l'intégration de la planification du développement...

120
CC/CD/CP/87/06 L'INTEGRATION DE LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT CULTUREL DANS LE CADRE DE LA PLANIFICATION GLOBALE PAR CARLO BODO ET GIOVANNA PARISI La présente étude a été rédigée par Carla Bodo et Giovanna Parisi pour 1'Unesco. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues de 1'Organisation. CC-87/WS/29

Upload: trantu

Post on 16-Sep-2018

212 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

CC/CD/CP/87/06

L'INTEGRATION DE LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT CULTUREL DANS LE CADRE DE LA PLANIFICATION GLOBALE

PAR CARLO BODO ET GIOVANNA PARISI

La présente étude a été rédigée par Carla Bodo et Giovanna Parisi pour 1'Unesco. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues de 1'Organisation.

CC-87/WS/29

TABLE DES MATIERES

PREMIERE PARTIE

Avant-propos 1

1. LA PLANIFICATION AUJOURD'HUI : QUELQUES

CONSIDERATIONS SUR L'ETAT DE LA QUESTION 4

. La planification dans les pays à économie centralisée 5

. La planification dans les pays occidentaux à économie

de marché 6

. La planification dans les pays en développement 10

2. L'INTEGRATION DE LA PLANIFICATION CULTURELLE DANS LES

PLANS DE DEVELOPPEMENT GLOBAL : UNE ETUDE DE CAS

PORTANT SUR ONZE PAYS 13

. Les expériences de planification 13

. Caractères et objectifs généraux de la planification 14

. Cadre institutionnel et niveau territorial de la

planification 17

. La portée de la notion de culture adoptée par les Plans

et son intégration par rapport aux autres secteurs 21

. Objectifs de la planification culturelle et actions

prioritaires pour les atteindre prévues par les Plans 24

3. CONCLUSION 28

DEUXIEME PARTIE

FRANCE 34

HONGRIE 47

ITALIE 53

NORVEGE 59

BANGLADESH 67

INDE 75

SOMALIE 83

MAROC 90

YEMEN 94

MEXIQUE 99

VENEZUELA 105

BIBLIOGRAPHIE 114

PREMIERE PARTIE

- 1 -

L'INTEGRATION DE LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT

CULTUREL DANS LE CADRE DE LA

PLANIFICATION GLOBALE

AVANT-PROPOS

Le problème de l'opportunité d'une "Planification" dans le secteur

du développement culturel était à l'ordre du jour de l'UNESCO dès

la première conférence mondiale sur la politique culturelle de

Venise en 1970.

Les cinq conférences inter-gouvernementales régionales organisées

par la suite par l'UNESCO ont alors préconisé l'intégration de la

planification culturelle dans les Plans généraux de développement,

en vue de la prise en compte de la dimension culturelle du dévelop­

pement lui-même.

Enfin, la déclaration de Mexico de 1982 a souligné encore une fois

la nécessité de mettre en place des instruments efficaces pour pla­

nifier, administrer et financer les activités culturelles, en mettant

l'accent sur le fait que "un développement équilibré ne peut être as­

suré que par l'intégration du développement culturel dans les straté­

gies qui visent à le réaliser", et qui sont désormais, dans plusieurs

pays, des stratégies de planification.

Pour dégager des indications de caractère général à soumettre à la ré­

flexion internationale, l'UNESCO a estimé qu'il était utile d'analyser

- 2 -

les modalités d'intégration de la planification du développement

culturel dans le cadre de la planification dans un certain nombre

de pays de situations économiques et culturelles différentes, mais

ayant tous en commun de procéder à l'élaboration de Plans de déve­

loppement économique globaux.

Les critères qui ont orienté les choix des pays analysés dans la

présente étude ont été : la disponibilité des textes de Plans en

langues française, anglaise, espagnole, ou italienne ; l'importance

accordée à la culture dans le cadre du Plan lui-même.

On a donc retenu les onze pays suivants, appartenant aux cinq régions

traditionnellement prises en considération par 1'UNESCO :

EUROPE

. France

. Hongrie

. Italie (1)

. Norvège

ASIE

. Bangladesh

. Inde

AFRIQUE

. Somalie

ETATS ARABES

. Maroc

. Yemen du Nord

AMERIQUE LATINE

. Mexique

. Venezuela

(1) L'Italie, où la planification globale a échoué au niveau national, a été quand même comprise dans l'étude, parce que l'expérience de planification se poursuit au niveau régional.

- 3 -

Dans la présente étude, les Plans à moyen terme adoptés par ces pays

ont été analysés en utilisant une classification homogène, plus ou

moins simplifiée selon les différents degrés de complexité des docu­

ments mêmes.

On a pris donc en considération pour chaque pays :

- les expériences accomplies dans le domaine de la planification ;

- les objectifs généraux du Plan ;

- les structures de planification et d'évaluation mises en place ;

- le caractère du Plan ;

- le niveau territorial de la planification ;

- la portée de la notion de culture adoptée par le Plan ;

- les objectifs de la planification culturelle ;

- les actions prévues par le Plan dans le domaine culturel ;

- les secteurs où les actions culturelles-sont intégrées.

On trouvera dans la deuxième partie de l'étude une description synthé­

tique des Plans élaborés par les onze pays, ordonnée selon ladite

classification, tandis qu'un essai de synthèse - précédé de quelques

considérations générales sur ce que la planification signifie aujourd'

hui - se reflète dans la première partie.

- 4 -

1. LA PLANIFICATION AUJOURD'HUI

QUELQUES CONSIDERATIONS SUR L'ETAT DE LA QUESTION

La planification en tant que méthode rationnelle de contrôle sur le

développement économique, est exercée un peu partout dans le monde.

Et pourtant cette méthode a été appliquée dans des conditions sociales

économiques et politiques très différentes, et dans des pays dont

l'état de développement économique varie du plus haut au plus bas degré -

Il faut ajouter que, quel que soit le régime économique adopté, les

techniques de planification mêmes ne sont jamais établies une fois pour

toutes : car les changements, sinon les bouleversements en cours dans

l'économie mondiale lui font subir un procès de révision et de mise à

jour continue.

Si les changements constamment introduits dans les méthodes de la plani­

fication ont modifié en profondeur, au cours des années, les techniques

adoptées à l'origine par chaque pays, on peut pourtant affirmer que les

systèmes de planification peuvent être encore classifies - de façon

un peu schématique, il est vrai - selon une distinction classique fonda­

mentale :

- Le modèle de planification centralisée (adopté par les pays socialistes)

selon lequel la planification - étroitement contrôlée par l'Etat - est une

méthode globale, systématique et continue, appliquée à la vie économique

et sociale dans son ensemble.

- Le modèle de planification indicative ou incitative (adopté par certains

pays à économie de marché) conçu plutôt comme un cadre d'ensemble et comme

- 5 -

une définition des objectifs qu'il serait souhaitable d'atteindre dans

l'intérêt de la société, mis à part certaines interventions publiques,

plus rigoureusement prédéterminées pour certains secteurs en particu­

lier.

Il faut encore ajouter que les Plans des pays en développement, quel que

soit leur régime politique, ont généralement suivi de plus ou moins près

le modèle de la planification indicative (ou incitative) en l'adaptant

à leurs propres exigences.

. La planification dans les pays à économie centralisée (planification

normative)

Dans ce système de planification défini comme "traditionnel" parce qu'il

a été le premier à être mis en place en Union Soviétique dans les années

20, les objectifs sociaux et économiques ainsi que les méthodes à employer

pour les atteindre, sont prédéterminées de façon "imperative".

Puisque ce système a été adopté dans des pays où la propriété des moyens

de production est publique , tous les investissements, production et

distribution devraient être soumis, dans leurs moindres détails, aux di­

rectives du Gouvernement central qui définit le Plan et contrôle sa réa­

lisation et sa mise à jour continue.

Pourtant dans les pays de l'Europe Orientale, il y a eu, depuis les années

60, un mouvement réformateur qui a remis en cause les méthodes initiales

et est parvenu à assouplir la toute puissance de la planification centrale

en élargissant la consultation préalable à l'élaboration du Plan à de

nombreux partenaires sociaux, et en introduisant dans le Plan même des

éléments de décentralisation.

- 6 -

- Décentralisation des responsabilités vers les entreprises en leur

octroyant l'autonomie nécessaire pour ajuster leur production, au moins

jusqu'à un certain degré, aux forces du marché ;

- Décentralisation des responsabilités vers les niveaux les plus bas de

la hiérarchie administrative et notamment vers les régions, plus proches

et plus sensibles aux besoins de la population en général.

Le pays où cette expérience a été la plus poussée, et a eu le plus de suc­

cès est sans doute la Hongrie où économie planifiée et économie de marché

coexistent avec bonheur.

De plus, surtout à partir des années 70, les pays du bloc socialiste ont

ressenti le besoin de rallonger les échéances temporelles de la planifica­

tion en situant le Plan à moyen terme dans le cadre d'une stratégie à long

terme.

Parallèlement, la conception même de la planification a été élargie au do­

maine socio-culturel, et l'accent a été mis sur la participation des cito­

yens à la vie publique et sur l'amélioration qualitative de leur niveau de

vie.

. La planification dans les pays occidentaux à économie de marché

C'est une méthode de planification caractérisée par une approche "straté­

gique", qui néglige le détail pour s'intéresser davantage à la prévision

d'actions capables de s'adapter aux changements.

Puisque dans ces pays, le développement économique - résultant de l'action

de différents groupes d'intérêts - n'est contrôlé qu'en partie par l'Etat,

la planification y est de type incitatif, c'est-à-dire qu'elle s'applique

surtout à la définition d'une base de prévision sûre, et de règles du jeu

qui permettent aux forces de la société et du marché de s'épanouir librement.

- 7 -

Et si, en théorie, la planification aurait dû exercer un certain degré de

contrainte au moins sur le secteur public, dans la pratique il n'en a pas

toujours été ainsi.

Dans les années 60, presque tous les pays de l'Europe de l'Ouest - parmi

lesquels la France,l'Angleterre et l'Italie - s'étaient engagés dans

l'élaboration de Plans de développement économique globaux à moyen terme.

Dans ces Plans, l'accent était mis :

. soit sur la détermination des priorités à suivre par le secteur public

dans l'allocation des ressources ;

. soit sur les méthodes à employer pour amener le secteur privé à collabo­

rer avec le gouvernement, pour atteindre des objectifs planifiés. Parmi ces

méthodes, on peut mentionner des incitations économiques, des dégrèvements

fiscaux, des mesures réglementaires, ainsi que la création et la localisa­

tion d'infrastructures publiques.

A la fin des années 70 pourtant, l'éloignement de presque tous les pays

- à l'exception de la France et de la Norvège - de la planification globale

était désormais un fait accompli.

Les causes de l'échec des Plans économiques globaux en Europe Occidentale

sont de toute évidence très complexes, et différent sensiblement d'un pays

à l'autre. Mais il y a certainement aussi une cause commune, qui est le

ralentissement généralisé de la croissance économique, et le niveau incon­

trôlé et incontrôlable de l'inflation semble en être le principal respon­

sable. Les désordres monétaires de 1'après Bretton-Woods, avec les oscil­

lations du dollar qu'ils ont entraînées, ainsi que la hausse du prix du

pétrole par l'OPEP - s'ajoutant aux difficultés intérieures propres aux

différents pays - doivent être considérés comme responsables de cette in­

flation, qui a bouleversé toutes les prévisions et les compatibilités sur

- 8 -

lesquelles les plans étaient fondés, en détruisant leurs bases rationnelles.

On doit pourtant relever que la crise des plans de développement globaux

n'a pas entraîné un refus de la méthode de la planification en soi. De

fait, la récession économique généralisée - ainsi que la crise des finances

publiques qu'elle a entraînée - a rendu plus que jamais nécessaire l'intro­

duction de méthodes de rationalisation de la dépense publique sur la base

d'une échelle des priorités prédéterminée.

En même temps, le rôle accru de ces mêmes pouvoirs publics dans l'économie

les a confrontés avec la nécessité de planifier leurs interventions en

fonction d'objectifs d'intérêt général. Il s'agit en effet le plus souvent

d'interventions ponctuelles (politique de l'emploi, politique des revenus,

etc, ...) ou de caractère sectoriel (plans agricoles, pour la santé, les

transports, etc...).

Et si la tendance la plus récente dans les pays hautement industrialisés

paraît aller dans le sens d'une limitation du rôle de l'Etat dans la

gestion de l'économie et d'un élargissement de l'espace du marché, cela ne

signifie pas du tout que l'Etat puisse se passer de la planification, bien

au contraire : le rôle de coordination et de détermination des règles du

jeu exige en fait, de la part d'un Etat qui se veut moderne, un effort de

rationalisation et d'orientation beaucoup plus complexe que la gestion direc­

te d'entreprises économiques et d'institutions sociales.

Un problème qui se pose à présent de plus en plus souvent est aussi celui

de la coordination et de l'harmonisation entre les interventions planifiées

des pouvoirs publics, à tous les niveaux de l'administration : ce qui a

porté dans certains cas à la stipulation de contrats de Plan entre l'Etat

et les régions, les pouvoirs locaux. Enfin, la prise de conscience des

limites de la croissance a fait que, parmi les finalités du développement

- 9 -

des objectifs de caractère qualitatif prennent leur place à côté des

objectifs quantitatifs traditionnels (Croissance du PIB, etc...); c'est

ainsi que la protection de l'environnement, la promotion de la culture, la

sauvegarde du patrimoine, sont en train de prendre une place de plus en

plus importante dans la planification : et ce n'est pas un hasard si le

IX Plan français s'appelle pour la première fois : " Plan de développement

économique, social et culturel".

Au-delà des différences essentielles qui caractérisent - comme on l'a vu -

la planification, dans les pays à économie centralisée et dans les pays

occidentaux à économie de marché, soulignons toutefois que s'accentue une

certaine tendance à la convergence des deux systèmes, depuis la dernière

décennie.

Si, en effet, les réformes des années 60 ont introduit des éléments propres

à l'économie de marché dans les plans des pays socialistes, en revanche

certaines politiques de planifications partielles introduites dans les pays

occidentaux hautement industrialisés (Plans pour la création d'emplois dans

le secteur public, politique des revenus, politique des prix, etc...) ont

renforcé le rôle de maître d'oeuvre de l'Etat, et se rapprochent de certaines

méthodes traditionnellement employées dans les pays socialistes. Un autre

élément commun est la tendance à la décentralisation territoriale, ainsi que

l'élargissement des procès de consultation, puiqu'il est désormais partout

évident que la mise en oeuvre des Plans dépend, dans une large mesure, du

degré de consensus obtenu par les partenaires sociaux intéressés.

Mais le phénomène qui nous intéresse ici davantage est l'intérêt nouveau qui

se manifeste parallèlement dans tous les pays - quel que soit leur régime

économique - pour les problèmes sociaux et l'amélioration de la qualité

- 10 -

de la vie, dont l'environnement et le développement culturel sont univer­

sellement reconnus comme composantes fondamentales.

. La planification dans les pays en développement

On a déjà vu que parmi les pays en développement - qu'il s'agisse de pays

à démocratie parlementaire, de pays dont le système économique est inspiré

par le modèle socialiste, ou encore de régimes de type militaire - ceux

qui pratiquent la planification ont généralement opté pour la méthode de

la planification "orientative".

Selon l'économiste Gunner Myrdal, un élément commun à ces pays serait en

effet leur caractère de "soft states", c'est-à-dire de pays qui, à cause

d'une législation non encore bien établie et d'un certain manque de dis­

cipline de la part des fonctionnaires publics, seraient "récalcitrants"

à subir et à imposer des directives trop contraignantes et portés plutôt

à agir selon les lois de l'incitation et de la persuasion. Toujours selon

Myrdal, il y aurait beaucoup plus de contraintes, dans la législation éco­

nomique des pays occidentaux hautement industrialisés, que dans les Plans

des pays en développement qui, eux, s'en trouvent dépourvus.

Dans ces pays, en revanche, la portée de la notion de planification est

toujours assez vaste et tend à 1'intersectorialité, puisque les Plans de

"Développement Economique et Social" globaux y sont encore très nombreux.

Le fait que la crise de la planification globale ne paraît pas encore avoir

atteint les pays en développement, peut être expliqué en partie par le fait

que, par la nature même de l'économie de ces pays, un secteur important des

activités de la population échappe aux déterminations quantitatives du Plan,

en partie à cause de l'importance du secteur public. En effet, si dans les

pays capitalistes l'Etat est intervenu généralement a posteriori, comme fac-

- 11 -

teur de régulation des. forces spontanées du marché dans ces pays, au con­

traire, c'est le développement même qui est subordonné à l'impulsion pro­

venant des pouvoirs publics.

Le Plan y est donc considéré avant tout comme un facteur de coordination

et de rationalisation des programmes du secteur public, visant à moderniser

la société, sans pourtant la soumettre à des contraintes rigides.

Il faut en tout cas noter que cet objectif de modernisation n'est générale­

ment que partiellement atteint par les Plans élaborés par les pays en dé­

veloppement, car sa mise en oeuvre n'arrive pas souvent à un niveau satis­

faisant.

De fait, les effets de la récession mondiale et de l'inflation ont rapidement

affecté les pays en développement, dont les économies sont, dans la plupart

des cas, étroitement dépendantes de celles des pays industrialisés pour ce

qui concerne leurs échanges commerciaux (matières premières et produits finis).

Mais à ces causes générales, il faut en ajouter d'autres de caractère plus

structurel, parmi lesquelles on pourrait mentionner :

a) le manque de contrainte : puisque un certain degré de contrainte serait

par définition nécessaire à la planification (Myrdal) ;

b) l'absence - dans la plupart des pays - de réformes administratives de

grande envergure qui moderniseraient l'appareil de l'Etat, vrai moteur

de tout type de planification ;

c) l'insuffisance des politiques de formation des fonctionnaires chargés de

l'élaboration et de la mise en oeuvre du Plan ;

d) les lacunes du système de réajustement statistique : en effet, l'art de

la prévision est toujours difficile, mais devient impraticable s'il doit

se baser sur des données peu fiables et qui peuvent mettre en cause la

crédibilité des modèles économiques.

- 12 -

Il est vrai que l'on retrouve souvent des causes analogues - s'ajoutant

à celles déjà indiquées - à la base de l'échec de la planification glo­

bale dans plusieurs pays développés. Il arrive pourtant que dans les pays

en développement, ces problèmes structurels se posent d'une façon encore

plus aiguë. Selon l'opinion des experts de la planification, seule une

réforme radicalement nouvelle de l'appareil de l'administration publique,

et de nouvelles modalités d'intervention publique, à l'intérieur de chacun

de ces pays, pourra les aider à surmonter de tels obstacles.

Par ailleurs, dans ces pays aussi, comme dans les pays industrialisés de

l'Est et de l'Ouest, les tendances les plus récentes de la théorie du déve­

loppement vont dans le sens d'un élargissement de la conception du dévelop­

pement même qui n'est plus du seul ressort des économistes, mais requiert

aussi le concours des sociologues, des anthropologues, etc..

Plusieurs de ces pays ont désormais pris conscience que la réalisation

d'objectifs politiques, psychologiques et sociaux peut être plus importante

que la réalisation d'objectifs purement économiques. En outre, surtout dans

les pays dont le PIB est le moins élevé, une réflexion est en cours sur le

fait qu'il vaudrait mieux substituer à une transposition mécanique des modè­

les européens un modèle endogène, fondé sur la promotion de l'agriculture,

sur l'organisation de la famille et de la vie communautaire et sur la parti­

cipation des masses au développement.

C'est une conception dont s'inspire aussi l'UNESCO (1) :

" Parler de développement endogène c'est viser un développement exempté de

toute aliénation et surtout de toute destruction ou altération de la per­

sonnalité culturelle des peuples".

(1) UNESCO - Rapport MAN 3 SS 79 W 49 "Principales tendances du programme de l'UNESCO dans l'administration publique".

- 13 -

2. L'INTEGRATION DE LA PLANIFICATION CULTURELLE DANS LES PLANS

DE DEVELOPPEMENT GLOBAL - UNE ETUDE DE CAS PORTANT SUR

ONZE PAYS

. Les expériences de planification

Une distinction préalable entre les pays retenus ne peut être effectuée

qu'en fonction du degré de maturation à laquelle leur expérience de plani­

fication est parvenue. De fait, face a des pays où l'élaboration de Plans

de développement a moyen terme (4-5 ans) a déjà une longue histoire, qui

remonte plus ou moins à la période 1945-1960 - comme la Hongrie, la France,

la Norvège, l'Inde, le Venezuela - on trouve des pays pour lesquels l'expé­

rience de planification est bien plus récente, puisqu'elle a démarré dans

les années 70. C'est le cas de la Somalie, du Mexique, du Maroc, du Yemen

et évidemment du Bangladesh.

C'est une distinction importante, car on la retrouve de façon ponctuelle aux

différents stades de définitions des objectifs et des procédures de planifi­

cation, plus ou moins complexes, ainsi que dans les actions prévues par le

Plan.

L'Italie représente un cas à part car la planification nationale globale s'y

est épuisée dans la décennie 1965-75, mais cette fonction est désormais as­

surée par les régions.

