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MERCREDI 19 MARS 2014 11 RUGBY LES RENDEZ-VOUS DE LA SEMAINE MERCREDI ENTRETIEN « J’ai dû subir dix K.-O… » RORY LAMONT, l’ancien arrière de l’Écosse et de Toulon, s’est lancé en juillet dernier dans une campagne de sensibilisation sur les chocs à la tête subis par les rugbymen. ÉDIMBOURG DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL « Pourquoi vous êtes-vous décidé à mener ce combat à propos des commotions cérébrales ? – Pendant toute ma carrière, j’ai dû subir dix K.-O. Inconscient sur le terrain. Et j’ai eu beaucoup plus de petites commotions cérébrales, dont je n’ai jamais vraiment parlé. Je me suis renseigné sur ces com- motions en 2010, en lisant ces études qui disaient qu’elles pou- vaient mener à la démence. Ils en parlaient en NFL, mais en Europe et dans le rugby, pas trop. Et je me suis dit qu’il y a des conséquences graves et à long terme dont les joueurs ne sont pas conscients. Je pense qu’aujourd’hui, la manière dont le rugby traite les commo- tions cérébrales ressemble encore à la manière dont on traiterait une blessure à une jambe ! N’y a-t-il pourtant pas eu une amélioration ces dernières années ? – Oui, c’est de mieux en mieux. Il y a eu la mise en place du protocole commotion… L’IRB répète que ça aide à mieux les dépister. Mais ces cinq minutes (de remplacement temporaire) que le protocole donne pour examiner le joueur, c’est impossible de faire un dia- gnostic avec ! Un joueur touché peut très bien passer le test et ré- pondre aux questions correcte- ment, parce qu’elles sont simples ! Quel jour on est ? Quel est le score ?... Au final, ce test est comme un permis de retourner sur le terrain, pour le joueur… Il n’y a pas d’autre sport où on utilise ces cinq minutes d’examen et de récupération, ça n’a pas de justifi- cation scientifique. Tous les ex- perts disent qu’il faudrait au moins dix à quinze minutes pour effectuer ces tests. Et si on veut ne rien risquer, il ne devrait même pas y avoir de limite de temps. Barry O’Driscoll, le conseiller mé- dical en chef de l’IRB (et oncle de Brian), a démissionné l’an dernier parce qu’il désapprouvait le proto- cole. Quelles seraient les trois mesures que vous préconiseriez pour ces chocs à la tête qu’on voit en match ? – J’annulerais cette règle des cinq minutes, pour que les médecins aient autant de temps qu’ils esti- ment nécessaire. Les jours de match, je voudrais qu’il y ait un médecin indépendant qui regarde les actions à la vidéo, en direct, pour repérer des commotions passées inaperçues. Et, c’est com- pliqué, mais je pense qu’une fois qu’une commotion a été diagnos- tiquée, le joueur ne devrait pas pouvoir rejouer pendant au moins trois semaines. Certains argu- mentent que ces trois semaines pourraient inciter les joueurs à ca- cher leur état. Mais si on les in- forme sur tous les risques, je pense qu’ils comprendraient mieux pourquoi. « APRÈS CHAQUE K.-O., JE NE ME SENTAIS PAS BIEN PENDANT SIX, SEPT SEMAINES ! » Est-ce que vous pouvez décrire comment vous vous sentiez après ces K.-O. ou commotions ? – C’est comme une gueule de bois. On est dans le brouillard, un peu détaché de la réalité, on n’ar- rive pas à bien réfléchir, à se con- centrer, la vision peut être trou- blée, vous pouvez avoir des maux de tête… Il y a beaucoup de symp- tômes. Après chaque K.-O., je ne me sentais pas bien pendant six, sept semaines ! Si on revient au jeu trop tôt, les symptômes durent plus longtemps et il y a un risque encore plus grand de subir un nouveau traumatisme crânien. Vous accusiez des joueurs, en décembre, de tricher à des tests pour pouvoir rejouer plus vite… – Oui… On ne le faisait pas quand je jouais en France, mais au Royaume-Uni, il y a quelque chose appelé Cogsport. C’est un test qu’on passe en début de sai- son, quand tout va bien. Il mesure un score de base. Et si j’ai un K.-O. pendant la saison, je ne serai pas autorisé à rejouer tant que je n’aurai pas atteint à nouveau ce score de base… Si vous êtes joueur, vous n’êtes pas motivé, en début de saison, pour réaliser un gros score parce que, pendant la saison, ça sera plus dur de le repasser ! Si on y va relax… Ça incite à réaliser un petit score, et des joueurs le font, je le sais, ils en parlent ! Les joueurs manquent-ils à ce point d’informations sur les commotions ? – La plupart ne savent pas vrai- ment ce que c’est ! Ils pensent que c’est quand on subit un K.-O. Mais il n’y a pas besoin d’être K.