les voies du mieux-être

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Document d'information Santé et Affaires sociales Les voies du mieux-être conversation relation mobilisation

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Page 1: Les voies du mieux-être

Document d'information

Santé et Affaires sociales

Les voies du mieux-êtreconversation • relation • mobilisation

Page 2: Les voies du mieux-être

Pour nous joindre

Paula PasqualiDirectrice générale, Mieux-ê[email protected]

Appels interurbains sans frais 1-800-661-0408

Site Webwww.yukonwellness.ca

[email protected]

Adresse postale / télécopieurInitiative pour le mieux-être, H-1Santé et Affaires socialesGouvernement du Yukon C.P. 2703, Whitehorse (Yukon) Y1A 2C6Télécopieur : 867-667-3096

On peut se procurer des exemplaires imprimés supplémentaires en en faisant la demande par téléphone ou par courriel. Le document d’information peut aussi être téléchargé à partir de notre site Web à l’adresse www.yukonwellness.ca

Toutes les photos sont du gouvernement du Yukon et protégées par le droit d’auteur.

Jan LangfordConseillère en politiques sur le mieux-ê[email protected]

OU

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Préparer le terrain 3

Qu’est-ce que le mieux-être? 5

Quel est notre niveau actuel de bien-être? 11

Qu’est-ce qui influe sur notre santé? 16

Que pouvons-nous faire? 22

Où commencer? 28

Ressources et ouvrages de référence 31

Table des matières

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Le ministère de la Santé et des Affaires veut aider les particuliers, les familles et les collectivités du Yukon à être aussi en santé que possible. Il s’agit d’un défi de taille qui demandera beaucoup de temps. Il faudra que chacun s’investisse pendant plusieurs années avant que nous puissions récolter les fruits de nos efforts. C’est réalisable si nous travaillons tous ensemble, mais il nous faut un plan.

Nous voulons tous vivre vieux et en santé afin de jouir le plus longtemps possible de la présence de nos enfants et de nos amis et d’apporter notre contribution à la communauté. Nous rêvons tous d’un bel avenir pour nos enfants et souhaitons qu’à l’âge adulte, ils soient des êtres actifs et en santé, en mesure de profiter pleinement de la vie. Et nous espérons avoir l’énergie et la capacité de partager la vie de nos petits-enfants.

Dans chaque collectivité du Yukon, il y a des gens qui prennent leur santé et leur bien-être en main et travaillent avec leurs concitoyens à bâtir des communautés dynamiques et en santé.

Mais ce n’est pas le cas pour tous.

Nombre d’entre nous sont en moins bonne forme et plus stressés que l’étaient nos parents et nos grands-parents. De plus en plus de Yukonnais sont diagnostiqués comme souffrant de maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension et des troubles cardiaques. Et de trop nombreuses vies sont écourtées par suite d’accidents ou de blessures.

Pour la première fois dans l’histoire, les jeunes d’aujourd’hui pourraient vivre moins longtemps et moins en santé que leurs parents.

Ensemble, nous pouvons renverser cette tendance. Si chacun met la main à la pâte et fait sa part, de petits gestes en petits en gestes nous pouvons réussir à bâtir des communautés où les Yukonnais de tous les âges et de tous les niveaux d’habiletés ont la possibilité de vivre longtemps et en bonne santé.

Préparer le terrainDans le présent document, nous donnons de l’information de base sur le mieux-être et décrivons ce que nous savons de la santé et du niveau actuel de bien-être des Yukonnais. Nous abordons aussi les facteurs qui influent sur notre santé et les moyens que nous pouvons prendre pour l’améliorer.

Nous espérons que Les voies du mieux-être sera un ouvrage qui permettra de forger une vision commune et lancera la discussion et la réflexion sur les questions essentielles.

Nous préparons actuellement, pour publication à l’automne 2012, un deuxième document qui poussera plus loin les idées abordées dans Les voies du mieux-être, mais portera de façon plus ciblée sur le mieux-être des enfants et des familles. Nous espérons que ces deux documents vous motiveront à vous joindre à nous pour élaborer un plan d’action pour le mieux-être des enfants et des familles du Yukon.

En attendant, vous pouvez : • réfléchir à votre propre santé et faire partager

aux autres ce que vous avez appris qui vous aide à vous garder et à garder votre famille en santé;

• imaginer un futur où TOUS les Yukonnais sont en santé et profitent pleinement de la vie. Comment cela se traduirait-il pour vous et votre famille? Pour les enfants et les familles de votre collectivité?

• lire le présent document et visiter notre site Web, www.yukonwellness.ca. Demandez-vous comment vous pourriez appliquer les idées qui y sont traitées pour améliorer la santé des enfants et des familles du Yukon.

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Le mieux-être a trait à ce que nous faisons chaque jour, à la maison, à l’école, au travail et dans nos loisirs pour nous sentir bien et fonctionner normalement.

Le mieux-être s’entend d’un état d’être positif nourri par un sentiment général de bien-être et une aisance à agir qui permet à la personne de réaliser son plein potentiel, d’avoir une bonne qualité de vie et de contribuer de façon constructive à sa communauté.

Le mieux-être commence dans la famille, entouré de parents qui voient à créer un milieu sécuritaire, aimant et stimulant; de frères et de sœurs, de cousins et de cousines avec qui jouer et échanger; et de grands-parents qui transmettent l’histoire et les traditions de la famille et sont une source de sagesse.

Le mieux-être se développe au sein de collectivités qui sont sécuritaires et inclusives et offrent à tous leurs membres, peu importe leur âge et leurs aptitudes, des occasions de s’adonner à différentes activités culturelles, sportives et récréatives. Dans les collectivités qui favorisent le mieux-être, les citoyens sont encouragés à participer à des débats ouverts et ont voix au chapitre dans les dossiers qui les préoccupent.

Le mieux-être s’accompagne d’une saine curiosité et d’une soif d’apprendre qui commence à la maison et se développe à l’école, dans le milieu du travail et dans la collectivité et se poursuit la vie durant.

Le mieux-être a plus de chance de croître là où abondent les occasions de travail pour tous et où les emplois sont sûrs, stimulants et bien rémunérés.

Le mieux-être sous-entend bien s’alimenter, être actif physiquement et éviter l’usage du tabac et la consommation excessive d’alcool et de drogues.

Le mieux-être veut dire être capable de composer avec les hauts et les bas de la vie, trouver un sens à sa vie et mettre ses valeurs en pratique – amour, compassion, patience, tolérance, pardon, responsabilité, harmonie et souci des autres.

Et plus importantes que tout à notre mieux-être sont les relations que nous nourrissons avec les membres de la famille, les amis, les collègues, les voisins et le reste du monde.

Brefsurvol:

• Lemieux-êtreconsisteà se sentir bien et à vivre bien.

• Ilyasixdimensionsaumieux-être, chacune importante en soi et dans son interaction avec les autres.

• Lesrelationssontessentielles à notre bien-être.

• Lemieux-êtred’unecommunauté se traduit par la capacité de ses citoyensàunirleursefforts – dans les bons comme dans les mauvais moments – pour améliorer la vie de tous.

Qu’est-ce que le mieux-être?

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LESSIXDIMENSIONSDUMIEUX-ÊTRE

Les six dimensions du mieux-être – physique, mentale/émotionnelle, intellectuelle, spirituelle, professionnelle et sociale – ont de l’importance en soi, mais leur interrelation l’est encore davantage (voir le diagramme à la page 7).

Par exemple, un enfant qui fait de l’activité physiqueaplusdechance de réussir à l’école.

Les personnes âgées et les aînés qui sont actifs sur le plan social sont plus susceptibles d’être enbonnesantéphysiqueet mentale.

Ainsi, le mieux-être est un processus holistique qui reflète l’étendue et la richesse de notre expérience sur le plan individuel, familial, professionnel et social.

Idéalement, notre quotidien devrait intégrer diverses activités qui favorisent le mieux-être et nous rendent à même de profiter pleinement de la vie, de nous sentir utiles et de pouvoir donner le meilleur de nous-mêmes.

Le mieux-être est une question d’équilibre – entre satisfaire nos propres besoins et désirs et nous soucier des autres et leur apporter notre soutien. C’est important de nous réserver des temps d’arrêt, mais aussi de faire des activités et de passer du temps avec les gens qui nous tiennent à cœur.