Il faut aussi remarquer que dans les pays où l'expérience de la planification

est la plus récente, la durée des Plans est quelquefois plus limitée (2-3 ans)

peut-être à cause de difficultés techniques posées par la prévision. Pour

faire face aux problèmes des incertitudes inhérentes à toute prévision, l'Inde

et la Hongrie ont désormais réarticulé leurs Plans à moyen terme en des Plans

- 14 -

annuels auxquels sont soumis certains projets spécifiques ce qui permet une

certaine mise à jour des Plans mêmes, et rend le processus de la planifica­

tion plus souple et élastique.

La Hongrie est celui des pays retenus où le processus de la planification

a atteint le plus haut niveau de complexité. Elle a donc, depuis quelques

temps, ressenti le besoin de situer ses Plans à moyen terme dans le cadre

d'un Plan à long terme (actuellement 1970-1985) conçu dans une perspective

stratégique de plus grande envergure.

C'est d'ailleurs ce que l'Italie avait essayé de faire, avec l'élaboration

à la fin des années 60, du "Progetto 80", projet à très long terme élaboré

par les structures de la planification, mais que le Gouvernement Italien

n'a jamais fait sien.

. Caractères et objectifs généraux de la planification

Seul pays à économie centralisée, parmi ceux que l'on a retenus, la Hongrie

est aussi le seul où la planification est "imperative", puisque le Plan

approuvé par l'Assemblée Nationale, exerce une contrainte sur l'administra­

tion comme sur les entreprises et sur les individus.

C'est ainsi que le Plan garde une capacité de contrôle capitale sur tous les

secteurs importants de la vie économique et sociale, bien que les réformes

les plus récentes - en octroyant une marge accrue d'autonomie aux entreprises

aient beaucoup assoupli son caractère de rigidité.

Dans la plupart des autres pays - qu'il s'agisse de pays hautement industria­

lisés comme la France, ou en développement comme la Somalie, le Yemen, le

Bangladesh, le Maroc et le Mexique, le Plan devrait exercer, en principe, un

certain degré de contrainte envers les pouvoirs publics ; en revanche, il

serait purement "indicatif" pour le secteur privé, son rôle étant de l'influ-

- 15 -

encer soit à travers les incitations monétaires et la fiscalité, soit avec

des campagnes d'information (Mexique), ou encore avec des actions contrac­

tuelles concertées (qui assument en France, par exemple, la forme de "contrats

de Plan" signés entre l'Etat d'une part, et les régions, les collectivités

locales, les entreprises d'autre part). Il est toutefois difficile de vérifier

dans quelle mesure l'administration publique des différents pays se conforme,

dans la réalité, aux indications contenues dans leurs Plans.

Un système de planification encore plus souple est celui suivi par la Norvège,

et le Venezuela, pays qui considèrent leur Plan comme un cadre de référence,

un instrument de rationalisation des choix du pouvoir public en fonction de

certaines priorités, un orientateur de l'action des particuliers.

La souplesse ou la rigidité des méthodes de planification n'ont pourtant

aucun rapport direct avec les objectifs généraux des différents Plans nation-

naux qui - dans leur ensemble et en tenant compte des différents niveaux

d'élaboration théorique conceptuelle de leurs documents - présentent pour­

tant tous des éléments communs.

On retrouve en effet, dans tous les Plans, l'intention déclarée de pour­

suivre :

a) le développement économique

b) l'amélioration de la qualité de la vie

c) la réduction des inégalités

A l'intérieur même de ces objectifs, il y a bien entendu des domaine privi­

légiés : la Norvège par exemple, pour ce qui concerne la réduction des iné­

galités, privilégie le rééquilibrage social (protection de groupes faibles),

tandis que la plupart des pays insistent sur la nécessité d'un rééquilibrage

concernant aussi les inégalités territoriales (parmi ces derniers, le Bangla­

desh et la Somalie s'intéressent tout particulièrement à la réduction des

différences entre population urbaine et rurale).

- 16 -

En ce qui concerne le rôle attribué à la culture dans les objectifs généraux

de la planification, les plans français et mexicain sont les seuls à recon­

naître et expliciter les liens d'interdépendance entre la culture et le

développement économique et social (la culture est un élément de promotion

du développement et en même temps un de ses résultats, selon le Plan du

Mexique). Cette idée se retrouve, implicite, à la base d'autres documents

comme le Plan du Bangladesh qui, en mettant l'accent sur le développement

des régions agricoles, affirme qu'il devrait être "tant économique et

social que culturel".

De son côté, le Venezuela affirme vouloir subordonner les. objectifs économi­

ques du Plan aux objectifs sociaux, et prévoit, parmi ses priorités, l'éga­

lité de tous face à la culture, le développement de la communication et la

protection du patrimoine national (qui figure aussi parmi les objectifs géné­

raux des Plans de la Norvège, du Yemen et du Mexique).

En Hongrie, par ailleurs, la culture fait partie - avec la recherche scien­

tifique, le développement technique, l'assistance sociale et sanitaire - des

priorités nécessaires à la mise en oeuvre de l'objectif premier que constitue

l'amélioration de la qualité de la vie, et fait même l'objet d'un Plan sec­

toriel, élaboré dans le cadre du Plan général. Il faut remarquer enfin que

la sauvegarde et la promotion de l'identité culturelle nationale sont ex­

pressément mentionnées parmi les objectifs généraux des Plans du Venezuela,

du Mexique et de la Norvège.

La culture est donc explicitement retenue - sous une forme ou une autre -

parmi les objectifs, sinon parmi les priorités, de tous les Plans considérés

par cette étude (sauf celui du Maroc), bien que le niveau d'évaluation de

l'importance du développement culturel pour le développement global, et la

conception même de la culture adoptée par ces Plans, différent encore sensi-

- 17 -

blement d'un pays à l'autre.

. Cadre institutionnel et niveau territorial de la planification

En ce qui concerne la description du cadre institutionnel de la planifica­

tion (1) , une distinction préalable est à faire parmi les pays où le pro­

cessus de planification est centralisé au niveau national, et les pays où

il est articulé entre l'Etat et les collectivités territoriales. La Répu­

blique du Yemen, le Maroc et, dans une certaine mesure, le Bangladesh et la

Somalie, appartiennent à la première catégorie : encore faut-il souligner

que ce sont des pays où l'expérience de planification est très récente, et

ne remonte pas en deçà des années 70.

De fait, au Yemen du Nord et en Somalie, bien qu'un Ministère du Plan ait

été déjà créé, les structures de la planification n'en sont encore qu'au

stade de l'élaboration ; de plus, ils sont aidés par l'assistance technique

étrangère pour l'élaboration de leur Plan (la Somalie est assistée dans

l'élaboration des données par la Commission Economique pour l'Afrique de

l'ONU). Les Plans du Maroc et du Bangladesh sont élaborés par des Ministères

de la Planification, dans le premier cas avec l'assistance d'un organisme

consultatif (le Conseil Supérieur du Plan) et doivent être soumis à l'ap­

probation du Parlement. Au Bangladesh, où le processus de planification

atteint un niveau technique plus complexe, la Commission de Planification

- chargée elle aussi de la recherche et du suivi du Plan - assure la coor­

dination avec les autres ministères.

(1) Malheureusement, la partie de l'étude concernant le cadre institution­nel de la planification est souvent incomplète puisqu'il a été parti­culièrement difficile de recueillir des renseignement sûrs et exhaus­tifs sur ce point, pourtant d'une importance capitale.

- 18 -

Dans ces quatre pays, la participation des acteurs économiques et sociaux

au processus de la planification paraît être, actuellement, très limitée

(sauf dans le cas du Maroc où une consultation du secteur privé et des or­

ganisations socio-professionnelles est prévue). Dans tous les autres pays

retenus dans cette étude, la planification est désormais articulée entre les

différents niveaux territoriaux : il faut toutefois remarquer que la décen­

tralisation de la planification au niveau national vers les hiérarchies

administratives inférieures est un phénomène relativement récent, et qui,

dans la plupart des cas, est encore en voie de réalisation.

En Inde et au Mexique, les Etats fédérés sont appelés d'abord à donner leur

avis sur le Plan national de développement économique élaboré par des

agences créées auprès du Gouvernement Central : les Commissions de Planifi­

cation. Ces mêmes agences sont responsables du suivi du Plan.

Les Etats fédérés, de leur côté, ont déjà créé (Inde) ou sont en train de

mettre en place (Mexique) des agences pour l'élaboration et le suivi de

leur Plan, qui doivent être compatibles avec le cadre de la planification

centrale. En Inde, toutefois, des programmes pour l'assistance technique aux

agences pour la planification des Etats - organismes considérés jusqu'alors

comme trop peu efficaces - ont été mis en place (formation professionnelle,

amélioration des systèmes d'information statistique, etc...). Une coordina­

tion plus poussée entre l'agence centrale et les agences des Etats est aussi

préconisée.

Dans ces deux pays, le processus de planification - très articulé - ne

s'arrête pas aux Etats, mais se poursuit au niveau régional et au niveau

des communes (Mexique) et des comprensoires (Inde).

La participation des acteurs sociaux est prévue à tous les niveaux de la

planification : et en ce qui concerne l'Inde l'accent est mis aussi sur

- 19 -

la participation de la population en général, et des jeunes et des femmes

en particulier.

Un autre pays, où un système très complexe d'articulation territoriale de

la planification est en train d'être mis en place est la Norvège. Le Plan

y est rédigé par le Secrétariat au Plan créé auprès du Ministère pour la

Planification, qui a aussi pour tâche de coordonner les planifications

centrale et locale. Un rôle fondamental de catalyseur de la planification

centrale et locale sur leur territoire est attribué aux Comtés, responsables

des Plans de Comté, qui devront agir comme des relais entre les communes et

l'Etat.

Un certain degré de régionalisation du processus de la planification a été

introduit par une série de réformes même dans un pays à économie centralisée

comme la Hongrie. Dans ce pays, le Plan à moyen terme - élaboré par une Com­

mission Nationale du Plan assistée par un organisme technique tel que le

Bureau National du Plan - est approuvé par l'Assemblée Nationale, tandis que

sa mise en oeuvre, ainsi que l'élaboration des Plans annuels, est confiée

au Gouvernement. La particularité de la réforme hongroise consiste dans le

fait que le Plan quinquennal n'a pas seulement été intégré par des Plans

régionaux - élaborés par les Conseils Régionaux - mais aussi par des Plans

sectoriels, dont la réalisation est confiée aux différents Ministères :

l'un de ces Plans est consacré au domaine culturel sous la responsabilité

du Ministère de la Culture. Parallèlement, la consultation préalable à

l'élaboration du Plan a été élargie aux organisations scientifiques et

politiques, et aux groupes d'intérêt organisés.

Au Venezuela, il est prévu de créer, auprès de la Présidence de la Républi­

que, un Bureau Central de Planification (CORDIPLAN), chargé de la coordi­

nation des travaux entre le Bureau de Plan, les Bureaux de Planification

- 20 -

sectorielle, les différents Ministères et les neuf bureaux régionaux de

planification. Une nouvelle loi sur la planification pour renforcer ce

système - articulé sur plusieurs niveaux - est annoncé par le Plan 1981-85.

En France, la loi de réforme de la planification de 1982, a réorganisé le

processus de planification, en prévoyant aussi sa partielle décentralisation

selon des modalités originales. Le Ministère du Plan, assisté par un orga­

nisme technique comme le Commissariat au Plan, est toujours le responsable

de la planification nationale, après consultation préalable d'un Conseil

pour la Planification, largement représentatif des organisations profession­

nelles et syndicales, des régions, des associations.

Plus de 2 500 personnes ont participé en effet à l'élaboration du IX Plan,

qui a été ensuite approuvé par le Parlement. Mais la principale nouveauté

introduite est la liaison établie par des Contrat de Plan Etat-Régions entre

la planification nationale et les 26 Plans Régionaux élaborés par les

Conseils Régionaux. Grâce au financement simultané d'un certain nombre

d'initiatives régionales approuvées par l'Etat, et dont les objectifs

prioritaires sont d'intérêt national, ces contrats (qui portent aussi sur

des projets culturels tels que la création de médiathèques, de centres de

production cinématographique et audiovisuelle, de centres de formation pour

les professions culturelles, etc ...) réalisent une synthèse entre les in­

térêts nationaux et régionaux et représentent un facteur dynamique de rééqui­

librage territorial stimulé par l'Etat.

Reste à souligner enfin le cas de l'Italie. Dans ce pays, la planification

globale - jadis sous la responsabilité du Ministère du Budget et de la

Planification, assisté par une agence, l'Institut d'Etude pour la Planifica­

tion Economique - a échoué au niveau national; pourtant la tâche d'élaborer

des Plans économiques a été attribuée par la suite,par des lois nationales,

- 21 -

aux 20 régions. C'est ainsi que les régions procèdent désormais à l'élabo­

ration de leurs propres Plans de développement, sans aucun type de coordi­

nation ni entre elles, ni avec l'Etat, sauf pour certains secteurs - comme

la santé, les transports, l'agriculture - où la synthèse entre les Plans

nationaux et régionaux se fait auprès des Ministères responsables. Dans

ces Plans régionaux, pour la partie relative à la culture, importante dans

certains cas, il n'existe aucune harmonisation, aucune définition des objec­

tifs et des priorités au niveau national.

S'il reste beaucoup à faire pour améliorer la coordination et l'harmonisa­

tion aux différents niveaux territoriaux de la planification, la régionalisa­

tion est désormais un phénomène courant dans tous les pays qui ont une plus

longue expérience dans ce domaine. Cette tendance est certainement maintenant

irréversible car la volonté d'impliquer la participation du plus grand nom­

bre ne peut qu'entraîner la décentralisation de la planification et la dé­

mocratisation de son processus.

. Importance et définitions du "DOMAINE CULTUREL" dans les Plans

Ce qui ressort immédiatement de l'analyse des Plans des pays retenus pour

cette étude, est l'importance de l'audiovisuel (radio, télévision et cinéma).

Quelle que soit la notion de culture adoptée par les différents pays, il

n'y a pas un seul Plan qui ne prévoie pas des actions dans ce domaine.

Pourtant, les techniques de l'audiovisuel ne sont systématiquement incluses

dans les sections consacrés à la culture que dans les Plans de quatre

pays (Norvège, Hongrie, Venezuela, Yemen du Nord) : dans les autres, elles

ne concernent que les sections "Communications et Transports" au Bangladesh,

en Inde et au Maroc, "Communications" en France, "Information" en Somalie,

certains "Secteurs Productifs" au Mexique. L'un et l'autre choix sont d'ail-

- 22 -

leurs justifiés par le fait que, si le "software" relève certainement du

secteur culturel, le "hardware" - qui demande des investissements très lourds

est de plus en plus lié aux industries des télécommunications. Les médias

audiovisuels sont importants dans le processus de la planification, car ils

sont considérés comme des instruments prioritaires pour l'éducation, pour

la participation de la population aux politiques de développement (dévelop­

pement agricole, protection de l'environnement, etc..).

Les Plans de la France, de la Norvège, du Venezuela et du Bangladesh sont

les seuls à élargir la notion de "culture", à tous les domaines qui y sont

traditionnellement inclus : patrimoine artistique et historique, arts plas­

tiques, bibliothèques et édition, théâtre, danse, musique, animation cultu­

relle.

En Hongrie, les différents secteurs relèvent tous du Plan sectoriel pour

la culture, sauf le patrimoine et les fouilles archéologiques, qui sont

inclus dans les Plans de la Construction et de la Recherche Scientifique.

La notion de "domaine culturel" adoptée par les Plans des autres pays, con­

tient des lacunes concernant certains secteurs : le Plan du Mexique ignore

par exemple le spectacle (qui représente pourtant un secteur important de

la vie culturelle du pays), la protection du patrimoine n'est pas mentionnée

par la Somalie ni - ce qui est plus étrange - par le Maroc, l'édition de

livres - à laquelle le Plan du Bangladesh attribue un rôle important - est

par contre ignorée par son grand voisin, l'Inde, etc..

On a pourtant l'impression que la définition de "notion de culture", telle

qu'elle se retrouve dans les Plans de développement, n'est pas toujours

suivie d'effets dans les politiques culturelles appliquées par les différents

pays : ce qui s'explique probablement par le manque de coordination entre les

responsables de l'élaboration du Plan et les responsables de la politique

- 23 -

culturelle, surtout lorsque les compétences culturelles sont dispersées

dans plusieurs Ministères.

En ce qui concerne la place occupée par le "Secteur culturel" proprement

dit, dans les grandes sections du Plan, il faut noter qu'il fait souvent

partie du domaine social, à côté de l'éducation, du sport, de la santé,

des affaires religieuses, de l'environnement, etc..

Le lien entre la culture et d'autres secteurs de la politique sociale est

souvent très visible. Dans certains pays, et notamment en Inde, la "cul­

ture" est étroitement intégrée au secteur de l'éducation qui comprend aussi

bien le système formel que le système informel, dans une perspective d'édu­

cation continue.

Dans d'autres pays, on établit un lien avec la religion. C'est ce qui se

passe surtout dans les pays islamiques, qui privilégient l'édition de livres

islamiques et où l'on préconise parfois l'utilisation des mosquées comme

bibliothèques et centres culturels (Bangladesh).

En Norvège, la conservation du patrimoine est intégrée au secteur de l'en­

vironnement, car elle est considérée comme occupant une place importante

dans la conservation et la gestion des ressources.

On doit enfin souligner que, toujours en Norvège, mais également en Inde,

les auteurs du Plan ont désormais pris conscience du rôle qui revient à

la culture - en tant que possibilité d'accéder aux équipements et aux acti­

vités culturelles - pour favoriser la mobilité de la population, et pour

attirer du personnel qualifié et, notamment des cadres, vers les zones qui

font l'objet d'une action prioritaire de développement et d'industrialisation.

Considérée de ce point de vue, la culture devient un facteur déterminant

de la politique d'emploi retenue par le Plan.

- 24 -

. Objectifs de la planification culturelle et les

actions prioritaires prévues par les Plans

Le renforcement de l'identité culturelle est considéré comme l'un des ob­

jectifs prioritaires de la planification culturelle, et ce dans la majorité

des documents analysés. Toutefois, dans un pays fragmenté comme l'Inde,

l'accent est mis davantage sur l'identité nationale et l'intégration natio­

nale des différents groupes ethniques, tandis que le Mexique, le Venezuela

et la Norvège, où le problème d'une cohésion nationale ne se pose pas avec

la même force, se soucient aussi de la promotion et de l'encadrement des

minorités et des identités culturelles régionales.

Parmi les objectifs des Plans mexicain et norvégien, est prévu un contrôle

de l'Etat sur les médias pour préserver éventuellement l'indépendance natio­

nale de l'influence des modèles culturels étrangers.

Ce sont encore le Mexique, le Venezuela et la Norvège - sans doute les

pays où les finalités de la planification culturelle sont les mieux indivi­

dualisées et articulées - qui ont inclus, parmi leurs objectifs, la démo­

cratisation de la culture et la participation du plus grand nombre de groupes

et d'individus.

La promotion de la création artistique et de la protection du patrimoine

est également un objectif poursuivi par les Plans de plusieurs pays.

En France, où les finalités de la planification culturelle ont été systéma­

tiquement définies dans des Plans antérieurs, l'objectif considéré comme

prioritaire par le IXème Plan est la promotion de la culture scientifique

destinée à une meilleure maîtrise des nouvelles technologies de la com­

munication .

Pour atteindre ces objectifs culturels, des actions sont prévues : on y

retrouve presque toujours une quantification plus ou moins détaillée des

- 25 -

ressources publiques nécessaires à leur mise en oeuvre, surtout en ce qui

concerne les investissements.

On peut en revanche trouver une définition quantitative des objectifs-types

à atteindre pour les différents secteurs culturels - qui portent sur le

nombre des nouvelles bibliothèques, des nouveaux musées ou centres cultu­

rels à mettre en place, et sur le nombre des spectacles à monter dans les

différents genres (musique, danse, théâtre), etc.. seulement dans le

Plan sectoriel pour la culture de la Hongrie et dans le Plan de dévelop­

pement économique du Venezuela, qui n'ont pas fixé d'objectifs pour l'in­

dustrie culturelle privée.

On trouve d'ailleurs, dans tous les Plans, des listes d'actions à mener à

bien dans le domaine culturel, listes plus ou moins détaillées et exhaustives,

selon l'ampleur de la "notion de culture" adoptée, et selon le niveau de

l'intervention publique dans le domaine culturel.

Un essai de synthèse des actions proposées par les Plans de neuf pays, a été

effectué dans le tableau synoptique suivant (voir tableau ).

La lecture de ce tableau met en relief l'importance croissante attribuée au

domaine de l'industrie culturelle de l'audiovisuel (radio, télévision,

cinéma), par les Plans considérés. L'effort a porté sur la mise en place de

réseaux de transmission publics, sur la dotation en équipements audiovisuels,

et enfin sur la protection culturelle proprement dite ; l'accent a été

mis soit sur le soutien à la création en fonction de critères nationaux,

soit sur le rôle potentiel des médias dans l'éducation, la formation profes­

sionnelle, l'information et plus généralement dans le développement économi­

que, social et culturel.

En ce qui concerne l'édition et contrairement à ce qu'on pourrait penser, le

- 26

8 U -4

—•

> -u

o c

5 ra

u

ra

ut

u

-4 met

--4 i«

dm c o

~< 4

-J

10 vu u.