-O. pour avoir une commotion ! Mais leur carrière est en jeu à chaque match. Ils ne veulent pas rater des ren- contres pour perdre leur place dans l’équipe. Ils ne savent pas qu’il y a ces problèmes à long terme associés aux commotions. Ils sont plus sensibilisés, mais ils n’en savent pas assez sur les ris- ques neurologiques à long terme. Si on veut que les joueurs arrêtent de cacher ces commotions et de tricher à ces tests, on doit leur donner plus d’informations. L’IRB est très lente pour admettre le lien entre commotions et démence précoce. En novembre, un officiel de l’IRB a reconnu qu’il y a “peut- être” un lien. Mais ce n’est pas as- sez ! Et les entraîneurs, de ma pro- pre expérience, ne comprennent pas toujours la dangerosité des commotions. J’en ai vu, de mèche avec le joueur, faire pression sur le corps médical pour que le joueur puisse rejouer le plus vite possible. Le rugby est dans une position difficile… Plus les joueurs seront sensibilisés, plus ils parleront de leur propre cas. Ça donnera une liste de blessés plus longue. Et ça coûtera donc plus cher de faire fonctionner une équipe… C’est pour ça que la réponse des autori- tés est si lente, ils ne veulent pas effrayer les gens à propos de leur sport. » AURÉLIEN BOUISSET ÉDIMBOURG, STADE DE MURRAYFIELD, 9 MARS 2014. – C’est une blessure à la jambe qui l’a contraint à mettre un terme à sa carrière, mais ce sont les K.-O. à répétition (photo ci-dessous contre l’Angleterre pendant le Tournoi 2008), qui inquiètent l’Écossais Rory Lamont et qui l’incitent à vouloir faire de la prévention auprès des jeunes joueurs. C e jour-là, son frère Sean s’apprêtait à se mesurer aux Bleus, à l’aile de l’équi- pe d’Écosse. Rory lui, était à Mur- rayfield comme simple spectateur de cette quatrième journée du Tournoi des Six Nations. À trente et un ans, il a mis fin à sa carrière il y a un an, à cause d’une grave bles- sure à une jambe, pendant le Tour- noi 2012. Souriant, il demandait des nouvelles de Philippe Saint- André, son entraîneur à Sale et à Toulon. Avant de retrouver son sé- rieux au moment d’aborder le sujet pour lequel il se bat depuis le mi- lieu de l’année 2013 : sensibiliser le monde du rugby au risque que les joueurs encourent à cause des commotions cérébrales. Et faire bouger l’IRB pour changer l’appro- che des autorités du rugby sur cette question de santé. 1 D’APRÈS UN RAPPORT DE LA FÉDÉRATION ANGLAISE, les commotions cérébrales représentent les blessures les plus fréquentes dans le Championnat anglais, devant les blessures musculaires (cuisse puis mollet) et les entorses du genou. Avec une moyenne d’une commotion tous les quatre matches. 48 D’APRÈS UN SONDAGE DU SYNDICAT DES JOUEURS IRLANDAIS fin 2013, 48 % des professionnels ont déjà caché ou sous-estimé une commotion cérébrale pour pouvoir revenir sur le terrain. Et 67% ont déjà été victime d’au moins une commotion cérébrale. 1618 EN NOUVELLE- ZÉLANDE, LE NOMBRE de commotions cérébrales en 2012. Pour 150 000 licenciés. VENDREDI TOP 14 22 e JOURNÉE 20:45 CLERMONT-TOULON (CANAL + SPORT) SAMEDI TOP 14 (22 e JOURNÉE) 15:00 STADE FRANÇAIS-TOULOUSE (CANAL +) 18:30 BAYONNE-BORDEAUX CASTRES-BRIVE OYONNAX-MONTPELLIER PERPIGNAN-BIARRITZ (TOUS CES MATCHES SUR RUGBY +) PRO D2 (24 e JOURNÉE) 18:30 LYON-AURILLAC LA ROCHELLE-BÉZIERS PAU-BOURGOIN AUCH-COLOMIERS ALBI-DAX MONT-DE-MARSAN — BOURG-EN-BRESSE 20:35 GRENOBLE - RACING-MÉTRO (CANAL + SPORT) DIMANCHE PRO D2 (24 e JOURNÉE) 13:00 CARCASSONNE-AGEN (EUROSPORT) 15:05 TARBES-NARBONNE (SPORT +) AGENDA Ce que dit le règlement Les instances du rugby français ont instauré un procotole bien précis lors de la saison 2012-2013 pour encadrer les commotions cérébrales. LA PRISE DE CONSCIENCE a eu lieu avec le cas d’Eduard Coetzee (voirci-dessous). La LNR et la FFR ont alors compris l’urgence d’agir pour renforcer la protection des joueurs, en mettant en place un protocole bien précis, applicable en Top 14 et en Pro D 2, sous l’égide de l’IRB. En cas de suspi- cion de commotion cérébrale (ébranlement du cerveau consé- cutif à un choc et qui perturbe son fonctionnement), le joueur sort temporairement du terrain – au maximum cinq minutes – pour une évaluation de son état neu- rologique. Cet examen est de- mandé par l’arbitre, le médecin de l’équipe ou celui du match. Si la commotion est constatée, elle entraîne la sortie définitive du joueur et sa mise au repos forcé. L’examen comporte plusieurs étapes. LES CONSTATS On considère que la commotion cérébrale est avérée s’il y a une perte de connaissance, une crise tonique posturale (symptômes épileptiques), des convulsions, ou si le joueur ne satisfait pas à un test d’équilibre pratiqué au bord du