letemps_demographie

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Le Temps Pl. de Cornavin 3, CP 2570, 1211 Genève 2 Tél. +4122 888 58 58 Fax +4122 888 58 59 www.letempsarchives.ch Collections historiques intégrales: Journal de Genève, Gazette de Lausanne et Le Nouveau Quotidien Index Avis de décès 30 Bourses et changes 29 Fonds 26, 27, 28, 29 Pharmacies 30 Toute la météo 20 L'essentiel La Suisse à 10 millions d’habitants Editorial Une chance à saisir Par François Modoux Nul n’est devin, le futur n’appartient à personne. L’anti- cipation des évolutions démo- graphiques requiert rigueur et circonspection. La Suisse des années 60 a vécu avec le mirage d’une population qui attein- drait 10 millions d’habitants en 2000, c’était absurde. Le simplisme des projections d’alors reflétait le climat d’euphorie qui baignait le pays. Préservée de la guerre, au cœur de l’Europe en reconstruction, la Suisse connaissait une pros- périté sans précédent. La vigoureuse croissance démographique de la décennie écoulée a réactualisé l’horizon d’une Suisse à 10 millions d’habitants. Cette fois, ce n’est ni un fantasme, ni un objectif intangible. Juste une perspec- tive, tout à fait vraisemblable, à laquelle il importe de se prépa- rer sans tergiverser. C’est d’autant plus nécessaire que, les Suisses le sentent bien, le pays a changé. On commence à s’y sentir à l’étroit. Pensons aux gares exiguës, aux trains bondés, aux autoroutes satu- rées de l’aube à la nuit. Sans parler de l’étalement fulgurant des infrastructures et des bâti- ments, qui a coloré les campa- gnes de gris et uniformisé les paysages. L’alliance scellée hier à Berne pour repenser le développe- ment territorial de façon «du- rable» est emblématique d’une sensibilité nouvelle. Le désir de village autant que la ville mal aimée ont trop longtemps poussé à une périurbanisation qui apparaît aujourd’hui bien déraisonnable. La croissance démographique, qui ne devrait pas faiblir, met la pression: c’est le bon moment pour agir. La Suisse a besoin d’un nou- veau contrat territorial. L’étroi- tesse de ses surfaces habitables la pousse à préserver les der- nières réserves vertes du Pla- teau et à densifier les villes partout où cela est possible. «Rajouter de la ville à la ville», disent les urbanistes, telle est la dernière exigence écologique. Le défi est d’ailleurs déjà relevé avec des chantiers ambitieux qui étofferont nos villes, créant beaucoup de logements de qualité desservis par des trans- ports publics efficaces. La Suisse s’est trop longtemps pensée villageoise tout en se sachant urbanisée. Qu’elle saisisse la chance de se réconci- lier enfin avec son identité urbaine. ö Pages 2 à 11, 16 Entretien avec l’imam d’Al-Azhar Le port du voile, l’immolation, la construction des minarets, l’is- lam et la lecture du Coran aujourd’hui, l’attaque terroriste contre les cop- tes, la mise en garde adressée jeudi au pape Benoît XVI: Ah- med al-Tayyeb, 44e grand imam de l’Uni- versité Al-Azhar du Caire, a reçu Le Temps cette semaine pour un entretien exclusif. Avec une mise au point vive: «On ne peut pas faire de parallèle entre l’Egypte et la Tunisie.» ö Pages 13, 14 J.A. 1211 Genève 2 | www.letemps.ch Week-end Avec le Samedi Culturel Samedi 22, dimanche 23 janvier 2011 | N° 3906 CHF 4.50, France € 3.10 AFP KEYSTONE Samedi Culturel «Les Chemins de la liberté», le film événement de Peter Weir Vignoble Au pays de la biodynamie où l’on cultive en observant la lune Pages 33, 34 International Un sommet sans illusions Genève accueille une rencontre entre Chypriotes grecs et turcs avec la présence de Ban Ki-moon. Objectif: sortir de l’impasse. Mais les espoirs sont ténus. Page 14 Suisse La culture selon l’UDC Plaisante, utile et rentable: telle est la culture dont rêve l’UDC, qui fustige les «artistes d’Etat cajo- lés». Une vision qui hérisse les milieux de la création. Page 19 Week-end Chaleur en couleurs Couleurs chaudes pour saisons froides. Chronique des défilés de mode milanais. Pages 36, 37 Pour vous abonner: www.letemps.ch/abos 00 8000 155 91 92 (appel gratuit) PUBLICITÉ La Nouvelle Clinique Vert-Pré a le plaisir d’annoncer l’ouverture du nouveau cabinet du Dr P.J. Deleaval, FMH Chirurgie, Proctologie dans ses locaux, renforçant ainsi l’expertise du Centre du Plancher Pélvien. Tél +41 (0)22 704 31 95 · Fax +41 (0)22 704 31 96 ........................................................................................ NOUVELLE CLINIQUE VERT-PRÉ 15, ch. de la Colombe CH - 1231 Conches Genève - Suisse Tél +41 (0)22 704 31 31 Fax +41 (0)22 704 31 43 [email protected] www.vertpre.com ........................................................................................ U Deux millions d’habitants de plus bientôt. Quel genre de vie mènera-t-on en 2040? U Déjà le pays est devenu très urbain malgré un rêve tenace de vie à la campagne U Confédération, cantons et communes s’engagent à freiner le mitage du pays Toni Nadal raconte Rafael Oncle et coach – bénévole – de Rafael, Toni Nadal s’exprime ra- rement dans les médias. A Mel- bourne, il raconte au Temps la combativité de son neveu, nu- méro un mon- dial, sa force mentale parti- culièrement travaillée dès sa jeunesse. «C’est utile dans le tennis et dans la vie», dit-il. Et en dressant les qualités de son protégé – disci- pline, respect, ténacité –, la con- versation glisse vite en direction de… Roger Federer. ö Page 32

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LeTempsPl.deCornavin3,CP2570,1211Genève2Tél.+41228885858Fax+41228885859

www.letempsarchives.chCollectionshistoriques intégrales:Journal deGenève,Gazette deLausanneet LeNouveauQuotidien

IndexAvis de décès 30

Bourses et changes 29

Fonds 26, 27, 28, 29

Pharmacies 30

Toute lamétéo 20

L'essentiel

LaSuisseà 10millionsd’habitantsEditorial

Une chanceà saisirPar François Modoux

Nuln’est devin, le futurn’appartient àpersonne. L’anti-cipationdes évolutionsdémo-graphiques requiert rigueur etcirconspection. La Suissedesannées60avécuavec lemiraged’unepopulationqui attein-drait 10millionsd’habitantsen2000, c’était absurde. Lesimplismedesprojectionsd’alors reflétait le climatd’euphoriequibaignait lepays.Préservéede laguerre, au cœurde l’Europe en reconstruction,la Suisse connaissait unepros-périté sansprécédent.La vigoureuse croissance

démographiquede ladécennieécoulée a réactualisé l’horizond’une Suisse à10millionsd’habitants. Cette fois, cen’estniun fantasme,niunobjectifintangible. Justeuneperspec-tive, tout à fait vraisemblable, àlaquelle il importede seprépa-rer sans tergiverser.C’est d’autantplusnécessaire

que, les Suisses le sententbien,lepays a changé.Oncommenceà s’y sentir à l’étroit. Pensonsauxgares exiguës, aux trainsbondés, auxautoroutes satu-réesde l’aubeà lanuit. Sansparlerde l’étalement fulgurantdes infrastructures etdesbâti-ments, qui a coloré les campa-gnesdegris etuniformisé lespaysages.L’alliance scelléehier àBerne

pour repenser ledéveloppe-ment territorial de façon«du-rable» est emblématiqued’unesensibiliténouvelle. Ledésir devillage autantque la villemalaiméeont trop longtempspoussé àunepériurbanisationqui apparaît aujourd’huibiendéraisonnable. La croissancedémographique, quinedevraitpas faiblir,met lapression: c’estle bonmomentpouragir.La Suisse a besoind’unnou-

veau contrat territorial. L’étroi-tesse de ses surfaces habitablesla pousse àpréserver les der-nières réserves vertes duPla-teau et àdensifier les villespartout où cela est possible.«Rajouter de la ville à la ville»,disent les urbanistes, telle est ladernière exigence écologique.Le défi est d’ailleurs déjà relevéavec des chantiers ambitieuxqui étofferontnos villes, créantbeaucoupde logements dequalité desservis par des trans-ports publics efficaces. LaSuisse s’est trop longtempspensée villageoise tout en sesachanturbanisée.Qu’ellesaisisse la chancede se réconci-lier enfin avec son identitéurbaine.öPages 2 à 11, 16

Entretienavec l’imamd’Al-Azhar

Le port du voile, l’immolation,la construction des minarets, l’is-lam et la lecture du Coranaujourd’hui, l’attaque terroristecontre les cop-tes, la mise engarde adresséejeudi au papeBenoît XVI: Ah-medal-Tayyeb,44e grandimam de l’Uni-versité Al-Azhar du Caire, a reçuLe Temps cette semaine pour unentretien exclusif. Avec une miseau point vive: «On ne peut pasfaire de parallèle entre l’Egypte etla Tunisie.» öPages 13, 14

J.A. 1211 Genève 2 | www.letemps.ch

Week-endAvec leSamediCulturelSamedi 22, dimanche 23 janvier 2011 | N° 3906 CHF 4.50, France !3.10

AFP

KEYS

TON

E

Samedi Culturel«Les Cheminsde la liberté»,le film événementde PeterWeir

VignobleAu pays de labiodynamie où l’oncultive en observantla lune Pages 33, 34

InternationalUn sommet sans illusionsGenève accueille une rencontreentre Chypriotes grecs et turcsavec la présence de Ban Ki-moon.Objectif: sortir de l’impasse. Maisles espoirs sont ténus.Page14

SuisseLa culture selon l’UDCPlaisante, utile et rentable: telleest la culture dont rêve l’UDC, quifustige les «artistes d’Etat cajo-lés». Une vision qui hérisse lesmilieux de la création.Page 19

Week-endChaleur en couleursCouleurs chaudes pour saisonsfroides. Chronique des défilés demode milanais. Pages 36, 37

Pour vous abonner:www.letemps.ch/abos008000 155 91 92(appel gratuit)

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La Nouvelle Clinique Vert-Pré a le plaisir d’annoncer l’ouverturedu nouveau cabinet du Dr P.J. Deleaval, FMH Chirurgie, Proctologie

dans ses locaux, renforçant ainsi l’expertise du Centre du Plancher Pélvien.

Tél +41 (0)22 704 31 95 · Fax +41 (0)22 704 31 96. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

NOUVELLE CLINIQUE VERT-PRÉ15, ch. de la ColombeCH - 1231 ConchesGenève - Suisse

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UDeuxmillions d’habitantsde plus bientôt. Quel genrede viemènera-t-on en 2040?

UDéjà le pays est devenutrès urbainmalgré un rêvetenace de vie à la campagne

U Confédération, cantonset communes s’engagentà freiner lemitage du pays

ToniNadalraconteRafael

Oncle et coach – bénévole – deRafael, Toni Nadal s’exprime ra-rement dans les médias. A Mel-bourne, il raconte au Temps la

combativité deson neveu, nu-méro un mon-dial, sa forcementale parti-culièrementtravaillée dèssa jeunesse.

«C’est utile dans le tennis et dansla vie», dit-il. Et en dressant lesqualités de son protégé – disci-pline, respect, ténacité –, la con-versation glisse vite en directionde… Roger Federer.öPage 32

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Unpaysenmutation Le TempsSamedi 22 janvier 20112

Sylvain Besson

«Il y a trop de monde, c’est ça leproblème.» Dans l’air froid du petitmatin, Martin, solide moustachuportant la veste orange fluo desCFF, tente de canaliser les voya-geurs qui se pressent dans la garede Lenzbourg, en Argovie. «Nosquais sont devenus trop étroitspour les flux de pendulaires», cons-tate Hans Huber, maire de cettebourgade d’à peine 8000 habi-tants. «Parfois, j’ai peur» – peur quela ruée matinale ne finisse par pré-cipiter quelqu’un sur les voies, oùpassent quelque 500 trains parjour.

Les quais surpeuplés de Lenz-bourg illustrent un phénomènechaque jour plus manifeste: laSuisse craque aux entournures. Onle constate sur les autoroutes,transformées en «périph» où l’oncircule au ralenti; dans les trains oùl’on reste debout à cause dumonde; dans les universités, où lesamphithéâtres peinent à contenirles flots de nouveaux étudiants.L’arrivée annuelle de plus de 50 000étrangers affole le marché du loge-ment. Si la croissance démographi-que nourrie par l’immigration sepoursuit au rythme actuel, calculeCredit Suisse, la Suisse approchera9 millions d’habitants en 2020 –contre 7,8 aujourd’hui – et pourraitfrôler les 10 millions en 2040.

Sans en être toujours conscients,les Suisses sont en train de changerde pays. Le sentiment de convivia-

Les noms sur les boîtes aux let-tres du village – Taylor, Seatter,Stormark, Sharpe – laissent peu dedoute sur la provenance des nou-veaux résidents. «Tous des gensqui parlent anglais, confirmeChantal Hermenjat. Ils sont polis,bien, certains ont des plaques ducorps diplomatique… Mais pourcommuniquer, on doit se parleravec les mains.»

A cent mètres de là, dans unimmeuble à peine achevé, un ex-patrié décrit son parcours. Il estSerbe, sa femme est Française. Ilest consultant dans l’humanitaire,elle est cadre dans une multina-tionale du tabac basée à Genève.Ils arrivent du Vietnam et onttrouvé leur logement grâce à Car-tus, une société spécialisée dans la«relocation» d’expatriés. «On a vi-sité des dizaines d’appartements,explique l’homme. Mais en Suisse,tout est cher, très cher.»

A Chavannes, les loyers attei-gnent des niveaux dignes de Ge-nève ou Zurich: 2450 francs parmois pour 52m2, 3800 francs pour100m2. «Ça monte jusqu’à 4500,6000 francs par mois, raconteChantal Hermenjat. Il faut desmoyens, il n’y a pas beaucoup deSuisses qui ont ça.»

Où vont les autres? La côte lé-manique étant inabordable, leboom immobilier déborde dansce qui était autrefois la pleinecampagne. Le canton de Fribourgest devenu l’eldorado des villasfamiliales qui surgissent partout

en carrés compacts, derrière desremblais de terre meuble.

k «Ici, il y adeuxans,il n’y avait rien»

«Ici, il y a deux ans, il n’y avaitrien, juste un champ», se souvientAnne-Catherine Rubattel, une as-sistante maternelle installée àLully, près d’Estavayer (FR). Elle vitavec son mari et leurs deux en-fants dans une «maison vaudoise»jaune citron, à côté d’une dizainede villas de même type. «On achoisi assez traditionnel, précise-t-elle; on s’est dit que ça vieilliraitmieux. A la longue, quand on voitcomme les prix grimpent, c’est unbon investissement.»

Deux jours par semaine, lajeune femme travaille dans uneécole à Lausanne. Son mari est re-présentant chez Novartis et se dé-place beaucoup. «Construire,c’était son rêve, explique-t-elle. Il aéconomisé pour.» Elle-même étaitmoins enthousiaste à l’idée dequitter la région lausannoise,mais les prix élevés ont fini parrepousser le couple à l’intérieurdes terres.

Aujourd’hui, Anne-CatherineRubattel fait ses courses dans lescentres commerciaux de la ban-lieue fribourgeoise, à 25 kilomè-tres de chez elle. Les week-ends sepassent souvent chez des amislausannois, à trente minutesd’autoroute. «Les gens vivent dansles agglomérations parce qu’ilspeuvent retourner facilement enville, explique-t-elle. Ils habitentici, mais ce n’est pas pour y vivre…Je veux dire, ce n’est pas pour ypasser la journée.»

L’argument décisif de l’installa-tion à la campagne, ce sont lesenfants. Avec leurs culs-de-sacabrités du trafic routier et leurstoboggans en plastique, omnipré-sents dans les jardinets, les zonesvillas semblent conçues spéciale-ment pour eux. «Ils jouent entreeux, ils s’occupent, dit Anne-Catherine Rubattel. Ici, on n’estque des mamans qui travaillons àpeu de pourcentage, on s’en-traide, on les amène à l’école. Enville, je ne laisserais pas mon en-fant tout seul dehors, suivant où.»

Les chercheurs scrutent avecavidité les mœurs de la nouvelleclasse de pendulaires qui a colo-nisé le Plateau. «Leur mode de vien’est pas toujours choisi, constateVincent Kaufmann, du Labora-toire de sociologie urbaine del’EPFL. Quand un couple travailleentre deux endroits, il faut trouverun compromis – habiter entreLausanne et Genève, ou entre Lau-sanne et Berne, par exemple.» Pa-trick Sallin, architecte fribour-geois qui construit surtout desmaisons individuelles, le résumeainsi: «Ce sont tous des gens quiont besoin de se retrouver quel-que part.»

Le déménagement périurbains’accompagne souvent d’un chan-gement d’opinions politiques. Ondépend davantage de sa voiture;on s’endette pour acheter sa mai-son; on consomme moins de ser-vices publics comme les trans-ports collectifs ou les crèches.

«En devenant propriétaire, onvote plus à droite, résume le poli-tologue zurichois Daniel Kübler.L’espace de vie dans lequel on semeut influence la structure des in-térêts que l’on a, et les référencespolitiques.» Un phénomène qui,en Suisse, profiterait surtout àl’UDC.

k «L’étau se resserre»Dans les régions en voie d’urba-

nisation rapide, l’arrivée des nou-veaux habitants est accueillie avecenthousiasme – et une certaineanxiété. A Romont, de son châ-teau qui domine la campagne,Willy Schorderet, préfet de laGlâne, jette un coup d’œil inquietsur la route en contrebas. Quasidéserte pour l’instant, elle pour-rait devenir, demain, la bretelle decontournement d’un centre-villesaturé. «Il faut prévoir tout celaaujourd’hui, sinon on risque l’en-gorgement, dit-il. A un momentdonné, si l’on n’est pas proactif, onva avoir un problème d’infrastruc-tures. Ecoles, transports, ces ques-tions arrivent très vite.»

En sept ans, la population de laGlâne est passée de moins de18 000 à plus de 20 000 personnes.L’onde de croissance venue du bas-sin lémanique rejoint celle quiémane de Berne et Fribourg. «Petità petit, l’étau se resserre des deuxcôtés», observe Willy Schorderet. ARomont, le parking de la gare de-vient saturé, il va falloir en cons-truire un nouveau. L’agrandisse-ment du cycle d’orientationcoûtera 15 millions de francs. Larénovation des homes pour per-sonnes âgées, 48 millions. Septmillions viennent d’être déblo-qués pour refaire une stationd’épuration. La réfection de laroute Romont-Vaulruz coûtera desdizaines de millions au canton.

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Voyage à traversl’«hyperville» suisse

Alimenté par la croissance robuste, l’immigration etle crédit pas cher, le boom immobilier transforme lescampagnes helvétiques en vaste chantier. Reportage

lité villageoise décline. La popula-tion, plus nombreuse et plus mo-bile, stresse les infrastructures etoblige à repenser l’organisation duterritoire. Ce défi n’a pas été arti-culé clairement au niveau politi-que. Il soulève pourtant une ques-tion existentielle: quel genre de viemènera-t-on dans une Suisse quicomptera bientôt un, voire deuxmillions d’habitants de plus?

k L’explosionDans les campagnes, le boom

prend parfois des proportions op-pressantes. En 1970, Chavannes-des-Bois, sur la frontière valdo-ge-nevoise, comptait une centained’habitants. Ils sont 550 aujour-d’hui, et seront 850 en 2012. Lesgrues dominent le village, le grin-cement des machines de chantiersature l’air, des panneaux ornésd’images de synthèse chantent lavie future: un retraité prend lefrais dans la courette d’un immeu-ble, des enfants jouent, un couplede randonneurs s’élance vers laforêt.

Ces visions enchanteresses ontdu mal à convaincre Alain Mottieret Chantal Hermenjat, dont lamaison a été cernée de nouvellesconstructions. «C’est l’explosiontotale, racontent-ils. Avant, enface, il y avait une vieille ferme, unbâtiment sympa, ils ont tout dé-moli. On était un petit paradis,maintenant les gens peuvent voirdans notre piscine.»

L’architecte Bernard von Gunten: «Les communes me demandent: quand est-ce qu’ils arrivent, les nouveaux contribuables?» SEMSALES, 22 DÉCEMBRE 2010

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3UnpaysenmutationLe TempsSamedi 22 janvier 2011

Voyage à traverssuisse

Le boom est comme une ma-chine qui s’auto-alimente: plusd’habitants signifie plus de dé-penses, que l’on cherche à couvriren attirant de nouveaux habi-tants… A Romont, on leur a mêmeérigé un monument – un rond-point bariolé, où l’on voit un jeunecouple bâtir la villa de ses rêvessous le regard bienveillant d’unédile à ruban.

L’architecte Bernard von Gun-ten, de la société Home + Foyer,spécialisée dans les maisons indi-viduelles, observe au quotidienl’engouement des autorités loca-les: «Les communes me deman-dent toutes: quand est-ce qu’il dé-marre, votre chantier? Quandest-ce qu’ils arrivent, les nouveauxcontribuables?»

Il faut dire que les bénéficiairesde la croissance sont largementrépartis. A midi, sous les portraitsjaunis du général Guisan, unefoule d’électriciens, plâtriers etmaçons aux carnets de comman-des surchargés remplit les restau-rants de campagne. D’un bout àl’autre de la Suisse, on raconte deshistoires d’agriculteurs devenusmillionnaires d’un coup, en ven-dant un terrain. Ou de vigneronsqui, sur les bords du Léman, ontfait construire des villas bien si-tuées qu’ils louent à des «expats»pour 6000 ou 8000 francs parmois.

Mais aujourd’hui, l’euphorie seteinte d’inquiétude. Le boomsemble trop effréné pour durerlongtemps. Dans des communesautrefois rurales comme Châtel-Saint-Denis (FR), les prix s’envo-lent et le terrain constructible sefait rare. «Il y a dix ans, on pouvaitencore acheter 2000 m2, se sou-vient Bernard von Gunten. Il y acinq ans, on discutait encore de1000, 1400 m2. Maintenant, onparle plutôt de 700, 800 mètres!»

La taille des maisons se réduit,et les budgets des nouveaux pro-priétaires sont souvent serrés.Certains professionnels de l’im-mobilier craignent qu’en relevantses taux d’intérêt – coincés à 0,25%depuis 2008 – la Banque natio-nale ne brise la ruée des classes

moyennes vers les campagnes, fi-nancée grâce au crédit bon mar-ché.

k L’hypervilleLa peur inverse existe aussi: que

les zones villas grignotent laSuisse jusqu’à la rendre mécon-naissable. «Si l’on continue à cettevitesse, tout sera dévoré», redouteAndré Corboz, expert genevois etmondialement reconnu de l’urba-nisme.

Dans un texte de 1997, «LaSuisse comme hyperville», il cons-tatait que «des agglomérationscontinues sont en train de se cons-tituer chez nous aussi, sans qu’onen prenne conscience dans le grosde la population. […] Il en résulteque le rapport traditionnel entreville et campagne s’est inversé: la

«campagne» est maintenant en-tourée par la «ville», elle se trouveà l’intérieur de l’hyperville.»

Cette urbanisation diffuse n’apas de nom. Est-ce une ville in-forme, une vaste banlieue, unecampagne sans âme? Quand onlui demande quel terme colle lemieux à cette nouvelle réalitésuisse, André Corboz finit par lâ-cher: «Los Angeles.» «On ne peutplus appeler ça un village. C’est…des zones», dit Chantal Hermenjat,l’habitante de Chavannes-des-Bois effrayée par le développe-ment fulgurant du village. SaraCarnazzi, chercheuse chez CreditSuisse, parle de «banlieue du Pla-teau».

Moche, vilain, voire «dégueu-lasse», les adjectifs peu flatteurspleuvent quand il s’agit de décrireces nouveaux quartiers. Lorsqu’il

était enfant, David Modoux, habi-tant du hameau fribourgeois deLa Verrerie, marchait jusqu’à unepetite église qui se dressait seulesur la crête, près d’un vieux relaisde poste. Depuis, des construc-tions disparates ont poussé: cubeen bois minimaliste, large maisondécorée de rondins, villa mauve.«Il n’y a aucune recherche esthéti-que, ni plan d’urbanisme», seplaint-il.

Plusieurs facteurs expliquentl’esthétique discutable des nou-velles zones d’habitat. D’abordl’essor des constructeurs «clés enmain» comme Home + Foyer,Swisshaus ou CIM. Ils proposentdes maisons sur catalogue, avecdes modèles baptisés Agora, Al-tea, Apéro ou Provence. Le prixfixe rassure le client, qui choisitson style: basique à toit pentu,

«villa vaudoise» rappelant uneferme, ou, chez Swisshaus, «médi-terranée» pour «mettre un air devacances dans votre vie».

kCloches contrevillas

Jérôme Chenal, architecte etchercheur associé à l’EPFL, voitdans les villas la résultante dechoix politiques, comme les avan-tages fiscaux consentis aux pen-dulaires et aux acheteurs de mai-sons. Elles incarnent la volontéd’accéder à un «logement pourriches» – la villa est une versionminiaturisée de la demeure demaître du passé –, l’idéalisation dela vie campagnarde et la repro-duction du modèle américain dela «famille qui consomme» avecmaison, enfants et voitures.

Mais en s’installant à la campa-gne, les nouveaux habitants ontaltéré son caractère paysan. Lesanciens espaces ruraux se parentd’attributs urbains: lampadaires,noms de rue, ralentisseurs, sacspour déjections canines… «Auxheures de pointe, la région setransforme, il y a tellement de cir-culation qu’on se croirait au cen-tre de Genève», regrette Philippede Rougemont, militant écolo-giste installé aux Thioleyres, prèsde Palézieux (VD), une zone enforte croissance démographique.

Dans les villages fribourgeois,on fait le compte de ce qui a dis-paru depuis 40 ans: les petits com-merces, les cafés, les curés, les éco-les de bonnes sœurs. De nouvellescroyances – Eglises évangéliquesou thérapeutes New Age – rempla-cent les cadres religieux du passé,en promettant chaleur humaineet «guérison spirituelle» aux rési-dents des zones villas.

Freddy Panchaud, syndic deVillaz-Saint-Pierre (FR), un bourgqui vient de passer la barre des1000 habitants, maintient qu’on yest «aussi bien qu’il y a 40 ans. Laforêt, les rivières n’ont pas changé,on peut toujours se balader.» Sonprincipal grief est l’absence depassage sous les voies de la ligneCFF. Avec l’augmentation du traficroutier et de la cadence des trains,«le temps d’attente devant les bar-rières devient presque infernal».

A la sortie sud du village, l’agri-culteur Joël Marmy a vu de hautspiquets métalliques surgir dans lepré où paissaient ses vaches. Bien-tôt, de petits immeubles destinésà accueillir 150 pendulaires s’élè-veront à côté de sa ferme. Avecmoins de surface herbeuse à dis-position, le paysan subira uneperte de revenu. Il a déjà dû re-noncer à mettre des cloches à sesbêtes, parce qu’une habitante desvillas voisines se plaignait. «Il fau-dra bien que les gens s’inquiètentun jour de tous ces dézonages,dit-il. Il y a des mètres carrés quipartent chaque seconde. C’est duterrain qu’on ne reverra jamais.»

Chantier en Terre-Sainte. Entre les années 1960 et 2012, la population de la commune aura été multipliée par huit. CHAVANNES-DES-BOIS (VD), 21 DÉCEMBRE 2010

öSuite en page 4

EDDY MOTTAZ

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Unpaysenmutation Le TempsSamedi 22 janvier 20114

k «C’est une chance»A 150 kilomètres vers l’est, le

canton d’Argovie donne une idéeprémonitoire de ce que pourraitdevenir la Suisse. Dans les valléesde l’Aar et de la Limmat s’étend uneagglomération faite d’entrepôts,d’usines et de zones villas imbri-quées, que domine le mugisse-ment continu de l’autoroute. On adonné le nom de «bouillie ur-baine» à cette entité tentaculaire,dont la colonne vertébrale courtpresque sans interruption sur35 kilomètres, du lac de Zurich jus-qu’à Baden.

Reliée par une nouvelle auto-route qui la met à trente minutesdu centre de Zurich, la région cam-pagnarde du Freiamt, au sud del’Argovie, se prépare à être avaléepar la métropole en expansion. De-puis 1990, sa population a aug-menté de 35% (contre 15% dans le

reste de la Suisse). Mais cela n’in-quiète pas Urs Pilgrim, médecin etprésident de la fondation cultu-relle St Martin à Muri, chef-lieu duFreiamt. «L’agglomération, c’estune chance, on le voit comme ça»,assure-t-il. Les immigrants zuri-chois apportent de la prospérité,du dynamisme et de «bonnesidées». Le carcan du catholicisme,autrefois très conservateur dans larégion, s’est desserré.

Mais l’influx de nouveaux habi-tants transforme le tissu sociald’une autre façon. «C’est devenuplus anonyme, plus impersonnel,témoigne Hanny Dorer, une jour-naliste installée en Argovie depuis1981. Les sociétés locales – gym,chœur, fanfare – ont du mal à re-cruter.»

Les Allemands occupent désor-mais des positions en vue dans lesEglises, les usines, les hôpitaux. Ilsrefusent de parler le dialecte, ce qui

transmet à certains Suisses «unsentiment d’infériorité», selonHanny Dorer. Les immigrés desBalkans, ouvriers du textile ou de laconstruction, sont accusés de faireexploser la violence scolaire et lesbudgets d’aide sociale.

Pour empêcher qu’une agglo-mération informe ne recouvre lecanton, les autorités argoviennesont instauré des «ceintures de sé-paration» entre les villages, où lesconstructions sont interdites. «Onne veut pas devenir une banlieue»,déclare Hans Huber, maire deLenzbourg, la petite ville aux quaisde gare surpeuplés, qui se trouve à18 minutes en train du centre deZurich. «Nous devons faire atten-tion à ce que les pendulaires s’intè-grent. S’il n’y a plus de sentimentd’appartenance, j’ai peur que notredémocratie ne résiste pas.»

Ce radical bon teint est partisanassumé d’un certain dirigisme. Sa

ville comptait 7300 habitants en2007, ils sont 8400 aujourd’hui etseront 10 000 d’ici trois ans. Dansl’idéal, estime-t-il, la croissance de-vrait s’arrêter là. A l’extérieur de laville, il est partisan de mettre fin aupouvoir des communes de délimi-ter elles-mêmes les zones à bâtir.L’important, pour Hans Huber, estde préserver des espaces vides: «Si-non, ce sera comme d’être enfermédans un gratte-ciel. On devientagressif.»

kVisions futuristesL’exemple argovien montre

qu’un nouveau consensus est entrain de gagner la classe dirigeantehelvétique. Le modèle basé sur lamaison individuelle, l’autonomiecommunale et une expansion ur-baine diffuse ne semble plus via-ble. Pour le politologue Daniel Kü-bler, qui a étudié l’extension de ce

qu’il appelle la «zone moche» del’Oberland zurichois, il est urgentde «renverser la perspective»: «Ilfaut désormais penser le dévelop-pement en fonction des zones quidoivent rester libres.»

Daniel Kübler préconise la créa-tion d’oasis de paysage intact, les«aggloasis», qui feront office deparcs urbains à l’échelle nationale.A Berne, l’Office fédéral de l’aména-gement du territoire – régulière-ment critiqué pour son impuis-sance à canaliser l’urbanisation –recommande «la réalisation d’unterritoire harmonieux, où paysa-ges attrayants et quartiers d’habi-tation denses se marieront à mer-veille».

En Suisse alémanique, le tempsest propice aux visions futuristes,qui rayonnent parfois d’un opti-misme naïf sur la situation privilé-giée du pays. Si elle cultive ses avan-tages comparatifs – impôts bas,dette faible, politiques libérales – laSuisse peut se poser en «modèled’avenir doté d’un caractère exem-plaire pour l’Europe et le monde»,écrit Credit Suisse dans une étudedatée de juillet 2010.

Encore faudra-t-il résoudre lestensions générées par une popula-tion en croissance. L’économistesaint-gallois Franz Jaeger a avancél’idée d’une taxe que devraientpayer les étrangers désireux des’établir en Suisse. «Quand il y a90 personnes dans une salle de100 places, c’est en ordre, décla-rait-il il y a quelques mois à laNeueLuzerner Zeitung. Mais quand120 personnes viennent, il y a unproblème.»

Franz Jaeger admet que le paysn’en est pas encore là. «Peut-êtreque nous en sommes déjà à 80 per-sonnes dans la salle, explique-t-ilaujourd’hui. Avec une politique[de construction] très restrictive,nous en sommes à 80 personnes, sion est plus libéraux, à 70 seule-ment.» Selon lui, «la forêt offre en-core de la place» – une idée que leConseil fédéral vient de reprendre,à la grande indignation des écolo-gistes, en suggérant d’autoriser lescommunes à sacrifier certainessurfaces boisées au profit des habi-tations.

Dans un livre* coédité avec lebanquier Konrad Hummler, FranzJaeger imagine la Suisse futurecomme une «cité-Etat», une

«grande ville du Plateau» entouréepar un territoire plus ou moins na-turel formé des Alpes et du Jura.

«L’évolution organique va danscette direction, estime l’écono-miste. Mais il faut l’orienter, l’ac-compagner. Nous avons besoind’un consensus, d’un sens communde ce que nous voulons.»

Les grandes visions et les plansdirecteurs décidés d’en haut n’ontjamais été le fort des dirigeants hel-vétiques. Et la croissance molle desannées 1990 – on pensait alors quela population baisserait auXXIe siècle – a laissé les autoritésfédérales dans un état d’imprépa-ration flagrant.

«Sans des investissements im-portants dans les infrastructures,on aura de plus en plus de difficul-tés pour aller au travail, avertit SaraCarnazzi, chercheuse chez CreditSuisse. On observe déjà pas mal desaturation dans les transports, l’es-pace habitable.» D’ici à 2020, pré-dit-elle, le phénomène d’urbanisa-tion des campagnes risque detoucher à son terme, car «les gensne pourront plus se déplacer demanière efficace». Un phénomènede «retour dans les villes» s’amor-cera alors – à condition que l’étatdu parc immobilier n’ait pas at-teint, là aussi, un point critique desaturation.

Le Conseil fédéral commence àréfléchir à ces questions. La minis-tre de l’Environnement, DorisLeuthard, vient de présenter un«Projet de territoire suisse» destinéà canaliser l’urbanisation. Discrète-ment, l’état-major de prospectivede la Chancellerie fédérale étudie àquoi pourrait ressembler la Suisseen 2025. Des «scénarios extrêmes»– dont l’engorgement complet desinfrastructures – ont été étudiés,confie un participant à ses travaux.

«Ce n’est pas quelque chose dontils veulent parler pour l’instant,ajoute cet interlocuteur. Si l’on dif-fuse ce genre de scénarios mainte-nant, ça ne pourrait pas être com-pris de la population…» Lapublication du rapport final est at-tendue avant l’été. Le débat sur levisage d’une Suisse à 10 millionsd’habitants va pouvoir vraimentcommencer.

*Stadtstaat –Utopieoder realistis-chesModell?, à paraîtreenmai aux Editions NZZ Libro.

Anne-CatherineRubatteldevant

sa villa neuveà Lully (FR):«On a choisi

asseztraditionnel,on s’est dit queça vieilliraitmieux.»

LULLY,22 DÉCEMBRE 2010

Gabarits devant la ferme desMarmy. La construction d’immeubles va priver l’agriculteur d’une partie de ses revenus. VILLAZ-SAINT-PIERRE, 23 DÉCEMBRE 2010

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5UnpaysenmutationLe TempsSamedi 22 janvier 2011

2038 L’année qui pourrait voirla Suisse crever le plafond des 10 mil-lions d’habitants. Du moins selonl’une des dernières projections dé-mographiques de l’OFS, datées dejuillet 2010. Toutefois un autre scé-nario fondé sur des hypothèses plusprudentes et décrit comme plus pro-bable ne prévoit que 8,992 millionsd’habitants en Suisse en 2055.

58 000 habitants de plus paran: c’est le rythme auquel a progresséla population suisse la dernière dé-cennie. Cela correspond à rajouterchaque année la population de lataille d’une ville comme Bienne ouLugano.

+14,6% L’augmentation de lapopulation du canton de Fribourg de2000 à 2009. Des 26 cantons suisses,c’est la palme de la croissance démo-graphique lors de la décennie écou-lée. A l’inverse, Appenzell Rhodes-In-térieures a vu sa populationdiminuer de 1,5%, le plus mauvaisrésultat cantonal.

+24,1% Le taux de croissancede la population du district fribour-geois de la Veveyse ces dix dernièresannées: le record pour tous les dis-tricts. Celui de Conches (Goms), enHaut-Valais, est à l’autre extrême: ladécennie écoulée, sa population a re-culé de 8,1%.

116,8% Le taux de croissancede la population enregistré par lacommune fribourgeoise de Montet,dans la Glâne, entre 2000 et 2009. Unscore qui lui vaut le rang de cham-pionne de la croissance démographi-que en Suisse.

+24% L’augmentation de lapopulation du canton de Vaud de-puis vingt ans.

+1,4% Le taux de croissance dela population suisse en 2008 – unrythme soutenu jamais atteint de-puis les années 1960.

113862 Les arrivées annuellesmoyennes en Suisse de nouveaux im-migrants, entre 2000 et 2009.

+103363 Le solde migra-toire annuel enregistré en 2008, re-cord de la décennie écoulée et pic leplus élevé depuis 1961. Au nombred’étrangers arrivés durant une annéedonnée, l’on soustrait le nombred’étrangers qui ont quitté le pays lamême année (émigration, décès).

1,5 enfant par femme en âge deprocréer. Cet indice conjoncturel defécondité des femmes suisses en2009 est d’un point inférieur à cequ’il était en 1950 (2,4).

400 habitants par km2 sur lePlateau suisse. Cet indice est compa-rable à la densité de population me-surée sur le territoire national desPays-Bas (392,5 habitants/km2)

75% La part de la populationsuisse établie aujourd’hui en zoneurbaine, contre 62% en 1980.

208000 frontaliers travail-laient en Suisse à fin 2010. A compareravec le chiffre de 135000 il y a dix ans.

50 m2 de surface habitable sontoccupés, en moyenne, par un habi-tant en Suisse. La surface construitepar habitant dépasse, elle, 400 m2.

685000 personnes serontâgées de plus de 80 ans en Suisse en2030. On en dénombre deux foismoins aujourd’hui.

4132 centenaires (99 ans etplus) vivaient en Suisse en 2009. C’est340 fois plus qu’en 1950 (12 person-nes).

54163 centenaires devraientpeupler la Suisse en 2050, quand lepays aura crevé le plafond des 10 mil-lions d’habitants, selon le scénario«élevé» de l’OFS. Ils seront 33356 sic’est le scénario «moyen» prévoyantune croissance démographique mo-dérée qui se réalise.

84,4 années, c’est l’espérance devie des femmes nées en Suisse en2009. Soit 1,9 année de plus que10 ans plus tôt. L’espérance de vie deshommes atteint 79,8 ans, à savoir2,9 années de plus qu’en 2000. En1950, l’espérance de vie était, respec-tivement, de 70,9 ans pour les fem-mes, et de 66,4 ans pour les hommes.Les progrès de la médecine sont res-ponsables de cet allongement spec-taculaire de l’espérance de vie.

Presque un mètre par se-conde: c’est le rythme de l’extensiondes surfaces bâties en Suisse. Entre2002 et 2008, les constructions ontainsi grignoté 27 km2 de paysage ru-ral.

60% La part des actifs quiétaient pendulaires en l’an 2000,contre seulement 33% en 1970 et 50%en 1990.

594 voitures neuves sont misesen circulation en Suisse chaque jour.

+30% L’augmentation du tra-fic des véhicules motorisés en Suissede 1990 à 2007.

420259 véhicules neufs,toutes catégories, étaient mis en cir-culation en 2001, année record. Pourl’essentiel (402595), des voitures detourisme. C’était le double des misesen circulation de 1975 (respective-ment 216 269 et 189945).

38,2 kilomètres, c’est la distancequotidienne moyenne franchie parles Suisses dans leurs activités jour-nalières (en 2005). Vingt ans plus tôt,cet indicateur de mobilité était infé-rieur de 30% (29,4 km).

98,4minutes, c’est la durée quo-tidienne moyenne des déplacementseffectués par les Suisses dans leursactivités journalières en 2005. Vingtans plus tôt, le temps de déplace-ment était de 69,6 minutes (– 41%).

31% La part des ménages suisses(un sur trois) qui dispose de deuxvéhicules et plus en 2005. Le ratioétait de 17% en 1984. L’éloignementd’un nombre toujours plus grand deménages des grands centres où seconcentrent toujours davantage lesemplois s’exprime dans cet indica-teur en forte croissance. LT

La foule sur la Bahnhofstrasse à Zurich. Trois Suisses sur quatre habitent aujourd’hui en zone urbaine. ZURICH, JUIN 2009

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10millions, etmoi, etmoi, etmoi…A ce jour, la Suisse compte 7,8 millions d’habitants. La décennie écoulée, elle a enregistré une croissancedémographique vigoureuse. Le sentiment de vivre à l’étroit grandit. Chiffres et impressions furtives

Histoire de la population suisse, un territoire constamment surpeupléö «Se souvient-on que, jusque versla fin du XIXe siècle, le territoire dela Suisse actuelle – pauvre en res-sources naturelles – est constam-ment surpeuplé?» Le démographePierre Gilliand le rappelait en 1991lors d’un congrès consacré auxenjeux démographiques suisses àl’horizon de l’an 2000. La précaritédes conditions de vie et l’insuffi-sance de la production agricole ont

longtemps forcé une part impor-tante de la population à chercherailleurs lesmoyens d’exister. L’émi-gration était intense lors des pério-des de disette.ö AuMoyenAge, la Suisse faisaitpartie de l’empire de Charlemagnepuis de l’empire allemand. Autourde l’an 1000, le nombre des habi-tants est d’environ un demi-million,selon les historiens.

ö LaSuissedeMarignan(1515)n’estguèrepluspeupléequecelledeMorgarten (1315). Entre lesdeuxbatailles, un lourd tribut estpayéà lapeste, quimenacevilleset campa-gnes jusqu’à la finduXVIIe. L’essorgénéral de lapopulationa lieuauXVIe, à la faveurd’une longuepériodedepaixaprès lesguerresdeReligion.Lapopulationsuisseatteint lemillionavant 1600, et 1,2millionvers 1700.

öDesconditionsplus favorablescréent l’amorcede la transitiondémographiqueauXVIIIe. Lenombred’habitants est de 1,7millionvers1800, voisinde3millionsautourde1880.C’est à cetteépoquequel’immigrationd’étrangers vers laSuisse, provenant surtoutdespayslimitrophes, dépasse l’émigrationhorsdeSuisse. LaSuissedénombre3,3millionsde résidents en 1900.

ö Lapopulationadoubléentre 1500et 1800.AuXIXe, elle doubleànouveauenunsiècle. L’industrialisa-tionest sourcedenombreuxdrames,mais aussi d’undéveloppementéconomiqueetd’uneaméliorationàlong termedusort des individus.De1800à 1900, l’espérancedevie à lanaissancepassede35ansà50anspour leshommeset les femmes.Devenueattractiveaucœurde

l’Europe, la Suisse comptedéjà 15%d’étrangersen 1910.ö Laguerrede 14-18met fin au fluxmigratoirepositif. Puis lapopulationaugmenteàun rythmeaccélérédurant lesdeuxdécennies50et60,cellesdumiracle économique. Ladécennieécoulée (2000-2010)renouepour lapremière fois avecdesrythmesaussi soutenus (lire enpages6et7).FrançoisModoux

Souvenirs d’une Suisse à 6,2 millions

Les trains et les trottoirs vides demon enfance

Par SergeMichelCelapourraitn’êtrequ’une impression,

ces souvenirsd’enfanceoùtoutparaîtsimple, lentetbucolique.Mais il ya leschiffres.Depuis42ansque j’ai vu le jour, ilyaunmillionetdemidepersonnesdeplusdanscepays.Alors cen’estpas juste lefaitd’avoirgrandi,d’avoirprisplusdeplaceetdem’être frottéauxautres, c’esttout simplementque lesautres sontplusnombreux.7,7millionsen2011contre6,2millionsen1969.Entre l’enfantquej’étais, évoluantdans lesannées1970surles trottoirsd’Yverdonavecunlégersentimentdevacuité, et l’adulte coincéaujourd’hui contre lavitredutramàGenève, c’est laSuissequiachangé,davan-tagequemoi.Uneannée,peuaprès leMondialde

1978enArgentine,nousnous sommestousmisàporterdesbonnets rougeetbleuduCrédit Suisse. Il enavaitdistribué800000.Aujourd’hui, il en faudrait ledouble. Le ferait-il encore?Acemoment, iln’yavaitpasd’auto-

routepouralleràLausanne,mais lavieilleroutecantonalequigrimpaitversEsserti-nes. Et là, surunreplatventeux,unradar.Achaque fois,monpère jetaituncoup

d’œildans le rétroviseurpourvoir sil’appareil «yétait».Ondisaitqu’iln’yavaitquequelquesappareilsphotopour touteslesboîtesderadarvidesducanton. L’autrejour, j’ai vucrépiteràmonpassage le«super-radar»dupontduMont-BlancàGenève. Impossibledesavoirquiétaitvisé: l’enginpeut flasher22véhiculesenmêmetemps.Et cen’est làqu’unedesmesuresdegestiondesmassesetde leurmobilité croissanteadoptéespar laSuisseaprèsmanaissance.Jenemesouvienspasque l’onait sou-

vent fait laqueue. Saufà laposte. Il fallaitbienychoisir sa file, souspeinedeseretrouverderrièreunemèrede famillequipayait ses facturesavecdesbulletinsdeversementdont l’employée saisissaitmanuellement lesdonnées.Qu’il yaittoujoursautantdemondeà lapostealorsque l’onydistribuedesnumérosdepas-sageetque lespaiements se fontparInternet, voilàquidécrit leboomdémo-graphiqueaussibienque les statistiquesde l’OFS.Il arrivaitaussique l’onprenne le train.

Leshorairesétaientdevéritableshoraires,c’est-à-direqu’ilsn’étaientpascadencés; ilfallaitdéchiffrer ledépliant. Lesbillets,eux, étaientdepetits cartons, épaiscommedespiècesdepuzzle,presquededomino.Et les trainsn’étaient jamaispleins,mespremiers souvenirsdevoya-geursdeboutremontentauxannées1990.EtquandonarrivaitàGenèvepourallervoirmesgrands-parents, toutétaitsimple. Iln’yavaitqu’unseul tram, le12,et làaussidesplacesassises.

Yverdon,à l’époque,neconnaissaitqu’unseulAfricain. Il s’appelaitMama-douetvendaitdupainaumarché. Lesautresétrangersétaient ItaliensouEspa-gnols.On les côtoyaità l’écoleprimaire,jusqu’enquatrième,puis ilsdisparais-saient, évaporésparunsystèmeélitairequi lesdestinaitauxmétiersmanuels.Heureusement, ilsne se sontpas touslaissé faire.Monbanquier,parexemple,estd’origine italienne.Mais c’est vraiqu’ila10 ansdemoinsquemoi.Lapremière foisque j’ai comprisque

nousétionsnombreux, c’était à l’Univer-sitédeGenève.Cetteannée-là, les examenseurent lieuàPalexpo.Nousétionsdescentaines,dansunhall immense.En faitd’examen, c’étaitdesquestionnairesàchoixmultiplesque lesassistantspou-vaientévaluerenquelques secondes. Lebutétaitd’éliminer lamoitiéd’entrenous, autremesuredegestiondesmasses.Et encore, jen’avais rienvu: l’UniversitédeZurichemploiedésormaisdesagentsdesécuritépourvider lesamphithéâtresafinque lecours suivantpuisse commen-cerà l’heure.Dans labibliothèquedemesparents, il

yavaitun livreTimeLife sur l’an2000.Onyvoyaitdesvoituresquivolaientau-des-susdemaisonsaux formesétranges.Quelle supercherie!Envérité, leprogrèssemble s’être limitéàrendre laviepossi-bleàunrythmeaccéléréetdansunespacetoujoursplusexigu:nosrues,nosauto-routes,nosrestaurants,nos supermarchésse sontremplis.Cen’estpasplusmal,maiscen’estplus lemêmepays.

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Unpaysenmutation6

François Modoux

k La rondedesmarteaux-piqueursC’est un village imaginaire dans un

canton non identifié. A Güllen, autourde la villa rose, la vie s’écoule paisible-ment. Les arbres sont en fleurs, il n’y apas d’école, les enfants s’adonnent à desjeux buissonniers, les hommes labou-rent la terre. Le paysage champêtremontre une vie toute de quiétude. Cemercredi 6 mai 1953, Güllen respirel’harmonie et l’ordre, dans son écrin quisemble immuable.

Ce tableau est le premier d’une sériede sept due au pinceau du peintre suisseJörg Müller. L’ensemble, choisi pour il-lustrer cette double page, raconte ce quiest arrivé à Güllen, de 1953 à 1972 –l’espace d’une génération. D’abord dis-crets, les changements s’accélèrent. Unevoiture bleue traverse les champs; leruisseau est canalisé; les haies disparais-sent, remplacées par des clôtures; l’élec-tricité éclaire la maison rose; une petiteusine fume au loin; des bulldozers fontirruption; des silos se dressent à la placedu petit bois; un gros tuyau déverse soncontenu dans l’étang désormais pollué.

Ainsi évolue le paysage, soumis à «laronde annuelle des marteaux-piqueurs», jusqu’à ce dernier tableau,daté du mardi 3 octobre 1972: rasée, lajolie villa rose! Il n’en reste rien, aucunetrace, pas une pierre. A sa place, on aconstruit une autoroute où l’on roule àtoute vitesse. Les dernières prairies envi-ronnantes accueillent des villas dortoirspour citadins harassés. Un panneau pro-clame: «La vie à Güllen va devenir plusconfortable, nous construisons un cen-tre commercial, 500 places de parking».

L’œuvre éloquente de l’artiste bien-nois, qui illustre cette double page, con-naît un succès international dès sa pu-blication, en 1973. En Suisse, elleinterpelle, inquiète, irrite. Bien sûr, l’ac-cès généralisé au réfrigérateur, au télé-phone et à la voiture réjouit tout lemonde. Mais Jörg Müller met le doigt làoù ça fait mal. Il écorne l’image idyllique

que les Suisses cultivent de leur pays. «Lemonde n’est pas un conte de fées», sedéfendra le peintre. Ses dessins réalistesremuent des doutes encore inavouésmais embryonnaires. C’est ça la vie? Oùmène la consommation effrénée? Quedevient la Suisse lancée dans une courseaccélérée vers la modernité?

k L’avertissementdeMaxFrischEn 1955 déjà, Max Frisch mettait en

garde les Suisses. «Ce que nous ne vou-lons pas, écrivait-il dans achtung: dieSchweiz!, c’est le funeste mélange quel’on commence à voir autour de nosvilles, à savoir ces villages à moitié urba-nisés et ces centres à moitié villageois.»Epargnée par la Deuxième Guerre mon-diale, la Suisse se modernise à la faveurde deux décennies euphoriques. Les an-nées 50 et 60 sont marquées par uneexceptionnelle croissance économiqueet démographique. Le «miracle écono-mique» amène prospérité et sécurité so-ciale pour le plus grand nombre, nonsans ombres au tableau. La construc-tion tous azimuts d’usines, de bureaux,de maisons d’habitation et de vacancesainsi que de routes réduit la surfaceagricole utilisable et dénature des pay-sages jusque-là intacts. Des immeublestypiquement urbains essaiment le pay-sage des stations alpestres. Les Suissesdécouvrent la spéculation foncière: lesprix du sol dans les agglomérations at-teignent des niveaux si vertigineux queson utilisation devient inabordablepour une majorité. L’urgence de la situa-tion s’exprime par une image choc po-pularisée par le pamphlet de MaxFrisch: toutes les 3 secondes, 1 m2 deterre agricole disparaît

La question de la maîtrise judicieusedu sol est posée. Toutefois, le citoyenhelvétique, méfiant envers l’emprise del’Etat sur l’économie et la vie des indivi-dus, ne veut pas d’entrave au développe-ment. De même qu’une initiative socia-liste visant à freiner la spéculationfoncière échouera dans les urnes en1967, il n’y aura pas d’organisation na-tionale du territoire obéissant à desprincipes restrictifs. Fédéralisme

oblige, l’utilisation, la mise en valeur etla sauvegarde du sol sont laissées aubon vouloir des cantons et des commu-nes. La Confédération utilise ses mai-gres compétences pour inviter les can-tons à définir des zones agricoles et dedétente non constructibles. Mais lespouvoirs locaux sont réticents à régle-menter et protéger.

k Lamagiede la«décentralisation concentrée»Né dans les années 40, le concept de

«décentralisation concentrée» devient,en 1973, la pierre angulaire d’une «con-ception directrice» du développementde la Suisse jusqu’en l’an 2000. Ce docu-ment de référence, baptisé CK-73, écarteune densification assumée des grandesvilles et consacre le projet d’une Suisseorganisée autour d’un tamis de villesmoyennes, complémentaires et inter-connectées. Le réseau des villes suisses –43 localités comptent plus de 10 000 ha-bitants en 1960 – doit être «renforcé defaçon équilibrée». Dans cette visionidéale de l’urbanisation du pays, la pro-motion des centres secondaires doit li-miter le basculement économique et dé-mographique du pays sur les centresprincipaux.

Sur le terrain, nécessité fait loi. LaSuisse change de visage, comme l’illus-trent les fresques de Jörg Müller. Le ré-seau routier s’étend. Le rail, héritagevieillissant du XIXe siècle, se modernise.Ces axes de transport nouveaux et plusperformants draineront les nouvelles zo-nes d’habitation dans un étalement ur-bain qui paraît aussi peu raisonnableque maîtrisable. La campagne se couvred’asphalte et de béton en même temps

que le trafic en ville s’intensifie. Les Suis-ses deviennent pendulaires: travail à laville, domicile au vert proche des champset des vergers, dans les petites localitésqui ceinturent les centres principaux.

k L’esprit du «Dörfli»aune longuehistoireDans cette phase de transition accé-

lérée, la vie en ville est associée à desimages négatives tandis que le cadre devie des bourgs et des villages non loindes aires urbaines a toujours plus lacote. Il faut dire que cette double repré-sentation a une longue histoire forgéedès les premières Expositions nationa-les. Celle de Zurich en 1883 et plus en-core celle de Genève en 1896 ont contri-bué à créer un mythe autour du «villagesuisse» et de la vie à la campagne. Dansune Suisse qui s’industrialisait, s’urba-nisait et s’ouvrait aux étrangers, le «Dör-fli» y était mis en scène comme un lieuidyllique, de paix et d’harmonie. Lesymbole de la patrie helvétique qui arésolu l’improbable équation de seconstituer en famille unie. Face à lanaissance du monde ouvrier, la bour-geoisie voyait dans le «village suisse»une image rassurante qui célébrait unconsensus social pourtant loin d’êtreune réalité. Cette référence constantedu nationalisme helvétique a imprégnési durablement l’inconscient collectifdes Suisses que Hugo Loetscher écritencore en 1990: «Parlez de la Suisse, enSuisse, et l’on vous racontera des cam-pagnes, des paysans, mais jamais desvilles. La mode est de donner de laSuisse, aussi parmi les écrivains, uneimage tout à fait fausse: celle d’un paysde montagnes et de paysans!»

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L’heure d’enterrer lemytheduvillage suisse

L’étalement urbain qui mite la campagne a une longue histoire. L’utilisation judicieuse du territoire helvétique a beau êtrediscutée depuis plusieurs décennies, elle est restée une quête chimérique dans un pays fédéraliste qui a survalorisé

la vie à la campagne. Mais depuis peu, les mentalités changent. Sous la pression des besoins,un consensus se cristallise pour densifier les villes et préparer le pays à héberger un jour 10millions d’habitants

La construction à tous crins devaitbien éveiller une résistance. Au tout dé-but des années 1970, des citoyens dé-clenchent une onde verte. Adeptes duslogan small is beautiful, ils pensent pro-tection des terres arables et conserva-tion d’une agriculture locale capable denourrir la population. Ils se mobilisentpour défendre le patrimoine histori-que du cœur des villes contre de grandsprojets immobiliers inspirés parl’euphorie de la croissance. «On nousaccusait d’être malthusiens», se sou-vient Laurent Rebeaud. Cofondateur etpremier président des Verts, il sera unpionnier de l’écologie au Conseil natio-nal avec Daniel Brélaz qui y fut le pre-mier élu «écolo».

k La «question»des étrangersDans l’élan des folles années du mira-

cle économique, la question qui fâche lepeuple suisse est pourtant d’une autrenature. C’est celle des étrangers. L’admis-sion de 800 000 immigrés entre 1945 et1965 pour servir une économie tournantà plein régime a créé un puissant ma-laise. En croissance continue depuis1940, la part des étrangers dans la popu-lation résidante en Suisse atteint un pic à17% en 1970. Le réflexe de repli fait del’immigrant le bouc émissaire tout dési-gné pour ces nouveaux maux de la so-ciété helvétique que sont l’inflation, laspéculation et une prétendue dilution del’identité nationale. La vague xénophobeculmine le 7 juin 1970 lors du vote surl’initiative populaire demandant le ren-voi d’environ 400 000 étrangers. 46% desvotants se retrouvent du côté de JamesSchwarzenbach. C’est une brèche sé-rieuse dans le consensus national.

En 1968, le Conseil fédéral chargel’économiste Francesco Kneschaurekd’imaginer l’évolution de l’économiesuisse jusqu’en 2000. Né au Tessin, filsd’un hôtelier, docteur de la respectéeHaute Ecole de Saint-Gall, ce spécia-liste de la prospective économique pu-blie une série d’études entre 1969 et1974. Dans la première, il imagine quela Suisse pourrait compter 10 millionsd’habitants en l’an 2000. Ce scénario,une variante parmi d’autres, frappe lesesprits. «Perspective inquiétante», titrele Journal de Genève.

Tout à ses projections mathémati-ques, le professeur a mécaniquementappliqué aux trente années à venir lesspectaculaires taux de croissance del’immigration enregistrés depuis1945. Les critiques sont vives. Manquede rigueur, aveuglement… Le profes-seur est aussi accusé d’instrumentali-ser la démographie pour faire le lit desxénophobes qui chauffent les espritscontre une Suisse «surpeuplée».

En 1974, le professeur Kneschaurekfait sonmea culpa: «Les prévisions rela-tives à une Suisse comptant 10 mil-lions d’habitants deviennent de plusen plus utopiques.» En corrigeant sespronostics, il prend acte, avec retard,de la forte régression du taux de nata-lité. La chute, effective depuis 1962, aété restituée dans toute son ampleurpar le recensement national de 1970.S’ajoutent les premières mesures derestriction de la population étrangèreprises par le Conseil fédéral pour cal-mer les craintes populaires. Et quand,en 1973, le premier choc pétrolierplonge l’économie mondiale dans unerécession généralisée, la Suisse ex-

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7Le TempsSamedi 22 janvier 2011

L’heure d’enterrer lemythevillage suisse

L’étalement urbain qui mite la campagne a une longue histoire. L’utilisation judicieuse du territoire helvétique a beau êtrediscutée depuis plusieurs décennies, elle est restée une quête chimérique dans un pays fédéraliste qui a survalorisé

la vie à la campagne. Mais depuis peu, les mentalités changent. Sous la pression des besoins,un consensus se cristallise pour densifier les villes et préparer le pays à héberger un jour 10millions d’habitants

En 1968, le Conseil fédéral chargel’économiste Francesco Kneschaurekd’imaginer l’évolution de l’économiesuisse jusqu’en 2000. Né au Tessin, filsd’un hôtelier, docteur de la respectéeHaute Ecole de Saint-Gall, ce spécia-liste de la prospective économique pu-blie une série d’études entre 1969 et1974. Dans la première, il imagine quela Suisse pourrait compter 10 millionsd’habitants en l’an 2000. Ce scénario,une variante parmi d’autres, frappe lesesprits. «Perspective inquiétante», titre

Tout à ses projections mathémati-ques, le professeur a mécaniquementappliqué aux trente années à venir lesspectaculaires taux de croissance del’immigration enregistrés depuis1945. Les critiques sont vives. Manquede rigueur, aveuglement… Le profes-seur est aussi accusé d’instrumentali-ser la démographie pour faire le lit desxénophobes qui chauffent les espritscontre une Suisse «surpeuplée».

En 1974, le professeur Kneschaurek: «Les prévisions rela-

tives à une Suisse comptant 10 mil-lions d’habitants deviennent de plusen plus utopiques.» En corrigeant sespronostics, il prend acte, avec retard,de la forte régression du taux de nata-lité. La chute, effective depuis 1962, aété restituée dans toute son ampleurpar le recensement national de 1970.S’ajoutent les premières mesures derestriction de la population étrangèreprises par le Conseil fédéral pour cal-mer les craintes populaires. Et quand,en 1973, le premier choc pétrolierplonge l’économie mondiale dans unerécession généralisée, la Suisse ex-

porte son chômage: 200 000 immigrésprivés de travail rentrent au pays. Dé-fendant une approche «réaliste» –«nous ne sommes ni ne serons jamaisdes prophètes» – Kneschaurek pronos-tique en 1974 que la Suisse comptera7 millions d’habitants en 2000. Vingt-cinq ans plus tard, on en dénombrera7,288 millions.

k 10millionsd’habitantsen2038…ouplus tôt?Musclée par la libre circulation des

personnes en vigueur depuis juillet2002, la démographie affole de nou-veau les statistiques. Le solde migra-toire annuel moyen pour la décennie2000-2010 a bondi à 57 297 person-nes. La seule année 2008, la Suisse aenregistré l’arrivée record de 161 629immigrés et la balance migratoire – lesolde entre les arrivées et les départsd’étranges – a atteint 103 363 indivi-dus, un record inégalé depuis 1961.C’est comme si, en une année, l’onajoutait à la Suisse la population cu-mulée des communes de Saint-Gall etde Neuchâtel. Or ces arrivants étran-gers sont majoritairement en âge deprocréer et de travailler. En 2009, 66%d’entre eux ont entre 20 et 39 ans; lapart des 20-65 ans atteint 85,7%.

L’élan des années 2000 à 2010 a logi-quement réveillé l’idée d’une Suisse à10 millions d’habitants. Dans un scé-nario «élevé» – par opposition à la va-riante «moyenne» dite «de référence» –l’Office fédéral de la statistique (OFS)pronostique que la barre des 10 mil-lions sera franchie en 2038. Le démo-graphe Philippe Wanner, ancien colla-borateur de l’OFS et désormais

professeur au LaboDémo de l’Univer-sité de Genève, estime «tout à fait vrai-semblable» ce scénario dit «élevé»:«Tout y concourt. On est même partipour y être plus vite que les pronosticsofficiels ne l’imaginent. La Suisse à10 millions d’habitants, ce n’est pas untabou!»

Le chercheur énumère les multiplescarburants de cette robuste dynami-que démographique: un Etat peu en-detté, une fiscalité attractive, unemonnaie stable, une économie perfor-mante et historiquement ouverte aumonde, un niveau de vie élevé pourl’Europe, des filières de formation dequalité, des services publics plutôtperformants, un niveau de sécurité ré-jouissant. Et puis le prochain départ àla retraite des baby-boomers (les en-fants nés entre 1945 et 1965) provo-quera un appel d’air massif sur unmarché du travail asséché. «Toutes lesdécisions de politique économiquevont dans le sens de rendre la Suisseplus compétitive et plus attractive. Ellerestera donc une terre d’immigrationtrès désirée.» Le scientifique s’en féli-cite car, note-t-il, «cet apport de popu-lation sera un facteur de croissance etde prospérité pour la grande majoritédes habitants».

Et le vieillissement de la popula-tion, qui fait se lamenter nombre d’ex-perts inquiets pour le financement desprestations sociales? Sur ce point aussiPhilippe Wanner détonne. Oui, lagrande vieillesse augmentera, oui lescentenaires se multiplieront (voir leschiffres en page 5). Mais les seniorsvivront en bonne santé plus long-temps; ils seront nantis d’un pouvoir

d’achat supérieur à celui des retraitésdu siècle passé. Qualifiés et équipésd’ordinateurs, nombre d’entre eux res-teront actifs, à temps partiel, au-delàde l’âge légal de la retraite. Les seniorsferont tourner l’industrie des loisirs etde la détente plus intensivement en-core qu’aujourd’hui. Parallèlement,beaucoup d’emplois attractifs serontcréés dans le secteur de la santé pours’occuper des plus âgés. «Toujours plusde centenaires ne résideront pas àl’EMS», prédit le démographe.

k La tardive réconciliationdes Suisses avec la villeEn attendant, sous la pression démo-

graphique, le pays bouge, les mentalitéschangent. Depuis une bonne dizained’années, la Suisse – son territoire et sesvilles – est l’objet d’une intense observa-tion scientifique. La littérature spéciali-sée fleurit, faisant le portrait d’une Suissetoujours plus urbaine. «Ce n’est pas enrêvant de campagne qu’on construit desvilles de qualité», proclame la Charte del’association Métropole Suisse depuis2002.

Une année plus tôt, les villes suissesobtenaient le statut d’acteur politiquereconnu par la Confédération. Si bienqu’elles captent désormais une mannefédérale importante – des milliards defrancs par année –, un levier pour accom-plir leur nécessaire métamorphose.

Yvette Jaggi mesure le long cheminparcouru. Quand elle était syndique deLausanne (1990-1998) et présidaitl’Union des villes suisses, elle a menéfrontalement cette bataille nationale,ferraillant contre les cantons et la Bernefédérale. Aujourd’hui, elle applaudit à la

«réconciliation des Suisses avec l’urbain».Un «nouveau consensus» se cristallise àl’épreuve des bouchons autoroutiers,des trains bondés et de la pénurie chro-nique de logements dans les grands cen-tres: «L’idée de rajouter de la ville à la villefait son chemin même si l’étalement ur-bain sur le Plateau, favorisé par le fédéra-lisme, n’a jamais vraiment cessé.»

Pour densifier le tissu urbain, on pro-jette d’élever des tours. Pour fluidifier lamobilité, on agrandit les gares, on dou-ble ou triple des lignes ferroviaires exis-tantes, on ajoute des lignes de métro oude S-Bahn qui irriguent les cœurs descités. Dans les grandes villes, on réhabi-lite des friches urbaines, on crée de nou-veaux quartiers d’habitation prochesdes centres. On assiste aussi au grandretour des architectes et des urbanistes,eux qui avaient laissé aux juristes les pre-miers rôles de l’aménagement du terri-toire durant les années du miracle éco-nomique.

Professeur à l’EPFL et directeur de laCommunauté d’études pour l’aménage-ment du territoire (CEAT), Martin Schu-ler tire un parallèle entre la périoded’après-guerre – les années 50 à70 – et la

Sourcesö Martin Rotach,Aménagement nationalsuisse, Conceptions directrices de l’aména-gement du territoire national CK-73,version abrégée, DFJP, ORL, 1973ö Sous la direction du professeur F.Kneschaurek, Perspectives de l’économiesuisse et problèmes posés par son dévelop-pement. Résumé des études relatives àl’évolution de l’économie suisse jusqu’enl’an 2000,Office central des imprimés etdumatériel, Saint-Gall/Berne, 1974ö JörgMüller, Ronde annuelle des mar-teaux-piqueurs ou la mutation d’un pay-sage, Editions L’école des loisirs, 1974ö Collectif,Nouvelle Histoire de la Suisseet des Suisses, Payot, 1982ö Collectif, Suisse 2000. Enjeux démo-graphiques, Editions Réalités sociales,1991

ö Joëlle Salomon Cavin, La Suisse ur-baine: entre ubiquité et absence, dansEspacesTemps.net, Textuel, 13.09.2004ö Bernard Crettaz,Un si joli village, essaisur unmythe helvétique,Histoire etsociété contemporaine, Genève, 1987ö FrançoisWalter, La Suisse urbaine,Editions Zoé, 1994ö FrançoisWalter,Cinquante ans d’amé-nagement du territoire en Suisse?Quelquesquestions aux acteurs,DISP, 127, 1996ö Roger Diener, Jacques Herzog,MarcelMeili, Pierre deMeuron, ChristianSchmid, La Suisse. Portrait urbain, ETHStudio Basel, 1999-2003ö Martina Koll-Schretzenmayr,Gelun-gen?Misslungen? Die Geschichte derRaumplanung Schweiz,NZZVerlag,2008

Suisse de 2010: «On assiste à la mêmemobilisation pragmatique. Sous la pres-sion des faits et dans l’urgence, il s’agitd’adapter le pays à la nouvelle donnedémographique et économique.» «C’estbien connu, renchérit Yvette Jaggi, on nedépense que sous la contrainte. C’estdans l’urgence que ce pays trouve dessolutions.»

Une Yvette Jaggi qui exulte de voir lesvilles suisses se densifier et, c’est moinsconnu, se repeupler après avoir long-temps perdu des habitants au profit descommunes périphériques. Aux conser-vateurs de la protection du paysage quibrandissent le compteur des surfaces bâ-ties pour alarmer l’opinion sur uneSuisse dénaturée, l’amie des villes op-pose les mètres carrés de surfaces nou-vellement construites en zone urbaine.«Ce sont autant d’efforts pour rendre lesvilles désirables et prêtes à accueillir da-vantage d’habitants à proximité desnouveaux emplois tertiaires.» Et de dis-qualifier le retour des discours aux ac-cents malthusiens: «Les craintes sont in-fondées. Il existe bien assez d’espacesconstructibles pour une Suisse de10 millions d’habitants.»

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Unpaysenmutation Le TempsSamedi 22 janvier 20118

Propos recueillis parFrançois Modoux et Pierre Veya

Le Temps: Dixmillions d’habitantsen Suisse, ce n’est plus unmirage.Qu’est-ce que cette perspectiveévoque spontanément pour legéographe que vous êtes?

Jacques Lévy: Ilfaut relativiserl’augmenta-tion absoluede la popula-tion. S’agissantde la localisa-tion de ce

surcroît d’habitants, j’aime bienrelever que la Suisse est un petitpays de montagne, mais un grandpays de plaine. La densité duPlateau est certes élevée, mais ellereste loin de celle des Pays-Bas,qui s’en sortent très bien. Laquestion qui se pose à la sociétéhelvétique est à la fois simple etfondamentale: ces deux millionssupplémentaires d’habitants,faut-il les étaler ou les concen-trer? Historiquement, on a étaléla croissance démographique surle territoire. Faut-il inverser lemouvement? Les prises de posi-tion ne distinguent pas deuxcamps bien définis. Ce n’est passurprenant, car changer de para-digme renvoie à des questionsd’identité complexes. Ce qui sejoue, c’est le rapport des individuset de la collectivité à la nature,mais aussi à eux-mêmes.

– Justement, on sent qu’on est entrain de détruire le beau jardinqu’était la Suisse. Un peu partoutla campagne s’uniformise.N’est-ce pas lemoment de remet-tre en cause le choix d’étaler lapopulation jusqu’à présent privi-légié notamment pour préserverun équilibre régional?– Je voudrais d’abord soulignerque la Suisse est une Hanse qui aréussi. Historiquement, elle estconstituée d’un réseau de villesqui a su tenir tête aux empires endéveloppant une organisationpropre dans un rapport de forcepourtant défavorable. Un équili-bre entre Etat et société civile,fondé sur le pragmatisme et lareconnaissance de l’individucomme acteur de la société, s’estinstauré et a favorisé un dévelop-pement de la Suisse qui la distin-gue encore maintenant commeun pays plus riche et moins encrise que les autres pays d’Europe.Aujourd’hui, la Suisse est unesociété urbaine, combinaisonentre un réseau de petites princi-pautés et des villes. Le cœur duproblème identitaire est le sui-vant: ce qui n’est pas urbaincraint que ce qui est urbain do-mine l’ensemble. Sans raison,mais avec une certaine logique.Car l’on constate partout que lesvilles sont bien plus productivesque les campagnes. Cette règle sevérifie quelle que soit l’architec-ture du pouvoir.

– Le fédéralisme et lesmécanismesde péréquation qui lui sont asso-

ciés sont-ils adaptés aux défiscontemporains?– La Suisse est un système politi-que qui a équilibré les pouvoirsurbains par des contre-forces, lescantons. Ces républiques confet-tis, créées sur le modèle de lachôra – une cité-Etat à la grecque–, sont des entités politiques trèspuissantes mais très petites. Cemodèle a favorisé la grande qua-lité urbaine des petites villes àtravers tout le territoire. Mais ilprésente un inconvénient majeurdès lors que les frontières politi-ques des cantons ne correspon-dent plus à la réalité des espacesde vie. Désormais, l’exposition àl’effet free rider – littéralement le«passager sans ticket», permet-tant à un individu ou à une insti-tution de profiter de services sansen payer le prix – est forte. Appli-qué à la société urbaine suisse,l’effet free riderprofite à unepopulation aisée qui accède àtous les avantages de la centralitéurbaine sans en assumer lescoûts. A l’échelle du pays, on voitse multiplier des morceaux desociété urbaine qui profitent dela surproductivité des villes-cen-tres sans participer aux chargesd’investissement de celles-ci. Or siune ville est d’autant plus produc-tive qu’elle est grande, il est aussiavéré que cette dynamique coûtecher en équipements et en infra-structures. Et quand une ville nepeut pas investir pour prévenirou corriger les tendances inégali-taires en son sein, cela finit tou-jours par avoir des conséquencessociales.

– On le vérifie ailleurs qu’enSuisse?– Bien sûr. L’effet free rider est uneclé de lecture des disparités àtoutes les échelles: locale, régio-nale, nationale, continentale,mondiale. L’originalité de laSuisse puise dans la combinaisonentre un faible niveau de prélève-ments obligatoires et l’idée ducitoyen-contribuable qui veutcontrôler ses impôts et a, avec ladémocratie directe, les moyens

d’intervenir sur les décisionspolitiques dans un délai court.Cela favorise un travail explicitedes lobbys dans les parlements.En donnant beaucoup de poidsaux forces de blocage, ce systèmen’est pas très favorable à la pro-duction d’un bien public un tantsoit peu abstrait, comme peutl’être l’urbanité.

– Le risque de captation de larichesse par les seuls pôles ur-bains serait donc limité par lanaturemême du système politiquesuisse?– Non seulement la «captation»,ce qui serait légitime, mais aussi,pour partie, la production mêmedes richesses, et pas seulement àcause du pouvoir des cantons,mais aussi en raison de la forcedes idéologies anti-urbaines. Surle terrain, on observe deux mou-vements contradictoires. D’uncôté, les villes assument de plusen plus leurs projets de dévelop-pement. Des dispositifs compli-qués sont mis en place pourcontourner l’inexistence de gou-vernements urbains régionaux.Soutenues par les incitationsfédérales certes tardives et un peutechnocratiques mais finalementassez efficaces, des politiquesd’agglomération voient le jourdans les grandes villes. Même àGenève, où les réticences ont étélongtemps plus vives qu’ailleurs.Ce ne sont pas des actions car-rées, bien lisibles, mais beaucoupde projets sont mis en mouve-ment. D’un autre côté, les réticen-ces à coopérer à l’échelle régio-nale subsistent. A Genève parexemple, les acteurs ont tardé àpenser et organiser le développe-ment de leur ville non pas tantparce que la démocratie locale lesen empêchait, mais plutôt parceque leurs idéologies les entra-vaient. L’idée de la Cité-Etat,autosuffisante, est encore trèspuissante, avec pour effet que les«déjections» urbaines émises versla France et les communes vau-doises voisines sont tout simple-ment ignorées. Genève s’est long-

temps raconté une histoire quin’était pas la bonne, mais çachange.

– Sur quel levier agir si l’on entendfavoriser la construction de villescompactes et durables, capablesd’entraîner une dynamique régio-nale féconde?– La conscience écologique est unfacteur considérable de modifica-tion des lignes de conflits. Pourl’instant, l’alliance souhaitableentre écologistes et urbanophilesn’est pas simple. Chez les écologis-tes suisses, la mouvance anti-ur-baine est marquée. Or, la Suisse serattache globalement au mondegermanique, avec une conscienceécologique forte, mais, en mêmetemps, la tradition typiquementaméricaine de laisser agir sanstrop de limitation les forces éco-nomiques est dominante. Je nesais pas qui sortira vainqueur del’affrontement entre ces deuxparadigmes antagonistes. Bonnenouvelle, l’option urbaine est deplus en plus reconnue comme lacomposante spatiale du dévelop-pement durable. Densifiée, bienaménagée, rationnellementorganisée, irriguée par des trans-ports publics efficaces, la villecontribue à réduire les pollutionset les gâchis. L’idée de la ville amiede la nature et des hommes estrécente et révolutionnaire. Ellebouscule les images de mal-déve-loppement spontanément asso-ciées aux grandes villes.

– En quoi le développement dura-ble, concept à lamode s’il en est,aide-t-il à penser le territoired’une future Suisse à 10millionsd’habitants?– Le développement durablesemble omniprésent dans lesdiscours… peut-être parce queceux qui s’en réclament semblentne pas avoir lu le rapportBrundtland de 1987. Ce docu-ment fondateur ne dit pas qu’ilfaut chercher un compromisentre le modèle obsolète decroissance agro-industrielle et ladécroissance défendue par les

intégristes de l’écologie. Le déve-loppement durable repose surl’affirmation que la croissanceéconomique, la cohésion socialeet le respect de l’environnementsont non seulement compatibles,mais cohérents entre eux aupoint d’être, au fond, une seule etmême chose. Ce nouveau para-digme actualise le questionne-ment du rapport amour-haine dela Suisse et des Suisses aux villes.Comme le montre la success storyde l’histoire de la Suisse, la villeest fondamentale dans la cons-truction de l’identité helvétique;en même temps, la ville est jugéemenaçante et mal aimée. Cettecontradiction est toujours plusthématisée, je m’en réjouis. «Leportrait urbain de la Suisse», duStudio Basel, a été un événementscientifique et politique. Ce re-marquable travail interpelle lepays: la Suisse est-elle prête àassumer sa mission urbaine?

– A quel développement urbainla Suisse doit-elle aspirer?– Mon point de vue de chercheurest que plus la ville assume sonmétier de ville, plus elle est effi-cace. Plus on augmente la densitéavec la diversité des populationset des activités, plus on fabriqueune machine urbaine qui seraefficace politiquement et écono-miquement. Il n’y a pas, à maconnaissance, de contre-exemple.Autrement dit: quelles villesveut-on en Suisse? Il faut menerce débat de façon plus explicite.L’urbanisme, c’est, désormais,d’injecter de l’urbanité sans chan-ger les masses. C’est d’ajouter dela ville à la ville à enveloppe cons-tante. C’est possible car dès qu’onest dans les banlieues, les densitéssont faibles, il n’y a pas d’obsta-cles techniques et toutes lesbonnes raisons convergent pouraugmenter la densité. Mais leshabitants le veulent-ils? Il faut lesconvaincre! La perspective d’uneSuisse à 10 millions d’habitantsrend ce débat toujours plus né-cessaire. Le ras-le-bol face aumitage du territoire, qui s’ex-

prime dans l’initiative pour laprotection du paysage sur la-quelle les Suisses voteront pro-chainement, montre que c’est lebon moment.

– Pourquoi l’organisation de laville et du territoire reste perçuecomme un enjeu secondaire?– Le territoire, la ville, c’est abs-trait. Du moins c’est plus abstraitque le logement. On en parle laplupart du temps de façon tan-gentielle. Nous, chercheurs, avonsdu mal à rendre simple l’idée quechaque individu prend des déci-sions quotidiennes qui ont unimpact sur le vivre-ensembledans un espace donné. Il faudraitcréer davantage de forums, delieux où chacun peut mesurer leseffets de sa propre action. Lapriorité, c’est de développer ladémocratie participative, maispas seulement sur des enjeuximmédiats. Et il faut une stratégiepolitique qui sache utiliser lesbons leviers dans un contexte oùles attentes de la société demeu-rent contradictoires.

– Beaucoup de projets échouent,mais n’exagère-t-on pas les bloca-ges?– Ce qui est vrai, c’est que les villessont bien tenues. Les Suisses yveillent. La qualité des servicesurbains est aussi tout à fait re-marquable si on la compare aveccelle des pays voisins. Cela faitpartie de l’identité civique desSuisses. La Suisse a aussi desatouts pour ce grand domainequ’est l’urbanisme car une culturedu dialogue préexiste par ladémocratie directe. Ce qui poseproblème, ce sont les composan-tes affectives des représentations.Or il faut reconnaître que smalln’est pas toujours beautiful. L’idéerousseauiste que, plus une sociétéest minuscule, mieux elle seragérée est plus que discutable,faits à l’appui.

– Au bilan, la démocratie directeest-elle un atout ou un frein?– La peur d’échouer, d’être désa-voué par le peuple est souvent leprincipal facteur de paralysie desexécutifs. D’ailleurs, on valorise ladémocratie directe comme l’ins-trument qui empêche de se four-voyer dans des aventures. Maisprenons l’exemple des tunnelsalpins. Le choix de construiredeux transversales alpines obéis-sait au souci de réunir une majo-rité populaire. Pour un projetdiscutable, peut être pas d’uneextrême urgence, on a asséché lesfinances aisément mobilisablespour les transports. En consa-crant des sommes faramineusespour l’axe nord-sud, on a du coupdépensé très peu pour l’axeouest-est, le vrai axe vital de laSuisse, où habitent 80% de lapopulation. On a différé le plusurgent, le train à grande vitesse àtravers le Plateau suisse. Celadonne à réfléchir. On voit com-ment ce système de prise dedécision peut aussi conduire àdes aventures…

La banlieue ouest de Lausanne. «La Suisse est un petit pays de montagne, mais un grand pays de plaine», relève non sans malicele professeur Jacques Lévy. Le géographe plaide pour une alliance entre écologistes et urbanophiles. RENENS, 20 NOVEMBRE 2006

YVES

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«Small n’est pas toujours beautiful»Le géographeJacques Lévy,directeurdu LaboratoireChôros à l’EPFL,invite la Suisseà assumer samission urbaine

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‘‘ L’idée de la villeamie de la natureet des hommesest récente etrévolutionnaire,,

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«Nous sommesdéjà tropnombreux»

L’explosiondémographiquemet en dangerla qualité de vieet les libertés.C’est l’avisde PhilippeRoch, ancienpatronde l’Officefédéral del’environnement,et d’un courantécologique quitend à s’affirmer

Yelmarc Roulet

«Ce n’est pas une préoccupationsolitaire, de plus en plus de gens metémoignent leur inquiétude.» Parmiles Suisses qui envisagent sansaucun plaisir la croissance démo-graphique, il y a Philippe Roch, l’an-cien chef de l’Office fédéral de l’envi-ronnement. Dans sa maison de lacampagne genevoise, d’où il pour-suit un travail de consultant, il le ditsans ambages: «Nous sommes déjàbeaucoup trop nombreux, sur laplanète mais aussi chez nous.»

Pour la Suisse, il rêve de reveniraux 3 millions d’habitants que lepays comptait il y a 50 ans. «Troismillions, cinq millions, le chiffre estsymbolique, s’empresse-t-il de pré-ciser. L’important est qu’on en fi-nisse avec l’idéologie de la crois-sance.»

«L’empreinte écologique de laSuisse s’étend bien au-delà des fron-tières nationales, affirme l’anciendirecteur du WWF, alors que lemonde est plein et que ses ressour-ces sont en désagrégation. On s’estmoqué de Malthus, mais il avait rai-son. Certes, l’économie se développeen même temps que la population,mais on ne veut pas voir que c’est sur

la base d’une surexploitation de lanature. Il faudrait deux ou trois pla-nètes si l’on voulait que le tout lemonde vive comme nous aujour-d’hui. On ne peut pas davantageprétendre que ce mode de vie noussoit réservé.»

UnparadisperduLes ressources, mais aussi les li-

bertés. Plus on est nombreux, plus ilfaut organiser, restreindre. QuandPhilippe Roch parle de son enfance,au Grand-Lancy, c’est avec la nostal-gie du paradis perdu. «Nous faisionsdes courses à vélo, des cabanes, onpatinait sur les étangs de la Praille.Notre monde était immense.Aujourd’hui, il n’y a que des routeset du béton. Nos enfants trouvent laliberté dans l’ordinateur.»