La maladie, des changements qui surviennent dans notre milieu de travail ou même une nouvelle histoire d’amour peuvent nous ébranler. À différents moments de notre vie, certains aspects du mieux-être sont appelés à prendre plus d’importance que d’autres.

Par exemple, une personne qui approche de la mort peut être à son plus bas sur le plan physique, mais être bien sur les plans spirituel et émotionnel.

Il est important de prêter attention à toutes les dimensions du bien-être, et pas seulement à la santé physique.

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Ce modèle du mieux-être reflète les connaissances actuelles sur le bien-être et les différentes perspectives culturelles. Certains modèles intègrent aussi peu que trois dimensions; d’autres en englobent jusqu’à dix ou onze. Les études ont montré que les six dimensions présentées ici ont une incidence considérable sur la santé et le bien-être général des personnes et sont celles qu’on retrouve le plus souvent dans les ouvrages portant sur le mieux-être.

Dimensions du mieux-être chez la personne Modèle holistique du mieux-être

● se

sou

cier

et p

rend

re so

in d

es autre

s

sociale ● se sentir lié aux autres ●

recevoir et don

ner de l’aide

● être actif dans la com

munauté ● entretenir des relations intimes et enrich

issan

tes

émotionnelle

physique

intellectuelle

professi

onnelle

spirituelle

● être actif

● bien manger

● avoir assez de sommeil

● être en sécurité

● trouver un sens à sa vie

● se sentir près de la terre et de la nature

● aimer la vie et la beauté et être porté à la joie

● avoir une pratique spirituelle

● être fier de son identité culturelle

● avoir conscience de soi

● être positif

● bien gérer ses émotions

● s’accepter soi-même

● avoir une bonne capacité d’adaptation

● prendre part à des activités stimulantes

● faire bon usage de son temps

● avoir un travail satisfaisant

● faire du bénévolat

● être créatif

● être engagé dans une démarche d’apprentissage à vie

● faire partager ses connaissances et ses expériences

● acquérir de nouvelles compétences

● élargir ses connaissances

● être curieux

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La dimension sociale fait un cercle autour des cinq autres pour illustrer le fait que le soutien et les relations sociales sont d’ultime importance pour le mieux-être.

Notre bonheur, nos joies et notre sentiment d’appartenance nous viennent principalement des rapports que nous entretenons avec autrui. Mais nos relations sont aussi notre principale source de souffrance. Et cela vaut à la maison comme au travail, dans notre voisinage immédiat et dans la collectivité dans son ensemble.

Quand elles sont saines, nos relations nous apportent quantité de choses positives : information, conseils, idées; aide et soutien; encouragements et motivation; camaraderie; présentation à de nouvelles personnes ou nouveaux débouchés; commentaires constructifs sur notre personne.

Outre ce que nous pouvons en tirer pour nous-mêmes, nos relations nous rendent aussi plus heureux et nous comblent parce qu’elles nous donnent la possibilité de donner aux autres. Les petits actes que nous posons chaque jour par gratitude, par gentillesse et par sollicitude envers autrui sont doublement bénéfiques : ils contribuent à améliorer notre qualité de vie et celle des personnes de notre entourage.

Les menus changements que nous apportons à notre vie peuvent aussi inciter nos proches à modifier leurs comportements. Les gens ont tendance à imiter les personnes qui les entourent en ce qui a trait aux habitudes alimentaires, à l’exercice physique, au tabagisme et à la consommation d’alcool.

Il est presque toujours plus facile de faire les changements qui s’imposent pour améliorer notre santé et notre bien-être et de persévérer dans cette voie si on a le soutien et l’aide de nos amis, des membres de notre famille ou de nos collègues. Peu d’entre nous sont capables d’y arriver tout seuls.

De cette façon, le mieux-être peut faire boule de neige, et tous en bénéficient.

FAMILLESENSANTÉ

« Une communauté en santé se bâtit avec des personnes en santé appartenant à un réseau familial en santé. Anciennement, la tendance n’était pas aux poursuites individualistes comme c’est le cas aujourd’hui; créer une communauté était une entreprise collective dans laquelle tous, du plus jeune au plus âgé, avaient un rôle important et respecté à jouer. Tout au long de l’existence, on accordait beaucoup de respect à l’interdépendance et aux relations avec la famille, le clan, la communauté et le territoire. »

Extrait du rapport Reclaiming the well-being of our People, Conseil des Premières nations du Yukon (2006)

La dimension sociale – c’est-à-dire les relations

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Voici quelques moyens que vous pouvez prendre chaque jour pour améliorer votre bien-être.

COMMUNIQUEZ...

Avec les membres de votre famille, vos amis, vos collègues et vos voisins. Réfléchissez au fait que vos relations avec ces personnes sont les piliers de votre vie et prenez le temps de bien les entretenir et de les nourrir.

SOYEZACTIF...

Sortez faire une promenade ou de la course à pied. Allez prendre l’air. Faites du vélo. Jouez à un jeu. Jardinez. Dansez. Quand on fait de l’exercice, on se sent bien.

OBSERVEZ...

Soyez curieux. Soyez attentif à la beauté qui vous entoure. Soyez à l’affut de l’inusité. Savourez le moment présent.

N’ARRÊTEZPASD’APPRENDRE...

Essayez quelque chose de nouveau. Lancez-vous un défi à relever qui vous remplira de joie.

DONNEZ...

Faites une bonne action pour un ami ou un étranger. Dites merci à quelqu’un. Souriez. Donnez de votre temps gratuitement.

Adapté de l’article « Five Ways to Well-being » de la new economics foundation www.neweconomics.org

ETVOTREPROPREBIEN-ÊTRE?

Passez votre journée en revue, du réveil au moment d’aller au lit.

Qu’avez-vous fait qui a contribué à votrebien-être?

Quelles occasions vous ont été données de communiquer avec votre entourage, d’être actif, d’observer, d’apprendre, de donner?

Qu’est-ce qui manquait? Dans quoi aimeriez-vous vous investir davantage?

Et demain? Quelle petite chose pouvez-vous faire qui améliorerait votre sentiment de bien-être?

Le mieux-être à petits pas

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Le mieux-être ne se limite pas à nos actions sur le plan individuel. Il dépend aussi de la façon dont nous influons sur nos vies respectives et de l’incidence de nos actions collectives sur la santé de la collectivité.

Une collectivité en santé, c’est plus que le simple fait d’avoir des membres en santé. Le bien-être d’une collectivité se traduit par la capacité et la volonté de citoyens à agir de façon concertée – dans les bons et les mauvais moments – pour le bien de tous.

Comme on le sait, une tragédie peut survenir à n’importe quel moment, et dans de petites collectivités comme les nôtres, personne n’est à l’abri des retombées.

Les pierres angulaires d’une collectivité en santé sont les rapports que nous entretenons les uns avec les autres et l’énergie que nous mettons à trouver des solutions aux problèmes qui surgissent. Le bien-être de la communauté tient aussi à notre capacité à célébrer nos réalisations et réussites collectives.

L’esprit de collaboration est bien ancré chez les Yukonnais et dans les collectivités du Yukon; tous ont depuis longtemps appris à prendre soin les uns des autres et à unir leurs efforts pour faire de nos collectivités des endroits où il fait bon vivre, travailler, apprendre et vieillir.

COLLECTIVITÉSENSANTÉ

Dans les collectivités en santé, des efforts sont faits de façon soutenue pour créer des liens solides et axés sur l’ouverture entre les citoyens,lesentreprises,tous les niveaux de gouvernement, les organismes communautaires et les groupes religieux.

Ces liens contribuent à enrichir la collectivité et à développer ses ressources (économiques, culturelles, sociales et environnementales) au profit du bien-être individueldescitoyensetde celui de la collectivité.

Et qu’en est-il du bien-être de la collectivité?

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Nous avons de bonnes raisons d’être fiers des efforts que font les Yukonnais pour améliorer leur qualité de vie et la vitalité de leurs collectivités.

• LesYukonnais,particulièrementceuxquiviventdanslescollectivitésrurales, disent avoir un sens d’appartenance à leur communauté plus fort que les autres Canadiens.