terrain. LE QUESTIONNAIRE Il est soumis au joueur par le mé- decin de l’équipe ou du match, juste après sa sortie, au bord du terrain. Avec ces questions : – Dans quel stade sommes- nous ? – Dans quelle mi-temps som- mes-nous ? – Quelle équipe a marqué les der- niers points ? – Contre quelle équipe avez-vous joué le match précédent ? – Votre équipe a-t-elle remporté le match précédent ? – Avez-vous mal à la tête ? – Avez-vous la tête lourde ou compressée ? – Avez-vous des nausées, l’envie de vomir ? – Avez-vous des troubles de la vue ? – Êtes-vous gêné par le bruit ou la lumière ? – Avez-vous le sentiment d’être ralenti ? – Avez-vous l’impression d’être dans le brouillard ? – Avez-vous l’impression de ne pas vous sentir bien ? Une seule réponse erronée en- traîne la sortie définitive. Le mé- decin de l’équipe doit remplir un formulaire dans lequel il lui est de- mandé si le joueur lui paraît plus : –Émotif, triste, anxieux, nerveux? – Irritable ? – Ralenti ? – Le joueur éprouve des difficultés à se concentrer ? Une réponse positive entraîne la sortie définitive du joueur. LES CONSÉQUENCES En cas de commotion avérée, le joueur doit passer un autre test peu après le match, avec des questions de mémoire et des tests d’équilibre, de coordination, de concentration. Enfin, il doit se présenter devant un neurologue référent (40 ont été formés) au plus tard quarante-huit heures après le match pour une ultime évaluation. C’est le spécialiste qui décide de la durée de l’arrêt (*) en fonction des résultats de la con- sultation et de ceux du protocole. Le médecin réexamine le joueur à la fin de la période de repos pres- crite pour autoriser la reprise ou ordonner du repos jusqu’à une nouvelle consultation. Si un mé- decin référent ne peut être con- sulté, c’est l’ancienne règle (21 jours automatiques d’arrêt) qui s’applique. (*) De 48 heures à deux semaines. Rory Lamont Né le : 10 octobre 1982 Lieu : Perth (Écosse) Âge 31 ans Nationalité : écossaise Poste : ailier ou arrière Coetzee s’est fait peur PERSONNE N’A OUBLIÉ le cas de l’ancien Biarrot Eduard Coetzee. Le 14 novembre 2011, le pilier gauche sud-africain du BO, alors âgé de trente-deux ans, avait mis un terme prématuré à sa carrière après un enchaînement de trois commotions cérébrales en cinq semaines contre les London Irish (19 août), Toulouse (16 septembre) et Perpignan (23 septembre). Il avait successivement consulté trois neurochirurgiens, le profes- seur Lyon-Caen (hôpital Pitié- Salpêtrière à Paris), le professeur Deck (hôpital Henri-Mondor à Créteil) et le professeur Loiseau (CHU Pellegrin-Bordeaux). Vic- time de nausées et de vertiges, il confessait au moment de l’an- nonce de son arrêt, soit trois mois après le premier accident, ressen- tir « des douleurs à la tête » et avoir en permanence des cachets dans la poche. Un an plus tard, dans une vidéo produite par Agence XV, la structure d’aide à la formation et à la reconversion des joueurs pros, il était un peu rassu- rant. « Ça va beaucoup mieux, mais j’ai encore des maux de tête presque chaque jour, des verti- ges. Quand je me lève, je me pose cinq secondes […]. Si je vais voir un match au stade, pendant deux jours, j’ai mal à la tête. Il y a beau- coup de choses qui ont disparu, mais j’ai des séquelles. » Aujourd’hui, Coetzee partage son temps entre la France et Durban (Afrique du Sud), où il collabore notamment avec John Smit, l’an- cien talonneur de Clermont et ca- pitaine des Springboks, directeur de la franchise des Sharks (Su- per 15). Deux ans et demi après les faits, Coetzee vit normale- ment. Mais d’après ceux qui l’ont vu lors de son dernier passage sur la côte basque, lors des fêtes de Noël, les traces de l’accident, aussi infimes soient-elles, ne sont pas totalement effacées. H.I. DEMAIN PORTRAIT LUNDI L’HOMME DU WEEK-END¢ MARDI DÉBAT APRÈS UNE VERSION consa- crée à des sports plus familiers aux Américains, sortie aux États- Unis en 2012, le documentaire Head Games s’offre ces jours-ci une réédition qui aborde le pro- blème des commotions cérébra- les dans des disciplines plus con- nues des Européens. Disponible à la location sur le site http:// headgamesthefilm.com/, cette adaptation du livre éponyme de Christopher Nowinski est un for- midable outil de sensibilisation, selon Rory Lamont : « Je veux que beaucoup de joueurs le re- gardent, c’est plein d’informa- tions ! Pour les parents aussi, ça les aide à comprendre les risques pour les enfants. Il y avait le pilier Alex Corbisiero (25 ans, 21 sélec- tions), à la première, à Londres, il a pris la parole à la fin et on voyait qu’il était inquiet après. Ça peut mettre une bonne pression sur l’IRB. » A. Bo. LE RISQUE DE COMMOTION cé- rébrale ne se limite évidem- ment pas au rugby. Tous les sports de contact entraînent un danger pour le cerveau. La boxe est donc très touchée par le problème, et l’exemple récent de Jérémy Ouanna est élo- quent. Le champion de France des lourds-légers en 2012 a été mis K.