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Les villes moyennes dans les réseaux internationaux sur le climat : le cas de Sherbrooke Simon C. Roy et Daniela Levasseur Sous la supervision de Annie Chaloux et Hugo Séguin Note de recherche n°5 Document préparé dans le cadre de la participation à la 17 e Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques 26 novembre au 7 décembre 2012

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Les villes moyennes dans les réseaux internationaux sur le climat : le cas de Sherbrooke

Simon C. Roy et Daniela Levasseur Sous la supervision de Annie Chaloux et Hugo Séguin Note de recherche n°5 Document préparé dans le cadre de la participation à la 17e Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques 26 novembre au 7 décembre 2012

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!À propos du projet de recherche

Ce projet de recherche a été réalisé dans le cadre d’un projet académique offert par l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke, permettant à des étudiants de cycles supérieurs de pouvoir participer à titre d’observateurs aux Conférences des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui a eu lieu à l’automne 2012.

Sous la supervision d’Annie Chaloux, chercheuse-boursière de la Chaire de recherche du Canada en économie politique internationale et comparée (CRÉPIC) et chargée de cours à l’Université de Sherbrooke, de même qu’Hugo Séguin, chercheur invité au Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation et chargé de cours à l’Université de Sherbrooke, le projet permet ainsi à ces étudiants non seulement de pouvoir participer à un événement international, mais il contribue en plus à la formation d’une nouvelle génération de praticiens sur ces questions importantes pour le Québec et pour le monde. Ce projet en est à sa troisième édition. Cette note de recherche est l’aboutissement des travaux effectués par les étudiants, et est diffusée sur le site internet de l’Observatoire des politiques publiques de l’Université de Sherbrooke, de même que sur le site internet de la CRÉPIC, tous deux partenaires de diffusion du projet.!

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La Chaire de recherche du Canada en économie politique internationale et comparée est d’heureuse d’agir à titre de partenaire de diffusion pour les recherches menées dans le cadre du projet de recherche portant sur les négociations climatiques internationales. La Chaire de recherche du Canada en économie politique internationale et comparée (CRÉPIC), dont le professeur Stéphane Paquin est le titulaire, propose deux axes de recherche fondamentaux. Le premier axe de recherche porte sur la relation entre l’État et le marché, et plus particulièrement sur la résilience des États, notamment des pays sociaux-démocrates, face à la mondialisation. Cet axe s’intéresse à la question de la variété des modèles de capitalisme ainsi qu’à la réforme de l’État dans les pays de l’OCDE. Le deuxième axe de recherche porte sur les négociations internationales, le fédéralisme et la gouvernance à paliers multiples, et plus précisément sur le rôle des États fédérés dans la négociation et la mise en œuvre de traités internationaux, surtout ceux qui concernent le commerce et les changements climatiques.

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LES VILLES MOYENNES DANS LES RÉSEAUX INTERNATIONAUX SUR LE CLIMAT : LE CAS DE SHERBROOKE

Par Simon C. Roy

Candidat à la maîtrise en études politiques appliquées, Université de Sherbrooke [email protected]

Daniela Levasseur

Candidate à la maîtrise en environnement, Université de Sherbrooke [email protected]

Résumé Alors que la moitié de la population mondiale habite dorénavant en milieu urbain et que cette proportion ne cesse d’augmenter, les gouvernements locaux sont de plus en plus appelés à prendre des actions pour lutter contre les changements climatiques et mettre en œuvre des politiques de développement durable. Ces derniers ne sont cependant pas toujours bien outillés pour ces tâches car ils n’ont traditionnellement pas été impliqués dans les processus de négociations sur ces sujets d’environnement et de développement. Des réseaux transnationaux se sont donc constitués pour promouvoir et défendre les intérêts des villes aux échelons national et international. Analysant ce phénomène, le texte pose et tente de répondre à la question suivante : Quels sont les bénéfices qu’une ville de taille moyenne peut retirer d’une implication dans des réseaux internationaux qui se consacrent au rôle des villes dans la lutte aux changements climatiques? Une étude de cas de la Ville de Sherbrooke, au Québec, est proposée afin d’établir concrètement les avantages et les limites de ces réseaux.

École de politique appliquée Chaire de recherche du Canada en économie 2500 boul. de l’Université politique internationale et comparée Sherbrooke (Québec) J1K 2R1 4750, Henri-Julien, 5e étage http://www.usherbrooke.ca/politique-appliquee Montréal (Québec) H2T3E5

http://www.crepic.enap.ca/fr/ © Ne pas citer sans autorisation Version non corrigée

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LES VILLES MOYENNES DANS LES RÉSEAUX INTERNATIONAUX SUR LE CLIMAT : LE CAS DE SHERBROOKE

Par

Simon C. Roy Daniela Levasseur

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Introduction

Dans les négociations climatiques internationales des Nations Unies, la mise en œuvre des

ententes contractées entre les Parties a essentiellement été caractérisée par une approche top-

down (de haut en bas), dans laquelle les États prennent les décisions en matière de lutte aux

changements climatiques pour ensuite les appliquer chez eux. Or, depuis quelques années, c’est

plutôt l’émergence du phénomène inverse, bottom-up (du bas vers le haut), qui est observé via

les engagements d’entités politiques plus petites comme les villes ou les États fédérés.

