l’ineffable m. blanquer

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1 Déposé le 23/01/19 Page 1 : L’ineffable M. Blanquer Page 2 : Les Gilets Jaunes Page 3 : Syndicalisme et anti-fascisme Page 4&5 : Interview d’une Psychologue EN-EDO Page 6&7 : Réformes Blanquer Page 8 : Les élections professionnelles Page 9 : Manque organisé d’AESH/AVS ? Page 10 : Dérives sécuritares du gouvernement, animations pédagogiques sponsorisées L’ineffable M. Blanquer Blanquer n’aime pas qu’on le taxe de conservatisme. Il a raison. Blanquer n’est pas conservateur, il est réactionnaire. Il aime l’ordre. Une présence policière au sein des établissements fait partie de ses « pistes de travail » et il rêve de « structures dédiées solides » desti- nées à encadrer les adolescents frondeurs par « différents corps de métiers comme l’armée et la police ». Il aime la discipline et veut multiplier les conseils, simplifier leur fonctionnement tout en sanctionnant les parents des « élèves perturbateurs ». Il aime l’uniforme et imagine les élèves en porter un à l’école. Il doit caresser un rêve secret : restaurer l’école des enfants de troupe. Il aime la morale. En 2017, il déclarait que « les esprits étaient mûrs pour introduire l’enseignement du fait religieux » et prétendait associer les repré- sentants des religions à la réflexion sur la « construction des pro- grammes ». Il aime la modestie et fait convoquer au rectorat de Dijon une pro- fesseure signataire d’un article ironique dans une publication locale. Il aurait volontiers imposé le « devoir d’obéissance » dans le projet de loi « pour une école de la confiance » si le Conseil d’État ne l’avait pas invité à modérer ses ardeurs. Il aime la parcimonie et la pratique activement en supprimant au moins 1800 postes dès la rentrée prochaine. Il aime la hiérarchie. La hiérarchie administrative, en créant un statut de directeur- directrice d’école ayant autorité sur ses collègues. La hiérarchie so- ciale, ensuite, lorsqu’il dénonce « l’égalitarisme » qui minerait un système scolaire dont les études de l’OCDE mettent pourtant en évidence la nature inégalitaire mesurée par l’écart de résultat cons- taté dès l’âge de 10 ans entre les enfants des milieux aisés et ceux des milieux populaires.. Pourtant Blanquer sait être moderniste lorsqu’il s’emploie à confor- mer l’École aux normes managériales du néo-libéralisme en organi- sant la mise en concurrence des établissements (par les évaluations) et des personnels (par les contrats d’objectifs et l’individualisation des rémunérations), tout en initiant la jeunesse à la flexibilité et à la précarité exigées par le prétendu « marché du travail » via des for- mations à la carte et des blocs de compétence. Comme Macron, Blanquer cherche désespérément à restaurer un trop vieux monde qui se fissure de partout. Il est bien tard. Aujour- d’hui, dans la confusion et l’improvisation, la « question sociale » est de nouveau posée. A nous de nous en emparer. NUMERO 99 Janvier 2019 Journal réalisé collectivement par les adhérent-e-s de SUD-Éducation et imprimé par eux Numéro de CPPAP : 0313 S 05109 Directrice de publication : G. FRANCOIS Prix : 2Gratuit pour les adhérent-e-s Abonnement : 20SUD-Éducation 76-27 8 rue de la Savonnerie, 76 000 Rouen tel : 02 35 89 89 83 [email protected] http://www.sud-education-hautenormandie.org/ https://www.facebook.com/sudeducation7627

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Page 1: L’ineffable M. Blanquer

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Déposé le 23/01/19

Page 1 : L’ineffable M. Blanquer

Page 2 : Les Gilets Jaunes

Page 3 : Syndicalisme et anti-fascisme

Page 4&5 : Interview d’une Psychologue EN-EDO

Page 6&7 : Réformes Blanquer

Page 8 : Les élections professionnelles

Page 9 : Manque organisé d’AESH/AVS ?

Page 10 : Dérives sécuritares du gouvernement,

animations pédagogiques sponsorisées

L’ineffable M. BlanquerBlanquer n’aime pas qu’on le taxe de conservatisme. Il a raison.Blanquer n’est pas conservateur, il est réactionnaire.

Il aime l’ordre.Une présence policière au sein des établissements fait partie de ses« pistes de travail » et il rêve de « structures dédiées solides » desti-nées à encadrer les adolescents frondeurs par « différents corps demétiers comme l’armée et la police ».Il aime la discipline et veut multiplier les conseils, simplifier leurfonctionnement tout en sanctionnant les parents des« élèves perturbateurs ».Il aime l’uniforme et imagine les élèves en porter un à l’école. Ildoit caresser un rêve secret : restaurer l’école des enfants de troupe.

