lettre itsap n12

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  • 7/24/2019 Lettre Itsap n12

    1/12La lettre de lITSAP N12 - aot 2015 - Page 1

    La lettre de l

    DITO N12 aot 2015www.itsap.asso.fr

    Mme si la saison nest pas termine, les informations qui nous remontent du terrain nous indiquent que 2015 seraune bien meilleure anne que ne lont t les deux annes prcdentes. Les apiculteurs vont pouvoir de nouveaufournir les linaires en miel franais.

    ce jour et fort heureusement, aucun signalement du petit coloptre des ruches Aethina tumida na t enregistr

    par les services officiels. Mme si aucun nouveau foyer na t enregistr en Italie, la vigilance reste bien sr de misepour tre prts au cas o, malgr les dispositifs mis en place, il ferait son apparition dans nos exploitations. Voustrouverez dans cette lettre un article prsentant les moyens de lutte mis en uvre par les apiculteurs amricains quivivent avec ce parasite depuis plus de quinze ans.

    Ce danger imminent ne doit pas occulter la ncessit de poursuivre la recherche de moyens de lutte efficacescontre Varroa. Depuis longtemps, on sait quil existe des colonies dabeilles capables de dvelopper naturellement

    des stratgies de dfense contre ce parasite. Une solutionprometteuse semble tre la slection dabeilles prsentant uncomportement hyginique dlimination du couvain parasit.Nous vous proposons un dossier sur cette piste davenir.

    Pour finir sur une bonne nouvelle pour la filire, lors dun

    dplacement en rgion, le Ministre a annonc la poursuite pourdeux ans du Plan de dveloppement durable de l apiculture.Il a appel de nouveau la filire se structurer autour duneinterprofession et sengager autour dobjectifs partags afin derpondre la demande du consommateur.

    Les discussions autour de la cration et de la composition ducollge de la production ont t entames en dbut danne.Puissent-elles reprendre rapidement la fin de la saisonapicole et aboutir rapidement la cration effective de cet outilindispensable au dveloppement de la filire.

    Jean-Yves FOIGNET

    Prsident de lITSAP-Institut de labeille

    Lactu de la filire 2 Rvision de larrt indemnisations en casde destruction de cheptel, matriel et produitssur demande de ladministration ............................... 2

    Lancement de 2 appels communicationpour les Journes de la recherche apicole 2016 ......... 2

    Lactu de lITSAP 3 Quels sont les moyens mis en uvre dans lesexploitations amricaines pour faire face au petitcoloptre des ruches Aethina tumida? ..................... 3

    Dossier 9 La slection, une solution durable contre Varroa ......... 5

    Les slections testes sur la rsistance au varroa ...... 6

    Perspectives pour la France ....................................... 8

    Focus 9 Tournesol : une mielle, de nombreuses questions ..... 9

    UMT PrADE 10 Vers linscription dune nouvelle mthodedvaluation de la toxicit des pesticidesdans les procdures rglementaires internationales .. 10

    Agenda- Outils 12 Concilier productions apicoles,service de pollinisation et productions vgtales etanimales dans le cadre dun GIEE* .......................... 12

    SOMMAIRE

    www.itsap.asso.fr

    Adoss

    Avec le concours financierde FranceAgriMer et du CASDAR

  • 7/24/2019 Lettre Itsap n12

    2/12La lettre de lITSAP N12 - aot 2015 - Page 2

    Rvision de larrt indemnisations en casde destruction de cheptel, matriel et produits

    sur demande de ladministration

    La filire apicole est associe auxdiscussions avec ladministrationpour permettre dintgrer lapiculturedans les filires pouvant bnficier

    de ce type dindemnisations. Cetarrt pourrait notamment tre utili-s en cas darrive dAethina tumidasur le territoire franais.En avril 2015, la DGAL a propos unprojet de nouvel darrt2pour indem-niser les leveurs dans le cas de des-truction danimaux, de matriels etproduits sur ordre de ladministration.Ce projet darrt prvoit que lesindemnisations incluent les l-ments du tableau ci-contre.

    Des discussions sont en cours entre

    ladministration et la filire apicole,notamment pour dfinir les deuxpoints de lannexe de larrt concer-nant la filire apicole : la dure de dficit de production

    prendre en compte ; les besoins supplmentaires enrepeuplement.

    Aprs avoir consult la filire api-cole lors dune runion fin avril,lITSAP-Institut de labeille a rdigun argumentaire destin la DGAL3afin dapporter son expertise pourla dfinition des deux points delannexe : lInstitut a propos unedure de dficit de production de12 mois dans tous les cas et desbesoins supplmentaires en repeu-

    plement de cheptel de 20 % de lavaleur des colonies. Ce dernier pointa t accept par la DGAL mais desdiscussions sont toujours en cours

    concernant la dure de dficit deproduction prendre en compte.De plus, lautomne, la filire apicoledevra travailler sur la dfinition dunemthode standardise pour va-luer le montant des indemnisationsen apiculture, comme lont fait lesautres filires dlevage. Cette proc-dure dvaluation standardise aurapour objectif dacclrer et dharmo-

    niser les estimations prvues.

    Contact : Ccile FERRUS,

    cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr

    Lactu de la filire

    J. Regnault

    Dans le cadre de la rvision de larrt indemnisations 1de 2001 concernant les indemnisations des leveurs

    en cas de destruction de leur cheptel sur ordre deladministration, des discussions sont en cours pour faire

    voluer cet arrt.

    Linstitut organise les 4e Journes de la rechercheapicole, du 2 au 4 fvrier 2016 Paris. Pour cet

    vnement, 2 appels communication sont lancspour les interventions scientifiques et les prsentations

    dinnovations techniques.

    Type dlment dtruit Dcomposition de la valeur

    Animaux(colonies,essaims, reines,)

    Valeur marchande objective(VMO)

    Pertes de production (dficit de production dufait de labsence du cheptel dtruit, entre ladate prvue de destruction et le retour en pro-duction du cheptel de remplacement)

    Frais directement lis au renouvellement du

    cheptel : Frais sanitaires dintroduction Frais dapproche et de transport Besoins supplmentaires en repeuplement(BSR) (sur la base dun forfait, en % de la valeurde rachat des colonies de repeuplement)

    Matriel(ruches) Matriel dtruit sur demande de ladministration

    Produits(miel)Produits dtruits sur demande de ladministra-tion

    (1) Arrt du 30 mars 2001 fixant les modalits de lestimation des animaux abattus et des denres et produits dtruits sur ordre de ladministration(2) Arrt du fixant les modalits de lestimation des animaux abattus et des matriels et produits dtruits sur ordre de ladministration (3) Direction gnrale de lalimentation

    Lancement de 2 appels communication

    pour les Journes de la recherche apicole 2016

    LITSAP-Institut de labeille organise,en partenariat avec FranceAgriMeret le ministre de lAgriculture, delAgroalimentaire et de la Fort, les4e Journes de la recherche apicole,

    du 2 au 4 fvrier 2016 au MAS (10rue des Terres au Cur, 75013 Paris).Il sagit dun colloque de deux jourset demi ayant pour objectif de pr-

    senter les avances scientifiques ettechniques sur lapiculture et les pol-linisateurs, de faire le point sur desquestions dactualit et de permettredes changes entre filires, cher-cheurs, professionnels, techniciens,enseignants afin de contribuer la formation et linformation desprofessionnels et du public sur lesproblmatiques rencontres dans lagestion des colonies.