L’implication de ces entités est notamment due au fait que plusieurs d’entre elles se sont vu

octroyer, par les gouvernements fédéraux ou provinciaux, des compétences en matière

d’environnement telles la gestion des matières résiduelles, le transport en commun, les

pesticides, la qualité de l’eau, etc. De plus, puisque la moitié de la population mondiale habite

désormais en milieu urbain (Planète Vivante, 2009) la lutte aux changements climatiques les

concerne inévitablement, ces villes devant offrir un milieu de vie adéquat à leurs citoyens.

Les villes sont des actrices majeures dans la lutte aux changements climatiques. Plusieurs

d’entre elles s’impliquent dans les négociations climatiques internationales afin de faire valoir leur

potentiel et leur intérêt à être considérées comme partie intégrante de la solution aux

changements climatiques. Cette implication est reflétée par les actions d’organisations diverses

comme ICLEI (Local governments for sustainability) ou C40 cities : Climate Leadership Group,

qui incitent les villes à se réunir pour partager et promouvoir leurs actions en matière

d’environnement, et par la participation de celles-ci aux rassemblements internationaux.

Plusieurs grandes villes s’impliquent déjà dans cette dynamique et sont très proactives. Mais au-

delà des grandes villes, qu’en est-il des villes de petite et moyenne taille en Amérique du Nord et

plus particulièrement au Québec?

Ce qui rend les villes de taille moyenne déterminantes dans la lutte aux changements

climatiques, c’est leur rôle de pôles régionaux desservant des services à leur propre population

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et aux populations avoisinantes. Elles doivent conséquemment faire face à une augmentation

des demandes de services, d’infrastructures et des transports et donc à une augmentation des

impacts des changements climatiques. En 2011, selon Statistiques Canada, les villes moyennes

en termes de population au Québec représentaient 27% de la population totale (Statistiques

Canada, 2011) (Voir annexe I).

Le but premier de ce rapport est de connaître les apports et les bénéfices qu’une ville de taille

moyenne peut retirer des réseaux internationaux qui se consacrent au rôle des villes dans la lutte

aux changements climatiques, et dont certains sont actifs lors des négociations climatiques

internationales des Nations Unies. La cueillette d’information préalable à l’écriture de ce texte

s’est effectuée principalement lors de la 18e Conférence des Parties des Nations Unies sur les

changements climatiques qui s’est tenue à Doha au Qatar du 26 novembre au 7 décembre 2012.

C’est la Ville de Sherbrooke qui a été choisie comme étude de cas afin d’appliquer les résultats

obtenus dans le contexte des villes moyennes québécoises. Nous avons toutefois aussi

questionné la Ville de Drummondville, autre ville moyenne québécoise, à propos de son volet

environnemental afin d’obtenir des résultats plus exhaustifs. Ce rapport comprend une revue de

la littérature sur la définition d’une ville de taille moyenne et les impacts des changements

climatiques en milieu urbain. Il comprend également une analyse guidée par des entrevues sur

l’importance de la lutte aux changements climatiques dans la Ville de Sherbrooke et sur l’intérêt

des villes concernant les réseaux climatiques internationaux.

1. Problématique

Lorsqu’il est question de l’implication des villes dans un contexte de négociations climatiques

internationales, force est de constater que ce sont souvent les grandes métropoles qui y

participent. Cependant, rares sont les villes québécoises, à l’exception de Montréal, qui

participent à ce type de forum, encore moins les municipalités de taille moyenne. La Ville de

Sherbrooke, considérée de taille moyenne dans le contexte canadien, et déjà reconnue pour son

implication environnementale (Bombardier, 2010), a été choisie comme objet d’étude afin

d’observer ce qu’elle pourrait tirer d’une éventuelle adhésion à des réseaux climatiques

internationaux. Un certain nombre de documents et d’actions posées par Sherbrooke semble

démontrer que la lutte aux changements climatiques et le développement durable sont des

aspects considérés comme importants pour son développement (Ville de Sherbrooke, 2012). La

mise en place du transport collectif à faible coût auprès d’une partie de la communauté étudiante

postsecondaire et des plus jeunes, l’instauration du compost dans la gestion des matières

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résiduelles, ou l’octroi du titre de ville équitable par Fairtrade Canada, ne sont que quelques

exemples de son engagement. Or, elle ne participe à aucun forum international ni à aucun

jumelage avec une ville étrangère en matière d’environnement. Donc, la question de recherche

qui guidera cette étude est: Quels sont les bénéfices qu’une ville de taille moyenne peut retirer

d’une implication dans des réseaux internationaux qui se consacrent au rôle des villes dans la

lutte aux changements climatiques?