Sous le soleil de janvier, les bergesde l’Allondon, où Philippe Rochaime conduire ses visiteurs, sontpourtant désertes et intactescomme au premier jour. Mais dansson village de Russin, tout proche,où il vit depuis 35 ans, «on sent l’en-cerclement».

Pour stopper la courbe démogra-phique, il n’a pas de solution mira-cle. Le démocrate-chrétien assureaimer tout le monde, ne vouloir

chasser personne, ni fermer les fron-tières. Il prend ses distances avec lesidées xénophobes, élitaires ou d’ex-trême droite qui se greffent souventsur les considérations démographi-ques. Même s’il attribue à JamesSchwarzenbach, le père des initiati-ves anti-étrangers, «un souci écolo-gique sincère».

La croissance de la populationsuisse n’étant due qu’à un solde mi-gratoire positif, les deux questionsdu nombre et des immigrés sont àl’échelle nationale inextricable-ment liées. C’est ce qui rend la ques-tion démographique si délicate et sipeu populaire.

Nepas sebrûler lesdoigtsSur l’échiquier politique, le rejet

de la croissance démographiquepeut être présent ici et là à titre indi-viduel. Mais il n’est thématisé ni àgauche ni à droite. Les deux campss’accordent toujours à voir dans lacroissance ce qui permet de réaliserdes profits et de financer les institu-tions sociales.

Les écologistes de droite sont àcet égard les plus décomplexés.Dans un postulat au Grand Conseilvaudois, le Vert libéral Jacques-An-dré Haury préconise d’adapter la

promotion économique au défidémographique et de freiner lesefforts pour attirer des sociétés dansla région lémanique.

Sur son «e-magazine contre lenéo-conformisme», le journalistePhilippe Barraud consacre réguliè-rement des chroniques à la crois-sance démographique, cette «catas-trophe écologique qui ravit lespoliticiens» et que protège selon luiun véritable tabou (www.commen-taires.com).

Mais le débat public a surtout étéalimenté, à l’automne 2009, par letexte des conseillers nationaux éco-logistes Bastien Girod (ZH) etYvonne Gilli (SG), dans lequel ilstentaient de fonder une «vision criti-que de la croissance démographi-que d’un point de vue vert». Ils met-taient en garde contre les effetsnégatifs d’une politique d’attractionsans limite sur les conditions de vieen Suisse.

Cette prise de position avait sus-

cité un tollé à gauche et valu à leursauteurs un sermon d’Ueli Leuenber-ger, président du parti suisse.

«Ni lui ni moi n’avons changéd’avis», sourit aujourd’hui BastienGirod. Mais il assure qu’après cer-tains malentendus de départ, le cli-mat est désormais «suffisammentneutre pour poursuivre une discus-sion constructive. La qualité de vie etla non-discrimination, ce sont deuxobjectifs que les Verts ont à poursui-vre avec la même détermination.»

Philippe Rochdans la forêtgenevoise.«On s’est moquéde Malthus,mais il avait raison»,assène l’écologiste.Il dénonceun développementéconomique fondésur une surexploitationde la nature.RUSSIN, 17 JANVIER 2011

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Faut-il figer les zones à bâtir pendant vingt ans?L’Initiative pour le paysage, qui aabouti en été 2008 avec 110000signatures, arrive ces prochainsjours au Conseil national.Elle préconise de figer pendant20 ans les zones constructibles etd’encourager la densification, afindemettre fin aumitage du terri-toire.Pro Natura, comme chef de file,Patrimoine suisse, leWWF, l’ATE etFranzWeber soutiennent cetteinitiative, ainsi que les Verts et leParti socialiste sur le plan politique.Le Conseil fédéral a rejeté l’initia-

tive, tout en proposant un contre-projet indirect que SophieMi-chaud, secrétaire romande de ProNatura, qualifie de beaucoup tropmou. Le gouvernement est prêt àrenforcer les exigences lors de lacréation de nouvelles zones à bâtir,mais sans fixer aucune limitequantifiable.Le Conseil des Etats, qui a déjàtraité l’initiative, l’a égalementrejetée.Mais les sénateurs sontallés dans le sens des initiants enrendant contraignant le prélève-ment de la plus-value lors des

déclassements. La taxe perçuelorsqu’une zone agricole est rendueconstructible doit alimenter unfonds d’indemnisation pour favori-ser le retour de certains terrains àleur ancienne vocation agricole.«Les zones constructibles sontsurdimensionnées», affirme SophieMichaud, qui précise que la surfacebâtie a augmenté de 96 km2, àraison de 1m2 par seconde, depuisle lancement de l’initiative en juillet2007.La votation populaire n’est pasenvisagée avant 2012. Y. R.

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9UnpaysenmutationLe TempsSamedi 22 janvier 2011

Propos recueillis parFrançois Modoux et Pierre Veya

Le Temps: Dixmillions d’habitantsen Suisse, ce n’est plus unmirage.Qu’est-ce que cette perspectiveévoque spontanément pour legéographe que vous êtes?

Jacques Lévy: Ilfaut relativiserl’augmenta-tion absoluede la popula-tion. S’agissantde la localisa-tion de ce

surcroît d’habitants, j’aime bienrelever que la Suisse est un petitpays de montagne, mais un grandpays de plaine. La densité duPlateau est certes élevée, mais ellereste loin de celle des Pays-Bas,qui s’en sortent très bien. Laquestion qui se pose à la sociétéhelvétique est à la fois simple etfondamentale: ces deux millionssupplémentaires d’habitants,faut-il les étaler ou les concen-trer? Historiquement, on a étaléla croissance démographique surle territoire. Faut-il inverser lemouvement? Les prises de posi-tion ne distinguent pas deuxcamps bien définis. Ce n’est passurprenant, car changer de para-digme renvoie à des questionsd’identité complexes. Ce qui sejoue, c’est le rapport des individuset de la collectivité à la nature,mais aussi à eux-mêmes.

– Justement, on sent qu’on est entrain de détruire le beau jardinqu’était la Suisse. Un peu partoutla campagne s’uniformise.N’est-ce pas lemoment de remet-tre en cause le choix d’étaler lapopulation jusqu’à présent privi-légié notamment pour préserverun équilibre régional?– Je voudrais d’abord soulignerque la Suisse est une Hanse qui aréussi. Historiquement, elle estconstituée d’un réseau de villesqui a su tenir tête aux empires endéveloppant une organisationpropre dans un rapport de forcepourtant défavorable. Un équili-bre entre Etat et société civile,fondé sur le pragmatisme et lareconnaissance de l’individucomme acteur de la société, s’estinstauré et a favorisé un dévelop-pement de la Suisse qui la distin-gue encore maintenant commeun pays plus riche et moins encrise que les autres pays d’Europe.Aujourd’hui, la Suisse est unesociété urbaine, combinaisonentre un réseau de petites princi-pautés et des villes. Le cœur duproblème identitaire est le sui-vant: ce qui n’est pas urbaincraint que ce qui est urbain do-mine l’ensemble. Sans raison,mais avec une certaine logique.Car l’on constate partout que lesvilles sont bien plus productivesque les campagnes. Cette règle sevérifie quelle que soit l’architec-ture du pouvoir.

– Le fédéralisme et lesmécanismesde péréquation qui lui sont asso-

ciés sont-ils adaptés aux défiscontemporains?– La Suisse est un système politi-que qui a équilibré les pouvoirsurbains par des contre-forces, lescantons. Ces républiques confet-tis, créées sur le modèle de lachôra – une cité-Etat à la grecque–, sont des entités politiques trèspuissantes mais très petites. Cemodèle a favorisé la grande qua-lité urbaine des petites villes àtravers tout le territoire. Mais ilprésente un inconvénient majeurdès lors que les frontières politi-ques des cantons ne correspon-dent plus à la réalité des espacesde vie. Désormais, l’exposition àl’effet free rider – littéralement le«passager sans ticket», permet-tant à un individu ou à une insti-tution de profiter de services sansen payer le prix – est forte. Appli-qué à la société urbaine suisse,l’effet free riderprofite à unepopulation aisée qui accède àtous les avantages de la centralitéurbaine sans en assumer lescoûts. A l’échelle du pays, on voitse multiplier des morceaux desociété urbaine qui profitent dela surproductivité des villes-cen-tres sans participer aux chargesd’investissement de celles-ci. Or siune ville est d’autant plus produc-tive qu’elle est grande, il est aussiavéré que cette dynamique coûtecher en équipements et en infra-structures. Et quand une ville nepeut pas investir pour prévenirou corriger les tendances inégali-taires en son sein, cela finit tou-jours par avoir des conséquencessociales.

– On le vérifie ailleurs qu’enSuisse?– Bien sûr. L’effet free rider est uneclé de lecture des disparités àtoutes les échelles: locale, régio-nale, nationale, continentale,mondiale. L’originalité de laSuisse puise dans la combinaisonentre un faible niveau de prélève-ments obligatoires et l’idée ducitoyen-contribuable qui veutcontrôler ses impôts et a, avec ladémocratie directe, les moyens

d’intervenir sur les décisionspolitiques dans un délai court.Cela favorise un travail explicitedes lobbys dans les parlements.En donnant beaucoup de poidsaux forces de blocage, ce systèmen’est pas très favorable à la pro-duction d’un bien public un tantsoit peu abstrait, comme peutl’être l’urbanité.

– Le risque de captation de larichesse par les seuls pôles ur-bains serait donc limité par lanaturemême du système politiquesuisse?– Non seulement la «captation»,ce qui serait légitime, mais aussi,pour partie, la production mêmedes richesses, et pas seulement àcause du pouvoir des cantons,mais aussi en raison de la forcedes idéologies anti-urbaines. Surle terrain, on observe deux mou-vements contradictoires. D’uncôté, les villes assument de plusen plus leurs projets de dévelop-pement. Des dispositifs compli-qués sont mis en place pourcontourner l’inexistence de gou-vernements urbains régionaux.Soutenues par les incitationsfédérales certes tardives et un peutechnocratiques mais finalementassez efficaces, des politiquesd’agglomération voient le jourdans les grandes villes. Même àGenève, où les réticences ont étélongtemps plus vives qu’ailleurs.Ce ne sont pas des actions car-rées, bien lisibles, mais beaucoupde projets sont mis en mouve-ment. D’un autre côté, les réticen-ces à coopérer à l’échelle régio-nale subsistent. A Genève parexemple, les acteurs ont tardé àpenser et organiser le développe-ment de leur ville non pas tantparce que la démocratie locale lesen empêchait, mais plutôt parceque leurs idéologies les entra-vaient. L’idée de la Cité-Etat,autosuffisante, est encore trèspuissante, avec pour effet que les«déjections» urbaines émises versla France et les communes vau-doises voisines sont tout simple-ment ignorées. Genève s’est long-

temps raconté une histoire quin’était pas la bonne, mais çachange.

– Sur quel levier agir si l’on entendfavoriser la construction de villescompactes et durables, capablesd’entraîner une dynamique régio-nale féconde?– La conscience écologique est unfacteur considérable de modifica-tion des lignes de conflits. Pourl’instant, l’alliance souhaitableentre écologistes et urbanophilesn’est pas simple. Chez les écologis-tes suisses, la mouvance anti-ur-baine est marquée. Or, la Suisse serattache globalement au mondegermanique, avec une conscienceécologique forte, mais, en mêmetemps, la tradition typiquementaméricaine de laisser agir sanstrop de limitation les forces éco-nomiques est dominante. Je nesais pas qui sortira vainqueur del’affrontement entre ces deuxparadigmes antagonistes. Bonnenouvelle, l’option urbaine est deplus en plus reconnue comme lacomposante spatiale du dévelop-pement durable. Densifiée, bienaménagée, rationnellementorganisée, irriguée par des trans-ports publics efficaces, la villecontribue à réduire les pollutionset les gâchis. L’idée de la ville amiede la nature et des hommes estrécente et révolutionnaire. Ellebouscule les images de mal-déve-loppement spontanément asso-ciées aux grandes villes.

– En quoi le développement dura-ble, concept à lamode s’il en est,aide-t-il à penser le territoired’une future Suisse à 10millionsd’habitants?– Le développement durablesemble omniprésent dans lesdiscours… peut-être parce queceux qui s’en réclament semblentne pas avoir lu le rapportBrundtland de 1987. Ce docu-ment fondateur ne dit pas qu’ilfaut chercher un compromisentre le modèle obsolète decroissance agro-industrielle et ladécroissance défendue par les

intégristes de l’écologie. Le déve-loppement durable repose surl’affirmation que la croissanceéconomique, la cohésion socialeet le respect de l’environnementsont non seulement compatibles,mais cohérents entre eux aupoint d’être, au fond, une seule etmême chose. Ce nouveau para-digme actualise le questionne-ment du rapport amour-haine dela Suisse et des Suisses aux villes.Comme le montre la success storyde l’histoire de la Suisse, la villeest fondamentale dans la cons-truction de l’identité helvétique;en même temps, la ville est jugéemenaçante et mal aimée. Cettecontradiction est toujours plusthématisée, je m’en réjouis. «Leportrait urbain de la Suisse», duStudio Basel, a été un événementscientifique et politique. Ce re-marquable travail interpelle lepays: la Suisse est-elle prête àassumer sa mission urbaine?

– A quel développement urbainla Suisse doit-elle aspirer?– Mon point de vue de chercheurest que plus la ville assume sonmétier de ville, plus elle est effi-cace. Plus on augmente la densitéavec la diversité des populationset des activités, plus on fabriqueune machine urbaine qui seraefficace politiquement et écono-miquement. Il n’y a pas, à maconnaissance, de contre-exemple.Autrement dit: quelles villesveut-on en Suisse? Il faut menerce débat de façon plus explicite.L’urbanisme, c’est, désormais,d’injecter de l’urbanité sans chan-ger les masses. C’est d’ajouter dela ville à la ville à enveloppe cons-tante. C’est possible car dès qu’onest dans les banlieues, les densitéssont faibles, il n’y a pas d’obsta-cles techniques et toutes lesbonnes raisons convergent pouraugmenter la densité. Mais leshabitants le veulent-ils? Il faut lesconvaincre! La perspective d’uneSuisse à 10 millions d’habitantsrend ce débat toujours plus né-cessaire. Le ras-le-bol face aumitage du territoire, qui s’ex-

prime dans l’initiative pour laprotection du paysage sur la-quelle les Suisses voteront pro-chainement, montre que c’est lebon moment.

– Pourquoi l’organisation de laville et du territoire reste perçuecomme un enjeu secondaire?– Le territoire, la ville, c’est abs-trait. Du moins c’est plus abstraitque le logement. On en parle laplupart du temps de façon tan-gentielle. Nous, chercheurs, avonsdu mal à rendre simple l’idée quechaque individu prend des déci-sions quotidiennes qui ont unimpact sur le vivre-ensembledans un espace donné. Il faudraitcréer davantage de forums, delieux où chacun peut mesurer leseffets de sa propre action. Lapriorité, c’est de développer ladémocratie participative, maispas seulement sur des enjeuximmédiats. Et il faut une stratégiepolitique qui sache utiliser lesbons leviers dans un contexte oùles attentes de la société demeu-rent contradictoires.

– Beaucoup de projets échouent,mais n’exagère-t-on pas les bloca-ges?– Ce qui est vrai, c’est que les villessont bien tenues. Les Suisses yveillent. La qualité des servicesurbains est aussi tout à fait re-marquable si on la compare aveccelle des pays voisins. Cela faitpartie de l’identité civique desSuisses. La Suisse a aussi desatouts pour ce grand domainequ’est l’urbanisme car une culturedu dialogue préexiste par ladémocratie directe. Ce qui poseproblème, ce sont les composan-tes affectives des représentations.Or il faut reconnaître que smalln’est pas toujours beautiful. L’idéerousseauiste que, plus une sociétéest minuscule, mieux elle seragérée est plus que discutable,faits à l’appui.

– Au bilan, la démocratie directeest-elle un atout ou un frein?– La peur d’échouer, d’être désa-voué par le peuple est souvent leprincipal facteur de paralysie desexécutifs. D’ailleurs, on valorise ladémocratie directe comme l’ins-trument qui empêche de se four-voyer dans des aventures. Maisprenons l’exemple des tunnelsalpins. Le choix de construiredeux transversales alpines obéis-sait au souci de réunir une majo-rité populaire. Pour un projetdiscutable, peut être pas d’uneextrême urgence, on a asséché lesfinances aisément mobilisablespour les transports. En consa-crant des sommes faramineusespour l’axe nord-sud, on a du coupdépensé très peu pour l’axeouest-est, le vrai axe vital de laSuisse, où habitent 80% de lapopulation. On a différé le plusurgent, le train à grande vitesse àtravers le Plateau suisse. Celadonne à réfléchir. On voit com-ment ce système de prise dedécision peut aussi conduire àdes aventures…

La banlieue ouest de Lausanne. «La Suisse est un petit pays de montagne, mais un grand pays de plaine», relève non sans malicele professeur Jacques Lévy. Le géographe plaide pour une alliance entre écologistes et urbanophiles. RENENS, 20 NOVEMBRE 2006

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«Small n’est pas toujours beautiful»Le géographeJacques Lévy,directeurdu LaboratoireChôros à l’EPFL,invite la Suisseà assumer samission urbaine

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‘‘ L’idée de la villeamie de la natureet des hommesest récente etrévolutionnaire,,

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«Nous sommesdéjà tropnombreux»

L’explosiondémographiquemet en dangerla qualité de vieet les libertés.C’est l’avisde PhilippeRoch, ancienpatronde l’Officefédéral del’environnement,et d’un courantécologique quitend à s’affirmer

Yelmarc Roulet

«Ce n’est pas une préoccupationsolitaire, de plus en plus de gens metémoignent leur inquiétude.» Parmiles Suisses qui envisagent sansaucun plaisir la croissance démo-graphique, il y a Philippe Roch, l’an-cien chef de l’Office fédéral de l’envi-ronnement. Dans sa maison de lacampagne genevoise, d’où il pour-suit un travail de consultant, il le ditsans ambages: «Nous sommes déjàbeaucoup trop nombreux, sur laplanète mais aussi chez nous.»

Pour la Suisse, il rêve de reveniraux 3 millions d’habitants que lepays comptait il y a 50 ans. «Troismillions, cinq millions, le chiffre estsymbolique, s’empresse-t-il de pré-ciser. L’important est qu’on en fi-nisse avec l’idéologie de la crois-sance.»

«L’empreinte écologique de laSuisse s’étend bien au-delà des fron-tières nationales, affirme l’anciendirecteur du WWF, alors que lemonde est plein et que ses ressour-ces sont en désagrégation. On s’estmoqué de Malthus, mais il avait rai-son. Certes, l’économie se développeen même temps que la population,mais on ne veut pas voir que c’est sur

la base d’une surexploitation de lanature. Il faudrait deux ou trois pla-nètes si l’on voulait que le tout lemonde vive comme nous aujour-d’hui. On ne peut pas davantageprétendre que ce mode de vie noussoit réservé.»

UnparadisperduLes ressources, mais aussi les li-

bertés. Plus on est nombreux, plus ilfaut organiser, restreindre. QuandPhilippe Roch parle de son enfance,au Grand-Lancy, c’est avec la nostal-gie du paradis perdu. «Nous faisionsdes courses à vélo, des cabanes, onpatinait sur les étangs de la Praille.Notre monde était immense.Aujourd’hui, il n’y a que des routeset du béton. Nos enfants trouvent laliberté dans l’ordinateur.»

Sous le soleil de janvier, les bergesde l’Allondon, où Philippe Rochaime conduire ses visiteurs, sontpourtant désertes et intactescomme au premier jour. Mais dansson village de Russin, tout proche,où il vit depuis 35 ans, «on sent l’en-cerclement».

Pour stopper la courbe démogra-phique, il n’a pas de solution mira-cle. Le démocrate-chrétien assureaimer tout le monde, ne vouloir

chasser personne, ni fermer les fron-tières. Il prend ses distances avec lesidées xénophobes, élitaires ou d’ex-trême droite qui se greffent souventsur les considérations démographi-ques. Même s’il attribue à JamesSchwarzenbach, le père des initiati-ves anti-étrangers, «un souci écolo-gique sincère».

La croissance de la populationsuisse n’étant due qu’à un solde mi-gratoire positif, les deux questionsdu nombre et des immigrés sont àl’échelle nationale inextricable-ment liées. C’est ce qui rend la ques-tion démographique si délicate et sipeu populaire.

Nepas sebrûler lesdoigtsSur l’échiquier politique, le rejet

de la croissance démographiquepeut être présent ici et là à titre indi-viduel. Mais il n’est thématisé ni àgauche ni à droite. Les deux campss’accordent toujours à voir dans lacroissance ce qui permet de réaliserdes profits et de financer les institu-tions sociales.

Les écologistes de droite sont àcet égard les plus décomplexés.Dans un postulat au Grand Conseilvaudois, le Vert libéral Jacques-An-dré Haury préconise d’adapter la

promotion économique au défidémographique et de freiner lesefforts pour attirer des sociétés dansla région lémanique.

Sur son «e-magazine contre lenéo-conformisme», le journalistePhilippe Barraud consacre réguliè-rement des chroniques à la crois-sance démographique, cette «catas-trophe écologique qui ravit lespoliticiens» et que protège selon luiun véritable tabou (www.commen-taires.com).

Mais le débat public a surtout étéalimenté, à l’automne 2009, par letexte des conseillers nationaux éco-logistes Bastien Girod (ZH) etYvonne Gilli (SG), dans lequel ilstentaient de fonder une «vision criti-que de la croissance démographi-que d’un point de vue vert». Ils met-taient en garde contre les effetsnégatifs d’une politique d’attractionsans limite sur les conditions de vieen Suisse.

Cette prise de position avait sus-

cité un tollé à gauche et valu à leursauteurs un sermon d’Ueli Leuenber-ger, président du parti suisse.

«Ni lui ni moi n’avons changéd’avis», sourit aujourd’hui BastienGirod. Mais il assure qu’après cer-tains malentendus de départ, le cli-mat est désormais «suffisammentneutre pour poursuivre une discus-sion constructive. La qualité de vie etla non-discrimination, ce sont deuxobjectifs que les Verts ont à poursui-vre avec la même détermination.»

Philippe Rochdans la forêtgenevoise.«On s’est moquéde Malthus,mais il avait raison»,assène l’écologiste.Il dénonceun développementéconomique fondésur une surexploitationde la nature.RUSSIN, 17 JANVIER 2011

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Faut-il figer les zones à bâtir pendant vingt ans?L’Initiative pour le paysage, qui aabouti en été 2008 avec 110000signatures, arrive ces prochainsjours au Conseil national.Elle préconise de figer pendant20 ans les zones constructibles etd’encourager la densification, afindemettre fin aumitage du terri-toire.Pro Natura, comme chef de file,Patrimoine suisse, leWWF, l’ATE etFranzWeber soutiennent cetteinitiative, ainsi que les Verts et leParti socialiste sur le plan politique.Le Conseil fédéral a rejeté l’initia-

tive, tout en proposant un contre-projet indirect que SophieMi-chaud, secrétaire romande de ProNatura, qualifie de beaucoup tropmou. Le gouvernement est prêt àrenforcer les exigences lors de lacréation de nouvelles zones à bâtir,mais sans fixer aucune limitequantifiable.Le Conseil des Etats, qui a déjàtraité l’initiative, l’a égalementrejetée.Mais les sénateurs sontallés dans le sens des initiants enrendant contraignant le prélève-ment de la plus-value lors des

déclassements. La taxe perçuelorsqu’une zone agricole est rendueconstructible doit alimenter unfonds d’indemnisation pour favori-ser le retour de certains terrains àleur ancienne vocation agricole.«Les zones constructibles sontsurdimensionnées», affirme SophieMichaud, qui précise que la surfacebâtie a augmenté de 96 km2, àraison de 1m2 par seconde, depuisle lancement de l’initiative en juillet2007.La votation populaire n’est pasenvisagée avant 2012. Y. R.

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Unpaysenmutation Le TempsSamedi 22 janvier 201110

Le laboratoired’unenouvelleSuisse urbaine

Né à Rotterdam, il a gardé deforts liens avec son pays natal. Ilenseigne à Delft, comme à Genèveet à Paris-Belleville, la «forme ur-baine». «Je connais bien cette villede sept millions d’habitants», dit-ilen parlant de la Randstad, l’agglo-mération qui réunit Rotterdam,Amsterdam, La Haye et Utrecht.

Le concept de Randstad, apparudans les années 1960, a permis unregard nouveau sur la pratique ur-baine: «Le saut d’échelle a été fait.On habite à Delft, on travaille à LaHaye et on hésite, pour le dîner,entre Amsterdam et Rotterdam. Onsaute dans le train sans regarderl’horaire. Ce mode de vie n’empê-che pas un fort attachement à sonlieu d’origine.»

La croissance démographiqueaura pour conséquence la pour-

suite de l’urbanisation du Plateausuisse. Le long du Jura, du reste,s’apparente déjà à une ville linéaire.

L’enjeu est passionnant pour ar-chitectes et urbanistes. «Toutcomme la mentalité urbaine, quimet du temps à s’imposer, l’urba-nisme est une valeur plutôt faibleen Suisse, un pays où l’on tend àn’être collectif que par défaut,constate Nicolas Pham. On amé-nage encore chacun dans son coin,souvent en fonction de pures op-portunités.» Et le professeur de s’in-terroger: «La Suisse à 10 millionsd’habitants aura-t-elle la forteidentité collective nécessaire à saréussite?» De nécessité, il faudrafaire vertu. Il y aura des décisionsradicales à prendre sur le partagedu sol, les grands investissements,la répartition des compétences. Lesfrontières cantonales vont s’affai-blir, les cantons se spécialiseront,prévoit-il.

LegrandparadoxeRésoudre la contradiction entre

le grand désir d’individualité desSuisses et la contrainte de la pro-miscuité, c’est la grande affaire.Qu’on soit beaucoup plus nom-breux sur le Plateau n’effraie en rienNicolas Pham: «C’est même une trèsbonne chose sur le plan sociologi-que si cela nous implique tous da-vantage dans le vivre ensemble.»Les plans directeurs cantonauxsont en place, note-t-il, on ne vaplus dézoner massivement au dé-

triment du paysage non construit.Il y a des réserves de zones à cons-truire suffisantes pour 10 millionsd’habitants. Et il y aura toujours as-sez de surfaces agricoles pour lejour où, comme il le croit, on célé-brera le grand retour de l’agricul-ture de proximité.

L’enseignement et l’actionNicolas Pham, 52 ans ce samedi,

a partagé un bureau d’architecteavec celle qui est devenue safemme, Ariane Widmer. Celle-ci estaujourd’hui la responsable opéra-tionnelle du Schéma directeur del’Ouest lausannois, qui vient de re-cevoir le Prix Wakker. «J’enseigne,elle pratique, nous sommes tou-jours en phase sur les contenus.»

Lui parle beaucoup à ses étu-diants de la densité réelle et de ladensité apparente, qui ne se recou-pent pas forcément. La densitéréelle fait que les Pays-Bas sont,avec le Japon, l’un des pays les pluspeuplés du monde. La densité ap-parente fait qu’on n’a pas l’impres-sion d’y vivre les uns sur les autres;que la campagne, même dans lespoches vertes de la Randstad, restela campagne.

Pour maintenir une faible den-sité apparente, il faut de la perméa-bilité. C’est elle qui favorise, pour leparcours, l’usage, le regard, la tran-sition entre l’intérieur et l’extérieur,le public et le privé. Comme dansune peinture hollandaise du siècled’or.YelmarcRoulet

«La villecommeenHollande»Nicolas Pham,professeur à l’Ecoled’architecturede Genève (Hepia)

A ceux qui s’inquiètent de l’évolution duterritoire helvétique sous la pression démo-graphique, à ceux qui le voient bientôt cri-blé d’habitations éparpillées, ni ville nicampagne, à la fois enlaidi, déruralisé etdésurbanisé, on serait tenté de répondre:ne vous inquiétez pas, on s’en occupe! Dès ledébut des années 2000, Berne a mis enœuvre une politique des agglomérationsqui encourage et soutient les régions et lesvilles qui se réorganisent. En outre, la Confé-dération a créé un fonds affecté au traficd’agglomération. Le développement dura-ble fait partie des principaux critères d’attri-bution de l’aide fédérale. Sous l’aiguillon deces mesures, cantons et communes se bous-culent pour déposer leurs projets. C’est ainsiqu’en très peu d’années, la Suisse s’est cons-tellée de projets de belle tenue.

Parmi ceux-ci, les réalisations zurichoi-ses, de Züri West à la vallée de la Glatt,opérées en un temps record. La brillantereconversion des friches industrielles et fer-roviaires de Winterthour. Bâle n’est pas enreste: l’Exposition internationale d’architec-ture (l’IBA), que l’Eurodistrict trinational(208 communes associées) prépare pour2020, stimulera un développement territo-rial à l’échelle transfrontalière. Parmi lesprojets ambitieux, on peut encore mention-ner Neuchâtel et son réseau urbain (leRUN); l’Agglomération franco-valdo-gene-voise; le Schéma directeur de l’Ouest lausan-nois distingué par le Prix Wakker 2011.Autant de laboratoires urbains et territo-riaux où s’apprend comment maîtriser lesmutations du pays.Lorette Coen

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«Le tram de la Glatt est notrearchitecte municipal.» La formuleest d’Urs Meier, partenaire dubureau d’architecture et d’urba-nisme Planpartner à Zurich, quiaccompagne depuis bientôt qua-rante ans le développement decette région située au nord de Zu-rich, le long de la rivière Glatt pré-cisément.

Avec la nouvelle étape inaugu-rée en décembre dernier, la ligne

de la Glatt relie entre elles cinqcommunes de l’agglomérationsur une tangente de 13 kilomètresentre Dübendorf et l’aéroport àKloten, avec un bras qui descendjusqu’au centre de Zurich. Ou,pour donner la vraie mesure decette ville virtuelle: un tram quidessert 100 000 habitants etautant de places de travail.

Un fil rougede la croissanceL’architecte Urs Meier, consulté

depuis 1962 par les communes, aparticipé dès 1990 aux premièresétudes pour une nouvelle ligne dela Glatt. «Sa particularité est d’êtreun pur projet de l’agglomération.Les 21 haltes sont le fil rouge de lacroissance de toute la région.»

L’expansion à partir d’un centrehistorique autour de l’église, c’estfini. Le tracé de ce tram relie lesterritoires en plein développe-ment, souvent situés à la périphé-rie des communes. Les nouvellesconstructions se concentrent

autour des arrêts, de manière trèsdense. Et, en contrepartie, on netouche pas aux autres quartiersd’habitation, comme les petits im-meubles de trois étages. «La popu-lation voit que l’on ne veut pastout chambouler et soutient lechangement, note l’architecte. AWallisellen, les nouveaux plans dequartier ont passé sans encombrel’assemblée communale.»

Les communes au nord de Zu-rich ont reconnu étonnammenttôt qu’elles allaient au-devant degraves problèmes si elles ne don-naient pas un coup d’accélérateuraux transports publics: elles ris-quaient d’étouffer sous le trafic, etde devenir des communes-bu-reaux, sans nouveaux habitants.

Le tramprécèdeles constructions

Dans un premier temps, tout lemonde s’est emballé pour l’idéed’un monorail, un train suspendu.Cela rassurait les automobilistes,

qui n’auraient pas à partager laroute. Et surtout, cela permettaitde se distinguer de Zurich avec sestrams. «C’était bon pour la mobili-sation, note Urs Meier. Mais heu-reusement, on est arrivé à faire re-descendre le train sur terre. LaGlattalbahn, c’est un tram qui neveut pas dire son nom. Mais untram moderne, avec son propretracé et une vitesse plus élevéequ’en ville car les arrêts sont plusespacés. Grâce à lui, nous sommesarrivés en un temps record à fairepousser des quartiers urbains làoù une agglomération informes’étendait. Pour une fois, le tramn’est pas arrivé après les construc-tions, il les a fait pousser.»

Le résultat est là. Entre Wallisel-len et Opfikon, sur un tronçonseulement du tram de la Glatt, lesnouveaux habitants arrivent, ilsdevraient être 12 000 à 14 000d’ici à 2020, soit une croissance deplus de 10%. Chaque nouvelle ré-gion comporte des zones vertes,

ainsi que bureaux et logements.Elle se distingue des autres par unélément d’identification. Le parcde la Glatt a un lac artificiel, longruban d’eau d’un demi-kilomètre.Le quartier de Richti à Wallisellen,entre l’autoroute et le premiercentre commercial ouvert enSuisse, le Glattzentrum bien sûr,aura une tour qui accueillera lesiège d’une grande assurance quidéserte pour cela la ville de Zu-rich.

Le choixde laqualitéde vieUrs Meier explique: «Cela fonc-

tionne. Les premières associationsde quartier se sont formées. C’estla preuve qu’il y a de la vie.» Et quisont les nouveaux habitants? «Cesont des Suisses moyens, pas despersonnes socialement défavori-sées. Des jeunes qui ne trouventpas d’appartements abordablesau centre-ville et qui fonderontbientôt une famille. Des cinquan-tenaires et plus qui veulent le con-

fort de constructions modernes etla proximité de divers services. Etles étrangers qui n’ont aucun apriori négatif envers ces commu-nes de banlieue. Tous apprécientle caractère absolument centralde ces quartiers. Zurich avec touteson offre est rapidement accessi-ble. Cela pèse plus dans la balanceque le bruit de l’aéroport tout pro-che. D’ailleurs, les immeubles mo-dernes sont très bien isolés.»

Les communes de la Glatt coo-pèrent, à huit; elles ont fondépour cela une association, leGLOW. Mais elles n’envisagent enaucun cas de fusionner. La ville dufutur n’a pas d’unité politique. Ellepasse par l’idée de réseau. Maisl’élégant tram blanc numéro 10de la Glatt, qui descend au cœurde la cité et s’arrête comme tousles autres devant la gare centralede Zurich, est un symbole fort: lapreuve que l’agglomération estconcurrentielle.Catherine Cossy

«Le tramdelaGlatt estnotreplan»UrsMeier, architecteet urbaniste, Zurich

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Qui aurait prédit à cette femmed’apparence discrète et tranquillequ’il lui reviendrait un jour d’em-poigner le projet urbanistique oùGenève joue peut-être son avenirurbain? Pascale Lorenz, la cin-quantaine, d’origine valaisanne,née à Zurich, formée en architec-ture à l’Ecole polytechnique fédé-rale de Lausanne, a suivi une car-rière linéaire: collaborationsauprès de différentes agences, en-seignement aussi; un bureau par-tagé avec plusieurs associés puis,à partir de 1994, le sien propre oùelle conduit des transformations,des rénovations, la constructionde logements, où elle travaille àdes projets d’aménagements ur-bains et de protection du patri-moine. Mais il lui faut plus: «J’aspi-rais à d’autres développementsprofessionnels et c’est alors quej’ai eu la chance de pouvoir m’en-gager dans l’aventure du PAV – lepérimètre Praille, Acacias, Ver-nets». D’abord mandataire en2008, puis collaboratrice de laprécédente directrice, elle la rem-place ensuite à titre intérimaireet, depuis le 1er juillet 2010, seretrouve à la tête du projet.

Attentes immenses, enjeux po-litiques considérables: le terrainsur lequel elle se risque paraît desplus accidentés. N’a-t-il pas déjàusé, en très peu de temps, deuxpatrons? Benoît Genecand, an-cien directeur d’UBS et actuel pré-sident de la Chambre genevoiseimmobilière, jette l’éponge aprèsdeux mois. Puis Sylvie Bietenha-der, juriste ayant exercé de hautesfonctions auprès de l’Etat, se re-tire après une année. Il n’en fautpas plus pour confirmer l’opiniondans la certitude que le PAV est àranger parmi les transformations

urbaines genevoises hautementdésirables mais verrouillées pourlongtemps. Or, sous le pilotage dePascale Lorenz, voici que le re-tournement se produit: il poussedes ailes au projet.

Les visiteurs ont tout loisir de leconstater dans l’exposition itiné-rante qui leur est adressée, «LePAV s’expose aux Genevois».Ouverte depuis jeudi, elle montreles thématiques d’urbanisme im-briquées qui orientent la trans-formation du territoire; elle expli-que le pilotage du projet, soncalendrier et son contexte. Les es-sais de trois photographes, YvesAndré, Steeve Iuncker-Gomez etGérard Pétremand, y ajoutent sa-veur et couleur. Le grand chantier,enfin assumé, est présentécomme «un projet ambitieux quis’inscrit déjà parmi les plus

grands programmes européensactuels».

De fait, les esprits ont imper-ceptiblement évolué. Entre 2004et 2006, le défunt Institut d’archi-tecture de l’Université de Genèveavait mis sur pied des ateliers deprojets sur le site, dont les résul-tats avaient été édités, sous le titreVision Praille Acacias, chez Infolio.Le périmètre avait ensuite faitl’objet d’un concours internatio-nal, «Genève 2020», lancé par lasection genevoise de la Fédéra-tion suisse des architectes (FAS).Une initiative politique très peugoûtée des autorités de l’époque.Lesquelles, poussées dans leursretranchements, avaient néan-moins chargé la Fédération pourles terrains industriels (FTI) d’or-ganiser un concours sur mandatsd’études parallèles. Le plan direc-

teur actuel, signé par le bureaulauréat, Ernst Niklaus Fausch, deZurich, en est issu.

Le tournant décisif se produit,explique Pascale Lorenz, lorsquele PAV, rapatrié au sein de l’admi-nistration cantonale, «cesse d’êtreperçu comme un territoire per-mettant de produire du logementmais, plus globalement, commeune extension du centre-ville deGenève. On comprend enfin qu’ils’agit de faire de la ville en ville.»Avec la nouvelle législature, leconseiller d’Etat Mark Müller de-vient le patron politique de l’opé-ration. Le PAV, inscrit comme l’undes projets prioritaires du canton,devient une direction en soi dontPascale Lorenz tient les comman-des.

La directrice rappelle l’énor-mité de la tâche: «A la différence

de Lyon-Confluence ou de ZüriWest, les 230 hectares à transfor-mer ne constituent pas une friche;une foule d’activités, et des mil-liers d’emplois, s’y trouvent im-plantés. Il s’agit d’une zone à den-sifier dans laquelle il estimpossible de procéder pargrands tracés lancés dans l’espace.Nous développerons ici une stra-tégie intelligente, nous applique-rons une structuration par le vide,en travaillant à partir de la tramedes espaces publics, en continuitéavec le grand territoire. Et nousdévelopperons la mobilité géné-rale, douce de préférence.» Uneopération d’une telle envergureexige une entente gouvernemen-tale assortie d’un soutien politi-que fort.

Dès lors, il ne suffit pas que ladirectrice – qui décrit le PAV

comme «un grand puzzle» etcomme un «processus plutôtqu’un projet» – sache combiner lavision urbanistique et la réalitédu terrain, soit capable de veillerà une planification de qualitésans que ce souci ne constitue uneentrave à la concrétisation. Pas-cale Lorenz s’exclame: «Le PAV,c’est continuellement une trèsgrande négociation.» Sa missionprimordiale consiste à maintenirle dialogue avec et entre les nom-breuses parties engagées. A sonavantage figure le métier, qui luiconfère le langage adéquat, etl’approche pragmatique d’un ter-rain dont elle provient. L. Co.

«Le PAV s’expose aux Genevois».Genève, Espace SIG, pont de laMachine. Lu-ve 9h-18h, sa-di10h-17h, jusqu’au 13 fév.

«Commeungrandpuzzle»Pascale Lorenzdirectrice du projetde La Praille, Genève

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«Des tourset des zonesdedétente»René Hutter,planificateur en chefdu canton de Zoug

René Hutter, chef de l’aménage-ment cantonal du territoire àZoug, reçoit, pour les besoins de laphoto, sur le toit du bâtiment ad-ministratif qui abrite son bureau.Vu d’en haut, la croissance de soncanton semble laissée à elle-même.La vieille ville de Zoug est à peinevisible. L’empilement de villas etpetits immeubles sur les pentes duZugerberg en dessus du centremontre que la place est chère.

La ville a poussé dans l’autredirection. Des barres blanchesd’immeubles futuristes abritentquelques-unes des nombreuses so-ciétés holding qui font la prospé-rité du canton. Le trafic est omni-présent. Près de la gare, un terrainvague hérissé de gabarits attendles 80 mètres de ce qui sera la plushaute tour du canton. Le record estencore détenu par Uptown, cons-truction biseautée culminant à63 mètres, à peine décoffrée à quel-ques centaines de mètres de là.

Redescendu dans son bureau,René Hutter s’empresse de corrigercette impression. Il aime son can-ton, et ne veut pas l’abandonneraux clichés. Debout devant une

carte punaisée au mur, il passe sondoigt sur des lignes pointillées quis’efforcent de contenir des flaquesjaunes protéiformes: «Ce sont leslimites au-delà desquelles il n’estplus possible de bâtir. Les nouvel-les constructions doivent se con-centrer dans les zones existantes.»Quelques taches rose vif s’allumentçà et là: «Les seules réserves pourdes nouvelles zones à bâtir.»

ApresmarchandagesLeur emplacement a fait l’objet

d’âpres marchandages fin 2003 auGrand Conseil lors des discussionssur le plan directeur cantonal. Cedocument de référence s’est donnépour but de maîtriser la croissancede Zoug, un canton dont la popu-lation augmente de manière supé-rieure à la moyenne nationale. En-tre 2000 et fin 2009, l’envolée a étéde 17%, pour atteindre 111 000personnes. «Nous devions réagir àla poussée de la population. Seuleune densification était encore pos-sible, le long des nœuds constituéspar la gare de Zoug et les arrêts duRER régional», explique René Hut-ter. Intéressé à une expansion à laverticale, le plan directeur imposeaux communes des critères de qua-lité pour les bâtiments dépassant25 mètres de haut et leur environ-nement. Leur construction est sur-tout limitée à trois communes,dont Zoug et Baar.

René Hutter, arrivé en 2000 à latête de l’Office zougois de l’aména-gement du territoire, a participé deprès à l’élaboration du plan direc-teur. Il en explique la philosophieavec la fierté d’un père: «Nousavons laissé des doigts verts par-tout. Chaque habitant du cantonne doit pas avoir plus de cinq mi-nutes pour se retrouver dans une

zone de détente. A pied, bien en-tendu.» Pour souligner son propos,il brandit la nouvelle carte bifacedu canton que son départementvient d’éditer, un côté pour les pro-menades, l’autre pour les randon-nées à vélo, avec de nombreusespropositions d’itinéraires. Et souli-gne: «La nature a encore beaucoupde place dans le canton.»

Le plan directeur représenteune ingérence forte dans l’autono-mie des onze communes. Asso-ciées à la procédure, elles ont avaléla pilule. Grâce à la péréquationinterne, elles étaient moins tentéesde spéculer avec le prix de leursterrains. Zoug a réussi à préserverquelques oasis vertes, même aubord du lac. Et surtout à ne pasrecouvrir tout le flanc du Zuger-berg, la colline dominant le chef-lieu, de constructions en terrasseavec vue sur le lac.

Si l’on pense à la Goldküste zuri-choise, un exploit. En revanche, leplan directeur est arrivé trop tardpour les villas entourées d’impo-sants parcs qui empêchent l’accèsau lac à Risch, sur la rive opposée.Là où Daniel Vasella notamments’est installé depuis une dizained’années.

La classemoyenne chasséeLa classe moyenne n’a pas cette

chance. Zoug a un taux de maisonsfamiliales très bas pour la Suisse.Car, revers de la médaille d’une fis-calitébasse, leterrainesttroprareettrop cher pour y placer une seulepetite villa. Les familles vont réaliserleur rêve dans les cantons voisins.René Hutter n’y voit pas d’inconvé-nients. «Ce sont encore presque desZougois. Depuis Sins, en Argovie,vous êtes plus vite à Zoug que de-puis le village d’Oberägeri.»C.C. M

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Page 11: letemps_demographie

11UnpaysenmutationLe TempsSamedi 22 janvier 2011

Le laboratoired’unenouvelleSuisse urbaine

Né à Rotterdam, il a gardé deforts liens avec son pays natal. Ilenseigne à Delft, comme à Genèveet à Paris-Belleville, la «forme ur-baine». «Je connais bien cette villede sept millions d’habitants», dit-ilen parlant de la Randstad, l’agglo-mération qui réunit Rotterdam,Amsterdam, La Haye et Utrecht.

Le concept de Randstad, apparudans les années 1960, a permis unregard nouveau sur la pratique ur-baine: «Le saut d’échelle a été fait.On habite à Delft, on travaille à LaHaye et on hésite, pour le dîner,entre Amsterdam et Rotterdam. Onsaute dans le train sans regarderl’horaire. Ce mode de vie n’empê-che pas un fort attachement à sonlieu d’origine.»

La croissance démographiqueaura pour conséquence la pour-

suite de l’urbanisation du Plateausuisse. Le long du Jura, du reste,s’apparente déjà à une ville linéaire.

L’enjeu est passionnant pour ar-chitectes et urbanistes. «Toutcomme la mentalité urbaine, quimet du temps à s’imposer, l’urba-nisme est une valeur plutôt faibleen Suisse, un pays où l’on tend àn’être collectif que par défaut,constate Nicolas Pham. On amé-nage encore chacun dans son coin,souvent en fonction de pures op-portunités.» Et le professeur de s’in-terroger: «La Suisse à 10 millionsd’habitants aura-t-elle la forteidentité collective nécessaire à saréussite?» De nécessité, il faudrafaire vertu. Il y aura des décisionsradicales à prendre sur le partagedu sol, les grands investissements,la répartition des compétences. Lesfrontières cantonales vont s’affai-blir, les cantons se spécialiseront,prévoit-il.

LegrandparadoxeRésoudre la contradiction entre

le grand désir d’individualité desSuisses et la contrainte de la pro-miscuité, c’est la grande affaire.Qu’on soit beaucoup plus nom-breux sur le Plateau n’effraie en rienNicolas Pham: «C’est même une trèsbonne chose sur le plan sociologi-que si cela nous implique tous da-vantage dans le vivre ensemble.»Les plans directeurs cantonauxsont en place, note-t-il, on ne vaplus dézoner massivement au dé-

triment du paysage non construit.Il y a des réserves de zones à cons-truire suffisantes pour 10 millionsd’habitants. Et il y aura toujours as-sez de surfaces agricoles pour lejour où, comme il le croit, on célé-brera le grand retour de l’agricul-ture de proximité.

L’enseignement et l’actionNicolas Pham, 52 ans ce samedi,

a partagé un bureau d’architecteavec celle qui est devenue safemme, Ariane Widmer. Celle-ci estaujourd’hui la responsable opéra-tionnelle du Schéma directeur del’Ouest lausannois, qui vient de re-cevoir le Prix Wakker. «J’enseigne,elle pratique, nous sommes tou-jours en phase sur les contenus.»

Lui parle beaucoup à ses étu-diants de la densité réelle et de ladensité apparente, qui ne se recou-pent pas forcément. La densitéréelle fait que les Pays-Bas sont,avec le Japon, l’un des pays les pluspeuplés du monde. La densité ap-parente fait qu’on n’a pas l’impres-sion d’y vivre les uns sur les autres;que la campagne, même dans lespoches vertes de la Randstad, restela campagne.

Pour maintenir une faible den-sité apparente, il faut de la perméa-bilité. C’est elle qui favorise, pour leparcours, l’usage, le regard, la tran-sition entre l’intérieur et l’extérieur,le public et le privé. Comme dansune peinture hollandaise du siècled’or.YelmarcRoulet

«La villecommeenHollande»Nicolas Pham,professeur à l’Ecoled’architecturede Genève (Hepia)

A ceux qui s’inquiètent de l’évolution duterritoire helvétique sous la pression démo-graphique, à ceux qui le voient bientôt cri-blé d’habitations éparpillées, ni ville nicampagne, à la fois enlaidi, déruralisé etdésurbanisé, on serait tenté de répondre:ne vous inquiétez pas, on s’en occupe! Dès ledébut des années 2000, Berne a mis enœuvre une politique des agglomérationsqui encourage et soutient les régions et lesvilles qui se réorganisent. En outre, la Confé-dération a créé un fonds affecté au traficd’agglomération. Le développement dura-ble fait partie des principaux critères d’attri-bution de l’aide fédérale. Sous l’aiguillon deces mesures, cantons et communes se bous-culent pour déposer leurs projets. C’est ainsiqu’en très peu d’années, la Suisse s’est cons-tellée de projets de belle tenue.

Parmi ceux-ci, les réalisations zurichoi-ses, de Züri West à la vallée de la Glatt,opérées en un temps record. La brillantereconversion des friches industrielles et fer-roviaires de Winterthour. Bâle n’est pas enreste: l’Exposition internationale d’architec-ture (l’IBA), que l’Eurodistrict trinational(208 communes associées) prépare pour2020, stimulera un développement territo-rial à l’échelle transfrontalière. Parmi lesprojets ambitieux, on peut encore mention-ner Neuchâtel et son réseau urbain (leRUN); l’Agglomération franco-valdo-gene-voise; le Schéma directeur de l’Ouest lausan-nois distingué par le Prix Wakker 2011.Autant de laboratoires urbains et territo-riaux où s’apprend comment maîtriser lesmutations du pays.Lorette Coen

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«Le tram de la Glatt est notrearchitecte municipal.» La formuleest d’Urs Meier, partenaire dubureau d’architecture et d’urba-nisme Planpartner à Zurich, quiaccompagne depuis bientôt qua-rante ans le développement decette région située au nord de Zu-rich, le long de la rivière Glatt pré-cisément.

Avec la nouvelle étape inaugu-rée en décembre dernier, la ligne

de la Glatt relie entre elles cinqcommunes de l’agglomérationsur une tangente de 13 kilomètresentre Dübendorf et l’aéroport àKloten, avec un bras qui descendjusqu’au centre de Zurich. Ou,pour donner la vraie mesure decette ville virtuelle: un tram quidessert 100 000 habitants etautant de places de travail.

Un fil rougede la croissanceL’architecte Urs Meier, consulté

depuis 1962 par les communes, aparticipé dès 1990 aux premièresétudes pour une nouvelle ligne dela Glatt. «Sa particularité est d’êtreun pur projet de l’agglomération.Les 21 haltes sont le fil rouge de lacroissance de toute la région.»

L’expansion à partir d’un centrehistorique autour de l’église, c’estfini. Le tracé de ce tram relie lesterritoires en plein développe-ment, souvent situés à la périphé-rie des communes. Les nouvellesconstructions se concentrent

autour des arrêts, de manière trèsdense. Et, en contrepartie, on netouche pas aux autres quartiersd’habitation, comme les petits im-meubles de trois étages. «La popu-lation voit que l’on ne veut pastout chambouler et soutient lechangement, note l’architecte. AWallisellen, les nouveaux plans dequartier ont passé sans encombrel’assemblée communale.»

Les communes au nord de Zu-rich ont reconnu étonnammenttôt qu’elles allaient au-devant degraves problèmes si elles ne don-naient pas un coup d’accélérateuraux transports publics: elles ris-quaient d’étouffer sous le trafic, etde devenir des communes-bu-reaux, sans nouveaux habitants.

Le tramprécèdeles constructions

Dans un premier temps, tout lemonde s’est emballé pour l’idéed’un monorail, un train suspendu.Cela rassurait les automobilistes,

qui n’auraient pas à partager laroute. Et surtout, cela permettaitde se distinguer de Zurich avec sestrams. «C’était bon pour la mobili-sation, note Urs Meier. Mais heu-reusement, on est arrivé à faire re-descendre le train sur terre. LaGlattalbahn, c’est un tram qui neveut pas dire son nom. Mais untram moderne, avec son propretracé et une vitesse plus élevéequ’en ville car les arrêts sont plusespacés. Grâce à lui, nous sommesarrivés en un temps record à fairepousser des quartiers urbains làoù une agglomération informes’étendait. Pour une fois, le tramn’est pas arrivé après les construc-tions, il les a fait pousser.»

Le résultat est là. Entre Wallisel-len et Opfikon, sur un tronçonseulement du tram de la Glatt, lesnouveaux habitants arrivent, ilsdevraient être 12 000 à 14 000d’ici à 2020, soit une croissance deplus de 10%. Chaque nouvelle ré-gion comporte des zones vertes,

ainsi que bureaux et logements.Elle se distingue des autres par unélément d’identification. Le parcde la Glatt a un lac artificiel, longruban d’eau d’un demi-kilomètre.Le quartier de Richti à Wallisellen,entre l’autoroute et le premiercentre commercial ouvert enSuisse, le Glattzentrum bien sûr,aura une tour qui accueillera lesiège d’une grande assurance quidéserte pour cela la ville de Zu-rich.

Le choixde laqualitéde vieUrs Meier explique: «Cela fonc-

tionne. Les premières associationsde quartier se sont formées. C’estla preuve qu’il y a de la vie.» Et quisont les nouveaux habitants? «Cesont des Suisses moyens, pas despersonnes socialement défavori-sées. Des jeunes qui ne trouventpas d’appartements abordablesau centre-ville et qui fonderontbientôt une famille. Des cinquan-tenaires et plus qui veulent le con-

fort de constructions modernes etla proximité de divers services. Etles étrangers qui n’ont aucun apriori négatif envers ces commu-nes de banlieue. Tous apprécientle caractère absolument centralde ces quartiers. Zurich avec touteson offre est rapidement accessi-ble. Cela pèse plus dans la balanceque le bruit de l’aéroport tout pro-che. D’ailleurs, les immeubles mo-dernes sont très bien isolés.»

Les communes de la Glatt coo-pèrent, à huit; elles ont fondépour cela une association, leGLOW. Mais elles n’envisagent enaucun cas de fusionner. La ville dufutur n’a pas d’unité politique. Ellepasse par l’idée de réseau. Maisl’élégant tram blanc numéro 10de la Glatt, qui descend au cœurde la cité et s’arrête comme tousles autres devant la gare centralede Zurich, est un symbole fort: lapreuve que l’agglomération estconcurrentielle.Catherine Cossy

«Le tramdelaGlatt estnotreplan»UrsMeier, architecteet urbaniste, Zurich

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Qui aurait prédit à cette femmed’apparence discrète et tranquillequ’il lui reviendrait un jour d’em-poigner le projet urbanistique oùGenève joue peut-être son avenirurbain? Pascale Lorenz, la cin-quantaine, d’origine valaisanne,née à Zurich, formée en architec-ture à l’Ecole polytechnique fédé-rale de Lausanne, a suivi une car-rière linéaire: collaborationsauprès de différentes agences, en-seignement aussi; un bureau par-tagé avec plusieurs associés puis,à partir de 1994, le sien propre oùelle conduit des transformations,des rénovations, la constructionde logements, où elle travaille àdes projets d’aménagements ur-bains et de protection du patri-moine. Mais il lui faut plus: «J’aspi-rais à d’autres développementsprofessionnels et c’est alors quej’ai eu la chance de pouvoir m’en-gager dans l’aventure du PAV – lepérimètre Praille, Acacias, Ver-nets». D’abord mandataire en2008, puis collaboratrice de laprécédente directrice, elle la rem-place ensuite à titre intérimaireet, depuis le 1er juillet 2010, seretrouve à la tête du projet.

Attentes immenses, enjeux po-litiques considérables: le terrainsur lequel elle se risque paraît desplus accidentés. N’a-t-il pas déjàusé, en très peu de temps, deuxpatrons? Benoît Genecand, an-cien directeur d’UBS et actuel pré-sident de la Chambre genevoiseimmobilière, jette l’éponge aprèsdeux mois. Puis Sylvie Bietenha-der, juriste ayant exercé de hautesfonctions auprès de l’Etat, se re-tire après une année. Il n’en fautpas plus pour confirmer l’opiniondans la certitude que le PAV est àranger parmi les transformations

urbaines genevoises hautementdésirables mais verrouillées pourlongtemps. Or, sous le pilotage dePascale Lorenz, voici que le re-tournement se produit: il poussedes ailes au projet.

Les visiteurs ont tout loisir de leconstater dans l’exposition itiné-rante qui leur est adressée, «LePAV s’expose aux Genevois».Ouverte depuis jeudi, elle montreles thématiques d’urbanisme im-briquées qui orientent la trans-formation du territoire; elle expli-que le pilotage du projet, soncalendrier et son contexte. Les es-sais de trois photographes, YvesAndré, Steeve Iuncker-Gomez etGérard Pétremand, y ajoutent sa-veur et couleur. Le grand chantier,enfin assumé, est présentécomme «un projet ambitieux quis’inscrit déjà parmi les plus

grands programmes européensactuels».

De fait, les esprits ont imper-ceptiblement évolué. Entre 2004et 2006, le défunt Institut d’archi-tecture de l’Université de Genèveavait mis sur pied des ateliers deprojets sur le site, dont les résul-tats avaient été édités, sous le titreVision Praille Acacias, chez Infolio.Le périmètre avait ensuite faitl’objet d’un concours internatio-nal, «Genève 2020», lancé par lasection genevoise de la Fédéra-tion suisse des architectes (FAS).Une initiative politique très peugoûtée des autorités de l’époque.Lesquelles, poussées dans leursretranchements, avaient néan-moins chargé la Fédération pourles terrains industriels (FTI) d’or-ganiser un concours sur mandatsd’études parallèles. Le plan direc-

teur actuel, signé par le bureaulauréat, Ernst Niklaus Fausch, deZurich, en est issu.

Le tournant décisif se produit,explique Pascale Lorenz, lorsquele PAV, rapatrié au sein de l’admi-nistration cantonale, «cesse d’êtreperçu comme un territoire per-mettant de produire du logementmais, plus globalement, commeune extension du centre-ville deGenève. On comprend enfin qu’ils’agit de faire de la ville en ville.»Avec la nouvelle législature, leconseiller d’Etat Mark Müller de-vient le patron politique de l’opé-ration. Le PAV, inscrit comme l’undes projets prioritaires du canton,devient une direction en soi dontPascale Lorenz tient les comman-des.

La directrice rappelle l’énor-mité de la tâche: «A la différence

de Lyon-Confluence ou de ZüriWest, les 230 hectares à transfor-mer ne constituent pas une friche;une foule d’activités, et des mil-liers d’emplois, s’y trouvent im-plantés. Il s’agit d’une zone à den-sifier dans laquelle il estimpossible de procéder pargrands tracés lancés dans l’espace.Nous développerons ici une stra-tégie intelligente, nous applique-rons une structuration par le vide,en travaillant à partir de la tramedes espaces publics, en continuitéavec le grand territoire. Et nousdévelopperons la mobilité géné-rale, douce de préférence.» Uneopération d’une telle envergureexige une entente gouvernemen-tale assortie d’un soutien politi-que fort.

Dès lors, il ne suffit pas que ladirectrice – qui décrit le PAV

comme «un grand puzzle» etcomme un «processus plutôtqu’un projet» – sache combiner lavision urbanistique et la réalitédu terrain, soit capable de veillerà une planification de qualitésans que ce souci ne constitue uneentrave à la concrétisation. Pas-cale Lorenz s’exclame: «Le PAV,c’est continuellement une trèsgrande négociation.» Sa missionprimordiale consiste à maintenirle dialogue avec et entre les nom-breuses parties engagées. A sonavantage figure le métier, qui luiconfère le langage adéquat, etl’approche pragmatique d’un ter-rain dont elle provient. L. Co.

«Le PAV s’expose aux Genevois».Genève, Espace SIG, pont de laMachine. Lu-ve 9h-18h, sa-di10h-17h, jusqu’au 13 fév.

«Commeungrandpuzzle»Pascale Lorenzdirectrice du projetde La Praille, Genève

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«Des tourset des zonesdedétente»René Hutter,planificateur en chefdu canton de Zoug

René Hutter, chef de l’aménage-ment cantonal du territoire àZoug, reçoit, pour les besoins de laphoto, sur le toit du bâtiment ad-ministratif qui abrite son bureau.Vu d’en haut, la croissance de soncanton semble laissée à elle-même.La vieille ville de Zoug est à peinevisible. L’empilement de villas etpetits immeubles sur les pentes duZugerberg en dessus du centremontre que la place est chère.

La ville a poussé dans l’autredirection. Des barres blanchesd’immeubles futuristes abritentquelques-unes des nombreuses so-ciétés holding qui font la prospé-rité du canton. Le trafic est omni-présent. Près de la gare, un terrainvague hérissé de gabarits attendles 80 mètres de ce qui sera la plushaute tour du canton. Le record estencore détenu par Uptown, cons-truction biseautée culminant à63 mètres, à peine décoffrée à quel-ques centaines de mètres de là.

Redescendu dans son bureau,René Hutter s’empresse de corrigercette impression. Il aime son can-ton, et ne veut pas l’abandonneraux clichés. Debout devant une

carte punaisée au mur, il passe sondoigt sur des lignes pointillées quis’efforcent de contenir des flaquesjaunes protéiformes: «Ce sont leslimites au-delà desquelles il n’estplus possible de bâtir. Les nouvel-les constructions doivent se con-centrer dans les zones existantes.»Quelques taches rose vif s’allumentçà et là: «Les seules réserves pourdes nouvelles zones à bâtir.»

ApresmarchandagesLeur emplacement a fait l’objet

d’âpres marchandages fin 2003 auGrand Conseil lors des discussionssur le plan directeur cantonal. Cedocument de référence s’est donnépour but de maîtriser la croissancede Zoug, un canton dont la popu-lation augmente de manière supé-rieure à la moyenne nationale. En-tre 2000 et fin 2009, l’envolée a étéde 17%, pour atteindre 111 000personnes. «Nous devions réagir àla poussée de la population. Seuleune densification était encore pos-sible, le long des nœuds constituéspar la gare de Zoug et les arrêts duRER régional», explique René Hut-ter. Intéressé à une expansion à laverticale, le plan directeur imposeaux communes des critères de qua-lité pour les bâtiments dépassant25 mètres de haut et leur environ-nement. Leur construction est sur-tout limitée à trois communes,dont Zoug et Baar.

René Hutter, arrivé en 2000 à latête de l’Office zougois de l’aména-gement du territoire, a participé deprès à l’élaboration du plan direc-teur. Il en explique la philosophieavec la fierté d’un père: «Nousavons laissé des doigts verts par-tout. Chaque habitant du cantonne doit pas avoir plus de cinq mi-nutes pour se retrouver dans une

zone de détente. A pied, bien en-tendu.» Pour souligner son propos,il brandit la nouvelle carte bifacedu canton que son départementvient d’éditer, un côté pour les pro-menades, l’autre pour les randon-nées à vélo, avec de nombreusespropositions d’itinéraires. Et souli-gne: «La nature a encore beaucoupde place dans le canton.»

Le plan directeur représenteune ingérence forte dans l’autono-mie des onze communes. Asso-ciées à la procédure, elles ont avaléla pilule. Grâce à la péréquationinterne, elles étaient moins tentéesde spéculer avec le prix de leursterrains. Zoug a réussi à préserverquelques oasis vertes, même aubord du lac. Et surtout à ne pasrecouvrir tout le flanc du Zuger-berg, la colline dominant le chef-lieu, de constructions en terrasseavec vue sur le lac.

Si l’on pense à la Goldküste zuri-choise, un exploit. En revanche, leplan directeur est arrivé trop tardpour les villas entourées d’impo-sants parcs qui empêchent l’accèsau lac à Risch, sur la rive opposée.Là où Daniel Vasella notamments’est installé depuis une dizained’années.

La classemoyenne chasséeLa classe moyenne n’a pas cette

chance. Zoug a un taux de maisonsfamiliales très bas pour la Suisse.Car, revers de la médaille d’une fis-calitébasse, leterrainesttroprareettrop cher pour y placer une seulepetite villa. Les familles vont réaliserleur rêve dans les cantons voisins.René Hutter n’y voit pas d’inconvé-nients. «Ce sont encore presque desZougois. Depuis Sins, en Argovie,vous êtes plus vite à Zoug que de-puis le village d’Oberägeri.»C.C. M

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Eclairages Subjectif Le TempsSamedi 22 janvier 201112

Les habits neufs du président BourguibaIl était une fois

JoëlleKuntz

L aTunisie est lepremierpaysarabeàavoir étédotéd’uneConstitution, en1861. Lanotiondesouveraineté cons-

titutionnelle, «destour», aaccompa-gné legrandmouvementderéformecommencéauXIXe sous le règnedubeyottomanAhmed1er. Il amanquédepeuque lepays,pourvud’unemonnaie,d’unearmée indépen-danteetd’undrapeau,nedevîntunerépubliqueennompropre.Ilne l’estpasdevenu, et saConsti-

tutionaété suspendueen1864. Sesélitesontmalgéré lamanne fiscaleet les ressources, elles l’ontendetté,affaibli, sibienqu’à la findusiècle,quand l’Italieaprétenduse l’appro-prier commeterritoire contigude laLibye, l’Allemagneet laGrande-Bre-tagneontautorisé laFranceàenfaireunprotectorat (1881).Pendant toute lapériode fran-

çaise, lenationalismetunisienaétémarquéparunecontinuitéhistori-queavec ce courtmaisprofondréformismedu«destour». La reven-dicationd’un«parlement tunisien»aformé l’identitéde l’oppositionaucolonialisme, sans toutefoisprésup-poser lanaturedurégimeàvenir. Lapriorité était la souverainetéet lalibertén’étaitpas ressentieautre-mentquenationale.Commeailleursdans leMaghreb, l’élan libéral, cons-titutionnaliste, ouvertauxdifféren-ces, s’est fondudans l’élannational,unitaire jusqu’à l’unanimisme.Onretientd’ailleursde l’œuvredeHabibBourguiba lesdeuxmomentsdemanifestationunitaire: celui, spon-tané,quiaaccueilli ses réformessocialesau lendemainde l’Indépen-dance, en1956, sur la libertédesfemmes, lapratiquereligieuse, lascolarisationdesenfants et la luttecontre lapauvreté; et celuiqu’il aensuite fabriquépourprotéger sonpouvoirde la sociétéetquiadonnéàsonrégimesoncaractèreautoritaireet intouchable. Tout le contenu

libéralde la revendicationparle-mentariste s’est envoléàpeine leparlementélu, remplacéparun idéalde«peupleuni»,de«massespopulai-res rassemblées»etautres face-à-facede lanationetde sonprésident.

PourMichelCamauetVincentGeisser,qui étudient «le syn-dromeautoritaire»enTunisie, le tours’est jouédès1955, lorsde la signa-turedes conventions franco-tuni-siennes sur l’autonomie interne.Undésaccordestalors survenuentreHabibBourguiba,présidentduNéo-Destour, et SalahBenYoussef,sonsecrétairegénéral, faisantvolerenéclats la fragileunitéqui s’étaitfaitedansceparti entre lesdifférentsregistresde la sensibiliténationale.Youssef contestaitBourguibaenjouant sur les référencesmusulma-nesetarabesduVieuxDestourdudébutdusiècle, en s’appuyant surl’entouragedubeyet sur l’arabismenassérienémergent.Bourguiba,desoncôté, comptait sur la centralesyndicaleet sur lesautorités françai-sespourcréerunecommunautéautonomedecitoyens,nonsansentretenir enmêmetempscertainscodesde l’identitémusulmaneetarabe: «Toutes ces tribus, toute cetteNationsontuniesparunereligionuniqueetunepatrieunique,devait-ildéclareren1956,de sorteque si l’undevousveut indiquer sonorigine,qu’il soit enTunisieouà l’étranger,qu’ildise simplementqu’il est Tuni-sien. S’il se trouveendehorsdespaysarabes,qu’ildise simplementqu’il estArabe!Enfin, s’il est endehorsdesterritoiresmusulmans,qu’ildisequ’il estmusulman.»Cebelassemblaged’identitésne

supportapasd’expressiondiver-gentedecelleque luidonnaitBour-guiba lui-même:Youssef et les siensfurent implacablement réprimés,mettant laTunisieauseuilde laguerre civile. PourBourguiba, la

dissidenceyousséfiste, commed’ailleursàgauche, celledusyndica-listeAhmedBenSalah, égalementpourchassé, attestaitdeshumeursimprévisiblesd’unpeuple facile-ment séduitpar les fauteursde trou-ble. Il y voyaitun«mal tunisien»caractérisépar la tentationde l’anar-chieetde ladivision.LaConstitutionde1956ne tran-

chaitqu’enapparenceentre lesdifférentes conceptionsde la com-munautépolitique tunisienne. Tousélus sous l’étiquetteduFrontnatio-nal forméautourduNéo-Destour, lesdéputésavaientdiscutédunomàdonnerau lienpolitique.Pour lessyndicalistes, cedevait êtreun«Etat

démocratique, indépendantet com-plètement souverain». Pour les «Zi-touniens», ce couranthistoriqueinspirépar les lettrésde laMosquée-Universitéde laZitounadeTunis, ceseraitun«Etatarabe,musulman,libreet indépendant». La formula-tion finaleeut l’allured’une synthèsebourguibiste:un«Etat libre, indé-pendant, souverain; sa religionestl’islam, la langue l’arabe.»Sur lepapier, la trouvaille était

habile. Enpratique, ellen’apas suffiànouer le lienentre l’Etat et la so-ciété.Duhautde leur statutd’élite etde leurvocationréformatrice, lesgouvernantsont cherchéàcréerd’enhaut,de façonautoritaire,une so-

ciété conformeà leursdésirs enmanipulant les codes culturels exis-tants.Résultat, lemouvement islami-queestparvenuàseposer,par sarépression, commeunealternativecrédible tantaurégimequ’austyledevie imposé.Dès lors, ladénonciationrituelle

de l’islamismeestdevenuepour lesélites enplaceunemanièrederen-forcer leurpouvoirdegroupeetd’occulter leurdéficitde légitimitépopulaire.MêmelaFranceaurasoutenuBenAli jusqu’à sa fuite sousleprétextede lamenace islamique.La «révolutiondu jasmin» fera-t-elleenfinunhabit confortablepour laTunisie?

Le retour triomphal de Bourguiba à Tunis, en juin 1955, juste après la signature des conventions franco-tunisiennes sur l’autonomie. Peu de temps après, l’unité politique interne allait voler en éclats. ARCHIVES

AFP

Nouvelles frontières

Frédéric KollerCette semaine j’ai découvert

Le Caire, 20 millions d’habitantsdit-on. Peut-être bien plus. Onconnaît la chanson: A Paris, à vélo,on dépasse les autos. Eh bienau Caire, en taxi, je me suis faitdépasser par un âne. Il tirait unecharrette de carottes. C’était surl’avenue Ramsès. Cela ne s’inventepas. Je venais de quitter l’universitéAl-Azhar, centre de l’islam sunnite,où un diplomate m’avait expliquéceci: «Vous verrez, Le Caire, onadore ou on abhorre. On le fuit ouon ne peut plus le quitter.» Je nesais pas encore si j’adore, mais c’estle genre de ville démesurée, deconcentration humaine improba-ble, qui ne laisse pas indifférent.

Comme j’enchaînais les rendez-vous et que l’on m’avait conseillé deme déplacer en taxi (les urbanistesont oublié les marcheurs), j’ai passéun tiers de mon temps dans desbouchons et une pollution d’enfer –tout en restant dans un périmètredélimité. Cela permet à l’esprit dedivaguer sinon d’avoir les idéesclaires. Le Caire me fait penser àCanton, il y a une vingtaine d’an-nées, lorsque la cité des cinq chè-vres émergeait de sa torpeur com-muniste: elle n’est pas faite pour lesgens pressés et ses monumentsrongés par la décrépitude se déni-chent comme des trésors enfuis.

Vu d’un taxi, Le Caire pourrait serésumer en deux mots: klaxon etCoran. La rue est un concert perma-nent d’automobilistes d’apparence

Impressions cairotesfort calme, d’appels à la prière et delectures radiophoniques du Coran.C’est ce que j’ai raconté à un évêquecopte qui m’a répondu avec uneanecdote: «Un jour, un ami duLiban de passage au Caire m’a ditque les routes ici sont encore plusdangereuses que dans son payslorsqu’il est en guerre. Voilà pour-quoi les chauffeurs de taxi écoutentdes programmes sur l’islam, luiai-je répondu. Pour survivre sur lesroutes du Caire, il faut l’aide deDieu.» Le Caire, ai-je encore pensé,c’est le pays des hommes au frontbleu. Chez certains, cette marquequi n’est pas de naissance devientpresque de la corne. C’est l’effet dela prière et des génuflexions. C’estle stigmate le plus visible – avec leniqab – de l’islamisation de la

société égyptienne. A cela, l’évêquem’a répondu que les Egyptiensétaient en effet des personnes fortpieuses, les musulmans comme leschrétiens.

Cette islamisation, voulue parAnouar el-Sadate, puis HosniMoubarak, peut se mesurer autre-ment, m’a expliqué l’intellectuelAmr Elshobaki: lors de la premièrepromotion de sciences politiquesde l’Université du Caire, en 1964, iln’y avait aucune femme voilée (etelles représentaient 40% des effec-tifs). Dans sa promotion à lui, en1984, la moitié des femmes étaientvoilées. Aujourd’hui, toutes lesétudiantes sont voilées, sauf quel-

ques chrétiennes. Amr Elshobakiest à l’image de ce Caire cosmopo-lite, ouvert et qui a connu tous lesbrassages d’hommes et de reli-gions: un peu dépité par la tour-nure des événements, mais réaliste.Durant une bonne demi-heure, ilm’a détaillé doctement les mille etune raisons pour lesquellesl’Egypte ne suivrait pas la voietunisienne, bien que les motifs defrustration y soient plus nombreux.«L’Egypte s’effondre, répétait-il,mais il n’y aura pas de révolution.»Il y avait une sorte de fatalismedans sa voix. Ce fatalisme qui est lepremier cliché qu’on vous jette à lafigure en posant le pied au Caire.«En Egypte, ainsi va le dicton, c’estla même histoire depuis 5000 ans:Si on a la paix, la sécurité et dupain, personne ne se plaint. Mêmesi on est pauvre.»

J’en étais presque désolé pourAmr Elshobaki avant d’oser cettequestion: «Mais n’attendez-vouspas de la Tunisie qu’elle devienneun modèle de démocratisationpour le monde arabe?» Là, il s’estpassé quelque chose d’étrange.Comme si l’intellectuel se réveillait.«Mais bien sûr! J’ai 48 ans. De mavie, la seule chose que j’ai vu lemonde arabe exporter, c’est leterrorisme. La seule chose dont j’aientendu parler, c’est l’exceptionarabe: celle de l’unique région aumonde qui ne connaît pas la démo-cratie. Grâce à la révolution tuni-sienne, je peux pour la premièrefois parler avec fierté d’un paysarabe qui a réussi à renverser unrégime autoritaire. C’est extraordi-naire. C’est la fin de l’exceptionarabe!»De retour vers l’hôtel, bloqué sur lepont du Six-Octobre, je me suis ditque, peut-être, l’espoir était deretour au Caire. Et que c’était beaude voir cela.

«C’est extraordinaire,s’exclamel’intellectuel AmrElshobaki. C’est la finde l’exception arabe!»

Gare au scénario catastrophe

BeatKappelerSi les cantons ne touchent plus

les excédents habituels de laBanque nationale, on peut réagirpar un mélange de Schadenfreude[joie provoquée par lemalheurd’autrui, ndlr.] et de soulagement.Car depuis cet accord de partagedes bénéfices entre les cantons, laConfédération d’une part et la BNSd’autre part, l’indépendance del’institut d’émission était en cause.A présent, quand les bénéficessomptueux d’antan se convertis-sent en pertes sèches, tout lemonde s’agite et donne des leçons.Les responsables de la BNS ontbeau jeu de défendre leurs inter-ventions démesurées du prin-temps et les pertes consécutives enfaisant valoir que la BNS ne doitpas faire des bénéfices en premierlieu. Les politiciens l’entendaientd’une autre oreille, munis, commeils le croyaient, d’un contrat enbéton sur le partage.

L’indépendance des banquescentrales était un des piliers del’ordre monétaire basé sur dupapier au lieu de l’or. Mais regar-dons ce qui se passe aux Etats-Unis et en Europe: les gouverne-ments se présentent au guichet etremettent leurs quittances pourles dépenses inouïes qu’ils prati-quent. Les banques centrales leurremettent de l’argent frais etdéposent les quittances dans lecoffre-fort. Les politiciens s’envont en chantant.

Légalement, les procédés sont

un peu plus formels, mais maté-riellement l’image est juste. For-mellement, les banques centralesaméricaine et européenne achè-tent des obligations émises par lesgouvernements. Ces obligationscouvrent les dépenses encourues:les quittances en question.

Tout étudiant en économieaurait raté ses examens s’il avaitproposé, il y a seulement trois ans,que les instituts d’émission puis-sent abreuver le pays de papier-monnaie se basant sur des obliga-tions d’Etats surendettés.Aujourd’hui c’est une politiquecourante. Cependant, il y acomme un couac. Depuis que labanque centrale américaine aintensifié ces achats, les tauxd’intérêt sont montés d’un point

au lieu de baisser, comme c’était lebut. Et il appert que la Chine et laRussie sont passées au mêmemoment du côté des vendeurs deces papiers américains. Le prix del’or s’est envolé, les matières pre-mières aussi. Le public et lesgrands détenteurs de la detteaméricaine redoutent le pire. Leurréaction sanitaire peut empêcherl’issue décrite dans un papierd’economiesuisse par le profes-seur Rudolf Minsch.

Celui-ci admet les dires desbanques centrales américaine,européenne et suisse: la contre-partie de ces achats d’obligations,

Les gouvernements seprésentent au guichetet remettent leursquittances pour lesdépenses inouïesqu’ils pratiquent

donc la monnaie nouvellementémise, est gelée sur des comptesauprès d’elles. Elles offrent auxbanques vendeuses de ces pa-piers des taux avantageux pourretenir ces sommes. Mais RudolfMinsch montre qu’un jour lestaux d’intérêt monteront – par lerefus des acheteurs d’obligationspeu rémunératrices commemaintenant aux Etats-Unis, par laconjoncture qui monte, par lamenace d’inflation qui imposerala fin de ces rachats et de cessoutiens aux banques centrales.A ce moment, les banques pri-vées ne renouvelleront plus leursdépôts chez elles et placeront cessommes ailleurs. La masse moné-taire «active» augmentera alorsconsidérablement. L’économiebaignera dans un océan de mon-naie et de pouvoir d’achat fictif,les prix prendront l’ascenseur. Ace moment, les banques centra-les ne détermineront plus lamasse monétaire, mais la massemonétaire mènera la politiquede ces banques centrales. Belleformule de Minsch, mauvaiseperspective.

L’alternative serait la fin de cessoutiens, voire la revente de cespapiers par les banques centrales.Ainsi elles encaisseront la massemonétaire émise et pourront ladétruire. Mais elles affronteraientun chœur de protestations – lesentreprises, les syndicats, lespoliticiens dépensiers. Les Etatsdevraient passer à un régimeextrêmement strict. En Europe, lesEtats du Sud feraient faillite sur-le-champ, les banques détenantleurs dettes aussi. Perspectivemauvaise aussi, mais salutaire. Sion la juge impossible, on mesurele degré de perte d’autonomie desbanques centrales. Perspectiveextrêmement inquiétante.

La semaine

Page 13: letemps_demographie

Page 13Samedi 22 janvier 2011

ActualitésVirus StuxnetUn acte de guerrecontre l’Iran sanslamoindre règlePage15

Tunisie - SuisseLes jets du clan Ben Aliet les blocagesdu Conseil fédéralPage16 D

R

ScienceLes détournementspar les hackers dela console KinectPage20

SuisseComment l’UDCveut réformerla culturesuissePage19AF

P«Lemusulman est tolérant oun’est pas»Egypte Le grandimam de l’UniversitéAl-Azhar du Caire,Ahmed al-Tayyeb,s’exprime sur laTunisie, le suicideet la coexistenceavec les chrétiens.Entretien exclusif

Frédéric Koller,envoyé spécial au Caire

Ahmed al-Tayyeb est considérécomme un homme modéré. Maisle 44e grand imam de l’UniversitéAl-Azhar, principale référence del’islam sunnite dont le siège est auCaire, sait aussi hausser le ton.Jeudi, par communiqué, il annon-çait le gel d’un dialogue bisannuelavec le Vatican en geste de protes-tation contre les propos du papeBenoît XVI qui s’était inquiété, endébut d’année, du sort des chré-tiens d’Orient suite aux attentatsvisant cette communauté en Iraket en Egypte. Il emboîte ainsi lepas au gouvernement égyptienqui avait déjà rappelé son ambas-sadeur au Vatican pour signifier samauvaise humeur face à ce qu’ilconsidère comme une ingérenceinadmissible dans ses affaires in-térieures.

Nommé en mars dernier par leprésident Hosni Moubarak pourreprendre la direction d’une insti-tution plus que millénaire, Ah-med al-Tayyeb représente l’un despiliers du pouvoir avec la tâchedifficile de promouvoir l’islamtout en neutralisant ses courantsplus radicaux comme celui desFrères musulmans. Très respectéen Egypte, sa crédibilité est con-testée par certains du fait de saproximité avec le pouvoir. Agé de64 ans, il a étudié en France etconnaît bien l’Europe.

Le grand imam Ahmed al-Tayyeb nous a reçu dans lagrande salle d’audience de l’Uni-versité Al-Azhar pour un entre-tien exclusif en début de se-maine. Là, sous le portraittutélaire du président égyptien,de nombreuses personnes pa-tientent pour aborder le grandcheikh. Trois conseillers interve-nant dans la traduction et des sol-licitations incessantes ne nousont permis, dans un premiertemps, de ne poser que deuxquestions en plus d’une heure.Affable, le grand imam nous afixé un second rendez-vous lelendemain matin pour terminerl’entretien.

Le Temps: Lundi etmardi, troispersonnes se sont immolées, dontdeux devant le parlement. Com-ment expliquer ce geste? Est-ceune protestation traditionnelledans l’islam puisqu’il y a aussi descas en Tunisie, en Algérie et enMauritanie ces jours-ci?Ahmed al-Tayyeb:On ne peut pas

faire de parallèle entre l’Egypte etla Tunisie car les situations sonttrès différentes. En Tunisie, lepeuple a été occidentalisé, coupéde sa culture et de son identitéarabe et musulmane. Ce n’est pasle cas en Egypte. Par exemple, larègle de l’héritage tel que décritpar la charia et le Coran, et quifait l’objet d’un consensus chez lesmusulmans, a été déformée (enTunisie). Il en va de même avecl’interdiction du voile dans lesrues et les lieux publics. Ainsil’Université Zitouna – qui avaitune place éminente dans l’his-toire de l’islam – a été piétinée parle régime tunisien. L’état deslibertés ne correspondait pas auxattentes du peuple tunisien. Lesmédias évoquent beaucoup lacorruption et la concentrationdes richesses nationales au profitd’une élite. La loi de l’histoire veutque, dans ces circonstances, lepeuple se soulève pour obtenirdes améliorations.L’Egypte est très différente. Nousn’avons pas vécu cette occidenta-lisation et une telle remise encause de notre civilisation. Al-Azhar continue de jouer son rôleet transmet son message sur lacharia islamique. C’est intoucha-ble. Nous n’avons pas interdit levoile. Beaucoup de femmes préfè-rent rester dévoilées et ce n’estpas un problème. Al-Azhar émetses conseils et l’Etat n’intervientpas sur leur tenue vestimentaire.C’est libre. L’Etat est à nos côtéspour diffuser l’islam correct, laculture islamique modérée et lesrègles de la charia comme lamiséricorde et l’aide au peuple. Ily a bien sûr des différences de

classes et de niveau de vie.Comme partout. En Egypte, c’estle résultat de quatre guerres –entre 1948 et 1973 – et d’une trèsforte croissance démographique.Mais, ici, tout le monde sait que legouvernement travaille jour etnuit pour vaincre ces problèmes.Voilà pourquoi la comparaisonfaite par quelques-uns entre cequi s’est passé en Tunisie et lasituation de l’Egypte est vide detout sens. Je ne peux pas juger ducas de l’immolation à Tunis, il y ades circonstances psychologiquesqui ont peut-être poussé cettepersonne à cet état de fragilitémentale. Mais je peux dire quel’islam interdit absolument qu’unhomme ayant sa raison utilise lesuicide pour exprimer sa colère.Cette mode de l’immolation chezles jeunes, l’islam l’interdit com-plètement.

