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lesafriques.com ÉDITION INTERNATIONALE : Afrique Zone CFA 1700 F CFA • France 3,50 • France DOM 4 • Maroc 23 DH • Algérie 170 DA • Tunisie 3,30 DT Mauritanie 1100 MRO • Belgique 3,50 • Italie 4 • Canada 5,95 $ CAN • Luxembourg 3,50 • Suisse CHF 5,9 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : ABDERRAZZAK SITAIL Hebdomadaire international N° 216 - 11 au 17 octobre 2012 MAGHREB : LE TEMPS DES BANQUES «HALAL» FRANCOPHONIE ÉCONOMIQUE QUEL AVENIR ? La forte progression de l’anglais dans le business et l’internet n’épargne plus l’Afrique francophone. Longtemps réduit aux aspects politiques, la Francophonie, avance à pas forcés vers l’économie.

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Hebdomadaire international

N° 216 - 11 au 17 octobre 2012

MAGHREB : LE TEMPS DES BANQUES «HALAL»

FRANCOPHONIEÉCONOMIQUEQUEL AVENIR ?

La forte progressionde l’anglais dans lebusiness et l’internetn’épargne plus l’Afriquefrancophone.Longtemps réduitaux aspects politiques,la Francophonie,avance à pas forcésvers l’économie.

2 Les Afriques . 12 avril 2012

11 octobre 2012 Les Afriques . 3

05 EDITORIALLa Francophonie décomplexée

06 BAROMÈTREMalawi : Joyce Banda réduitson salaire

08 BRUITS DE MARCHÉJin-Yong Cai, nouveau directeur de laSFI en tournée africaine

12 ARRÊT SUR IMAGEQui a gagné le match ? Selon les sondages,67% des américains donnent raisonà Mitt Romney

14 BANQUES & ASSURANCESDes banques d’Afrique centrale en margede la réglementation

16 Aymric Kamega «L’Assurance vieen Afrique avance à un bon rythme»

19 Appel de la Banque mondialepour moins d’Etat

21 Les banques «halal» en panne au Maghreb

22 Sénégal Donald Kaberuka satisfaitde l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio

23 Gérard Senac «Nous confirmons la miseen service de l’autoroute pourle 1er octobre 2013

24 BCP et AFG donnent naissanceà Atlantic Bank International

25 Coris Bank prend pied à Abidjan

26 ENTREPRISES ET MARCHÉSLes organisations patronales optentpour la création d’un BusinessForum en Afrique

28 Convention MEDZ - BEI

30 BOURSES & FONDSQui peut acheter et vendreles produits boursiers ?

31 EMPLOI

32 POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINEAngoisses de remaniements

35 Du Renseignement criminel au profitde l’économie africaine

40 Rapatriement volontaire d’un millierde migrants bloqués au Maroc

Plusieurs banques d’Afrique centrale,dans le viseur du régulateur pour non-respect des normes prudentielles. Enpériode de probation pour seconformer à la réglementation, ellesrisquent des sanctions. 14-15

Des banques en margede la réglementation

Co-auteur avec Fréderic Planchetd’un ouvrage sur l’Assurance en vieAfrique, ébauche la situation dusecteur de l’assurance-vie enAfrique. Une révolution silencieusemarquée par un bond de 32% entre2006 et 2010. Entretien. 16-17

«L’Assurance vie en Afriqueavance à un bon rythme»

La Banque mondiale vient demarquer le 4ème anniversaire de lafaillite de Lehman Brothers,tournant dans la crise financièresystémique de 2007-2008, par lapublication d’un nouveau rapport.

19-20

Appel de la Banquemondiale pour moins d’Etat

En dépit d’un environnementparticulier depuis le printempsarabe, le Maghreb résiste auxbanques islamiques. Moins de 5% departs de marché, note l’agence S&Pdans un rapport sur la question. 21

Les banques «halal»en panne au Maghreb

En visite au Sénégal, le président dela Banque Africaine deDéveloppement, Donald Kaberuka, aété sur le chantier de l’autoroute àpéage Dakar-Diamniadio. Le tauxd’exécution des travaux estconforme aux prévisions. 22

Sénégal Donald Kaberukasatisfait de l’autoroute àpéage Dakar-Diamniadio

Le partenariat stratégique, signé enjuin dernier par Atlantic Financialgroup (AFG) et le groupe Banquecentrale populaire du Maroc (BCP), aété définitivement scellé par lesdeux parties le 25 septembre. 24

BCP et AFG donnentnaissance à Atlantic BankInternational

SOMMAIRE

4 Les Afriques . 11 octobre 2012

41 Anke Strauss «Le retour, solution humaineà une situation d’extrême vulnérabilité»

42 Jeunesse en Afrique Une bombe atomique à désamorcer

45 VERBATIM

46 ARRÊT SUR IMAGEHugo Chavez. Après avoir vaincu le canceret à la veille des élections du 7 octobre

48 FOCUSAlgérieUne règle peu incitative

52 DOSSIERLa Francophonie économique en route ?

58 Francophonie : voyageau Congo en octobre 2012

62 ARRÊT SUR IMAGEC’était le 26 septembre dernier en Grèce

64 RELATIONS INTERNATIONALES«The Atlantic Dialogues» prend formeà Rabat

67 L’Espagne, en second partenaire du Maroc

72 ARCHIVES D’AFRIQUELa Francophonie d’hier à aujourd’hui

74 PIED DE LETTREImpérative R&D

Afin de contribuer au financementdu programme de développement de7 technopoles à travers le Maroc,pilotée par MEDZ, la Banqueeuropéenne d’investissement (BEI)compte lui accorder une rallonge de100 millions d’euros. 28-29

Convention MEDZ - BEI

Réconcilier croissance et emplois :challenge de la nouvelle Afrique. Lastabilité en ligne de mire, au Forumde Paris, des décideurs ont partagéleur vision sur la problématique.Synthèse. 42-44

Jeunesse en Afrique :une bombe à désamorcer

Le gouvernement algérien vient demaintenir la règle des 49/51% pourtous les secteurs stratégiques et nonstratégiques. Un frein pour lesinvestissements étrangers. 48-51

AlgérieUne règle peu incitative

Le Maroc et l’Espagne serapprochent, de plus en plus, sur leplan économique. En témoigne lesuccès de la visite de MarianoRajoy, le 3 octobre à Rabat, enmarge de la 10ème Rencontre. 68-70

L’Espagne, en secondpartenaire du Maroc

Siège SocialGroupe Les Afriques Edition & Communication S.A.Société anonyme au capital de 2’200’000.- CHFPlace Cornavin 14 - 16 - 1201 Genève - Suisse

Président administrateur déléguéAbderrazzak Sitaïl

Filiale MarocLes Afriques Communication & Edition SARL 219 bis, bd Zerktouni, Casablanca 20330 - MarocTél : +212 522 233 477 - Fax : +212 522 233 501

EditeurEdition Financière du Sud (Paris), filiale à 100% deLes Afriques Edition et Communication SA. Directeur de la PublicationAbderrazzak Sitaïl

Directeur de la RédactionAdama [email protected]

Rédacteur en chef délégué Ismaïla Aidara, Paris, Dakar. Rédacteur en chef Louis Amédée, UEMOA. Rédacteur en chef Achille Mbog Pibasso, CEMAC.Rédacteur en chef Walid Kefi, Maghreb.

Grand reporter : Rodrigue Fenelon Massala.

Secrétaire de Rédaction : Daouda Mbaye.

Rédaction :Walid Kefi, Tunis, Ismaïla Aidara, Paris, Dakar, LouisAmédée, UEMOA, Achille Mbog Pibasso, CEMAC,François Bambou, Yaoundé, Bénédicte Chatel, Paris, AnneGuillaume-Gentil, Paris, Adama Wade, Casablanca,Mohamed Baba Fall, Casablanca, Khalid Berrada,Casablanca, Sanae Taleb, Casablanca, Daouda Mbaye,Casablanca, Olivier Tovor, Lomé, Willy Kamdem, Yaoundé,Amadou Seck, Nouakchott, Mohamedou Ndiaye, Dakar.

Comité Scientifique :Guy Gweth, Paris. Intelligence économique. François Konan, New York. Politiques économiques.Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton.

Responsable Artistique : Mouhcine El Gareh Maquettiste : El Mahfoud Ait Boukroum

Edition Internet – en françaisAdama Wade, Casablanca. Ismaïla Aidara, Dakar.Mohamedou Ndiaye, Dakar

ChroniqueursFrançois Konan, New York. Economie.Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton.

Directeur Développement et MarketingLibasse [email protected]

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DiffusionPresstalis, Sochepress,Royal Air Maroc, SN Brussel.

ImpressionRotimpres, Aiguaviva (Spain).Dépôt légal : novembre 2010© Reproduction interdite sans l’accord écritde l’éditeurEdition internationaleCommission paritaire : 1012 C 89135

Crédit photosAFP, DR

SOMMAIRE

11 octobre 2012 Les Afriques . 5

ÉDITORIAL

a francophonie doit choisir son modèle.S’il s’agit d’un club, ce serait le premierdont les membres n’ont aucun privilège,aucun tatouage ou signe extérieur dereconnaissance. Si c’est une association,elle doit alors fixer son but. Il n’est jamaistrop tard pour clarifier les choses. En

quarante ans d’existence, l’organisation peine à trouversa place sur la scène politique, économique etculturelle mondiale. Les postures légitimes d’unAbdou Diouf et d’un Boutros Boutros Ghali ont beauêtre fortes, elles n’ont pas pu compenser l’absence debut et l’absence de moyens qui caractérisent cetteorganisation. Il faut le dire, en s’auto-excluant de lapolitique et de l’économie au départ, la francophonies’est condamnée à jouer les seconds rôles. Le culturelseul ne nourrit pas son homme. Il est temps quel’organisation apprenne à parler business et … anglais.La francophonie décomplexée que nous appelons denos vœux serait une sorte de rempart contrel’uniformisation de ce monde. C’est la voix de ladiversité face au rouleau compresseur du modèleanglo-saxon. Tout en favorisant les plateformesd’échanges économiques, cette francophonie deMalraux ne devrait pas renoncer à son idéal de ladiversité. Certes au moment où se tient ce sommet dela Francophonie en RDC, l’on est bien loin des idéaux.La France, qui a vu l’ascension d’une droite biendécomplexée, impose un assimilationnisme souvent encontradiction avec la vision d’un monde multiculturel

qui serait l’apanage de la Francophonie. De même,l’Hexagone a sans doute opté pour le mariage deraison plutôt que le mariage du cœur, en scellant sondestin avec celui de l’Union Africaine. Depuis, on al’impression -et les hésitations de François Hollande àfaire le déplacement de Kinshasa le prouvent si bien-que la Francophonie ne revêt plus d’importance pourl’Elysée. Ce sommet ne fait-il pas doublon avec celuide France-Afrique, s’interroge-t-on dans certains thinkthank proches des centres de décision ? De même, laFrance semble depuis Rocard avoir déclairé ne paspouvoir accueillir tous les francophones du monde.Des milliers d’étudiants africains, qui ont appris àraisonner dans la langue de Molière, optentaujourd’hui pour les universités anglo-saxonnes, bienen vue dans le classement de Shangai, et dont leprestige est, à l’image de l’anglais, mondial. Cedésintérêt de la francophonie n’est pas le seul apanagede la France. L’exemple du Rwanda fait rêver jusquedans le pré carré. Le bilinguisme brandi par le Gabonest à ranger aussi dans les choix de la raison. Le déclinéconomique de la France, l’essor des BRICS (dontaucun ne parle français), ajouté au retard supposé ouréel de l’Afrique francophone, par rapport à saconsoeur anglophone, alimentent bien dessupputations dans les capitales africaines. Peut êtreune francophonie bien décomplexée, et résolue às’imposer comme deuxième ou troisième langue dansles instances mondiales et les pays non francophones,contribuerait à sauver la donne.

L

Adama WadeDirecteur de la Rédaction

13ème Sommet de la Francophonieà Montreux

La Francophonie décomplexée

6 Les Afriques . 11 octobre 2012

462MILLIONSD'EUROS

Avances de l’Afrique duSud, pour sauver la South

African Airways.

15MILLIARDS

D'EUROSInvestissement de la

Russie pour accueillir laCoupe du monde de

football 2018.

450MILLIONSD’EUROS

Contribution de l’UE auxprojets d’électrificationen Afrique de l’ouest, au

cours de 5 dernièresannées.

Chiffres

325MILLIARDS

DE DOLLARSAUSTRALIENSRevalorisation du montant

des actifs financiersdétenus par l'Australie,

mise à jour par unemployé des statistiques.

100MILLIARDS

DE DOLLARS Poids des actifs sous

gestion de la société sud-africaine Investec AM.

Malawi : Joyce Banda réduitson salaire

EN F

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Joyce Banda vient de réduire son salaire de30%, entraînant dans son sillage nombre de sescollaborateurs. Prochain cap annoncé, l’amé-lioration de la bonne gouvernance pour latransparence dans le climat des affaires. Objec-tif, faire entrer le Malawi dans le top 100 duclassement «Climat des affaires» (Doing Busi-ness) de la Banque mondiale.

Afrique du Sud: KgalemaMotlanthe en pôle positionBien que n’ayant pas annoncé sa candidature,l’actuel Vice-président de l’ANC, Kgalema Mot-lanthe, est la seule personnalité capable de défierJacob Zuma en course pour un second mandat.L’intrusion de Julius Melama, qui a appelé pu-bliquement à voter Kgalema Motlanthe, jette letrouble dans un scrutin qui s’avère compliqué.

Rwanda : Kagamé boude ladiplomatie belgeLe ministre belge des affaires étrangères, DidierReynders était au beau milieu de son discoursquand le président rwandais, Paul Kagamé, aquitté la salle. C’était le 27 septembre lors d’unerencontre de haut niveau convoquée en margede l’Assemblée générale de l’ONU et à laquelle30 chefs d’Etat et de gouvernement ont prispart. Ce départ précipité, pour cause de «ren-dez-vous urgent» fait depuis l’objet d’articlessalés sur l’axe Kigali-Bruxelles.

Côte d’Ivoire : Justin KonéKatinan de nouveau arrêtéTrois jours après sa libération sous caution, Jus-tin Koné Katinan a de nouveau été interpellé, le28 septembre, par la justice ghanéenne. Leporte-parole de l’ex président ivoirien, LaurentGbagbo, a été emmené au siège de la policed’Accra pour y être entendu et a ensuite étéplacé en détention. Le Front Populaire Ivoirien(FPI), le parti de Laurent Gbagbo, parle d’unearrestation «paradoxale et contradictoire».

Cameroun : le faux bond de PaulBiya à New YorkAlors qu’il devait s’exprimer à la tribune desNations Unies lors de la 67e assemblée géné-rale des Nations Unies, le président camerou-nais s’est fait représenté par son ministre desrelations extérieures. Une substitution qui ali-mente rumeurs et chroniques au pays des 200ethnies et 200 manières de préparer et de dé-guster le «Ndollé».

Obama : ralentit dans les sondagesLa première manche de la confrontation, télévi-sée entre Barack Obama et Mitt Romney, sonchallenger aux présidentielles américaines, atourné en faveur du second. Le président a tacléson adversaire sur un plan aux propositionscontradictoires, tandis que Romney, en perte devitesse avant ce face à face, s’est présenté en vain-queur. Après ce débat, portant sur la politiqueintérieure, 67% des sondés lui étaient favorables.

BAROMÈTRE

Groupe Les Afriques Edition & Communication S.A.Place Cornavin 14 - 16 - 1201 Genève - Suisse

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Date et signature

8 Les Afriques . 11 octobre 2012

BRUITS DE MARCHÉ

Partis de Kayes le 22 août, le flambeau de la paix et dela solidarité a marqué une pause à Mopti. L’équipeconduite par l’athlète Mamadou Camara devait faire lajonction Kayes-Kidal en 52 jours et 2155 km en sensibili-sant les populations des localités traversées sur la si-tuation difficile mais pas insurmontable que connaît leMali. Hélas, cette œuvre salutaire s’est arrêtée le 22septembre, après 30 jours, sur une distance de 1 255km à Sévaré. Reste désormais à savoir si, comme lerappelle le Colonel Aly Kontou Coulibaly, de l’armée deterre malienne, le marathon parviendra à Kidal, en ter-ritoire Touarègue, avant le 20 janvier 2013.

Mali : arrêt technique pourle flambeau de la paix

Le ministre mauricien des Affaires étrangères et duCommerce international, Arvin Boolell, a déclaréque l'Afrique est de nos jours reconnue comme larégion la plus prospère pour les investissements,même si les risques sur le continent semblent d'unecertaine façon plus élevés qu'ailleurs dans lemonde. Il a fait cette déclaration le 2 octobre, lorsde la conférence Private Equity Africa 2012, organi-sée à Balaclava dans le Nord de Maurice par leConseil mauricien de l'investissement (BOI).

Maurice : Arvin Boolell estimeles risques en Afrique plus élevés

La grève à Prestalais perturbela distribution des journaux

Jin-Yong Cai, nouveau Vice-président exécutif de la banquemondiale et directeur général de la Société financière interna-tionale (SFI) a débuté son road show africain, mardi 2 octobre,par Dakar avant de poursuivre en Guinée, au Niger et au Bur-kina Faso. Dans la capitale sénégalaise, Jin-Yong Cai s’est entre-tenu avec le premier ministre, Abdoul Mbaye, l’argentier dupays, Amadou Kane. Pour rappel, Jin-Yong Cai remplace à ceposte l’ivoirien Thierry Tanoh qui dirige désormais la banquepanafricaine Ecobank. La SFI dispose d’un portefeuille de 4milliards de dollars en Afrique. L’investissement de la filiale dela Banque mondiale au Sénégal, première étape de Jin-YongCai, est estimé quant à lui à 80 millions de dollars.

Jin-Yong Cai, nouveau directeur de laSFI en tournée africaine

A l’instar de plusieurs titres français et panafricains,l’hebdomadaire Les Afriques a connu quelques perturba-tions suite à la grève des travailleurs de Prestalis, princi-pal distributeur dans l’Hexagone et vers l’Afrique. LesEchos du mardi 25 septembre, le Figaro ou encore le Jour-nal du Dimanche du week end suivant n’étaient pas dansles kiosques parisiens. De même, les numéros 214 et 215de Les Afriques, n’étaient pas présents dans certainskiosques de son réseau de distribution. Pour rappel, la so-ciété est en charge de la livraison de 90 quotidiens fran-çais ou étrangers et 3 300 magazines dans plus de 29 000points de vente dans toute la France.

11 octobre 2012 Les Afriques . 9

L’adjoint du procureur du roi près du tribunal de premièreinstance de Taza, Adil Fathi, a adressé un courrier officiel auministre de la justice et des libertés pour réclamer l’arrestationde Rachida Dati dès qu’elle sera de retour au Maroc. L’eurodé-putée d’origine marocaine serait en effetsous le coup de l’article 490 du codepénal marocain qui stipule que «sontpunis de l'emprisonnement d'un mois àun an, toutes personnes de sexe diffé-rent, qui, n'étant pas unies par les liensdu mariage ont, entre elles, des relationssexuelles». Le Haut Conseil de la magis-trature (HCM) s'est saisi de l’affaire.

Le golden boy sénégalais et patrondu groupe CCBM, Serigne Mboup, àréalisé un chiffre d'affaires en 2011de 40 milliardsf CFA contre 37l'année précé-dente. Une bellemoisson pource teigneux en-trepreneur à latête d'unconglomérat d'entreprises au Séné-gal. Serigne Mboup a annoncé sesintentions d'investir la filière del'agriculture en 2013.

Sénégal : Serigne Mbouprecupère ses billes

Gabon : la Chambre de com-merce boucle son budgetLors de son Assemblée générale ex-traordinaire en date du 19 septembre,le bureau de la Chambre de com-merce, d’agriculture, d’industrie, desmines et de l’artisanat du Gabon aadopté un budget 2012 -2013 établi à1,5 milliard de f CFA. L’institution diri-

gée par Jean Baptiste Bikalou, CEO dePetro Gabon, connaît du succès dansles milieux d’affaires, depuis sa re-lance, il y a deux ans. Malgré cetteembellie, la chambre reste presqueune émanation du secteur publiccompte tenu du poids de l’Etat dansson financement (900 millions def CFA). Pour Jean Baptiste Bikalou, lavocation de la chambre est d’œuvrerau rapprochement entre la PME et lagrande entreprise.

Jean Baptiste Bikalou,Pt de la Chambre du Commerce du Gabon

Gabon : SIAT en BourseLa Société d’investissement pourl’agriculture tropicale (Siat Gabon), aucapital social de 12 milliards de francsCFA détenu à 96,9 % par le groupeSiat (Belgique) a déposé un dossierd’introduction en Bourse à la Commis-sion de surveillance du marché finan-cier de la Cemac (la Cosumaf).L’information a été donnée par le di-recteur général de la Bvmac, PascalHouagni Ambourouet, lequel, indique-t-on, se serait prononcé trop vite. Eneffet, indique-t-on de sources bien in-formées, la Cosumaf n’a pas encorerendu son avis sur SIAT Gabon. Preuveque la Bvmac et la Cosumaf n’ont pasencore accordé leurs violons ?

La South African Airlines enroute vers l’Afrique de l’OuestLa première compagnie du continentafricain projette de faire d’Accra(Ghana) son hub et renforcer au pas-sage son partenariat avec Kenya Air-ways et Ethiopian Airlines. L’offensiveouest africaine se fera, via la filiale SAExpress, annonce la direction de lacompagnie réconfortée par un appui fi-nancier de 598 millions de dollars de lapart du gouvernement sud-africain.Après une situation économique et fi-nancère difficile depuis la crise de2008, la compagnie sud-africainecompte se redépoloyer sur les destina-tions africaines les plus profitables quiont l’avantage de connaître moins deconcurrence que les lignes euro-péennes.

Rachida Dati,eurodéputée française

Maroc : Rachida Dati en infraction ?

10 Les Afriques . 11 octobre 2012

BRUITS DE MARCHÉ

A l’occasion de la tenue de la 10ème réunion dehaut niveau maroco-espagnole, AbdelkaderAmara, ministre de l’Industrie, du Commerce etdes Nouvelles Technologies, a rencontré MM. JoséManuel Soria Lopez et Jaime Garcia-Legaz, respec-tivement, ministre de l’industrie, de l’énergie etdu tourisme et secrétaire d’Etat au commerce, lemercredi 3 octobre 2012, à Rabat. Les deux réu-nions de travail ont eu pour objet, principalement,de dresser un état des lieux des relations écono-miques et commerciales entre le Maroc et l’Es-pagne et de convenir des perspectives decoopération, à même de conférer une dynamiquenouvelle au partenariat entre les deux pays.

Maroc - Espagne : AbdelkaderAmara rencontre José ManuelSoria Lopez et Garcia Legaz

Renault a formé 4000 personnes, télé-opérateurs,donneurs d’ordre et techniciens sur la plateformede Tanger. En tout, ce sont 600 000 heures de for-mations qui ont été dispensées. Ces chiffres divul-gués, lors du Forum del’OCDE à Paris, ont étélargement commentés parles intervenants. En parti-culier par Didier Acoutey,d’Afria Search, animateurdu panel et par ClareWoodcraf, CEO d’Emi-rates Foundation.

Renault Tanger s’implique dans la formation

Bank of Africa se rapproche de Casablanca

Le secteur de l’extraction de l’or devrait croître de 7%au Burkina Faso à la fin de cette année. C’est ce quedéclare Hamadou Sangaré, directeur du Budget, allantbien au-delà des prévisions du FMI. L’activité devraitrapporter 842 milliards de f CFA (1,7 milliards de dol-lars) au pays contre 718 milliards de f CFA en 2011.Le Burkina Faso est rentré de plein fouet dans laproduction du métal jaune il y a 12 ans. Actuelle-ment l’on y compte 7 mines d’or dont LamgoldCorp, Essakane SA, Semafo Inc, de nationalité ca-nadienne en général.

Le Burkina Faso projette unecroissance de 7% du secteur de l’or

Après être passé de 42 à 59,48% du capital de Bankof Africa, la BMCE Bank s’apprête à exercer son op-tion d’acquérir jusqu’à 65% de l’institution panafri-caine. Les conditions y sont particulièrementfavorables avec le feu vert des partenaires institu-tionnels et le besoin de certaines filiales en fondspropres. Par la suite, l’idée d’une introduction enBourse de la BOA à Casablanca serait possible, in-dique-t-on. Il faudra au préalable lever certains obs-tacles juridiques.