Afin de répondre à cette question, cette recherche combine une recherche documentaire des

entrevues semi-dirigées effectuées lors de la 18e Conférence des Parties tenue à Doha en 2012,

auprès de délégués de réseaux internationaux sur le climat de même qu’auprès de conseillers

municipaux et de responsables de l’environnement de deux villes moyennes au Québec :

Sherbrooke et Drummondville.

2. Mise en contexte

« La moitié de l’humanité – 3,5 milliards de personnes – vit aujourd’hui dans des villes»

Conférence de Rio+20, juin 2012, (Rio+20, 2012)

Les villes sont des carrefours d’idées, de commerce, de culture, de science, de productivité, de

développement social, qui ont permis aux citoyens de progresser socialement et

économiquement (Rio+20 2012). Si « […] au début du XIXe siècle la planète ne comptait que 2%

d’urbains, à l’heure actuelle, ceux-ci représentent plus de 50% de la population mondiale et ils

risquent d’atteindre 60% dans les 20 prochaines années» (Planète Vivante, 2009). À l’échelle

planétaire, le territoire urbain représente moins de 2% de la surface de la Terre, mais héberge

néanmoins la moitié des sept milliard de personnes y vivant aujourd’hui (LSE Cities & ICLEI,

2011). Dans les continents les plus développés, c’est-à-dire l’Europe et l’Amérique du Nord, entre

70% et 80% de la population habitent les villes et ce taux devrait atteindre 90% en 2050 (LSE

Cities & ICLEI, 2011).

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Figure 1. Pourcentage de la population vivant dans des zones urbaines sujettes à augmenter rapidement dans les régions moins développées

PLANÈTE VIVANTE, « Villes et changement climatique », 2009

Sachant que l’activité humaine est la plus grande source d’émission de gaz à effet de serre

(GES), il apparaît inévitable que les municipalités, où l’on retrouve les plus fortes densités de

population, soient confrontées aux défis qu’impose la lutte aux changements climatiques. Parmi

ces défis se trouvent la congestion automobile, l’abondance des matières résiduelles, la pénurie

de logements, etc. Elles doivent également composer avec les impacts des changements

climatiques tout en créant de l’emploi et de la prospérité, sans surexploiter les ressources.

Puisqu’elles ont des compétences déléguées en la matière, les villes peuvent relever ces défis

en conciliant croissance économique et protection de l’environnement urbain.

2.1 Les villes de taille moyenne

La notion de ville de taille moyenne est difficile à définir car il n’y a pas de critères précis sur

lesquels se baser pour classer les villes. Quatre facteurs sont toutefois déterminants : la taille, le

rôle régional et la population desservie, le système urbain et le cadre de vie. En ce qui concerne

la taille, la ville moyenne se définira en fonction de la densité démographique du pays. En Chine

(145 personnes/km2 en 2012) (Perspective Monde, 2012) par exemple, une ville de taille

moyenne sera beaucoup plus populeuse qu’une ville de taille moyenne au Canada (3,84

personnes/km2 en 2012) (Perspective Monde, 2012). Selon Statistique Canada, ce type de ville

comprend ici entre 100 000 et 1 million habitants (Statistique Canada, 2012). La définition réelle

des petites villes (et des villes moyennes) passe nécessairement par la conjonction de plusieurs

critères géographiques : le poids démographique, mais aussi la fonction de centre local

rayonnant sur un petit pays, et la morphologie urbaine, fort bien ressentie à travers les caractères

de l’habitat, la concentration des commerces, un début d’animation citadine (Desmarais, p.357).

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Ensuite, le rôle régional et la population desservie d’une ville de taille moyenne concernent « […]

les biens et services [donnés à] la population du territoire environnant. Leur rayonnement

régional est à la mesure de leur importance» (Desmarais, p.357), contrairement aux petites villes,

qui ne desservent que leur population et non pas une région entière. C’est le cas de la Ville de

Sherbrooke, qui possède plusieurs bureaux ministériels, deux hôpitaux qui ont également des

mandats de recherche (le CHUS Fleurimont et le CHUS Hôtel-Dieu) ainsi que deux pôles

universitaires (Sherbrooke et Bishop). Les villes moyennes « […] ont à jouer un rôle d’équilibre et

de relais vis-à-vis de leur proche région, rôle que ne peuvent pas jouer à leur place les villes plus

importantes et plus éloignées» (Gohier, p.23).

En résumé, le système urbain reflète les relations hiérarchiques qui existent entre les villes de

petite taille et celles de taille moyenne, considérant les services que ces dernières procurent aux

petites agglomérations. Cela étant défini, voyons maintenant quels sont les enjeux climatiques

que rencontrent ces villes actuellement. Il est important de rappeler que cette recherche se

concentre sur les villes de taille moyenne situées en Amérique du Nord et plus particulièrement

au Québec. La réalité est tout autre dans bien des pays en développement et encore plus dans

les pays les moins développés, malgré certaines tendances communes.