• Noussommesparmilesplusactifsaupays–maisnouspouvonsfaire mieux : seulement 55 % d’entre nous sont actifs ou modérément actifs.

• Noussommesenpremièreplaceencequiatraitàlacapacitédelire, de comprendre et d’utiliser l’information relative à notre santé.

• Chaqueannée,deuxYukonnaissurtroisessaientdemodifierleurshabitudes en vue d’améliorer leur santé.

• LesYukonnaisessontplussusceptiblesd’allaiter,etd’opterpourl’allaitement exclusif durant les six premiers mois, que les autres mères canadiennes.

• LesYukonnaissontbieninstruits–unfortpourcentagedeYukonnais sont diplômés du secondaire ou du collège.

Dans chaque collectivité, des gens collaborent entre eux pour organiser des activités qui favorisent la santé – serres et jardins communautaires, tournois de curling, matchs de hockey improvisés ou célébrations culturelles en sont quelques exemples.

Quand on a besoin d’un coup de main, les Yukonnais ne se font pas prier. On en a été témoin quand le territoire a accueilli les Jeux d’hiver du Canada de 2007, mais aussi après qu’un incendie a détruit l’aréna de Ross River : des particuliers et des entreprises de partout au Yukon se sont cotisés pour remplacer l’équipement de hockey.

Au chapitre du mieux-être, nous sommes aussi très privilégiés par rapport à de nombreux Canadiens – nous vivons pratiquement en pleine nature. Les études sur le mieux-être confirment ce que les Autochtones enseignent : vivre de la terre ou près de la nature contribue à notre bien-être mental, physique et spirituel.

Nous comprenons aussi qu’il est important d’adopter des lois qui ont pour objets de promouvoir la santé et de réduire les risques. Les modifications récentes apportées à nos lois afin d’interdire de fumer dans les endroits publics et d’utiliser un téléphone cellulaire portatif durant la conduite automobile sont des exemples de mesures ayant pour effet de créer un environnement plus sain et plus sécuritaire pour tous.

Voilà autant de façons de promouvoir la santé et de forces sur lesquelles nous appuyer pour aller de l’avant.

Brefsurvol...

• LesYukonnaissont,àplusieurs égards, en meilleure santé que le reste des Canadiens.

• Ilyatoutdemêmecertaines raisons de s’inquiéter au sujet de notre santé et de celle de nos enfants.

• Onobserveunfossédu bien-être : certains groupes ne sont pas en aussi bonne santé que le reste parce qu’ils ont plus d’obstacles à surmonter et moins de possibilités d’améliorer leur santé.

• Defaçongénérale,les résidents des collectivités rurales, les personnes à faible revenu et les Autochtones sont en moins bonne santé.

Quel est notre niveau actuel de bien-être?

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L’envers de la médaille...Nous avons des points forts, mais nous avons aussi des défis que nous ne pourrons relever que si tous se rallient et font preuve de détermination, d’ingéniosité et de bonne volonté.

• LetauxdetabagismeauYukonestenviron50%plusélevéquelamoyenne canadienne.

• LesYukonnaissontplussusceptiblesdeconsommeroccasionnellement de l’alcool de façon excessive que le reste des Canadiens.

• LeYukonafficheunpourcentagedeblessuresmortellesbeaucoupplus élevé que dans l’ensemble du pays.

• NombredeYukonnaisnemangentpaslaquantitédefruitsetdelégumes nécessaire pour se garder en santé.

• LepourcentagedeYukonnaissouffrantdediabèteestàlahausse.Chez les personnes de 20 ans et plus, ce pourcentage a plus que doublé de 1998 à 2008, passant de 3,2 à 7,8 %.

• Unsondageeffectuérécemmentauprèsdesélèvesdela6e à la 10e année a montré que plusieurs souffrent de problèmes liés à l’intimidation, au bien-être émotionnel, au sentiment d’appartenance à la communauté scolaire, à l’usage de cannabis et à l’alimentation saine.

Un des défis que nous devons relever au Yukon est de trouver des façons pratiques et durables d’offrir à la population plus de possibilités de mettre en pratique les principes de vie saine, particulièrement dans les plus petites collectivités. Trop souvent, tout le travail est laissé à une seule personne et quand celle-ci quitte la collectivité ou doit s’arrêter parce qu’elle est épuisée, il n’y a personne pour prendre la relève. D’où l’importance de monter une équipe au sein de chaque collectivité et d’en développer les forces, les compétences et les capacités.

CONSEILSPOURLESMOMENTSDIFFICILES

Voici quelques conseils pour vous aider à passer à travers les moments difficiles :

• Soyezreconnaissantpour ce qui va bien dans votre vie et essayezdedonnerunsens à l’épreuve que vous traversez;

• Sachezquellessontvosforces et mettez-les à profit;

• Mettezl’accentsurles petits plaisirs du quotidien et savourez-en chaque moment;

• Soyezactifetinvestissez-vous pleinement dans vos activités.

Aux fins du présent rapport, nous avons puisé à différentes sources, dont les enquêtes sur la santé des collectivités canadiennes, l’étude sur les comportements de santé des jeunes d’âge scolaire, l’enquête sur l’inclusion sociale menée auprès des ménages yukonnais et diverses bases de données de surveillance et de données administratives.

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Si notre travail pour améliorer la santé des gens profite à ceux qui sont le moins en santé et qui ont le moins accès aux ressources, il ne peut que profiter aussi à ceux qui sont plus avantagés.

Si nous voulons que nos efforts pour améliorer la santé, le mieux-être et la qualité de vie de tous les Yukonnais portent leurs fruits, nous devons nous soucier des groupes qui sont le moins en santé et ont le moins de possibilités d’améliorer leur état de santé.

Qui sont ces groupes au Yukon?

D’après les données dont nous disposons, il y aurait trois groupes désavantagés : les Yukonnais vivant en milieu rural, les personnes et familles à faible revenu et les Autochtones.

On donne dans les pages qui suivent quelques exemples des écarts qui existent entre ces groupes et le reste de la population.

Nous souhaitons tous avoir une longue vie et être en santé, mais nous ne partons pas tous avec les mêmes chances. Et certains d’entre nous ont plus d’obstacles à surmonter que d’autres dans la vie.

Les chances qui nous sont offertes déterminent nos choix.

Le fossé du bien-être?

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14 1 On a estimé les données concernant les Autochtones du Yukon à partir des registres d’état civil pour les Indiens inscrits. Bureau des statistiques du Yukon.

L’espérance de vie représente le nombre d’années qu’une personne peut généralement s’attendre à vivre à compter de la naissance.

Les Autochtones ont une espérance de vie plus courte que celles des autres Yukonnais. L’écart est en moyenne de 7,1 années, et il est plus prononcé chez les hommes que chez les femmes.

Nous avons fait quelques progrès pour réduire cet écart entre les Autochtones et le reste de la population, mais nous avons encore beaucoup de travail à faire. Entre 1994 et 2006, nous avons pu le réduire de deux années. À ce rythme-là, il faudrait au moins 40 ans avant de combler le fossé. Nous pouvons faire mieux si nous travaillons tous ensemble et exploitons les forces des Autochtones du Yukon.

En 2009, on a sondé l’opinion des élèves de la 6e à 10e année sur leur santé et les facteurs qui y contribuent ou y nuisent, dont leur sentiment d’appartenance à leur communauté scolaire.

Les élèves qui ont un fort sentiment d’appartenance sont plus susceptibles d’être assidus à l’école, de mieux réussir et de terminer leurs études

Toutes catégories confondues (sexe, année et lieu de résidence), au moins un élève sur trois dit ne pas sentir d’appartenance à sa communauté scolaire.

L’étude a fait ressortir une autre réalité importante, à savoir que les élèves de 9e et de 10e année des collectivités rurales se sentent beaucoup moins intégrés à leur communauté scolaire que les autres élèves. À peine un peu plus de 40 % des élèves qui vivent en milieu rural ont exprimé un sentiment d’appartenance à leur communauté scolaire, alors qu’à Whitehorse, leur nombre s’élève à 60 %. Cela pourrait expliquer pourquoi les élèves des collectivités rurales ont plus tendance à abandonner leurs études.

