in-formation et infrastructures IT desentreprises.
volumes de données. La solution
capte les données issues des ERP,
WMS ou TMS, les agrège, puis eVec-
tue les calculs d’analyse. « Ilest possible de calculer laperformance de la chaînelogistique sur des maillonsprécis, par exemple entreune usine et un distributeur,ou pour un prestataire detransport donné, un marchéou un client précis », com-
mente Georges Bory. Après
analyse, le module Active
Monitor assure le monito-
ring des indicateurs aux diVérents
utilisateurs pour la mise en place
de règles et d’alertes automatiques.
Chez SAS, la solution Visual Analytics
n’utilise pas de base de données,
mais bénéfcie du In Memory pour
le stockage et le traitement à plat
des informations. « En dix ans, ona divisé par dix les temps de réponsede l’outil, grâce à l’amélioration desalgorithmes qui utilisent les traitementsIn Memory des informations », confe
Kevin Mazille, responsable businessanalytics chez SAS. L’intégrateur
TXT a dévoilé en janvier TXT Retail
8, qui oVre des nouvelles capacités
de planiXcation In Memory et de
planiXcation visuelle. Le stockage
et le calcul en mémoire optimisent
les processus de planiXcation des
assortiments via l’attribution ergo-
contraintes à la fois industrielles etlogistiques en termes de réceptiondes composants. Le In Memory permetégalement d’intégrer le prédictif aucœur de l’ERP, par exemple de façonà proposer des scénarios suite à unepénurie de composant, anticiper despics d’activité sur la base des expériencespassées et y intégrer de nouvelles don-nées dont on n’a pas forcément analysél’impact (la météo, le contexte sociallocal, le bassin d’emploi, etc.). »
Pour regagner des parts de marché
face à SAP, Oracle et Microso ont
également lancé chacun leur solution,
Oracle Exalytics &Reg et Microso
In Memory SQL Server 2016. Oracle
combine plusieurs technologies de
stockage en lignes et en colonnes
de façon à rendre le traitement ana-
lytique jusqu’à plusieurs centaines
de fois plus rapide (de jours en
secondes) selon les applications et
les traitements. De son côté, Microso
estime que l’exploitation des données
en mémoire multiplie par
trente la vitesse de traitement
des tables optimisées de la
base In Memory de SQL
Server 2016 par rapport à
la version 2014. Dans la fou-
lée, les éditeurs et intégra-
teurs spécialisés développent
de nouvelles versions de
leurs applications métiers
dopées par le In Memory.
ActiveViam propose la plate-
forme Active Pivot développée pour
générer des indicateurs métiers par
l'analyse en continu d'importants
Chez SAS, la solution Visual Analytics n’utilise pas de base de données, mais bénéfcie du In Memory pour lestockage et le traitement à plat des informations.
En dix ans, on a divisé par dixles temps de réponse del’outil, grâce à l’améliorationdes algorithmes qui utilisentles traitements In Memorydes informations.
Kevin Mazille, responsable business analytics chez SAS
In Memory : une porte d’entrée pour les hackers
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les solutions SAP Hana et les bases
de données en mémoire pour
déployer une plate-forme de suivi
des produits à toutes les étapes de
son cycle de vie. Elle collecte l’en-
semble des données issues de millions
de boîtes de lait, lesquelles contiennent
un code-barres permettant aux
clients de tracer leur origine sur une
application mobile. De nombreux
projets de déploiement d’objets
connectés tirent proXt des bases de
données en mémoire pour automa-
tiser le traitement des données. « Lasociété allemande Kaeser Compressors,qui commercialise des systèmes d’in-jection d’air comprimé aux industries,a totalement repensé son modèle éco-nomique grâce à l’IoT, témoigne
Christian Charvin. Elle a mis enplace une nouvelle politique en pro-posant la vente d’air au mètre cube,à la demande et de gérer le parc demachines en place pour le comptedes clients. La base de données enmémoire permet à l’ERP de traiterautomatiquement les données remon-tées en permanence par les capteursplacés sur les machines, d’anticiperles plans d’entretien ou de réagir àune panne en temps réel, de générer
nomique des produits et le suivi du
cycle de vie en temps réel. « La pla-nifcation In Memory permet à TXTRetail 8 de combler l’écart entre pla-nifcation et exécution, les plans etles décisions prises dans TXT Retaildeviennent immédiatement opéra-tionnels dans les systèmes transac-tionnels. La solution répond auxbesoins des distributeurs en termesde rapidité, cohérence et réactivitédans tous les processus clés de mer-chandising, planifcation, design etachat » explique Simone Pozzi, CEO
chez TXT Retail.
