légendes royales : dans l'intimité des cours...

14

Upload: others

Post on 07-Aug-2020

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle
Page 2: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle
Page 3: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle
Page 4: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle

C Y R I L L E B O U L A Y

L É G E N D E S

Le Pré aux Clercs

Page 5: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle

© Le P ré aux Clercs, 2000, tous droi ts réservés.

N u m é r o d ' é d i t e u r : 102 • I S B N : 2-84228-105-5

Maquet te : É lod ie Saracco

Tous les documents non crédités reproduits dans cet ouvrage proviennent du fonds de l'auteur, des Souvenirs du Gotha et de droits réservés.

L éditeur s'est efforcé de trouver les détenteurs des copyrights de toutes les photographies reproduites dans cet ouvrage. S 'il se trouvait d autres personnes estimant pouvoir f a i r e valoir des droits sur ces documents, nous les pr ions de p rendre contact avec l'éditeur.

Page 6: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle

L'Europe des rois

D epuis peu de ton nière. Mais il faut alliances contracte

royale ont c réé l'Europe d'aujourd'hui.

Depuis peu de temps, beaucoup de gens rêvent à nouveau de voir réunis un grand nombre de pays sous une même ban- nière. Mais il faut savoir que, depuis bien longtemps déjà, cette notion d'unité existe au sein des familles royales. Car les alliances contractées aux cours des siècles pour des raisons politiques ou d'intérêt personnel entre l'une et l'autre famille royale ont créé l'Europe d'aujourd'hui.

Cet ouvrage nous rappelle ces jeux subtils des mariages politiques et nous montre que, désormais, tous les héritiers royaux sont cousins et forment depuis longtemps une seule et grande famille.

Vous prendrez sans doute, comme je viens de le faire en parcourant Légendes royales, le plus grand plaisir en découvrant la vie de ces nombreuses figures historiques aujourd'hui disparues, mais dont nous gardons tous un bon souvenir.

L'auteur évoque avec nostalgie le passé, mais parle avec intérêt du présent et de l'avenir des monarchies. Si les deux guerres mondiales furent fatales à un grand nombre de Maisons royales, il reste encore aujourd'hui bien des royaumes dans le monde. Et les familles royales prennent de plus en plus part au développement de leur pays, surtout depuis la chute du communisme dans les pays de l'Est. Si la Bulgarie, la Yougoslavie, la Grèce, la Roumanie et la Russie sont actuellement des républiques, il faut savoir que, de plus en plus, pour émerger de leurs difficultés, elles se tournent vers leur passé pour redé- couvrir leur identité et leurs valeurs, souvent avec l'aide de certains membres de familles royales de ces pays.

À l'aube de ce nouveau millénaire, l'auteur nous aide à remonter le temps de cette vieille Europe, où régnaient les plus puis- santes et glorieuses dynasties du monde. Nous découvrons, à travers une riche et abondante iconographie, la vie quotidienne mais aussi politique et intime des membres du Gotha. La qualité et la rareté des photos de cet album reflètent le témoi- gnage vivant d'une époque.

Page 7: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle

à Pierre Cardin avec ma plus grande recon n aissance

Re m er c ie m ents

Je voudrais, en premier lieu, exprimer ma profonde gratitude à S. M. la reine Fabiola de Belgique, à S.M. l'impératrice Farah d'Iran, à S. M. la reine Géraldine d 'Albanie, à S.A.I. la grande-duchesse Léonida de Russie, à S. A.I. la grande-duchesse Maria de Russie, à Madame la comtesse de Paris, à LL.AA.RR. le prince et la princesse V ictor-Emmanuel de Savoie, à S. A.R. la princesse Margarita de Roumanie, à LL. AA. RR. le prince et la princesse Alexandre de Yougoslavie, à S. A.I. et R / 'archiduc Marais d'Autriche, à S. A.S. la princesse Stéphanie de W indisch-Graetz, h Xénia Sfi ri, à Hélène kirby- Bagration, pour l' aide qu' ils m' ont apportée et la confiance qu'ils m'ont témoignée depuis plusieurs années, me par lan t avec amour de leurs familles, contribuant ainsi à l'élaboration de cet ouvrage.

De plus, j e tiens il exprimer ma reconnaissance particulière à Francine V anden Borre, qui fu t à l'origine de mon intérêt pour les familles royales. Et envers Françoise de Boisfleury qui fut, dès la première heure, mon plus fidèle soutien.