-O samedi dernier par le Russe Grigory Drozd pour le ti- tre européen et évacué sur une civière après le combat. Ouanna a décidé de mettre un terme à sa carrière. Le football américain est aussi miné. Selon certaines études scientifiques récentes, les anciens joueurs de NFL ont 20 fois plus de risques d’être atteint d’encéphalopathie traumatique chronique, une dégénérescence cérébrale, que le reste de la population ! Les Américains ont été choqués par les suicides de plusieurs anciens joueurs atteints de cette maladie, notamment ce- lui fin 2011 de Dave Duerson, ancienne star des Bears et des Giants, qui s’est tiré une balle dans le cœur à cinquante ans en demandant une autopsie de son cerveau. Les footballeurs commencent aussi à être con- cernés, comme l’a prouvé le cas d‘Hugo Lloris, K.-O. en début de saison avec Tottenham. Au rugby, les images récentes de joueurs complètement désarti- culés, sonnés, comme Parra, Sexton, O’Driscoll ou George Smith ont fait le tour du monde. « Head Games », un docu choc Un problème qui se généralise conditions d’attribution de ce contrat à la chaîne cryptée, comme l’a révélé, un peu plus tôt, le site des Échos. BeIN Sports avait d’ailleurs averti qu’elle pourrait intenter « toutes actions devant les autorités compétentes » contre cette attribution, regrettant l’absence d’une « mise en concurrence équitable et loyale ». BeIN Sports est donc passé à l’acte, même si Paul Goze, le président de la LNR, n’est au courant de rien. « Nous n’avons rien reçu, annonce-t-il. Peut-être que cela viendra dans les jours qui viennent. » E. M. n MONTPELLIER : MAS ABSENT DEUX À TROIS SEMAINES. – Blessé samedi dernier contre l’Irlande, Nicolas Mas devrait être absent entre deux et trois semaines. Le pilier droit de l’équipe de France souffre d’une entorse du coude droit sans gravité. n TOULON PORTE PLAINTE CONTRE LA RÉGION PACA. – Mourad Boudjellal, le président du RCT, a décidé de porter plainte contre la région PACA pour une ardoise de 117 000 euros correspondant à l’achat de places au stade Mayol, sur deux saisons, par le conseil régional, comme le rapportent nos confrères de Var Matin. La région évoque un problème administratif. RACING-MÉTRO : SEXTON VA RESTER Jonathan Sexton sera dans le groupe de 31 joueurs qui partiront à Aix- les-Bains cet après-midi pour préparer le match contre Grenoble, samedi au stade des Alpes. « Il a eu un rendez-vous médical lundi soir et il aura un nouveau contrôle vendredi pour savoir s’il peut jouer : on est dans le protocole », a souligné Laurent Labit, l’entraîneur des Racingmen, hier, à l’issue de l’entraînement, auquel l’international Irlandais n’a pas participé, après son K.-O. samedi dernier contre la France. Face aux rumeurs d’un retour de l’ouvreur dans son pays, Labit a confié : « Symboliquement, on lui a remis un trophée pour sa victoire dans le Tournoi, et il a dit aux joueurs qu’il ira jusqu’à la fin de son contrat en 2015. Il a une option pour un an supplémentaire et on espère bien le garder jusqu’en 2016. » Autre argument : « Son enfant naîtra en juillet à Paris, il sera français. » J.-L. G. n DROITS TV : BEIN SPORTS CONTESTE L’APPEL D’OFFRES DU TOP 14. Les 355 millions d’euros sur cinq ans, promis par Canal + à la LNR pour les droits du Top 14, ne sont peut- être pas encore garantis. Hier, beIN Sports a confirmé avoir déposé un recours devant l’Autorité de la concurrence pour contester les EXPRESSO « EST-CE QUE JE SUIS INQUIET DE L’ÉTAT DE SANTÉ DE BRIAN DANS VINGT ANS ? ABSOLUMENT » FRANK O’DRISCOLL, le père de Brian, victime de nombreuses commotions cérébrales. « Regardez ce qu’il se passe dans la boxe et la démence qu’on y voit. Regardez le pauvre Muhammad Ali avec sa maladie de Parkinson. Pouvez-vous imaginer ce que son cerveau a enduré à chaque coup ? » l Photos : Alain Mounic/L’Équipe David Davies/ABACA Dan Sheridan/INPHO 29 sélections, 30 points (6E) PREMIÈRESÉLECTION Écosse - Galles (22-46), le 13 mars 2005, à Édimbourg. DERNIÈRESÉLECTION Écosse - France (17-23), le 26 février 2012, à Édimbourg. PARTICIPATIONS CM 2 (2007, 2011). CLUBS Northampton (2000-2004), Glasgow (2004-2007), Sale (2007-2009), Toulon (2009- 2010), Glasgow (2011-2013).

