libertaire 2

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anarquismo

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  • 6ULLETIN NE PEUT ETRE

    INTRIEUR MIS EN VENTE

    QUARANTE-NEUVIEME ANNE N~ 2 - Nouvelle Srie JEUDI 15 FVRIER 1945

    .' Fondaienrs: Loui8e MICHEL e s Sbasiien FAURE

    ORGANE , ,

    FEDERAL DU MOUVEMENT LIBERTAIRE C,C,Post-ll: Louis HAAS, n 3585-80, 10, rue de LancrJ, Par;1J (10") Redacfion-A dmini,{ntion 10, rue de Lancry, PARIS 10

    Vers la OB paix sociale 1 Il A I!I. faveur de la guerre impirialltl! btlr que le socialisme se confond avec le ;;:=================

    qui ravage les contnents, le!;l hommes catholicisme oten comprts, 1 d'Etat, les politiciens et journaliste.; p!"- C'es~ la dformation des ides les plus tendent avoir fait une dcouverte: que nobles: libert d'expression signifiant su- Ies conflits entre les Etats, entre s pen- jourd!hui que l'on ne peut exptiluer libre-

    Ainsi Ie parti travaete 1;, une forte ~~ pe?-vent ,tre d~~rmais v~ts pa! 1.& me~~ une rense que si elle est du got majorite il. dclar que le peuple allemand sauce d une v~r~table p:ux s~lale, off~clel, et un Jo~na.l ne P?uvant t~~ 1 En 19113, la, paix Iut bcle par les devait partager au mme titre {lue ses Et, tous les plumItifs du Journalisme, plellle?le?t a.uto~se de l~ar.lItre que 8 il jnnseencea alhes : les raisons n'en chefs la responsabilit de cette guerre. Ies tenor~ .de la politique et les porte-pa- est pret a soutenir la polltlque g,ouvcrne- etment pas tnement dues a la dfaite Auparavant la C.GT. anglaise avait lole:;.offlclel~, d~ c~amer leurs sentiments ~(lntale sur lf's grands prublmcs de al~cn,ande qu' la lassitude qUI se rai-

    opin dans le mme sens. g~~eux et gaht:l.Irl$ en proposant, pour 1 heure. salt sentn chez tous les peuples en Ces deux dcisions refltent peut-etc-e guerll' le ~l dont sou!fre actuellemeni C'est la glorification du travail et des guerre.

    l'opinion des adhrents, mais certaine- le corps SOCial, I~ remdes les plus in- vertus famillal~s; de la,vie sagement D'autre. part, une situation concmrque ment davantage celle des dirigeants. l'ralsem.blables. pastorale; re-alns entonnes par Daia- et nuanctere telle que les problmes res Il est possible que !Ces dermers se Depu!:;! 1940 -: pour ne pas remonter dier et Reynaud en 1939. repris par l'- plus ardus ne devaient pas manquai- de

    SOIent prononcs en toute Indpendance, plus loin en arriere - l:avo~~nvus as.sez qujpe pta.niste en 1940, que les offi.:liels S~ prsenter au moment de la remise en que le~ hautes sphres du parti travau- entenrtue. cette phraseologie granddJ)- et autres charlatans entonnent actuelle- ma.cne des nattons sui le pied de la liste n'aient point partie ne avec leur nuente, flatteuse pour le peuple, faite de ment pour amener la partie la plus parx armee. Enllll, un mouvement reve- gouvernement et que If'S visites des repr- s~()gans suranns, tels que La dtspart- dshrite de la population accepter lutionnaire venant de l'Est et submer- sensauts des syndicats d'Ets.t 1 usse ucn de la. condition proltarienne ou des mesures restrtoves et mlhtatres, dont geant. toute la partie orientale et men- n'aient eu aucun rappor-t avec les neoi- autres llalive~es ?,U m~e cru. DaI13 la ;*ivrit n'attei~d. ... ~. pas, w:n~ leur chonale de l'Europe indiquart au cupita- siens de sir Walter citrine et de son cette ~urenc.here dmagogtque, seule la chair, dans leur bien-tre, les detenteurs 115mB International que la continuation entourage. n:a?-:alse fOI peut l'emporter sur la stu- du pouvoir et de la fortune. du .conlbat l'lsquait de ie priver du be- On a quand mme pris l une lourde p dit. Les promesses de toutes sortes, faites nencc de la mort. Violente de rmlltons de

    resnonsatnut. V.chy ayant perdu son litre de capi- par un ramassis de bonimenteurs "ans t~avallleU,.s. Les intrts en lutte d(JPUIS Parce que les gouver nernente.-ds- pays t~e par intrim, et la. personne du ma- vergogne, convaincus de leur eupidlt, bientt. 51X ans sont tenus de compter,

    vainqueurs pourront se servir de ce ver- rechal Ptain sc trouvant hors de France, UII peuple dont la crdulit n'a. d'gale lem' tour, sur tous les facteurs propres dict de culpabrht et opprimer les classes I~s fl)rm~es hypocrites lances par ca que le manque d'nergie contribuent jar- consolider leut position, mais aussi sur

    I __ luborlctses allemandes ~ans leurs CO'1dl- VieUX meplcruane gteux sont reprises gement il. faire endurer' patiemment par les ,reactlons su:cepubles de les dtruire. tl~ns de paix, SOit par etr~lt~sse d'esprtt, pa~ certatns de ~ s~cc~eu~ au pou- cl"ltl-c les prenves les plus pnibles, C est pourquoi, ds 1942, l'Angletcrle SOit po~ affirmer leur hegemonle poli- VOir, avec un espr.t d application remar- S(l.OS que souffle en lui l'esprit de l- ~~lle des Three Big s ) lana l'ide tque et eeonorruque. qrrabte. volte. a une pohttque europenne basee SUl' res par. la suite. on aura bien du mal . Que les travailleurs ne s'inquitent pas, Nous dnonuns la. duperie de tous ces zones d'!nfluences ot concrtise par la

    rtablir des relations quitables entre Ils ne sont pas oublis. Pour raliser cette profiteurs de misre dont la mission COll- constitution de deux blocs le bloc onen- classes ouvrl,res de cirrerentes langues. .paix sociale , qui doit l'avenir ll- I5iiste endormir une populatton ql!i au- tai sous l'Influen~e sovittque, avec la On a agi la comme SI le peuple eue- miner les risques de guerre; on est prt, rait mille raisons de se montrer tnsans- Pologne, la Hongrie et le..> Etats balka-