VI

41

Ut

—4

S

O

V,

(fl o»

>

-H

C

o

4-1

••H

•o <

-> L

U

a . (U

C

X

S'a

Ifl

a «-

O

4J

C

. Q

> >

u

O

-*

(fl c

c

• o

c

-*•

O

<U 4-f

•H

w m

4-1

1/1 £

U

Ol

U

3 <-,

O

u

n *»

-4J

C

m

«*-< C

*-»

u

z

a

ra ion 4

-1

S OJ

Ui

4-1

ICO

•eu

1—

g

—« 4

-1

8 u 4

->

Ul

c o u

ce

o o Q

<t

O

CO

<c _l

CJ-

CO

ce C

L

LU­C

E O

L

CO

Z o n r—

o =r C

O

LU

_J

et

a. n o

z i-i ce Q

.

CO

LU

O

LU

_o

a

(-H

i—

Q.

O •z.

>•

CO

«a: L

U

«t

S

ID

3 CD

01

>

C

o —

4 A

J

EUI •0

)

c —

4

i qui

*j

o n

O

TD

•-

1

3 TD

TD

4J

o »

4

B) TD

o

z

3 k* A

J V

I c o

a>

U

3 (0

C

TD

<U

O

Ol L4

u=

c o

.

4-1

*J

<-t T

D

3 bl

TD

O

Ut

O

Ul

in

01

4J

«1

ra

a

su

tu

—4

o.

n

c o —

4 4

-1

m

vi

—4

—4

n

14

4J

C

01 U

t 3 U

t

a.

o

c

—*

u

u

o U

.

u. c

a

ai

Ul

i4

1

ra

u

«4 C

«

e •01

c

0~

4

C

01

TD

C

4-f

tn

Q.

Q. C

ui

E

m

e O

-H

-4

»01

o —« (*-

«H

*»-

14

8 u

4-»

ai

0)

VI

m

ra

E

ai

TD

c a

—î

0.4

-I

S

£ « d

<X

m

(U

4-1

O

-H

3

l/l O

"—»

—« CO

Q

J J

iC

l-

O O

M

*"

Ü

S)

C

-C

Z

eu u

> fc

H Û

J

C

Í0

*<U

—«

o

cëi

o —

> —

. o

_J

"S

C

ra -

H 4)

>

u, g

U

l 4

0)

0)

Í3 >

u

) a.'4

>

•ai

J:

1- 4-J

O

a.

ai <

4-* V

I

o> I ¿¡

£•3' o 5

. -S

S

-i .1

43

n

o o

o

~i

o

a.

.O O

C

t. c

-4

o o

o>

-1

3

-H

»-

4-1 Q

4-1 3

«H

OU

•0

) Ul -0)

-1

I.NU

L

. 3

cu

r o

o

a» cr Ë

U-H

>H m

u --*

tu

0 .O

^H

<-•

(w

3

<D

>

C

O. C

-^

OJ

O -

^

MC

O C

T -

<W ••-* M

U 4-»

01 *J f_

-H

—»

-a

C

"D D

SD

O

*0J C

O

..H

Q}

C

J-I

(A

tU

ra

«

o —

i (P

tn

-~t *_» «si «H

Û

J 3 lU

-H

U

C

O

3

ra

3 o

w

a

-

C

4-» —

1

*~

o o

4-1 a> e

••H

3

CO -«

-I CO

*-»

U

»CU

M

-

H

(0

4

-1

11

0

J

(/)

CE

tfi u

£

«-•

(A

Q.

tu

m

(-«

3 •

4-» U

-U

"*

3 "O

(t

4-1

U

irt

3

O

c a

. o

••»

1

—1

4-» C

0 <0

C

v» o

•~

»

—4

.

-H

4J

CD ca

u

Z

4-*

C

* <U

T3

O

CO

3>

y

4-»

C

tu «n

eu 4

-1

~H

u a>

ra

3

a.

ui

•41 -4

TD

>

o 4

j H

C

TD

41

3

E

ID

01

a.

vi

a. o

i o

>

#-4

—1

01 JZ

>

u

-¡y

t;

• V

I V

I 4

J

14

l-.

ni

3

3

C

01

Ol

4-f

4J

«1

*J

*

J

5ÍÍ

TD -O

l -B

1" C

«M

O

X

-4

• 3

4J

• fO

TD

3

C

VI

OlC

££2-g

>

ra

(-•41

14 A

l

4J 4J

c -4 ra

o

O

-t C

—i

-•-<

TD

"

(i

on

C

iJ~

4

1-.

01 (D

TD

>

VI CO

t.

C

CD

..-4 O

O

Ë «

1-4

-<

01 C

~4

vi

o

a.

C

-i ra

«n c

c

O.U

1 o

ra

X

3-

4-

4

tu a

4J a

.

J_l

«_l

L-

»4

-4 O

O

3

Il -

4-

4

01

4J 41

U 4

J 4-1

ui

e

o>

ra 4

-1

-4.4

1

tO O

01

TJ -«

-

• E

41

<-4 CD

U

O

<N

4

-.<--a

i~-i

Q.-4

4J

>

C C

>

c

o» ra

o

t- ai TD

-

H -

4

.- ai

- ai

>

ai

• in

«Î2

S3

4-1

-4 3 U

C

o

*-* ra

c o

—4

CD) •41

!-• 3

V)

41

3

& -4

ra

•-

<n

•—« trt

»—

t

ÛJ

«OJ

t— I—

l-l

tn

OJ

4->

OJ

C

Q.4

-» »«H

>

Ifl C

O

0J

O

Q.

U 111! to

u

U 3

tfl *

J

*(U <—

i M

3

U C O

tfl -

H Q

J

*J

(-.

CO

4-1

•QJ

C

tu eu o

u

Ö

>

g

u (D

41 -H

C

a

C

•-• O

ra

o

o

"

S

_l Q

. -4

U

4->

• 4-1 4

1

<-

n

•41

d—

1

TD

a

41 t4

• T

D 4

J

U

•_,

C

o. ra

ai

CT

O

a; ai

TD

>

• 3

3

>

4¿

iT3 --»

LU

Ul C

•-

3

Ul 4

4

Ul

J3 m

41

Q.-4

I -4

H

>

14

ssë

«.?

•î

-i ai

g

4J

TD O

-

S

S5

--4

g

C

14

--

•E

»a

'S i°

> d

41 -H

-H

O i3

-41

u, 3

a

. 0.-

4 a

. 3

a

g

J3 ra

ai -a

i S

_ui 0

«

- i-.'tü

>

TD

-H

3

3

l. u

, C

u

41

ai

3

ai ra

31

—in

4J

V

I JZ

c tfl

C

«A ai </i

OJ

(0

*J M

U C

T

a.

eu </> -ai

ra o

c --<

-*H trt

u. o

1

m

41

L* 4

-i

C

41

U 3 ra

4.

41

3

C

CJ C

l

-1

41

44

C

4)

S £

—•

o

le

n 3 a

n eu eu -«

3

(fl •<

(fl (fl

• .

«î

(0

(fl CT

« C

C

O

J C

ra i-,

o

MC

--* 4

J a

i *«—

eu M

«fl C

4J O

4J

c :/>

ta

to

c

> >

co

eu —

» c

o

> u

in

C

0 u

4-1

•I 3 O

U)

41

t4

4-1

C

41

U

l-t

3 U

l

4i

TD

3

O

43

g

Ut

1—

•ra

41 41

U

t

4-1

C ai

u

3 ra

01

m

Ut <4!

4-t

C

41

O

Ut

4J

VI

41

C

3 ta

41

> -

n

•41

TD T

D

Ut

Ol

4-1

U 3

• S

•-4

4J

3

Ut

3 a. 4

->

•2

*J

3

CD

TD

«CU

O

—t

(0

-

H

—1

4->

Q

J «H

OJ

CD O

O

DO

3 •-«

*-H

3

(fl »tu (fl

O C

T t-

~i

O.-«

O 3

4-»

> (/)

> (fl

t0 (fl

4-»

.(0

(fl

•—«

*«U

(fl 3

•*-»

i-t tu o

ra

U

4-t

Q.

(fl

4-1

»H Q

3

uj

-*-» in

o

3- Ä

Cl

41 3

C

4J

• 3

1 4-t

ai

3

ra —

t ra

3

c o

c

3 C

3

O

41

O

1/1

£

tn

.ñ -

t-

O

3 «J

U O

-

4

Cl TD

3

ra

aiu

, c

ra

• —

1

Ul

•-1

c

41 41

-4 TD

.

4-

4 3

< O

U

l <

41

4-1

C

a. 0

>

a.

41 r

a

a

_i

u c

0 a

ra

_i

41

3 0 c

ra

"

c 41

c

0 —

4

4-1

-4

TD

•O

•4

41

C

-il

o -

.-. C

l

CE

O

Z

cr: u

j <X

_D

0

llJ

•—<

•z.

ai

<—

0

0 t—

2

: (-0

ce x

1—

<X Y

-a

. u

i

t/) U

l 3 0 U

l X

»—

0 _J

m

m

o o

UJ

1-

°- S

z

M

UJ

Z

<_1 <

ï

a. U

J o

œ

a. o

-j

</i

^

£d

<t u_

- 26 bis

-

V

Q>

«CJ

LT

*/V

3

Ê

C

0)

x

§3

c

eu

o

>

Ë

3

O

0) C

*-.

•-«

c a

o

•J

"

H

c *->

O

J (D

>

-0

1

C

^ i-i

o

d

.-»

£1

•^

.O

01

1

0

CJ

C

~i

O

> -i

1-.

Ol

01

-01

m t.

i t.

ra

• a

4->

ro

-0)

2

-i

3

• •

u

4->

~

1

«n jj

>, ii

m

en

3

«3

O

O

.CO

U

OJ

u

0

) en

«01

"

O

C0

«-i

—4

JJ

u

ro

ra

.ra

u

•»

CD

«A

O

«A 0

1

O l-i

C

C

>

O

3-1

-H

01

-4

*-» *^ U

Cl

DU

T)

•D

Q

.

O

C

t-i 4->

O

Q

. ai —

* 10

4J -I

3

O.

01

<-

> <- <-0

) 3

•-1

Û"

TJ

U

U

ai a

i (A

C

L (A

3 «o

a» •a»

*J v

t <o

-H

*-» > •

UJ SU

U

-

^H

C

-HS

D ai

S-*"

01

(0

•D

C -u

O

C

ai

-

H ra

•o

in

>

i

3

«M

«

e-

>

nc

-t

E

(0 ra

l

iO

C

c

o

•H

• —1

C

J

C

4-1

o

ro

C

-H

C

ai

m

-4 3

• 4-J

U- T

J

Su

. o

—i t-

j

im:

a

II lits

m

ai

ai

ii

•ai

4-*

t-t

ÏÇ

3

co

m

o

u

•o

U

4-1

O

l O

Ol •O

l O

l-i

u

ai

e-. m

. «

i o

ai

C

—i

«-•

U

-* O

i-i

-

H «—

<

ai

o

~*

01

u

jr <

- a

. ro

o

ai

3

en

l-i

TD

C

ro

C

--H

o

4-.

Q.

-H m

4

J

C

•-

O —

i

E

-4

3

a.

o

OL

ai

ii

3

4-J

O

M

O

l-H

i-i

ro »

ai

a.

a. i-

3

U

ai tur

*-4

3

o

u

3

VI

en

ai

•D

3

4-1

•01

X

3

ro

C

01

4-J

1

DJ

angues et dlf cchtoni

*-* *

J

C

3

x

o ro

3 —

i

ro 4

j a

i

u

C

C

0) -t

01 4-1

C

o

e

4-J

1

- .-4

3

O. I-

O

4->

«e

n

-^

a

.ra

3

ai

n

C

4J

•ai u

c

ai

o

3 TJ

TJ

m

A c

c

3

—•

—t t—

S

CO

<Z O C

O

«t

_l

Q.

CO

x

01

ai to

c

ai

~e «ru

O

en

e S

4

-1 4-J

ra

c

Q

. ai

• ê

vt

a.

trt o

. -i

O

JJ

V

)

£|

If a

. 4J

o

o

o •

l-i

01

C

l >

4*

ai

>

3

O

U

(0

1-1

ai

TJ

en

—H

-

H

»-I

ai

4-J

ro

en

14

ro

Q.

>

»s

Q.O

4

J

4J

~1

TJ

s: 3

O

1/1

C

ai

E ai

a.

a.

o <n

-

H ai

01

-H

>

-H .¿

j ai

ai c c

.01

—4

rji—

i —

i

TJ

C

—i

ai (4

3 4-J

r—

*

3 U

c

o

—1

4

J

u n

c o

-4 4-J

U

•s

•ai ai

—4

CI

u

a. 3 c

ai >

ai

ai T

j 4-1

O

U

a. i*

4-1

3 U

4

n

ro 44>

a. ai

cr Q

L

co

en Q

_

CO

o

o

CO

Q.

tx

CL

co U

J

a

a

M

O

CO

I

¿1

•3

e

»Ci

C

£

O

U —

»

t-l 4

-1

CD

CJ

tn i-t

0)

j-»

J-J

C

A

—i

C

t/l

O

ai

n

>

-H

-H

01

11 a

i o

ce

i-i

ro

ai

8.

u

01

'S

i-1

Q.

m

IO

at a

i 3

MD

C

T in

•ai

51

•01

xz

4-1

in

01

-4

1-4

.

ro

en

c

o

~4

4-J

Cl

3

li

4-1

ons

u

c

o

«

4-J

ro

en

ro

-H

E

H

01

-4

C

4-J

>

iH

3

O

GT

S"

O

-* 01

4

-1 «

-1

O (D

g-3

M

O

C

L en

E

01

a>

a--4

O

01

»4

>

TJ

•ai ra

a i-i

01

3

u

jj

Ci

°i

—<

ai JD

>

• -4

O

D E

C

O

4J

-4

O

C

-3

O

(-1 *

ro

g c

ai

E ai

o

11

ai

c

1-1

ro

c

o

u—

«

ai

E

41 T

J

ra

U

in

IN 4-J

4-1

C

01

E

c

ai

g

a.

ai —

4

u

c

10

c

3

CT

•a

i

u

3

4-J

i—

l

3

O

in

eu

14

4-1

c

ai

o

4-J

C

01

E

ai

>

AI

si

u

<

a

tu

• u

»

4-J

4 en

ra

C

4

a.

c

o

o

a.

—4

4-1

en

ra

c

en

o

4

—4

~4

en

ra

en

•ai

ai

i4

u

a.

01

X

T

J 01

3

4-1

4-1

U

J 01

m «a:

S

CC

UJ

ci

:3

o

fe'S >-l

O

O t-

2 1/1

CC I

1—

«t

1-

CL

UJ

1/1

L

JJ

3 HEQ

i—

o

_i

ca

•-H

CD

z o

o

i-l

en

o Q

ILl

e/> c

e

_J

Z3

UJ

1-

5d

1

- O

dz

uo

n

ejj

i-

ce

«r

1-

S z

S

Ul

2

O «I

UJ

e/i

UJ

c

e

j-e

«S

d

a.

uj

o

ce

C

L

O

_i

en

•£

ce

d

a

u.

o 2

J-H

S

m

ä

m

Ul

ce

3

h—

d

o

- 27 -

livre a été bien plus privilégié que la presse, ce qui est une preuve de

sa vitalité, en tant qu'instrument de transmission de la culture et de

la langue. Ce qui explique d'ailleurs la place importante réservée aux

bibliothèques.

Parmi les secteurs pour le moment laissés pour compte par les Plans, on

trouve le spectacle vivant, à côté du folklore, et de la culture des mino­

rités autochtones. En revanche, un rôle significatif a été attribué par le

Plan au patrimoine artistique et historique, à son inventaire et à sa pro­

tection, ainsi qu'aux musées en tant que véhicules privilégiés de la mé­

moire et de la découverte des racines historiques et culturelles des peu­

ples, "sanctuaires" de leur identité culturelle.

- 28 -

CONCLUSION

Le temps que nous vivons est celui du passage historique de l'âge de la

croissance économique à l'âge du développement social. Dans ce contexte,

la prise de conscience du rôle du développement culturel, non seulement

en tant que "complément correctif et qualitatif du développement général",

mais en tant qu' "objectif même du progrès", est commune aux pays industria­

lisés et aux pays en développement (1) : et l'on a vu que de nouvelles

convergences sur ce point commencent à se dessiner. Le fait qu'un nombre

considérable de pays aient désormais intégré la planification culturelle

dans le cadre de leurs Plans de développement en est le corollaire naturel.

On a vu pourtant que la notion même de planification globale est probléma­

tique dans plusieurs pays, puisque les bases rationnelles de la planifica­

tion - qui résident avant tout dans la prévisibilité de l'avenir - ont été

mises en cause. Le processus de planification est en effet entravé soit

par des facteurs au moins en partie exogènes (inflation, crise du pétrole,

oscillation du dollar) , soit par des facteurs endogènes (résistance de cer­

tains groupes d'intérêt à se soumettre aux contraintes d'une action de ra­

tionalisation venant des pouvoirs publics, administrations peu efficaces,

manque de personnel spécialisé, données statistiques erronées ou peu fiables).

Si certains de ces facteurs affectent de façon plus aiguë les pays en dé­

veloppement, ils sont assez généralement à l'origine de l'écart entre les

Plans et leur réalisation.

(1) Voir UNESCO Rapport final des Conférences Intergouvernementales de Helsinki (1972) et Accra (1975)

- 29 -

De l'avis de certains économistes, experts de la planification, la crise de

la croissance doit pourtant être considérée comme la cause première, et

la plus profonde, des difficultés rencontrées par tout processus de pla­

nification (1), puisque une planification subordonnée à l'économie de la

croissance serait nécessairement vouée à l'échec, dans une époque de

croissance-zéro (Ruffolo).

Pour sortir de cette impasse, "la planification doit se lier à un projet de

société qui dépasse le marché et l'économie, et qui soit capable de définir

les limites, les règles et les objectifs de la croissance". De plus, les

sociétés évoluées aujourd'hui, "devraient pouvoir se permettre de dégager

leurs puissantes forces productrices du piège de la croissance, fin en soi-

même, pour les orienter vers l'enrichissement écologique et vers l'investis­

sement dans la transformation esthétique et culturelle".

Il y aurait donc là un pas en avant : de la culture en tant qu'objectif du

développement, à la planification du développement culturel comme un des

éléments pour sortir de la crise de la planification économique, mise en

cause par la crise de la croissance.

La planification culturelle pourrait-elle donc contribuer à assurer la

cohérence d'un système de planification capable de maîtriser la croissance ?

Et pourtant, la planification culturelle - une planification, répétons-le

encore, dont l'objectif est l'allocation des ressources, la construction des

équipements, l'organisation administrative du soutien à la culture, mais en

aucune façon son contenu - n'est pas sans poser des problèmes : ses particu­

larités mêmes rendent parfois difficiles son intégration dans le Plan de

développement global.

(1) Voir G. RUFFOLO : "La qualité sociale : le vie dello sviluppo" Laterza 1985

- 30 -

1. Un premier problème est posé par le fait qu'aux difficultés de la pré­

vision - problème général de la planification - il faut ajouter dans ce

cas les difficultés de quantifier les besoins et d'évaluer les résultats.

Pour ces raisons mêmes, l'application à ces secteurs, de techniques

de type "analyse-coût-bénéfices" n'apparaît pas très simple non plus.

Une réflexion internationale préalable pour l'individualisation des

instruments statistiques et des indicateurs capables d'évaluer des si­

tuations extrêmement fluides, et de mesurer des données souvent immaté­

rielles, apparaît donc nécessaire : c'est d'ailleurs une réflexion que

1'UNESCO a déjà mis en marche avec son projet " CADRE DES STATISTIQUES

CULTURELLES".

2. Un autre problème est le manque d'organisation pour ce qui concerne le

domaine culturel, problème que l'on retrouve dans la fragmentation des

compétences culturelles à travers plusieurs administrations de l'Etat

(le cas de l'Italie est exemplaire à ce propos). Même si les organes du

Plan s'efforcent de remédier à cette situation, il leur est difficile de

se substituer aux administrations compétentes, dans la définition d'une

stratégie pour la promotion du domaine culturel dans son ensemble (qui ne

peut que porter aussi sur l'industrie culturelle et sur la culture popu­

laire) . La rationalisation des responsabilités culturelles centrales dans

un organe de l'Etat (administration ou agence), ainsi que l'intégration

dans le Plan de développement global d'un Plan sectoriel pour la culture,

élaboré par cet organe même - selon le modèle hongrois - apparaît donc

comme une solution intéressante.

- 31 -

3. La régionalisation du processus de la planification - déjà effective dans

certains cas - apparaît plus que jamais opportune dans le secteur cultu­

rel, et devrait se poursuivre dans d'autres pays. La décentralisation de

la planification culturelle vers les régions les plus défavorisées, où les

besoins des populations sont les plus sensibles, est en effet un instru­

ment majeur pour élargir la participation et réduire les inégalités dans

l'accès à la culture. Dans cette perspective, la décentralisation doit

pourtant être suivie et coordonnée de près par l'Etat, qui doit assumer

un rôle dynamique et équilibrant. Le lancement de projet pilote, ou un

recours à la méthode contractuelle, peuvent servir ce propos. Rappelons

ici l'expérience de la France, qui par des Contrats de Plan pour la cons­

truction d'équipements culturels et la création d'entreprises culturelles,

a stimulé intelligemment les régions et les municipalités, en les rendant

responsables de la répartition des budgets (les financements aux projets

faisant l'objet de contrats étant effectués généralement sur des bases

paritaires).

