lettre confederale

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www.cfecgc.org Confédération française de l’encadrement CGC N° 1292 7 SEPTEMBRE 2012 ISSN 0753-0625 Bimensuel LA LETTRE confédérale 1 [email protected] Cette fin d’été nous fait entrer de plain-pied dans la dure réalité. Croissance en berne, chômage en nette hausse, incertitudes pour l’avenir, précarité... Tout cela pèse sur le moral. La confiance n’est pas là. La crise de la dette - privée comme pu- blique - débutée il y a cinq ans est toujours là. La crise de la zone euro également. Rien de structurel et de concret n’a véritable- ment été accompli tout au moins à un éche- lon global et coordonné. Les symptômes ont été identifiés. Une palette de remèdes énoncés. Mais de la lutte contre l’évasion fiscale, à la manière de conduire le désen- dettement en passant par l’amélioration de la compétitivité pour relancer la croissance, le protocole d’ensemble n’a pas été mis en place, suivi, évalué. Aujourd’hui, nous attendons des dirigeants politiques, à commencer par ceux de notre pays, qu’ils fixent le cap, le calendrier, la méthode. Qu’ils nous expliquent clairement pourquoi il faut sauver la zone euro. Com- ment. À quel prix. Payé par qui. Combien de temps cela prendra. La manière de me- surer les progrès et comment chacun en sera bénéficiaire. La CFE-CGC dit stop aux trains de prélèvements obligatoires supplé- mentaires que nous subissons depuis un an pour remplir le tonneau des Danaïdes ! Nous avons l’habitude d’apporter notre écot à l’intérêt général et à la solidarité. Mais nous voulons sortir du cercle vicieux où nous nous trouvons. Les prélèvements obli- gatoires supplémentaires signifient baisse de pouvoir d’achat et épargne de précau- tion qui pèsent sur la consommation avec un impact sur la croissance. Pire : lorsque le forfait social sur intéressement et parti- cipation grimpe à 20 %, nul doute que, très rapidement, l’enveloppe globale qui y est consacrée par les entreprises va baisser, remettant en cause les fondements et prin- cipes de ces mécanismes. La moindre des choses serait d’annoncer un retour rapide à un taux moins dissuasif... Pour combattre le chômage et tendre vers un taux d’activité soutenu, notamment pour les jeunes et les seniors, le gouvernement met sur la table deux dispositifs. Les contrats d’avenir, énième formule des contrats aidés qui, depuis quinze ans, sont utilisés par tous. La CFE-CGC considère qu’il vaut mieux offrir aux jeunes une activi- té plutôt que les laisser livrés à eux-mêmes et à la tentation pour certains d’occupations illicites. Mais nous voulons que ces contrats soient structurés par un volet formation et professionnalisation qui leur permettent de se tourner le plus vite possible vers un emploi marchand. Les contrats de génération. L’idée du lien junior-senior et de la transmission des sa- voirs et expériences est séduisante. Pour que les entreprises jouent le jeu, il faut défi- nir les conditions pratiques et souples qui encourageront le succès de cette formule. C’est le but de la négociation de ces pro- chaines semaines. Enfin, pour faire sauter les verrous et les blocages du marché du travail, le gouver- nement souhaite que les partenaires so- ciaux négocient ce qui est présenté sous le vocable «Sécurisation des parcours pro- fessionnels». La sémantique est pleine de ressources ! Il y a quelques mois, on ap- pelait cela «Accords compétitivité-emploi» que la CFE-CGC avait proposé de rebap- tiser «Accords de maintien dans l’emploi». Nous y sommes prêts. Mais pas à n’importe quel prix. En l’état, il est hors de question de supprimer le droit individuel du salarié à s’opposer à une modification substantielle de son contrat de travail du fait d’un accord d’entreprise de branche. Il faut commencer par créer les conditions de la confiance ! Comment anticipons-nous les restructurations ? Comment les sala- riés sont-ils associés à la gouvernance des entreprises ? Quelles garanties et contre- parties sont identifiées pour les employeurs comme pour les salariés afin de parve- nir enfin à une réelle fluidité ? Il s’agit de recréer ce qui se pratiquait jusque dans les années soixante-dix. À savoir qu’un changement d’employeur soit vécu comme quelque chose de naturel. Pour tout cela, il faut sortir des postures et instaurer un nouveau dialogue. Vaste pro- gramme ! Bernard Van Craeynest La confiance, ça se gagne !

