Allauch, le 15 janvier 2010

Chères Allaudiennes, Chers Allaudiens,

En novembre dernier à l'occasion du Congrès des Maires de France, nous avons été nombreux à protester contre le projet de Réforme des Collectivités Territoriales.

Ce texte de loi, devant être étudié par le Parlement au cours de ce mois de janvier, j'ai souhaité laisser passer les fêtes de fin d'année avant de vous entretenir de ce dossier.Pour autant, il est aujourd'hui de ma responsabilité d'élu local et national, de vous faire part de ma préoccupation quant à l’avenir de notre commune.

Vous avez certainement entendu parler de ce projet de loi proposé par le Président de la République et le Gouvernement.

Ce projet de loi est certainement très éloigné de vos préoccupations quotidiennes et je conçois aisément que la réforme des collectivités locales ne figure pas au centre de vos intérêts premiers.

Pourtant si cette loi venait à être votée par le Parlement, ce serait à terme, dès 2014, la disparition de la commune d’Allauch, du moins telle que nous la connaissons.

En effet, ce projet de loi prévoit que les Communautés Urbaines actuelles (Lyon, Lille, Bordeaux, Toulon, Nantes, Nice, Strasbourg, Rouen et Marseille) deviennent des Métropoles.

Aujourd’hui, la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole est constituée de 18 communes et Allauch en fait partie.

Demain, la Métropole pourrait englober la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole, la Communauté d'agglomération Pays d'Aubagne et de l'Étoile, le Syndicat d'Agglomération Nouvelle Ouest Provence, la Communauté d'Agglomération Salon-Etang de Berre-Durance, la Communauté d'Agglomération Pays de Martigues et peut-être même la Communauté d'Agglomération du Pays d'Aix, absorbant ainsi au moins 90 communes et représentant 1 757 000 habitants.

Pour nous, qui en notre temps avons combattu pour ne pas être intégrés dans la Communauté Marseille Provence Métropole, nous savons mieux que quiconque que nous avons tout à perdre en rejoignant une entité politico-administrative aussi gigantesque.

Si elle voit le jour, la métropole videra les communes des prérogatives qui sont les leurs aujourd'hui et qui conditionnent la qualité du cadre de vie que nous nous sommes efforcés de maintenir et d'améliorer sur la commune d'Allauch.

Si elle voit le jour, la métropole sera seule compétente en matière :- d'urbanisme,

- de fiscalité, - d'équipements publics que vous avez financés et qui deviendront des équipements accessibles à l'ensemble de la population des communes de la métropole.- de sécurité - et de bien d'autres domaines encore...

On imagine, dès lors, quel sort pourrait être réservé à nos milliers d'hectares de collines, aujourd'hui à l'abri de toutes spéculations immobilières et de constructions d'immeubles que nous avons toujours refusées. Mais demain ? Avec la Métropole et l'impossibilité pour Marseille de s'étendre, la moindre parcelle pourra, sans notre accord, être urbanisée et Allauch pourrait passer de 20 000 à 50 000 habitants à court terme. La maîtrise du développement démographique et urbanistique, qui fait notre qualité de vie, ne sera plus qu'un souvenir.

On imagine quelle sera notre marge de manoeuvre lorsque seule la Métropole aura la possibilité de voter les taux d'imposition et d'encaisser les impôts locaux. Nous devrions simplement nous satisfaire des subventions qui nous seraient accordées, sans assurance aucune, de pouvoir faire face aux besoins qui nous sont propres.

Vous avez pu lire ou entendre certaines personnes prétendre que le vote de cette loi n'entraînerait pas la disparition des communes et d'Allauch en particulier. Ce n'est pas faux. Mais que deviendrait Allauch si des décideurs extérieurs définissaient seuls les règles d'urbanisme, le niveau de l'impôt et son utilisation, ou encore le devenir de ces services qui font notre quotidien. En effet, Allauch ne disparaîtra pas mais elle deviendra une coquille vide sans âme.

Si cette métropole voit le jour, il en sera fini de la proximité de la population avec ses élus, proximité qui permet aujourd'hui de régler la quasi totalité des problèmes par la concertation et le dialogue au sein de notre territoire communal.

Si elle voit le jour, il ne restera donc plus à la commune que la petite enfance, l'entretien des écoles primaires et maternelles, l'état civil et le centre communal d'action sociale.

Autant dire que la mairie d'Allauch sera alors une sorte de mairie annexe perdue au milieu des arcanes de la grande métropole.

Vous l'aurez compris, chères Allaudiennes et chers Allaudiens, cette fois-ci il en va du destin de notre commune.

Vous me connaissez, je ne me suis pas battu pendant plus de trente cinq ans pour faire d'Allauch ce qu'elle est devenue et accepter aujourd'hui que notre cadre de vie soit menacé, que nos traditions meurent et que, demain, nous soyons devenus un simple quartier parmi tant d'autres, sans identité et sans avenir.

Je me battrai au plan local et national, soutenu par d'autres Maires, mais, vous l'aurez compris, j'ai aussi besoin de vous.

Ensemble réagissons, battons nous, en signant la pétition présente dans les bâtiments communaux et sur le site « www.allauch.com » ou en renvoyant dans l' « enveloppe T » gratuite le bon de soutien, ci-joint.

Roland POVINELLISénateur-Maire d'Allauch