2.1 Une ville de taille moyenne et les changements climatiques

Pour bien saisir les différentes facettes que génère l’augmentation de la population, Konrad

Otto-Zimmermann, l’ancien secrétaire-général de l’ICLEI, prévoyait récemment qu’en 2050, les

« villes pourraient représenter 90% de l’économie globale. Elles pourraient de plus consommer

de 80 à 90% de l’énergie globale disponible pour utilisation immédiate et pourraient

conséquemment être responsable d’une production similaire d’émission de CO2» (Otto-

Zimmerman, pp. 4-5). Ce scénario probable a de quoi faire réfléchir et rappelle sans équivoque

l’importance des acteurs locaux sur la question des changements climatiques.

Les conséquences des changements climatiques font maintenant l’objet d’un large consensus

auprès des experts et il est difficile de nier le phénomène en ayant vécu les impacts des

changements climatiques tels que les pluies abondantes de l’été 2011 ou la sécheresse de l’été

2012, qui ont grandement affecté le milieu agricole québécois entre autres. Actuellement, les

villes sont particulièrement touchées par ces changements, premièrement par leur emplacement

géographique souvent proche des cours d’eau, comme c’est le cas à Sherbrooke (qui est

traversée par la rivière St-François et la rivière Magog), mais aussi par leur grande concentration

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d’habitants. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ce

qui affecte les villes en général est l’augmentation du niveau de la mer, les inondations et

glissements de terrains, la qualité de l’eau, etc. (GIEC, 2007). L’Organisation de coopération et

de développement économiques (OCDE), quant à elle, a élaboré un tableau qui indique

clairement les impacts économiques et sociaux des changements climatiques sur les villes à

court, moyen et long terme (Hallegatte, 2008) (Voir Annexe I). Plus localement, le rapport du

consortium québécois sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques

(OURANOS), prévoit une arrivée plus tardive et fin plus hâtive de la saison froide, une

augmentation de la température de 3,7 ºC dans le sud du Québec en hiver, un prolongement de

la saison chaude et fréquence accrue des journées de canicules, etc. (Ouranos, 2007).

Les villes moyennes, comme les autres, doivent voir ces changements climatiques comme un

défi, mais également comme une opportunité de développement économique pour les années à

venir. C’est le cas de la Ville de Sherbrooke, qui vise devenir un pôle universitaire ainsi qu’une

région économique prospère en mettant de l’avant l’environnement.

2.2 La Ville de Sherbrooke et les changements climatiques

L’étude des documents produits et des actions entreprises par la Ville de Sherbrooke en matière

de protection de l’environnement, de lutte aux changements climatiques et de développement

durable permet de vérifier l’importance que la municipalité (qui agit également sur son territoire à

titre de MRC) accorde à ces enjeux. On dénote une dynamique double à la source des projets.

D’une part, la municipalité entreprend parfois des initiatives de façon autonome et, d’autre part,

elle le fait afin de répondre à des exigences provinciales. C’est principalement le deuxième cas

qui s’applique dans le cas du récent Schéma d’aménagement et de développement 2012-2027

(Ville de Sherbrooke, 2012), rendu public en août 2012 par l’administration sherbrookoise. En

effet, c’est pour répondre au projet de loi 47 (projet de loi à l’Assemblée nationale du Québec)

que Sherbrooke, tout comme d’autres municipalités québécoises, ont lancé de tels projets. Ce

projet de loi, s’il est adopté, dictera aux MRC de « […] maintenir en vigueur, en tout temps, un

énoncé de [leur] vision stratégique de développement culturel, économique, environnemental et

social de [leur] territoire ». Le gouvernement provincial dicte donc certaines exigences, mais vient

également appuyer les municipalités pour certains projets. Ce support peut inclure le

développement d’inventaires harmonisés de GES pour les régions et municipalités et le soutien à

des organisations scientifiques pour générer des données précises pouvant servir à orienter les

politiques économiques et environnementales. Un tel soutien sera par la suite utile pour ces

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paliers de gouvernement qui bénéficieront également des réductions de GES obtenues par les

villes dans leurs propres bilans.