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LETTRE CONFEDERALE SEPTEMBRE 2012

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Page 1: LETTRE CONFEDERALE

www.cfecgc.orgConfédération française de l ’encadrement CGC

N° 1292 7 septembre 2012

ISSN 0753-0625Bimensuel

La Lettre confédérale

1

[email protected]

Cette fin d’été nous fait entrer de plain-pied dans la dure réalité. Croissance en berne, chômage en nette hausse, incertitudes pour l’avenir, précarité... Tout cela pèse sur le moral. La confiance n’est pas là.

La crise de la dette - privée comme pu-blique - débutée il y a cinq ans est toujours là. La crise de la zone euro également. Rien de structurel et de concret n’a véritable-ment été accompli tout au moins à un éche-lon global et coordonné. Les symptômes ont été identifiés. Une palette de remèdes énoncés. Mais de la lutte contre l’évasion fiscale, à la manière de conduire le désen-dettement en passant par l’amélioration de la compétitivité pour relancer la croissance, le protocole d’ensemble n’a pas été mis en place, suivi, évalué.

Aujourd’hui, nous attendons des dirigeants politiques, à commencer par ceux de notre pays, qu’ils fixent le cap, le calendrier, la méthode. Qu’ils nous expliquent clairement pourquoi il faut sauver la zone euro. Com-ment. À quel prix. Payé par qui. Combien de temps cela prendra. La manière de me-surer les progrès et comment chacun en sera bénéficiaire. La CFE-CGC dit stop aux trains de prélèvements obligatoires supplé-mentaires que nous subissons depuis un an pour remplir le tonneau des Danaïdes !

Nous avons l’habitude d’apporter notre écot à l’intérêt général et à la solidarité. Mais nous voulons sortir du cercle vicieux où nous nous trouvons. Les prélèvements obli-gatoires supplémentaires signifient baisse de pouvoir d’achat et épargne de précau-tion qui pèsent sur la consommation avec un impact sur la croissance. Pire : lorsque le forfait social sur intéressement et parti-cipation grimpe à 20 %, nul doute que, très rapidement, l’enveloppe globale qui y est consacrée par les entreprises va baisser, remettant en cause les fondements et prin-cipes de ces mécanismes. La moindre des choses serait d’annoncer un retour rapide à un taux moins dissuasif...

Pour combattre le chômage et tendre vers un taux d’activité soutenu, notamment pour les jeunes et les seniors, le gouvernement met sur la table deux dispositifs.

Les contrats d’avenir, énième formule des contrats aidés qui, depuis quinze ans, sont

utilisés par tous. La CFE-CGC considère qu’il vaut mieux offrir aux jeunes une activi-té plutôt que les laisser livrés à eux-mêmes et à la tentation pour certains d’occupations illicites. Mais nous voulons que ces contrats soient structurés par un volet formation et professionnalisation qui leur permettent de se tourner le plus vite possible vers un emploi marchand.

Les contrats de génération. L’idée du lien junior-senior et de la transmission des sa-voirs et expériences est séduisante. Pour que les entreprises jouent le jeu, il faut défi-nir les conditions pratiques et souples qui encourageront le succès de cette formule. C’est le but de la négociation de ces pro-chaines semaines.

Enfin, pour faire sauter les verrous et les blocages du marché du travail, le gouver-nement souhaite que les partenaires so-ciaux négocient ce qui est présenté sous le vocable «Sécurisation des parcours pro-fessionnels». La sémantique est pleine de ressources ! Il y a quelques mois, on ap-pelait cela «Accords compétitivité-emploi» que la CFE-CGC avait proposé de rebap-tiser «Accords de maintien dans l’emploi». Nous y sommes prêts. Mais pas à n’importe quel prix. En l’état, il est hors de question de supprimer le droit individuel du salarié à s’opposer à une modification substantielle de son contrat de travail du fait d’un accord d’entreprise de branche.