– Les coptes ont été l’objet d’atta-ques, dont un attentat sanglant àAlexandrie (22morts et 90 bles-sés) et une tuerie dans un train(unmort et cinq blessés) quelquesjours plus tard. Cela révèle-t-il unetension grandissante entre chré-tiens etmusulmans?– Ce qui s’est passé à Alexandrieest un crime planifié à l’étrangermais exécuté en Egypte. C’est uncomportement complètementétranger à la nature du peupleégyptien, copte ou musulman.L’histoire de l’Egypte n’a jamaisconnu d’affrontements armésentre les coptes et les musulmansdepuis l’arrivée de l’islam jusqu’ànos jours. C’est donc un acteterroriste du type qui a visé par lepassé des musulmans égyptiens

ou frappé des touristes étrangerscomme à Louxor.Peut-on dire que ces actes relè-vent d’un conflit islamo-chrétien?En toute logique, non. Alorspourquoi décrire l’attentatd’Alexandrie comme un conflitentre l’islam et le christianisme?(on tend un téléphone portable àl’imam). C’est le ministre de l’Edu-cation nationale. Il m’annoncequ’il a résolu le problème de lamutation d’un enseignant coptequi s’y opposait. Sa mère m’asollicité pour empêcher ce trans-fert et je suis intervenu. C’est réglé.Pour l’attaque dans le train enHaute Egypte, l’auteur – dont ondit qu’il était malade ou maltraité – est aux mains de la justiceet il sera puni comme il se doit.Hier [dimanche], l’auteur d’uneautre attaque contre des coptes etdes musulmans a été condamné àmort. Prenez l’exemple de cetAméricain qui a tué plusieurspersonnes et blessé une députée.Peut-on parler de tuerie oufaut-il, selon vous, qualifier celade fitna, de conflit religieux? Ceque je veux dire, c’est que cesactes, lorsqu’ils se produisenthors du monde musulman, nesuscitent pas trop d’interroga-tions, on passe vite dessus. Maisquand c’est dans un pays musul-man, on l’interprète aussitôtcomme un conflit religieux. Oncherche à diviser les peuples, àcréer l’inquiétude et la tension. Jene sais pas ce que l’Occident a àgagner avec ces accusationsincessantes et qui commencent,malheureusement, je suis désoléde le constater, à ériger un murde méfiance réciproque entre

l’Occident et l’Orient. Je crainsque cela puisse renforcer, enréaction, une certaine haine chezles musulmans.

– Al-Azhar représente un courantmodéré de l’islam sunnite. Onconstate toutefois une influencegrandissante du chiisme portépar la révolution iranienne, duwahhabisme de l’Arabie saoudite,du salafisme ou des Frèresmusul-mans en Egypte, autant de cou-rants conservateurs, puristes,voire extrémistes. Face à cetteconcurrence, comment pouvez-vous garantir la défense d’unislammoderne et ouvert? Face àleur lecture très littérale du Co-ran, ne faut-il pas développer uneinterprétation des textes ancréedans l’histoire pour repenser unislam qui vive avec son temps?– Je ne veux pas nommer despersonnes, ni des doctrines. Defaçon générale, toute l’histoire del’islam a été traversée de courantsconservateurs et de fermeture quiont tenté d’imposer leurs pointsde vue. Mais la doctrine moyenne,modérée, de l’islam, a presquetoujours prévalu pour défendre latolérance. Ce qui se passeaujourd’hui, ressemble à cesvagues du passé. Mais le grandpublic s’intéresse aux grandesréférences originelles et correctesde l’islam. Et la référence, c’estAl-Azhar, l’université qui défenddepuis plus de mille ans unelecture du Coran modéré. Lemusulman est tolérant et modéréou n’est pas.Concernant la lecture historiquedu Coran, c’est une questioncurieuse née en Occident qui ne

correspond pas du tout à la visiondes spécialistes du Coran dans lemonde musulman. Al-Azhar, quia une vision moderniste mais seréfère toujours aux sources, nepeut se reconnaître dans l’appel àune lecture historique. Elle n’apas de sens pour l’islam. Elle nepeut s’accorder à l’esprit du Co-ran. Le Coran est un texte divin,absolu, valable pour tous lestemps et tous les lieux. C’est cequ’on appelle le miracle inimita-ble du Coran.A mon tour, je vous pose la ques-tion: comment pouvez-vousaccepter en Occident des organi-sations religieuses qui affirmentque les montagnes peuvent dis-paraître? Les Evangiles ou le textede la Bible sont intangibles etintouchables. Mais vous nousposez la question de la stabilitédu Coran à travers les siècles et leslieux. Cela m’amène à vous posercette autre question: l’Occidentaccepte en ce moment même lacolonisation et le meurtre depeuples au nom de slogans et detextes religieux. On reconnaîtl’existence de ces pays et on ac-cepte leurs politiques. Vous nevoulez pas mettre leurs textesdans un contexte historique nistopper les gens qui fondent leurpays sur ces textes. Il y a des Etatsqui fondent leur existence sur destextes religieux, sur des mythesconsidérés comme source delégitimité.

– Voudriez-vous parler d’Israël?– Je vous laisse tirer votre conclu-sion.

Suite en page 14

Ahmed al-Tayyeb (à gauche) avec le patriarche copte, Shenouda III, après l’attentat à Alexandrie. «On cherche à diviser les peuples, à créer l’inquiétude et la tension.» LE CAIRE, 2 JANVIER 2011

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«L’islam interditabsolument qu’unhomme ayant sa raisonutilise le suicide pourexprimer sa colère»

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International Le TempsSamedi 22 janvier 201114

«Aucunerègledans leCoranne limite lahauteurdesclochers»Suite de la page 13

– La présence de l’islam en Europeest de plus en plus importante.Que dites-vous à vos coreligion-naires qui doivent s’adapter à uncadre laïc?Ahmed al-Tayyeb: J’ai suffisam-ment vécu en Europe pour com-prendre la situation. J’ai toujourspu préserver ma croyance et monidentité islamique dans la plupartdes domaines de la vie publique.Mais je me retirais en certainesoccasions, lorsqu’elles ne s’accor-daient pas avec les règles de macharia islamique. A l’inverse, lesFrançais respectaient bien mespositions et m’ont accordé le droitd’être musulman. Les vives ten-sions actuelles entre musulmanset pays laïcs en Occident, liées àl’intransigeance de quelques-uns,ne sont pas un problème d’inté-gration. Cette dureté touche

l’Occident comme l’Orient. Ons’en plaint aussi ici. Je comprendsl’inquiétude de l’Occident enversle comportement provocateurd’une minorité de quelques mu-sulmans. Mais si l’on appliquebien le principe de liberté, au sensoccidental, aux citoyens musul-mans tout en conservant undialogue avec Al-Azhar, alors ontrouvera un large terrain pour lacoexistence pacifique entre lesmusulmans et leurs pays de rési-dence en Occident.

– Il y a une réaction à la présencede l’islam en Europe qui s’estnotamment traduite par l’inter-diction desminarets en Suisse.Avez-vous un commentaire sur cevote? Le fait que le rejet de l’islamest un thème de plus en plus por-teur dans les droites populisteseuropéennes vous inquiète-t-il?– La question des minarets n’est

pas fondamentale. La questionimportante est celle de la libertéreligieuse que l’Occident prétendtoujours vouloir défendre etpratiquer. Cette liberté, en Occi-dent, prend les couleurs de l’arc-en-ciel: elle change, elle se diver-sifie. Quand on parle de l’islam,des femmes musulmanes ou deslieux de prière de l’islam, la cou-leur est différente de celle appli-quée aux autres religions. Jeprétends que notre civilisationislamique a toujours été plusraisonnable, plus large d’esprit eta mieux garanti la liberté desautres que la civilisation occiden-tale. Voyez par exemple les églisesdans les pays musulmans, dontles clochers s’élèvent haut dans leciel. Jusqu’à ce jour, il n’y aaucune autorité ou aucune règledans le Coran qui limite la hau-teur des clochers ou des minarets.Les meilleurs exemples en sont

les cieux égyptiens. Quant àl’extrême droite européenne, cen’est pas mon problème maiscelui de la nature de la civilisationoccidentale qui tantôt se durcit,tantôt s’assouplit sans que l’onsache pourquoi.

– Que faites-vous de l’interdictionde construire des églises en Arabiesaoudite par exemple?– Dans le monde arabe, il est toutà fait incorrect de dire que leséglises ou leur construction sontinterdites, limitées ou condition-nées. Il suffit de se promener auCaire pour s’en convaincre. Il y amême des églises à côté des mos-quées. Pour l’Arabie saoudite, jevous renvoie la question: est-ceque l’on me permet, à moi musul-man, d’aller bâtir une mosquée àl’intérieur du Vatican?Propos recueillis au Caire parFrédéric Koller

AFP

Les opposants tunisiens rentrés d’exil ont «dumal à réaliser»Tunisie Une semaine après la fuite du président déchu Ben Ali, les Tunisiens qui ont choisi de fuir la dictature goûtent aux joies du retour

Enterrement de Safia Farhat,dans le cimetière de Djebel Lah-mar. Toute l’élite intellectuelle, po-litique et artistique est présente oupresque pour honorer cettegrande féministe et artiste. «Tousles hommes qui comptent pourl’avenir de la Tunisie sont là», glisseKamel Jendoubi. Rentré de Francelundi dernier, le président du Ré-seau euroméditerranéen desdroits de l’homme et cofondateurdu Comité pour le respect des li-bertés et des droits de l’homme enTunisie redécouvre son pays aprèsseize ans d’exil contraint.

«Je suis encoreperdu»«Quand j’ai vu les événements à

Sidi Bouzid, puis surtout à Kasse-rine, raconte Kamel Jendoubi, je nepouvais pas rester indifférent envoyant mourir les jeunes de monpays. Et puis je pensais que monretour pouvait indirectement fairepression sur la communauté inter-

nationale, si les sbires de Ben Alim’arrêtaient avec mon passeportfrançais.» Assez grand et les che-veux gris, l’homme ne passe pasinaperçu dans la foule. Les gens sepressent pour l’embrasser, le félici-ter. «Je suis encore perdu, j’ai dumal à réaliser tout ce qui vient de sepasser. Surtout que je n’ai rien vécu

personnellement. Ce serait plutôtà moi de féliciter les Tunisiens pource qu’ils sont parvenus à accom-plir.»

Entre deux condoléances, lesconversations politiques repren-nent vite le dessus. Hama Ham-mami, autre opposant au régimede l’ancien président, arrive enfin:

«Moi j’ai préféré la prison à l’exil.Mais je suis content de retrouvermon vieux compagnon de lutte.De toute façon, je ne sais pas ce queje veux faire, ma sécurité n’est pasencore assurée, ma famille est tou-jours menacée.»

«Pour le moment, je n’ai aucunevelléité politique, avoue Kamel

Jendoubi. Je suis là pour accompa-gner le mouvement, pour partagerma joie avec celle de ma famille. Cen’est pas la priorité, il faut d’abordreconstruire un cadre électoralpour le pays.»

D’autres ont déjà annoncé clai-rement leur candidature à la prési-dence. Premier à s’être révélé,Moncef Marzouki, militant aguerrides droits de l’homme exilé enFrance et président du parti le Con-grès pour la République. «A peinerentré, je suis parti à Sidi Bouzid etun peu partout dans le pays. Il fal-lait prendre le pouls de la popula-tion, renouer avec mon pays.»

L’incertitude plane encore surla date des élections que déjà lesvolontaires sortent des rangs. Lejournaliste et écrivain Taoufik BenBrick, par exemple, se considèrecomme le seul légitime. «Mon par-cours d’opposant de toujoursplaide pour moi. Je suis le pro-phète de cette révolte car j’ai pré-dit l’histoire de la Tunisie à traversmes livres. Qu’on le veuille ou non,je suis le père légitime de la révo-lution. Je me présente depuis2004, cette fois, le trophée m’ap-partient.»

Seul obstacle à toutes ces bon-nes volontés, la différence d’âgeentre les manifestants et ceux qui

s’estiment à même de les représen-ter. Un argument que balaie Taou-fik Ben Brick d’un revers de la main.«Je suis un des leurs. Je suis fils demineur, frère de syndicaliste et dela gauche tunisienne. Je viens d’unvillage situé à cinq kilomètres deThala et de Kasserine, où la révoltea été forte. C’est clair, je suis le plusancré dans la population. Etd’ailleurs, qui connaît NéjibChebbi, Mustapha Ben Jaafar, oumême Moncef Marzouki parmi lesTunisiens qui sont descendus dansla rue? Personne!»

Candidaturedes internautesAutre candidature officielle, en

tout cas sur Facebook, celle dumouvement des «1 million de co-lombes». Créé par un groupe dejeunes sur le réseau social, il pro-met de choisir comme leader celuiqui sera parvenu à «mobiliser leplus d’internautes».

La liste devrait encore s’allongerdans les jours à venir. Jeudi, le pre-mier Conseil des ministres a votéla loi d’amnistie permettant le re-tour notamment de Rached Ghan-nouchi. Le chef du mouvement is-lamiste Ehnnada n’a encore riendit sur ses intentions politiques,mais il est enfin sorti de sa clandes-tinité. Marion Karton, Tunis

Moncef Marzouki.Opposanthistorique au régime de Ben Ali.

Taoufik Ben Brick. Le journalisteest candidat à la présidentielle.

AFP

Kamel Jendoubi.Militantdes droits de l’homme.

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Chypriotes grecs et turcs négocientàGenèvepour sortir de l’impasseNations unies La division de Chypre perdure depuis trente-six ans. Ban Ki-moon exige des partiesqu’elles montrent une réelle volonté de progresser. Les obstacles pour réunifier l’île demeurent

Stéphane Bussard

Le sommet de Genève entre le lea-der chypriote grec Demetris Chris-tofias et son homologue chyprioteturc Dervis Eroglu avec la présencedu secrétaire général de l’ONU va-t-il réussir là où plus de 90 rencon-tres tenues depuis septembre 2008ont échoué? Mercredi 26 janvier, auPalais des Nations, de 10 heures à14 heures, les deux négociateursdoivent rapporter à Ban Ki-moon lesprogrès réalisés depuis le sommetde New York en novembre 2010.Mais le constat est brutal. Il n’y aaucun progrès. La réunification del’île paraît même plus lointaine. AGenève, l’espoir ne sera donc passubstantiel. «Il consistera à retrou-ver une dynamique», explique unobservateur.

Trente-six ans après la tentativedes colonels grecs d’annexer Chypreen renversant Mgr Makarios et aprèsl’invasion par l’armée turque dunord de l’île, aujourd’hui autopro-clamée République turque de Chy-pre du Nord, rien ne semble avoir

bougé. Pour une source proche dudossier, la dispute chypriote s’estmême aggravée la semaine der-nière. Dervis Eroglu est revenu sur cequi semblait pourtant un acquis: lavolonté de part et d’autre de créerune fédération avec deux entités do-tées d’une seule personnalité juridi-que internationale. «Le leader chy-priote turc estime que les deuxcomposantes de la future Fédéra-tion chypriote devraient bénéficierd’une souveraineté et non pas laseule fédération. C’est un retour enarrière.»

Les obstacles à une résolution duproblème chypriote restent nom-breux. Les droits de propriété sontsans doute l’écueil principal tant lespositions sont figées. Les Chypriotesgrecs se réfèrent aux principes desdroits de l’homme appliqués au seinde l’Union européenne dont ils sontmembres depuis 2004: les person-nes expropriées doivent pouvoir re-trouver leur propriété. Mais l’affairen’est pas simple. Environ 80% desbiens immobiliers du nord de l’îleappartiennent à l’origine à des Chy-priotes grecs. Si tous récupéraientleurs biens, l’entité chypriote turqueserait fortement minée. On estimeque ces derniers devraient pouvoirchoisir entre une compensation, unéchange ou une réappropriation.

Dans le domaine de la sécurité,43 000 soldats turcs veillent augrain sur l’île. Les Grecs y ont un peumoins de 1000 soldats, l’ONU quel-

que 700 Casques bleus et l’arméechypriote grecque compte environ10 000 soldats. Enfin, selon le jour-naliste britannique William Chis-lett, depuis 2008, les deux partiesauraient dû mettre en œuvre 23 me-sures pour restaurer la confiance.Seules six ont été prises. Trois d’entreelles consistent à échanger des in-formations dans les questions cri-minelles, à faciliter le transit des am-bulances au-delà de la Ligne verteou encore à recenser le patrimoineculturel de l’île.

Face à la stagnation du dossier,l’ONU commence à s’impatienter.Ban Ki-moon exigera à Genève dessolutions pratiques pour surmonterles blocages, une communicationconjointe entre les deux leaders etun engagement de chacun pourconvaincre les populations desbienfaits d’une réunification deChypre.

En 2004, le précédent secrétaire

général, Kofi Annan, avait déjà missur la table un plan audacieux defédération chypriote bicéphale. Unvote a eu lieu. Les Chypriotes turcsont largement accepté (64,9%) laproposition soumise à référendum.La partie chypriote grecque l’avaitnettement refusée (75,8%). Malgrécela, ajoute William Chislett, Chy-pre a pu adhérer à l’Union euro-péenne grâce aux menaces de laGrèce de bloquer l’adhésion d’autrescandidats à l’UE. Aujourd’hui, beau-coup pensent que la Turquie n’adhé-rera pas à l’UE tant que le problèmechypriote n’est pas résolu.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si,il y a quelques jours, l’envoyé spécialde Ban Ki-moon pour Chypre,Alexander Downer, était à Ankara.Cette visite ne doit pourtant pasmasquer un certain ras-le-bol onu-sien. Le Sud-Coréen étudierait lapossibilité de supprimer la fonctiond’Alexander Downer et de réduire lenombre de Casques bleus sur place.Au plan international, la partitionde l’île ne serait plus taboue. Mais,explique un spécialiste, «ce défai-tisme n’est pas sans arrière-pensée.La Grande-Bretagne, qui est l’une destrois puissances garantes de Chypreaux côtés de la Grèce et de la Turquieen vertu de l’accord d’indépendancede 1960, a un intérêt au statu quo.Elle peut ainsi conserver ses deux ba-ses militaires d’Akrotiri et de Dheke-lia au sud de l’île, dont l’importancestratégique est considérable».

Face à la stagnationdu dossier, l’ONUétudie la possibilitéde réduire le nombrede Casques bleus

DavidCameron se séparede son «spindoctor»Grande-Bretagne Andy Coulson rattrapé parun scandale d’écoutes téléphoniques illégalesEric Albert, Londres

Le cocktail est explosif: il mé-lange Rupert Murdoch, des écoutestéléphoniques illégales de stars etd’hommes politiques, et DowningStreet. Trop explosif, a fini par jugerle premier ministre David Came-ron: il a donné congé vendredi àson spin doctor, son conseiller encommunication, Andy Coulson.

Depuis des années, l’hommeétait accusé d’avoir ordonné desécoutes téléphoniques illégalesquand il était rédacteur en chef duNews of the World, un tabloïd trashdu dimanche, appartenant augroupe de Rupert Murdoch. S’il atoujours démenti, les accusationscontre lui se sont faites plus préci-ses ces derniers mois, notammentgrâce à une campagne menée parle Guardian, quotidien de gauchetrès opposé au groupe Murdoch.«Quand le porte-parole a besoind’un porte-parole, il est temps dechanger de rôle», affirmait le jour-nal vendredi.

L’affaire remonte à janvier 2007.Le journaliste en charge des affai-res royales àNewsof theWorld, CliveGoodman, est condamné à 4 moisde prison pour avoir écouté illéga-lement des messages téléphoni-ques de footballeurs, de stars et demembres de la famille royale, dontle prince William, l’héritier autrône. Andy Coulson démissionnealors de son rôle, démentant touteimplication, mais acceptant sa res-ponsabilité en tant que rédacteuren chef. Quelques mois après, Da-vid Cameron, alors leader de l’op-

position, l’appelle à ses côtés pourgérer ses relations avec la presse.Depuis, les deux hommes sont trèsproches.

Néanmoins, le doute sur sonspin doctor demeurait. Le rédacteuren chef d’un tabloïd pouvait-il vrai-ment ignorer la façon de travaillerde son correspondant royal?D’autant plus que les écoutesétaient réalisées par un détectiveprivé, qu’il fallait rémunérer.

Victimes identifiéesLe Guardian a relancé l’affaire

quand il a révélé en 2009 qu’unedes victimes des écoutes avaient étépayée un million de francs pour nepas porter plainte. Depuis, un flotrégulier d’informations du mêmegenre apparaît régulièrement. Plu-sieurs dizaines de victimes ont étéidentifiées, allant de l’actuel mairede Londres, Boris Johnson, à l’an-cien footballeur Paul Gascoigne, enpassant par l’actrice Sienna Miller.L’un des rédacteurs en chef deNewsof the World, proche d’Andy Coul-son, vient d’être suspendu de sesfonctions. Pour le spin doctorde Da-vid Cameron, plaider l’ignorancedevenait très difficile.

L’affaire salit bien sûr David Ca-meron. «Le garder aussi longtempsà ses côtés pose des questions sur sacapacité de jugement», lance, per-fide, Ed Miliband, le leader de l’op-position travailliste. Le premier mi-nistre espère désormais avoir tiréun trait sous cette affaire. Il a inté-rêt: d’autres rebondissements sontcertainement à en attendre, etl’ouverture d’un procès possible.

Premier jour de deuil nationalUne semaine après la chute durégime du président Ben Ali, laTunisie a observé un premier jour dedeuil national «enmémoire desvictimes» du soulèvement populaire– une centaine demorts, selonl’ONU. L’Union générale des tra-vailleurs tunisiens, qui a joué un rôlecrucial dans la révolte populaire, aappelé à la dissolution du gouverne-ment de transition et à la formationd’un cabinet «de salut national»,sansministres de l’ancien régime.De nouvellesmanifestations onteu lieu dans le pays pour exiger ladémission du gouvernement, no-

tamment au siège de la Primature(premierministre) à Tunis, d’où desfonctionnaires ont jeté par lesfenêtres des portraits officiels duprésident déchu. «Vous avez volé larichesse du paysmais vous n’allezpas voler la révolution! Démissiondu gouvernement!», ont scandétout au long de la journée desmanifestants en divers endroits dela capitale.Confirmant un retour progressif à lanormalité, le gouvernement detransition a annoncé une reprisegraduée des cours dans les écoleset lycées à partir de lundi.AFP

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15InternationalLe TempsSamedi 22 janvier 2011

Stuxnet, l’acte de guerre informatiquecontre l’Iran sans lamoindre règleNucléaire iranien Le virus a fait flancher unmillier de centrifugeuses. Washington et Israël en assaillants désignésAlain Lallemand

Ce ne sont que huit chiffres, enapparence anodins: 19790509.Mais ces chiffres se trouvaient dansle virus informatique Stuxnet qui ainfecté la planète en 2009 et 2010.Ils n’ont pourtant aucune fonctionpratique: en théorie, tous les ordi-nateurs sous Windows quiauraient eu cette «date de nais-sance» – mais il n’y en a plus aucunà l’heure actuelle – auraient étéépargnés par le virus. Alors, à quoiservaient-ils? C’était une coquette-rie de programmeur, l’une desdeux signatures cachées du virusqui lui apposaient la patte d’Israël:le 9 mai 1979 (19790509) mour-rait Habib Elghanian, premier juifà avoir été fusillé par le nouveaurégime islamique iranien.

Pareils indices n’ont pas valeurde signature officielle, bien en-tendu, mais un faisceau d’indicesmontre aujourd’hui que Stuxnetétait effectivement une attaqueinformatique (américano-)israé-lienne destinée à faire tourner àsurrégime puis à sous-régime – jus-qu’à destruction de leurs rotorsd’aluminium – les cascades de cen-trifugeuses iraniennes de Natanz,ces milliers d’«essoreuses» dont lajuxtaposition permet l’enrichisse-ment de l’uranium iranien.

Rappelez-vous: en juin 2009, leNet est envahi par un virus nou-veau qui ne sert ni à dérober lesnuméros de cartes de crédit ni àperturber les ordinateurs. Il n’enest pas moins monstrueux: il setransmet tant par clés USB que parréseaux internes (grâce à une failledans le programme d’impri-mante), il se dissimule au plus pro-fond des programmes et surtoutne perturbe pas les ordinateurs –ce n’est pas sa cible.

Lorsque deux versions du virus secroisent, note l’entreprise Symantecqui a décortiqué ce virus, ces ver-sions se mettent automatiquementà jour l’une l’autre. Via Internet, ellesse mettent également à jour grâce àdeux serveurs basés au Danemark eten Malaisie. Ce virus installe lui-même son programme pilote dansl’ordinateur et, puisqu’il lui fautpour ce faire des privilèges d’admi-nistrateur, il leur dérobe les codesen moins de vingt-quatre heures. Cevirus est tellement élaboré, estimeSymantec, qu’il a nécessité six moisde travail à un groupe de cinq à dixprogrammeurs.

Mais à quoi – et qui – sert-il?Dans les faits, il ne s’attaque qu’àcertains automates programma-bles industriels (api) de la firmeSiemens, programmés de manièretrès spécifique (avec Step7), et il neles affecte que si ces automatessont montés en cascades d’une cer-taine manière et selon un volumeimpressionnant. C’est très pointu:dans les faits, sur 100 000 systèmesinfectés, près de 65 000 étaientbasés en Iran (au 29 septembre2010), ce qui est une bonne indica-tion de sa cible géographique.

Ensuite, le virus ne dérègle pasles automates: il les reprogrammepour excéder exactement la capa-cité de résistance des moteurs con-trôlés par ces ordinateurs (doncpour détruire ces moteurs), tout en

faussant les données envoyées ensalle de contrôle. Bref, pendant quele virus ordonne aux automates depousser les machines jusqu’à l’ex-plosion, les écrans de contrôle dif-fusent l’enregistrement d’une acti-vité normale: du pur Missionimpossible. C’est là que le virus «si-gne» sa cible: selon l’Institute forScience and International Security(ISIS), Stuxnet est conçu pour pous-ser les moteurs aux fréquencesexactes qu’il faut pour bloquer(2Hz), faire tourner à régime nor-mal (1064 Hz) puis faire exploser (à1410 Hz) les rotors d’aluminiumdes centrifugeuses iraniennes dedeux types: celles rachetées au trafi-quant pakistanais A. Q. Khan, puisla première génération de celles in-ventées par les Iraniens eux-mêmes.

Dans un article retentissant pu-blié samedi dernier, le New YorkTimes affirme que Stuxnet est bienune réalisation israélo-américaine,testée avant diffusion, dans le dé-sert israélien du Néguev, sur unecascade de centrifugeuses recons-tituée à cette seule fin. Siemens a(involontairement?) prêté sonconcours via le renseignementaméricain. Par ailleurs, selon l’ISIS,l’objectif a été partiellement, maislargement atteint: de fin 2009 àdébut 2010, près de 1000 centrifu-geuses de Natanz ont flanché, cequi est beaucoup plus que le ni-veau normal de défaillances.

Washington et Israël sont-ilsprêts à passer aux aveux? Non,même si la secrétaire d’Etat HillaryClinton a publiquement évoqué le

fait que «l’Iran a des problèmestechnologiques qui ont ralenti soncalendrier». L’estimation com-mune, tant au sein de l’oppositioniranienne en exil que pour les ser-vices de renseignement israéliens,est que l’attaque Stuxnet a reportéà 2015 la capacité iranienne de sedoter de la bombe atomique, et aécarté le spectre d’une action mili-taire israélienne contre l’Iran.

Reste un problème de droit in-ternational, que même le quoti-dien israélien Haaretz évoque:«Dans le cyberespace, les règlesd’engagement (d’un conflit) n’exis-tent pas encore.» Est-il acceptableque des guerres informatiques sedéveloppent aujourd’hui sans quela communauté internationales’en empare et les réglemente?

L’attaque Stuxneta reporté à 2015la capacité iraniennede se doter dela bombe atomique

L’Iran refuse de suspendre l’enrichissement d’uranium

Les discussions à Istanbuln’ont «pas été concluantes»

Les grandes puissances et l’Iranont eu une heure et demie de dis-cussions vendredi à Istanbul sur lenucléaire. Dans le palais ottomande Ciragan, elles ont réuni la cheffede la diplomatie européenne, Ca-therine Ashton, intermédiaire dugroupe des 5+1 (Etats-Unis, Russie,Chine, France, Grande-Bretagne,Allemagne), des représentants dece groupe et le négociateur iranienet son équipe. Le groupe des Six

exige des garanties sur le pro-gramme nucléaire de l’Iran, soup-çonné de chercher à se doter del’arme atomique.

Catherine Ashton s’est entrete-nue en tête-à-tête avec le négocia-teur en chef du nucléaire iranienSaid Jalili, un échange qui s’estavéré «pas concluant», a déclaré à lapresse ce diplomate occidentalproche des discussions.

Le négociateur en chef du nu-cléaire iranien, Said Jalili, a déclaréque son pays veut que son droit àl’enrichissement de l’uranium soitreconnu, et a demandé aussi la le-

vée des sanctions internationalescontre l’Iran, comme précondi-tions à un début de discussions surun échange de combustible, selonce diplomate.

L’Iran poursuit «avec vigueur»ses «activités d’enrichissement»d’uranium malgré les sanctions in-ternationales, avait déclaré samedidernier Ali Akbar Salehi, le chef duprogramme nucléaire iranien.

Concernant un échange de com-bustible, les grandes puissances re-cherchent un accord révisé sur cepoint, par rapport à la propositionde 2009, «comme point de départ

pour bâtir la confiance», selon lemême diplomate occidental. L’Iran arejeté en 2009 un projet du groupede Vienne (Etats-Unis, Russie,France) d’envoi en Russie de 1200 kgd’uranium iranien faiblement enri-chi pour obtenir en contrepartie dela Russie et de la France du combus-tible pour le réacteur de recherchemédicale de Téhéran. En mai 2010,l’Iran a présenté avec la Turquie et leBrésil une contre-proposition pré-voyant d’envoyer en Turquie1200 kg de son uranium pour fairel’échange. Les grandes puissancesont ignoré cette offre.AFP

Crashde Smolensk: affrontement partisan enPolognePologne - Russie Le premier ministre polonais, Donald Tusk, veut préserver la «paix politique» avec Moscou

Le 10 avril 2010 est devenu unedate charnière dans la «martyrolo-gie» polonaise. Ce jour-là, à 7h27,le Tupolev Tu-154M transportant leprésident Lech Kaczynski, certainsde ses conseillers, de hauts respon-sables militaires et des représen-tants de la société civile quitte Var-sovie pour assister aux cérémoniesmarquant le 70e anniversaire dumassacre d’environ 22 000 offi-ciers polonais à Katyn. A 8h41,l’avion s’écrase près de l’aéroportde Smolensk, en Russie. Depuis, lesdeux pays concernés par le crash,la Pologne et la Russie, ont cherchéà établir les faits. Mais ils ne sontpas arrivés à des conclusions iden-tiques, de sorte qu’à Varsovie ledrame s’est mué en polémique

riche en émotions et en calculs po-litiques.

Mercredi dernier, pendant sixheures, les insultes et les cris ontanimé le débat au Sejm (Chambrebasse du parlement). Le premier mi-nistre, Donald Tusk, a répondu auxattaques de l’opposition, menée parle jumeau du président défunt, Ja-roslaw Kaczynski. Donald Tusk amarché sur une ligne de crête: il de-vait prendre ses distances avec lerapport «incomplet» présenté àMoscou par le Comité intergouver-nemental d’aviation (MAK), sans lerejeter en bloc: celui-ci attribuaitl’entière responsabilité de l’accidentà l’équipage polonais du Tupolev,soumis aux «pressions» de l’entou-rage présidentiel pour atterrir.

Depuis le 18 janvier, la commis-sion d’enquête polonaise a révéléd’autres éléments, tel l’enregistre-ment des conversations entre latour de contrôle et l’équipage. Ilapparaît que le pilote n’avait pasété alerté de la mauvaise météo àl’arrivée, ni correctement aiguillélors de son approche. Tout en ré-clamant une «version complète»de l’accident, Donald Tusk a cher-ché à préserver la «paix politique»avec Moscou. «Pour nous, ce quicomptait n’était pas de prouverquel mauvais partenaire est la Rus-sie, mais d’obtenir les élémentsmatériels, pour que triomphe lavérité sur Smolensk.»

Jaroslaw Kaczynski a eu desmots très durs à l’égard de Donald

Tusk, qu’il accuse depuis des moisde s’être soumis au diktat russe etd’être moralement responsable ducrash. «Il est arrivé, dans l’histoiretrès tourmentée de notre peuple,que nous perdions la liberté, maispas notre dignité, a-t-il déclaré.Sous la direction du premier mi-nistre Donald Tusk, nous avonsperdu notre dignité, et la libertéaussi sera menacée.»

Thèses conspirationnistesAu sein du parti Droit et justice

(PiS), certains ont décidé d’utiliserle crash pour conduire une croi-sade haineuse contre le gouverne-ment. Le 17 janvier, le gendre duprésident défunt, Marcin Dubie-niecki, a même fourni de la matière

aux thèses conspirationnistes, affir-mant que l’hypothèse d’un attentatétait «plus plausible que jamais».

«Nous vivons dans l’ombre dumythe de Smolensk, soupire Jaros-law Makowski, directeur de l’Insti-tut citoyen, proche de la Plate-forme civique (PO), la formation deDonald Tusk. Le gouvernement estsous la pression d’une oppositionproche de l’hystérie. Elle a beau dé-cliner le mot vérité sous toutes sesformes, elle ne pense qu’aux élec-tions législatives de l’automne.Tout le monde se prétend spécia-liste des avions. Les médias feraientmieux d’accorder davantage deplace aux véritables experts et auxanciens pilotes.»Piotr Smolar LeMonde

Irak: TonyBlairexprimedes regretsGrande-BretagneCommission d’enquêteAFP

Tony Blair a défendu vendrediavec fougue le bien-fondé de laguerre qu’il a livrée en 2003 à Sad-dam Hussein et redoublé de criti-ques envers l’Iran «nocif» tout enexprimant des regrets inéditspour «les pertes en vies humai-nes», devant une commissiond’enquête sur la guerre d’Irak.

L’expression tardive de regretsest intervenue au terme de quatreheures de débats techniques fasti-dieux, retransmis en direct à latélévision. Quand le président dela commission Sir John Chilcot ademandé au premier ministre tra-vailliste de 1997 à 2007 s’il avaitquelque chose à ajouter.

«Trop tard»A la même question, lors de sa

première comparution en janvier2010, Tony Blair avait dit n’éprou-ver «aucun regret», s’attirant uneavalanche de critiques. Il a cettefois corrigé son propos. «Je vou-drais dire clairement que, bien évi-demment, je regrette profondé-ment et sincèrement les pertes envies humaines dans les rangs denos forces armées, dans cellesd’autres nations, celles de civils ve-nus aider les Irakiens et celles desIrakiens eux-mêmes.»

«Trop tard» se sont immédiate-ment écriés plusieurs représen-tants des victimes assis dans lesrangs du public. «Vos mensongesont tué mon fils. J’espère que vouspourrez vivre avec ça», a accuséRose Gentle, mère d’un des 179 sol-dats britanniques tombés en Irak.

Tony Blair était convoqué unedeuxième fois pour «clarifier» sesréponses initiales.

Brèves

France – Al-QaidaU Oussama ben Laden a, dans unnouveau message audio mena-çant, lié le sort des otages françaisau retrait de la France d’Afghanis-tan et averti que les positions duprésident Nicolas Sarkozy coûte-raient «cher» à son pays. Cet enre-gistrement sonore diffusé ven-dredi par la chaîne de télévisiondu Qatar Al-Jazira est le deuxièmemessage du chef du réseau Al-Qaida menaçant la France enmoins de trois mois. (AFP)

Proche-OrientU La première visite à Gaza de laministre française des Affairesétrangères, Michèle Alliot-Marie, aété chahutée vendredi par desmanifestants pro-Hamas, jetantune ombre sur son appel à la levéedu blocus israélien sur le territoirepalestinien. Les protestataires luireprochaient des propos qui luiont été attribués par erreur sur lesoldat israélien Gilad Shalit. (AFP)

FranceU Jean-Luc Mélenchon, coprési-dent du Parti de gauche, qui ap-partient à la gauche radicale, aannoncé vendredi son intention deproposer sa candidature à l’élec-tion présidentielle de 2012. (AFP)

AlbanieU Trois personnes ont été tuéespar balles, vendredi à Tirana, lorsd’une manifestation de l’opposi-tion marquée par de violentsaccrochages avec les forces del’ordre, donnant une tournuredramatique à la crise politique quidure depuis un an et demi. (AFP)

Etats-UnisU Gabrielle Giffords, l’élue blesséelors de la fusillade de Tucson le 8janvier, a quitté vendredi l’hôpitaloù elle était soignée dans cetteville d’Arizona pour être transféréepar avion au Texas, où elle doitentamer une rééducation. (AFP)

Le négociateur iranien Said Jalili est allé prier dans la Mosquée bleue avant de reprendre les discussions. ISTANBUL, 21 JANVIER 2011

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Suisse Le TempsSamedi 22 janvier 201116

Unpacte contre le bétonnagede la SuisseAménagement La Confédération, les cantons, les villes et les communes s’engagent à freiner le mitage du territoire

François Modoux

La Suisse a mal à son territoire.La nouveauté, c’est qu’elle le recon-naît et le déplore, très officielle-ment, et à l’unisson. Vendredi àBerne, des représentants au plushaut niveau de la Confédération,des cantons, des communes et desvilles ont fait leur mea culpa. On n’apas su, par le passé, aménager judi-cieusement le territoire. Le laisser-faire a favorisé l’étalement des sur-faces construites, le fameux mitagedu territoire aujourd’hui dénoncépar tous comme une plaie.

L’origine du mal? Les interve-nants à cette conférence de pressenationale ont un peu tournéautour du pot. Mais ils conviennentque le gène du fédéralisme, qui ca-ractérise le système politiquesuisse, porte une lourde part de res-ponsabilité.

Dès lors qu’il s’agit d’aménagerle territoire, personne ne sait quitient le gouvernail. L’Etat central nedispose pas de compétences fortesen la matière et les cantons doiventpartager les leurs avec les commu-nes, dans un contexte de rivalitéattisée par l’autonomie fiscale. Lesréflexes égoïstes priment sur la

coopération. L’autisme l’emportequand il importerait de dialoguer.Cela devient handicapant quandles espaces politico-administratifs,découpés par les frontières canto-nales et communales, ne corres-pondent plus aux espaces vécus parles citoyens.

La Confédération, les cantons,les communes et les villes veulentdésormais renouer avec un aména-gement vertueux. Ensemble, ils ontélaboré un «Projet de territoireSuisse». Présenté hier, ce «concept»n’a rien de contraignant. Il formuledes principes stratégiques qui de-vraient prévaloir à tous les niveauxde l’Etat où s’élabore et se décidel’occupation du territoire. «C’est unétat d’esprit, un engagement à fairemieux», a défendu la conseillère fé-dérale Doris Leuthard. Les cantonset les communes seront «les plusconcernés» par le respect de ces en-gagements, a-t-elle pris soin desouligner.

Concrètement, le développe-ment territorial ne sera «durable»que s’il ménage le sol, ressourcerare et précieuse dans une Suisseaux surfaces habitables étriquées.Comme la population suisse conti-nuera de croître, il faut canaliser le

développement urbain vers des zo-nes déjà construites. Donc densifierles villes existantes. En contrepar-tie, au nom de la précieuse diversitédes paysages, il faut protéger à lafois des zones agricoles et desbeaux sites, identitaires; des espa-ces verts consacrés à la détente àproximité des agglomérations oùrésident déjà la grande majoritédes Suisses.

L’autre défi souligné par le «Pro-jet de territoire Suisse», c’est la né-cessité faite aux acteurs de l’aména-gement territorial de dépasser lemorcellement du pouvoir politi-que. Entre communes voisines, ilfaut penser son avenir en partenai-res et non plus en rivales. Idempour les cantons.

Sur quoi repose l’optimisme affi-ché hier par tous les intervenants?

Il arrive un moment où la non-coo-pération entre autorités a un prixpour les citoyens; quand la facturedevient trop élevée, le temps estmûr pour que les choses bougent, aplaidé le conseiller d’Etat soleuroisWalter Straumann, au nom descantons.

D’ailleurs, a noté Lukas Bühl-mann, directeur de l’Associationsuisse pour l’aménagement du ter-ritoire (ASPAN), les exemples debonnes pratiques se multiplient.Des projets ambitieux impliquantplusieurs communes, et parfois dif-férents cantons, se concrétisent làoù les intérêts divergents sem-blaient insurmontables il y a en-core peu de temps.

L’exemple présenté hier est celuidu plateau de Malley, dans l’Ouestlausannois, qui implique troisgrandes communes. Vice-prési-dent de l’Union des villes suisses etsyndic de Lausanne, Daniel Brélaz avanté les mérites de ce morceau deville qui va naître sur d’anciennesfriches industrielles grandescomme la ville de La Chaux-de-Fonds. Efficience énergétique,liaison optimale au centre-villeavec la création d’un nouveau tram,logements neufs pour 8000 habi-

tants: le futur quartier est promis àun développement exemplaire decette volonté de concentrer l’habi-tat plutôt que le disperser.

Les parrains du «Projet de terri-toire Suisse» se réclament des con-clusions qu’un précédent docu-ment, le Rapport 2005 dudéveloppement territorial, avait ti-rées. A l’époque, le Conseil fédéraln’avait pas voulu avaliser le travailde son administration. Si bien queles collaborateurs de l’ARE (l’Officefédéral du développement territo-rial) avaient en quelque sorte pu-blié à compte d’auteur le résultat deleurs travaux, déjà sévères pour lestravers du développement territo-rial suisse.

A cette anecdote, on mesure lechemin parcouru. La discussionautrefois avortée est relancée avecla mise en consultation du «Projetde territoire Suisse». Les cantons demontagne ont aussitôt exprimé lacrainte que l’on mette sous clochele territoire qui n’est pas déjà urba-nisé. Les Verts, dont l’initiative surle paysage est discutée au parle-ment, ont salué des engagementsconstructifs, mais ils s’inquiètentpour leur mise en œuvre, que rienne garantit.

«C’est un nouvelétat d’esprit, unengagement à fairemieux que dansle passé»

Les internautes pistent les jets du clanBenAli à GenèveFuite Des amateurs ont repéré les trois avions privés du clan. Ils se sont posés près de 30 fois à Cointrin l’an dernier

La traque a commencé sur Twitterau soir du 14 janvier. Assis devantson écran à des milliers de kilomè-tres de là, alors que les médias ensont réduits aux conjectures, un in-ternaute portant le pseudo Twouir1est le premier à assister en direct à lafuite du président Ben Ali. «J’ai re-marqué le Boeing 737 immatriculéTS-IOO au sud d’Enfidha quand il estentré dans le radar de Malte, racontecet observateur anonyme. Je l’ai vupartir vers le sud en direction de Tri-poli, puis bifurquer vers la Franceavant de faire à nouveau demi-tourvers Djeddah.»

Le Falconde «M.Gendre»Twouir1 fait partie d’une commu-

nauté d’internautes qui passe sesnuits à observer le trafic aérien entemps réel sur des sites commeFlightradar24 ou Libhomeradar.org.Dès le 15 janvier, des appels sont lan-

céssurTwitterpourretrouverlatracede trois avions privés utilisés par leclan en fuite.

Le parcours de ces jets laisse entre-voir les liens étroits qu’entretenaientjusqu’aux derniers jours les prochesde Ben Ali avec la place genevoise. Ils’avère que trois de leurs avions pri-vés, des Challenger 600 immatricu-lés TS-IAM et TS-IBT, ainsi que le Fal-con TS-JSM, se sont posés à 28reprises à Genève en 2010. C’est àbord d’un des Challenger que LeïlaBen Ali et son entourage ont quittél’aéroport du Bourget après avoir étérefoulés par les autorités françaisesle 15 janvier.

Le Falcon a quant à lui été localisémercredi sur le tarmac de Cointrinpar un amateur qui a aussitôt publiél’information sur son blog. L’avion yest arrivé le 10 janvier au soir, de Tu-nis, apparemment sans passager. Ilappartient à une ex-figure montante

du régime Ben Ali, Mohamed SakhrEl Materi, l’époux de la fille aînée deLeïla et de Zine el-Abidine Ben Ali. Cemilliardaire de 31 ans est notam-ment à la tête de la holding PrincessEl Materi et de la banque islamiqueZitouna, dont les avoirs ont été saisishier par la Banque centrale tuni-sienne.

RécepteuramateurSakhr El Materi, décrit dans les

câbles diplomatiques de WikiLeakscomme un jeune homme conserva-teur et ambitieux, a fait sa premièrefortune en plaçant en bourse unepart de sa société d’importation devoitures. Il a ensuite fondé la banqueZitouna en 2010. Le 22 novembredernier, «Monsieur Gendre» avaitlancé une OPA de plus d’un milliardde dollars sur l’opérateur de télépho-nie mobile Tunisiana. L’opérationétait financée pour moitié par des

banques étrangères qui craignentaujourd’hui d’avoir perdu leur mise.

Depuis jeudi, son nom et celui deson épouse Nesrine figurent enbonne place sur la liste des person-nes visées par le blocage des biensimposé par le Conseil fédéral. Unporte-parole du Département des af-faires étrangères (DFAE), chargé del’application de la mesure, confirmeque l’ordre concerne «toutes les va-leurs de toute nature, mobilière etimmobilière». En théorie donc, leFalcon devrait être saisi. «Toute per-sonne ayant autorité sur cet avion etqui le laisserait partir serait punissa-ble», confirme le porte-parole.

L’avion se trouverait toujours surle tarmac de Cointrin. C’est ce querévèle une base de données mainte-nue par l’Association des riverains del’aéroport de Genève (ARAG), qui en-registre tous les atterrissages et dé-collages grâce à un récepteur. C’est

avec ce genre d’installations ama-teurs, réparties un peu partout enEurope, que des internautes commeTwouir1 s’amusent à pister les jetstunisiens. Le Falcon restait toutefoisintrouvable vendredi. «Je suis allévoir ce matin, je ne l’ai pas vu», confiepenaud un porte-parole de l’Aéro-port de Genève. Contacté vendredi,l’OFAC s’est dit incapable de donnerplus de précisions.FrançoisPilet

U Plusieurs plaintes liées aux événe-ments tunisiens ont été reçues par leMinistère public genevois, a-t-il indi-qué vendredi soir. Alix Francotte Co-nus, premier procureur, va examinersi un avion et d’autres avoirs du prési-dent déchu Ben Ali et de ses prochesdoivent être saisis. Aucune saisie pé-nale n’a été ordonnée pour l’heure àGenève, a précisé le Parquet genevoisdans son communiqué. (ATS)

Regard

Ces blocages qui soignent la réputation

Le Conseil fédéral a décidé debloquer pour une durée de trois ansles éventuels avoirs de l’ancienprésident tunisien Ben Ali et de sonclan. Une même ordonnance viseLaurent Gbagbo, chef d’Etat engrande difficulté de la Côte d’Ivoire.Ces mesures exceptionnelles, fon-dées sur les pleins pouvoirs queconfère la Constitution lorsque lasauvegarde des intérêts du pays esten jeu dans ses relations avec l’étran-ger, ne constituent pas vraiment unesurprise. Depuis plusieurs annéesdéjà, le message politique – em-preint il est vrai d’un certain cynisme– est assez clair. La Suisse ne doit plusêtre assimilée à une caisse de retraitepour dictateurs déchus.

Ces fortunes insolentes de poten-tats en déroute sont problématiquesdepuis longtemps. En 1986, leConseil fédéral a recouru au même

droit de nécessité pour éviter que lemagot du clan Marcos ne se volati-lise avant le dépôt d’une requêted’entraide. En 1997, un gel politiqueurgent des fonds de l’ex-dictateurzaïrois Mobutu a aussi été ordonné.

Ce volontarisme ira crescendo. En2002, une nouvelle étape est fran-chie avec le blocage en bout decourse, et une fois l’échec de laprocédure d’entraide programmé,de l’argent du clan Duvalier. LeDépartement des affaires étrangèresest aux premières loges dans cesdossiers. Sous la férule de MichelineCalmy-Rey, bien décidée à restaurerl’image écornée de la place finan-cière suisse, cette même parade seraencore utilisée, mais en vain cettefois, pour éviter de libérer les fondsMobutu dont la RDC ne veut pour-tant pas.

Renouvelé chaque trois ans dansces deux dernières affaires, ce gelpolitique, dont la légitimité nes’impose pas de manière aveuglante,a été observé avec une grande rete-nue par le Tribunal fédéral. Mon-Re-pos a tout de même eu l’occasion dedire dans le cas Mobutu que la duréede cette décision, censée être limitéedans le temps, devenait excessive.

La Constitution n’a pas pour

vocation première, reconnaît leConseil fédéral lui-même dans sonmessage au parlement, de résoudredes cas liés à l’entraide judiciaireinternationale et ne saurait devenirune solution à long terme pourrésoudre des cas problématiques. Leblocage gouvernemental des fonds

Duvalier perdure tout de mêmedepuis neuf ans, sans compter les 16ans de procédure qui ont précédé.Tous ces efforts pour quelque mal-heureux 6 millions de francs qui nechangeront sans doute pas grand-chose à la misère d’Haïti mais quipèsent bien lourd sur l’image de laSuisse.

C’est bien pour résoudre cecasse-tête qu’une nouvelle loi surla restitution des avoirs illicites depersonnes politiquement expo-sées (les fameux PEP) a été concoc-

tée. A un rythme de sénateur etavec un résultat décevant. Cesdispositions, qui doivent entrer envigueur en février, permettront auConseil fédéral de bloquer l’argentd’ex-chefs d’Etat et de leurs pro-ches sans se fonder sur la Constitu-tion (celle-ci continuera à servirpour les cas d’urgence), maisseulement dans des circonstancesbien précises.

Une demande d’entraide judi-ciaire en bonne et due forme del’Etat d’origine sera nécessaire. Ilfaudra ensuite que ce même Etat nesoit plus en mesure d’enquêter enraison des défaillances de son sys-tème judiciaire. Ce blocage devraenfin être dans l’intérêt de la Suisse.Ces conditions cumulatives ont faitdire à l’ancien procureur généralgenevois Bernard Bertossa, engagédans la lutte contre la corruption,que «cette loi aura une portée quasinulle» (LT du 24.09.2010).

A priori, il n’y a aucune raisonque les cas ivoiriens et tunisiens,pour autant que les requêtes d’en-traide soient bien déposées, relèventde la future loi. Il n’est d’ailleurs àsouhaiter à aucun Etat de devenirdéfaillant, donc de nouveau tropcorrompu ou dévasté, pour pouvoir

bénéficier ensuite des grandesfacilités de confiscation et de restitu-tion réservées par cette nouvelle voiespéciale. Les populations ici spoliéesdevront donc attendre l’issue delentes et complexes procéduresd’entraide, voire celle d’une enquêtepénale helvétique, avec des règles depreuve beaucoup plus strictes, pourespérer voir la couleur de ce qui a puêtre siphonné dans les caisses publi-ques.

Quant à la Suisse, il lui reste àespérer que les futurs montantsdécouverts – ceux qu’elle a acceptésavant de les déclarer non grata – neseront pas trop importants. Etsurtout que ce magot n’aura pas ététransféré dans les jours qui ontprécédé cette décision de blocage.

La loi sur le blanchiment d’ar-gent, conçue pour éviter l’arrivée etla fuite de fonds illicites, prévoit unevigilance accrue des banques faceaux PPE. Certains dossiers tels quel’affaire Abacha, avec ses milliards endépôt ou en transit, et ses intermé-diaires financiers peu regardants,ont démontré qu’il reste encore àfaire en matière de prévention pouréviter au Conseil fédéral de devoirsauver périodiquement la face àgrands coups de Constitution.

FatiMansourLa Constitution n’apas pour vocationpremière de résoudredes cas liés àl’entraide judiciaire

Tunis: la liste noireMohamed Sakhr ElMateri (lireci-contre) y figure. Son pèreMoncef ElMateri, aussi. Ou encoreBelhassen Trabelsi. L’ordonnancedu 19 janvier duConseil fédéral quiprône le gel des avoirs du clan BenAli comprend une liste d’une qua-rantaine de noms. A part l’ex-prési-dent BenAli et sa femme LeilaTrabelsi, y sont notamment citésleurs enfants Nesrine et Halima, lestrois enfants issus d’un premiermariage de Zine el-Abidine BenAli,ses frères et sœurs, demême quele clan Trabelsi et desmembres degrandes familles proches du couple

présidentiel.Moncef ElMateri, prési-dent duConseild’administra-tion deNestléTunisie depuis2006, a quitté

ses fonctions au lendemain de lapublication de la liste noire, arévélé le Blick.Nestlé confirme. Etaffirme qu’il a démissionné «de sonplein gré». PDGdeAdwya, leaderdes industries pharmaceutiques enTunisie,Moncef ElMateri est unami de promotion de Zine el-Abi-dine BenAli à l’Ecolemilitaire deSaint-Cyr. Et a surtout été l’un desorganisateurs de la tentative ducoup d’Etat contre le présidentHabib Bourguiba en 1962, pourlequel il avait été condamné àmort,

puis gracié.Autre personnevisée:Belhas-sen Trabelsi,frère de Leïla,propriétaire decompagniesaériennes,

d’hôtels et de chaînes radio-TV.WikiLeaks le décrit comme«lemembre le plus connu de la famille,qui serait impliqué dans un grandnombre de faits de corruption».Sofiane BenAli, neveu du présidentdéchu, y est également. Selon desTunisiens, il aurait été aperçu endébut de semaine àGenève, prèsd’une banqueHSBC.RidhaAjmi, avocat suisse d’originetunisienne, a, dans sa dénonciationpénale auMinistère public de laConfédération, établi sa propreliste. Très différente. Il juge celle duConseil fédéral «incomplète, carelle exclut notamment les hommespolitiquement engagés pendant lapériode de la dictature». La siennevise aussi desministres encore aupouvoir. Et comprend le nomdeMohamed BenAli, né en 2005. Unenfant du couple présidentiel quele Conseil fédéral n’a pas inscrit sursa liste.Valérie deGraffenried

Brèves

BNSU La suspension éventuelle desversements de la Banque nationalesuisse (BNS) aux collectivités publi-ques préoccupe les chefs des Finan-ces des cantons latins. Dans uncommuniqué diffusé vendredi, ilsexigent des précisions. (ATS)

CannabisU La police pourrait exiger 100francs de toute personne de plus de16 ans prise en flagrant délit defumer un joint. Une commission duNational va prochainement mettrece projet en consultation. Elle nerejette pourtant que de justesse ladépénalisation du cannabis. (ATS)

HorairesU Syndicats et associations patro-nales du commerce de détail sont ànouveau à couteaux tirés à Genève.Celles-ci envisagent de dénoncer laconvention collective du secteur siles syndicats refusent de négocierune extension des horaires. Forts durejet d’une ouverture étendue descommerces en votation le 28 no-vembre, les syndicats s’y refusent etréclament une médiation du Con-seil d’Etat. (LT)

ChampagneU La bataille sur l’appellation «Flû-tes de Champagne» est terminée. Unaccord a été trouvé entre le fabricantvaudois et la France. (ATS)

Page 17: letemps_demographie

17SuisseLe TempsSamedi 22 janvier 2011

MichelineCalmy-Reydans le chaudronUDCAlbisgüetli La présidente de la Confédération était invitée au grand raout annuel des démocrates du centre.Elle a tenté de rappeler à un auditoire pas toujours acquis la nécessité d’une Suisse ouverte sur le monde

Anne Fournier, Zurich

Elle est arrivée peu avant 19 h, denoir vêtue, très vite engagée dans untête-à-tête souriant observé de tousavec l’un de ses hôtes principaux,Christoph Blocher. «Nous avonsbeaucoup apprécié son courage», aglissé au passage Toni Brunner, pré-sident de l’UDC. Il faut dire que lesattentes étaient élevées, depuis queMicheline Calmy-Rey a fait savoirqu’elle serait présente à ce 23e Albis-güetli, grand-messe de l’UDC queplus d’un président de la Confédéra-tion a jusqu’ici évitée. En terrainminé au moment où sa cote de po-pularité est en baisse, allait-elleaborder des sujets explosifs commel’UE ou plutôt caresser son publicdans le sens du poil, se montrantgrande patriote?

Sur le podium, la Genevoise acommencé par dénoncer leséchauffourées devant l’Albisgüetli,où des mouvements autonomistesavaient appelé à la mobilisation etoù les forces de l’ordre étaient pré-sentes en nombre. «Nous sommes làpour parler avec des mots et nonavec les poings.» En début de soirée,le conseiller national Hans Fehr aété blessé au visage, agressé, selonses dires, par certains des quelque80 manifestants.

Accueillie en français dans unesalledustanddetirpleineàcraquer,la présidente a d’abord tenu à mon-trer un sens de la dérision et de l’hu-mour. Jusqu’à faire sourire. «Je n’aiaucun problème à venir ici; on n’ytrouve pas plus le loup que le diable,

et de cornes on ne voit au pire quecelles d’un bouc.» Elle a ensuite as-surédesonamourdelapatrie,quelsque soient les désaccords qui la sé-parent de son auditoire: «Je repré-sente une Suisse avec laquelle vousdevez probablement vous sentirmoins à l’aise: Genève, Rousseau,Calvin, une femme politique socia-liste, l’ouverture. Cela constitue-t-ilune raison suffisante pour ne pas separler?»

Quelque 1500 personness’étaient réunies, sous des airs defanfare, rassemblées par le slogan

«Un avenir sûr en liberté», invités oufidèles de l’UDC – parmi lesquelsThomas Müller, conseiller nationalsaint-gallois qui vient de préférerl’UDC au PDC et qui a été très cha-leureusement accueilli. Fanfare, cra-vates et biscuits marqués de la croixfédérale, le décor était patriotique àsouhait pour ce qui se veut la forte-resse de l’opposition. Surtout lors-que débute une année électorale.

Durant quelque trente minutes,la socialiste, à l’aise, a surtout insistésur l’importance de «la collabora-tion internationale», «clé de notre

succès», aussi avec des thèmes sus-ceptibles d’égratigner la susceptibi-lité UDC. A plusieurs reprises, elle asouligné la nécessité d’être présentesur la scène internationale. Ecoutéeavec attention, la Genevoise a pour-tant essuyé des «ouhh» de protesta-tion lorsqu’elle a fait l’éloge de lavoie bilatérale avec l’Union euro-péenne, rappelant que «la libre cir-culation des personnes et Schengenont permis à la Suisse de réaliser sesobjectifs de prospérité et de sécuritévoir de les dépasser».

Monté sur l’estrade avant la con-

seillère fédérale, Christoph Blochers’est durant plus de soixante minu-tes surtout employé à dénoncer le«concept de Weck» d’une Télévisiond’Etat d’où l’on cherche «à écarterl’UDC», notamment de l’émissionpolitique Arena. Le tribun zurichoisen a aussi profité pour adresser unevive attaque contre la Banque natio-nale suisse, qui «a voulu participerausauvetagedel’euro»etaperdu«lemême montant qu’UBS». Lui n’avaitquasi personne à séduire et les ap-plaudissements sont venus le rap-peler.

Micheline Calmy-Rey lors de la réunion de l’UDC dans la salle de l’Albisgüetli. La présidente de la Confédération était l’hôte du parti. ZURICH, 21 JANVIER 2010

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«Je représente uneSuisse avec laquellevous devezprobablement voussentir moins à l’aise»

La voie étroite de la Suisse en Europe expliquée à l’AllemagneMicheline Calmy-Reyeffectue lundi à Berlin sonpremier voyage officielà l’étranger en tantque présidente

Au cœur de la visite qu’entre-prend lundi à Berlin la présidentede la Confédération, Micheline Cal-my-Rey, il y a le besoin urgent d’ex-pliquer aux voisins de la Suisse saposition particulière face à l’Unioneuropéenne. Après Berlin, la prési-dente helvétique et cheffe de la di-plomatie devrait se rendre à Ma-drid, Bruxelles et Paris. Elle avaitreçu en début d’année le ministreitalien des Affaires étrangères,Franco Frattini.

Alors que le Conseil européen aconclu en décembre que «la voiebilatérale est pratiquement épui-

sée», Berne veut encore croire à lapossibilité de faire évoluer les ac-cords entre l’UE et la Suisse tout engarantissant la souveraineté helvé-tique. Le Conseil fédéral estimequ’il existe des pistes pour que laSuisse dispose d’un droit de codéci-sion et de participation jugé suffi-sant et qui s’appliquerait à l’ensem-ble des accords. C’est de lapossibilité de cette voie que Miche-line Calmy-Rey aimerait convaincreses voisins allemands et françaissurtout.

Et ledossier fiscal?Rompant avec la tradition des

discours prononcés devant uneuniversité, c’est dans le cadre d’une«discussion» co-organisée par la So-ciété de politique extérieure alle-mande DGAP («Berne-Berlin-Bruxelles: entre intérêt national etsolidarité européenne») que Miche-

line Calmy-Rey aura l’occasion depréciser cette position en marge dela visite officielle. «Tout le mondeest d’accord que le modèle bilatéralactuel doit être aménagé, estime àce sujet le politologue Dieter Frei-burghaus, professeur émérite à l’Id-heap de Lausanne. La pression aug-mente sur la Suisse, mais c’estessentiellement une pression ver-bale! La capacité de l’Union euro-péenne à se mettre d’accord surquoi que ce soit est tellement faibleque l’Union européenne va plutôtutiliser ces maigres ressources pourdes sujets autrement plus impor-tants que la Suisse! Angela Merkel,dans tout cela, est très pragmati-que. De toute façon, elle laisse plu-tôt le dossier suisse à son ministredes Finances, Wolfgang Schäuble,un Allemand du sud qui connaîtbien mieux qu’elle la Suisse.»

Mais Micheline Calmy-Rey ne

rencontrera pas Wolfgang Schäu-ble à Berlin. Pas plus que le ministredes Transports, alors que ces deuxdossiers pèsent sur les relations bi-latérales depuis des mois.

«Le dossier fiscal ne va pas pro-gresser au cours de cette visite», as-sure un proche allemand du dos-sier. Après la signature d’uneconvention sur la double imposi-tion, les négociations viennent àpeine de débuter autour du projetd’impôt libératoire, le modèle Ru-bik qu’espèrent les établissementsfinanciers suisses pour préserver lesecret bancaire.

Quant aux transports, les ques-tions de voisinage telles que lesvoies aériennes autour de l’aéroportde Zurich, ou la question du finan-cement des voies ferroviaires en vuede l’ouverture du tunnel de base duSaint-Gothard figurent égalementen marge de la rencontre, mais relè-

vent désormais davantage d’une so-lution technique.

Micheline Calmy-Rey, qui a éténommée par le secrétaire général del’ONU, Ban Ki-moon, dans le paneldes 21 personnalités mondialeschargées de réfléchir «à la viabilitéde l’environnement mondial», sousla double présidence de la prési-dente finlandaise, Tarja Halonen, etdu président sud-africain, JacobZuma, aimerait aussi sensibiliser lesdirigeants européens à cette cause.

Plus généralement, la Suisseprend acte de la nouvelle dimensionpolitique de l’Allemagne, premièreéconomie européenne, davantagetournée vers son engagement enAfghanistan, son dialogue avec laRussie, la difficile mue de l’Europeou la recherche d’un nouvel équili-bre mondial que vers son petit voi-sin du sud.Yves Petignat, Berne,et Nathalie Versieux, Berlin

En 2009, Berne avouait son impuissance face à la proliférationWikiLeaks Des ingénieurs nucléaires iraniens se sont formés en Suisse sur invitation de la société Colenco. Reproches deWashington

La société argovienne Colenco aentraîné sur sol suisse des ingé-nieurs iraniens liés au programmenucléaire de la République islami-que, révèlent des documents di-plomatiques américains recueillispar WikiLeaks et publiés par lejournal norvégienAftenposten.

Les ingénieurs appartenaient àMasna, une structure étatiquechargée de la conception des cen-trales nucléaires iraniennes, quiest visée par un embargo del’Union européenne. Selon le do-cument américain, les ingénieursont été entraînés à «l’analyse pro-babiliste de sécurité» et ont pu re-

cevoir «des conseils techniquesdétaillés» concernant la concep-tion de réacteurs nucléaires.Autant d’activités civiles qui, selonBerne, étaient légales et toléréespar le régime de sanctions mis enplace par l’ONU.

L’information tout de même estembarrassante pour la Suisse, carles documents suggèrent que lesautorités helvétiques étaient, en2009 encore, conscientes de la fai-blesse de l’arsenal législatif des-tiné à entraver l’exportation detechnologies nucléaires sensibles.

«Le gouvernement suisse a deplus en plus de mal à imposer des

contrôles à l’exportation à l’indus-trie», aurait ainsi déclaré ErwinBollinger, responsable de ces con-trôles au Secrétariat d’Etat à l’éco-nomie (Seco), lors d’une rencontreavec un responsable américain le15 septembre 2009. Selon lui,Berne avait bien reçu «des indicesselon lesquels la technologie four-nie par Colenco pouvait être dé-tournée par les Iraniens», maisl’administration fédérale ne pou-vait pas «atteindre son objectif destopper Colenco en utilisant leslois suisses actuelles».

Selon les Etats-Unis, les activitésde Colenco présentaient un «ris-

que» que la technologie nucléairecivile fournie à l’Iran soit détournéeà des fins militaires. Et l’argumentde Colenco – les technologies four-nies à l’Iran étaient dans le «do-maine public» – n’a pas convaincuWashington: «L’aide de Colenco in-cluait une assistance pour la con-ception des réacteurs, à un niveautrès détaillé», et cette «valeur ajou-tée était le cœur de ce que recher-chait l’Iran quand il a approché Co-lenco», explique le documentaméricain.

Selon les autorités suisses, la so-ciété s’est montrée «très coopéra-tive» et a fourni des «milliers de pa-

ges» documentant ses activités.L’administration a fini par mettre finà ses liens avec l’Iran en utilisant uneréglementation technique éma-nant du Nuclear Suppliers Group,qui réunit les principaux pays pro-ducteurs de technologie nucléaire.La société argovienne aurait subiune perte de 40 millions de francsdu fait de cette interdiction.

Colenco réagit«A chaque pas que nous fai-

sions, nous en informions le Seco,qui a toujours donné son feu vert,car la technologie que nous met-tions en œuvre n’était pas consi-

dérée comme dangereuse», expli-que Roberto Gerosa, directeurexécutif de Colenco.

«Dès le début, le Seco nous aavertis que nous risquions de su-bir des pressions américaines,poursuit le directeur. Nous sa-vions qu’il y avait des risques, maisnous ne savons pas quelles inter-ventions ont effectuées les autori-tés américaines auprès de laSuisse, et le revirement de 2009nous a surpris. Nous n’avions pasle sentiment de violer les sanc-tions. Nous sommes des techni-ciens, pas des politiques.»Sylvain Besson et Y. P.

Foisond’idéespour financerles transportsRail D’autres solutionspourraient ressurgirBernardWuthrich, Berne

D’accord de trouver de nouvellesrecettes pour financer les transports,à condition que ce soient les autresqui paient. Les réactions aux propo-sitions du Conseil fédéral (LT du21.01.2011) ont été sans surprise: ladroite et les organisations routièresacceptent de renchérir le train maispas les taxes routières, alors que lagauche et les organisations écologis-tes demandent le contraire.

Il sera difficile pour le Conseil fé-déral de démêler l’écheveau. Peut-être devra-t-il ressusciter l’une oul’autre des idées de financement qu’iln’a pas retenues. Plusieurs pistes ontété explorées, lit-on dans le rapportdu groupe de travail créé par les dé-partements des transports et des fi-nances.Redevance sur les titres de trans-port. Plutôt que de renchérir lesbillets eux-mêmes, on pourrait pré-lever une taxe dont les recettes se-raient affectées au rail. L’idée a étéécartée, car elle s’ajouterait à l’aug-mentation du prix des billets, qui pa-raît inévitable.Tarification de la mobilité (mobi-lity pricing). Il s’agit d’une «optionporteuse d’avenir», selon le groupede travail. Mais elle n’est pas mûre,car elle implique de revoir toute latarification existante. Cette solutionpourrait voir le jour plus tard.Fonds fédéraux. Il n’est pas excluque les sommes prélevées sur le bud-get ordinaire augmentent. Mais ce-lui-ci sera mis à contribution pourl’AVS et la santé. Alors…Taxe poids lourds. Des versementssupplémentaires pour les transportspublics se feraient au détriment de lapart versée aux cantons.TVA. Aujourd’hui déjà, 0,1% des re-cettes de la TVA sont affectées auxtransports. Un doublement de ceprélèvement dégagerait 300 mil-lions de plus. Mais la TVA est aussisollicitée pour l’AI (0,4%) et la ten-dance est de ne pas multiplier lesparts affectées à des fins précises, laTVA devant rester un impôt général.Taxes sur l’essence. L’initiative del’Association Transport et Environne-ment (ATE) demande que la moitiéde leurs recettes aillent aux trans-ports publics. Le Conseil fédéral ditnon: on utilise déjà 25% pour le rail,le reste doit rester à disposition duréseau routier, dit-il.Taxesurlespendulaires.Lancée parle directeur de l’Office fédéral destransports, Peter Füglistaler (LT du15.10.2010), cette idée s’inspire du«Versement Transport» (VT) instauréen France en 1973. Cette taxe est pré-levée auprès des entreprises qui em-ploient des pendulaires. Le projet estjugé «réalisable en Suisse» malgré laferme opposition des patrons. Un VTde 0,2% sur la masse salariale rappor-terait 500 millions.

D’autres pistes ont été explorées etle seront encore. Les réactions enten-dues depuis jeudi laissent penserque le Conseil fédéral devra revoir sacopie, au moins en partie.

Page 18: letemps_demographie

Suisse Le TempsSamedi 22 janvier 201118

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Daniel Brélaz, unmathématiciencoincé par les chiffresElections La situation financière de Lausanne est devenue le thème principal de la campagne

Yelmarc Roulet

Une dette plus grande que celledu canton, des charges loin d’êtremaîtrisées, une caisse de pensioninsuffisamment couverte. Cesmauvaises performances lausan-noises ont pris possession de lacampagne pour les élections com-munales de mars prochain. Ellesen sont même devenues le thèmeprincipal, ce qui lui donne un tourtout à fait inédit. Le syndic, DanielBrélaz, qui tient aussi la caissecommunale, est sur la défensive.L’as des maths est-il devenu le can-cre des finances publiques?

Les problèmes financiers deLausanne ne datent pas d’hier,mais le récent classement del’Idheap lui a donné un grand re-tentissement public en lui attri-buant la dernière place dans sonclassement de la gestion des villes(lire ci-dessous). Depuis, l’opposi-tion de droite multiplie les assautssur ce sujet, en espérant regagnerdu terrain dans une capitale vau-doise où elle est réduite à la por-tion congrue. La majorité rose-rou-ge-verte occupe en effet 60% duConseil communal (parlement) etsix sièges sur sept à la municipalité.

La plaie de la caisse de pension aété rouverte il y a quelques jours.La municipalité a dû annoncerqu’une nouvelle injection d’unecentaine de millions de francs se-rait nécessaire: les 350 millions de2008 n’ont pas permis d’atteindrele taux de couverture de 60% pro-mis. «Le syndic reporte à 2012 lemoment de prendre les mesurestouchant les prestations», se plaintPierre-Antoine Hildbrand, le spé-cialiste caisse de pension dans lecamp radical-libéral. Et de connec-ter la double casquette du syndic,qui est également président de lacaisse.

Les Verts libéraux, qui espèrentse faire une place dans ces élec-tions, ont lancé une initiative vi-sant à réduire de 7 à 5 le nombredes municipaux. Ils rejoignentl’UDC, déjà présente sur ce thèmepar une motion. Outre l’accusationimplicite d’inutilité de certainsélus, cela permettrait d’alléger leménage de la commune. «Les char-ges salariales de la Ville ont aug-menté de 25% en 10 ans, souligneBenjamin Leroy-Beaulieu, candi-dat de la droite écologiste à l’exé-cutif. On ne s’en tirera pas sans une

intense réorganisation. «On nepeut pas dire que Daniel Brélaz fa-vorise les dépenses, mais il n’arrivepas à les freiner», observe l’UDCClaude-Alain Voiblet.

Quant à la dette, elle atteint 2,3milliards de francs. Depuis que lecanton a réduit drastiquement lasienne autour de 2 milliards, ellefait tache. Avec 20000 francs parhabitant, Lausanne est la com-mune la plus endettée du canton,et de loin. Les intérêts engloutis-sent 70 millions par an, ou«200000 francs par jour» pour re-prendre le calcul grand publicagité dans la campagne.

Même les socialistes s’y sontmis. Florence Germond, qui bri-gue un fauteuil à la municipalité,s’inquiète de la situation des finan-ces lausannoises, dont l’évolutiontranche avec celles des autres col-lectivités publiques. Pesant cha-cun de ses mots, la colistière deDaniel Brélaz, trouve que le syndica le mérite d’avoir avancé maisqu’il faut faire un pas de plus. Lau-sanne souffre visiblement d’unproblème structurel, qu’il faut exa-miner de près. Pour l’heure, elle segarde de proposer des économiesmais regarde du côté des autrescommunes, qui devraient partici-per davantage aux charges de laville-centre, et du canton, quigarde dans sa poche les montantsreçus à ce titre de la Confédération.

«Ce sont des retombées indirec-tes de l’affaire grecque, estime Da-niel Brélaz à propos de cette effer-vescence, mais la situation n’a riende comparable.» Il y voit un «pré-chauffage électoral intense deceux qui n’ont pas bougé dans lesannées 90, quand la dette prenaitl’ascenseur», alors qu’elle se stabi-lise. «Le déficit était de 115 mil-lions aux comptes 2003 alors quenous avons un bénéfice de 20 mil-lions en 2009, ajoute-t-il. Redres-sement il y a eu, et sans négliger lesinvestissements.»

Reste une inconnue. Ces sujetsfinanciers sont-ils électoralementporteurs? «Non!», répond le syn-dic, «ce discours sur la majoritéfaite d’incapables et de gaspilleursne va pas prendre.» Même l’opposi-tion admet ouvertement qu’elle sepose la question. Le thème s’est im-posé d’autant plus facilement qu’iln’y en a pas beaucoup d’autres. Lesgrandes options urbanistiques duprojet Métamorphose ne sontguère contestées; la politique detoxicomanie a été évacuée versl’échelon cantonal; les sujets de sé-curité sentent le réchauffé, commel’initiative que la base du PLR lancecontre la mendicité. Certains àdroite redoutent que toute leurvertu financière ne suffise pas àéviter le scénario catastrophe:l’élection au premier tour des sixcandidats de la gauche.

L’opposition de droitemultiplie les assauts

Le coût de la dette pèse sur les finances de la capitaleLamaîtrise défaillante desdépenses «livre Lausanneà la conjoncture»

La dette de 2,3 milliards coûtecher à Lausanne et réduit sa margede manœuvre. En 2009, la capitalevaudoise a versé en intérêts près de72 millions de francs. Sur 100 francsd’impôts encaissés, 8 ont servi à fi-nancer les emprunts cumulés au fildes exercices. Ces emprunts ont ali-menté des investissements généreuxmalgré un taux annuel d’autofinan-cement de plus ou moins 60% depuis2002.

Or, avec le temps, les montants àpayer ont baissé en raison de tauxfavorables. Toutefois, leur relève-ment probable risque d’alourdir lacharge ces prochaines années, noteNils Soguel. L’expert en finances pu-bliques de l’Institut de hautes études

en administration publique de Lau-sanne (Idheap) est l’auteur d’uneétude comparative des villes suissesparue en novembre 2011. Lausanneoccupait la queue du classement. Lesyndic, Daniel Brélaz, avait dénoncéles «critères psychorigides» utilisés.

Une dette incontrôlable pourraitinfluencernégativementlesprêteursinstitutionnels ou privés, avance àson tour Francis Randin, ancien chefdu Service vaudois des finances.

Leproblèmedes chargesLa maîtrise défaillante des char-

ges est l’autre point faible lausan-nois. La hausse moyenne est de 5%sur les dix dernières années. Enoutre, depuis 2000, les comptes ontplongé dans le rouge cinq fois surneuf. Et quand ils sont passés aunoir, c’était grâce à une bonne con-joncture, explique Nils Soguel. Lacouverture des dépenses est tropaléatoire. Trop dépendante de la

conjoncture. Et même quand elle estbonne, elle suffit à peine. Autrementdit, le déficit est «structurel».

Quant à la Caisse de pensions dupersonnel de la commune (CPCL), sison assainissement pèse lourde-ment aujourd’hui sur le ménagecommunal, c’est parce qu’aupara-vant, la Ville/employeur n’avait pascontribué à la hauteur de ses obliga-tions. Du coup, les comptes des an-nées précédentes apparaissaientmeilleurs qu’ils ne l’étaient en réa-lité, suggère encore Nils Soguel.

Pour s’en sortir, Lausanne devraità la fois réduire son endettement, oudu moins le stabiliser, et modérerl’augmentation de son personnel. Cequ’elle a commencé à faire. Par con-tre, l’accroissement de la pressionfiscale, soumis aux aléas économi-ques et politiques, n’est pas une so-lution durable, estime Nils Soguel.

Enfin, Lausanne, conseille FrancisRandin, pourrait négocier une parti-

cipation plus conséquente des com-munes voisines qui bénéficient desprestations de la ville-centre.

Ce tableau, préoccupant selonnos interlocuteurs, est nuancé par lanotation de l’agence Standard &Poors. Si la dette et la caisse de pen-sion sont des talons d’Achille con-nus, l’enseigne relève, parmi lespoints forts, une bonne gestion bud-gétaire ainsi que des actifs diversi-fiés et abondants. L’agence examinel’état de la capitale depuis 10 ans. Apartir de 2005, sa note est A+/stable:la 5e note sur une échelle qui encompte 21. Vaud affiche AA+/stable.Ces notes indiquent la capacité depayer ses créanciers. Pour ce faire,Standard & Poors complète l’analysefinancière avec l’examen du con-texte économique. Lausanne,comme tout l’Arc lémanique, vit unepériode faste qui influence favora-blement son évaluation.MarcoDanesi

Le théâtre du pouvoirDéconcertant

Pourmarquerl’importancedes trans-ports,DorisLeuthard achoisi un lieusymbolique:

entourée d’un vieux bus de 1924 etd’un autobus ultramoderne, elle adonné sa conférence de pressedans les locaux de Bernmobil, lestransports publics de la ville fédé-rale. Etait-ce vraiment une bonneidée? Premièrement, le plan d’ac-cès fourni par ses services condui-sait les journalistes au mauvaisendroit. Deuxièmement, l’entre-pôt choisi était glacial et l’acousti-que déplorable. Troisièmement,bien qu’il s’agisse d’une confé-rence de presse officielle du Con-seil fédéral, elle ne figure pas auxarchives (mais peut-être sera-t-ilpossible de récupérer plus tard lesimages de la SSR). Enfin, DorisLeuthard s’y est rendue en… li-mousine.

RafraîchissantLes Jeunes socialistes n’en sont

pas à une idée décoiffante près. Lasection de la ville de Berne a de-mandé de mener une étude sur lenombre de douches installées dansles locaux de l’administration.Motif: un nombre élevé de collabo-rateurs souhaiteraient se rendre àleur travail à vélo, mais ne le fontpas faute de pouvoir se rafraîchir.Les JS demandent combien celacoûterait si on en installait pourque «90% des collaborateurs del’administration communale puis-sent se doucher sur leur lieu detravail». Rafraîchissant. Mais est-ceprioritaire?

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RécalcitrantThomas

Müller,donton n’a jamaisentenduparler auConseil natio-nal sauflorsqu’il s’en

est vivement pris à l’ancien ministreallemand Peer Steinbrück, est à laune de la presse alémanique depuisune semaine à cause de son trans-fert à l’UDC. Fâché contre le PDC,qu’il jugeait trop à gauche, il avaitmême refusé de payer ses cotisa-tions. Mercredi soir, il a été intro-nisé comme candidat officiel del’UDC saint-galloise pour les élec-tions d’octobre. Il s’est empressé debrandir deux bulletins de verse-ment montrant qu’il avait réglé sondû. Il peut désormais se fondredans la cohorte UDC la conscienceet le porte-monnaie allégés.

TransparentUn frisson parcourt les couloirs

du Palais fédéral. La liste des lob-byistes qui ont accès au bâtiment –ils seraient au nombre de 321 – serapubliée dès la prochaine législa-ture, a décidé la Délégation admi-nistrative, composée des présidentset vice-présidents des deux con-seils. Diantre! Jusqu’à maintenant,les lobbyistes faisaient tout pourêtre le plus discrets possible. Cha-que parlementaire a le droit d’enaccréditer deux, mais la liste nepeut être consultée que sur de-mande. Elle sera bientôt publique,mais les élus resteront libres dechoisir la manière dont ils dési-gnent les personnes auxquelles ilsdonnent accès au pouvoir. Latransparence restera donc partielle.BernardWuthrich, Berne

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Offensivede l’AslocaàGenèveLogement Une initiative législative sera lancée

Assurer la suprématie des loge-ments locatifs et des loyers modérés,etfreinerlaconstructiondebureaux,tel est l’objectif de l’initiative législa-tive que l’Asloca s’apprête à lancer àGenève. Présentée comme un moyende remédier à la grave crise du loge-ment du canton et aux effets néfastesde la spéculation, elle s’attaque à l’ac-cord sur le logement signé en 2006.«La population augmente de 4000à 6000 personnes par an, et seuls1200 logements sont sortis de terreen2010,souligneChristianDandrès,l’avocat de l’Asloca. En outre, sur cetotal, deux tiers étaient inabordablespour la classe moyenne.»

Dénonçant la part trop élevée debureaux construits à l’heure actuelle,l’initiative impose que dans les zonesconstructibles, 70 à 100% de la sur-

face soit affectée à du logement, et lesolde à des activités.

Suivant les zones, les nouveauxbâtiments devront offrir entre 50 et100% d’appartements à louer. Lamoitié d’entre eux deviendront deslogements sociaux dans la plupartdes zones à bâtir. La densité devraêtreforteetleprixduterrainrevuàlabaisse. Ilpassede1000à700francslem2 en zone de développement, et de450 à 100 francs en zone agricole.

Le texte va jusqu’à limiter la tailledes appartements à 120 m2, et la pé-riode où les loyers sont contrôlés parl’Etat passe de 10 à 20 ans. Les loge-ments sociaux que possèdent les col-lectivités publiques ne pourront pasêtre vendus, et l’Etat devra consacrerau moins 90 millions par an à sa poli-tique du logement.SandraMoro

13 mars

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19SuisseLe TempsSamedi 22 janvier 2011

Naissances

Berta et Flávio BordaD’Águasont heureux de vous annoncer

la naissance de leur fils

Arthurle 16 janvier 2011

CheminDe-La-Montagne 101224 Chêne-Bougeries

sont s

Plaisante, utile et rentable:la culturedont rêve l’UDCProgramme Le parti définit les contours d’une production artistiquecompatible avec ses valeurs. Vive polémique avec les créateurs

Anne Fournier, Zurich

Prendre pour cible les «artistesd’Etat cajolés». L’ambition estavancée mi-décembre dans sonprogramme 2011-2015 parl’UDC sous le paragraphe «cul-ture». Le parti ne se contente pasd’exposer ses points forts. Il dé-nonce nommément les trois créa-teurs que sont Pipilotti Rist, qui a«droit à une rente à vie de ProHelvetia», Christoph Büchel,«auteur d’une mise en scène por-nographique», à Vienne, et le ci-néaste Mike Eschmann, «àl’œuvre misogyne et apologéti-que de la violence». Or, «la cultureest l’affaire de gens cultivés», sti-pule le programme UDC.

D’ordinaire discrets face aux at-taques du parti, certains artistesont choisi de réagir. «Qui veut de-venir un «artiste d’Etat cajolé»? Laquestion est posée – sur un tonironique – depuis le début de l’an-née par la plate-forme internet«Kunst + Politik». Quelque 230 si-gnataires se portent d’ores et déjàvolontaires pour rejoindre ceuxpointés du doigt par l’UDC. «Cettefaçon d’attaquer nommément lesgens donne froid dans le dos etrappelle l’ambiance de la Guerrefroide», explique l’écrivain GuyKrneta, instigateur de la plate-forme. «L’UDC lance une chasse àl’homme, crée des ennemis plutôtque d’engager un débat sur l’en-couragement à la culture.»