Le schéma d’aménagement et de développement de la Ville de Sherbrooke s’inscrit également à

la suite d’une démarche plus générale qui l’a mené a annoncé son Énoncé de vision stratégique

(Ville de Sherbrooke, 2012), une conceptualisation de ce à quoi elle pourrait ressembler d’ici une

quinzaine d’années. Plusieurs éléments de ce document sont intéressants dans le cadre de cette

recherche. Par exemple, l’énoncé principal décrit Sherbrooke comme « ville universitaire, à

échelle humaine, respectueuse de l’environnement dont le dynamisme économique est un

modèle de référence au point de vue international. » Encore dans une autre phrase, « En tant

que capitale régionale d’envergure bien intégrée dans sa région, elle [Ville de Sherbrooke] sera

alors devenue un modèle de référence du point de vue international. » On constate donc le fort

intérêt, du moins dans l’Énoncé, de la Ville à développer le volet international. L’Énoncé de vision

stratégique laisse également entrevoir la place prioritaire que prendra le développement durable

dans l’évolution de la municipalité : Sherbrooke sera aussi devenue une « ville verte », car elle aura résolument opté pour un développement durable, réfléchi et mesuré, intégrant la protection de l’environnement et la mise en valeur des milieux naturels, dans un contexte de changements climatiques. Elle aura optimisé l’occupation du territoire urbain et mis en valeur ses territoires rural et agricole (Ville de Sherbrooke, 2012).

Avec de telles ambitions, Sherbrooke apparaît comme la parfaite candidate pour explorer le rôle

potentiel des municipalités de taille moyenne au sein des négociations climatiques

internationales et des organisations qui y œuvrent. La mise à jour de son schéma

d’aménagement aura plusieurs fonctions importantes pour Sherbrooke, soit d’assurer la

planification de l’utilisation du territoire pour l’avenir tant économique que social; la conservation

et la mise en valeur des ressources; et la protection de milieux naturels fragiles et de territoires

d’intérêt.

Dans la lutte aux changements climatiques, l’aménagement du territoire, compétence déléguée

aux villes sur leur territoire, revêt une importance particulière dans le contexte québécois. À

l’image de la province, la principale source d’émissions de GES de la Ville de Sherbrooke

provient des transports routiers. Dans l’inventaire des émissions de GES de celle-ci pour l’année

2009 (ENVIRO-ACCES, 2010), on apprend que les émissions totales – comprenant les

émissions de l’administration municipale (bâtiments, flotte de véhicule, traitement des eaux

usées) et de la collectivité (gestion des matières résiduelles et transport), mais excluant les

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secteurs de l’énergie et industriel – ont été de 554 569 tonnes de CO2éq du 1er janvier au 31

décembre 2009. De ce chiffre, 89,8% est attribuable au transport de la collectivité. Loin derrière,

on retrouve en second la gestion des matières résiduelles avec 7,6% des émissions totales.

Indéniablement, l’inventaire des émissions est une étape préalable et essentielle à

l’établissement d’un plan d’action concret de développement durable. Sherbrooke a d’ailleurs été

la 4e ville québécoise à produire un inventaire de ses émissions de GES (2007).

Comme l’indique clairement l’inventaire des émissions de la Ville de Sherbrooke, tout effort de

lutte aux changements climatiques et d’amélioration de la qualité de l’air doit prendre en compte

le transport routier. Il s’agit d’un défi important pour Sherbrooke car, hors de la zone centre-ville,

le développement urbain est morcelé. Le schéma d’aménagement de la Ville de Sherbrooke

sépare son territoire en trois types de milieu : le milieu urbain (31,5% du territoire), le milieu rural

(31,7%) et le milieu agricole (36,9%). Chacun de ces milieux a des objectifs de développement et

des contraintes précises et uniques. Pour s’attaquer efficacement au défi que posent les

transports routiers, il faut évidemment s’attarder en priorité au secteur urbain. En fonction des

efforts de concentration de son développement dans le périmètre d’urbanisation, Sherbrooke est

placée devant une opportunité d’adopter des pratiques urbanistiques respectant le

développement durable. L’établissement de ce « périmètre d’urbanisation » est une mesure clé

du nouveau plan d’aménagement afin d’éviter l’étalement urbain et, du même coup, gérer plus

efficacement la planification des réseaux d’infrastructures, tel que le réseau routier et les réseaux

d’aqueduc et d’égout. Dans la perspective d’améliorer le système de transport en commun de la

Ville, celle-ci, en collaboration avec la Société de transport de Sherbrooke, a adopté en février

2012 un plan de mobilité durable qui définit les « grandes orientations liées à la mobilité

durable ».

Bien que le territoire sherbrookois comprenne des infrastructures ferroviaires, celles-ci ne font

pas l’objet d’un usage intensif. Le transport interurbain collectif de personnes par train a été

abandonné au début des années 1990 par les compagnies ferroviaires et, actuellement, les

seules perspectives de transport collectif par cette voie consistent au transport nolisé de

touristes. Tout de même, les auteurs du schéma d’aménagement ont mentionné vouloir étudier

cet enjeu pour l’avenir. Cette perspective pourrait s’avérer intéressante dans un éventuel

développement à grande échelle du fait que Sherbrooke occupe une position stratégique au

cœur des Cantons-de-l’Est, à trente minutes de la frontière des États-Unis et au centre du

triangle formé par Montréal, Québec et la Nouvelle-Angleterre.