    2 appels communication sont donc

    lancs pour les interventions et pos-

    ters scientifiques et pour les prsen-

    tations dinnovations techniques. Lersum de la communication doittre envoy, accompagn du formu-laire dinscription disponible sur www.itasp.asso.fr : jra.inscription(a)itsap.asso.fr

    Date limite denvoi : lundi 5 octobre2015 midi. Pass cette date,aucune proposition de communica-tion ne sera accepte.

    Plus dinformations sur

    www.itsap.asso.fr

    JOURNESDE LA

    RECHERCHE

    A P I C O L E

    4/1/1 14:4

  • 7/24/2019 Lettre Itsap n12

    3/12La lettre de lITSAP N12 - aot 2015 - Page 3

    Quels sont les moyens mis en uvredans les exploitations amricaines pour faire face

    au petit coloptre des ruchesAethina tumida?

    Le contrle de linfestation parAethina tumida consiste combinerplusieurs actions visant perturber

    ou dtruire le coloptre diff-rentes phases de son cycle de vie.La plupart de ces actions sont delordre de la prophylaxie, visant i)rduire la colonisation des ruchespar les coloptres, ii) perturber lac-complissement de leur cycle de vie tous les stades et iii) favoriser lescomportements naturels de dfensedes colonies. Le pigeage ou lestraitements permettent de rduirele niveau dinfestation des coloniessans parvenir lradiquer. Enfin,les mesures dhygine soustraient

    le miel et les cadres stocks lamenace des larves. Les principesgnraux sont prsents ici, plus dedtails sont disponibles sur le sitewww.itsap.asso.fr.

    Les piges Attract andkill placer dans la

    rucheLe principe de ces piges consiste attirer les coloptres, hors deporte des abeilles, vers un insec-ticide ou un procd physique afinde les tuer. Ils exploitent le got dupetit coloptre pour trouver refugecontre les agressions des abeillesmais certains piges peuventcontenir un appt, gnralementdu vinaigre de cidre. Les pigespeuvent contenir un insecticideou plus communment un moyen

    physique (huile minrale ou vg-tale dans lequel les coloptresse noient). Les caractristiques deces dispositifs sont donnes dansle tableau ci-dessous.

    Lactu de lITSAP

    Depuis la dtection en septembre 2014 dAethina tumida (Murray) dans des colonies dabeilles mellifres en Italie, il est lgitime desinterroger quant limpact de ce parasite sur le cheptel, la production apicole et sur les modifications des pratiques qui en dcouleront (lutte,prophylaxie). De nombreuses publications font tat de la biologie du petit coloptre et de son impact sur les colonies, peu darticles relatentles moyens de lutte employs dans les pays o il sest dissmin. Les solutions prsentes ici proviennent essentiellement des tats-Unis maisaussi dAustralie o le petit coloptre est localis dans certaines rgions. Les informations diffuses dans cet article ne constituent pas uneprconisation demploi de produits chimiques qui ce jour ne possdent pas dautorisation de mise sur le march en France.

    Tableau. Description des principaux piges contre Aethina tumida.

    Type de pigeEmplacementdans la ruche

    Procd ltal contreAethina tumida

    Remarques

    Beetle SwatterouBeetle Barn Dispositifs placs

    sur le plancherde la ruche

    Coumaphos(mdica-ment Check-Mite +avecAMM aux tats-Unis)

    bonne efficacit contre les coloptres frquentant le plancher ; pas efficace lautomne et en hiver ; perte defficacit en cas de propolisation des entres du dispo-sitif ; coumaphos peu employ aux tats-Unis du fait de la rsistancede Varroaet de laccumulation des rsidus dans les cires (J. Pet-tis, com. pers.) ;

    ApithorFipronil(AMM en Australie)

    West TrapouFreeman Hive

    Beetle Trap

    Piges de fondde ruche

    Moyen physique : huilevgtale ou minrale(accompagn dun apptpour certains modles)

    employs en fin de printemps plutt qu lautomne ; pas de rfrences disponibles sur leur efficacit ; rserver aux ruchers sdentaires (besoin de ruches niveau,pige vider avant les dplacements).

    Beetle Blaster,

    Beetle Eater

    ou Beetle Jail

    Piges au niveaudes ttes decadre

    seuls procds efficaces lautomne ; recentrer les dispositifs plus prs de la grappe en hiver ; Beetle Jailcomportant un compartiment pour appt.

    Hood Trap Dans un cadre

    dispose dun compartiment pour appt ; relev toutes les deux trois semaines pour retirer le couvain demles entourant le pige afin dviter de favoriser Varroa.

    Aethina tumida, forme adulte ;

    longueur : 6-7 mm.

    Anses

  • 7/24/2019 Lettre Itsap n12

    4/12La lettre de lITSAP N12 - aot 2015 - Page 4

    tude comparative desmoyens de lutte

    Une tude canadienne a comparles piges selon leur position dansla ruche : un pige plac en tte decadre (Beetle Eater + huile minrale),un pige de fond de ruche (BeetleBarn + 10 % coumaphos) et unpige plac dans un cadre (HoodTrap + huile minrale). Tous lespiges tests ont significativementrduit la population de petits col-optres dans les ruches par rapport des ruches sans pige. En fin deprintemps, le Beetle Barn (couma-

    phos) a t plus efficace que lesdeux autres piges, alors que la den-sit de population du petit coloptretait la plus importante. Plac dansla dernire hausse, le Beetle Eatera t significativement plus efficaceque les deux autres modles depige en fin dt.

    Aucun de ces moyens de lutte nepermet lradication du petit colop-tre. Tout moyen de lutte doit impra-tivement tre associ aux pratiquesapicoles connues pour rduire ledveloppement du parasite dans lescolonies.

    Bonnes pratiquesau rucher

    Les abeilles mellifres ont plusieurs

    comportements de dfense quiexcluent les coloptres des cadresoccups par les ouvrires et per-turbent sa reproduction. Ainsi les api-

    culteurs amricains considrent quellevage de colonies fortes suffit maintenir les populations de petitscoloptres un niveau suffisam-

    ment bas pour ne pas risquer la pertede la colonie. Ainsi les pratiques quiont pour consquence un dsqui-libre entre populations de couvainet douvrires sont proscrire, ainsique les manipulations affaiblissant lacolonie et/ou crant des zones dansla ruche qui ne sont pas frquentespar les abeilles (plus de dtails surwww.itsap.asso.fr).

    Ces bonnes pratiques sont compl-tes par limplantation du rucher

    dans des conditions perturbantlaccomplissement du cycle dereproduction du petit coloptre :emplacements ayant un sol dur et/ou sec, dfaut, il est possible dedamer le sol ou de poser les ruchessur un revtement artificiel. Un travailrgulier du sol autour des ruches estgalement envisageable. Ces deuxdernires mesures sont envisagerpour les ruchers sdentaires et/ou de taille modeste. Mais elles negarantissent pas coup sr que leslarves migrantes ne se dplacent

    pas au-del de la surface concernepar la mesure.