Veut-on, à l’aube d’électionsfédérales, raviver les souvenirsd’une affaire Hirschhorn (en2004, à Paris, l’une de ses œuvresavec un acteur urinant sur uneimage de Christoph Blocher avaitentraîné une coupe des subven-tions de Pro Helvetia)? L’auteur duprogramme culturel de l’UDC, leconseiller national ChristophMörgeli, s’empresse de préciser:«La culture a toujours eu sa placeau sein de notre parti. Mais nousavons trop longtemps laissé cer-

tains domaines à la gauche, àl’image de l’éducation ou de laculture. C’est normal que nousvoulions aussi présenter notre po-sition.»

Dans son bureau, où trône l’ef-figie de Guillaume Tell, le Zuri-chois, lui-même conservateur duMusée d’histoire de la médecinede Zurich, dément toute provoca-tion: «Nous avons attaqué les ar-tistes d’Etat en prenant des exem-ples car il faut les nommer. Nousn’exigeons pas du conformismemais ne voulons pas de cultureétatique.»

Les principaux mots d’ordresont connus: contre la cultured’Etat, plus d’économie de mar-ché et de culture populaire, la pri-mauté des cantons (qu’ils ontdéjà), moins d’acteurs dans la po-litique culturelle grâce, par exem-ple, à une fusion de Pro Helvetia etPrésence Suisse, moins de «copi-nage» dans la promotion du ci-néma, pas de soutien aux «projetsmisogynes ou pornographiques».La culture devrait donc retrouverses «vraies racines». Mais quellessont-elles et qui les définit? Chris-toph Mörgeli: «J’attends de la cul-ture qu’elle motive les gens à pen-ser plus loin, leur permetted’oublier leurs soucis et leur dis-pense du plaisir. Elle doit répon-dre aux principes de l’offre et de lademande. Par exemple, notre cul-ture populaire crée quelque chosequi plaît.»

Aurait-on peur d’être remis enquestion par des opinions diver-ses même si cela peut, comme dé-

siré, «motiver les gens à penserplus loin»? La réponse fuse: «Nouslaissons libre champ aux critiquesmais ce n’est pas à l’Etat de lessoutenir. Par contre, cela peut êtrela mission de fondations comme«Schweizer Musikinsel Rheinau»[créée par Christoph Blocher, ndlr]encouragées dans ce sens par desallégements fiscaux.» Plutôt quede subventionner des créateurs,Christoph Mörgeli préfère soi-gner le patrimoine. Même l’auraassurée à la Suisse par des artistescomme Thomas Hirschhorn ouPipilotti Rist exposée à New Yorkle fait sourire. «Le château deChillon est plus important queThomas Hirschhorn. Lui seraoublié dans trente ans.»

La polémique redouble depuisdix jours. L’hebdomadaire Welt-woche, proche des idées de l’UDC,a publié en une des photos d’ar-tistes, accompagnées de la lé-gende: «Chasseurs de subven-tions talentueux». Des artistes«déjà milliardaires» recevraientdes soutiens étatiques généreux(lire ci-dessous). Chaque année,2,24 milliards de francs de sub-ventions seraient alloués à la cul-ture par les collectivités publi-ques, note l’hebdomadaire.L’article se réfère aux statistiquesfédérales, sans préciser que cesmilliards incluent les bibliothè-ques, les médias ou encore l’en-tretien des monuments. Et que laConfédération ne consacre que0,6% de ses dépenses totales à laculture.

Signataire de l’appel de«Kunst + Politik», l’écrivaine Me-linda Nadj Abonji, lauréate cetautomne pour son roman Taubenfliegen auf du Deutsche Buchpreisainsi que du Prix suisse du livredénonce un climat d’agressivité:«Des choses erronées circulent, onmélange tous les soutiens alloués,alors que tous ne viennent pas del’argent public. Ils font comme siles artistes voulaient cacher quel-

que chose. Or, si nous affichonsnos distinctions, c’est parce quenous en sommes fiers.»

Ces prises de parole d’artistes,«souvent au service de l’Etat», lais-sent Christoph Mörgeli de mar-bre. Lui, grand lecteur de ThomasMann, trouve souvent sa culture«à l’étranger». Parmi les artistes

répondant aux normes de l’UDC,il cite Albert Anker, «qui travaillaà côté de ses activités de peintre»,ou l’écrivain Thomas Hürlimann,situé en marge des idées de gau-che. De toute façon, l’UDC n’aime

guère que «les artistes fassent dela politique, même dans une dé-mocratie directe, parce qu’ilsn’ont pas assez de vue d’ensemble.Bien souvent, ils mentent et celane fait pas de bien aux gens.»

Christoph Blocher et «Mädchen mit Brotlaib», aquarelle d’Albert Anker. ARCHIVES

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«Le château deChillon est plusimportant queThomas Hirschhorn.Lui sera oublié»

«Ceparti veut amputer la Suisse de son esprit créatif»Pius Knüsel, directeurde Pro Helvetia, répondaux critiques de l’UDC

Le Temps: Etes-vous surpris par leprogramme culturel présenté parl’UDC qui réclamemoins de sub-ventions? Et qui vise certainsartistes?Pius Knüsel:Ce n’est pas la pre-mière fois que l’UDC qualifiecertains artistes d’«étatiques» etvise particulièrement les créa-teurs contemporains des artsvisuels les plus réputés. Le partinie leur qualité, et pour les expul-ser du système d’encouragement,il aspire à démolir le système

même. Or il n’ya pas d’artistesétatiques enSuisse. Ils nesuivent pas unecommandemais leur inspi-ration. J’espèreque les autres

partis vont défendre le projet dela Suisse culturelle reconnuepartout dans le monde. L’UDCveut amputer la Suisse de sonesprit créatif.

– Le parti reproche la «rente à vie»accordée à des artistes reconnuscomme Pipilotti Rist. Pourquoisoutenir des artistes déjà fortu-nés?– Les artistes fortunés ne deman-

dent plus de bourses ou d’aide àla création. Cela fait partie d’uneéthique professionnelle. Ce sontles musées étrangers qui deman-dent une participation aux coûtsd’exposition. Et c’est là où laSuisse se trouve en compétitionforte avec les autres pays. Si onrefuse, les musées choisissentd’autres artistes issus d’autrespays. Nous ne sélectionnons queles projets les plus importants. Ilnous semble essentiel qu’àl’étranger les grands noms suissessoient présents. L’impact d’uneexposition de Pipilotti Rist auMoMA à New York est énorme.Ces grands noms garantissent lavisibilité de notre pays sur lascène internationale. Une Suisseriche en personnalités, en créa-

teurs et en culture – des fois pro-vocatrice, souvent intelligente,toujours attractive.

– Ne devriez-vous pas davantageconsidérer la culture tradition-nelle dans vos programmes?– Nous le faisons. Nous soutenonsde nombreuses expositions dePaul Klee, de Le Corbusier, deGiacometti, d’Anker et de Hodler,même si les coûts d’assurancespour les anciens maîtres sontexorbitants. Nous finançons destournées de yodleurs et de musi-que d’Appenzell. Pro Helvetiarespecte la diversité de ce pays,elle la soigne et la promeut par-tout. Pipilotti Rist fait partie decette diversité.Propos recueillis par A. Fo.

Pierre Aubert, probable futur procureurNeuchâtel La succession de Pierre Cornu au Ministère public semble jouée. Explications

Qui prendra la tête du Minis-tère public neuchâtelois le 1erjuin prochain? La question agitele landerneau judiciaire depuis ladémission surprise du procureurgénéral Pierre Cornu, fin décem-bre. Comme l’a appris Le Temps, leconseil de la magistrature aouvert le 10 janvier la procéduredite de «mobilité interne». Seulsles magistrats actuellement enfonction – une quarantaine – peu-vent se porter candidat à sa suc-cession.

Une élection devant le Grand

Conseil, seconde option qui étaitofferte au conseil de la magistra-ture, n’est pas exclue. La loi surl’organisation judiciaire stipuleque les sept membres du conseilpeuvent «en tout temps clore laprocédure de mobilité, le postevacant étant alors soumis à élec-tion judiciaire». Un tel revire-ment est imaginable si les candi-dats en lice n’ont pas le profilsouhaité.

Le délai pour le dépôt des can-didatures a été fixé au 25 janvier.Pour l’heure, deux magistrats

sont candidats: Pierre Aubert,48 ans, juge au Tribunal d’ins-tance, ancien juge d’instructionet juge au Tribunal du district deNeuchâtel; Nicolas Feuz, 39 ans,procureur et ancien président ducollège des juges d’instruction.

Pierre Aubert est en pole posi-tion pour succéder à PierreCornu. La loi stipule que le posterevient au candidat «qui a été élule premier dans la magistraturecantonale». Le fils de l’ancien par-lementaire fédéral Jean-FrançoisAubert a été intronisé en 1989,

dix ans avant Nicolas Feuz. Lesrares magistrats entrés plus tôtque lui, ne seraient pas intéresséspar la fonction.

Le conseil de la magistraturepourrait théoriquement ren-voyer le dossier au Grand Conseils’il juge que Nicolas Feuz est lemeilleur candidat. Le principalintéressé n’y croit pas. «PierreAubert ferait un très bon procu-reur général, constate NicolasFeuz. Je vois mal le conseil de lamagistrature le désavouer.»Pierre-Emmanuel Buss

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Sciences&Environnement Le TempsSamedi 22 janvier 201120

Météo

LA MÉTÉO COMPLÈTE

SUR INTERNET

www.letemps.ch/meteo

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Brèves

Vaccins anti-diarrhéesU Les vaccins contre les rotavirusont nettement réduit la fré-quence des diarrhées pouvantêtre mortelles chez les jeunesenfants dans le monde depuisleur mise sur le marché ces der-nières années, montre une re-cherche publiée jeudi dans unsupplément de la revue médicaleaméricaine Pediatric InfectiousDisease Journal. Les diarrhées duesà ces virus sont l’une des principa-les causes de mortalité des en-fants de moins de 5 ans, avec plusde 500 000 décès chaque année,et causent l’hospitalisation demillions d’autres. (AFP)

Contre l’obésitéU L’Organisation mondiale de lasanté (OMS) recommande delimiter drastiquement l’accès desmineurs aux denrées à hauteteneur en graisses saturées, enacides gras trans, en sucres libresou en sel. Objectif: lutter contrel’obésité qui frappe au moins43 millions d’enfants de moins de5 ans sur la planète. (ATS)

Transplantation du larynxU Une équipe chirurgicale inter-nationale a réussi une transplan-tation du larynx sur une femmeaux Etats-Unis, la deuxièmejamais réalisée, lui permettant deretrouver une voix normale aprèsonze ans, a annoncé jeudi lecentre médical Davis en Califor-nie. L’intervention a eu lieu enoctobre 2010. (AFP)

Energie solaireU La NASA va lancer fin février lesatellite Glory pour mieux com-prendre comment le Soleil et lesaérosols affectent le climat terres-tre, ont indiqué jeudi les respon-sables de cette mission. L’engin vanotamment poursuivre des me-sures de l’énergie solaire débu-tées il y a plus de trente ans. (AFP)

Poissons déconseillésU Le canton de Berne déconseilleaux enfants et aux femmes en-ceintes de manger des poissonspêchés dans la partie bernoise dela Sarine et dans l’Aar en amontde l’embouchure dans le lac deBienne. Ces poissons contiennentdes substances de type dioxine,ont annoncé vendredi ses autori-tés. (ATS)

Migration de cerfsU Les services de la chasse descantons de Berne et Soleure ontcommencé à transférer une dou-zaine de cerfs d’un côté à l’autre del’autoroute A1 près de Niederbipp(BE). Ces animaux souffrent de

surpopulation côtébernois et de sous-

population côtésoleurois, mais

ils ne parvien-nent pas àmigrer natu-rellementd’une région àl’autre à cause

de la voieroutière. (ATS)

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Sites deplongée fermésenThaïlandeVie Les coraux sonttrès dégradésAFP

Les autorités thaïlandaises ontannoncé vendredi la fermeturesine die de sites de plongée popu-laires auprès des touristes pourtenter d’empêcher la mort des ré-cifs de coraux victimes du ré-chauffement des eaux.

Au total, 18 sites où «80% desrécifs souffrent de blanchisse-ment» seront fermés dans septparcs maritimes nationaux, a in-diqué le département des parcsnationaux et de la conservation dela faune et de la flore.

Les coraux de la mer d’Anda-man et du golfe de Thaïlandesouffrent d’un grave blanchisse-ment lié à l’augmentation destempératures de l’eau de mer pro-voquée par le phénomène météo-rologique El Niño et des activitéshumaines excessives à proximitédes récifs, ont précisé les autoritésresponsables.

Le corail abrite des millionsd’algues qui lui donnent ses cou-leurs et ne supportent pas l’éléva-tion en cours de la température del’eau. Une fois les micro-alguesmortes, le corail se décolore etmeurt de faim, se transformant enun squelette calcaire.

Agenda

Migrations et épidémiesU Dans le monde globalisé oùnous vivons, nouvelles technolo-gies, échanges économiques etpersonnes ne sont pas seuls à sedéplacer. Les maladies en fonttout autant, parfois sur le pas desmigrants. Quels défis cela pose-t-il à nos sociétés? Connaissance3, l’«Université des seniors»,organise une conférence sur laquestion lundi à Lausanne.

«Migrations et épidémies: quelsdéfis relever?», une conférence dudocteur Patrick Bodenmann, lundi24 janvier, 14h30, salle Paderewskidu Casino deMontbenon, Lausanne.Entrée sans réservation, 10 francsou sur abonnement.

Kinect: genèse d’undétournementInformatique Entre menaces et promesses de récompense, la sortie du système de Microsoft pour jouer à la Xbox sansmanette a provoqué une folle course entre hackers pour parvenir à prendre le contrôle de cette nouvelle technologie

Lucia Sillig

Faire des batailles de polo-chons avec soi-même, passer à tra-vers les meubles ou shooter dansun chat. Lorsqu’elle a lancé Kinect,le système qui permet de jouer à laconsole Xbox sans manette, Mi-crosoft le destinait à des divertis-sements plus classiques. Maisc’était sans compter l’engoue-ment d’une horde de hackers pourcette nouvelle technologie. Il leura fallu sept jours pour en prendrele contrôle et depuis les applica-tions, loufoques ou pas, foison-nent (LT du 11.01.2011). Genèsed’un détournement.

Le premier jour, jeudi 4 novem-bre, Microsoft lance Kinect auxEtats-Unis. Le système allie une ca-méra couleur, une caméra et unprojecteur infrarouge et des petitsmoteurs. La caméra couleur per-met de capturer les mouvementsdu joueur. Le projecteur et la ca-méra infrarouge sondent la pro-fondeur en criblant l’espace d’unegrille de points. L’enregistrementdes déformations de cette grillepermet au système de déterminerla distance à laquelle se trouveune main, une tête ou un canapé.Quant aux moteurs, ils oriententl’engin. «C’est fait pour jouer à desjeux vidéo, mais, franchement,qui allait s’en tenir à ça avec duhardware aussi cool et aussi bi-zarre?» commentait un moisaprès le hacker Kyle Machulis, lorsd’une présentation pour nerds, àSan Francisco.

Le 4 novembre à 10h, il achètel’appareil avec la ferme intentionde le faire succomber à une bonneséance de rétro-ingénierie. Il n’estde loin pas le seul à avoir cette idéederrière la tête. D’autant quemoins de trois heures après, Ada-fruit, une entreprise d’électroni-que «do it yourself» new-yorkaise,promet une récompense de 1000dollars à la première personne quiarrivera à faire fonctionner le sys-tème sur son ordinateur. L’appa-reil dispose d’un port USB permet-tant de le connecter à la console,mais aussi à autre chose… «Le pro-blème c’est qu’il ne parle qu’à laXbox, explique Kyle Machulis. On

peut le brancher sur son ordina-teur, mais ce dernier ne sait pasquelle langue parle la caméra. Etvice-versa.» Le seul moyen de dé-coder le fonctionnement, c’estd’écouter comment Kinect et laconsole se parlent, en espérant, àforce, comprendre des bribes de laconversation. Mais pour ça, il fautun appareil appelé USB analyser,qui transfère les données brutessur un ordinateur et coûte 1200dollars. Qu’à cela ne tienne, Ada-fruit en commande un, promet-tant de mettre les données en li-gne afin que les personnesintéressées puissent s’en servir.

Le deuxième jour, un porte-pa-role de Microsoft précise que lacompagnie ne tolérera aucunemodification de Kinect et qu’elletravaillera en proche collabora-tion avec les forces de l’ordre pourempêcher que le système soit tra-fiqué. La réaction d’Adafruit ne sefait pas attendre: «OK, très bien. Larécompense est doublée.»

Le quatrième jour, un certainAlexP, du Natural user interfacegroup (NUIG), met en ligne desvidéos indiquant qu’il a réussi àdétourner Kinect sur son ordina-teur. «On s’est dit qu’on avaitperdu», se rappelle Kyle Machulis.Microsoft, de son côté, change deton: «Kinect n’a en aucune ma-

nière été hacké. Le hardware et lesoftware n’ont pas été modifiés.Quelqu’un a simplement écrit despilotes pour permettre à d’autresappareils que la Xbox de servird’interface avec Kinect.» Pour lestrafiqueurs anonymes, c’est uneprovocation. Quant à Adafruit,elle augmente la récompense à3000 dollars: «Ça pourrait encoremonter, cela dépend de la fré-quence à laquelle Microsoft conti-nue à dire des bêtises.»

De leur côté, AlexP et le NUIGn’ont toujours pas publié le codesource de leur travail, conditionposée par Adafruit pour obtenir lebutin. Ils veulent avant cela récol-ter 10 000 dollars de donationspour financer leur activité: «Nousvoulons aider la communauté etaccélérer l’utilisation de Kinect surLinux/Mac/Windows, ainsi quefournir une documentationclaire.» La communauté n’appré-

cie pas. «Entre Microsoft et ça, tousles hackers dignes de ce nom sesont dit, OK, on va s’occuper deça», observe Kyle Machulis.

Le cinquième jour, Adafruit re-çoit enfin son USB analyser. Lesixième, elle met 600 Mégas dedonnées brutes en ligne. «A partirde là, ça devient un peu comme unsudoku: on reste assis et on re-garde les chiffres, en espérantcomprendre les fonctionnalités,décrit le Californien. On se dit, OK,ça c’est le paquet de données quidémarre une image, ça c’est celuiqui bouge les moteurs… Et petit àpetit, ça se met en place. C’est leplus beau sentiment du monde!»L’équipe de Kyle Machulis est surla bonne voie. Mais il se fait tard,et, pensant que personne ne par-viendra à la devancer, elle s’ac-corde quelques heures de som-meil.

Le septième jour, n’est pas unjour de repos pour tout le monde.D’autant que c’est la date de sortiede Kinect en Europe, où l’aube selève bien plus tôt que sur la côteOuest des Etats-Unis. A Bilbao,Hector Martin, 20 ans, étudiant eninformatique ayant déjà fait sespreuves sur Wii ou iPhone, a tra-vaillé toute la nuit. «J’ai essayé dedormir, mais je ne pouvais pas»,confie-t-il au New Scientist. A 10h,

il achète l’appareil. Deux heuresplus tard, il parvient à le faire com-muniquer avec son ordinateur. Ilmet en ligne des vidéos en guisede preuve ainsi que son codesource. «C’était étonnamment fa-cile, je pense que cet appareil seratrès utile pour beaucoup de pro-jets, en particulier en robotique»,commente-t-il sur son blog.

C’est Kyle Machulis, un brin dé-pité mais bon joueur, qui vérifieet adoube son travail. Adafruitverse la récompense à l’Espagnolet le NUIG y ajoute les 457 dollarsqu’il a récoltés. Depuis, HectorMartin, Kyle Machulis et d’autresont monté le OpenKinect Projectafin de mettre à disposition detous des logiciels permettantd’utiliser le système de Microsoftsur les différentes plates-formes.Designers, chercheurs et ama-teurs en tout genre se sont ruésdessus. «La Wii, c’était sympa,mais il n’y avait rien de réellementinnovant, commente AlexandreAlahi, de l’EPFL, qui travaille ac-tuellement sur un système de vi-déosurveillance basé sur Kinectavec sa société Videosafe. Là, il y aun vrai pas technologique. Et dupoint de vue de l’interactionhomme-machine, c’est assez révo-lutionnaire.»

Microsoft soutient désormaisqu’elle a fait exprès de laisser leport USB de Kinect ouvert pourencourager ces développements,qu’il s’agissait d’une stratégie demarketing. Début janvier, le géantinformatique avait en tout casdéjà vendu 8 millions d’appareils.La rumeur veut qu’il se prépare àcommercialiser une version offi-cielle du système pour Windows.Quant à Hector Martin, il avaitpromis de réinvestir l’argent ga-gné dans d’autres projets. C’estchose faite. Lui et son équipeFailoverflow présentaient fin dé-cembre un nouvel exploit à laChaos Communication Confe-rence de Berlin. Ils sont parvenus àcasser la clé de la Playstation3 deSony, permettant ainsi de fairetourner des logiciels non autori-sés ou piratés dessus. La firme nip-pone a déposé plainte la semainedernière.

Un amateur de Kinect. Le mouvement des mains provoque celui de la théière à l’écran. ARCHIVES

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«Petit à petit, ça semet en place, un peucomme un sudoku.C’est le plus beausentiment du monde»

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Economie&FinancePage 21Samedi 22 janvier 2011

InternetEn proie à de nouvellesmenaces, Googlechange de directeurPage 24

CroissanceLes prévisionsde Goldman Sachssupérieures à lamoyenne Page 25

Denrées alimentairesLe rapporteur spécialde l’ONU appelleà une régulationdes prix Page 22

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Dollar/franc 0,959

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SMI6567,31 +0,83%Dow Jones11871,84 +041%Stoxx 502970,56 +1,47%

L’affaire du vol de données ban-caires suisses remises aux autoritésallemandes rebondit. «Actuelle-ment, une personne se trouve endétention préventive», a confirmévendredi Jeannette Balmer, porte-parole du Ministère public de laConfédération, réagissant à un ar-ticle du Tages-Anzeiger.

Depuis presque un an, l’affairepréoccupe les autorités judiciaireset fiscales des deux côtés du Rhin.Pour des raisons très différentes:côté allemand, le Land de Rhéna-nie-Westphalie a acquis pour2,5 millions d’euros un CD conte-nant des informations supposéesprovenir de Credit Suisse. L’opéra-tion a permis au Parquet de Düssel-dorf d’identifier 1000 fraudeursprésumés du fisc. Du côté suisse, leMinistère public de la Confédéra-

En vue

Audemars Piguet21Bank of America25Credit Suisse 21Facebook 23Girard-PerregaudGold. Sachs 25Google 23

Julius Baer 21Parmigiani 21Piaget 21Richemont 21TAGHeuer 21VacheronConstantin 21VivendiUniversal 23

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Ladistribution,le défi despetitesmarquesL’accès aux détaillantsreste très compliqué

La deuxième édition de GenevaTime Exhibition (GTE), qui afermé ses portes vendredi à Ge-nève, a offert un flash de visibilitéaux 60 petites marques horlogè-res qui y exposaient. Un point dedépart incontournable pour en-suite séduire les détaillants à tra-vers le monde. «Je pense que j’ainoué des contacts pour le Nigeriaou l’Ouzbékistan qui devraientaboutir», se réjouit Alain Spinedi,patron des montres Louis Erardau Noirmont (JU), qui trouve tou-tefois qu’une meilleure homogé-néité dans le niveau des marquesdevrait être recherchée au GTE.

Egalement satisfait du salon,Pierre Dubois, fondateur de PierreDeRoche dans la Vallée de Joux,s’inquiète néanmoins de la prove-nance de ces détaillants. «Je n’en aivu aucun de Suisse, d’Europe oudes Etats-Unis. Ils venaient tousd’Extrême-Orient, de Russie, deTurquie, etc. Est-ce symptomati-que de notre industrie? Cela signi-fie-t-il que la reprise tarde en Eu-rope?» Sans réponse, il noteégalement que la Chine ne consti-tue pas l’eldorado pour les petitesmarques. «Le niveau des taxes –31% pour l’importation et 17% deTVA – est dissuasif», poursuit-il.

Le défi numéro un pour ces in-dépendants? L’accès à la distribu-tion. Plusieurs patrons interrogéssoulignent que la crise a encorerenforcé la position des grandsgroupes. Quant au GTE, il se cher-che un autre lieu que le Centreinternational de conférences pourl’année prochaine, plus adapté àsa volonté de croissance. Aussiplus proche du Salon de la hautehorlogerie? Marie-Laure Chapatte

L’horlogerie se trouve àl’aube d’unenouvelle èrePerspectives Le haut de gamme pourrait connaître une prolifiquepériode de croissance structurelle. La vague chinoise débute à peine

Bastien Buss

Phénomène attendu, les salonsgenevois de cette semaine ont con-sacré le retour en force de la hautehorlogerie institutionnelle, celledes grandes marques. La croissanceest à nouveau soutenue et l’exerciceen cours se présente sous de riantsvoire d’excellents auspices. Il pour-rait même représenter une nouvelleréférence absolue pour cette indus-trie. Jean-Christophe Babin, prési-dent de Tag Heuer, se dit «féroce-ment optimiste», alors queParmigiani anticipe une hausse dequelque 30% de ses ventes et Aude-mars Piguet évoque «d’excellentesentrées de commandes».

Certains patrons n’hésitent pas àparler d’un retour à l’euphoried’avant-crise, laquelle n’a en rien al-téré les fondamentaux de cette in-dustrie qui avait connu, jusqu’àseptembre 2008, 19 trimestres con-sécutifs de progression. Au final, cemarasme, et ceux qui ne manque-ront pas de surgir, n’a constituéqu’une légère parenthèse. Un mo-ment suspendu, évanescent, certesdouloureux pour les emplois sacri-fiés, les (rares) entreprises dispa-rues, les illusions perdues pour cer-tains, mais les manuels d’histoire nele retiendront en aucune manièrecomme un changement de para-digme.

Ce dernier se produit au con-traire en ce moment même et il dé-ploiera encore ses effets sur de

nombreuses années, voire décen-nies. C’est que l’avenir s’annonceprometteur. La montée en puis-sance de cette industrie pourraitn’en être qu’à ses débuts.

Plusieurs arguments plaident ence sens. En premier lieu l’expansiongéographique. Avec la Chinecomme principal vecteur de crois-sance. Beaucoup de patrons horlo-gers (Piaget, Vacheron Constantin,Girard-Perregaux, Parmigiani, TagHeuer) s’accordent à dire que la va-gue chinoise débute à peine etqu’on n’en perçoit pour l’heure queles premières ondes. Le véritableraz-de-marée est encore à venir.

L’essor d’une classe moyenne,éprise d’horlogerie de renom ethaut de gamme ainsi que de voya-ges, va se poursuivre à un rythmeeffréné, difficilement concevablesous nos tropiques, et encore ali-menté par la croissance démogra-phique. Dans l’Empire du Milieu,après avoir pris position dans lesvilles principales, ce que les spécia-listes appellent le first tier, les horlo-gers suisses, via leurs boutiques, fi-liales et divers points de vente, fontmain basse sur les régions dites se-condaires. Les plus hardis s’empa-

rent désormais de celles du thirdtier, comptant chacune plusieursmillions d’habitants. Même les ré-gions les plus reculées recèlent unpotentiel de taille. Pour preuve, Pia-get vient d’inaugurer deux bouti-ques en Mongolie.

Stratosphérique, la demande esttelle que la Chine deviendra cetteannée le premier marché mondialdu luxe, avec cinq ans d’avance surles estimations les plus optimistes,grâce à une hausse prévue de 20%de ses achats, selon Kepler. A la finde l’année, ce pays pèsera pour 30%de l’ensemble des ventes et contri-buera à hauteur de 75% à sa crois-sance.

Si tous les acteurs de la branchene réussiront pas dans cet eldorado,il convient de ne pas négliger le po-tentiel des autres marchés. L’Inde,demain ou plus tard, connaîtraaussi un boom impressionnant. Lesvoisins émergents s’annoncent toutaussi prometteurs que porteurs. LeBrésil fleurit et Argentine, Afriquedu Sud, Malaisie, Indonésie et Viet-nam constituent autant de levierspropitiatoires. Même le Guatemala,et d’autres territoires inexplorés,commencent à bourgeonner.L’Amérique du Sud pourrait deveniraussi importante que le Nord, selonAudemars Piguet. Un jour, les Etats-Unis, premier marché de l’horloge-rie il n’y a pas si longtemps, retrou-veront de leur allant.

En parallèle, la population mon-diale, tendanciellement, s’enrichit.Le rôle des montres, comme révéla-teur et symbole du statut social, nepeut que croître. Un des grands dé-

fis, selon Franco Cologni, adminis-trateur du groupe Richemont, estmaintenant de séduire les plus jeu-nes, les décideurs de demain. Il con-vient aussi d’insuffler une dimen-sion plus culturelle à l’horlogerie,pas seulement en tant que mesurebrute du temps mais comme objetd’art appliqué.

Dans le haut de gamme, la Suissen’a pour l’heure que très peu deconcurrents. D’ici à dix ans, ils seseront peut-être renforcés mais auxhorlogers helvétiques de garder

leur avance, leur avantage concur-rentiel et passionnel, de renforcer leSwiss made et continuer à susciterle désir et l’envie. Surtout d’investir,investir et encore investir dansl’outil industriel, alors que les capa-cités de production actuelles sem-blent déjà ne plus suffire.

Si ces éléments sont réunis, ga-geons que l’ascension de l’Everestcommence à peine. Les heurts cycli-ques ne seront que des étapes derepos dans les différents campe-ments qui mènent au sommet.

Salon de la haute horlogerie.Détaillants, clients et collectionneurs sontvenus passer commande en nombre à Genève. SIHH, 17 JANVIER 2011

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RDOLa Chine deviendra

cette année le premiermarché mondial duluxe, soit avec uneavance de cinq ans

L’auteur du vol de données bancaires arrêtéCredit Suisse Une personne est en détention préventive, selon le Ministère public

tion (MPC) a ouvert en février 2010une enquête pénale pour «soupçond’espionnage économique». Elle adéjà permis d’arrêter à la mi-sep-tembre un Autrichien qui a servid’homme de paille entre les autori-tés allemandes et l’auteur du vol dedonnées. Peu après, l’intermédiaireautrichien s’est suicidé dans uneprison régionale bernoise.

Depuis, les recherches ont conti-nué. «Les investigations en coursnous ont poussés à prendre denouvelles mesures», a ajouté leMPC, qui n’a fourni aucune préci-

sion sur l’identité de la personnedétenue. Credit Suisse, dont les fi-liales outre-Rhin ont été perquisiti-onnées en juillet et en décembre,n’a pas commenté l’affaire hier.

Versement suspectParadoxalement, l’indice qui a

permis aux autorités suissesd’avancer dans l’enquête émane duMinistère public de Düsseldorf.Cette instance avait rédigé un dos-sier destiné aux avocats des clientssoupçonnés de fraude fiscale. Ce-lui-ci contenait des indications qui

ont permis aux autorités helvéti-ques d’établir un rapprochementavec le versement suspect d’uneimportante somme effectué parl’intermédiaire autrichien dansune banque du Vorarlberg.

Particularité de l’affaire: l’auteurprésumé du vol est accusé au titre de«service de renseignements écono-miques» et non pas de violation dusecretbancaire.L’espionnageécono-mique, qui est du ressort de la Con-fédération, est passible d’une peineprivative de liberté allant jusqu’àtrois ans.YvesHulmann, Zurich

RudolphElmer reste enprisonLe Tribunal a demandéde nouvellesmesuresprivatives

Condamné pour violation du se-cret bancaire, arrêté une heureaprès le verdict mercredi, Rudolf El-mer n’a pas été libéré. Dans un com-muniqué publié vendredi, le Tribu-nal de district de Zurich a demandéde prolonger la détention du pré-venu. Il s’est adressé au Tribunal desmesures de contrainte afin d’obte-nir le placement de l’ex-banquier deJulius Baer en détention provisoire.

Cette demande repose sur un soup-çon de violation de la loi sur les ban-ques. Elle a trait aux deux CD remislundi par Rudolf Elmer à Julian As-sange, fondateur de WikiLeaks, àLondres.

RefusdesacondamnationAinsi, le Tribunal de district de

Zurich applique la nouvelle législa-tion du Code de procédure pénalequi prévoit un délai de 48 heuresaprès l’arrestation pour demanderde nouvelles mesures privatives deliberté. Selon le communiqué, le Tri-bunaldesmesuresdecontraintean-noncera lundi matin s’il accepte de

placer Rudolf Elmer en détentionprovisoire. Quant à ce dernier, il afait appel jeudi soir de sa condam-nation. Il refuse l’amende de 7200francs, avec sursis de deux ans, pourviolation du secret bancaire, tenta-tive de contrainte et menace.

Rudolf Elmer a dirigé la filiale deJulius Baer aux îles Caïmans jus-qu’en 2002. Il a été licencié par sonemployeur pour avoir refusé de sesoumettre à un détecteur de men-songe, une mesure illégale enSuisse. Par la suite, il a divulgué desinformations confidentielles surdes comptes de clients de JuliusBaer.Daniel Eskenazi

Analyse

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Economie Le TempsSamedi 22 janvier 201122

Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation

«LeG20doit réglementer la spéculationsur les denrées alimentaires»Propos recueillis par RamEtwareea

Le Temps: Les Nationsunies vien-nentde tirer la sonnetted’alarmesurunenouvelle flambéedesprixdeproduitsalimentaires. La situationest-elle vraimentgrave?OlivierDeSchutter:Elle est tendue.Les prix du blé, du maïs, du sucre etd’autres produits de base ontexplosé ces derniers mois. Les paysqui dépendent des importations seretrouvent dans une situationprécaire. Pour d’autres, la situationest moins dramatique. Le prix duriz, denrée de base de la populationen Asie et en Afrique de l’Ouest, estplutôt stable du fait de bonnesrécoltes. Autre bonne nouvelle:l’Afrique subsaharienne, générale-ment fragile sur le plan alimen-taire, est moins touchée. La Zam-bie, le Malawi, le Niger par exempleont eu de bonnes récoltes à la fin del’année dernière, au-delà de leursbesoins propres. Ces pays ne doi-vent pas faire face au choc des prix.La situation est cependant tendue,car l’offre n’arrive pas à satisfaire lademande mondiale, et les stockssont bas. Outre les catastrophesnaturelles qui ont affecté les cultu-res, notamment en Russie, enUkraine et plus récemment enAustralie, l’utilisation de produitsagricoles pour la production desbiocarburants aux Etats-Unis et enEurope pose un sérieux problème.L’an dernier, 38% du maïs récoltéaux Etats-Unis a servi à la produc-tion d’éthanol.

–Est-ceque lademandecroissantede laChine, de l’Indeetd’autrespays émergents tendaussi l’offre?– C’est vrai que les habitudes ali-mentaires dans plusieurs paysémergents changent. Mais il fautplutôt se réjouir que des millionsde gens puissent adopter desrégimes plus diversifiés. L’impactsur les prix est limité. L’Inde et laChine sont plus ou moins autosuf-fisantes, bien que cette dernièreimporte beaucoup de soja pournourrir le bétail. Au lieu de poserseulement la question sur la de-mande croissante des pays émer-gents, il faudrait évoquer la surcon-sommation dans les pays riches.Bien que la consommation deprotéines animales progresse dansles pays émergents, un Américainmange encore deux fois plus deviande qu’un Chinois. La consom-

Olivier De Schutter prôneune agriculture durable

Le Temps: Les plantes transgéni-ques qui promettent demeilleursrendements et qui résistent auxdiversesmaladies peuvent-ellesfaciliter l’équilibre entre l’offre etla demande?Olivier De Schutter: Les OGMposent des questions de santépublique que je ne puis commen-ter, sinon pour regretter que larecherche scientifique soit décou-ragée par les détenteurs de bre-vets sur ces semences qui y met-tent tous les obstacles possibles.Les organismes transgéniquesont également un impact envi-ronnemental, lié à la contamina-tion des champs voisins de ceuxsur lesquels ils sont cultivés. Enfin– et ce thème est celui qui mepréoccupe en priorité – ils posentdes problèmes relevant de l’éco-nomie politique: s’en remettreaux OGM revient à condamner lesagriculteurs à une dépendancetrès forte vis-à-vis d’un petit nom-

bre de firmes qui exercent unpouvoir exorbitant et sont ensituation oligopolistique. Celaétant dit, l’attention portée auxOGM me paraît disproportion-née. Ce qu’il faut, c’est une recher-che financée par des fonds pu-blics, qui réponde aux besoinsdes paysans les plus pauvres. J’aiparfois l’impression que la ba-taille sur les OGM fait office dediversion: 6% seulement de larecherche privée sert les petitsagriculteurs dans les pays endéveloppement, et il y a nombrede plantes tropicales – sorgho,millet, patate douce ou manioc,par exemple – qui sont des «plan-tes orphelines», auxquelles on nes’intéresse pas, ou guère.

– Autre question polémique:l’achat ou la location de terres làoù elles sont disponibles par desEtats ou des entreprises n’est-ilpas une solution pour augmenterla production agricole?– Je suis très inquiet de la tour-nure que prend ce phénomène.L’investissement est nécessaire etsouhaitable, mais quand il prend

la forme de l’achat ou de locationà long terme, l’on fait un mauvaischoix. Très souvent, les petitsagriculteurs ne sont pas protégéscontre l’expropriation. En outre,beaucoup de petits agriculteurssont pauvres, car la parcelle qu’ilscultivent est réduite: il faudraitleur donner les moyens d’étendreles surfaces qu’ils cultivent, et nonpas les mettre en concurrencepour l’accès à la terre avec desinvestisseurs. Miser sur de gran-des exploitations risque d’aug-menter la pauvreté dans les cam-pagnes. Si l’on voulait vraimentréduire la pauvreté et contribuerau développement rural, l’oninvestirait autrement: dans lespetites exploitations familiales.

– La libéralisation du commercedes produits agricoles, telle qu’elleest sur la table des négociationsdans le cadre du Cycle deDoha, neconduirait-elle pas à une plusgrande production?– Le système actuel met en con-currence d’une part des agricul-teurs de l’OCDE, qui bénéficientdes subventions et des technolo-

gies, d’autre part une très grandemasse de petits agriculteurs dansles pays pauvres qui n’ont pas cesavantages. Cela n’a pas de sens, etc’est une des raisons de la ruinede la petite agriculture. En mêmetemps, compte tenu des différen-ces de productivité entre cesdifférents paysans, se contenterde réduire les subsides et préten-dre que le marché fera le resterevient à tromper les gens: defortes disparités subsisteront detoute manière, au détriment del’agriculture des pays pauvres. Ceque je préconise, c’est que cesEtats puissent renforcer leuragriculture en protégeant leurspaysans du dumping, de manièreà progressivement pouvoir mieuxse nourrir eux-mêmes. Parailleurs, l’accès aux marchés despays industrialisés pour les pro-duits tropicaux (café, cacao,arachide, noix de cajou) doit êtreencouragé, mais encore faut-ilque les bénéfices aillent auxproducteurs et non à des inter-médiaires. La part qui leur revientdiminue au fil des années auprofit des multinationales.

d’investir 22 milliards de dollars(21,1 milliards de francs) sur troisans dans l’agriculture. Une fractionseulement de ce montant a étéversée. Et je crains que les investis-sements réalisés ne soient pas

– La notion de souveraineté ali-mentaire constitue-t-elle uneréponse aux crises à répétition?– Nous devons aller dans cettedirection. Les pays les plus vulné-rables sont ceux qui dépendentdes importations pour répondreà leurs besoins alimentaires, et lameilleure façon de se protégercontre le choc des prix des den-rées alimentaires, c’est de romprecette dépendance. C’est aussi unemanière de s’assurer que l’agricul-teur perçoive une part plus im-portante du prix payé par leconsommateur. Par ailleurs, leséchanges internationaux dans lesproduits agricoles requièrent dessystèmes de stockage sophisti-qués, des chambres froides et destransports. En somme, la mondia-lisation des produits agricoles esttrès énergivore. Si l’on prend ausérieux l’idée qu’il faut lier agri-culture et changement climati-que, il est indispensable d’allervers des chaînes plus courtes,réduisant le délai entre le champet l’assiette. Il n’y a pas d’autreissue.Propos recueillis par R. E.

«L’attentionportée auxOGMest disproportionnée»

toujours les plus efficaces pouraider les petits agriculteurs despays en développement.

–Quel est votrepropre rôle en tantque rapporteur spécialde l’ONUpour ledroità l’alimentation?– Mon rôle consiste à fournir auxEtats la meilleure expertise possi-ble sur la base des consultationsque je mène, pour les aider à pren-dre des décisions informées. Lesgouvernements reçoivent beau-coup de conseils techniques sur lamanière d’augmenter la produc-tion agricole. Mais je pose, pour mapart, les questions de distribution:qui produit? Pour le bénéfice dequi? A quel prix? L’augmentationde la production n’est pas tout, ellepeut s’accompagner du développe-ment de la pauvreté et de la crois-sance des inégalités. Mon rôle estd’y être attentif.

–Vousavezparléde la spéculation.Quidoit lutter contre?– La spéculation n’est pas la causepremière de la hausse ou de labaisse des prix. Un marché desproduits dérivés, où s’échangentdes promesses d’achat et de vente àterme, est même nécessaire dansune certaine mesure, car il permetaux opérateurs de se protéger d’unevolatilité excessive. Mais si leséchanges sur ces marchés ne sontpas régulés, ils déstabilisent lesmarchés, auxquels ils envoient dessignaux qui deviennent illisibles. Ledéveloppement des fonds indicielsde matières premières et la logiquefinancière qui vient à s’imposerdétachent ces marchés dérivés del’économie réelle: des bulles seforment et puis explosent, sans quecela corresponde aux fondamen-taux, c’est-à-dire aux niveaux desstocks et aux courbes de l’offre et dela demande. Il est important que leG20, en faisant une distinctionentre les opérateurs commerciauxet les investisseurs purement finan-ciers, réglemente le marché. Car lavolatilité des prix des matièrespremières agricoles handicape lesproducteurs, qui ne savent plusplanifier leur production et pourqui les risques s’accroissent. Ellepeut aussi déboucher sur des situa-tions de panique: si un fonds d’in-vestissement spécule à la hausse, lesacheteurs vont s’empresser d’ache-ter, les vendeurs retarder la vente –chaque fois dans la conviction quele spéculateur décide en connais-sance de cause –, et il en résulte unerareté artificielle.

Olivier De Schutter, professeur dudroit international à l’Universitéde Louvain et à Columbia Univer-sity, est le rapporteur spécial desNations unies pour le droit àl’alimentation. Il a succédé à ceposte à Jean Ziegler enmai 2008.De 2004 à 2008, il était le secré-taire général à la Fédération inter-nationale des Ligues des droits del’homme. Il est l’auteur de nom-breux ouvrages sur les droitséconomiques et sociaux. OlivierDe Schutter, 42 ans, estmarié etpère de trois enfants. Ces derniersportent chacun un prénomquirappelle les droits de l’homme:Théo René-Cassin, Nesle Castor(surnomde Simone de Beauvoir)et Jean San Suu Kyi.Le Belge a passé toute son enfanceet adolescence dans les pays endéveloppement. Il se dit trèsattaché à l’Afrique, plus particuliè-rement au Rwanda.R. E.

Le successeurde Jean Ziegler

1980, on avait plutôt assisté à unnet désengagement. La crise de2008 a changé cela. Mais de laparole aux actes, le gouffre estimmense. Au sommet de L’Aquilade juillet 2009, le G8 avait promis

– La Banque mondiale a reconnuque négliger l’agriculture était uneerreur: investir dans ce secteurconstitue la meilleure façon deréduire la pauvreté rurale. Et pour-tant, depuis le début des années

mation moyenne mondiale deviande s’élevait en 2000 à 37,4kilos, mais si la tendance actuelle sepoursuit, la consommation mon-diale sera de 50 kilos en 2050, et50% des céréales produites serontconsacrées à la nourriture animale.Si l’on n’agit pas sur ces courbes, ilfaudra augmenter la productionagricole de 70% d’ici à 2050 pourrépondre aux besoins mondiaux.

–Enquoi la criseactuelle est-elledifférentede cellede2008quiavaitprovoquédes émeutesde la faimdansdenombreuxpays?– D’abord, les impacts sont diffé-rents grâce à la stabilité du prix duriz. Fin avril 2008, la tonne avaitatteint un sommet de 1000 dollars,triplant son prix en l’espace dequelques mois! La flambée étaitprovoquée notamment suite à ladécision de la Thaïlande et del’Inde de restreindre leurs exporta-tions afin de contenir la hausse deprix chez eux. Or des pays commeles Philippines, grand consomma-teur de riz, n’avaient d’autre choixque d’importer. Une rareté artifi-cielle a donc été créée, encoura-geant la spéculation. Au printemps2008, les marchés agricoless’étaient par ailleurs emballés àcause de la flambée du prix depétrole qui fluctuait entre 130 et140 dollars le baril. Aujourd’hui, ilse situe autour de 100 dollars. Onverra ces prochaines semainesl’impact de la tendance haussière.

–Quelle leçon lemondea-t-il rete-nuede la crisede2008?– Nous refusons d’en tirer vraimentles enseignements. La concurrenceentre l’alimentation humaine, lescultures fourragères et les biocar-burants crée des conséquencesperverses, plus encore dans lecontexte actuel où l’augmentationdes prix du pétrole encourage laproduction de biocarburants. Nousn’avons pas agi non plus contre laspéculation de façon déterminée,alors que le comportement desfonds d’investissement sur lesmarchés dérivés des matièrespremières agricoles a des consé-quences nuisibles. Enfin, on aréinvesti dans l’agriculture, maispas suffisamment.

– Justement, laBanquemondialeavait juré en2008de fairede l’agri-culture sapriorité…

JOCK

FIST

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Olivier De Schutter: «Nous n’avons pas agi contre la spéculation de façon déterminée.» BRUXELLES, 26 FÉVRIER 2010

L’interview de la semaine Paraît chaque samedi

Page 23: letemps_demographie

23EconomieLe TempsSamedi 22 janvier 2011

TabacPhilip Morris licencieà NeuchâtelPhilip Morris procède à unelourde restructuration sur sonsite de Neuchâtel. Le fabricant decigarettes va supprimer un maxi-mum de 120 emplois sur lesquelque 1500 qu’il compte àNeuchâtel. Les suppressions depostes se feront par le biais deretraites anticipées mais deslicenciements seront égalementprononcés, a indiqué vendrediPhilip Morris dans un communi-qué. (ATS)

RésultatsZehnder en croissanceLe groupe argovien Zehnder, actifdans les radiateurs et la ventila-tion, a réalisé l’an dernier unchiffre d’affaires de 476 millionsd’euros (615 millions de francs,chiffre encore non révisé). Sesventes montrent ainsi une pro-gression de 9% par rapport à2009. (ATS)

ThyssenKrupp stagneLe numéro un allemand de lasidérurgie ThyssenKrupp a an-noncé vendredi que son bénéficeopérationnel (Ebit) sur le premiertrimestre de son exercice 2010/11

était «au même niveau» qu’un anauparavant, soit 277 millionsd’euros (358 millions de francs).Le bénéfice opérationnel a toute-fois été amputé de quelque 370millions d’euros à cause des pro-blèmes de sa filiale Steel Ameri-cas, pénalisée par des problèmesde démarrage de hauts fourneauxaux Etats-Unis et au Brésil. Legroupe a par ailleurs évalué à 11milliards d’euros son chiffred’affaires sur le trimestre. (ATS)

Dix milliards à la Banquecantonale de ZougLa Banque cantonale de Zoug a vuson résultat quasiment stagner en2010 par rapport à l’année précé-dente. Elle a dégagé un bénéficenet de 61,1 millions de francs, enbaisse de 0,5%, notamment sousl’effet d’une hausse des charges depersonnel. Les produits bruts onten revanche progressé de 0,6% à216 millions de francs, selon leschiffres publiés par la banquevendredi. Les dépôts sous gestionont passé la barre des 10 milliardsde francs (+4,5%). (ATS)

Bonnes conditions pourla Compagnie des AlpesLa Compagnie des Alpes, égale-ment présente en Suisse, a vu sonchiffre d’affaires progresser de1,41% au premier trimestre de son

exercice 2010-2011. Elle a profitéde bonnes conditions pour lapratique du ski. La société fran-çaise a enregistré un chiffre d’af-faires global de 90,3 millionsd’euros (116,5 millions de francs)au premier trimestre (clos le 31décembre), qui correspond à lapériode d’activité la plus faible dugroupe CDA. Les domaines skia-bles affichent à eux seuls 61millions d’euros de chiffre d’affai-res sur cette période (+2,1%).(ATS)

IndustrieABB reprend BaldorLe groupe d’ingénierie suisseABB va pouvoir racheter le spé-cialiste américain des moteursélectriques industriels, BaldorElectric. Les autorités de concur-rence américaines ont donnéleur feu vert jeudi à cette tran-saction, a annoncé le groupesuisse. «La division anti-mono-pole du Département américainde la justice a autorisé le projet

d’acquisition de Baldor par ABBpar le biais d’une offre publiqued’achat pour l’ensemble desactions en circulation de Baldorau prix de 63,50 dollars net paraction», en cash, a expliqué ABBdans un communiqué. (ATS)

ConjonctureL’Allemagne a le moralLe climat des affaires s’est encoreamélioré en janvier en Allema-gne, le baromètre Ifo atteignantun nouveau record, au-dessusdes attentes. Il a atteint 110,3points, son record absolu, contre109,8 points en décembre (réviséen légère baisse). Le principalindice de confiance allemandpoursuit ainsi sa remontée débu-tée il y a huit mois, a relevé uneporte-parole de l’institut Ifo. Lesentrepreneurs sont également

plus confiants dans l’avenir:l’indice de leurs attentes pour lessix prochains mois a progressé à107,8 points contre 106,8 pointsen décembre. (AFP)

Transport aérienIAG est néLes compagnies aériennes bri-tanniques British Airways etespagnole Iberia ont fusionnévendredi, donnant naissance àun nouveau groupe baptiséInternational Airlines Group(IAG), conformément à leurcontrat de mariage approuvé parleurs actionnaires en novembre.La cotation des actions de BA etd’Iberia a été suspendue sur lesbourses de Londres et de Madrid,et IAG, le nouveau groupe om-brelle qui rassemble les deuxentreprises, a été inscrit ce ven-dredi au Registre du commercemadrilène. (AFP)

Gategroup reste avec IberiaGategroup prolonge sa collabo-ration avec Iberia. Le groupezurichois spécialisé dans lesservices à bord pour les voya-geurs a signé avec la compagnieaérienne espagnole un nouveaucontrat pour quatre ans, dont lavaleur dépassera les 400 millionsde francs. (ATS)

Panorama

un apaisement dans les relationscommerciales entre les deuxpays, alors que Washingtonporte régulièrement plaintecontre la Chine auprès de l’Orga-nisation internationale du com-merce (OMC) pour concurrencedéloyale. (AFP)

Hu JintaoU Le président chinois Hu Jintaoa exhorté les Etats-Unis à allégerleurs restrictions frappant lesexportations de matériel high-tech vers la Chine, après queWashington et Pékin eurentsigné pour 45 milliards de dol-lars (43,4 millions de francs) decommandes chinoises à l’indus-trie américaine. «Nous espéronsque les Etats-Unis […] allégerontleurs contrôles sur les exporta-tions de matériel high-tech versla Chine aussi vite que possibleafin de doper leurs exporta-tions», a dit Hu Jintao jeudi soir àChicago. Il a également souhaité

La Chine souhaite «l’apaisement»

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BenAli a créé une sociétéà deux vitesses en TunisieCrise Les activités reprennent peu à peu dansun climat d’incertitude politique et économique

La révolution du jasmin n’a pasencore mis fin à l’incertitude poli-tique et économique en Tunisie.La bourse de Tunis est fermée de-puis dix jours. Les banques et lesassurances ont repris très partiel-lement leurs activités en cette finde semaine. Selon des témoins àTunis, les files d’attente sont visi-bles devant les distributeursautomatiques de billets et lescommerces. Des produits alimen-taires – pain, lait, fruits, légumes –commencent à manquer.

«Nous découvrons avec un cer-tain effroi la société à deux vites-ses qui s’est construite au fil desannées, fait remarquer un Tuni-sien. D’un côté, la plus grande par-tie de la population trime pourgagner entre 300 et 500 francspar mois. De l’autre, les dirigeantspolitiques et leurs coteries qui, àcoup de favoritisme, du chantageet d’abus de pouvoir, jouissentd’une richesse inouïe. Les same-dis, les magasins de luxe et lesrestaurants à la mode sont bon-dés jusqu’à tard dans la nuit.»

Les caciques du régimeLes regards des enfants de la

révolution du jasmin se tournentvers les bailleurs de fonds qui, se-lon eux, ont soutenu un régimeautoritaire et corrompu les yeuxfermés. Entre 1995 et 2009,l’Union européenne a versé1,7 milliard d’euros à la Tunisie etla Banque européenne 2,8 mil-

liards d’euros. Autre bailleur defonds, la Banque mondiale qui,dans son dernier rapport sur lepays, se félicite de la baisse dutaux de pauvreté descendue sousla barre de 4% de la population.En 2009, le Forum économiquemondial a classé la Tunisiecomme le pays le plus compétitifd’Afrique alors même que le chô-mage était de 14% et de 40%parmi les jeunes de moins de25 ans.

Les secteurs industriels tuni-siens – textile, agro-industrie, in-formatique et centres d’appel –sont pour l’ensemble tenus par lescaciques du pouvoir ou conjoin-tement avec des partenairesétrangers. Ils bénéficient d’un ré-gime spécial qui leur exempte desdroits de douane pour les équipe-ments et matières premières im-portés et des impôts sur les béné-fices pendant dix ans, une facilitérenouvelable à l’envi.

L’écart de revenu ne concernepas que les villes, mais égalementles régions rurales où les possibi-lités d’embauche sont encore plusrares. Certains agriculteurs ontfini par abandonner leurschamps.

C’est cette semaine que lesagences de notation ont mesuréla fragilité de l’économie tuni-sienne. Standard & Poors et Fitchviennent d’abaisser leur notepour la dette qui s’élevait à 39%du PIB à la fin 2010.RamEtwareea

Jean-MarieMessier neretourne pas enprisonJustice L’homme d’affaires doit payerune amende de 150000 euros

Jean-Marie Messier, poursuivipour des délits présumés au mo-ment des déboires de son ex-so-ciété Vivendi Universal en 2002,a été condamné vendredi à 3 ansde prison avec sursis et 150 000euros d’amende par le Tribunalcorrectionnel de Paris.

L’ancien chef d’entreprise em-blématique des années 1990 estreconnu coupable de «diffusion

de fausse information aux mar-chés et abus de biens sociaux.»Il est relaxé en revanche surl’accusation de manipulation decours. Parmi les six autres préve-nus, Edgar Bronfman Jr, directeurgénéral de Warner Music, a étécondamné à 15mois de prisonavec sursis et cinq millionsd’euros d’amende pour délit d’ini-tié. ATS

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Les bénéfices liés à la vente du sac et à la participation d’Ali et Bono à cette campagne sont reversés

au Conservation Cotton Initiative Uganda. Retrouvez Ali et Bono sur louisvuittonjourneys.com

Ali et Bono sont habillés en Edun. Ali porte le sac collaboratif Louis Vuitton/Edun.

Les plus belles aventures ont commencé en Afrique.

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Economie Le TempsSamedi 22 janvier 201124

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Paul Volckerne conseilleraplusBarackObamaEtats-Unis L’inspirateur de la réforme deWallStreet se retire, laissant son œuvre incomplèteYves Genier

Désigné conseiller spécial duprésident pour lutter contre lacrise financière peu après l’élec-tion de Barack Obama en novem-bre 2008, Paul Volcker se retire.L’ancien président de la Fed, l’undes principaux inspirateurs de laréforme de Wall Street, sera rem-placé par un industriel, Jeffrey Im-melt, directeur général de GeneralElectric, l’un des plus grands grou-pes du pays.

Le changement, annoncé par laMaison-Blanche cette fin de se-maine, survient alors que le durcis-sement des nouvelles règles deWall Street est pour l’essentiel soustoit. La loi Dodd-Frank, qui la défi-nit, a été votée en juillet par le Con-grès. Ses dispositions d’applica-tion sont en train d’être publiées.

La marque la plus saillante del’œuvre de Paul Volcker est la dis-position qui porte son nom et quiinterdit aux banques de faire dunégoce pour leur propre compte.Toutefois, la version finale de la loiest moins stricte que ne le souhai-tait son inspirateur. Elle laisse auxbanques une petite marge demanœuvre en leur permettantd’engager 3% de leurs fonds pro-pres dans de telles opérations.

Cette brèche «permet aux ban-ques de contourner la loi. PaulVolcker lui-même a dit qu’il re-grettait cela. Donc, le durcisse-ment réglementaire américain aété plus limité et démagogique

que vraiment effectif», juge DidierCossin, professeur de finance àl’IMD à Lausanne.

«Les affaires peuventreprendre»

L’arrivée d’une majorité républi-caine à la Chambre des représen-tants en novembre a largement re-fermé la fenêtre du durcissementde la réglementation financière.«L’appétit du Congrès pour unepoursuite des réformes est devenunettement moindre», souligne Cé-dric Tille, professeur d’économie àl’Institut universitaire de hautesétudes internationales et du déve-loppement (HEID) à Genève. Di-dier Cossin estime que «non seule-ment le durcissement sera limité(comme il s’annonce aussi au ni-veau international avec Bâle III –règles augmentant fortement leniveau minimal de fonds propresexigibles), mais il semble que l’onne parlera même plus guère dedurcissement».

Le départ de Paul Volcker coïn-cide aussi avec le retour àmeilleure fortune des grandesbanques américaines. La plupartd’entre elles ont publié, à l’excep-tion de Bank of America vendredi,des résultats en hausse en 2010. Deplus, complète Cédric Tille, «le pro-gramme TARP (Trouble Asset Re-lief Program), qui a permis au gou-vernement d’alléger les bilans desbanques, a coûté moins cher queprévu. Les affaires peuvent repren-dre comme avant.»

Face à denouvellesmenaces,Google changededirecteurInternet En place depuis dix ans, Eric Schmidt quitte la direction pour être remplacé par LarryPage. En plus de l’ombre de Facebook, Google fait face à plusieurs enquêtes importantes

Anouch Seydtaghia

Quelques heures après avoirchangé de directeur au niveausuisse, Google change de tête auniveau mondial. Eric Schmidt (55ans), en place depuis dix ans, cé-dera le 4 avril son poste à LarryPage (37 ans), cofondateur de l’en-treprise. Eric Schmidt demeureraprésident du conseil d’administra-tion. Il détiendra encore 2,7% ducapital de Google (valeur: 5,45 mil-liards de dollars) après avoirvendu il y a peu des actions pour335 millions de dollars (321 mil-lions de francs). La nouvelle de ceremplacement a éclipsé la publica-tion des résultats annuels 2010 deGoogle: un chiffre d’affaires enhausse de 24% à 29,3 milliards dedollars, un bénéfice en progres-sion de 30% à 8,5 milliards.

Pourquoi un changement de di-rection dans un contexte si favora-ble? Lors d’une conférence, EricSchmidt a concédé que la proxi-mité de ses tâches avec celles deLarry Page et Sergey Brin avait con-duit à des délais supplémentairesdans les processus de décision. Ordésormais, Google devra agir viteface à plusieurs menaces.

k FacebookGoogle a clairement raté le phé-

nomène des réseaux sociaux. Son

service «Buzz» ne fait pas parler delui, son réseau Orkut n’a jamais eud’audience mondiale. Plus graveencore, aux Etats-Unis, entre jan-vier et novembre 2010, selon le ca-binet Experian Hitwise, le trafic gé-néré par Facebook a dépassé celuide Google. Autre exemple: le traficenvoyé par Facebook sur Amazona progressé de 328% en 2010, (pas-sant de 1,8% à 7,7%), alors que celuide Google diminuait de 2% (19,6%du trafic), selon JP Morgan. Con-clusion: Larry Page, réputé davan-tage orienté vers les produits etservices qu’Eric Schmidt, aura cer-tainement pour mission de se fo-caliser sur les réseaux sociaux. Carles annonceurs pourraient migrerune partie de leur budget de la «re-

cherche textuelle» (type Google) àla recherche sociale, domaine deprédilection de Facebook.

k La téléphoniemobileA priori, la situation est confor-

table pour Android, le système deGoogle pour téléphone. Aux Etats-Unis, selon les derniers chiffres ducabinet ComScore, Android dé-passe toujours légèrementl’iPhone en termes de portableséquipés. Mais Google fait face àdeux défis: d’abord la fragmenta-tion d’Android, qui énerve beau-coup de clients, les fabricants deportables tardant parfois beau-coup à proposer les mises à jour dusystème.

En parallèle, Google aura tout àprouver dans le domaine des systè-mes d’exploitation pour ordina-teurs. Chrome OS, qui doit venir

défier Windows cette année, sus-cite déjà beaucoup de scepticismedans le milieu high-tech. La vo-lonté de Google de gérer le sys-tème en ligne ne convainc pas.

Bruxelles etWashingtonBruxelles et l’Etat du Texas soup-

çonnent Google de favoriser cer-tains résultats dans les recherches.Ce dossier est sérieux: si Google neparvient pas à convaincre rapide-ment les autorités de la concur-rence de sa bonne foi, il risque desenquêtes fleuves – comme cellesque Microsoft a dû subir. De plus,le Département américain de lajustice enquête sur le rachat parGoogle, pour 700 millions de dol-lars, du site de réservation de voya-ges ITA. A priori, ce sera le nouveaurôle d’Eric Schmidt de défendreGoogle auprès des autorités.

Des citations explosivesEric Schmidt est réputé pour desphrases explosives:U «Un jour nous avons eu uneconversation où nous imaginionsque nous pourrions essayer deprédire la bourse. Et ensuite nousavons décidé que c’était illégal.Alors nous avons arrêté de lefaire.» (mars 2010)U «Si vous avez 14 photos de vous

sur Internet, nous pouvons prédirequi vous êtes avec un taux deréussite de 95%.» (août 2010)U «Avec des produits commeGoogle Latitude, vous pouvez nousdire où vous êtes et ensuite dire àvos amis ou vous êtes. Nous pou-vons ensuite prédire où vous irez.»(août 2010)A.S.

Larry Page va reprendre ladirection de Google.

DR

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9.75% sur actions Newmont Mining Corporation Reverse Convertible à Barrière

Coupon Sous-jacents Barrière N° de valeur Symbole Devise Date de remboursement Souscription jusqu'au

9.75% Newmont Mining 75% 12 345 982 USNEM USD 8 février 2012 28 janvier 2011

Reverse Convertibles à Barrière

Coupon Sous-jacents Barrière N° de valeur Symbole Devise Date de remboursement Souscription jusqu'au

5.75% p.a. Nestlé, Roche, Novartis 65% 12 269 950 NRNOM CHF 1er février 2013 26 janvier 2011 8.00% Nestlé, Credit Suisse, Roche 69% 12 269 958 RBNCR CHF 3 février 2012 27 janvier 2011

10.50% Daimler, BMW, Volkswagen 59% 12 345 967 RBDBV CHF 3 février 2012 27 janvier 2011 11.25% EADS, Siemens, BMW 65% 12 345 976 ESBRC CHF 8 février 2012 28 janvier 2011 12.25% Syngenta, Monsanto, Yara 65% 12 269 952 SMYMB CHF 8 février 2012 1er février 2011 15.00% Renault, Carrefour, Lafarge 65% 12 269 954 RCLMB EUR 2 février 2012 25 janvier 2011 11.25% Siemens, Bayer, BASF 75% 12 345 972 SBBBC EUR 7 février 2012 28 janvier 2011 8.00% p.a. Gold, Silver, Palladium 49% 12 269 957 USFPM USD 7 février 2013 25 janvier 2011

10.25% Coca-Cola, Microsoft, Pfizer 75% 12 269 933 KMPMB USD 1er février 2012 24 janvier 2011 9.00% Apple 79% 12 345 980 USAAP USD 8 février 2012 28 janvier 2011 8.75% Caterpillar 79% 12 345 978 USCAT USD 8 février 2012 28 janvier 2011

8.00% Google 85% 12 345 981 USGOO USD 8 février 2012 28 janvier 2011 9.50% Starbucks 79% 12 345 979 USSBU USD 8 février 2012 28 janvier 2011

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25FinanceLe TempsSamedi 22 janvier 2011

Brèves

EspagneU Le gouvernement espagnolprépare un nouveau «plan» pourrenforcer le réseau des caissesd’épargne, le maillon faible dusystème bancaire du pays, a an-noncé vendredi le numéro deuxdu gouvernement, Alfredo PerezRubalcaba. «Le gouvernementprépare un plan» dont l’objectifest de «renforcer la solvabilité etla crédibilité des caisses d’épar-gne», a annoncé Alfredo PerezRubalcaba à l’issue du Conseil desministres. (AFP)

BulgarieU La Banque européenne d’in-vestissement a accepté vendredid’aider la Bulgarie à construiredes autoroutes avec des fondseuropéens, et pourrait aussiselon Sofia aider à financer lapart bulgare dans le projet Na-bucco. «La Bulgarie a le droit detoucher des fonds du budgeteuropéen, mais vous devez êtreprêts avec des projets», a déclaréà Sofia le président de la BEI, leBelge Philippe Maystadt.(AFP)

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La boursesuisse

RepriseLa bourse suisse a démarré la séance de vendredi enhausse de 0,25% à 6529 points, malgré les clôturesnégatives de New York et Tokyo. Le marché s’estclairement raffermi au cours de la séance. L’indice deconfiance allemand IFO a enregistré une croissanceétonnante et a été bien accueilli par les investisseurs.L’échéance des options Eurex a également influencépositivement le marché. Le SMI a progressé de 0,8% à6567 points et le SPI de 0,7% à 5876 points. U Grâceaux bons résultats publiés par la Bank of America,les valeurs bancaires ont été à la fête.UBS s’est appré-cié de 1,8% à 16,99 francs,Credit Suissede 2,6% à43,63 francs et Julius Baerde 2% à 42,95 francs.U Pour sa part,Actelion (+1,8% à 52,85 francs) aprofité de nouvelles rumeurs faisant état de la pré-paration par des banques d’investissement d’unetransaction pour une grande société. U Les autori-tés antitrust du Département de justice américainont donné jeudi soir leur accord à la reprise del’américain Baldor Electric parABB (+2,4% à 22,48francs). La dernière condition à la transaction estainsi remplie. U Dans le secteur du luxe, SwatchGroup (+ 0,9% à 378 francs) et dans une moindremesureRichemont (–0,5% à 52,65 francs) ont re-trouvé des couleurs grâce à de nouvelles analyses etrecommandations positives de plusieurs banquessur le secteur. U Pour sa part, Petroplus (+1,9% à14,71 francs) a encore fait partie du peloton de tête.Le titre aura progressé de près de 10% cette semaine.U Les poids lourds de la cote ont été légèrement enretrait.Novartis (inchangé à 54,20 francs) n’a pasprofité d’une nouvelle concernant les tablettesCladribin de son concurrent Merck. Les autoritéssanitaires européennes ont confirmé une décisionantérieure et refusé définitivement leur commercia-lisation.Roche (+ 0,2% à 140,80 francs) a reçu l’auto-risation de commercialiser au Japon l’Edirol, undérivé de la vitamine D3.Nestlé a progressé de 0,7%à 52,60 francs.BCGE Private Banking

NewYork Entraîné par General ElectricA la clôture, le Dow Jones prenait 0,41% à11871,84points tandis que le Nasdaq, à dominantetechnologique, cédait 0,55% à 2689,54 points. L’in-dice élargi Standard & Poor’s 500 avançait de 0,24% à1283,35 points. «Le marché répond largement ausignal donné par les résultats, meilleurs qu’attendu,à l’image de General Electric qui est considérécomme un baromètre» de l’économie, a expliquéAnthony Conroy, de BNY Convergex Group. AFP

Europe Légère repriseLes bourses européennes se reprenaient légèrementen matinée, menées par les valeurs liées aux matiè-res premières et les bancaires:Dexia (+3,86%),RoyalBankof Scotland (+6,52%),Credit Agricole(+3,30%) et Société Générale (+2,57%). Les statisti-ques sur le climat des affaires en Allemagne et enFrance étaient rassurantes, avec notamment l’IFO auplus haut depuis la réunification des deux Allema-gnes. En l’absence de chiffres macroéconomiques,l’échéance des options et futures janvier menaientles marchés qui enregistraient des gains substantielsen deuxième partie de séance. U ThyssenKrupp(+0,28%) a annoncé que son bénéfice d’exploitationau premier trimestre serait similaire à celui de l’an-née précédente. U Delhaize Groupe (+2,64%) aaffiché un chiffre d’affaires trimestriel légèrementinférieur aux attentes au quatrième trimestre.U Bankinter (+3%) a fait état d’un bénéfice infé-rieur aux attentes pour 2010 plombé par le renché-rissement de ses coûts de financement et une haussede ses provisions pour créances douteuses. U SAP(–0,30%) faisait l’objet de rumeurs de placement.U L’Eurostoxx50 a clôturé en hausse de 1,47% à2970,56. Bordier & Cie, Banquiers privés

Goldman Sachs préfère les paysdéveloppés aux émergentsPerspectives Pour la première fois depuis cinq ans, la banque prévoit une croissance du PIBbien supérieure à la moyenne. Les experts estiment que l’or atteindra son sommet en 2012

Emmanuel Garessus, Zurich

Goldman Sachs a dressé un ta-bleau particulièrement optimistede l’économie et des actions ven-dredi à Zurich lors de sa «confé-rence stratégique». Sur l’ensembledes régions, ses prévisions dépas-sent le consensus. C’est la pre-mière fois depuis cinq ans, a expli-qué David Kostlin, responsable dumarché américain. L’accélérationde la croissance américaine expli-que l’essentiel des choix d’inves-tissement de l’institut. En effet, lesanalystes recommandent d’inves-tir de préférence dans les pays dé-veloppés plutôt que dans lesémergents, notamment durantles premiers mois de l’année. Carles politiques monétaires et les in-terventions administratives con-tre les hausses de prix pourraientperturber les bourses chinoises ouindiennes.

Au sein des émergents asiati-ques, la préférence est accordéeaux entreprises et régions les plussensibles au marché américain,comme le Japon, la Corée etTaïwan.

L’avis de David Kostlin s’étaitavéré correct en 2010. Cette starde Wall Street avait annoncé, il y aun an, que l’indice S & P 500 desactions américaines serait à 1250points à la fin 2010. Aujourd’hui,il prévoit un niveau de 1500

points à la fin 2011. Il anticipe eneffet une accélération de la crois-sance du PIB américain à 4% d’iciau milieu de cette année et l’ab-sence de risque d’inflation ou dehausse des taux directeurs. Un en-vironnement idéal pour les mar-chés. La nervosité des acteurspourrait monter d’un cran dansun mois, lorsque le Congrès déci-dera ou non de relever le plafondde la dette. Mais la tendance haus-sière ne sera pas remise en ques-tion.

Malgré les craintes et les criti-ques à l’égard du système capita-liste, le PIB américain estaujourd’hui 16% plus élevé qu’en2005. Le revenu des Américainss’est accru de 2100 milliards dedollars.

Non seulement le PIB pro-gresse, mais les bénéfices des en-treprises vont dépasser leur ni-veau record.

En réponse à la crise, les ména-ges ont dû accroître leur tauxd’épargne. Aujourd’hui il atteint6% et ne devrait plus progresser.Cela signifie que la consomma-tion privée, qui représente 70% del’économie américaine, va de nou-veau soutenir la croissance. C’estune bonne nouvelle pour le tauxde chômage. Ce dernier ne bais-sera cependant pas assez pourobliger la Réserve fédérale à rele-ver ses taux directeurs.

Nouvellehaussedesbénéfices

Goldman Sachs prévoit unehausse de 14,5% des bénéficesl’année prochaine et d’encore10,5% en 2012. Ceux-ci dépendentdes volumes d’affaires et des mar-ges. La banque américaine s’at-tend à une hausse des ventes de8,1% cette année et de 7,2% l’annéeprochaine, soit bien davantage

que la moyenne des experts(86,6% en 2011 et 6% en 2012).

«Le débat le plus chaud du mo-ment à Wall Street concerne lesmarges des entreprises», selon Da-vid Kostlin. Le consensus des ana-lystes prévoit une hausse à 9,6% en2012, contre 8,5% en 2010. Sur cepoint précis, Goldman Sachs estplus réservé et prévoit une margede 9% en 2012.

Picde l’orL’environnement ne se détério-

rera pas de sitôt, selon la banqueaméricaine. Le mouvement de re-prise ne dure que depuis 18 moiset en moyenne un cycle s’étendsur 3 à 4 ans, ce qui lui permetd’augmenter le PIB de 25%. Si lesattentes de Goldman Sachs sontexactes, à la fin 2012 le PIB se seraaccru de 20% depuis son point leplus bas.

Le marché européen des ac-tions devrait également progres-ser d’environ 20%. Gerald Moser,directeur de l’institut américain,privilégie les cycliques et les mar-chés du nord du continent.

Enfin, dans les métaux pré-cieux, Joshua Crumb, stratégiste,estime que la demande d’or vapermettre au métal jaune depoursuivre sur sa lancée. Mais lepic sera atteint en 2012 quand lestaux d’intérêt réels redeviendrontpositifs aux Etats-Unis.

L’euro revient au-dessus de 1,30 francChanges De solides données conjoncturelles en Allemagne soutiennent la monnaie unique

L’euro s’est installé vendredi au-dessus de la barre de 1,30 face aufranc. Une marque qu’il avait dé-passée la veille, sans pouvoir la te-nir. Le franc est ainsi au plus basface à la monnaie unique euro-péenne depuis le 9 décembre der-nier sur le marché des changes.L’euro regagne également du ter-rain face au dollar, repassant ven-dredi au-dessus de la barre de 1,35,un niveau plus vu depuis près dedeux mois.

Explication: la devise des Dix-Sept profite de données conjonc-

turelles favorables, en particulierd’une croissance allemande ro-buste. Le climat des affaires s’est enoutre encore amélioré en janvieroutre-Rhin, selon le dernier baro-mètre Ifo. Il atteint désormais110,3 points, son record absolu,contre 109,8 en décembre.

Reste à savoir si ce regain de vi-gueur de l’euro sera durable. Pourla Suisse, la question est primor-diale alors que le débat sur le rôleque la Confédération doit tenirdans ce dossier – en volant à l’aidedes exportateurs – est désormais

sur la table. Vendredi, l’ancien cheféconomiste de la Banque natio-nale suisse (BNS), Ulrich Kohli, aamené sa voix au débat en esti-mant dans la Basler Zeitung que lastratégie de l’institut d’émissionvisant à tenter d’empêcher le ren-chérissement du franc a été «unfiasco total». La banque centrale a«au mieux retardé l’appréciationde deux à trois mois» et «a fini parcapituler en juin», a-t-il ajouté.

Le professeur Kohli estime quela BNS ne doit plus intervenir, car«les taux de change variables don-

nent toujours lieu à des fluctua-tions, qui se corrigent d’elles-mê-mes avec le temps». De son pointde vue, il est «très possible, mêmeprobable, que l’euro se rétablisse».

De son côté, la BNS continue entout cas à optimiser son bilan endiversifiant ses devises. Ses posi-tions en euros sont passées de90,9 milliards à la fin septembre2010 à 89,6 milliards fin décem-bre, selon des données publiéesvendredi. A leur plus haut, au30 juin 2010, elles se montaient à120,6 milliards d’euros. LT

Bankof America a fortement creusé sa perteBanque L’établissement a publié des résultats largement inférieurs aux prévisions

Bank of America a fortementcreusésapertel’andernier àcausededépréciations et d’une baisse des re-cettes, mais a réduit la perte sur leseul quatrième trimestre, des résul-tats largement inférieurs aux prévi-sions dans les deux cas.

Elle a souligné vendredi dans uncommuniqué que la perte annuellenette avait atteint 3,6 milliards dedollars (3,47 milliards de francs) en2010, contre 2,2 milliards un an plustôt.

Au quatrième trimestre, la pertenette s’élève à 1,6 milliard de dollars,

trois fois inférieure à celle de 5,2 mil-liards de dollars enregistrée un anplus tôt à la même période.

Par action, le bénéfice net horséléments exceptionnels ressort à86 cents, alors que les analystes ta-blaient sur 98 cents, et à 4 cents paraction sur le quatrième trimestre,alors que Wall Street misait enmoyenne sur 14 cents.

La première banque américaineen termes d’actifs, et celle qui a leplus de mal à se remettre de la crise, avu le total de ses produits reculer de8% l’an dernier à 110,2 milliards de

dollars, moins qu’attendu par lesanalystes,etde11% lors des troisder-niers mois de l’année à 22,4 milliardsde dollars. Les analystes tablaientrespectivement sur 112,6 et 24,9milliards de dollars.

«L’an dernier a été une année dereconstruction et de nécessaires cor-rections», a commenté le directeurgénéral Brian Moynihan.

«Nos résultats reflètent les pro-grès que nous faisons pour mettrecet héritage, essentiellement lié àl’hypothécaire, derrière nous», a-t-ilajouté. «Nous avons gagné 10,2 mil-

liards de dollars hors dépréciationsd’actifs intangibles, avons consolidénos capitaux, réduit le risque sur no-tre bilan, et vendu plus de 19 mil-liards de dollars d’actifs» non straté-giques. Sur l’ensemble de l’année, labanque a passé des dépréciationsd’actifs intangibles (goodwill) de12,4 milliards de dollars.