L’importance de l’éducation sur la santé est bien connue. Se préparer un avenir en santé est plus ardu pour les décrocheurs.

Donnée du recensement

de 2006

Years

Non- First Na�onFirst Na�on

2006data

Années

Hommes Femmes

Non-AutochtonesAutochtones

ESPÉRANCE DE VIE : AUTOCHTONES 1 ET NON-AUTOCHTONES DU YUKON

SENTIMENT D’APPARTENANCE À LA COMMUNAUTÉ SCOLAIRE : ÉLÈVES DES COLLECTIVITÉS RURALES ET CEUX DE WHITEHORSE

Filles de WhitehorseFilles des collectivités rurales

Élèves s’étant dits d’accord ou tout à fait d’accord avec l’énoncé « J’ai le sentiment d’appartenir à cette école. »

6e-8e année 9e-10e année

Garçons de WhitehorseGarçons des collectivités rurales

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Le concept d’insécurité alimentaire fait référence à la disponibilité ainsi qu’à l’accès à de la nourriture de qualité à un coût abordable vendue en magasin.

Une étude réalisée en 2010 a montré qu’au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, 61 % des Yukonnais à faible revenu :

• avaientmanquédenourritureavantd’avoirl’argentnécessairepourse réapprovisionner;

• s’étaientinquiétésdemanquerdenourritureavantd’avoirl’argentnécessaire pour se réapprovisionner; ou

• n’avaientpaslesmoyensdes’offrirdesrepaséquilibrés.

En dépit du fait que de nombreux Yukonnais chassent, pêchent, font la cueillette des produits de la terre ou font pousser leur propre nourriture, certains n’ont pas assez à manger.

L’insécurité alimentaire est liée au revenu. Seulement 4 % des personnes à revenu élevé ont dit souffrir d’insécurité alimentaire, contre 61 % chez les personnes à faible revenu.

C’est très difficile, sinon impossible, pour les familles aux prises avec l’insécurité alimentaire, de préparer des repas sains et nourrissants.

LEFOSSÉDUBIEN-ÊTRE

On entend par « fossé du bien-être » les écarts observés dans l’état de santé des différents groupesdeYukonnais.

Tandis que nous réfléchissons aux façons d’améliorer la santé de touslesYukonnais,nousdevons aussi réfléchir aux mesures à prendre pour combler ce fossé.

Foodinsecurity

%

low high

< 30 000 $

de 30 000 $à 59 999 $

de 60 000 $ à 89 999 $

> 90 000 $

Insécurité alimentaire et revenu

Insécurité alimentaire

(en %)

faible REVENU élevé

INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE : PERSONNES À REVENU FAIBLE, MOYEN ET ÉLEVÉ

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Brefsurvol...

• Letabagisme,lasédentarité, la consommation d’aliments riches en sel, en sucre ou en matières grasses et la consommation d’alcool ou de drogues nuisent à notre santé.

• Ceschoixdevienesont pas le fruit du hasard.

• Plusieursfacteursjouent sur notre

santé : biologie, habitudes et choix personnels, comportements des membres de notre entourage (amis, famille, voisins), environnement physique(milieude vie, de travail, d’apprentissage), facteurs socioéconomiques

• Leschoixquenousavons dictent les choix que nous faisons.

Bien manger, se garder actif et productif et s’assurer d’avoir assez de sommeil sont quelques façons d’optimiser notre santé et celle de notre famille. Cela a l’air simple sur papier, mais en pratique, c’est beaucoup plus compliqué.

Nos choix personnels – les décisions que nous prenons au jour le jour – jouent pour beaucoup, mais tous n’ont pas nécessairement les mêmes chances, ou les mêmes possibilités, par rapport à leur santé. Nombre d’autres facteurs entrent en ligne de compte, dont notre héritage génétique et biologique, l’éducation que nous avons reçue, notre environnement immédiat et des facteurs plus généraux comme l’accès à l’instruction et certaines réalités historiques et économiques. Pris globalement, ces facteurs expliquent comment nous sommes arrivés là où nous sommes, mais plus important encore, nous aident à comprendre ce que nous pouvons accomplir à partir de maintenant.

Le hasard agit aussi sur nos vies, mais nous n’avons aucun contrôle sur la chose et ne pouvons rien planifier à cet égard. Le mieux que nous puissions faire est de rester à l’affût des occasions qui nous sont offertes et d’en tirer profit.

Qu’est-ce qui influe sur notre santé?

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LANATURENOUSNOURRIT

Ilexistedespreuvestangiblesdémontrant que le contact avec la nature favorise le bien-êtrephysiqueetmental,une bonne qualité de vie et le bien-être de la collectivité. Iln’estmêmepasnécessairede sortir de chez soi pour bénéficier des effets salutaires du monde naturel – même le simple fait de pouvoir s’en imprégner en regardant par la fenêtre a des effets bénéfiques.

Si les résidents du Nord souffrent de la névrose de solitude, aussi appelée « fièvre de l’encabanement », lorsque les températures de 50 degrés sous zéro les forcent à rester à l’intérieur, qu’en est-il des citadins? Se pourrait-il qu’ils souffrent d’une névrose chronique ou d’une « fièvre urbaine » due à la frénésie de la ville?

Nos corps sont programmés pour survivre. La consommation d’aliments riches en sucre et en gras et une faible dépense d’énergie ont aidé les gens à survivre dans des périodes de famine. Le problème est qu’aujourd’hui, dans le monde occidental, c’est très facile de manger trop et trop souvent et de ne faire que peu ou pas d’effort.

Un autre exemple de mécanisme inné de survie est notre réflexe de lutte ou de fuite qui nous donne une poussée d’énergie et de force quand nous avons besoin de nous défendre ou de fuir devant un danger. Si le même réflexe est constamment activé par les demandes et le stress de notre quotidien ou un traumatisme non résolu (qui n’exige pas que nous réagissions avec rapidité ou une force physique particulière), il donne lieu à des troubles de santé chroniques liés au stress, comme l’hypertension.

Élever des enfants en santé, actifs et curieux se prépare avant la naissance. La période allant de la conception jusqu’à l’âge de cinq ans est extrêmement riche sur le plan du développement cognitif. Les premières expériences – avant et après la naissance – déterminent si les circuits et les connexions neurologiques du cerveau seront de nature à favoriser la santé et le mieux-être la vie durant.

Dans un monde idéal, toutes les femmes enceintes jouiraient du soutien de leur famille et de leurs amis qui les encourageraient à bien manger, à prendre de l’acide folique, à éviter de fumer et de consommer de l’alcool et des drogues et à recevoir des soins prénataux de qualité tout au long de la grossesse.

Les enfants viennent au monde pour apprendre. C’est en explorant, en jouant et en ayant des contacts physiques avec leurs proches que les bébés et les jeunes enfants apprennent à contrôler leurs mouvements et leurs émotions, à parler et à créer des liens avec leur entourage. Ils développent leur sens d’identité. Le meilleur départ qu’un enfant puisse prendre dans la vie est d’avoir des parents et des pourvoyeurs de soins aimants et attentionnés et de vivre dans un environnement sécuritaire et nourrissant.

Les soins prénataux et le soutien offert aux jeunes familles, conjugués à des expériences positives en bas âge, sont les meilleures façons d’assurer aux enfants un avenir prometteur.

Lorsqu’on souhaite promouvoir la santé et prévenir la maladie, les blessures et l’invalidité, la logique veut qu’on s’intéresse de façon prioritaire à la petite enfance.

Un bon départ dans la vie

Programmés pour la survie

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COLLECTIVITÉNORDIQUEPROSPÈRE

Selon le Conference Board du Canada, une collectivité nordique prospère répond aux critères suivants :

(1) est sécuritaire et en mesure de combler les besoins de ses résidents;

(2) est autonome et crée de la richesse, s’alliant au besoin aux gouvernements, aux entreprises et autres organismes;

(3) est viable et réalise un juste équilibre entre le développement économique et la protection de l’environnement;

(4) est bien développée sur le plan social – les résidents et la collectivité en tant qu’entité sont en santé, font preuve d’un esprit de cohésion et ont leur destinée bien en main.