4. La participation des acteurs sociaux à la planification culturelle n'est

pas encore assez étendue, et n'a pas atteint un niveau satisfaisant. Dans

plusieurs pays, on pourrait dire qu'il s'agit plutôt d'un simulacre de

participation, et les processus de planification demeurent très centrali­

sés. Sans pour autant douter du bien fondé de la prise de décisions dans

le processus de planification, il faudrait élargir autant que possible

les consultations préalables, dans un cadre institutionnel capable d'as­

sumer la démocratie culturelle. Le consensus et la participation des inté­

ressés sont en effet des éléments fondamentaux pour la mise en oeuvre de

la planification en général, et de la planification culturelle en parti­

culier.

- 32 -

5. En vue d'une intégration plus étroite de la planification culturelle dans

la planification économique et sociale, il est important de resserrer les

liens existant entre la culture et d'autres secteurs de la planification :

éducation, communication, environnement. A ce propos, il faut insister

sur l'interdépendance croissante entre politique culturelle et politique

de l'emploi : soit parce que l'offre de services culturels est nécessaire

pour attirer des cadres dans les zones de développement accéléré, soit

parce que le probable accroissement de la demande de culture dans l'avenir

- sous la forme de protection du patrimoine, d'animation culturelle, de

création dans le domaine des arts plastiques, du spectacle, de l'audio­

visuel - fera naître énormément d'occasions d'emploi, notamment pour les

jeunes.

Dans cette perspective, il faut pourtant savoir planifier d'ores et déjà

des instruments efficaces pour la formation aux professions culturelles,

sans oublier la formation des planificateurs eux-mêmes, indispensable

pour la réussite de la planification culturelle.

DEUXIEME PARTIE

- 34 -

F R A N C E

QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS

Estimation de la population (1983) (milliers) 54 652

Superficie (km. carrés) 547 026

Nombre d'habitants par km. carré 100

Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 652 782

Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 12 153

Pourcentage d'analphabètes (population âgée de + 15 ans) n.d

Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 98

Nombre de bibliothèques publiques (1980) (points de service) 1 928

Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 42 186 - Nombre d'exemplaires publiés n.d

Journaux quotidiens (1982) - Nombre 90 - Tirage pour 1 000 habitants 191

Journaux non quotidiens (1981) - Nombre 526 - Tirage pour 1 000 habitants 302

Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (estimation 1982) 854

Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 369

Nombre de films importés (1981) 459

Nombre de cinémas ( 1981 ) 4 532

Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 3,5

Source : UNESCO : Annuaire statistique 1984 ; Nations Unies; Annuaire statistique 1982

Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 publiée par les Nations Unies.

- 35 -

. EXPERIENCE DE PLANIFICATION

La France a mis en oeuvre, à partir du Plan Monnet de 1947, une politique

de planification qui a été modifée dans le temps, jusqu'à la procédure

actuelle, fixée par la loi de 1982.

Le IXème Plan de développement économique, social et culturel 1984-88 a été

défini par deux lois : la première loi de Plan (13 Juillet 1983) définit

les choix et les grandes actions ; la deuxième loi (24 Décembre 1983) décide

des moyens nécessaires pour leur réalisation, après une sélection des

actions essentielles. Ces moyens consistent en 12 programmes prioritaires

d'exécution - dont le financement est assuré dans les lois de finances,

en deux lois de programme ainsi qu'en des objectifs chiffrés déjà fixés et

intégrés dans le Plan (Recherche, Défense, Energie et Aide aux pays du

Tiers Monde) et en des contrats de Plan avec les régions et les entreprises.

L'importance que la culture a occupée dans la planification a suivi une

évolution intéressante. Bien qu'une certaine planification des équipements

culturels ait été mise en oeuvre dès le Premier Plan jusqu'au IVème Plan

(1962-1965), la culture n'était qu'une section du Plan d'Equipement sco­

laire et universitaire. La planification culturelle entre à plein titre

parmi les procédures de la planification nationale, seulement après la cons­

titution du Ministère des Affaires Culturelles. La création d'une Commission

culturelle, chargée de définir les objectifs culturels, et répartie en

nombreux groupes sectoriels de travail, se traduit en une vaste participa­

tion des acteurs de la vie culturelle à la planification.

Ceci peut être considéré comme le début d'une importante réflexion sur les

problèmes et l'avenir du fait culturel, réflexion suivie et approfondie

par les mêmes Commissions, au cours des travaux préparatoires des Plans

successifs. A l'occasion du Vllème Plan 1976-1980, le Groupe Culture, composé

- 36 -

alors d'un nombre restreint de personnalités, a été chargé d'une réflexion

d'ensemble sur la politique culturelle. Dans son rapport, il indiquait que

le développement culturel était une composante prioritaire du développement

économique et social. Le Vllème Plan 1981-1985, en revanche, ignorait le

développement culturel, dont l'importance fut à nouveau mise en relief par

le Plan intermédiaire 1982-1983, rédigé après les résultats des élections

présidentielles, et par le Plan 1984-1988 actuellement en vigueur.

. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION

La première loi de Plan reconnaît ouvertement la culture comme une dimen­

sion essentielle du développement économique et social. Le renouveau cultu­

rel est considéré, avec la décentralisation, la modernisation de l'appareil

productif, la formation et la recherche, comme le moyen pour réaliser les

objectifs du Plan qui sont : assurer l'autorité de la France dans le Monde,

développer une politique globale de l'emploi, rénover le système de l'édu­

cation, réduire les inégalités et développer la solidarité, améliorer la

qualité de la vie, assurer l'équilibre entre Métropole et territoires

d'Outre-Mer. L'ensemble de ces objectifs peut être ramené à un objectif

central, à savoir la modernisation du pays dans une justice sociale et

une démocratie accrues.

. STRUCTURES DE PLANIFICATION ET PROCEDURES D'EVALUATION

La nouvelle loi de réforme de la planification de Juillet 1982 veut défi­

nir un plan démocratique et contractuel, décentralisé dans son élaboration

et dans sa réalisation.

L'élaboration du Plan revient au Ministère du Plan et de l'Aménagement du

Territoire, qui dispose comme organe technique du Commissariat Général au

- 37 -

Plan. Pour définir les priorités, on prévoit la consultation de la Com­

mission Nationale de la Planification, qui regroupe dans neuf sous-

commissions et 41 groupes de travail, 80 représentants des organisations

professionnelles, des syndicats des travailleurs, des représentants des

régions et des mouvements associatifs et culturels, enfin des experts

nommés par le Gouvernement. Plus de 2 500 personnes ont participé, au

niveau national, à l'élaboration du IXème Plan. Un échange d'informations

avec les régions est également prévu : les régions sont informées des prio­

rités nationales, et, à leur tour, présentent leurs programmes de dévelop­

pement à l'administration centrale. Le projet de Plan est ensuite discuté

au sein du Conseil Economique et Social, et le rapport final est soumis

à l'approbation du Parlement sous la forme de rapport annexé à la loi du

Plan. Cette procédure est appliquée en deux lois de Plans.

En ce qui concerne les procédures d'évaluation, le Gouvernement présente

au Parlement, lors de sa session de printemps, un rapport annuel sur l'Etat

d'exécution du Plan (programmes prioritaires et contrats Etat-Régions),

rapport rédigé après consultation de la Commission nationale de Planification.

Lors de la session d'automne, un rapport annexé à la Loi de Finances décrit

les moyens budgétaires que le Gouvernement propose d'affecter à la réali­

sation des programmes prévus par le Plan.

Au plan technique, des indicateurs macroéconomiques pour l'évaluation des

résultats des actions entreprises ont été mis en oeuvre, tandis que des

indicateurs de programmes ont été adoptés pour chaque programme prioritaire.

. CARACTERE DE LA PLANIFICATION

Le Plan, après l'approbation du Parlement, est une loi de l'Etat, dont le

- 38 -

Gouvernement s'engage à réaliser les programmes. Les actions prévues par

les 12 programmes prioritaires et par les objectifs quantifiés déjà men­

tionnés, constituent la part programmée du Plan, et ils fixent l'action

de l'administration publique dans les différents secteurs. Le Plan prévoit

aussi une partie contractuelle qui est fixée par les Contrats de Plan entre

l'Etat et les Régions et entre l'Etat et les entreprises, contrats qui

signifient aux signataires l'engagement à concourir à la réalisation des

objectifs du Plan.

. NIVEAUX DE LA PLANIFICATION

La loi de réforme de la planification de 1982 a substitué à un Plan national

et unique un ensemble qui comprend, outre le Plan national, 26 plans ré­

gionaux, ainsi que des Plans d'entreprises et des projets locaux. Les

régions élaborent leurs Plans régionaux, et suivent leur application, dans

le cadre des Conseils régionaux et avec la collaboration de leurs Conseils

économiques et sociaux. Une liaison entre la planification nationale et

régionale est réalisée par les Contrats de Plan Etat-Régions qui assurent

une régionalisation des objectifs des programmes prioritaires, et l'aide

de l'Etat aux initiatives régionales compatibles avec les priorités na­

tionales .

Le contrat de Plan Etat-Régions doit être élaboré et mis en oeuvre avec la

collaboration des collectivités territoriales et des acteurs de la vie éco­

nomique et sociale locale. Le projet de contrat, défini par le Commissaire

de la République de Région et le Président de la Région, est soumis à l'ap­

probation du Gouvernement. La loi prévoit également des contrats entre

l'Etat et d'autres collectivités territoriales.

- 39 -

. PORTEE DE LA NOTION DE CULTURE

La France a adopté depuis longtemps une notion de culture assez élargie,

que l'on retrouve dans'la définition de la culture, comme dimension essen­

tielle du développement, énoncée par la première loi de Plan. Tous les

secteurs de la culture y sont pris en compte. Ce qui caractérise toutefois

le IXème Plan, est la prédominance accordée à la culture scientifique,

technique et industrielle, en vue d'approfondir et maîtriser les mutations

technologiques en cours.

. SECTEURS OU LES ACTIONS CULTURELLES SONT INTEGREES

Les programmes prioritaires d'exécution du Plan sont articulés plutôt par

objectifs que par secteurs, et les actions à caractère culturel sont ré­

parties, sous forme de sous-programmes ou partie de ceux-ci, dans plusieurs

programmes prioritaires, à savoir :

- P.P.E.n.2 sur la rénovation du système d'éducation et formation des jeunes

(amélioration des équipements pour loisirs, sport et culture) ;

- P.P.E.n.3 visant la recherche et l'innovation (promotion de la culture et

de l'information scientifique et technique par création de bibliothèques,

musées et publications scientifiques) ;

- P.P.n.4 sur le développement des industries de communication (promotion

de tous les aspects de la communication audiovisuelle) ;

- P.P.n.7 sur le développement des échanges des produits français (promotion

de la culture, et de la langue française dans le monde de la diffusion

de livres, chansons et techniques audiovisuelles françaises) ;

- P.P.n.10 visant l'amélioration des conditions de vie dans les villes

(développement social et culturel des quartiers dégradés).

- 40 -

. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE

Dans une perspective générale de décentralisation, la première loi de Plan

préconisait des actions destinées à produire et maîtriser les nouvelles

technologies de la communication et à diversifier les pratiques culturelles.

La deuxième loi de Plan, en accueillant ces orientations dans des programmes

prioritaires, fixe les objectifs suivants :

. Promotion de la culture scientifique et technique ;

. Développement des industries de la communication, promotion de la culture,

de la langue et de la production artistique française à l'étranger ;

. Promotion de la vie sociale et culturelle des quartiers dégradés ;

. Amélioration des équipements pour les loisirs et la culture des jeunes.

. ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL

Parmi les actions prévues dans les 12 programmes prioritaires, on peut

regrouper les actions suivantes ayant pour objet le domaine de la culture :

. Musées : développement de la muséographie scientifique et création d'un

réseau de Centres de Culture Scientifique et Technique reliés au Musée

de la Villette à Paris.

. Bibliothèques : Modernisation informatique des bibliothèques universi­

taires, constituées en réseaux, qui participeront à la création de pôles

technologiques régionaux ; développement du réseau des Centres d'Infor­

mation Scientifique et Technique dont l'accès sera simplifié ; création

de vidéothèques régionales et de médiathèques locales.

. Edition : Poursuivre des efforts pour la rédaction, l'impression et la

diffusion de publications en langue française.

- 41 -

Arts Plastiques : Développement de l'enseignement du stylisme industriel

(design).

Spectacle : Développement de la pratique du Ministère de la Culture de

retransmission de spectacles vivants ; promotion de la chanson française

à l'étranger.

Cinéma et audiovisuel : Il s'agit du secteur culturel privilégié par le

Plan, qui consacre un des programmes prioritaires au développement des

industries de la communication, dans le but de "créer des conditions écono­

miques et financières d'un marché de l'audiovisuel, et d'encourager la

création, la recherche, l'expérimentation et la formation dans ce domaine,

tant au niveau national qu'au niveau local". Ce programme prévoit la créa­

tion de 15 centres régionaux de production de cinéma et audiovisuel, ayant

comme objectif d'atteindre 13 000 heures de production annuelle, et le

soutien à la création de programmes audiovisuels (fictions, documentaires

de création, films d'animation et d'images nouvelles). Le soutien apporté

par un fonds spécial financé par une taxe perçue sur les recettes des

nouveaux réseaux de communications, par le développement de l'Institut

de Financement du Cinéma et des industries culturelles et par l'encoura­

gement du mécénat.

Une part importante des ressources du secteur public de l'audiovisuel sera

affectée à la création, c'est-à-dire à la commande d'oeuvres nouvelles et

à la réalisation d'oeuvres qui contribuent au renouvellement du langage

audiovisuel.

Dans ce but, les associations pourront disposer d'ateliers départementaux

de la communication sociale, créés à cet effet. Le Plan prévoit en outre

- 42 -

la modernisation des structures techniques de production du cinéma et de

l'audiovisuel, et celle des archives du film et de la télévision, pour

constituer une banque de données sur l'ensemble de la production cinémato­

graphique française. Dans le monde de la formation, on prévoit la créa­

tion d'une grande école du cinéma et de l'audiovisuel. Un effort de for­

mation de professionnels de la télévision étrangère et des aides à la

création de structures de production et de diffusion audiovisuelle à

l'étranger (notamment dans les pays du Tiers Monde) seront en outre mis

en oeuvre.

En vue de la promotion et de la diffusion internationale des productions

françaises, le Plan prévoit la réalisation de structures d'accueil du film

français, le développement de la société de commercialisation des programmes

audiovisuels, des mesures financières et fiscales en faveur de l'exporta­

tion de films.

. Télévision : Dans ce domaine, des programmes importants ont été lancés

avant le IXème Plan, à savoir la mise en place d'une quatrième chaîne

consacrée à la création, un programme de satellite de télévision directe,

et la réalisation d'un réseau câblé de télécommunications ; le Plan pré­

voit la continuation du programme de décentralisation de FR 3, par la

création de sociétés régionales de télévision, dotées d'une autonomie

croissante en matière de programmation et ouvertes aux productions des

associations et des groupes et aux minorités régionales.

En ce qui concerne le développement social et culturel des quartiers dé-

gradés, le Plan prévoit le financement par l'Etat, d'actions relevant de

compétences des organismes locaux, et qui seront décidées conjointement

par l'Etat, les régions et les collectivités locales.

- 43 -

En particulier, le Plan prévoit le soutien de l'Etat aux mouvements asso­

ciatifs et à la diffusion des initiatives culturelles dont on souhaite

la pluralité. Le Plan porte une attention particulière aux conditions de

vie des immigrés : et prévoit à ce sujet - entre autres - le cofinancement

de postes d'animateurs des associations d'immigrés.

Dans le cadre d'un soutien apporté à l'amélioration des conditions de vie

des jeunes, le Plan prévoit une amélioration générale des infrastructures

pour loisirs, sports et culture, but que l'on pourra atteindre par des

mesures déconcentrées et interministérielles, et surtout grâce à l'initia­

tive des régions et des collectivités locales.

Cette action utilisera comme appui les missions locales pour les jeunes

particulièrement défavorisés.

- 44 -

REGION DE PROVENCE - ALPES - COTE D'AZUR

. CONTRAT DE PLAN ETAT-REGION

Le IXème Plan a introduit en France la procédure des contrats de Plan

entre l'Etat et les Régions, qui définissent les actions que les deux

signataires s'engagent à réaliser au cours de la durée du Plan. Les Plans

de financement des projets du Contrat spécifient la part relative de

l'Etat et celle de la Région.

Le Contrat de Plan est préparé par le Service du Plan du Conseil Régional

et par le Secrétariat Général pour les Affaires Régionales de la Préfec­

ture de Région, après une consultation assez large : le Contrat Etat-

Région de Provence, Alpes, Côte d'Azur a vu la consultation de

plus de 10 000 personnes et il a été discuté au sein de 24 Commissions

regroupant des élus, des représentants des catégories socio-professionnelles

et des services de l'Etat ainsi que des experts. Le Contrat de Plan, de par

son caractère contractuel, peut être révisé, dans le respect des procédures

qui ont présidé à son élaboration ou résilié à la demande d'une des par­

ties. Des représentants des deux signataires, nommés pour chaque programme,

en assurent la gestion et le suivi. Un rapport annuel sur l'exécution du

Contrat établi par les deux signataires - est élaboré par leurs services

(SGARS et Service du Plan).

Le Contrat de Plan Provence, Alpes, Côte d'Azur a retenu cinq priorités :

création d'emplois, qualification des hommes, développement régional par

la recherche et l'innovation, aménagement du territoire régional, amélio­

ration du cadre de la vie quotidienne.

- 45 -

. La culture - ainsi que l'environnement, le développement des quartiers,

le secteur associatif, les sports et loisirs, le secteur sanitaire et

social, la jeunesse - relève des programmes pour améliorer la vie quo­

tidienne ; les actions visant la culture scientifique sont inscrites dans

les programmes de recherche et innovation en vue du développement régio­

nal.

Dans le domaine culturel, le Contrat poursuit les objectifs suivants :

favoriser l'égalité des chances devant la culture grâce aux techniques

de la communication ; encourager l'émergence de créateurs, la réalisation

de productions de qualité, développer la culture populaire et favoriser

l'expression de l'identité régionale.

Les actions prévues dans ces perspectives visent la conservation du patri­

moine artistique et ethnologique, le cinéma et l'audiovisuel, les centres

culturels scientifiques, les actions pour la réhabilitation des quartiers

dégradés. En particulier, on prévoit les actions suivantes :

. Patrimoine : Développement du Conservatoire du patrimoine ethnologique

de Haute-Provence comme centre de recherche et lieu d'actions culturelles ;

création des archives audiovisuelles régionales des Arts et Traditions

Populaires, du patrimoine historique et architectural, etc.. constitution

d'archives régionales photographiques et sonores.

. Cinéma et audiovisuel : Développement du Centre Méditerranéen de création

cinématographique ; étude sur une action de formation continue aux métiers

du cinéma et de l'audiovisuel ; étude sur la création d'un réseau régional

de centres de ressources, d'initiation et de services dans le domaine des

multimédias, de l'informatique, de l'audiovisuel, examen des projets régio-

- 46 -

naux de rénovation de salles de cinéma ; organisation de la rencontre (1984)

des télévisions du Bassin méditerranéen en vue de la création d'un marché

de diffusion concertée et de production face au marché des USA.

. Centres culturels scientifiques : création à Marseille et à Nice de deux

centres de diffusion de la culture scientifique et technique.

. Des actions culturelles comprises dans les actions d'accompagnement à la

réhabilitation des logements, sont prévues mais non spécifiées par le

Contrat.

. Un contrat particulier intitulé "Culture" doit être conclu entre Etat et

Régions, et doit préciser le contenu et l'échéance des opérations, les

modalités d'interventions des différents partenaires, ainsi que les moda­

lités de gestion des programmes.

- 47 -

H O N G R I E

QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS

Estimation de la population (1983) (milliers) 10 690

Superficie (km. carrés) 93 030

Nombre d'habitants par km. carré 115

Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 28 219

Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 2 634

Pourcentage d'analphabètes (1980) (population âgée de + de 15 ans).. 1,1

Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 92

Nombre de bibliothèques publiques (1980) (points de service) 10 502

Edition de livres (1981) - Nombre de titres publiés 8 810 - Nombre d'exemplaires publiés 103 077

Journaux quotidiens (1982) - Nombre 27 - Tirage pour 1 000 habitants 249

Journaux non quotidiens (1982) - Nombre 86 - Tirage pour 1 000 habitants .' 566

Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 262

Récepteurs TV pour 1 000 habitants (1982) 262

Nombre de films importés (1981 ) 182

Nombre de cinémas ( 1981 ) 1 109

Fréquentation annuelle des cinémas par habitants (1981) 6,3

Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 1982

Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 pu­bliées par les Nations Unies.

- 48 -

. EXPERIENCES DE PLANIFICATION

Comme tous les pays à économie socialiste de l'Europe Orientale, la Hongrie

peut arguer d'une longue expérience dans le domaine de la planification,

qui remonte à la fin des années 40. Toutefois, dans ces pays, la planifica­

tion n'a eu pratiquement, comme but, dans la première décade, que l'organi­

sation de la production et ne s'est intéressée qu'au domaine de l'économie.