Enfin, mes plus vifs remerciements s 'adressent à Jean-Louis Festjens, à N icola Cuvelier, à Frédéric Mitterrand, à Xadia Teviachoff, à Henry-Jean Servat, à Françoise Perraud, à Eléonore Mon fort, à Laure des Rotours, à Michèle Moritz, à Patrick W eber, à Philippe V igué Desplaces, à Marie- Thérèse Sinsirt, à Nadine V ogel et au duc Thomas Foran de Saint-Bar p o u r leur aide amicale, leur encouragement, leur contribution et leurs conseils.

I n g r a n d bravo à Élodie Saracco pour la maquette.

Page 8: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle

L'égendes Royales

Préface 3

À la cour d' A u t r i c h e - H o n g r i e 6

À la c o u r d ' A l l e m a g n e 2 0

À la cour de Russie 30

Portfolio 46 En vacances chez le roi de Danemark

À la cour de Yougoslavie 48

\ la cour d, Italie 54

A la c o u r de R o u m a n i e 6 0

À la cour de Bulgarie 68

\ la c o u r de 7 4

P o r t f o l i o 8 0 Joyaux de reines

À la c o u r de Belgique 8 2

À la c o u r de 9 0

À la cour d' 94

À la c o u r de Norvège 1 0 0

À la cour des 104

À la cour de Grande-Bretagne 106

Page 9: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle

À l a c o u p

Ci -dessus : François-Joseph, empereur d'Autriche et roi de Hongrie (1830-1916)

* Ci-dessous : Élisabeth, impératrice

d'Autriche et reine de Hongrie (1837-1898).

Splendeurs des Habsbourg La jeune fille gaie et angélique qu'était la princesse Sophie de Bavière en quittant Munich pour Vienne se mue rapidement en une mère ambitieuse lors- qu'elle comprend que la dynastie des Habsbourg, déjà deux fois chassée de la capitale, est en péril. Comme la monarchie a eu à pâtir des piètres facul- tés intellectuelles de l' empereur Ferdinand, Sophie décide de forcer le sort : son successeur ne sera pas son époux, l'archiduc François-Charles, un être faible au caractère falot, mais son fils, François-Joseph, jeune homme de dix-huit ans qu'elle a façonné pour le pouvoir. En appliquant la dev ise du pays : « Laisse les autres faire la guerre, toi, heureuse Autriche, marie-toi », cette femme énergique a maintenant une autre ambition pour François-Joseph, devenu empereur le 2 décembre 1848 : celle de réussir son mariage. À cette occasion, François-Joseph désobéit pour la

première fois à sa mère, préférant Elisabeth, duchesse en Bavière, à sa sœur aînée, Hélène. Le couple semble annoncer un nouvel âge d'or. Il est un modèle achevé d'élégance, de charme romanesque et de séduction. Elisabeth, fille de la princesse Ludovica — sœur de l'archiduchesse Sophie

et de Maximilien, duc en Bavière, est en outre née sous d'heureux auspices : le soir de Noël de 1837, avec une dent , comme

Napoléon. Sissi, ainsi que la s u r n o m m e

sa famille, est une j e u n e fille simple, les cheveux coiffés en bandeaux , le teint

frais, radieuse dans sa petite robe noire,

et q u a n d François -Joseph vient ren- c o n t r e r sa promise , il t o m b e immé-

dia tement sous le charme de sa j e u n e sœur. En a p p r e n a n t la d e m a n d e en

mariage, Sissi laisse échapper, stupé-

faite : « Bien sûr que je l 'aime, com- ment ne l'aimerais-je pas ? » Puis elle

éclate en sanglots • « Si seulement il n'était pas empe-

reur ! » Ce dernier, dès qu'il apprend le consente- ment d 'Elisabeth, se précipite chez elle, rayonnant

de bonheur. La jeune fille se mont re à la porte et

François-Joseph l'él rein t...

C'est donc par amour que, le 24 avril 1854, l 'empe-

reur François-Joseph épouse sa cousine germaine,

qui n 'a que seize ans. Vêtue d 'une robe rose et argent brodée de fleurs, une couronne de diamants posée sur ses cheveux tressés, elle traverse Vienne dans

un car rosse vitré aux p a n n e a u x pe in t s j ad i s par Rubens et aux roues incrustées d'or. La foule est en

délire ; chacun essaye de voir la fiancée de plus près,

de lui voler un sourire. Sur le seuil du palais

impérial de Schönbrunn, François-Joseph l ' a t t end , e n t o u r é de tous les archiducs et

archiduchesses.