Il faut commencer par créer les conditions de la confiance ! Comment anticipons-nous les restructurations ? Comment les sala-riés sont-ils associés à la gouvernance des entreprises ? Quelles garanties et contre-parties sont identifiées pour les employeurs comme pour les salariés afin de parve-nir enfin à une réelle fluidité ? Il s’agit de recréer ce qui se pratiquait jusque dans les années soixante-dix. À savoir qu’un changement d’employeur soit vécu comme quelque chose de naturel.

Pour tout cela, il faut sortir des postures et instaurer un nouveau dialogue. Vaste pro-gramme !

bernard Van Craeynest

La confiance, ça se gagne !

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Votre rendez-vous mensuel sur www.cfecgc.org :

le maG 360...

Écoute et accompagnement psychologique des adhérents

CFE-CGC : 0800 715 555

DéVELoPPEMENT SyNDICALLe bureau national a pris connais-sance avec satisfaction du dévelop-

pement du nombre de sections syndicales CFE-CGC. À la fin du premier trimestre, ces créations proviennent pour : • 59 % de l’accueil direct au sein des

Unions territoriales ;• 28 % des protocoles d’accords préélec-

toraux ;• 8 % du réseau.Par rapport aux fédérations, la répartition est principalement la suivante : • 18 % pour la FFASS ;• 13 % pour la Métallurgie ;• 13 % pour le Commerce et services ;• 10 % pour les Transports ;• 10 % pour le GFPP...

ÉcoleoBLIGATIoN DE RéSULTATLe gouvernement entend «re-fonder l’école». L'attractivité de

l'école de la République doit associer l'idée d’entreprendre et l'obligation de résultat, des notions sont vitales pour notre pays ! Pour la CFE-CGC, il s’agit de fixer et de partager un minimum pour tous : lire, écrire, compter à la fin du pri-maire. Si l’appel aux technologies numé-riques est une solution pour atteindre ces objectifs et contribuer à relancer l’activité en France rapidement, la CFE-CGC y sera favorable ! Si, par contre, celui-ci ne consistera qu’à installer des écrans supplémentaires devant les enfants, ce ne sera pas participer à l’acquisition minimum des connaissances néces-saires pour réussir dans la vie, tout bel écran que ce soit ! L’urgence est ailleurs : fixons une obligation de résultat pour les enfants, pour les parents, pour les enseignants et nos gouvernants sur ces trois piliers que sont la lecture, l’écriture et le calcul avec les outils existants. Sur ce socle devront s’articuler de manière transversale les autres activités scolaires de la journée. La CFE-CGC ajoute, dans ses priorités, l’indispensable formation tout au long de la vie professionnelle des enseignants, à l’image de ce qui se pra-tique dans les entreprises. La CFE-CGC préconise que le parcours de l’ensei-gnant passe par un stage en entreprise, expérience nécessaire dans la transmis-sion du savoir. Ce cycle acquisition et transmission des savoirs doit être mis en cohérence avec "l'économie réelle". Ser-vons nous également de ceux qui savent, mettons en place des tutorats notamment par l’implication des seniors, nous avons les moyens à disposition. La France ne pourrait supporter que la crise se double d’une crise du savoir !

bernard [email protected]

Contrat de génération

C’EST PARTI !Il était attendu. Il est le fruit des concertations bilatérales. La

CFE-CGC s’était impliquée très en amont de la Conférence sociale des 9 et 10 juil-let 2012. Le document d’orientation nous est donc parvenu le 4 septembre et rap-pelle que le contrat de génération « doit être un outil, dans les entreprises, pour améliorer nos pratiques de gestion des âges concernant les jeunes et les seniors ». Ce dispositif s’adaptera à la taille des entreprises. Dans les grandes entreprises (+ de 300) l’accord d’entreprise – qui se

protection sociale

ÇA CoMMENCE À BIEN FAIRE !Les responsables politiques et

les partenaires sociaux partagent tous l’idée qu’il est nécessaire d’élargir les assiettes de financement de la protection sociale au-delà des revenus du travail. Mais comment ? Selon le président de la République «le gouvernement ferait, en 2013, des choix courageux... mais aussi durables et justes, pour réformer le finan-cement de la protection sociale». Tels étaient effectivement les engagements du candidat à la présidentielle, dont acte. Mais comment ne pas replacer ce message politicien dans le contexte des multiples discours des cabinets ministé-riels, des think tanks associés et même