«Nous entrons dans l’année 2011[…] sur fond d’amélioration de l’éco-nomie. Une reprise économiquepleine dépend de la stabilité du mar-ché immobilier», a précisé BrianMoynihan.AFP

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Ordre des informations de fonds: Nom du fonds, monnaie comptable du fonds, Conditions d’émission / rachat, Particularités, Valeur d’inventaire(valeurs du vendredi, 21.01.2011, indication des fluctuations de cours voir particularités), Performance 2011 en %FONDS DE PLACEMENT Fournis par: Swiss Fund Data AG en collaboration avec SIX Swiss Exchange AG et SIX Telekurs Ltd. PUBLICITÉ

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Select Euro EUR 1/1 e 135.51 3.2Select Europe EUR 1/1 e 141.87 1.5Switzerland CHF 1/1 e 8.48 2.2Thailand USD 1/1 e 93.01 -2.4US Innovative Companies USD 1/1 e 9.03 1.7US Opportunities USD 1/1 e 11.20 1.7USD Reserve USD 1/1 e 12.10 0.0Volatility Euro Equities EUR 1/1 e 149.99 -0.3Volatility World Equities USD 1/1 e 138.57 -0.6

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Fonds en obligationsBCGE Synchrony Finest of LPP Bonds ACHF 1/1 a 1044.97 -0.1BCGE Synchrony Swiss Govt Bonds CHF 4/3 e 1074.72 -1.1

Fonds en actionsBCGE Synch. Small & Mid Caps CH A CHF 1/1 e 1152.86 -1.8BCGE Synchrony Europe Equity EUR 4/3 f 1104.51 1.1BCGE Synchrony Swiss Equity CHF 4/3 e 2048.01 1.8BCGE Synchrony US Equity USD 4/3 f 1152.64 1.7

Fonds d’allocation d’actifsBCGE Rainbow Balanced (CHF) CHF 2/1 e 125.46 2.1BCGE Rainbow Balanced (EUR) EUR 2/1 e 106.98 0.1BCGE Rainbow Defensive (CHF) CHF 2/1 e 104.71 1.3BCGE Rainbow Dynamic (CHF) CHF 1/1 e 94.86 2.7BCGE Rainbow Dynamic (EUR) EUR 1/1 e 110.00 0.3BCGE Rainbow World Equity (CHF) CHF 1/1 e 90.45 4.0BCGE Synchrony Finest of LPP 25 A CHF 1/1 a 968.58 1.2BCGE Synchrony Finest of LPP 40 A CHF 1/1 a 922.86 2.0BCGE Synchrony Finest of LPP 40 SRI ACHF 1/1 a 876.35 1.7

Banque CIC (Suisse) SATél. +41 61 264 14 51www.cic.ch

Fonds en obligationsCIC CH Fund - Bond CHF B CHF 2/1 e 1151.97 -0.2CIC CH Fund - Bond Europe B EUR 2/1 e 715.04 -1.2

Fonds en actionsCIC CH Fund - Action Swiss B CHF 2/1 e 1752.65 1.6

Fonds d’allocation d’actifsCIC CH Fund - Strategy Global (CHF) B CHF 2/1 e 916.01 2.5CIC CH Fund - Strategy Global (EUR) B EUR 2/1 e 577.71 1.1

Autres fondsCIC CH Fund - Bond Convert B EUR 2/1 e 1091.56 -0.2

Banque de Dépôts et de GestionTél. +41(0)21 341 85 [email protected]

Fonds en obligationsBDG Bonds Opportunities (EUR) EUR 3/2 e 1056.53 -0.1

Fonds en actionsBDG Swiss Stocks CHF 3/2 e 1165.71 1.1

Fonds d’allocation d’actifsBDG Balanced (CHF) CHF 3/3 e 1034.16 3.3

Banque Baring Brothers Sturdza SATél. +41 22 317 98 [email protected]

Nippon Growth (UCITS) Fd A JPY 2/1 a 66817.00 4.8Nippon Growth (UCITS) Fd B acc JPY 2/1 a 56358.00 4.6Nippon Growth (UCITS) Fd C dist JPY 2/1 a 54531.00 4.7Nippon Growth Fund JPY 2/1 a 67084.00 6.8Strategic China Panda Fund EUR 2/1 e 2126.39 2.3Strategic China Panda Fund GBP 2/1 e 2048.23 2.3Strategic China Panda Fund USD 2/1 e 2157.24 2.3Strategic Euro Bond Fund acc EUR 2/1 e 1058.95 -0.7Strategic Euro Bond Fund dist EUR 2/1 e 1016.95 -0.7

Banque Pasche CM-CIC Private BankingTél. + 41 22 818 82 [email protected]

Représentant pour la Suisse:Wegelin Fondsleitung AG9001 St. Gallen

Fonds en actionsElite Strat.Glob. EmMa FoF USD 2/3 f 113.56 1.0Elite Strategic Asia FoF EUR 2/3 f 105.40 0.1Elite Strategic Europe FoF EUR 2/3 f 113.69 1.2Elite Strategic Latin America FoF USD 2/3 f 112.21 -0.2Elite Strategic North America FoF USD 2/3 f 109.71 1.1

Fonds d’allocation d’actifsElite Strategic Balanced FoF EUR 2/3 f 100.57 0.4Elite Strategic Growth FoF EUR 2/3 f 95.03 -0.0Elite Strategic Income FoF EUR 2/3 f 104.32 -0.1

Banque Piguet & Cie S.A.Tél. 021 310 10 [email protected]

Fonds d’allocations d’actifsPiguet Pondéré (CHF) CHF 3/2 af 197.11 1.4Piguet Pondéré (EUR) EUR 3/2 af 122.42 0.7

Fonds en actionsPiguet Actions Suisses CHF 3/2 af 164.92 0.7Piguet Int’l Fd-World Equities USD USD 2/1 af 111.10 0.9Piguet Int’l Fd-World Equities-cl. CHF CHF 2/1 af 113.17 1.6Piguet Int’l Fd-World Equities-cl. EUR EUR 2/1 af 85.42 0.6

Fonds en obligationsPiguet Global Fd Int’l Bd CHF Cap CHF 2/1 af 152.60 0.8Piguet Global Fd Int’l Bd CHF Dis CHF 2/1 af 112.43 0.8Piguet Global Fd Int’l Bd CHF-cl. J Dis CHF 2/1 af 98.97 0.8Piguet Global Fd Int’l Bd EUR Cap EUR 2/1 af 136.56 -0.7Piguet Global Fd Int’l Bd EUR Dis EUR 2/1 af 97.59 -0.7Piguet Global Fd Int’l Bd USD Cap USD 2/1 af 216.40 -0.1Piguet Global Fd Int’l Bd USD Dis USD 2/1 af 142.02 -0.1

Banque PrivéeEdmond de Rothschild SAGenève

Edmond de Rothschild Prifundwww.edr-prifund.ch,Tél. +41 58 818 95 68

Compartiments actionsPRIFUND - ASIAN EQUITIES - A USD 2/3 1051.33 0.3PRIFUND - EUROPEAN EQUITIES - A EUR 2/3 126.74 0.5PRIFUND - EUROPEAN EQUITIES - B EUR 2/3 123.65 0.5PRIFUND - JAPAN EQUITIES - A JPY 2/3 10838.00 4.2PRIFUND - JAPAN EQUITIES - A USD 2/3 124.22 3.5PRIFUND - JAPAN EQUITIES - B JPY 2/3 10682.00 4.2PRIFUND - SWISS EQUITIES - A CHF 2/3 153.07 0.3PRIFUND - SWISS EQUITIES - B CHF 2/3 151.25 0.3PRIFUND - USA EQUITIES - A USD 2/3 111.65 1.7PRIFUND - USA EQUITIES - B USD 2/3 108.99 1.7

Compartiments de gestion alternative àrisques particuliersPRIFUND Alpha DIVERSIFIED - A CHF 2/3 b 128.25 0.0PRIFUND Alpha DIVERSIFIED - A EUR 2/3 b 145.30 0.0PRIFUND Alpha DIVERSIFIED - A USD 2/3 b 152.17 0.0PRIFUND Alpha DIVERSIFIED - B CHF 2/3 b 126.63 0.0PRIFUND Alpha DIVERSIFIED - B EUR 2/3 b 143.63 0.0PRIFUND Alpha DIVERSIFIED - B USD 2/3 b 150.42 0.0PRIFUND Alpha EMERG. MARK. - A EUR 2/3 a 168.66 2.5PRIFUND Alpha EMERG. MARK. - A USD 2/3 a 186.47 2.3PRIFUND Alpha EMERG. MARK. - B EUR 2/3 a 166.99 2.5PRIFUND Alpha EMERG.MARK. - B USD 2/3 a 184.70 2.3PRIFUND Alpha EUROPA - A CHF 3/2 b 101.22 0.0PRIFUND Alpha EUROPA - A EUR 3/2 b 104.31 0.0PRIFUND Alpha EUROPA - A USD 3/2 b 107.66 0.0PRIFUND Alpha EUROPA - B CHF 3/2 b 100.19 0.0PRIFUND Alpha EUROPA - B EUR 3/2 b 103.73 0.0PRIFUND Alpha TRADERS - A EUR 2/3 b 159.96 0.0PRIFUND Alpha TRADERS - A USD 2/3 b 169.81 0.0PRIFUND Alpha TRADERS - B EUR 2/3 b 157.71 0.0PRIFUND Alpha TRADERS - B USD 2/3 b 167.64 0.0PRIFUND Alpha UNCORR. ($) - A USD 2/3 b 191.71 0.0PRIFUND Alpha UNCORR. ($) - B USD 2/3 b 188.54 0.0PRIFUND Alpha UNCORR. (CHF) - G CHF 2/3 b 102.07 0.0PRIFUND Alpha UNCORR. (EUR) - A EUR 2/3 b 180.01 0.0PRIFUND Alpha UNCORR. (EUR) - B EUR 2/3 b 176.98 0.0PRIFUND Alpha UNCORR. (GBP) - G GBP 2/3 b 104.10 0.0PRIFUND Alpha VOLATILITY - A EUR 2/3 b 132.11 0.0PRIFUND Alpha VOLATILITY - A USD 2/3 b 138.45 0.0PRIFUND Alpha VOLATILITY - B EUR 2/3 b 129.97 0.0PRIFUND Alpha VOLATILITY - B USD 2/3 b 136.24 0.0

Compartiments de stratégiePRIFUND - NATURAL RESOURCES - A USD 2/3 a 103.39 1.7PRIFUND - NATURAL RESOURCES - B USD 2/3 a 102.72 1.7PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 10 - A CHF 2/3 a 127.62 -0.2PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 10 - A EUR 2/3 a 153.84 -0.4PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 10 - A USD 2/3 164.60 0.0PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 10 - B CHF 2/3 a 125.71 -0.2PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 10 - B EUR 2/3 a 151.99 -0.4PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 10 - B USD 2/3 a 162.94 0.0PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 15 - A CHF 2/3 a 122.55 0.6PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 15 - A EUR 2/3 a 155.37 0.4PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 15 - A USD 2/3 a 164.93 0.7PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 15 - B EUR 2/3 a 154.47 0.4

PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 15 - B USD 2/3 a 102.42 0.7PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 5 - A CHF 2/3 111.40 0.2PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 5 - A EUR 2/3 126.98 0.0PRIFUND - QUAM MULTIMGR. 5 - A USD 2/3 128.52 -0.0PRIFUND - RETURN PLUS ($) - A USD 1/3 a 107.72 1.1PRIFUND - RETURN PLUS (CHF) - A CHF 1/3 a 102.91 0.1PRIFUND - RETURN PLUS (CHF) - B CHF 1/3 a 99.93 0.1PRIFUND - RETURN PLUS (EUR) - A EUR 1/3 a 108.11 0.0PRIFUND - RETURN PLUS (EUR) - B EUR 1/3 a 100.52 0.0PRIFUND - STRATEGY ($) - A USD 2/3 132.19 0.6PRIFUND - STRATEGY ($) - B USD 2/3 129.30 0.6PRIFUND - STRATEGY (CHF) - A CHF 2/3 a 97.00 1.1PRIFUND - STRATEGY (CHF) - B CHF 2/3 a 94.53 1.2PRIFUND - STRATEGY (EUR) - A EUR 2/3 a 112.40 -0.4PRIFUND - STRATEGY (EUR) - B EUR 2/3 a 109.59 -0.4

Compartiments liés au secteur del’immobillier à risques particuliersPRIFUND Alpha PROP. SECURIT A CHF 2/3 b 92.25 0.0PRIFUND Alpha PROP. SECURIT A EUR 2/3 b 100.61 0.0PRIFUND Alpha PROP. SECURIT A USD 2/3 b 101.03 0.0PRIFUND Alpha PROP. SECURIT B CHF 2/3 b 82.25 0.0PRIFUND Alpha PROP. SECURIT B EUR 2/3 b 89.21 0.0PRIFUND Alpha PROP. SECURIT B USD 2/3 b 90.58 0.0

Compartiments monétairesPRIFUND - MM $ - A USD 1/1 1656.08 0.0PRIFUND - MM CHF - A CHF 1/1 12460.71 0.0PRIFUND - MM EUR - A EUR 1/1 657.23 0.0

Compartiments obligatairesPRIFUND - BOND ($) - A USD 2/3 161.72 0.2PRIFUND - BOND ($) - B USD 2/3 127.80 0.2PRIFUND - BOND (CHF) - A CHF 2/3 122.35 -0.2PRIFUND - BOND (CHF) - B CHF 2/3 108.46 -0.2PRIFUND - BOND (EUR) - A EUR 2/3 138.45 -0.6PRIFUND - BOND (EUR) - B EUR 2/3 116.43 -0.6PRIFUND - BOND (GBP) - A GBP 2/3 120.92 -0.2PRIFUND - BOND (GBP) - B GBP 2/3 110.00 -0.2

BANQUE SYZ & CO SAFonds OYSTERTél: +41 58 799 19 05www.oysterfunds.com

Fonds en obligationsOYSTER Credit Opportunities EUR2 EUR 2/1 a 161.57 0.3OYSTER Euro Liquidity EUR EUR 2/1 f 150.83 0.0OYSTER Europ. Corp. Bds EUR EUR 2/1 f 199.09 -0.2OYSTER Europ. Fixed Inc. EUR EUR 2/1 f 191.55 -0.2OYSTER Global Convertibles EUR EUR 4/1 f 199.64 1.3OYSTER US Dollar Bonds USD USD 2/1 f 310.15 0.5

Fonds en actionsOYSTER Asia Opportunities USD2 USD 3/2 f 176.67 2.2OYSTER Emerg. Mkts. Dyn. USD2 USD 2/2 f 131.71 0.5OYSTER Europ. Opp. EUR EUR 2/1 f 302.77 -0.1OYSTER Europ. Small Cap EUR EUR 2/1 f 293.84 0.2OYSTER Italian Opp. EUR EUR 2/1 f 30.39 4.9OYSTER Italian Value EUR EUR 2/1 f 215.96 2.1OYSTER Japan Opp. YEN JPY 2/2 f 12773.00 4.4OYSTER LatAm Opp USD2 USD 3/3 f 183.39 0.1OYSTER Market Neutral EUR EUR 1/1 f 155.61 -1.1OYSTER US Dynamic USD USD 1/1 f 109.77 1.7OYSTER US Small Cap USD USD 2/1 f 186.99 -0.2OYSTER US Value USD USD 1/1 f 144.94 1.2OYSTER World Opp. EUR EUR 2/2 f 145.66 0.1

Fonds d’allocation d’actifsOYSTER Abs. Ret. EUR EUR2 Cap EUR 4/4 f 150.07 0.3OYSTER Abs. Ret. Italy EUR EUR 2/1 f 160.25 2.3OYSTER Diversified CHF CHF 2/1 f 162.25 0.3OYSTER Diversified EUR EUR 2/1 f 233.23 0.2OYSTER For Extra Yield (EUR) EUR CapEUR 4/4 a 164.22 -1.0

Autres fonds3A Dynamic UCITS Fund A CHF CHF 3/3 a 1002.82 0.73A Dynamic UCITS Fund A EUR EUR 3/3 a 1011.64 0.73A Dynamic UCITS Fund A USD USD 3/3 a 1012.90 0.7

BANQUE SYZ & CO SAFonds alternatifs 3ATél: +41 58 799 18 00www.3-a.ch

Investissements alternatifs3A Asia Fund cls. B CHF 2/1 bf 822.96 -3A Asia Fund cls. B EUR 2/1 bf 900.99 -3A Asia Fund cls. B USD 2/1 bf 914.16 -3A Long Short cls. B CHF 2/1 bf 944.57 -3A Long Short cls. B EUR 2/1 bf 1011.06 -3A Long Short cls. B USD 2/1 bf 1275.28 -3A Multi Arbitrage cls. B CHF 2/1 bf 1186.72 -3A Multi Arbitrage cls. B EUR 2/1 bf 1218.00 -3A Multi Arbitrage cls. B USD 2/1 bf 1382.84 -3A Multi Strategy cls. B CHF 2/1 bf 1166.91 -3A Multi Strategy cls. B EUR 2/1 bf 1318.13 -3A Multi Strategy cls. B USD 2/1 bf 2055.76 -

BCV 0848 808 885Gérifonds +41 21 321 32 [email protected]

Fonds en instruments du marché monétaireBCV Forex Alpha (CHF) CHF 1/1 e 99.89 0.0

Fonds en obligationsAMC Pro CHF Foreign Bonds -A- CHF 3/1 e 101.91 -0.3AMC Pro International Bonds -A- CHF 3/1 e 79.90 3.2AMC Pro Swiss Franc Bonds -A- CHF 3/1 e 97.28 -0.5BCV DYNAGEST Corp Bd Expo (CHF) -A-CHF 2/1 a 103.65 0.8BCV DYNAGEST Intl Bd Expo (CHF) -A- CHF 2/1 a 97.85 1.1BCV DYNAGEST World Expobond (EUR)EUR 2/1 a 149.62 -0.1

Fonds en actionsAMC Chinac A USD 2/1 e 42.60 2.1AMC Euromac A USD 2/1 e 140.68 1.9AMC Indiac A USD 2/1 e 134.24 -8.2AMC Latinac A USD 2/1 e 413.31 -2.1AMC Pro Act. World ex US&WW -A- USD 1/1 e 80.95 -1.0AMC Pro Active Europe -A- EUR 1/1 e 69.59 0.3AMC Pro Active Swiss -A- CHF 1/1 e 85.69 -1.4AMC Pro Active US -A- USD 1/1 e 95.05 0.7AMC Pro Europe Equity -A- EUR 1/1 e 153.74 2.6AMC Pro Japac -A- JPY 2/1 16886.29 1.0AMC Pro Swiss Equity -A- CHF 1/1 e 169.78 0.6AMC Pro US Equity -A- USD 1/1 e 137.50 1.9AMC Pro VMS Europe -A- EUR 1/1 e 108.53 1.9AMC Pro VMS Swiss -A- CHF 1/1 e 104.41 -0.8AMC Pro VMS US -A- USD 1/1 e 117.08 0.7AMC Seapac A USD 2/1 e 299.52 1.8BCV Cluster Equity Alpha (CHF) -A- CHF 1/1 a 103.45 -1.6BCV Cluster Equity Alpha (EUR) -A- EUR 1/1 a 103.73 -1.6BCV Cluster Equity Opp. (CHF) -A- CHF 1/1 a 105.94 0.4BCV DYNAGEST World Expoequity EUR 2/1 a 105.30 0.2BCV DYNAGEST World Expoequity REPCHF 2/1 a 119.39 1.9BCV DYNAGEST World Expoequity REPEUR 2/1 a 141.70 1.8

Fonds d’allocation d’actifsBCV Actif Défensif (CHF) CHF 2/1 f 96.60 1.2BCV Actif Offensif (CHF) CHF 2/1 f 89.48 2.7BCV Actif Offensif (EUR) EUR 2/1 f 101.63 0.6BCV Actif Sécurité (CHF) CHF 2/1 f 102.05 0.7BCV Classical (CHF) CHF 1/1 a 102.55 0.4BCV Classical (EUR) EUR 1/1 a 112.54 -0.1BCV Mixed (CHF) CHF 1/1 a 101.23 2.5BCV Mixed (EUR) EUR 1/1 a 110.14 1.5BCV Select (CHF) CHF 1/1 a 102.82 1.5BCV Select (EUR) EUR 1/1 a 110.83 0.5BCV Stratégie Actions Monde CHF 2/1 e 84.36 4.2BCV Stratégie Dynamique CHF 2/1 e 81.40 3.3BCV Stratégie Equipondéré CHF 2/1 e 132.32 2.2

BCV Stratégie Obligation CHF 2/1 e 100.78 0.5BCV Stratégie Revenu CHF 2/1 e 108.27 1.4

Investissements alternatifsBCV Defensive Fund (CHF) A CHF 1/1 bf 841.76 -BCV Defensive Fund (EUR) A EUR 1/1 bf 794.90 -BCV Defensive Fund (USD) A USD 1/1 bf 800.96 -BCV Directional Fund (CHF) A CHF 1/1 bf 1066.10 -BCV Directional Fund (EUR) A EUR 1/1 bf 910.33 -BCV Directional Fund (USD) A USD 1/1 bf 899.65 -

Autres fondsBCV DIAPASON Commodity (CHF) A CHF 1/1 a 78.09 0.9BCV DIAPASON Commodity (EUR) A EUR 1/1 a 75.69 0.9BCV DIAPASON Commodity (USD) A USD 1/1 a 87.63 0.9BCV DIAPASON Syst Alpha (CHF) A CHF 1/1 a 113.14 -0.5BCV DIAPASON Syst Alpha (USD) A USD 1/1 a 113.55 -0.5

BlackRock Investment Management (UK) Ltd(London) Zurich BranchTél. 044 297 73 73www.blackrock.com/ch

Fonds en actionsBGF NewEnergy A USD USD 2/1 e 7.99 2.4BGF Swiss Opps A2 CHF CHF 2/1 e 192.38 -1.4BGF WdGold A USD USD 2/1 e 60.52 -10.3BGF WdMining A USD USD 2/1 e 83.58 -3.6

Bordier & CieTél. 022 317 12 12Fax 022 311 29 73www.bordier.com

Autres fondsBO Fund II - Europe EUR 1/1 e 79.79 2.8BO Fund II - Gbl Balanced CHF 1/1 e 90.85 1.7BO Fund II - Global Emerging USD 1/1 e 201.96 0.2BO Fund II - Helveticus CHF 1/1 e 77.52 0.7BO Fund II - Obligest CHF CHF 1/1 e 103.62 -0.1BO Fund II - Obligest EUR EUR 1/1 e 107.12 -0.2BO Fund II - Obligest USD USD 1/1 e 108.57 -0.0

Braun, vonWyss & Müller AGTél. +41-44-206 40 80Fax +41-44-206 40 85www.bwm.ch

Fonds en actionsClassic Global Equity Fund CHF 3/3 a 319.65 8.4Classic Value Equity Fund CHF 3/3 a 99.30 6.2

BSI SATél. +41 91 809 31 69Fax +41 91 809 41 82www.bsibank.com

Fonds en instruments du marché monétaireMultiOpp-BSI Money Market CHF A CHF 2/1 e 1061.95 0.0MultiOpp-BSI Money Market EUR A EUR 2/1 e 1173.88 0.1MultiOpp-BSI Money Market USD A USD 2/1 e 1268.98 0.0MultiOpp-BSI Short Term CHF A CHF 2/1 e 98.39 0.0MultiOpp-BSI Short Term EUR A EUR 2/1 e 102.45 0.1MultiOpp-BSI Short Term USD A USD 2/1 e 106.19 0.0

Fonds en obligationsBSI-Multibond CHF CHF 2/1 e 108.84 -0.2BSI-Multibond EUR A EUR 2/1 e 55.60 -0.7BSI-Multibond Global Dynamic A CHF 2/1 e 93.68 2.4BSI-Multibond USD A USD 2/1 e 119.84 -0.4BSI-Multinvest-CHF Bonds A CHF 2/1 e 113.60 -0.0BSI-Multinvest-EUR Bonds A EUR 2/1 e 132.85 -0.5BSI-Multinvest-USD Bonds A USD 2/1 e 142.20 -0.6MultiOpp-BSI GlobDyBond CHF A CHF 2/1 e 102.02 3.2MultiOpp-BSI GlobDyBond EUR A EUR 2/1 e 127.69 -0.6

Fonds en actionsBSI-Multieuropa A EUR 2/1 e 84.88 3.2BSI-Multihelvetia A CHF 2/1 e 333.30 1.2BSI-Multinippon A JPY 2/1 2808.00 1.4BSI-Multinvest-Asian Stocks A USD 2/1 225.91 -0.5BSI-Multinvest-Greater China A USD 2/1 178.71 -0.3BSI-Multinvest-Swiss Stocks A CHF 2/1 e 171.53 0.7BSI-Multinvest-US Stocks A USD 2/1 e 126.83 1.1

Fonds d’allocation d’actifsBSI LIFE INVEST A CHF 2/1 e 100.35 0.7BSI-Multinvest - Alternative UCITS A EUR 2/1 f 103.34 1.3BSI-Multinvest - Life Sciences A USD 2/1 e 107.90 0.2BSI-Multinvest-Strat.Bal. (CHF) A CHF 2/1 e 96.56 1.3BSI-Multinvest-Strat.Bal. (EUR) A EUR 2/1 e 99.58 -0.7BSI-Multinvest-Strat.Inc. (CHF) A CHF 2/1 e 100.23 0.4BSI-Multinvest-Strat.Inc. (EUR) A EUR 2/1 e 110.12 -0.2MultiOpp-BSI Absoluta Daily A EUR EUR 2/1 e 98.67 -0.5MultiOpp-BSI Absoluta Daily A USD USD 2/1 e 99.72 -0.6MultiOpp-Swan A EUR 2/1 e 108.56 0.6

Investissements alternatifsBSI - MM Directional Fd USD 2/1 bf 837.37 -BSI - MM Directional Fd (CHF) A CHF 2/1 bf 100.19 -BSI - MM Directional Fd (EUR) A EUR 2/1 bf 98.49 -BSI MMF-Yd Enhanc. (CHF hedged) -A-CHF 2/1 bf 93.82 -BSI MMF-Yd Enhanc. (EUR hedged) -A-EUR 2/1 bf 103.14 -BSI MMF-Yd Enhanc. (USD) -A- USD 2/1 bf 109.16 -

BZ Fund Management AktiengesellschaftEgglirain 24, CH-8832WilenTél: +41 44 786 66 00www.bzfund.ch

Fonds en actionsBZ Agro CHF 2/2 e 115.80 3.2BZ Infra CHF 2/2 e 128.15 5.0BZ Senior CHF 2/2 e 127.79 3.3

CACEIS Fastnet (Suisse) SATél. +41 22 360 94 00www.caceis.ch

BAC Min.Reg.Managed Vol-South Africa -/- - -BAM Equity Trading Fund (CHF) CHF 1/1 e 2244.80 0.0BBGI - Equities Sw. Behavior. CHF 1/1 e 86.90 -0.4BBGI Commodities (USD) A USD 1/1 e 167.90 -0.4BBGI Islamic Share Energy (USD) USD 1/1 e 197.40 -0.4BBGI Share Clean Energy (USD) USD 1/1 e 74.20 3.6BBGI Share Gold (USD) USD 1/1 e 158.80 -10.6BBGI Tactical Switzerland A CHF 2/1 e 111.80 -0.1BBGI Tactical World A USD 2/1 e 122.60 -1.5BPES-DYNAFLEX (EUR) ClasseA EUR 2/2 a 107.37 -0.4BPES-DYNAFLEX (USD) ClasseA USD 2/2 a 103.93 0.1BPES-DYNAFLEX Emerging (EUR) Cl. A EUR 2/2 a 99.11 -1.5BPES-DYNAFLEX Emerging (USD) Cl. AUSD 2/2 a 99.72 -0.3DM Swiss Equity Asymmetric A CHF 2/2 a 106.89 0.1DM Swiss Equity Asymmetric Q CHF 2/2 a 10792.73 0.1Swissquote Quant FD EUR Eq CHF -A- CHF 1/1 e 69.06 -1.3Swissquote Quant FD EUR Eq EUR -A- EUR 1/1 e 48.38 -1.3Swissquote Quant Swiss Equities CHF 1/1 e 58.24 -0.3Swissquote Quant US Eq CHF -A- CHF 1/1 e 59.22 -0.2Swissquote Quant US Eq USD -A- USD 1/1 e 53.39 -0.3Swissquote Quant WORLD Eq CHF -A- CHF 1/1 e 46.11 1.5

Capital Internationalwww.capitalinternationalfunds.com

Capital International is part ofThe Capital Group Companies

CI Emerging Markets Fund B CHF 1/1 e 100.33 3.3CIF All Country Equity Fund B CHF 1/1 16.92 3.5CIF Asia Pacific ex-Jap.Eqty B CHF 1/1 17.73 3.0CIF Euro Bond Fund B CHF 1/1 16.12 2.9CIF Europ. Grth and Inc Fd B CHF 1/1 20.56 6.8

CIF European Equity Fund B CHF 1/1 13.64 4.9CIF Global Bond Fund B CHF 1/1 17.70 2.7CIF Global Equity Fund B CHF 1/1 15.67 3.6CIF Global Grth and Inc Fd B CHF 1/1 13.84 3.0CIF Global High Income Opp. B CHF 1/1 28.20 3.8CIF Japan Equity Fund B CHF 1/1 9.36 4.6CIF US Grth and Inc Fd B CHF 1/1 15.42 4.8

CapitalatWork Umbrella Fund

Représentant en Suisse:RBC Dexia Investor Services Bank S.A.,Esch-sur-Alzette, succursale de Zurich

Fonds en instruments du marché monétaireCash + at Work C Cap EUR 1/1 e 142.60 -0.3

Fonds en obligationsCorp. Bd at Work C Cap EUR 2/1 e 194.30 -0.5Gov. Bd at Work C Cap EUR 1/1 e 137.97 -0.8Infl. at Work C Cap EUR 2/1 e 150.80 -0.3

Fonds en actionsAm. Eq at Work C Cap USD 2/1 e 194.81 2.9As. Eq at Work C Cap EUR 2/1 159.34 -3.2Cont. Eq at Work C Cap EUR 2/1 e 306.86 1.4Cont. Eur Eq at Work C Cap EUR 2/1 e 99.30 0.6Europ. Eq at Work C Cap EUR 2/1 e 365.29 0.4

Fonds d’allocation d’actifsGbl Mkts Fd I C Cap EUR 2/1 e 13427.59 -0.7

CAT Fund AGTél. +41 43 311 26 11Fax +41 43 311 26 99www.cat-fund.ch

Fonds en obligationsCat Asia Convert (CHF) CHF 2/1 1435.88 -0.5Cat Nippon Convert CHF 2/1 1046.34 0.6

Clientis BankenTél. 031 660 46 44Fax 031 660 46 55www.clientis.ch

Fonds d’allocation d’actifsAdagio (Lux) - Festverzinslich - B CHF 2/1 e 123.86 0.8Allegro (Lux) - Wachstum - B CHF 2/1 e 99.12 2.2Vivace (Lux) - Ausgewogen - B CHF 2/1 e 108.66 1.2

Credit Suissewww.credit-suisse.com/triamant

Fonds d’allocation d’actifsCS Triamant Balanced (CHF) CHF 2/1 f 975.99 2.1CS Triamant Balanced (EUR) EUR 2/1 f 1063.00 0.2CS Triamant Balanced (USD) USD 2/1 f 1052.18 0.9CS Triamant Income Oriented (CHF) CHF 2/1 f 886.17 0.6CS Triamant Income Oriented (EUR) EUR 2/1 f 1016.53 0.0CS Triamant Income Oriented (USD) USD 2/1 f 1039.49 0.7CS Triamant Cap.Gains Orient.(CHF) CHF 2/1 f 1071.39 2.8CS Triamant Cap.Gains Orient.(EUR) EUR 2/1 f 1127.08 0.5CS Triamant Cap.Gains Orient.(USD) USD 2/1 f 1052.77 1.4

CREDIT SUISSE ANLAGESTIFTUNGwww.credit-suisse.com

Autres fondsCSA Mixta-BVG CHF 3/3 e 1287.85 0.9CSA Mixta-BVG Basic CHF 3/3 e 1224.75 -0.0CSA Mixta-BVG Defensiv CHF 3/3 e 1376.45 0.5CSA Mixta-BVG Index 25 CHF 2/1 e 1004.07 0.5CSA Mixta-BVG Index 35 CHF 2/1 e 1011.80 0.9CSA Mixta-BVG Index 45 CHF 3/3 e 1075.46 1.2CSA Mixta-BVG Maxi CHF 3/3 e 1189.83 1.1

Credit Suisse Asset Management Funds AGwww.credit-suisse.com

Fonds en instruments du marché monétaireCS Premium (CH) Short Maturity (Euro) EUR 2/1 e 895.12 0.0CS Premium (CH) Short Maturity (Sfr) CHF 2/1 e 855.99 0.2CSF (Lux) Money Market Sfr B CHF 2/1 e 713.98 0.0

Fonds en obligationsCS BF (CH) Dynamic Sfr CHF 2/1 e 111.58 -0.0CS BF (Lux) IL (Euro) B EUR 2/1 e 117.98 -0.0CS BF (Lux) IL (Sfr) B CHF 2/1 e 110.41 0.3CS BF (Lux) IL (US$) B USD 2/1 e 126.06 0.0CS BF (Lux) Sfr B CHF 2/1 e 497.58 -0.2CS BF (Lux) Sh-Term Sfr B CHF 2/1 e 131.10 0.1CS BF (Lux) TOPS (Euro) B EUR 2/1 e 118.97 -0.3CS BF (Lux) TOPS (Sfr) B CHF 2/1 e 109.06 0.3CS BF (Lux) TOPS (US$) B USD 2/1 e 127.00 0.1CS Premium (CH) Bond (Euro) EUR 2/1 e 97.73 -0.6CS Premium (CH) Bond (Sfr) CHF 2/1 e 89.90 -0.6CS Premium (CH) Bond (US$) USD 2/1 e 93.84 -0.3CS SICAV One (Lux) Gl Convert B USD 2/1 e 111.78 1.2CSF (Lux) Bond Short Maturity EUR B EUR 2/1 e 99.77 -0.3CSF (Lux) Fixed Maturity 2013 EUR B EUR 2/1 e 99.78 -0.6CSF (Lux) RR Engineered (Euro) B EUR 2/1 e 117.14 -0.5CSF (Lux) RR Engineered (Sfr) B CHF 2/1 e 111.88 -0.5CSF (Lux) RR Engineered (US$) B USD 2/1 e 104.83 -0.6SICAV II (Lux) CS IL Bonds (Euro) B EUR 2/1 e 113.37 -0.0SICAV II (Lux) CS TOPS (Euro) B EUR 2/1 e 114.85 -0.6

Fonds en actionsCS EF (CH) S&M C Switzerland CHF 2/1 e 695.96 -3.1CS EF (CH) Swiss Blue Chips CHF 2/1 e 183.87 0.1CS EF (CH) Swissac B CHF 2/1 e 239.28 -0.0CS EF (Lux) Brazil B USD 2/1 e 10.72 -1.2CS EF (Lux) GL Security B USD 2/1 e 11.62 0.4CS EF (Lux) Gl Value B EUR 2/1 e 7.82 1.2CS EF (Lux) S & MC Europe B EUR 2/1 e 1449.03 -3.6CS EF (Lux) Sm MC Germany B EUR 2/1 e 1142.09 1.2CS EF (Lux) USA Value B USD 2/1 e 14.09 1.4CS ETF (CH) SLI CHF 3/3 e 104.11 1.6CS ETF (CH) SMI CHF 3/3 e 65.10 1.2CS ETF (CH) SMIM CHF 3/3 e 140.08 -3.0CS ETF (Lux) MSCI EMMA USD 3/3 e 116.44 -0.2CS ETF (Lux) MSCI EMU Large Cap EUR 3/3 e 90.98 4.0CS ETF (Lux) MSCI EMU Mid Cap EUR 3/3 e 59.63 1.0CS Select Fd (CH) Swiss Eq130/30 B CHF 2/1 e 12.95 -0.7CS SICAV One (Lux) Eq Asian Dragon BUSD 2/1 e 11.95 0.4CS SICAV One (Lux) Eq Gl EM Prop B USD 2/1 e 8.35 -4.2CS SICAV One (Lux) Eq Gl Emg Mrkts BUSD 2/1 e 11.69 1.2CS SICAV One (Lux) Eur Eq D Plus B EUR 2/1 e 11.63 1.4CS SICAV One (Lux) Gl Eq Dv Pl B USD 2/1 e 10.67 0.2CS Sol (L) Megatrends B USD 2/1 e 107.33 0.7CSF (Lux) Gl Responsible Eq B EUR 2/1 e 145.19 0.4

Fonds d’allocation d’actifsCS PF (CH) Privilege CHF 2/1 e 99.27 1.1CS PF (Lux) Balanced (Euro) B EUR 2/1 e 136.07 0.3CS PF (Lux) Balanced (Sfr) B CHF 2/1 e 168.53 2.1CS PF (Lux) Growth (Euro) B EUR 2/1 e 126.03 1.0CS PF (Lux) Growth (Sfr) B CHF 2/1 e 158.96 2.6CS PF (Lux) Income (Euro) B EUR 2/1 e 142.89 -0.0CS PF (Lux) Income (Sfr) B CHF 2/1 e 159.94 1.5CS PF (Lux) Income (US$) B USD 2/1 e 229.25 0.0CS SICAV One (Lux) Challenger (Euro) BEUR 2/1 e 91.72 -0.0CS SICAV One (Lux) Challenger (Sfr) B CHF 2/1 e 88.34 0.0CS SICAV One (Lux) Defender (Euro) B EUR 2/1 e 100.40 -0.0CS SICAV One (Lux) Defender (Sfr) B CHF 2/1 e 94.92 0.1

CAT FUND

Page 27: letemps_demographie

Ordre des informations de fonds: Nom du fonds, monnaie comptable du fonds, Conditions d’émission / rachat, Particularités, Valeur d’inventaire(valeurs du vendredi, 21.01.2011, indication des fluctuations de cours voir particularités), Performance 2011 en %FONDS DE PLACEMENT Fournis par: Swiss Fund Data AG en collaboration avec SIX Swiss Exchange AG et SIX Telekurs Ltd. PUBLICITÉ

CSF (Lux) TR Gl BRIC (Euro) B EUR 2/1 e 100.64 -0.2

Fonds immobiliersCS 1a Immo PK CHF 5/5 e 1310.00 -0.4CS REF Green Property CHF 5/5 e 111.50 -1.3CS REF Hospitality CHF 2/1 e 102.50 -0.5CS REF International CHF 5/5 e 1045.00 0.5CS REF Interswiss CHF 5/5 e 223.00 3.7CS REF LivingPlus CHF 2/1 e 121.20 2.3CS REF PropertyPlus CHF 5/5 e 135.10 0.2CS REF Siat CHF 5/5 e 163.00 6.5

Investissements alternatifsCS Sol (L) Prim Mul-Strat B (EUR) EUR 2/1 a 102.29 0.5CS Solut. (L) DJ CS AllHedge Index B USD 2/1 a 92.47 1.3CSPST (Lux) Multi Strategy B USD 2/1 bf 1280.90 -responsAb Gl Microfinance Fd B USD 4/1 bf 131.69 -

Autres fondsCS BF (CH) Convert Intl A CHF CHF 2/1 e 183.42 4.8CS Commodity Fund Plus (CH) Euro B EUR 2/1 e 6.94 -0.3CS Commodity Fund Plus (CH) Sfr B CHF 2/1 e 8.31 -0.1CS ETF (CH) SBIDG 1-3 CHF 3/3 e 95.99 -0.2CS ETF (CH) SBIDG 3-7 CHF 3/3 e 95.63 -0.5CS ETF (CH) SBIDG 7-15 CHF 3/3 e 108.26 -1.4CS SICAV One (Lux) I CG Orie (Euro) B EUR 2/1 e 113.31 0.8CS SICAV One (Lux) I CG Orie (Sfr) B CHF 2/1 e 105.31 3.0CS SICAV One (Lux) I I Orie (Euro) B EUR 2/1 e 107.15 0.0CS SICAV One (Lux) I I Orie (Sfr) B CHF 2/1 e 102.11 1.4CS SICAV One (Lux) Inds Bal (Euro) B EUR 2/1 e 110.29 0.4CS SICAV One (Lux) Inds Bal (Sfr) B CHF 2/1 e 103.55 2.3

de Pury PictetTurrettini S.A.Tél. 022 317 00 30www.ppt.ch

Représentant pour la Suisse:Pictet Funds S.A.60, route des Acacias, 1211 Genève 73

Fonds en actionsGuilé Emerg Markets Engagement Fd AUSD 2/1 a 216.47 -2.8Guilé Emerg Markets Engagement Fd BUSD 2/1 a 219.58 -2.8Guilé European Engagement Fd A EUR 2/1 e 89.73 0.8Guilé European Engagement Fd B EUR 2/1 e 90.86 0.9

DEGROOF BANQUE PRIVEE SATél. + 41 22 817 35 00Fax + 41 22 817 35 01e-mail: [email protected]

Fonds en actionsIT Fd Techno.Global - Cl.Classique EUR 1/1 e 648.91 2.7

Deutsche Bank (Schweiz) AGTél. +41 44 224 53 50www.pwm.db.com

Direction des Fonds:PvB Pernet von Ballmoos AG

Fonds immobiliersRüd Blass Immo CH Dachfonds A CHF CHF 1/1 ax 1318.40 1.6Rüd Blass Immo CH Dachfonds I CHF CHF 1/1 ax 1316.50 1.6

Dominicé & Co Asset Managementwww.dominice.com

Swiss Equity Discovery Fund CHF 1/1 f 93.31 1.9

EFG BankTél. +41 22 918 71 71www.efgbank.comDirection des Fonds: SIF Swiss Investment Funds

Fonds en actionsEFG Asia USD 2/1 e 186.45 0.1EFG Europe EUR 2/1 e 120.97 -0.6EFG Japan JPY 2/1 fl 599.00 -EFG North America USD 2/1 e 111.03 2.2EFG Switzerland CHF 2/1 e 136.29 -1.1

Autres fondsEFG GIS Dynamic Allocation EUR 2/2 e 100.06 -0.0Intelbond EUR 2/2 e 50.33 -1.0

EFG Bank

Représentant en Suisse:EFG Bank - ZurichTél. +41 44 226 17 17

EFG FUND - European Bonds A EUR EUR 1/1 e 12977.48 -0.4EFG FUND - Healthcare A EUR EUR 1/1 e 751.72 -1.6EFG FUND - Healthcare A USD USD 1/1 e 1017.20 -0.8

EIC Partners AGTél. +41 43 844 10 00Fax +41 43 844 10 01www.eicpower.com

Fonds en actionsEIC Energy Utility Fund A (CHF) CHF 2/1 e 63.47 5.8EIC Energy Utility Fund A (EUR) EUR 2/1 e 49.43 1.9EIC Energy Utility Fund I (CHF) CHF 2/1 e 8503.12 5.9EIC Energy Utility Fund I (EUR) EUR 2/1 e 6507.54 1.9EIC Renewable Energy Fund A EUR 2/1 e 73.03 2.8EIC Renewable Energy Fund I EUR 2/1 e 7065.38 2.8

EthosTél. 022/ 716 15 55Fax 022/ 716 15 56www.ethosfund.ch

Fonds en obligationsBonds CH CHF 3/3 e 129.89 -0.5Bonds International CHF 3/3 e 103.62 2.7

Fonds en actionsEquities CH Index. C.G. CHF 3/3 e 151.14 0.5Equities CH Mid & Small CHF 3/3 e 193.09 -2.9Equities Eur ex CH Index C.G. CHF 3/3 e 64.20 5.8Equities Europe ex CH CHF 3/3 e 88.49 5.6Equities North America CHF 3/3 e 52.27 4.8Equities North America (RPF) CHF 3/3 e 52.97 4.8Equities Pacific CHF 3/3 e 71.42 3.7Equities World ex CH (RPF) CHF 3/3 e 78.56 5.2Pictet-Ethos(CH)Sw SustEq -E CHF 2/2 e 100.73 -0.0

Falcon Private Bank Ltd.Tél. 044 227 55 55www.falconpb.com

Fonds en obligationsFalcon Bond Fund CHF T CHF 2/1 1647.94 -0.2Falcon Bond Fund EUR T EUR 2/1 78.32 -1.0

Fonds en actionsFalcon CH Sm&Mid Cap Eq I CHF 2/1 159.74 -3.9Falcon CH Sm&Mid Cap Eq T CHF 2/1 156.44 -3.9Falcon European Equity Fund T EUR 2/1 906.66 0.8Falcon Gold Equity Fund A USD 2/1 604.88 -10.9Falcon Gold Equity Fund Asia A USD 2/1 130.89 -10.8Falcon Swiss Equity Fund T CHF 2/1 320.87 0.3

Fonds d’allocation d’actifsFalcon Best Select - Mixed (CHF) CHF 2/1 92.24 1.5Falcon Global Portfolio Fund T CHF 2/1 1949.64 3.7

Investissements alternatifsAIG DSF II (Event Driven) I USD 2/1 bf 1185.37 -AIG DSF II (Long/Short Eq) I USD 2/1 bf 1133.27 -Falcon Alternat. Opport. (CHF) A CHF 2/1 bf 115.16 -

Falcon Alternat. Opport. (CHF) I CHF 2/1 bf 11806.75 -Falcon Alternat. Opport. (EUR) A EUR 2/1 bf 123.99 -Falcon Alternat. Opport. (USD) A USD 2/1 bf 129.10 -Falcon Alternat. Opport. (USD) I USD 2/1 bf 13233.59 -Falcon Cat Bond Fund CHF A CHF 2/1 bf 112.34 -Falcon Cat Bond Fund CHF I CHF 2/1 bf 11424.58 -Falcon Cat Bond Fund EUR A EUR 2/1 bf 123.46 -Falcon Cat Bond Fund USD A USD 2/1 bf 127.62 -

Fidelity Funds II SICAVTél. 0800 55 27 66www.fidelity.ch

Représentant pour la Suisse:BNP Paribas Securities Services, Paris,succursale de Zurich,Tél. +41 58 212 63 22

Fonds en instruments du marché monétaireFidelity Fds II GBP Ccy Fd A GBP GBP 1/1 e 21.56 0.0Fidelity Funds II AUD Ccy Fd A AUD AUD 1/1 e 34.05 0.2Fidelity Funds II CHF Ccy Fd A CHF CHF 1/1 e 31.59 0.0Fidelity Funds II Euro Ccy Fd A EUR EUR 1/1 e 17.84 0.0Fidelity Funds II USD Ccy Fd A USD USD 1/1 e 33.37 0.0

Fidelity Funds SICAVTél. 0800 55 27 66www.fidelity.ch

Représentant pour la Suisse:BNP Paribas Securities Services, Paris,succursale de Zurich,Tél. +41 58 212 63 22

Fonds en obligationsFidelity Fds Int Bd Fd A Acc Euro EUR 1/1 e 11.34 -0.3Fidelity Fds Int Bd Fd A Acc USD USD 1/1 e 12.47 -0.6Fidelity Fds Int Bd Fd A USD USD 1/1 e 1.24 -0.6Fidelity Fds USD Bond Fd A Acc USD USD 1/1 e 12.16 -0.2Fidelity Fds USD Bond Fd A USD USD 1/1 e 6.26 -0.2Fidelity Funds Asian Hh Yld Fd A Acc EUR 1/1 e 11.74 0.4Fidelity Funds Asian Hh Yld Fd A Acc USD 1/1 e 12.18 0.9Fidelity Funds Eur H Y Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 13.46 1.4Fidelity Funds Eur H Y Fd A EUR EUR 1/1 e 9.43 1.3Fidelity Funds Euro Bd Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 11.35 -0.6Fidelity Funds Euro Bd Fd A EUR EUR 1/1 e 11.18 -0.6Fidelity Funds Strlg Bd Fd A Acc GBP GBP 1/1 e 1.20 -1.5Fidelity Funds Strlg Bd Fd A GBP GBP 1/1 e 0.29 -1.4Fidelity Funds Targ 2035(Eur) Fd A EUR 1/1 e 19.46 -0.1Fidelity Funds Targ 2035(Eur) Fd A Acc EUR 1/1 e 19.75 -0.0Fidelity Funds Targ 2040(Eur) Fd A EUR 1/1 e 19.47 -0.0Fidelity Funds Targ 2040(Eur) Fd A Acc EUR 1/1 e 19.74 -0.0Fidelity Funds US Hh Yld Fd A Acc EUREUR 1/1 e 13.23 1.2Fidelity Funds US Hh Yld Fd A USD USD 1/1 e 12.01 1.5

Fonds en actionsFidelity Fds Eur Dyn Gth Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 10.99 -0.6Fidelity Fds Eur Dyn Gth Fd A EUR EUR 1/1 e 26.80 -0.6Fidelity Fds Sth E Asia Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 17.95 1.6Fidelity Fds Sth E Asia Fd A Acc USD USD 1/1 e 18.98 2.0Fidelity Fds Sth E Asia Fd A EUR EUR 1/1 e 5.35 1.6Fidelity Fds Sth E Asia Fd A USD USD 1/1 e 7.20 2.1Fidelity Funds Am Div Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 9.76 1.2Fidelity Funds Am Div Fd A USD USD 1/1 e 12.66 1.5Fidelity Funds Am Gth Fd A Acc EUR 1/1 e 9.09 0.2Fidelity Funds Am Gth Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 8.65 -0.2Fidelity Funds Am Gth Fd A Acc USD USD 1/1 e 9.08 0.2Fidelity Funds Am Gth Fd A USD USD 1/1 e 24.03 0.2Fidelity Funds America Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 10.50 0.9Fidelity Funds America Fd A Acc USD USD 1/1 e 11.05 1.3Fidelity Funds America Fd A USD USD 1/1 e 5.09 1.3Fidelity Funds America Fd Y Acc USD USD 1/1 e 9.52 1.3Fidelity Funds Asean Fd A Acc USD USD 1/1 e 19.39 -1.1Fidelity Funds Asean Fd A USD USD 1/1 e 28.98 -1.1Fidelity Funds Asia Aggr Fd A EUR 1/1 e 10.61 -1.6Fidelity Funds Asia Aggr Fd A USD 1/1 e 9.62 -1.1Fidelity Funds Asia Aggr Fd A Acc EUR 1/1 e 10.52 -1.5Fidelity Funds Asia S.S. Fd A Acc USD USD 1/1 e 17.63 1.4Fidelity Funds Asia S.S. Fd A USD USD 1/1 e 33.70 1.4Fidelity Funds Australia Fd A Acc AUDAUD 1/1 e 11.03 -0.5Fidelity Funds Australia Fd A AUD AUD 1/1 e 41.42 -0.5Fidelity Funds China Fcs Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 9.83 0.9Fidelity Funds China Fcs Fd A USD USD 1/1 e 46.50 1.3Fidelity Funds Em EMEA A EUR 1/1 e 14.08 -4.2Fidelity Funds Em EMEA A USD 1/1 e 14.13 -3.9Fidelity Funds Em EMEA A Acc EUR 1/1 e 14.19 -4.2Fidelity Funds Em EMEA A Acc USD 1/1 e 14.25 -3.9Fidelity Funds Em Mkts Fd A Acc USD USD 1/1 e 14.32 -1.0Fidelity Funds Em Mkts Fd A EUR EUR 1/1 e 9.39 -1.4Fidelity Funds Em Mkts Fd A USD USD 1/1 e 21.66 -1.0Fidelity Funds Emerging Asia Fd A EUR 1/1 e 14.48 -3.7Fidelity Funds Emerging Asia Fd A USD 1/1 e 12.27 -3.2Fidelity Funds Emerging Asia Fd A Acc EUR 1/1 e 14.40 -3.7Fidelity Funds Emerging Asia Fd A Acc USD 1/1 e 12.27 -3.3Fidelity Funds Eur Gth Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 7.95 -1.7Fidelity Funds Eur Gth Fd A EUR EUR 1/1 e 10.09 -1.8Fidelity Funds Eur L. C. Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 9.08 1.4Fidelity Funds Eur L. C. Fd A EUR EUR 1/1 e 28.43 1.4Fidelity Funds Eur S 50 Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 8.58 4.8Fidelity Funds Eur S 50 Fd A EUR EUR 1/1 e 8.70 4.8Fidelity Funds Eur S. C. Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 11.26 0.7Fidelity Funds Eur S. C. Fd A EUR EUR 1/1 e 26.99 0.8Fidelity Funds Eur Spe Sits Fd A EUR 1/1 e 10.06 -0.6Fidelity Funds Eur Spe Sits Fd A Acc EUR 1/1 e 10.11 -0.6Fidelity Funds Euro Aggr Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 6.96 2.1Fidelity Funds Euro Aggr Fd A EUR EUR 1/1 e 12.67 2.1Fidelity Funds Euro Bl Ch Fd A Acc EUREUR 1/1 e 9.52 0.8Fidelity Funds Euro Bl Ch Fd A EUR EUR 1/1 e 14.96 0.8Fidelity Funds France Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 9.76 2.3Fidelity Funds France Fd A EUR EUR 1/1 e 36.70 2.3Fidelity Funds Germany Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 11.07 -0.8Fidelity Funds Germany Fd A EUR EUR 1/1 e 27.44 -0.8Fidelity Funds Glbl Cons Ind Fd A EUR EUR 1/1 e 23.86 -1.1Fidelity Funds Glbl Fin Serv Fd A EUR EUR 1/1 e 18.57 1.5Fidelity Funds Glbl Hlth Cr Fd A Acc EUREUR1/1 e 10.47 -0.4Fidelity Funds Glbl Hlth Cr Fd A EUR EUR 1/1 e 16.42 -0.3Fidelity Funds Glbl Ind Fd A EUR EUR 1/1 e 38.31 -0.9Fidelity Funds Glbl Sector Fd A EUR 1/1 e 10.60 -0.6Fidelity Funds Glbl Sector Fd A USD 1/1 e 11.16 -0.2Fidelity Funds Glbl Sector Fd A Acc EUR 1/1 e 10.59 -0.7Fidelity Funds Global Focus Fd A USD USD 1/1 e 38.73 -1.3Fidelity Funds Global Tech Fd A EUR EUR 1/1 e 7.02 3.0Fidelity Funds Global Tel Fd A Acc EUREUR 1/1 e 11.32 -0.6Fidelity Funds Global Tel Fd A EUR EUR 1/1 e 7.31 -0.6Fidelity Funds Greater China Fd A USDUSD 1/1 e 147.80 2.1Fidelity Funds Iberia Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 9.99 5.1Fidelity Funds Iberia Fd A EUR EUR 1/1 e 44.77 5.1Fidelity Funds India-Focus Fd A USD USD 1/1 e 32.26 -8.9Fidelity Funds Indonesia Fd A USD USD 1/1 e 24.48 -7.4Fidelity Funds Int Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 9.78 0.6Fidelity Funds Int Fd A Acc USD USD 1/1 e 10.34 1.0Fidelity Funds Int Fd A EUR EUR 1/1 e 25.09 0.6Fidelity Funds Int Fd A USD USD 1/1 e 33.73 1.0Fidelity Funds Italy Fd A EUR EUR 1/1 e 27.29 6.3Fidelity Funds Jap Ad Fd A JPY JPY 1/1 e 18958.00 4.5Fidelity Funds Jap Sml Cp Fd A Acc JPYJPY 1/1 e 633.50 4.3Fidelity Funds Jap Sml Cp Fd A JPY JPY 1/1 e 985.30 4.3Fidelity Funds Japan Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 7.47 1.2Fidelity Funds Japan Fd A Acc JPY JPY 1/1 e 554.60 4.0Fidelity Funds Japan Fd A EUR EUR 1/1 e 1.13 1.2Fidelity Funds Japan Fd A JPY JPY 1/1 e 126.60 3.9Fidelity Funds Korea Fd A USD USD 1/1 e 21.38 2.2Fidelity Funds Latin America Fd A USDUSD 1/1 e 48.07 -3.3Fidelity Funds Malaysia Fd A USD USD 1/1 e 45.84 3.2Fidelity Funds Nordic Fd A Acc SEK SEK 1/1 e 51.41 -2.7Fidelity Funds Nordic Fd A SEK SEK 1/1 e 593.80 -2.7Fidelity Funds Pacific Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 11.38 -0.3Fidelity Funds Pacific Fd A USD USD 1/1 e 22.22 0.1Fidelity Funds Singapore Fd A USD USD 1/1 e 50.73 -0.3Fidelity Funds Switzld Fd A Acc CHF CHF 1/1 e 9.08 0.4Fidelity Funds Switzld Fd A CHF CHF 1/1 e 39.66 0.4

Fidelity Funds Taiwan Fd A USD USD 1/1 e 9.70 -0.8Fidelity Funds Thailand Fd A USD USD 1/1 e 33.17 -2.2Fidelity Funds UK Fd A GBP GBP 1/1 e 1.92 -0.4Fidelity Funds World Fd A EUR EUR 1/1 e 10.49 0.9

Fonds d’allocation d’actifsFidelity Funds Euro Bal Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 10.25 0.3Fidelity Funds Euro Bal Fd A EUR EUR 1/1 e 12.62 0.2Fidelity Funds FPS Gl Gth Fd A Acc USDUSD 1/1 e 10.29 0.9Fidelity Funds FPS Gl Gth Fd A USD USD 1/1 e 17.70 0.8Fidelity Funds FPS Gth Fd A Acc EUR EUR 1/1 e 9.27 0.4Fidelity Funds FPS Gth Fd A EUR EUR 1/1 e 13.44 0.4Fidelity Funds FPS M. Gth Fd A Acc EUREUR 1/1 e 10.14 -0.3Fidelity Funds FPS M. Gth Fd A EUR EUR 1/1 e 9.35 -0.3Fidelity Funds G I Lkd Bd Fd A Acc EUR 1/1 e 11.36 -0.8Fidelity Funds G I Lkd Bd Fd A Acc USD 1/1 e 10.46 -0.4Fidelity Funds Targ 2010(Eur) Fd A EUR 1/1 e 21.06 0.0Fidelity Funds Targ 2010(Eur) Fd A Acc EUR 1/1 e 10.07 0.0Fidelity Funds Targ 2015(Eur) Fd A EUR 1/1 e 26.66 -0.3Fidelity Funds Targ 2015(Eur) Fd A Acc EUR 1/1 e 10.36 -0.3Fidelity Funds Targ 2020(Eur) Fd A EUR 1/1 e 29.35 -0.2Fidelity Funds Targ 2020(Eur) Fd A Acc EUR 1/1 e 9.72 -0.2Fidelity Funds Targ 2025(Eur) Fd A EUR 1/1 e 23.77 -0.1Fidelity Funds Targ 2025(Eur) Fd A Acc EUR 1/1 e 9.47 -0.1Fidelity Funds Targ 2030(Eur) Fd A EUR 1/1 e 23.90 -0.0Fidelity Funds Targ 2030(Eur) Fd A Acc EUR 1/1 e 9.49 -0.1Fidelity Funds Targ.TM 2010 Fd A USDUSD 1/1 e 12.81 0.0Fidelity Funds Targ.TM 2020 Fd A USDUSD 1/1 e 15.47 0.7

Fonds immobiliersFidelity Fds Global Property Fd A EUR 1/1 e 8.94 -0.0Fidelity Fds Global Property Fd A USD 1/1 e 10.23 0.4Fidelity Fds Global Property Fd A Acc EUR 1/1 e 6.29 1.0Fidelity Fds Global Property Fd A Acc EUR 1/1 e 9.38 -0.0Fidelity Fds Global Property Fd A Acc USD 1/1 e 10.69 0.4Fidelity Funds Asia Pac Ppty Fd A EUR 1/1 e 7.97 -0.5Fidelity Funds Asia Pac Ppty Fd A USD 1/1 e 8.27 -0.1Fidelity Funds Asia Pac Ppty Fd A Acc EUR 1/1 e 8.37 -0.5

FidFund Management SATél. +41 22 704 06 10www.fidfund.com

Procimmo Swiss Commercial Fund CHF 2/2 125.50 5.4

Fortuna Investment AGTél. 058 472 53 05Fax 058 472 53 39

Fonds en obligationsFORTUNA Bond Fund CHF CHF 2/1 e 106.96 -0.7FORTUNA INVEST - Long Term BF CHF 1/1 e 96.42 -1.4

Fonds en actionsFORTUNA Eq Fd Switzerland CHF 2/1 e 174.87 0.7

Fonds d’allocation d’actifsFORTUNA Anlagefonds CHF 2/1 e 114.15 -0.2FORTUNA Multi INDEX 10 CHF 2/1 e 96.77 -0.0FORTUNA Multi INDEX 20 CHF 2/1 e 96.81 0.6FORTUNA Multi INDEX 30 CHF 2/1 e 98.16 1.3FORTUNA Multi INDEX 40 CHF 2/1 e 98.85 2.3

Fortuna Investment AGVaduzTél. +423 232 05 92Fax +423 236 15 46

Fonds en obligationsFORTUNA Short Term BF CHF CHF 2/1 e 559.35 -0.1

Fonds d’allocation d’actifsEurope Balanced Fund CHF CHF 2/1 e 94.76 1.0Europe Balanced Fund Euro EUR 2/1 e 115.14 -0.6

Franck, GallandTél. +41 58 310 40 00www.franckgalland.com

Fonds en actionsBFG Equity Fund - Global Select (CHF) CHF 1/1 e 608.14 3.2

Investissements alternatifsCarnauba Alt. Fds Directional (USD) USD 2/1 bf 778.57 -

Autres fondsBFG Strategy Fund - Global (EUR) EUR 1/1 a 88.47 0.8BFG Strategy Fund - Global (CHF) CHF 1/1 a 75.65 2.2

GAMTél. +41 58 426 30 [email protected] complète: www.gam.com

Fonds en obligationsGAM Star Pharo Em.M. Dt&FX EUR A EUR 2/1 a 11.11 0.2GAM Star Pharo Em.M. Dt&FX USD A USD 2/1 a 11.10 0.2

Fonds en actionsGAM Global Diversified A GBP 1/1 f 27.76 1.6GAM North American Growth A GBP 1/1 f 19.39 -1.7GAM Star Asian Eq. EUR A EUR 1/1 f 14.23 1.3GAM Star Asian Eq. USD A USD 1/1 f 15.09 1.9GAM Star Asia-Pacific Eq. CHF A CHF 2/1 f 9.20 4.3GAM Star Asia-Pacific Eq. EUR A EUR 2/1 f 120.16 2.4GAM Star China Eq. USD A USD 2/1 f 20.98 3.7GAM Star Cont. European Eq EUR A EUR 1/1 f 12.70 0.8GAM Star European Equity EUR A EUR 2/1 f 200.78 0.8GAM Star Frontier Opp. USD A USD 2/1 f 6.46 0.9GAM Star Glob Eqty USD A USD 2/1 f 11.30 -0.3GAM Star Japan Eq. EUR A EUR 2/1 f 101.87 3.1GAM Star Japan Eq. JPY A JPY 2/1 f 982.36 3.8GAM Star US All Cap Eq. EUR A EUR 2/1 f 17.90 0.7GAM Star US All Cap Eq. USD A USD 2/1 f 9.54 1.3GAM Star Worldwide Eq. EUR A EUR 1/1 f 11.89 3.8GAM Star Worldwide Eq. USD A USD 1/1 f 2744.62 4.4GAM UK Diversified A GBP 1/1 f 12.57 1.6

Investissements alternatifsGAM Gl. Multi-Alpha CHF Cl CHF 2/1 b 112.75 1.2GAM Gl. Multi-Alpha EUR Cl EUR 2/1 b 128.08 1.4GAM Gl. Multi-Alpha USD Cl USD 2/1 b 133.64 1.3GAM Star Abs Eur EUR I EUR 2/1 f 10.85 -0.5GAM Star Disc. FX USD A USD 2/1 a 10.46 1.8GAM Star Emer Mkt Rates EUR A EUR 2/1 f 11.08 -0.7GAM Star Glob Rts EUR A EUR 2/1 a 10.99 2.0GAM Star Glob Rts USD A USD 2/1 a 11.07 2.0

GAM Star Global Selector USD A USD 2/1 f 10.93 0.3GAM Star Keynes Quant Strat USD A USD 4/1 a 10.45 -0.9

Gutzwiller FondsManagement AG+41 61 205 70 00

Fonds en actionsGutzwiller ONE USD 2/1 e 215.00 3.1

Investissements alternatifsGutzwiller TWO (CHF) CHF 3/1 cfi 107.40 -Gutzwiller TWO (EUR) EUR 3/1 cfi 113.40 -Gutzwiller TWO (USD) USD 3/1 cfi 141.50 -

BANQUE HERITAGETél. +41 58 220 00 [email protected]

Fonds en actionsHeritam East. Eur. Herit. Cap EUR 1/1 a 279.48 4.2Heritam Energy Cap USD 2/1 a 104.54 1.8Heritam Eur. Opp. A Cap EUR 1/1 a 142.88 1.8Heritam USA Growth Cap USD 1/1 a 125.10 0.5

Fonds d’allocation d’actifsHeritage Wealth Balanced EUR EUR 1/1 a 105.95 0.1Heritage Wealth Balanced USD USD 1/1 a 103.50 0.9

Investissements alternatifsHeritage L/S Equity (USD) A USD 1/1 bf 421.45 -Heritage Total Return (CHF) A CHF 1/1 bf 1078.76 -Heritage Total Return (EUR) A EUR 1/1 bf 1123.14 -Heritage Total Return (USD) A USD 1/1 bf 1078.34 -

IAM Independent Asset Management SATél. 022 8183640Fax 022 3105557www.iam.ch

Fonds en actionsIAM Emerging Market - A CHF 2/1 e 2731.13 2.7IAM European Equity - A CHF 2/1 e 1086.79 3.7IAM Global Equity - A CHF 2/1 e 1387.29 4.4IAM Gold & Metals - A CHF 2/1 e 4162.75 -1.7IAM Immo Securities - A CHF 2/1 e 1023.30 2.9IAM Swiss Equity - A CHF 2/1 e 1557.37 -0.8

Fonds d’allocation d’actifsIAM Asset Allocation - A CHF 2/1 e 1172.45 0.8

IFP FUND MANAGEMENT SATél. +41 58 896 66 [email protected]

Fonds en actionsIFP QUANTEVIOUR Europ. Eq. (EUR) -A-EUR 1/1 e 91.89 6.7

Autres fondsIFP Convert. Bonds Opport. (EUR) EUR 3/1 a 132.40 1.2IFP Global Convertible Bonds (CHF) -A- CHF 3/1 e 120.25 0.7IFP Global Convertible Bonds (EUR) -A- EUR 3/1 e 121.32 0.2

ifund services AG044 286 80 [email protected]

Fonds en actionsTop of Class of World Equity Funds R EUR 2/1 113.11 -1.1

J.P. Morgan (Suisse) SATél. +41 22 744 19 00

www.jpmam.ch

Fonds en obligationsJPM Income Opp. A acc-EUR Hgd EUR 2/2 e 125.58 0.4

Fonds en actionsJF Asia P.ex-Jap Eq A acc-USD USD 2/2 e 20.79 -0.1JF China A acc-USD USD 2/2 e 31.37 1.8JF India A acc-USD USD 2/2 e 26.62 -8.6JPM Africa Eq. A acc-USD USD 2/2 e 11.53 -3.1JPM Em Mkts Eq A acc-USD USD 2/2 e 23.32 -2.8JPM Em Mkts Small Cap A acc-USD USD 2/2 e 11.89 0.8JPM Europe Sel Eq A acc-EUR EUR 2/2 e 823.70 1.8JPM Europe Str Val A acc-EUR EUR 2/2 e 10.09 4.4JPM Global Focus A acc-EUR EUR 2/2 e 16.13 -0.1JPM Global Nat Res A acc-USD USD 2/2 e 20.98 -3.1JPM High Eur STEEP A acc-EUR EUR 2/2 e 11.81 3.1JPM Russia A acc-USD USD 2/2 e 17.04 3.5JPM US 130/30 A acc-USD USD 1/1 e 9.33 1.4JPM US Dynamic A acc-USD USD 2/2 e 9.79 1.4

Autres fondsJPM Gl Conv (EUR) A acc-CHF Hdg CHF 1/1 e 21.93 1.1JPM Hbdg.Stat.Mk.Ntl A acc-EUR EUR 2/2 e 107.87 0.6

KBL EUROPEAN PRIVATE BANKERSTél. +41 58 316 60 [email protected]

Représentant en Suisse:KBL SWISS PRIVATE BANKING LTD

Fonds en obligationsKBL epb Gov Bonds Euro EUR cap EUR 4/4 e 510.95 -0.2KBL epb Gov Bonds USD cap USD 2/4 e 516.14 -0.2KBL epb Sel Inv Gr Cor EUR cap EUR 4/4 e 517.98 -0.7KBL epb Up Inv Gr Cor EUR cap EUR 4/4 e 545.54 -1.0

Fonds en actionsKBC equity L Europe EUR cap EUR 4/4 e 547.83 1.4KBC equity L Japan JPY cap JPY 4/4 e 16777.00 3.4KBC equity L North America EUR cap EUR 4/4 e 637.94 1.7KBC equity L North America USD cap USD 4/4 e 934.49 1.6KBL epb Eq Best Div. EUR cap EUR 4/4 e 533.06 4.4KBL epb Eq Sel Eq Europe EUR cap EUR 4/4 e 539.45 3.9KBL key Eastern Europe EUR cap EUR 4/4 f 2834.45 4.5KBL key Europe EUR cap EUR 4/4 f 761.13 1.3KBL key european small co EUR cap EUR 4/4 f 1176.74 1.2KBL key Far East USD cap USD 4/4 f 1727.15 1.7KBL key major emerging mk USD cap USD 4/4 f 780.25 0.7KBL key natural resources EUR cap EUR 4/4 f 628.50 0.6KBL key natural resources USD cap USD 4/4 f 645.07 1.2KBL key North America EUR cap EUR 4/4 f 448.11 1.5KBL key North America USD cap USD 4/4 f 480.76 1.7

Fonds d’allocation d’actifsKBL epb Flexible 25/75 EUR cap EUR 4/4 f 337.23 0.4KBL epb Flexible 50/50 EUR cap EUR 4/4 f 262.71 1.2

LB(Swiss) Investment AGTél. 044 225 37 [email protected]

Autres fondsMV Immoxtra Schweiz I CHF 1/2 e 109.27 0.7MV Immoxtra Schweiz P CHF 1/2 e 109.34 0.6

LGT Bank in LiechtensteinTél. +423 235 1122Fax +423 235 1522www.lgt.com

Représentant pour la Suisse:LGT Bank (Schweiz) AG4002 Basel,Tél. 061 277 56 00

Fonds en instruments du marché monétaireLGT MM Fund CHF CHF 2/1 e 1117.20 0.2LGT MM Fund EUR -B- EUR 2/1 e 693.26 0.0LGT MM Fund GBP GBP 2/1 e 1180.92 0.0

LGT MM Fund USD USD 2/1 e 1431.82 -0.0LGT MM Gov CHF -B- CHF 2/1 e 1018.10 0.0LGT MM Gov EUR -B- EUR 2/1 e 1046.06 0.0LGT MM Gov USD -B- USD 2/1 e 1029.92 0.0

Fonds en obligationsLGT Bd Emma Local Currency (USD) -A-USD 2/1 e 1051.90 -1.1LGT Bd Emma Local Currency (USD) -B-USD 2/1 e 1092.30 -1.1LGT Bd Glbl Inflation Linked (CHF) -A- CHF 2/1 e 1003.80 -0.4LGT Bd Glbl Inflation Linked (CHF) -B- CHF 2/1 e 1067.20 -0.4LGT Bd Glbl Inflation Linked (EUR) -A- EUR 2/1 e 994.02 -0.3LGT Bd Glbl Inflation Linked (EUR) -B- EUR 2/1 e 1082.25 -0.3LGT Bd Glbl Inflation Linked (USD) -A- USD 2/1 e 985.80 -0.4LGT Bd Glbl Inflation Linked (USD) -B- USD 2/1 e 984.84 -0.4LGT Bond CHF -B- CHF 2/1 e 1441.85 -0.5LGT Bond Corporates USD -A- USD 2/1 e 1022.54 -0.1LGT Bond Corporates USD -B- USD 2/1 e 1028.30 -0.1LGT Bond EUR -B- EUR 2/1 e 908.62 -1.4LGT Bond Global -B- EUR 2/1 e 1312.26 -2.7LGT Bond USD -B- USD 2/1 e 2174.36 -0.9LGT M-M Bds Emerg Mkts (USD) -B- USD 2/1 e 3079.59 -0.6LGT M-M Bonds High Yield (USD) -B- USD 2/1 e 1724.45 1.5LGT M-M Convert. Bds (USD) -B- USD 2/1 e 1207.49 1.2LGT SIM Global Bond Fund (EUR) -A- EUR 2/1 e 1054.49 -1.5LGT SIM Global Bond Fund (EUR) -B- EUR 2/1 e 1109.33 -1.5

Fonds en actionsLGT Eq Asia / Pacific ex Japan -B- USD 2/1 e 2704.19 0.6LGT Eq EE M EUR -B- EUR 2/1 e 2233.42 2.9LGT Eq Europe Se Trend EUR -B- EUR 4/1 e 1632.86 0.5LGT Eq Global Sector Trends -(CHF) B- CHF 2/1 e 1167.94 6.1LGT Eq Global Sector Trends -(EUR) B- EUR 2/1 e 1114.88 2.7LGT Eq Global Sector Trends -(USD) B- USD 2/1 e 1650.56 2.8LGT Eq Japan -B- JPY 2/1 438.00 1.4LGT Eq North America Sector Trds -B- USD 2/1 e 2173.09 3.3LGT Eq Switzerland -B- CHF 2/1 e 1991.30 0.3LGT Equity SIM EUR EUR 2/1 e 1183.33 0.8LGT M-M EQ Asia ex Japan (USD) -B- USD 2/1 2095.51 -1.2LGT M-M EQ Emerg Markets (USD) -B-USD 2/1 e 3751.93 -0.0LGT M-M EQ Europe (EUR) -B- EUR 2/1 e 1236.61 0.1LGT M-M EQ Japan ( JPY) -B- JPY 2/1 796.00 1.8LGT M-M EQ North America (USD) -B- USD 2/1 e 1274.35 0.7LGT SIM Europe Equity (EUR) -B- EUR 2/1 e 742.91 -0.1

Fonds d’allocation d’actifsLGT Asset Allocation 1 Year EUR 2/1 a 733.40 0.2LGT Asset Allocation 2 Years EUR 2/1 a 1486.15 0.2LGT Asset Allocation 3 Years EUR 2/1 a 997.14 0.8LGT Asset Allocation 4 Years EUR 2/1 a 1043.85 1.2LGT Asset Allocation 5 Years EUR 2/1 a 855.77 1.5LGT GIM Balance -B- CHF 2/1 f 10771.69 1.5LGT GIM Balance -B- EUR 2/1 f 11260.89 0.8LGT GIM Balance -B- USD 2/1 f 11082.52 0.7LGT GIM Growth -B- CHF 2/1 f 11118.01 2.0LGT GIM Growth -B- EUR 2/1 f 11709.36 1.2LGT GIM Growth -B- USD 2/1 f 11502.05 1.0LGT Global Active Timer EUR 2/1 e 1069.65 0.0LGT Global Active Timer USD 2/1 e 1103.68 0.1LGT SIM Multi-Asset (CHF) -B- CHF 2/1 f 1036.70 1.6LGT SIM Multi-Asset (EUR) -B- EUR 2/1 f 1100.75 1.0LGT Strategy 1 Year -B- CHF 2/1 e 1225.40 -0.6LGT Strategy 1 Year -B- EUR 2/1 e 1438.96 -0.8LGT Strategy 2 Years -B- CHF 2/1 e 1196.55 -0.1LGT Strategy 2 Years -B- EUR 2/1 e 1501.86 -1.0LGT Strategy 3 Years -B- CHF 2/1 e 1190.80 0.8LGT Strategy 3 Years -B- EUR 2/1 e 1435.94 0.2LGT Strategy 3 Years -B- USD 2/1 e 1036.78 0.3LGT Strategy 4 Years -B- CHF 2/1 e 1141.90 1.4LGT Strategy 4 Years -B- EUR 2/1 e 1405.52 0.6LGT Strategy 4 Years -B- USD 2/1 e 1047.56 0.8LGT Strategy 5 Years -B- CHF 2/1 e 1284.25 1.7LGT Strategy 5 Years -B- EUR 2/1 e 1442.46 1.0LGT Strategy 5 Years -B- USD 2/1 e 1050.88 1.1

Lombard OdierDarier HentschTél. 022 709 90 00www.lombardodier.com

Représentant des fonds LODH en Suisse:Lombard Odier Darier Hentsch Fund Managers SATél. 022.793.06.87

Fonds en instruments du marché monétaireLOF - Money Market (EUR) P A EUR 1/1 e 110.76 0.0LOF - Money Market (GBP) P A GBP 1/1 e 10.12 0.0LOF - Money Market (USD) P A USD 1/1 e 10.24 0.0LOF II - Money Market (CHF) P A CHF 1/1 e 129.22 0.0LOF II - Money Market (EUR) P A EUR 1/1 e 111.12 0.0LOF II - Money Market (GBP) P A GBP 1/1 e 10.18 0.0LOF II - Money Market (USD) P A USD 1/1 e 10.25 0.0

Fonds en obligationsLO Fds Sov. Trea. 1-3 (CHF) P D CHF 2/1 e 8190.69 -0.1LOF - 1798 Optimum Trend (EUR) P A EUR 2/1 e 11.73 0.3LOF - 1798 Optimum Trend (USD) P A USD 2/1 e 11.33 0.2LOF - BBB-BB (EUR) P A EUR 2/1 e 10.04 -0.1LOF - Convertible Bd Asia (CHF) P A CHF 1/1 e 13.87 0.8LOF - Convertible Bd Asia (EUR) P A EUR 1/1 e 14.41 0.8LOF - Convertible Bd Asia (USD) P A USD 1/1 e 14.37 0.8LOF - Convertible Bond P A EUR 2/1 e 14.15 0.8LOF - EM Loc.Curr.&Bds (CHF) P A CHF 1/1 e 10.34 3.0LOF - EM Loc.Curr.&Bds (EUR) P A EUR 1/1 e 11.47 -0.9LOF - EM Loc.Curr.&Bds (USD) P A USD 1/1 e 10.68 -0.9LOF - Emerging Market Bond P A USD 2/1 e 21.46 1.0LOF - Euro Aggregate Bond P A EUR 1/1 e 9.26 -0.2LOF - Government Bond (EUR) P A EUR 1/1 e 9.82 -0.1LOF - Government Bond (USD) P A USD 1/1 e 18.31 -0.4LOF - Inflation-Linked Bd (EUR) P A EUR 1/1 e 10.16 0.2LOF - Inv. Grade A-BBB (CHF) P A CHF 2/1 e 11.84 0.2LOF - Investment Grade (EUR) P A EUR 2/1 e 15.27 -0.6LOF - Investment Grade + (EUR) P A EUR 2/1 e 10.43 -0.8LOF - Total Return Bd (EUR) P A EUR 2/1 e 11.59 0.1LOF - Total Return Bd (USD) P A USD 2/1 e 17.09 0.0LOF II - 1798 Optim.Trend (EUR) P A EUR 1/1 e 11.78 0.3LOF II - 1798 Optim.Trend (USD) P A USD 1/1 e 11.31 0.3LOF II - Convertible Bond (CHF) P A CHF 1/1 e 22.51 0.8LOF II - Convertible Bond (EUR) P A EUR 1/1 e 14.19 0.8LOF II - Convertible Bond (USD) P A USD 1/1 e 20.94 0.7LOF II - Emerging Mkt Bond P A USD 1/1 e 21.12 1.0LOF II - Euro Aggregate Bond P A EUR 1/1 e 9.29 -0.2LOF II - Gbl Government Bd Hedged P ACHF 1/1 e 23.76 -0.7LOF II - Gbl Government Bd P A CHF 1/1 e 22.10 3.2LOF II - Government Bond (EUR) P A EUR 1/1 e 51.55 -0.1LOF II - Government Bond (USD) P A USD 1/1 e 18.38 -0.4LOF II - Inv. Grade A-BBB (CHF) P A CHF 1/1 e 11.86 0.2LOF II - Investment Grade (EUR) P A EUR 1/1 e 15.31 -0.6LOF II - Swiss Aggregate Bond P A CHF 1/1 e 20.95 -0.6LOF II - Total Return Bd (CHF) P A CHF 1/1 e 15.37 0.0LOF II - Total Return Bd (EUR) P A EUR 1/1 e 11.65 0.1

Fonds en actionsLO Alto - Global Equity P D EUR 2/1 e 88.89 1.6LO Nutrition P D CHF 2/1 e 115.22 2.1LO Swiss Cap (ex-SMI) P D CHF 2/1 e 370.51 -1.7LO Swiss Leaders P D CHF 2/1 e 100.41 0.6LODH Multifonds - Commodity P D CHF 1/1 e 119.63 1.4LODH Multifonds - Commodity P D USD 1/1 e 158.79 0.0LOF - 1798 US Eq. Long/Short P A USD 1/1 e 9.00 0.4LOF - Alpha Japan (CHF) P A CHF 1/1 e 9.63 4.0LOF - Alpha Japan P A JPY 1/1 e 865.00 3.8LOF - Baron US Growth P A USD 1/1 e 9.09 0.6LOF - Clean Tech P A EUR 1/1 e 6.75 -3.9LOF - EMEA P A EUR 1/1 e 16.76 -0.9LOF - Europe P A EUR 1/1 e 6.26 -1.2LOF - Eurozone S&M Caps P A EUR 1/1 e 36.46 -2.9LOF - Generation Global (CHF) P A CHF 1/1 e 8.85 4.2LOF - Generation Global (EUR) P A EUR 1/1 e 11.24 0.4LOF - Generation Global (USD) P A USD 1/1 e 10.28 0.4LOF - Global Emerg. Mkts (EUR) P A EUR 1/1 e 8.48 -1.8

LOF - Global Emerg. Mkts (USD) P A USD 1/1 e 7.94 -1.8LOF - Global Energy P A USD 1/1 e 10.46 2.0LOF - Golden Age (CHF) P A CHF 2/1 e 14.40 2.4LOF - Golden Age (EUR) P A EUR 2/1 e 9.53 1.8LOF - Golden Age (USD) P A USD 2/1 e 13.24 1.5LOF - Greater China P A USD 1/1 e 113.65 2.4LOF - Japan. S&M Caps P A JPY 1/1 e 2034.00 3.1LOF - Pacific Rim P A USD 1/1 e 13.34 0.7LOF - Pzena Global Value P A USD 1/1 e 6.55 4.4LOF - Selective Global Equity P A EUR 1/1 e 151.77 -0.4LOF - Technology (EUR) P A EUR 1/1 e 10.08 5.1LOF - Technology (USD) P A USD 1/1 e 15.28 5.2LOF - W.Blair Gbl Grwth (EUR) P A EUR 1/1 e 9.34 -1.0LOF - W.Blair Gbl Grwth (USD) P A USD 1/1 e 9.33 -1.0LOF - World Gold Expert. (CHF) P A CHF 2/1 e 35.74 -8.8LOF - World Gold Expert. (EUR) P A EUR 2/1 e 27.24 -9.7LOF - World Gold Expert. (USD) P A USD 2/1 e 34.69 -10.1

Fonds d’allocation d’actifsLODH Multifonds - Optimix (CHF) P D CHF 1/1 a 88.15 0.7LODHO - Global Conservative P A CHF 2/1 e 16.02 0.3LOF - 1798 Tactical Alpha (CHF) P A CHF 1/1 e 10.03 -0.6LOF - 1798 Tactical Alpha (EUR) P A EUR 1/1 e 10.09 -0.6LOF - 1798 Tactical Alpha (USD) P A USD 1/1 e 14.50 -0.6

Investissements alternatifsLO Multi. - Glbl Trading EUR A EUR 1/1 bf 2321.73 -LO Multi. - Glbl Trading USD A USD 1/1 bf 2836.32 -LO Multi. - Global Eq. L/S CHF A CHF 1/1 bf 5914.57 -LO Multi. - Global Eq. L/S EUR A EUR 1/1 bf 4194.48 -LO Multi. - Global Eq. L/S USD A USD 1/1 bf 5477.79 -LO Multi. - Market Neutral EUR A EUR 1/1 bf 227.13 -LO Multi. - Market Neutral USD A USD 1/1 bf 248.61 -LODH Alternative Strategies (CHF) D CHF 1/1 bf 21.39 -LODH Alternative Strategies (EUR) D EUR 1/1 bf 28.21 -LODH Alternative Strategies (USD) D USD 1/1 bf 35.41 -LODH Delta Global (CHF) P D CHF 1/5 bf 14.52 -LODH Delta Global (EUR) P D EUR 1/5 bf 19.14 -LODH Delta Global (USD) P D USD 1/5 bf 49.82 -LOF - Alternative Beta (CHF) P A CHF 1/1 e 123.38 -0.6LOF - Alternative Beta (EUR) P A EUR 1/1 e 81.60 -0.6LOF - Alternative Beta (USD) P A USD 1/1 e 120.17 -0.5

Man Investments AGPreis Anfragen: +353 (1) 647 0060allg Anfragen: +41 (0) 55 417 6000www.maninvestments.com

Investissements alternatifsAHL Alpha Plc USD 1/1 a 817.96 -1.8Man AHL Diversified Markets EU EUR 1/5 a 34.01 -2.5Man AHL Diversified Plc USD 1/5 a 96.36 -2.5

c/oTrillium SATél.: 022 318 84 49Fax: 022 318 84 48www.manavest.ch

Fonds d’allocation d’actifsManavest - Glob Opp CHF 1/1 a 100.40 2.1

Service Line0848 845 400www.banquemigros.ch

Fonds en obligationsMi-Fonds (CH) SwFrBd MT - A CHF 2/1 e 103.23 -0.2Mi-Fonds (CH) SwissFrancBond - A CHF 2/1 e 103.58 -0.5Mi-Fonds (Lux) InterBond - A CHF 2/1 e 79.70 2.8Mi-Fonds (Lux) InterBond - B CHF 2/1 e 137.21 2.8

Fonds en actionsMi-Fonds (CH) EuropeStock - A CHF 2/1 e 68.41 5.8Mi-Fonds (CH) InterStock - A CHF 2/1 e 73.55 5.1Mi-Fonds (CH) SwissImmo A CHF 2/1 e 106.54 2.1Mi-Fonds (CH) SwissStock - A CHF 2/1 e 83.85 0.7Mi-Fonds (Lux) InterStock - A CHF 2/1 e 79.11 5.0Mi-Fonds (Lux) InterStock - B CHF 2/1 e 100.12 5.0Mi-Fonds (Lux) SwissStock - A CHF 2/1 e 88.45 0.7Mi-Fonds (Lux) SwissStock - B CHF 2/1 e 104.98 0.7

Fonds d’allocation d’actifsMi-Fonds (CH) 10 - A CHF 2/1 e 100.00 0.2Mi-Fonds (CH) 10 - V CHF 2/1 e 101.51 0.2Mi-Fonds (CH) 30 - A CHF 2/1 e 96.86 0.9Mi-Fonds (CH) 30 - V CHF 2/1 e 97.50 0.9Mi-Fonds (CH) 40 - A CHF 2/1 e 96.31 1.1Mi-Fonds (CH) 40 - V CHF 2/1 e 96.50 1.1Mi-Fonds (CH) 45 Sustainable A CHF 2/1 e 102.75 0.8Mi-Fonds (CH) 45 Sustainable V CHF 2/1 e 102.87 0.8Mi-Fonds (CH) 50 - A CHF 2/1 e 92.36 1.6Mi-Fonds (Lux) 30 - A CHF 2/1 e 114.35 1.2Mi-Fonds (Lux) 30 - B CHF 2/1 e 178.92 1.2Mi-Fonds (Lux) 40 (EUR) - A EUR 2/1 e 95.39 0.2Mi-Fonds (Lux) 40 (EUR) - B EUR 2/1 e 133.95 0.2Mi-Fonds (Lux) 50 - A CHF 2/1 e 124.54 1.9Mi-Fonds (Lux) 50 - B CHF 2/1 e 190.98 1.9

Mirabaud & CieTél. +41 58 816 22 22Fax +41 58 816 28 [email protected]

Fonds en actionsMir.Sel.Eq.Europe A Cap EUR 1/1 e 66.44 -0.4Mir.Sel.Eq.World A Cap USD 1/1 f 95.40 1.9Mirabaud Eq Asia A Cap USD 3/1 a 186.27 0.6Mirabaud Eq Asia I Cap USD 3/1 a 194.43 0.7Mirabaud Eq H.Al.Eur.Ex UK A Cap EUR 2/1 e 88.92 0.7Mirabaud Eq H.Al.Pan Eur. A Cap EUR 2/2 e 90.03 1.3Mirabaud Eq H.Al.Pan Eur. I Cap EUR 2/2 e 91.35 1.3Mirabaud Eq USA A Cap USD 3/1 e 122.65 1.5Mirabaud Eq USA I Cap USD 1/1 e 128.00 1.5Mirabaud Fd Swiss Caps A Cap CHF 1/1 e 1152.50 0.2Mirabaud Fd Swiss Caps Z Cap CHF 1/1 e 1197.28 0.2Mirabaud Fd Swiss Sm.MidCap A Cap CHF 1/1 e 220.56 -0.7Mirabaud Fd Swiss Sm.MidCap Z Cap CHF 1/1 e 229.26 -0.7

Investissements alternatifsMirAlt SICAV-Diversified A Dist USD 1/1 b 102.77 2.6MirAlt SICAV-Diversified I Cap CHF 1/1 b 87.93 0.0MirAlt SICAV-Europe A Dist EUR 1/1 b 65.49 3.1MirAlt SICAV-Europe I Dist EUR 1/1 b 91.99 3.3MirAlt SICAV-North America A Dist USD 1/1 b 139.17 2.2MirAlt SICAV-North America I Dist USD 1/1 b 94.96 2.3

La MobilièreTél. 022 363 94 05Fax 022 361 78 28www.mobi.ch

Fonds d’allocation d’actifsMobiFonds 3a - A CHF 2/1 e 113.16 0.5MobiFonds Select 20 - B CHF 2/1 105.19 0.0MobiFonds Select 50 - B CHF 2/1 104.07 0.7MobiFonds Select 90 - B CHF 2/1 105.39 1.4

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Parcadia Asset Management S.A.Tél. +41 52 261 50 50www.axa-winterthur.ch

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Fondations PictetTél.: 058/323 29 60