    mand tait form urnquement de scl- en haut lieu, fi. tous les eacetces. Et to1lll fa.ite. Tous lui promettent des amlil>ra. niques de race slave, et le bloc occioen- rats, tous capables de mitrailler A5q ou les hommes de main du rgime de brf- uons substantielles par voi'e lgale, ators tal avec, la Belgique, la Hollande, la Oradour, de perscuter les isralites, et gd.ndage qui opprime et affame tout un "I.u'ils ne se font aucune tustcn sur ce France, 1 Espagne dmocratise et l'Italie. dont la seule mamtsstation intellectuelle peuple, de rpandre leurs tuortcs _ dont que peut donner la lgalit en cette ma- 1 Cette poutaque, qUI avait l'appui des ft de s'crier: Hitler pense pour ils connatssene tous les mratts. re. bourgeoistos, fut combattue par tes cou- moi. Qu'il y ait eu en Allemagne un Ce n'est- plus la Charte du Tra.,'ail qui Leur malhonntet n'est plus dmon- rants pbIl~lalres, (Jill yoyaient, dans ces fort parti de la guerre, nous n'en dou- est . l'honnccr'; ce sont -les rformes de trer, et nous ne leur: ferons pas l'injure oonce!ltr~tlons d'Intrts, une possibilit tons pas; mais ceci n'est peut-tre pas structure avec, pour premire tape, la - ou l'honneur - de les taxer d'igno- de cooflIt.. .-: ~ . particuner au seul Reich! nationalisation des industries-clefs. La. rance. La politique Internationale attire donc Que lcs drrtgeants d'Industrie lourde, caporalisation de la classe (luvrierf' ne L'ignoble dmagogie laquelle se li- j'attention sur les trois prtncipaes pla-

    q;ll. forment l~ ~l3.SSe preponderante, peril rien dans l'affaire. Et, il. dfaut de vrent ces fru~ de thories ahurissantes ces du monde: Londres, Moscou et WM- n'aient point 'hsit, a se conoit, Ils libert individuelle, le travailleur eonnat- nous rpugne. Et dsstons-ncus heurter h~ngton, qu: ont cherch, par des moyens pouvaient s'appuyer naturellement SUl' les tm cette scurit de l'emploi qui est aussi quelques suseepbtts, nous crrtrmous d.etourns, a reprendre leur libert d'ac- hobereaux et les Junkers propritaires la certitude d'une mdiocrit contre la- que les travailleurs n'on! rien . attendre non terraens et muiterres. uure-ronitenstes. quelle sa dignjt doit le pousser . se de ces phraseurs et artistes de tribune. L'Angletelre a produit l'effort cono- nobles, figs de pre en fils dans un na- dresser. Ds avant cette guerre, tes che- L'Etat, sur lequel pn veut les habituel' il. mlque et tmencier," to;rtes proportions tionahsme born, s'estimant spolis par la mlm; de fer ont t nationaliss. Pour- ecmptee, ne leur apportera rien. Ils n'ob- gardees, le plus rmpresstonnant. Cet ef- dfaite dc 19113 et appelant

  • LE LIBERTAIRE

    mertumee, va. se poser : l'accs de la M- djterrene ne doit plus tre permis une puissance SucE'ptible de concurrencer la Grande-Bretagne, et la prise de posses- sion des Iles de la mer Ege est une prudence eiementerre Si J'accs de la. mer Noire Il. 1[1. MditerrallCle venait iL tre contrl par l'U R.S.S.: peut-tre cort-on voir ICI Je but des marchandages dont ia Pologne ct la Grce ont t les objets. Nous voquerons pour mmoire tes coo- rues ttanennes du bassin mditerranen &1n51 que es bases mantsmes de Pante- lar-la. Le capitalisme anglais totrera. la rigueur, un retour en OCCident 1", dmocratie, dont 11 8!1-It qu'tl n'a. rien il. craindre, mets toute vourte de pousser plus loin dans l'mancipation des masses sera tmmdtatement rpnme avec ner- gte . le conservateur Piertot a t main- tenu contre la volont du peuple belge: Franco n'a toujours pas reu son .. ta- blier :t, mais on dpcne le duc d'Albe afin d'envisager une possibiht de retour la monaroue, Que jes masses espa- gnoles rejettent avec dgot; en tane, on intrigue pour tcher de sauver victor- Emmanuel d'une position Intenable, Dans ces cas, on n'a pas t jusqu' employer la force, parce qu'un semblant de gouver- ncment Ile s'cs; pas montr trop hostile, mais, aua tolites ces lntrlguCli, on se de- mande ce Que devient le droit des peu- ples disposer d'eux-mmes. L'Amrtque a pos nettement le r-

    gime pouttque qu'elle envisage pour la rutnrc Europe, ct Roosevelt R. ntnn ce qu'il entendait par une dmocratie .... pas trs aimable d'ailleurs pour l'Union So- vitique'. L'Amrtquc est .cue du Jeu an- glals , 11 est vrai que les intrts amri? calns en EUi'ope sont motns importants que dant le Pacifique et ne sont pas 1 c 1$ mmes que ceux des Britanniques, pUIS- qu'lis r,c trouvent en concurrence di- recte pour les ptroles, la stdrurgte et rmnustrtc automobile. Les vises emoceines dans le pues-

    rtque nous sont connnuees par l'limina- tion du Japon en tant que grande PU!S- eance asiatique, cc qUI permettraij, aux Yankees la mise en valeur et rtnoustna- usatton de l'Immense Chine, . peine ex- ptoue. grce . t'apport, masslf de cepi- taux amricains, murs l encore des con- ruts d'in!luences peuvent surgir, car IU. R,.S.S, n'a. pas dit son dernier mot. La ncessit pour l'Angleterre de s'assurer des points d'appui dans sa zone d'influen- ce mditerranenne lui a !a~t abandon- ner la pologne, laissant de ce ct, les mains ubres ft l'U.R.S.S.: eUe gagnait en change la libert d'action en Grce, et le gnral Scobie a bien mertt cie la pa- trie en rnltraJllant les Rsistants hell- mques : Plastiras, autl'e trameur de sa- bre, fera le reste, et les intrts untan- nlquce n'auront rien perdu; mats res- tungton est lch, c'est qu'en Amrique on tlent absolument il ne cder devant aucun cnnntazc et que pour la pohtique intrieure de Roosevelt 1\ est trs Impor- tant que la mocrenc soit respecte. La guerre ne doit pes tre prsente comme une foire o J'on vend les populations comme btail Il. omcaeo. Au surplus, 'meneue peut parler rcrt, cer, seure '----------------- .':- _ avec la RUS5lc, elle possde les ergu- i- mente ecisns en la matrre ' potcuue matl ter et humain Imbattable. L'U.R S S est Incontestablement l'Etat