Abdelkader Amara,ministre marocain de l’Industrie

11 octobre 2012 Les Afriques . 11

A la date du 25 septembre, l’Entreprise générale Malta Forrest (EGMF) etla Générale des Carrières et des Mines (Gecamines)) ont signé un accordrelatif à la Compagnie minière du Sud Katanga. Selon les termes de cetaccord, EGMF a vendu la participation qu’elle détient dans CMSK, enl’occurrence 60% des parts sociales de la Compagnie, à la Gecamines,elle-même détentrice, directement et indirectement, des 40% restants. LaGecamines détient, directement ou indirectement, l’intégralité des partssociales de CMSK.Cet accord est l’aboutissement d’un dialogue sereinentre les deux entreprises, respectueux de leurs intérêts réciproques. PourAhmed Kalej Nkand, Administrateur-Délégué de la Gecamines, «k’ac-quisition intégrale de CMSK s’inscrit dans le plan de développementquinquennal de la Gecamines. Notre objectif est de redresser la Geca-mines et d’en faire un opérateur minier indépendant et de premier plan.CMSK y contribuera. Je me réjouis de cet accord avec EGMF et en re-mercie l’ensemble des protagonistes.»

Le groupe français Bouygues a décidéde faire partie des sociétés soumis-sionnaires de l'appel d'offres pour lamodernisationdu port SanPédro. La fran-çaise qui a déjàdéposé sonoffre, la plus di-sante- selon des indiscrétions devraitdécrocher le juteux contrat de SanPédro. De quoi faire des jaloux dansles milieux d'affaires français.

Côte d’Ivoire: Bouygues«short listée» pour le portde San Pédro

Tchad : Baba Laddé déposeles armesBaba Laddé (Père de la forêt en peul)a été extradé de la Centrafrique versle Tchad le 5 septembre dernier aprèssa reddition aux autorités de Bangui.Après cet événément politique et mili-taire, le Front Populaire du Redresse-ment a commencé à rapatrier ses

3000 éléments stationnés en RCA.Mercredi 3 octobre, une vague de 500soldats accompagnés de leurs famillesétaient en attente de départ. Cette ex-tradition fait suite à un accord de paixtripartite signé le 08 septembre àN'Djamena entre Baba Laddé, les au-torités tchadiennes et centrafricaines.Ces ex-rebelles sont convoyés depuisle village Madounguéré près de laSous-préfecture de Ippy dans la Ouakaau Centre-est du pays.

Mame Faguèye Bâ,styliste et couturière de renom

La RAM réduit son passif à l’ONDAEn remettant un chèque de 147 millionsde dh à l’Office national des aéroportsdu Maroc (ONDA), la compagnie detransport aérien du Maroc, Royal AirMaroc (RAM) entend éponger sa dette.Ce débours rentre dans le cadre duremboursement de la dernière tranchede la dette de cette compagnie. A noterque depuis le mois de novembre 2011,le montant des règlements effectuéspar la RAM au profit de l’ONDA, a at-teint 1,1 milliard de dh. Après le dernierversement, un reliquat de 60 millionsde dh sera payé avant la fin de l’année2012. Coté RAM, on rappelle que cetteopération est conforme au Contrat-pro-gramme signé avec l'Etat.

Refus de visa français à des per-sonnalités du Sénégal : Bis repetitaOu les critères d’éligibilité au Visa deFrance sont devenus trop sévères, ou lepersonnel des autorités consulaires, déci-dés de faire un tri avec un filet auxmailles de plus en plus fines, ignorent lespersonnalités de l’espace socio-écono-mico-culturelle du Sénégal. Mame Fa-guèye Bâ, styliste et couturière de renom,a été récemment confronté à un niet caté-gorique pour un Visa d’entrée en France.La Coco Channel dakaroise, qui remplis-sait toutes les conditions pour se rendredans l’Hexagone et participer au «BlackFashion Week de Paris», a été confrontéeà une fin de non recevoir. Ces dernierstemps, le Niet du consulat de France àDakar commence à exaspérer les opéra-teurs. Ce refus sera-t-il celui de trop,après ceux à la star Thione Seck et au PrOumar Sankharé, agrégé de grammaire ?

RDC : deal entre l’EGMF et la Gecamines

12 Les Afriques . 11 octobre 2012

Denver (Colorado)

ARRÊT SUR IMAGE

Qui a gagné le match ? Selon lessondages, 67% des américainsdonnent raison à Mitt Romney.

11 octobre 2012 Les Afriques . 13

14 Les Afriques . 11 octobre 2012

Des banques d’Afrique centrale en margede la réglementation Plusieurs établissements de crédit de la sous-régionsont dans le viseur du régulateur pour non-respect desnormes prudentielles. Ils ont pu obtenir une période deprobation pour se conformer à la réglementation envigueur au risque d’être sanctionnées.

L e rapport de la Commissionbancaire de l’Afrique centrale(Cobac) est formel : plusieurs

institutions bancaires sur les qua-rante-huit répertoriées dans la sousrégion, évoluent en marge des normesprudentielles édictées par l’organe derégulation. Bien que le gendarme dusecteur bancaire d’Afrique centrale aitdécidé de ne pas publier la liste desbanques «à risques», des sourcesproches du dossier laissent croire qu’àpeine la moitié de ces établissementsfinanciers respectent les sept normesde la Cobac, celles-ci qui se repartiesen deux grands groupes, en l’occur-rence, les normes de liquidité et desolvabilité. Les prochaines Assises del’organe de régulation devrait per-mettre de voir plus clair, puisque dessanctions publiques allant de la miseen place des banques incriminées sousadministration provisoire à leur liqui-dation pure et simple, pourraient êtreprononcées.Si de manière générale, l’organe de ré-gulation se satisfait de la représenta-

tion du capital minimum qui est de10 milliards de f CFA à la créationd’une banque en Afrique centrale, teln’est pas le cas de la limitation desrisques encourus, puisque plusieursbanques se trouveraient en infraction,certaines présentant d’ailleurs de sé-rieuses risques de se retrouver dans lazone rouge, ce qui devrait amener laCobac à retirer leur agrément. A cesujet, l’article 15 de la convention de1990 sur les établissements de créditest clair : «si un établissement de cré-dit n’a pas déféré à une injonction, oun’a pas tenu compte d’une mise engarde, ou a enfreint gravement à la ré-glementation, la Commission ban-caire peut prononcer une ou plusieurssanctions disciplinaires suivantes :l’avertissement, le blâme, l’interdic-tion d’effectuer les opérations outoutes autres limitations dans l’exer-cice de ses activités, la révocation duou des commissaires aux comptes, lasuspension ou la démission d’offre duou des dirigeants responsables, le re-trait d’agrément».

La course auxstandards enAfrique Centrale

Bien que legendarme dusecteurbancaired’Afriquecentrale aitdécidé de nepas publier laliste desbanques «àrisques», ...seule la moitiérespectent les7 normesCobac.

Le rapport publié la semaine der-nière, par Standard & Poor’s estimeque «le développement des activitésbancaires islamiques pourrait atté-nuer certaines pressions financières»en Afrique du Nord. Le contexte joueen faveur de sa croissance.

S&P suggère lafinance islamiqueen Afrique du nord

Sur la période 2012- 2015, la So-ciété générale de banque de Côted’Ivoire (SGBCI) entend disposerde 80 agences à travers tout le pays.La stratégie qui dicte ce déploie-ment, mise sur une plus grandeproximité à la clientèle.

SGBCI vise 80agences bancaires,d’ici 4 ans

En décidant de diffuser une ver-sion de son rapport financier 2011abrégé en Braille, BMCE Bank faitun clin d’œil aux non voyants. Ini-tiative, considérée comme unepremière mondiale dans la com-munication financière.

BMCE Bankpublie son rapportfinancier en Braille

Attijariwafa Bank (Maroc) s’inté-resse à l’acquisition de BNP ParibasEgypte. BNP Paribas, qui gère prèsde 70 agences en Egypte, dans labanque privée, la banque corporateet la banque de détail, envisage de seséparer que de cette dernière acti-vité. Une cession qui pourrait luirapporter 500 millions $.

Attijariwafa banklorgne la filiale deBNP Paribas Egypte

BANQUES & ASSURANCES

11 octobre 2012 Les Afriques . 15

Le spectre de la liquidationOr, au sein de la Cobac, même si l’onrefuse à avancer les noms des banquesmises sur le banc des accusés, l’on re-connaît que la situation de certainesbanques est «préoccupante», ce qui,dans le langage professionnel, présagedes décisions d’une réelle gravité, avecen ligne de mire, le retrait pur et sim-ple de l’agrément aux banques qui nesatisfont pas aux normes de la Cobac.Toutefois, l’organe de régulation quimesure les conséquences que pourraitentraîner la fermeture des banquesnotamment sur le plan social au re-gard d’un chômage sans cesse évolu-tif, aurait décidé d’accorder unepériode supplémentaire aux banquesqui trainent le pas pour se mettre à lapage. Un délai qui ne devrait pas ex-céder l’année 2012. Il n’en fallait pasplus pour que des épargnants com-mencent à se montrer moins sereinsau regard du nombre important debanques en activité dans la sous ré-gion et dont quelques unes ont étéplacées sous administration provi-soire, tandis que d’autres se sont vucarrément retirer les agréments, en-

trainant du coup leur liquidation.En guise d’exemple, le Cameroun quiconcentre le plus grand nombred’établissements de crédit n’échappeà la règle, puisque sept banques surles treize en activité, feraient partiedes mauvais élèves, une informationconfirmée récemment lors duConseil national de crédit (CNC). Lesrévélations de la Cobac ont contribuéà créer une psychose chez des épar-gnants, d’aucuns ayant ainsi pointéde manière péremptoire, une institu-tion bancaire comme Afriland FirstBank qui, avec un capital de 15,8 mil-liards de f CFA et un total de bilan deprès de 540 milliards de f CFA sepointe à la deuxième place des meil-leures banques du pays. Il a fallu quela Cobac apporte des clarificationspour éviter que des épargnants nepuissent vider la banque. Cet exem-ple amène des analystes à demander àl’organe de régulation de faire preuvede plus de «transparence» au sujet desdécisions engageant l’ensemble de lasous-région.

Achille Mbog Pibasso, Douala

L’organe derégulation doitfaire preuve deplus de «tran-sparence» ausujet desdécisionsengageantl’ensemble dela sous-région.

La Banque publique d’investisse-ment, dans le pipe en France, quisera dotée d’une capacité d’inter-vention de plus de 30 milliardsd’euros, compte repérer les PMEinnovantes et les accompagner àl’export. Dès 2013, les PME pour-ront s’attendre à de bons crédits àl’export et de bonnes garanties.

Parmi les 3 prétendants au rachatd’Emporiki, filiale grecque du Cré-dit Agricole, Alpha Bank. Les deuxautres sont Eurobank Ergasias etNational Bank of Greece. La banquefrançaise vient de signer un accordd’exclusivité avec Alpha Bank.

La BPI, engestation, s’orientecrédits à l’export

Crédit AgricoleGrèce dans le viseurd’Alpha Bank

Avec les services bancaires Pre-mier, les clients de Barclays BankTanzanie auront désormais la pos-sibilité d’accéder à des prêts allantjusqu'à 70 millions de shilling tan-zanien, soit 44 473 $, sur une pé-riode flexible et une sorte demoratoire pouvant aller jusqu’à 72mois. Il s’agit de ces mêmes presta-tions, sous forme de pack, permet-tant à la clientèle d’accéder à leurscomptes en utilisant leurs smart-phones et autres gadgets électro-niques téléphones intelligents.Confirmation de Neema Rwehum-biza, chef du département desgrands comptes à la Barclays.

Barclays BankTanzanie innove

Encadré : les 7 normes de la Cobac • CINQ NORMES DE SOLVABILITÉ 1 – Le ratio de couverture des risques qui faitobligation aux établissements de crédit dejustifier en permanence que leurs fonds pro-pres nets couvrent au minimum 5% de l’en-semble de leurs concours. Il convient depréciser que les engagements bénéficiantaux Etats sont pris en compte sans pondéra-tion dans le calcul des risques. 2 – Le ratio de division des risques qui inter-dit aux établissements de crédit de s’engageren faveur d’un seul client pour un montantexcédant 75 % de leurs fonds propres nets eten faveur de leurs gros clients (engagementssupérieurs à 15% des fonds propres nets)pour un montant de crédits supérieurs à l’oc-tuple de leurs fonds propres nets. 3 – Le ratio de couverture des immobilisa-tions qui oblige les établissements de crédità financer leurs immobilisations au mini-mum à 100% par leurs ressources

permanentes. 4 – Une prise de participation au capitald’une entreprise par un établissement decrédit est limitée à 15 % des fonds propresnets, l’ensemble des participations ne pou-vant dépasser 75 %. Cette limite devra êtreramenée à 45% ultérieurement.5 – Les concours aux actionnaires, associés,administrateurs, dirigeants et personnel oc-troyés par un établissement de crédit sont li-mités à 15 % des fonds propres nets. • DEUX NORMES DE LIQUIDITÉ 1 – Le ratio de liquidité qui oblige les établis-sements de crédit à justifier en permanencedes ressources immédiatement disponibles. 2 – Le ratio de transformation à long termedont le seuil minimum est 50% entre les em-plois et les engagements à plus de 5 ansd’échéance d’un établissement de crédit etses ressources de même terme.

(Source : Cobac)

16 Les Afriques . 11 octobre 2012

BANQUES & ASSURANCES

Aymric Kamega,Co-auteur de «Actuariat et assurance-vieen Afrique subsaharienne francophone»

11 octobre 2012 Les Afriques . 17

125 millions d’habitants et devrait encompter près de 300 millions d’ici2050, dont une forte proportion dejeunes (le taux de dépendance vieil-lesse y est égal à 6 % aujourd’hui,contre 25 % aujourd’hui en France,et devrait rester sous les 10 % en2050). Enfin, l’évolution des menta-lités dans la région devrait être favo-rable au développement du secteur.

LA : L'absence d'un marché finan-cier développé se répercute-t-il surle développement des compagniesd'assurance-vie? A.K. : Oui. Une des principales carac-téristiques du secteur de l’assuranceest l’inversion de son cycle de pro-duction : les organismes assureursperçoivent les primes avant de réglerles prestations, et doivent donc seconstituer des provisions (réserves),généralement placées sur les marchésfinanciers, de manière à être capablesde payer les sinistres en leur temps. Lagestion des actifs sur les marchés fi-nanciers est donc essentielle pour lescompagnies d’assurance (cette exi-gence est d’ailleurs effectivement plusforte pour les compagnies d’assu-rance vie car dans ce cas l’écart entrela date d’encaissement des cotisationset celle de versement des prestationsest plus important).Or aujourd’hui en Afrique subsa-harienne francophone (assimilée àla zone CIMA pour mémoire), lesopportunités de placements sur lesmarchés financiers sont limitées, cequi ne permet ni d’optimiser lagestion actif-passif, ni d’offrir auxbénéficiaires des taux de rende-ment substantiels. Pour expliquercette situation, on peut évoquer laperfectibilité des trois marchés fi-nanciers de la zone CIMA (laBRVM, la Bvmac et la DSX) en

termes de viabilité, d’efficience etde rentabilité, trois marchés quisont notamment confrontés à desproblèmes de dynamisme, de liqui-dité et de profondeur.Cet état des marchés financiers lo-caux et l’absence de délocalisationdes capitaux (à juste titre souhaitéepar l’autorité de contrôle) condui-sent alors à une surreprésentationdes liquidités bancaires dans les pla-cements des assureurs vie de la ré-gion (plus de 35% des placements).Cette situation limite ainsi les pro-messes de taux de rendement attrac-tifs, entrave la mise en place decouvertures adaptées des engage-ments et ne permet donc pas aux as-sureurs-vie de la région de sedévelopper dans de bonnes condi-tions. De surcroît, ces contraintes nepermettent pas à l’assurance-vie departiciper de façon optimale au fi-nancement des économies africaines,alors même qu’il s’agit là d’un desrôles majeurs que doit jouer ce sec-teur pour le développement. Plu-sieurs initiatives et idées séduisantesvoient toutefois le jour progressive-ment, et devraient permettre demainà l’assurance vie de jouer pleinementson rôle de source de financement del’économie et de disposer de taux derendement attractifs. Des travauxacadémiques et professionnels dansce sens restent toutefois nécessaires.

LA : Sentez-vous une évolution desmentalités en Afrique par rapportà l'assurance-vie?A.K. : Oui. Au sein de la région, cer-taines caractéristiques sociales, psy-chologiques ou économiques despopulations constituent historique-ment un frein au développement del’assurance-vie. Ceci étant, commeindiqué dans l’ouvrage, ces spécifi-

Les Afriques : Votre ouvrage«Actuariat et Assurance Vieen Afrique subsaharienne

francophone» parle d'un secteurdynamique. Quelles sont les pers-pectives de l'assurance-vie enAfrique d'une manière générale ? Aymric Kamega : Malgré des diffi-cultés dont le continent n’a pas l’ex-clusivité historique, l’assurance-vieen Afrique en générale avance à unbon rythme. C’est ainsi qu’entre2006 et 2010, le chiffre d’affaires desassureurs vie a augmenté de 32% enAfrique, contre une hausse de 19% àl’échelle mondiale.Au niveau de l’Afrique subsahariennefrancophone, l’évolution du marchéde l’assurance vie est également ap-préciable. Ainsi, il apparaît que de-puis 2004, le chiffre d’affaires dumarché de l’assurance vie dans la ré-gion augmente de plus de 15 % paran. Ces chiffres ne sont que l’illustra-tion d’un potentiel de croissance del’assurance-vie dans la région.En effet, que ce soit en Afrique del’ouest ou en Afrique centrale, forceest de reconnaître que l’assurance vieclassique en Afrique subsahariennefrancophone (assimilée à la zoneCIMA) représente un réel potentielde croissance, et cela à quatre titres.Premièrement, le taux de pénétrationdu marché y est très faible (moins de0,5 % dans la région, contre plus de 3% à l’échelle de toute l’Afrique, plusde 4 % à l’échelle mondiale et plus de7 % en France). Deuxièmement, lessystèmes de solidarité traditionnels(c’est-à-dire l’assurance vie familialeou communautaire), très importantsdans la région, présentent en l’état denombreuses limites (faible périmètrede mutualisation, absence de tarifica-tion des risques, etc.). Troisièmement,la région compte aujourd’hui plus de

«L’Assurance vie en Afrique avance à un bon rythme»Co-auteur avec Fréderic Planchet d’un ouvrage sur l’Assurance en vieAfrique, Aymric Kamega ébauche la situation du secteur de l’assurance-vieen Afrique. Une révolution silencieuse marquée par un bond de 32% entre2006 et 2010. Entretien.

Force est dereconnaîtreque l’assu-rance-vieclassique enAfriquesubsahariennefrancophone(assimilée à lazone CIMA)représente unréel potentielde croissance.

18 Les Afriques . 11 octobre 2012

BANQUES & ASSURANCES

cités ne traduisent pas une incom-patibilité entre l’environnement so-cioéconomique de la région et ledéveloppement de l’assurance-vie,elles illustrent seulement la néces-sité pour les assureurs de proposerdes solutions innovantes et adap-tées, permettant de tenir compte deces spécificités. Il s’agit là d’unpoint essentiel : il n’existe pas unmanque de culture de l’assurancevie dans la région, comme en té-moigne l’importance des systèmesd’assurance-vie informels, tels queles tontines, mais plutôt une inadé-quation de l’offre des assureurs-vieaux caractéristiques socioécono-miques des populations.Parmi ces caractéristiques socioéco-nomiques, on peut retenir l’absencede climat de confiance entre les assu-rés (et/ou prospects) et les compa-gnies d’assurance-vie (ou leurspartenaires). Ainsi, par exemple,nombre d’assurés (et/ou de pros-pects) ne sont pas convaincus de labonne foi des assureurs en ce quiconcerne leur promesse de payer lessinistres en échange des cotisationsqu’ils exigent. Dans les faits effective-ment, on observe historiquement denombreux retards importants dans lepaiement des prestations dues auxbénéficiaires, ce qui a affecté grave-ment la crédibilité des opérationsd’assurance-vie.

Aujourd’hui, toutefois, il apparaît uneévolution des mentalités dans la ré-gion (qui devrait s’intensifier au re-gard du changement d’ère politique,de l’expansion des systèmes éducatifs,etc.) qui est favorable au développe-ment du secteur. Ainsi par exemple,certains comportements funestes denombreux dirigeants de compagniesd’assurance-vie dans la région ten-dent à s’estomper : le népotisme et lespots-de-vin n’y font plus autorité.L’assainissement du marché et la re-cherche de solutions de long termesont donc désormais une priorité,notamment sous l’impulsion de laCIMA et de la Fanaf. En témoignentles États généraux de l’assurance-vietenus à Douala durant l’été 2007 et lesÉtats généraux de la micro-assurancetenus à Abidjan en octobre 2009. Cesévolutions, impulsées par l’autoritéde contrôle et l’association profes-sionnelle, se traduisent par des évo-lutions structurelles au sein desorganismes d’assurance vie et par unevive marginalisation des acteursmanquant de professionnalisme.Aussi, en pratique aujourd’hui lemarché est en voie de concentrationet compte d’ores-et-déjà plusieursgrands groupes ou réseaux régio-naux, largement solvables et dispo-sant de ressources financièresconséquentes.

Propos recueillis par A.W

Par rapport au dollar américain, leshilling ougandais s’est déprécié,pour clore à 2545/55, dans la se-maine du 24 au 28 septembre, aprèsavoir atteint 2550/60 en milieu desemaine. La Banque centrale a dûintervenir pour soulager à courtterme, la devise ougandaise.

Le shillingougandais chuteun peu plus

Un protocole d'entente a été signéentre la Banque d’Ouganda et laBanque centrale du Sud Soudan.L’objectif avoué tourne autour dupartage de connaissances et d’expé-rience dans différents domaines dela banque. Assurance d’EmmanuelTumusiime Mutebile, gouverneurde la Banque de l’Ouganda.

Entente entrebanques centrales

Avec l’approbation par le Conseild'administration de la Banque mon-diale d’une nouvelle Stratégie departenariat (CPS) qui lui est dédiée,l'Éthiopie peut se placer sur la rampedu progrès, pour les 5 années à venir.Les lignes de crédit sans intérêt, to-talisant 1,15 milliard $, permettrontà ce pays d’assurer de plus de crois-sance, plus d'emplois, une meilleuresanté et un système éducatif amé-lioré, mais aussi et surtout de lutterefficacement contre la pauvreté.

Nouvelle stratégie departenariat Éthiopie-Banque mondiale

Il n’existe pasun manque deculture del’assurancevie dans larégion, maisplutôt uneinadéquationde l’offre desassureurs vieaux caractéri-stiquessocioéco-nomiques despopulations.

Fréderic Planchet,Co-auteur de«Actuariat etassurance-vie enAfriquesubsahariennefrancophone»

Tumusiime Mutebile,gouverneur de la Banque de l’Ouganda

11 octobre 2012 Les Afriques . 19

Appel de la Banque mondialepour moins d’EtatFinance mondiale. La Banque mondiale vient demarquer le quatrième anniversaire de la faillite de labanque d’investissement multinationale, LehmanBrothers, tournant dans la crise financière systémiquede 2007-2008, par la publication d’un nouveau rapport.

A ttention à ne pas céder à latentation d’une présenceaccrue de l’Etat dans le sec-

teur de la finance ! Quatre ansaprès la faillite de Lehman Bro-thers qui a marqué un tournantdans la dernière crise financière etmis du mou dans le sacro-saintdogme du «minimum d’Etat», laBanque mondiale croit le tempsvenu de tirer la sonnette d’alarme.«A l’heure où la crise s’estompe, ilconviendra peut-être de préciser lerôle de l’Etat. Celui-ci devra inter-venir moins directement», prévientl’institution de Bretton Woods,dans cette logique. Dans la der-nière de ses publications annuelles,intitulée «Rapport sur le dévelop-

pement de la finance mondiale»,jetant un regard exhaustif sur lerôle de l’Etat, à la lumière de ses in-terventions dans le secteur finan-cier au cours des quatre dernièresannées, elle infère qu’il y a néces-sité de «repenser le rôle de l’Etatdans le secteur financier». Dansquel sens ? Mahmoud Mohieldin,directeur général du groupe de laBanque mondiale l’indique ensoutenant que «les gouvernementsdevraient envisager de plutôt privi-légier des interventions indirects».