Il aime la morale.En 2017, il déclarait que « les esprits étaient mûrs pour introduirel’enseignement du fait religieux » et prétendait associer les repré-sentants des religions à la réflexion sur la « construction des pro-grammes ».Il aime la modestie et fait convoquer au rectorat de Dijon une pro-fesseure signataire d’un article ironique dans une publication locale.Il aurait volontiers imposé le « devoir d’obéissance » dans le projetde loi « pour une école de la confiance » si le Conseil d’État nel’avait pas invité à modérer ses ardeurs.Il aime la parcimonie et la pratique activement en supprimant aumoins 1800 postes dès la rentrée prochaine.

Il aime la hiérarchie.La hiérarchie administrative, en créant un statut de directeur-directrice d’école ayant autorité sur ses collègues. La hiérarchie so-ciale, ensuite, lorsqu’il dénonce « l’égalitarisme » qui minerait unsystème scolaire dont les études de l’OCDE mettent pourtant enévidence la nature inégalitaire mesurée par l’écart de résultat cons-taté dès l’âge de 10 ans entre les enfants des milieux aisés et ceuxdes milieux populaires..Pourtant Blanquer sait être moderniste lorsqu’il s’emploie à confor-mer l’École aux normes managériales du néo-libéralisme en organi-sant la mise en concurrence des établissements (par les évaluations)et des personnels (par les contrats d’objectifs et l’individualisationdes rémunérations), tout en initiant la jeunesse à la flexibilité et à laprécarité exigées par le prétendu « marché du travail » via des for-mations à la carte et des blocs de compétence.

Comme Macron, Blanquer cherche désespérément à restaurer untrop vieux monde qui se fissure de partout. Il est bien tard. Aujour-d’hui, dans la confusion et l’improvisation, la « question sociale »est de nouveau posée. A nous de nous en emparer.

NUMERO 99Janvier 2019

Journal réalisé collectivementpar les adhérent-e-s de SUD-Éducation

et imprimé par euxNuméro de CPPAP : 0313 S 05109

Directrice de publication : G. FRANCOISPrix : 2€ Gratuit pour les adhérent-e-s

Abonnement : 20€SUD-Éducation 76-27

8 rue de la Savonnerie, 76 000 Rouentel : 02 35 89 89 83 [email protected]://www.sud-education-hautenormandie.org/https://www.facebook.com/sudeducation7627

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Les Gilets JaunesDe quoi sont-ils l'expression ?

Bientôt deux mois de mobilisation des « GiletsJaunes »... Le mouvement ne faiblit pas alors que larépression policière et judiciaire est extrêmementviolente. Le mouvement échappe complètementaux schémas des mobilisations classiques du mou-vement ouvrier et pourtant il exprime une forte co-lère sociale, exacerbée par l'arrogance du pouvoiren place.

Les Gilets Jaunes sont l’expression d’une situationglobale : l’accumulation des luttes dispersées, l’ab-sence de victoire sociale décisive depuis deux décen-nies, la révolte grandissante contre les injustices ducapitalisme, le poids électoral et idéologique del’extrême- droite, la politique de collaboration desprincipales directions syndicales sous couvert de par-ticipation « au dialogue social », le faible poids desorganisations et des fronts de lutte ayant gardé uneboussole de classe.L’irruption du mouvement des Gilets jaunes ad’abord été l’expression du refus de l’injustice fis-cale, cristallisé dans le rejet de la nouvelle taxe car-burant dont tout le monde a compris, depuis, qu’ellen’avait pour but que de financer la compensationdans le budget 2019 des exonérations de cotisationssociales patronales. Tout en étant une mobilisationdes travailleurEs, des retraitéEs, des exploitéEs, ci-blant l’État et posant la question de la répartition desrichesses, la contestation s’est construite en extériori-té totale avec le mouvement ouvrier, syndicats et par-tis. C’est le signe de la perte de crédibilité de cemouvement ouvrier, des conséquences de la gestionpar la « gauche » gouvernementale de l’austérité, quila range du côté des responsables et non pas des solu-tions, le signe également de la perte d’efficacité dumouvement syndical dans la défense des conditionsde vie des travailleurEs. Sans en faire une généralité,peu de Gilets jaunes sont syndiquéEs et beaucoup(comme près de la moitié des salariéEs) travaillentdans des PME, dans lesquels le poids syndical et laforce de l’action collective sont très faibles.Ce n’est ni le mouvement d’une revendication ni ce-lui d’un groupe particulier de salariéEs d’une régionou d’une profession. L’augmentation des taxes a été,dans tout le pays, le détonateur pour celles et ceuxqui partagent des lieux d’habitat communs et souventdes liens sociaux antérieurs. Les réseaux sociaux etla répercussion médiatique via les grandes chaînesd’info ont fait le reste.Le mouvement a dans ses bagages un fait politique : le poids réel du vote d’extrême-droite parmi les sala-riéEs. Mais, au-delà des divers actes racistes et ho-mophobes, bien réels, les cibles des Gilets jaunes vi-sées comme responsables de leur situation ne sont niles immigréEs ni les fonctionnaires autant de dériva-tifs cultivés par l’extrême droite. Ce mouvement