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Page 1: LESRENDEZ-VOUSDELASEMAINE MERCREDI ENTRETIEN «J’aid

MERCREDI 19 MARS 2014 11

RUGBYLES RENDEZ-VOUS DE LA SEMAINE

MERCREDI ENTRETIEN

« J’ai dû subir dix K.-O… »RORY LAMONT, l’ancien arrière de l’Écosse et de Toulon, s’est lancé en juillet dernierdans une campagne de sensibilisation sur les chocs à la tête subis par les rugbymen.

ÉDIMBOURG –DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

« Pourquoi vous êtes-vousdécidé à mener ce combat àpropos des commotionscérébrales ?– Pendant toute ma carrière, j’aidû subir dix K.-O. Inconscient surle terrain. Et j’ai eu beaucoup plusde petites commotions cérébrales,dont je n’ai jamais vraiment parlé.Je me suis renseigné sur ces com-motions en 2010, en lisant cesétudes qui disaient qu’elles pou-vaient mener à la démence. Ils enparlaient en NFL, mais en Europeet dans le rugby, pas trop. Et je mesuis dit qu’il y a des conséquencesgraves et à long terme dont lesjoueurs ne sont pas conscients. Jepense qu’aujourd’hui, la manièredont le rugby traite les commo-tions cérébrales ressemble encoreà la manière dont on traiterait uneblessure à une jambe !

N’y a-t-il pourtant pas eu uneamélioration ces dernièresannées ?– Oui, c’est de mieux en mieux. Il ya eu la mise en place du protocolecommotion… L’IRB répète que çaaide à mieux les dépister. Mais cescinq minutes (de remplacementtemporaire) que le protocoledonne pour examiner le joueur,c’est impossible de faire un dia-gnostic avec ! Un joueur touchépeut très bien passer le test et ré-pondre aux questions correcte-ment, parce qu’elles sont simples !Quel jour on est ? Quel est lescore ?. . . Au final, ce test estcomme un permis de retournersur le terrain, pour le joueur… Il n’ya pas d’autre sport où on utiliseces cinq minutes d’examen et derécupération, ça n’a pas de justifi-cation scientifique. Tous les ex-perts disent qu’il faudrait au

moins dix à quinze minutes poureffectuer ces tests. Et si on veut nerien risquer, il ne devrait mêmepas y avoir de limite de temps.Barry O’Driscoll, le conseiller mé-dical en chef de l’IRB (et oncle deBrian), a démissionné l’an dernierparce qu’il désapprouvait le proto-cole.

Quelles seraient les troismesures que vouspréconiseriez pour ces chocs àla tête qu’on voit en match ?– J’annulerais cette règle des cinqminutes, pour que les médecinsaient autant de temps qu’ils esti-ment nécessaire. Les jours dematch, je voudrais qu’il y ait unmédecin indépendant qui regardeles actions à la vidéo, en direct,pour repérer des commotionspassées inaperçues. Et, c’est com-pliqué, mais je pense qu’une foisqu’une commotion a été diagnos-tiquée, le joueur ne devrait paspouvoir rejouer pendant au moinstrois semaines. Certains argu-mentent que ces trois semainespourraient inciter les joueurs à ca-cher leur état. Mais si on les in-forme sur tous les risques, jepense qu’ils comprendraientmieux pourquoi.

« APRÈS CHAQUE K.-O.,JE NE ME SENTAIS PAS

BIEN PENDANT SIX,SEPT SEMAINES ! »

Est-ce que vous pouvez décrirecomment vous vous sentiezaprès ces K.-O. oucommotions ?– C’est comme une gueule debois. On est dans le brouillard, unpeu détaché de la réalité, on n’ar-rive pas à bien réfléchir, à se con-centrer, la vision peut être trou-blée, vous pouvez avoir des mauxde tête… Il y a beaucoup de symp-tômes. Après chaque K.-O., je neme sentais pas bien pendant six,sept semaines ! Si on revient aujeu trop tôt, les symptômes durentplus longtemps et il y a un risqueencore plus grand de subir unnouveau traumatisme crânien.

Vous accusiez des joueurs, endécembre, de tricher à destests pour pouvoir rejouer plusvite…– Oui… On ne le faisait pas quandj e j ouais en France , mais auRoyaume-Uni, il y a quelquechose appelé Cogsport. C’est untest qu’on passe en début de sai-son, quand tout va bien. Il mesureun score de base. Et si j’ai un K.-O.pendant la saison, je ne serai pasautorisé à rejouer tant que jen’aurai pas atteint à nouveau cescore de base… Si vous êtes joueur,vous n’êtes pas motivé, en débutde saison, pour réaliser un gros

score parce que, pendant la saison,ça sera plus dur de le repasser ! Sion y va relax… Ça incite à réaliserun petit score, et des joueurs lefont, je le sais, ils en parlent !