    Bonnes pratiques la miellerie

    Les cadres stocks contenant parfoisdu miel et du pollen sont trs attrac-tifs pour les coloptres adultes etle microclimat la miellerie est idalpour le dveloppement dA. tumida.Sils sont faiblement infests par

    des ufs ou des larves, les cadrescontenant du pollen ou du couvainsont conservs au conglateur (24heures minimum avant de les rutili-ser). Si la conglation des cadres estune pratique courante aux tats-Unis,les cadres fortement infests sontplutt brls.

    Le point cl reste le stockage des

    hausses en attente dextraction afinque le miel ne soit pas pollu par lesdjections des larves et ne fermen-tent pas. La bonne pratique consiste

    extraire les cadres dans un dlaide 2 3 jours aprs la rcolte, avantlclosion des ufs prsents sur lescadres. dfaut, il est indispensable

    de stocker les cadres en attentedextraction dans un environnementinhibant lclosion des ufs du petitcoloptre : un lieu ar et sec, voire

    une pice latmosphre contrle(moins de 50 % dhumidit relativeou moins de 10C) quipe dun ds-humidificateur ou dun systme dairconditionn. Aprs lextraction, il estncessaire de maintenir la mielleriepropre, de traiter la cire doperculeds que possible et de mettre leshausses lcher. Lorsque les cadressont extraits et propres, les mesuresde contrle appliques contre lafausse teigne sont alors suffisantescontre Aethina.

    ConclusionSans solution pour radiquer le petitcoloptre des ruches, la gestion delinfestation consistera perturberson dveloppement chaque stadede son cycle de vie et mettre lescolonies dans les meilleures condi-tions pour quelles puissent contr-ler leur infestation. La prophylaxiede base consiste maintenir descolonies fortes et non affectespar dautres stress. La plupart des

    apiculteurs amricains confronts Aethina tumidaemploient des pigesplacs dans les ruches, utilisant uninsecticide ou simplement de lhuileminrale. Un des aspects les plusimportants concerne les dgts ra-liss par les larves sur les cadres demiel. Lextraction rapide et le main-tien dune miellerie propre suffisent prserver la rcolte. De plus, dessolutions existent pour conserverles cadres en attente dextraction :la mesure la plus accessible corres-pond maintenir lhumidit relative

    moins de 50 %.

    Contact : julien Vallon,

    julien.vallon(a)itsap.asso.fr

    AOC

    MieldeCorse

    Bande de plastique alvole pour le pigeage des petits

    coloptres sur le fond de ruche.

    Anses

    Lactu de lITSAP

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    5/12La lettre de lITSAP N12 - aot 2015 - Page 5

    La slection, une solution durable contre Varroa

    Pour faire face la menace que

    reprsente Varroa pour les coloniesdabeilles domestiques et les apicul-teurs, les mthodes de lutte se sontconcentres jusqu prsent sur lamise au point de traitements anti-Varroa : principalement des trai-tements chimiques base dacari-cides, dhuiles essentielles ou encoredacides organiques. Cependant, cesmthodes connaissent actuellementdes limites significatives. En effet,lacarien devient rsistant certainsacaricides et ces molcules peuvent

    galement contaminer les produitsde la ruche (tels que le miel ou lescires) et lenvironnement direct desabeilles. Lefficacit des traitementsest, en outre, remise en question deplus en plus frquemment.

    Dans ce contexte, il y a un besoinurgent de dvelopper de nouvellessolutions pour lutter contre le parasiteVarroa. Sur le long terme, lexistencede colonies dabeilles capables dedvelopper naturellement des stra-tgies de dfense contre le varroa,

    et donc de survivre une infestationde lacarien, reprsente la solution laplus prometteuse.

    Pourquoi slectionnerVSH ?

    Les caractres

    de rsistance Varroa

    Les recherches menes depuis lap-

    parition du varroa sur Apis melliferaont permis de mettre en vidence

    plusieurs voies de rsistance abou-

    tissant une diminution de la pres-sion Varroa chez certaines coloniesdabeilles. Ces caractristiquesimpliquent des dfenses comporte-mentales ou le contrle de la repro-duction des acariens : interruption du cycle de reproduc-

    tion des varroas :ce caractre quilimite la croissance des popula-tions de varroas dans une colonieest appel SMR (Suppressed MiteReproduction). Cette limitationdu succs reproductif de Varroa

    peut sexpliquer son tour pardiffrentes adaptations, commela rduction de lattractivit deslarves aux varroas, la taille des cel-lules de couvain, la diminution dela dure doperculation, la diminu-tion de la priode de disponibilitdu couvain et le contrle de la fer-tilit des varroas.

    comportement dpouillage : lesabeilles peuvent se nettoyer elles-mmes et nettoyer leurs cong-nres. Ces moyens de dfensepeuvent se traduire en endom-

    mageant des varroas phortiquesmais ce comportement est peuprsent chezApis mellifera. comportement hyginique spci-

    fique au Varroa : dsoperculationdes cellules et limination ducouvain parasit par Varroa (voirfigure). Ce comportement a tnomm Varroa Sensitive Hygiene(VSH) (Harris 2005). Le nettoyagedu couvain infest par le biais decomportement VSH nentrane pasncessairement la mort des aca-

    riens contenus dans les cellules,car trs souvent ils schappent

    (Boecking et Spivak 1999). Cepen-

    dant, le comportement VSH inter-rompt la reproduction des acariensdans la cellule cible et diminuela probabilit que les varroas quischappent ralisent des cyclesde reproduction ultrieurs.

    Certaines nourrices sont capablesde dtecter diffrentiellement le cou-vain infest du couvain sain. Dans lecas o le couvain est infest, la cel-lule est dsopercule et le contenunettoy. La nymphe dabeille est

    ainsi tue, mais la reproductiondu varroa est stoppe. Sur le longterme, cela ralentit la croissancede la population varroa, sans pourautant impacter significativementcelle de la colonie.

    Comment choisir un critre

    de slection anti-varroa ?

    Dune manire gnrale, lorsquunslectionneur souhaite augmenterla frquence dun caractre dans sa

    population, il va utiliser un critre deslection la fois pertinent vis--visde lobjectif, mesurable de manirefiable et le moins coteux possible.

    Par exemple, si lon souhaite aug-menter la production de miel, le pluspertinent et facile mesurer est laproduction dune colonie, par peses.Des critres plus fins comme la quan-tit de nectar par abeille, la rapiditdu vol etcsont lis ce caractremais ne vont pas tre les seuls fac-

    teurs pour progresser et sont beau-coup plus complexes mesurer. ADAPI

    Dossier

    Couvainparasit

    Couvainsain

    Nourrices (10-20 j)

    DsoperculationDtection Nettoyage

    Figure. Schma descriptif des diffrentes tapes constituant le comportement VSH.