s’est centré sur ce qui l’unifie, le refus de l’injusticefiscale, et écarte ce qui le divise, notamment le ra-cisme. Même la campagne contre le Pacte de Marra-kech, ces dernières semaines, a glissé sur le mouve-ment sans arriver à accrocher. Mais pour mettre enavant ses exigences sociales, le mouvement inter-pelle l’État en esquivant l’affrontement avec le pa-tronat en général, mettant même les PME au niveaudes TPE du côté des victimes des grandes entre-prises.Le mouvement n’a certes pas réussi, au-delà de latrès large sympathie qu’il a recueillie, à agglomérerautour de lui, dans l’action, les classes populairesdes banlieues et des centres urbains. Pourtant, il afait bouger le rapport de forces. Macron pensait

qu’avec sa victoire sur le mouvement des chemi-notEs plus aucun obstacle ne s’opposerait à la miseen œuvre de son calendrier ultra-libéral. Ce n’estplus le cas. Mais, parallèlement à cela, la très grandemajorité des travailleurEs n’a pas voulu pour l'ins-tant se mettre en marche aux côtés des Gilets jaunes,et pousser l’avantage, non seulement pour mettre enavant des revendications professionnelles, mais sur-tout pour créer le rapport de forces permettant defaire aboutir les revendications générales sur les sa-laires (indexation, augmentation générale) ou la sup-pression du CICE. C’est pourtant cette action con-jointe pour augmenter les salaires et faire plier Ma-cron face à sa politique au service des capitalistesqui est toujours à l’ordre du jour, et ce dès les pre-mières semaines de 2019 ! La grève générale est denouveau et plus que jamais d'actualité.

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Samedi 17 novembre 2018, se réunissaient à Pa-ris plusieurs camarades syndicalistes de Soli-daires dans le cadre de VISA ( Vigilance Inter-Syndicale Anti-fasciste) réseau intersyndical delutte contre le fascisme, pour faire un point surl'implantation de l'extrême-droite et discuter desoutils à déployer pour réagir à ses agressionscontre les syndicats et syndicalistes.

Une camarade italienne de la CGIL(confederazione generale italiana del lavoro) adressé un petit historique de l'implantation del'extrême droite en Italie, dans un cadre juri-dique où la constitution italienne interdit toutparti fasciste ; cette implantation a commencépar des succès électoraux locaux qui ont permisnotamment au mouvement 5 étoiles et à la Liguedu Nord de se développer ; le tout dans un con-texte où la crise économique a contribué à leurfédérer une partie de la petite bourgeoisie et dela classe ouvrière. Aujourd'hui l'extrême-droitegouverne en Italie et concentre une partie de sesattaques sur les questions de l’immigration et dela famille, en lien bien sûr avec le thème identi-taire. Comme tous les syndicats, y compris ceuxde lutte, la CGIL est confrontée à l'augmentationdans ses rangs de militants qui votent à l'extrême-droite.

Cette situation que nous connaissons en France,dans nos syndicats, s'explique par la stratégie del'extrême-droite depuis la fin des années 90,stratégie qui suit deux axes : l'action sociale me-née par les identitaires ( ex : ouverture decentres sociaux « Casapound » en Italie), ma-raudes auprès des SDF) et apparaître légaliste enlaissant la violence au niveau du discours. Lepoint sur l'Allemagne montre les mêmes ten-dances à l’œuvre et la montée en puissance del'AFD (Alternative für Deutschland) qui s'estradicalisée à droite et a grimpé dans les résultatsélectoraux (ex : de 9,7% aux élections euro-péennes en 2014 à 23,9% comme prévisionspour 2019).

Ces faits confirment que l'extrême-droite estplus que jamais une menace pour nos valeurssyndicales. Nous ne devons pas oublier qu'ellemet en œuvre une stratégie de conquête du pou-voir en reprenant à son compte des revendica-tions qu'elle a combattues par ailleurs. L'élection

d'Emmanuel Macron ne doit pas nous tromper surune soi-disant exception française dans une Eu-rope populiste. Son positionnement ni droite, nigauche, son discours de renouvellement de la po-litique qui passe par une critique et une volonté demarginalisation des corps intermédiaires ( notam-ment les syndicats) mène assurément aux mêmeseffets que ce que l'on constate chez nos voisins.

Le mouvement des Gilets jaunes est aussi l'occa-sion pour l'extrême-droite de poursuivre son tra-vail de sape ( voir l'excellent article de VISA surhttps://www.visa-isa.org/content/dossier-visa-n-5-ces-gilets-bruns-qui-polluent-les-gilets-jaunes#attachments), en récupérant le ras le bolque 40 années de néolibéralisme ont créé. De cefait, en tant que syndicalistes, notre travail con-siste aussi à politiser le discours afin que les tra-vailleurEs identifient clairement les causes de lacrise actuelle et portent des revendications qui re-mettent en cause le système actuel. Le rejet dessyndicats et de toute autre forme de représentation( au moins dans les premières semaines) par lesGilets jaunes ne doit pas nous amener à minimiserl'importance de notre travail syndical.