Les joueurs manquent-ils à cepoint d’informations sur lescommotions ?– La plupart ne savent pas vrai-ment ce que c’est ! Ils pensent quec’est quand on subit un K.-O. Maisil n’y a pas besoin d’être K.-O. pouravoir une commotion ! Mais leurcarrière est en jeu à chaque match.Ils ne veulent pas rater des ren-contres pour perdre leur placedans l’équipe. Ils ne savent pasqu’il y a ces problèmes à longterme associés aux commotions.Ils sont plus sensibilisés, mais ilsn’en savent pas assez sur les ris-ques neurologiques à long terme.Si on veut que les joueurs arrêtentde cacher ces commotions et detricher à ces tests, on doit leurdonner plus d’informations. L’IRBest très lente pour admettre le lienentre commotions et démenceprécoce. En novembre, un officiel

de l’IRB a reconnu qu’il y a “peut-être” un lien. Mais ce n’est pas as-sez ! Et les entraîneurs, de ma pro-pre expérience, ne comprennentpas toujours la dangerosité descommotions. J’en ai vu, de mècheavec le joueur, faire pression sur lecorps médical pour que le joueurpuisse rejouer le plus vite possible.Le rugby est dans une positiondifficile… Plus les joueurs serontsensibilisés, plus ils parleront deleur propre cas. Ça donnera uneliste de blessés plus longue. Et çacoûtera donc plus cher de fairefonctionner une équipe… C’estpour ça que la réponse des autori-tés est si lente, ils ne veulent paseffrayer les gens à propos de leursport. »

AURÉLIEN BOUISSET

ÉDIMBOURG, STADE DE MURRAYFIELD, 9 MARS 2014. – C’est une blessure à la jambe qui l’a contraint àmettre un terme à sa carrière, mais ce sont les K.-O. à répétition (photo ci-dessous contre l’Angleterrependant le Tournoi 2008), qui inquiètent l’Écossais Rory Lamont et qui l’incitent à vouloir faire de laprévention auprès des jeunes joueurs.

Ce jour-là, son frère Seans’apprêtait à se mesureraux Bleus, à l’aile de l’équi-

pe d’Écosse. Rory lui, était à Mur-rayfield comme simple spectateurde cette quatrième journée duTournoi des Six Nations. À trente etun ans, il a mis fin à sa carrière il ya un an, à cause d’une grave bles-sure à une jambe, pendant le Tour-noi 2012. Souriant, il demandaitdes nouvelles de Philippe Saint-André, son entraîneur à Sale et àToulon. Avant de retrouver son sé-rieuxaumomentd’aborderlesujetpour lequel il se bat depuis le mi-lieu de l’année 2013 : sensibiliser lemonde du rugby au risque que lesjoueurs encourent à cause descommotions cérébrales. Et fairebouger l’IRB pour changer l’appro-che des autorités du rugby sur cettequestion de santé.

1D’APRÈS UN

RAPPORT DE LAFÉDÉRATION

ANGLAISE,les commotions cérébralesreprésentent les blessures

les plus fréquentes dans leChampionnat anglais,

devant les blessuresmusculaires (cuisse puis

mollet) et les entorses dugenou. Avec une moyenne

d’une commotion tous lesquatre matches.

48D’APRÈS UN

SONDAGE DUSYNDICAT DES

JOUEURSIRLANDAIS

fin 2013, 48 % desprofessionnels ont déjà

caché ou sous-estimé unecommotion cérébrale pour

pouvoir revenir sur leterrain. Et 67 % ont déjà été

victime d’au moins unecommotion cérébrale.

1618EN NOUVELLE-

ZÉLANDE,LE NOMBRE

de commotionscérébrales en 2012. Pour

150 000 licenciés.

VENDREDITOP 14 22e JOURNÉE

20:45CLERMONT-TOULON

(CANAL + SPORT)

SAMEDITOP 14 (22e JOURNÉE)

15:00STADE FRANÇAIS-TOULOUSE

(CANAL +)18:30

BAYONNE-BORDEAUXCASTRES-BRIVE

OYONNAX-MONTPELLIERPERPIGNAN-BIARRITZ

(TOUS CES MATCHES SUR RUGBY +)PRO D2 (24e JOURNÉE)

18:30LYON-AURILLAC

LA ROCHELLE-BÉZIERSPAU-BOURGOIN

AUCH-COLOMIERSALBI-DAX

MONT-DE-MARSAN —BOURG-EN-BRESSE

20:35GRENOBLE - RACING-MÉTRO

(CANAL + SPORT)

DIMANCHEPRO D2 (24e JOURNÉE)

13:00CARCASSONNE-AGEN (EUROSPORT)

15:05TARBES-NARBONNE (SPORT +)

AGENDA

Ce que dit le règlementLes instances du rugby français ont instauré un procotole bien précis

lors de la saison 2012-2013 pour encadrer les commotions cérébrales.LA PRISE DE CONSCIENCE a eulieu avec le cas d’Eduard Coetzee(voirci-dessous). La LNR et la FFRont alors compris l’urgence d’agirpour renforcer la protection desjoueurs, en mettant en place unprotocole bien précis, applicableen Top 14 et en Pro D 2, sousl’égide de l’IRB. En cas de suspi-cion de commotion cérébrale(ébranlement du cerveau consé-cutif à un choc et qui perturbe sonfonctionnement), le joueur sorttemporairement du terrain – aumaximum cinq minutes – pourune évaluation de son état neu-rologique. Cet examen est de-mandé par l’arbitre, le médecinde l’équipe ou celui du match. Si lacommotion est constatée, elleentraîne la sortie définitive dujoueur et sa mise au repos forcé.L’examen comporte plusieursétapes.

LES CONSTATSOn considère que la commotioncérébrale est avérée s’il y a uneperte de connaissance, une crisetonique posturale (symptômesépileptiques), des convulsions, ousi le joueur ne satisfait pas à untest d’équilibre pratiqué au borddu terrain.