    qui a fourni dans la guerre le plus gros effort mnttatre. comparable seulement IL celui de l'Allemagne. Il est vident que Staline entend se {aire payer de ses ser- VIceS SI, en 1938, Il a dclar qu'il ne de- ~ir:l.lt aucun pouce de tcrntotre tranger, li a d repenser cette dclaration, puis- que s'il se trouve en dsaccord avec le gouvernClnent polonais de Londres, il semble tre en trs tons termes avec le conut de Lnblin, lequel Il. accept toutes les rectiflcatlons de frontire, y compris la. cession des champs petronrres de la Pologne mridionale En compensation. la Pologne sera une nation libre, Inrte et 'heureuse, avec accs sur la Baltique et une dizaine oc millions de Prussiens draciner, puisque la frontire du nouvel Etat polonais s'tendra Jusqu' roder Encore des nunonts opprimes en pers- pective. A tout hasard. riotons que la France ct l'Angleterre sont entres cn guerre, en 1939, en appca.ttcn des ac- cords garantissant l'Iutgraht des fron- tires polonatsee. Nous aurons, au cours d'un prochain article, t'occasion d'tu- dier, documents diplomatiques en mains cette petite comdie qui a dchaln la tragdie actuelle. La position Irrductible de l'Angleterre

    ce sujet (L t modlfte. comme nous l'avons vu, .ets cela no changera pas grand'cbose. CRr on prpare une fdra- non balkanique comprenant la Bulgarie, la Yougoslavie et mme l'Albanie, le tout fortement Influenc par la grande sSur slave De ce ct, cles dbouchs sur l'Adriatique ne seraient PM pour dp'alre aU nlarchal Tito, ni son suzeraIn, le marChal Staline. On sait qu'au Congrs des Soviets de 1939, Staline avait dclar vonlo:r tablir un plan QUinquennal pour la marlnc sovJtique: la ffUerr a remis ce projet ft plus t;_'\l'd; Inals si les So- vleLb lnettent 1fL nllnc ardern crer une Inarine que celle qu'Ils ont mise il. ,~rer l'Arme rouce, il scra nCeSSa1re de ;')s'en~endre tout de ~ulte sur les bases ma- ritimes et aronautiques parce que cinq ans de retard dans l't\tude de la ques-

    Rvolte de bl en 1943: 84 millions de quintaux; en 1944: 63 millions de quin- taux, donc dficitaire par rapport, R rea- ne prcdente.

    9u'est-ee que le ,tJouvemeot I,iherlalre

    Le q; MOUVEMENT LIBERTAI- RE :t est l'manation dru deux cou- ranis libertaires qui existaient avant cette guerre: l'Union Anarchiste (U. A.) et la Fdration Anarchiste de langue franaise (F. A. F.), C'est sous l'occupation hitlrienne,

    dans la clandestinit, que s'est consti- tue la nouvelle organisation.

    Noua sommes heureux de pouvoir affirmer aujourd'hui que cette unit organique tant souhaite, au sein de laquelle toutes les tendances de l'a- narchie ont leur place, est pleinement ralise. Il en rsultera une unit de vue et

    un ensemble dans l'action, qui ect- literont beaucoup la tche de tous. Nous attendons beaucoup de la

    cration.du e MOUVEMENT LIBER- TAIRE Jtc. Et le lecteur en rcoltera, lui aussi, tous les bienfaits,.

    Et le .. vache .. ser-onr hien ~.rdes. On s'attendait naturellement aux ac-

    tes les plus nergiques de la part du gou- vernement de ucerauon. Il n'a d'ailleurs jamais cach son pro-

    j?la))l:lle . ., Vaincre et relever les rui- nes. ~ Tout de mme, ce qui frut plaisir, c'est

    de voir qu'on y apporte un esprit vrai- ment. nouveau, presque , rvolutionnaire. On rquisitionne! Et, mnovatton, on

    fait appel aux comptences. Bravo! C'est ainsi que, de 18 fI. 40 ans, les g~

    du btiment seront mobiliss. Et, pour faire uvre ut.ile, bon Dieu!

    TI S'agit de retaper: la France. Pelle sur l'paule, en avant, arrrcne r

    Les terrassiers seront l'honneur. Et la peine, aUSSl, sans doute. Ils vont

    retrouver ces dlicieux baraquements Todt, hanter les lits quatre places et se retremper dans cette vie conecuve. si saine et 51 gale. Quant aux autres, les non-btirnenteux,

    le cur, le notaire, Je banquier, ils n'au- ront qu' rester chez eux. Qu'l1s conti" nuent bnir, scnbouiller et placer des mines dconfites. Peut-tre aura-t-on besoin d'eux pour l'emplacement du pres- bytre, dresser des actes majors et sp- culer sur les matriaux, a, c'est leur travail, 11s y seront utiles. r.lal.S qu'Ils n'encombrent pas les chantiers proche en main de leur petite bonne volont et de leur grande inexprience.

    La reconstruction, a ne concerne que les gars du caument et les assimilables, bien sr, les gens de la cresse ouvrire. Cela, le gouvernement parat l'avoir

    compris. Il a d'ailleurs consult les orga- msauons patronales et ouvrires, qui s'y connaissent en syndicalisme reconstrucur. Allons, bon courage, les gars! l\1:als

    surtout n'levez pas de gratte-ciel, a tient tellement de place quand a tombe. La construction de t'avenir, solide et du- rable, sera plutt sous terre. Enfin, du moment qu'on comprend que

    c'est le maon qui doit tenir la. truelle, on arrivera peut-tre . dcrter que la guerre est uruquernent atrarre de mi- tarree de mtier, d'autant plus que le prestige de l'uniforme suscite nombre de vocations et que nombre de tilles d'Eve ont fire allure sous l'unIforme Mais ceci est une autre histoire.

    Pour voua joindre noua Que ceux des ntres qu'il ne nous

    il pas t possible de toucher et qui le seraient par ce journal nous cri- vent. Que ceux qui, bien que n'ayant en-

    core jamais nuht dans nos rangs, voudraient se joindre il nous, nous crivent galement.

    S'ils ne connaissent aucun groupe dans leur localit ou rgion, nous les mettrons en rapport avec ceux dont ils sont gographiquement le plus rapprochs. C'est par le canal de ces groupes

    qu'ils recevront les renseignementa ncessaires. Pour toutes adhsions ou demandes

    de prcisions, crire: _r,,'lOUVEMENT LIBERTAIRE 10, rue de Lancey, Paris (10") C.C.P. Laurant 589-76 Paris

    Pour prendre note

    NolIS les prrons galement (cela pour recruter notre comptabtt) de respecter la distribution des CO P. Fdrat.ron 'Natfonale, Entraide. Lau-

    rent C.C.P. 569-76, la, rue de Lan- cry, ParIS (10"), t.recrtene-tsco-xeee C.C P. 3585-60. mme adresse: Maison d drtron. reecner Lantler C o.e. 1-1'/!l-G5, mme adi esse; SI A (rgion parisienne) Le Bot C.CP. 4t-76-57, 23, rue des Bour- guignons, Epinay-sur-Seine (Seille). Noua demandons ft nos amis de bien

    VOU10lT noter au dos des mandats ou ch- ques la destmauon des fonds qu'Ils nous adressent,