«Moins d’Etat», impératifRevoilà donc rasserenée par laBanque mondiale, sa bonne vieillerecette du «moins d’Etat» notam-

Siège de laBanque mondialeà Washington

Nécessité de«repenser lerôle de l’Etatdans le secteurfinancier».

Martyn Davies, expert sud africain etPDG de projet de Frontier Advisory,trouve qu’en initiant une banqueBRICS (Brésil Russie, Inde, Chine etAfrique du Sud), ces pays pourrontallègrement promouvoir le dévelop-pement des infrastructures enAfrique. De son avis, une tellebanque pourrait canaliser des capi-taux dans de considérables projetsd’infrastructure pour le continent.

Une banque Bricspour stimulerle développement

Grâce au rapprochement entrel’opérateur Airtel et Equity BankTanzanie, plus de 5 000 petitscommerçants du Complexe Ma-chinga à Dar es Salaam peuventdésormais accéder à des prêts.David Mukaru, directeur des opé-rations chez Equity Bank, s’est fé-licité que cette banque soitpremière dans l’octroi crédits auxfemmes, ainsi qu’aux groupe-ments de petits entrepreneurs.

Duo Airtel-EquityBank (Tanzanie)pour les TPE

La Centenary Bank Ouganda etBalton viennent de dévoiler leurligne de crédit pour fournir dumatériel d'irrigation aux petits ex-ploitants agricoles et promouvoirla sécurité alimentaire en Ou-ganda. Baptisé, Kit fermier, cetéquipement comprend un ensem-ble d’intrants agricoles et diversoutils pour des cultures à l’airlibre ou sous serres. L’équipementsera fourni sur une base de créditd’environ 9 millions de shillingougandais.

Programmed’équipements desfermiers ougandais

20 Les Afriques . 11 octobre 2012

ment dans le secteur financier.Pour les économistes de la Banque,s’il ne fait l’ombre d’aucun douteque «les prêts consentis par lesbanques d’Etat peuvent jouer unrôle positif dans la stabilisation ducrédit global en cas de récession», ilsfont noter que ceux-ci «peuventégalement entraîner une allocationinadéquate des ressources, ainsiqu’une détérioration de la qualité del’intermédiation». Surtout dans uncontexte comme celui actuel, de«sortie de la crise financière». Ilsappellent donc «à la prudence», re-commandant que «les pouvoirs pu-blic puissent trouver un meilleuréquilibre entre, d’une part le soutienau crédit et l’aide d’urgence en fa-veur des banques, d’autre part lesmesures visant à promouvoir latransparence et la concurrence encas de crise».A l’attention de ceux de sescontempteurs qui pourraient luifaire un procès en irréalisme, laBanque précise que cette recom-mandation «ne signifie en aucuncas que les pouvoirs publics devrontrenoncer à encadrer le secteur de lafinance». «Au contraire, ils ont un

rôle essentiel à jouer, notammentlorsqu’il s’agit de superviser, deveiller à une concurrence équitableet de renforcer l’infrastructure fi-nancière» soutient le rapport. Qui,pose, tout de même, quelquesbelles balises à l’Etat dans l’exécu-tion de sa mission de régulateurdu secteur financier. Notammentque la conception des politiquespubliques doit parvenir à un justeéquilibre : promouvoir le dévelop-pement, mais de manière durable,les cadres institutionnels en placedoivent être transparents et solidespour promouvoir la stabilité fi-nancière et l’impératif doit être larésolution du problème des incita-tions biaisées et l’amélioration duflux d’informations, ainsi que lecadre contractuel, plutôt que debrider la concurrence. Car pour laBanque mondiale, tout comptebien fait, «l’expérience souligne quel’Etat a un rôle utile à jouer (justepour) promouvoir la transparencede l’information et réduire lesrisques de contrepartie». Réducteurtout de même !

Louis S. Amédé, Abidjan

Cette recom-mandation «nesignifie enaucun cas queles pouvoirspublicsdevrontrenoncer àencadrer lesecteur de lafinance».

A l’occasion des festivités célébrantle cinquantenaire de l’Ouganda, laBanque centrale a émis une pièce de1000 shilling. Emmanuel Tumu-siime Mutebile, gouverneur de l’ins-titut d’émission, a assuré que lanouvelle pièce sera mise en circula-tion et devra se substituer de l’an-cienne émise en 1987.

Craignant des pressions budgé-taires, les autorités monétaires duZimbabwe restent réticentes pourémettre des bons du Trésor. Ainsi,l’idée de Gideon Gono, gouverneurde la Reserve bank du Zimbabwe,soutenant qu’en juillet, le gouver-nement allait émettre, à courtterme, des bons du Trésor, est de-venue obsolète. Aussi, un rapportdu FMI a fait ressortir la question àla suite des consultations (articleIV) tenues avec les autorités moné-taires du pays.

Emission de mon-naie commémora-tive (Ouganda)

RBZ Zimbabwe,prudente sur lesbons du Trésor

Principaux messages du Rapport sur ledéveloppement de la finance mondiale1- Les pouvoirs publics ont un rôle essen-tiel à jouer, notamment lorsqu’il s’agitde superviser, de veiller à une concur-rence équitable et de renforcer l’infra-structure financière.2- Les incitations revêtent une impor-tance capitale dans le secteur financier.Le principal défi des stratégies menéesdans le secteur financier consiste à trou-ver une meilleure adéquation entre lesincitations privées et l’intérêt général,sans taxer ni subventionner les prises derisques du secteur privé.3- Dans les domaines de la régulation etde la supervision des marchés, un desenseignements de la crise porte sur l’im-portance de maîtriser, avant tout, lesfondamentaux.

4- Certains éléments indiquent aussi quel’Etat doit promouvoir la contestabilitéen favorisant l’entrée adéquate sur lesmarchés d’institutions bien capitaliséeset la sortie, en temps voulu, des orga-nismes insolvables.5- Les prêts consentis par les banquesd’Etat peuvent jouer un rôle positif dansla stabilisation du crédit global en cas derécession, mais ils peuvent égalemententraîner une allocation inadéquate desressources, ainsi qu’une détérioration dela qualité de l’intermédiation.6- L’expérience souligne que l’Etat a unrôle utile à jouer pour promouvoir latransparence de l’information et réduireles risques de contrepartie.

(Source : www.worldbank.org)

BANQUES & ASSURANCES

Le taux d’inflation a fortementbaissé de 6, 5 points, passant de11,9% au mois d’août 2011 à seule-ment 5,4% en août 2012. Ces chif-fres du Bureau ougandais desstatistiques précisent que le tauxd’inflation de base, qui exclut lescultures vivrières, les combusti-bles, l’électricité et eau, est tombéà 4,8% contre 11,4% un an aupara-vant. Toujours est-il que le tauxd’inflation des cultures vivrières abaissé de manière analogue au tauxd’inflation globale se fixant à 6,3%contre 12,8% un an plus tôt.

Ralentissementsignificatif de l’infla-tion en Ouganda

11 octobre 2012 Les Afriques . 21

Les banques «halal» en panne au MaghrebEn dépit d’un environnement particulier depuis leprintemps arabe, le Maghreb résiste aux banquesislamiques. Moins de 5% de parts de marché, notel’agence S&P dans un rapport sur la question.

A lors que 13 institutions ban-caires évoluent sous le label«banque islamique» en

Egypte, en Tunisie et au Maroc cetype d’institutions a du mal à pren-dre son envol. Sous l’ombre des py-ramides, trois de ces 13 institutionsexercent exclusivement dans la fi-nance islamique. Les autres expéri-mentent des fenêtres islamiquesouvertes aux côtés de la banqueclassique. Une cohabitation délicatemais qui a l’avantage de permettreaux banques de ratisser large. C’estce modèle mixte qui a le plus dechances de s’imposer dans une ré-gion du Maghreb où la bancarisa-tion est encore modeste. Le taux debancarisation devrait augmenter de10% avec la finance islamique, re-lève un rapport de la Banque mon-diale mentionnée dans la dernièrenote de l’agence de notation S&P

sur ce label bancaire islamique enAfrique du Nord. En Egypte, le ratiocrédits/dépôts est de 50% mais laplupart des établissements bancairespréfèrent investir dans les empruntsobligataires. Au Maroc et en Tunisie,ce ratio des concours bancaires àl’économie rapportés à leurs dépôtsest de 90% (en fait ce chiffre dépas-sait 100% au Maroc au terme dupremier semestre 2012). D’où lapertinence de la diversificationcomme moyen de développementde l’activité… Pour implémenterces banques islamiques, des ré-formes sont nécessaires pour la miseen place d’une instance de régula-tion solide indispensable pour évi-ter la distorsion du marché etréguler la concurrence entrebanques conventionnelles etbanques alternatives.

MBF

Dupliquer lemodèle en Afriquedu nord

La pertinencede la diversifi-cation commemoyen dedéveloppementde l’activité…

Chris Cummings, PDG de TheCi-tyUK, et Said Ibrahimi, PDG du Mo-roccan Financial Board ont paraphéle 4 octobre à Londres un protocoled’accord scellant un partenariatd’envergure entre les deux institu-tions. La cérémonie de signature dupartenariat s’est déroulée à MansionHouse, et a été marquée par la pré-sence de son Altesse la Princesse LallaJoumala, Ambassadeur du Maroc auRoyaume-Uni, et David Wootton, leLord Mayor de Londres.

Partenariat CFC etla City de Londres

A la fin du 1er trimestre, la placeboursière de Casablanca a fini surun repli. Au terme de ce trimestre,le MASI (Moroccan All SharesIndex), indice global composé detoutes les valeurs de type action, aperdu 5,79% à 9.471,80 points et leMADEX (Moroccan Most ActiveShares Index), indice compactcomposé des valeurs cotées aucontinu, a cédé 5,78% à 7.728,77points. Quant à la capitalisationboursière, elle a atteint 444,782milliards de dh, au cours des 61séances. Les valeurs Itissalat Al Ma-ghrib (Maroc Telecom), Attijari-wafa bank et Douja PromotionAddoha, BCP, Delta Holding res-tent les valeurs les plus animées.

Repli de la placecasablancaise

C’est avec 5 Vans (fourgonnettes)bancaires que la Banque de Kigali(BK) compte assurer la bancarisa-tion de 5 provinces du Rwanda.Pour assurer ces prestations deproximité, Lawson Naibo, directeurdes opérations à BK, a justifié un in-vestissement de près de 300 000 $.

La banque de Kigaliexpérimente labanque itinérante

22 Les Afriques . 11 octobre 2012

Sénégal Donald Kaberuka satisfait del’autoroute à péage Dakar-DiamniadioEn visite au Sénégal, le président de la BanqueAfricaine de Développement, Donald Kaberuka, aété sur le chantier de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio. Le taux d’exécution des travaux estconforme aux prévisions.

U n vent d’espoir souffle sur leprojet de l’autoroute à péageDakar-Diamniadio, un des

grands chantiers de l’Etat sénégalais.A la fin septembre, les travaux sontexécutés à 75%, comme l’a constatéde visu le président de la BanqueAfricaine de Développement, leRwandais Donald Kaberuka, venuprendre le pouls de l’infrastructure.Le coût global de ce projet de parte-nariat public-privé est de 126 mil-liards de f CFA. La banque africaineparticipe doublement au finance-ment avec d’abord un décaissementde 33,5 milliards au titre de finance-ments publics de l’autoroute à péage,au côté de l’Etat Sénégalais. De l’autrecôté, la BAD a aussi accordé un prêtde 10 millions d’euros au concession-naire. La contribution globale de labanque africaine sur les composantesdu projet est donc estimée à 40 mil-liards de f CFA. Par ailleurs, un poold’institutions financières internatio-nales complète le financement. Autant le dire, les impressions sontpositives à l’issue de cette visite deterrain. «Ce projet d’autoroute àpéage constitue un modèle en Afriquequi devra être dupliqué dans d’autrespays du continent. Je me réjouis de

l’état d’avancement des travaux et dela qualité de l’ouvrage» a commentél’argentier africain, Donald Kabe-ruka. Mais, si les Sénégalais sontpressés de voir l’achèvement des tra-vaux de ce serpent métallique, quidevra abréger les embouteillages -qui font perdre à l’Etat la bagatellede 200 milliards f CFA chaqueannée- les interrogations foisonnent.Aussi, Les Afriques a approché Gé-rard Senac, directeur général duconcessionnaire, Eiffage Sénégal, quia répondu à nos questions.

Ismael Aidara,Rédacteur en chef délégué, Dakar

Le président de laBAD, DonaldKaberuka endiscussion avecle ministre desInfrastructuresdu Sénégal, MorNgom et le PDGde Eiffage, GérardSenac

A la fin de l’exercice 2011, la Tan-zania Investment Bank (TIB) a réa-lisé un bénéfice de 5,8 milliards deshilling, en hausse de 61%, compa-rativement aux 3,6 milliards deshilling réalisés en 2010. Sur cemême registre l’actif net est passéde 305 milliards à 314 milliards desh, tandis que le portefeuille deprêts a s’est apprécié de 247 mil-liards de sh. Révélations de PeterNoni, directeur général de TIB, aulancement officiel des bureaux dela banque de la zone du lac et de lasuccursale située au PPF Plaza surKenyatta Road.

Bénéfices de la TIB à3,8 millions $

Désormais, les kenyans vivantsdans des bidonvilles, peuvent assu-rer leurs biens ménagers contrel’incendie. La prime d’assurance estfixée à 480 shilling kenyan par an.Le groupe d'assurance CIC qui l’alancée avance une couverture quiest une première destinée aux per-sonnes à faible revenu, et qui com-bine, à la fois l'assurance des bienset l'assurance-vie en un seul pack.

Nuru ya Jamii unepolice d’assuranceaux bidonvillois

Après un premier relèvement dutaux de prélèvement en 2010, legouvernement ougandais vientd’annoncer que les taux de cotisa-tions seront de nouveau revus à lahausse. Maria Kiwanuka, ministreougandaise des finances, a soutenuune augmentation passant de pas-sant de 3% à 7%, pour améliorer lesperformances financières de laCaisse nationale de Sécurité Sociale(CNSS). Vincent Ssekono, présidentCNSS, est aussi allé dans ce sens.

De nouveaux tauxpour la sécuritésociale ougandaise

FOCUS sur la BAD au SENEGALLes interventions de la BAD ont démarréau Sénégal en 1972. A ce jour, le volumetotal des engagements cumulés dugroupe de la BAD au Sénégal se chiffrentà plus de 856,78 milliards f CFA. Les pro-

jets à forte incidence économique de laBAD au Sénégal sont : la réalisation descorridors Dakar-Bamako et Dakar –Cona-kry, AIBD et la centrale électrique de Kou-noune. I. A

BANQUES & ASSURANCES

11 octobre 2012 Les Afriques . 23

Un marché deconcession esten beaucoupde pointsdifférents d’unmarché deconstruction.

Gérard Senac «Nous confirmons la mise enservice de l’autoroute pour le 1er octobre 2013

Gérard SENAC,DG Eiffage Sénégal

L es Afriques : Confirmez-vous la livraison intégrale del’ouvrage au 1er août 2013 ?

Gérard Senac : Nous respectonsnos engagements de 2009, date dela signature du Contrat. Au-jourd’hui, le taux d’exécution destravaux est de 75%. En dépit deslourds retards liés aux expropria-tions et à la libération des emprises,aux surplus de déviations des ré-seaux découverts dans la zone et deschangements de type de fondationdus à la nature changeante du ter-rain, le Concessionnaire-Construc-teur a su s’adapter pour, aujourd’huiencore, confirmer la mise en serviceau 1er Aout 2013.

LA : Où en êtes- vous avec les dé-caissements du projet ? G.S. : La recherche et la mise enplace des financements privésconstituent un des challenges fortsde ce projet innovant. Nous avonssu mobiliser des financements au-près de non seulement la BAD maisaussi de la BOAD, la SFI (groupeBanque mondiale), de la CBAO(Groupe Attijari) qui apporte à EIF-FAGE plus de 40 milliards f CFA, auservice du projet. Cet apport, placésous la responsabilité exclusive duConcessionnaire, a permis de soula-ger la part publique.

LA : Êtes- vous à jourde vos paiements ? G.S. : Bien sûr, le concessionnaire etses prêteurs privés respectent leurs en-gagements, conformément aux stipu-lations des plans de financementsarrêtés depuis 2009.

LA : Le prix du péage passedifficilement dans la tête desusagers. Y a-t-il un agreementde la part de l’Etat ?G.S. : Non seulement un agreementmais surtout une exigence. Il faut sa-

voir que l’Etat, soucieux de l’accep-tation du péage par les futurs usagerset de son adéquation avec le niveaude vie dans la zone, a fixé les règles decalcul du péage et en a imposé ses va-leurs plafonds. Le cas du péage surl’actuel (petit) tronçon entre Patted’Oie et Pikine est un peu particulier.Il constitue à la fois une périoded’apprentissage pour nos personnelset les usagers et contribue au finan-cement du reste de la construction.Premier bénéfice déjà acté, Le rever-sement de la TVA à l’Etat, déjà effec-tif sur ce tronçon.

LA : L’on parle de scandaleconcernant le prix de la construc-tion de cette autoroute à péage.Quelle est votre part de vérité ? G.S. : C’est un discours que nousentendons mais que nous ne com-prenons pas. Si l’on ne considèreque le prix de construction, desétudes menées en transparence avecles Services de l’Etat, spécialisés parailleurs des appels d’offre deconstruction, ont montré que notreprix est tout à fait comparable avecles prix du marché (NDLR : de l’or-dre de 3 milliards / km (i.e. 4,5 mil-lions d’euros). Comment en

aurait-il pu en être autrement ?Nous rappelons que notre projet aété retenu à la suite d’un appel d’of-fre international. Nous souhaitonsrajouter que cette comparaisonn’est pas approprié. N’oublions pasqu’un marché de concession est enbeaucoup de points différents d’unmarché de construction. La garan-tie de performance pendant 30 ans,durée de la concession, l’entretiendes chaussées à notre charge ou laparticipation financière du Privésoulageant l’investissement publicsont autant de points qu’il faut gar-der en mémoire. Nous assurons unservice complet garanti.

LA : On parle du nouvel aéroportAIBD, aviez vous réalisé uneétude de prolongement de l’Au-toroute ou fait des projections ? G.S. : Oui, l’étude technique desquelques kilomètres qui séparentl’extrémité Est actuelle de notreProjet et le futur Aéroport Interna-tional est disponible et les simula-tions financières sont déjà encours. Nous serions même prêts àdémarrer le 1er décembre prochain.Notre volonté est de continuercette belle aventure, non seulementtechnique mais aussi humaine,avec nos partenaires.

LA : On ne parle jamais de cetunnel qui est sous le péage,quelle est son utilité ?G.S. : Cela fait partie de nos «trucs»pour garantir la sécurité des per-sonnels … et des fonds ! Il permetde relier les cabines de péage au cof-fre. Une belle infrastructure sous lepéage qui confirme la qualité tech-nique et esthétique de l’ouvrage.Grâce au partenariat Etat-concé-dant et la société Eiffage de la Nou-velle Autoroute concédée, nousœuvrons autour de ce projet pourl’intérêt du pays afin de se doterd’une infrastructure haut de gammeet qui constituera un modèle dans lasous-région et en Afrique.

Propos recueillis parIsmael Aidara

24 Les Afriques . 11 octobre 2012

BCP et AFG donnent naissanceà Atlantic Bank InternationalLe partenariat stratégique signé en juin dernier parAtlantic Financial group (AFG) de l’entrepreneurivoirien Koné Dossongui et le groupe Banque centralepopulaire du Maroc (BCP) a été définitivement scellépar les deux parties le 25 septembre dernier.

L es fiançailles entre AFG etBCP, officialisées le 7 juindernier, viennent d’aboutir

au mariage tant souhaité par lesdeux groupes financiers. Les dili-gences, «d’autorisation la modifi-cation de la structure del’actionnariat de la Banque Atlan-tique au Bénin, au Burkina Faso,en Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger,au Togo et au Sénégal, et de déro-gation à la condition de nationalitédes administrateurs de nationalitémarocaine», d’une part, et d’autrepart, celles menées à bien, en untemps record, notamment le clo-sing de l’opération le 25 septembredernier au Maroc. Il s’est concré-tisé par la création d’une holdingfinancière, de contrôle et de déve-loppement dénommée AtlanticBank International (ABI), avec uncapital d’environ 114 milliards defrancs CFA, détenu à part égale parAtlantic Financial Group (AFG) etle groupe de la Banque centralepopulaire(BCP).La signature de la documentationdéfinitive s’est accompagnée du dé-caissement effectif par BCP de lasomme de 56 milliards de francsCFA, comme apport en numérairepour l’augmentation de capital deAtlantic Bank International, désor-mais holding du groupe Banque At-lantique. «Ce partenariat est riche depromesses et sera bénéfique pour nosdeux institutions» explique unesource proche du dossier. Pour legroupe Banque Centrale Populaire,déjà présent en Europe, au MoyenOrient, en Amérique et en Afrique

du Nord et qui pèse en total bilande plus de 22 milliards d’euros, parcette transaction, il prend forte-ment pied au sein de l’Union éco-nomique et monétaire de l’ouestafricain (Uemoa). Côté d’AtlanticFinancial group, on entend capitali-ser sur l’expertise de BCP dans tousles compartiments de l’industriebancaire pour contribuer significa-tivement à la promotion de la ban-carisation et au financement hardides économies de l’Uemoa. Dans ce mariage stratégique, outreson pôle bancaire, Banque Atlan-tique, AFG apporte également sesactivités technologiques (Atlan-tique Technologies) et société fi-nancière (Atlantique finances).Tous passent sous la supervision dunouveau holding Atlantic Bank in-ternational. Une nouvelle paged’histoire, s’ouvre donc pour les so-ciétés du groupe bâties méthodi-quement par l’homme d’affairesivoirien Koné Dossongui.

Louis S. Amédé, Abidjan

Siège de la BCPà Casablanca

Une nouvellepaged’histoire,s’ouvre pourles sociétés dugroupe.

Hemitério Tiago, directeur provin-cial de l’agriculture, de la Pêche et duDéveloppement rural à Huambo(Angola), a fait remarquer, au coursd’un récent séminaire à communede Calima, à 18 km de Huambo queles captures de poissons ont aug-menté sur la période allant de jan-vier à août 2012. Sans conteste,l’impact de moyens modernes dis-tribués aux pêcheurs, en lieu et placed’outils rudimentaires et d’infra-structures de conservation et decommercialisation.

Augmentation descaptures (poissons)de janvier à août

Le petit exploitant est un entrepre-neur. L’agriculture est un com-merce. Jane Karuku, présidente del’Alliance pour une révolutionverte (AGRA), qui a soutenu queces propositions sont aujourd’huiacceptées par la communauté in-ternationale, a défendu la mise enplace d’un grand incubateur don-nant lieu à des solutions inno-vantes pour la croissance dusecteur agricole africain. Idem pourJorgen Ole Haslestad, PDG de Yara.

Actions pour ren-forcer l’agricultureen Afrique

Alhaji Ibrahim Ben Kargbo, minis-tre sierra léonais de l'informationet de la communication, et porte-parole du gouvernement vient derappeler que le président ErnestKoroma considère l’agriculturecomme épine dorsale de la crois-sance. En dépit de grandes avancées(distribution d’équipements agri-coles), beaucoup de défis restentencore à relever, a-t-il admis.

En Sierra Leone,l’agriculture, clé dudéveloppement

BANQUES & ASSURANCES

11 octobre 2012 Les Afriques . 25

Coris Bank prend pied à AbidjanLa banque burkinabè Coris Bank, dirigée par IdrissaNassa, poursuit son expansion régionale - àAbidjan. Après avoir racheté les 35% des partsdétenues par le groupe Fortis dans le capital deBIA-Niger elle les revend à l’Etat nigérien.