  • 7/24/2019 Lettre Itsap n12

    6/12La lettre de lITSAP N12 - aot 2015 - Page 6

    Avec cette approche pragmatique,le caractre taux de croissance dela population de varroas sembletre le critre de slection le plus

    pertinent, car le plus proche dursultat final recherch (avoir uneinfestation assez faible pour nepas affecter la colonie). Il peut treatteint, quel que soit le caractresous-jacent la rsistance de lacolonie (VSH, pouillement, rsis-tance du couvain). Une colonieprsentant une croissance faible dela population de varroas sera plusintressante slectionner pourproduire la gnration suivante.Ce critre peut apparatre dautant

    plus intressant quil est relative-ment simple mesurer.

    Malheureusement, le phnomnedinfestation dune colonie estcomplexe et affect par de nom-breux facteurs qui ne sont pas sui-vis et / ou matriss par les apicul-teurs. Slectionner des coloniessur ce seul critre semble assezpeu efficace, car la valeur obtenuepour une colonie nest pas nces-sairement reprsentative de lavaleur gntique de la reine, donc

    des qualits transmises ses des-cendants.

    Cest pourquoi actuellement, passerpar des critres de comportement

    ou dadaptations physiologiques,plus complexes mesurer maisplus fiables, permet de sassurerde slectionner des reproducteurs

    possdant naturellement la gn-tique recherche. Linsmination dereines par un seul mle permet aussidavoir une meilleure connaissancede la gntique value.

    Les slections testessur la rsistance au

    varroa

    Depuis le milieu des annes 90,diffrents programmes de slection

    ont t conduits par les instituts derecherche pour dvelopper des popu-lations dabeilles rsistantes spcifi-quement au varroa. Voici une prsen-tation des principales expriences : Les abeilles russes - RussianHoneyBee : men par lUSDA deBton Rouge (tats-Unis) sous lasupervision de Tom Rinderer ds lesannes 1990, ce programme taitla premire tentative long termepour obtenir des colonies dabeillesrsistantes Varroa. Les reines pro-venaient de lExtrme-Orient russe,

    la frontire entre les aires derpartition dApis melliferaet dApiscerana. Cette dernire espce ayantune relation hte-parasite quili-bre avec le varroa, une meilleure

    rsistance tait attendue dans lescolonies (Rinderer, de Guzman etal., 2001). Une augmentation pluslente de la population dacariens en

    comparaison dautres colonies at dailleurs montre dans ce pro-gramme (De Guzman, Rinderer etal.,2007). Cependant, les tentativesplus rcentes pour transfrer cescolonies aux apiculteurs ont rvlune production en miel plus faibledans ces colonies (Rosenkranz,Aumeier etal.,2010).

    Le Bond test live and let die : la mme priode plusieurs initia-tives europennes notamment enFrance et en Sude se sont concen-

    tres sur une mthode de slectionnaturelle consistant conserver lescolonies capables de survivre mal-gr labsence de traitements. Destudes ultrieures sur le potentielde rsistance de ces colonies ontmontr des rsultats prometteurs,mais jusqu prsent, aucune deces populations na t transfremassivement aux apiculteurs, prin-cipalement par manque de certi-tudes sur leur potentiel de produc-tion et sur leur capacit rsister Varroasans un suivi consquent

    sur le long terme. Le Test hyginique : luniversit

    du Minnesota (tats-Unis), le pro-gramme mis en place par MarlaSpivak dans les annes 1990

    Dossier

    La mesure du VSH (comportement hyginique dlimination du couvain parasit)Concrtement, la mesure du critre VSH se ralise selon les tapes suivantes : rcuprer un cadre de couvain opercul rcemment dans une ruche fortement infeste en varroas ; valuer prcisment le niveau dinfestation de ce cadre en dsoperculant 200 cellules et en comptant le nombre de varroastrouvs ; introduire ce cadre dans la ruche tester ;

    rcuprer le cadre 7 jours aprs ; ouvrir et compter de nouveau 200 cellules.

    La diffrence du taux dinfestation des cellules opercules est attribue au comportement dit VSH. Ce protocole ncessite davoirdes colonies pourvoyeuses de varroas, ce qui est compliqu en dbut de saison et dautant plus si le cheptel est slectionn sursa rsistance Varroa

    La mesure du SMR (suppression de la reproduction des varroas)La mesure de ce critre SMR se droule ainsi : rcuprer un cadre de couvain ferm avec des nymphes ges dans la colonie tester, ouvrir des cellules infestes et, en fonction du stade de la nymphe, du stade et du nombre des varroas trouvs dans la cellule,dterminer si la femelle varroa fondatrice est en capacit de raliser un cycle de reproduction complet ou non (par exemple unenymphe opercule depuis 8 jours et infeste par une femelle varroa devra avoir au moins un descendant mle et un descendant

    femelle au stade deutonymphe pour tre considr comme reproductrice).Le nombre de cellules ouvrir dpend du taux dinfestation en varroas de la colonie (dans le cas o la colonie est trs faiblementinfeste, il pourra tre ncessaire dinfester artificiellement la colonie avant de faire les observations). Il faut analyser, au mini-mum, 30 cellules infestes ce qui, selon le taux dinfestation et le nombre total de cellules ouvrir peut prendre plusieurs heures.

  • 7/24/2019 Lettre Itsap n12

    7/12La lettre de lITSAP N12 - aot 2015 - Page 7

    tait bas sur le test hyginique classique de nettoyage du cou-vain mort (Spivak 1996; Boeckinget Spivak 1999). Les colonies for-

    tement hyginiques (ayant un tauxde nettoyage lev et rapide) pr-sentaient un bon niveau de rsis-tance contre les maladies du cou-vain comme la loque amricaineet le couvain pltr. Cependant,leur capacit de rsistance vis--vis de Varroaest discute, car ellesemble plus faible que celle descolonies spcifiquement levspour le comportement VSH (Ibra-him et Spivak 2006 ; Danka, Har-ris et al., 2013). Les recherches

    ont montr que les mcanismescontribuant un comportementhyginique gnral et le compor-tement VSH pourraient se chevau-cher partiellement, mais ont proba-blement certaines composantesdistinctes. Le test du couvaintu ne semble donc pas un outiladapt pour la slection des colo-nies rsistantes au varroa (Danka,Harris etal.,2013).

    Le programme de slection

    SMR/VSH de lUDSA

    En parallle des tudes mentionnesci-dessus, John Harbo et Jeffrey Har-ris de lUSDA de Bton Rouge (tats-Unis) ont dmarr un programmeavec lidentification de coloniescapables de limiter la croissance dela population de varroas (Harbo etHoopingarner, 1997). Les reines tes-tes ont t introduites en paquetsdabeilles, puis les colonies ont tinfestes artificiellement en varroas

    de manire homogne et suivies surla croissance de la population devarroas. Plusieurs caractristiquesont t testes (dure dopercula-tion, test du couvain congel, toilet-tage et taux de varroas non repro-ducteurs) dans toutes les colonies.La non-reproduction des varroas estressortie comme le principal carac-tre, corrl avec la croissance de lapopulation de varroas. Ce caractrea t nomm SMR (Suppressed MiteReproduction) (Harris, Harbo et al.,2003). Jusquau dbut des annes

    2000, les lignes ont donc t slec-tionnes pour augmenter ce pourcen-tage de varroas non reproducteursdans le couvain.