    DISCOURS et STATISTIQUE A LIlle, dans un discours rcent, M. Ra-

    madier, ministre du Ravitaillement, a in- diqu qu'on ne pouvait actuellement augmenter la ration de pain, et de citer des ch1ffre~:

    tion pourraient tre runestes la piue puissante marine de guerre ectueue . Nous ne pouvons passer sous silence le

    centre diplomatique du veucen. le plus important du monde; Mgr Splgelma.ntl, archevque de New-York, aurait ete charg de mission en vue de connatre tes possibilits de paix auprs des dif- frents bcigrants Cette acttvtt des mn-eux l'OITl~il\'> dOlt tre mouve . on lui a fait trs peu de publicit, ce .:Jul permettra. par la suite tous les dmen tis . mals ne perdons pas de vue cette nouvelle et voyons l'attitude que vont prendre les diplomaties d'ici Quelque temps. Comme on le volt, les entagontsmes ne

    manquent pas UniS pour combattre une tonne p.wticunrement Ignoble du capi- talismc, les autres blocs restercnt-a unis RVtC des tnterts aussi contradictoires lorsqu'Il s'azira d'dtner une paix juste et quitahle? N'oublions pus, de mme, Que I-IIUer,

    en 1938, garantissait. a Munich, la paix pour vingt-cinq ans. mnts IU.R.R S., dans ses traits, ne donne sa garantie que pour vingt ans! Juste cc qu'Il faut POUl' en preparer une autre! Mals les entagorus- mes sur le plan mternenoner doivent et peuvent servir prcipiter la uquidanon lia capitalisme propre chaque pays, non pas par ces rvolutions de palets. m- titules Rvolutions nationales '", mars par cene qUI vient et qui, supprimant la cause, doit suppr-imer l'effet. Le peuple veut la PaIX ct cela dans tous les pays, mais II en II- une conception dtrente dans chaque nation: c'est nous de re- cnercher les buts reels pourSUivi.eille, d'une pneumcnle contracte an cours d'une k>nrne de con frences, Cette mort tait le symbole de son existence, eonsacre tout entire il. notre idal Cette fin tait Je couronne- ment de la tche de ce pionnier, oc cette mlhtante de la lutte arme contre tous les pouvoirs oppresseurs, de cette propa- gandiste Infatdgable qui tait encore un " cerveau .. et un " cur . Combien peu se la repr~en!.cnt, aujour-

    d'hui, telle qu'elle fut? On ~'en Ure - ou on s'en dbarrasse - trop souvent pur cette attitudc de raliste li que l'on croit tre envers la rOm:lntique .. que l'on imagine qu'elle fut. Le pras souvent, cette attitude est dicte par l'ignorance. Certes, malgr la rpression et la haine, on trou vait encore, en ce temps, du dsintres- sen:cnt et de la bont. F.t chCl!: elle, cC!! qualits, aujourd'hui ddaignes, prdo minaient, mais elles n'taient pas tout. Celui qui veut la connatre, qu'il ne lise pas senlement ses crits, s'il les trou- ve, (lui, part ses vmctres , qui s'ar- rtent d'ailleurs . 1885, et sa e. Commu- ne , ne lui donneront qu'une vue frJ.g- mentalre et incomplte de ses proccupa-

    Mals, pendant quatre ens, 100 resie- teuts du ucro nous disatent, avec rai- son d'eruours. que les nazis prenaient BO pour cent de la production, et nous, les rsistants de Paris, en savions quel- que chose. Alors, puisque les armes ai- lles ne prennent rien, ce qUI est encore trs vrai, les nazis russissaient donc ce tour de force de nous donner la ration de pain que M. Ramadier, avec 63 mil- lions, ne peut augmenter. Il y a du louche, il y B. du louche dans

    les Il yeux ~ du pain.

    Rsistance ., ouvnere

    De Lvon. J~ 15 Janvier : Une manlfestaUon spontane s'est d-

    roule cet aprs-mtm pres de la Bourse du Travail, concernant de nouvelles res- trictions d'lectricit. Environ 10,000 personnes ont envahi la

    salle des spectacles de la Bourse peur couter des orateurs Improvises qui vou- la.lent organiser une vritable marche sur la. Prfecture. Une dlgation fut envoye pern cher-

    cher le prfet, (JUl fut accueilli par res ens de or A manger ! ) et " De la lu- mtere r ~. Il parvint I. se ratre couter et apprit

    BUX ouvriers qu'li avait dcld de surseoir pour quarante-huit heures il. l'application ces restrictions sur l'lectricit. De Lille, le 18 janvier' Le manque de certains produits a pro-

    voqu des incidents dans la rgion de Va- ienciennes. O'est ainsi que 1200 habitants de De-

    natn ont envahi le carreau des minet; d'Anzin, o ils se sont empars de 150 tonnes de charbon. 550 mnagres de la mme localit ont

    tent de dfoncer les portes d'une raffi- nerie de sucre. A Lourches, toujours dans le NO~'d : Une cinquantaine de manifestants ont

    rclam du charbon la direction de la aune, o t'ingnteur a d'ailleurs f3.1t pro- cder Immdiatement une distribuUon de combuatdble.

    La nonutation Iranruse a accept d. bonne grce, parait-il, les nouvelles res- metrons. cee taits nous dmontrent que les cu-

    l'l'Iers de Lyon et du Nord ne sont pas de cet avis. Sont-ils les seuls, d'allle1.U'8?

    MICHEL Hom, de !lOti idal et surt-out de son .~_ Uon. Qu'li se penche plutt StU' u. vie et, s'i! postIde un cur ardent et do;in- tress, il y trouvera une Vie, une vraie, bien remplie ct non une suite de JOUI'!, une Vie rette d'absolu, 'Idal, consacree juo;qu' la mort mme, 70 ans, la cause e notre Rvollltlon. De l'enfa.nt l'ducatece, de l'lnfinnire de la Cem- mune la combattante des barriead.CIiI au dsespoir, de l'orateur . l'crivain,. de la militante il. la femme, il ne verra. pas une seconde de cette existcnce qu'elle D'aIt employe il lUJ.C connalssanee ptus paf~ raite de sor-mme, nn don total pour l'mancipation matrielle, intellectuelle et morale de l'homme. Nous aurons Jli'OCh.,,"inement l'occaalea

    de revenir sur ccttc vie, de montrer l'ac- tualit de son enseignement, Aujourd'hui, qu'il nous suffise, en ce Gtiaranlime an- nive~alre de sa mort, de rappeler SOD souvenir ceux qui l'aiment, d'veiller la ew10sit de ceux qui l'Ignorent ou la m- eonnajssent, Et d'voquer alll!~i cette li- bertatre, cette an.'\rchiste Qui, par son cOI\I".!g"e ecreme Ii:>,r son abngation, paf ses souffrances comme par 90S sacrtrtees, tur sa bont comme par son honntet survit, aprs quarante an.'>, aux juges qui la cl)ndamnrent, '1!1lX ministres qui la r,:racirellt et out. elle refusa l'aumne drtsotre, et eni'in aux lches qll essay- rent de la salir.