substituera d’ailleurs aux accords seniors - devrait permettre d’être concrets, inven-tifs, offensifs sur l’embauche des jeunes (en CDI) ; le maintien des seniors dans l’entreprise (tutorat notamment) et l’orga-nisation de la transmission des compé-tences… Dans les petites entreprises (moins de 300) il est proposé soit un accord collectif, soit un contrat individuel conclu entre le jeune embauché en CDI et le senior identifié voire même avec le chef d’entreprise. Bien évidemment, des mesures incitatives sont nécessaires pour faire bouger les entreprises ! Il est donc précisé par ce document que pour les grandes entreprises les allégements de charges (jusqu’à 1,6 SMIC) seront conditionnés à la conclusion d’un accord avant le 30 septembre 2013. Pour les petites entreprises, une aide forfaitaire sera versée pour les embauches de jeunes en CDI (pour trois ans) et pour les seniors maintenus dans l’emploi. Tout est donc mis sur la table pour que les parte-naires sociaux s’emparent du sujet, mais il ne faudrait pas que ce canevas reste vide et inutile. La CFE-CGC demandera notamment pour le jeune embauché un véritable plan de formation et d’insertion, un engagement d’acquisition des compé-tences et, pour les seniors, une revalo-risation de cette responsabilité nouvelle ainsi qu’un aménagement des postes de travail des tuteurs sollicités. Le pro-gramme est lourd pour un dispositif coû-teux. L’objectif de 500 000 contrats sur le quinquennat semble presque inattei-gnable. Le MEDEF sera-t-il disposé enfin à créer des emplois plutôt qu’à concevoir des « mesurettes » ? La CFE-CGC fera tout pour ne pas faire du contrat généra-tion un échec !

marie-Françoise [email protected]

de certains syndicalistes de la pensée unique, sur justice, équité et redistri-bution renforcée ? Les vieux démons réapparaissent ! À enveloppe constante, la formule magique des rescapés de la lutte des classes c’est de taxer davan-tage les classes moyennes et de mettre toutes les prestations sous conditions de ressources. Tu paies plus et tu es moins protégé, tant pis pour toi si tu as fait des efforts pour progresser dans l’ascenseur social ! Cela commence à bien faire, et peut être faut-il expliquer à nouveau à ceux qui n’ont pas bien compris, que notre modèle social est aujourd’hui pré-cieux et protecteur pour les plus vulné-rables, justement parce que la classe moyenne partage les principes fonda-teurs de 1945, selon lesquels « chacun finance selon ses moyens, et est protégé selon ses besoins » . À trop bousculer cette classe moyenne, on va l’entraîner dans un modèle plus individualisé….les grands perdants dans ce cas de figure seraient les plus vulnérables que nous sommes censés protéger. Alors attention aux recettes trop faciles ou trop lourdes qui nous donnent des indigestions !

Danièle [email protected]

La CFe-CGC partenaire de www.assse.com

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www.cfecgc.org

N°1292 > 7 SEPTEMBRE 2012

Le Youtube CFe-CGChttp://bit.ly/KwUkc6

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http://twitter.com/#!/CFeCGC