    En 2005, une tude a permis dattri-buer cette baisse de fertilit chez lesvarroas llimination des varroasreproducteurs des cellules infestespar le comportement VSH (Harbo etHarris 2005). Cest pour cette raisonque le terme VSH a remplac celuide SMR pour ce programme de slec-tion (Harris 2007).

    Transfert en Europe

    La mise en uvre dune slectionsur le caractre VSH est trs lourdeet complexe, la fois en termesde comptence et de matriel,mais surtout en raison du tempsde testage ncessaire pour chaquecolonie et la ncessit de disposerde colonies fortement infestes,pourvoyeuses de varroas. De plus,

    comme pour toute slection, il fautun nombre important de coloniestestes pour que la slection soitefficace : elle ne peut donc pas treprise en charge directement parun apiculteur slectionneur, tantdonn la trs faible rentabilit dece travail court terme. Ce travailpourrait tre pris en charge de par

    des quipes de recherche, mais lesdiffrents instituts de rechercheeuropens ont suivi dautres pistes

    jusqu prsent.

    La possibilit de transfert direct dela slection faite aux tats-Unis parenvoi de reproducteurs est lgale-ment impossible car, pour des rai-sons sanitaires, il est interdit dim-porter du matriel biologique apicole,sperme compris, des tats-Unis versles pays europens.

    Le laboratoire de recherche de lUSDA de Bton rougeBas Bton Rouge (Louisiane), le laboratoire de recherche sur llevage, la gntiqueet la physiologie des abeilles est le plus ancien sur cette espce de lUSDA (linstitut derecherche publique en agriculture des tats-Unis).

    Actuellement, une vingtaine de personnes y travaillent dont 6 scientifiques. Ils ontnotamment la responsabilit de deux projets de slection denvergure sur Varroa: celuisur les abeilles VSH mais galement celui bas sur les abeilles dorigine russe.

    Le souhait clairement exprim de lUSDA est de transfrer compltement cette slec-tion aux apiculteurs, bien que la diffusion de la gntique VSH se fasse dj au traversde plusieurs leveurs. Cependant, lintgration partielle de gntique VSH issue deBton rouge dans leur cheptel ne dissuade pas lheure actuelle les apiculteurs am-ricains de traiter les colonies contre Varroa.

    Du point de vue du jeune institut quest ITSAP-Institut de labeille, ce qui nous estapparu remarquable, est le temps laiss autant moyens humains pour mener biences projets de longue haleine.

    ITSAP-Institutdelabeille

  • 7/24/2019 Lettre Itsap n12

    8/12La lettre de lITSAP N12 - aot 2015 - Page 8

    En 2012, grce une autorisation

    dimportation du Luxembourg, ungroupe dapiculteurs luxembourgeois,belges et franais, a pu intgrer dela semence VSH en provenance destats-Unis (USDA) dans son chep-tel. Ce groupe, en rseau depuislongtemps autour de la slection deBuckfast, est rcemment appuy surce projet par la fondation hollandaiseArista Bee Research. Les reines ins-mines par la semence VSH ont ttestes via un protocole simplifide SMR (avec ouverture dun petitnombre de cellules infestes) et les

    descendants prsentant les meil-leurs rsultats ont t conservs.Cette dmarche est extrmementintressante dans la perspective defournir des reines de cette originersistantes Varroaaux apiculteurs.Pour autant, en slection, il est pri-mordial de garder une vision longterme et de veiller conserver unediversit gntique importante. Pourcela, il est important de considrerdeux points : Intgrer la rsistance varroa sur

    toutes les populations en slection

    qui le souhaitent afin de ne pas res-treindre trs rapidement les reinesdiffuses quelques origines. EnFrance, cela ira de concert avec

    la volont des apiculteurs de dis-poser dune diversit importantedans les types dabeilles utilises. Ne pas se focaliser uniquementsur un caractre de rsistancemais considrer tous les carac-tres dintrt pour les apiculteurs.

    Perspectivespour la France

    Le frein majeur au dveloppement

    de la slection VSH grande chellevient de la difficult dvaluer lacapacit VSH dun large groupe decolonies. Pour impacter davantagela filire apicole et dvelopper laslection du potentiel de rsistance grande chelle (sur un nombre suf-fisant de colonies et en maintenantune diversit gntique forte), il appa-rat stratgique dorienter les effortsvers le dveloppement de nouvellestechniques et outils de mesure ducaractre, fiables et moins lourds mettre en uvre.

    Cest lobjet des projets en cours deconstruction, issus dune collabora-tion entre lINRA et lITSAP-Institutde labeille. Ceux-ci font suite deuxactions lances en 2014 : le recrutement par lINRA de FannyMondet, qui venait de soutenir sathse sur les interactions hte-parasite entre labeille et Varroadestructor notamment au niveaudes virus et du comportement VSH,pour dvelopper des recherches

    sur Varroa;

    le dmarrage de la station exp-rimentale de lITSAP-Institut delabeille Avignon, offrait un sup-port idal aux exprimentations

    sur le sujet VSH. En effet, le pre-mier objectif de cette station taitde tester des nouvelles mthodeset critres de slection, particuli-rement pour la rsistance Varroa.

    De nombreuses collaborations ontgalement t mises en place avecles quipes de recherche spciali-ses sur le sujet : les quipes de lUMT PrADE ontrencontr lquipe de Bob Dankaau laboratoire de lUSDA de Bton

    rouge afin de mieux prendre enmain le protocole de mesure et lesmthodes de slection associes ;

    lheure actuelle, plusieurs labo-ratoires europens (dont lUMTPrADE) runis dans le cadre deCoLoss dfinissent un protocolecommun de mesure du compor-tement VSH afin de lappliquer demanire homogne sur diffrentespopulations europennes pour enconnatre la variabilit sur ce cri-tre. Fanny Mondet (INRA) participe lanimation de ce projet. Bien que

    nomm VSH , ce protocole serapproche davantage du SMR, carles partenaires devront contrler letaux de varroas reproducteurs dansun cadre des colonies testes.

    Lobjectif final des projets de lUMTest de proposer des outils etmthodes de slection. Pour celales premires pistes suivies portentsur la mise au point de marqueursgntiques de la rsistance et surla simplification du test VSH. Ces

    travaux ncessitent de disposer decolonies prsentant un niveau levde VSH pour tester diffrentes hypo-thses en comparaison de coloniesnon rsistantes. Pour anticiper cebesoin, avec la collaboration delUSDA et avec lappui du ministrede lagriculture, lUMT PrADE a obte-nu une autorisation exceptionnelledimportation de semence VSH etles premires exprimentations Avignon vont donc dmarrer au prin-temps 2016.

    Contacts : Benjamin Basso,benjamin.basso(a)itsap.asso;fr et

    Fanny Mondet, fanny.mondet(a)

    paca.inra.fr

    J.Regnault

    J.Regnault

  • 7/24/2019 Lettre Itsap n12

    9/12La lettre de lITSAP N12 - aot 2015 - Page 9

    Tournesol : une mielle, de nombreuses questions

    tude de la mielle de tournesol : relations entre la scrtion nectarifre de

    diffrents cultivars de tournesol et la production de miel par des coloniesdabeilles domestiques.