Le passage d'une planification purement économique à une planification de

type socio-économique s'est effectué lentement, surtout à partir de la

réforme de 1968. Cette réforme, dont l'aspect le plus net a été la décentra­

lisation d'une partie des décisions vers les entreprises, et l'introduction

de certains mécanismes propres à l'économie de marché dans un système de

planification qui demeurait centralisé, a eu comme point de départ la

prise de conscience que le développement n'était plus seulement un problème

économique, mais que les conditions sociales, techniques et culturelles

du développement - essentiellement celles du "facteur humain" - devraient

être prises également en considération.

On a aussi décidé que la méthode de la planification à moyen terme n'était

plus suffisante pour faire face aux problèmes d'une société de jour en jour

plus complexe et plus changeante.

On a donc inséré la période de référence temporelle dans le cadre d'un

système d'interconnections très complexes. C'est ainsi que les traditionnels

Plans à moyen terme ( 5 années ) - qui demeurent l'axe principal du sys­

tème - ont été inclus dans le cadre de Plans à long terme ( 15-20 ans),

pour mieux situer les problèmes de développement dans un contexte d'in­

novation et de changements prévisibles dans une perspective globale à

plus longue échéance.

Le troisième niveau de la planification est représenté par le Plan annuel ,

- 49 -

qui lie le Plan à moyen terme à l'activité économique ordinaire, et agit

comme régulateur des conflits entre les grandes options et leur réalisa­

tion pratique, tout en tenant compte des résultats de l'économie.

Le sixième Plan quinquennal 1981-1985, actuellement en vigueur, se situe

donc dans le cadre d'une réflexion globale sur les perspectives à long

terme pour la période 1970-1985 élaborée pour la première fois au début des

années 70 pour les différents secteurs de l'économie et de la vie sociale,

y compris la culture. Il est à noter toutefois que le Plan 1981-1985, en

raison de problèmes de plus en plus nombreux posés par les prévisions des

conditions extérieures et intérieures de l'économie, établit expressément

le renvoi de plusieurs décisions à l'élaboration du Plan annuel. Cette

double référence, en amont (Plan à long terme), en aval (Plan annuel)

contribue à donner au Plan à moyen terme une plus grande souplesse et adap-

tabilité.

. OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN

Le Plan a pour but de renforcer les bases économiques de la société socia­

liste et l'amélioration qualitative au niveau de vie de la population,

but à atteindre grâce à une croissance du revenu national qui devrait se

situer entre 14 % et 17 % et avec l'application pratique des résultats

scientifiques, à tous les secteurs de la vie économique et sociale.

Dans ce but, 3 % du revenu national devront être consacrés, pendant la

durée du Plan, à la recherche scientifique et au développement technique.

Parmi les actions prévues, l'élévation du niveau de vie, et la promotion de

l'éducation et de la culture sont mentionnées à côté de l'amélioration des

conditions de l'emploi, du logement, et de l'assistance sociale et sanitaire.

- 50 -

. STRUCTURES ET PROCEDURES DE LA PLANIFICATION

En Hongrie, les Plans à long et moyen termes sont discutés et approuvés

par l'Assemblée Nationale, après avoir été élaborés par une Commission

Nationale du Plan, organisme de consultation et d'analyse des suivis, qui

a aussi une branche technique : le Bureau National du Plan. La mise en

oeuvre du Plan, ainsi que l'élaboration du Plan annuel, sont soumis aux

décisions du Gouvernement qui peut proposer, le cas échéant, des modifi­

cations du Plan lui-même. L'Assemblée Nationale fait appel à la classe

ouvrière, aux paysans, aux intellectuels afin qu'ils contribuent à la

mise en oeuvre de la loi du Plan.

Le Plan proprement dit se décompose en Plans sectoriels, se rapportant aux

différents secteurs de l'économie et de la vie sociale (y compris la cul­

ture), et dont la réalisation est confiée aux Ministères concernés.

Il faut souligner que le Comité Central du Parti Socialiste exerce une

influence prédominante dans l'élaboration du Plan, de même que les organi­

sations scientifiques et politiques et les groupes d'intérêts organisés,

qui participent de plus en plus activement aux travaux et discussions

préalables.

. NIVEAUX DE PLANIFICATION

Dans les années 70 - parallèlement à l'introduction de la planification

nationale à long terme - on s'est intéressé attentivement à la planification

régionale, qui permet de mieux tenir compte des caractéristiques propres

aux différentes régions. Les Plans régionaux sont élaborés par le Conseil

de Comté, qui doit se conformer strictement aux orientations générales

décidées dans le cadre du Plan quinquennal.

- 51 -

. DEFINITION ET IMPORTANCE DU DOMAINE CULTUREL

LES SECTEURS D'ACTION

La place réservée à la "culture" dans la loi du Plan est, à vrai dire,

plutôt limitée, et n'est pas encore l'objet d'une définition cohérente

du développement culturel, dans le cadre du développement économique

global.

Seules sont mentionnées l'amélioration du réseau de réception radio-télévisé,

et la modernisation et l'utilisation plus efficace des institutions artisti­

ques, culturelles, sportives et des centres culturels.

En revanche, les directives se rapportant directement à la planification de

"la culture" se retrouvent dans le Plan sectoriel, qui couvre les mêmes pé­

riodes que le Plan économique général, (qui établit au préalable le montant

des ressources dont les différents secteurs pourront disposer).

Le Plan sectoriel à moyen terme élaboré par le Ministère de la culture

recouvre presque le secteur culturel traditionnel : bibliothèques, musées

théâtre, cinéma, musique, éditions de livres et de journaux, radio-télévision,

production de disques, maisons de la culture, sports et associations de

loisirs. Toutefois, la protection des monuments historiques fait partie

du Plan sectoriel du Ministère de la Construction et du Développement Urbain,

tandis que c'est au Plan pour la Recherche Scientifique qu'incombe la respon­

sabilité des fouilles archéologiques.

. OBJECTIFS ET ACTIONS PREVUES PAR LA PLANIFICATION

DANS LE DOMAINE CULTUREL

En ce qui concerne le Plan sectoriel à moyen terme relevant du Ministère

- 52 -

de la Culture, les objectifs et les actions mentionnés sont plus d'ordre

quantitatif que qualitatif, puisqu'ils concernent avant tout la défini­

tion détaillée de standards pour les différentes branches (1).

Parmi les objectifs à atteindre pendant la durée du Plan, nous citerons le

nombre de maisons de la culture, de centres culturels, de bibliothèques

à mettre en place, les spectacles de musique et de théâtre ainsi que la

quantité de public à toucher, le montant de la dépense culturelle, le

nombre de personnes à employer dans le secteur culturel.

(1) C'est au moins l'impression que l'on a en lisant l'étude de Gaber Koncz Problems or cultural Planning élaboré pour l'UNESCO en 1981, qui est notre seule source d'information sur le Plan à moyen terme du secteur culturel, dont il n'existe aucune version en anglais.

- 53 -

I T A L I E

QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS

Estimation de la population (1983) (milliers) 56 559

Superficie (km. carrés) 301 225

Nombre d'habitants par km. carré 188

Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 395 899

Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 6 937

Pourcentage d'analphabètes (1971) (population âgée de + de 15 ans) 6,1

Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 84

Nombre de bibliothèques publiques (points de service) n.d

Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 12 926 - Nombre d'exemplaires publiés 148 199

Journaux quotidiens (1982) - Nombre 79 - Tirage pour 1 000 habitants 82

Journaux non quotidiens (1982) - Nombre 414 - Tirage pour 1 000 habitants n.d

Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 247

Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 405

Nombre de films importés (1981 ) 410

Nombre de cinémas ( 1971 ) 7 726

Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 3,8

Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 1982

Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 pu­bliées par les Nations Unies.

- 54 -

. EXPERIENCES DE PLANIFICATION

La Planification^u_niyeau_de_l^Etat

Un essai significatif de planification globale du développement du pays

a été fait en Italie dans les années 60-70.

Son premier acte a été l'élaboration par le Ministère du Budget et de la

Planification du premier Plan de Développement Economique National 1966-70.

Ce Plan s'est pourtant révélé insuffisant, puiqu'il n'établissait pas de

relations clairement définies entre les objectifs prévus et les politiques

nécessaires à leur aboutissement. Si elle eut l'approbation du Parlement,

la loi du Plan ne fut pourtant jamais mise en application.

Entre-temps,les structures de la planification s'organisaient cependant,

avec la création - en 1968 - d'une Agence chargée de l'assistance technique

au Ministère pour l'élaboration du Plan : l'Institut d'Etude pour la Program­

mation Economique (ISPE). Parallèlement, en vue d'améliorer les mécanismes

de la planification, et de corriger les défauts du premier Plan, on décida

d'élargir l'horizon temporel de la planification, avec l'élaboration du

"Progetto 80", un document stratégique de longue portée plus axé sur les

orientations nouvelles à donner au développement du pays dans les 10-15 ans

à venir, et qui auraient dû inspirer l'élaboration du futur Plan à moyen

terme.

Fruit de la période réformatrice de la coalition politique du premier

"Centre Gauche" et de l'élan idéaliste de 1968, le "Progetto 80" est

considéré comme le sommet du processus de planification en Italie, sa

meilleure réussite, le projet le plus accompli de transformation écono­

mique et sociale du pays qui ait été dessiné.

- 55 -

Le cadre de la planification était enfin élargi à tout le territoire et

à l'amélioration de la qualité de la vie. Pour la première fois, la

promotion de la culture faisait partie des objectifs prioritaires de la

planification, qui devait avoir comme but premier, un "contrôle démocra­

tique efficace des moyens de communication de masse", et la création de

centres polyvalents de diffusion de la culture, gérés - autant que pos­

sible - par les "usagers" eux-mêmes.

Le deuxième Plan quinquennal - élaboré depuis par l'ISPE - aurait dû

couvrir la période 1971-1975, puis la période 1973-1977 : mais, entre­

temps, la coalition du Centre Gauche était dissoute, alors que des groupes

d'intérêt, contraires à toute intervention rationnelle de l'Etat dans l'é­

conomie et dans l'organisation de la société, étaient en train de s'orga­

niser. Citons encore les résistances corporatives opposées par l'Adminis­

tration publique , qui n'était pas encore prête pour une transformation aussi

radicale. C'est ainsi que le projet de Plan n'a vu le jour que sous la

forme d'un livre : "Etude pour le programme économique national 1973-1977"

aussitôt défini comme le "livre des rêves".

Ce projet de Plan consacrait à la culture un chapitre très précis : "Cul­

ture, Information, Loisirs", qui peut être de plus considéré - dans un

pays où l'administration de la culture continue à être éparpillée entre

plusieurs Ministères - comme le premier essai pour définir une ligne d'in­

tervention des organes des Pouvoirs Publics dans le domaine de la culture,

et dans son acceptation la plus large. Les objectifs visés étaient la démo­

cratisation culturelle, le pluralisme, le rééquilibrage géographique et

social (1).

(1) Pour une description des objectifs visés dans le domaine culturel par le projet de Plan, et pour une analyse des causes de l'échec de la planifica­tion globale en Italie, voir : Carla BODO "La planification du secteur cultu-rel en Italie, doc. présenté à l'Atelier sur la Planification Culturelle, Paris 1983"

- 56 -

Si l'Etat a depuis lors renoncé à toute approche de planification globale,

des interventions planifiées ont tout de même eu lieu : rappelons ici, le

Plan Agricole National, le Plan Sanitaire, le Plan des Transports.

La seule intervention planifiée en rapport - d'une façon indirecte - avec

le domaine culturel, est pourtant très récente. Il s'agit du FIO (Fondo

Investimenti Occupazione) , un fonds spécial créé en 1981 pour le lancement

rapide de projets, dont la finalité était la création d'emplois, qui a été

utilisé régulièrement (50 milliards de lires par an en moyenne) pour le

financement de projets culturels élaborés par l'Administration Centrale ou

par les Régions, notamment dans le domaine de la protection du patrimoine

(projet archéologique "Pompei", restauration de théâtres historiques ré­

gionaux en Vénétie, Ombrie, etc...).

Pour l'évaluation et les choix des projets a financer, selon des critères

rigoureusement fidèles - du moins en théorie - à la méthode de l'analyse

"coûts-bénéfices" - une cellule d'experts - le Núcleo di Valutazione -

a été mise en place auprès du Ministère du Budget et de la Programmation.

LaPlanifxcationauniveaurégional

Après l'échec de la planification globale au niveau national, les 20 régions,

à l'incitation de lois nationales, ont eu par la suite la possibilité d'éla­

borer des Plans de développement, dans les années 70.

Les Plans de développement régionaux sont des Plans à moyen terme (3-5 ans)

qui prévoient souvent une mise à jour annuelle. Une partie assez importante

de ces Plans est consacrée au secteur social. En ce qui concerne l'impor­

tance attribuée au domaine culturel dans ces Plans, une analyse effectuée

- 57 -

en 1981 a démontré que 14 régions sur 20 avaient inclus la "culture" dans

leur Plan, généralement dans le cadre des interventions prévues pour le

secteur social ou l'éducation.

Il est à noter que les domaines de compétence laissés par l'Etat aux

Régions, sont limités aux Musées, bibliothèques locales, et à la promotion

culturelle d'intérêt régional ; cependant, la notion de "culture" adoptée

par plusieurs des Plans Régionaux paraissait sensiblement plus large : plu­

sieurs régions y avaient inclus le spectacle vivant, les industries cultu­

relles, la protection des monuments, etc.. Face à l'éparpillement de la

politique culturelle au niveau de l'Etat, les régions ont vite préféré

une action globale dans le domaine culturel, et ont confié la gestion de

leur responsabilité culturelle à des départements à la culture, qui ont

presque toujours été appelés à participer à l'élaboration de leurs Plans.

Parmi les actions le plus souvent retenues, rappelons l'inventaire du patri­

moine, la diffusion régionale du spectacle, le soutien à la production de

spectacles et à l'édition de livres, plus rarement de journaux. Mais on

trouve aussi, dans certains documents, des notes méthodologiques, telles

que la nécessité d'un accroissement et d'une rationalisation de la dépense

culturelle, la formation professionnelle, la décentralisation de responsa­

bilités vers les Pouvoirs locaux, la coordination des activités des insti­

tutions culturelles sur le territoire, etc..

L'effort effectué par les régions pour l'intégration de leur planification

culturelle dans le Plan du développement a donc été considérable ; bien

qu'en certains cas, il ne s'agisse que d'une déclaration de bonnes inten-

- 58 -

tions. Le degré d'approfondissement et d'élaboration conceptuelle même de

ces documents varie d'ailleurs beaucoup d'une région à l'autre, et si le

chapitre consacré à la culture par le Plan de la Lombardie, de la Toscane

et de l'Emilie-Romagne sont très articulés et détaillés, dans d'autres

on se trouve encore face à une élaboration assez rudimentaire.

Le problème essentiel est celui d'une coordination entre les Plans régio­

naux et une planification nationale concernant le domaine culturel, pour­

tant il est sans solution pour le moment.

Une certaine incitation centrale paraît en effet nécessaire à un juste

rééquilibrage Etat-Régions. Elle pourrait agir sous forme de projets-

pilotes - des projets-pilotes dans le domaine culturel étaient d'ailleurs

prévus par le deuxième Plan - ou de Contrats de Plan Etat-Régions, formule

qui, en France, a été déjà expérimentée avec succès.

- 59 -

N O R V E G E

QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS

Estimation de la population (1983) (milliers) 4 129

Superficie (km. carrés) 324 219

Nombre d'habitants par km. carré 13

Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 57 403

Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 14 032

Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) n.d

Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 97

Nombre de bibliothèques publiques (points de service) 1 377

Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 5 175 - Nombre d'exemplaires publiés n.d

Journaux quotidiens (1982) - Nombre 85 - Tirage pour 1 000 habitants 483

Journaux non quotidiens (1982) - Nombre 80 - Tirage pour 1 000 habitants 96

Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 365

Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 315

Nombre de films importés ( 1981 ) 297

Nombre de cinémas (1971) 456

Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 4,0

Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 198',

Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 pu­bliées par les Nations Unies.

- 60 -

. EXPERIENCES DE PLANIFICATION

La Norvège a une très longue expérience (qui date de l'après-guerre) du

domaine de la planification économique générale et régionale.

Un premier programme de reconstruction a été publié en 1945. Le premier

Plan à long terme concernait la période 1949-1952, et prévoyait des ob­

jectifs quantifiés pour les principaux secteurs de l'économie. A partir

de 1954, la Norvège a établi une série de Plans quadriennaux, qui coinci­

dent avec la législature.

Le Plan actuellement en vigueur concerne la période 1982-1985.

. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION

La "culture" n'est pas expressément mentionnée parmi les objectifs géné­

raux : plein emploi, protection des groupes faibles pour une plus grande

égalité entre les citoyens, amélioration des niveaux du welfare state,

participation des citoyens.

Toutefois, le Plan, en spécifiant les objectifs d'une "société solidaire",

prévoit la sauvegarde de la culture norvégienne dans la société des mass

médias et la promotion d'un meilleur emploi du temps libre.

. STRUCTURES DE PLANIFICATION

Le Plan est rédigé par le Secrétariat au Plan près le Ministère, pour la

planification à long terme : une section de planification va être créée

auprès du Ministère, pour l'administration locale, en vue de coordonner

les planifications centrale et locale.

Les représentants du secteur privé ne participent pas à l'élaboration du

Plan. Toutefois, ils prennent part aux discussions préalables.

- 61 -

La loi sur la planification régionale et locale, dont la réalisation

demandera une longue période de transition, établit la coordination

de la planification dans les Comtés et les Communes sous la direc­

tion de l'administration du Comté.

. CARACTERE DE LA PLANIFICATION

Le Plan est présenté au Parlement, pour discussion des objectifs retenus.

Il n'est pas soumis au vote mais constitue seulement une base pour la

discussion politique.

Dans le Plan, le Gouvernement indique les secteurs qu'il juge prioritaires

et auxquels il porte le plus grand intérêt et présente son évaluation des

objectifs à atteindre et des choix à faire.

. LES NIVEAUX DE LA PLANIFICATION

La Norvège est en train de perfectionner un programme de décentralisation

qui concerne les Comtés et les Communes.

Le Comté joue un rôle de catalyseur dans les actions de décentralisation.

Son administration est responsable du Plan de Comté. Elle a la tâche de

coordonner sur son territoire, la planification à la fois nationale, du

Comté et de la Commune. Le Plan prévoit le développement ultérieur des

plans de Comté, comme moyen de coordination entre les différents niveaux

de planification, puisque les Plans de Comté devront à l'avenir se baser

autant que possible sur les plans des Communes.

On souligne aussi l'importance du rôle du Comté, qui transmet à l'adminis­

tration centrale les problèmes mis à jour au niveau des Communes.

- 62 -

. IMPORTANCE DU DOMAINE CULTUREL

Le Plan porte un vif intérêt aux médias technologiques, compte tenu du

rôle important et de l'influence que le cinéma, les productions audio­

visuelles et la télévision jouent dans l'offre culturelle.

De plus, le Plan prévoit des actions dans le domaine du patrimoine archéo­

logique, des bibliothèques, des organisations et des centres culturels,

ainsi que des actions spécifiques pour la sauvegarde du patrimoine

culturel de la population Lapone.

. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES

Toutes les actions culturelles sont inscrites dans les différents chapitres

de la partie du Plan qui a pour objet les aspects sociaux (affaires reli­

gieuses, famille, santé, jeunes, groupes faibles, environnement, culture

et emploi du temps libre, tourisme, éducation, sécurité sociale, etc...).

La conservation du patrimoine est insérée dans le chapitre sur la localisa­

tion de la population et sur l'environnement puisqu'elle est considérée

comme faisant partie de la conservation et de la gestion des ressources.

Les autres actions culturelles figurent dans le chapitre culture et loisir,

à l'exception de la politique culturelle pour la population Lapone qu'on

trouve parmi les actions en faveur des groupes faibles.

Le Plan souligne l'importance d'adapter l'offre culturelle à la mobilité

de la population sur le territoire, imposée par les transformations de la

structure productive du pays ; il prévoit donc la réalisation d'une meil­

leure distribution territoriale des structures culturelles et la promotion

d'activités culturelles financées par l'Etat, dans les régions d'industria-

- 63 -

lisation récente.

Il prévoit en outre l'étude des interconnections entre les politiques

culturelles et les politiques pour les jeunes. Enfin, on souligne les

liens étroits qui existent entre les actions d'aide économique à la

population Lapone et la conservation de leur identité et de leur culture.

. LES OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE

Le Plan réaffirme les objectifs de politique culturelle fixés dans les

années 70, à savoir : la décentralisation des actions culturelles, la

promotion des activités culturelles individuelles ou organisées, la prio­

rité de l'action culturelle en faveur des groupes faibles, l'aide finan­

cière aux artistes.

En outre, on prévoit une reformulation de la politique globale des mass

médias, afin que soit assurée la liberté d'expression des groupes faibles

et des minorités ethniques.

Le Plan affirme la volonté du Gouvernement de corriger, directement et

indirectement, l'influence des mass médias sur la société. Il s'opposera

aux lois du marché qui donnent au développement de la société une orien­

tation trop différente de ce qu'il souhaite.