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Le développement des transports routiers sera très probablement le plus important défi posé à la

lutte aux changements climatiques au niveau mondial. Comme la plupart de ces transports se

feront sur le territoire des municipalités, il va de soi que les réductions d’émissions de GES que

peuvent faire ces dernières auront un impact direct sur les changements climatiques. Dans ce

contexte, il apparaît essentiel d’étudier de façon sérieuse l’implication des municipalités de toutes

tailles dans la discussion mondiale sur le sujet.

2.3 Les villes et les négociations climatiques internationales

« Les villes s’impliquent dans les négociations climatiques parce qu’il y a une incompréhension

des décisions prises par les États lors des négociations internationales » (Price, 2012)

- Jon Price, Centre for Low Carbon Futures

Les problèmes environnementaux que nous connaissons aujourd’hui sont étroitement liés à

plusieurs défis que doivent surmonter les villes. La congestion routière, l’étalement urbain et les

pénuries de logements accentuent la pollution de l’air, rendent l’adaptation aux impacts des

changements climatiques plus difficile tout en augmentant les coûts d’entretien des

infrastructures. Il est d’ailleurs fréquent d’entendre, et ce même par certains dirigeants de ce

monde, que nous avons besoin que les villes, les gouvernements subnationaux, de même que la

société civile et les entreprises privées fassent partie de la solution dans la lutte aux

changements climatiques (Otto-Zimmerman, p.3). Pourtant, ces acteurs ne sont pas inclus à part

entière dans le processus décisionnel au niveau international. Les gouvernements locaux1 (un

groupe qui comprend autant les villes que les gouvernements subnationaux) constituent plutôt un

sous-ensemble au sein des Nations Unies, paradoxalement catégorisé comme « non-

gouvernemental ».

Sachant que la population mondiale augmentera de façon significative, il importe de trouver des

moyens efficaces et rapides pour tenter de solutionner la crise environnementale. Nous avons

pu constater au cours des dernières années que les institutions internationales et leurs

mécanismes semblent figés et que la situation économique mondiale est instable. Tout cela fait

d’autant plus réaliser la nécessité d’un changement de paradigme dans notre approche des

discussions internationales sur l’environnement et le développement. Pour certains observateurs,

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1 L’Agenda 21, adopté à la Conférence sur l’environnement et le développement de Rio 1992, accorde aux « Collectivité locales » (Local Authorities) un statut particulier au sein des Nations Unies, au même titre que huit autres parties prenantes provenant principalement de la société civile. Cet ensemble de parties prenantes est appelé, en anglais, les Major Groups.

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les gouvernements nationaux devraient « prendre des mesures délibérées pour construire un

nouveau système de gouvernance environnemental » (Otto-Zimmerman, pp. 6-7). Ce que l’on

connaît actuellement comme la gouvernance environnementale inter-« nationale » céderait donc

la place à une gouvernance environnementale « globale ». Bien que d’apparence radicale, l’idée

mérite réflexion. Après tout, certaines méga-cités comme Mumbai, Tokyo ou Sao Paolo ont à

elles seules des populations plus grandes que celles de chacun des 150 plus petits États

membres des Nations Unies.

Dans la constitution de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

(CCNUCC), texte de base des négociations, il n’existe aucune mention sur les villes. La

Convention fait plutôt référence aux diverses problématiques et aux responsabilités étatiques en

ce qui concerne les changements climatiques. Il en va de même pour le Protocole de Kyoto

(1997) et la Plateforme de Durban (2011). C’est seulement dans les Accords de Cancún de

2010, signés préalablement à la Plateforme de Durban, qu’on retrouve la première mention aux

gouvernements locaux. L’article 7 des Accords (p.7, décision 1/ CP16) : Reconnaît que de multiples parties prenantes doivent être mobilisées aux niveaux mondial, régional, national et local, qu’il s’agisse de gouvernements, y compris les administrations infranationales et locales, [...] sont d’une grande importance pour agir efficacement sur tous les aspects des changements climatiques (CCNUCC, 2010)

Les villes sont à la fois le centre de l’activité économique et, conséquemment, la principale

source des émissions de GES. En accordant un plus grand rôle aux gouvernements locaux, les

États encourageraient la mobilisation de nouvelles ressources, l’engagement de nouvelles

parties prenantes et accélèreraient l’application des politiques durables. La plupart des experts

qui ont écrit sur le sujet s’entendent cependant pour dire qu’il ne s’agit pas d’exclure les

gouvernements nationaux. Ces derniers ont un rôle primordial à jouer dans la création du cadre

politique qui structure l’environnement dans lequel les autres acteurs évoluent. Reste à savoir si

les municipalités et autres acteurs locaux sont prêts à recevoir ces nouvelles responsabilités.