A près un spectaculaire retard àl’allumage et une mini-tem-pête sur le marché nigérien,

suite au rachat des 35% des parts dugroupe Fortis, Coris Bank a trouvé aufinish un gentlemen agreement avecl’Etat nigérien. Une sortie honorableà Niamey, qui loin de plomber sesailes, l’a poussé à lorgner le marchésous-régional. Après plusieurs moisde prospections, la banque burkinabé(2ème sur le marché) devrait en prin-cipe débarquer sur la Lagune d’Ebriéfin novembre prochain. Selon unesource autorisée, contactée par LesAfriques «l’agrément est en cours et lacommission bancaire est très avancéedans les procédures». Les appétits deCoris Bank s’expliquent du fait que laCôte d’Ivoire a besoin de refinancerson économie et constitue 40% duPIB de l’espace Uemoa.«C’est un potentiel marché que nous

comptons prendre surtout dans le do-maine des PME-PMI. Nous avons étu-dié les risques et les atouts avant d’ydébarquer», a commenté notresource.Selon nos informations, Coris Banka jeté l’éponge dans la course des re-preneurs short-listés des 2 banquespubliques togolaises qui restent à pri-vatiser sur les 04.Coris Bank a procédé à une opéra-tion d’ouverture de capital, permet-tant à la Banque ouest-africaine dedéveloppement (BOAD) d’intégrerle capital en investissant près de 2milliards de f CFA (soit 3 millionsd’euros). La banque, qui est dotéed’un capital de 10 milliards, détenupar des privés et des institutionnels,poursuivra son développement enAfrique subsaharienne dont en lignede mire, la Guinée, jusqu’en 2014.

Ismael Aidara, Abidjan

Coris Bank veutparticiper à lareconstructionivoirienne

Les appétits deCoris Banks’expliquent dufait que la Côted’Ivoire abesoin derefinancer sonéconomie.

Scientifique recommande farinede patate douce comme alterna-tive au blé Kirimi Sindi, cher-cheur agricole rwandais, proposeaux africains d’utiliser, en lieu etplace de la farine de blé, celle depatate douce, riche en vitamine A.Il a défendu cette thèse au 16èmeSymposium triennal de la Sociétéinternationale pour les culturestropicales, à Abeokuta, dans l'Étatd’Ogun.

La farine de patatedouce commealternative au blé,au Nigéria

Comme promis au mois d’août parle président Jacob Zuma, l’enquêtejudiciaire sur l'attentat à Lonminde Marikana mine a commencé,depuis lundi dernier à Rustenburgdans le nord-ouest. C’est au Centrecivique de la ville que la Commis-sion d’enquête a entamé les audi-tions. Toutes les parties concernéesdevraient se rendre dans la zone oùles 34 grévistes avaient été abattuspar la police, le 16 août dernier.

Début des auditionssur les tueries deMarikana

Les textes existants, taxés de règle-ments coloniaux et accusés d’être àl’origine de la stagnation du sec-teur, seront abolis et remplacés parde nouvelles dispositions avant lafin du mois de décembre. Ali Mo-hammed, Secrétaire permanent duministère kenyan de l'Environne-ment et des Ressources minérales,a annoncé que la nouvelle loi per-mettra de débloquer les richessesminières inexploitées jusque là.

Une nouvelle loiminière au Kenya,en décembre

26 Les Afriques . 11 octobre 2012

ENTREPRISES ET MARCHÉS

Les organisations patronales optent pour lacréation d’un Business Forum en AfriqueLe symposium patronal d’Afrique plaide pour unegrande implication des organisations patronales. Lanouvelle stratégie propose de créer, dans lesprochains mois, le Business Africa en lieu et place dela Confédération panafricaine des employés.

Des Assisesqui ont eupour effet dedéblayer lechemin devantdéboucher surla mise enplace duBusinessAfrica, uncadred’échange etde réflexion.

L’utile apport desopérateurs dans laconcertation

Hwange Colliery Company Ltd(HCCL), géant minier dans lecharbon, renoue avec les bénéfices.A la fin du premier semestre, lacompagnie réalise un bénéfice netde plus de 500 000 $ contre uneperte de 1,5 millions $, en glisse-ment annuel. Son chiffre d’affaires(+7%) a atteint 51,8 millions de $sur la période.

Des experts suggèrent des parte-nariats-public-privé, pour faireface aux problèmes énergétiquesen Afrique de l’ouest. Ils trouventqu’une telle coopération consti-tue la seule alternative à la criseénergétique vécue dans cette par-tie du continent. Recommanda-tion faite à Dakar, à la 1èreEdition du Forum d'investisse-ment en énergie renouvelables,organisé par le Centre régionalpour les énergies renouvelablesde la Cedeao.

Hwange (Charbon)fait mieux qu’équili-brer ses comptes

En Afrique de l’ouest,le PPP souhaité dansles énergies vertes

L e développement du continentafricain passe inéluctablementpar la mobilisation de toutes les

énergies, notamment une forte im-plication des créateurs des richesses.Sous l’égide de la Confédération pa-nafricaine des employeurs (CPE),vingt-sept pays d’Afrique franco-phone et lusophone ont organisé du26 au 28 septembre 2012 dans la mé-tropole économique camerounaisede Douala, le symposium du patro-nat africain. Des Assises qui ont eupour effet de déblayer le chemin de-vant déboucher sur la mise en placedu Business Africa, un cadred’échange et de réflexion qui ambi-tionne de fédérer les organisationspatronales continentales dans lamarche vers l’émergence écono-mique du continent africain. Sous le thème, «se réinventer dans lemonde de demain : le nouveau défides organisations patronales afri-caines», les organisateurs ont compris

la nécessité de mettre sur pied desstratégies économiques audacieuses,l’objectif étant de se démarquer ducadre traditionnel hérité de la coloni-sation, et dont le problème d’adapta-tion se pose avec acuité dans uncontexte économique mondial libé-ralisé dont le leitmotiv repose sur lacompétitivité des entreprises. Il s’agitdonc de s’unir pour s’imposercomme un partenaire incontourna-ble du développement, une réalitéque les gouvernements africains nerespectent pas toujours, sans oublierque l’émiettement des organisationspatronales constitue un obstacle dansla volonté des créateurs de richessesde se positionner comme un parte-naire de choix.

Les raisons d’une mutation Pour Francis Sanzouango, Senior ad-viser au Bureau international de tra-vail (BIT) et expert associé ausymposium de Douala, la mutation

Afin de faire bénéficier davantagele continent africain du Méca-nisme pour le DéveloppementPropre (MDP), qui n’a fournidans sa partie subsaharienne que21 projets sur les 4500 enregistrésdepuis son démarrage, Rejae Cha-fil, chargé de programme négo-ciation à l’Institut de l'Énergie etde l'Environnement de la Franco-phonie, plaide pour plus de sensi-bilisation des opérateurs sur cemarché Carbone.

Pour un MDPprofitableà l’Afrique

11 octobre 2012 Les Afriques . 27

La nécessitéde créer uneorganisationpatronaleafricaineforte seprésentantcomme lavoix dusecteur privépour le déve-loppement del’Afrique.

A la 4ème Conférence ministériellesur la coopération économiqueentre la Corée du Sud et l’Afrique(KOAFEC) prévue du 15 au 18 oc-tobre 2012 à Séoul, il sera questionde «Croissance inclusive et lacroissance verte». Co-organiséepar la Banque d’export-import deCorée, le ministère Coréen de lastratégie et des finances, et la BAD,la rencontre vise une renforce-ment des relations de développe-ment dans ce sens.

Eriger l’Afrique en zone de libre-échange, avant 2017. C’est la re-commandation faite par les chefsd’Etat et de gouvernement du der-nier Sommet de l’Union africaine.Au cours de la seconde édition del’Africa Trade Forum d’Addis-Abeba, l’idée que le Sénégal, grâceà sa position géostratégique et sontissu industriel, y joue un rôle ma-jeur a fait son chemin.

Corée du Sudet l’Afrique : versplus de croissanceverte et inclusive

L’Afrique,prochaine zonede libre-échange

Les femmes chefsd’entreprise nesont pas en reste

africain en septembre 2013 à l’IleMaurice, certains acteurs à l’instar duGroupement inter patronal du Ca-meroun (Gicam) à travers son prési-dent André Fotso préconise que lamutation se fasse d’abord au niveauinterne, dont national, puis, externe,c’est-à-dire continental. Visiblement,il existerait encore des divergences surl’approche que les uns et les autresentendent appliquer puisqu’aucunefeuille de route s’imposant à tous n’apas été adoptée. Par ailleurs, il convient de releverque pour l’instant, la création duBusiness Africa intéresse unique-ment les pays francophones et luso-phones, puisque les paysanglophones du continent ont éga-lement leur organisation patronalecontinentale dont les missions et lesobjectifs sont quasiment identiques.Mais pourquoi ne pas fédérer toutsimplement en une supra organisa-tion panafricaine des organisationspatronales, tant il est démontré queles visées sont identiques? Une ques-tion que les uns et les autres n’ontpu apporter une réponse idoine, cequi démontre qu’au-delà des dis-cours fédérateurs, le chemin est en-core long pour parvenir à la mise enplace d’une organisation patronaleen Afrique où les uns et les autres neparleront que d’une même voix.

Achille Mbog Pibasso, Douala

est une donnée inéluctable. Et pourcause, «une organisation patronale nepeut prétendre servir les membresqu’elle ne connaît pas. Il ne s’agit passeulement de connaître physique-ment les dirigeants des entreprisesmembres. Il s’agit de connaître leursbesoins en tant qu’entreprises, leursattentes vis-à-vis des pouvoirs publicset d’autres tiers. Un travail doit êtrelancé pour mesurer le niveau de sa-tisfaction des membres, identifierleurs besoins émergents et ainsi faireévoluer les réponses qui leur sontproposées. C’est un processus qui estloin d’être évident». La nécessité de créer une organisationpatronale africaine forte se présen-tant comme la voix du secteur privépour le développement de l’Afriques’impose, à l’image d’une seule orga-nisation patronale dans un pays quidonnerait potentiellement assez deforce à cette structure, a priori, en si-tuation de mieux fédérer les intérêtsdu secteur privé et de s’affichercomme tel devant ses interlocuteurs,étatiques et autres. Le sujet est d’ac-tualité quand on sait que les exemplessont légions où « beaucoup d’organi-sations patronales du continent vousdiront que leurs doléances en direc-tion des pouvoirs publics ne sont passuffisamment suivies d’effets. D’au-tres vous diront que des accords né-gociés avec les pouvoirs publicsnotamment sur la fiscalité sont rom-pus, avec des voies de recours parfoisinopérantes, ce qui laisse imposée latoute puissance de l’action publique».

L’exception anglo-saxonneUne position partagée également parle secrétaire exécutif de la Fédérationdes organisations patronalesd’Afrique de l’Ouest (Fopao), Ous-seine Diallo aux yeux de qui la créa-tion du Business Africa s’avèreincontournable «parce qu’elle est re-présentative, forte et indépendante,orientée vers le développement éco-nomique, social et environnementaldu continent». En attendant lesgrandes lignes qui sortiront dudeuxième symposium du patronat

L’opérateur de téléphonie mobile,Libyana, et la Société nationale li-byenne du pétrole ont signé un ac-cord de partenariat. Aux termes decette convention, l’opérateur va of-frir des services téléphoniquesmobiles et des services de télécom-munications aux travailleurs dessites et champs pétroliers évoluantdans le Sahara. Pour Salah Al-Mokhtar, directeur administratifde Libyana, c’est un nouveau pasvers une ouverture avec d’autresstructures.

Convention entre laSNLP et Libyana

28 Les Afriques . 11 octobre 2012

ENTREPRISES ET MARCHÉS

Convention MEDZ - BEI Afin de contribuer au financement du programme dedéveloppement de 7 technopoles à travers le Maroc,pilotée par MEDZ, filiale de CDG Développement, laBanque européenne d’investissement (BEI) compte luiaccorder une rallonge de 100 millions d’euros.

P lus que jamais, MEDZ, brasarmé de CDG Développe-ment, pour la conception,

l’aménagement, le développement etla gestion de nouvelles zones d’acti-vités, conformément aux politiquesdes pouvoirs publics, singulièrementdans le tourisme (Vision 2010), l’in-dustrie(Plan Emergence), le dévelop-pement agricole (Plan Maroc-Vert),le commerce (Plan Rawaj), l’énergie(Stratégie nationale dans le domainedes énergies renouvelables), l’offsho-ring et/ou le nearshoring, … s’inscritentièrement dans sa mission.La Banque européenne d’investisse-ment (BEI) vient à la rescousse avecun engagement de 100 millionsd’euros, en faveur des technopolesdéveloppées par MEDZ. Le contratde financement a été signé, jeudi 4octobre 2012 au sein du Parc Tech-nopolis de Rabat. Le document aété paraphé par Anass HouirAlami, Directeur général de laCaisse de Dépôt et de Gestion etPrésident du Conseil de Surveil-lance de MEDZ, et Philippe deFontaine Vive, Vice-président de laBEI. A noter que ce prêt a été solli-cité dans le cadre de la Convention-Cadre entre la BEI et le Maroc,portant sur la mise en oeuvre d’unecoopération financière et techniqueau titre du programme MEDA etdes financements de la banque dansles pays tiers méditerranéens.

Formation-emploiLe Président du Conseil de surveil-lance de MEDZ, Anass Houir Alamin’a pas manqué de mettre l’accentsur le développement soutenu desactivités de MEDZ, qui fête ses 10ans d’existence. En une décennie,

s’est-il plu à rappeler, la filiale deCDG Développement -elle-mêmefiliale à 100% de la Caisse de Dépôtet de Gestion- a contribué à la réali-sation de plusieurs projets d’enver-gure en matière d’infrastructures, auservice du développement écono-mique et social du Maroc. Il a singu-lièrement insisté sur la synergierecherche-enseignement supérieur-industrie, véritable fer de lance dedéveloppement et de compétitivitééconomique. Quant au soutien de laBEI, le patron de la CDG le consi-dère comme un gage de confianceenvers MEDZ, et plus généralementenvers le groupe CDG, à porter desprojets structurants et embléma-tiques, à même d’accompagner defaçon pérenne les stratégies secto-rielles et d’accélérer le progrès. Ensomme, le financement de la BEI ar-rive à son heure. Il ne faut pas per-dre de vue que cette assistance, quis’inscrit dans la mise en oeuvre duPacte national pour l’émergence in-dustrielle du Maroc, permettra de

La synergierecherche-enseignementsupérieur-industrie,véritable ferde lance dedéveloppe-ment et decompétitivitééconomique.

A la Brookings Institution, cerclede réflexion réputé de Washing-ton, Pascal Lamy, directeur géné-ral de l'Organisation mondiale duCommerce (OMC), a annoncé unbilan pour le moment décevant,singulièrement, en termes de né-gociations internationales. Déjà,a-t-il déploré, l’OMC a reçupresque 3 fois plus de plaintesqu’en 2011, …

Les samedi 20 et dimanche 21 oc-tobre, les marocains des réseauxsociaux, notamment Facebook,pourront participer aux Inwidays.Ceux qui se seront inscrits (ins-criptions ouvertes depuis le 25 sep-tembre) pourront se rencontrerphysiquement et assister au Face-book Hackathon, des manifestionsen séminaire et compétition.

OMC, une annéedécevante (litiges)

Inwidays, les 20 et21 octobre sur Face-book (Casablanca)

Philippe deFontaine Vive, VPde la BEI (à G), etAnass HouirAlami, Pt duConseil desurveillance deMEDZ

Face à un secteur mobile encoresous-développé, il y a de la placepour améliorer les prestations deservices dans les TIC. Depuis l’im-plantation du premier dispositifmobile, lancé en 1996, peu de pro-grès ont été faits dans ce sens.

Important potentielde développementdu mobileen Namibie

11 octobre 2012 Les Afriques . 29

Il s’agitd’espacesfavorisantl’innovationet la compéti-tivité desentreprises.

faciliter le financement des travauxdes technopoles baptisées AtlanticFree Zone à Kénitra, Parc Haliopo-lis à Agadir, MidParc à Nouasseurnon loin de l’aéroport Mohamed V,Technopole d’Oujda, Parc Techno-polis de Rabat-Salé, Agropolis deMeknès, et Agropole de Berkane.

Un ambitieux pland’investissementLe programme d’investissement deMEDZ avoisine les 3 milliards de dh(un peu moins de 300 millions d’eu-ros), pour ces 7 technopoles. Il s’agitd’espaces favorisant l’innovation etla compétitivité des entreprises, ensomme des espaces d’accueil nova-teurs à même d’offrir des infrastruc-tures et des services de standardinternational. Pour les responsables,à terme, ils pourront accompagner ledéveloppement et la compétitivitédes entreprises, grâce à la prise en

compte des besoins de formation etde R&D. On peut le croire, dans lamesure où, ils mettent à la disposi-tion des investisseurs et autres opé-rateurs économiques une offreimmobilière compétitive, divers ser-vices généraux, d’exploitation, … unguichet unique administratif, … De son côté, Philippe de FontaineVive, Vice-président de la BEI, s’estfélicité de la concrétisation de cetteconvention de prêt. Participer à cetype de chantier exprime le rôle dé-terminant et catalysateur joué par laBEI dans le financement à longterme des grands projets d’innova-tion, a-t-il ajouté. Pour rappel, de-puis janvier 2012, la BEI s’estengagée pour plus de 450 millionsd’euros en faveur de projetsconcrets participant directement audéveloppement économique et so-cial du Maroc.

Daouda MBaye

Une vue de lacérémonie designature ducontrat de prêt

Les annulations n’ont pas tardéaprès l’attaque de l’ambassade desEtats-Unis à Tunis. Pas moins dequatorze excursions maritimes, pré-vues pour faire escale en Tunisie etconvoyer en Tunisie environ 40000touristes d’ici fin 2012, ont été an-nulées. Sahbene Ben Fadhel, direc-teur central du port de La Goulette,près de Tunis, a exprimé sa surprisedevant tant d’annulation.

Le Fonds africain de développe-ment vient de débloquer une lignede crédit, à hauteur de 348 millionsde $ devant financer un projet detransport et de distribution d’élec-tricité entre le Kenya et l'Ethiopie. Al’horizon 2018, un tel projet per-mettra au Kenya de raccorder 870000 ménages supplémentaires à sonréseau. L’objectif est d’atteindre 1400 000 ménages câblés, en 2022.

Impact des violencesà l’ambassadeaméricaine à Tunis

Installation d’uneligne électriqueKenya-Ethiopie

1. Principaux indicateurs

* Cote de la Bourse uniquement 2. Les plus fortes variations de cours

• Bourse de Casablanca

%65,11- EIRTSUDNI CORTS %91,21+ LKANNEMAROC LEASING +6,12% PROMOPHARM S.A. -11,01%

%09,01- REPAP DEM %00,6+ RAMIT

• Bourse de Tunis

3. ACTUALITÉ• Bourse de Casablanca1. Dans le cadre de l’intégration dela responsabilité sociétale de l’entre-prise au cœur de sa stratégie globale,la Bourse de Casablanca a parrainé

l’école Touria Chaoui. Les travauxde rénovation ont touché les infra-structures de l'établissement, sonaménagement et la mise en placed'une bibliothèque d'école et d'uncentre multimédia.

L’inauguration de l’école a eu lieu le22 septembre 2012 en présence denombreuses personnalités. 2. La Bourse de Casablanca a abrité,le 27 septembre 2012 sous le thème«les pratiques de gouvernance dessociétés cotées : préparation de laprochaine enquête»Cette conférence a été organisée enpartenariat avec l’institut Marocaindes Administrateurs (IMA) et Glo-bal Governance Forum (Société Fi-nancière Internationale). 3. Reconduction de la suspensionde la cotation de la valeur DiacSalaf, ainsi que ses droits d’attribu-tion Diac Salaf (1P5) à partir du 24septembre 2012. Cette mesure sur-vient à la demande du ConseilDéontologique des Valeurs Mobi-lières (CDVM) et dans l’attente depublication d’informations impor-tantes de la dite valeur. 4. Reconduction de la suspension dela cotation de la valeur Branoma, àpartir du 25 septembre 2012, à lademande du CDVM et ce, suite audépôt d’un projet d’offre publiqueconcernant la dite valeur.

• Bourse de Tunis1. La Bourse de Tunis et la Facilitépour l’Amélioration du Climat desAffaires (ICF Africa, ont tenu uneconférence le 28 septembre 2012.Lors de cet événement, les deuxparties ont annoncé leur partena-riat pour le lancement d’un pro-gramme de renforcement descapacités d’éducation boursièresdes investisseurs et du public et deformation des professionnels dumarché.2. La Société Tunisienne de Banquea publié ses états financiers indivi-duels au titre de l’exercice 2011,ainsi que le rapport des commis-saires aux comptes.3. La SOTUMAG a publié ses étatsfinanciers au 30 juin 2012, ainsi quele rapport des commissaires auxcomptes. 4. Le comité des indices boursiers aprocédé à la mise à jour de l’échan-tillon qui compose le Tunindex.

BOURSES & FONDS EN PARTENARIAT AVEC LA BOURSE DE CASABLANCA

Qui peut acheter et vendre les produits boursiers ? Toute personne physique et morale peut ef-fectuer des transactions boursières. • Une personne physique est un terme juri-dique qui désigne tout individu auquel la loireconnaît des droits et des obligations.• Le terme «personne morale» désignetoutes les structures non personnelles telles

que les entreprises et les associations. Une personne morale a une personnalité ju-ridique et possède les mêmes attributsqu’une personne physique à savoir ; un nom,un domicile et une nationalité. Elle a desdroits et répond à des obligations indépen-damment des membres qui la composent.

30 Les Afriques . 11 octobre 2012

11 octobre 2012 Les Afriques . 31

EMPLOI

L’Afrique terre de délocalisation Made in China

Entre 2010 et 2025, le nombre de chinois âgés de15 à 24 ans va chuter de 62 millions pour se sta-biliser à 164 millions de personnes. Quelque 6

projets de Zones Économiques Spéciales (ZES)avaient été sélectionnés par des responsables chinoispour être déployées en Égypte, en Éthiopie, à Mau-rice, au Nigéria et en Zambie.L’Afrique, qui ne représente qu’environ 1% de la pro-duction manufacturière mondiale, pourrait bénéficierde la modernisation et de la diversification de sastructure industrielle, pour peu que des infrastruc-tures et un cadre incitatif soient mis en place : adé-quation formation-emploi, environnement législatifsécurisé, stabilité politique. En effet, le transfert de 6%des emplois industriels chinois à faible valeur ajoutéeen Afrique entraînera, une hausse de l’offre de travailde 50% en Afrique, estime la Banque Mondiale. Rap-pelons que la Chine dispose de 85 millions d’emplois

industriels à faible valeur ajoutée et l’Afrique d’envi-ron 10 millions. Malgré la bonne orientation de cespartenariats sino-africains, plusieurs facteurs peuventralentir la mise en œuvre de ces projets : les diffé-rences culturelles, la barrière de la langue, la non-priseen compte par les entreprises chinoises des aspects en-vironnementaux et sociaux et une difficulté pour lesChinois à effectuer des transferts de technologie et deformation de la main-d’œuvre africaine.Les délocalisations chinoises ont aussi pour but derapprocher la production des consommateurs.Contrairement à l’Europe et aux Etats-Unis ou les en-treprises chinoises ont dû mal à s’implanter, à causede la peur de gouvernements. Toutefois, ces derniersaccueillent à bras ouverts les investissements chinoisqui créent des emplois et relancent souvent leurs éco-nomies.

Sanae Taleb, Casablanca

Si l’Afrique, à en croire les projections de spécialistes, sera la première puissancedémographique du monde dans les décennies à venir. La Chine, à cause de sa politiqued’enfant unique, sera vivement encouragée à transférer en Afrique une grande partie de sesactivités industrielles. Les premières délocalisations sont déjà entamées.

Les entrepriseschinoises ontdû mal às’implanter, àcause de lapeur de gou-vernements.

32 Les Afriques . 11 octobre 2012

Angoisses de remaniementsAssis sur leur éjectable siège de ministre, deshommes et des femmes, vivent dans l’angoisse duremaniement et la peur du maraboutage.

Un ami qui travaille dans lecabinet d’un grand minis-tère de la république m’a

fait des confidences sur ce qu’estl’atmosphère des ministères à l’an-nonce redondante des remanie-ments. À ses dires, certains ministreschangent de mine pendant desmois. En effet, selon qu’il est enprésence d’étrangers ou non, leministre peut afficher un visage aularge sourire ou à la mine renfro-gnée avec dans tous les cas, l’airtrès angoissé. A cela, il faut ajouterque certains jours, le ministre ar-rive avant tout le monde, s’il n’au-rait pas tout simplement passé lanuit dans son bureau. Certains au-tres jours, il refuse de serrer lesmains que des collaborateurs luitendent, avant d’accéder à son bu-reau et de s’installer dans le fau-teuil dont la conservation lui causetant de soucis. Les instructions des marabouts nesont pas souvent faciles à appliquer

sans se faire remarquer par les pe-tits malins qui peuplent le minis-tère et qui sont militants de tousles régimes. Pour preuves, dès sanomination, ces gens lui avaientdit le bonheur de tous les employésd’avoir un ministre comme lui, gé-néreux, honnête et droit de répu-tation. Au même moment, ils luiavaient raconté des monstruositéssur son prédécesseur qui avait étéprésenté quant à lui commequelqu’un de malhonnête et mé-chant dont le départ avait été fêtépar tous les travailleurs de Kayes àKidal, sans compter ceux du mi-nistère qui sont les plus concernés. Ces discours encourageaient et in-quiétaient à la fois le ministre.C’est pourquoi, il s’est toujoursemployé, du mieux qu’il a pu, à sa-tisfaire les doléances des uns et desautres et s’est même fait obligationd’assister personnellement auxfaits sociaux (baptêmes d’enfants,mariages et décès de proches) detout le personnel, singulièrement

Les nominations... au palais de Kouloubaou au SGG ?