* C i -contre : Sissi, debout, pose vers 1860 au château de Possenhofen auprès de sa mère

Ludovica, de sa sœur Sophie et de ses frères C harles- Théodore et Max-Emmanuel

Page 10: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle

7

Élisabeh François-Joseph

En descendant de son carrosse, Élisabeth

manque de faire tom- ber sa tiare en dia-

mants qui s'accroche au cadre de la por- tière. L'empereur blè- mit. Serait-ce un

mauvais présage ? Mais avec adresse, la

future mariée ajuste sa couronne et pénètre dans le palais sous les acclamations : « Vive l ' impératrice ! »

Dès le lendemain pourtant , le carcan de la vie de Cour commence à enserrer la jeune impéralrice, qui

doit prendre exemple sur le modèle familial impé- rial. C'est l 'étiquette introduite à Vienne par Charles

Quint qui régit encore l 'austère vie du palais impé- rial, et no tamment celle d 'Élisabeth. Un emploi du

temps rigide, fixé heure par heure, prive la j eune mariée de toute liberté, et sa despotique belle-mère,

l ' a rchiduchesse Sophie, lui rend la vie dure. Elle

doit prendre son petit déjeuner avec sa belle-famille,

ne plus boire de bière à table, porter chaque

jour une paire de sou- liers neufs, ne plus

parler avec les pale- freniers et me ttre des

gants en permanence. Elle tente vainement

de se confier à

Françoi s - Joseph, mais son mari, écrasé par

sa charge, a t rop de soucis, t rop de tra-

vail. Incomprise, Élisabeth s'isole dans la souffrance.

Elle n 'aime pas paraître, être épiée et, dès le jour de son mariage, voir défiler des milliers d ' i n c o n n u s

dans ses appartements . Elevée sans entraves et au

grand air, Sissi rejette les milliers de contraintes qui régissent la vie à la Cour, depuis la tenue jusqu 'à la

qualité de la vaisselle, en passant par les révérences, les saints, la longueur des gants ou la p rofondeur de son décolleté.

Mais la situation empire lorsque Elisabeth annonce

qu 'e l le est ence in te : l ' a rch iduchesse Soph ie fait

* Au ccilire :

le palais de Schönbrunn est, depuis sa construction en 1695, la résidence d'été des Habsbourg.

C i - d e s s o u s :

Élisabeth et François- Joseph le jour de leurs noces, le 24 avril 185 4, dans l'église des Augustins.

Page 11: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle

i r rupt ion dans sa chambre à toute heure du j o u r et accable la future mère de reproches. Sissi n 'a même

plus le droit de jouer avec ses perroquets, car le bébé pourra i t finir par leur ressemble r ! La Cour, b ien

Ci-contre : la Famille impériale

pose en 1869 dans le parc du château de Gödöllö :

Rodolphe, François- Joseph, Élisabeth,

Marie- Valérie, Gisèle.

sûr, espère un héritier et la déception est grande lorsque, le 5 mars i855, naît une fille. On lui donne le prénom de Sophie sans consulter sa mère et on installe l'enfant dans les appartements de sa grand- mère. La situation se répète et se durcit même à la naissance de sa deuxième fille, Gisèle, née le i5 juillet

i856 : Sissi ne peut voir ses enfants qu'à heures fixes. Finalement, grâce à l'intervention de son époux, les bébés sont rapprochés de ses appar- tements. Mais déjà, le destin frappe la belle impératrice : sa fille Sophie, âgée de seulement

' deux ans, agonise de longues heures avant de 1 mourir sous ses yeux. A dix-neuf ans, Élisabeth fait l'apprentissage du malheur.