3 Analyse

À travers la revue de la littérature présentée précédemment ainsi que l’analyse de données

recueillies sur le terrain, il est possible de procéder à l’analyse et répondre ainsi à la question de

recherche.

3.1 S’impliquer dans les réseaux internationaux en tant que ville moyenne

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Dans la mise en contexte précédente, il a été mentionné que les villes s’impliquent dans les

réseaux climatiques internationaux, car ceux-ci sont un moyen pour faire valoir l’intérêt dans la

lutte aux changements climatiques. Bien que plusieurs regroupements réunissent des mégapoles

et des grandes villes, nombreux sont ceux qui incluent les moyennes et petites villes.

Heureusement, car, à travers les entrevues et les écrits recensés, nous avons pu constater que

le seul moyen pour qu’une ville – peu importe sa taille – s’implique à l’international, c’est qu’elle

se regroupe avec d’autres villes pour porter sa voix à une plus grande échelle. Les villes ont

l’avantage de pouvoir appliquer des règlements plus concrets, plus rapidement, en complément

aux décisions prises au cours des négociations internationales ce qui a le potentiel d’accélérer le

processus de lutte aux changements climatiques.

Selon la Commission Européenne, institution où les réseaux de villes sont très développés, les

villes doivent voir les changements climatiques en trois volets. Premièrement comme une

menace qui doit être combattue au niveau local; également comme une opportunité de

développement durable; et finalement comme un espace pour une gouvernance moderne, plus

proche du citoyen, plus responsable, participative et transparente (Ballesteros, 2012).

3.1.1 Les bénéfices et apports

Lorsqu’une ville participe à ce type de regroupement, elle peut apporter ses idées, ses bonnes

pratiques en matière d’environnement et son expertise. Elle peut également bénéficier d’un

réseautage professionnel et académique, de cours spécialisés, d’un matériel de référence, de

logiciels et d’un accès à des évènements internationaux (Ballesteros, 2012).Le fait de pouvoir

accéder à l’expertise d’un réseau permet aussi d’élaborer des politiques appropriées aux besoins

spécifiques de la population locale. Se réunir entre villes de petite et moyenne taille permet de

porter les préoccupations particulières de chaque ville à une échelle globale et d’avoir un plus

grand impact. Ainsi, travailler en groupe réduit les coûts de développement de plans d’action, de

consultations, de mise en œuvre, d’ouverture de bureaux, etc. (Dantec, 2012).

Toutes les villes qui participent à ces mouvement y trouvent leur compte, et ce autant les villes

riches que les villes pauvres. Un sondage réalisé préalablement à la conférence Rio+20 par

l’ICLEI et la London School of Economics (LSE Cities) auprès de 53 villes dans le monde

démontrait en effet que 65% des villes sondées incluent le développement économique dans

leurs politiques vertes (Les Cities & ICLEI, 2011). Les réseaux cherchent à développer des villes

durables autant au niveau économique qu’environnemental tout en créant de l’emploi localement

(Heinen-Esser, 2012). Ils prônent un mode de pensée coopératif dans lequel une nouvelle élite

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politique soucieuse des impacts des changements climatiques doit prendre place pour les

prochaines années à venir (ICLEI, 2012). Pour les leaders politiques, l’adhésion à des groupes

internationaux leur permet de renforcer leurs capacités pour ainsi être en mesure de prendre des

décisions avec les autres ordres de gouvernements (ICLEI, 2012).

3.1.2 Les contraintes à l’implication

Les villes moyennes québécoises font face à de grands défis et doivent rendre compte de leurs

actes à leurs citoyens. C’est pourquoi il est normal que celles-ci investissent dans des projets

locaux au détriment des projets d’envergure internationale, comme l’implication dans des

réseaux internationaux sur le climat, dont les bénéfices immédiats pour leurs citoyens sont

parfois faibles. Il ressort d’ailleurs que pour la plupart des villes, les principaux freins au

déploiement de politiques de développement durable sont le manque de financement public et le

support insuffisant de la part des paliers de gouvernance supérieurs (LES Cities & ICLEI, 2012).

Selon 60% des villes interrogées dans le sondage Going Green mentionné précédemment, le

cadre de réglementation national ne serait pas suffisant pour supporter l’agenda vert de celles-ci,

particulièrement en Amérique du Nord et en Europe.

Toutefois, on peut penser que la situation inverse a paradoxalement le même effet de

désengagement envers les réseaux. Il se peut en effet que la volonté de rejoindre de tels

regroupements au Québec ne connaisse pas une grande popularité, car le gouvernement

provincial a déjà mis à la disposition des municipalités des programmes visant la lutte aux

changements climatiques dans ses derniers plans d’action sur les changements climatiques. Le

Programme Climat municipalités dans le Plan d’action 2006-2012, qui offrait un soutien financier

au milieu municipal pour la réalisation ou la mise à jour d’inventaires d’émissions de GES,

l’élaboration de plans d’actions visant leur réduction ainsi que pour l’élaboration de plans

d’adaptation(MDDEFP, 2013), en est un bon exemple. Si cela est vrai, on pourrait conclure que

les municipalités québécoises sont satisfaites d’un modèle institutionnel mené par le sommet, ou

top-down. Tout en reconnaissant que la collaboration inter-gouvernementale est essentielle à la

mise en œuvre de stratégies climatiques cohérentes et efficaces, nous croyons qu’une

collaboration horizontale, c’est-à-dire entre plusieurs types d’acteurs (gouvernement locaux,

secteur privé, société civile, etc.) et via des réseaux transnationaux, est également bénéfique.