    Deux hypothsestestes

    Aprs de nombreuses annes deculture de tournesol favorisant ledveloppement dune apiculture pro-fessionnelle de grande culture ou deplaine, les apiculteurs tmoignentdepuis 15 ans de difficults dans

    la production de miel de tourne-sol. Ils sinterrogent sur ltat et ladynamique attendue dune colonie lapproche et pendant cette mielle,sur le comportement des abeillesbutinant sur les capitules de tourne-sol et sur limpact ngatif quauraientles nouvelles varits sur la produc-tion de miel. En effet, les rendementsimportants et stables connus surcette mielle (jusqu 60 kg/colonie)ont fortement chut et deviennentactuellement incertains, voire nuls.LITSAP-institut de labeille a donc

    propos daborder le sujet dans unetude multi-sites et pluriannuelle quipermettra dobjectiver scientifique-ment les observations des apicul-teurs, en produisant des rfrencessur les dterminants techniques(dynamique des colonies, perfor-mance, potentiel nectarifre, frquen-tation des capitules de tournesol)qui expliqueraient la production demiel de tournesol.

    Un dispositif exprimental a t cr

    pour tester deux hypothses :1. la diffrence de potentiel necta-rifre (abondance et qualit) etdattractivit entre les cultivars detournesol influenceraient la pro-duction de miel ;

    2. la dynamique populationnelle descolonies durant la mielle influen-cerait la production de miel.

    Pour tester ces hypothses, deuxactions ont t conduites : le suivi de 180 colonies dabeilles(9 sites) en 2014 et de 320 colo-

    nies (15 sites) en 2015 durantla mielle, sur un territoire com-pos majoritairement de cultures

    de tournesol, dans un rayon de1,5 km autour de lemplacementdes colonies. Diverses mesures(poids des corps et hausses deruches, dynamique des colonies,niveau dinfestation en varroas,etc.) ont t ralises en rgionCentre, Aquitaine et Midi-Pyr-nes, disposant chacune de 3 10 ruchers de 20 colonies chacun,

    suivis durant toute la dure de lamielle de tournesol ; le potentiel nectarifre de diff-rents cultivars lors de leur florai-son (quantit de nectar secrt ettaux de sucre) et la frquentationdes capitules de tournesol par lesbutineuses (test de lattractivit dediverses varits) en grandes par-celles et en microparcelles ont ttudis en parallle.

    Surface de couvain et

    production de mielParmi les premiers rsultats, on notesur tous les sites que la structuredes colonies (proportion des facesde cadre de couvain ferm, le cou-vain ouvert, la rserve en miel, larserve en pollen et les abeilles)apporte des informations sur la dyna-mique des colonies. Lvolution dela surface des cadres occupe parle couvain ferm (cf. figure) rvleune baisse de cette surface durant

    toute la priode de la mielle, qua-si-systmatiquement lchelle durucher. Pour deux ruchers (n 7 et12) le graphique montre un cas unestabilit et un autre avec une lgreaugmentation de cette surface, cequi est par ailleurs cohrent avecune dynamique classique de coloniesen fin de saison o la population etla ponte diminuent lapproche delautomne.Une variabilit des surfaces occu-pes par le couvain sobserve par-fois intra-rucher et inter-rucher, avec

    des surfaces moyennes par colonieen dbut de mielle pouvant occuperentre 10 000 cellules (rucher 7 vert

    fonc) et plus de 20 000 cellules(rucher 10 bleu fonc).

    Les donnes issues de la mthodeColEval, du gain de poids et dunombre de varroas pour 100 abeilles,ont t traites lors dune premireanalyse statistique exploratoire quimet en vidence que la surface ducouvain ferm en dbut et en fin de

    mielle expliquerait la production demiel : les colonies manifestant une dyna-

    mique de ponte en fin de mielleseraient les plus aptes produireune rcolte ; la production serait aussi renfor-ce par leffet des rserves endbut de mielle.

    La charge en varroas a t priseen compte mais nest pas significa-tive ce stade des analyses. Les

    variables climatiques, celles lies labondance de la ressource ou safrquentation ainsi que sa contami-nation par les rsidus de pesticidesnont pas encore t intgrs danscette analyse.

    Dans le cadre du programme Fran-ceAgriMer Exprimentation, lITSAP-Institut de labeille continuera avecles ADA, Terres Inovia, lInra et lUMTPrAdE, produire des rfrencestechniques sur cette mielle pour enfaciliter sa comprhension.

    Contact : Fabrice ALLIER,

    fabrice.allier(a)itsap.asso.fr

    Partenaires du projet : ITSAP-Institut de labei lle, ADAAQ, ADAM, Terres Inovia, ex-CETIOM, ADAPIC,

    ADAM, Inra BioSP, Inra Abeilles & environnement.

    30000

    25000

    20000

    15000

    5000

    0

    10000

    3 3 4 4 5 5 7 7 8 8 9 9 10 10 11 11 12 12

    adamdebadamfin

    adaaqdebadaaqfin

    adapicdebadapicfin

    Surface cumule en nombre de cellules occupes

    par le couvain ferm des 20 faces de cadre

    Focus

    Figure 1 : Variabilit du paramtre Couvain ferm au dbut

    et fin entre le dbut et la fin de la mielle de tournesol

    pour lensemble des 3 rgions et des 9 ruchers

    (180 colonies), en 2014.

  • 7/24/2019 Lettre Itsap n12

    10/12La lettre de lITSAP N12 - aot 2015 - Page 10

    Vers linscription dune nouvelle mthodedvaluation de la toxicit des pesticides

    dans les procdures rglementaires internationalesAu cours des dernires annes, lUMT PrADE a ralis un important effort sur le dveloppement dune nouvelle

    mthodologie pour mesurer limpact de la toxicit des pesticides sur la capacit de retour la ruche desbutineuses. Puisque le non-retour des butineuses exposes de faibles doses de pesticides peut tre un lment

    dclencheur des vnements deffondrement des colonies, cette mthode suscite beaucoup dattentes.

    Lagence europenne de scurit desaliments (EFSA) a estim en 2012que les procdures actuelles dho-mologation des pesticides, basessur des donnes de mortalit, sont

    insuffisantes pour apprcier lesrisques rellement encourus par desabeilles exposes de faibles dosessur le terrain. Lagence europenneprend alors comme rfrence le tra-vail publi par lUMT sur le succs deretour des butineuses (Henry et al.,2012). La mthode mesure les effetsde doses subltales dun insecticide,administr en conditions de labora-toire de faon orale et aige, sur leretour la ruche de butineuses mar-ques avec des puces RFID (Radio-Frequency IDentification). Cette

    mthode est le fruit dun dvelop-pement mthodologique bas sur latechnologie RFID, dbut en 2006et finalis en 2010. La miniaturisa-tion des puces RFID (1 x 1,6 milli-mtre, 3 4 milligrammes) a permisdquiper des abeilles sans altrer

    leur comportement. Les puces RFIDcontiennent un identifiant uniquealphanumrique, transmis passive-ment par signal radio des lecteurslectroniques situs

    quelques milli-mtres de la puce.Nous enregistronsalors lheure exactede passage sous lelecteur dune abeille marque avecune puce.