Des usages concrets enentreprise
Des applications sont déjà déployées
dans des domaines variés. Pour
garantir la traçabilité du lait en
poudre à destination de la Chine,
une Xliale du groupe Danone utilise
Le logiciel calcule enpermanence et en tempsréel des indicateurs deperformance et permet auxpilotes de flux de mettreen place des règlesautomatisées et desalertes à tous les maillonsde la chaîne si elles nesont pas respectées.
Pour garantir la traçabilitédu lait en poudre àdestination de la Chine,une fliale du groupeDanone utilise lessolutions SAP Hana et lesbases de données enmémoire pour déployerune plate-forme de suivides produits à toutes lesétapes de son cycle de vie.
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la facturation, etc. »
Dans l’industrie automobile les
notions de maintenance prédictive,
télédiagnostic et même de conduite
autonome dépendent de la rapidité
de traitement et d’analyse de milliers
d’informations à la seconde. Le trai-
tement direct en mémoire de ces
informations permet d’obtenir des
temps de réponse proches du temps
réel, une nécessité lorsque l’on parlera
de véhicule totalement autonome.
«Nous travaillons avec un constructeurautomobile qui cherche à optimiserla distribution et la disponibilité descomposants pour son activité piècesde rechange, complète Christian
Charvin. Il s’agit d’associer au trai-tement des données internes du réseaude distribution les données externesde l’ensemble des partenaires, conces-sions ou garages indépendants. Grâceà la suite applicative en mémoire deSAP, le service de gestion des piècesdétachées peut cumuler toutes lesinformations issues de son écosystèmede partenaires et les traiter en quelquessecondes de façon à déterminer, parexemple, s’il est préférable de rapatrieren urgence une pièce depuis l’entrepôtcentral ou de se la procurer chez legaragiste de proximité. » Chez Gefco,
le logiciel Active Pivot d’ActiveViam
est utilisé pour analyser un ensemble
de facteurs impactant la chaîne logis-
tique et qui pourraient engendrer
le non-respect des délais de livraison,
alors même qu’il s’agit d’un enga-
gement contractuel du groupe : aléas
dans le transport, météo, évolution
de la demande client… Le logiciel
calcule en permanence et en temps
livraison en fonction de la marge etdes coûts », explique Georges Bory.
Toujours dans l’automobile (ou
presque), Harley Davidson a déployé
la solution Visual Analytics de SAS
aux États-Unis pour repenser son
modèle de production et proposer
la moto à la demande aux clients.
Le constructeur leur propose une
plate-forme Web de personnalisation
de leur véhicule, connectée à la pro-
duction en temps réel et avec pos-
sibilité de modiXer de nombreux
paramètres jusqu’au dernier moment.
réel des indicateurs de performance
et permet aux pilotes de fux de
mettre en place des règles automa-
tisées de type « 97 % des voituresn'arriveront pas avec trois jours deretard maximum par rapport audélai contractuel » et des alertes à
tous les maillons de la chaîne si elles
ne sont pas respectées. « Nous per-mettons aux opérateurs de la gestiondes Gux de suivre les délais et les indi-cateurs de performance sur toutesles plates-formes européennes et deprendre les décisions sur les délais de
Harley Davidson a déployéla solution VisualAnalytics de SAS auxÉtats-Unis et propose uneplate-forme Web depersonnalisation duvéhicule, connectée à laproduction en temps réelet avec possibilité demodifer de nombreuxparamètres.
Scadif, centrale d’achatsde E.Leclerc en Île-de-France, utilise VisualAnalytics pour mesurer lesconsommations en tempsréel dans les magasins dugroupe et adapter lesstratégies commercialeslocales, ainsi que lesplans de tournée enfonction de l’évolution desbesoins
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en mémoire avec les versions pré-
cédentes. En outre, le besoin de
stockage traditionnel sur disque
reste fort pour les entreprises qui
veulent maîtriser leurs données et
pouvoir y accéder à tout moment.
Or, la volatilité de la mémoire vive
oblige à disposer en parallèle
de solutions de sauvegarde
sur disque et donc à mixer
diVérentes solutions. Autant
de points qui méritent
réfexion et freinent encore
les entreprises indécises face
au manque de visibilité sur
le retour sur investissement.