Vie moderneNous menons aujourd’hui une existence bien différente de celle qu’ont connue nos proches il y a de cela à peine 50 ans. Nous avons trop à faire et pas assez de temps pour tout faire – un tiers des Yukonnais qui souhaiteraient prendre des moyens pour améliorer leur santé déplorent leur manque de temps pour le faire.

Les aliments préemballés et les prêts-à-manger peuvent sembler une bonne idée – on les trouve facilement, ils sont souvent peu coûteux, et ne demandent que peu ou pas de préparation. Malheureusement, ils ont tendance à être riches en matières grasses, en sel et en sucre, qui sont tous néfastes à la santé.

Les commodités modernes et les appareils permettant de s’éviter du travail, qu’ils s’agissent des voitures, des VTT, des motoneiges, des lave-vaisselle et des lave-linge pour n’en donner que quelques exemples, ont eu pour résultat d’éliminer l’activité physique de nos vies. Internet, les téléphones cellulaires et les tablettes électroniques nous permettent de clavarder, de magasiner, de parier et de travailler 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sans quitter la maison, voire sans se lever du divan.

Nous tentons d’en faire toujours plus dans une journée, quitte à dormir de moins en moins. Nos seules pauses sont pour fumer une cigarette et nous recourons à l’alcool et aux drogues pour nous relaxer et engourdir la souffrance émotive que nous causent d’anciens traumatismes et blessures.

Cette pression que nous nous mettons à tenir le coup et à continuer de foncer est en train de nous tuer – littéralement.

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Notre milieu socialNous sommes des êtres sociaux. Nous exerçons une influence sur notre entourage – les membres de notre famille, nos amis et la communauté dans son ensemble. Et nous subissons leur influence.

Nous voulons appartenir au groupe, suivre l’exemple des gens que nous admirons, être dans le coup. Il suffit de voir à quelle vitesse nous adoptons les nouvelles modes en matière d’habillement, de musique, de coiffure, même d’alimentation.

Il en va de même en ce qui touche la santé. Ce que nous faisons, pensons et ressentons est influencé par notre entourage. Cela peut être positif, comme lorsque des gens de tous les âges se rassemblent pour une danse communautaire. Mais le même jeu d’influences peut aussi s’avérer nuisible, par exemple lorsqu’un ami offre une cigarette ou un verre d’alcool à quelqu’un qui essaie de s’affranchir de sa dépendance.

Les émotions comme la joie ou la dépression peuvent se propager d’une personne à l’autre. Et on observe le même phénomène en ce qui concerne les habitudes comme la consommation d’alcool, le tabagisme, le bénévolat ou la pratique d’activités physiques : elles aussi se propagent au sein des réseaux sociaux.

Trouver la motivation d’adopter de nouvelles habitudes plus saines et réussir à se maintenir dans cette dynamique dépendent souvent de ce que font les gens autour de soi. Par contre, il suffit parfois qu’une seule personne ou deux personnes adoptent de nouvelles habitudes plus saines pour déclencher une réaction en chaîne.

Bien entendu, les relations sociales n’ont pas pour simple raison d’être de s’influencer les uns les autres. Elles sont bénéfiques en soi. Les gens qui ont un large réseau social sont en général en meilleure santé physique et mentale, sont plus heureux et vivent plus vieux.

MENEURSETSUIVEURS

Ce n’est pas donné à tout le monde d’être un meneur. Et c’est bien ainsi. Les initiateurs sont importants, mais ceux qui viennent après eux le sont encore plus, car ce sont eux qui transforment l’action d’un seul individu en un mouvement social. Si vous remarquez que quelqu’un fait quelque chosedebien,ayezlecourage de les imiter et de montrer aux autres comment le faire. Vous pourriez lancer un mouvement.

http://www.ted.com/talks/derek_sivers_how_to_start_a_movement.html

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Certains sont plus en santé que d’autres parce que leurs milieux de vie, de travail, d’apprentissage et de loisirs sont plus propices à un style de vie sain; ils offrent plus de possibilités et de soutien.

Un environnement sain se définit d’abord comme un lieu où l’eau, l’air et le sol sont de bonne qualité. Nous sommes chanceux au Yukon : il y a peu de pollution et de contaminants. Le fait de pouvoir être en contact avec le milieu naturel au quotidien nous avantage grandement par rapport à la majorité des Canadiens. Le milieu naturel et les liens que nous entretenons avec la terre, l’eau, la faune et la flore sont des composantes essentielles au développement et au maintien d’une bonne santé.

Jadis, les gens se déplaçaient à pied et assuraient leur subsistance grâce à la chasse, à la cueillette des produits de la terre et à l’agriculture. Nos ancêtres étaient proches de la terre et leur contact avec la nature leur était très bénéfique. Ils ne songeaient pas à faire de l’exercice — l’activité physique faisait partie intégrante de leur quotidien.

Notre milieu physique

De nos jours, nous devons nous assurer que nos bâtiments, nos routes, nos voies piétonnières et nos lieux publics sont conçus de manière à créer des quartiers qui sont sûrs et à favoriser l’activité physique des résidents. Les collectivités étendues – comme Whitehorse – nous forcent à dépendre davantage des véhicules automobiles pour nous déplacer. On comprend facilement comment l’activité physique a pu en venir à être une forme d’exercice plutôt qu’une composante normale de notre vie de tous les jours.

Les commerces qui vendent des aliments sains et les restaurants qui servent des repas sains à prix abordables sont d’autres éléments contribuant à faire de notre environnement physique un lieu propice à des choix sains.

En ce qui a trait à l’activité physique et à l’alimentation, même les plus infimes changements apportés à notre environnement physique peuvent nous amener à modifier nos habitudes. Ainsi, une cage d’escalier bien éclairée et sécuritaire nous incitera davantage à emprunter l’escalier plutôt que l’ascenseur et la mise en relief dans les menus des restaurants des choix sains nous encouragera à commander une salade plutôt que des frites.

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Le revenu, le niveau d’instruction et la situation d’emploi jouent aussi un rôle important sur notre état de santé – les personnes qui ont un diplôme d’études secondaires ou collégiales, ont un emploi stable et sûr, ont un logement sécuritaire dans un quartier sûr et ont les moyens de participer à des activités culturelles, sportives ou récréatives ont tendance à être en meilleure santé tout au long de leur vie et à vivre plus vieilles.

Au Yukon, les séquelles des sévices subis dans les pensionnats et des anciennes pratiques gouvernementales à l’égard des Autochtones ont encore des répercussions sur la santé de ces derniers. Le règlement des revendications territoriales et la signature d’ententes d’autonomie gouvernementale ainsi que les efforts déployés pour préserver la culture et les langues autochtones ont permis de poser les premiers jalons vers un avenir plus sain pour les Autochtones du Yukon et, par ricochet, pour l’ensemble des Yukonnais.

L’autodétermination compte pour beaucoup dans la santé des Autochtones. L’espoir que les particuliers et les communautés autochtones se sentent autorisés à nourrir est directement fonction du degré d’autodétermination dont ils jouissent. Les recherches ont montré que l’autonomie gouvernementale s’avère positive pour les communautés autochtones et leurs membres et leur assure une protection.

Les politiques régissant le développement économique, l’aménagement du territoire, l’agriculture et la protection de l’environnement influent sur la viabilité et la vitalité des collectivités du Yukon. Les ressources que peuvent mettre à profit les Yukonnais pour protéger et améliorer leur santé et les possibilités qui s’offrent à eux en ce sens sont aussi déterminées par la qualité des infrastructures de la collectivité, le soutien offert aux municipalités et l’accès ou le manque d’accès à des logements abordables. La quantité et la diversité de programmes de formation offerts et le soutien financier accordé aux étudiants qui entreprennent une formation technique ou des études collégiales ou universitaires sont d’autres facteurs qui contribuent à créer un environnement sain et prospère pour l’ensemble des Yukonnais.

Ce sont là autant d’exemples de grands facteurs sociaux servant à donner aux particuliers, aux familles et aux communautés la possibilité de faire des choix qui favorisent la santé et le mieux-être.

VALEURSETTRADITIONSAUTOCHTONESBÉNÉFIQUESÀTOUSLESYUKONNAIS

La présence autochtone sur ce territoire que nous partageons remonte à plusieurs siècles. En tant que peuple, les AutochtonesduYukonont connu la colonisation, la perte de leur territoire et de leur culture et les pensionnats, et leur santé en a grandement souffert.