On prévoit également des aides financières aux activités culturelles

expérimentales sur les lieux de travail : on pense en particulier à

l'héritage culturel des catégories professionnelles telles qu'ouvriers,

pêcheurs, paysans, artisans.

. LES ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL

Le Plan prévoit les actions suivantes :

- 64 -

. Patrimoine

Le Ministère de l'Environnement est en train de réaliser une étude, pour

définir les actions à entreprendre, aux niveaux central et local, pour

la conservation des monuments historiques, en vue de la préparation d'un

Plan d'actions de sauvegarde.

On prévoit aussi un financement du Musée National de la Technique par

l'administration centrale.

. Bibliothèques

Le Plan souhaite une meilleure utilisation des bibliothèques, actuellement

fréquentées par environ un quart de la population adulte, qui devront

proposer de nouvelles formules (nouveaux médias) comme disques et vidéo­

cassettes ; le réseau des bibliothèques servira de support à la distribu­

tion de programmes vidéo de qualité à caractère éducatif ou récréatif pour

les adultes et les immigrés, et pour l'information des communautés locales ;

A titre expérimental, les bibliothèques seront utilisées comme centres

locaux polyvalents, spécialement dans les zones périphériques. On dévelop­

pera des services bibliothécaires pour les aveugles et les handicapés.

. Spectacle

Le Plan ne prévoit pas d'actions dans ce domaine à l'exception du finan­

cement par l'Etat de la construction du Théâtre National d'Oslo.

. Cinéma

Un rapport du Gouvernement évaluera les problèmes liés à la production,

l'importation et la distribution des films.

- 65 -

. Radiodiffusion, Télévision et Audiovisuels

Poursuite de la gestion publique dé la radiodiffusion et télévision et

du projet de satellite des pays du Nord - en collaboration avec ces

mêmes pays - afin de préserver l'identité culturelle norvégienne ; impo­

sition d'une taxe sur les magnétophones et magnétoscopes pour rééquilibrer

la tendance du marché du secteur de la production audiovisuelle qui désa­

vantage les créateurs norvégiens. Les recettes de cette taxe serviront

au financement de la production nationale des techniques audiovisuelles

et à des subventions aux artistes du spectacle en vue de rééquilibrer

l'offre entre produits culturels enregistrés et spectacles vivants.

. Centres culturels

Etude globale sur les centres culturels au niveau local et participation

de l'Etat à la construction d'un grand centre culturel à Tromso ; dévelop­

pement du réseau des centres récréatifs pour les jeunes, ouverts par les

Communes, et des actions de soutien financier public aux organisations

culturelles des jeunes.

Rappelons à ce sujet que l'aide financière aux organisations culturelles

volontaires est du ressort des Comtés et des Communes, l'administration

centrale ayant simplement un rôle de coordination et de contrôle.

. Soutien aux artistes

Développement de l'action de l'Etat en faveur des artistes, dont les

revenus sont déjà en partie, garantis.

. Politique culturelle en faveur des Minorités Lapones

Engagement du Gouvernement à préserver la culture des Lapons, comme partie

- 66 -

de l'héritage culturel de la Norvège et par conséquent à considérer, dans

toutes les actions culturelles, les caractéristiques multiculturelles et

multi-linguistiques des populations Lapones : développement des actions

de soutien à la culture et à la langue des Lapons, dans le cadre d'une

politique commune aux Pays du Nord, notamment par le développement d'émis­

sions de radio et de télévision dans cette langue et l'accroissement des

ressources affectées aux éditions de livres - même scolaires - et de

journaux en Lapon.

Les priorités seront établies par les organisations de la population

Lapone.

En général, le Plan veut appliquer, pour la population Lapone, les prin­

cipes de la politique culturelle du Pays, à savoir encouragement de l'ac­

tion individuelle et des groupes, tout en assurant l'aide financière de

l'Etat.

- 67 -

B A N G L A D E S H

QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS

Estimation de la population (1983) (milliers) 94 651

Superficie (km. carrés) 143 998

Nombre d'habitants par km. carré 657

Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 12 595

Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 142

Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 74.2

Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 37

Nombre de bibliothèques publiques (points de service) n.d

Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 542 - Nombre d'exemplaires publiés n.d

Journaux quotidiens (1982) - Nombre 30 - Tirage pour 1 000 habitants 6

Journaux non quotidiens (1982) - Nombre n.d - Tirage pour 1 000 habitants n.d

Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 8

Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 0,9

Nombre de films importés ( 1981 ) n.d

Nombre de cinémas (1971) 194

Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) n.d

Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 198

Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 pu­bliées par les Nations Unies.

- 68 -

. EXPERIENCES DE PLANIFICATION

Les expériences de planification sont en Bangladesh relativement récentes.

Le premier Plan 1973-1978 avait pour objet l'assainissement de l'économie

du pays ravagée par la guerre d'indépendance de 1971. Ce Plan a toutefois

été modifié pour les derniers trois ans, compte tenu de la récession écono­

mique mondiale et des ravages climatiques qui ont entraîné une grave famine

en 1974.

Pour la période 1978-1980, un Plan biennal a été adopté afin de réaliser

certains objectifs compatibles avec les moyens disponibles.

Après les difficultés rencontrées dans la réalisation des projets fixés

par le premier Plan, on a adopté, pour le Plan 1980-1985, des méthodes de

planification qui assurent une évolution plus réaliste des objectifs et

des projets du Plan.

. LES OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN

L'objectif principal que le Plan a fixé est une réduction considérable de

l'indigence de la population du Pays, et la création des conditions néces­

saires à l'augmentation du niveau de vie au cours de ce siècle. Le Plan

prévoit un changement décisif du modèle de développement suivi par le passé

et met en évidence la nécessité de privilégier le développement agricole,

ainsi que d'améliorer la qualité de la vie dans les régions rurales. Le

Plan affirme que le développement des régions agricoles devrait être tant

économique et social que culturel, et prévoit des actions dans le domaine

de l'éducation et de la santé.

- 69 -

. STRUCTURES DE PLANIFICATION ET PROCEDURES D'EVALUATION

Le Plan a été élaboré par la Commission de Planification, sur la base de

suggestions de groupes d'experts, fonctionnaires de cette même Commission,

et par des représentants des ministères et des divisions. Afin de rendre

permanente cette administration du Plan, on prévoit la création d'une

Division de Planification à l'intérieur de la Commission de Planification,

chargée d'études et de recherches, sur les résultats et les politiques de

développement. Au sein de cette Division, un comité de Coordination, formé

par des membres de la Commission de Planification et par les secrétaires des

Ministères et des Divisions, sous la présidence du Ministre de la Planifica­

tion, aura la tâche d'examiner tous les projets de planification, avant de

les soumettre aux décisions du gouvernement.

Afin de corriger les erreurs des premiers Plans, dont les résultats avaient

été insatisfaisants, le Plan 1980-1985 prévoit un programme de suivi, avec

l'indication d'objectifs précis à atteindre dans les différents secteurs,

ainsi que la répartition des interventions au cours des années. Le program­

me de suivi du Plan prévoit qu'à partir de 1980, des Plans annuels doivent

être rédigés, assurant ainsi l'ajustement des objectifs du Plan à l'évolu­

tion concrète de l'économie du Pays.

Pour améliorer la structure administrative chargée du suivi de la réalisa­

tion des projets du Plan, des cellules de planification et de suivi ont

été créées auprès des Ministères et des Agences Gouvernementales.

. LE CARACTERE DE LA PLANIFICATION

Le Bangladesh est caractérisé par une économie mixte ; le secteur public

occupe une large place dans la grande industrie et le crédit, tandis que

- 70 -

l'économie des régions agricoles garde un caractère privé. La Planification

est donc plutôt de type "incitatif" et le Plan préfère utiliser des moyens

indirects, comme la fiscalité et les mesures monétaires, plutôt qu'exercer

un contrôle direct des ressources et des décisions d'investissement.

. LES NIVEAUX DE LA PLANIFICATION

Les actions de planification ont été jusqu'à présent centralisées au niveau

du Gouvernement, mais le Plan lui-même préconise la décentralisation au

niveau régional. Il prévoit la création de cellules de planification et de

suivi, aux niveaux régional et local, ainsi que de groupes de travail qui

auront pour tâche d'élaborer des programmes au niveau des villages mêmes,

afin d'orienter la production, l'emploi et les services sociaux.

• DEFINITION ET IMPORTANCE DU DOMAINE CULTUREL

Le Plan s'intéresse aux principales activités ayant un caractère culturel, à

savoir patrimoine culturel (monuments historiques, archives, musées) ; litté­

rature (éditions de livres) ; arts scéniques et plastiques, cinéma, radio­

diffusion et télévision.

Soulignons que le Plan met l'accent sur deux secteurs principaux : radio­

diffusion - télévision, et édition de livres pour l'éducation de base de la

population rurale. Il faut également remarquer que le Bangladesh a pour ob­

jectif premier la création d'équipements culturels de base : le Plan prévoit

donc, avant tout, la réalisation de ces équipements et la formation du person­

nel .

- 71 -

. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES

Les actions culturelles sont réparties dans deux chapitres du Plan :

" Transport et Communication " , et "Education et Culture". Le chapitre

relatif à "Education et Culture" s'intéresse, dans son paragraphe "Sport,

Culture et Affaires religieuses", aux activités relatives aux monuments

historiques, aux musées, à l'édition de livres, aux arts scéniques et

plastiques, aux activités socio-culturelles.

En ce qui concerne les "Affaires religieuses", signalons en particulier

l'édition de livres consacrés à l'Islam, et l'utilisation des mosquées

comme centres culturels, sièges de petites bibliothèques.

Dans le paragraphe "Education" sont incluses des actions relatives à la

"Culture", concernant en particulier les bibliothèques, l'édition de livres,

et l'utilisation des techniques audiovisuelles à des fins pédagogiques.

Au paragraphe "Communication" du chapitre "Transport et Communication",

le Plan prévoit des actions dans le domaine de la musique, du cinéma, de

la radiodiffusion et de la télévision.

. LES OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE

Le paragraphe du Plan relatif à la culture affirme que "la culture cons­

titue une partie inaliénable du développement du pays". Les objectifs

généraux du secteur culturel sont le développement des activités relatives

à la culture nationale, régionale, à celle des groupes, et la préservation

du patrimoine culturel de la nation.

- 72 -

Les objectifs les plus spécifiques sont le développement des efforts des

privés dans le domaine des arts plastiques et scéniques, le développement

de la langue et la littérature Bangla, la diffusion des bibliothèques

pour les populations agricoles, l'emploi de la radio et de la télévision

à des fins de formation et d'éducation ainsi que d'information, et l'édi­

tion de livres scolaires.

. LES ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL

Le Plan prévoit les actions suivantes :

• ?ËÎEim2è[!Ë_Ey?:5yEËÎ: • préservation des sites archéologiques ; réalisation

de l'inventaire des sites et du patrimoine archéologique ; achèvement du

Musée National de Dacca.

• Ë iïi9C!_ Ë_i:iyEeË • rationalisation des structures existantes et programmes

d'édition confiés aux structures publiques (l'Académie Bangla pour l'édition

de livres en langue Bangla et le Centre national du livre pour la coordination

des éditions de livres, tant publiques que privées). Pour l'édition de livres

scolaires, des primes aux maisons d'édition privées seront offertes, et les

structures publiques d'édition et de diffusion de livres seront renforcées :

celles-ci pourraient utiliser un réseau régional d'imprimeries programmé

pour l'avenir. Un effort particulier sera consacré par la Fondation Islamique

à l'édition de livres islamiques en langue Bengali, arabe et anglaise, et

en particulier à l'édition en langue bengali d'une Encyclopédie de l'Islam.

. Bibliothèques : création de la Bibliothèque centrale et d'un réseau de

bibliothèques régionales et départementales ; programmes de formation du

- 73 -

personnel des bibliothèques ; création de 5 000 petites bibliothèques auprès

de mosquées organisées en réseaux de centres d'éducation des masses, avec

les Imans comme animateurs.

. Arts pla5tiques1_musique1_théâtre : création d'un réseau de structures dé­

centralisées d'une Académie nationale ( Shilpakala Academy) pour la diffusion

des arts plastiques, de la musique et du théâtre populaire ; création de

l'Académie nationale du spectacle ; développement de la Fondation pour les

arts populaires.

• ÇîD5ma • -*-e Plan se borne à prévoir le développement du Département des

Films et des Publications, de l'Institut et des Archives du cinéma, du

Bureau de censure et de la Société pour le développement du cinéma.

• ?E^i9^i??y5Í?[!_Et_tÉ3:ÉyÍEÍ9G • Développement du réseau national de télé­

vision, pour couvrir le territoire entier ; achèvement du programme d'une

deuxième chaîne de TV, qui avait démarré en 1979-1980, devant produire

des émissions sur le développement agricole, la planification familiale,

l'éducation des adultes, l'enseignement formel et non formel ; poursuite

du programme de distribution de 60 000 postes de télévision ( 4 000 environ

pour la période du Plan) ; développement des émetteurs de radio pour couvrir

en totalité le territoire national et utilisation d'émetteurs de

petite puissance pour la promotion de la culture locale et des traditions

orales.

• ^9Îiyiï?Ë_Ë99i9lÇyi:ïyE?li:?Ë • développement de la Fondation Islamique

et création d'un réseau de Centres culturels Islamiques, au niveau régional

- 74 -

comportant une bibliothèque et des structures de formation.

- 75 -

I N D E

QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS

Estimation de la population (1983) (milliers) 732 256

Superficie (km. carrés) 3 287 590

Nombre d'habitants par km. carré 223

Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 163 034

Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 245,7

Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 63,8

Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 53

Nombre de bibliothèques publiques (points de service) n.d

Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 10 649 - Nombre d'exemplaires publiés n.d

Journaux quotidiens (1982) - Nombre 1 087 - Tirage pour 1 000 habitants 20

Journaux non quotidiens (1982) - Nombre 5 862 - Tirage pour 1 000 habitants ' 14

Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 56

Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 2,9

Nombre de films importés ( 1981 ) 190

Nombre de cinémas ( 1971 ) 6 991

Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 6,8

Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 198

Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 pu­bliées par les Nations Unies.

- 76 -

. EXPERIENCES DE PLANIFICATION

L'Inde a mis en oeuvre, à partir de 1951 des Plans quinquennaux de plani­

fication économique ; le sixième Plan 1980-1985, intégré dans une pers­

pective de longue durée ( 1985-1995 ) est en cours d'application.

Le Plan quinquennal s'articule dans des plans annuels qui spécifient

les différents projets.

. OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN

Le Plan est axé surtout sur le rééquilibrage économique, géographique et

social. C'est ainsi que les objectifs généraux ont pour but la réduction

progressive de la pauvreté, du chômage et des disparités régionales et so­

ciales grâce à un taux de développement économique d'environ 5 % par an - qui

pourrait être atteint en utilisant les ressources du pays et en limitant

l'accroissement démographique - ainsi que l'amélioration de la qualité de

la vie, surtout pour les couches les plus déshéritées de la population.

Des actions dans le domaine de l'éducation et de la communication pour

faire participer la population au développement, sont également retenues

parmi les objectifs prioritaires.

. STRUCTURES DE PLANIFICATION ET D'EVALUATAION

Le Plan national est élaboré par la Commission de planification du Gouver­

nement central après consultation préalable des gouvernements des Etats de

la Confédération Indienne, des ministères centraux et des différentes orga­

nisations intéressées. La consultation de nombreuses organisations profes­

sionnelles, d'experts, de représentants des mass médias et des organisations

des travailleurs est également prévue.

- 77 -

Les systèmes de suivi des projets et des programmes du Plan sont encore

à perfectionner et à développer, bien que des systèmes de suivi des projets

principaux des secteurs clés aient été mis en place.

Le Plan prévoit des systèmes de suivi au niveau central pour certains sec­

teurs (éducation, promotion des classes pauvres, etc...). Le Plan souhaite

qu'un rapport sur la réalisation des plans des Etats ainsi que des plans

des différents ministères soient préparés tous les six mois et soumis à

l'examen de la Commission de planification.

Puisqu ' on constate l'insuffisance des structures des Etats pour l'évalua­

tion des projets, des programmes de formation professionnelle dans ce do­

maine sont prévus par le Plan.

. NIVEAUX DE LA PLANIFICATION

En Inde, les procédures de planification sont très articulées. Le premier

niveau de la planification est représenté par le "block" qui prépare les

programmes d'utilisation optimale des ressources locales, et de dévelop­

pement des services sociaux. Des programmes spéciaux sont prévus pour cer­

taines zones plus défavorisées.

Au niveau supérieur, les plans des Districts et les plans des Etats s'inté­

ressent aux réalités régionales. Des agences de planification ont été créées

dans tous les Etats, pour élaborer leurs Plans spécifiques. Cependant,

le Plan déplore un manque de coordination entre les différents niveaux,

car, en théorie les plans élaborés à tous les niveaux de l'administration

devraient s'inscrire dans le cadre de la planification centrale.

- 78 -

Au niveau des Etats, il prévoit donc, pour les phases d'élaboration et

de réalisation des Plans, une assistance technique qui a pour mission

d'améliorer les mécanismes de planification, et de favoriser une coordi­

nation plus poussée entre la Commission de planification centrale et les

agences de planification des Etats.

La participation active de la population à tous les niveaux de la plani­

fication, est souhaitée. L'accent est mis sur la participation des jeunes

et des femmes.

Parmi les instruments de la planification, le Plan souligne la nécessité

d'améliorer les systèmes d'information statistique ; il prévoit de dévelop­

per le Centre national d'informatique, en liaison avec certains ministères.

Il prévoit également une assistance technique aux Etats pour créer des

systèmes analogues.

. DEFINITION ET IMPORTANCE DU DOMAINE CULTUREL

Dans le sixième Plan, la culture n'occupe pas une place à part entière.

Elle est plutôt considérée comme étroitement intégrée au secteur de l'édu­

cation, conçu à son tour dans un sens très large qui comprend les systèmes

de formation formels et informels, dans une perspective d'éducation conti­

nue et dans l'objectif général d'aider les citoyens - les jeunes en parti­

culier - à se "situer dans le monde".

Toutefois, le domaine culturel intégré au secteur de l'éducation se limite

au soutien des arts (arts plastiques, spectacle vivant, arts populaires),

tandis que les mass médias (cinéma et audiovisuel) sont plutôt liés au

- 79 -

développement économique et social.

Notons que dans le cadre d'une politique dont la finalité est d'équilibrer

la répartition du personnel qualifié et des cadres, à travers tout le pays,

la possibilité d'accéder aux équipements culturels et de loisir est

essentielle.

Ceci en particulier dans les zones qui sont l'objet d'une action prioritaire

de développement.

. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLLES

La culture est un paragraphe du chapitre consacré à l'éducation. Cinéma,

radiodiffusion et télévision sont des paragraphes du chapitre "Information,

radiodiffusion et télévision", qui comprend aussi les postes, télécommuni­

cations et téléphones, etc ...

. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE

Le Plan conçoit le développement de la culture comme un instrument d'inté­

gration nationale qui permettrait d'atteindre l'objectif principal "promou­

voir l'orgueil national, l'identité culturelle et un échange et une connais­

sance accrus entre les différents groupes et populations de l'Inde".

La "culture" devrait à l'avenir représenter le "way of life" de la population

et l'aider à identifier son rôle dans l'échelle des valeurs nationales.

La "culture" est donc considérée comme un élément fondamental de toute

activité liée au développement général, et à l'éducation en particulier.

Quant aux médias, leur promotion est un instrument essentiel pour favoriser

- 80 -

la participation de la population aux politiques de développement considérées

comme prioritaires par le gouvernement. Dans ce but le Plan prévoit l'exten­

sion des médias pour organiser des campagnes d'information et de promotion

humaine, notamment pour le développement agricole, l'éducation (y compris

l'éducation des adultes), la planification familiale, la protection de

1'environnement.

. ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL

Pour ce qu'il définit comme spécifiquement "culturel", c'est-à-dire arts

plastiques, musique, poésie, danse, spectacle, folklore - n'apparaissent

dans le Plan que des indications génériques de soutien et de développement.

Il prévoit également le renforcement des actions pour la protection du

patrimoine artistique et historique. Il préconise enfin un lien plus

étroit entre institutions culturelles et institutions éducatives, à tous

les niveaux. Les ressources envisagées pour l'ensemble de ces actions

(840 millions de roupies) sont extrêmement modestes. Elles atteignent

seulement 3 % environ du budget global affecté à l'éducation.

En revanche, on prévoit des actions beaucoup plus détaillées pour la com­

munication et l'information de masse :

• Audiovisuel (radiodiffusion, télévision, cinéma) : préparation de program­

me (software) à contenu éducatif et d'information, favorisant le dévelop­

pement.

• Çin?ma. • accélération des programmes de production de films pour enfants

en particulier - et décentralisation de la production, notamment celle de

- 81 -

films destinés aux populations rurales ; introduction de la technologie

de 16 millimètres ; formation de spécialistes par l'Institut Indien pour

les communications de masse et le cinéma.