↘ ÉcoleUNE REFoNDATIoN DISCUTéELa CFE-CGC est partie prenante de la consultation du gouvernement pour refonder l’école. Dans les groupes de travail qui se réunissent depuis juillet jusqu’à fin sep-tembre, elle fait savoir son avis favorable au dispositif spécifique «emploi d’avenir professeur» compte tenu des renforts qui apparaissent vraiment nécessaires. Par ail-leurs, elle accentue ses revendications pour renforcer et rendre plus lisible le service public de l’orientation, en particulier en donnant aux conseillers et aux enseignants une expérience en entreprise. Pour la Confédération, refonder l’école nécessite de s’appuyer sur les territoires pour atteindre une plus grande mixité sociale et cultu-relle, grâce à une carte scolaire rendue plus efficace. L’objectif : redonner aux parents confiance dans les établissements de proximité, qu’ils soient publics ou privés. L’école doit aussi être source d’innovation pédagogique : la CFE-CGC demande pour les en-seignants des temps d’échanges sur ces aspects, compris dans leur temps de travail. Elle appelle à un recentrage des compétences du socle commun dans tous les éta-blissements. Elle prône une «vraie formation initiale et continue pour les enseignants» grâce à la professionnalisation de leur formation initiale et à son entretien tout au long de la carrière (offres de formation, adéquation avec les besoins, stages en entre-prise, actualisation des connaissances...). La notion de socle commun devra être révi-sée pour une meilleure articulation des programmes et une évaluation adaptée. Les rythmes scolaires devront être revus et adaptés aux besoins de l’élève : la CFE-CGC est favorable à la semaine de 4,5 jours en primaire à la condition que la demi-journée supplémentaire soit fixée au mercredi pour mieux s’intégrer à la vie familiale, tandis que la réduction du nombre d’heures d’enseignement dans la journée doit dégager des heures attribuées au soutien scolaire, l’aide aux devoirs devant être partie inté-grante du programme de formation. La CFE-CGC attache une grande importance à la valorisation de la filière professionnelle, garante d’une rapide insertion profes-sionnelle des jeunes. Elle demande la mise en œuvre d’actions spécifiques pour, notamment, renforcer les liens avec le monde économique, améliorer l’orientation des élèves et faciliter la poursuite d’études supérieures. Les atouts de cette filière devront être renforcés (pédagogie centrée sur l’élève, NTIC...). Pour lutter contre la violence et l’absentéisme à l’école, la CFE-CGC fait des propositions en forme d’actions : la présence d’adultes dans les établissements, la formation d’équipes éducatives à ces questions, le retour à des règles et des sanctions signifiantes, une sensibilisation en direction des élèves et leurs parents, la prise en charge des élèves en souffrance et l’éducation à la citoyenneté. Elle s’implique également dans tous les débats relatifs aux activités périscolaires, culturelle et sportives à l’école, en particulier pour libérer les parents des prises en charge financières...

www.refondonslecole.gouv.fr

↘ rentrée socialeREToURNER À L’éCoNoMIE RéELLELa CFE-CGC est dans un «état d’esprit volontariste et d’aiguillon», assure Ber-nard Van Craeynest, au «Téléphone sonne» de France Inter, à la veille de la rentrée sociale. Le président confédéral a apprécié la conférence sociale des 9 et 10 juillet dernier, sauf que son calendrier d’action est «trop lointain» compte tenu de l’urgence à réagir à la crise : «on ne peut indéfiniment dialoguer sans qu’il y ait des décisions !». Il exhorte le gouverne-ment à concrétiser la lutte contre l’évasion fiscale «parce qu’il y a des milliards d’eu-ros à récupérer plutôt que de faire payer toujours les mêmes qui ne peuvent pas échapper à la pression fiscale». Quant à la fiscalité des entreprises, qui fait débat, Bernard Van Craeynest en regrette la «tournure très politicienne», en rappe-lant que la CFE-CGC est favorable à une cotisation sociale sur la consommation, «un mécanisme économique simple». La réindustrialiation est un enjeu «fondamen-tal» qu’on ne peut dissocier d’une straté-gie internationale : «on ne pourra pas se contenter de mesures franco-françaises et de mesures législatives nouvelles, il faut créer les conditions d’une plus grande coopération internationale, réorienter la finance au service de l’économie réelle, faire en sorte que nos banques retrouvent leur métier de base», c’est-à-dire le finan-cement de projets industriels. À l’état d’en être l’incitateur et le régulateur. Face au chômage, la CFE-CGC est bien sûr favorable aux contrats d’avenir pour les jeunes, annoncés par le gouvernement, bien que ce ne soit qu’une resucée des contrats d’insertion. Reste à trouver «l’ar-ticulation»» qui permettra à ces contrats temporaires de déboucher sur des em-plois perennes : le patronat va-t-il «jouer le jeu» ? (France Inter, 21.08.2012).

↘ emplois d’avenir

CoLMATAGEL’annonce de la création de 100 000 em-plois d’avenir est un «signe fort» approu-vé par la CFE-CGC... mais qui ne fait que «colmater une brèche». Elle demande des mesures structurelles, passant par une «véritable négociation interprofes-sionnelle sur le sujet de l’emploi» (Cqué de presse, 30.08.2012).