    SOUSCRIPTION LIBERTAIRE De. li.tes de Ilouscriptionl pour notre journal lont en ci.rcula_

    tian. Pour dei rai.ons que le l.ecteur comprendrA, nous ne le. publie" rons pa., En consquence, tout louscripteur i80l voudra, bien adresser 80n verlement : Louis Haas, 10 rue, de Lanc:ry. PAris (Ioe) C. C. P. 35.85-80. Pari . Le ver.ement ainsi effectu sera suivi d'un aCCUl de reception - avec reu - adress au .ou.cripteur par l'Administration.

    POUR LE

  • LE LIBERTAIRE

    Un opprim

    Problmes Essentiels

    L'opinion gnrale 00 scandese beau- coup. dans notre socit dIte dmocra- tique, de 'orgamsanon de la Jeunesse en masses mnttarlscs et fanatises dans les rgtmes fascistes. Les dfils gigantesques d'enfnn!:.s marquant le pas sont. en ef- fet, le cote spectaculatre et volontaire- ment Impressionnant par o clate l'em- prise de l'Etat sur les jeunes gnrations. Que la France n'ait pas le got d'offrir au monde l'amage de sa jeunesse enrgt- mente et disctptme, ou qu'elle en soit organiquement Incapable, ne tmoigne en aucune faon .du libralisme de son sys- tme ducatif, nt surtout des buts gn- reux d'mancipation de j'Etat franais, rut-ce la In' Rpubl!que, J'gard des indtvrdus ct des masses opprimes. N'ou- blions "Pas que, resctstes ou. dmccra- erauques, les rgimes actuels sont tous capitalistes, c'est--dire bass sur l'injus- tice et la domination En consquence, tous organisent leur eusetgnement en roncuon, non du bien de la personne hu- maine, mais de la grandeur de l'Etat ou de la nation. En France, le gouvernement n'chappe

    pas cette nceestt d'asservissement lipirltuel, conomtque et politique des masses. Aussi la lgislation SCOlaire est- elle une lgislation de cesse. les mtho- 'dc& ducatives sont-elles encore autorr- recree et traditionalistes A tous les de- grs, les ducateurs ont pour nnsston de former, selon la mystique arque et rpu- bucctnc, les jeunes gnrations Il. leur rle de citoyens et de producteurs en qualit, soit de chefs mnaires et bour- geois, soit d'esclaves proltariens. Que ce soit physiquement, moralement

    ou mteuectueement, l'enfant subit mille contraintes artificielles qui bnment l'es- sor de ses possfblts, de ses aptitudes. cette violence faite ba nature provient. tout autant de l'Ignorance que de la. rou- tine, des prjugs ou de la mfiance. Les parents eux-mmes ignorent beaucoup des besoins physiques dl! leurs enfants. L'Egl1se apprend l'enfant mpriser et mortifier son corps. L'cole est orga- nise de telle sorte que le dVfoppement physique passe au second plan. La fa- mille, souvent disloque par les nces- sits conomiques, ne lui assure plus la scurit matrielle. Les enfants sont frapps, comme les adultes, coe mecx tn- hrents au capitalisme; misre phvstoto- logique et pauvret. En prtode de crise, de guerre surtout, malgr les hypocrites et d'ailleurs Imputssentea mesures de pro- 'tecttcn physique, le capttaeme renouvelle chaque jour le massacre des innocents. Les groupes naturels ou sociaux qui en-

    tourent, l'enfant, ramtue, gnse. parti po- lraque, le contaminent de leurs tares mo- rales ou idologiques un ge o 11 ne peut encore ragir. Ils Je rompent leurs habitudes, leurs vertus sociares ou l'en- roiene . dans leurs propagandes partrcu- culires. Aucune place n'est laisse nu jeu naturel de SM instincts, de ses tendances, de ses aspirations. On se mfie d'autant prus de son orlg!naJ..It que l'effort pour l'intgrer et le dominer est plus avou. De gr ou de force, U doit rentrer dans les normes communes.

    = l'enlant Quant l'cole, c'est un des plus sub-

    tils moyens de domination employs par l'Etat. Les deux ordres d'enseignement, primaire et secondaire, font clater ds l'enfance la reeut des hirarchies so- ciales et emprisonnent, l'enfant dans le carcan des cadres sociaux A tous les degrs, les mthodes d'en-

    seignement sont dogmatiques et intellec- tualistes, malgre les encouragements offi- ciels . l'cole primaire pour des mtho- des actives d'ducation nouvelle. Mal:! l'cole prunatre subit trop la contrainte bureaucratique pour employer des m- thodes qui exigeraient un chAngement complet de structure scoretre. Lorsqu'une place est faite l'enseignement attrayant et concret ou aux techniques d'expres- sion libre ), c'est grce l'habUet et au bon vouloir des instituteurs. n'une faon gnrale, 1.& formation Intellectuelle se -raat selon les rgles classiques, avec un fort prjug rationaliste, que l'on croit librateur mais qui, lui aussi, enferme les esprits dans d'troites limites. SI bien qu'li existe un conformisme artistique et littraire et que, dans ces domaines, toute inncveuon. toute formule nouvelle d- chane d'abord le scandale. C'est ainsi que se renne ce type d'humanit quili- br, mais sans hardiesse et sans gran- deur qu'est le Franais moyen. Enfin, o y a-t-il place pour la vraie

    libert de l'enfant lorsque les program- mes primaires sont axs sur les ides de travail et de patrie? Y a-t-il de l'lm- prvu et de la libert dans le dvelop- pement d'un tre 'dont le lgislateur ar- range et borne d'avance la destine? C'est une grande Imp udence de la

    part de nos gouvernants de proclamer que la France forme des hommes libres. C'est un graud danger pour les opprim, que de manquer de lucidit au point de se vanter et de se rtoutr que chez nous ~ on n'emploie pas les mthodes rascisees. Car Ici encore le fascisme est I'ennemt Intrieur, bien camoufl. Le systme sco- laire rpublicain, lui aussi, empoigne les enfants corps et me, les Imprgne de la mystique d'une dmocratie tusotre, leur enseigne son catcchtsme, les pr- pare tre broys sans .mnance et sans rvolte par la machine conomique. Heureusement qu'Il existe des fissures

    dans le systme, et des hommes llbres pour sauver un peu de la l1bert dont la jeunesse est rrustre., Une rforme sco- laire est il. l'tude, appuye par un effort syndical o des volx rvolutionnaires es- saient de se faire entendre. rremeurs, U existe dj. quelques coles nouvelles ~ qui poursuivent une rccnei che pdago- gique vraiment maucipatrtce et dont les rsultats sont encourageants. La France, ici encore, est en retard sur ses sSurs en dmocratie: mals il est probable qu' la faveur des bouleversements en cours, les routines SCOlaires seront brises et que les revendications des ducateurs rvolu- tionnaires a.boutiront . une organisation pius souple et librale des tebnssemeate d'enseignement o l'on travaillera d'un cur sincre l'panoulsse.ment Intgral de la personne humaine.

