Pour la petite histoire

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J’ai décidé de faire la collection des pierres précieuses. Pour mon anniversaire, j’en ai reçu plusieurs de couleurs différentes, et ce soir je les ai prises avec moi dans mon lit. Elles sont belles, elles brillent. Mais je me pose une question : comment ont-elles été créées ? Je sais, ce sont des minéraux : elles sont extraites de l’intérieur des rochers, de la terre, on m’a dit. Mais franchement, elles ont plutôt les couleurs du ciel, je trouve. J’aimerais bien comprendre d’où elles viennent, en vrai, et depuis quand elles existent. J’ouvre la fenêtre de ma chambre pour les regarder dans la nuit, mais c’est trop noir, on ne les voit plus. Alors j’essaie d’imaginer…

Moi, je disais qu’ c’était des pierres très spéciales, très vieilles, qui avaient voyagé longtemps avant d’arriver sur terre, qui avaient parcouru la voie lactée depuis loin, depuis des années-lumière. Qu’à leur naissance elles étaient immenses et brillaient encore cent fois plus, mille fois plus ! Parfois, elles explosaient pour pouvoir voyager à plein d’endroits diffé-rents. Alors qu’elles étaient rares chez nous, dans le ciel elles étaient une quantité ! Certaines avaient protégé les vagabonds qui étaient sans toit pour dormir. Peut- être même qu’un jour il y a très longtemps, l’une d’elles, encore plus brillante que les autres, avait servi de guide à quelques grands voyageurs…

J’aligne toutes mes pierres sur le bord de la fenêtre. Tout à coup, j’en vois deux qui brillent dans la nuit… « Phosphorescentes » ! a dit papa. Elles sont parsemées de points scintillants, rouges sur l’une, bleus sur l’autre. Tout près de moi, elles sont petites. Mais si je tends le bras et les lève un peu, je les imagine très grandes loin là-haut, petites seulement pour mes yeux. J’observe cette masse de couleurs éclairant le noir. Je souris : j’en suis sûr, maintenant. Elles sont nées là-haut, dans un autre âge. Et moi qui les tiens, je suis le garçon le plus riche du monde. Je me remets au lit avec mes pierres, je les garde précieusement sur mon cœur. Je sais que je vais en rêver.

On disait qu’ c’était...

... des morceaux d’étoiles

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Elles voyageaient depuis la nuit des temps. Ayant perdu de leur matière en route, un jour, en bout de course, à bout de souffle, on disait qu’elles avaient atterri près de chez nous, dans les montagnes, discrètement, et s’étaient cachées dans les rochers.

Mais alors, pour les ramasser, on avait dû faire exploser les rochers : on avait dû les casser en mille morceaux, les étoiles.

Les pierres précieuses, des morceaux d’étoiles… Après tout, ça se pourrait.

Texte : Faustina PolettiIllustrations : Maëva Lamberti