    Aujourdhui, nous visons linscriptionde cette mthode du vol de retourdans les procdures standardisesinternationales. Julie Fourrier coor-donne ainsi pour lITSAP-Institut delabeille un projet, en partenariat

    avec lINRA et lACTA, qui a pourobjectif de proposer une nouvelleligne directrice lOCDE (Organisa-tion de Coopration et de Dvelop-pement conomiques). Les lignesdirectrices de lOCDE pour les essaisde produits chimiques dtaillent les

    modes opratoires reconnus commetant les plus pertinents lchelleinternationale et utiliss par lesgouvernements, lindustrie et des

    laboratoires indpen-

    dants afin didentifieret de dfinir les dan-gers potentiels denouvelles substanceschimiques. Cette bat-

    terie doutils est particulirementemploye dans les tests rglemen-taires raliss pralablement lamise sur le march des pesticides. ce jour, seuls les tests de toxicitaigu chez labeille adulte et sur lestade larvaire sont inscrits dans ceslignes directrices. Notre projet vise changer cet tat de fait.

    La premire tape ft de choisir le

    mode dadministration du pesticide.

    Pour cela, nous avons compardeux modes dexposition orale desbutineuses, celle ralise indivi-duellement (isolement de chaque

    UMT PrADE

    UMTPrADE

    Probabilitcumulederetour

    Temps aprs ladministration (min)

    1,0

    0,8

    0,6

    0,4

    0,2

    0,0

    0 500 1000 1500

    Probabilitcumulederetour

    Temps aprs ladministration (min)

    1,0

    0,8

    0,6

    0,4

    0,2

    0,0

    0 500 1000 1500

    Probabilitcumulederetour

    Temps aprs ladministration (min)

    1,0

    0,8

    0,6

    0,4

    0,2

    0,0

    0 500 1000 1500

    La modalit tmoin

    La modalit traite

    La modalit tmoin

    La modalit traite

    administration individuelle

    administration collective

    Figure 1 : Probabilit cumule

    de retour la ruche

    aprs ladministration individuelle

    Figure 2 : Probabilit cumule

    de retour la ruche

    aprs ladministration collective

    Figure 3 : Probabilit cumule

    de retour la ruche aprs

    les administrations individuelle et collective

    mesurer limpact dela toxicit des pesticides

    sur la capacit deretour la ruchedes butineuses.

  • 7/24/2019 Lettre Itsap n12

    11/12La lettre de lITSAP N12 - aot 2015 - Page 11

    butineuse) et celle ralise collecti-vement en groupes dindividus. Pourcela, des butineuses porteuses depelotes de pollen de phaclie ont

    t captures lentre de la ruche.Ces butineuses proviennent duneparcelle d1 hectare de phaclie,spcifiquement implante pour lesbesoins de lessai et situe 1 kmde la ruche exprimentale quipedu dispositif RFID. Au laboratoire,les abeilles sont chacune marquesavec un transpondeur RFID et expo-ses individuellement ou collective-ment la molcule insecticide ounon (tmoin). Linsecticide test estle thiamthoxam (nonicotinode)

    administr la dose subltale d1 ngpar abeille. Cette exposition est ra-lise grce ladministration de 20l par abeille dune solution sucre.Puis, les abeilles sont transportesau niveau de la parcelle de phacliepour tre relches. Le retour laruche des butineuses est enregistrpendant 24 heures aprs relcheravec le dispositif RFID. Ltude a trpte avec 5 colonies diffrentes.Un total de 596 abeilles a t rel-ch.

    Pour les abeilles exposes individuel-lement et collectivement, la propor-tion dindividus retournant la rucheest significativement plus faibleaprs lexposition linsecticide (Fig.1 et 2). Pour chacune des modalits,traite (non montres) ou tmoin(Fig. 3), les abeilles exposes indi-viduellement retournent la ruchedans les mmes proportions que lesabeilles exposes collectivement.Nous avons ainsi retenu lexpositioncollective qui est plus simple rali-

    ser pour une standardisation mtho-dologique.

    La deuxime tape, en cours de ra-

    lisation, consiste mener un essai

    inter-laboratoire (appel aussi testcirculaire ou Ring test ). Cet essaiconsiste faire appliquer le mmeprotocole plusieurs quipes, dansdes zones gographiques diffrentes.Linscription de la mthode de vol deretour dans les lignes directrices delOCDE est subordonne la rali-sation de ce test circulaire. En effet,

    pour atteindre lobjectif dune utilisa-tion en routine de la mthode, lappli-cation dun tel essai inter-laboratoirepermet destimer la variabilit des

    rsultats selon des facteurs nces-sairement variables dune quipe lautre (tat sanitaire des abeilles,oprateurs, paysage, climat). Il per-met donc de tester la reproductibilitdes rsultats dans des contextesdiffrents et de fixer le domaine de

    validit de lexprimentation. Il per-met galement de sassurer de lamatrise de la mise en uvre de lamthode par les laboratoires. Cettemthode a t rdige en 2014 parle groupe dexperts de la Commis-sion des essais biologiques (CEB).Nous avons ainsi cr un rseauinternational dune dizaine de labora-toires volontaires, appartenant dessocits de prestation ou des labo-ratoires de recherche, forms pourtester la mthode. La formation de

    ces quipes a eu lieu Avignon du14 au 16 avril 2015 (photo). La pre-mire journe a t consacre auxprsentations en salle des travauxde recherche bass sur la mthode,de lorganisation dun test circulaire

    et du protocole appliquer. Les deuxjours suivants ont t rservs auxtravaux pratiques sur lensemble desphases de la procdure exprimen-tale, du prlvement des butineuses la collecte des donnes enregis-tres, en passant par le marquage

    des butineuses avec les puces RFID.Les rsultats des essais ralissen 2015 seront restitus au rseaude laboratoires volontaires lors delautomne 2015. Un an aprs, nousprvoyons de soumettre la lignedirectrice lOCDE pour quelle soitinstruite par cette instance durant lepremier semestre 2017.

    Lquipe internationale travaillant sur lessai inter-laboratoire pour tester la nouvelle

    mthode dvaluation de la toxicit des pesticides.

    Session de formation la mthode du vol de retour

    (Avignon, 14-16 avril 2015).

    ACTA

    Pour en savoir plus :Bagnis C., Brun F., Devillers J., Aupinel P., Gauthier M., Fourrier J., Decourtye A. (2010). Analyse

    des traits comportementaux dabeilles marques avec des puces RFID en conditions de pleinchamp. Bull. Tech. Apic., 36(3):98-109.

    Fourrier J., Petit J., Fortini D., Aupinel P., Morhan C., Vidau C., Grateau S., Henr y M., Decourtye A.(2015). Validation dune mthode mesurant les effets dun pesticide surle vol de retour la ruche des butineuses. Actes des Journes de la Recherche Apicole. http://www.itsap.asso.fr/downloads/evenements/jra_2015_resumes_des_interventions_web.pdf

    Henry M., Beguin M., Requier F., Rollin O., Odoux J.-F., Aupinel P., Aptel J., Tchamitchian S.,Decourtye A. (2012). A Common Pesticide Decreases Foraging Success and Survival in HoneyBees. Science 336, 348-350. DOI: 10.1126/science.1215039.