↘ CeseUN PEU CoURT SUR L’INVESTISSEMENTLe Conseil économique, social et envi-ronnemental (CESE) a planché sur «l’investissement public : malgré les dif-ficultés, une priorité». Une priorité parta-gée par la CFE-CGC alors que les col-lectivités locales ont de moins en moins de marges de manœuvre «pour adap-ter leurs recettes aux particularités de leurs territoires». La CFE-CGC regrette que l’avis du CESE ne se soit pas plus interrogé sur ces questions d’autonomie financière des collectivités locales et de leurs moyens pour faire face aux besoins. De même, la CFE-CGC estime que l’avis n’a pas suffisamment exploré les aspects liés à l’investissement dans la recherche, à la transition énergétique, au développe-ment durable ou à la communication...

http://bit.ly/r7HmUc

↘ emploiSéCURISATIoNLa «meilleure sécurisation de l’emploi» - ex compétitivité-emploi - va faire l’objet d’une négociation, à l’invitation de Michel Sapin, ministre du Travail. Marie-Fran-çoise Leflon, secrétaire nationale, espère qu’elle examinera un spectre de sujets à traiter plus large que la précédente, no-tamment sur le volet «précarité».

↘ eurotunnelMAUVAIS AUGURELa CFE-CGC d’Eurotunnel reste inquiète après le rachat de trois navires de Sea-france par Eurotunnel : la nouvelle scoop est dirigée par des anciens de Seafrance «ayant montré un visage plus totalitaire que syndicaliste» et certains officiers refuseront de travailler pour certains dirigeants. Et que se passera-t-il quand Eurotunnel décidera de gérer ses navires lui-même ?

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La Lettre confédéralepublication de la Confédération française

de l’encadrement CGC 59/63, rue du Rocher, 75008 Paris

Tél. : 01 55 30 12 12 – Fax : 01 55 30 13 13

Directeur de la publication : Bernard Van Craeynest

Rédacteur en chef : Michel Ciesiolka

Assistantes : M. Texereau ; C. Escorza Impression : STIPA (Montreuil)

Commission paritaire : 1015 s 07570.

ISSN : 0753-0625

Abonnement : 123 e

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N° 1292 > 7 septembre 2012

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militants, connectez vous... http://intra.cfecgc.org

↘ aviation civileCoLLoQUELa CFE-CGC des Formateurs en sûreté de l’aviation civile (FSAC) organise un colloque technique le 17 octobre prochain (évolutions technologiques, réglementa-tion, contrôles, certifications...), à Roissy...renseignements auprès de tony salanon

(FIeCI) au : 06 68 08 45 97.

23 septembre : F3, 5mn vers 11h30... et sur Youtube : http://bit.ly/RO1EgL

La CFE-CGC sur les antennes

tout sur l’élection tpe : http://bit.ly/tmXrZ4Facebook CFe-CGC : http://on.fb.me/rdgan9

↘ automobileBIEN GENTILLes suppressions d’emploi chez les constructeurs automobiles et leurs sous-traitants ont entraîné l’annonce gouver-nementale d’un plan de soutien à la filière automobile, en particulier pour favoriser les véhicules écologiques. Un plan «in-suffisant», regrette Bernard Van Craey-nest : «Il faut des mesures d’urgence ; l’hybride, c’est bien gentil, mais demain il sera trop tard. on ne peut pas se per-mettre de réduire encore la production» et risquer de passer sous un «seuil cri-tique». La CFE-CGC demande «des mesures pour accélérer l’innovation et la recherche». (AFP, 25.07.2012).