À travers toutes ces épreuves, les Autochtones ont fait preuved’uneincroyablerésilience.Ilsontréussi à préserver de nombreuses valeurs et traditions qui peuvent nous inspirer et nous être salutaires à tous – une vie menée en contact et en harmonie avec la nature, l’importance de la famille, le partage en sont quelques exemples.

Dans une perspective plus large...

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Que pouvons-nous faire?Dans tous les pays du monde à l’heure actuelle, des mesures sont prises pour promouvoir la santé et le mieux-être. Nous pouvons nous inspirer de ce qui a été fait ailleurs, mais nous devons aussi élaborer des stratégies adaptées aux résidents, aux familles et aux collectivités du Yukon.

Qu'est-ce qui semble bien fonctionner?Nous pouvons commencer par étudier ce qui s’est fait ailleurs au Canada et dans le monde, examiner les leçons qui ont été tirées et passer en revue les recherches réalisées pour déterminer ce qui améliore de manière tangible la vie des gens.

1. S'intéresser de près au fossé du bien-être Nous savons que les programmes à visée universelle peuvent améliorer la santé générale de la population, mais sont sans effet sur le fossé qui existe entre les groupes en santé et les groupes les moins en santé.

Il arrive même que, malgré toutes nos bonnes intentions, nos efforts servent en fait à élargir ce fossé.

Par exemple, de nombreux programmes de promotion de la santé axés sur la lutte contre le tabagisme, sur l’alimentation saine et sur l’activité physique s’avèrent souvent plus efficaces auprès des personnes à revenu moyen ou élevé qu’auprès des personnes à faible revenu.

Les mieux nantis ont les moyens de se prévaloir des services de soutien et autres qui peuvent les aider à faire les changements suggérés. Au bout du compte, sans que ce soit le but poursuivi, l’écart entre les groupes les moins en santé et ceux les plus en santé ne fait que s’accentuer.

Si nous voulons parvenir à combler le fossé du bien-être, il nous faut faire passer en premier plan les besoins et les circonstances particulières des personnes qui ont un nombre plus important d’obstacles à surmonter – les familles à faible revenu, les résidents des collectivités rurales et les membres des Premières nations. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons améliorer la santé de l’ensemble de la population.

Brefsurvol...

• Nousnepouvonspas miser que sur la volonté des particuliers. Nous devons faire les changements qui s’imposent dans l’environnement physique et social, dans nos foyers et nos collectivités, afin qu’il soit plus facile d’opter pour un style de vie sain.

• Améliorernotremieux-être est un processus complexe. Les personnes, les collectivités et les différents paliers de gouvernement ont tous un rôle important à jouer.

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2. Partir du bon pied La plupart des enfants ont en naissant tout ce qu’il faut pour grandir, apprendre et réussir dans la vie. Pour que ce potentiel puisse se réaliser, il leur faut vivre des expériences positives avec les membres de leur entourage et bénéficier d’un environnement physique sécuritaire et sécurisant.

Quand elles sont positives, les premières expériences de vie préparent l’avenir en contribuant à former des corps sains, des esprits sains et des cœurs généreux. Pour développer leur estime de soi et apprendre à marcher, à parler, à partager et à se soucier des autres, les enfants doivent avoir un régime alimentaire nutritif, des parents et autres pourvoyeurs de soins aimants et attentionnés, un milieu sécuritaire et quantité d’occasions de jouer et d’explorer. Les cinq premières années sont d’ultime importance pour ce qui est d’assurer à l’enfant un état de santé et un niveau de bien-être optimal tout au long de sa vie et lui faciliter l’acquisition continue du savoir.

Les recherches montrent que donner à tous les enfants un bon départ dans la vie est un des meilleurs investissements qui soient. Travailler à renforcer les familles et à instaurer des collectivités où les enfants sont bienvenus, appréciés et soutenus contribue à assurer à tous un avenir plus prometteur.

3. Privilégier les interventions axées sur le plaisir et le sentiment d’appartenance plutôt que sur la peur et les données factuelles

Les interventions axées sur la peur et les données factuelles contribuent sans doute à éduquer les gens et à les conscientiser, mais elles ne sont pas très efficaces pour ce qui est de les motiver à adopter de nouvelles habitudes de vie de façon durable. Par exemple, les Yukonnais, peu importe leur âge, savent tous que fumer est mauvais pour leur santé et celle des personnes qui respirent leur fumée. Mais cela ne suffit pas à inciter les fumeurs du Yukon à arrêter de fumer ni à prévenir le tabagisme chez les jeunes.

Nous sommes plus susceptibles d’adopter de nouvelles habitudes lorsque les messages concernant la santé sont personnalisés et font vibrer nos cordes sensibles. Nous voulons tous être maîtres de notre destinée, appartenir à quelque chose de plus grand que nous et jouer un rôle actif dans le façonnement de notre avenir.

Pour être efficaces, les efforts déployés afin de promouvoir et protéger la santé doivent cibler les intérêts, les besoins et les désirs des gens – à commencer par la quête d’amour et d’espoir, le besoin d’appartenance et de reconnaissance, la recherche du plaisir et, bien sûr, la sexualité.

LAVOIEDUBONHEUR

Nombre de gens pensent trouver le bonheur et la plénitude dans la consommation – mais cela n’apporte qu’un plaisir éphémère.

Ce qui fait notre bonheur à long terme sont les expériences qui nous enrichissent, et non les biens que nous acquérons. Et très souvent, ces expériences découlent des liens que nous entretenons avec notre famille, nos amis, nos collègues et nos voisins.

Vous en doutez? Pensez à tout le plaisir que vous ressentez à simplement vous remémorer les bons moments passés en compagnie de votre famille et de vos amis à rire et à plaisanter. Ces souvenirs ne meurent pas et nous pouvons les raviver chaque fois que nous avons besoin d’un remontant.

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ETL’ALCOOLETLESDROGUES?

La consommation d’alcool et de drogues est un problème majeurauYukon.C’esttentant d’insister sur les besoins de traitement, mais nous serions plus gagnants si nous consacrions nos efforts à prévenir la consommation excessive d’alcool et de drogues et à promouvoir le bien-être. D’où l’intérêt d’une démarche axée sur le mieux-être, car elle sert de renfort à chaque extrémité du continuum de soins.

À une extrémité, cette démarche consiste à favoriser le développement sain de l’enfant, à créer des milieux inspirants pour les jeunes, à créer de vraies occasions de croissance future et à prévenir la consommation néfaste d’alcool – premier renfort. À l’autre extrémité, elle englobe toutes les activités qui visent à promouvoir le mieux-être des familles et des communautés, car elles servent ainsi à créer un environnement favorable pour les toxicomanes qui reviennent dans la collectivité après une cure de désintoxication. Le soutien des familles et de la communauté est l’autre renfort.

4. Faciliter les choix bénéfiques pour la santéModifier ses comportements, se libérer d’une dépendance et adopter de nouvelles habitudes de vie plus saine ne sont pas chose facile, surtout si nous comptons sur notre seule force de caractère. Cette dernière est comme un muscle – elle se développe avec la pratique, mais notre réserve quotidienne est limitée et peut s’épuiser si elle est trop sollicitée.

Dans un monde où les tentations abondent, où les aliments camelotes nous entourent de toutes parts, où l’alcool et les drogues illicites s’achètent sans la moindre difficulté et où les commodités modernes nous encouragent à la sédentarité, c’est nous vouer à l’échec que de miser exclusivement sur notre maîtrise de soi et notre discipline personnelle.

Une partie de la solution consiste à faire les changements qui s’imposent dans le milieu afin de faciliter les choix bénéfiques à la santé et de rendre les choix nuisibles à la santé moins faciles. La plupart du temps, c’est l’inverse qui se produit. Les réfrigérateurs et les distributeurs automatiques remplis de boissons gazeuses, de boissons énergisantes, de croustilles et de tablettes de chocolat nous invitent à faire des choix mauvais pour la santé. Imaginez ce que ce serait si on avait aussi facilement accès à des quartiers de fruits et des légumes coupés qu’à un sac de croustilles!