    Requier F., Henry M., Decourtye A. (2014). Les puces RFID volent au secours des abeilles.Biofutur, 357, 46-51.

    Remerciements :

    La technique de marquage des abeilles avec des pucesRFID et la mthode du vol de retour ont reu le finance-

    ment du Programme Communautairepour lApiculture (projets Orientation,RFID et Techbee). Lessai inter-labora-toire est soutenu financirement par lafondation Lune de Miel.

  • 7/24/2019 Lettre Itsap n12

    12/12

    Concilier productions apicoles,service de pollinisation et

    productions vgtales et animalesdans le cadre dun GIEE*Cette fiche pdagogique sadresse aux conseillers de la productionvgtale et animale (apiculture incluse) accompagnant les agriculteurssouhaitant crer des relations plus troites avec les apiculteurs etmettre en uvre des pratiques favorables aux insectes pollinisateurssur leur exploitation.

    La dmarche prsente dans cette fiche permet de mettre en uvrecollectivement des actions agro-cologiques en faveur des abeilles. Ilsagit dun long processus duquel mergeront :

    des itinraires techniques adapts aux objectifs recherchs, des rfrences technico-conomiques lies ces itinraires techniques, des formes collectives dorganisation du travail et de gestion du territoire.

    Cette fiche est en accs libre sur www.itasp.asso.fr

    Agenda

    Concilier productions apicoles,service de pollinisation et productions vgtaleset animales dans le cadre dun GIEE*

    *Groupement dintrt conomique et environnemental

    VRAIOUFAUX?Certaines actions en faveur des abeilles sont compatibles avec dautres objectifs agro-cologiques viss par

    les GIEE existants ou venir :

    Touteactionenfaveurdelabeillemellifre,etde lapiculture,lestgalementpourlesabeillessauvages.VRAI. La prservation de la flore et la diminution du risque dintoxication aux pesticides vont bnficier aux abeilles sau-

    vages. Toutefois,la plupart des abeilles sa uvages (1 000 espces en France) ont un rgime alimentaire plus spcifique que

    labeille mellifre et butinent uniquement quelques plantes. Ces plantes doivent alors tre prsentes proximit de leur

    nid car elles volent souvent sur de courtes distances (quelques centaines de mtres). Cest pourquoi,la conservation de

    certaines abeilles sauvages ncessite des actions spcifiques.

    Le traitementduneparcelledistantede 1km duruchernepeutpas avoirdimpactsurlesabeilles.FAUX. Les butineuses dune colonie dabeilles mellifres parcourent des distances suprieures 1 km pour rcolter

    leurs ressources. Cette vaste aire de butinage (environ 1 000 ha,soit 10 km), ncessite de mettre en uvre des actions

    qui vont au-del du changement de pratiques sur une seule parcelle. Cela implique galement une concertation et une

    dmarche collective entre plusieurs cultivateurs et apiculteurs,do la p ertinence dun GIEE pour coordonner ces actions.

    Uneculturede laphacliene suffitpas comblerlesbesoinsalimentairesdesabeillesmellifres.VRAI. Cette parcelle devra tre accompagne dautres surfaces en fleurs pour couvrir les besoins des abeilles sur une

    saison entire, de mars mi-octobre. Une flore naturelle devra galement tre prsente pour approvisionner des abe illes

    sauvages.

    Augmenterlesquantitsdenectaretde pollendisponiblessuffitamliorerlasantdesinsectespollinisateurs.

    FAUX. La gestion de surfaces fleuries pour amliorer lalimentation des abeilles doit saccompagner de bonnes pratiques

    phytosanitaires : traiter uniquement si ncessaire,prfrer les autres moyens de lutte (ou dfaut les produits moins

    toxiques) ; ne pas pulvriser un insecticide sur des plantes en fleurs en plein jour ; viter toute drive des produits en

    dehors de la parcelle traite en respectant une zone tampon de 5 m de large entre la zone traite et la surface en fleurs.

    Lesactionsenfaveurdesabeillessaccompagnentforcmentduneperteconomiquepourle cultivateur.FAUX. Beaucoup dactions nengendrent pas ncessairement un surcot : choix des p lantes implanter,des intrants

    employer,des priodes dinterventions (traitement,fauche ). En prservant les abeilles,on renforce le service de pollinisa-

    tion bnfique au rendement des cultures, la qualit des semences et de fruits de certaines plantes et au maintien des

    auxiliaires dans lenvironnement.

    Lapiculteurnestpasunagriculteur.FAUX. Lapiculteur est un agriculteur non cultivateur,qui dpend quasi-exclusivement des ressources en po llen et en nec-

    tar prsentes dans les paysages (parcelles,zones naturelles), entretenus par les cultivateurs,pour lever ses abeilles et

    produire du miel,du pollen ou de la gele royale.

    Ladmarcheprsenteicipermetdemettreenuvrecollectivementdesactionsagro-cologiquesenfaveurdesabeilles.Ilsagitdun

    longprocessus duquelmergera :

    desitinraires techniquesadapts auxobjectifs recherchs,

    desrfrences technico-conomiqueslies cesitinrairestechniques,

    desformes collectivesdorganisationdu travailetd egestion duterritoire.

    Lesmots-cls de cette dmarchesont : concertation ; changementde pratiques; mthode essai-erreur ; double performance

    conomiqueet cologique.

    Cettefichepdagogiquesadresse auxconseillersde laproductionvgtaleet animale(apicultureinclue)accompagnantles agriculteurs

    souhaitantcrer desrelations plustroites avecles apiculteurset mettreen uvredes pratiquesfavorablesaux insectespollinisateurs

    surleur exploitation.

    Congrs Apimondia 2015,du 15 au 20 septembre 2015 - Daejeon (Core du Sud)www.apimondia2015.com

    Colloque cophyto Recherche,les 13 et 14 octobre 2015 Paris (75)https://colloque.inra.fr/ecophyto_recherche

    4eJournes de la recherche apicole,du 2 au 4 fvrier 2016 Paris (75)www.itsap.asso.fr

    Confrence du rseau COLOSS,du 21 au 23 octobre 2015 - Lukovica (Slovnie)www.coloss.org/events

    Outils

    *Groupement dintrt conomique et environnemental

    Institut technique et scientifique de lapiculture et de la pollinisation

    149, rue de Bercy 75595 PARIS CEDEX 12 Tl. 01 40 04 50 29 Tlcopie 01 40 04 51 48

    Directeur de la publication : Jean-Yves FOIGNET Rdactrice en chef : Patricia ODOUNTAN

    Comit de rdaction : Fabrice ALLIER, Benjamin BASSO, Maxime BEGUIN, Sophie CLUZEAU-MOULAY, Alexandre DANGLANT, Axel DECOURTYE,Ccile FERRUS, Marine GOURRAT, Orianne ROLLIN, Julien VALLON, Cyril VIDAU.

    Mise en page : IFIP Impression : CrentrImprim Tirage : 3 500 ex. Dpt lgal : aot 2015.

    Photo en couverture CETA ALsace

    3eJourne de lAnsessur la sant des abeilles,30 novembre 2015 Paris (75)www.anses.fr