Julius Malema

La Cour régionale de Polokwane adécidé, la semaine dernière, la libé-ration sous une caution de 10 000rands Julius Malema, ex-présidentde la Ligue de la jeunesse de l’Afri-can National Congress, parti aupouvoir en Afrique du Sud. L’af-faire a été reportée à la fin du moisprochain.

Dr Filomeno de Jesus Fortes, mé-decin angolais, a été porté, à Riode Janeiro, à la tète de la Fédéra-tion mondiale des maladies trans-missibles. Une nominationcomme Secrétaire général, lors duCongrès mondial des maladiestransmissibles.

Malema, libéré souscaution

Un Angolais à latète de la fédérationmondiale des mala-dies transmissibles

Grace à une enveloppe de 300 mil-lions de f CFA, soit 577 mille $, laCommission de l'Union écono-mique et monétaire ouest-africaine(UEMOA) le Bénin entend appuyerles efforts aux jeunes agriculteursdes villes du nord, victimes d’inon-dations. Confirmation de CheikhHadjibou Soumaré, président de laCommission de l'uemoa.

Le Bénin assiste lesjeunes exploitantsagricoles

Certainsautres jours, ilrefuse deserrer lesmains, avantd’accéder àson bureau etde s’installerdans lefauteuil dontla conserva-tion lui causetant de soucis.

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

11 octobre 2012 Les Afriques . 33

Justin Koné Katinan

les plus modestes d’entre eux. Caron l’a assuré qu’ils sont les plusnuisibles et ont souvent des entréesen haut lieu, s’ils n’étaient pas toutsimplement des "taupes" des plushautes autorités.Toutefois, le ministre, à l’instar detous ses collègues du gouverne-ment, sait parfaitement bien que lepays est grippé. Il s’entend direpartout qu’un remaniement mi-nistériel serait en préparation etque les nouveaux ministres se-raient même identifiés et connus.Certains jumeaux, pas du tout gen-tils du reste, poussent la méchan-ceté jusqu’à délivrer une liste dontdans laquelle lui ne figure pas. Le chargé de Communication, àqu’il s’est confié à ce sujet, lui asuggéré de rendre une visite decourtoisie au siège d’un de cesjournaux pour arranger les choses.Cette solution lui sembla dange-reuse dans la mesure où tous les ci-toyens savent bien qu’il va y avoirtrès bientôt un remaniement et lejournal pourrait en profiter pourgâcher ses chances de reconduc-tion qui sont réelles, selon ses ma-rabouts.

Tout a déjà été fait pour ce faire : 2taureaux rouges ont été immolés etpartagés entre 177 familles pau-vres, le bouc blanc et barbu (BBB)a subi l’ablation de ses parties gé-nitales avant d’être égorgé puis misà la cuisson avec des condimentsprovenant des 17 marchés les plusfréquentés de Bamako, les 17 coqsrouges aux cent crêtes ont étéétranglés après avoir séjourné du-rant un bon quart d’heure sur latête du ministre. En plus, le baindes écorces de 33 arbres et de l’eaude 11 puits différents a été effectuépar le ministre à 4 carrefours ani-més de la capitale entre 2H et 4Hdu matin, en une nuit de vendredi. C’est dire que le maximum a étéfait pour gagner une reconductionau prochain remaniement an-noncé, à cor et à cri, par les mé-chantes langues de ce pays. Maisles visages des collaborateurs ducabinet de le ministre demeurenttoujours fermés et impénétrables.Un des innombrables maraboutsconsultés n’avait-il pas prévenuavant les innombrables sacrificesque c’est l’un des membres de sonCabinet qui serait en vue pour le

Le prix d’unereconduction

Avec le chantier intitulé «Renforce-ment des Capacités Commercialesdu Burundi» (RCCB), le départe-ment ministériel burundais de l’in-dustrie, du Commerce, des Postes etdu Tourisme, entend améliorer lesperformances à l'exportation. Ob-jectif : plus de débouchés en seconformant aux standards interna-tionaux, d’après Nestor Bikori-mana, coordonnateur du RCCB.

Un nouveau code minier sera misen place au Burkina Faso, dès l’an-née prochaine. Il coïncidera avec lamise en route de 7 nouvelles mines(manganèse, zinc, or, …). Ainsi lesecteur arrivera à contribuer à hau-teur de 20 à 25% du PIB. A noterque les recettes proviennent essen-tiellement des redevances et IS decompagnies minières, telles qu’Avo-cet Mining Plc, Cluff Gold Plc, New-mont Ventures, Semafo, …

Nouveau code minierau Burkina Faso

Projet de renforce-ment du commerceburundais

Justin Koné Katinan, qui fut porte-parole de l'ex-président ivoirien Lau-rent Gbagbo, a de nouveau étéinterpellé et arrêté par la police gha-néenne qui a permis aux agents d’In-terpol de l’entendre. Il est accuséd’assassinat. Cette décision est inter-venue, 3 jours après sa libération souscaution. A noter que la Côte d'Ivoireréclame toujours son extradition.

Nouvelle arresta-tion de l’ex-porte-parole de Gbagbo

Tout a déjàété fait pource faire : 2taureauxrouges ont étéimmolés etpartagésentre 177famillespauvres, lebouc blanc etbarbu (BBB) asubi l’ablationde ses partiesgénitales.

34 Les Afriques . 11 octobre 2012

remplacer. En scrutant tous les vi-sages, le ministre n’a que l’embar-ras du choix car chacun desConseillers et chargés de missionaffiche un air taciturne depuis desmois maintenant. Surtout -et c’est ce qui l’agace leplus- il ne sait pas jusqu’ici lequeld’entre ses collaborateurs a pu"taper l’œil" des plus hautes auto-rités. Ce qui ne permet évidem-ment pas de déchiffrer lequeld’entre eux aurait l’air triomphalou à tout le moins d’une jovialitéinhabituelle. Ce qui lui permettraitde s’occuper avec ses marabouts etgéomanciens de régler le comptede ce dernier de façon définitive.Ce dernier n’aurait plus commepréoccupation d’entrer au gouver-nement. Mais hélas !De toutes les façons, il se prometen cas de reconduction de veiller àrendre des visites régulières decourtoisie aux principaux jour-naux de la place afin qu’ils parlentplus et surtout mieux de lui et deses actions. En outre, il se débarrassera de l’en-semble des membres de ce cabinetqui l’ont lâché dans ces momentsd’épreuves. Et d’ailleurs, pourquoi

diable parle-t-on de remaniement?N’avait-on pas dit lors de la for-mation de ce gouvernement que ceserait un gouvernement de durée ?Ce n’est tout de même pas enmoins de deux ans qu’on va pré-tendre que ce gouvernement doitdéjà être changé. Les gens sont tropimpatients et ne mesurent certai-nement pas à quel point ils nousénervent les ministres du gouver-nement quant ils parlent de rema-niement. Tout cela relayé avecpersistance par la presse qui nesemble pas avoir d’autres chouxgras à son menu.Ok, c’est bien. Rira bien qui rira ledernier. Monsieur le ministregarde espoir car le Président de laRépublique, lui, n’a jamais cessé delui sourire à chacune de leurs ren-contres. Ce qui est bon signe et si-gnifie qu’il jouit encore de toute saconfiance. Youpi, le ministre a re-trouvé le sourire à cette seule pen-sée !!! Décidément, les ministresdoivent avoir une prime de risqued’infarctus (ou AVC) avec ces mé-chantes annonces de remanie-ments dont les maliens sont enpasse d’être les champions.

Idrissa Diouf, Bamako

Aucundépartementn’est épargné

La première promotion de com-missaires, sous-officiers et officiersde police en Côte d’Ivoire, depuisl'arrivée au pouvoir du présidentAlassane Ouattara, soit 1500agents, vient de recevoir ses galons.Cette promo 2010-2012 devra à lafois assurer la sécurité et insufflerune nouvelle démarche d’une po-lice nouvelle, en harmonie avec lasociété ivoirienne.

Dans les circonscriptions de Ban-golo, Bonon, Divo, Facobly, Issia,Koumassi, dans différentes régionsde la Cote d’Ivoire, où le Conseilconstitutionnel avait invalidé les ré-sultats des élections législatives dedécembre 2011 pour violence,fraudes ou vacance de poste dû auxdécès d’élus, un nouveau scrutin estprogrammé pour le 13 février 2013.

Recrutementde policiers en Côted’Ivoire

Reprises delégislatives partiellesivoiriennes enfévrier 2013

Pour organiser les élections prési-dentielles et législatives, le gouver-nement du Ghana a décidé dedébloquer 202 millions de cedisghanéens, soit 106 millions $. Avecun tel montant qui représente,91,5% de l’enveloppe totale néces-saire, la Commission électorale ar-rivera à organiser et superviser cescrutin prévu au mois de décem-bre. Ahmed Abdul Hakim, chargédes relations avec les médias au mi-nistère des finances a confirmél’information.

Financementdes prochainesélections au Ghana :déjà ficelé

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Il se débarras-sera del’ensembledes membresde ce cabinetqui l’ont lâchédans cesmomentsd’épreuves.

11 octobre 2012 Les Afriques . 35

Du Renseignement criminel au profit del’économie africaineFuite des capitaux, corruption, blanchiment d’argent,manipulation des cours de matières premières, traficsde produits illicites, etc., les crimes économiques secomplexifient et s’amplifient en Afrique au rythme dela croissance économique du continent.

opéré un saut qualitatif ces der-nières années, qui a donné naissanceà deux figures inquiétantes pourl’économie africaine : l’entrepreneurmafieux et le mafieux entrepreneur.Ces deux figures sont encore plusinquiétantes dans les pays où le mo-dèle mafieux prospère aisémentparce que la situation économiqueou l’architecture sociale ne permet-tent plus à la jeunesse d’envisagerautre chose que la voie du crime. Deloin, ces pays donnent l’impressionde laisser un seul choix à leurs po-pulations : devenir criminelles ousombrer dans la misère.

A qui avons-nous affaire ? Seul un diagnostic froid des dangersdu monde actuel permet de faire faceà ce nouveau défi. De nombreux évè-nements, au cours des dernières an-nées, ont montré à suffisance queceux qui étaient en charge de la sécu-rité nationale pouvaient s’égarer dansles couches superficielles de l’actua-lité. Si, à titre d’exemple, Bamako et

Saisie de cocainepar des douaniers

Au cours d’une visite de 3 jours, à lafin du mois à Cuba, le président AliBongo du Gabon et son homologueRaul Castro Ruz, président duConseil d’Etat et du Conseil des mi-nistres de la république de Cuba, ontparaphé des accords pour le renfor-cement de la coopération bilatérale,notamment dans les domaines de lasanté et de l’éducation. Mais, il n’apas quitté la Havane sans s’entrete-nir avec Fidel Castro, …

L’église anglicane Saint-Polycarp,située dans la banlieue de Nairobi,a été littéralement éventrée par unattentat, dimanche 30 septembre.Cette action non revendiquée, quia vu la mort d’un enfant et faitneuf blessés, serait un signe de re-présailles face à l'intervention mi-litaire kényane en Somalie,notamment à Kismayo.

Bongo chez les Castro

Attentat meurtriercontre une églisekenyane

Sur la période 2012-2014, les bail-leurs de fonds promettent de re-prendre leur financement dans lalutte antiacridienne. Un montant de9,7 millions de $ commencera à êtreinjecté à partir du mois d'octobre.Confirmation du ministère mal-gache de l’agriculture.

Promesses des bail-leurs de soutien à lalutte antiacridienneà Madagascar

L’Afrique estregardéecomme unmarché vierge,suffisammentporeux etrentable dansla durée, uneproie à saisirdans lesmeilleursdélais.

D ans un monde des affairesglobalisé, de nouveaux liensse nouent chaque jour entre

les mafias et les entreprises, y comprisles plus respectables. Et les dealscomme celui révélé par la justice ita-lienne en 2004 entre la multinatio-nale Parmalate (35 000 salariés) et laCamorra napolitaine ne sont plusl’apanage de Milan, Moscou, Wall-Street, Tokyo ou Shanghai. Pour les principaux acteurs mon-diaux du crime organisé - ceux quiont fait fortune dans l’industrie mi-litaire ou pharmaceutique, ceux quise sont enrichis grâce au traitementclandestin des déchets toxiques, ceuxqui sont politiquement influentsdans les pays émergents ou dans levieilles démocraties - l’Afrique est re-gardée comme un marché vierge,suffisamment poreux et rentabledans la durée, une proie à saisir dansles meilleurs délais.Favorisé par la globalisation finan-cière et la pauvreté des nouveauxpays-cibles, le crime organisé a

36 Les Afriques . 11 octobre 2012

ses alliés étrangers veulent faire croireque «la poussée subite» des islamistesdans le nord Mali était «imprévisi-ble», l’analyse prédictive criminellene permet-elle pas d’anticiper les tra-fics d’armes que pourrait générer uneintervention militaire internationaledans cette partie du continent ?Au milieu des années 2000, AntonioCalderone, un ancien mafioso, fit uneremarque absolument remarquablepar sa justesse. «Le soldat de la mafia,déclara Calderone, habitué à la com-pétition et au risque très élevé, estmieux qu’aucun autre préparé àl’économie de marché». Cette des-cription est observable chez plusieurscriminels actifs dans les pays où lamenace n’est pas toujours d’origineextérieure. Les mafiosi nigérians parexemple contrôlent l’essentiel del’économie souterraine de l’Etat fédé-ral grâce aux trafics (humains, dedrogue, de matières premières,etc…), blanchiment d’argent sale,contrefaçons, enlèvements ciblés etescroqueries sur internet. Ce sont deswinners avides, cupides, sans moraleni peur. Après le terrain, c’est à l’écranqu’ils portent la «destruction créa-trice» dont parlait Schumpeter.Nous avons affaire aujourd’hui àune catégorie d’acteurs écono-miques criminels et résilients qui,dans de nombreux pays, fontconcurrence aux acteurs légaux,voire à la force publique. Ils mobili-

Un réseau fiablepour contrer lestrafiquantsd’armes

Au cours des assemblées généralesdu Conseil d'Administration, il aété décidé la restructuration du ca-pital de la compagnie aériennemalgache, Air Madagascar. Elle vaainsi poursuivre ses activités poursingulièrement contribuer au dés-enclavement des régions, le déve-loppement d'un réseau detransport qui facilite les échangeséconomiques et le développementde l'industrie du tourisme.

La crise au Mali et ses derniers dé-veloppements politiques sur lascène internationale ont été à l’or-dre du jour de la récente visite dugénéral Carter F. Ham, comman-dant en chef des forces arméesaméricaines pour l’Afrique (Afri-com). Rappelons un contexte, mar-qué par des résolutions prises entreBamako et la Cédéao de lancer uneoffensive armée contre Aqmi.

Plan derestructurationd’Air Madagascar

Visite du Gal Carter(Africom) à Alger

Dans des dernières statistiques,Bank Al Maghrib, institut d’émis-sion du Maroc, a révélé que sur lapériode allant du 20 au 26 septem-bre, la monnaie nationale maro-caine s’est appréciée d’un quart depoint (0,25%) par rapport à lamonnaie unique européenne et de1,08% par rapport au dollar.

Appréciation dudirham marocain

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Une catégoried’acteurséconomiquescriminels etrésilients qui,dans denombreuxpays, fontconcurrenceaux acteurslégaux.

sent des flux financiers capables detransformer la nature des marchésen un temps record et profitent dela relative porosité de la plupart desfrontières africaines. Corrupteursdes institutions économiques et po-litiques, leur impact dévastateur etleur mondialisation à toute vitesseobligent à les intégrer au registresensible de la sécurité du continent.

A quoi ça va servir ?Devant l’incapacité de la criminolo-gie classique à traiter les phénomènescriminels les plus résilients, le Rensei-gnement criminel apparaît comme lenouvel allié indispensable aux déci-deurs africains. Il sert à produire et àtransmettre, de manière sécurisée,des informations de qualité supé-rieure, voire hors normes, aux déci-deurs en charge de la sécuritééconomique.Le péril que représente le crime or-ganisé et transnational en Afrique amontré ses preuves, et ses victimesofficielles se comptent par milliers.Le scandale du Probo Koala, sa ving-taine de morts directs et les17 000 consultations hospitalièresoccasionnées en Côte d’ivoire durantl’été 2006, reste l’une des tragédies lesplus emblématiques de la décennieécoulée. Entre temps, l’Afrique estdevenue une vraie plaque tournantepour le trafic international dedrogues dures, telles que la cocaïne et

Général Carter F. Ham

11 octobre 2012 Les Afriques . 37

Lutte contre lesmédicamentsfrauduleux,un autreprogramme

Sidi Ould Tah, ministre maurita-nien des affaires économiques et dudéveloppement, et SE Hans-GeorgGerstenlauer ambassadeur chef dela Délégation de l’Union euro-péenne (UE) en Mauritanie, vien-nent de signer une convention definancement de 7 millions d’euros.Cette enveloppe devrait servir à unprogramme d’appui à la société ci-vile et à la culture.

Pour le rassemblement nationalpour la réforme et le développe-ment (Tawassoul), il n’est pas ques-tion de mener une interventionmilitaire au nord Mali.

Un parti de l’opposi-tion en Mauritaniecontre la guerreau Mali

Soutien de l‘UE à lasociété civile enMauritanie

Suite à l’accord signé entre Olde-miro Baloi, ministre mozambicaindes affaires étrangères et de la coo-pération et Jean Paul Adam, sonhomologue des Seychelles, les visasd’entrée entre les deux pays serontdésormais supprimés. En ligne demire et la promotion du commerceentre les deux pays.

Plus de visasd’entrées entrele Mozambiqueet les Seychelles

Il estindispensablede s’engagerdans unedémarcheanalytique etopérationnelleinnovante etproactive.

l’héroïne en provenance d’Afghanis-tan et d’Amérique latine.Les destructions de stocks de médi-caments ou l’interception de me-nues cargaisons de stupéfiants, dontse vantent quelquefois les autoritésau journal télévisé de 20h, sont utilesaux yeux de l’opinion, mais insuffi-santes pour protéger l’économie lo-cale. Il est indispensable de s’engagerdans une démarche analytique etopérationnelle innovante et proac-tive pour anticiper et non plus subirles dangers que font peser ces crimi-nels sur l’économie africaine. Ils’agira, en Afrique, d’une véritablerévolution dans le traitement descrimes économiques.

A quels moyens recourir ?Pour sa composition, le réseau d’uni-tés de renseignement criminel queproposent les conseils en intelligenceéconomique de Knowdys pourraitrecourir, au niveau national, au per-sonnel de la police et de l’administra-tion civile. La mise en commun durenseignement criminel par l’ensem-ble des unités se ferait par le biaisd’une base de données automatiséeregroupant les productions des diffé-rentes unités. Le réseau aurait à sa tête un Comitéde gouvernance panafricain, garantdu bon fonctionnement du réseauet de la distribution adéquate durenseignement criminel dans

chaque pays membre. Il aurait no-tamment pour mandat d’assurer lacollecte de l’information et la trans-mission des analyses stratégiquesprovenant de chaque unité en vued’aider les autorités nationales dansla prise de décision.Le Renseignement criminel que nousappelons de nos vœux est au départune volonté politique, un état d’espritet un ensemble de méthodes et d’ou-tils dont le but est de déceler préco-cement et de neutraliser le crimeavant qu’il ne soit commis. Reste bienentendu à poser les bases théoriqueset pratiques du Renseignement cri-minel et à intégrer ce concept encorebalbutiant dans la culture des déci-deurs politiques.Comme on peut le constater, la du-reté de la compétition économiquemondiale ne connaît pas le fair-play.Et ses arbitres sont toujours juges etpartis. Face à cette autre guerre dontle droit international n’a pas encorepris toute la mesure, seul un Rensei-gnement criminel en réseau permet-tra de dévoiler l’invisible, d’entendrel’indicible et d’identifier l’inavouablede manière à désamorcer les périlsavant qu’ils n’affectent une économieafricaine en pleine croissance.

Guy Gweth Consultant en intelligence

économique chez KnowdysPlus d’infos sur :

knowdys.com & africadiligence.com

AVIS DE RECRUTEMENT

Sur Décision n°CM/UMOA/006/05/2012 du Conseil des Ministres de l'Union Monétaire Ouest Africaine

(UMOA), la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), établissement public

international constitué entre les huit (8) États membres de l'UMOA (Bénin, Burkina, Côte d'Ivoire,

Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) a été autorisée à créer une agence régionale d'appui à

l'émission et à la gestion des titres de la dette publique par les Etats précités, dénommée «Agence

UMOA-Titres».

Cette Agence, dont le Siège sera situé à Dakar (Sénégal), a vocation à apporter son concours aux Etats

membres de l'Union en vue de mobiliser, sur les marchés de capitaux, les ressources nécessaires au

financement de leurs politiques de développement économique, à des coûts maîtrisés. Elle apportera ainsi

son assistance aux Trésors Nationaux pour le renforcement de leurs capacités, la détermination et la

formulation de leurs besoins, la programmation et la coordination de leurs interventions sur les marchés de

capitaux, la promotion des titres publics auprès des investisseurs nationaux, régionaux et internationaux,

ainsi que la gestion opérationnelle des émissions. Par ailleurs, l'Agence offrira aux Trésors Nationaux un

service de placement de leurs excédents de trésorerie, sur la base d'instructions expresses et en fonction

des conditions du marché.

Dans la perspective du démarrage imminent de ses activités, l'Agence UMOA-Titres recherche des

ressources humaines expérimentées et hautement qualifiées en ingénierie financière, macroéconomie,

statistique, économétrie et droit. Ces personnes, toutes ressortissantes des Etats membres de l'UMOA,

devront également être dynamiques, intelligentes et engagées.

Les postes à pourvoir sont les suivants :

• Un (1) Directeur : sous l'autorité du Conseil d'Orientation de l'Agence UMOA-Titres, le titulaire du poste

assurera la direction et gestion courante de l'Agence et sa représentation dans ses rapports avec les tiers.

Qualifications requises : le titulaire du poste, âgé de cinquante (50) ans au maximum, devra justifier d'un

diplôme de niveau BAC + 5 au minimum en finance, économie, audit ou droit d'une école supérieure de

commerce, d'une école d'ingénieurs, d'une université ou d'une institution équivalente. Des qualifications en

management et en administration d'entreprise seraient un atout. En outre, il devra avoir au moins douze

(12) années d'expérience, dont cinq (5) ans dans des fonctions managériales.

• Un (1) expert en ingénierie financière : sous l'autorité de la Direction de l'Agence UMOA-Titres, le

titulaire du poste assurera la définition de la stratégie de mobilisation des ressources, la définition des

instruments de mobilisation des ressources et la conception des caractéristiques techniques des titres,

ainsi que la formulation du programme régional d'émission de titres publics.

Qualifications requises : le titulaire du poste, âgé de quarante (40) ans au maximum, devra justifier d'un

diplôme de niveau BAC + 5 au minimum en finance d'une école supérieure de commerce, d'une école

d'ingénieurs ou d'actuariat, ainsi que de solides compétences quantitatives (mathématiques, économétrie,

calcul de probabilités, etc.). En outre, il devra avoir au moins sept (7) années d'expérience dans le domaine

d'activité du poste, une expérience dans une Salle des marchés étant un atout.

• Un (1) expert macroéconomiste : sous l'autorité de la Direction de l'Agence UMOA-Titres, le titulaire du

poste devra assurer l'analyse de l'environnement économique interne et externe de l'UMOA, ainsi que de

l'évolution et des perspectives des marchés de capitaux régional et international, en vue de fournir les

éléments de base nécessaires pour asseoir les stratégies d'émission.

Qualifications requises : le titulaire du poste, âgé de quarante (40) ans au maximum, devra justifier d'un

Doctorat en économie, DEA ou DESS en macroéconomie ou diplôme d'Ingénieur Statisticien Economiste (ISE).