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Fonds en obligationsFPLP-LPP/BVG-Bonds -P CHF 3/3 b 129.32 -0.3FPLP-LPP/BVG-SMT Bonds -P CHF 3/3 b 111.16 0.0FPPI-LPP/BVG-Bonds -P CHF 3/3 b 116.91 -0.3FPPI-LPP/BVG-SMT Bonds -P CHF 3/3 b 111.34 0.0

Fonds d’allocation d’actifsFPLP-LPP/BVG-25 -P CHF 3/3 b 110.92 1.1FPLP-LPP/BVG-40 -P CHF 3/3 b 118.41 1.4FPPI-LPP/BVG-25 -P CHF 3/3 b 117.90 1.1FPPI-LPP/BVG-40 -P CHF 3/3 b 101.57 1.4

Pictet Funds S.A.Tel. +41 (58) 323 3000

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Fonds en instruments du marché monétairePF (CH)-Sov M.Mkt (CHF) -P CHF 1/1 e 985.23 0.0PF (CH)-Sov M.Mkt (EUR) -P EUR 1/1 e 1002.18 0.0PF (CH)-Sov M.Mkt (USD) -P USD 1/1 e 999.06 0.0Pictet (CH) CF-CHF CashPr -P CHF 2/2 e 997.27 0.0Pictet (CH) CF-EUR CashPr -P EUR 2/2 e 1010.35 0.0Pictet (CH) CF-GBP CashPr -P GBP 2/2 e 1069.69 0.0Pictet (CH) CF-USD CashPr -P USD 2/2 e 1036.19 0.0Pictet (CH)-Money Mk (CHF) -P CHF 2/2 e 973.14 0.0Pictet (CH)-Money Mk (EUR) -P EUR 2/2 e 999.36 0.0Pictet (CH)-Money Mk (GBP) -P GBP 2/2 e 1001.27 0.0Pictet (CH)-Money Mk (USD) -P USD 2/2 e 990.47 0.0Pictet-CHF Liquidity -P CHF 2/2 e 124.16 0.0Pictet-EUR Liquidity -P EUR 2/2 e 136.43 0.0Pictet-EUR Sovereign Liq -P EUR 2/1 e 102.53 0.0Pictet-JPY Liquidity -P JPY 1/1 e 10113.45 0.0Pictet-USD Liquidity -P USD 2/2 e 131.27 0.0Pictet-USD Sovereign Liq -P USD 2/1 e 101.67 0.0

Fonds en obligationsPF (CH)-Bonds CHF -P CHF 4/4 e 1025.41 -0.5PF (CH)-ShtMidTm Bds -P CHF 4/4 e 902.74 -0.0PI (CH)-CHF Bds -I CHF 2/2 e 1018.21 -0.4PI (CH)-Fgn Bds -I CHF 2/2 e 876.68 2.8Pictet-Asn Lcl Ccy Dbt -P EUR EUR 1/1 100.41 -2.9Pictet-Asn Lcl Ccy Dbt -P USD USD 2/2 135.84 -0.8Pictet-CHF Bonds -P CHF 2/2 e 426.02 -0.3Pictet-Convertible Bonds -P EUR EUR 3/2 e 108.49 2.3Pictet-Em Lcl Ccy Dbt -P EUR EUR 2/1 f 131.40 -1.9Pictet-Em Lcl Ccy Dbt -P USD USD 2/2 f 177.34 -0.3Pictet-EUR Bonds -P EUR 2/2 f 397.71 -0.2Pictet-EUR Corporate Bonds -P EUR 2/2 e 152.28 -0.5Pictet-EUR Government Bonds -P EUR 2/2 e 115.98 -0.4Pictet-EUR High Yield -P EUR 2/2 e 175.26 2.6Pictet-EUR Inflation Lk Bds -P EUR 2/2 e 111.30 0.3Pictet-EUR SMT Bonds -P EUR 2/2 e 121.02 -0.2Pictet-Glo Emerging Debt -P USD USD 2/2 e 263.33 0.1Pictet-Global Em Ccy -P EUR EUR 2/1 f 78.51 0.3Pictet-Global Em Ccy -P USD USD 2/1 f 106.49 1.9Pictet-LATAM Lc Ccy Dbt -P EUR EUR 2/1 e 101.76 -1.6Pictet-LATAM Lc Ccy Dbt -P USD USD 2/1 e 135.23 -0.6Pictet-US High Yield -P USD USD 2/2 e 118.69 1.7Pictet-USD Government Bonds -P USD 2/2 e 532.35 -0.5Pictet-USD Short Mid-Term Bds -P USD 2/2 e 123.34 -0.0Pictet-World Gvt Bonds -P EUR EUR 2/1 e 128.33 -1.6

Fonds en actionsPF (CH)-Glob Equities -P USD 4/4 e 1187.89 1.4PF (CH)-Glob Equities -P CHF CHF 4/4 e 1189.19 4.8PF (CH)-Swiss Mid-Small Cap -P CHF 2/2 e 3284.96 -2.5PF (CH)-Swiss Mkt Tracker -P CHF 4/4 e 101.57 0.6PI (CH)-Swiss Eq -I CHF 2/2 e 1177.68 0.2PI (CH)-World Eq -I CHF 2/2 e 753.67 5.5Pictet (CH)-Swiss Eq 130/30 P CHF 2/2 e 85.35 -0.0Pictet (CH)-Swiss Eq -P CHF 2/2 e 1607.48 0.3Pictet-Agriculture -P EUR EUR 1/1 e 151.75 -2.0Pictet-Agriculture -P USD USD 1/1 e 205.29 -0.4Pictet-Asian Eq ExJpn -P EUR EUR 2/2 135.70 -3.1Pictet-Asian Eq ExJpn -P USD USD 2/2 183.57 -2.0Pictet-Biotech -P EUR EUR 1/1 e 228.36 0.3Pictet-Biotech -P USD USD 2/2 e 306.27 0.2Pictet-Clean Energy -P EUR EUR 2/2 e 58.72 0.5Pictet-Clean Energy -P USD USD 2/2 e 79.44 2.1Pictet-Digital Comm -P EUR EUR 1/1 e 104.77 -0.6Pictet-Digital Comm -P USD USD 2/2 e 141.73 0.9Pictet-Eastern Europe -P EUR EUR 2/2 e 410.84 1.4Pictet-Emerging Markets -P EUR EUR 2/2 449.95 -2.4Pictet-Emerging Markets -P USD USD 2/2 608.68 -1.2Pictet-Emerging Mkts Idx -P USD USD 2/2 f 269.22 0.9Pictet-Ethos(CH)Sw SustEq -P CHF 4/4 e 100.46 -0.1Pictet-Eu Equities Sel -P EUR EUR 2/2 e 459.82 0.7Pictet-Euroland Index -P EUR EUR 2/2 e 93.87 3.0Pictet-Europe Index -P EUR EUR 4/4 f 115.42 2.1Pictet-European Sust Eq -P EUR EUR 2/2 e 148.72 0.9Pictet-Generics -P EUR EUR 1/1 e 111.29 -0.4Pictet-Generics -P USD USD 2/2 e 150.55 1.1Pictet-Glo Megatrend Sel -P CHF CHF 1/1 e 148.96 3.2Pictet-Glo Megatrend Sel -P EUR EUR 1/1 e 114.28 -1.3Pictet-Glo Megatrend Sel -P USD USD 1/1 e 154.60 0.3Pictet-Greater China -P EUR EUR 2/2 297.12 -0.9Pictet-Greater China -P USD USD 2/2 401.94 0.3Pictet-Indian Equities -P EUR EUR 2/2 287.61 -9.9Pictet-Indian Equities -P USD USD 2/2 389.08 -8.9Pictet-Japan Index -P JPY JPY 2/2 e 9168.63 3.0Pictet-Japanese Eq 130/30 -P EUR EUR 1/1 41.59 -1.9Pictet-Japanese Eq 130/30 -P JPY JPY 2/2 4660.54 1.9Pictet-Japanese Eq Sel -P EUR EUR 2/1 69.48 -2.0Pictet-Japanese Eq Sel -P JPY JPY 2/2 7786.22 1.8Pictet-Japanese SMid Cap -P EUR EUR 2/1 69.18 -2.8Pictet-Japanese SMid Cap -P JPY JPY 2/2 7752.06 1.0Pictet-MENA -P USD USD 2/2 f 53.66 -0.1Pictet-Pac ExJpn Idx -P USD USD 2/2 e 316.42 0.1Pictet-Premium Brands -P EUR EUR 2/2 e 89.29 -4.6Pictet-Russian Equities -P USD USD 2/1 e 84.65 3.9Pictet-Security -P USD USD 2/2 e 127.27 0.6Pictet-Small Cap Europe -P EUR EUR 2/2 e 583.68 -2.3Pictet-Timber -P USD USD 1/1 e 121.18 2.0Pictet-US Eq Gr Sel -P USD USD 2/2 e 113.82 1.6Pictet-US Equity Value Sel -P USD USD 2/2 e 132.57 2.2Pictet-USA Index -P USD USD 4/4 e 105.14 1.8Pictet-Water -P EUR EUR 2/2 e 147.96 -2.4

Fonds d’allocation d’actifsPF (CH)-LPP-25 -P CHF 4/4 e 1086.73 1.0PF (CH)-LPP-40 -P CHF 4/4 e 1125.26 1.2PF (CH)-LPP-40Tracker -P CHF 4/4 e 1050.45 1.6Pictet-Absl Rtn Glo Cons -P EUR EUR 1/1 f 100.78 -0.1Pictet-Absl Rtn Glo Div -P EUR EUR 2/2 f 114.03 0.1Pictet-Piclife -P CHF CHF 2/1 f 801.75 1.6

Autres fondsPictet (CH) Pre. Mtls - Phy. Gold P(CHF) CHF 2/1 e 129.57 -1.3Pictet (CH) Pre. Mtls - Phy. Gold P(EUR)EUR 2/1 e 99.76 -5.4Pictet (CH) Pre. Mtls - Phy. Gold P(USD)USD 2/1 e 133.80 -4.5

Pioneer Investments AGTél. 031 399 31 11Fax 031 382 88 88www.pioneerinvestments.ch

Fonds d’allocation d’actifsPioneer Investments CSF Fund CHF 2/1 e 72.57 2.4

PKB Privatbank AGTél. +41 91 913 35 [email protected]

Investissements alternatifsPAS Emerging Markets EUR -A- EUR 2/1 bf 878.46 -PAS European Markets EUR -A- EUR 2/1 bf 1001.31 -PAS Global Long Short EUR -A- EUR 2/1 bf 878.32 -PAS Low Vol CHF -A- CHF 2/1 bf 955.97 -PAS Low Vol EUR -A- EUR 2/1 bf 978.33 -PAS Low Vol USD -A- USD 2/1 bf 990.39 -

Plenum Investments AGTél. +41 43 488 57 [email protected]

Autres fondsPlenum Prime Selection Dynamic C CHF 2/1 e 96.70 1.8

PostFinance, Die PostTél. 0848 888 300www.postfinance.ch

Fonds en actionsPostFinance Fonds Global CHF 2/1 e 96.20 4.0PostFinance Fonds Suisse CHF 2/1 e 110.58 0.7

Fonds d’allocation d’actifsPostFinance Fonds 1 Bond CHF 2/1 e 93.38 -0.6PostFinance Fonds 2 CHF 2/1 e 92.83 0.3PostFinance Fonds 3 CHF 2/1 e 93.08 0.8PostFinance Fonds 4 CHF 2/1 e 85.85 1.3PostFinance Fonds 5 CHF 2/1 e 77.77 2.2PostFinance Pension 25 CHF 2/1 e 100.94 0.5PostFinance Pension 45 CHF 2/1 e 97.55 1.2

Banques RaiffeisenTél. 0844 888 808www.raiffeisen.ch

Fonds en instruments du marché monétaireRaiffeisen Euro Money A EUR 2/1 e 510.22 0.1Raiffeisen Euro Money B EUR 2/1 e 724.81 0.1Raiffeisen Swiss Money A CHF 2/1 e 1035.11 0.1Raiffeisen Swiss Money B CHF 2/1 e 1295.53 0.1Raiffeisen US Dollar Money A USD 2/1 e 982.88 -0.0Raiffeisen US Dollar Money B USD 2/1 e 1541.13 -0.0

Fonds en obligationsRaiffeisen Conv Bond Global B CHF 2/1 e 91.38 -0.0Raiffeisen Euro Obli A EUR 2/1 e 72.27 -0.3Raiffeisen Euro Obli B EUR 2/1 e 141.94 -0.3Raiffeisen Futura Global Bond A CHF 4/1 e 83.05 -0.7Raiffeisen Futura Swiss Franc Bond A CHF 4/1 e 105.38 -0.6Raiffeisen Swiss Obli A CHF 2/1 e 110.61 -0.5Raiffeisen Swiss Obli B CHF 2/1 e 172.12 -0.5Raiffeisen US Dollar Obli A USD 2/1 e 108.34 -0.4Raiffeisen US Dollar Obli B USD 2/1 e 161.90 -0.4

Fonds en actionsRaiffeisen Clean Technology A CHF 2/1 e 132.11 3.9Raiffeisen Clean Technology B CHF 2/1 e 132.11 3.9Raiffeisen EuroAc A EUR 2/1 e 78.32 0.4Raiffeisen EuroAc B EUR 2/1 e 102.91 0.4Raiffeisen Futura Global Stock A CHF 4/1 e 66.17 5.9Raiffeisen Futura Swiss Stock A CHF 4/1 e 144.90 -0.2Raiffeisen Future Resources A CHF 2/1 e 152.67 2.7Raiffeisen Future Resources B CHF 2/1 e 152.67 2.7Raiffeisen SwissAc A CHF 2/1 e 264.48 -1.0Raiffeisen SwissAc B CHF 2/1 e 289.27 -1.0

Fonds d’allocation d’actifsRaiffeis.Fd(CH)Multi Asset Cl.Dyn CHF 4/1 e 90.01 1.6Raiffeis.Fd(CH)Multi Asset Cl.Fut CHF 4/1 e 97.45 1.2Raiffeis.Fd(CH)Multi Asset Cl.Mod CHF 4/1 e 94.89 1.3Raiffeisen Global Invest Balanced A CHF 2/1 e 110.19 1.5Raiffeisen Global Invest Balanced B CHF 2/1 e 136.06 1.5Raiffeisen Global Invest Equity A CHF 2/1 e 78.09 2.2Raiffeisen Global Invest Equity B CHF 2/1 e 81.39 2.2Raiffeisen Global Invest Growth A CHF 2/1 e 91.75 1.8Raiffeisen Global Invest Growth B CHF 2/1 e 95.29 1.8Raiffeisen Global Invest Yield A CHF 2/1 e 102.62 1.1Raiffeisen Global Invest Yield B CHF 2/1 e 132.17 1.1Raiffeisen Pens.Inv.Fut.Balanced A CHF 4/1 e 100.63 0.7Raiffeisen Pens.Inv.Fut.Balanced I CHF 4/1 e 103.67 0.7Raiffeisen Pension Invest Futura Yield ACHF 4/1 e 119.97 0.3Raiffeisen Pension Invest Futura Yield ICHF 4/1 e 124.19 0.3

Autres fondsRaffeis.Fd(CH)Multi Asset Cl.Def CHF 4/1 e 103.53 1.9Raiffeisen Cap. Prot. 2013 B CHF 2/1 e 107.74 -0.2Raiffeisen Cap. Prot. 2014 (EUR) B EUR 2/1 e 103.04 -1.3

RBA HoldingTél. 031 660 44 44Fax 031 660 44 55www.rba.ch

Fonds d’allocation d’actifsAdagio (Lux) - Festverzinslich - B CHF 2/1 e 123.86 0.8Allegro (Lux) - Wachstum - B CHF 2/1 e 99.12 2.2Vivace (Lux) - Ausgewogen - B CHF 2/1 e 108.66 1.2

Tél. +41 58 262 00 00, www.realstone.ch

RealStone Eq Asian Property EUR 2/1 e 108.98 1.5RealStone Swiss Property CHF 2/1 e 124.20 -0.3

REYL & Cie S. A.Tél. +41 22 816 8000Fax +41 22 816 8001www.reyl.com

Fonds en obligationsEm Debt Opp B USD USD 2/1 e 108.11 -0.3Em Debt Opp C CHF CHF 2/1 e 107.13 -0.3Em Debt Opp E EUR EUR 2/1 e 107.50 -0.3

Fonds en actionsElite France-Europe B EUR EUR 2/1 af 99.90 1.4Em Mkts Eq B USD USD 3/1 e 134.63 0.2Em Mkts Eq J CHF CHF 3/1 e 123.93 3.1Em Mkts Eq L EUR EUR 3/1 e 133.74 0.1Europe Low Vol B EUR EUR 2/1 e 99.44 -1.0Europe Low Vol C CHF CHF 2/1 e 94.92 -1.0European Eq B EUR EUR 2/1 e 230.55 -1.1European Eq C CHF CHF 2/1 e 211.68 -1.1European Opp B EUR EUR 2/1 e 108.47 -1.5European Opp C CHF CHF 2/1 e 105.64 -1.5North American Eq B USD USD 2/1 e 153.56 -0.0North American Eq E EUR EUR 2/1 e 146.76 -0.1

Robeco (Suisse) SATél. 044 227 72 08Fax. 044 227 72 22www.robeco.com

Fonds en instruments du marché monétaireRobeco Flex-o-Rente D EUR EUR 3/2 108.58 0.5Robeco Flex-o-Rente D USD USD 1/1 107.16 0.6Robeco Flex-o-Rente E EUR EUR 3/3 104.04 0.5

Fonds en obligationsRobeco European HY Bds D EUR EUR 1/1 136.76 1.8Robeco High Yield Bonds D EUR EUR 3/3 95.23 1.6Robeco Lux-o-rente D CHF CHF 1/1 112.13 -0.4Robeco Lux-o-rente D EUR EUR 1/1 116.56 -0.4Robeco Lux-o-rente D USD USD 1/1 123.15 -0.4

Robeco Lux-o-rente E CHF CHF 1/1 107.74 -0.4Robeco Lux-o-rente E EUR EUR 1/1 110.42 -0.4Rorento A EUR 3/3 e 47.85 0.2

Fonds en actionsRobeco A EUR 3/3 e 23.69 0.3Robeco Asia-Pacific Eq. D EUR EUR 3/3 90.71 -0.9Robeco Chinese Equities D EUR EUR 3/3 56.17 0.9Robeco Consumer Trends Eq. D EUR EUR 3/3 76.04 -1.1Robeco Emerging Stars Eq. D EUR EUR 3/3 159.31 -1.5Robeco EMMA Equities D EUR EUR 3/3 150.73 -1.9Robeco EMMA Equities D USD USD 3/3 152.09 -1.0Robeco European Equities D EUR EUR 3/3 33.58 1.6Robeco European MidCap Eq D EUR EUR 3/3 84.13 0.3Robeco European Stars D EUR EUR 3/3 73.82 1.6Robeco Health & Wellness Eq. D EUR EUR 3/3 46.35 -0.1Robeco Indian Eq. D EUR EUR 3/2 96.59 -7.0Robeco Natural Resources Eq. D EUR EUR 3/3 105.12 -3.2Robeco New World Fin. Eq. D EUR EUR 3/3 36.12 3.0Robeco Property Equities D EUR EUR 3/3 94.23 0.1Robeco US Premium Eq D USD USD 3/3 123.62 2.4Robeco US Premium Eq DH EUR EUR 3/3 112.51 2.4Rolinco A EUR 3/3 e 21.30 0.6

RSI Securities SATél. +41 22 328 29 11Fax +41 22 328 70 37

Sirius Asia ex-Japan 2010 USD USD 2/1 e 16.71 0.1Sirius Asia ex-Japan USD USD 2/1 e 26.31 0.1Sirius Japan Opp. CHF CHF 2/1 e 134.19 4.1Sirius Japan Opp. CHF 2010 CHF 2/1 e 104.27 4.1Sirius Japan Opp. Inst. EUR EUR 2/1 e 100.74 3.8Sirius Japan Opp. Inst. JPY JPY 2/1 e 12529.02 3.9Sirius Japanese Conv. CHF CHF 2/1 e 193.91 0.2Sirius Japanese Conv. Inst. JPY JPY 2/1 e 19641.76 0.2

Bank Sarasin & Cie AGTél. 061 277 77 77www.sarasin.ch/fonds

Fonds en obligationsSaraBond CHF 4/3 e 248.24 1.7Sarasin BondSar P CHF CHF 4/4 e 94.41 -1.6Sarasin BondSar USD A USD 2/1 e 99.01 -0.4Sarasin BondSar World A EUR 2/1 e 141.94 -2.1Sarasin Structured Return (EUR) B EUR 2/1 e 112.81 -1.0Sarasin Sustainable Bond CHF A CHF 2/1 e 153.15 -0.4Sarasin Sustainable Bond EUR A EUR 2/1 e 102.01 -0.9

Fonds en actionsSaraSelect CHF 4/3 e 717.15 1.1Sarasin EmergingSar-Global A USD 2/1 e 364.97 -1.3Sarasin EmergingSar-New Frontiers A USD 2/1 e 152.81 1.9Sarasin EquiSar - Global A EUR 2/1 e 138.08 -1.1Sarasin EquiSar - Global F EUR 2/1 e 138.89 -1.0Sarasin EquiSar-IIID (EUR) B EUR 2/1 e 139.69 -2.0Sarasin EquiSar-Int.Income B EUR 2/1 e 106.60 -1.1Sarasin Equity-Swiss Dyn M CHF CHF 4/3 e 100.33 1.0Sarasin New Power Fund A EUR 2/1 e 56.50 0.8Sarasin New Power Fund B EUR 2/1 e 56.42 0.8Sarasin New Power Fund F EUR 2/1 e 57.84 0.8Sarasin OekoSar Eq - Global A EUR 2/1 e 112.28 0.7Sarasin OekoSar Eq - Global B EUR 2/1 e 112.42 0.7Sarasin OekoSar Eq - Global F EUR 2/1 e 113.93 0.7Sarasin Real Estate Eq-Global A EUR 2/1 e 108.45 0.9Sarasin Real Estate Eq-Global B EUR 2/1 e 118.25 0.9Sarasin Sust Eq-Global Em Markets B USD 2/1 e 107.87 -0.3Sarasin Sust Eq-Real Estate Gl B EUR 2/1 e 99.29 0.6Sarasin Sust Eq-Switzerland CHF 4/3 e 565.42 0.0Sarasin Sust Equity-USA B USD 2/1 e 109.27 1.7Sarasin Sustainable Eq-Europe A EUR 2/1 e 64.85 0.2Sarasin Sustainable Eq-Europe B EUR 2/1 e 65.39 0.2Sarasin Sustainable Eq-Global A EUR 2/1 e 90.14 0.9Sarasin Sustainable Water A EUR 2/1 e 106.30 -2.1Sarasin Sustainable Water F EUR 2/1 e 107.11 -2.1

Fonds d’allocation d’actifsSaraFlex CHF 4/3 e 93.26 1.5Sarasin Global Return (EUR) A EUR 2/1 e 117.10 -0.8Sarasin Global Return (EUR) F EUR 2/1 e 117.12 -Sarasin GlobalSar Optima (EUR) B EUR 2/1 e 107.78 -0.5Sarasin GlobalSar-IIID (CHF) A CHF 2/1 e 330.48 0.3Sarasin GlobalSar-IIID (EUR) A EUR 2/1 e 247.11 -0.4Sarasin OekoSar Portfolio A EUR 2/1 e 154.24 -1.2Sarasin Quant Portfolio - Def P CHF CHF 4/3 e 99.79 -0.3

Investissements alternatifsSarasin Commodity-Diversified CHF 4/3 e 99.91 0.5Sarasin Commodity-Diversified (USD) USD 4/3 e 105.71 0.4Sarasin Commodity-Diversified EUR EUR 4/3 e 78.10 0.3Sarasin Commodity-Dynamic I CHF CHF 4/3 e 114.48 0.7Sarasin Commodity-Dynamic P CHF CHF 4/3 e 113.95 0.7Sarasin Currency Opp (CHF) B CHF 2/1 e 94.43 -3.3Sarasin Currency Opp (CHF) F CHF 2/1 e 95.28 -3.3Sarasin Currency Opp (EUR) B EUR 2/1 e 110.12 -3.4

Autres fondsSarasin Global Village-Opp (EUR) B EUR 2/1 e 118.24 -0.4

Schroder Investment Management(Switzerland) AGTél. 044 250 12 98www.schroders.ch

Fonds en actionsSchroder Swiss Eq Core Fund A CHF 2/1 e 103.75 0.1Schroder Swiss Eq Core Fund I CHF 2/1 e 110.03 0.2

Fonds d’allocation d’actifsSchroder Capital Fund CHF 2/1 e 1101.90 0.8Schroder Capital Protected Fd 2014 CHF 1/1 e 112.78 -0.1Schroder Capital Protected Fd 2019 CHF 1/1 e 110.53 -0.9Schroder Maturity Protected Fund 2032CHF 1/1 e 118.61 -5.9Schroder Strategy Fund CHF 2/1 e 128.21 1.2

SIA Funds AGTél. 055 617 28 [email protected]

Fonds en actionsLTIF Alpha - Alpha II CHF CHF 3/1 e 155.08 3.4LTIF Alpha - Alpha II EUR EUR 3/1 e 119.41 -0.4LTIF Alpha - Alpha II GBP GBP 3/1 e 101.08 -1.6LTIF Alpha - Alpha II USD USD 3/1 e 160.15 -0.4LTIF Alpha - EUR class EUR 1/1 e 160.77 -0.4LTIF Classic - Classic II CHF CHF 3/1 e 180.75 4.0LTIF Classic - Classic II EUR EUR 3/1 e 139.17 0.1LTIF Classic - Classic II GBP GBP 3/1 e 117.81 -1.1LTIF Classic - Classic II USD USD 3/1 e 186.65 0.1LTIF Classic - EUR class EUR 1/1 e 264.55 0.1LTIF Natural Resources CHF CHF 1/1 e 196.97 5.1LTIF Natural Resources EUR EUR 1/1 e 151.66 1.2LTIF Natural Resources GBP GBP 1/1 e 128.38 -0.0LTIF Natural Resources USD USD 1/1 e 203.41 1.2

Autres fondsLTIF Stability CHF 1/1 a 215.20 2.8

SIF Swiss Investment FundsTél. +41 22 918 73 [email protected]

Fonds en instruments du marché monétaireRBC MONEY MARKET FUND USD 1/1 e 99.78 0.0

Fonds en actionsRBC NATURAL RESOURCES EQUITY USD 3/3 e 198.44 2.1SVM Value Fund (Switzerland) CHF 2/1 a 170.15 2.0

Fonds d’allocation d’actifsJOLIMONT Value Fund (Euro) EUR 2/1 e 104.51 1.0

Autres fondsRBC EURO FIXED INCOME EUR 3/3 e 99.87 -0.7RBC SWISS FRANC FIXED INCOME CHF 3/3 e 100.05 -0.4RBC USD FIXED INCOME USD 3/3 e 96.95 0.2RED & WHITE Low Vol. Fd (EUR) EUR 1/1 a 102.11 0.2

Solvalor Fund ManagementTél. +41 58 404 03 00www.solvalor.ch

Solvalor 61 CHF 2/2 e 260.00 2.2

Swiss & Global Asset Management [email protected]él. +41 58 426 65 00

Fonds en obligationsJB BF ABS CHF - B CHF 2/1 e 87.00 0.4JB BF ABS EUR - B EUR 2/1 e 93.33 0.3JB BF Absolute Ret Pl-CHF - B CHF 2/1 e 117.33 1.0JB BF Absolute Ret Pl-EUR - B EUR 2/1 e 124.76 1.0JB BF Absolute Ret Pl-GBP - B GBP 2/1 e 126.92 1.0JB BF Absolute Ret Pl-USD - B USD 2/1 e 126.45 1.0JB BF Absolute Return-CHF - B CHF 2/1 e 111.73 0.4JB BF Absolute Return-EUR - B EUR 2/1 e 127.93 0.5JB BF Absolute Return-GBP - B GBP 2/1 e 119.56 0.4JB BF Absolute Return-USD - B USD 2/1 e 120.28 0.4JB BF Cred Opportunities-EUR - B EUR 2/1 e 140.16 0.7JB BF Dollar Med Term-USD - B USD 2/1 e 179.56 0.1JB BF Dollar-USD - B USD 2/1 e 297.71 -0.4JB BF Emerging-EUR - B EUR 2/1 e 272.16 -0.1JB BF Emerging-USD - B USD 2/1 e 340.22 -0.2JB BF Euro -EUR - B EUR 2/1 e 319.54 -0.5JB BF Euro Government-EUR - B EUR 2/1 e 144.95 -0.2JB BF Global Convert-CHF - B CHF 2/1 e 93.74 0.7JB BF Global Convert-EUR - B EUR 2/1 e 97.35 0.7JB BF Global High Yield-EUR - B EUR 2/1 e 179.72 1.9JB BF Local Emerging-EUR - B EUR 2/1 e 211.25 -1.6JB BF Local Emerging-USD - B USD 2/1 e 292.92 -1.7JB BF Swiss Franc-CHF - B CHF 2/1 e 178.20 -0.5JB BF Total Return-EUR - B EUR 2/1 e 90.01 0.6JB CF £ Sterling-GBP /B GBP 2/1 e 2281.85 0.0JB CF Dollar-USD /B USD 2/1 e 1808.71 0.0JB CF Euro-EUR /B EUR 2/1 e 2059.92 0.0JB CF Swiss Franc-CHF /B CHF 2/1 e 1474.16 0.0JB II BF Dollar MD-USD - B USD 2/1 e 122.05 0.1JB II BF Dollar-USD - B USD 2/1 e 114.53 -0.4JB II BF Euro-EUR - B EUR 2/1 e 93.71 -0.5JB II BF Swiss Franc-CHF - B CHF 2/1 e 96.53 -0.5JB II CF £ Sterling SD-GBP /B GBP 2/1 e 111.81 0.0JB II CF Dollar SD-USD /B USD 2/1 e 107.37 0.0JB II CF Euro SD-EUR /B EUR 2/1 e 107.70 0.0JB II CF Swiss Franc SD-CHF /B CHF 2/1 e 102.43 0.0JB Strat Gl FI-CHF - B CHF 2/1 e 104.72 0.7JB Strat Gl FI-EUR - B EUR 2/1 e 126.23 -0.7

Fonds en actionsJB EF Asia-USD - B USD 2/1 189.95 0.1JB EF Biotech-USD - B USD 2/1 e 103.76 0.7JB EF Black Sea-CHF - B CHF 2/1 e 33.98 6.3JB EF Black Sea-EUR - B EUR 2/1 e 42.88 1.8JB EF Black Sea-USD - B USD 2/1 e 42.44 2.8JB EF Central Europe-EUR - B EUR 2/1 e 261.64 3.6JB EF Euroland Value-EUR - B EUR 2/1 e 135.80 1.2JB EF Europe Growth-EUR - B EUR 2/1 e 76.35 -1.6JB EF Europe Leading-EUR - B EUR 2/1 e 89.80 1.8JB EF Europe S&Mid Cap-EUR - B EUR 2/1 e 138.67 -1.3JB EF Europe-EUR - B EUR 2/1 e 297.39 -0.6JB EF German Value-EUR - B EUR 2/1 e 226.63 1.0JB EF Gl Emerging Mkts-EUR - B EUR 2/1 e 93.08 1.0JB EF Global-EUR - B EUR 2/1 e 80.28 2.0JB EF Infrastructure-CHF - B CHF 2/1 e 64.60 4.1JB EF Infrastructure-EUR - B EUR 2/1 e 83.06 0.3JB EF Infrastructure-USD - B USD 2/1 e 81.81 0.2JB EF Japan-EUR - B EUR 2/1 81.19 -2.8JB EF Japan-JPY - B JPY 2/1 9420.00 0.8JB EF Luxury Brands-CHF - B CHF 2/1 e 113.03 -0.5JB EF Luxury Brands-EUR - B EUR 2/1 e 139.78 -4.2JB EF Luxury Brands-USD - B USD 2/1 e 126.63 -4.2JB EF Natural Resources-CHF - B CHF 2/1 e 80.46 3.9JB EF Natural Resources-EUR - B EUR 2/1 e 102.97 0.0JB EF Natural Resources-USD - B USD 2/1 e 97.56 -0.0JB EF Northern Africa-CHF - B CHF 2/1 e 90.42 3.6JB EF Northern Africa-EUR - B EUR 2/1 e 115.66 -0.3JB EF Northern Africa-USD - B USD 2/1 e 109.24 -0.3JB EF Special Val. EUR - B EUR 2/1 e 108.86 2.0JB EF Swiss S&Mid Cap-CHF - B CHF 2/1 e 441.32 -3.9JB EF Swiss-CHF - B CHF 2/1 e 392.62 -0.8JB EF US Leading-USD - B USD 2/1 e 366.50 0.6JB EF US Value-USD - B USD 2/1 e 129.41 1.2JB Equity Fund NEWO -EUR - B EUR 4/4 e 110.11 -0.8JB Equity Fund NEWO -USD - B USD 4/4 e 115.28 -0.7JB Strat EF Gl Excell-CHF - B CHF 4/1 e 102.31 2.2JB Strat EF Gl Excell-EUR - B EUR 2/1 e 105.46 0.3

Fonds d’allocation d’actifsJB (CH) Multistrategy-CHF - A CHF 2/1 e 90.10 0.8JB Evolution Defensive -CHF - B CHF 4/4 e 100.82 0.5JB Evolution Defensive -EUR - B EUR 4/4 e 101.20 0.5JB Evolution Defensive -USD - B USD 4/4 e 101.37 0.5JB Evolution Dynamic -CHF - B CHF 4/4 e 102.18 1.1JB Evolution Dynamic -EUR - B EUR 4/4 e 102.57 1.1JB Evolution Dynamic -USD - B USD 4/4 e 102.69 1.2JB Strategy Balanced-CHF - B CHF 2/1 e 129.28 1.1JB Strategy Balanced-EUR - B EUR 2/1 e 123.73 -0.3JB Strategy Balanced-USD - B USD 2/1 e 109.14 -0.0JB Strategy Growth-CHF - B CHF 2/1 e 78.65 1.4JB Strategy Growth-EUR - B EUR 2/1 e 87.69 -0.3JB Strategy Income-CHF - B CHF 2/1 e 109.94 0.8JB Strategy Income-EUR - B EUR 2/1 e 133.06 -0.5JB Strategy Income-USD - B USD 2/1 e 129.03 -0.1

Autres fondsJB Commodity-CHF - B CHF 2/1 e 87.39 1.1JB Commodity-EUR - B EUR 2/1 e 92.20 1.0JB Commodity-USD - B USD 2/1 e 103.44 1.1

Swiss & Global Asset Management [email protected],www.jbfundnet.comTél. +41 58 426 65 00Private Label Funds

Fonds en obligationsJPM EURO LIQ FD (SWITZ.) - A EUR 2/1 e 10001.13 0.0JPM EURO LIQ FD (SWITZ.) - B EUR 2/1 e 10003.93 0.0JPM EURO LIQ FD (SWITZ.) - C EUR 2/1 e 10007.41 0.0JPM USD LIQ FD (SWITZ.) - A USD 2/1 e 10000.00 0.0JPM USD LIQ FD (SWITZ.) - B USD 2/1 e 10000.00 0.0JPM USD LIQ FD (SWITZ.) - C USD 2/1 e 10001.84 0.0

Fonds en actionsGold Equity Fund CHF - B CHF 2/1 e 297.78 -6.5Gold Equity Fund EUR - B EUR 2/1 e 221.98 -10.0Gold Equity Fund USD - B USD 2/1 e 314.03 -10.1URAM Energy Stock Fund (EUR) - B EUR 2/1 e 88.91 1.3URAM Energy Stock Fund (EUR) - C EUR 2/1 e 89.93 1.3URAM Energy Stock Fund (USD) - C USD 2/1 e 101.01 1.2URAM Gold Alloc (EUR) - B EUR 4/4 e 128.03 -11.5URAM Gold Alloc (EUR) - C EUR 4/4 e 128.31 -11.5URAM Gold Alloc (USD) - B USD 4/4 e 127.97 -11.6URAM Gold Alloc (USD) - C USD 4/4 e 128.52 -11.6URAM Gold&Mining SF (EUR) - B EUR 2/1 e 141.88 -4.7URAM Gold&Mining SF (EUR) - C EUR 2/1 e 143.30 -4.7URAM Gold&Mining SF (USD) - B USD 2/1 e 159.71 -4.8URAM Gold&Mining SF (USD) - C USD 2/1 e 163.10 -4.8WMP Electricity Value Chain Fund - B CHF 1/1 e 95.41 5.7

WMP EMA Established Leaders Fd - B CHF 4/4 e 104.12 -0.8WMP Global Equity Fund - B CHF 2/1 e 99.65 3.9

Swiss Life Asset Management AGTél. +41 43 284 77 09Fax +41 43 284 49 94www.slfunds.com, [email protected]

Fonds en obligationsSL MF (Lux) Defensive CHF 2/1 e 118.05 2.5SLF(CH) Bond Swiss Francs CHF 1/1 e 105.13 -0.8

Fonds en actionsSL MF (Lux) Dimension CHF 2/1 e 76.02 3.7SL MF (Lux) Dynamics CHF 2/1 e 234.55 2.3SL MF (Lux) Innovation CHF 2/1 e 49.98 4.3SL MF (Lux) Opportunity CHF 2/1 e 102.86 2.7SLF (CH) Eq. Switzerland CHF 1/1 e 79.75 0.1SLF(LUX) Eq Biomedical EUR 2/1 e 100.27 0.6SLF(LUX) Equity EuroZone EUR 2/1 e 96.17 2.8

Fonds d’allocation d’actifsSLF (CH) Flexible Gl. Allocation (CHF) CHF 1/1 e 90.92 1.6SLF(CH) Maturity Guaranty 2017+2 CHF 1/1 e 95.97 -1.4SLF(CH) PF Global Bal CHF CHF 1/1 e 97.51 0.7SLF(CH) PF Global Inc CHF CHF 1/1 e 97.92 0.4SLF(LUX) PF EuroZone Bal EUR 2/1 e 139.52 2.2SLF(LUX) PF Gl Grth CHF CHF 2/1 e 90.08 1.4

SwisscantoTél. +41 44 215 44 88www.swisscanto.ch/anlagestiftung

Swisscanto LPP 3 Portolio 10 CHF 2/1 e 155.35 0.2Swisscanto LPP 3 Portolio 25 CHF 2/1 e 143.55 0.6Swisscanto LPP 3 Portolio 45 CHF 2/1 e 161.60 1.0Swisscanto LPP 3 Oeko 45 CHF 2/1 e 124.45 0.4

SwisscantoTéléphone 058 344 44 00www.swisscanto.ch

Fonds en instruments du marché monétaireSWC (LU) MM Fund AUD B AUD 2/1 221.60 0.2SWC (LU) MM Fund CAD B CAD 2/1 188.57 0.0SWC (LU) MM Fund CHF B CHF 2/1 148.80 0.0SWC (LU) MM Fund EUR B EUR 2/1 105.08 0.0SWC (LU) MM Fund GBP B GBP 2/1 130.18 0.0SWC (LU) MM Fund USD B USD 2/1 194.54 0.0SWC (LU) SICAV II MM Fund CHF B CHF 2/1 104.76 0.0SWC (LU) SICAV II MM Fund EUR B EUR 2/1 110.62 0.0SWC (LU) SICAV II MM Fund USD B USD 2/1 111.83 0.0

Fonds en obligationsSWC (CH) BF CHF CHF 2/1 e 91.52 -0.4SWC (CH) BF Corp EUR EUR 2/1 e 106.44 -0.1SWC (CH) BF Corp H CHF A CHF 2/1 e 101.35 -0.3SWC (CH) BF International A CHF 2/1 e 80.19 2.8SWC (CH) BF Oppor EUR EUR 2/1 e 96.53 -0.7SWC (CH) BF Opportunit. H CHF CHF 2/1 e 87.35 -0.4SWC (LU) Bd Inv Gl Corp. H CHF B CHF 2/1 e 103.29 0.1SWC (LU) Bd Inv Gl Corp. H EUR B EUR 2/1 e 103.17 0.1SWC (LU) Bd Inv Gl Corp. H USD B USD 2/1 e 102.71 0.1SWC (LU) Bd Inv Glob Conv H CHF B CHF 2/1 e 101.48 0.3SWC (LU) Bd Inv Glob Conv H CHF J CHF 2/1 e 101.63 0.4SWC (LU) Bd Inv Glob Conv H EUR B EUR 2/1 e 101.52 0.2SWC (LU) Bd Inv Glob Conv H EUR J EUR 2/1 e 101.71 0.3SWC (LU) Bd Inv Opp. Short T B EUR 2/1 e 110.29 -0.3SWC (LU) Bond Inv AUD A AUD 2/1 e 114.37 0.4SWC (LU) Bond Inv AUD B AUD 2/1 e 167.86 0.4SWC (LU) Bond Inv CAD A CAD 2/1 e 129.58 -1.0SWC (LU) Bond Inv CAD B CAD 2/1 e 169.55 -1.0SWC (LU) Bond Inv CHF A CHF 2/1 e 106.89 -0.5SWC (LU) Bond Inv CHF B CHF 2/1 e 122.57 -0.5SWC (LU) Bond Inv EUR A EUR 2/1 e 65.41 -0.5SWC (LU) Bond Inv EUR B EUR 2/1 e 82.57 -0.5SWC (LU) Bond Inv GBP A GBP 2/1 e 63.21 -2.1SWC (LU) Bond Inv GBP B GBP 2/1 e 86.00 -2.2SWC (LU) Bond Inv International A CHF 2/1 e 86.80 2.7SWC (LU) Bond Inv International B CHF 2/1 e 108.12 2.7SWC (LU) Bond Inv MT CHF A CHF 2/1 e 102.30 -0.3SWC (LU) Bond Inv MT CHF B CHF 2/1 e 114.88 -0.4SWC (LU) Bond Inv MT EUR A EUR 2/1 e 102.06 -0.5SWC (LU) Bond Inv MT EUR B EUR 2/1 e 128.62 -0.5SWC (LU) Bond Inv MT USD A USD 2/1 e 111.42 -0.2SWC (LU) Bond Inv MT USD B USD 2/1 e 139.97 -0.2SWC (LU) Bond Inv USD A USD 2/1 e 114.72 -0.5SWC (LU) Bond Inv USD B USD 2/1 e 149.07 -0.5SWC (LU) SICAV II Bond Abs. Ret. A CHF 2/1 e 92.70 -3.8SWC (LU) SICAV II Bond Abs. Ret. A EUR 2/1 e 93.44 -4.3SWC (LU) SICAV II Bond Abs. Ret. B CHF 2/1 e 107.62 0.4SWC (LU) SICAV II Bond Abs. Ret. B EUR 2/1 e 110.25 0.0SWC (LU) SICAV II Bond Inv CHF A CHF 2/1 e 101.39 -2.2SWC (LU) SICAV II Bond Inv CHF B CHF 2/1 e 109.15 -0.7SWC (LU) SICAV II Bond Inv EUR A EUR 2/1 e 101.25 -3.2SWC (LU) SICAV II Bond Inv EUR B EUR 2/1 e 116.10 -0.6SWC (LU) SICAV II Bond Inv MT CHF A CHF 2/1 e 101.79 -1.7SWC (LU) SICAV II Bond Inv MT CHF B CHF 2/1 e 108.59 -0.4SWC (LU) SICAV II Bond Inv MT EUR AEUR 2/1 e 101.43 -3.2SWC (LU) SICAV II Bond Inv MT EUR BEUR 2/1 e 116.35 -0.5SWC (LU) SICAV II Bond Inv USD A USD 2/1 e 107.81 -3.2SWC (LU) SICAV II Bond Inv USD B USD 2/1 e 124.86 -0.7SWC Swiss Red Cross Charity Fund CHF 2/1 e 102.15 -2.4SWC(CH)BMT EMU Goverments A EUR 4/4 e 95.95 -0.4SWC(CH)BMT EMU Goverments I EUR 4/4 e 96.04 -0.4SWC(CH)Bond Market Tracker CHF A CHF 4/4 e 102.43 -0.6

Fonds en actionsSWC (CH) EF Asia A USD 2/1 e 89.36 0.3SWC (CH) EF Emerging Mkt A USD 2/1 e 226.75 1.0SWC (CH) EF Euroland A EUR 2/1 e 103.80 1.9SWC (CH) EF Europe EUR 2/1 e 121.50 2.1SWC (CH) EF Gold USD 2/1 e 1375.36 -10.6SWC (CH) EF Green Invest A CHF 2/1 e 90.04 3.9SWC (CH) EF International A CHF 2/1 e 127.75 4.4SWC (CH) EF Japan A JPY 2/1 4745.00 1.2SWC (CH) EF North America A USD 2/1 e 241.93 2.3SWC (CH) EF SMC Switzerl A CHF 2/1 e 393.86 -2.3SWC (CH) EF Switzerland CHF 2/1 e 271.71 0.8SWC (CH) EF Tiger A USD 2/1 e 103.18 2.1SWC (CH) EF Value Switzerland A CHF 2/1 e 128.92 1.2SWC (CH) MSCI Europe Ind. A EUR 4/4 e 84.14 1.0SWC (CH) MSCI Japan Ind. A JPY 4/4 5819.00 1.3SWC (CH) MSCI USA Ind. A USD 4/4 e 99.93 2.0SWC (CH) SPI Index A CHF 4/4 e 87.90 1.0SWC (LU) EF Climate Invest B EUR 2/1 e 72.00 -0.9SWC (LU) EF Health Care B EUR 2/1 e 367.34 0.8SWC (LU) EF Selec.International B CHF 2/1 e 96.96 4.9SWC (LU) EF Selec.North America B USD 2/1 e 123.61 1.5SWC (LU) EF Selection Energy B EUR 2/1 e 777.32 2.0SWC (LU) EF SMC Japan B JPY 2/1 15287.00 2.4SWC (LU) EF Technology B EUR 2/1 e 162.62 1.2SWC (LU) EF Top Dividend Europe A EUR 2/1 e 94.18 3.8SWC (LU) EF Top Dividend Europe B EUR 2/1 e 103.11 3.8SWC (LU) EF Water Invest B EUR 2/1 e 93.39 -1.1SWC (LU) Eq Fd GI Em Ma B USD 2/1 e 140.30 0.2SWC(CH)MSCI® World ex CH IF A USD 4/4 e 109.69 1.6SWC(CH)MSCI® World ex CH IF I USD 4/4 e 111.96 1.6

Fonds d’allocation d’actifsSWC (CH) PF Valca CHF 2/1 e 263.34 1.8SWC (CH) PF World 30 CHF 2/1 e 98.69 0.7SWC (CH) PF World 45 CHF 2/1 e 79.00 1.0SWC (LU) PF (EURO) Bal A EUR 2/1 e 103.92 -0.3SWC (LU) PF (EURO) Bal B EUR 2/1 e 121.15 -0.3SWC (LU) PF (Euro) GI Bal A EUR 2/1 e 84.73 -0.6SWC (LU) PF (Euro) GI Bal B EUR 2/1 e 89.94 -0.6SWC (LU) PF (Euro) GI Income B EUR 2/1 e 117.30 -1.0SWC (LU) PF (Euro) GI Yield A EUR 2/1 e 101.34 -0.6SWC (LU) PF (Euro) GI Yield B EUR 2/1 e 107.41 -0.7

SWC (LU) PF (EURO) Growth A EUR 2/1 e 98.92 0.5SWC (LU) PF (EURO) Growth B EUR 2/1 e 111.22 0.5SWC (LU) PF (Euro) Yield A EUR 2/1 e 101.25 -0.6SWC (LU) PF (Euro) Yield B EUR 2/1 e 124.74 -0.6SWC (LU) PF Balanced A CHF 2/1 e 159.15 2.4SWC (LU) PF Balanced B CHF 2/1 e 177.81 2.4SWC (LU) PF Equity A CHF 2/1 e 230.41 4.5SWC (LU) PF Equity B CHF 2/1 e 241.26 4.5SWC (LU) PF GI Income A CHF 2/1 e 102.48 1.1SWC (LU) PF GI Income B CHF 2/1 e 106.21 1.1SWC (LU) PF GI Yield A CHF 2/1 e 96.08 1.2SWC (LU) PF GI Yield B CHF 2/1 e 98.44 1.2SWC (LU) PF Green Inv Bal A CHF 2/1 e 151.95 2.4SWC (LU) PF Green Inv Bal B CHF 2/1 e 158.77 2.4SWC (LU) PF Green Inv Eq A EUR 2/1 e 92.13 0.1SWC (LU) PF Green Inv Eq B EUR 2/1 e 92.13 0.1SWC (LU) PF Growth A CHF 2/1 e 202.01 3.1SWC (LU) PF Growth B CHF 2/1 e 218.43 3.1SWC (LU) PF Income A CHF 2/1 e 109.19 0.9SWC (LU) PF Income B CHF 2/1 e 129.80 0.8SWC (LU) PF Yield A CHF 2/1 e 134.29 1.5SWC (LU) PF Yield B CHF 2/1 e 154.19 1.5SWC (LU) SICAV II Por. Bal. (EUR) A EUR 2/1 e 101.14 -1.7SWC (LU) SICAV II Por. Bal. (EUR) B EUR 2/1 e 109.52 0.0SWC (LU) SICAV II Por. Yield (EUR) A EUR 2/1 e 101.37 -2.5SWC (LU) SICAV II Por. Yield (EUR) B EUR 2/1 e 110.94 -0.4

Fonds immobiliersSwisscanto (CH) RE Ifca CHF 5/5 e 119.40 2.5

Investissements alternatifsSWC (CH) Alternat Fd Direct CHF A CHF 3/1 bf 872.81 -SWC (CH) Alternat Fd Div CHF A CHF 3/1 bf 1059.02 -SWC (CH) Alternat Fd Div CHF Ab CHF 3/1 bf 728.87 -SWC (CH) Alternat Fd Div EUR A EUR 3/1 bf 1449.81 -SWC (CH) Alternat Fd Div USD A USD 3/1 bf 1521.73 -

Autres fondsSWC (CH) BF Convert Int A CHF 2/1 e 102.34 3.4SWC (CH) Commodity Selection Fund ACHF 2/1 e 89.99 2.3SWC (LU) Capital Protect 2014 B CHF 2/1 e 101.95 0.1SWC (LU) Capital Protect GI 2015 B CHF 2/1 e 103.07 -0.4

Symphonia Lux Sicav33 Rue de GasperichL-5826 Hesperange Luxembourg

Vertreter für die Schweiz: BNP ParibasSecurities Services, Paris, succursale de ZurichTel. +41 58 212 63 22

Fonds en obligationsSymphonia Flexible Bond EUR 1/1 f 5.52 -0.1

Fonds d’allocation d’actifsSymphonia Alto Valore EUR 1/1 f 10.47 0.6Symphonia Best Value EUR 1/1 f 11.63 0.3Symphonia Combined EUR 1/1 f 1292.02 2.0Symphonia Combined Plus EUR 1/1 f 1030.24 2.2Symphonia Italian Eq EUR 1/1 f 2.95 5.5Symphonia Synapsi TR Strat EUR 1/1 f 10.63 0.5Symphonia Valore EUR 1/1 f 10.15 0.3

UBS AGInfoline 0800 899 899www.ubs.com/fonds

Fonds en obligationsUBS(Lux)BF-CHF P-acc CHF 2/1 e 2316.75 -0.2UBS(Lux)BF-EUR P-acc EUR 2/1 e 310.61 -0.4UBS(Lux)Med.Term BF-CHF P-acc CHF 2/1 e 144.00 -0.1

Fonds en actionsUBS 100 Index-Fund Switz. CHF 2/1 e 4397.04 0.8UBS(CH)EF-Gold P USD 2/1 e 594.99 -11.1UBS(CH)EF-Switzerland P CHF 2/1 e 730.80 0.3UBS(Lux)EF-Biotech P-acc USD 2/1 e 190.90 0.9UBS(Lux)EF-Emerg.Markets USD P-acc USD 2/1 e 29.67 -2.1UBS(Lux)EF-EURO STOXX 50 P-acc EUR 2/1 e 146.27 4.8UBS(Lux)EF-European Opport. P-acc EUR 2/1 e 491.83 1.0UBS(Lux)EF-Global Innov. (EUR) P-acc EUR 2/1 e 52.96 2.6UBS(Lux)EF-Greater China (USD) P-acc USD 2/1 226.06 0.2UBS(Lux)EF-Health Care P-acc USD 2/1 e 120.18 0.6UBS(Lux)Key S.Sic.-Asia Eq(USD) P-accUSD 2/1 142.01 -1.5

Fonds d’allocation d’actifsUBS (CH) Suisse 25 P-dist CHF 3/4 e 102.27 0.3UBS (CH) Suisse 45 P-dist CHF 3/4 e 103.09 0.5UBS(CH)SF-Balanced(CHF) P CHF 2/1 e 148.04 1.2UBS(CH)SF-Yield(CHF) P CHF 2/1 e 119.70 0.3UBS(Lux)Key S.Sic.-Gl.All.CHF P-acc CHF 2/1 e 10.26 1.3UBS(Lux)KSS-Gl.All.Foc.Eu.(CHF) P-acc CHF 2/1 e 9.45 1.2UBS(Lux)SF-Balanced(CHF) P -acc CHF 2/1 e 1600.62 1.1UBS(Lux)SF-Fix.Inc.(CHF) P -acc CHF 2/1 e 1660.73 0.2UBS(Lux)SF-Yield(CHF) P -acc CHF 2/1 e 1826.62 0.7UBS(Lux)Strat.X.Sic.-BA(CHF) P-acc CHF 2/1 e 10.40 1.3UBS(Lux)Strat.X.Sic.-FI(CHF) P-acc CHF 2/1 e 10.21 0.2UBS(Lux)Strat.X.Sic.-YD(CHF) P-acc CHF 2/1 e 10.57 0.8

Autres fondsUBS(CH)Commodity Fd-CHF P-dist CHF 2/1 e 95.86 -1.0UBS(Lux)KSS-Abs.Ret.Med.(CHF) P-acc CHF 2/1 e 79.53 0.4UBS(Lux)KSS-Abs.Ret.Plus(CHF) P-acc CHF 2/1 e 96.65 0.4UBS(Lux)St.S.-Rogers I.Com.(CHF) P-accCHF 2/1 e 95.00 1.3

UBSVitainvest Fonds

Autres fondsUBS (CH) Vitainvest - 12 World CHF 5/1 e 240.61 0.1UBS (CH) Vitainvest - 25 Swiss U CHF 5/1 e 103.64 0.1UBS (CH) Vitainvest - 25 World CHF 5/1 e 295.62 0.4UBS (CH) Vitainvest - 40 World CHF 5/1 e 215.46 0.8UBS (CH) Vitainvest - 50 Swiss U CHF 5/1 e 106.07 0.4

Explication Indices

Conditions d'émission et de rachat de parts:Le premier chiffre se réfère aux conditionsappliquées lors de l'émission de parts:

1. Pas de commission d'émission et/ou de taxes enfaveur du fonds (l'émission a lieu à la valeurd'inventaire)

2. Commission d'émission en faveur de la directiondu fonds et/ou du distributeur (peut être différentepour le même fonds en fonction de la filière dedistribution)

3. Frais de transaction en faveur du fonds (participa-tion à la couverture des frais lors du placement denouvelles res-sources entrées)

4. Combinaison de 2) et 3)5. Conditions particulières lors de l'émission de

partsLe second chiffre en italique se réfère auxconditions appliquées lors du rachat de parts:

1. Pas de commission de rachat et/ou de taxes enfaveur du fonds (le rachat a lieu à la valeurd'inventaire)

2. Commission de rachat en faveur de la direction dufonds et/ou du distributeur (peut être différentepour le même fonds en fonction de la filière dedistribution)

3. Frais de transaction en faveur du fonds (participa-tion à la couverture des frais lors de la vente deplacements )

4. Combinaison de 2) et 3)5. Conditions particulières lors du rachat de partsParticularités:a) évaluation hebdomadaireb) évaluation mensuellec) évaluation trimestrielled) pas d'émission ni de rachat régulier de partse) valeur du jour précédentf) évaluation antérieureg) émission des parts suspendue temporairementh) émission et rachat de parts suspendus

temporairementi) prix indicatifl) en liquidationx) après distribution de revenu et/ou gain de coursLes informations fournies sont sans garantie

Page 29: letemps_demographie

BILLETS DEVISES avec 100 francsLA BANQUE achète vend achète vend on achète

Changes

MONNAIES CHF USD EUR GBP JPY CAD AUD

Taux d’intérêtEUROMARCHÉMONNAIES 1 MOIS 2 MOIS 3 MOIS 6 MOIS 12 MOIS

Titre Cours Cours Vol. Extrêmes 12 mois Var. %clôture préc. Haut Bas Déb. 10

Indices boursiersExtrêmes 12 mois

Clôture Précédent Haut Bas

Matières premières

Pétrole et combustiblesClôture Var. %

ABB LTDN 22.48 21.96 10832012 23.46 17.87 7.9ACINO N 90.4 90.15 4848 185.8 81.6 1.2ACTELION N 52.85 51.9 1307650 57.95 39.19 3.2ADDEX PHARMA N 11.45 11.3 4692 14.2 8.75 16.7ADECCON 61.85 62 1107241 66.5 45.44 0.9ADVAL TECH N 338 338 18 353 184 -2.5ADVANCED DIGITAL N 31.55 31.45 7870 52.85 24.25 2.9AFFICHAGE N 140 138 294 151 93.8 0.0AFG ARBONIA N 32.5 33 44973 33.55 20.8 12.0AIRESIS N 2.13 2.13 43288 2.17 1.45 6.5ALLREAL N 136 136 5834 138.3 114 -0.1ARYZTA N 41.3 41.65 258276 47.2 36 -4.2ASCOM N 14.2 14.35 33134 15.45 9.43 -3.4BACHEM N -B- 56.3 56 6096 73.5 49.6 0.5BALOISE N 93.3 92.35 310367 97.85 73.4 2.5BARRY CALLEBAUT N 765 769 3793 816 618.91 -1.2BASELLAND KB BP 1289 1270 626 1330 1046 0.7BASILEA PHARMA N 71.8 70.5 55490 86.2 52.5 10.4BASLER KB BP 144 143.7 3725 145.5 120.8 1.0BELIMO N 1671 1698 1300 1780 1100 -1.1BELL HLD SA N 1886 1863 177 1886 1480 6.7BELLEVUE GROUP N 34.4 33.95 2941 42 29.25 6.5BERNER KB N 243 241.8 2448 243.5 231.5 0.4BK CA ST GALLEN 1402 1380 12 1500 1300 2.7BK COOP P 67.9 67.15 847 71.2 65 -0.1BK LINTH N 467.5 472.5 50 500.32 452.5 0.5BK SARASIN N 43.3 42.55 57424 45.05 34.25 1.6BKW FMB ENERGIE N 77 76 36713 83.6 62.55 8.9BNS N 998 990.5 3 1075 958.5 0.8BOBST GROUP N 41.85 41.5 10213 46.9 34.5 -2.6BONDPARTNERS P 1130m 1140 — 1165 990 0.4BQUE ROTHSCHILD P 27050 27050 1 27790 22600 0.1BQUE CANT. GE P 216 212.5 347 245 202.3 0.4BQUE CANT. JU P 61 61 110 63 57 4.1BQUE CANT. VD N 516 513.5 4877 525 396.97 5.0BUCHER N 188.5 190.4 40434 198.5 107.8 7.8BURCKHARDT N 258.75 253.5 8349 278 175 -0.0CALIDA N 575.5 551.5 363 575.5 305.15 2.7CHARLES VOEGELE P 55.8 55.65 7767 57.5 40.05 3.9CICOR TECH N 47 46.8 6311 47.25 29.35 17.5CIE FIN TRADITION P 121.9 122.8 1389 130.7 99.85 2.6CLARIANT N 16.43 16.23 5028396 19.93 10.55 -13.2COMET N 198 191.1 873 208.4 130 1.1CONZZETA P 2064 2035 72 2100 1690 8.6CPH CHEMIE&PAPIER 1695 1695 29 1800 1222 -0.2CS GROUPN 43.63 42.51 9602229 58.1 36.88 15.8CYTOS BIOTECH N 13.1 13.05 1442 17.75 10.1 4.8DAETWYLER P 80.5 79.85 15475 81.8 58.4 3.8DUFRY N 116.4 115 48836 133 63.25 -7.4EDIPRESSE P 377 376 78 390 220.2 1.8EFG INTL N 13.55 13.85 231542 20.45 10.5 5.8EMMI N 217.8 219.7 889 226.8 122.6 3.7EMS-CHEMIE N 159.6 156.3 11406 171.5 115.82 -3.7ENERGIEDIENST N 50.25 51 7742 68.95 39.5 2.5EVOLVA N 1.65 1.64 138441 7.5 0.66 6.4

FEINTOOL N 362 360 844 365 230.5 13.1FISCHER N 507.5 515 18663 578.5 272.5 -3.7FLUGHAFEN ZUERICH N 391.75 389 3753 402.5 283.59 2.5FORBO N 600 610 6943 635.5 335.5 1.6GALENICA N 517 515.5 17684 581 364.5 -8.4GAM N 16.25 16.3 795571 16.65 11.03 5.1GATEGROUP N 50.3 49.45 138950 53.5 30.5 -1.6GEBERIT N 198.6 197.6 114553 219.9 159.1 -8.1GENOLIER SMN N 19.15 19 74530 20.85 14.5 9.1GIVAUDAN N 946 961 52628 1062 842 -6.2GOTTEX FUND MAN 6.99 7.05 15788 10.9 4.29 20.9GRAUBUEND KB BP 1228 1228 145 1255 1190 0.8GROUPE MINOTERIES 302 310 9 369 265 2.3HELVETIA N 371 373.75 24716 387.75 278.75 3.1HOLCIMN 69 67.95 1755406 85 59.65 -2.3HUBER+SUHNER N 63.65 63 12489 66.95 40 -1.7HYPOBK LENZBURG N 4350 4330 23 4700 4001 1.1IMPLENIA N 32.25 31.6 35243 32.4 25.23 0.9INFRANOR P 25.95m 25.15 — 30.3 19.1 -3.8INTERSHOP P 311 311 736 321.75 281.25 2.4JULIUS BAER N 42.95 42.1 1169636 45.17 30.01 -1.9KABA N 385 381.25 9683 405 255.25 -3.9KUDELSKI P 21.85 21.6 101303 35 19.8 9.2KUEHNE & NAGEL N 124.6 125.9 241019 136.9 92.1 -4.1KUONI N 441 437 4212 475 292 -2.9LECLANCHE N 28.2 28.25 699 46.01 26.25 0.7LEM HOLDING N 605 634 1757 655 282.5 5.5LIECHT LANDESBK P 74.9 74.95 8308 84.5 64.9 2.6LINDT & SPRU N 29130 29055 90 31150 24350 -3.2LINDT & SPRU BP 2560 2550 2116 2925 2124 -9.4LOEB BP 186.85m 185 — 203.8 167 1.7LOGITECH N 17.8 17.94 1657006 21.03 14.12 0.0LONZAN 70.3 69.25 478013 90.95 65.75 -6.2LUZERNER KB N 310.5 309.75 2457 320 278 -0.1MCH GROUP N 50 49.75 175 52 35.6 4.8METALL ZUG N 3596 3650 219 3800 2515 1.7MEYER BURGER N 29 28.9 141971 33.35 22.25 -0.5MICRONAS N 12.8 12.8 190554 15.3 3.5 16.3MIKRON N 7.4 7.32 9045 7.8 6 7.8MOBILEZONE P 10.35 10.4 5038 10.75 7.7 -1.4MOBIMO N 199.5 198.6 4076 202.6 166.84 -0.1NATIONAL VERS N 32 32 13789 34.55 26 -2.8NESTLE N 52.6 52.25 11680282 56.9 48.18 -3.9NOBEL BIOCARE N 19.46 19.33 1230415 35.97 15.2 10.3NORINVEST N 3.95 4.2 200 6.2 3.95 -3.6NOVARTIS N 54.2 54.2 8115148 60.4 50.2 -1.3OC OERLIKON N 5.85 5.74 996052 12.3 3.69 19.3ORASCOM DEV N 54.6 54 4719 74.86 46.8 -2.4ORELL FUSSLI N 140 141 92 146 131 -1.4PANALPINA N 120 117 69884 132 67.3 -0.4PARGESA P 82.95 81.55 51330 95.15 64.65 4.4PARTNERS GROUP N 164.7 165.5 29283 186 126.5 -7.1PERFECT N 0.23 0.23 7025 0.32 0.21 4.5PERROT DUVAL P 1872.5m 1895 — 1895 1021 10.1PETROPLUS N 14.71 14.43 1064999 22.342 9.12 19.3

PHOENIX P 665 650 414 675 410 0.7PRECIOUS WOODS N 22.4 22.4 2559 38 14.8 0.2PSP SWISS PROP N 73.6 74 164338 78.5 56.79 -1.8PUBLIGROUPE N 106 106 1436 119.9 90 -2.7REPOWER BP 315 315 20 386 249 16.2RICHEMONT P 52.65 52.9 2926529 57.75 34.3 -4.2RIETER N 362.25 350 24569 380 245.9 6.8ROCHE BJ 140.8 140.5 4720437 187.4 128.9 2.7ROMANDE ENERGIE N 1678 1685 64 1911 1441 10.0SANTHERA PHARMA N 8.68 8.7 7150 28.15 7 0.9SCHINDLER N 104.3 102.9 54244 118 76.6 -6.7SCHINDLER BP 104.9 103.2 336795 118.4 76.05 -5.1SCHMOLZ+BICKENB N 8.94 8.93 245873 16.63 6.62 -5.4SCHULTHESS N 42 42 23738 51.9 31.2 6.4SCHWEITER P 775 765 2668 778 507.5 3.3SGS N 1581 1589 35680 1709 1282.4 0.7SIKA FIN P 2080 2065 5229 2199 1482 1.4SONOVA N 116.6 116.8 217526 139.8 112.3 -3.3ST GALLER KB N 481.5 478.75 1234 507.5 445 2.4STRAUMANN N 219.3 222 45879 311.5 198.4 2.4SULZER N 135 133.4 197840 147.5 86.75 -5.2SWATCHGROUP P 378 374.7 371536 434.8 262.2 -9.3SWATCH GROUP N 68 67.05 134186 78.5 50.4 -9.8SWISS LIFE N 141.8 141.5 159014 144 97.94 4.8SWISS PRIME SITE N 68.75 69.25 145243 72.4 55.66 -1.4SWISS RE N 53.25 52.8 1889731 55 41.47 5.8SWISSCOMN 415.6 413 106260 424 356.8 1.0SWISSMETAL P 6.95 6.95 2765 11.7 6.7 -1.9SWISSQUOTE N 59 58 16253 59.9 36.25 10.0SYNGENTAN 295.8 292.8 494021 307.9 222 8.1SYNTHES N 126 125.4 383402 144.5 109.3 -0.2TAMEDIA N 123 124 12139 130 70 -0.8TECAN N 76.5 79.75 55021 82.5 58.8 -1.9TEMENOS N 36.75 35.5 456959 39.55 23.4 -5.5TORNOS N 13.15 13 46715 14 6.9 1.9TRANSOCEANN 75.25 75.05 1047012 101.1 46.54 17.4U-BLOX N 49.15 48 15469 55.8 29.1 -2.2UBS N 16.99 16.69 19865911 18.6 13.31 10.6VALARTIS P 26 25.9 482 39.95 23 0.0VALIANT N 138.1 138.3 37239 206.5 128.5 5.4VALORA N 322 319.5 6653 332 223.4 -1.3VAUDOISE ASS N 269.75 268.25 135 273.75 183 9.6VETROPACK P 1789 1790 169 2055 1525 0.7VILLARS N 536m 525 — 589.96 502.3 -1.6VON ROLL P 4.49 4.54 101985 7.14 4.3 -8.3VONTOBEL N 35.9 36.5 39998 37.7 26.75 0.8VPB VADUZ P 113.8 111.5 2886 142.5 99 -0.8VZ HOLDING N 114 115 1598 125 72.5 -5.0WALLISER KB P 705 705 53 740 578 2.6WALTER MEIER N 202 201.4 336 202 92.01 5.4YPSOMED N 62.5 62.5 863 74.07 51.5 10.0ZUEBLIN IMMO P 4 3.9 110908 4.77 3.25 7.8ZUGER KB P 5425 5420 74 5450 4434 8.7ZURICH FS N 257 253.9 820387 273.1 221.4 6.1ZWAHLEN & MAYR P 485 490 25 500 409 -1.0

COURS À 17 HEURES

COURS À 17 HEURES

LIBORMONNAIES 1 SEMAINE 1 MOIS 3 MOIS 6 MOIS 12 MOIS

Achat Vente Achat Vente

SUISSESMI 6567.31 6513.50 6659.87 6424.87SPI 5876.14 5833.43 5964.95 5772.61SLI 1041.88 1033.67 1061.51 1017.19SMIM 1386.32 1383.84 1443.29 1383.84

GRANDE-BRETAGNEFTSE 100 5896.25 5867.91 6090.49 5867.29

FRANCECAC 40 4017.45 3964.84 4022.58 3790.96

ALLEMAGNEDAX 30 7062.42 7024.27 716500 6835.74

ESPAGNEIBEX 35 10829.10 10636.90 12049.20 8563.60

ITALIEFTSE MIB 22093.85 21792.28 21979.65 20005.27

RUSSIERTS 1881.61 1884.76 1922.15 1800.24

ÉTATS-UNISDOW JONES 11876.95 11822.80 11861.24 9614.32S&P 500 1285.25 1280.26 1295.98 1011.52NASDAQ 2699.34 2704.29 2766.17 2061.14

TOKYONIKKEI 225 10274.52 10437.31 10620.57 10321.28

CHINESHANGAI A 2842.78 2803.31 3003.08 2801.72

HONG KONGHANG SENG 23876.86 24003.70 24434.40 23057.52

CORÉE DU SUDKOSPI 2069.92 2106.66 2119.24 1532.68

INDEBSE 30 3416.19 3434.10 3918.30 2738.86

BRÉSILBVSP 69148.25 69561.53 71923.84 69176.61

AUSTRALIEALL ORD 4860.85 4891.97 4948.30 4794.60

INDICES MSCIWORLD 1295.09 1295.09 1321.73 1269.52M.ÉMERGENTS 1143.16 1143.16 1169.46 1133.16EUROPE 2672.51 2651.03 2714.78 2597.75

1 Euro 1.2777 1.3370 1.2843 1.3139 74.791 Dollar US 0.9350 1.0030 0.9476 0.9702 99.701 Dollar canadien 0.9320 1.0100 0.9556 0.9780 99.001 Dollar australien 0.9180 0.9920 0.9374 0.9644 100.801 Dollar hongkong 0.1200 0.1310 0.1213 0.1249 763.35100 Yens 1.1220 1.2140 1.1486 1.1752 8237.231 Livre sterling 1.4820 1.6020 1.5162 1.5514 62.42100 Couronnes suédoises 14.0500 15.3500 14.3428 14.6722 651.46100 Couronnes norvég. 15.8500 17.3500 16.2813 16.6643 576.36100 Couronnes danoises 16.7000 18.5000 17.2327 17.6303 540.54

Franc suisse - 1.0431 0.7673 0.6522 86.2200 1.0381 1.0545Dollar US 0.9589 - 0.7353 0.6252 82.6000 0.9945 1.0110Euro 1.3029 1.3603 - 0.8499 112.3600 1.3528 1.3732Livre sterling 1.5326 1.6001 1.1763 - 132.1700 1.5917 1.6156Yen 1.1593 1.2095 0.8897 0.7560 - 1.2038 1.2216Dollar canadien 0.9626 1.0046 0.7388 0.6280 83.0300 - 1.0154Dollar australien 0.9479 0.9889 0.7273 0.6183 81.7500 0.9840 -

Franc suisse 0.1300 0.0800 0.1600 0.3400 0.6000Euro 0.7300 0.8900 1.0200 1.2700 1.4100Livre sterling 0.5800 0.6900 0.7600 0.9700 1.4200Dollar US 0.3600 0.3500 0.3800 0.6100 0.9000Yen 0.1100 0.1600 0.2300 0.2500 0.3900

Franc suisse 0.1016 0.1366 0.1683 0.2383 0.5183Euro 0.7190 0.7412 0.9618 1.2081 1.5112Livre sterling 0.5706 0.5981 1.4118 1.6150 1.8887Dollar US 0.2537 0.2600 0.3031 0.4546 0.7806Yen 0.1035 0.1218 0.1887 0.3475 0.5675

OROnce/USD 1340.10 1344.10Kg/CHF 41262.00 41512.00ARGENTOnce/USD 27.33 27.53Kg/CHF 839.90 851.90PLATINEOnce/USD 1807.50 1832.50Kg/CHF 55612.00 56612.00

PALLADIUMOnce/USD 809.50 821.50Kg/CHF 24884.00 25384.00BLÉBushel/Cents 817.25 830.7520 FRSVreneli 236.00 265.0020 FRSNapoléon 235.00 265.00

Baril Londres Brent 97.55 1.22Baril New York Nymex WTI 89.21 -0.42Mazout* 93.60 0.00

Actions suissesTitre Cours Cours Vol. Extrêmes 12 mois Var. %

clôture préc. Haut Bas Déb. 10Titre Cours Cours Vol. Extrêmes 12 mois Var. %

clôture préc. Haut Bas Déb. 10

*Prix net du mazout par 100 litres à 15ºC de 3001à 6000 litres, en frsSource : Chambre Syndicale des Négociants enCombustibles du Canton de Genève

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Bourses

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Ordre des informations de fonds: Nom du fonds, monnaie comptable du fonds, Conditions d’émission / rachat, Particularités, Valeur d’inventaire(valeurs du vendredi, 21.01.2011, indication des fluctuations de cours voir particularités), Performance 2011 en %FONDS DE PLACEMENT Fournis par: Swiss Fund Data AG en collaboration avec SIX Swiss Exchange AG et SIX Telekurs Ltd. PUBLICITÉ

UBS (CH) Vitainvest - 50 World CHF 5/1 e 189.92 1.2

Union Bancaire Privée, UBP SATél. 00800 827 38 [email protected]

Fonds en instruments du marché monétaire

UBP Money Market CHF Cap CHF 1/1 e 107.58 0.0UBP Money Market EURO Cap EUR 1/1 e 127.93 0.0UBP Money Market USD Cap USD 1/1 e 129.90 0.0

Fonds en obligations

UBAM-Absolute Ret A Cap EUR 1/1 e 98.27 -0.2UBAM-Absolute Ret A Cap USD 1/1 e 94.72 -0.2UBAM-Corp Euro Bd A Cap EUR 1/1 e 146.54 -0.4UBAM-Corp Euro Bd A Dis EUR 1/1 e 100.98 -0.4UBAM-Corporate Bond (USD) A Cap USD 1/1 e 150.52 0.2UBAM-Corporate Bond (USD) A Dis USD 1/1 e 118.80 0.2UBAM-Dyn EUR Bd A Cap EUR 1/1 e 243.01 0.2UBAM-Dyn EUR Bd A Dis EUR 1/1 e 168.13 0.2UBAM-Dyn USD Bd A Cap USD 1/1 e 202.30 0.0UBAM-Dyn USD Bd A Dis USD 1/1 e 134.82 0.0UBAM-Emerg Mkt Bd (USD) A Cap USD 1/1 e 141.89 0.4UBAM-Emerg Mkt Bd (USD) A Dis USD 2/1 e 119.07 0.4UBAM-Global Bd CHF A Cap CHF 1/1 e 1376.19 -0.4UBAM-Global Bd CHF A Dis CHF 1/1 e 118.11 -0.5UBAM-Local Ccy Em Mk Bd A Cap USD 1/1 e 123.36 -1.6UBAM-Local Ccy Em Mk Bd A Dis USD 1/1 e 106.77 -1.6UBAM-Yld Curve EUR Bd A Cap EUR 1/1 e 746.54 -0.2UBAM-Yld Curve EUR Bd A Dis EUR 1/1 e 81.22 -0.3UBAM-Yld Curve USD Bd A Cap USD 1/1 e 2231.34 -0.6

Fonds en actions

UBAM (CH) Swiss Excellence Equity A CHF 1/1 e 105.10 -1.8UBAM-Calamos US Eq Growth A Cap USD 1/1 e 273.31 1.0

UBAM-Dr.Ehrhardt German Eq A Cap EUR 1/1 e 1163.71 -2.4UBAM-Equity Bric+ A Cap USD 1/1 a 90.79 -1.2UBAM-Europe Equity A Cap EUR 1/1 e 259.11 -1.4UBAM-IFDC Japan Equity A Cap JPY 1/1 e 777.00 2.9UBAM-Neuberg.Bn US Eq Val A Cap USD 1/1 e 683.07 1.8UBAM-Swiss Equity A Cap CHF 1/1 e 170.18 -0.1UBAM-Turkish Equity I Cap USD 4/4 e 110.77 -3.2UBAM-VP Value China Equity A Cap USD 1/1 e 83.74 0.8UBP Multifunds - US Equity A Dis USD 1/1 f 125.57 2.3

Autres fonds

UBAM (CH) GOLD + (CHF) A CHF 1/1 e 100.50 -4.4UBAM (CH) GOLD + (EUR) A EUR 1/1 e 100.32 -4.2UBAM (CH) GOLD + (USD) A USD 1/1 e 100.24 -4.3UBAM Convertibles Europe C Cap EUR 1/1 e 1391.47 0.6

Union [email protected]

Représentant pour la Suisse:Union Investment (Schweiz) AGTél. 044 224 32 09

Autres fonds

UnionProtect: Europa (CHF) CHF 2/1 e 96.98 0.3UniProtect: Europa II EUR 2/1 e 112.41 0.5

UOBGlobal Strategies Funds Plc

Représentant en Suisse: RBC Dexia InvestorServices Bank S.A., Esch-sur-Alzette,succursale de Zurich,Tél. +41 44 405 97 00

UOB Paradigm Fund Class A EUR 1/1 e 143.90 -0.0UOB Paradigm Fund Class B USD 1/1 e 176.37 -0.0

Valartis Asset Management S.A.Tél. +41 22 716 10 00Fax +41 22 716 10 01www.valartis.ch

MC Russian Market Fund A USD 2/1 e 138.26 3.5MC Russian Market Fund B USD 2/1 e 27.42 3.5

Valartis (LUX 1) Eastern Europ. Eq. EUR 2/1 36.44 0.6

Valex Capital AGTél. +41 44 888 99 00www.valex.ch

Fonds d’allocation d’actifs

Valex Capital - Global Opport. Fund D EUR 1/1 e 102.54 1.4

Valiant BankTél. 031 320 91 11Fax 031 320 91 12www.valiant.ch

Fonds d’allocation d’actifs

Adagio (Lux) - Festverzinslich - B CHF 2/1 e 123.86 0.8

Allegro (Lux) - Wachstum - B CHF 2/1 e 99.12 2.2

Vivace (Lux) - Ausgewogen - B CHF 2/1 e 108.66 1.2

Vontobel Fonds Services AGTél. 058 283 53 50www.vontobel.com

Fonds en instruments du marché monétaire

Euro Money B EUR 2/1 e 127.44 0.1

Swiss Money B CHF 2/1 e 113.80 0.1

Target Return (EUR) B EUR 2/1 e 98.54 -0.6

US Dollar Money B USD 2/1 e 126.37 -0.0

Fonds en obligationsAbsolute Return Bond (CHF) B CHF 2/1 e 106.61 -0.3Absolute Return Bond (EUR) B EUR 2/1 e 151.63 -0.6Bond Select (EUR) B EUR 2/1 e 119.54 -1.0Eastern European Bond B EUR 2/1 e 131.44 0.1Euro Bond B EUR 2/1 e 294.25 -0.4Euro Mid Yield Bond B EUR 2/1 e 121.40 -0.1Swiss Franc Bond B CHF 2/1 e 213.43 -0.6US Dollar Bond B USD 2/1 e 258.62 -0.4

Fonds en actionsCentral and Eastern Europ. Eq. B EUR 2/1 e 146.98 4.3China Stars Equity B USD 2/1 e 138.90 0.5Emerging Markets Equity B USD 2/1 e 584.51 -4.7Eur. Mid & Small Cap Equity B EUR 2/1 e 128.42 0.7European Equity B EUR 2/1 e 226.33 0.4European Value Equity B EUR 2/1 e 157.99 -2.0Far East Equity B USD 2/1 e 336.30 -5.1Gl.Resp.Asia(ex Japan)Equity B USD 2/1 e 203.73 -3.2Gl.Responsib.European Equity B EUR 2/1 e 134.28 0.2Gl.Responsib.International Equity B USD 2/1 e 115.97 0.9Gl.Responsib.US Equity B USD 2/1 e 150.02 1.4Global Responsibility Swiss Equity A CHF 4/1 e 135.36 -0.2Global Trend Clean Technology B EUR 2/1 e 162.31 0.2Global Trend Future Resources B EUR 2/1 e 187.23 -0.9Global Trend New Power B EUR 2/1 e 109.35 1.6Global Value Equity (ex US) B USD 2/1 e 180.66 -4.0Global Value Equity B USD 2/1 e 132.77 -2.7Japanese Equity B JPY 2/1 e 4376.00 1.9Swiss Mid and Small Cap Equity B CHF 2/1 e 117.72 -2.6Swiss Stars Equity B CHF 2/1 e 214.41 -1.1US Equity B USD 2/1 e 109.84 1.5US Value Equity B USD 2/1 e 490.32 0.2Vontobel Swiss Small Companies A CHF 4/1 e 594.29 -0.8Vontobel SwissEquities A CHF 4/1 e 395.33 -0.6

Fonds d’allocation d’actifsDef. Balanced Portfolio (CHF) B CHF 2/1 e 100.05 1.2Def. Balanced Portfolio (EUR) B EUR 2/1 e 83.63 -0.5

Dynamic Capital Portfolio Fund (EUR) BEUR 2/1 e 103.11 0.3

Investissements alternatifs

Diversified Alpha Fund (USD) CHF CHF 1/1 bf 978.20 -Diversified Alpha Fund (USD) USD USD 1/1 bf 1246.31 -

Autres fonds

Belvista Commodity B USD 2/1 e 108.46 -0.3

Diversified Alpha UCITS B EUR 2/1 af 99.91 -0.8Global Convertible Bond B EUR 2/1 e 115.12 -0.4

Vontobel Fonds Services AG - HelvetiaTél. 0848 80 10 20Fax 0848 80 10 21www.vontobel.com

Fonds d’allocation d’actifs

Saphir PF Forte A CHF 4/1 e 98.35 1.8

Saphir PF Forte I CHF 4/1 e 98.34 1.8

Saphir PF Medium A CHF 4/1 e 140.12 0.6Saphir PF Medium I CHF 4/1 e 141.72 0.6

Autres fonds

Saphir PF Standard A CHF 4/1 e 137.10 0.0Saphir PF Standard I CHF 4/1 e 139.64 0.0

Banque MorvalTél. +41 22 839 93 00www.willerfunds.com

Willerequity Greater China USD 2/2 e 15.24 2.5Willerequity Japan JPY 2/2 e 1599.00 4.8

Willerequity Latinamerica USD 2/2 e 104.69 -2.3

Willerequity Russia &East.Euro USD 2/2 e 37.98 3.8

Willerequity South East Asia USD 2/2 e 33.14 -0.2Willerequity Trade Winds EUR 2/2 e 13.34 1.7

Zurich Invest AGTél. 044 628 49 99Fax 044 629 18 66www.zurich.ch

Fonds en instruments du marché monétaire

Target Inv. Fd Geldmarkt (CHF) - B CHF 1/1 e 10.19 0.0

Fonds en obligations

Target Inv. Fd Obligationen (CHF) - B CHF 2/1 e 10.11 -0.6

Fonds en actions

Target Inv. Fd 100 (CHF) B CHF 2/1 e 13.90 3.6Target Inv. Fd Sustainable (CHF) - B CHF 2/1 e 8.06 4.8

Fonds d’allocation d’actifs

Target Inv. Fd 25 (CHF) - B CHF 2/1 e 11.10 0.4

Target Inv. Fd 35 (CHF) - B CHF 2/1 e 11.46 0.8

Target Inv. Fd 45 (CHF) - B CHF 2/1 e 11.55 1.0

Zürcher KantonalbankTél. 0800 840 844www.zkb.ch

Fonds en actions

ZKB Gold Aktienfonds A CHF 5/5 e 791.19 -3.4

ZKB Industrie Vision Fonds CHF 5/5 e 858.85 6.8

ZKB Konsum Vision Fonds CHF 5/5 e 983.64 3.8

ZKB Nachhaltigkeits Vision Fonds A CHF 5/5 e 664.89 5.4ZKB Ressourcen Vision Fonds CHF 5/5 e 1434.41 5.5

Autres fonds

ZKB Gold ETF A (CHF) CHF 5/5 e 4115.53 -1.6

ZKB Palladium ETF CHF 5/5 e 2478.45 5.1

ZKB Platinum ETF CHF 5/5 e 2766.79 6.3

ZKB Silver ETF CHF CHF 5/5 e 2507.91 -7.7

Page 30: letemps_demographie

Mémento Le TempsSamedi 22 janvier 201130

VaudChapelle-sur-Moudon - 13 h 30:M. AndréGuignet; temple.FribourgDelley - 14 h:M. Jean-Claude Benkert; église.Fribourg - 9 h 30:Mme Isabelle Overney; églisedu Christ-Roi.Fribourg - 9 h 30:Mme Albine-Marie Verdon;maison provinciale des Soeurs d'Ingenbohl auSchoenberg.Le Crêt - 10 h:M. Roger Sauteur; église.Marly - 10 h:M. Joseph Tinguely; église Saints-Pierre-et-Paul.Jura bernois / JuraBévilard - 13 h 30:Mme Jeanne Clémence-Loviat; pavillon du cimetière.Courtételle - 14 h:Mme Gisèle Membrez; église.NeuchâtelNeuchâtel - 10 h:Mme Maria Abrantes Correira;basilique Notre-Dame, église rouge.ValaisAproz - 10 h:Mme Micheline Bourban; égliseparoissiale.Basse-Nendaz - 10 h:Mme Edith Praz; église.Bovernier - 10 h:M. Gilbert Sarrasin; église.Miège - 10 h 30:M. Alain Fuchs; église.Sion - 10 h 30:M. Wolfgang Loretan; cathédrale.Venthône - 10 h 30:Mme Christiane Vocat;église.