Faciliter les choix bénéfiques à la santé et rendre plus difficiles les choix qui sont mauvais pour la santé – à la maison, au travail et à l’école – sont de bons moyens d’aider les gens à adopter des habitudes de vie plus saines.

C’est aussi plus facile de faire des choix bénéfiques à la santé si les gens autour de nous en font de même. Se trouver un partenaire de marche ou un parrain chez les AA, fréquenter le centre des loisirs, se joindre à une équipe de curling ou mettre sur pied un groupe de rencontre pour parents et tout-petits sont autant d’exemples d’initiatives qui mettent à profit les relations sociales pour appuyer un mode de vie sain.

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5. Voir grand, agir localementPour bien planifier en matière de santé, le mieux est d’engager la participation d’un ensemble de personnes agissant de façon concertée au sujet d’enjeux locaux qui les touchent directement. Une seule personne peut, certes, être une véritable force et une mine de savoir et de sagesse, mais les solutions les plus novatrices sont souvent le fruit de la collaboration entre plusieurs personnes. Et cette collaboration favorise l’établissement et la consolidation de liens entre les personnes et l’instauration d’un climat de confiance et amène les gens à s’engager plus avant. Quel meilleur exemple de soutien social pourrait-on souhaiter?

Les membres de la collectivité sont plus au courant que le gouvernement central des forces qui existent au sein de la communauté et des enjeux prioritaires et sont souvent en mesure d’intervenir plus rapidement. En s’unissant, un groupe de personnes peut accomplir plus que chaque personne séparément.

Le succès engendre le succès. Souvent, après avoir connu une première réussite dans un domaine, les collectivités osent plus spontanément se lancer dans des entreprises plus exigeantes, car elles ont pris de l’assurance et se sont outillées pour façonner ensemble un avenir meilleur pour tous leurs membres.

6. Adopter des lois et prélever des taxesL’adoption de lois, surtout si elle s’accompagne de mécanismes d’application et d’activités d’éducation, est un levier efficace pour introduire de nouvelles attitudes et amener les gens à développer des habitudes qui limitent les risques et favorisent la santé. Ainsi, les lois interdisant de conduire en état d’ébriété, d’envoyer des messages textes durant la conduite automobile et de fumer dans les lieux publics créent un environnement plus sécuritaire pour tous et établissent de nouvelles normes sociales quant aux comportements jugés acceptables.

L’imposition de taxes est un autre moyen pour les gouvernements d’influencer le comportement des citoyens. Chaque fois que le coût de l’alcool et du tabac augmente, on observe une baisse de consommation, particulièrement chez les jeunes. Plusieurs gouvernements songent à augmenter les taxes sur les boissons édulcorées, comme les boissons gazeuses et les boissons aux fruits, dans l’espoir d’en réduire la consommation, car elles sont l’une des principales causes des problèmes d’embonpoint ou d’obésité.

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Travailler ensembleLe mieux-être touche toutes nos activités et tous les endroits où nous vivons, travaillons, apprenons, jouons et prions. Alors, qui a un rôle à jouer dans l’affaire? À peu près tout le monde.

La répartition des rôles inclut les médecins et les infirmiers, les enseignants et les travailleurs des services de garderie, les constructeurs et les planificateurs, les organisateurs de loisirs et les sportifs, les danseurs et autres artistes, les entreprises, les employeurs et les syndicats, les groupes religieux, les organismes communautaires, les associations d’entraide et les médias.

Chacun à un rôle à jouer en ce qui a trait au mieux-être, y compris vous.

En tant que particuliers...Pour commencer, nous pouvons nous renseigner sur le mieux-être et amorcer certains petits changements dans nos vies et dans notre famille pour favoriser le mieux-être. Nous pouvons faire partager le fruit de nos lectures et expériences aux autres et inviter des amis et d’autres membres de la famille à faire comme nous.

Chaque jour, des Yukonnais – à titre de parents, d’amis, de voisins, de bénévoles, de pourvoyeurs de soins – passent à l’action pour améliorer la qualité de vie des membres de leur entourage. Apporter un soutien personnel, donner des encouragements, montrer de l’empathie, se soucier des autres et donner un coup de main s’avèrent aussi bénéfiques pour celui qui donne que celui qui reçoit. Il ne faut jamais cesser ces bonnes actions.

Mais le mieux-être ne se résume pas aux décisions que nous prenons et aux habitudes que nous adoptons sur le plan personnel. Il implique aussi créer des milieux – sociaux et physiques – qui favorisent le mieux-être dans nos maisons, nos écoles, nos lieux de travail, nos églises, nos quartiers et notre collectivité dans son ensemble. Lorsqu’il devient plus facile de faire des choix sains, tous y gagnent.

Chaque personne et chaque petite action qu’elle fait pour améliorer sa propre santé contribuent à changer le cours des choses et à édifier de nouvelles normes sociales.

En tant que regroupement libre de personnes...Nous pouvons nous associer à des gens qui partagent nos vues pour organiser des activités ayant pour double objectif de favoriser l’établissement de relations sociales et d’appuyer une autre dimension du mieux-être. Il pourrait s’agir de former un club de marche ou de mettre sur pied une cuisine communautaire, deux exemples d’activités qui n’occasionnent que peu ou pas de frais, mais qui font bouger les choses de façon tangible.

En tant qu’organismes et entreprises...

Quand il s’agit de promouvoir le mieux-être, les employeurs et les organismes communautaires ont le choix d’agir à l’interne comme à l’externe. Accorder une place prioritaire au mieux-être du personnel, des bénévoles et des membres a pour effets de renforcer l’organisme et de le rendre plus résilient, en plus d’accroître la sécurité, la productivité et le maintien en place des effectifs et de donner de meilleurs résultats.

Les employeurs et les organismes communautaires peuvent aussi choisir d’analyser les services qu’ils offrent à leurs clients sous l’angle du mieux-être et s’informer auprès d’eux des améliorations qu’ils pourraient apporter pour combler le fossé du bien-être.

Les employés et les bénévoles, peu importe le milieu dans lequel ils sont actifs, peuvent eux-mêmes prendre des mesures pour protéger leur propre santé et celles de leurs clients et de leurs collègues. Cela vaut dans tous les domaines, que ce soit la santé, l’éducation, l’exploitation minière ou autre. Nous passons la moitié de nos journées au travail – cela nous donne beaucoup de temps et d’occasions d’agir pour promouvoir le mieux-être.

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En tant que collectivité...Pour combler le fossé du bien-être et bâtir des collectivités en santé, nos actions doivent être larges et englober tout le monde. La tâche est beaucoup trop exigeante pour être laissée à des particuliers travaillant en solo ou en petits groupes. Elle ne peut pas non plus incomber seulement aux gouvernements.

Il nous faut mettre en commun nos connaissances, nos compétences et nos ressources pour nous attaquer aux problèmes de fond, qui sont plus complexes ou plus difficiles à résoudre. Il faut que les particuliers et les organismes communautaires joignent leurs efforts à ceux des entreprises, des groupes religieux, des associations d’entraide et des gouvernements.

Unis, nous pouvons tout accomplir et nous façonner un avenir aussi reluisant que tout ce que nous pouvons imaginer de mieux.

Ici aussi, les relations comptent pour beaucoup – entre les hommes et les femmes; les jeunes et les moins jeunes; les personnes d’ascendance ethnique différente; les gouvernements et les citoyens; les employeurs et les travailleurs; les enseignants, les élèves, les parents et les membres des conseils et commissions scolaires. Nous devons travailler avec conviction et y mettre toute notre bonne volonté pour créer des partenariats solides, fondés sur le respect, et où chacun a voix au chapitre.

En tant que gouvernements...Les gouvernements ont aussi un rôle important à jouer, consistant à mettre à profit les occasions qui se présentent de promouvoir la santé et le mieux-être par le truchement de leurs services de base, à accorder la priorité à la participation du public et à collaborer avec les autres organismes et entreprises actifs dans le domaine.

Il leur revient aussi en exclusivité d’adopter des lois et règlements favorisant le mieux-être, d’imposer des mesures financières et fiscales et de gérer, d’investir et de distribuer les deniers publics de façon à promouvoir la prise de décisions et l’instauration de milieux bénéfiques à la santé et de décourager les comportements et les environnements néfastes à la santé. Les gouvernements ont le pouvoir d’agir sur les facteurs pouvant influer de façon importante et moins importante sur la santé et le mieux-être des particuliers, des familles et des collectivités.