Syndicalisme et anti-fascismeVigilance InterSyndicale Anti-fasciste

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Les psychologues de l’Éducation NationaleEntretien avec Magalie Hoarau, Psy EN-EDO

Entretien avec Magalie Hoarau, psy-EN-EDO (ÉducationNationale, spécialité Éducation, Développement etOr ientation) sur 3 établissements de l’agglomérationrouennaise et au CIO (Centre d’Information et d’Orienta-tion) de Rouen gauche.

SUD : Qu'en est-il de la lutte des Psy EN-EDO ?Quelles en sont les raisons principales ?Magalie Hoarau: Pour ce qui est de la lutte actuelle desPsy EN-EDO, c'est la prise en compte de la dimensionpsychologique de l'orientation que nous défendons. Depuisle 1 janvier 2019, la mission d'informer sur les métiers etles formations a été transférée aux Régions dans le cadrede la loi pour la « liberté de choisir son avenir profession-nel ». L'orientation sous le ministère Blanquer n'est penséeque par le prisme de l'information; dans ce cas nul besoind'être psychologue, peu importe qui fournit l'information.

Comme l'apprentissage a été confié aux branchesprofessionnelles, les Régions, perdant la taxe d'apprentis-sage pour organiser ce secteur, ont été très mécontentes etl'orientation scolaire est devenue un lot de consolation.L'existence des CIO qui dépendent de l'EN est alors re-mise en cause et le devenir des personnels est aussi incer-tain. M. Blanquer nous a certifié que nous resterions per-sonnels de l'EN mais rien ne garantit que nous ne puis-sions pas être mis à disposition des Régions ce que, engrande majorité, nous ne souhaitons pas car les objectifsne sont pas les mêmes.

Pour la Région, il faut orienter les élèves vers lesfilières en tension. L’élève n’est considéré que comme dela main d’œuvre potentielle... Notre rôle se limiterait àinformer sur ces filières, comme si c’était suffisant pourrépondre à la problématique de l’orientation. La dimensionpsychologique de l'adolescence est totalement éclipsée.

« En temps de crise, l'épanouissement personnel n'est plusà l'ordre du jour... »

SUD : Quels impacts les nouvelles réformes (du lycée,parcoursup) ont-elles sur l'orientation des jeunes et lafaçon dont évolue ton métier ?M.H. : La loi ORE (Orientation et Réussite des Étu-diants) reprend la même idée qu'il faut "bien informer" lesélèves. Elle prévoit 54h d'orientation qui sont pour l'instantdes coquilles vides. Qui fait quoi ? La Région (qui neprend la main que maintenant) ? Les professeurs princi-paux ?Les Psy EN-EDO quant à eux étaient au départ totalementignorés par cette loi. C'est au fur et à mesure des couacsque les textes d'application nous ont subtilement convo-qués alors que la communication grand public, elle, nousévince. Nous subissons donc un mépris criant.

Or, quand il s'agit de l'application concrète, de trou-ver des solutions à des situations complexes, de gérer lesnon affectés, de retravailler les projets, là les Psy EN rede-viennent utiles, mais à condition qu'ils restent dansl'ombre.

Par contre, et c’est le comble, on nous de-mande de former les professeurs principaux, pourqu’ils fassent notre boulot d’information, en tous casune petite partie… Quelle perversité !

Les élèves ont désormais deux professeursprincipaux en terminale, c'est ce qui est mis en avantpour mieux les accompagner en plus des 54h (quicomprennent aussi le soutien scolaire afin de renta-biliser ce quota horaire). Des organismes extérieurspeuvent intervenir pendant ces 54h. Là sont noscraintes : qui et pourquoi ? quelles garanties pour laneutralité, l’exhaustivité ?

Les professeurs principaux ne sont pas formésà l'accompagnement à l'orientation, cela vient s'ajou-ter à leur mission principale. Beaucoup sont pour lemoment bien démunis et à l’affût d'outils. Ils onttendance à se munir de la première chose qu'on leurprésente, comme par exemple une application dusite de l’Étudiant qui permet de définir quelles op-tions choisir en 1ère en fonction de ce que l'on envi-sage de faire après la terminale ! Pratique rapide et àmon sens surtout stupide ! Sur quoi se base l’Étu-diant alors même que les programmes des enseigne-ments de 1ère ne sont pas encore sortis et que lesétablissements du supérieur n'ont même pas encoreeux-mêmes défini leurs attentes. Quelle crédibilité ?Mais tellement rassurant pour les profs... C'est lepremier piège de cette loi : des raccourcis de cequ'est l'orientation.