    Cinma Radio

    Le temps ne se pr~ gure aux sor- tjes, et noue ne sommes alls ni au thtre ni au music-hall ce mois-ci. Pour y voir quoi, d'ailleurs? Et puis, ces messieurs-dames sont en pleine crise d'puration. (On perd son temps comme on. peut!) Il convient donc d'attendre que soient dfinitivement classs les 4: bons. et les mauvais ,.. (En se basant sur quoi? Personne n'en sait rien. Et c'est l le ct le plus drle de l'histoire.) Par contre, nous sommes alls deux

    fois au cinma. SImplement pour y re- voir l'Etrange sursis .. et Vous ne t'em- porterez pM uvec vous. (Voil une chose que nous savons parfaitement, ici; mais qu'il serait bon que les bour- geois et les banquiers se mettent dans la tte une fois pour toutes). Nous avons aussi entendu le tour de

    chant de Jacques Grello. Parmi ses nouvelles 'Chansons, il y eu a une sur la crmonie de la signature du pacte francc-aocltlque, qui vaut son verre de vodka. Brave Grello! Et donc, tant si peu sorti, nous

    avons eu tout le loisir ncessaire pour nous occuper de la radio. Saint-Granier pre et fils sont tou-

    jours en vie. Jean-Jacques Vital a une activit dbordante, une prononciation

    dfectueuse et un tantinet vulgaire, et un got dplorable. Jean Delettee, en- tre deux missions, profite de sa 5i- tuation pour censurer les petits co- pains. Trois fois par semaine, Tartempion

    et Comelalune nous expliquent le pourquoi que le charbon il cause de l'lectricit que Ies locomotives par profusion de bombardements sabo- teurs libratoires malgr les heures supplmentaires des inineurs et le gel des canaux voulu par un froid tout fait logique malgr le dvouement des mariniers et le manque de pneus pour camions sans essence :t, etc.! Le samedi, 23 heures. on passe au

    moins un bon moment. Sous le titre Ecole buissonni'l'e, on a octroy cinq missions d'une demi-heure Jacques Prvert ou plutt ses chansons. En ce qui concerne Prvert, on aurait mieux fait de nous donner une belle mission, consacree aux dialogues de ses films. a c'tait normal, et juste, parce que pour les dialogues, Prvert c'est quelqu'un! Mais pour les chan- sons,.. zro 1 On en arrive trouver que Reginella et 'Ichl-tcht sont des chefs d'uvre! a n'est plus 1'&:01e buissonnire, ce sont des heures de consigne !

    Penses, Formes et Sons Sons

    Dans ce domaine o l'art Ile menireete de faons si caprtcieusea et ('Ii varies, il y aurait beaucoup dire. Et on ne sait trop comment aborder le sujet lorsque, ayant des gots personnels Irrducttbte- ment dtermins, on ne veut pas heur- ter ceux des autres. Qui sont partoa Si dlffrent.'l, mais pas forcment plus mau- vais pour cela. Ceci dit, c'est donc en conrormit des

    gouts qui sont les ntres que nous allons causer musique. Si nous avons, par la sulte, des ennuis avec des lecteurs qu1 ne seraient pas de notre avis, nous saurons nous expliquer et nous dfendre s'il le faut. (En regard des combats sanglants qui se livrent actuellement de par le monde, ce genre de controverse nous sere fort agrable .... ) Malgr des difficults 6lUlS nombre, li

    semble que la vie musicale commence 6 reprendre ses droits, et nous voyons re- venir les programmes musicaux copieux. - ce qui ne suffit pas pour que nous nous dclarions sattsrerts. Si de grands compositeurs furent rvo-

    lutionnaires dans leur art, le conserva- tlsme paraIt bien familier certains de ceux qui prsident 1:1 l'excution de leurs uvres. C'est arnsr que M. Eugne Bigot, des Concerts Lamoureux, tient encore la baguette bien que, de notorit publique, 11 ait la spcialit de transformer en dor- toir la salle garnie du public le mieux Intentionn. Cette illustre association prsente in-

    variablement des programmes compose de morceaux assez connus et attrayants; c'est trs commercier et a fait salle com- ble. Gependa.nt que, les mmes morceaux revenant trop souvent l'affiche, finis- sent par tre dprcis au point de de- venir des banalits. M. Charles Munch dirige toujours aUSSi

    brl.llam.mcnt l'orchestre de la SOCit des Concerts du COnservatoire. C'est l, avec M. Paul Paray, des Concerts Colonne, les deux plus grands chers d'orchestre que nou.s ayons en France. Depuis que les nazis n'occupent plus le

    territoire, nous voyons reparatre des noms d'auteurs qui taient tnterdtta ou mu l'index durant l'occupation. C'est ainsi que nous entendons . nouveau des uvres de Dukas, erosonerr, Reyna.ldo- Hahn, et nous en passons. Par: contre, pas de Wagner nI de Jean-Sbastien Bach. De ce matre de la musique allemande, dans ce qu'elle a de plus parlait, on ne Joue mme pas les Concertos brande- bourgeois e ,

    Aux COncerts Colonne, sance du 1'1 janvier, excution remarquable du COn- certo pour piano n~ 3 ~ de Beethoven. Le pianiste fit montre d'une vritable vtetuo- stt, tant par la perfection de son Jeu, par sa parfnite comprhension de Beet- hoven que par 180 raciut avec laquelle 11 excuta Il s'aglt l d'un membre de l'ar- me amncame. . Dans les numros eutveute nous revien-

    drons sur ces questons. Et nous n'omet- trons pas de causer de musique de cham- bre, de scne, de charme ou mme de Jea,