↘ stressDéCoNNECTEz !Les salariés qui ne décrochent jamais de leur travail, en particulier à cause de l’In-ternet et de leur téléphone portable, sont victimes d’une «surcharge mentale» de travail, met en garde Bernard Salengro, responsable de l’observatoire du stress à la CFE-CGC. Et «plus on monte dans la hiérarchie, plus la charge est croissante et complexe». Il estime que si, «par né-cessité», le salarié doit pouvoir être ap-pelé pendant ses vacances, cela doit être négocié et qu’il y ait un repos compen-sateur. Sinon, «cela se paye en termes de santé». Ce prétendu besoin de rester connecté est favorisé par l’entreprise qui joue sur la «culpabilisation». or, souligne Bernard Salengro, ne pas travailler chez soi entraîne une meilleure productivité dans l’entreprise. De plus, quand «l’esprit n’est pas libre», le salarié n’a pas de vie de famille tranquille, ce qui génère des difficultés (divorces...). (Radio classique, 30.07.2012). À noter : en Belgique, l’état a pris a bras-le-corps la problématique du stress au travail via une grande cam-pagne d’information :

http://www.sesentirbienautravail.be

↘ Fonction publique

DéCEPTIoNMarylise Lebranchu, ministre de la Fonc-tion publique, a fait connaître sa feuille de route aux représentants syndicaux, le 4 septembre. Une «concertation» est an-noncée... Pour la CFE-CGC, les agents des trois fonctions publiques attendaient plutôt des décisions rapides, non pas de projets de décisions «dans un, deux, trois ou cinq ans : les gens veulent du concret, tout de suite». (iTélé, 4.09.2012).

↘ télétravailNéGoCIATIoNSChez Norauto, la CFE-CGC a signé l’accord sur le télétravail, pour trois ans, après avoir fait accepter ses propositions : garanties pour le volontariat, respect de la vie privée, durée maximale hebdoma-daire, remboursement des frais, réversibi-lité... (www.cfe-cgc-norauto.com). Chez France Télécom-orange, la négociation est difficile et la CFE-CGC constate que «le virage culturel vers un management moderne basé sur la confiance et l’auto-nomie des équipes reste donc à prendre». Compte tenu des retards pris en la ma-tière, elle préconise de «négocier un ac-cord cadre européen au sein du groupe» (www.cfecgc-unsa-ft-orange.org).

↘ psa«JE RoULE PSA»Après l’annonce de 8 000 suppressions de poste chez PSA, la Métallurgie CFE-CGC des Ardennes s’inquiètent des rumeurs «peu crédibles» d’une déloca-lisation de production vers l’Allemagne en 2015. Elle est favorable à l’orientation technologique donnée pour des voitures plus écologiques, mais demande plus de «concret» face à la crise. Elle appelle les élus territoriaux à se mobiliser en faveur de comportements responsables et lance un slogan : «Je roule PSA, je roule pour mon emploi». (L’Ardennais, 27.08.2012).

↘ tpeBoN À SAVoIR

La CFE-CGC a voulu cerner au plus près les attentes de l’encadrement des enreprises de moins de onze salariés (TPE), dans la cadre des élections qui se dérouleront à la fin de l’année. Son enquête révèle une population plutôt bien dans sa peau (à 50 %), tant sur le plan de l’intérêt du travail, de son autonomie et des tâches à accomplir. En revanche, elle exprime des attentes en matière de rémunération (71 %) et d’organisation : charge de travail trop élevée et absence d’interlocuteur pour l’évoquer (51 %) ; et elle regrette l’absence de perspectives professionnelles ...

L’encadrement estime, à 88 %, que les préoccupations des salariés des TPE ne sont pas prises en compte dans le dia-logue social et se réjouit de la tenue de ces élections, même si cette échéance reste largement méconnue.

Sans surprise, compte tenu de l’absence de représentation syndicale dans les TPE, seuls 39 % des personnels de l’en-cadrement sont satisfaits de la défense de leurs droits par les syndicats. Ils ne sont que 19 % à savoir qu’il y aura des élections professionnelles du 28 no-vembre au 12 décembre 2012 alors que 76 % estiment que les syndicats sont utiles pour négocier des accords sur leurs conditions de travail.

Un tract CFE-CGC destiné aux sala-riés des TPE est téléchargeable à cette adresse : http://bit.ly/tljGg5

Il a été adressé en quantité à toutes les unions régionales pour diffusion. N’hési-tez pas à le réclamer à votre UR ou UD.

↘ sanofiPéTITIoN !Contre les suppressions boursières chez Sanofi, la CFE-CGC fait feu de tout bois pour engager la responsabilité des pou-voirs publics. Elle s’associe à la pétitition de soutien en ligne :

http://chn.ge/pv6y5p