La loi ORE demande à des entrants en se-conde GT de savoir dès la fin du premier trimestrequels enseignements ils choisiront pour l'entrée en1ère, en fonction des attendus des écoles qu'ils vi-sent après leur bac. C'est bien méconnaître ce qu'estun adolescent, souvent indécis, avec des difficultés àse projeter car en pleine construction identitaire, oùil se trouve être totalement centré sur lui même etancré à l'instant présent. Cette injonction de choisiren fonction d'un enjeu à si long terme (pour un ado)est extrêmement angoissante voire paralysante...Elle est bien trop responsabilisante ! Ce peut êtreaussi un retour de bâton que subiront les étudiants :« Tu n'as pas été reçu dans telle ou telle formation,tu n'es pas bien dans ta formation actuelle, tu n'avaisqu'à bien choisir ! »...où est désormais le droit à l'er-reur, à l'expérimentation ?L'orientation sera aussi désormais encore plus pen-sée en fonction des performances scolaires desélèves... En terminale, les professeurs ont à remplirune fiche « avenir » et doivent estimer si l'élève a lescapacités pour répondre aux attendus de chaque for-mation du supérieur.

Le scandale majeur de Parcoursup est la hié-rarchisation que les universités ont à établir entre lesélèves pour accéder prioritairement à leur rang.Mais selon Mme Vidal (ministre de l’enseignementsupérieur) ce n'est pas de la sélection ! Il est bien

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évident que les universités ne peuvent pas lire tous lesprojets de formation motivés obligatoires et que la hié-rarchisation s'est faite et se fera en fonction de l'originedes élèves, bacs généraux, technologiques puis profes-sionnels. La complexité de l’outil Parcoursup est luimême un moyen de sélection entre les élèves qui se-ront bien accompagnés dans ce système et les autres.

Le lycée professionnel voit d'ailleurs sa partd'enseignement général diminuer ce qui ne faciliterapas l'accès au supérieur. Il existera bien des modulesen terminale soit pour l'insertion professionnelle, soitpour la poursuite d'études mais les lycéens, de plus enplus jeunes en terminale pro, ne savent même pas eux-mêmes en début d’année s'ils souhaitent ou pas pour-suivre des études. Qui choisira donc ? Probablementles professeurs et en fonction de quoi ? Les notes...Avec la réforme, les élèves pourront valider tout oupartie du diplôme préparé. Nous voyons bien là, que lavoie pro n'est plus considérée comme une voie offrantune pédagogie différente pour se remobiliser et servirde tremplin vers l'enseignement supérieur mais unique-ment comme un vivier d'ouvriers qui n'ont pas besoinde penser.

Dans l'école Blanquer/Vidal, l’élève moyen, le jeuneen difficultés, les incidents de parcours n'ont pas leur

place.

Difficile pour nous, Psy EN-EDO de trouvernotre place au milieu de tout ça. Nous avons décidé enéquipe au CIO Rouen Sud de nous centrer sur ce queles autres ne peuvent pas faire à notre place. Nous neferons plus de séances d'information descendante typeschéma des études, info parents, procédures. Nous pro-poserons éventuellement des ateliers collectifs autourde la construction du projet de vie, de la connaissancede soi. Des collègues proposent pour les parents desateliers sur le thème « comment accompagner votreadolescent » par exemple. Pour ce qui est du conseilindividuel rien ne change, l’information est confiée aurégions, pas "le conseil". Or l’un de va pas sansl’autre !

SUD : Que devient votre travail au sein des établis-sements, avec notamment les nouvelles missions des

professeurs principaux ?

Avant même cette nouvelle circulaire, depuis plusieursannées, nous constatons que nous sommes de plus enplus sollicitéEs sur l'adaptation scolaire: dys, EIP(Enfant Intellectuellement Précoce), suivi MDPH,orientation SEGPA. On nous demande de plus en plusd'évaluations psychométriques. Nous sommes très solli-citéEs autour de la question du décrochage, de la remoti-vation. Nous constatons également que les situationssont de plus en plus complexes et nécessitent plus detemps. Même les situations que l'on pourrait estimer plussimples nous prennent plus de temps à traiter car l'orien-tation est de plus en plus anxiogène en raison du taux dechômage que l'on martèle sans cesse aux ados et à leurfamille, les cellules familiales sont plus complexes, lesfamilles démunies moins mobiles, tout cela complexifiela tâche et prend plus de temps. Le petit nombre quenous sommes et les secteurs chargés qui nous sont impo-sés nous obligent à faire des choix de priorités et à nousdire "ça le PP peut le faire"... encore un effet perversbien pensé !

SUD : Avez vous des échéances de mobilisations àvenir et quelles sont tes attentes vis à vis des ensei-gnantEs, des collègues ?

M.H. : Malheureusement la loi est passée et nousavons perdu la mission d'informer et les PP qui en avaitdéjà en partie la charge s'en voient désormais confier latotalité ! La seule lutte que je vois encore possible sur cepoint c'est de refuser d'être PP... C'est d'ailleurs ce quel'on observe, les chefs d'établissement peinent de plus enplus à trouver des volontaires.