En outre, il devra avoir au moins sept (7) années d'expérience dans le domaine d'activité du poste, une

expérience de deux (2) ans sur les marchés de capitaux étant un atout.

• Trois (3) Chargés des Opérations : sous l'autorité de la Direction de l'Agence UMOA-Titres, les titulaires

des postes devront assurer la définition de la stratégie et des instruments de mobilisation des ressources,

la conception des caractéristiques techniques des titres, la gestion opérationnelle des émissions, la

formulation et la mise en œuvre du programme régional d'émission de titres publics, le suivi du règlement

/ livraison des titres et des événements sur les titres de la dette publique, l'appui aux Trésors nationaux pour

le suivi des risques financiers et opérationnels liés aux opérations d'émission.

Qualifications requises : les titulaires des postes, âgés de trente-cinq (35) ans au maximum, devront

justifier d'un diplôme de niveau BAC + 5 au minimum en finance d'une école supérieure de commerce,

d'une école d'ingénieurs ou d'actuariat, ainsi que d'une expérience professionnelle d'au moins cinq (5)

années dans le domaine d'activité du poste, une expérience dans une Salle des marchés étant un atout.

Conditions générales de candidatures : pour tous les postes ci-dessus, les candidats devront avoir

d'excellentes aptitudes à communiquer en anglais.

Le détail des postes proposés peut être consulté sur le site internet de la BCEAO, à l'adresse suivante :

www.bceao.int.

Modalités du recrutement : les candidats retenus seront engagés sur la base de contrats de travail à

durée indéterminée, assortis d'une période d'essai d'un (1) an.

Le présent avis de recrutement et le formulaire de candidature sont disponibles sur le site web de la BCEAO,

à l'adresse susmentionnée. Les candidatures seront présentées exclusivement sous format électronique

suivant le formulaire précité sur la période du 2 au 23 octobre 2012.

Aucune candidature ne sera reçue après la date limite indiquée ci-dessus.

L'enregistrement des candidatures devra impérativement être accompagné par la transmission, dans le

délai susvisé, d'un dossier physique de candidature (support papier) comprenant notamment :

− la lettre de motivation

− le curriculum vitae

− les copies certifiées conformes des diplômes requis

− les certificats et/ou attestations de travail justifiant de l'expérience professionnelle alléguée.

Ce dossier physique devra être transmis, sous pli confidentiel, à l'adresse suivante :

Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest

Avenue Abdoulaye FADIGA

BP 3108

DAKAR - (Sénégal)

A l’attention du Directeur de la Gestion des Ressources Humaines

Très important :

1 - Seules les candidatures enregistrées en ligne sur le site internet de la BCEAO (www.bceao.int)

seront examinées.

2 - Seuls les candidats présélectionnés seront contactés.

3 - Aucune contrepartie financière n'est demandée pour l'enregistrement des candidatures.

4 - L'Agence UMOA-Titres se réserve le droit de ne donner aucune suite au présent avis de

recrutement.

40 Les Afriques . 11 octobre 2012

Rapatriement volontaire d’un millierde migrants bloqués au MarocUn programme de rapatriement volontaire concernantplus de 1 000 migrants en provenance d’Afriquesubsaharienne et actuellement bloqués au Maroc,vient d’être entamé mardi 2 octobre 2012. Uneopération salutaire bien qu’organisée par l’OIM.

l’OIM a assuré que la contributiondu gouvernement marocain porterasur la couverture les billets d’avion. A noter que depuis 2005, l’OIM aorganisé le retour volontaire de prèsde 3 500 migrants vulnérables auMaroc, grâce à plusieurs pro-grammes, dont le dernier en dates'est terminé en juin 2012, et était fi-nancé par la Belgique et la Suisse. De telles opérations permettent auxmigrants, qui cherchent désespéré-ment à rentrer dans leurs pays d'ori-gine, de retrouver une certainedignité. C’est du moins l’avis de lachef du bureau de l’OIM au Maroc,qui le confirme soutenant qu’entrele retour au bercail et les geôles ma-rocaines (pour séjour non régle-mentaire), nombreux sont ceux quipréfèrent la première alternative.

Daouda MBaye, Casablanca

Retour aubercail salutaire

Omobola Johnson, ministre nigé-riane des technologies de la com-munication vient d’e dévoilerl’existence d’un nouveau Guidede procédures devant faciliterl’Acte d’investir dans ce secteur.Pour l’élaborer, les départementsdu travail et de l’environnementont travaillé en collaboration avecelle pour asseoir des standardscommuns.

Nostalgique de la période où il seclassait au second rang des pro-ducteurs de cacao, (au début desannées 60, avec 210000 t de fèves/an), le gouvernement fédéral duNigéria compte insuffler unenouvelle dynamique à la filière.L’objectif est de soutenir les pro-ducteurs (réhabilitation de 200000 ha de plantations anciennesdans les Etats d’Ondo et CrossRiver), améliorer la qualité d’uncacao en phase avec les attentesdes chocolatiers.

Nouveau Guidefacilitant l’Acted’investir au Nigéria

Sérieuses ambitionsdu Nigéria sur lemarché du cacao

Pour mettreun terme aucalvaire quevivent cespersonnes auquotidien, illeur a étéconseillé dese rendre aubureau del’OIM.

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Des migrants originaires, pourla plus grande part du Ca-meroun, de la Côte d’Ivoire,

du Nigéria, et du Sénégal, transitantau Maroc dans le but de pouvoir re-joindre l’Europe, restent bloqués auxportes de la Méditerranée. Visiblesau niveau de certaines gares ferro-viaires à Rabat ou Casablanca, dansdes carrefours en train de faire lamanche, s’ils ne sont pas confinésdans les forêts des villes septentrio-nales, ces migrants composent ungroupe où il n’est pas rare de trou-ver des mineurs non-accompagnés,des femmes enceintes, des mères etleurs nourrissons et malheureuse-ment des personnes malades. L’Organisation internationale desmigrations (OIM) vient d’annoncer,par la voix de Chris Lom, porte-pa-role de l’organisation, que : «Les au-torités marocaines sont activementengagées dans la recherche de mi-grants en situation irrégulière, ce quirend la situation particulièrementdifficile pour eux». Pour mettre unterme au calvaire que vivent ces per-sonnes au quotidien, il leur a étéconseillé de se rendre au bureau del’OIM pour profiter du programmede rapatriement. De toutes les façons, afin de financercette opération de rapatriement vo-lontaire et de réinsertion, l’OIM alancé un appel aux bailleurs de fondspour recueillir quelque 800 000 $.Outre la logistique, cette sommepermettra de fournir le capital dedépart d’une petite entreprise ou fi-nancer la formation destinée à faci-liter l'accès à un emploi, une fois àdestination. Le porte-parole de

Le Conseil général de l’Assembléedes Evangéliques en Afrique, quiexiste depuis février 1956, a récem-ment tenu un important sympo-sium à Dakar. La rencontre a tournéautour de «Oser être des David(s)servant le dessein dans notre géné-rosité avec intégrité de cœur et demains habiles». Thème d’une actua-lité brûlante en Afrique, il a permisaux participants de plaider pour labonne gouvernance et un change-ment des mentalités.

Les évangéliques enAfrique, enconclave à Dakar

11 octobre 2012 Les Afriques . 41

Anke Strauss «Le retour, solution humaine à une situationd’extrême vulnérabilité»Anke Strauss, chef de Mission de l’Organisation internationale pour lesmigrations (OIM) à Rabat au Maroc, répond exclusivement aux questions dela rédaction, fournissant entre autres, les détails de l’opération de retour de1000 migrants subsahariens bloqués au Maroc. Il s’agit de la relance duprojet de retour volontaire assisté et d’aide à la réintégration.

est en train de négocier avec legouvernement marocain la reprisedu programme de retour volon-taire, suspendu depuis mai 2012 enraison de l'épuisement des fondsdisponibles. L’OIM Rabat conti-nue, par ailleurs à attirer l'attentiond’autres bailleurs de fonds quipourraient financer l’aide à la réin-tégration dans le pays d’origine.

LA : Avez-vous constatez la colla-boration des autorités marocaineset de celles des représentationsconsulaires et des ambassades despays concernés? A.S. : Les autorités marocaines et lesambassades des pays d’origine sontdes partenaires-clés dans le cadre duprogramme de retour volontaire as-sisté et aide à la réintégration. Les migrants sont en situation irré-gulière et ont donc besoin de l’aval

Une précédenteopération derapatriementvolontaire

Les personnesoptant pour leretourvolontairepeuventcontribuer àlimiter ces fluxmigratoiresclandestins.

L es Afriques : Quels sontles détails de cetteopération?

Anke Strauss : La mission del’OIM au Maroc essaye de relancerun projet de retour volontaire as-sisté et d’aide à la réintégrationpour des migrants en situation ir-régulière au Maroc.En effet depuis 2005, plus de 3500personnes en situation difficile etd'échec sont rentrées grâce à l’assis-tance de l’OIM Rabat et ont pu pro-fiter d’une aide à la réintégrationdans leur pays d’origine. Actuellement, l’OIM enregistre uneforte demande d’assistance au retourvolontaire. Plus de 1000 personnessont inscrites sur une liste d’attenteet de nouvelles personnes viennentquotidiennement s’enregistrer pourpouvoir bénéficier de cette assistance. C'est pour cette raison que l’OIM

des autorités marocaines pour quit-ter le territoire et du soutien de leursambassades pour obtenir les docu-ments, permettant leur retour. Permettez-moi, à ce titre, de saluerl’excellente collaboration du gouver-nement marocain et des différentesambassades et représentationsconsulaires des pays d’origine qui apermis le bon déroulement du pro-gramme, durant les dernières an-nées. Nous comptons sur une pleinecollaboration, surtout des autoritésmarocaines, afin de permettre la re-prise de ce programme humanitairedans les meilleurs délais.

LA : En décidant de rapatrier cespersonnes, croyez-vous que lesflux vont s'estomper? A.S. : Déjà le retour volontaire estune solution humaine à la situationd’extrême vulnérabilité que viventles migrants en situation irrégulièreau Maroc. De plus, les personnes optant pour leretour volontaire peuvent contribuerà limiter ces flux migratoires clan-destins, car ils sont souvent déçus parles difficultés rencontrées à cette oc-casion. Ils sont donc plus à même derelater de façon objective de ces diffi-cultés a leur retour, ce qui contribuegrandement à dissiper les idées pré-conçues qui peuvent exister au seinde la population. Ces témoignages peuvent donc ré-duire les tentations de certainsd'avoir recours à des filières clandes-tines qui ne cesse de bafouer le bien-être et les droits de ces migrants.

Propos recueillis parDaouda MBaye

42 Les Afriques . 11 octobre 2012

Jeunesse en AfriqueUne bombe atomique à désamorcerRéconcilier croissance et emplois, voilà le challengede la nouvelle Afrique en croissance. La stabilité enligne de mire, au Forum de Paris, des ministres,capitaines d’industrie, décideurs de tout bord ontpartagé leur vision sur la problématique. Synthèse.

veau pouvoir est indispensable pourrétablir la confiance des partenaires.Des réformes saluées par la banquemondiale qui l’a souligné dans lecadre de sa dernière mission deconsultation (au titre de l’article 4) auSénégal. Se rangeant dans le camp del’orthodoxie économique, AmadouKane estime que le challenge de l’em-ploi des jeunes devrait reposer avanttout sur des fondamentaux solides,l’éducation et la formation.

Amadou Kane : «l’emploides jeunes repose surl’orthodoxie budgétaire»Le Sénégal doit créer entre 500 000 et600 000 emplois dans les cinq pro-chaines années, en lançant des projetsnotamment dans les énergies renou-velables, les infrastructures, l’élevage,l’agriculture et l’agro-industrie. Autrerééquilibrage à introduire selon le

Vivement lesagences d’emploi

C’est un rapport spécial du Festi-val mondial des Arts Nègres (Fes-man- Dakar du 10 au 31 décembre)ponctué de recommandations, etqui révèle de présumés fautes etpéchés d’acteurs chargés directe-ment ou indirectement de l’orga-nisation de ce festival quel’Inspection générale d’Etat (IGE)vient de remettre à Macky Sall,chef de l’Etat.

Kismayo, ville portuaire du sud, quia été, pendant longtemps le fief desislamistes d’Al-Shabaab, a été re-conquise par les forces de l’Unionafricaine en Somalie (Amisom). Lelieutenant-général Andrew Gutti,commandant de la Force de l’Ami-som, a alors exhorté tous les com-battants restants à Kismayo àdéposer les armes.

Le premier rapportdu Fesman entre lesmains du présidentdu Sénégal

L’Amisom dansKismayo(en Somalie)

Selon une requête adressée à laHaute Cour du Zimbabwe et ren-due publique récemment, RobertMugabe, président de la répu-blique, a proposé d'organiser desélections en mars 2013, après unréférendum constitutionnel aumois de novembre. Mais la réac-tion de l’opposition ne s’est pasfaite attendre, le MDC de MorganTsvangira, Premier ministre, dé-nonce un calendrier, jugé irréa-liste.

Le président Mu-gabé du Zimbabwepropose desélections en 2013Le challenge

de l’emploides jeunesdevraitreposer avanttout sur desfondamentauxsolides,l’éducation etla formation.

L a jeunesse était au cœur du 6eforum économique del’Afrique organisé par l’OCDE.

C’était le 4 octobre 2012 à Paris.D’entrée de séance, la parole fut don-née aux décideurs et opérateurs éco-nomiques. Le ministre sénégalais desfinances, Amadou Kane, ancien di-recteur de la BNP Afrique, ancienprésident du conseil d’administrationde la Bourse régionale des valeursmobilières d’Abidjan, rappelle que 3chômeurs africains sur 5 sont jeunes.«Nous tablons sur un taux de crois-sance au Sénégal de 3,7% en 2012grâce au secteur agricole. Mais cettesituation de reprise cache des contre-performances de certains secteurstraditionnellement dynamiquescomme le bâtiment et les télécom-munications». Pour l’ancien banquier, le rééquili-brage budgétaire engagé par le nou-

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

11 octobre 2012 Les Afriques . 43

ministre sénégalais des finances, re-donner au secteur primaire une at-tention particulière. «Cela permettrad’endiguer l’exode rural qui vient gros-sir le chômage dans les centres périur-bains», poursuit le ministre. Maisaucune stratégie d’emploi ne seraitgagnante si elle n’incluait pas le sec-teur privé, les entreprises en généralet les PME-PMI en particulier.L’accès au financement des entre-prises reste une question clé. AmadouKane a insisté sur le renforcement desfonds propres, l’accompagnementdes projets à travers certains méca-nismes comme les fonds de garantie.Le levier fiscal allégeant le cadre ducrédit bail, du capital investissementet de la finance islamique contri-buera à la dynamique recherchée,souligne le ministre qui rappelle quele nouveau président, Macky Sall,est décidé à poursuivre l’ancrage dela démocratie au Sénégal. L’an-nonce de la réduction de son man-dat de 7 à 5 ans rappelée parAmadou Kane constitue en la cir-constance un des meilleurs gages.

Tiemoko Meyliet : «indis-pensable d’avoir un marchéfinancier développé»Mais l’exécutif sénégalais le sait, c’estsur les attentes de la jeunesse qu’il

Siège de la Bceaoà Dakar

A l’issue de sa 5ème réunion, le 27septembre au siège e l’ONU à NewYork, sous la présidence de BanKi-moon, Secrétaire général del’ONU, et de Jean Ping, présidentde la Commission de l’Union afri-caine, le forum consultatif sur leSoudan et le Soudan du Sud atenu à saluer « la percée » dans lesdernières négociations à Addis-Abeba, en Ethiopie.

Tassili Airlines (TAL), compagnieaérienne algérienne, filiale à 100%du groupe pétrolier Sonatrach, as-surera désormais tous les vendre-dis, la liaison Hassi Messaoud (800km au sud-est d’Alger) -Rome.Confirmation de Fayçal Kelil, PDGde la compagnie.

Satisfécit du forumconsultatif sur lesdeux Soudan

Vol inaugural deTAL sur Rome

A partir d’aujourd’hui, 11 octobre,la compagnie aérienne Royal AirMaroc (RAM) assurera 3 dessertespar semaine, entre Tanger et Ma-drid. Les vols étalés sur lundi,jeudi et dimanche, seront opéréspar des ATR72-600 neufs récem-ment acquis et qui sont configurésen mode bi-classes avec 70 siègesdont 12 sont dédiés à la Classe Bu-siness. A noter que RAM dessertdéjà 11 destinations au Maroc et24 sur le continent africain.

RAM relie denouveau Madridà TangerLe taux d’in-

vestissementpublic et privétourne autourde 19% enzone Uemoacontre plus de30% dans lespaysémergents.

sera évalué dans cinq ans. Les objec-tifs à atteindre reposent en partie surles orientations de la Banque centraledes Etats de l’Union économique etmonétaire ouest africaine. TiemokoMeyliet, gouverneur de la Bceao, meten premier ligne les crises politiques,l’impact des chocs exogènes (aléas cli-matiques) et la faible diversificationdes économies comme facteurs àrisques. Le taux d’investissement pu-blic et privé tourne autour de 19% enzone Uemoa contre plus de 30% dansles pays émergents. S’intéressant àl’emploi, le gouverneur juge le secteurfinancier développé comme indis-pensable, avec un impact qui serad’autant plus élevé qu’il privilégierales secteurs à fort potentiel d’emplois.Parmi les contraintes financières, lafaible bancarisation (à peine 15% enincluant les services décentraliséscomme la microfinance), l’insuffi-sance de l’épargne intérieure (12%du PIB contre 30 à 40% dans les au-tres pays en développement, la capa-cité du système financier à répondreà la demande de crédit compte tenudu niveau des fonds propres, lescontraintes juridiques et l’insuffi-sance de l’information financière surles agents économiques. Le gouver-neur de la Bceao a présenté au coursde ce forum, un certain nombre de

ban-ki moon, ONU

44 Les Afriques . 11 octobre 2012

Lesmanifestationsdes diplômés-chômeurs semultiplient

Les recommandations de l’Organi-sation mondiale de la santé (OMS)relatives à la lutte antitabac dans larégion orientale de l’Afrique, in-quiètent les fabricants kenyans detabac, réunis au sein de l’associa-tion éponyme. Ils se rebiffentcontre la convention-cadre pour lalutte antitabac, document de poli-tique cherchant à accroître lestaxes sur les produits du tabac parles pays membres.

Sami Abdul-Hadi, président parintérim de la Holding Petrochemi-cals a révélé des investissements deplus de 6 milliards $ pour exploiterle gaz égyptien à Ain Sokhna. Aterme, le complexe pourrait glaner15 milliards $ de recettes à l’expor-tation, générer 100 000 emploisdont 10 000 emplois directs.

Investissementsmassifs dans lapétrochimie àSokhna (Egypte)

L’OMS irrite lestabagistes kenyans

La croissanceéconomiquedemeureindispensable.

points pour permettre aux institu-tions financières d’exercer leurs acti-vités dans les meilleures conditions.«L’objectif recherché c’est d’avoir unsystème financier fort et stable qui fi-nance l’économie dans tous ses com-partiments entreprises, PME,ménages …». Pour y arriver, la crois-sance économique demeure indis-pensable, souligne M.Tiemoko.

Jean Louis Billon : «nous de-vons être compétitifs»Qu’en pense le secteur privé ? Prési-dent du groupe Sifca, qui intervientde la plantation à la transformationdes produits agricoles et qui emploie25 000 personnes, Jean Louis Billonconnaît bien la problématique del’emploi. «Le problème que nous ren-controns c’est l’absence de titre fon-ciers, ce qui permettrait d’utiliser desactifs fonciers comme levier finan-cier». Un problème important,comme le reconnaît Tiemoko. «Il fautarriver à faire dans nos Etats une basefoncière. L’hypothèque repose sur destitres fonciers». Dans un pays commela Côte d’Ivoire, qui sort de crise, l’in-clusion des jeunes est cruciale. Pourcela, «Il nous faut être compétitifs carsur ce domaine ont est largué de par-tout. Des coûts de facteurs élevés, une

fiscalité lourde, des coûts d’infrastruc-tures chers. On doit s’inspirer de l’Asie.Nous sommes le continent le plus jeuneet c’est là, en Afrique, qu’on paye leplus cher», déclare M. Billon.En clair, au-delà des problèmes sou-levés par les intervenants à ce forum,il faudrait partir d’un constat froid.La croissance enregistrée depuis 2003par les pays africains n’est pas géné-ratrice d’emplois. Pourquoi et quefaut-il faire ? Les réponses, forcémentdiverses, doivent intégrer les donnéescompilées dans le rapport 2012 surl’emploi des jeunes en Afrique. Selonle document présenté aux conféren-ciers, ce n’est plus la question de laformation qui pose problémespuisque 42% des jeunes africains de20 à 24% ont un niveau secondaire.Ils seront 59% à remplir cette condi-tion en 2030. Dans de nombreuxpays, l’emploi des jeunes représentemoins de 15% des salariés souligneen outre le rapport. Néanmoins il estimportant de noter que les personnesde plus de 30 ans disposant d’un ni-veau supérieur sont moins exposéesau chômage. Compte tenu de sacroissance démographique, l’Afriquedevra créer 1,9 millions d’emploispublics chaque année jusqu’en 2025.

Adama Wade, Paris

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Une nouvelle station touristique de5 580 lits sera livrée dans 42 mois àMehdia. Le roi du Maroc, Moham-med VI vient de procéder au lance-ment des travaux. Ce projet, quicadre du Plan Biladi, va renforcer lacapacité d'hébergement de cettedestination. Prévue sur 23 hectares,la station nécessitera une enveloppebudgétaire de 380 millions de dh,mais générera 700 emplois directset des milliers d’emplois indirects.

Démarrage des tra-vaux de la stationde Mehdia

11 octobre 2012 Les Afriques . 45

Bien«J'espère que ça ne nuit pas àObama, mais si je venais desÉtats-Unis, je voteraisObama. Obama est un typebien (...) Je pense que siObama était de Barloventoou d'une banlieue de Caracas,

il voterait pour Chavez»Hugo Chavez, à une semaine des présidentielles auVenezuela

Racisme«Un racisme anti-blanc se dé-veloppe dans les quartiers denos villes où des individus -dont certains ont la nationa-lité française - méprisent desFrançais qualifiés de Gaulois

au prétexte qu’ils n’ont pas lamême religion»Jean-François Copé, candidat à la présidence UMP

Regret«Le tweet (de soutien à Oli-vier Falorni) a été une erreurque je regrette. J’ai été mal-adroite, puisque cela a étémal interprété. Cela ne se re-produira plus» Valérie Trierwieler, compagne

de François Hollande

Définir«Il n'y a pas de centre-gauche, de centre-droit, lecentre n'a pas besoin d'adjec-tif parce que, sans cela, c'estsa vocation qui disparaît. Ildoit se définir par lui-même»Le président du MoDem,

François Bayrou

Terroristes«L’un des aspects clés dans larésolution de la crise ma-lienne, c’est de faire la dis-tinction entre groupes armésdans cette région et définirceux qui sont terroristes et lesgroupes qui ne le sont pas»

Le Général Carter F. Ham, commandant en chef del’Africom, en visite à Alger

Mandat«Je ne brigue aucun mandat ni au-cune position, si telle est votre ques-tion. Ce qui m'intéresse c'est la chosepublique, le bien commun. Et jepense, avec Pierre Bergé et XavierNiel, que le sauvetage du Monde

participe par exemple de la défensed'un bien commun»Mathieu Pigasse, patron de la Banque Lazard

Saluée«En 1990, lorsque mon pays a réta-bli le multipartisme, nous avons crééde nouvelles institutions. Leur solidité a été testée et mise àl’épreuve en 2009, lorsque le Gabon atraversé et réussi une transition po-litique délicate, qui a été saluée par

la communauté internationale»Ali Bongo, président du Gabon

Disposition«Sur la demande de la plus hauteautorité de la République (le prési-dent Paul Biya), j'ai accepté de re-considérer ma position et de meremettre à la disposition des Lionsindomptables»

Samuel Eto'o, footballeur camerounais

Leçons«Ali Bongo s'est drapé d'un costumemal taillé de donneurs de leçons aulieu de disserter sur le grave de pro-blème de l'heure : la crise multiformeau Gabon. Que l'on ne dise pas quela douloureuse page de l'élection de2009 est définitivement tournée dès

lors qu’elle est le point de départ du mal»Ex-Premier ministre d'Omar Bongo, Jean Eyeghe Ndong

Tropicales«Le service des maladies tropicalesqui avait pour but d’accueillir les ex-colons soignent désormais les coloni-sateurs . «Ce sont des civils sansarmes potentiellement plus dange-reux qu’une armée. Il est urgent demettre fin à cette immigration de

peuplement»Jean Marie Le Pen, Président d’honneur du FN (France)

VERBATIM

46 Les Afriques . 11 octobre 2012

Hugo Chavez. Après avoir vaincu lecancer et à la veille des élections du7 octobre, le leader Bolivar fait de lamusique.