Pharmacies de gardeGenèveGenève - Pharmacie Amavita058 851 36 03. Gare Cornavin.Sa 7h-23h, di 10h-23h.Pharmacie du Parc-de-BudéServette/Petit-Saconnex022 733 21 60. Av. de Budé 15. Sa-di jusqu'à 23h.Pharmacieplus Ecole-de-Médecine022 781 19 19. Rue Ecole-de-Médecine 12.Sa-di jusqu'à 23h.Cointrin - Pharmacie Sun StoreGenève aéroport, gare CFF022 798 58 55. Sa-di 8h-21h.VaudLausanne - Pharmacie 24 SA50 m de l'avenue d'Ouchy021 613 12 24. Av. Montchoisi 3.Sans taxe d'urgence. Sa-di 8h-24h.Pharmacie Metro FlonDans la gare du Flon021 318 73 10. Pl. de l'Europe 5.Sa 8h-22h, di 10h-21h.

Pharmacie Sun Store A la GareBâtiment CFF, quai 1021 324 20 20. Pl. de la Gare 9. Sa-di 7h-23h.Cossonay-Ville - Pharmacie de CossonayPitton.021 861 11 13. Rue du Temple 1.Sa, di 10h-12h, 17h-18h.Echallens - Pharmacie Grognuz021 886 23 50. Rue de la Poste 3.Sa jusqu'à 16h, di 11h-12h.Pharmacie Sun StoreCentre Migros021 882 21 32. Rue de Praz-Palud. Sa jusqu'à 17h.Grandson - Pharmacie Payot024 445 33 51. Rue Haute 2.En cas d'urgence 024 445 26 36.Entrée libre. Di 9h30-10h30.Leysin - Pharmacie de Leysin024 493 45 00. Av. Rollier.Urgences (sur ordonnance).Sa 9h-12h15, 14h-17h30, di 17h-18h.Mézières - Pharmacie du Jorat021 903 02 60. Sa , di 11h-12h.Montreux - Pharmacie Sun Store021 965 35 80. Quai de la Rouvenaz.Sa jusqu'à 20h, di 10h-12h30, 16h-20h.Morges - Pharmacie Coop Vitality021 803 00 44. Rue des Charpentiers.Sa jusqu'à 18h, di 11h-12h, 18h-19h.Nyon - Pharmacie Sun Store Combe022 361 51 30. Centre MM.Sa jusqu'à 19h30, di 10h30-13h, 17h-19h30.Payerne - Pharmacie de la Promenade026 662 18 18. Pl. Général-Guisan 7.Sa jusqu'à 17h, di 11h-12h, 18h-19h.Renens - Pharmacie de la Mèbre021 634 01 58. Rue de la Mèbre 6.Sa 17h-19h, di 10h-12h, 19h-20h.Saint-Prex - Pharmacie de Saint-PrexCentre commercial021 806 26 26. Rue de la Gare 1.Jours fériés et dimanches: fermé.Urgences: 021 613 12 24 ou pharmacie de service deMorges. Sa 8h-17h.Villars-sur-Ollon - Pharmacie Fleury024 495 11 22. Av. Centrale.Urgences (sur ordonnance).Villeneuve - Pharmacie de Villeneuve021 960 10 52. Grand-Rue 32.Sa jusqu'à 17h, di 11h-12h, 17h-18h.Yverdon-les-Bains - Pharmacie Plus de la Gare024 426 63 65. Av. de la Gare 10.Sa 6h45-20h30, di 9h-20h30.

UrgencesAir Glaciers141 5. Centre d'informationtoxicologique145. La Main Tendue143.Police 117. Pompiers118. Sauvetage dulac117. Sauvetage par hélicoptère141 4.Secours routiers140. SOS-enfants Aide auxenfants et aux jeunes 147. Urgences Santé144.

PermanencesGenèveGenève - A domicile, Médecins UrgencesVisites 7j/7 de 7hà 23h.022 321 21 21. Lu-di 7h-23h.Adent cliniques dentairesUrgences et consultations.0800 101 800.Arcade sages-femmesAssociation de sages-femmes à domicilePermanence téléphonique022 329 05 55. Bd Carl-Vogt 85.Lu-ve 8h-20h, sa-di 9h-12h, 17h-20h.Association des chiropraticiens022 781 82 00. Lu-ve 8h-16h, sa-di 8h-12h.Association des cliniques dentairesUrgencesLu-ve 8h-19h, sa 8h-17h, di 9h-12hRive droite - clinique dentaire de la Servette022 733 98 00. Avenue Wendt 60Rive gauche - clinique dentaire de Malombré022 346 64 44. Chemin de Malombré 5C1 Centre médico-dentaire022 338 02 00. Rue de Lyon 87.Lu-ve 7h-21h, sa 8h-16h, di 9h-12h.Centre médical de SécheronUrgences médico-chirurgicales022 731 77 87. Av. Blanc 46. Lu-ve 8h30-19h.Centre médical du Léman022 716 06 60. Rue A.-Vincent 17. Lu-ve 8h-18h.Centre médico-Chirurgical des AcaciasUrgences ambulatoires adultes et enfantsConsultations et urgences: 24h/24 - 7j/7 avec ousans rendez-vous022 342 54 55. Rue des Epinettes 19, Acacias.Lu-ve 8h-20h, sa 8h-14h.Centre médico-dentaire BalexertCentre commercial (accès caisses cinéma)022 979 22 22. Av. Louis-Casaï 27.Lu-ve 7h-21h, sa 8h-16h, di 10h-12h.Clinique dentaire de Genève022 735 73 55. Terrassière 58, France 29, Gabelle 6(Carouge). Lu-ve 7h30-19h30, sa 8h30-13h30.Clinique Générale-BeaulieuGarde pédiatrique.022 839 54 15.Ch. Beau-Soleil 20. Lu-ve 18h-22h, sa-di 8h-22h.Clinique la Colline022 702 20 22. Av. de Beau-Séjour 6.Genève médecinsConsultations à domicile (24h/24, 7j/7)022 754 54 54.Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG)Service des urgences022 372 81 20. Rue Gabrielle-Perret-Gentil 2Service d'accueil et d'urgences pédiatriques (SAUP)022 382 45 55. Avenue de la Roseraie 45Urgences psychiatriques022 372 38 62. Rue Gabrielle-Perret-Gentil 2Urgences obstétricales022 382 42 36. Boulevard de la Cluse 32

Carnet de deuil

Convois funèbres

Lorenzo Ferraro;Carolina Ferraro et sa maman Lorenza, ainsi que Umberto et Francesco Ferraro;Salvatore Aversano ainsi que Gaétan, Alizé et Sixtine Aversano et leur maman Viktoria;Béatrice Barras-Aversano et son compagnon Pierre Ruel;Odile et Christian Jacot-Barras et leurs enfants Marina, Adrien et Gabrielle;Vincent Barras;La famille Nappi à Naples,ainsi que les familles parentes, alliées et amies en Suisse et en Italie,ont le profond chagrin de faire part du décès de

MADAME GAETANA FERRARO-AVERSANOleur très chère maman, grand-maman, sœur, tante, marraine, cousine et parente, enlevée àleur tendre affection le 21 janvier 2011, dans sa 67e année, des suites d’une maladiesupportée avec courage.

La messe de sépulture sera célébrée dans l’intimité le lundi 24 janvier à 14 heures, en lachapelle italienne Sainte-Marguerite, rue de la Mairie aux Eaux-Vives.La famille remercie chaleureusement toute l’équipe soignante du 5e étage de laClinique Générale Beaulieu et le Docteur Christian de Pree.Domicile: 3, avenue Calas, 1206 Genève.Cet avis tient lieu de faire-part.

Repose dans la paix enfin trouvée.MURITH

Oui, j’en ai l’absolue certitude: rien ne pourra nousarracher à l’amour de Dieu: ni lamort ni la vie ni lesanges ni les puissances infernales ni les dangersprésents ni l’incertitude de l’avenir; aucune autre forcede l’univers. Qu’elle vienne d’En-Haut ou de l’Abîme,aucune autre créature, non, rien aumonde ne peutmettre de séparation entre nous et l’amour que Dieunous a témoigné en Jésus-Christ notre Seigneuret dont nous jouissons en communion avec lui.

Rom. 8: 38-39Paroles Vivantes – A. Kuen

Aline Leclerc;Philippe et Catherine Leclerc;Henriette Tissot;Luc Tissot, ses enfants et petits-enfants, son épouse Katia Tissot et sa fille;Delphine Tissot;Marguerite Tissot;Ariane Leclerc, ses enfants et petits-enfants, et son compagnon;Patricia et Michel Rey-Leclerc, leurs enfants et petits-enfants;Olivier et Irène Quesada, leurs enfants et petits-enfants;Muriel Leclerc;Beryl Leclerc;Isabelle et Aristo Kiziroglou-Leclerc, leurs enfants et petits-enfants;Eliane et Richard Bovey-Leclerc et leurs enfants;Ses cinq filleuls, Miwa Catherine Yanaguidani, Yves de Senarclens, Elisabeth Attanasio,

Alienor Weber, James Tang;Ses nombreux amis en Suisse et à l’étranger;ont le profond chagrin de faire part du décès d’

ELISABETH LECLERCleur sœur, belle-sœur, cousine, marraine, parente et amie, qui s’est éteinte paisiblementdans sa septantième année le 20 janvier 2011 après une longue et éprouvante maladiesupportée avec courage et dignité.

La cérémonie religieuse aura lieu à la Chapelle de l’Oratoire, rue Tabazan 7, 1204Genève, le jeudi 27 janvier à 16 heures.En lieu et place de fleurs, un don peut être fait en faveur de la paroisse de l’Oratoire del’Eglise Evangélique Libre de Genève, mention «antenne-mission», CCP 12-1069-8.Le corps repose au Centre funéraire de Saint-Georges.L’incinération aura lieu dans l’intimité de la famille.Un grand merci au Dr Claudius Irlé et son équipe et au Dr Bernard Bouchardy et sonassistante.

Monsieur et Madame Michel et Elizabeth Gampert-Schuler et leurs enfants;Monsieur et Madame Bruno et Martine Schmaeh-Gampert et leurs enfants;Monsieur et Madame Jean-Raymond et Irène Fischer-Gampert, leurs enfants et petite-fille;Monsieur et Madame Johannes et Karyne Veith-Amiguet, leurs enfants et petits-enfants;Monsieur Bernard Amiguet;Madame Christiane Combe-de Senarclens, ses enfants et sa petite-fille;Monsieur et Madame François et Françoise Combe-Pally, leurs enfants et petits-enfants;Madame Marie-Claire Combe-Oberli et ses enfants;Monsieur Etienne Combe;Les descendants de Daniel Peter et Fanny née Cailler;Les descendants de Justin Emile et Elisa Amiguet;Les familles Nicollier, Weber, Peter, Amiguet, parentes et alliées,ont le chagrin de faire part du décès de

MADEMOISELLE JACQUELINE AMIGUETleur tante, grand-tante, arrière-grand-tante, parente, qui s’est endormie paisiblement lejeudi 20 janvier 2011, dans sa 99e année.

La famille tient à remercier la direction et le personnel du Foyer Saint-Paul où ellerésidait depuis seize ans pour sa gentillesse et son dévouement.Le culte sera célébré au temple de Cologny le mercredi 26 janvier à 15 heures etl’inhumation suivra au cimetière de Cologny.En lieu et place de fleurs, un don peut être versé en faveur de l’Ecole d’infirmières de laSource à Lausanne, CCP 10-16530-4.Cet avis tient lieu de faire-part.

L’Eternel est mon berger.Psaume 23

MURITH

Le Conseil d’Administration, la Direction et les collaborateurs deBRANDFORDTRUST SA

ont le profond chagrin de faire part du décès de

MADAMEMARCELLE BERNSTEINmère de

M. ERWIN BERNSTEIN, Administrateur-délégué

Me Philippe A. GrumbachPrésident du Conseil d’Administration

Urgences gynécologiques022 382 68 16.Boulevard de la Cluse 32Urgences ophtalmologiques022 382 84 00.Rue Alcide-Jentzer 22Permanence des vétérinaires genevoisFr. 2.-/min.0900 838 343.Permanence du Rond-Point de Plainpalais022 329 56 56. Rue de Carouge 17-19.Lu-di 8h-22h.Permanence médico-chirurgicale de Chantepoulet24h/24 - 7j/7 sans rendez-vous022 731 21 20. Rue de Chantepoulet 1-3.Permanence Vermont Grand-Pré24h/24 sans rendez-vous022 734 51 50. Rue de Vermont 9a.Service d'urgence dentaire Lu-di 8h-18hRive droite022 791 04 30. Rue François-Lehman 8Rive gauche022 320 31 22. Rue Georges-Leschot 2Société cantonale d'ostéopathie de GenèveService de garde022 782 72 48. Lu-di 8h-18h.SOS infirmières24h/24, 7j/7022 420 24 64.SOS médecinsUrgences médicales et consultations à domicile24h/24, 7j/7022 748 49 50.Unité d'urgence psy24h/24, 7j/70800 20 24 04.Carouge - Clinique de Carouge7j/7, 24h/24022 309 46 46. Av. Cardinal-Mermillod 5.Chêne-Bougeries - Clinique des GrangettesChemin des Grangettes 7.Urgence adultes022 305 07 77. Lu-ve 7h-23h, sa-di 8h-23hUrgences pédiatrie022 305 05 55. Lu-di 10h-22h

CARNET DE DEUIL

POUR TOUT FAIRE-PART DE DÉCÈS,L’AVIS DE REMERCIEMENTS DE LA FAMILLE EST OFFERT.

Le Temps Media: Tél. +41 22 888 59 00 Fax +41 22 888 59 91 - Mail: [email protected]

Meyrin - Hôpital de la Tour022 719 61 11. Av. J.-D.-Maillard 3.Service des urgences022 719 61 11.Service de consultations de pédiatrie022 719 61 00.Petit-Lancy - Garde Médicale Lancy (Enfants +Adultes)Garde Adultes: 022 879 57 00Garde Enfants: 022 879 57 01Lu-ve: 19h-22h (tél. dès 18h)Samedi adultes: 9h-12h (tél. dès 8h)Samedi enfants: 9h-15h (tél. dès 9h)Dimanche et fériés: enfants 9h-15h (tél. dès 9h)Avenue du Petit-Lancy 29.LausanneA Bel-AirPermanence dentaire021 320 32 81. Lu-ve 8h-19h, sa 9h-14h, di 9h-12h.Adent clinique dentaire Lausanne-Blécherette021 644 20 00. Rte du Châtelard 54 B.Lu-ve 7h-21h, sa 8h-16h, di 15h-18h.Ardentis clinique dentaire Lausanne-FlonConsultations lu-ve 7h30-19h058 234 00 80. Voie du Chariot 6.Lu-ve 8h-18h, sa-di 12h-16h.Centrale des médecins et médecins-dentistes24h/24. Ordonnances urgentes seulement, dès 23hau matin.0848 133 133.Centre de médecine dentaire et d'implantologie(CMD+I)Urgences dentaires021 312 21 53.Av. Mon-Repos 14. Lu-ve 7h45-18h45.Centre médical de VidyA deux pas du rond-point de La MaladièreUrgences médicochirurgicales, physiothérapie,chirurgie de la main, gynécologie, chiropratique.021 622 87 77. Rte de Chavannes 11.Lu-ve 7h-23h, sa-di 9h-23h.

Centre médical du Valentin021 321 23 33. Rue du Valentin 32.Lu-ve 7h-23h, sa-di 9h-21h.Centre médical Vidy SourceAile est de la Clinique de la SourceUrgences médicochirurgicales, gynécologie.Avec ou sans assurance privée.021 641 25 25.Av. Vinet 30. Lu-ve 7h-21h, sa-di 9h-21h.CHUV021 314 11 11. Rue du Bugnon 46.CHUV - HEL - PMU: URGENCES 24h/24Urgences vitales adultes et enfants144.Urgences médicales adultes et enfants0848 133 133.Urgences adultes: CHUV/PMU0848 133 133. Bugnon 44Urgences enfants: CHUV/HEL0848 133 133. Montétan 16Urgences psychiatriques: CHUV/PMU021 314 19 30. Bugnon 44Urgences gynécologiques: CHUV/Maternité021 314 34 10. Ave Pierre-DeckerUrgences accouchements: CHUV/Maternité021 314 35 05. Ave Pierre-Decker

Médecins de gardeNeuchâtelCouvet - Dr Monod032 863 16 26. Hôpital Neuchâtelois.Sa, di jusqu'à 22h.

Dentistes de gardeGenèveGenève - Dr Cyril Jaques022 732 18 10. Rue de Lausanne 56.Sa-di 9h-12h, 16h-18h.

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31SportsLe TempsSamedi 22 janvier 2011

Carnet de bord

«Comme coincés sur l’autoroute»

Chaque samedi, DominiqueWavre, qui participe avecMichèle Paret à laBarcelonaWorldRace, décrit la situationàborddeMirabaud.

«Lamer est très bleue, avecpasmal de houle qui vient dusud. Il y a des petits cumulus etles températures sont agréa-bles. Ça nous change de cesderniers jours, où nous avonstraversé un four, avec pleinsoleil et pas d’air du tout. Là, ona retrouvé la ventilation et çafait du bien.Cela dit, lemoral est plutôt

moyen: pendant que nousétions dans unplan catastro-phique, plantés dans l’anticy-clone, les deux de devant [Mi-chel Desjoyeaux et FrançoisGabart sur Foncia, et Jean-PierreDick et Loïck Peyron sur Virbac-Paprec 3] ont trouvé un autresystèmede vents. On est commecoincés sur l’autoroute. Ils vontencore augmenter leur avancedans les prochains jours et c’estinquiétant, onne vit pas ça trèsbien. Soit on a raté le coche, soitils ont été exceptionnellement

bons. Onn’a pas eu tropdechance et ils ont une dépressiond’avance. Il y a forcément euune erreur de notre part,maisnous n’avons de loin pas été lesseuls à opter – à tort – pour laroute directe plutôt que le longdes côtes brésiliennes.Disons qu’on a perdu la

deuxième régate,mais le che-min est encore tellement longqu’il peut se passer beaucoupdechoses. Nous allons encore êtrefreinés par l’anticyclone ceweek-end et ensuite, d’ici à troisou quatre jours, nous attaque-rons le grand sud.L’ambiance y sera très diffé-

rente de ce que nous avonsconnu jusqu’ici. Il y aura lefroid, des vagues beaucoupplus

fortes. Il faut s’attendre à quel-que chose de beaucoupplussauvage et exaltant – depuis ledépart, ça a été de la navigationnormale. D’un côté, nous som-mes impatients d’y plonger; del’autre, il y a une petite appré-hension. Je vous en parle parceque vousmeposez la question,mais c’est sûr que nous essayonsde ne pas trop penser à ceschoses-là.Il n’y a aucunproblème tech-

nique à déplorer à bord. Ondécouvre chaque jour la saveurdes plats lyophilisés et on serend compte qu’il n’y a aucunconfort surMirabaud. Ilman-que un endroit où relaxer soncorps, surtout quand ça tape.»Propos recueillis par SimonMeier

Kitzbühel, le baptêmede la glaceSki alpin Les athlètes du Cirque blanc se souviennent toute leur vie de leur premier passage sur la redoutable Streif. Lapiste autrichienne, sur laquelle aura lieu samedi la descente reine, représente un rite de passage effrayant et solennel

Julie Conti, Kitzbühel

L’enfer glacé de la Streif est unmythe sur le Cirque blanc. Sespentes invraisemblables et sescourbes perfides en ont fait la des-cente la plus crainte du circuit. Cen’est qu’après avoir franchi la li-gne d’arrivée qu’un skieur entre auPanthéon des descendeurs. Jamaisun athlète n’oublie sa premièreStreif.

Pour saisir le degré de courageou d’inconscience nécessaire pours’élancer, il faut se rendre au som-met du Hahnenkamm. Depuis leportillon de départ, les concur-rents ne voient pas la piste quiplonge sous leurs lattes. La penteest trop raide. Seuls deux viragess’offrent à leur regard, avalés àpleine vitesse par les concurrentsprécédents avant que ceux-ci nesoient happés par la Mausefalle.La suite appartient à la légende.

«J’ai un mauvais souvenir de mapremière Streif, en 1996», raconteDidier Cuche. «Lors de l’entraîne-ment, j’éprouvais vraiment de lapeur, et il a fallu que je me rai-sonne pour franchir le portillonde départ et ne pas redescendreavec la télécabine. En général,j’aime bien regarder quelquesconcurrents avant de m’élancer,mais à Kitzbühel, en voir un estlargement suffisant. Regarderquelqu’un prendre le saut depuisla Mausefalle avant de plonger à laverticale n’est vraiment pas agréa-ble. D’ailleurs, au départ de cettepiste, l’ambiance est beaucoupmoins à la rigolade qu’ailleurs,c’est ce qui lui donne cette inten-sité si particulière. Finalement,mon premier entraînement s’estbien passé. Et même si j’avaisperdu 8 secondes et demie, je mesuis senti comme un vainqueur enpassant la ligne d’arrivée.»

La Streif est un rite de passage,avec ses codes augustes et dérisoi-res. Les aînés dispensent leur of-fice avec malice. «Cuche et lesautres m’ont déjà raconté pleind’histoires horribles à propos dela piste», a rigolé Marc Gisin à laveille de son premier entraîne-ment. «Ils me disent aussi que je

ne dois pas déballer mes affaires,car il est possible qu’ils doivent lesramasser très vite et très bientôt.»

A l’heure de la reconnaissanceou du plongeon dans le vide, l’am-biance devient plus solennelle. Di-dier Cuche a recueilli à ses débutsla sagesse de William Besse et deDaniel Mahrer. «Ils m’ont indiquéles lignes à prendre et les mouve-ments à exécuter», se souvient leNeuchâtelois. «La première fois,on ne peut pas se rendre compte àquel point il est important d’anti-ciper. Il est nécessaire de pouvoirapprendre des aînés. Aujourd’hui,nous sommes là pour les jeunes. Sil’un d’eux ne se sent pas bien, oun’a pas confiance en lui, nous sa-vons trouver les mots.» La Streif,comme un passage de témoin,tisse des liens entre les généra-tions.

Il y a une vingtaine d’années, les«vieux» avaient déjà recommandéau jeune William Besse de faire savalise. Comme Marc Gisin, on l’adéfié de pousser trois fois sur sesbâtons au départ de la course.

«Ces anecdotes donnent à la pistecette dimension supplémentaire,dit le Valaisan. La Streif est un my-the. Et cette réputation est fondée,car les trente premières et lestrente dernières secondes sont

impressionnantes. Quand tu asdescendu la Streif, tu appartiens àune certaine caste. Mais ce n’estque maintenant que je me rendscompte à quel point cette piste estdifficile et quelle somme de cou-rage elle demande.»

La descente de Kitzbühel entant qu’audition du Cirque blanc?La question amuse Silvan Zurbrig-gen: «Normalement, quand vousratez un examen, vous ne risquezpas votre vie…» Les accidents ontentaché la Streif comme autant deratures sur une partition. L’Améri-cain Scott Macartney en 2008, Da-niel Albrecht en 2009 se sontheurtés violemment à la rudessede la piste. Descendue à unemoyenne de plus de 100 km/h, laglace a abîmé des crânes, fracassédes bassins. Cette année, la terri-ble chute de l’Autrichien Hans

Grugger à l’entraînement a cho-qué les concurrents.

Les «rookies» suisses VitusLüönd et Marc Gisin s’élancerontaujourd’hui sur leur premièreStreif. A la veille de l’entraîne-ment, l’Obwaldien était fébrile.«Ce sera probablement le mo-ment le plus spécial et le plus exci-tant de ma carrière, a-t-il confié.J’espère que je survivrai. L’impor-tant pour une première fois estsurtout d’arriver en bas.»

Ils seront quelques-uns à effec-tuer samedi leur baptême de laglace. Dans le silence tendu duportillon de départ, ils jetterontun regard respectueux à la mythi-que autrichienne, pousseronttrois fois sur leurs bâtons s’ils entrouvent le courage, puis se feronthapper par la Streif. Et entrerontdans la légende du Cirque blanc.

Un pantin désarticulé (en l’occurrence le Croate Ivica Kostelic) sur une pente vertigineuse. «Normalement, quand vous ratez un examen,vous ne risquez pas votre vie…», souligne Silvan Zurbriggen à propos de la Streif. KITZBÜHEL, 21 JANVIER 2010

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«J’espère que jesurvivrai. L’important,pour une premièrefois, est surtoutd’arriver en bas»

L’invincibleIvica KostelicLe Croate remportesa première épreuvede vitesse en super-G

Mais qui peut encore battreIvica Kostelic, et surtout com-ment? Pratiquement invincibledans les disciplines techniquesdepuis le début de l’année, leCroate a remporté vendredi le su-per-G de Kitzbühel devant l’Autri-chien Georg Streitberger et AkselLund Svindal. Cette victoire a en-core creusé son avance sur le Nor-végien au classement général dela Coupe du monde. «Ivica a justeété parfait», a lâché Didier Cuche,quatrième de l’épreuve. «Il vamême être chaud pour se classerparmi les cinq premiers dans ladescente. Avec la confiance qu’il aamassée dans les Alpes bernoises,je ne suis pas sûr que quelqu’un vapouvoir aller le chercher cette an-née au classement général. Entout cas pas moi.»

Cuche: «Çapeut se faire»Ivica Kostelic surfe sur la douce

vague de la réussite. Lui qui courtdepuis deux ans derrière le grosglobe de cristal a mis tous lesatouts de son côté pour que 2011soit un grand cru. «Je me suis en-traîné vraiment très dur le prin-temps dernier, dit-il. Et comme lemois de janvier est le plus impor-tant pour marquer des points augénéral, j’essaie toujours d’attein-dre mon pic de forme durant cettepériode.» Le Croate semble faire cequ’il veut de ses skis. Il peut aussicompter sur sa bonne étoile. Unpetit numéro de dossard l’a aidé àfêter sa première victoire dansune discipline de vitesse.

Didier Cuche a déjà remportétrois descentes et un super-G dansla station autrichienne. Il comp-tait donc sur cette étape de laCoupe du monde pour signer sapremière victoire de la saison. Il aéchoué au pied du podium ven-dredi, mais compte sur la des-cente pour renouer avec le succès.«Tout ne s’est pas passé commeprévu, surtout en haut de la piste.Je n’étais pas surpris de ne pas êtredevant à l’arrivée. Je suis en revan-che très content de la partie finale,et si j’arrive à répéter ça demain[samedi], ça peut se faire.»

Lindsey Vonn intouchable à CortinaLes Suissesses ont dû se contenter des accessits lorsdu super-G de Cortina d’Ampezzo, dominé parl’Américaine Lindsey Vonn. Lara Gut a pris la cin-quième place, juste devant Fabienne Suter. (SI)

Hans Grugger «pas hors de danger»L’Autrichien Hans Grugger n’est «pas complètementhors de danger» après son opération à la tête suite àsa lourde chute à Kitzbühel jeudi, ont indiqué desmédecins de l’hôpital d’Innsbruck, où le skieur a étéplacé dans un coma artificiel. «Il n’y a pas de menacevitale, mais elle peut survenir d’une heure à l’autre»,a précisé le neurochirurgien Alois Obwegeser. (SI)

Rome renonce à la Formule 1Rome abandonne définitivement l’idée d’accueillirun jour un Grand Prix dans ses rues. La ville se con-centre désormais exclusivement sur sa candidature àl’organisation des Jeux olympiques de 2020. (SI)

L’éternel Ryan Giggs en veut encoreLe milieu de terrain Ryan Giggs (37 ans) est décidé àjouer un an de plus pour Manchester United, sonclub de toujours. «Nous allons discuter, mais j’espèrevraiment jouer l’année prochaine», a dit vendredil’éternel Gallois. Ryan Giggs a joué son 600e matchde Premier League avec les Red Devils le week-enddernier. (AFP)

Des JO à la sauce shakespearienneChacune des trente-huit pièces du dramaturgeWilliam Shakespeare sera jouée dans une languedifférente, allant de l’espagnol à l’arabe, en passantpar l’ourdou, lors d’une série de représentationsorganisées à l’occasion des JO de 2012 à Londres. (SI)

Ammannatterrit au pieddupodiumSaut à skis AdamMalysz s’impose chezlui, à Zakopane

Le Polonais Adam Malysz aremporté sous la neige le premierdes trois concours de Coupe dumonde de saut prévus àZakopane. Simon Ammann (4e) amanqué le podium pour deuxdixièmes de points. Vainqueur àquatre reprises du Globe de cris-tal, Adam Malysz (33 ans) a mis finà une longue période de disette ensignant son 39e succès en Coupedu monde. Le moustachu polo-nais n’avait plus triomphé à ce ni-veau depuis son triplé réalisé enmars 2007 à Planica.

Sixième et huitième le week-end dernier à Sapporo, SimonAmmann est privé de podiumpour la troisième fois consécutive.Il conserve néanmoins sa troi-sième place au classement géné-ral. Le quadruple champion olym-pique a manqué le coche dans lapremière manche, qu’il terminaitau 9e rang après s’être posé à125,5 mètres «seulement». Il réus-sissait ensuite le meilleur saut dela finale en atterrissant à 135,5mètres, mais échouait à 0,2 pointde la troisième marche du po-dium occupée par l’Allemand Se-verin Freund. SI

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Sports Le TempsSamedi 22 janvier 201132

«Si Rafamepayait, ça fausserait notre relation»Tennis Entretien avecToni Nadal dans lescoulisses de l’Opend’Australie. L’oncle etcoach du numéro unmondial raconte lechemin parcouruavec l’humilité quicaractérise le clan. Ilnous fait comprendrecomment Rafa estdevenu Rafa

Propos recueillis parIsabelle Musy, Melbourne

Le Temps: Rafa a commencé letennis à 4 ans. Avez-vous rapide-ment pensé qu’il deviendrait pro?Toni Nadal:Non. Même si, quandtu es l’entraîneur et l’oncle, tu asenvie de rêver à de grandes cho-ses. C’est d’abord avec mon regardde parent que je le voyais devenirun bon joueur. Il se débrouillaittrès bien. Il a remporté le Cham-pionnat des Baléares à 8 ans, alorsque la limite d’âge était de 12 ans.

– Vous avez beaucoupmisé surl’éducation…– C’était essentiel à mes yeux.D’abord, parce que c’est plus facilede travailler avec un garçon bienélevé. Et deuxièmement, commec’est mon neveu, je ne voulais pasque les gens aient une mauvaiseimage de lui. Pour un sportif, lanotion est importante. Elle signi-fie que vous avez une discipline,que vous savez écouter et vousremettre en question. Sur uncourt, Rafael a du respect pourtout le monde, les ramasseurs deballes, l’arbitre, ses adversaires.C’est pareil en dehors.

– Plus jeune, Federer était coléri-que. Est-ce que Rafa s’énervait?– Non jamais. Il a toujours eu unbon tempérament. Il n’a jamaiscassé de raquette.

– Sa forcementale est incroyable…– Le sport est avant tout un effortet un travail mental. Passer laballe par-dessus le filet n’est pas sidifficile. C’est l’attitude quicompte. La capacité à surmonterun obstacle. Certains n’ont pasbesoin de ça pour jouer au tennis.Quelqu’un comme Federer a lecoup de raquette si facile qu’ilpeut faire ce qu’il veut. QuandRafael était jeune, j’ai mis l’accentsur le mental. C’est utile dans letennis et dans la vie. On en revientà la notion d’éducation. Si tu escapable d’affronter les difficultésde l’existence, tu peux aussi lefaire sur un court. Dans la famille,on a été élevés avec l’idée quedans la vie, il faut savoir regarderl’adversité en face. J’ai habituéRafael à l’idée que les choses nevont pas toujours bien. Depuistout petit, il a appris que la vie estfaite de leçons à tirer.

– Est-ce vrai qu’il était droitier?– Au début, il faisait tout à deuxmains, coup droit et revers. Il était

gaucher au niveau des jambes,alors je me disais qu’il l’était aussides bras. On a commencé le ser-vice en utilisant sa main gaucheet après, je lui ai fait faire soncoup droit à une main, avec lagauche. Mais aujourd’hui, je nesais pas ce qu’il est. La vérité, c’estqu’il ne sait rien faire de la maingauche. Ni écrire, ni manger, nijouer au golf, ni lancer une balle.

– Comment est né son coup droit«lasso»?– Petit, face à des joueurs de sonâge, il avait un geste normal.Quand il a commencé à disputerle tournoi de Monte-Carlo, il avaitmoins de force que ses adversai-res. Il avait tendance à frapper laballe un peu tard et il s’est mis àfaire le lasso. Mais moi, toute mavie, je lui ai dit de frapper la ballecomme Federer.

– Il dit toujours que Federer l’aaidé à élever son jeu…– Si tu te mesures avec quelqu’unqui court systématiquement plusvite que toi, tu fais tout ce que tupeux pour le rattraper. Quand tute retrouves face à un joueurcomme Federer, tu es obligéd’élever ton niveau au maximum.

– Rafa, c’est cette capacité à courirsur toutes les balles…– Tous les bons joueurs ont cettecapacité. Federer l’a. Monfils estplus rapide que Rafael. Ferrer etDjokovic aussi. Il y a très peu dedifférences.

– Alors qu’a-t-il en plus?– Ce qu’il a en plus que tous lesautres, mais moins que Federer,ce sont les titres en Grand Che-lem. Je ne sais pas ce qu’il a enplus. Quand je vois d’autresjoueurs, ils me paraissent aussibon que Rafael.

–Quel regard portez-vous sur lejeu de Federer?– Il a un toucher de balle unique.Je ne connais pas de sportif – et jene parle pas que du tennis – quimaîtrise son sport comme Rogerle fait. Il a un des meilleurs servi-ces du monde, le meilleur coupdroit, une des meilleures volées,le meilleur revers coupé, un bonlift, un jeu de jambes incroyable.

–Qu’a changé Paul Annacone?– Il est plus agressif. Je l’ai constatéà l’US Open et au Masters. Maisplus que Paul Annacone, c’est ladéfaite qui l’a changé. Il en a

connu plusieurs depuis son 16eGand Chelem ici, il y a un an. Il aréalisé qu’il devait changer quel-que chose et c’est ce qu’il fait.C’était pareil pour Rafael l’andernier. On s’est dit que si on nefaisait rien, c’était fini. Alors il achangé de cordage et modifié sonservice. Son jeu a évolué.

– Est-ce le fruit de votre travail?– Oui, mais c’est une questiond’attitude. Le plus important pours’améliorer, c’est avoir envie deprogresser. Dans sa tête, Rafael esthabité en permanence par ledésir de faire mieux. Tu es obligéde progresser sinon tu recules.Rafa sait qu’il ne peut pas sereposer sur ses lauriers. Djokovic,Murray et Söderling ne sont pasloin. Et Federer, pfouh, il estencore là. Quand Rafael a décro-ché son premier Roland-Garros,je lui ai dit: «N’oublie pas qu’il y ades joueurs qui ont gagné iciavant toi, dont on pensait qu’ilsallaient remporter plusieursRoland-Garros, et qui n’en ontgagné qu’un seul.»

– La notion d’objectif à courtterme est-elle votre philosophie?– Nous savons que c’est difficile degagner. Demain [samedi], nousaffrontons un jeune et très bonjoueur [Tomic]. Alors peut-êtrequ’après-demain, nous seronsdans l’avion. Depuis qu’il est toutpetit, nous nous sommes tou-jours fixé des objectifs à courtterme, pour le travail quotidien,mais aussi à long terme. Poursavoir quel chemin suivre et se ledessiner dans la tête, il fautd’abord savoir où l’on veut aller.

– Certains comparent la relation

entre un joueur et son coach àcelle d’un couple. Chez vous, elleest plutôt filiale…– Dans un couple, la relation enprincipe est équilibrée. C’est du50-50. Entre un joueur et soncoach, c’est 90-10, voir 95-5. Lejoueur est le patron. Il paie soncoach et estime donc avoir lepouvoir. Je vois souvent desjoueurs qui parlent mal à leurentraîneur. Mais si le coach veutgarder son job, il doit s’écraser.

–Mais entre Rafael et vous, ce n’estpas comme ça…– Non. Sinon, je ne serais pas ici. Jeviens en Australie pour aider monneveu. Mais s’il me parle une foismal, je rentre chez moi.

– Est-ce vrai que vous ne voulez pasêtre rémunéré?– Je ne veux pas recevoir d’argentde mon neveu. A un momentdonné, mon frère voulait queRafael me paie. J’ai refusé. Pourpouvoir continuer à lui dire ceque je veux. S’il me rémunérait,cela fausserait notre relation.

– Il est comme un fils pour vous.Comment gérez-vous l’aspectémotionnel?– C’est plus compliqué pour lui.J’étais dur quand il était jeune caren tant qu’oncle, tu te permetsplus facilement de t’énervercontre le joueur après une dé-faite. J’ai appris à contrôler ça.

– Il cherche souvent votre regardsur le court. Pour se rassurer?– C’est une habitude qu’il a prisedepuis tout petit. Certains m’ontreproché de lui parler pendant lesmatches, mais je ne dis rien.Maintenant, il me regarde moins.

–On vous sent très proches…– La famille est très soudée. C’estaussi lié à l’attitude de Rafael. Jecrois qu’il aurait le même respectavec un autre entraîneur.

–On a l’impression que lamodes-tie est unemarque de fabriquechez les Nadal…– C’est plutôt la marque de notreimplication dans le monde. Nousne faisons que passer une ballepar-dessus un filet. Cela ne nousrend pas supérieurs aux autres. Jesuis important pour ma famille.Mais je ne suis qu’une personneparmi des milliards. La modestien’a rien d’extraordinaire. C’estl’inverse qui n’est pas normal.

–Mais ce n’est pas évident derestermodeste quand, commeRafa, on ne peut pas faire un passans attirer les foules.– Il sait que cette situation est dueau fait qu’il est numéro un dansson sport et que dans quelquesannées, ce se sera terminé. Etsurtout, il sait que cela ne le rendpas plus important que les autres.Quand j’étais jeune et que jeregardais Borg ou Lendl à latélévision, j’étais impressionné etje pensais que ces championsétaient des gens à part. Mainte-nant que j’occupe la même placesur le court que le coach de Borg,je sais que Rafa n’est pas quel-qu’un de spécial. Et moi encoremoins. J’en déduis qu’il n’y apersonne au-dessus des autres.

– Etes-vous fier de Rafael?– Je n’aime pas ce terme mais jesuis content d’être ici, de voirmon neveu gagner des titres.

– Sa plus grande qualité?

– Sur un court, c’est sa combati-vité. En dehors, sa gentillesse.

– Les enfants l’adorent. Expliquez-vous ce pouvoir d’attraction par sanature généreuse?– Les jeunes aiment son caractèrede battant. Alors que les person-nes un peu plus âgées apprécientplus le côté gentleman de Fede-rer. Par ailleurs – je ne devrais pasdire ça vu que c’est mon neveu –, iln’y a pas beaucoup de joueurs quiconsacrent autant de temps àsigner des autographes. Il estpatient avec les enfants. Au res-taurant, il va se lever jusqu’à septfois pendant le repas pour poseravec des gens. Il dégage unecertaine proximité. Alors queFederer paraît plus inaccessible,davantage sur un piédestal.

– Il paraît que vous faisiez croire àRafa que vous aviez des pouvoirsmagiques…– Oui et je le fais encore avec monfils. Rafa était un petit garçon trèscrédule. Alors je lui faisais croireque j’étais un grand joueur del’AC Milan ou que j’avais gagnéplusieurs fois le Tour de Franceavec une mobylette. Je lui ai ditaussi que j’étais un magicien. Unjour, je l’avais pris pour remplacerun joueur du club lors d’unerencontre par équipe. Il avait7 ans et devait affronter un gar-çon de 12 ans. Alors pour le rassu-rer, je lui ai dit que si je voyaisqu’il était mené au score, je feraistomber la pluie pour interromprela partie. Il était moins fort que legarçon mais courait sur toutes lesballes et le match était serré.Quand la pluie est arrivée, il m’adit: «Oh non, tu devrais l’arrêter,je crois que je peux gagner.»

Toni Nadalet son poulain,ici sur leur terrede prédilection.«Nous ne faisonsque passer une ballepar-dessus un filet.Cela ne nous rendpas supérieursaux autres.»PARIS, 31 MAI 2009

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Federer etWawrinkapoursuivent leur cheminLe Bâlois et le Vaudoissont en 8e de finale

Stanislas Wawrinka a sorti lematch parfait le soir où il le fallait.Il a exécuté son pote Gaël Monfils7-6 6-2 6-3 pour s’ouvrir les portesde son premier huitième de finaleà Melbourne, qui l’opposera di-manche à Andy Roddick.

Tout s’est joué sur la fin d’unpremier set à couteaux tirés. Aprèsavoir été mené 0-30 à 5-5 sur sonservice, Stanislas Wawrinka ga-gnait cette première manche enenlevant les cinq derniers points

du jeu décisif. Mené 4-2 dans letie-break, il a bénéficié de deuxcadeaux de Monfils sur les deuxderniers points: une amortie ratéeet une double faute.

La suite du match fut un vérita-ble chemin de croix pour l’An-tillais. Dominé dans l’échange, il acherché son salut dans d’impro-bables montées au filet. Seule-ment, la puissance et la précisiondes passings de Wawrinka ontrendu tous les efforts de Monfilsbien vains. Même s’il fut tendu àl’instant de conclure, le Vaudoisne fut plus inquiété. La différenceentre les deux joueurs sautait aux

yeux entre un Wawrinka en pleineconfiance et un Monfils trop hési-tant sur la tactique à suivre.

«Stanest très complet»Roger Federer avait mille fois

raison de pronostiquer une vic-toire de son compatriote. «Stan estdevenu un joueur très complet. Ila gommé ses lacunes en retour etdans le jeu de jambes, soulignaitle Bâlois. A mes yeux, il a l’avan-tage sur Monfils.»

Il aura aussi ses chances face àl’Américain Andy Roddick et iln’est ainsi pas utopique d’envisa-ger à Melbourne un premier quart

de finale 100% helvétique dans lecadre d’un tournoi du Grand Che-lem.

Roger Federer, en tout cas, de-vrait être au rendez-vous. Facilevainqueur vendredi du Belge Xa-vier Malisse (6-3 6-3 6-1), le nu-méro deux mondial a repris sonrythme de croisière moins de qua-rante-huit heures après avoir étépoussé dans ses derniers retran-chements par Gilles Simon. Di-manche en huitième de finale, Fe-derer cherchera aussi le K.O. face àl’Espagnol Tommy Robredo, qu’ila battu lors de leur neuf rencon-tres. SI

Page 33: letemps_demographie

Défilés demode àMilan:couleurs chaudespour saison froidePages 36 et 37

A-t-on tendanceà poser trop facilementdes défibrillateurs internesen Suisse? Page 34

Week-endPage33Samedi 22 janvier 2011

Leïla Ben Ali,la coiffeuse, les lingotset les grands hommesPage 36

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La biodynamie,cette façonde cultiverla vigneà l’écoutedu calendrierlunaire et enharmonie avecle zodiaque,

gagne du terrain.Pierre-

Emmanuel Bussa rencontrédeux vigneronsqui l’appliquentavec succès,sans ésotérismemais avec tisanesd’orties.

Journal de bord

Aupays des jours «fleurs»et des jours «fruits»

Soleil glacé sur le Rhône. Dansles vignes tout autour, les travauxde taille ont commencé depuislongtemps. Ici, au domaine Cornu-lus, à Savièse, rien n’a été entreprisavant le 6 janvier. C’est une règled’or de la biodynamie que Sté-phane Reynard et Dany Varone,cousins et copropriétaires, respec-tent scrupuleusement. «L’Epipha-nie marque l’inversion des cou-rants de sève entre les phasescentripètes de l’automne et centri-fuge du printemps.»

Etre à l’écoute de la vigne, tenircompte de l’influence magnétiquede la terre, de la lune et du soleil.Diviser le calendrier en jours«fruits» et en jours «fleurs». Arroserses vignes de tisanes d’orties. Voilàquelques principes de la biodyna-mie. Développée par l’anthroposo-phe Rudolf Steiner, cette méthodeest encore perçue comme ésotéri-que, voire sectaire. Difficile, pour-tant, de contester son efficacité.

Convertis il y a plus de dix ans,Marie-Thérèse Chappaz (Fully), lesfrères Cruchon (Echichens), Ray-mond Paccot (Féchy) et le duo Rey-nard & Varone, pour ne citerqu’eux, appliquent ses principestout en ayant renforcé leur statutde références de la viticulture.

Dany Varone et Stéphane Rey-nard ont fait le pas de la biodyna-mie dans un souci d’améliorer laqualité. Aujourd’hui, ils l’appli-quent sur 7 hectares, le reste des 8autres étant cultivé en Productionintégrée. Avec succès! Cultivé enbiodynamie depuis 10 ans, le Cor-nalin 2004 du Clos des Corbassiè-res a reçu en 2007 le Prix honorifi-que de meilleur vin étranger par leGrand Guide des Vins de France.

«L’idée était de trouver une alter-native aux molécules de synthèseutilisées dans la viticulture tradi-tionnelle, reprend Dany Varone.Elles ont des effets sur les ceps, leraisin et sur les êtres humains qui

le consomment. On s’est dit: al-lons-y, on verra bien. Avec le recul,on constate que nos vignes se por-tent mieux. Elles se sont équili-brées d’elles-mêmes et exprimentmieux la diversité de nos terroirs.»

Alors, pourquoi ne pas passer à100% en biodynamie? «On ne peutpas se le permettre. Certaines denos 250 terrasses sont difficile-ment accessibles, cela coûteraittrop cher.» Selon une étude réali-sée avec Louis-Philippe Bovard, luiaussi vigneron convaincu par labiodynamie, cela impliquerait untiers de travail en plus. De quoi ren-chérir le prix de la bouteille.

kNovembre: jours«fruits» et jours«racines»Pour remplacer les engrais, her-

bicides et autres fongicides, l’huilede coude ne suffit pas. Rudolf Stei-ner a imaginé plusieurs prépara-

tions dynamisantes qui, mélan-gées à l’eau dans unecentrifugeuse, permettent de ren-forcer les défenses propres desplantes. «Nous commençons ennovembre avec une pulvérisationde 4 grammes par hectare de 501,soit une préparation de silice decorne, juste avant la chute totaledes feuilles, explique Dany. Cela fa-vorise la qualité du fruit. Fin no-vembre, nous désinfectons le solavec 240 g par hectare de compostde bouse MT (Maria Thun). Celafavorise une restructuration ra-pide des terres abîmées.»

Ces travaux sont réalisés à desmoments définis par le calendrierlunaire et le positionnement desplanètes devant les constellationszodiacales. «De manière générale,la 501 s’applique un jour «fruit» etles travaux du sol sont réalisés unjour «racine», note Dany. Mais nousne sommes pas prisonniers de cecalendrier. On est pragmatique.

On s’adapte à la météo et à la tailledu domaine.»

k Janvier àmars, la tailleen luneascendanteLes jours commencent à rallon-

ger. Les travaux de taille débutentde manière sélective. Au DomaineCornulus, on commence avec lesvignes de gamay et de pinot noir, à700 mètres d’altitude. Cette année,les premiers coups de sécateursont été donnés le 11 janvier. «Onmet l’accent sur nos meilleures vi-gnes plus tard», précise StéphaneReynard.

Le mois de mars est mis à profitpour la taille des meilleures parcel-les, mais aussi des plus fragiles.«C’est la période où la taille est laplus équilibrante, assure Dany Va-rone. Pour les jeunes vignes ou lescépages difficiles, on fait attention

Dany Varone et Stéphane Reynard, cousins et copropriétaires du domaine Cornulus. Ils ont fait le pas de la biodynamie dans un souci d’améliorer la qualité. UVRIER, 20 JANVIER 2011/PHOTO: OLIVIER MAIRE/PHOTO-GENIC.CH

ö Suite en page 34

Page 34: letemps_demographie

Week-end Le TempsSamedi 22 janvier 201134

Lesmaladies cardiovasculaires sont lapremière cause demortalité en Suisse etdans les pays industrialisés. Dans l’arsenalthérapeutique, les défibrillateurs cardiaquesimplantables jouent un rôle toujours plusimportant car ils permettent de traiterefficacement les troubles du rythme gravesmenant à unemort subite. Une étude améri-caine parue dans la revue JAMAmontretoutefois que dans plus de 20%des cas, cesappareils sont implantés sans tenir comptedes recommandations de cardiologie. Unexcès de zèle qui a pour conséquence unemortalité hospitalière plus élevée, descomplications postopératoires plus fréquen-tes et un séjour hospitalier plus long. Et doncdes coûts plus élevés. Qu’en est-il en Suisse?Explications d’Henri Sunthorn,médecinadjoint au service de cardiologie desHUGetspécialiste des troubles du rythme.

Le Temps: Faut-il s’alarmer des résultatsde l’étude américaine?Henri Sunthorn:Cette étudemontre surtout

un problème de timing dans lemoment del’intervention. Dans les cas étudiés, leschirurgiens sont intervenus trop tôt parrapport aux recommandations. Normale-ment, on attend 40 jours après un infarctusavant de poser un défibrillateur interne, ettroismois après un pontage. De plus, nousn’intervenons pas lorsque l’atteinte cardia-que est trop sévère (insuffisance cardiaquede stade 4). Ce sont ces directives qui n’ontpas été respectées.Mais il fautmodérer cesrésultats. S’il est juste de dire qu’il ne faut engénéral pas intervenir trop tôt après unévénement cardiaque, cela peut être justifiédans certains cas. Et surtout, on ne sait passi les personnes qui ont été traitées trop tôtn’auraient pas de toute façon eu des compli-cations, avec ou sans intervention.

– Qu’entendez-vous par là?– Par exemple, nous ne posons pas de défi-brillateur à des personnes qui ont une insuf-fisance cardiaque de stade 4. Nous atten-dons que les choses se stabilisent et que le

patient soit revenu à un stade 3 ou 2. En-suite, il peut arriver que le patient décèdeparce qu’il est trop sévèrement atteint ouqu’au contraire, il n’ait plus besoin d’uneintervention. L’étude américaine ne tient pascompte de cela. Donc dans leur statistiquesur lamortalité, il y a probablement desgens qui seraient décédés de toute façon.On peut faire lamême remarque pour lescomplications.Mais encore une fois, c’est laplupart du temps une erreur d’intervenirtrop tôt. L’étudemontre que cette décisionest plus souvent prise par desmédecins quine sont pas des spécialistes. Seuls 66%desmédecins étaient des électrophysiologues,soit des spécialistes du rythme cardiaque.En Suisse, la plupart desmédecins quiposent des défibrillateurs internes sont desspécialistes.

– A-t-on aussi tendance à poser trop facile-ment des défibrillateurs internes en Suisse?– La pause de défibrillateurs internes est enaugmentation. En 2009, nous en avons posé

110 parmillion d’habitants en Suisse pour 80en 2005. C’est 5 à 6 foismoins qu’auxEtats-Unis (580/million d’habitants) etmoins qu’en Europe (150/million d’habi-tants). Or on estime qu’en prévention pri-maire, soit pour les gens qui n’ont jamais eude troubles du rythmemais qui ont un profilà risque, il faudrait en implanter 800 parmillion d’habitants. Cette augmentation dubesoin s’explique par le vieillissement de lapopulation,mais aussi par l’efficacité de cedispositif pour sauver les vies des patients.Les études abondent dans ce sens.

– Avec un défibrillateur, les personnes âgéesne peuvent plusmourir?– Si le cœur doit s’arrêter, il s’arrête, per-sonne n’est immortel.Mais il y a en effet desgens quime demandent de l’enlever car ilspréfèrent partir soudainement d’un arrêtcardiaque plutôt que d’une autre pathologie.La pose de cet appareil en prévention pri-maire concerne surtout les personnes demoins de 70 ans.

Défibrillateurs implantables: de l’excès de zèle?

Check-upParMarie-ChristinePetit-Pierre

au calendrier lunaire. Le plus favo-rable est de tailler un jour «fruit»en lune descendante. Nous avonsde très bons résultats avec le corna-lin, un cépage qui a une forte ten-dance à l’alternance. On obtientdes récoltes beaucoup plus régu-lières qu’avant.»

k Avril: prévenirplutôtqueguérirEn avril, les vignerons effectuent

les premiers traitements fongi-ques. En biodynamie, la lutte con-tre les maladies de la vigne se faitde manière préventive. L’oïdiumest combattu par du soufre, le mil-diou par du cuivre. «Ce sont lesdeux seuls traitements que nousavons le droit d’utiliser, souligneDany Varone. Il peut y avoir desproblèmes. En 2007, le mildiounous a fait perdre 90% de la pro-duction d’une parcelle de chasse-las. Quand c’est parti, on ne peutpas faire grand-chose. La seule op-tion serait un traitement chimi-que.»

L’utilisation parfois intensive ducuivre – les doses augmentent au fildes traitements – est un problèmesouvent souligné par les adversai-res de la biodynamie. La critiqueamuse Dany Varone: «Le cuivren’est pas seulement utilisé en bio-dynamie. Nous l’utilisons aussi enproduction intégrée. L’utilisationen parallèle de tisanes de prêle etortie/osier permet de réduire lesquantités utilisées.»

kMai: silice, cuivreet tisanesA la fin du mois de mai, deux

semaines avant la floraison, les vi-gnerons procèdent à un deuxièmetraitement de 501, de préférenceun jour «fruit». La poudre est pla-cée dans un dynamiseur de 600 li-tres. L’eau est mise en rotation pen-dant une quinzaine de secondespour qu’elle garde «en mémoire»les composants de la préparation.«C’est un apport important «pourla qualité du fruit», estime DanyVarone.

Les traitements de soufre et decuivre – entre 6 et 10 selon les an-nées – sont systématiquement ac-compagnés de tisanes. Avec despropriétés qui étonnent le pro-fane. «En 2003, année de canicule,la chaleur était telle que l’une denos vignes était complètementamorphe, se souvient Dany. Lesfeuilles étaient bouillantes. Il n’yavait plus de mouvement de sève.Sur le conseil d’un spécialiste, nousavons pulvérisé une infusion d’or-tie. 24 heures plus tard, la vigneétait repartie. C’était à peine croya-ble.»

k Juin: chasseauxherbes follesA l’approche de l’été, la végéta-

tion devient de plus en plus pré-sente dans les vignes. Oiseaux ni-

cheurs, coccinelles et reptilestémoignent de la vitalité des par-celles cultivées en biodynamie. Levigneron ne laisse pas faire. «Mi-juin, on bêche entre les rangs pouréviter que l’herbe fasse concur-rence à la vigne, indique Dany Va-rone. Plus tard, on fauche. Si onbêchait à nouveau, cela donneraitl’indication à la vigne de créer de lavégétation. Notre objectif n’est pasde faire de la feuille, mais du fruit.»

L’intensité des traitements fon-giques varie selon les millésimes.L’humidité favorise le développe-ment du botrytis cinerea, ou pour-riture grise, qui prend possessiondes baies de raisin avec une rigueur

militaire. La culture biodynami-que offre deux solutions de traite-ment: le talc et le lithothamne,substances qui permettent de sé-cher le raisin et de le protéger de lapourriture.

k Septembre:des vendangesprécocesLes jours qui précèdent les ven-

danges, ils surveillent avec atten-tion la maturité des grains. «Quelque soit le cépage, nous sommestoujours plus précoces en biody-namie qu’en production intégrée,indique Dany Varone. Nous ven-dangeons une semaine plus tôt. Je

n’ai pas d’explication concrète.Cela démontre l’importance dutype de culture sur le raisin.»

Les différentes étapes de la vini-fication se déroulent de la mêmemanière qu’en viticulture tradi-tionnelle. A une exception notableprès: rien n’est entrepris quand cen’est pas un jour «fruit», «fleur»,«racine» ou «feuille». Une situationqui, heureusement, ne se produitque 2 à 3 fois par mois.

C’est une période mouvementéepour Dany Varone, qui s’occupe dela vinification. Il assure que la bio-dynamie donne une typicité au vindès le début de sa conception. «A lacave, on remarque d’emblée une

intensité aromatique plus forte.Cela se confirme très souvent enbouteille…» Pour conserver cetteexpression particulière, les deuxcousins ont acheté une dizained’œufs en béton dans lesquels ilsélèvent leurs blancs biodynami-ques. «Leur légère porosité empê-che la réduction que l’on retrouveparfois en cuve inox, souligneDany Varone. Le béton apporte dela fraîcheur au vin, loin du boisé-vanillé standardisé des barriques.C’est une excellente façon de valo-riser la qualité de la matière pre-mière. L’expérience est si con-cluante que nous allons bientôtnous lancer avec les rouges.»

$ Suite de la page 33

La famille desvignerons «bio»

La tendance «bio» s’estfortement développée cesquinze dernières annéesdans les différents vigno-bles européens. Plusieursphilosophies cohabitent,souvent étroitement con-nectées. Petite revue dedétail.

ö La viticulture biologiquene tolère aucunemoléculechimique de synthèse. Seulsdes produits présents dansla nature comme le soufreet le cuivre peuvent êtreutilisés pour le traitementde la vigne. L’objectif est defavoriser un équilibre entreles différentesmaladies etles différents insectesprésents dans le vignoble.Les principes culturaux sontrégis par un cahier descharges européen. Si leraisin est «bio», la situationest beaucoupmoins clairepour le vin. Le tauxmaximalde soufre autorisé varieselon les régions viticoles.

ö La biodynamie, ou agri-culture biologique dynami-que, ou agriculture biologi-que dynamique, est unsystème de productionagricole dont les bases ontété posées par l’anthropo-sophe Rudolf Steiner dansles années 1920. Les vigne-rons biodynamiques sont àcoup sûr certifiés «biologi-ques». Par conviction, ilsvont plus loin. Ils s’appli-quent à redonner à la planteet au sol une résistance etune vitalité déréglées seloneux par les produits desynthèse. A des degrésdivers, le calendrier lunaireest pris en compte poureffectuer les principauxtravaux à la vigne.

ö Les «bio-naturels» sontnon seulement hostiles auxtraitements chimiques dansles sols, ils refusent aussitoute adjonction de pro-duits exogènes lors de lavinification. Dans leurviseur: le soufre (SO2),ajouté en cave pour stabili-ser les vins et les empêcherde s’oxyder. Sans soufre,une bouteille doit êtregardée àmoins de 14 de-grés pour éviter les dévia-tions aromatiques ou lesreprises de fermentation.Selon leurs défenseurs, lesvins sans soufre permettentd’exprimer plus fidèlementle caractère du fruit. P.-E. B.

Tonneaux de fûts de chêne. Les différentes étapes de la vinification se déroulent de la mêmemanière qu’en viticulture traditionnelle. SAVIÈSE, 21 JANVIER 2011

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Dany Varone s’occupe de la vinification. Il assure que la biodynamiedonne une typicité au vin dès le début de sa conception. SAVIÈSE, 21 JANVIER 2011

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Devant la cave. Les deux cousins ont acheté une dizaine d’œufs en bétondans lesquels ils élèvent leurs blancs biodynamiques. SAVIÈSE, 21 JANVIER 2011

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35Week-endLe TempsSamedi 22 janvier 2011

Le collectif Tendance Floue fête ses 20 ansUn certain regard Tendance Floue, collectif français de photogra-

phes, a été créé il y a tout juste vingt ans. Ni agence nicoopérative, le groupe a été pensé comme la réunionfructueuse de cinq personnalités. Les membres sontdésormais une quinzaine, travaillant sur des sujetsextrêmement variés, politiques, culturels, sociétaux.Pour fêter ses deux décennies, le collectif organise

une série d’expositions à Paris courant février. Ici, unextrait du travail de Bertrand Meunier au Japon, oùl’on voit un fan de manga déguisé en son personnagefavori. Une image angoissante, si l’on ne connaît passon histoire. Caroline Stevan

www.tendancefloue.net

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Week-end Le TempsSamedi 22 janvier 201136

Bon appétitParMaxime Pietri

Salades de pommes de terreUnebonne salade de pommesdeterre, pour le gourmand, est la perfec-tion du bonheur. C’est aussi un cau-chemar quand elle est bricolée à lasix-quatre-deux, comme l’emplâtrebidouillé pour la fête des voisins.Alors?Ali-Bab conjugue lapommede terredite deHollande, peau rouge sur chairfermeet jaune, avec ici despommesreinette et duhareng, ou là avecdesreinettes bien sûr,mais aussi de lachoucroute.Dans cedernier cas, lemaestropréciseque cet apprêt con-vient plutôt auxestomacs robustes.L’avis de Saint-Ange? Elle cuisineaussi desHollande qu’elle fait cuire,non pelées, plongées dans une eaufroide et couvertes, àmêmecestubercules, d’un linge replié. Pour-quoi?Mystère et boule de suif. Eplu-cher brûlant et couper en lamellesmesurant le quart de 1 cmd’épais-seur. Verser dans une sauce compo-

sée d’une vinaigrette fortifiée de vin,de bouillon et d’herbes, et attendre,pour servir, qu’elles aient absorbétout le liquide. Le passage clé de larecette étant que les patates soientplongées chaudes dans la sauce,même si elles doivent être serviesfroides.Quedit Robuchon, lui qui avait sonproducteur de pommesde terreattitré, Jean-PierreClot, en Seine-et-Marne*, lequel lui fournissait, entreautres, les célèbres grosses rattesque le chefmontait en purée plusaérienne qu’une aile de chérubin?CeCompagnonduTour de France préco-nise nombre de tubercules à chairjaune et ferme,mais insiste sur cellesdu littoral breton oude ses îles:«Petites terres légères et sableuses,amendées de compost organique,mélange fermenté du type goémonou algues d’échouage, produisant lesmeilleures pommesde terre du

monde.» Bref, il décrit treize salades,dont laCaennaise pour accompagnerdu poisson (avec, entre autres, cidrebrut, oseille, calvados, paprika), laJurassienne pour le gibier (fenouil,genièvre, fromage radis roses etkirsch), ou encore celle aux endivespour des viandes blanches et froides(coriandre, piments oiseaux, cumin etsafran dans le bouillon).Chez nous? Elles cuisent, pelées etdétaillées en cubes, en compagnie depetits dés de gingembre frais, dansune eau salée, départ à froid. Cuissonal dente et verser, chaud, dans un bolde vin blanc sec. Une fois le vin ab-sorbé, réchauffer et napper d’unevinaigrette à l’huile de noix, avecéchalote et persil haché.

*C’était le cas en 1994 quand est paru«Lemeilleur et le plus simple de lapomme de terre», chez Flammarion.Nous ignorons si c’est encore vrai.

collections printanières (les plusbelles depuis des années, avis) enles apaisant à peine. Cela donne despantalons gaufrés rose malabarmatchés avec une chemise noire ouune parka sombre. Des pulls pastelcouronnés de cols bi ou tricoloresvifs. La couleur comme une façonde tout recommencer, de remettrele classicisme du vestiaire masculinà zéro.

La couleur pour enterrer, unefois pour toutes, l’ostentation dubling-bling. L’énergie de la couleurplutôt que l’assurance du noir. Unevirilité faite d’un peu plus de trans-gression. Moins d’obéissance auxcodes hérités. Confiance, légèreté.La couleur de l’espoir.

Prochain rendez-vous:Lundi chez Louis Vuitton

De gauche à droite: Jil Sander, D&G, Bottega Veneta, Burberry Prorsum, Prada. Extraits des défilés automne-hiver 2011-2012. La couleur calorifique. MILAN, JANVIER 2011/PHOTOS: THEO CRETA/TRENDSPOT

C’est une tradition neuchâteloise.Depuis 1995, le Non Filtré estprésenté au public le troisièmemercredi dumois de janvier. Unedate fixée par le Conseil d’Etat pouréviter que les producteurs se bous-culent pour sortir leur vin primeuravant les autres. Cette spécialité –car c’en est une – représenteaujourd’hui 8%de la production dechasselas du canton, soit environ120000 litres.Présenté cette semaine, lemillé-sime 2010 tient toutes ses promes-ses. A la tête duDomaine Saint-Sé-baste, à Saint-Blaise, Jean-PierreKuntzer souligne l’importance d’unautomne sec et frais qui a permisd’obtenir une excellente qualité deraisin. Lemoût bénéficiait d’une

teneur en sucre élevée – 81 degrésOechslé à la fin des vendanges, le20 octobre – et d’une acidité supé-rieure aumillésime 2009.Comme son nom l’indique, le NonFiltré ne subit pas de filtration avantlamise en bouteille. Sa robe pré-sente une forte turbidité induite parles lies en suspension. Caractéristi-que qui lui donne un profil aro-matique original et amélioreson potentiel de vieillissement.Le Saint-Sébaste 2010 présenteun bouquet expressif avec desnotes de tilleul, de fleurs blan-ches, d’agrumes et de bonbonacidulé. L’attaque en boucheest souple avec une joliematière soulignée par unléger carbonique. Un vinfrais, harmonieux et séduc-teur parfait à l’apéritif oupour accompagner unemousse de poissons du lac.Il est possible de le garderplusieurs années en cave.Dans ce cas de figure, il nefaut pas secouer la bou-

teille avant de servir commeon lefait avec le primeur. Les vieilles liesrisqueraient de dénaturer le vin.A la tête duDomaine Saint-Sébastedepuis 1992 après dix ans d’asso-ciation avec son père, Jean-PierreKuntzer est propriétaire de près de20 hectares de vignes. Régulière-ment récompensé au niveau natio-nal, il vient de lancer des sélec-tions parcellaires, démarche peurépandue àNeuchâtel. Pinot noird’inspiration bourguignonnelancé en 2008, le Clos de laPerrière a été élaboré avec leconcours de Jacques Tatasciore(LT du 12.07.2010), qui utiliseune partie de la cave deSaint-Blaise. Un gage dequalité.

Où l’acheter?Domaine Saint-Sébaste,Jean-Pierre Kuntzer, rueDaniel-Dardel 11, 2072Saint-Blaise. Tél. 032 753 1423. www.kuntzer.ch Prix: Fr.10,80.

VinothèqueParPierre-EmmanuelBuss

Non Filtré 2010, Saint-Sébaste

Détails à la hausseSurvol des tendancesmasculines observéesaux défilésmilanais, outre les couleurs et lesaccessoires évoqués sur la page de gauche:ä La pochettedans la veste de costume.A la ville commeà la campagne. Plutôt impri-mée «mouchoir» (rayures, carreaux) etjoliment chiffonnée que blanche et pliée encarré. En principe désassortie. Si on tientabsolument à assortir sa pochette, l’accorderà la chemise plutôt qu’à la cravate (ce queseuls les ploucs et les hyperdandys au 3edegré feront).ä Le gris. Le beige. Et pas le noir.ä Les cravates à carreaux, rayées et plutôtfoncées.Moins de nœuds papillon.ä Le pantalon à pinces (petits plis sous laceinture plutôt taille basse). Le pantaloncaleçon (Neil Barrett). Autrement dit: netrecul du pantalon slim.

ä La veste de costume se porte encore pluscourte, si, si. ChezDolce&Gabbana, elle sefaitmême spencer. Appliquée au costumed’affaire «sérieux», cette tendance demoderend plus que jamais observable la règle quiprévaut dans le costume classique: quand lesbras sont relâchés le long du corps, le bordinférieur de la veste de costumedoit s’arrêterà lamêmehauteur que le poignet. Ou à peineplus bas!ä Le cardigan tricoté qui ressemble à uneveste classique à double boutonnage. Laveste de costumeàpans croisés et doubleboutonnage.ä Le soir, la chaussure de velours. Elle rem-place la chaussure vernie (etmême le jour).ä Le pantalonporté dans la chaussette quidépasse de la botte lacée. Le pantalon super-court qui laisse voir la cheville.

ä Le visage glabre.Toutes ces barbes, danslesmagazines etmême sur les plateaux desémissions de sport, cela finissait par êtrebarbant.ä Lemanteau.Pour l’automne2011: plutôtprécieux, travaillé, plis dans les dos,martin-gale, presque trapèze commedans les années1960.Voir lemanteau bleu Burberry Prorsum,ci-dessus.ä Le créateur turcUmit Benan(LT du 20.01.2011). Future star?ä Les bottes lacées aux semelles crantées,épaisses, avec profil bien dessiné (de Bally àChurch’s). Les semelles légèrement compen-sées (Prada, etc.).ä Le velours un peu fatigué. La veste du soiren velours un peumolle, qui tire sur la ja-quette. Cf. BottegaVeneta, élégantissimele soir.

ä Undétail fourrure décalé.Cf. les colsde smokingenvisonblanc chezBurberryProrsum.ä Les larges rayures horizontales sur lespull-overs.ä Le style collège d’hier (cravatemince EavyLeague)mélangé au style collèged’aujourd’hui (doudounes, baskets de cou-leurs, jean). Comme le gars à lunettes desoleil, ci-dessus.ä Les gilets, lemotif prince-de-galles, lescostumes gris perle. Les cheveux plaqués à labrillantine, avec raie de côté. Une panoplieplutôt virile, portant haut les signes de classi-cisme. Bref, tout ce qui permettra aux hom-mes de se prendre pour le héros de la série«MadMen». Et de leur faire croire, en cesiècle d’identités troublantes que lesmecsviennent vraiment deMars. St. Bo.

Le nez dehors

Après-skiU Champéry s’enflamme letemps d’une soirée: cracheurs defeu, clown, musique, vin chaud.Sa 22, 15h30-19h30. Rue du Village,Champéry. Accès libre, animationsgratuites. Rens. www.champery.ch

ParapenteU La Mauler Cup, compétitioninternationale de parapente, alieu ce week-end à Zinal. Dé-monstrations, vols de groupes etsouper. Sa 22, 8h30-18h30, di 23,10h-16h. Prix public: fr. 75. –, (sou-per et abonnement de ski pour deuxjours).Rens. www.vol-libre.ch

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La coiffeuseet les lingots

Par StéphaneBonvin

Villagepeople

dont elle a rapidement des fillesavant l’arrivée d’un fils, enfin,quand elle aura déjà 47 ans.Entre-temps, elle et son clanauront largement mené leurrazzia économico-politique. Ycompris sur le président lui-même, toujours plus dépendantde son épouse, instable au pointde croire au pouvoir magique duchiffre 7 (imprimé sur des tim-bres, érigé en monuments, etc.).Leïla projetait-elle de succéder à

son mari? On le lit.Leïla la «Régente de

Carthage». La «LadyMacbeth» de Tunis. La«Pompadour africaine».Et, bien sûr, la «coiffeuse

aux lingots». Cette my-thologie de pacotille mon-

tre comment l’imaginationdivague vite, quand il s’agit dedécrire les épouses des hommesau pouvoir. Que ces dernierssoient admirables ou crapuleuxne change rien à cette manière,finalement sexiste, de penser lesfemmes de l’ombre. Leïla la ré-gente. Mais Carla l’ambitieuse.Michelle la solide. Hillary l’indis-pensable. Camilla la patiente.Pourquoi, dans la presse people,les hommes de pouvoir finissent-ils si souvent par avoir l’air dépen-dants de leur épouse? Par ressem-bler à l’enfant de leur femme?

Sur les photos, elle a des habitsqui brillent un petit peu trop. Etune manucure un petit peu tropvoyante. Comme si Leïla Ben Ali,l’épouse de l’ex-président deTunisie, avait l’air de ce qu’elle est:une femme un petit peu, oh, rienqu’un tout petit peu trop amoralepour avoir pu réprimer son ambi-tion et puis sa chute.

Passons sur le caractère tragi-que de ce qui s’est passé en Tuni-sie. Il y a, dans ce journal sérieux,des pages pour en parler avechauteur. Et attardons-nous –n’est-ce pas là le destin decette chronique évaporée?– sur l’aspect romanesquede cette Leïla Ben Ali: unecoiffeuse griffue, devenuecheffe de clan mafieux,manipulant son mari, son pays,ses alliés internationaux, mariantsa famille à des puissants commeon place des chiots. Et qui seserait enfuie avec 1,5 tonne d’or.On l’imagine, la veille du départ,en déshabillé mauve et mules àplumettes, donnant des ordrespour que ses gens remplissent sesmalles Vuitton de lingots, allez,ouste, ou je lâche mes pits.

Leïla est née, comme son dicta-teur de mari, dans une familletrès pauvre. Elle est mariée quandelle rencontre celui qui n’estencore que le général Ben Ali et

Beauxen couleurs

Stéphane Bonvin est rentré des défilés de modemilanais.Il y a vu des hommes en orange, bleu ciel, rouge et vert.

Et il se demande si, l’hiver, la couleur nuit gravement à la virilité

Cinq accessoires-clés

Prada.Le mi-bas lurex, why not?

THEO

CRET

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ErmenegildoZegna.

La cravatefine

à carreauxou rayée.

DR

Bally. Semelle épaisse, bottine lacée.

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Marni. ChapeauBorsalino revisité.

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Gucci.Grandretourde laserviette.

DR

L’homme est la proie de son om-bre. Et cela fait deux siècles quecela dure. L’homme est le prison-nier du gris des murs. Et ce n’est pasdemain qu’il s’en évadera.L’homme est le vassal du noir, dubleu sombre, du brun ou du vertfoncé. Et c’est comme cela depuisque la bourgeoisie et l’austérité deson costume ont relégué, en Occi-dent, la couleur au rayon des aris-tos déchus, des narcissiques oisifs,des pas assez virils et des trop soi-gnés. Voyeur, oui. Voyant, non.

C’est ce que l’on se remémorait àMilan, toute la semaine, en regar-dant les marques transalpines duluxe et de la mode faire défilerleurs collections pour l’automne etl’hiver 2011. De mémoire de chro-niqueur de mode, on n’avait jamaisvu saison froide autant réchaufféepar des couleurs d’été indien. Spé-cificité italienne? Stratégie de mar-ques en mal de publicité qui seretrouvera très atténuée en vitrineet dans la rue? N’empêche.

N’empêche que les quatre mar-ques à suivre à Milan, qui valent ledétour pour leurs qualités descouts des tendances, ont joué, ausens propre, les éclaireurs.

Burberry Prorsum, d’abord.Christopher Bailey a délaissé lestrenches maison pour des man-teaux plus urbains, directementinspirés des années 1960. Gros car-reaux rouges et noirs. Ou jaunes.Tons de ciel bleu après l’orage. Par-dessus caramel luisants. Burberrycouvre ses clients de manteaux lé-gèrement trapézoïdaux, courts,taillés dans des laines bouillies etparés de raffinements, jeux demartingales, plis dans le dos. Uneambiance pré-swinging Londonponctuée de touches vison. La cou-leur de l’insouciance. Celle de l’at-tente, de la confiance des années60 qui se défirent de leurs conven-tions blindées. Le qu’en dira-t-on,l’androgynie, la couleur? Mêmepas peur.

Grandes pièces de couleurs défi-lant comme des monochromes

chez Bottega Veneta aussi. En toutebeauté, la maison délivre, sur unfond anthracite, des cabans carréscouleur jus d’orange ou sanguine,des pantalons de velours côteléséclatants. Subtilité des mariagesd’un vert anis avec un vert pistache,pantalon lichen et col roulé mou-tarde. Ici, le soir est encore plusdésirable que le jour, avec des ves-tes de velours relâchées, flottantdans le sillage d’une écharpe nuit.Peu de couleurs, finalement, maisune telle subtilité qu’on a l’impres-sion d’en avoir vu beaucoup.

Mais c’est évidemment avecPrada et Jil Sander que les couleursprennent une valeur subversiveautant qu’esthétique. Les deuxmarques ayant d’ailleurs déjà sur-colorisé leurs vestiaires pour leprintemps qui s’annonce.

Prada revient à ses sources. So-briété bizarre, pantacourts incon-grus, gris vibrants, costumes aucordeau. Sur cette base trémen-dent les fameux motifs Prada, dé-calés, à la limite du mochouille.Cette fois, les petits dessins rosefané, vert bouteille et marron sonttraités dans un lurex qui donne à lacouleur une valeur précieuse et dé-risoire, tendre autant qu’ironique.Comme dans ces chaussettes mon-tantes bordeaux ou bleues qui dé-passent des pantalons golf. Défi-lent de grandes valises dereprésentant de commerce bleudragée. Des vestes à motif losangeorange et bordeaux. La couleur,pour dire l’étrangeté. La couleurpour se hisser au-dessus de la mê-lée. Celle des hommes sombres.

Et puis à côté du rouge qui élec-trise Dolce & Gabbana, à côté destons rose indiens vus chez Gucci ouVivienne Westwood, à côté d’unepalanquée de marques travaillantles bordeaux, les oranges brûlés etles caramels, à côté du défilé D&Gtrès réussi dans sa façon de mélan-ger les couleurs comme un écrand’iPad saturé d’applications, il y aJil Sander. Raf Simons reprend lapalette fluo qu’il a utilisée pour ses

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dès CHF 165.- pour 2 nuits*

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BallonsU Plus de 80 montgolfières s’affi-chent au 33e Festival internatio-nal de ballons de Château-d’Œx.Sa 22, 9h45-17h, di 23, 9h45-16h.Château-d’Œx. Adultes fr. 9. –, en-fants (14ans) gratuit. Vols passagers:adultes, fr. 299. –, enfants, fr.150.-.Rens.www.ballonchateaudoex.ch

FreestyleU Le Montreux Jib Festival,compétition de ski et snowboardfreestyle, a lieu ce week-end.Sa 22, 9h-21h15, di 23, 10h30-16h30. Place duMarché, Montreux.Accès libre. Rens. http://mon-treuxjib.chMagali Dubey

Page 37: letemps_demographie

37Week-endLe TempsSamedi 22 janvier 2011

Bon appétitParMaxime Pietri

Salades de pommes de terreUnebonne salade de pommesdeterre, pour le gourmand, est la perfec-tion du bonheur. C’est aussi un cau-chemar quand elle est bricolée à lasix-quatre-deux, comme l’emplâtrebidouillé pour la fête des voisins.Alors?Ali-Bab conjugue lapommede terredite deHollande, peau rouge sur chairfermeet jaune, avec ici despommesreinette et duhareng, ou là avecdesreinettes bien sûr,mais aussi de lachoucroute.Dans cedernier cas, lemaestropréciseque cet apprêt con-vient plutôt auxestomacs robustes.L’avis de Saint-Ange? Elle cuisineaussi desHollande qu’elle fait cuire,non pelées, plongées dans une eaufroide et couvertes, àmêmecestubercules, d’un linge replié. Pour-quoi?Mystère et boule de suif. Eplu-cher brûlant et couper en lamellesmesurant le quart de 1 cmd’épais-seur. Verser dans une sauce compo-

sée d’une vinaigrette fortifiée de vin,de bouillon et d’herbes, et attendre,pour servir, qu’elles aient absorbétout le liquide. Le passage clé de larecette étant que les patates soientplongées chaudes dans la sauce,même si elles doivent être serviesfroides.Quedit Robuchon, lui qui avait sonproducteur de pommesde terreattitré, Jean-PierreClot, en Seine-et-Marne*, lequel lui fournissait, entreautres, les célèbres grosses rattesque le chefmontait en purée plusaérienne qu’une aile de chérubin?CeCompagnonduTour de France préco-nise nombre de tubercules à chairjaune et ferme,mais insiste sur cellesdu littoral breton oude ses îles:«Petites terres légères et sableuses,amendées de compost organique,mélange fermenté du type goémonou algues d’échouage, produisant lesmeilleures pommesde terre du

monde.» Bref, il décrit treize salades,dont laCaennaise pour accompagnerdu poisson (avec, entre autres, cidrebrut, oseille, calvados, paprika), laJurassienne pour le gibier (fenouil,genièvre, fromage radis roses etkirsch), ou encore celle aux endivespour des viandes blanches et froides(coriandre, piments oiseaux, cumin etsafran dans le bouillon).Chez nous? Elles cuisent, pelées etdétaillées en cubes, en compagnie depetits dés de gingembre frais, dansune eau salée, départ à froid. Cuissonal dente et verser, chaud, dans un bolde vin blanc sec. Une fois le vin ab-sorbé, réchauffer et napper d’unevinaigrette à l’huile de noix, avecéchalote et persil haché.

*C’était le cas en 1994 quand est paru«Lemeilleur et le plus simple de lapomme de terre», chez Flammarion.Nous ignorons si c’est encore vrai.

collections printanières (les plusbelles depuis des années, avis) enles apaisant à peine. Cela donne despantalons gaufrés rose malabarmatchés avec une chemise noire ouune parka sombre. Des pulls pastelcouronnés de cols bi ou tricoloresvifs. La couleur comme une façonde tout recommencer, de remettrele classicisme du vestiaire masculinà zéro.

La couleur pour enterrer, unefois pour toutes, l’ostentation dubling-bling. L’énergie de la couleurplutôt que l’assurance du noir. Unevirilité faite d’un peu plus de trans-gression. Moins d’obéissance auxcodes hérités. Confiance, légèreté.La couleur de l’espoir.

Prochain rendez-vous:Lundi chez Louis Vuitton

De gauche à droite: Jil Sander, D&G, Bottega Veneta, Burberry Prorsum, Prada. Extraits des défilés automne-hiver 2011-2012. La couleur calorifique. MILAN, JANVIER 2011/PHOTOS: THEO CRETA/TRENDSPOT

C’est une tradition neuchâteloise.Depuis 1995, le Non Filtré estprésenté au public le troisièmemercredi dumois de janvier. Unedate fixée par le Conseil d’Etat pouréviter que les producteurs se bous-culent pour sortir leur vin primeuravant les autres. Cette spécialité –car c’en est une – représenteaujourd’hui 8%de la production dechasselas du canton, soit environ120000 litres.Présenté cette semaine, lemillé-sime 2010 tient toutes ses promes-ses. A la tête duDomaine Saint-Sé-baste, à Saint-Blaise, Jean-PierreKuntzer souligne l’importance d’unautomne sec et frais qui a permisd’obtenir une excellente qualité deraisin. Lemoût bénéficiait d’une

teneur en sucre élevée – 81 degrésOechslé à la fin des vendanges, le20 octobre – et d’une acidité supé-rieure aumillésime 2009.Comme son nom l’indique, le NonFiltré ne subit pas de filtration avantlamise en bouteille. Sa robe pré-sente une forte turbidité induite parles lies en suspension. Caractéristi-que qui lui donne un profil aro-matique original et amélioreson potentiel de vieillissement.Le Saint-Sébaste 2010 présenteun bouquet expressif avec desnotes de tilleul, de fleurs blan-ches, d’agrumes et de bonbonacidulé. L’attaque en boucheest souple avec une joliematière soulignée par unléger carbonique. Un vinfrais, harmonieux et séduc-teur parfait à l’apéritif oupour accompagner unemousse de poissons du lac.Il est possible de le garderplusieurs années en cave.Dans ce cas de figure, il nefaut pas secouer la bou-

teille avant de servir commeon lefait avec le primeur. Les vieilles liesrisqueraient de dénaturer le vin.A la tête duDomaine Saint-Sébastedepuis 1992 après dix ans d’asso-ciation avec son père, Jean-PierreKuntzer est propriétaire de près de20 hectares de vignes. Régulière-ment récompensé au niveau natio-nal, il vient de lancer des sélec-tions parcellaires, démarche peurépandue àNeuchâtel. Pinot noird’inspiration bourguignonnelancé en 2008, le Clos de laPerrière a été élaboré avec leconcours de Jacques Tatasciore(LT du 12.07.2010), qui utiliseune partie de la cave deSaint-Blaise. Un gage dequalité.