Pour les mobilisations à venir, malheureusementencore rien de prévu. Les collègues fatiguéEs, plongentla tête dans le travail pour ne pas voir, car c'est angois-sant. Tant que nous n'aurons pas de nouvelles annoncesconcrètes nous aurons du mal à mobiliser.Tout soutien à nos côtés est le bienvenu car nous n'y ar-riverons pas seulEs c'est certain.

Toutes nos actions sont à redéfinir et ça ne se fera pas dujour au lendemain d'autant plus que nous ne savons pasencore ce que va faire la Région donc c'est difficile de

savoir comment nous allonspouvoir nous insérer dansl'histoire... Pour le coup, jesuis moi même perdue dansmon identité professionnelleet les doutes s'installent deplus en plus. C'est un mo-ment douloureux pour l'en-semble de la profession,nous demandons juste de nepas être pointés du doigtcomme des déserteurs, etattendons de la compréhen-sion de la part des Profes-seurs Principaux.

« Ce sont les inquiétudes del'ensemble de mes col-lègues. »

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Réformes BlanquerMieux les connaître pour mieux les combattre

C'est à la fois le titre de cet article et del'excellent vademecum produit par la fédéra-tion SUD Éducation et disponible à cetteadresse

https://www.sudeducation.org/Reformes-Blanquer-mieux-les-connaitre-pour-mieux-les-combattre.html.

Au cours du mois de décembre, dans denombreux établissements de l'académie, leslycéens se sont indignés et ont manifestécontre ces réformes car ils ont compris quederrière le vernis démagogique du « choix del'élève au centre de la réforme » ( litanie dé-mago que l'on entend depuis des années), secachait une vraie dégradation de leurs condi-tions d'études. Les collègues enseignants ontété, à l'exception de certains établissementsen lutte, plutôt en retrait jusqu'à maintenantsur la lutte contre ces réformes. Il y a pour-tant de quoi s'affoler.

A l'instar de la stratégie de la grenouilleque l'on met dans un bocal que l'on chauffeprogressivement, les dernières décennies ontété l'occasion, pour les ministres qui se sontsuccédé, de nous enfumer progressivementmais sûrement. des luttes ont été construites( lutte contre les rythmes scolaires, contre laréforme du collège, contre Parcoursup pourles plus récentes ) et n'ont parfois fait reculerles politiques qu'à la marge. L'enfumage estdorénavant brutal et nous assistons avec laréforme des lycées à une casse de notre mé-tier qui va être très rapide.

En ce qui concerne le lycée général :

● une réforme qui va être en totale adé-quation avec le discours néo-libéralde baisse des dépenses publiques etdu nombre de fonctionnaires : iln'échappera à personne que c'est unde ses objectifs premiers. En effet,réduction du volume horaire pour lesélèves et suppression des groupesclasses ( avec bien entendu, nivelle-

ment à l'effectif maximum pour lesgroupes de spécialité) forment le dip-tyque de la suppression massive depostes. Les DHG qui tombent nepeuvent que le confirmer.

● Une mise en concurrence des disci-plines pour « sauver » ses postes enallant chercher des groupes de spé-cialité avec ...ce que l'on peut dé-ployer comme stratégie, probable-ment aussi minable que celle desautres. Bienvenue dans l'ambiancedevenue exécrable des salles desprofs,

● On pourrait aussi aborder pêle-mêle : le contenu des spécialités ina-bordable pour des élèves de lycée, lavoie royale ouverte aux formationsprivées devenues nécessaires pourremettre à niveau des élèves dont lebac à la carte ne correspondra pasaux exigences de Parcoursup, l'an-nualisation du temps de travailcomme vous n'en aviez jamais rêvé.

Le temps est couvert sur nos établisse-ments... les résultats aux élections profes-sionnelles de décembre ont renforcé des syn-dicats qui ont voté pour ces réformes auCTM ( Comité Technique Ministériel).

Il est plus que temps de réagir en cons-truisant collectivement notre lutte avec desoutils solides, pour un vrai rapport de forcesqui nous serait favorable. Mettre une mau-vaise note à la copie du gouvernement nesuffira pas.

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Les élections professionnellesRien ne change ou presque !

Du 29 novembre 2018 au 6 décembre 2018 se te-naient partout en France les élections professionnellesdes personnels - titulaires, stagiaires, agents contractuelsde droit public ou privé : affectés, de l’enseignementscolaire, exerçant dans les académies et les écoles,EPLE, services académiques, CIO ou à l’administrationcentrale affectés dans les organismes sous tutelle. Soit1.023.211 électeurs.

Au niveau national

SUD Éducation n’a pas retrouvé son siège au CTMENmalgré les 19 601 électeurs et électrices qui ont porté,dans les urnes, leur confiance à notre vision du syndica-lisme de lutte et de transformation sociale. Sud Éduca-tion a perdu 700 voix depuis les élections de 2014, soitune baisse de 0,48 %.Cependant, nous conservons des sièges dans un certainnombre de Comités Techniques Académiques et dansdiverses instances locales. Dans certaines académies,SUD Éducation conserve le même nombre d’élu-e-s ouen gagne malgré les difficultés liées à la perte du siègeen 2014.Les grands équilibres de 2014 n’ont pas été modifiés, larépartition des sièges entre les différentes organisationsétant la même au comité technique ministériel. Le syn-dicalisme d’accompagnement, comme le syndicalismeréactionnaire ou corporatiste se maintiennent ou pro-gressent. Force est de constater que globalement le syn-dicalisme de lutte n’y gagne pas suffisamment.