Caracas, Vénézuela

ARRÊT SUR IMAGE

11 octobre 2012 Les Afriques . 47

48 Les Afriques . 11 octobre 2012

A près 50 années d’indépendance poli-tique, l’économie algérienne est uneéconomie totalement rentière, ter-tiaire (83% du tissu économiqueconstitué de commerces et petits ser-

vices selon l’ONS). Plus de 90% du tissu industrielest constitué de PMI/PME organisées sur des struc-tures familiales. On peut démontrer facilement quele taux de croissance officiel hors hydrocarbures de5/6% a été permis pour 80% par la dépense pu-blique via les hydrocarbures. En 2012, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’estSonatrach avec 98% d’exportation d’hydrocarburesà l’ état brut et semi brut (gaz et pétrole). De l’au-tre côté, on a importé entre 70 et 75% des besoinsdes ménages et des entreprises publiques et privées.Sonatrach a engrangé selon ses bilans financiers dede 2000 à juin 2012, quelque 560 milliards de dol-lars. Cela a permis d’augmenter les réserves dechange passées de 56 milliards de dollars en 2005 à200 milliards de dollars fin 2012. Cette richesse virtuelle alimente la dépense pu-blique devant différencier pour ce cas la part deviseset la part des dinars(les salaires étant versés en di-nars). Pour la période récente de 2000 à 2014, elleest passée successivement de 55 milliards de dollarsen 2004, à 100 milliards de dollars en 2005 puis à140 milliards de dollars fin 2006 et qui a été clôtu-rée entre 2004/2009 à 200 milliards de dollars, maisfaute de bilan on ne sait pas si l’intégralité de cemontant a été dépensé.

Quant au programme d’investissements publics2010/2014, le gouvernement a retenu des engage-ments financiers de l’ordre de 286 milliards de dol-lars. Il n’existe pas de proportionnalité entre cetteimportante dépense publique et les impacts éco-nomiques, le taux de croissance 2000/2011 n’ayantpas dépassé en moyenne 3% alors qu’il aurait dûêtre plus de 10%. C’est dans ce cadre qu’ont étéproposés les amendements de la nouvelle mouture.La loi des hydrocarbures attribue à l’entreprise na-tionale Sonatrach le droit exclusif en matière detransport d’hydrocarbures par canalisations et luigarantit la majorité dans les partenariats, aussi biendans la production que dans la transformation deshydrocarbures. Seule nouveauté de la loi comme je l’ai précisé dansune interview à l’agence Chine Nouvelle, le 22 sep-tembre 2012 , la modification de la taxation des su-perprofits au-delà de 30 dollars dans l’actuelle loiqui ne répondait plus à la situation actuelle dumarché où le cours dépasse les 90/100 dollars de-puis plus de deux années. L’annonce d’un assou-plissement fiscal était nécessaire, l’Algérie n’étantpas seule sur le marché mondial face aux impor-tantes mutations énergétiques qui s’annoncent,mais des concurrents qui veulent attirer les com-pagnies. Ces dégrèvements de taxes s’appliquantqu’aux nouveaux gisements et non aux exploita-tion actuelles , posant d’ailleurs le problème dudualisme fiscal pouvant décourager ceux qui opè-rent déjà. Qu’en est-il de la règle des 49/51% ?

AlgérieUne règle peu incitativeLe gouvernement algérien vient de maintenir la règledes 49/51% pour tous les secteurs stratégiques etnon stratégiques. Un frein pour les investissementsétrangers.

En 2012,Sonatrachc’est l’Algérieet l’Algériec’est Sonatrachavec 98%d’exportationd’hydrocarburesà l’ état brut etsemi brut.

FOCUS

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La nouvelle loi des hydrocarbures maintient la règledes 51-49%. Si pour l’amont gazier et pétrolier etpour les grands gisements la règle des 49/51% peutêtre applicable, pour les gisements marginaux, cetterègle risque de n’attirer que peu d’investisseurs sé-rieux. La non-soumission des grandes compagnies,l’expérience du retrait de la Chine au niveau de laraffinerie d’Adrar, Sonatrach supportant toute seuledorénavant les surcoûts, doit être méditée. Egale-ment, il ne faut pas s’attendre à un flux d’investisse-ment étranger avec la règle des 49/51% pour laprospection dans l’offshore et surtout le gaz nonconventionnel (réserves prouvées selon le rapport del’AIE de 2011, 6500 milliards m3 gazeux) qui re-quiert des techniques de pointe à travers le foragehorizontal maîtrisé par quelques firmes.

La règle des 49/51% correspond t- elleà une logique économique ?En Algérie un débat national s’impose du fait desrisques de pollution des nappes phréatiques auSud du pays. Un milliard de m3 gazeux nécessitant1 million de m3 d’eau douce, sans compter la duréecourte de la vie de ces gisements, qui est d’environ5 années dont 20% de récupération contre 85%pour le gaz conventionnel et 600 puits moyens

pour un milliard de mètres cubes gazeux. La règlede 49/51% pose problème pour l’investissementdans la pétrochimie dont la commercialisation estcontrôlée par quelques firmes au niveau mondial.Cette règle juridique de la dominance de Sona-trach dans le capital social est inopérante. Sansrisque de me tromper, l’investissement sera limitépour ne pas dire nul avec cette règle. Cette filièrenécessite pour sa rentabilité de grandes capacités,sans compter que les pays du Golfe ont déjà amortiles installations, l’Algérie partant avec un handi-cap des coûts d’amortissement élevés et un mar-ché forcément limité. Elle concerne également lesénergies renouvelables dont un conseil des minis-tres en 2011 a prévu un programme qui vise à pro-duire, à l’horizon 2030, 40% de l’électricité à partirdes énergies renouvelables devant se traduire parl’installation d’une puissance de 12 000 MW en so-laire et en éolien. Ajouté au prix de cession duKWH qui couvre à peine les frais de production,expliquant en partie le déficit de Sonelgaz , aucuninvestisseur étranger ne viendra rendant caduquela loi sur le gaz et les canalisations.Mais la règle des 49/51% ne concerne pas que So-natrach mais l’ensemble des autres secteurs. Leslois de finances complémentaires 2009/2010 ont

L’essor de la pétrochimiene va avec des coûts

d’amortissements élevés

Il ne faut pass’attendre à unflux d’investis-sement étrangeravec la règle des49/51% pour laprospectiondans l’offshoreet surtout le gaznon conven-tionnel.

FOCUS

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profondément modifié le cadre juridique régis-sant l’investissement surtout étranger. Concernantl’encadrement de l’investissement étranger dansles services, BTPH et industries y compris les hy-drocarbures le privé étranger doit avoir au maxi-mum 49% et le local 51%. Lors du Conseil desMinistres du 25 aout 2010, ces mesures ont étéétendues aux banques étrangères complétant l'or-donnance n° 03-11 du 26 août 2003, relative à lamonnaie et au crédit. Si ces mesures permettentde relancer l’outil de production, cela serait unebonne chose mais dans un environnementconcurrentiel, se renforcer sur soi étant une utopienéfaste. Au cours de conférences internationales,mes contacts avec bon nombre d’opérateursétrangers (USA-Europe, Asie, monde arabe no-tamment) montrent que dans la majorité des casles investisseurs sérieux sont réticents à la venueen Algérie avec cette règle restrictive qui répondplus à de l’idéologie qu’à à la logique économique.A moins que l’Algérie ne supporte les surcoûtspour des investissements de prestige non rentableséconomiquement. N’avons-nous pas supportéplus de 50 milliards de dollars d’assainissementdes entreprises publiques entre 1971/2011 dont

70% sont revenues à la case de départ ?Bref, cette règle du gouvernement algérien des49/51% a pour fondement l’idéologie et non l’effi-cacité économique. Et l’erreur est d’avoir codifiécette règle dans une loi ne laissant plus de margesde manœuvres et créant des polémiques inutiles auniveau international, nuisibles à l’image de l’Algé-rie. L’Etat algérien étant souverain, une décision auConseil des ministres aurait suffi pour distinguerles projets où l’on pourrait appliquer la règle des49/51% des autres projets non stratégiques. Ne se-rait-il pas souhaitable d’avoir d’autres critères : ba-lance devises excédentaire au profit de l’Algérie,l’apport technologique et managérial et un partagedes risques ? L’objectif stratégique, au moment oùdans moins de 15 ans l’Algérie sera sans pétrole et25 ans sans gaz conventionnel est de comment réa-liser la transition d’une économie de rente vers uneéconomie hors hydrocarbures au sein de la mon-dialisation. Or cette règle, selon mon point de vue,généralisée à tous les secteurs est un obstacle ma-jeur aux investisseurs soucieux d’investir à moyenterme et de contribuer à la croissance réelle.

Professeur des universités expert internationalDr Abderrahmane MEBTOUL

Dans la majoritédes cas lesinvestisseurssérieux sontréticents à lavenue enAlgérie aveccette règlerestrictive.

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L es locuteurs de la langue de Molière dansle monde n’égalent pas la population dela Chine. Avec 890 millions de personnes,les peuples ayant en partage le françaispésent 13% du PIB mondial. Ce chiffre,

issu des rencontres de la francophonie économiques(les RIFé), tenues au mois de juillet 2012 à Québec,donne une bonne idée de la perte d’influence de cequi était considéré au 19e siècle et jusqu’à la secondeguerre mondiale comme la langue de la diplomatiedans les flux économiques et électroniques mon-diaux. Au sein même de l’espace francophone, lesflux entre pays parlant la langue représentent moinsdu cinquiéme (soit 688,4 milliards de dollars amé-ricains) de leurs échanges avec le reste du monde.Ce n’est pas un hasard si les échanges sont faiblesentre pays francophones. Cet ensemble n’a jamaiseu vocation à intervenir dans la sphère économique.A l’inverse du Commonwealth, il n’y a pas de visafrancophonie, de facilité de circulations, ni deconventions économiques fortes entre pays franco-phones. «Si la francophonie est un club, il est le pre-mier club sans privilèges», avait coutume de dire unfin observateur des arcanes de la politique africaineen poste à Addis Abeba. Les entrepreneurs franco-phones ont donc peu de supports les encourageantà traiter ensemble. Hormis le Forum francophonedes Affaires, créé en 1987 mais sans avancées réelles,la Francophonie s’exprime rarement en business.Bref, au sortir des rencontres de Québec de cet été2012, délégués et experts étaient au moins d’accordsur une chose : l’urgence de replacer l’économie aucentre de la francophonie à l’instar du Common-

wealth (communauté des richessses) britannique.La question devrait être discutée lors du sommetde la francophonie de Kinshasa. Il en est de mêmedes recommandations de Québec, comme l’instau-ration de la mobilité des hommes d’affaires dansl’espace francophone (une sorte de permis de cir-culation), le développement du réseautage, l’insti-tution d’un espace numérique francophone, lavalorisation de la culture entrepreneuriale, l’accèsau financement local et régional, ...

L’inexorable progression de l’anglaisCes mesures, somme toute modestes, permettront-elles de réconcilier le français avec le business ? Beau-coup de pays d’Afrique francophone ont introduitla langue de Shakespeare dans leurs programmesscolaires. L’exemple du Rwanda, qui a «switché» versl’anglais dans la période post-conflit, fait des émulesdéclarés ou non. Ainsi, l’annonce du Gabon, à unedizaine de jours du sommet de la Francophonie,d’introduire le bilinguisme selon «le modèle Rwan-dais», a semé le trouble sur l’axe Libreville-Paris. «LeRwanda avant était un pays francophone faisant par-tie de la Francophonie (...) il fait partie aujourd'huides deux communautés: Francophonie et Com-monwealth. Le chef de l'Etat gabonais entend intro-duire l'anglais dans notre pays», a affirmé AlainClaude Bilie Bye Nze, porte-parole de la présidencelors d’une conférence de presse. Et de préciser :«Pourquoi ne nous inspirerions-nous pas d'une telleexpérience pour voir comment le Gabon, pays franco-phone, peut dans les prochaines années décider d'in-troduire l'anglais dans un premier temps comme

La Francophonieéconomique en route ?Quelque 53 Etats membres, 2 membres associés et 13observateurs font la Francophonie. Disparate, ellecomprend la Roumanie, mais n’inclut pas l’Algérie, 1er

pays à parler français, en dehors de la France. LaFrancophonie c’était tout sauf le business ... Dossier.

Urgence dereplacerl’économie aucentre de lafrancophonie àl’instar duCommonwealth(communautédes richessses)britannique.

DOSSIER

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langue de travail nécessaire (...) puis plus tard voircomment l'anglais peut devenir une seconde langue».Le moins que l’on puisse dire est que la mondialisa-tion et ses puissants vecteurs que sont l’anglais, ledollar et internet poussent beaucoup de pays afri-cains à céder à l’uniformisation. A cela s’ajoute, unedemande très forte d’étudiants d’Afrique franco-phone qui ne rencontre pas d’offre suffisante dansles universités françaises, belges ou canadiennes.Autre facteur qui ne participe pas au rayonnementde la langue de Molière, le déclin économique de la

France et l’essor spectaculaire des BRICS qui opé-rent leurs transactions en anglais à l’instar des puis-sances anglo-saxonnes qui leurs servent de modéles.«Ne pas parler anglais c’est se couper de 98% des fluxfinanciers mondiaux», explique ce gérant de fondssuisse qui explique le retard des pays d’Afrique del’ouest francophone dans le capital investissementpar ce facteur linguistique. «Les fonds d’investisse-ments anglo-saxons ne parlent qu’une seule langue :l’anglais. Ils préférent investir à Accra ou Lagos plutôtqu’à la Bourse d’Abidjan ou de Libreville», poursuit-

Tape amicale de Kouchnersur l’épaule d’Abdou Diouf

La mondialisa-tion et sespuissantsvecteurs quesont l’anglais, ledollar et internetpoussentbeaucoup depays africains àcéder à l’unifor-misation.

France : 136 millions d’euros seulement pour la FrancophonieLe seul British Council anglais vient delancer un programme visant à faire pas-ser le nombre de locuteurs anglophonesde 2 milliards à 3 milliards avec un inves-tissement de 150 millions d’Euros. En ef-fet, le Royaume-Uni considère saprédominance linguistique et l’extensiondu nombre de locuteurs anglophonescomme un enjeu commercial et straté-gique. D’où le développement des struc-tures d’enseignement de l’anglais partoutdans le monde, afin de développer desliens privilégiés dans les milieux d’af-faires et dans les populations (qui consti-tuent des réserves de consommateurs).En regard, le budget total que la France

consacre à la Francophonie, toutes insti-tutions confondues, s’élève à 136 millionsd’Euros, celui de l’OIF ne représente que80 millions d’Euros, et les programmesde l’OIF pour l’enseignement et la promo-tion du français se montent à environ 6millions d’Euros, contre 150 millions auRoyaume-Uni. Les moyens budgétairesdont dispose l’Organisation Internatio-nale de la Francophonie s’élèvent à plusde 80 millions d’Euros pour 2008, dont lamoitié provient de la France. L’OIF dis-pose de quatre représentations perma-nentes à Addis Abeba (auprès de l’UnionAfricaine et de la Commission écono-mique de l’Afrique de l’ONU), à Bruxelles

(auprès de l’Union Européenne), à NewYork et à Genève (auprès des Nationsunies) ; de trois bureaux régionaux(Afrique de l'Ouest, Afrique centrale etocéan Indien, Asie-Pacifique) situés res-pectivement à Lomé (Togo), Libreville(Gabon) et Hanoï (Vietnam) et de deuxantennes régionales à Bucarest (Rouma-nie) et à Port-au-Prince (Haïti). L’OIF dis-pose également de trois organessubsidiaires : l’Institut de la Francopho-nie numérique, l’Institut de l’énergie etde l’environnement basé à Québec (Ca-nada-Québec) et le Comité internationaldes jeux de laFrancophonie.Source : rapport Hervé Bourge (2008)

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il. Le glissement de ce qui était autrefois appelé pré-carré français vers le Commonwealth est-il à lier avecle recentrage de la politique étrangère française au-tour de l’Union Européenne ? Si de De Gaulle à Mi-terrand, la France cultivait ses relations avecl’Afrique au même niveau que celles la liant avecl’Europe, elle a tendance depuis à se resserrer surl’Union Européenne. La Francophonie ne sembleplus peser dans l’agenda des locataires de l’Elysée.

Les choses se sont détériorées depuis 2004 avec lapolitisation de la question de l’héritage de la coloni-sation, qui ne devait, de prime abord, opposer quedes historiens. Compte tenu d’une ligne dure incar-née par des pays comme l’Algérie, qui a fait de lanon-adhésion à la Francophonie, un des axes de sadiplomatie, il est clair que la francophonie est unconcept chargé. «Il faut décomplexer la Francopho-nie», écrivait Hervé Bourges en 2008 dans un rap-

La Francophoniene semble pluspeser dansl’agenda deslocataires del’Elysée.

Francophonie en bref :La Francophonie est un ensemble d’Etats et degouvernements «ayant le français enpartage» :55 membres (dont deux membres associés) et 13observateurs répartis dans les différentes ré-gions du monde : 10 en Afrique centrale ; 6 enAfrique de l’Est et Océan indien ; 11 en Afriquede l’Ouest ; 5 en Afrique du Nord et Moyen-Orient ; 6 en Amérique et caraïbes ; 6 en Asie-Pacifique et 24 en Europe (dont 14 sontmembres de l’Union européenne), regroupantune population de plus de 800 millions d’habi-tants. Il existe près de 200 millions de locuteursfrancophones sur les cinq continents. La languefrançaise est la huitième langue la plus parléedans le monde.

Les orientations et priorités de la Francophoniesont fixées par le Sommet des chefsd’Etat et de gouvernement des pays ayant lefrançais en partage. Réaffirmées au dernierSommet de Bucarest (octobre 2006), elles sontau nombre de quatre :- Promouvoir la langue française et la diversitéculturelle et linguistique- Promouvoir la paix, la démocratie et les droitsde l’Homme- Appuyer l’éducation, la formation, l’enseigne-ment supérieur et la recherche- Développer la coopération au service du déve-loppement durable et de la solidaritéSource : rapport Hervé Bourges (2008)

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port remis au ministère de la coopération. «Undemi-siècle après les indépendances, notre langue com-mune est une liberté et une force partagée, nous devonsnous concentrer sur la manière dont nous pouvons entirer le meilleur parti pour tous les francophones»,pouvait-on lire dans ce rapport qui rappelait le res-pect de la diversité culturelle comme source d’enri-chissement pour la pensée politique. «J’ai longtempsété opposé à la francoponie, je considérais que c’étaitdu nécolonialisme. Eh bien, j’ai changé d’avis ! Jetrouve que c’est une idée de modernité, qui va dans lesens de la diversité et du dialogue des cultures que jemets au dessus de tout. Elle respecte nos cultures na-tionales». Ces mots du poète et homme politiqueAimé Césaire, prononcés en 2005, donnent sansdoute la définition de la francophonie telle que per-çue par les africains et les peuples d’outre mer.D’autre part, si la France s’est recentrée sur l’Europe,les pays d’Afrique francophone opèrent un véritablerééquilibrabe de leurs diplomaties. Sur le plan poli-tique, l’Union Africaine a progressivement viré dansl’anglais depuis l’intégration de l’Afrique du Sud. Lepassage de témoin entre le gabonais Jean Ping et lasud africaine Dlamini Zuma à la présidence de laCommission de l’Union Africaine dépasse le cadresymbolique. Durant cette longue bataille, la diploma-tie sud-africaine a axé sa communication sur l’éman-

cipation de l’Afrique, taxant le Gabon de faire le jeu dela France. On est loin, en Afrique, du temps où HabibBourguiba et Léopold Sédar Senghor posaient les pre-miers jalons de la Francophonie. Le 20 mars 1970 àNiamey, l’organisation naissait sous la forme d’uneagence de coopération culturelle et technique. Il lui afallu 25 ans (1995) pour se doter d’un Secrétariat gé-néral. Un changement institutionnel introduit en1999 transformera la Francophonie en organisationintergouvernemental. Puis, le 23 novembre 2005,l’agence devient l’Organisation internationale de laFrancophonie. Mais à aucun moment, lors de ces mu-tations, il n’a été question de sortir la Francophoniedes domaines de la culture et de la coopération où sesfondateurs l’avaient enfermé, dès le début. Il man-quait à la charte de Francophonie des aspects concretsrelatifs aux affaires ou, pour parler en bon français dela mondialisation, au business.A l’instar de la chaîne de télévision TV5, l’Organi-sation internationale de la francophonie (OIF)souffre de cette perception d’une officine au servicedu rayonnement culturel de la France à l’étranger.Financé à 50% par ce pays, logé à Paris, cette ins-tance n’a pas joué les premiers rôles dans la résolu-tion des crises majeures qui ont frappé l’Afriquefrancophone ces dernières années.

MBF

Dlamini Zuma, Pte de laCommission africaine de

l’UA, va-t-elle infléchirl’équilibre français-anglais ?

Le passage detémoin entre legabonais JeanPing et la sudafricaine DlaminiZuma à laprésidence de laCommission del’Union Africainedépasse le cadresymbolique.

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Q uand André Gide écrivait «voyage auCongo» en 1927, l’Afrique était unecontrée floue, colonisée du Nord auSud. Plus de 85 ans après ce qui futprésenté à l’époque comme un réqui-

sitoire contre les pratiques des compagnies commer-ciales, qu’est devenu la République Démocratique duCongo ? C’est une question que l’on se pose au mo-ment où ce pays, le premier francophone par le nom-bre de locuteurs, accueille le sommet de laFrancophonie du 14 au 16 octobre. A l’image de cethôtel 5 étoiles chinois baptisé «Fleuve Congo Hôtel»de 22 étages et 240 chambres, munis d’une salle desconférences de 3 500 places, qui devait abriter les staffsprésents à ce sommet, le pays est en chantier. Il s’agitd’une infrastructure moderne qui constituera avec LePalais du Peuple (Parlement, cédé temporairement au

comité organisateur de la francophonie), Le Stade desMartyrs, l’aéroport international de Ndjili et le Bou-levard Lumumba les emblèmes du pays le plus richeen ressources minières dans le monde.L’aéroport de Ndjili a subi une refonte discrète et ef-ficace, vidée de ses vieilles épaves, revitalisée par lamise à niveau des services à bagages. Dans ce pays quiévolua pendant plus de trente ans sous le Mobutisme,ce sont les chinois qui constituent depuis quelquesannées les premiers partenaires. Les asiatiques sont àl’œuvre notamment au niveau des échangeurs de Li-mete. Les Occidentaux retirent leurs enseignes lesunes après les autres, à l’instar du Grand Hôtel, d’oùa disparu toute référence à l’enseigne Intercontinen-tal. Avant l’intrusion chinoise, le seul établissementhôtelier qui marchait était géré par télécommandedepuis Bruxelles. Pendant que la RDC est devenue le

Francophonie Voyageau Congo en octobre 2012A quelques jours du sommet de la Francophonie, LesAfriques a posé un regard retro et introspectif sur leCongo. Un pays continent riche de ses ressourcesminières et de ses paradoxes.

L’un des grandschantiers duprésident Kabilasera d’imposercet intérêtgénéral jusqu’àla périphérie deson pays.