Une autre tâche importante qui leur incombe est de surveiller l’état de santé des Yukonnais et les progrès réalisés vers les objectifs de santé que nous poursuivons et de communiquer l’information à ce sujet.

John Ostashek, chef du gouvernement du Yukon; Judy Gingell, présidente du Conseil des Indiens du Yukon, et Tom Siddon, ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, à la signature de l’Accord-cadre définitif et des quatre ententes sur les revendications territoriales à Whitehorse, au Yukon, le 29 mai 1993.

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ILFAUTUNVILLAGE...

SelonlejugeMurraySinclair, le rôle des communautés autochtones est d’aider les jeunes à répondre à quatre questions fondamentales :

• Jeviensd’où?

• Oùest-cequejem’envais?

• Pourquoisuis-jeici?

• Quisuis-je?

Répondreàcesquestionsaidera les jeunes à renouer avec leur histoire et leur culture et les mènera à découvrir leurs forces et leurs passions. Ces réponses constituent le fondement de leur identité.

« On ne saurait trop insister sur l’importance de l’identité. Elle est au cœur même de l’espoir, du respect de soi, du sentiment d’appartenance et de l’équilibre intérieur et c’est elle qui donne une direction à la personne. »

Source : Allocution prononcée à l’occasion du Sommet sur la santé mentale de 2012, à Winnipeg,auManitoba.

Où commencer?Le mieux-être est un processus qui s’étale sur toute une vie, de l’enfance à la vieillesse, et touche tous nos lieux de vie : la maison, la garderie, l’école, les centres de loisirs, le milieu de travail et les lieux publics. Il englobe tous les plans : physique, émotionnel, intellectuel, spirituel, professionnel et social.

Le concept de mieux-être est maintenant bien ancré. Au Yukon, quantité de personnes, d’organismes, d’entreprises et de collectivités, de même que tous les niveaux de gouvernement, s’emploient à promouvoir la santé et le mieux-être. Nous pouvons nous appuyer sur le travail déjà accompli pour façonner un avenir encore meilleur – soit un avenir qui reflète nos forces, nos espoirs et nos rêves.

Il nous faut cibler et intensifier nos efforts si l’on veut parvenir à enrayer les comportements à risque élevé – tabagisme endémique, consommation excessive occasionnelle d’alcool et autres – et la montée en flèche de maladies chroniques qui menacent notre qualité de vie et celle des générations futures.

Aucune stratégie ni aucun plan ne peuvent, à eux seuls, nous permettre de tout accomplir, du moins pas de façon réussie. Nous devons commencer par cerner ce que, de façon réaliste, nous sommes capables de faire qui peut nous rapprocher du but que nous poursuivons, soit donner à tous la possibilité de cheminer vers l’avenir en meilleure santé.

Nous savons que plusieurs facteurs influent sur notre santé. Nous ne pouvons nous attaquer à l’ensemble d’un seul coup, mais nous pouvons cibler nos efforts à promouvoir le bien-être et à prévenir la maladie et les blessures.

Et nous savons que le meilleur investissement que nous pouvons faire est de nous employer à donner à nos enfants un bon départ dans la vie et à nos jeunes, la possibilité de s’intégrer, de réussir dans la vie et d’apporter leur contribution au bien-être de leur communauté. Il n’y a pas de meilleur endroit où commencer.

Dans les prochains mois, nous rencontrerons les Yukonnais de tous les âges, dans toutes les collectivités pour les inciter à passer à l’action afin d’améliorer la santé et le bien-être des enfants et des familles du Yukon. Grâce aux trois leviers dont nous disposons – conversation, relation et mobilisation –, nous pouvons dès aujourd’hui faire bouger les choses et planifier pour le futur.

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• Visitez notre site Web, www.yukonwellness.ca. Vous y trouverez des renseignements détaillés sur divers sujets liés au mieux-être susceptibles de vous intéresser, dont les actions que vous pourriez prendre pour apporter un changement positif à votre école, à la maison, dans votre lieu de travail ou dans votre collectivité. Vos commentaires sur le présent document et notre site Web (dans quelle mesure ils vous ont semblé instructifs et utiles) nous aideront à développer notre site et à préparer notre prochain document qui portera sur le bien-être des enfants et des familles.

• Dites-nous quelles actions vous avez entreprises relativement au mieux-être et les leçons que vous avez tirées de votre expérience sur ce qui donne de bons résultats. Ce que nous apprennent les études et les sondages est important, mais cela ne décrit pas la situation dans son ensemble. L’expérience personnelle est aussi une source d’information importante. Prises ensemble, les recherches et les expériences personnelles donnent une représentation plus complète de la réalité en ce qui a trait au mieux-être.

• Faites-nouspartager vos idées sur la façon dont nous pourrions utiliser l’information présentée dans ces pages pour améliorer le bien-être

des enfants et des familles.

Joignez-vous à la conversationNous aimerions avoir votre point de vue. Vous pouvez participer de diverses façons à l’élaboration d’une stratégie en matière de santé et de bien-être pour le Yukon :

• Suivez l’évolution du dossier en visitant régulièrement notre site Web et en lisant les annonces dans les médias locaux. Nous aimerions rencontrer divers particuliers et groupes de personnes, et planifions nous rendre dans chacune des collectivités du Yukon durant l’automne et l’hiver 2012-2013. Nous aimerions avoir votre opinion sur la façon de rendre ces conversations aussi constructives que possible et comment entrer en relation avec les personnes et les groupes qui peuvent avoir une influence positive sur la vie des enfants et des familles.

• Rappelez-vous, vous pouvez nous joindre très facilement; il suffit de nous téléphoner ou de nous envoyer un courriel. Nous aimerions vraiment avoir votre opinion. (Vous trouverez nos coordonnées en deuxième de couverture.)

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AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA. Qu’est-ce qui détermine la santé?, (s.d.)Tiré du site de l’Agence : http://www.phac-aspc.gc.ca/ph-sp/determinants/index-fra.php

AKED, J., N. MARKS, C. CORDON, et S. THOMPSON. Five ways to well-being, 2009. Tiré du site Web de la new economics foundation : http://www.neweconomics.org/sites/neweconomics.org/files/ Five_Ways_to_Well-being_Evidence_1.pdf

ASPEN INSTITUTE. Building Knowledge about community change: Moving beyond evaluations, 2004. Tiré du site Web de l’Aspen Institute : http://www.aspeninstitute.org/sites/default/files/content/docs/roundtable%20on%20community%20change/BUILDINGKNOWELDGE.pdf

ASSOCIATION CANADIENNE DES PARCS ET LOISIRS. Le catalogue des bienfaits : Un résumé des bienfaits personnels, sociaux, économiques et de mieux-être environnemental essentiels du loisir, des sports, de la condition physique, des arts, de la culture et des parcs, Ottawa, Ontario, Association canadienne des parcs et loisirs, 1997.

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Ressources et ouvrages de référenceNotre approche du mieux-être se fonde sur les écrits, les réflexions et les recherches de plusieurs experts canadiens et internationaux travaillant dans divers domaines, dont la psychologie, l’épidémiologie, la sociologie, la médecine et l’administration des affaires. Les publications suivantes (rapports, articles et autres) ont guidé la rédaction du présent document et ont été parmi nos principales sources d’inspiration.

BUREAU DES STATISTIQUES. Dimensions of social inclusion and exclusion In Yukon, 2010, Whitehorse, Yukon, Ministère du Conseil exécutif, 2010.

BUREAU DES STATISTIQUES. Life expectancy in Yukon 2006. Tiré du site du gouvernement du Yukon : http://www.eco.gov.yk.ca/stats/pdf/life_expectancy06.pdf

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CHRISTAKIS, N.A., et J. H. FOWLER. Connected: The surprising power of our social networks and how they shape our lives, New York, New York, Little, Brown and Company, 2009.

CONSEIL DES PREMIÈRES NATIONS DU YUKON. Reclaiming the well-being of our people. Enquête régionale sur la santé des Premières nations du Yukon, Whitehorse, Yukon, Conseil des Premières nations du Yukon, 2006.

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Santé et Affaires sociales