Au niveau académique

La participation globale fut d’environ 42 %, inchangéepar rapport à 2014. Elle reste trop faible et le vote élec-tronique y est pour beaucoup. La répartition reste sensi-blement la même au CTA : l’UNSA perd un siège aubénéfice de FO et la FSU conserve ses 4 élus.De notre côté, nous présentions 7 listes dans les 29 scru-tins qui composaient cette élection : CTA, CAPA certi-fiés, CAPA agrégés, CAPD76, NTA (Administratifs)santé, NTE (Enseignement) et NTS (Surveillants) . Lesrésultats en nombre d’élus restent identiques à ceux dela mandature précédente. Nous conservons donc un éluà la CAPA Certifiés (titulaire : Arnaud ANQUETIL,suppléante : Virgine ERINION) avec environ 5 % dessuffrages.Nous remercions l’ensemble des collègues qui ont votépour nous, qui se sont proposés pour être sur les listesélectorales et nos infatigables militantEs qui se sont dé-placéEs dans de très nombreux établissements des deuxdépartements pour déposer du matériel électoral et par-tager avec le personnel nos convictions pour une autreécole et une autre société.

Le vote électroniqueIl a été une nouvelle fois un fiasco. Les difficultéstechniques pour voter ont été multiples : pro-blèmes dans les diffusions des notices de vote,suspension du processus pendant quasiment toutela première journée de vote. SUD Éducation cons-tate qu’il favorise la participation de la hiérarchieau détriment des précaires et des personnels engénéral.

Pour toutes ces raisons,nous dénonçons :

• Les difficultés à créer son espace électeur, àrécupérer son identifiant de vote et les lenteursdans l’envoi des SMS et des réinitialisations demots de passe sont à déplorer.• La difficulté des personnels à voter : interfacetrop complexe, retour en arrière difficile, docu-mentation de la plateforme (vidéos etc.) indi-geste.• Les insuffisances graves du prestataire privéVoxaly, les dysfonctionnements en pagaille, enparticulier le premier jour de scrutin avec pourrésultat 24 heures de scrutin en moins.

NOUS DEMANDONS UN RETOURAU VOTE PAPIER !!!

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Depuis plusieurs années maintenant, des mil-liers d’enfants en situation de handicap sont inté-grés dans les établissements scolaires ordinairesde notre pays. Seuls les enfants souffrant de trèsgrandes difficultés nécessitant un suivi médicalquotidien sont maintenus dans des structures spé-cialisées.

Si nous sommes totalement favorables à cetteintégration, nous faisons l’amer constat qu’elles’est faite toutes ces années sans l’anticipationindispensable de recrutement de personnels spé-cialisés.

Actuellement on recense 175 000 enfants ensituation de handicap notifiés MDPH dans nosétablissements. Seuls 43 041 AESH + 2 600 ETPd’AESH dans les ULIS accompagnent ces élèves.Sur les 43 041, 3 584 ont été recrutés à la rentrée2018. Cet effort, que nous notons, est tardif et necouvre pas tous les besoins.

Bilan d’étape

Nous avons lancé une vaste consultation desécoles des deux départements de l’académie pourrecenser les manques en personnels AESH et ob-tenu les résultats suivants. Ceux-ci correspondentuniquement aux réponses que nous avons obte-nues et ne prétendent pas à l’exhaustivité.

Dans l’Eure, 10 enfants n’avaient pas de per-sonnel accompagnant à la rentrée 2018 et étaienttoujours en attente plusieurs mois après, et 2 ont un-e AESH la moitié du temps nécessaire.En Seine-Maritime, ce sont 29 élèves (!) qui sontsans AESH et 2 en ont un en horaire partiel.

Ces situations sont proprement intolérables !Ces enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes avectoutes les souffrances et les difficultés que celapeut induire, y compris pour les autres élèves quin’ont pas à être les victimes collatérales d’un sys-tème défaillant. Les personnels se retrouvent à gé-rer tous ces cas particuliers, alors que leurs effectifs-classes sont déjà lourds (ou qu’ils sont une classemulti-niveaux) et qu’ils sont censés gérer la diffi-culté scolaire de certains-e-s dans un contexte dedisparition des RASED.

Manque d’anticipation

Ces situations de handicap ne sont pas des si-tuations nouvelles pour la plupart et, dès les toutespremières années de scolarisation, ces enfants peu-vent être recensés et les moyens en personnels ac-compagnant prévus. C’est seulement maintenantque des personnels sont recrutés et formés par leMinistère : évidemment, du fait de ce grand retard,ils ne peuvent pas être déjà en poste et rendre pos-sible de bonnes conditions de travail pour lesélèves et les salariés.