Heureusement, Sissi est de nouveau enceinte et semble plus sereine. Le 21 août i858, elle

met au monde Rodolphe, l'héritier tant attendu. Un délire de joie s'empare de Vienne, François-Joseph pleure de bon-

heur, l'archiduchesse exulte et couvre sa belle-fille de cadeaux. Pourtant, la

confronta t ion entre les deux femmes

reprend de plus belle. Très affaiblie, Sissi se remet lentement de son

accouchement et Sophie en pro- fite pour obtenir le droit de sur-

vei l ler l ' é d u c a t i o n de

1 Rodolphe. Incapable de toute reaction, 1 impéra-

trice y consent . François-

- Joseph est parti sur le front italien batailler contre les

t roupes françaises de Napoléon III p o u r

la p la ine du Pô et, malgré les le t t res

pleines d ' a m o u r qu' i l lui envoie régu-

Ci-contre : Élisabeth durant l'automne 1860, peu de temps avant son départ pour Madère.

lièrement, elle est folle d'inquiétude. Elle se nour- rit peu, se dispute quotidiennement avec sa belle- mère et fuit la réalité en faisant de longues marches ou des promenades à cheval. Passion héritée de son enfance et transmise par son père Maximilien, l'équi- tation est pour Sissi un remède à sa solitude et à ses tourments, lui donnant l'illusion de la liberté. Mais à son retour, l'empereur retrouve une femme amaigrie et nerveuse.

Sissi séduit la Hongrie

M ère frustrée, à qui ses enfants furent retirés dès leur naissance, et lassée de tout, Élisa-

beth prend en 1860 une décision : elle veut partir, partir loin, le plus loin possible. Elle revendique la liberté perdue de son enfance. Au fond de son déses- poir, elle trouve une île au milieu de l'océan, où le printemps semble éternel : Madère. Elle part pour un séjour de quatre mois, première étape d'une course incessante — de Corfou à l'Angleterre en passant par la France : celle de la recherche déses- pérée du bonheur. Elle revient pourtant périodi- quement à Vienne, pour faire face à ses obligations, et rendre à son époux et à ses enfants l'amour qu'ils

* Ci-dessus : Élisabeth, loin des tumultes de la cour de Vienne, se repose à Madère en décembre 1860. Elle joue de la mandoline, entourée de ses dames d'honneur.

lui portent. Chaque fois, sa présence illumine le sévère décorum des Habsbourg. Mais, rapidement, elle se sent prisonnière et repart de nouveau, ne passant qu'une soixantaine de jours par an à Vienne. Il semble qu'elle ne peut aimer François-Joseph que - de loin, puisque tout les oppose : il est prosaïque,

Page 12: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle

Élisabeth

François - Joseph

elle ressent la poésie des choses et des lieux ; il se flatte de ne jamais avoir ouvert un livre, elle chérit Heine

et Shakespeare ; il est borné, elle est cur ieuse de tout,

apprend le hongrois et le

grec ; il ne prise que les parades militaires et la chasse, elle écrit des vers

élégiaques qui tradui- sent son mal de vivre.

Un seul pays réuss i t à rat tacher : la Hongrie. Si,

lors de la première visite officielle dans le pays, en 1857, le couple impérial est accueilli froidement, Sissi, qui parle parfaitement le hongrois et apprécie celle culture, se fait rapi- d e m e n t a imer de ce peuple, don t elle défend la cause. C'est elle qui tient tête à son

mari, le priant de n o m m e r le comte G y u la Andrassy

minis t re des Affaires é t rangères pou r apaiser les tens ions , elle enco re qui effacera du c œ u r des

Hongro i s la ha ine de l 'Autr iche . Le 8 mai 1867,

François-Joseph reçoit la couronne de Hongrie. Les Hongrois, qui manifestent une immense grati tude

à Elisabeth, souhaitent qu'elle soit également cou-

ronnée reine, comme si le pays se donnai t un roi par nécessité politique, mais choisissait une reine

par amour. Pour p reuve de son a t t a chemen t , la

Hongrie lui offre le magnif ique palais de Gödöllö, à une trentaine de kilomètres de Budapest. Sa vie

durant , Sissi portera un immense intérêt à ce pays, au poin t de choisir ses dames d ' h o n n e u r dans la

noblesse hongroise et de faire naître sa dern iè re

fille, Marie-Valérie, le 22 avril 1868, à Budapest.

Constamment en voyage, Élisabeth fait parvenir des cadeaux à ses enfants, auxquels elle apparaît subli- mée à chacun de ses courts passages. L'existence de