LE QUESTIONNAIREIl est soumis au joueur par le mé-decin de l’équipe ou du match,juste après sa sortie, au bord duterrain. Avec ces questions :– Dans quel stade sommes-nous ?– Dans quelle mi-temps som-mes-nous ?– Quelle équipe a marqué les der-niers points ?– Contre quelle équipe avez-vousjoué le match précédent ?– Votre équipe a-t-elle remportéle match précédent ?– Avez-vous mal à la tête ?

– Avez-vous la tête lourde oucompressée ?– Avez-vous des nausées, l’enviede vomir ?– Avez-vous des troubles de lavue ?– Êtes-vous gêné par le bruit ou lalumière ?– Avez-vous le sentiment d’êtreralenti ?– Avez-vous l’impression d’êtredans le brouillard ?– Avez-vous l’impression de nepas vous sentir bien ?Une seule réponse erronée en-traîne la sortie définitive. Le mé-decin de l’équipe doit remplir unformulaire dans lequel il lui est de-mandé si le joueur lui paraît plus :–Émotif, triste, anxieux, nerveux?– Irritable ?– Ralenti ?– Le joueur éprouve des difficultésà se concentrer ?Une réponse positive entraîne lasortie définitive du joueur.

LES CONSÉQUENCESEn cas de commotion avérée, lejoueur doit passer un autre testpeu après le match, avec desquestions de mémoire et destests d’équilibre, de coordination,de concentration. Enfin, il doit seprésenter devant un neurologueréférent (40 ont été formés) auplus tard quarante-huit heuresaprès le match pour une ultimeévaluation. C’est le spécialiste quidécide de la durée de l’arrêt (*) enfonction des résultats de la con-sultation et de ceux du protocole.Le médecin réexamine le joueur àla fin de la période de repos pres-crite pour autoriser la reprise ouordonner du repos jusqu’à unenouvelle consultation. Si un mé-decin référent ne peut être con-sulté, c’est l’ancienne règle (21jours automatiques d’arrêt) quis’applique.

(*) De 48 heures à deux semaines.

Rory LamontNé le : 10 octobre 1982Lieu : Perth (Écosse)Âge 31 ansNationalité : écossaisePoste : ailier ou arrière

Coetzee s’est fait peurPERSONNE N’A OUBLIÉ le cas del’ancien Biarrot Eduard Coetzee.Le 14 novembre 2011, le piliergauche sud-africain du BO, alorsâgé de trente-deux ans, avait misun terme prématuré à sa carrièreaprès un enchaînement de troiscommotions cérébrales en cinqsemaines contre les London Irish(19 août), Toulouse (16 septembre)et Perpignan (23 septembre). Ilavait successivement consultétrois neurochirurgiens, le profes-seur Lyon-Caen (hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris), le professeurDeck (hôpital Henri-Mondor àCréteil) et le professeur Loiseau(CHU Pellegrin-Bordeaux). Vic-

time de nausées et de vertiges, ilconfessait au moment de l’an-nonce de son arrêt, soit trois moisaprès le premier accident, ressen-tir « des douleurs à la tête » etavoir en permanence des cachetsdans la poche. Un an plus tard,dans une vidéo produite parAgence XV, la structure d’aide à laformation et à la reconversion desjoueurs pros, il était un peu rassu-rant. « Ça va beaucoup mieux,mais j’ai encore des maux de tête

presque chaque jour, des verti-ges. Quand je me lève, je me posecinq secondes […]. Si je vais voirun match au stade, pendant deuxjours, j’ai mal à la tête. Il y a beau-coup de choses qui ont disparu,m a i s j ’ a i d e s s é q u e l l e s . »Aujourd’hui, Coetzee partage sontemps entre la France et Durban(Afrique du Sud), où il collaborenotamment avec John Smit, l’an-cien talonneur de Clermont et ca-pitaine des Springboks, directeur

de la franchise des Sharks (Su-per 15). Deux ans et demi aprèsles faits, Coetzee vit normale-ment. Mais d’après ceux qui l’ontvu lors de son dernier passagesur la côte basque, lors des fêtesde Noël, les traces de l’accident,aussi infimes soient-elles, nesont pas totalement effacées. H.I.

DEMAIN PORTRAITLUNDI L’HOMME DU WEEK-END¢ MARDI DÉBAT

APRÈS UNE VERSION consa-crée à des sports plus familiersaux Américains, sortie aux États-Unis en 2012, le documentaireHead Games s’offre ces jours-ciune réédition qui aborde le pro-blème des commotions cérébra-les dans des disciplines plus con-

nues des Européens. Disponibleà la location sur le site http://headgamesthefilm.com/, cetteadaptation du livre éponyme deChristopher Nowinski est un for-midable outil de sensibilisation,selon Rory Lamont : « Je veuxque beaucoup de joueurs le re-gardent, c’est plein d’informa-

tions ! Pour les parents aussi, çales aide à comprendre les risquespour les enfants. Il y avait le pilierAlex Corbisiero (25 ans, 21 sélec-tions), à la première, à Londres, ila pris la parole à la fin et on voyaitqu’il était inquiet après. Ça peutmettre une bonne pression surl’IRB. »