Un vrai statut

Une nette majorité de femmes avec temps par-tiels imposés composent cette catégorie de person-nels précaires et mal rémunérés. Une fois de plus,le travail et le salaire des femmes est considérécomme « d’appoint ». Et quand la femme est unparent isolé, elle et les siens survivent dans la pau-vreté que les Gilets jaunes dénoncent avec colère.Quand l’AESH est un homme, son temps partielimposé et sa faible rémunération sont évidemmenttout aussi inacceptables.

Manque organisé d’AESH/AVS ?Notre enquête dans des écoles du 76 et du 27

SUD Éducation revendique un vrai statutde fonctionnaire pour ces personnels indis-pensables à une éducation publique dequalité, une formation initiale adéquate,temps de travail complet ( accompagne-ment, concertation, formation continue,travail en équipes ) avec un vrai salaire.

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Solidaires condamne l’intensification de ladérive sécuritaire du gouvernement

Le 21 novembre 2018 s’est déroulée auCANOPE de Mont Saint Aignan une animationpédagogique dite « obligatoire » à destination desenseignant-e-s de la circonscription de ROUENSUD.

Les collègues ont eu la surprise, en arri-vant, d’être accueilli-e-s par un stand Hachetteproposant manuels et fichiers à la vente. Le con-férencier se révéla être l’un des co-auteurs d’unmanuel de mathématiques, le Logo Hachette étaitbien visible sur l’écran de projection et les Édi-tions Hachette ont été publiquement remerciéesde leur participation !

Ces pratiques, hélas de plus en plus cou-rantes, contreviennent totalement au principe deneutralité du service public d’éducation qui n’apas vocation à mener des activités commercialeset doit se protéger de toute forme de« marchandisation ». Ce principe prévalant dansles écoles, il nous semble nécessaire que les for-mateurs s’y soumettent également.

Il est pratique pour les circonscriptions de propo-ser ce genre d’animations : on organise une grand-messe avec 120 personnes, la conférence estfournie clé en main. L’intérêt des éditeurs estévident : en promouvant leurs manuels ils visentles commandes effectuées en fin d’année pour lesclasses.Tout le monde semble y gagner, sauf le servicepublic et laïque d’éducation nationale.

SUD EDUCATION a demandé audience auDASEN afin de demander l’arrêt de ces pra-tiques.Rappelons au passage que la notion d’animationpédagogique obligatoire n’existe pas : dès lorsqu’un-e collègue a effectué ses 18h d’animationspédagogiques, aucune sanction ne saurait lui êtreinfligée sous le prétexte qu’il ou elle ne se seraitpas rendu-e à une de ces animations« obligatoires ».

Le gouvernement avait parié sur la fin du mouve-ment au moment des fêtes de fin d’année mais il a perduson pari. La mobilisation est toujours en place en ce débutd’année 2019. Et la seule réponse qu’il propose, outre undébat dont on sait qu’il sera fortement tronqué, c’est laviolence avec la négation de celle disproportionnée desforces de l’ordre.

Depuis le début du mouvement, 5 339 personnesont déjà été placées en garde à vue, avec l’utilisationabondante du chef d’inculpation de « participation à ungroupement formé en vue de la commission de dégrada-tion ou de violence », donc avant toute commission d’acteviolent avéré, alors qu’il s’agissait de personnes se ren-dant à des manifestations avec parfois un seul gilet jaune,ou des protections contre les gaz. On compte des centainesde manifestantEs blesséEs par les forces de l’ordre quiutilisent toutes les armes à leur disposition (grenades dedésencercelement, grenades lacrymogènes, tirs de flash-

ball à hauteur de visage…) sauf leurs armes de ser-vices. Espérons qu’elles resteront sourdes à la propo-sition du « philosophe Ferry » qui invite à tirer àballes réelles sur les manifestantEs !!!

Dans un contexte global où des mesures déro-gatoires de l’État d’urgence ont déjà été intégrées dansla loi portant ainsi atteintes aux libertés de manifester(voire les interdictions à la veille de la COP 21), legouvernement veut maintenant légiférer en proposantune loi dont la mesure qui s’annonce déjà comme laplus délicate et la plus emblématique est la créationd’un fichier des militantEs identifiéEs comme vio-lentEs par les préfectures. Sur la base d’informations

des services de renseignement, ces personnes pourraientêtre interdites de manifestation. Au-delà des débats surl’efficience policière d’une telle mesure, ce nouveau fi-chier constituerait une atteinte considérable aux libertéspubliques et pourrait concerner tout conflit du travail de-main. Le texte devrait être présenté début février àl’Assemblée nationale.

Amnesty International a rédigé un rapport sur laviolence disproportionnée utilisée par la police lors desdernières manifestations. Le Syndicat de la Magistratureet le Syndicat des Avocats de France ont communiqué surles dangers pour la démocratie et du droit à manifesterportés par ce projet de loi.

Animations PédagogiquesSponsorisées

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