Où l’acheter?Domaine Saint-Sébaste,Jean-Pierre Kuntzer, rueDaniel-Dardel 11, 2072Saint-Blaise. Tél. 032 753 1423. www.kuntzer.ch Prix: Fr.10,80.

VinothèqueParPierre-EmmanuelBuss

Non Filtré 2010, Saint-Sébaste

Détails à la hausseSurvol des tendancesmasculines observéesaux défilésmilanais, outre les couleurs et lesaccessoires évoqués sur la page de gauche:ä La pochettedans la veste de costume.A la ville commeà la campagne. Plutôt impri-mée «mouchoir» (rayures, carreaux) etjoliment chiffonnée que blanche et pliée encarré. En principe désassortie. Si on tientabsolument à assortir sa pochette, l’accorderà la chemise plutôt qu’à la cravate (ce queseuls les ploucs et les hyperdandys au 3edegré feront).ä Le gris. Le beige. Et pas le noir.ä Les cravates à carreaux, rayées et plutôtfoncées.Moins de nœuds papillon.ä Le pantalon à pinces (petits plis sous laceinture plutôt taille basse). Le pantaloncaleçon (Neil Barrett). Autrement dit: netrecul du pantalon slim.

ä La veste de costume se porte encore pluscourte, si, si. ChezDolce&Gabbana, elle sefaitmême spencer. Appliquée au costumed’affaire «sérieux», cette tendance demoderend plus que jamais observable la règle quiprévaut dans le costume classique: quand lesbras sont relâchés le long du corps, le bordinférieur de la veste de costumedoit s’arrêterà lamêmehauteur que le poignet. Ou à peineplus bas!ä Le cardigan tricoté qui ressemble à uneveste classique à double boutonnage. Laveste de costumeàpans croisés et doubleboutonnage.ä Le soir, la chaussure de velours. Elle rem-place la chaussure vernie (etmême le jour).ä Le pantalonporté dans la chaussette quidépasse de la botte lacée. Le pantalon super-court qui laisse voir la cheville.

ä Le visage glabre.Toutes ces barbes, danslesmagazines etmême sur les plateaux desémissions de sport, cela finissait par êtrebarbant.ä Lemanteau.Pour l’automne2011: plutôtprécieux, travaillé, plis dans les dos,martin-gale, presque trapèze commedans les années1960.Voir lemanteau bleu Burberry Prorsum,ci-dessus.ä Le créateur turcUmit Benan(LT du 20.01.2011). Future star?ä Les bottes lacées aux semelles crantées,épaisses, avec profil bien dessiné (de Bally àChurch’s). Les semelles légèrement compen-sées (Prada, etc.).ä Le velours un peu fatigué. La veste du soiren velours un peumolle, qui tire sur la ja-quette. Cf. BottegaVeneta, élégantissimele soir.

ä Undétail fourrure décalé.Cf. les colsde smokingenvisonblanc chezBurberryProrsum.ä Les larges rayures horizontales sur lespull-overs.ä Le style collège d’hier (cravatemince EavyLeague)mélangé au style collèged’aujourd’hui (doudounes, baskets de cou-leurs, jean). Comme le gars à lunettes desoleil, ci-dessus.ä Les gilets, lemotif prince-de-galles, lescostumes gris perle. Les cheveux plaqués à labrillantine, avec raie de côté. Une panoplieplutôt virile, portant haut les signes de classi-cisme. Bref, tout ce qui permettra aux hom-mes de se prendre pour le héros de la série«MadMen». Et de leur faire croire, en cesiècle d’identités troublantes que lesmecsviennent vraiment deMars. St. Bo.

Le nez dehors

Après-skiU Champéry s’enflamme letemps d’une soirée: cracheurs defeu, clown, musique, vin chaud.Sa 22, 15h30-19h30. Rue du Village,Champéry. Accès libre, animationsgratuites. Rens. www.champery.ch

ParapenteU La Mauler Cup, compétitioninternationale de parapente, alieu ce week-end à Zinal. Dé-monstrations, vols de groupes etsouper. Sa 22, 8h30-18h30, di 23,10h-16h. Prix public: fr. 75. –, (sou-per et abonnement de ski pour deuxjours).Rens. www.vol-libre.ch

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La coiffeuseet les lingots

Par StéphaneBonvin

Villagepeople

dont elle a rapidement des fillesavant l’arrivée d’un fils, enfin,quand elle aura déjà 47 ans.Entre-temps, elle et son clanauront largement mené leurrazzia économico-politique. Ycompris sur le président lui-même, toujours plus dépendantde son épouse, instable au pointde croire au pouvoir magique duchiffre 7 (imprimé sur des tim-bres, érigé en monuments, etc.).Leïla projetait-elle de succéder à

son mari? On le lit.Leïla la «Régente de

Carthage». La «LadyMacbeth» de Tunis. La«Pompadour africaine».Et, bien sûr, la «coiffeuse

aux lingots». Cette my-thologie de pacotille mon-

tre comment l’imaginationdivague vite, quand il s’agit dedécrire les épouses des hommesau pouvoir. Que ces dernierssoient admirables ou crapuleuxne change rien à cette manière,finalement sexiste, de penser lesfemmes de l’ombre. Leïla la ré-gente. Mais Carla l’ambitieuse.Michelle la solide. Hillary l’indis-pensable. Camilla la patiente.Pourquoi, dans la presse people,les hommes de pouvoir finissent-ils si souvent par avoir l’air dépen-dants de leur épouse? Par ressem-bler à l’enfant de leur femme?

Sur les photos, elle a des habitsqui brillent un petit peu trop. Etune manucure un petit peu tropvoyante. Comme si Leïla Ben Ali,l’épouse de l’ex-président deTunisie, avait l’air de ce qu’elle est:une femme un petit peu, oh, rienqu’un tout petit peu trop amoralepour avoir pu réprimer son ambi-tion et puis sa chute.

Passons sur le caractère tragi-que de ce qui s’est passé en Tuni-sie. Il y a, dans ce journal sérieux,des pages pour en parler avechauteur. Et attardons-nous –n’est-ce pas là le destin decette chronique évaporée?– sur l’aspect romanesquede cette Leïla Ben Ali: unecoiffeuse griffue, devenuecheffe de clan mafieux,manipulant son mari, son pays,ses alliés internationaux, mariantsa famille à des puissants commeon place des chiots. Et qui seserait enfuie avec 1,5 tonne d’or.On l’imagine, la veille du départ,en déshabillé mauve et mules àplumettes, donnant des ordrespour que ses gens remplissent sesmalles Vuitton de lingots, allez,ouste, ou je lâche mes pits.

Leïla est née, comme son dicta-teur de mari, dans une familletrès pauvre. Elle est mariée quandelle rencontre celui qui n’estencore que le général Ben Ali et

Beauxen couleurs

Stéphane Bonvin est rentré des défilés de modemilanais.Il y a vu des hommes en orange, bleu ciel, rouge et vert.

Et il se demande si, l’hiver, la couleur nuit gravement à la virilité

Cinq accessoires-clés

Prada.Le mi-bas lurex, why not?

THEO

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ErmenegildoZegna.

La cravatefine

à carreauxou rayée.

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Bally. Semelle épaisse, bottine lacée.

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Marni. ChapeauBorsalino revisité.

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Gucci.Grandretourde laserviette.

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L’homme est la proie de son om-bre. Et cela fait deux siècles quecela dure. L’homme est le prison-nier du gris des murs. Et ce n’est pasdemain qu’il s’en évadera.L’homme est le vassal du noir, dubleu sombre, du brun ou du vertfoncé. Et c’est comme cela depuisque la bourgeoisie et l’austérité deson costume ont relégué, en Occi-dent, la couleur au rayon des aris-tos déchus, des narcissiques oisifs,des pas assez virils et des trop soi-gnés. Voyeur, oui. Voyant, non.

C’est ce que l’on se remémorait àMilan, toute la semaine, en regar-dant les marques transalpines duluxe et de la mode faire défilerleurs collections pour l’automne etl’hiver 2011. De mémoire de chro-niqueur de mode, on n’avait jamaisvu saison froide autant réchaufféepar des couleurs d’été indien. Spé-cificité italienne? Stratégie de mar-ques en mal de publicité qui seretrouvera très atténuée en vitrineet dans la rue? N’empêche.

N’empêche que les quatre mar-ques à suivre à Milan, qui valent ledétour pour leurs qualités descouts des tendances, ont joué, ausens propre, les éclaireurs.

Burberry Prorsum, d’abord.Christopher Bailey a délaissé lestrenches maison pour des man-teaux plus urbains, directementinspirés des années 1960. Gros car-reaux rouges et noirs. Ou jaunes.Tons de ciel bleu après l’orage. Par-dessus caramel luisants. Burberrycouvre ses clients de manteaux lé-gèrement trapézoïdaux, courts,taillés dans des laines bouillies etparés de raffinements, jeux demartingales, plis dans le dos. Uneambiance pré-swinging Londonponctuée de touches vison. La cou-leur de l’insouciance. Celle de l’at-tente, de la confiance des années60 qui se défirent de leurs conven-tions blindées. Le qu’en dira-t-on,l’androgynie, la couleur? Mêmepas peur.

Grandes pièces de couleurs défi-lant comme des monochromes

chez Bottega Veneta aussi. En toutebeauté, la maison délivre, sur unfond anthracite, des cabans carréscouleur jus d’orange ou sanguine,des pantalons de velours côteléséclatants. Subtilité des mariagesd’un vert anis avec un vert pistache,pantalon lichen et col roulé mou-tarde. Ici, le soir est encore plusdésirable que le jour, avec des ves-tes de velours relâchées, flottantdans le sillage d’une écharpe nuit.Peu de couleurs, finalement, maisune telle subtilité qu’on a l’impres-sion d’en avoir vu beaucoup.

Mais c’est évidemment avecPrada et Jil Sander que les couleursprennent une valeur subversiveautant qu’esthétique. Les deuxmarques ayant d’ailleurs déjà sur-colorisé leurs vestiaires pour leprintemps qui s’annonce.

Prada revient à ses sources. So-briété bizarre, pantacourts incon-grus, gris vibrants, costumes aucordeau. Sur cette base trémen-dent les fameux motifs Prada, dé-calés, à la limite du mochouille.Cette fois, les petits dessins rosefané, vert bouteille et marron sonttraités dans un lurex qui donne à lacouleur une valeur précieuse et dé-risoire, tendre autant qu’ironique.Comme dans ces chaussettes mon-tantes bordeaux ou bleues qui dé-passent des pantalons golf. Défi-lent de grandes valises dereprésentant de commerce bleudragée. Des vestes à motif losangeorange et bordeaux. La couleur,pour dire l’étrangeté. La couleurpour se hisser au-dessus de la mê-lée. Celle des hommes sombres.

Et puis à côté du rouge qui élec-trise Dolce & Gabbana, à côté destons rose indiens vus chez Gucci ouVivienne Westwood, à côté d’unepalanquée de marques travaillantles bordeaux, les oranges brûlés etles caramels, à côté du défilé D&Gtrès réussi dans sa façon de mélan-ger les couleurs comme un écrand’iPad saturé d’applications, il y aJil Sander. Raf Simons reprend lapalette fluo qu’il a utilisée pour ses

BallonsU Plus de 80 montgolfières s’affi-chent au 33e Festival internatio-nal de ballons de Château-d’Œx.Sa 22, 9h45-17h, di 23, 9h45-16h.Château-d’Œx. Adultes fr. 9. –, en-fants (14ans) gratuit. Vols passagers:adultes, fr. 299. –, enfants, fr.150.-.Rens.www.ballonchateaudoex.ch

FreestyleU Le Montreux Jib Festival,compétition de ski et snowboardfreestyle, a lieu ce week-end.Sa 22, 9h-21h15, di 23, 10h30-16h30. Place duMarché, Montreux.Accès libre. Rens. http://mon-treuxjib.chMagali Dubey

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Le TempsSamedi 22 janvier 201138

Culture&Société Clichés et absurdités en Israël

Photographie LeLausannois MatthieuGafsou, aux originesjuives, travailleà une expositiondes faux-semblantsde l’Etat hébreu

Caroline Stevan

Sur la carte de vœux qu’il achoisi d’envoyer pour 2011, unChinois torse nu semblant défierla montagne et la neige. MatthieuGafsou, photographe romand ettalentueux, aime figer l’absurde.

Il en a eu, dit-il, foule d’occa-sions en Israël, où il vient de passerun mois. Pourtant, il qualifie sonséjour de «désagréable». Le Lau-sannois, dont le père est un Juiffranco-tunisien, nourrit un rap-port forcément particulier à l’Etathébreu.

«Mon père m’a transmis son at-tachement à la culture juive et j’aifantasmé ce pays à travers lui, ra-conte l’ancien élève de l’Ecole dephotographie de Vevey. J’ai tou-jours pensé qu’il y avait une logi-que à la création d’Israël après laShoah, qu’il fallait bien trouver unfoyer à ces gens déracinés. Pen-dant longtemps, je ne supportaispas que l’on attaque cet endroitcar cela revenait à critiquer lesJuifs et donc mon père. Je fais lapart des choses aujourd’hui.»

Fin 2010 donc, auréolé de sarécente participation à l’exposi-tion reGeneration2 au Musée del’Elysée, Matthieu Gafsou partconfronter sa construction men-tale d’Israël avec la réalité. «Lesmoments de gêne ont été nom-breux. L’omniprésence des armes,les contrôles permanents, l’accueilassez peu chaleureux. Surtout,c’est un pays sans identité. Nom-bre de villes, les colonies notam-ment, ne disposent ni de cinéma,ni de bistrots, ni de théâtre. C’esttriste.»

Architecture et urbanisme fas-cinent le Vaudois, quasi trente-

naire. Il photographie les colonies,forteresses dominantes destinéesà emplir le territoire, et c’est le videqui l’étreint. A l’image de ces pla-ces de jeux qui quadrillent lesnouveaux quartiers et restent dé-sespérément inoccupées. Tâchesde couleur écrasées de soleil,«sculptures dada». Les clichés deMatthieu Gafsou interrogent lesfrontières, le mélange des genreset l’incongruité. «J’essaie d’allierdes cadrages très géométriquesavec des sujets plus ambigus, voireun peu laids. Je veux montrer querien n’est parfaitement clair et ap-porter une réflexion sur le mé-dium. Les gens ont tendance àpenser que la photographie nement pas, or, si elle est soumise auréel, elle le trahit tout le temps.»

L’une des images du jeune pho-tographe met en scène un juifultraorthodoxe pointé par une

flèche de circulation, une colonieen arrière-plan. Un décryptage unpeu rapide y verra un cliché, unephoto facile. Gafsou, lui, met engarde contre une lecture sim-pliste: «Pointer au sens propre l’ex-trémisme religieux comme causede l’expansion territoriale paraît apriori séduisant. Or, paradoxale-ment, de nombreux ultraorthodo-xes combattent farouchement lacolonisation au titre que les Juifsne méritent pas Eretz Israël (laTerre promise dans la Torah) tantque le Messie ne sera pas venu…»

Feu de circulation tentaculaireplanté sur un rond-point, touristerecouvert de boue de la mer Morteet semblant au désespoir, co-lombe flanquée du drapeau israé-lien, Matthieu Gafsou traquel’absurde et les faux-semblants,comme un leitmotiv. Une théma-tique qui l’avait poussé à photo-

graphier les constructions grandi-loquentes du régime tunisien en2007-2008. Ce travail lui valut leprix HSBC et la publication d’unemonographie, Surfaces, chez ActesSud. De son passage en Israël, leLausannois espère tirer un livre etune exposition, auxquels il se con-sacre actuellement.

Il sait que le sujet est sensible etrefuse de se poser en juge. Ama-teur de philosophie, il est cons-cient que la vérité n’est jamais sim-ple, surtout pas en Israël. «Il y a leprisme de lecture palestinien oucelui de la Shoah. Ce ne sont évi-demment pas les mêmes. Les Is-

raéliens souffrent aussi de cette si-tuation, bien qu’ils soient les forts,les méchants et qu’ils aient unEtat; il n’est jamais agréable defaire la guerre. Je ne me permet-trais pas de critiquer les Russes,par exemple, qui vivent dans descolonies. Ils ont fui des conditionsdifficiles pour se retrouver là etsavent à peine ce qu’est le sio-nisme. Ils appartiennent à quel-que chose qui les dépasse. La mé-canique de l’Etat, en revanche, estbien huilée, du service militaire àla planification des colonies etc’est aux dirigeants que j’auraistendance à en vouloir.»

La construction de l’Etat israé-lien est un autre sujet qui pas-sionne l’ancien étudiant en lettres.Un peuple qui n’en est pas un, dessionistes qui se divisent en com-munautés polonaise, somalienne,française ou indienne. Les mélan-ges sont rares. En comparaison,Matthieu Gafsou trouve la Suisseplutôt homogène.

Renseignements: www.ph0.ch

«Sans titre 65b». Touriste hagard recouvert de boue. Les clichés de Matthieu Gafsou interrogent le mélange des genres et l’incongruité. ARCHIVES

«J’essaie d’allierdes cadrages trèsgéométriques avec dessujets plus ambigus,voire un peu laids»

«Pêcheur de perles»Deuxième partie de l’hommage(en quatre épisodes) à la pianisteMaroussia Le Marc’Hadour(1900-1986).(Samedi, 17h30, Espace 2)

«Pardonnez-moi»

Darius Rochebin reçoitKlausSchwab, le patron charismatiquedu World Economic Forum.(Dimanche, 13h25, TSR1)

«Dans les bras du figuier»Le destin extraordinaire de VeraMichalski-Hoffmann. (Dimanche,17h03, RSR La 1ère)

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Une vieen quelques dates1981Naissance à Aubonne2000-2006 Etudes de lettresà l’UNIL, travaille parallèlementcomme journaliste à 24 heures2006-2008 Ecole de photogra-phie de Vevey2008 Prix du PhotoforumPasquart, Bienne2009 Prix HSBCExposition collective et internatio-nale reGeneration22011 ExpositionAlpes, à la GalerieCoalmine deWinterthour LT

Sur l’établi de la Section cinémaSoleure La Confédération a présenté sa distribution d’aides aux festivals

Lors de sa traditionnelle «Infor-mation à la branche» menée durantles Journées de Soleure, la Confédé-ration a présenté vendredi son fi-nancement aux festivals. Celui-cireprésente 2,3 millions de francspar an pour la période 2011-2013. Ilmaintient son soutien aux festivalsdéjà encouragés, avec rallongepour quatre d’entre eux.

C’est le cas du Festival de Locarnoqui reste le principal bénéficiaire dela manne fédérale: sa subventionreprésente 62% de l’enveloppe to-tale. Le grand rendez-vous ciné-phile tessinois va recevoir 1,45 mil-lion, soit 100000 francs de plus.Locarno reçoit ce supplément«pour des raisons tactiques, politi-ques et stratégiques», a expliqué ledirecteur de l’Office fédéral de laculture (OFC) Jean-Frédéric Jauslin.

Le Festival du court-métrage deWinterthour obtient 100000 francs(+50000). Le Festival du film d’ani-mation Fantoche de Baden (AG)ainsi que le Festival du film fantasti-que de Neuchâtel (NIFFF) décro-chent 120000 francs chacun, soit45000 francs de mieux.

L’OFC attribue le même montantqu’auparavant à trois manifesta-tions, dont Visions du réel à Nyon

qui touchera 400000 francs. Le Fes-tival de films de Fribourg conserveses 100000 francs pour 2011, puisl’aide sera évaluée après l’entrée enfonction du nouveau directeur ar-tistique. Montant inchangé aussipour le Zurich Film Festival:50000 francs.

Passage aunumériqueAutre rendez-vous important,

les Journées de Soleure font l’objetd’une convention de prestationsavec la Confédération. Le rendez-vous du cinéma suisse a obtenu ànouveau 330000 francs pour 2011.

Interrogé au sujet de la succes-sion de Nicolas Bideau à la tête de laSection cinéma de l’OFC, Jean-Fré-déric Jauslin n’a cité aucun nom. Il a

en revanche précisé que, des56 candidatures reçues, huit ontfait l’objet d’entretiens. Deux outrois personnes restent encore dansla course. Verdict ce printemps.

L’OFC a par ailleurs annoncé queles petits exploitants de salles decinéma vont bénéficier d’un coupde pouce afin de s’adapter au nu-mérique. Ils devront toutefois rem-plir certains critères visant à assurerla diversité de leur programmation.Pour accompagner cette mue, leDépartement fédéral de l’intérieurva consacrer un million de francscette année, et un maximum de9 millions sur six ans. Entre 100 et120 salles de cinéma devraient ainsipasser au numérique chaque an-née.ATS

VincenteMinnelli illuminera LocarnoLe 64e Festival international du filmde Locarno, qui aura lieu du 3 au 13août, consacrera une rétrospectiveintégrale aumetteur en scèneaméricain VincenteMinnelli. Tousses films seront projetés durant lamanifestation, a indiqué la directiondu festival vendredi.De son vrai nom Lester Anthony

Minnelli, le père de LizaMinnelli estné en 1903 àChicago dans unefamille italo-américaine.Mort en1986, VincenteMinnelli a tourné ungrand nombre de films dontUnAméricain à Paris en 1951, Tous enscène en 1954, La Femmemodèle en1957 etGigi en 1958, qui lui valut unOscar.ATS

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39Culture&SociétéLe TempsSamedi 22 janvier 2011

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Le nouveau systèmeHallydaysemet enplaceBusiness Alors que l’entourage du chanteur français change considérablement, certains«remerciés», comme son ancien producteur Jean-Claude Camus, sortent de leur réserve

VéroniqueMortaigneet Marie Slavicek

Un an après des ennuis de santéqui avaient failli lui coûter la vie,Johnny Hallyday a annoncé jeudiavoir été opéré avec succès pourremplacer sa prothèse de la han-che, afin d’être «en parfaite formephysique» pour son grand retour.Le chanteur français va sortir, le28 mars, un nouvel album: «Jamaisseul» (Warner Music). Une tournéeest prévue en 2012, qui a fait l’objetd’une avance de 12 millionsd’euros. «C’est une somme aber-rante qui détruit le métier», estimeJean-Claude Camus, producteurd’Hallyday depuis 1982, écarté del’entourage de la star à l’automne2010; comme les attachées depresse Vincence Stark et CatherineBattner, le photographe attitré, Da-niel Angeli, et une partie de sesconseils juridiques.

Johnny Hallyday, 67 ans, n’a enfait jamais été seul. Il se place ausommet d’une pyramide commer-ciale dont il vient de saper les bases.Ainsi l’idole française a-t-elle été leprincipal bénéficiaire de ses tour-nées, en les coproduisant «à 80%par le biais de sa société Navajo»,précise Jean-Claude Camus, lasséd’être considéré comme le seul na-bab de l’histoire. Hallyday vient dedissoudre Navajo, au profit d’unenouvelle entité, Mamour, dont lagérante devrait être l’auteure de ladouce appellation, Laeticia Hally-day, 35 ans. Ayant atteint son pa-roxysme lors de son hospitalisa-tion à Los Angeles fin 2009, la lutted’influence au sein du clan Hally-day a provoqué la fâcherie du fils,David, et renforcé le pouvoir del’épouse.

Autour du chanteur affaibli, ontrouve aussi un milliardaire, Jean-Claude Darmon, ex-roi de la publi-cité dans les stades de football, etun jeune musicien français, Ma-thieu Chedid, concepteur et gou-rou de Jamais seul. Le beau-père,André Boudou, qui avait (mal) con-seillé Hallyday lors de son derniercoup d’éclat – attaquer, en vain,Universal Music, sa maison de dis-ques depuis 1964 –, vit dans un re-trait relatif sur l’île de Saint-Martin,aux Antilles. Propriétaire des boîtesde nuit Amnesia, il avait été con-damné en 2008 à six mois de prisonavec sursis pour fraude fiscale, abusde biens sociaux et comptabilitéfalsifiée, puis, en mars 2010, à unepeine équivalente pour fraude fis-cale – les deux affaires concernentsa discothèque du Cap-d’Adge.

Engoncé dans une procédure

qui l’oppose au docteur Delajoux,en dépit d’une expertise médicalefavorable au paiement intégral desprimes d’assurance après l’annula-tion de 24 concerts du Tour 66, Hal-lyday a fait redémarrer la machineau printemps 2010. Jean-ClaudeDarmon – l’homme qui a rachetéaux enchères la Rolex de JacquesSéguéla – a alors tenté de trouverune solution aux besoins de cashde son ami chanteur en cherchantun nouveau producteur.

«Warner (qui a racheté CamusProductions en 2008) et son direc-teur général, Dinh Thien Ngo,avaient proposé 5 à 6 millionsd’euros pour des concerts en 2011»,rappelle Jean-Claude Camus. L’an-cien «taulier» avait monté le Tour66 en 2009, avec des concertsgéants et spectaculaires, dont il atoujours eu le secret.

Au printemps 2010, le groupeLagardère avait manifesté, via Jean-Pierre Elkabbach, son désir de s’oc-cuper d’Hallyday à «360 degrés»(concerts, disques, image,pubs, etc.). Un contrat proposé à6 millions d’euros. Coullier Produc-

tions a doublé la mise juste pour lapartie spectacle.

La société a aussi son multimil-lionnaire: Marc Ladreit de Lachar-rière. Le PDG de la financière Fima-lac a racheté, en 2009, 40% ducapital de Coullier Productions. Fi-malac vient de renforcer ses posi-tions en raflant Vega, numéro unfrançais de l’exploitation de sallesdédiées aux spectacles et événe-ments.

Ex-associé et ex-beau-frère deJean-Claude Camus, Gilbert Coul-lier avait suivi la carrière du chan-teur depuis 1975. La séparation Ca-mus-Coullier en 1991 s’étaittraduite par des contentieux de-vant les tribunaux. «Il fallait tuer lepère! Aujourd’hui, les ficelles se ti-rent en douce, déclare Jean-ClaudeCamus, qui fut, de son propre aveu,le récitant public de textes rédigéspar Laeticia Hallyday. Y compris lacharge exagérée que j’ai proféréecontre le docteur Delajoux», qui l’aattaqué en diffamation. Pour Jean-Claude Camus, Johnny Hallyday«est la plus grande star française,mais il a totalement démissionné.

Où trouvera-t-il l’envie de monteren scène tous les soirs en 2012?Pour gagner son premier centime,Coullier Productions devra vendre800 000 billets!» Sollicité, GilbertCoullier n’a pas souhaité s’expri-mer.

Marraine de l’Unicef, LaeticiaHallyday joue, quant à elle, de sescôtés sexy. Publiées cet été dans lemagazine peoplePublic, des photo-graphies où elle nage nue ont servide prétexte au renvoi de Daniel An-geli. Ce dernier, l’un des paparazziles plus célèbres du monde, avaitété choisi en 1997 par Johnny Hal-lyday et sa femme comme leur pho-tographe officiel. Accusé d’avoirvendu les images, Daniel Angeli ré-torque que Laeticia Hallyday «sa-

vait que la plage était remplie depaparazzi et s’est montrée sansmaillot volontairement. Monagence a ensuite racheté ces ima-ges aux paparazzi, puis nous avonschoisi ensemble celles qui pou-vaient sortir. En quinze ans, elle atoujours tout vérifié.»

Ce que confirment VincenceStark et Catherine Battner, remer-ciées à leur tour à l’automne. Héri-tières de l’agence (96B) de GillesPaquet, ami intime de l’idole desjeunes, elles voient alors arriver uncabinet américain, Mann & Miller.C’est lors d’une soirée donnée à LosAngeles que Laeticia Hallyday se se-rait rapprochée de Rosalie Miller etde son époux Hamilton Mann, spé-cialisés dans le conseil en image.

Mais, en quelques jours, ceuxqui avaient fait miroiter la gloirecalifornienne à l’artiste françaissont parvenus à se mettre à dos lephotographe Jean-Baptiste Mon-dino, Mathieu Chedid, GilbertCoullier et Optic 2000 – en voulantécarter Vincent de Brus, le réalisa-teur des campagnes du lunetier.Mann & Miller dit en avoir terminéavec Hallyday et avoir mené à bienune mission «limitée à quelquesjours».

Prévu pour le 4 mars, le prochainclip Optic 2000 expose un Hallydayconforme à son imagerie: habilléen cow-boy, dans un ranch. Il ychante une nouvelle version de «Vi-vre pour le meilleur». LeMonde

Johnny et Laeticia Hallyday. La lutte d’influence au sein du clan a provoquéla fâcherie du fils, David, et renforcé le pouvoir de l’épouse. ARCHIVES

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Johnny «a totalementdémissionné. Oùtrouvera-t-il l’envie demonter en scène tousles soirs en 2012?»

Il suffit parfoisd’un interprèteinspirépourqu’un spectacletrouve sonélévation.C’est cequiarriveavecLaCampagne,auPochedeGenève. Lapièce estsignéede l’AnglaisMartinCrimp,54ans. Elle estmontéepar leGenevoisPhilippeLüscher. Tousdeux s’emploientà créerunclimat. L’auteurenauréolantdemystèredespersonnagesordi-naires. Lemetteuren scèneenourlant lesdialoguesde réso-nancesmusicales – labande-sonest aussiprégnantequ’élaborée.Le texte et lamise en scène souf-frentdumêmedéfaut:une ten-danceà tropendire. Parbon-heur, la comédienneSophieLukasikdonneuntourétrangeàcette findepartiedomestique.Elle incarne l’hiverdusentiment,unétatdenon-retour. Et elle estmagnifiquedans ceglacis.Le scénario?Unhomme

(FrançoisNadin),médecindesonétat, rentre à lamaison. Sonépouse (Sophie Lukasik) dé-coupedes imagespour la cham-bredes enfants. Tout, dans ledécorde Jean-MarcHumm,respireuneaisancemiddle class:un salonbaignéde clarté, avecliseuse et pouf. La femmeestabsorbée, l’hommeperturbé. Ilvientde recueillir une jeune fille(JessicaKraatz) égarée.Dansunmoment, cette inconnue serévélera être samaîtresse et, pluspervers, sa complice en toxico-manie. L’étrangère vamettre ànu le cul-de-sac conjugal.Dans

LaCampagne, chacunest enmanque –d’amour, d’illusions –et lanauséegénérale.Enoncé ainsi, la piècepourrait

êtredévastatrice.Mais Crimpalamain lourde. Sesdialoguessontparsemésde répétitionsquisupportentmal le jeuappuyédeFrançoisNadin (forteprésence,pourtant) et de JessicaKraatz.Que faire ici quandunepsycho-logie convenuemenacedenousembourber? Suivre Sophie Luka-sik, belle et désarmante. Sontalent est de suggérer lamued’unehéroïned’intérieurdeplus enplus extérieure à sa vie. Ilfaut la voir remercier sonmarid’un cadeaud’anniversaire, unepairede chaussures écarlates.Juchée sur les talons, elle a lagratitude tête-à-claque: «Je lesadore, sincèrement,merci.»A la fin,LaCampagneestgagné

parune foliequ’onne lui soup-çonnaitpas. FaceàFrançoisNadin, Sophie Lukasikdit la fuiteà travers la landede sonperson-nage, le chemindepierrequ’elleemprunte, soncœurdepierresoudain.Dans les sous-boisdesonrécit, elle estde cristal etderoche, condamnéeausomnam-bulismedesapparences. Il y a làunenauséeetuneabsence. Flir-ter ainsi avec le viden’estpasdonnéà tous.Alexandre Demidoff

La Campagne, Théâtre Le Poche,Genève, jusqu’au 13 février (Loc.022/310 37 59). 1h50.

Critique: «La Campagne» au Poche, à Genève

Beaumalaise théâtral

Brèves

CélineU Le ministre de la Culture Fré-déric Mitterrand a annoncé ven-dredi le retrait du recueil descélébrations nationales 2011 deLouis-Ferdinand Céline après lapolémique suscitée par la pré-sence dans cette liste de l’écrivainauteur de textes antisémites.L’Association des fils et filles dedéportés juifs de France et sonprésident, le chasseur de nazisSerge Klarsfeld, avaient réclamémercredi l’annulation des célé-brations officielles prévues enFrance pour les 50 ans de la mortde l’écrivain, décédé le 1er juillet1961. (AFP)

MartineU Martine, la petite héroïne demillions de fillettes depuis lesannées 1950, est en deuil: sondessinateur, le Belge MarcelMarlier, est mort en début desemaine à l’âge de 80 ans. Sortieen 1954, la première aventure,Martine à la ferme (sans son chienPatapouf, qui la rejoindra plustard), interprétait les joies de lavie rurale pour la générationd’après-guerre. Le 60e et dernieralbum,Martine et le princemysté-rieux, est sorti en 2010. Malgré ladisparition du scénariste GilbertDelahaye, en 1997, le succès a étéconstant. (AFP)

Une chanson inédite deGainsbourg? «C’est unbeau fondde tiroir»

Gilles VerlantBiographe de SergeGainsbourg

La maison de disque UniversalMusic vient d’annoncer la sortieprochaine d’un morceau inéditde Serge Gainsbourg, «Commeun boomerang». Ecrite pourDani et interprétée en 2001 enduo avec Etienne Daho, la chan-son circule cependant sur le Net,depuis plusieurs années déjà,avec la voix de Gainsbourg. Unimbroglio?

Le Temps: Pourquoi Universal a-t-il

Question à décidé de faire passer cette chan-son pour un inédit?Gilles Verlant: Le morceau n’estjamais sorti officiellement sur lemarché, dès lors, il est facile de levendre comme un inédit, à l’aided’une communication un peusimpliste. Universal n’est pas uneentreprise de bienfaisance, elledoit allécher les collectionneurset les fans en créant un appel pourl’intégrale qui va sortir à la fin dumois de février.

– Que vaut artistiquement cetteversion de «Comme un boome-rang»?– C’est un fond de tiroir qui vauttant de tiroirs pleins de musiciensen circulation aujourd’hui. C’estune des rares chansons que Gains-bourg a composée pour d’autresartistes dans les années 70. Lechanteur avait été prolixe dans lesannées 60. Une décennie plustard, il est débordé par les projetsdans les studios et dans le cinéma.Je trouve par ailleurs que la ver-

sion de la chanson rendue publi-que par Olivier Julien [ndlr: ledécouvreur de la bande] est nette-ment meilleure que celle que sortUniversal, qui en a fait un mixageoù on perd le relief des guitares.

– L’intégrale qui sortira en févriercomporte d’autres inédits. Lesavez-vous écoutés? Que faut-il enpenser?– Il y a, parmi ces morceaux, uneperle absolue: c’est «L’Escroc». Il aété enregistré en 1963 durant lessessions de l’albumGainsbourgconfidentiel. Le chanteur l’a écritpour le générique d’un téléfilm. Ilest moins commercial que«Comme un boomerang» mais aune valeur absolue.

– Faut-il s’attendre à la sortied’autres inédits encore en 2011?– Certainement. On en annoncedéjà pour la réédition deMelodyNelson. Et il y a des cartouchesencore, j’en suis persuadé.Propos recueillis par Rocco Zacheo

Gainsbourg en 2011Plusieurs publications sont atten-dues cette année, à l’occasiondes vingt ans de la disparitiondu chanteur. Les principales:ö Une nouvelle intégrale de sadiscographie, le 28 février. Dix ansaprès la première version, un bisenrichi d’une poignée d’inédits,dont «Comme un boomerang».ö «L’intégrale Gainsbourg», livreà paraître en février, coécrit parles journalistes et biographes LoïcPecaud et Gilles Verlant. Il retracel’histoire de toutes les chansonsécrites et composées par l’artiste.ö Pourmarquer le 40e anniver-saire de sa sortie, réédition, enmars, de «Melody Nelson», albummajeur de Gainsbourg. Il seraagrémenté par des inédits.ö Premier album de Lulu Gains-bourg, en septembre. Il reprend lerépertoire du père en compagnienotamment d’Iggy Pop, de PattiSmith et de StevieWonder.R.Z.

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Cinéma Le TempsSamedi 22 janvier 201140

GenèveGenèveCleveland contre Wall Street (Cleveland Vs. WallStreet) de Jean-Stéphane Bron. Avec Barbara Anderson.Sa/di v.o. 18.30. 7/14 ans.No et moi de Zabou Breitman. Avec Zabou Breitman.Sa/di v.f. 16.30, 20.45. 12/14 ans.Rue de Carouge 72-74, 022 328 23 23 Art-Ciné

Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa/di v.o. 13.30, 16.10, 18.50, 21.30. 12/14 ans.Rue de la Corraterie 17, 022 566 11 00 Astor Film Lounge

Le nom des gens de Michel Leclerc. Avec Jacques Gamblin.Sa/di v.f. 14.00, 16.15, 18.30, 20.45. 14/16 ans.Chantepoulet 23, 022 908 04 30 Central

Biutiful d'Alejandro González Iñárritu. Avec Javier Bardem.Sa/di v.o. 20.40. 14/16 ans.La princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier. AvecMélanie Thierry. Sa/di v.f. 18.00. 12/14 ans.Nowhere Boy de Sam Taylor-Wood. Avec Aaron Johnson.Sa/di v.o. 16.00. 12/14 ans.Bd Saint-Georges 8, 022 329 45 02 Cinélux

Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa/di v.o. 13.30, 16.00, 18.30, 21.00. 12/14 ans.Pl. des Eaux-Vives 3, 022 736 89 20 City

Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard) de BillyWilder. Avec William Holden. Di v.o. 15.30. 12/12 ans.Eve (All about Eve) de Joseph L. Mankiewicz. Avec BetteDavis. Di v.o. 19.00. 12/14 ans.La vérité nue (Where the Truth Lies) d'Atom Egoyan.Avec Kevin Bacon. Di v.o. 20.00. 12/14 ans.Laurel et Hardy au Far West (Way out West) de JamesW. Horne. Avec Stan Laurel. Sa v.o. 15.15. 7/7 ans.Le troisième homme (The Third Man) de Carol Reed.Avec Orson Welles. Sa v.o. 18.30. 12/12 ans.Pieds nus sur les limaces de Fabienne Berthaud. AvecDiane Kruger. Sa v.o. 21.00, di v.o. 21.15. 16/16 ans.Têtes de pioche (Block-Heads) de John G. Blystone. AvecStan Laurel. Di v.o. 14.15. 10/12 ans.Un vrai cinglé de cinéma (Hollywood or Bust) de FrankTashlin. Avec Jerry Lewis. Di v.o. 17.30. 7/7 ans.La vérité nue (Where the Truth Lies) d'Atom Egoyan.Avec Kevin Bacon. Sa v.o. 17.00, di v.o. 21.15. 12/14 ans.Mystères de Lisbonne de Raoul Ruiz. Avec Adriano Luz. Sav.o. 19.15, di v.o. 14.45. 16/16 ans.Pieds nus sur les limaces de Fabienne Berthaud. AvecDiane Kruger. Sa v.o. 15.00, di v.o. 19.15. 16/16 ans.Général-Dufour 16, 022 320 78 78 Les Cinémas du Grütli

Encore un baiser (Baciami ancora) de Gabriele Muccino.Avec Stefano Accorsi. Sa/di v.o. 16.15. 10/14 ans.L'enfance d'Icare (L'Enfance d'Icare) d'Alex Iordachescu.Avec Guillaume Depardieu. Sa/di v.f. 17.15, 21.10. 16/16 ans.La petite chambre de Stéphanie Chuat, VéroniqueReymond. Avec Michel Bouquet. Sa/di v.f. 14.45, 16.45, 18.45,20.45. 10/14 ans.Le quattro volte (Le Quattro Volte) de MichelangeloFrammartino. Avec Giuseppe Fuda. Sa/di v.o. 13.50, 19.15.16/16 ans.Potiche de François Ozon. Avec Catherine Deneuve.Sa/di v.f. 14.00, 19.00. 7/10 ans.The Human Resources Manager d'Eran Riklis. Avec MarkIvanir. Sa/di v.o. 21.05. 10/12 ans.Une vie de chat d'Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli. AvecBernadette Lafont. Sa/di v.f. 15.45. 7/7 ans.Eaux-Vives 23, 022 736 04 22 Les Scala

Another Year de Mike Leigh. Avec Jim Broadbent.Sa/di v.f. 13.15, 18.00, 20.30. 10/16 ans.Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois. AvecLambert Wilson. Sa/di v.f. 15.45. 10/16 ans.Servette 78, 022 733 19 00 Nord-Sud

A bout portant de Fred Cavayé. Avec Gilles Lellouche.Sa v.f. 22.30. 16/16 ans.Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa v.f. 13.30, 15.30, 16.15, 19.00, 20.45, 21.45, di v.f. 10.45,13.30, 15.30, 16.15, 19.00, 20.45, 21.45. 12/14 ans.Ballet du Bolchoï: La leçon de danse - Gisèle Div.o. 17.00.Burlesque de Steven Antin. Avec Christina Aguilera. Sav.f. 13.10, 17.45, di v.o. 10.45, 13.10, 17.45. 7/10 ans.De vrais mensonges de Pierre Salvadori. Avec AudreyTautou. Sa/di v.f. 13.00, 17.30. 10/12 ans.Harry Potter et les reliques de la mort (part. 1) (HarryPotter and the Deathly Hallows - Part 1) de David Yates.Avec Emma Watson. Sa/di v.f. 13.15, 18.30, 21.30. 12/12 ans.L'apprenti Père Noël de Luc Vinciguerra. Avec Line Renaud.Sa v.f. 13.15, di v.f. 11.00, 13.15. 0/7 ans.Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa/di v.f. 15.30, 17.45,20.00, 22.15. 14/14 ans.Le fils à Jo de Philippe Guillard. Avec Gérard Lanvin.Sa/di v.f. 13.00, 19.30. 10/12 ans.Le Monde de Narnia: chapitre 3 - L'Odyssée du Passeurd'Aurore (The Chronicles of Narnia: The Voyage of theDawn Treader) de Michael Apted. Avec Georgie Henley. Sav.f. 15.45, 18.30, 21.00, di v.f. 16.00, 21.00. 10/10 ans.Le nom des gens de Michel Leclerc. Avec Jacques Gamblin.Sa/di v.f. 16.15, 19.00. 14/16 ans.Le voyage extraordinaire de Samy - 3D (Around TheWorld In 50 Years - 3D) de Ben Stassen. Avec YuriLowenthal. Di v.f. 11.15. 0/7 ans.Les petits mouchoirs de Guillaume Canet. Avec FrançoisCluzet. Sa/di v.f. 13.00, 21.30. 14/16 ans.Les trois prochains jours (The Next Three Days) de PaulHaggis. Avec Russell Crowe. Sa/di v.f. 13.30, 21.30. 12/14 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa/di v.f. 16.15, 19.00,21.45. 14/16 ans.Megamind - 3D (Megamind) de Tom McGrath. Avec BradPitt. Sa v.f. 16.15, di v.o. 11.00, 16.15. 7/10 ans.Moi, moche et méchant - 3D (Despicable Me - 3D) dePierre Coffin, Chris Renaud. Di v.f. 11.00. 0/7 ans.Mon beau-père et nous (Little Fockers) de Paul Weitz.Avec Robert De Niro. Sa v.f. 15.10, 17.20, 21.40, di v.o. 10.45,15.10, 17.20, 21.40. 12/14 ans.Que justice soit faite (Law Abiding Citizen) de F. GaryGray. Avec Gerard Butler. Sa v.f. 23.30. 16/16 ans.Raiponce - 3D (Tangled) de B. Howard, N. Greno. Sa v.f.13.00, 15.15, 17.30, di v.o. 10.45, 13.00, 15.15, 17.30. 7/7 ans.Red de Robert Schwentke. Sa v.f. 23.50. 12/14 ans.Saw 7 - 3D de Kevin Greutert. Avec Cary Elwes. Sa v.f. 22.15,24.10, di v.f. 22.15. 18/18 ans.Skyline de Colin Strause, Greg Strause. Sa v.f. 15.15, 19.45,22.00, 24.10, di v.f. 15.15, 19.45, 22.00. 14/14 ans.Somewhere de Sofia Coppola. Avec Stephen Dorff. Sav.o. 15.40, 20.15, di v.o. 15.40, 20.15, 22.30. 12/16 ans.The Green Hornet - Le Frelon vert - 3D de Michel Gondry.Avec Seth Rogen. Sa v.o. 13.15, 13.30, 16.00, 19.00, 19.45,21.45, 23.30, di v.o. 13.15, 13.30, 19.00, 19.45, 21.45.12/12 ans.The Tourist de Florian Henckel von Donnersmarck. AvecAngelina Jolie. Sa v.f. 16.30, 19.00, di v.o. 11.15, 16.30, 19.00.10/12 ans.Un balcon sur la mer de Nicole Garcia. Avec Jean Dujardin.Sa v.f. 13.15, 18.15, di v.f. 11.00, 13.15, 18.15. 10/14 ans.Une vie de chat d'Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli. AvecBernadette Lafont, précédé du court-métrage La queue de lasouris. Sa v.f. 13.30, di v.f. 11.30, 13.30. 7/7 ans.Av. Louis-Casaï 27, 0901 30 20 10(80 ct l'appel + 80 ct la min.) Pathé Balexert

La petite chambre de Stéphanie Chuat, VéroniqueReymond. Avec Michel Bouquet. Sa/di v.f. 13.00, 15.00, 17.00,19.00, 21.00. 10/14 ans.Les émotifs anonymes (Les Emotifs anonymes) de Jean-Pierre Améris. Avec Isabelle Carré. Sa/di v.f. 15.30, 17.30, 19.30,21.30. 7/12 ans.Megamind - 3D (Megamind) de Tom McGrath. Avec BradPitt. Sa/di v.f. 13.15. 7/10 ans.Somewhere de Sofia Coppola. Avec Stephen Dorff. Sa/div.o. 13.00, 15.15, 17.30, 19.45, 22.00. 12/16 ans.Confédération Centre, 0901 30 20 10(80 ct l'appel + 80 ct la min.) Pathé Rex

Africa United de Debs Gardner-Paterson. Avec EriyaNdayambaje. Sa/di v.o. 15.45, 17.45, 19.45. 7/12 ans.Année bissextile (Año Bisiesto) de Michael Rowe. AvecMonica Del Carmen. Sa/di v.o. 15.45, 20.15, 22.15. 18/18 ans.Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa/di v.o. 16.15, 19.00, 21.45. 12/14 ans.Benvenuti al Sud de Luca Miniero. Avec Claudio Bisio. Sa/div.o. 18.00. 7/10 ans.De vrais mensonges de Pierre Salvadori. Avec AudreyTautou. Sa/di v.f. 13.30, 19.00. 10/12 ans.Fair Game de Doug Liman. Avec Naomi Watts. Sa/div.o. 17.45. 10/14 ans.

0900 900 156* = de 15 à 22 h.80 ct/appel/min.Age légal/Age suggéré

Harry Potter et les reliques de la mort (part. 1) (HarryPotter and the Deathly Hallows - Part 1) de David Yates.Avec Emma Watson. Sa/di v.f. 13.15. 12/12 ans.Honeymoons (Medeni mesec) de Goran Paskaljevic. AvecNebosja Milovanovic. Sa/di v.o. 15.15, 19.30. 16/16 ans.Les trois prochains jours (The Next Three Days) de PaulHaggis. Avec Russell Crowe. Sa/di v.o. 13.00, 21.45.12/14 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa/di v.o. 16.15, 21.15.14/16 ans.Mon beau-père et nous (Little Fockers) de Paul Weitz.Avec Robert De Niro. Sa v.o. 15.30, 17.45, 20.00, 22.15, div.f. 17.45, 20.00, 22.15. 12/14 ans.Natale in Sudafrica de Neri Parenti. Avec Christian De Sica.Di v.o. 15.30. 16/16 ans.No et moi de Zabou Breitman. Avec Zabou Breitman.Sa/di v.f. 13.00. 12/14 ans.Potiche de François Ozon. Avec Catherine Deneuve.Sa/di v.f. 13.00, 17.20, 21.40. 7/10 ans.Raiponce (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.f. 15.30. 7/7 ans.The Tourist de Florian Henckel von Donnersmarck. AvecAngelina Jolie. Sa/di v.o. 13.15, 20.00, 22.15. 10/12 ans.Un balcon sur la mer de Nicole Garcia. Avec Jean Dujardin.Sa/di v.f. 13.15. 10/14 ans.Bd James-Fazy 33, 0901 30 20 10(80 ct l'appel + 80 ct la min.) Pathé Rialto

L'heure du crime (La doppia ora) de Giuseppe Capotondi.Sa v.o. 21.00, di v.o. 18.00, 20.00. 16/16 ans.Rue de la Coulouvrenière 11, 022 328 09 26 Spoutnik

CarougeHimalaya, le chemin du ciel de Marianne Chaud. Sa/div.o. 16.00. 0/10 ans.La nostra vita de Daniele Luchetti. Avec Raoul Bova. Sa/div.o. 15.45, 21.15. 12/14 ans.Le paysage intérieur de Pierre Maillard. Sa/di v.f. 17.20,21.00. 7/14 ans.Les rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch(Tanzträume) d'Anne Linsel, Rainer Hoffmann. Avec PinaBausch.. Sa/di v.o. 14.00. 7/12 ans.Unser Garten Eden de Mano Khalil. Sa/di v.o. 19.00.16/16 ans.Vénus noire d'Abdellatif Kechiche. Avec Yahima Torres.Sa/di v.o. 18.00. 16/16 ans.Zimmer 202 - Peter Bichsel in Paris (Zimmer 202 )d'Eric Bergkraut. Sa/di v.o. 14.15. 16/16 ans.Rue Saint-Joseph 47, 022 301 54 43 Bio

LausanneL'enfance d'Icare (L'Enfance d'Icare) d'Alex Iordachescu.Avec G. Depardieu. Sa v.f. 18.30, di v.f. 14.00, 18.30. 16/16 ans.Un balcon sur la mer de Nicole Garcia. Avec Jean Dujardin.Sa/di v.f. 16.15, 20.45. 10/14 ans.Aloys-Fauquez 4, 021 647 46 42 Bellevaux

Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois. AvecLambert Wilson. Sa/di v.f. 15.30. 10/16 ans.Les petits mouchoirs de Guillaume Canet. Avec FrançoisCluzet. Sa/di v.f. 20.15. 14/16 ans.Moi, moche et méchant (Despicable Me) de PierreCoffin, Chris Renaud. Sa/di v.f. 13.15. 0/7 ans.Potiche de François Ozon. Avec Catherine Deneuve.Sa/di v.f. 18.00. 7/10 ans.Théâtre 6, 021 312 51 32 Capitole

Bonnie and Clyde d'Arthur Penn. Avec Faye Dunaway. Div.o. 15.00. 16/16 ans.Conte de la folie ordinaire (Storie di ordinaria follia) deMarco Ferreri. Avec Ben Gazzara. Sa v.o. 18.30.Garde à vue de Claude Miller. Avec Lino Ventura.Sa v.f. 21.00. 14/14 ans.La folle histoire du monde (History of the World: Part1) de Mel Brooks. Avec Mel Brooks. Di v.o. 18.30. 14/16 ans.La poursuite impitoyable (The Chase) d'Arthur Penn.Avec Marlon Brando. Sa v.o. 15.00. 12/14 ans.Moi, un Noir de Jean Rouch. Avec Oumarou Ganda.Di v.f. 21.00. 12/14 ans.Montbenon, 021 315 21 77 Cinémathèque

Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa/di v.f. 14.00, 16.00, 18.30, 18.45, 21.00, 21.15. 12/14 ans.Benvenuti al Sud de Luca Miniero. Avec Claudio Bisio, s.-t.fr.. Sa/di v.o. 16.30, 18.45, 21.00. 7/10 ans.La lanterne magique, ciné-club pour enfants (DieZauberlanterne) de -. Sa v.f. 10.00. 6/6 ans.Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa/di v.f. 14.15, 16.30,21.00. 14/14 ans.Le Monde de Narnia: chapitre 3 - L'Odyssée du Passeurd'Aurore (The Chronicles of Narnia: The Voyage of theDawn Treader) de Michael Apted. Avec Georgie Henley.Sa/di v.f. 14.15, 16.30. 10/10 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa/di v.f. 16.15, 18.45,21.00. 14/16 ans.Mon beau-père et nous (Little Fockers) de Paul Weitz.Avec Robert De Niro. Sa/di v.f. 14.15, 18.30, 20.45. 12/14 ans.Raiponce (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.f. 14.00. 7/7 ans.Raiponce - 3D (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.f. 16.15. 7/7 ans.The Green Hornet - Le Frelon vert - 3D de Michel Gondry.Avec Seth Rogen. Sa/di v.f. 14.00, 18.30. 12/12 ans.Viaduc 1, Prilly, 021 661 10 76 Cinétoile Malley Lumières

Vénus noire d'Abdellatif Kechiche. Avec Yahima Torres.Sa/di v.o. 16.00, 19.15. 16/16 ans.Lavaux 36, 021 728 69 69 City Club Pully

A bout portant de Fred Cavayé. Avec Gilles Lellouche.Sa v.f. 23.25, di v.f. 11.30. 16/16 ans.Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa v.f. 15.40, 18.25, 21.10, 23.50, di v.f. 10.30, 15.40, 18.25, 21.10.12/14 ans.Ballet du Bolchoï: La leçon de danse - Gisèle Div.o. 17.00.Harry Potter et les reliques de la mort (part. 1) (HarryPotter and the Deathly Hallows - Part 1) de David Yates.Avec Emma Watson. Sa/di v.f. 13.00. 12/12 ans.L'apprenti Père Noël de Luc Vinciguerra. Avec Line Renaud.Sa/di v.f. 13.20. 0/7 ans.Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa v.f. 15.15, 17.30, 19.45,21.55, 24.05, di v.f. 10.55, 15.15, 17.30, 19.45, 21.55. 14/14 ans.Le fils à Jo de Philippe Guillard. Avec Gérard Lanvin.Sa/di v.f. 13.25, 17.30, 19.35. 10/12 ans.Le Monde de Narnia: chapitre 3 - L'Odyssée du Passeurd'Aurore (The Chronicles of Narnia: The Voyage of theDawn Treader) de Michael Apted. Avec Georgie Henley. Sav.f. 13.45, di v.o. 11.15, 13.45. 10/10 ans.Les trois prochains jours (The Next Three Days) de PaulHaggis. Avec Russell Crowe. Sa v.f. 13.30, 20.45, di v.f. 13.30,20.45. 12/14 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa v.f. 16.00, 18.25,20.50, 23.15, di v.o. 10.40, 16.00, 20.50. 14/16 ans.Megamind - 3D (Megamind) de Tom McGrath. Avec BradPitt. Sa v.f. 13.15, di v.o. 11.45, 13.15. 7/10 ans.Mon beau-père et nous (Little Fockers) de Paul Weitz.Avec Robert De Niro. Sa v.f. 15.25, 21.40, di v.o. 11.30, 15.25,21.40. 12/14 ans.Que justice soit faite (Law Abiding Citizen) de F. GaryGray. Avec Gerard Butler. Sa v.f. 23.45. 16/16 ans.Raiponce - 3D (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa v.f. 13.15, 15.35, di v.f. 14.15. 7/7 ans.Skyline de Colin Strause, Greg Strause. Avec Eric Balfour.Sa v.f. 17.50, 20.00, 22.05, 24.10, di v.f. 18.25, 21.10. 14/14 ans.The Green Hornet - Le Frelon vert - 3D de Michel Gondry.Avec Seth Rogen. Sa v.f. 16.15, 18.45, 21.15, 23.45, div.f. 16.15, 18.45, 21.15. 12/12 ans.The Tourist de Florian Henckel von Donnersmarck. AvecAngelina Jolie. Sa/di v.f. 16.15, 18.30. 10/12 ans.Port-Franc 16, Pathé Flon

Année bissextile (Año Bisiesto) de Michael Rowe. AvecMonica Del Carmen. Sa/di v.o. 15.40, 20.15, 22.20.18/18 ans.Another Year de Mike Leigh. Avec Jim Broadbent. Sa/div.o. 15.50, 18.35, 21.30. 10/16 ans.Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa/di v.o. 15.15, 18.00, 20.50. 12/14 ans.Dans ses yeux (El secreto de sus ojos) de Juan JoséCampanella. Avec Ricardo Darin. Di v.o. 11.00. 14/16 ans.De vrais mensonges de Pierre Salvadori. Avec AudreyTautou. Sa/di v.f. 13.40, 21.20. 10/12 ans.Encore un baiser (Baciami ancora) de Gabriele Muccino.Avec Stefano Accorsi. Sa/di v.o. 18.15. 10/14 ans.Faites le mur! (Exit Through the Gift Shop) de Banksy.Avec Shepard Fairey. Sa/di v.o. 22.15. 7/14 ans.Home for Christmas (Hjem Till Jul) de Bent Hamer. AvecTrond Fausa Aurvag. Di v.o. 10.40. 12/14 ans.Honeymoons (Medeni mesec) de Goran Paskaljevic. AvecNebosja Milovanovic. Sa/di v.o. 16.00. 16/16 ans.

L'œil invisible (La mirada invisible) de Diego Lerman.Avec Julieta Zylberberg. Di v.o. 11.00. 16/16 ans.La nostra vita de Daniele Luchetti. Avec Raoul Bova. Sa/div.o. 13.10. 12/14 ans.La petite chambre de Stéphanie Chuat, VéroniqueReymond. Avec Michel Bouquet. Sa v.f. 15.10, 17.10, 19.10, 21.10,di v.f. 10.30, 15.10, 17.10, 19.10, 21.10. 10/14 ans.La Yuma de Florence Jaugey. Avec Alma Blanco. Div.o. 10.50. 16/16 ans.Le nom des gens de Michel Leclerc. Avec Jacques Gamblin.Sa/di v.f. 15.30, 17.50, 20.10. 14/16 ans.Le quattro volte (Le Quattro Volte) de MichelangeloFrammartino. Avec Giuseppe Fuda. Sa/di v.o. 13.40, 18.00.16/16 ans.Les émotifs anonymes (Les Emotifs anonymes) de Jean-Pierre Améris. Avec Isabelle Carré. Sa/di v.f. 14.50, 16.40,18.30, 20.30. 7/12 ans.Les rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch(Tanzträume) d'Anne Linsel, Rainer Hoffmann. Avec PinaBausch.. Di v.o. 11.15. 7/12 ans.Megamind de Tom McGrath. Avec Brad Pitt. Sa/di v.f. 13.00.7/10 ans.Mother & Child (Mother and Child) de Rodrigo Garcia.Avec Naomi Watts. Di v.o. 11.00. 12/14 ans.Natale in Sudafrica de Neri Parenti. Avec Christian De Sica.Di v.o. 13.00. 16/16 ans.Raiponce (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.f. 13.30. 7/7 ans.Red de Robert Schwentke. Avec Bruce Willis. Sa/div.o. 22.20. 12/14 ans.Somewhere de Sofia Coppola. Sa v.o. 13.00, 15.20, 17.40,20.00, di v.o. 15.20, 17.40, 20.00. 12/16 ans.The Human Resources Manager d'Eran Riklis. Avec MarkIvanir. Sa/di v.f. 13.00. 10/12 ans.The Tourist de Florian Henckel von Donnersmarck. AvecAngelina Jolie. Sa/di v.o. 22.30. 10/12 ans.Une vie de chat d'Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli. AvecBernadette Lafont, précédé du court métrage "La queue de lasouris".. Sa/di v.f. 13.00. 7/7 ans.Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (YouWill Meet a Tall Dark Stranger) de Woody Allen. AvecAntonio Banderas. Di v.o. 10.45. 10/16 ans.Petit-Chêne 27, Pathé Les Galeries du Cinéma

La Yuma de Florence Jaugey. Avec Alma Blanco. Sa/div.o. 14.00, 16.00, 18.00. 16/16 ans.Mardi, après Noël (Marti, Dupa Craciun / Tuesday,After Christmas) de Radu Munteanu. Avec Mimi Branescu.Sa/di v.o. 14.00, 20.00, 22.00. 16/16 ans.Petit tailleur de Louis Garrel. Avec Arthur Igual.Sa/di v.f. 20.00, 21.00, 22.00, 23.00. 16/16 ans.Unser Garten Eden de Mano Khalil. Sa/di v.o. 16.00, 18.00.16/16 ans.Maupas 4, 021 311 29 30 Zinéma, salles 1 et 2

VaudAigleLa petite chambre de Stéphanie Chuat, VéroniqueReymond. Avec Michel Bouquet. Sa/di v.f. 18.15. 10/14 ans.Raiponce - 3D (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.f. 13.30. 7/7 ans.The Green Hornet - Le Frelon vert - 3D de Michel Gondry.Avec Seth Rogen. Sa/di v.f. 15.45, 20.30. 12/12 ans.Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa/di v.f. 16.00, 20.40.14/14 ans.Le Monde de Narnia: chapitre 3 - L'Odyssée du Passeurd'Aurore (The Chronicles of Narnia: The Voyage of theDawn Treader) de Michael Apted. Avec Georgie Henley.Sa/di v.f. 13.35. 10/10 ans.Un balcon sur la mer de Nicole Garcia. Avec Jean Dujardin.Sa/di v.f. 18.30. 10/14 ans.Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa/di v.f. 18.00, 20.45. 12/14 ans.Mon beau-père et nous (Little Fockers) de Paul Weitz.Avec Robert De Niro. Sa/di v.f. 15.30. 12/14 ans.Une vie de chat d'Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli. AvecBernadette Lafont, précédé du court-métrage La queue de lasouris. Sa/di v.f. 13.50. 7/7 ans.Chemin Novassalles 4, 024 467 99 99 Cosmopolis

AubonneRed de Robert Schwentke. Avec Bruce Willis. Sa v.f. 20.30,di v.f. 17.30. 12/14 ans.The Social Network de David Fincher. Avec Jesse Eisenberg.Sa v.o. 17.30, di v.o. 20.30. 12/14 ans.Grand-Rue 25, 021 808 53 55 Rex

BexLe nom des gens de Michel Leclerc. Avec Jacques Gamblin.Sa v.f. 18.00, di v.f. 20.00. 14/16 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa v.f. 20.30,di v.f. 17.00. 14/16 ans.Av. de la Gare 4A, 024 463 14 92 Le Grain d'Sel

CarrougeLes petits mouchoirs de Guillaume Canet. Avec FrançoisCluzet. Sa v.f. 20.30. 14/16 ans.021 903 19 18 Cinéma du Jorat

Château d’ŒxMon pote de Marc Esposito. Avec Edouard Baer.Sa v.f. 20.30, di v.f. 17.00. 10/10 ans.026 924 63 68 Eden

ChexbresToy Story 3 de Lee Unkrich, suivi d'un brunch. Sa v.f. 20.30,di v.f. 10.30. 0/7 ans.Rue du bourg, 021 946 19 40 Cinéma de la Grande Salle

Cossonay-VilleMon beau-père et nous (Little Fockers) de Paul Weitz.Avec Robert De Niro. Sa v.f. 20.30, di v.f. 17.00. 12/14 ans.Mother & Child (Mother and Child) de Rodrigo Garcia.Avec Naomi Watts. Di v.o. 20.30. 12/14 ans.Raiponce (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Di v.f. 14.30. 7/7 ans.Route de Morges 3, 021 861 19 38 Casino

EchallensArthur 3: La guerre des Deux Mondes (Arthur 3 LaGuerre des Deux Mondes) de Luc Besson. Avec FreddieHighmore. Sa v.f. 17.00, di v.f. 14.00. 7/10 ans.No et moi de Zabou Breitman. Avec Zabou Breitman.Sa v.f. 20.30. 12/14 ans.Pl. du Lion-d'Or 4, 021 881 15 47 Cinéma

La SarrazLe nom des gens de Michel Leclerc. Avec Jacques Gamblin.Sa v.f. 20.30, di v.f. 16.00, 20.30. 14/16 ans.021 866 62 56 Casino

Le SentierDate limite (Due Date) de Todd Phillips. Avec RobertDowney Jr.. Sa v.f. 18.15. 12/14 ans.La princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier. AvecMélanie Thierry. Sa v.f. 20.30, di v.f. 17.00. 12/14 ans.Chemin des Cytises 1, 021 845 43 76 La Bobine

LeysinMegamind de Tom McGrath. Avec Brad Pitt. Sa/di v.f. 17.00.7/10 ans.Mon père et nous (Life With Father) de Michael Curtiz.Avec William Powell. Sa/di v.f. 20.00.024 493 06 06 Le Regency

MontreuxAu-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa/di v.o. 18.15. 12/14 ans.The Green Hornet - Le Frelon vert - 3D de Michel Gondry.Avec Seth Rogen. Sa/di v.f. 15.30, 20.45. 12/12 ans.Another Year de Mike Leigh. Avec Jim Broadbent. Sa/div.o. 18.00. 10/16 ans.Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa/di v.o. 15.30. 14/14 ans.Les trois prochains jours (The Next Three Days) de PaulHaggis. Avec Russell Crowe. Sa/di v.o. 20.40. 12/14 ans.Grand-Rue 90-92, 021 965 15 62 Hollywood

MorgesAu-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa/di v.f. 15.45, 20.45. 12/14 ans.Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois. AvecLambert Wilson. Sa/di v.f. 14.30. 10/16 ans.La petite chambre de Stéphanie Chuat, VéroniqueReymond. Avec Michel Bouquet. Sa/di v.f. 17.00, 19.00, 21.00.10/14 ans.Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa v.f. 13.45, 23.15,di v.f. 13.45. 14/14 ans.Le nom des gens de Michel Leclerc. Avec Jacques Gamblin.Sa v.f. 18.30, 23.00, di v.f. 18.30. 14/16 ans.Dufour 4, 021 802 47 01 Cinema Odéon

NyonAu-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa/di v.f. 16.00, 18.30, 21.00. 12/14 ans.

Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa/di v.f. 21.00. 14/14 ans.Le Monde de Narnia: chapitre 3 - L'Odyssée du Passeurd'Aurore (The Chronicles of Narnia: The Voyage of theDawn Treader) de Michael Apted. Avec Georgie Henley.Sa/di v.f. 14.00. 10/10 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Sa/di v.f. 18.30. 14/16 ans.Megamind de Tom McGrath. Sa/di v.f. 14.00. 7/10 ans.Mon beau-père et nous (Little Fockers) de Paul Weitz.Avec Robert De Niro. Sa/di v.f. 16.00. 12/14 ans.Rue Neuve 5, 022 362 62 44 Capitole World-Dreams S.A.

OrbeLove et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa v.f. 17.30, 20.30,di v.f. 15.00, 17.30, 20.30. 14/16 ans.Elle s'appelait Sarah de Gilles Paquet-Brenner. Avec KristinScott Thomas. Sa v.f. 17.45, 20.45, di v.f. 15.15, 17.45, 20.45.12/12 ans.Terreaux 36, 024 441 34 02 Urba

Oron-la-VilleAlpha et Omega d'Anthony Bell, Ben Gluck. Sa/di v.f. 17.00.7/7 ans.Harry Potter et les reliques de la mort (part. 1) (HarryPotter and the Deathly Hallows - Part 1) de David Yates.Avec Emma Watson. Sa v.f. 17.00, 20.00, di v.f. 20.00.12/12 ans.L'homme qui voulait vivre sa vie d'Eric Lartigau. AvecRomain Duris. Sa v.f. 20.00, di v.f. 17.00, 20.00. 14/14 ans.021 907 73 23 Cinéma d'Oron, salles 1 et 2

PayerneAu-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa v.f. 17.45, 20.45, di v.f. 11.10, 17.45, 20.45. 12/14 ans.Raiponce (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.f. 14.20. 7/7 ans.De vrais mensonges de Pierre Salvadori. Avec AudreyTautou. Sa v.f. 18.00, di v.f. 11.20, 18.00. 10/12 ans.Le Monde de Narnia: chapitre 3 - L'Odyssée du Passeurd'Aurore (The Chronicles of Narnia: The Voyage of theDawn Treader) de Michael Apted. Avec Georgie Henley.Sa/di v.f. 14.10. 10/10 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Sa/di v.f. 20.30. 14/16 ans.L'apprenti Père Noël de Luc Vinciguerra. Avec Line Renaud.Sa/di v.f. 14.00. 0/7 ans.Le nom des gens de Michel Leclerc. Avec Jacques Gamblin.Sa/di v.f. 18.30. 14/16 ans.Le sentier des vaches de Jean-Théo Aeby. Avec MarcPasquier. Di v.f. 11.00.Mon beau-père et nous (Little Fockers) de Paul Weitz.Avec Robert De Niro. Sa/di v.f. 16.00. 12/14 ans.The Green Hornet - Le Frelon vert de Michel Gondry. AvecSeth Rogen. Sa/di v.f. 21.00. 12/12 ans.Grand-Rue 6, 026 660 28 43 Apollo

Sainte-CroixNo et moi de Zabou Breitman. Avec Zabou Breitman.Sa v.f. 18.00, di v.f. 20.00. 12/14 ans.The Tourist de Florian Henckel von Donnersmarck. AvecAngelina Jolie. Sa v.f. 20.30. 10/12 ans.Av. de la Gare, 024 454 22 49 Royal

VeveyAu-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa v.f. 14.45, 17.45, 20.45, di v.f. 20.45. 12/14 ans.Ballet du Bolchoï: La leçon de danse - Gisèle Div.o. 17.00.Lausanne 17, 021 923 87 87 Astor

La petite chambre de Stéphanie Chuat, VéroniqueReymond. Avec Michel Bouquet. Sa v.f. 16.15, 18.30,di v.f. 11.00, 16.15, 18.30. 10/14 ans.Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa v.f. 20.45, 23.00,di v.f. 20.45. 14/14 ans.Raiponce (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.f. 13.45. 7/7 ans.Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Di v.f. 16.00. 12/14 ans.Faites le mur! (Exit Through the Gift Shop) de Banksy.Avec Shepard Fairey. Sa v.o. 18.30, 23.15, di v.o. 11.00, 18.30.7/14 ans.Le Monde de Narnia: chapitre 3 - L'Odyssée du Passeurd'Aurore (The Chronicles of Narnia: The Voyage of theDawn Treader) de Michael Apted. Avec Georgie Henley.Sa/di v.f. 13.30. 10/10 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa/di v.f. 20.45.14/16 ans.Une vie de chat d'Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli. AvecBernadette Lafont. Sa v.f. 16.30. 7/7 ans.La nostra vita de Daniele Luchetti. Avec Raoul Bova. Div.o. 11.00. 12/14 ans.La petite chambre de Stéphanie Chuat, VéroniqueReymond. Avec Michel Bouquet. Sa/di v.f. 20.45. 10/14 ans.Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa/di v.f. 18.15. 14/14 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa v.f. 23.15. 14/16 ans.Megamind de Tom McGrath. Avec Brad Pitt. Sa/di v.f. 13.45.7/10 ans.Raiponce (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.f. 16.00. 7/7 ans.La nostra vita de Daniele Luchetti. Avec Raoul Bova. Sa/div.o. 18.30. 12/14 ans.Les trois prochains jours (The Next Three Days) de PaulHaggis. Avec Russell Crowe. Sa/di v.f. 20.45. 12/14 ans.Mon beau-père et nous (Little Fockers) de Paul Weitz.Avec Robert De Niro. Sa/di v.f. 16.00. 12/14 ans.J.-J.-Rousseau 6, 021 925 88 99 Rex

Yverdon-les-BainsAu-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa/di v.f. 13.30, 16.00, 18.30, 21.00. 12/14 ans.Bel-Air 6, 024 425 30 39 Bel-Air

Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa/di v.f. 18.30, 21.00.14/14 ans.Le Monde de Narnia: chapitre 3 - L'Odyssée du Passeurd'Aurore (The Chronicles of Narnia: The Voyage of theDawn Treader) de Michael Apted. Avec Georgie Henley.Sa/di v.f. 13.30, 16.00. 10/10 ans.Plaine 29, 024 425 43 55 Capitole

Harry Potter et les reliques de la mort (part. 1) (HarryPotter and the Deathly Hallows - Part 1) de David Yates.Avec Emma Watson. Sa/di v.f. 15.30. 12/12 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa/di v.f. 18.30, 21.00.14/16 ans.Moulins 30, 024 425 77 61 Rex

NeuchâtelCouvetDe vrais mensonges de Pierre Salvadori. Avec AudreyTautou. Sa/di v.f. 20.30. 10/12 ans.Megamind de Tom McGrath. Avec Brad Pitt. Sa/di v.f. 16.00.032 863 16 66 Colisée

La Chaux-de-FondsLes rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch(Tanzträume) d'Anne Linsel, Rainer Hoffmann. Avec PinaBausch.. Sa/di v.o. 16.00, 20.45. 7/12 ans.Un homme qui crie de Mahamat Saleh Haroun. AvecYoussouf Djaoro. Sa/di v.o. 18.15. 16/16 ans.Rue du Coq 11, 032 967 90 42 Cinéma ABC

Elle s'appelait Sarah de Gilles Paquet-Brenner. Avec KristinScott Thomas. Sa/di v.f. 18.00. 12/12 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Sa/di v.f. 15.00, 20.30. 14/16 ans.Mon beau-père et nous (Little Fockers) de Paul Weitz.Avec Robert De Niro. Sa v.f. 23.00. 12/14 ans.Rue de la Serre 83, 032 913 13 88 Eden

Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Sa v.f. 15.00, 17.45,20.30, 23.15, di v.f. 15.00, 17.45, 20.30. 12/14 ans.Rue de la Serre 68, 032 916 13 55 Plaza

Another Year de Mike Leigh. Avec Jim Broadbent. Sa/div.o. 17.45. 10/16 ans.Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa/di v.f. 20.30. 14/14 ans.Raiponce - 3D (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.f. 15.00. 7/7 ans.The Green Hornet - Le Frelon vert - 3D de Michel Gondry.Avec Seth Rogen. Sa v.f. 23.00. 12/12 ans.La petite chambre de Stéphanie Chuat, VéroniqueReymond. Avec Michel Bouquet. Sa v.f. 15.45, 17.45, 20.30,di v.f. 16.00, 18.15, 20.30. 10/14 ans.Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa v.f. 22.45. 14/14 ans.The Tourist de Florian Henckel von Donnersmarck. AvecAngelina Jolie. Sa v.f. 22.30. 10/12 ans.

Un balcon sur la mer de Nicole Garcia. Avec Jean Dujardin.Sa/di v.f. 15.30, 18.00, 20.15. 10/14 ans.Rue de la Serre 52, 032 916 13 66 Scala

NeuchâtelLove et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa/di v.f. 18.15, 20.45.14/16 ans.Raiponce - 3D (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.f. 15.00. 7/7 ans.The Tourist de Florian Henckel von Donnersmarck. AvecAngelina Jolie. Sa v.f. 23.15. 10/12 ans.Le Monde de Narnia: chapitre 3 - L'Odyssée du Passeurd'Aurore - 3D (The Chronicles of Narnia: The Voyage ofthe Dawn Treader -3D) de Michael Apted. Avec GeorgieHenley. Sa/di v.f. 16.00. 10/10 ans.Megamind - 3D (Megamind) de Tom McGrath. Avec BradPitt. Sa/di v.f. 14.00. 7/10 ans.Somewhere de Sofia Coppola. Avec Stephen Dorff. Sa/div.o. 18.15. 12/16 ans.The Green Hornet - Le Frelon vert - 3D de Michel Gondry.Avec Seth Rogen. Sa v.f. 20.30, 23.00, di v.f. 20.30. 12/12 ans.Les trois prochains jours (The Next Three Days) de PaulHaggis. Sa v.f. 20.15, 22.45, di v.f. 20.15. 12/14 ans.The Human Resources Manager d'Eran Riklis. Avec MarkIvanir. Sa/di v.o. 18.00. 10/12 ans.Une vie de chat d'Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli. AvecBernadette Lafont. Sa/di v.f. 15.00. 7/7 ans.Faubourg du Lac 21, 032 710 10 33 Apollo

Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa v.f. 15.00, 17.45, 20.30, 23.00, di v.f. 15.00, 17.45,20.30. 12/14 ans.Hôpital 5, 032 710 10 44 Arcades

La petite chambre de Stéphanie Chuat, VéroniqueReymond. Sa/di v.f. 16.00, 18.15, 20.30. 10/14 ans.Lac 27, 032 710 10 55 Bio

Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa v.f. 15.30, 20.15, 22.45,di v.f. 15.30, 20.15. 14/14 ans.Le nom des gens de Michel Leclerc. Avec Jacques Gamblin.Sa/di v.f. 18.00. 14/14 ans.Hôpital 18, 032 710 10 77 Rex

Les émotifs anonymes (Les Emotifs anonymes) de Jean-Pierre Améris. Avec Isabelle Carré. Sa/di v.f. 15.30, 18.00,20.15. 7/12 ans.Lac 7, 032 710 10 88 Studio

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FribourgAu-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa/di v.f. 14.15, 14.30, 17.15, 17.30, 20.15, 20.30. 12/12 ans.Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa/di v.f. 14.15, 14.30, 17.15, 17.30, 20.15, 20.30. 12/12 ans.Harry Potter et les reliques de la mort (part. 1) (HarryPotter and the Deathly Hallows - Part 1) de David Yates.Avec Emma Watson. Sa/di v.f. 14.00, 17.00. 12/12 ans.L'apprenti Père Noël de Luc Vinciguerra. Avec Line Renaud.Sa/di v.f. 13.40, 15.35. 7/7 ans.Le dernier des templiers (Season of the Witch) deDominic Sena. Avec Nicolas Cage. Sa/di v.f. 14.00, 17.00,20.45. 14/14 ans.Le Monde de Narnia: chapitre 3 - L'Odyssée du Passeurd'Aurore - 3D (The Chronicles of Narnia: The Voyage ofthe Dawn Treader -3D) de Michael Apted. Avec GeorgieHenley. Sa/di v.f. 14.00, 17.15, 20.00. 10/10 ans.Le sentier des vaches de Jean-Théo Aeby. Avec MarcPasquier. Sa/di v.f. 14.00, 16.00, 18.00. 7/7 ans.Les trois prochains jours (The Next Three Days) de PaulHaggis. Avec Russell Crowe. Sa/di v.f. 20.00. 12/14 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa/di v.f. 14.45, 17.45,20.45. 14/14 ans.Megamind - 3D (Megamind) de Tom McGrath. Avec BradPitt. Sa/di v.f. 13.45. 7/7 ans.Mon beau-père et nous (Little Fockers) de Paul Weitz.Avec Robert De Niro. Sa/di v.f. 14.45, 17.45, 20.45. 12/14 ans.Raiponce - 3D (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.f. 16.00, 18.15. 7/7 ans.Skyline de Colin Strause, Greg Strause. Avec Eric Balfour.Sa/di v.f. 20.45. 14/14 ans.The Green Hornet - Le Frelon vert - 3D de Michel Gondry.Avec Seth Rogen. Sa/di v.f. 20.45.The Tourist de Florian Henckel von Donnersmarck. AvecAngelina Jolie. Sa/di v.f. 17.30, 20.15. 10/12 ans.Av. de la Gare 22, 0901 90 10 07 (80 ct appel/min.)Cap'Ciné Fribourg

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Kinshasa Symphony de Claus Wischmann, Martin Baer. Div.o. 10.30, 20.30.Moon de Duncan Jones. Avec Matt Berry. Sa v.o. 20.30.Faubourg du Lac 73, 032 322 71 01 Filmpodium

Raiponce - 3D (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.f. 15.00. 7/7 ans.We want Sex (Made in Dagenham) de Nigel Cole. AvecRosamund Pike. Sa/di v.o. 18.00, 20.30. 10/12 ans.Rue Centrale 32a, 032 323 66 55 Lido 1

Burlesque de Steven Antin. Avec Christina Aguilera, + v.-o.angl/all.. Sa/di v.a. 15.00, 20.30. 7/10 ans.Small World (Je n'ai rien oublié) de Bruno Chiche. AvecGérard Depardieu. Sa/di v.o. 18.15. 12/14 ans.Rue Centrale 32a, 032 323 66 55 Lido 2

Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa v.a. 15.30, 20.15,23.00, di v.a. 15.30, 20.15. 14/14 ans.Love et autres drogues (Love and Other Drugs)d'Edward Zwick. Avec Jake Gyllenhaal. Sa v.a. 15.30, 20.15,23.00, di v.a. 15.30, 20.15. 14/14 ans.Satte Farben vor Schwarz (Colours in the Dark) deSophie Heldman. Sa/di v.a. 18.00. 14/16 ans.Th.-Wyttenbach 4, 032 322 01 22 Palace

Raiponce - 3D (Tangled) de Byron Howard, Nathan Greno.Sa/di v.a. 15.15. 7/7 ans.Sacred & Secret – The Balinese Reincarnations (Sacred& Secret – Das geheime Bali) de Basil Gelpke. Div.o. 10.45. 12/14 ans.The Green Hornet - Le Frelon vert - 3D de Michel Gondry.Avec Seth Rogen. Sa v.o. 18.00, 20.30, 23.00, di v.o. 18.00,20.30. 12/14 ans.The Green Hornet - Le Frelon vert - 3D de Michel Gondry.Avec Seth Rogen. Sa v.o. 18.00, 20.30, 23.00, di v.o. 18.00,20.30. 12/14 ans.Quai du Bas 92, 032 322 38 77 Rex 1 (Bi)

Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois. AvecLambert Wilson. Sa v.o. 17.45, di v.o. 11.00, 17.45. 10/16 ans.Morning Glory de Roger Michell. Avec Harrison Ford. Sa/div.o. 15.00, 20.15. 10/12 ans.The Tourist de Florian Henckel von Donnersmarck. AvecAngelina Jolie. Sa v.o. 22.45. 10/12 ans.Quai du Bas 92, 032 322 38 77 Rex 2La NeuvevilleLa petite chambre de Stéphanie Chuat, VéroniqueReymond. Avec Michel Bouquet. Sa/di v.f. 20.30. 10/14 ans.Nowhere Boy de Sam Taylor-Wood. Avec Aaron Johnson. Div.o. 17.30. 12/14 ans.Une vie de chat d'Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli. AvecBernadette Lafont. Sa/di v.f. 15.00. 6/10 ans.Pl. de la Gare 3, 032 751 27 50 Ciné2520MoutierLa princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier. AvecMélanie Thierry. Sa v.f. 17.30. 12/14 ans.The Tourist de Florian Henckel von Donnersmarck. AvecAngelina Jolie. Sa v.f. 20.30, di v.f. 16.00, 20.00. 10/12 ans.Rue du Clos 1, 032 493 73 73 Le CinocheSaint-ImierPrud'hommes (Prud' Homme) de Stéphane Goël.Sa v.f. 20.00, di v.f. 17.00, 20.00. 7/14 ans.Francillon 29, 032 941 35 35 Espace NoirTavannesC'était hier de Jacqueline Veuve. Di v.f. 20.00. 10/10 ans.La petite chambre de Stéphanie Chuat, VéroniqueReymond. Avec Michel Bouquet. Sa v.f. 17.00, 21.00,di v.f. 17.00. 10/14 ans.032 481 20 41 Cinéma RoyalTramelanAu-delà (Hereafter) de Clint Eastwood. Avec Matt Damon.Sa v.f. 18.00, 21.00, di v.f. 17.00. 12/14 ans.Mardi, après Noël (Marti, Dupa Craciun / Tuesday,After Christmas) de Radu Munteanu. Avec Mimi Branescu.Di v.o. 20.00. 12/14 ans.Rue Cinéma, 032 487 45 61 Cinématographe