A. Bo.

LE RISQUE DE COMMOTION cé-rébrale ne se limite évidem-ment pas au rugby. Tous lessports de contact entraînent undanger pour le cerveau. La boxeest donc très touchée par leproblème, et l’exemple récentde Jérémy Ouanna est élo-quent. Le champion de Francedes lourds-légers en 2012 a étémis K.-O samedi dernier par leRusse Grigory Drozd pour le ti-tre européen et évacué sur unec iv i è re a p rè s l e c o m b a t .Ouanna a décidé de mettre unterme à sa carrière. Le footballaméricain est aussi miné. Seloncertaines études scientifiquesrécentes, les anciens joueurs deNFL ont 20 fois plus de risquesd’être atteint d’encéphalopathietraumatique chronique, unedégénérescence cérébrale, quele reste de la population ! LesAméricains ont été choquéspar les suicides de plusieurs

anciens joueurs atteints decette maladie, notamment ce-lui fin 2011 de Dave Duerson,ancienne star des Bears et desGiants, qui s’est tiré une balledans le cœur à cinquante ansen demandant une autopsie deson cerveau. Les footballeurscommencent aussi à être con-cernés, comme l’a prouvé le casd‘Hugo Lloris, K.-O. en début desaison avec Tottenham. Aurugby, les images récentes dejoueurs complètement désarti-culés, sonnés, comme Parra,Sexton, O’Driscoll ou GeorgeSmith ont fait le tour du monde.

« Head Games », un docu choc

Un problèmequi se généralise

conditions d’attribution de ce contrat à la chaîne cryptée, comme l’arévélé, un peu plus tôt, le site des Échos. BeIN Sports avait d’ailleursaverti qu’elle pourrait intenter « toutes actions devant les autoritéscompétentes » contre cette attribution, regrettant l’absence d’une« mise en concurrence équitable et loyale ». BeIN Sports est doncpassé à l’acte, même si Paul Goze, le président de la LNR, n’est aucourant de rien. « Nous n’avons rien reçu, annonce-t-il. Peut-être quecela viendra dans les jours qui viennent. » E. M.

n MONTPELLIER : MAS ABSENT DEUX À TROISSEMAINES. – Blessé samedi dernier contre l’Irlande, Nicolas Masdevrait être absent entre deux et trois semaines. Le pilier droit del’équipe de France souffre d’une entorse du coude droit sans gravité.

n TOULON PORTE PLAINTE CONTRE LA RÉGIONPACA. – Mourad Boudjellal, le président du RCT, a décidé de porterplainte contre la région PACA pour une ardoise de 117 000 euroscorrespondant à l’achat de places au stade Mayol, sur deux saisons,par le conseil régional, comme le rapportent nos confrères de VarMatin. La région évoque un problème administratif.

RACING-MÉTRO : SEXTON VA RESTERJonathan Sexton sera dans le groupe de 31 joueurs qui partiront à Aix-les-Bains cet après-midi pour préparer le match contre Grenoble,samedi au stade des Alpes. « Il a eu un rendez-vous médical lundisoir et il aura un nouveau contrôle vendredi pour savoir s’il peutjouer : on est dans le protocole », a souligné Laurent Labit, l’entraîneurdes Racingmen, hier, à l’issue de l’entraînement, auquel l’internationalIrlandais n’a pas participé, après son K.-O. samedi dernier contre laFrance. Face aux rumeurs d’un retour de l’ouvreur dans son pays,Labit a confié : « Symboliquement, on lui a remis un trophée pour savictoire dans le Tournoi, et il a dit aux joueurs qu’il ira jusqu’à la fin deson contrat en 2015. Il a une option pour un an supplémentaire et onespère bien le garder jusqu’en 2016. » Autre argument : « Son enfantnaîtra en juillet à Paris, il sera français. » J.-L. G.

n DROITS TV : BEIN SPORTS CONTESTE L’APPELD’OFFRES DU TOP 14. – Les 355 millions d’euros sur cinq ans,promis par Canal + à la LNR pour les droits du Top 14, ne sont peut-être pas encore garantis. Hier, beIN Sports a confirmé avoir déposé unrecours devant l’Autorité de la concurrence pour contester les

EXPRESSO«EST-CE QUE JE SUIS INQUIETDE L’ÉTAT DE SANTÉ DE BRIANDANS VINGT ANS ? ABSOLUMENT »FRANK O’DRISCOLL, le père de Brian, victime denombreuses commotions cérébrales. « Regardez ce qu’ilse passe dans la boxe et la démence qu’on y voit. Regardezle pauvre Muhammad Ali avec sa maladie de Parkinson.Pouvez-vous imaginer ce que son cerveau a enduréà chaque coup ? »

lPhotos : Alain

Mounic/L’ÉquipeDavid Davies/ABACADan Sheridan/INPHO

29 sélections, 30 points (6E)PREMIÈRESÉLECTIONÉcosse - Galles (22-46), le13 mars 2005, à Édimbourg.DERNIÈRESÉLECTIONÉcosse - France (17-23), le26 février 2012, à Édimbourg.PARTICIPATIONS CM2 (2007, 2011).CLUBSNorthampton (2000-2004),Glasgow (2004-2007), Sale(2007-2009), Toulon (2009-2010), Glasgow (2011-2013).