D’autant plus que le marché
des composants informa-
tiques s’avère incertain face
à de possibles pénuries de
matière première et à la folle consom-
mation des fabricants de terminaux
mobiles, qui se traduit par une aug-
mentation des prix de la RAM de
20 $ en moyenne depuis le début
de l’année. « Le In Memory est unefonction nécessaire pour accélérer letraitement des données afn de répon-dre au besoin des entreprises de mettreen place des cycles de décisions courtsface à une plus grande densité destraitements de données », déclare
Magalie Testard responsable conseil
achats & supply chain de
Deloitte. « Cette complexitéd’algorithmes sous-tendue parle Big Data va faire appel à descapacités en mémoire qui sontlargement au-dessus de cellesdont disposent aujourd’hui lesentreprises. Elles doivent s'équi-per en solution In Memorypour accentuer leur capacitéde traitement, explique-t-elle.
Mais ce n’est pas suEsant. Il faut aussiarriver à faire parler tous les systèmeset toutes les applications entre elles,faire évoluer le parc technologiqueparfois obsolète et mettre en place unenouvelle stratégie par rapport au cloud.Il s’agit donc d’une transformation desentreprises qui doivent progressivementaccompagner la conduite du change-ment et l’acceptation humaine de cesnouvelles technologies. Cela prendraencore du temps. »
François Verdier
tique matérielle évolue pour doper
les performances des algorithmes
logiciels. Bien que directement liées,
les deux technologies sont indépen-
dantes et les bases de données en
mémoire ne sont pas réservées aux
datacenter. On peut donc tout à fait
déployer une IMDB et les
applications logicielles « in
premise », c’est-à-dire sur
le réseau interne de l’entre-
prise, pour bénéXcier d’une
puissance de calcul accrue.
Nul besoin d’une architec-
ture informatique totale-
ment déportée sur Internet.
Mais l’avantage de l’exter-
nalisation sur le Web de
l’infrastructure IT consiste
à bénéXcier de la puissance
des datacenter qui renouvèlent leur
matériel en moyenne tous les trois
ans. Car si les avantages des bases
de données en mémoire sont dés-
ormais prouvés, le principal frein à
leur déploiement reste la refonte de
l’architecture informatique et la diW-
culté à analyser son retour sur inves-
tissement.
Encore des freins à leverPresque miraculeuse aux dires des
éditeurs, la technologie In Memory
aurait dû se répandre à foison dans
l’industrie logistique où le besoin
d’analyse temps réelle, ou prédictive,
constitue un enjeu majeur de ren-
tabilité. Elle tarde pourtant à s’im-
planter, car elle implique une rupture
avec les solutions en place et la néces-
sité de refondre en partie les archi-
tectures informatiques. Oracle et
Microso se distinguent de SAP
sur ce point en précisant avoir for-
tement travaillé à la compatibilité
de leur nouvelle base de données
L’enjeu consiste à réintégrer les acces-
soires à la phase de production, alors
que l’activité était captée par les ven-
deurs et magasins spécialisés. Le
logiciel tire proXt du In Memory
pour collecter les données fournies
par les clients et les données d’avan-
cement de production, les mixer et
déclencher les alertes ou les com-
mandes nécessaires. Les clients, eux,
peuvent visualiser sur le Web l’avancée
de la fabrication de leur véhicule.
On citera encore la Scadif, centrale
d’achats de E.Leclerc en Île-de-
France, qui utilise Visual Analytics
pour mesurer les consommations
en temps réel dans les magasins du
groupe et adapter les stratégies com-
merciales locales, ainsi que les plans
de tournée en fonction de l’évolution
quotidienne des besoins. La Scadif
utilise les données pour benchmarkerles magasins entre eux ou mesurer
les taux de chargement des camions
et l’eWcacité des manutentionnaires
à quai.
Pas d’amalgame avec le« cloud »
Attention à ne pas confondre In
Memory et cloud. D’un côté, les entre-
prises tendent à migrer leur système
d’information sur le Web pour réduire
leur coût IT grâce à une utilisation
à la demande. De l’autre, l’informa-
Les entreprises doivents'équiper en solution InMemory pour accentuer leurcapacité de traitement. Il fautaussi arriver à faire parlertous les systèmes et toutesles applications entre elles.
Magalie Testard,responsable conseil achats & supplychain de Deloitte
La technologie tarde às’implanter dansl’industrie logistique, carelle implique une ruptureavec les solutions enplace.
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