DOSSIER

Précédente rencontre de laFrancophonie à Montreux

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théâtre de guerre économique entre européens, amé-ricains et asiatiques, la classe politique congolaises’entre-déchire. Tout est prétexte pour réveiller lesvieilles rancœurs, jusqu’à ce sommet de la Franco-phonie qui faisait l’objet, quelques jours encore avantl’ouverture, d’un tir groupé de la part des membresde l’opposition. «Les congolais sont d’accord pour nepas être d’accords», dit la boutade qui traduit en faitla perte de notion de l’intérêt général. L’un desgrands chantiers du président Kabila sera d’imposercet intérêt général jusqu’à la périphérie de son pays,jusqu’à ce Kivu qui abrite plusieurs groupes armés etoù le M23 sème la terreur. En attendant de récupérertout son territoire, le Congo fait face à ses paradoxes.S’il renferme des réserves hydriques en abondance,le pays fait face à des coupures fréquentes de l’appro-visionnement en eau potable et en électricité. Endépit des investissements, la SNEL et laRegisedo pei-nent à assurer ce service avec les qualités requises.Les vrais défis du Congo constitueront dans sa ca-pacité à recréer les conditions d’un Etat, avec unemonnaie capable de repousser la dollarisation. Lestaximan ne parlent plus q’en termes de dollars . Lareconstruction du pays passe par un rétablissementd’un environnement monétaire et financier nor-mal. Beaucoup de choses ont été faites dans ce sensdepuis 1997 ainsi que le rappelait le gouverneurJean-Claude Masangu Mulongo : «La situation éco-nomique de la RDC était caractérisée en 1997, aumoment du changement de régime politique du pays,par d’importants déséquilibres attestés par une ré-

gression continue du PIB réel, de profonds dérapagesdes finances publiques couverts par les avances de laBanque centrale et des déficits insoutenables du soldede transactions extérieures. Aussi, les faits saillantsqui ont marqué cette période, au plan strictementmonétaire, ont été la multiplicité d’espaces moné-taires ainsi que de taux de change. Vous conviendrezavec moi, qu’en ce jour, le franc congolais a énormé-ment fait du chemin dans le sens des objectifs lui as-signés. L’espace monétaire a été unifié, la volatilitédu taux de change et des prix intérieurs a été quasi-ment maîtrisée. En effet, s’agissant du taux dechange, la dépréciation moyenne annuelle est passéede 93,3% entre 1991 et 1993, à 61,9% entre 1994 et2001 et 14,1% entre 2002 et 2010».Une vision partagée par de nombreux établisse-ments bancaires qui parlent du retour progressif dela confiance. «L’intérêt pour le Congo est réel de la partde toutes les grandes banques.Mais nous devons aupréalable assainir la situation et fixer les règles», ex-plique un acteur bancaire local qui parle des intérêtsinternationaux et régionaux. A noter que plus de90% des dépôts et des crédits sont libellés en dollars.La stabilité du Franc Congolais durant les trois der-nières années n’a pas suffi apparemment pour réta-blir la confiance. Faudrait-il des mesures drastiquespour imposer la monnaie nationale ? A l’instar del’Angola qui connaît le même problème ne faudrait-il pas exiger des entreprises présentes au Congo depayer leurs salariés en monnaie locale ?

KBR

L’espacemonétaire a étéunifié, lavolatilité dutaux de changeet des prixintérieurs a étéquasimentmaîtrisée.

Le président Kabila reçoitYamina Benguigui,

ministre française de laFrancophonie

DOSSIER

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C’était le 26 septembredernier en Grèce.

Athènes

ARRÊT SUR IMAGE

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RELATIONS INTERNATIONALES

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«The Atlantic Dialogues»prend forme à RabatFormé par l'éloignement de plaques tectoniques, il y a 180millions d'années, l’océan Atlantique recèle l’histoire communede ses deux rives, lisières des nations de l’Afrique, de l’Europe,de l’Amérique Sud et l’Amérique nord. Des experts se sontrécemment réunis, à Rabat, pour dynamiser les dialogues.

Sous l’égide de la Fondation de l’Officenationales des phosphates (OCP) et duGerman Marshall Fund of the UnitedStates (GMF), le forum «The AtlanticDialogues», tenu pendant 3 jours du 28

au 30 septembre 2012, fera certainement date. Cen’est pas un hasard si les deux partenaires, à l’ori-gine du symposium, sont deux pays, le Maroc etles Etats Unis, pour ne pas les citer, dont l’espritd’ouverture et leur croyance aux pouvoirs du dia-logue sont légendaires. D’emblée, le Président directeur général de l’OCP,Mostapha Terrab, qui a considéré le continentafricain comme une «nouvelle zone émergente»,a planté le décor. De son avis, les politiques et lesstratégies commerciales des pays du nord doiventconsidérer l’Atlantique, singulièrement sa rivesud-est, comme une opportunité et non commeun problème. Nécessaire pour la mise en applica-tion de toute stratégie de développement entre lespays du bassin Atlantique, l’observation du PDGde l’OCP a trouvé un écho chez Craig Kennedy,président de GMF. Ce dernier a défendu la péren-nité de la rencontre. Il a plaidé pour une premièremanifestation qui doit s’ériger en rencontre an-nuelle de la communauté transatlantique, uniepar les défis et possibilités communes et non pasdivisée entre Nord et Sud.

Les opérateurs en première ligneDe son côté, le président de la fondation OCP,Mohammed Belmahi, a expliqué que le rôle desparties organisatrices de ce forum se résume encette volonté de produire des réflexions pour dy-namiser les échanges entre les deux rives de l’At-

lantique. «Ce forum est un encadrement d’idées.On ne prétend disposer d’une baguette magiquepour changer les choses, mais on peut, par detelles initiatives, réveiller les volontés, bousculerles mentalités et faire en sorte que les idées jaillis-sent. Le plus important pour nous est d’octroyeraux propositions élaborées dans le cadre de ceforum une force d’application». Sur la question desavoir quels sont les protagonistes de cette mise enapplication Mohammed Belmahi souligne que lesopérateurs économiques et les décideurs poli-tiques sont capables «d’agir et de tirer vers le hautles idées de développement. Si vous vous rappelez lesdébuts de l’Union européenne, vous remarquerezque les hommes d’affaires et les syndicats étaientderrière l’élan de cette union». Belmahi a affirméqu’il ne faut pas croire que seul le monde poli-tique a le pouvoir.

RuptureCette édition du forum «Dialogues de l'Atlan-tique» a aussi apporté une attention particulièresur le dialogue entre l'Amérique du Sud, l'Afriqueet les Caraïbes, d'une part, et les États-Unis etl'Europe, de l'autre. Au cours de cette séance inau-gurale de plus en plus de voix se sont élevées pourclamer l'importance des pays du Sud. Les interve-nants ont souhaité une nouvelle manière de pen-ser l'espace géopolitique Transatlantique. «Lemoteur, qui pousse vraiment à repenser les relationstransatlantiques, est la réémergence du Brésil et del'Amérique du Sud en tant qu'importants acteurs àl'échelle mondiale», a déclaré SE Thomas Shannon,ambassadeur des États-Unis au Brésil, qui a ré-cemment été appelé à devenir le «pivot» de l'ad-

Les politiques etles stratégiescommerciales despays du norddoiventconsidérerl’Atlantique,singulièrement sarive sud-est,comme uneopportunité.

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Mohamed Belmahi,Pt fondation OCP

Le Brésil afficheune présenceaccrue sur lecontinent, ce quine doit pas êtrevu comme unecompétition.

RELATIONS INTERNATIONALES

ministration du président des Etats-Unis, BarackObama, dans ses relations avec l'Asie. L’ambassa-deur a alors avancé que : «L'alliance de l'AtlantiqueSud et la nouvelle alliance Atlantique sont le pro-duit des possibilités offertes, et en ce sens, je penseque mes collègues à Washington sont réellement bienpréparés pour repenser l'Atlantique».

La Chine, un dragon concurrentAu cours des ces journées, la Chine s’est invitéedans les débats. Le rôle joué par ce pays dans lesud de l’Atlantique préoccupe, à plus d’un titre,nombre de partenaires autour de l’Atlantique. Lesavis sont sur ce point partagés. Si des pays du nordconsidèrent souvent ce pays comme une menace,d’autres au sud ne sont pas nécessairement de cetavis. Jose Humberto de Brito Cruz, Conseillerprincipal au sein du groupe de planification despolitiques du ministère brésilien des affairesétrangères, a attiré l’attention sur le dynamismedu développement économique en Afrique aucours des dernières années, et le rôle très positifque la Chine y joue. Dans ce même ordre d’idées,le Brésil affiche une présence accrue sur le conti-nent, ce qui ne doit pas être vu comme une com-pétition, a-t-il ajouté. Ce conseiller a renchériqu’il ne s'agit pas d'un jeu à somme nulle. Tous lespays, à l’image du Brésil et de la Chine, du Portu-gal, et des États-Unis ont la possibilité de collabo-

rer avec les pays africains, dans une certaine com-plémentarité, pour faire face à des problèmesconcrets, a-t-il conclu.

Réseaux sociaux, déstabilisateursou tremplinUn nouveau-né, devenu très vite adulte, en l’oc-currence les réseaux sociaux offrent aux jeunes denouvelles perspectives et dressent, par la mêmeoccasion d’inédits défis sécuritaires. Carter F.Ham, le commandant de l'US Africa Command, asoutenu dans ce cadre que les moyens créatifsqu'offrent les réseaux sociaux le rendaient aussiheureux qu'inquiet. Et malgré le fait qu'Internetdoit être libre d'accès pour permettre aux peuplesde progresser, pour lui «la connectivité qu'il en-gendre apporte de la vulnérabilité, en termes d'at-taques sur les réseaux, qui peuvent être trèspréoccupantes, mais également à cause des risquesliés au contenu». «On oublie souvent que les médiassociaux peuvent déstabiliser n'importe quel type derégime, même ceux qui sont réellement démocra-tiques» a déclaré Artis Pabriks, ministre de la dé-fense de la Lettonie. A la base homme politique,Artis Pabriks s’interroge «mais peuvent-ils (les ré-seaux sociaux) aider à créer de nouveaux régimesstables ? Nous n'avons toujours pas de réponse àcette question».Même son de cloche auprès de Farah Pandith, re-

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présentante spéciale du département d'État amé-ricain pour les communautés musulmanes, pourqui les idées des jeunes sont en train de filtrer etsont partagées à travers le monde grâce aux nou-velles technologies. Malheureusement, a-t-elle re-gretté, leur enthousiasme l’est moins ou pas dutout. Suite à cette remarque, Henry WalliceCharles, spécialiste international dans le dévelop-pement de la jeunesse et conseiller en politiqueset stratégies de la région des Caraïbes, a relevél’obligation de traiter les jeunes doivent commedes partenaires stratégiques dans le développe-ment. «Comment pouvez-vous parler de développe-ment si ça laisse de côté le talent, la créativité, ledynamisme de 50% de la population mondiale ?»,s’est-il interrogé. «Je suis totalement en désaccord avec la tendancequi consiste à dire que l’e-Media et les nouveauxmédias sociaux sont une sorte de nouvelles formesde démocratie» riposte Yves Leterme, secrétaire gé-néral adjoint de l'OCDE (Organisation de coopé-ration et de développement économique).

Nécessaire engagement des jeunes«Non, les choses vont un peu trop loin. Nous avonsdes constitutions, des parlements, des élus, et ces élusdoivent prendre les décisions. Et si les jeunes veulentparticiper dans la réflexion et l'élaboration des po-litiques, ils doivent prendre des responsabilités, ils

doivent se présenter aux élections et être élus. Etquand ils le seront, ils pourront décider au nom dupeuple, et non avoir une sorte de culture politiquepopuliste résultant de réactions impulsives sur lesmédias sociaux. Je ne pense pas que ce soit la bonnefaçon de gouverner un pays ou une société», concluYves Leterme.Pendant ce deuxième forum de «Dialogues de l’At-lantique» les experts se sont penchés également surd'autres problèmes de sécurité, y compris le traficde stupéfiants. D’entrée en jeu, Khalid Zerouali,directeur de l'immigration et de la surveillance desfrontières au sein du ministère marocain de l’inté-rieur, a affirmé que les problèmes engendrés par lephénomène du terrorisme doivent être réglés,selon une base transnationale voire transconti-nentale. «L’organisation terroriste n'a pas de forteprésence actuellement dans le domaine maritime, etc’est juste une question de temps .... Nous devons êtrevigilants». Il rappelé à cet effet que la menace po-tentielle que constitue Al-Qaeda pour l'intégrité dela sécurité maritime de l'Atlantique s'est renforcée.Beaucoup d’idées ont été développées au cours duforum. Certes, il faudra du temps au temps pourles appliquer, néanmoins, les participants ontréussi à dresser des ponts de dialogue entre lesdeux rives de l’Atlantique. Les dés sont jetés et lefossé est en train d’être comblé.

Sanae Taleb, Envoyée spéciale à Rabat

Craig Kennedy, Pt duGerman Marshall Funddes États Unis

Si les jeunesveulent participerdans la réflexionet l'élaborationdes politiques, ilsdoivent prendredes responsabi-lités, ils doiventse présenter auxélections et êtreélus.

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A la tête d’une forte délégation, compo-sée de plusieurs ministres et opéra-teurs économiques Mariano Rajoy,Premier ministre du gouvernementespagnol, s’est entretenu avec son ho-

mologue Abdelilah Benkirane, Premier ministremarocain, avant d’être reçu par le roi MohammedVI. Au menu donner un coup de pouce à la coopé-ration économique entre Rabat et Madrid. En effet,

avec un ordre de jour bien garni, les ministres ibé-riques sont venus trouver avec les ministres maro-cains des issues et des solutions à cette criseéconomique qui secoue l’Espagne depuis des mois.«C'est un bon moment pour nous. La crise en Europea apporté des opportunités … Cela amène nos entre-prises à regarder hors de l'UE et, dans ce cas-là, on dé-bute par ses voisins», déclare à l'AFP l'ambassadeurd'Espagne au Maroc, Alberto Navarro.

L’Espagne, en secondpartenaire du Maroc

Le Maroc et l’Espagne se rapprochent, de plus en plus, surle plan économique. En témoigne le succès de la visiteofficielle de Mariano Rajoy, le 3 octobre à Rabat, enmarge de la 10ème Rencontre de haut niveau.

Abdelilah Benkirane, PM duMaroc (à G) et Mariano Rajoy,chef du gouvernement espagnol

RELATIONS INTERNATIONALES

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Suite à cette journée le Maroc et l’Espagne ontadopté la «Déclaration de Rabat» qui va accentuerla volonté mutuelle des deux pays de consoliderleurs relations bilatérales. En effet, les deux pays ontconvenu de réactiver ce mécanisme de dialogue, quisera désormais programmé à titre annuel et de créerun instrument commun de suivi de l’applicationdes engagements et des accords conclus entre lesdeux parties. «Je suis convaincu du fait que ces rela-

tions, qui s’intensifient de plus en plus entre les deuxRoyaumes, seront bénéfiques pour les peuples des deuxpays», a déclaré le président du gouvernement ma-rocain, à l’issue de l’audience accordée par le sou-verain à ses hôtes. De son côté, le chef dugouvernement, Abdelilah Benkirane, a affirmé queles projets conjoints entre le Maroc et l’Espagne per-mettront d’aider les deux pays à surmonter les effetsde la crise économique actuelle. «La réunion de haut

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niveau Maroc-Espagne constitue une occasion de don-ner une nouvelle impulsion aux relations de coopéra-tion privilégiées liant les deux pays voisins», a-t-ilajouté dans une dépêche de la MAP. Rajoy a souligné que le contexte de crise actuel acontraint les sociétés espagnoles à opter pour unedélocalisation en quête de nouvelles opportunités.«J’estime que les deux pays peuvent renforcer leur par-tenariat dans différents domaines. Le Maroc pourraprofiter, par exemple, de l’expérience de l’Espagnedans le domaine de l’eau et de l’assainissement.Quant à notre pays, il pourra devenir le premier clientdu Maroc en matière d’énergie renouvelable», an-nonce avec plus de détails le ministre espagnol.Si Benkirane et Rajoy avaient la mission de donnerle coup d’envoi de cette réunion de haut niveau, leshommes d’affaires marocains et espagnols ont exa-miné les multiples opportunités d’investissement.Co-organisée par la CGEM (Confédération Géné-rale des Entreprises du Maroc) et la CEOE (Confé-dération des entreprises espagnoles), la RencontreEntrepreneuriale Maroc-Espagne à réunit plus de120 entrepreneurs marocains et espagnols. Cetterencontre a été marquée par l'organisation d'ateliersthématiques traitant des infrastructures, de l’éco-nomie verte, des investissements, de la compétitivitéet du climat des affaires. Les présidents des deux or-ganisations patronales Miriem Bensalah Chaqroun,présidente de la CGEM, et Juan Rosell, président dela CEOE, ont présidé les travaux de cette rencontre.De manière générale, les soubassements de cettecoopération entre les deux pays existent, bel et bien,depuis quelques années. En effet, l’Espagne est ledeuxième partenaire économique du Maroc après laFrance. Près d’un millier d’entreprises espagnoles y

sont installées et quelque 20 000 entreprises ibé-riques exportent vers le Maroc. Ainsi, la commu-nauté marocaine vivant en Espagne est la deuxièmeen nombre après celle de la France, avec près d’unmillion de personnes. Récemment, des estimationsont soulignés que le Maroc s’est avéré 2ème marchéde l’emploi pour les ingénieurs espagnols. De fait,avec la crise qui sévit en Espagne, les ingénieurs es-pagnols viennent s’installer au Maroc pour y travail-ler, en particulier dans le secteur de l’énergie et desinfrastructures. Le Royaume, qui souffre enregistre,dans ce cadre, un manque de main d’œuvre quali-fiée, fait appel à cette expertise étrangère. Avec lesgrands projets d’infrastructures, le Maroc a constitueun Eldorado pour les ingénieurs espagnols.

Des relations, somme toute, solidesPar ailleurs, souvent jalonnées par des incidents di-plomatiques, les relations entre les deux voisins seprésentent comme étant solides. Le gouvernementRajoy a très tôt salué la dynamique enclenchée parles réformes démocratiques engagées au Maroc.Madrid a aussi adopté une position assez proche decelle de Rabat sur le règlement du conflit du Saharaoccidental, ce qui avait par ailleurs irrité Alger. C’estau Royaume du Maroc que Mariano Rajoy avaitconsacré en janvier 2012, son premier voyage offi-ciel à l’étranger juste après son élection. De son côté,le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Ben-kirane avait fait de même en mai dernier. La poli-tique et les positions qu’adopte l’Espagne en vers leMaroc été également sujet de discussion en cetterencontre qui semble donner un nouveau souffleaux relations séculaires entre les deux royaumes.

Sanae Taleb, Rabat

L’audience accordéepar le souverain au PM

espagnol en présence duPM et du chef de la

diplomatie marocaine

La crise enEurope a apportédes opportunités… Cela amènenos entreprises àregarder hors del'UE et, dans cecas-là, on débutepar ses voisins.

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ARCHIVES D'AFRIQUE

La Francophonie d’hier à aujourd’hui

Les académiciens Alain Peyrefitte (G) et Maurice Schumann (C) ac-cueillent sous la coupole le 29 mars 1984 le poète, chantre de la fran-cophonie, et ancien président du Sénégal Léopold Sedar Senghor (D).Comme le veut l'usage, Léopold Senghor a fait l'éloge de son prédé-cesseur à l'Académie française, le duc de Lévis-Mirepoix.

41 chefs d’Etat et de gouvernements membres de l’OIF réunis au-tour de François Miterrand, en février 1986 au Château de Versailles.C’est le premier sommet francophone.

31 aout 1987 à Québec.Etaient présents, FrancoisMitterrand, AbdouDiouf, Brian Mulroney,Amine Gemayel, RobertBourassa, GnassingbéEyadèma, Jacques Chirac,Jean Baptiste Bagaza,Ahmed Abdallah Abdere-mane, Hassan Gouled Aptidon, Omar Bongo, Lansana Conté, Joao Ber-nardo Vieira, Didier Ratsiraka, Moussa Traoré, Maaouya OuldSid’Ahmed Taya, Juvénal Habyarimana, Mobutu Sésé Séko, WilfriedMartens, Maria Eugenia Charles, Jacques Santer, Jean Ausseil, HamidAlgabid, Richard Hatfield, John Compton, Philippe Monfils, DjibrimaBarry, Jean-Louis Psimhis, Antoine Ndinga-Oba, Siméon Aké, BoutrosBoutros-Ghali, Luc Hector, Kithong Vougsay, Abdellatif Filali, Chit-mansing Jesseramsing, Danielle de Saint-Jorre, Edouard Brenner, His-sein Grinky and Hedi Mabrouk.

Lors de ce sommet de Québec, le triangle Dakar –Librevile-Parisétait visiblement actif. Abdou Diouf, Omar Bongo et Jacques Chiracen grande discussion.

Hanoi (Vietnam) en 1997. Ton Nu Thi Ninh (C), Vice-président duComité d’organisation de la Francophonie en compagnie de Fran-çois Rioux, ministre canadien de la coopération.

Dakar, 1998. Boutros Boutros Ghali (à droite) alors Secrétaire géné-ral de la Francophonie en discussion animée avec Moustapha Niasseet Christian Valentin du Sénégal.

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Le président Jacques Chirac (C) pose, le 21 mars 1999 dans la courde l'Elysée à Paris, en compagnie de la ministre de la Jeunesse et desSports, Marie-George Buffet (2eG) et de l'ancien secrétaire généralde l'ONU, Boutros Boutros-Ghali (G), avec une centaine de jeunesfrancophones des quatre continents venus préparer le sommet de laFrancophonie, qui se tiendra du 02 au 05 septembre à Moncton, dansla province canadienne du Nouveau-Brunswick.

CANADA, Moncton : le président de la République Jacques Chirac,passe devant Désiré Laurent Kabila (D), président de la RépubliqueDémocratique du Congo, le 03 septembre 1999, lors de son arrivéepour participer à la photo traditionnelle qui inaugure le 8e sommetde la Francophonie à Moncton.

Amadou Toumani Touré, président du Mali renversé par un putschen mars 2012 était présent lors du sommet de Montreux en octobre2010.

Ali Bongo en discussion avec son ministre des affaires étrangères,Paul Toungi lors du sommet de Montreux.

Le 28 juillet 2012,Yamina Benguigui, ministre française de la Fran-cophonie était à Kinshasa pour rencontrer le président Joseph Ka-bila. Le suspens sur la présence de François Hollande à ce sommetsera maintenue jusqu’à la derniére minute.

Le 21 juillet 2012 au Palais Edmond de Bruxelles le secrétaire gene-ral de l’OIF, Abdou Diouf en discussion avec Guillaume Soro, presi-dent du Parlement ivoirien.

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PIED DE LETTRE

epuis l’aube des temps, l’Homme atenté de dompter son environnementpour améliorer ses conditions de vie.De la gaule pour cueillir des fruits aulevier, en passant par la roue que le

premier potier a dû inventer, ... que dechemin parcouru. De nos jours, tous les

analystes s’accordent sur la pertinence del’innovation issue d’une Recherche &Développement (R&D) stratégiquement élaboréeet judicieusement orientée. Il ne s’agit pas de selancer dans une prospection aveugle et tousazimuts. Ce domaine, étant très budgétivore, nelaisse que le choix de la cohérence aux jeunes Etatsde l’Afrique d’aujourd’hui. Compte tenu du faitque la compétition se jouera dans la capacité àinnover, et ce de manière continue, les travauxgagneraient à être orientés dans les branches àavantages comparatifs favorables. A titred’exemples, un pays ensoleillé 365j/ 365développerait l’énergie photovoltaïque, tandisqu’un pays, balayé régulièrement par de grandsvents, se pencherait davantage sur des technologiesgénératrices d’énergie éolienne, … Il paraît évidentque le peu de moyens dont disposent nos Etats neconcourent pas à du laborieux. Il se trouve que les

partenariats féconds entre universités, et autresinstituts de formation, et opérateurs économiquesau sein d’un même pays, mais aussi entre lesdépartements de la recherche scientifique et ceuxd’autres pays du nord, permettraient d’aller au-delàde ces entraves, liées aux investissements. Cependant, l’Afrique pourrait-elle continuer defaire l’économie de sa propre écriture. Des voixn’ont cessé de s’élever pour une nécessaireécriture face au développement du continent. Cefut le cas notamment avec le Mouvement desenseignants de langues africaines au Sénégal(Melas). Les membres de cette association, avec àleur tête le Pr El Hadji Assane Faye, tententinlassablement d’imposer dans les cursusl’alphabet «Garay», d’une falaise éponyme sur laPetite Côte, où fut découverte, gravée dans laroche une écriture vieille de plusieurs milliersd’années. Des savants, tels que Cheikh Anta Diopdu Sénégal, Abdou Moumouni du Niger, pour neciter que ceux-là, ont tous prôner un systèmeéducatif basé sur celui traditionnel pour un réeldéveloppement. L’heure est venue d’appliquerleurs visions. Cette mode, qui consiste à baptisernos universités de leurs noms, ne suffit pas !

DDaouda Mbaye,Secrétaire de Rédaction.Impérative R&D

Une R&D ciblé