    Formes Not.. picturales et mercantiles. L'exposition de vingt et une tolles d\l

    douanier Rousseau au Muse d'Art Mo- derne, pal' le Front xeuonar des Arts, est un vnement lmportant de l'actua- lit ernsunue. Mals pourquoi diable n'a- voir pas le courage, un mols aprs la d- nonc1a.tion par Maximilien Gauthier de la prsence, parmi les vingt et une toiles qui composent, cette exposition de e faux '" bien connus des amateurs. de dcrocher ces faux. Crainte de se dju- ger? Mais ne veit-en pas cc faisant, Que l'on couvre les sales petites oprations mercantuea de margoulins qui font ,. dans la peinture comme d'autres dans le march noir ou le commerce d'armes, des fortunes? unrcn 11. tout prix, alors? SI c'est cela ... Chez Fablani, ce pourvoyeur. parmi

    tant d'autres, d'art franais l'tranger, Mme Edmond de ooiee expose une re- marquable collection d'impressionnistes. Mals 11 faut, pour entrer dans cette cha- pcUe, payer 20 francs Qui seront verss la e Stage Door oanteen ~. Fire et noble dame qui avez SaJl8

    doute une fortune honorablement acqui- se et qui profitez des loisirs qu'elle vous donne pour vous lancer dans 1.& philan- trople, uvee-vous pens qu'il y a actuel- lement bien des tUdiants, employs, pe- tlte's gens pour lesquels 20 francs sont Une somme (oul, en 1945, au moment mme o les dernires places, pour le Gala de la 1' arme franaise, au Pa- lais de ChaUlot, sont 800 ~ franc.'? Et que cette fte des yeux, qu'est cette expositIon pourrait leur tre rendue ec- cessible pal' une e phUantropie ~ bien comprise, car, pour ce qut est d'aider fi- nenctrement les annes engto-emrtcet- nes, pardonnez-nous, chre madame, mais c'est U;rle bien curieuse Ide ...

    ENTRE NOUS P.arm.I les "incidents qui ont mal'qu

    l'Impression du prcdent numro du Libertatre " noua en regrettons par- tlcullrement un qui a fa.lt disparaitre dans l'article e Entre nous ), consacr aux disparus du mouvement libertaire, deux lignes. Noa camarades et lecteurs voudront donc bien ajouter eux noms ci- ts celui de Ren Frmont, dernier se- crtaire de l'Union AnarchiSte, tu en juin 1940, au coure de la campagne de FrnnS. Au moment o noua mettons WIlIi

    presse, nous apprenons la mort de notre camarade Le s'eu, survenue Il y ft. Quel- ques jours, aprs une courte maladie. n milita longtemps au Syndicat des mon- teurs lectriciens de la Seine et tait membre de la commission excutive de la Fdration nenoneie des travailleur. du bttment, TI avait 66 BIIIil.

    Prire aux camarades diffusant le Ld- bertafre de passer leurs commandes pour le n- 3 ds que possible et r~der les numros r(leptlon.

    Le. Libertaires et le Problme social. Notre brochur9 Les Libertaires et

    le Problme social ese surtf.e. Cette uvre de vulgarisati.

  • LE LIBERTAIRE

    Le Syndicalisme

    Rformel da Structure, ou institutions nouvelle. ? Nationalisations ou Socialisations ?

    1. _ V,-,es

    CI.5 mots volent dl bouche en bouche, d'crit en "cri;. Le f",it qu'on les pro- nonce est mgnitlcatlf plus d'un gard. Tout d'abord, cele indique une priode

    cruciale. Mals ee Qui me pla; le plus, c'est le .lIIiiDS profond de pareilles Inqut- eudes, Le fal~ qu'on ~l\ oblig de taire cam-

    pagne pour de 'eli. mets d'ordre impli- que, .. a priori l, une condamnation du rgime qUI, par le jeu interne de ses insti- tutiOns, est incapable de s'adapter de lui- mme et sans contrainte venant de l'ex- trieur. Une autre Ide qui se dgage mainte-

    nant, ide encore confuse et inconsciente pOW' be~"CQuP, c'est un reniement, un abandon ou, pour le motns, un manque de confiance dans le pouvoir politique dont le peuple dit souverain est cens disposer. On se rend compte de plus en plus que le droit de vote ne peut rsou- dre toutes les questions, qu' ce pouvoir doit s'en adjoindre un autre, purement conomique celui-l, et dont, pour beau- coup, l'exemple le plus frappant est l'u- sage de ce pouvoir en juin 1936. Demain, les yeux s'ouvriront. Demetu,

    on s'apercevra que le pouvoir politique rsultant du suffrage universel etait un leurre. Demain enfin, Il ne subsistera qu'un pouvoir, l'ononuque, qui condi- tionne toutes les I~erts. Celui-l seur est librc qui est certain de manger il. ga tarm. Bien sr, la rvolution est lente dans

    ce sens, mais elle n'en existe pas moins. Et elle posera demetu le problme des Institutions. les Institutions ne sont pas ternelles. Tout d'abord, parlons du cadre dans

    lequel pourrait, se produire l'une ou l'au- tre des expriences. ToS ceux qui crt- vent actuellement sur ces questions n'en- visagent que l'Etat, tel que nous le cou- naissons actuellement, tel qu'Il fonctionne depuis quelques sicles. Ils n'imaginent pas, mme dans leurs projets les plus mitiflques, les plus fouills, que les so- cits, que les civilisations modernes pUIS- sent tre rgies et gouvernes par d'au- tres lois, d'autres rgles que celles que nous connaissons. C'est humain, U est dif- ficile de sortir du cadre de son poque. Et, pourtant, qu'est une vie, une gn-

    ration, au regard des milliers de Sicles que nous avons derrire nous, que nous avons peut-tre devant nous? Poussire! Les institutions ne sont pas perptuelles et sont fonction de multiples aspects du problme: milieu gographique, races humaines, volution des sciences, etc. Si le miUeu gographique ee gologique se modtne lentement, il n'en va. pas de mme des sciences et des techniques. En 1900, aprs des milliers de sicles,

    l'homme, en moyenne, dployait une rer- ce gale . 2.00(} calories. Actuellement, il dploie une force gale 16.000 calories. Ainsi, en l'espace de quarante ans, il a vu sa force multiplie par 8 pa.r l'apport du machinisme. n n'est pas douteux que des faits de

    ce genre provoquent des changements dans les mthodes de vie. de comporte- ment, d administration, changements peu sensibles aux yeux des contemporains qui vivent ces raite. mals qui appa- ratront clairement aux yeux des rastc- riens et des sociologues d'ici cent annes, par exemple. verrons-noua des Conseils ccnorm-

    quea, composs de l'ensemble des actuel- le.!! Pdrattous syndicales, ainsi que des divers organismes de consommateurs, verrons-nous, dis-je, ces conseils cono- miques remplacer les actuels Parlements politiques dfaJllants? C'est tort possi- ble. L'Ide n'est pas neuve, certes, mais elle conserve toute sa. valeur de rgn- ration pour la socit. Nous avons connu le rgime conomi-

    que esclavagiste, puIs le rgime fodal,

    (Suite de la. 1'0 page, 1 tG colonne) Le premier, c'est l'norme organisation

    de mouchardage cre dans les usines par l'Etat nazi. Il prouve qu'on n'tait _pas tranquille en haut Ueu sur le comporte- ment des gans d'en bas, malgr la mise en lieu sr des c meneurs :.. Le second, c'est Munich. Les peuples ignorent encore ce qua s'est

    pass exactement :1' Munich lors de l'entrevue des quatre. Ils ont cru, hlas ! qu'on y avait sauv la paix. Et c'est pour- quoi ChamberlaIn, Daladier, Mussolini et Hitler furcnt follement acclams dans leurs pays respectifs et en Allemagne les masses talaient une joie qui n'tait point feinte. C'est pourquoi nous estimons que La-

    bour Party et C.G.T. anglaise auraient da d'abord raire une plus nette distinction entre gouvernants et gouvems avant d'mettre une opinion cettgorique. Et attendre que sur la scne mondiale

    soient termins le dernier acte et l'pi- logue.