Gisèle et de Marie-Valérie est bien plus douce que celle de Bodolphe, abandonné à l 'éducation de pré-

cepteurs sévères et à la r igueur militaire. Son père, désireux de lui t ransmettre le sens du devoir et du

travail, lui i ncu lque les pr inc ipes rigides qui lui furent imposés dans sa propre enfance. Si Élisabeth

suit l 'éducation de Bodolphe de loin et qu'elle n'est

d'ailleurs pas en position d ' intervenir sur ce sujet, elle n 'en est pas moins choquée lorsqu'elle apprend que l 'un de ses p récep teurs le « terrorise ». C'est

ainsi que l 'enfant de six ans est un jour laissé seul

à l ' intérieur du jardin zoologique ; son précepteur s'esquive rapidement et lui crie de loin : « Un san-

glier ! » Épouvanté, l'enfant hurle, mais plus il crie, plus son maître conti-

nue de l'effrayer. Sissi parvient à faire renvoyer le précepteur,

mais ne se rapproche guère de Rodolphe, qui souffre

de ne pas voir plus sou- vent sa mère. Ce sera

pire enco re à la nais- sance de Marie-Valérie,

qui devient b ientôt la

p référée de Sissi, au

point qu 'à la Cour r e n - iant est s u r n o m m é e

« l'unique ». Rodolphe désire passionnément sa

tendresse, mais ni Elisabeth

ni François -Joseph ne com-

p rennen t à quel point ce m a n q u e de chaleur familiale exacerbe sa sensi-

bilité. Et chaque jour le fossé se creuse davan- tage entre l'empereur et son fils, qui confiera plus tard à son cousin, l'archiduc Jean-Salvalor : « Entre

mon père et moi, il y a une paroi de verre. \ous nous voyons l'un l'antre, mais nous ne nous sentons pas en communion. ))

Au centre : Élisabeth sera incontestablement l'une des plus grandes cavalières de son époque, n 'évitant jamais le danger, ce qui lui vaudra un terrible accident en 1875. Durant plusieurs jours sa vie fut menacée.

Marquée par le malheur

N arcissique à l'extrême, Sissi a le souci obses- sionnel de son corps et de sa forme. Elle

veille cont inuel lement à son poids (qui oscille

entre 46 et 5o kilos pour 1,72 mètre), ne pre- nant qu 'un repas par jour, composé essen-

tiellement de jus de v iande, de compotes

de frui ts et de laitages. Toujours pas- s ionnée d ' é q u i t a t i o n et de chasse à courre, elle monte à cheval huit heures

par jour, jusqu ' à ce que ses rhuma- tismes lui imposent de cesser ce

sporl. Elle s'initie alors à l'escrime, tout en continuant ses longues séances journal ières de gymnas- tique. L ' impéra t r ice vieil l issante remplace ces exercices par la marche

à pied, et met dans cette nouvelle acti-

vité le même excès et la même énergie que dans ses passions précédentes. En fait, Sissi est victime de la redoutable malédiction des Wittelbasch. Le malheur

Ci-contre : malgré les absences prolongées de sa femme, François-Joseph

restera tout au long de sa vie amoureux de Sissi.

Page 13: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle

L É G E N D E S

L'album de famille des dynasties princières d'Europe,

de la fin du siècle dernier à nos jours.

L'étonnant destin de Sissi, la reine Élisabeth d'Autriche, le drame des Romanoff, les joies et les pleurs de la Famille royale d'Angleterre, le courage des souverains belges, les errements des Hohenzollern... L'histoire de ces maisons royales se confond avec celle de l'Europe. Cet album, somptueusement illustré de plusieurs centaines de documents rares, évoque la grande et la petite histoire d'un siècle de légendes royales.

« À l'aube de ce nouveau millénaire, Cyrille Boulay nous aide à remonter le temps de cette vieille Europe où régnaien t les plus puissantes et glorieuses dynasties du monde. Nous découvrons, à travers une riche et abondante iconographie, la vie quotidienne mais aussi politique et intime des membres du Gotha. La qualité et la rareté des photos de cet album reflètent le témoignage vivant d'une époque. »

- Grande-duchesse Wladimir de Russie

Spécia l i s te d u Go tha , Cyrille Boulay dir ige d e p u i s 1997 le magaz ine Princes

d'Europe de d'Ailleurs, dont il est le créateur. Il collabore régulièrement à des ouvrages, des expositions et des émissions sur l'histoire et l'actua- lité de la monarchie.

/ Crédits photographiques : © Cyrille Boulay/Les Souvenirs du Gotha : mariage du prince Charles et de Diana © Camera Press/Imapress.

Couverture : Élodie Saracco. ,•

Page 14: Légendes royales : dans l'intimité des cours d'Europeexcerpts.numilog.com/books/9782842281052.pdf · Quint qui régit encore l'austère vie du palais impé- rial, et notamment celle

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections

de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒

dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.