• ?Ë^i9^if?u§i°[! : extension de la couverture de "All India radio" qui

touchait en 1980, 90 % de la population et 78 % du territoire, par l'ac­

croissement de la puissance des émetteurs à ondes moyennes, la transfor­

mation des centres auxiliaires en émetteurs et l'installation d'émetteurs

à ondes courtes pour les régions du Nord-Est ; réalisation d'un plan

pilote pour la radiodiffusion locale ; création d'une chaîne radiopho-

nique nationale ; création d'archives de programmes considérés comme étant

d'intérêt national.

• I?l?yiËi9D • expansion de la couverture TV par la création de 2 nouvel­

les stations et l'emploi d'un système par satellite surtout dans les zones

à faible niveau d'electrification, ce qui permettra la diffusion de program­

mes, tout en utilisant les équipements traditionnels.

• îD?9Em§tion_e^_P^blicité : Il s'agit d'un programme destiné surtout aux

populations des régions les moins développées, y compris le Nord-Est du

Pays. Il a pour but en particulier, de faire participer plus activement

la population aux activités de développement. C'est un programme multimédias

diffusé par la radio, la télévision, la presse et la photographie, les

imprimés et les enregistrements sonores. Des unités publicitaires agissant

sur le terrain sont prévues , en liaison étroite avec les unités centrales

(actuellement 232) et les unités des Etats.

- 82 -

• ?E?§§Ë : renforcement du "Bureau d'information de la presse" qui tra­

vaille en collaboration avec les journaux petits et moyens.

Les ressources destinées aux actions du secteur des mass médias ( 2 720

millions de roupies) sont au moins trois fois plus importantes que celles

affectées à la culture.

- 83 -

S O M A L I E

QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS

Estimation de la population (1983) (milliers) 5 269

Superficie (km. carrés) 637 657

Nombre d'habitants par km. carré 8

Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) n.d

Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) n.d

Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 93,9

Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 24

Nombre de bibliothèques publiques (points de service) n.d

Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés n.d - Nombre d'exemplaires publiés n.d

Journaux quotidiens (1982) - Nombre 2 - Tirage pour 1 000 habitants 2

Journaux non quotidiens (1982) - Nombre n.d - Tirage pour 1 000 habitants n.d

Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 25

Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) n.d

Nombre de films importés ( 1981 ) n.d

Nombre de cinémas (1971) n.d

Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) n.d

Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 198

Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 pu­bliées par les Nations Unies.

- 84 -

. EXPERIENCES DE PLANIFICATION

Le Plan quinquennal de développement 1982-1986 a été précédé par trois

plans :

- Le Plan triennal 1971-1973,

- Le Plan quinquennal 1974-1978,

- Le Plan triennal 1979-1981

Le premier Plan avait fixé comme objectif prioritaire la réalisation d'in­

frastructures productives, tandis que les Plans suivants ont insisté sur

les investissements dans les secteurs sociaux.

. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION

Comme pour les Plans précédents, la finalité première de la planification

est la réalisation des objectifs de la révolution de 1969 : création d'une

société plus prospère fondée sur la justice sociale et sur la liberté

individuelle, dans une structure socialiste. Les objectifs à plus court

terme sont le développement des productions agricoles, industrielles , et

de la pêche, la réduction des différences de revenus, le même accès aux

services sociaux pour les populations urbaine et rurale, pour décourager

l'urbanisation et prévenir le chômage des villes.

La protection de l'environnement et la lutte contre la désertification

pour garantir la continuité des activités pastorales et agricoles, la par­

ticipation plus vaste des populations aux efforts de développement font

aussi partie des objectifs.

Le fait que plus de 55 % de la population soit nomade, et que 22 % exerce

- 85 -

des activités agricoles conditionne le choix des programmes d'action

malheureusement freinés dans leur réalisation par le manque de personnel

qualifié, attiré par les pays Arabes producteurs de pétrole.

Dans le cadre du démarrage de ces actions de développement, la "culture"

ne fait pas partie des objectifs retenus : toutefois, il faut remarquer

que le Plan retient parmi les objectifs prioritaires, le développement

de l'éducation, comme une condition du développement économique et so­

cial du pays, et comme un moyen de réduire les disparités de revenus entre

les différentes classes sociales et les différentes régions.

. STRUCTURES DE PLANIFICATION

Le Plan est établi par le Ministère de la Planification Nationale, sur la

base d'un modèle macroéconomique et de données préparées par le départe­

ment des statistiques du même Ministère, en collaboration avec la Com­

mission économique pour l'Afrique de l'ONU. Le Plan sera traduit dans des

Plans annuels, afin d'assurer la réalisation des programmes en fonction

des disponibilités financières.

Le Plan prévoit, d'une part la création d'un Institut pour la Planifica­

tion et la formation d'experts de planification, et, d'autre part, l'ins­

tallation, près le Ministère de la Planification, d'une équipe d'experts

pour l'évaluation et le suivi des programmes.

. CARACTERE DE LA PLANIFICATION

La planification somalienne a une attitude incitative envers le secteur

privé, puisque le Plan dirige la consommation et les activités de ce

- 86 -

secteur, au contraire, elle exerce sa contrainte sur l'administration

publique, aux niveaux central et local.

On doit signaler que le Plan fait appel à la participation des investis­

seurs privés et à l'action volontaire des petits entrepreneurs privés et

des coopératives, spécialement au niveau des communautés rurales ; de plus,

le Plan est soumis à la marche des investissements extérieurs qui, sous

la forme d'aides ou emprunts, dépassent les deux tiers des montants des

investissements prévus.

Le Plan prévoit des projets de type A, c'est-à-dire projets en cours de

réalisation, ou projets pour lesquels ont été réalisées des études de fai­

sabilité et dont le financement partiel ou total est assuré ; des projets

de type B dont les études de faisabilité ont été réalisées mais qui n'ont

pas de couverture financière, et des études de type C, seulement énoncées.

. NIVEAUX DE LA PLANIFICATION

Le Plan est élaboré au niveau central, les Régions ne participent pas à

la première phase de la planification. Le Plan prévoit toutefois que les

actions sectorielles - surtout dans les secteurs sociaux et les projets

régionaux - soient spécifiés au niveau régional.

Il revient au Ministère de l'administration locale et du développement rural

de traduire les objectifs nationaux en stratégies applicables aux niveaux

régional et local, et d'assurer la participation populaire aux efforts de

développement. La législation de 1980 prévoit la participation active des

assemblées locales - conseils régionaux, conseils de districts, comités

- 87 -

de village - dans la planification et dans la réalisation des projets

régionaux.

Les Conseils régionaux de développement, présidés par les Gouverneurs,

qui sont aussi les secrétaires régionaux du parti au pouvoir, ont pour

tâche de coordonner et de promouvoir les programmes sectoriels de l'ad­

ministration centrale dans les régions.

Constatant le manque de personnel spécialisé dans les techniques de plani­

fication, surtout au niveau régional, le Plan souligne l'exigence de consa­

crer des efforts à la formation de cadres techniques de planification.

Dans ce but, on prévoit la création d'un département de planification ré­

gionale au sein de l'Institut de planification qui va être réalisé, et

l'ouverture de bureaux régionaux de développement près de l'Office des

Gouverneurs régionaux.

. DEFINITION ET IMPORTANCE DU DOMAINE CULTUREL

Comme on vient de le souligner, le Plan ne prévoit pas de paragraphe spé­

cifique consacré à la planification culturelle : il prévoit toutefois des

actions à caractère culturel dans ces domaines : musées, presse et littéra­

ture, théâtre, cinéma, radiodiffusion et télévision.

. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES

Les objectifs culturels sont inscrits dans deux chapitres, celui traitant

de l'éducation et des sports (musées, bibliothèques, audiovisuel) et celui

de l'information (presse, théâtre, cinéma, radiodiffusion et télévision).

- 88 -

. LES OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE

On a déjà remarqué que le Plan somalien ne prévoit pas une planification

spécifique pour la "culture", alors qu'il existe dans le pays le Minis­

tère pour la Culture et l'Education supérieure : les objectifs de l'ac­

tion culturelle vont donc de pair avec ceux de l'éducation : la réduction

des disparités sociales et régionales et la participation de la base aux

instances de décision.

Plus strictement culturel est le programme de développement de la langue

et de la culture arabes, dont l'étude est prévue à tous les niveaux

scolaires, dans l'administration publique, mais aussi dans les programmes

d'éducation des adultes.

. LES ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL

La plupart des programmes de caractère culturel n'ont pas de budgets spé­

cifiques et ne sont donc pas opérationnels.

Pour ce qui est des projets, le Plan prévoit les actions suivantes :

• Mysées : construction d'un nouveau bâtiment du Musée National de Moga­

discio, enrichissement de ses collections de pièces arabes et isla­

miques et amélioration de ses structures.

• Bibliothèques : construction d'un nouveau bâtiment pour la Bibliothèque

Nationale de Mogadiscio et acquisition de publications nouvelles surtout

en langue arabe (la bibliothèque nationale servira en outre d'archives

nationales), développement de la bibliothèque de l'Académie nationale des

- 89 -

Arts et Sciences.

. Editions : édition de livres scolaires par le Centre de formation du

développement ; création de l'Imprimerie arabe ; création près du Minis­

tère de l'information, d'une imprimerie avec section photographique pour

les éditions du ministère.

• ?E§§§Ë : construction d'un nouveau bâtiment pour l'Agence somalienne

de presse, qui disposera d'une section photographique.

• ïDf9EmËÎi90 • équipement de quatre centres régionaux d'information, seuls

réalisés, sur les dix centres prévus dans les régions, par les plans anté­

rieurs de construction ( Radiodiffusion, Agence de Presse, Office National

du Cinéma, Imprimerie de l'Etat ) et dont la réalisation n'avait pu être

achevée, faute de budget.

• ît]§§5Ee • construction d'un Théâtre national.

• Cinéma 6t_audioyisuel : construction d'un nouveau bâtiment pour l'Agence

Nationale du Cinéma ; production de programmes audiovisuels didactiques

par le Centre de formation pour le développement.

• O i Ë-'-ffyfi -ËÏ-ÏÉîrÉïiiEi?!] • élargissement des structures de Radio

Hargheisha et Radio Mogadiscio, à l'ensemble du territoire national, et

création de phonothèques près de ces émetteurs ; installation d'un émet­

teur de télévision à Mogadiscio, destiné à la ville et à ses alentours, et

de deux émetteurs mineurs dans d'autres villes.

- 90 -

M A R O C

QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS

Estimation de la population (1983) (milliers) 22 109

Superficie (km. carrés) 446 550

Nombre d'habitants par km. carré 50

Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 17 785

Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 887

Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 78,6

Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 52

Nombre de bibliothèques publiques (points de service) n.d

Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés n.d - Nombre d'exemplaires publiés n.d

Journaux quotidiens (1982) - Nombre 10 - Tirage pour 1 000 habitants n.d

Journaux non quotidiens (1982) - Nombre n.d - Tirage pour 1 000 habitants n.d

Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 157

Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 39

Nombre de films importés ( 1981 ) 586

Nombre de cinémas (1971 ) 227

Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 2

Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 198

Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 pu­bliées par les Nations Unies.

- 91 -

. EXPERIENCES DE PLANIFICATION

Le Maroc suit, depuis plusieurs années, une politique de planification.

Le Plan quinquennal 1981-1985 axé sur le développement économique et so­

cial du pays, est actuellement en vigueur.

. OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN

Les objectifs prioritaires du Plan sont la défense de l'intégrité nationale

du pays, la relance de la croissance économique, la réduction des dispari­

tés sociales, le développement régional et l'aménagement du territoire.

La "culture" n'est donc pas retenue parmi les objectifs généraux : toutefois,

le développement des équipements sociaux - entre autres ceux du domaine

de l'éducation - fait partie des priorités du Plan.

. STRUCTURES DE PLANIFICATION

Le Plan est établi par le Ministère du Plan, de la Formation des Cadres et

de la Formation Professionnelle, avec le concours de commissions qui grou­

pent les représentants des ministères, des offices et des entreprises pu­

bliques, du secteur privé ainsi que des organismes et associations socio­

professionnelles .

Les collectivités locales contribuent à l'élaboration des programmes au

niveau régional. Avant les débats et le vote du Parlement, le projet de

Plan est soumis à l'approbation du Conseil Supérieur de la promotion

nationale et du plan.

Le Plan donne les orientations générales de la politique de développement

du Gouvernement et a un caractère incitatif vis-à-vis de l'initiative

- 92 -

privée. Compte tenu des possibilités de modifications des facteurs de

développement, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, des ajustements

des objectifs chiffrés et des programmes d'action sectoriels peuvent

être introduits (surtout en ce qui concerne le secteur privé).

. DEFINITION ET IMPORTANCE DU SECTEUR CULTUREL

ET LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES

Sous la dénomination de "culture", le Plan inscrit les bibliothèques, les

centres culturels et les arts populaires ; radiodiffusion, télévision et

cinéma relèvent eux, du domaine de l'information et des mass médias.

Les actions culturelles sont prévues dans les secteurs sociaux (éducation,

formation, santé, jeunesse et sport, affaires islamiques, sécurité sociale,

promotion nationale), tandis que radiodiffusion, télévision et cinéma font

partie du chapitre consacré aux infrastructures (habitat, routes, trans­

ports, postes et télécommunications).

. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE

L'objectif qui est d'élever le niveau culturel de la population est expres­

sément déclaré dans le Plan, car c'est grâce à cela qu'elle pourra contri­

buer au développement économique et social du pays.

Dans cette perspective, on prévoit la promotion de toutes les activités

contribuant à l'amélioration de la qualité de la vie et à la sauvegarde

de l'originalité du peuple marocain. En particulier, le Plan prévoit de

permettre à tous l'acte de lecture par l'extension du réseau des biblio­

thèques ; de renforcer la coopération culturelle ; d'intensifier et de

- 93 -

régionaliser l'information ; de permettre la diffusion des programmes

de radiodiffusion et de télévision sur l'ensemble du territoire national

(80 % en 1981) ; d'encourager l'industrie cinématographique nationale.

. ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL

Le Plan prévoit les actions suivantes :

. Bibliothèques : construction d'une bibliothèque générale à Rabat et de

4 bibliothèques moyennes dans d'autres villes.

• E9ÜSÍ9EE • étude pour la réalisation de l'Institut pour les Arts et

expressions populaires

• ÇiO§ma • financements octroyés au Centre cinématographique marocain

• Radiodiffusion et télévision : financement d'équipements techniques de

radiodiffusion et de la deuxième chaîne de TV.

• Çï˧˧ • financement de l'Agence nationale de presse ( Maghreb arab

press) .

• Ç?C!ÏE§§_Çyiîyï!ËÎ:Ë • achèvement de deux complexes culturels dans le nord

du pays.

De plus, la protection de l'identité culturelle, dans ce cas précis la

promotion des valeurs islamiques, est entre les mains des Habbous, qui

participent ainsi au développement socio-culturel.

- 94 -

Y E M E N

QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS

Estimation de la population (1983) (milliers) 6 232

Superficie (km. carrés) 195 000

Nombre d'habitants par km. carré 32

Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 2 768

Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 476

Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 91,4

Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 35

Nombre de bibliothèques publiques (points de service) n.d

Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés n.d - Nombre d'exemplaires publiés n.d

Journaux quotidiens (1982) - Nombre 6 - Tirage pour 1 000 habitants 12

Journaux non quotidiens (1982) - Nombre n.d - Tirage pour 1 000 habitants n.d

Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 20

Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 2,5

Nombre de films importés ( 1981 ) 174

Nombre de cinémas (1971) 35

Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 2,5

Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 1932.

Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 pu­bliées par les Nations Unies.

- 95 -

. EXPERIENCES DE PLANIFICATION

La République arabe du Yemen a développé seulement dans les dernières

années une politique de planification : le premier Plan triennal

prévoyait uniquement des plans sectoriels, les deux plans quinquennaux

ont élargi le champ d'action à l'ensemble des politiques économiques

et sociales. Le deuxième plan quinquennal 1982-1986 est actuellement

en application.

. LES OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN

Au-delà des objectifs de caractère économique (à savoir le développement

du revenu national par l'accroissement de la production agricole et

industrielle et du tourisme, la diminution de la dépendance envers les

pays étrangers, la réduction des inégalités entre les régions du pays),

le Plan insiste sur la nécessité de la formation professionnelle et de

l'éducation (l'objectif pour 1986 est presque de tripler le taux de sco­

larité qui a atteint en 1981, 11,4 % pour les hommes et seulement 1,6 %

pour les femmes) ainsi que sur le développement des services sociaux de

base.

La diffusion de la "culture" ne fait pas partie des objectifs généraux :

cependant, il est précisé que la conservation du patrimoine historique

est une condition essentielle à la promotion du tourisme, qui est l'un

des objectifs du Plan.

. STRUCTURES DE PLANIFICATION ET EVALUATION

Le Plan relève de l'Organisation Centrale de Planification, présidée par

le Ministre du développement, auprès du Premier Ministre.

- 96 -

Le Plan prévoit un élargissement des structures techniques de la plani­

fication, pour l'élaboration, souvent effectuée aujourd'hui par des

sociétés étrangères, et aussi pour le suivi des projets et l'équipe­

ment scientifique de l'Organisation Centrale de Planification.

. CARACTERE DE LA PLANIFICATION

Le Plan n'est pas de type impératif mais précise néanmoins au Gouverne­

ment quels doivent être ses choix économiques et sociaux, il décide de

la répartition des investissements publics et de la prévision détaillée

des investissements privés.

. DEFINITION ET IMPORTANCE DU DOMAINE CULTUREL

Le Plan s'intéresse au patrimoine culturel, aux imprimés et à la lit­

térature (édition de livres et journaux, bibliothèques), aux arts scé-

niques, au cinéma, à la radiodiffusion et la télévision) ; de plus, il

y a des considérations spécifiques sur la culture islamique, notamment dans

le domaine de la conservation du patrimoine, les bibliothèques, la dif­

fusion de l'Islam.

. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES

Les programmes culturels font partie du secteur "Information et Culture"

et sont du ressort de ce Ministère ; ils sont inscrits au chapitre du

Plan concernant le développement sectoriel, au paragraphe traitant des

services sociaux gouvernementaux (éducation, santé, information, touris­

me, jeunesse et sport, environnement).

Parmi ces objectifs sectoriels du Plan, sont inscrits les suivants :

- 97 -

Culture et information, développement de la "culture" en tant que moyen

de participation des citoyens au développement général, actions d'in­

formation sur l'héritage culturel de la nation et sur ses capacités de

développement ; encouragement de la création artistique et de la parti­

cipation à des activités littéraires scientifiques, techniques et musi­

cales .

. LES ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL

Radiodiffusion et télévision ont un rôle primordial parmi les actions

consacrées au développement culturel. Le Plan programme le renforcement

des installations techniques (les ressources affectées à ce secteur

dépassent 50 % des investissements globaux pour la culture et l'infor­

mation) et l'emploi de ces médias à des fins sociales de formation ;

on prévoit aussi l'emploi des supports audiovisuels pour des campagnes

d'alphabétisation. Le Plan met également en relief l'utilisation sociale

du cinéma, du théâtre et autres médias qui seront de plus employés pour

orienter les attitudes de la population.

Pour atteindre un taux de participation important des citoyens à la cul­

ture, le Plan prévoit d'augmenter l'offre de livres, périodiques et

journaux en langue arabe, en assurant en même temps le contrôle des

prix, et d'ouvrir des salles de lecture.

Le spectacle n'a pas un rôle très bien défini dans le Plan : toutefois,

on prévoit le développement de salles de théâtres, et d'équipements

culturels polyvalents. L'affectation des ressources publiques aux inves­

tissements concerne pour le moment la protection des sites archéologiques

- 98 -

la construction de nouveaux musées, les bibliothèques et le développement

du réseau de radiodiffusion et télévision.

- 99 -

M E X I Q U E

QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS

Estimation de la population (1983) (milliers) 75 103

Superficie (km. carrés) 1 972 547

Nombre d'habitants par km. carré 38

Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 186 331

Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 2 686

Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 17,3

Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 91

Nombre de bibliothèques publiques (points de service) 485

Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 2 818 - Nombre d'exemplaires publiés n. d

Journaux quotidiens (1982) - Nombre 374 - Tirage pour 1 000 habitants n. d

Journaux non quotidiens (1982) - Nombre • 483 - Tirage pour 1 000 habitants n. d

Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 292

Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 111

Nombre de films importés ( 1981 ) 504

Nombre de cinémas ( 1971 ) 2 701

Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 3,7

Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 198'

Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 pu­bliées par les Nations Unies.

- 100 -

. EXPERIENCES DE PLANIFICATION

La première loi de planification générale remonte à 1930, mais l'on

peut considérer qu'un système national de planification n'a démarré

qu'en 1976 par des Plans de secteur et des Plans des Etats fédéraux

(pour la période 1976-1982) et par le Plan de développement 1980-1982

qui, pour la première fois, englobait dans une stratégie générale, les

actions prévues dans les différents secteurs économiques et sociaux.

En décembre 1982, une loi de réforme de la Constitution du Mexique a

défini les objectifs de la planification : son rôle doit être d'assurer

l'indépendance et la démocratisation politique, sociale et culturelle

du pays ; la Constitution affirme que la planification doit être démo­

cratique et en réfère au gouvernement pour la définition des systèmes

de consultation populaire, ainsi que pour la création des structures

de planification.

Le Plan actuellement en application couvre la période 1983-1988.

. OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN

Se basant strictement sur les principes d'action du Gouvernement - conser­

vation et renforcement de l'indépendance nationale, dans le cadre des

institutions démocratiques et dans des conditions de justice sociale -

le Plan décide des objectifs généraux à atteindre dans la période

1983-1988, à savoir le renforcement des institutions démocratiques, la

résolution de la crise économique et financière par une réorientation de

l'économie et la décentralisation de la vie nationale, la modification

qualitative des structures économiques, politiques et sociales du pays

- 101 -

avec l'appui et la participation des groupes sociaux. Le Plan souligne

que les efforts de développement économique et social doivent s'accom­

pagner d'une action culturelle qui récupère et enrichisse les valeurs

historiques de la nation, pour préserver l'identité nationale. La

"culture" fait partie des actions à promouvoir pour atteindre le chan­

gement structurel souhaité par le Plan, et elle est précisément définie

comme un des secteurs requérant une attention particulière, aux fins

de mobiliser le potentiel national de développement.

. STRUCTURES DE PLANIFICATION ET PROCEDURES D'EVALUATION

Le Plan national est élaboré par les structures de planification du

Gouvernement fédéral, après consultation de plusieurs catégories sociales

représentées dans des Assemblées de Consultation populaire. Des programmes

sectoriels à moyen terme et des programmes opératifs annuels doivent

spécifier le rôle de l'administration fédérale ; de même les institu­

tions para-étatiques sont-elles obligées d'établir des programmes s'ins­

crivant dans le cadre des objectifs du Plan.

. CARACTERE DE LA PLANIFICATION

La Constitution elle-même définit les structures-types de la planification

au Mexique : les programmes de l'administration sont obligatoirement sou­

mis au Plan, tandis que le secteur privé est invité, par des campagnes

d'information, des mesures incitatives, et des accords concertés, à

opérer dans le cadre du Plan.

. LES NIVEAUX DE LA PLANIFICATION

Le système de planification introduit en 1983 prévoit la décentralisation

- 102 -

de la planification vers les Etats fédéraux et les Communes ou sub­

régions, tenant bien en compte que toute action de planification lo­

cale doit être compatible avec le cadre général établi par la plani­

fication centrale.

Ce système décentralisé est en cours de réalisation par le biais de la

création d'organismes de planification, dans chaque Etat de la Fédération.

Des Comités de Planification des Etats sont appelés à jouer un rôle im­

portant, comme responsables non seulement de la planification dans leur

territoire, mais aussi de la coordination entre la planification centrale

et celle des Subcomités municipaux ou Subrégionaux . Les Comités des

Etats et les Subcomités doivent faire participer des représentants des

différents groupes sociaux à l'évaluation des résultats, dans la réalisa­

tion des Plans.

La Loi de Planification prévoit la création de structures de coordination

entre le Gouvernement Fédéral, les Gouvernements des Etats et les Munici­

palités. Celles-ci seront mises en place par le biais d'une Commission

unique de développement.

. DEFINITION ET IMPORTANCE DU "DOMAINE CULTUREL"

Bien qu'il souligne l'importance de la "culture" dans une stratégie de

développement, le Plan limite son intérêt d'une manière assez peu détail­

lée, au patrimoine historique et artistique, aux musées et bibliothèques,

aux éditions, à la radiodiffusion et télévision.

- 103 -

. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES

Le paragraphe "Education, culture, loisirs et sport" est inscrit dans

le chapitre traitant de la politique sociale (emploi, alimentation,

santé, sécurité sociale, infrastructures urbaines, environnement),

tandis que radiodiffusion et télévision sont incluses dans le paragraphe

sur les communications du chapitre qui décrit les politiques de dévelop­

pement des secteurs productifs.

. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE

La "culture" est reconnue par le Plan comme un élément de promotion du

développement et, en même temps, comme un de ses résultats : les actions

dans le domaine culturel sont donc définies comme partie intégrante de

la stratégie du plan.

Les objectifs retenus sont la participation du plus grand nombre de com­

munautés, de groupes et d'individus aux activités culturelles, l'enrichis­

sement et la diffusion des valeurs nationales, l'affirmation de l'identité

nationale, enfin le développement des cultures ethniques, populaires et

régionales.

En ce qui concerne les médias, le Plan réaffirme leur contrôle par l'Etat

et préconise le renforcement de l'indépendance nationale par la couverture

de l'ensemble du territoire et la réduction progressive de la dépendance

vis à vis des technologies étrangères.

De même, le Plan insiste sur la nécessité de développer la culture scien­

tifique .

- 104 -

. ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL

En ligne générale, le Plan prévoit la décentralisation des biens et ser­

vices culturels - pour assurer une meilleure distribution régionale et

sociale - et une politique plus dynamique d'échanges culturels, afin

de diffuser à l'intérieur du pays les valeurs de la culture universelle

et de faire connaître, à l'extérieur, la culture du Mexique.

En ce qui concerne les projets de développement culturel, le Plan se

limite aux actions suivantes :

- Protection et accroissement du patrimoine historique et artistique,

développement des musées, des services de bibliothèques, des éditions

de livres et des maisons de la culture ; extension à toutes les régions

du pays des réseaux de radiodiffusion et télévision, par l'utilisation

d'un satellite, en rapport avec la politique de communication sociale

(entre autres la diffusion de la culture scientifique) ; protection

de la culture des indiens par le développement de l'éducation bilingue

et biculturelle.

- 105 -

V E N E Z U E L A

QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS

Estimation de la population (1983) (milliers) 16 394

Superficie (km. carrés) 912 050

Nombre d'habitants par km. carré 18

Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 59 688

Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 3 972

Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 23,5

Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 74

Nombre de bibliothèques publiques (points de service) 373

Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 4 200 - Nombre d'exemplaires publiés n.d

Journaux quotidiens (1982) - Nombre 36 - Tirage pour 1 000 habitants 176

Journaux non quotidiens (1982) - Nombre 3 - Tirage pour 1 000 habitants 39

Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 408

Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 126

Nombre de films importés ( 1981 ) 606

Nombre de cinémas (1971) 535

Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 4,7

Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 19£

Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 pu­bliées par les Nations Unies.

- 106 -

. EXPERIENCES DE PLANIFICATION

Le Venezuela, après une très longue expérience dans le domaine de la pla­

nification des investissements publics, a entrepris une véritable politi­

que de planification générale par la création du premier Plan 1960-1962.

A partir de 1970, le Plan a une durée quinquennale ; le VIme Plan couvre

la période 1981-1985 (1).

. LES OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN

Le VIme Plan affirme accorder la priorité aux objectifs sociaux, et fixer

les objectifs économiques en fonction des premiers.

Le Plan est structuré en deux parties : la première détermine les choix

et objectifs, à moyen terme, pour chaque secteur, tandis que la deuxième

partie est consacrée aux programmes et projets dont la réalisation est

prévue dans les cinq ans (durée du Plan).

Le développement "culturel" de la population, devant contribuer à l'af­

firmation de l'identité nationale, fait partie des objectifs généraux du

Plan, à long, comme à court terme.

A moyen et long terme, le Plan prévoit, au-delà du développement de la

production et de la réduction des déséquilibres régionaux, une plus impor­

tante participation populaire, l'amélioration des conditions de vie, l'af­

fermissement de l'identité nationale. Pour atteindre ce dernier objectif,

(1) Le VIme Plan a été substitué avant son échéance par le Vllme Plan 1985-1990.

- 107 -

le Plan prévoit, entre autres actions, l'égalité dans l'accès ä la culture,

la protection et la promotion du patrimoine culturel national, le dévelop­

pement de la communication sociale publique.

Pour la période du Plan, la priorité a été accordée au développement de

la production industrielle, en particulier la production de pétrole ; à la

correction des disparités entre les régions et à la décentralisation ; au

soutien social et culturel aux populations en vue de corriger ou modifier

leurs attitudes, leurs aspirations et leurs motivations.

. STRUCTURES DE PLANIFICATION ET PROCEDURES D'EVALUATION

Le Bureau Central de planification auprès de la Présidence de la République

(Cordiplan) est chargé de la rédaction du Plan ; il coordonne les travaux

des bureaux de planification sectorielle des ministères et des bureaux

régionaux de planification.

Les objectifs du Plan sont déterminés avec le concours des différentes

forces sociales du pays, qui doivent être également consultées. Le Plan

prévoit une nouvelle loi sur le système national de planification, pour

renforcer l'action de Cordiplan et des autres organismes de planification

aux différents niveaux.

Des Plans opérationnels annuels examinent au fur et à mesure l'état d'avan­

cement de la réalisation des projets du Plan et peuvent en conséquence

modifier la programmation des dépenses par rapport à l'évolution constatée.

- 108 -

. CARACTERE DE LA PLANIFICATION

Le Plan n'a pas un caractère contraignant, il a pour rôle de rationaliser

les décisions des pouvoirs publics et d'orienter les actions des particu­

liers. Il est à noter que le Plan prévoit deux hypothèses différentes de

développement en fonction de l'évolution de la production du pétrole,

il fixe les prévisions globales des investissements publics pour les cinq

ans à venir et les programmes et les projets régionaux en fonction de

leur localisation.

. NIVEAUX DE LA PLANIFICATION

Le Plan se compose d'un Plan global et de plans de secteur, mais aussi de

9 plans régionaux, pour aider les initiatives locales de développement

régional. Les Plans régionaux sont établis sur la base de l'hypothèse

de développement la moins favorable ; en cas d'accroissement des ressour­

ces disponibles, de nouveaux projets peuvent être ajoutés aux plans ré­

gionaux .

Dans chaque région opère un Bureau régional de coordination et de planifi­

cation (Orcoplan) qui sera développé selon les indications du Plan, et

qui prévoit des procédures pour s'assurer de la participation plus effec­

tive des communautés locales à la définition et à l'exécution des plans

régionaux.

. DEFINITION ET IMPORTANCE DU "DOMAINE CULTUREL"

PORTEE DE LA NOTION DE CULTURE

Un "Conseil National de la Culture" participe, aux côtés du Ministère de la

Culture, à l'élaboration de la partie "culture" du Plan. Dans le but décla-

- 109 -

ré de corriger l'interprétation trop restrictive du concept de "culture"

- généralement limité aux arts plastiques, théâtre et musique - le Plan

s'intéresse aux principaux aspects de l'action culturelle.

Le secteur de la "culture" comprend donc le patrimoine culturel et anthro­

pologique, la presse et la littérature, la musique, les arts scéniques et

plastiques, le cinéma, la radiodiffusion et télévision.

. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES

Tous les programmes d'action culturelle sont décrits au chapitre "culture,

communication sociale et information", dans la troisième partie du Plan,

qui concerne le développement social. Font exception les programmes des­

tinés aux populations indiennes, qui sont inscrites dans le chapitre

consacré aux zones sous-développées, de cette troisième partie.

. LES OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE

Le développement culturel est défini par le Plan comme un facteur fonda­

mental de transformation du pays et d'intégration collective, car moyen

privilégié pour renforcer l'identité nationale, dans ses variantes ré­

gionales et locales, et pour améliorer la vie quotidienne.

Le Plan définit, dans le domaine de la culture, à la fois des objectifs

généraux à long terme et des objectifs prioritaires dont la réalisation

est prévue pour la période 1981-1985.

La sensibilisation des populations grâce aux actions culturelles, l'encou­

ragement et le soutien économique aux artistes, la décentralisation et la

coordination des services culturels, un intérêt accru porté au patrimoine

- 110 -

historique, culturel et naturel, aux arts et traditions populaires, à la

littérature orale, sont autant de moyens pour atteindre l'objectif général :

l'accès et la participation active de tous au développement culturel.

Les actions prioritaires retenues pour la période 1981-1985 ont pour ob­

jectif le développement des secteurs suivants : conservation du patrimoine

historique et artistique ; bibliothèques et éditions publiques de livres ;

musique ; cinéma de qualité ; réseaux publics de radiodiffusion et télé­

vision ; culture populaire et tradition orale ; formation des artistes

et des animateurs culturels et soutien à leur activité ; coordination et

décentralisation de l'administration publique de la culture ; mise en

oeuvre d'une planification culturelle régionalisée.

Le premier recensement national de la culture sera effectué au cours du

Plan.

. ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL

En général, on peut affirmer que la formation, formation artistique ou

formation des administrateurs culturels et des cadres de l'action cultu­

relle est une des priorités du Plan. Celui-ci prévoit également des cours

d'animation et de planification culturelle ouverts aux citoyens des pays

de l'Amérique Latine. Une grande importance est aussi attribuée au sou­

tien social et économique des artistes, grâce à un système de sécurité

sociale et de financements indirects (grâce au concours des institutions

culturelles), et directs (prix et bourses d'étude). Le budget que le Plan

alloue à la réalisation d'équipements, dans le secteur de la culture, sont

en revanche assez modestes, puisqu'il atteint seulement 0,6 % du total des

investissements bruts fixes publics.

- Ill -

En ce qui concerne les différents secteurs, signalons que le Plan décrit

de façon très détaillée les actions au programme. On en donne un résumé

ici.

• Con^e^y^tio^_d^_pa^r^moine • entretien des monuments consacrés au héros

national Bolivar, des églises coloniales, et inventaire des monuments his­

toriques, y compris l'inventaire photographique de certains monuments.

. Musées : ouverture de 8 nouveaux musées, acquisition, restauration et

exposition d'oeuvres d'art, emploi polyvalent des structures de deux princi­

paux musées nationaux pour des concerts, projections de films, etc..., ainsi

que pour des ateliers de production et pratique artistique.

• Bibl±othèques_et_Archiyes : coordination et développement des bibliothè­

ques nationales pour l'ouverture d'environ 200 bibliothèques nouvelles et

l'achat de bibliobus ; mise en place d'un réseau d'information scientifi­

que et technique par la création de centres régionaux reliés aux biblio­

thèques publiques ; création d'un système national d'archives.

• Ë i5i?!]_ Ë_i:iyE?§ • développement de la production à caractère culturel,

notamment des oeuvres destinées aux enfants et aux jeunes ; aide à la dif­

fusion de livres et de périodiques de faible prix, au sein des organisations

de travailleurs. Le Plan, qui ne prévoit rien pour le développement de

l'édition privée, fixe le programme de la maison d'édition publique (Monte

Avila Editores).

. Journaux et périodiques : le Plan se limite à signaler les déséquilibres

- 112 -

entre capitale et provinces, la concentration des journaux et la présence

excessive de la publicité de 60 % supérieure à l'information proprement

dite. Cependant, les interventions dans ce domaine ne sont pas encore pro­

grammées .

• ^y5ï9uei_^§nfei_^!]?§ÍE? • e Pl a n programme le financement de projets de

spectacles et l'institution de prix. Il établit même le nombre de spec­

tacles qui seront montés, dans les différents genres, et la participation

à des festivals dans le pays et à l'étranger. La diffusion télévisée d'une

partie de ces manifestations est également prévue.

• *~9^:!5ÎL0EË • c ' e s t un des secteurs que le Plan souhaite mettre en valeur,

grâce à un programme de recherches, coordonnées par l'Institut national

du folklore et ses délégations régionales, car il accorde une grande impor­

tance à la culture populaire et orale, au sein de la culture nationale, et

grâce au financement public des études sur les cultures indigènes entre­

prises par l'Institut interaméricain d'Ethnomusicologie et de folklore.

On prévoit enfin d'établir, dans toutes les régions, des plans pilotes de

culture populaire, - avec la participation des commissions culturelles, des

organisations de base et des travailleurs - et d'en faire diffuser les réa­

lisations par les médias.

• Çè[]?m? : diffusion de la culture cinématographique grâce au développement

de la cinémathèque nationale, et par la création de centres de culture et

de diffusion du cinéma. A plus long terme, des aides pour la protection

nationale de films et pour le doublage sont aussi prévues.

- 113 -

. Radiodiffusionettéléyision : pour limiter la prédominance du secteur

privé qui diffuse des émissions "commerciales" pour la plupart produites

à l'étranger, le Plan prévoit d'étendre respectivement à 95 % et à 70 %

de la population les deux chaînes publiques de télévision, de créer des

centres régionaux de production et d'émission qui pourront transmettre

aussi sur le réseau national, d'étendre la radiodiffusion publique à

l'ensemble du territoire national et aux Caraïbes au moyen de puissantes

installations. En général, des normes juridiques sont fixées pour assurer

le pluralisme des médias, la participation des groupes organisés à la

production et à la diffusion de messages, l'utilisation de ces médias dans

le domaine de l'éducation, de la santé, du développement agricole et dans les

services publics.

• ÇË^res_culturels • ouverture de 21 nouvelles maisons de la culture et

de 28 centres culturels, localisés dans les régions les moins développées

et - à plus long terme - réorganisation ou création de centres culturels

polyvalents, surtout dans les quartiers pauvres des villes.

. DEVELOPPEMENT CULTUREL DES INDIENS

Le Plan stigmatise l'homogénéisation culturelle des indiens (estimés entre

180 000 et 350 000) qui risquent de perdre progressivement leurs spécificités

culturelles. Un système scolaire sauvegardant leurs langues et leurs tradi­

tions n'a été introduit qu'en 1979 ; on prévoit donc le renforcement de cette

action, ainsi qu'une aide aux populations afin qu'elles se prêtent à la pro­

tection et la diffusion de leurs patrimoines et qu'elles participent à des

rencontres culturelles ethniques et interethniques au niveau régional et

national. On prévoit enfin des émissions de radio dans les différents dialec­

tes indigènes.

- 114 -

B I B L I O G R A P H I E

PREMIERE PARTIE

G. Fuá Sylos Labini, Idee per la programmazione económica, Laterza, bari 1963

V. Marrama, Problemi et tecniche de programmazione económica, Capelli, Roma 1963

W.A. Lewis, Development Planning, George ans Allen, London 1966

W.A. Lewis, Principi di programmazione económica, Longanesi, Milano 1980

M. Bornstein, Economic Planning East and West, Bollinger, Cambridge Mass 1975

Stuart Holland, Programmazione en crisi, Mondadori Milano 1983

G. Myrdal, The Challenge of world poverty, AI ertöne Penguin press, London 1970

J. Bognar, Economic policy and planning in developing countries, Akademiei Kieda, Budapest 1969

G. Ruffolo, Rapporto sulla programmazione, Laterza, Bari 1973

G. Ruffolo, La qualità sociale : le vie dello sviluppo.ed, Laterza, Bari 1985

G. Semogy, La programmazione degli anni'80, "Mondo Operaio", Roma 1985

UNESCO Conférence Mondiale sur les politiques culturelles : Problèmes et perspectives, CIT-82, Mondiacult,3

UNESCO, Rapport MAN, Principales tendances du programme de l'UNESCO dans le domaine de l'administration publique 3 SS-79 WSn 9

DEUXIEME PARTIE

4ème Plan de développement économique, social et culturel (1984-1988) : 1 - Les choix du 4ème Plan : la stratégie et les grandes actions. 1ère loi de Plan (loi n. 83-645 du 13 Juillet 1983), Journal Officiel de la Repu-blique Française 17 Juillet 1983 2 - Les moyens d'exécution. 2ème loi de Plan (loi n. 83-1180 du 24 Décembre 1983), Journal Officiel de la République Française 30 Décembre 1983.

Ministère de la Culture : Service des études et recherches : la culture et le Plan, 1982

Région de Provence-Alpes, Côte d'Azur : Conseil régional, service du Plan et Préfecture de Région, Secrétaire Général pour les Affaires Régionales. IX Plan-Contrat de Plan Etat-Région - 7 Mai 1984

HONGRIE Tomas Marve, Planning in HUNGARY en Economie Planning East and West, ed , by Morris Bornstenn. Bollinger pub. Cambridge Mass 1975

- 115 -

I compiti per lo sviluppo del VI piano quinquennale. Ed, Notizie Ungheresi Boma 1981

Gabor Koncz, Problems of cultural planning, rapport élaboré pour 1'UNESCO, 1981

ITALIE Ministem del Bilancio et délia Programmazione económica, Progettc 80 : Rapporto preliminare al programma económico nazionale. Libreria Feltrinelli, T969

Studi per il programma económico nazionale 1973-77, 2 vol, Collana ISPE, Franco Ange li editore, 1975

Carla Bodo, la cultura e 1 ' informazione nei programmi regionali di sviluppo, "Problemi dell'Informazione" n,2,1981, II Mulino, Bologna

Carla Bodo, la planification du secteur culturel en Italie, Rapport à l'Ate­lier international sur la planification du secteur culturel, Paris 1983

NORVEGE Gouvernment Secretary for long term planning and coordination planning Secretary : Norvegian long term program 1982-1985, Report n. 79 to the Storting (1980-1981)

BANGLADESH Government of the people's Republic of Bangladesh, Planning Commission : The second five year Plan 1980-1985, Dacca may 1980

INDE Government of India, Planning Commission : Sixth five Year Plan 1980-1985

SOMALIE Somali Democratic Republic, Ministry of National Planning : Five Years development Plan, 1982-1986

MAROC Royaume du Maroc, Ministère du Plan, de la Formation des Cadres et de la Formation Professionnelle : Plan de relance 1981-1985

YEMEN ARAB REPUBLIC Prime Minister's Office, Central Planning Organization : The second five year Plan 1982-1986

MEXIQUE Estados Unidos Mexicanos.Poder Exécutivo federal : Plan nacional de desarrollo 1983-1988

VENEZUELA República de Venezuela, Oficina Central de Coordinación y planificación de la Presidencia de la República : VI Plan nacional de desarollo 1981-1985