    Gen,.ale~. bris lui-mme par 1", concentration du capttasme et l'apport du maclnrusme naissant. Le cadre pe l'entreprise d'alors ne pouvait permettre de grandes choses. Quantit~ de tots, dcrets, ordonnances, coutumes mme enserraient de DIlUe liens le rgime productif d'alors. Aussi, on s'tonne moins, epra ces quelques r- flexions, que la Rvolution de 1789 Iut aussi bourgeoise dans ses rsultats e er- recnrs . Le rgime capitaliste tait n. La loi de la jungle allait devenir la loi des hommes. Je m'excuse de ce dveloppement, mais

    je voulais montrer que le rgime cono- mique que nous subissons est relative- ment rcent et aura dur beaucoup moins que ses devanciers. , Mals Je ne suis pas de ceux qui pensent

    qu' va mourir de sa belle mort. Oui, tel que nous l'avons connu, rgime de libre concurrence, il est termin. Mais il s'adapte; cette libre concur-

    rence, tant prne comme salvatrice de tous nos maux, n'est plus qu'un mythe, et cela ds avant la crase conontique qui accentua le mouvement. Ecrasement des plus faibles, entente des plus forts entre eux, voil quel tait le rgime que nous connatssrons. En priode de prosprit, tout all!ilt bien; mais vienne la crise, et l'on implore l'aide du gouvernement, qui ne peut se dsintresser d'aussi grosses entreprises sous peine de VOir , la rue des mnuons de chmeurs. M Spinasse, qui s'Intressait tort au

    Il petit commerce en 1936-37, distribua, comme ministre, aux c petits bouti- quiers suivants: Magasins du Louvre, 8 millions; Duayel, 4 millions; HOtel de Ville (Bazar), 3 millions; Petits-fils de Wendel, 25 nU1ons; de Wendel (Nan- cy), 4 millions; Aciries de Rombas, 6 milltons; Aciries de Longwy, Il mn- lions; Aefrtes de Jeumont, 5 millions; Aciries de Pompey, 4 millions. Et j'en laisse!

    Rgime fodal. Oui, le capltalisJne s'adapte, et il re-

    vient sous une. forme plus vaste, ses d- buts: la fodalit. Le malthusianisme, Qui est un crime

    pour les juristes, est devenu la pratique courante de nos conomistes. Ceux-cl ont commenc par enserrer la production dans des liens troits, des chanes multi- ples et solides. Nous passerons rapidement: rduction

    dea emblavures de bl; rduction des su- pernctee du vignoble; agraod1ssement des mailles des filets de pche; plan Ste- venson pour la rduction des cultures en hvas (caoutchouc). Comme cela ne suffisait pas encore, 1

    comme les stocks s'ennerent nanmoins, il ne leur restait Qu'une solution : le mal- thusianisme conomique, baptis, pour la 1 circonstance, et pompeusement: essetnis- sment des marchs. Oui, nous tetrouvons l, une chelle

    plus vaste videmment, le caractre pro- fotid :le l'conomie fodale: contrainte, stabilisation de la production tout prix pour maintenir une norme de profits con- venable.

    Camarades du Btimellt, ATTENTION! 25.000 ouvriers parisiens vont tre

    dplacs d'office, au titre de la mo- bilisation civile. C"est un premier contingent, d'au-

    trs suivront au fur et mesure des 'flesoins.

    (Les conditions de salaire et de vie qui leur seront imposes rappellent trangement celles de la Todt. lis tou- cheront, en effet, le salaire rgional et les indemnits seront de 15 fr. pour les clibataires, 30 Ir. pour les maris sans enfant et 60 fr. avec enfants. Des congs, avec bons de transport gra- tuit, sont en outre prvus et, dj, on tudie sur place les conditions d'h- bergement et de ravitaillement, On peut dire hardiment que, compte tenu de l'eugmeqtation des salaires et du cot de la vie depuis ces six derniers mois, les ouvriers dports auront un pouvoir d'achat infrieur celui que versait la Todt, de triste mmoire, pourtant, Et ceci s'est fait evoe l'ac- cord de la C.G.T., qui feint, hypocri- tement, de regrettr que les indem- . nits soient trop faibles. 1 n n'y avait, en fait, qu'une attitude

    il prendre: exiger qu'on applique les contrats collectifs. C'et t logique, comme il est logique qu'un patron pa- risien, lorsqu'il envoie un ouvrier en dplacement, lui paie le tarif de Paris ;

    Jeunes Les

    Quoi de nouveau Quelle a t l'attitude du gouverne-

    ment provisoire de la Rpubhque( face au problme de la jeunesse depuis la lib- ration? Quelle a t sa politique, sel> pro- Jets et ses ralisations au pomt de vue social? Revenons j I'ocoupntton allemande,

    pour mieux comprendra l'tat d'esprit g- nral des Jeunes; pendant quatre annes ces jeunes, pour chapper la dporta- tion et la rpression nazies ont d vi- vre dans l'Illgalit; certains sont l'en- trs directement dans celle de la Rsis- tance, avec ses maquis, son :. terro- risme ,.. D'autres ont vcu une autre cole de l'illgalit, se cachant, se camouflant en province ou dans les VIlles, tant obli- gs, pour vivre, de recourir des exp- dlent.s, des _ combines , le march noir, et aussi, dans certains cas, au bandi- tisme. Tout cela n'a gure contribu donner (en gnral, s'entend) une mora- lit des plus grandes aux jeunes, Qui ont trouv parfois, dans ces circonstances si tragiques de la guerre, les moyens de sa- "ttsratre au got quivoque deJ'esprrt d'a- venture, hrit de leur enfance. seusrcc- tien de penchants qui a donn de f- cheux rsultats ..

    MnLS on ne peut, pour cela, les COll- damner; toutes ces choses sont Inhrentes au rgime lui-mme, rgtme de guerre, de fascisme; mais il n'en reste pas moins qu'en manire de raction ce rgime, la moralit des Jeunes se retrouve ac- tuellement avec une *' mentalit de guerre , un esprit guerrier et chauvin uabemeut exploits. Vichy a voulu for- mer, faonner la jeunesse avec des m- thodes calquees SUl' celle de l'Allemagne nazie. Son but n'a pal> .. t atteint. Vichy a vcu, nous sommes . nouveau

    en Rpubltque, la IV. Un gouvernement provtson-e est install. Quel a t son premier acte en faveur d'une politique de la jeunesse? TI a disBOUS les Centres de j