La recherche menée dans le cadre de ce travail permet de cerner que les villes québécoises de

taille moyenne ne sont pas actives à l’international en ce qui concerne la lutte aux changements

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climatiques. Deux villes, Sherbrooke et Drummondville, ont été sondées en ce qui concerne la

vision de leur ville à l’international en matière d’environnement. Elles soulignent qu’il est essentiel

que les villes s’impliquent dans la lutte aux changements climatiques, qu’elles sont fières de leurs

accomplissements et qu’elles continueront à aller de l’avant pour développer davantage leurs

plans environnementaux, mais individuellement.

À la suite d’entrevues effectués auprès de fonctionnaires de la Ville de Sherbrooke, de la Ville de

Drummondville, des délégués de réseaux internationaux sur le climat ainsi que de la mise en

contexte réalisée auparavant nous avons pu procéder à une analyse permettant de mieux

répondre à la question de recherche posée précédemment : quels sont les bénéfices qu’une ville

de taille moyenne peut retirer d’une implication dans des réseaux internationaux qui se

consacrent au rôle des villes dans la lutte aux changements climatiques?

La réponse est à deux volets. Dans un premier temps, il est clair que l’adhésion et l’implication

d’une ville au sein de réseaux régionaux ou transnationaux comporte plusieurs avantages

intéressants pour les villes de toutes tailles, le tout bien souvent pour un coût financier modique,

surtout en comparaison des gains. De plus, pour les villes de tailles moyenne et petite, il s’agit

d’un bon moyen pour développer des projets ambitieux et se regrouper pour donner du poids à

leurs revendications auprès des paliers gouvernementaux supérieurs. Pourtant, ce sont surtout

les grandes villes qui utilisent ces réseaux actuellement (Corfee-Morlot, p.30).

Au cours des dernières années, de plus en plus de leaders municipaux se sont ainsi impliqués

dans les politiques de développement durable et de changements climatiques. Plusieurs de ces

acteurs se sont eux-mêmes fixés des objectifs de réduction de GES pour leur ville qui dépassait

parfois de beaucoup les engagements pris au niveau national. L’initiative U.S. Mayor’s Climate

Protection Agreement, par exemple, a réuni plus de mille maires de villes américaines qui se sont

mis d’accord pour atteindre, ou même excéder, les objectifs du Protocole de Kyoto, alors que les

États-Unis n’avaient même pas ratifié le Protocole (Corfee-Morlot, p.30). Outre les réseaux

internationaux, plusieurs réseaux régionaux ont aussi été développés en parallèle à différents

endroits pour favoriser des revendications basées sur des réalités locales communes et

semblables. Toutefois, la prise de décision revient aux gouvernements locaux et aux

municipalités et l’influence des réseaux, envisagée de façon isolée, est limitée.

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Bien que de nombreuses municipalités, possédant la plupart du temps un accès à un capital

humain et financier substantiel, aient décidé d’aller de l’avant avec des politiques de lutte aux

changements climatiques, il semble que la majorité d’entre elles n’aient pas encore suivi cette

voie (Corfee-Morlot, p.45). Quelques auteurs ont déjà soulevé ce phénomène et ont servi une

mise en garde contre une situation où des « îlots de bonne pratique » seraient entourés d’océans

de « business-as-usual », détournant ainsi l’attention des réelles solutions.

En effet, malgré tous les avantages que l’on reconnaît aux réseaux de gouvernements locaux,

ceux-ci ne peuvent être vraiment efficace sans la collaboration nécessaire entre gouvernements

locaux, fédérés (ou subnationaux) et nationaux. Les compétences importantes qui sont

déléguées aux villes – qui varient d’ailleurs d’un État à un autre – et leurs permettent d’agir sur

leur territoire, sont contraintes par le fait que les fondements légaux qui les encadrent sont la

plupart du temps enchassés à d’autres niveaux de législation et donc, hors de leur contrôle. Il

apparaît essentiel que les gouvernements nationaux et subnationaux s’impliquent, encadrent et

soutiennent le développement de mesures vertes dans les municipalités pour rendre ces

pratiques plus courantes et créer des bases de comparaisons communes entre les villes, au lieu

d’avoir quelques champions de la cause environnemental faisant cavalier seul. Ceci dit, les

gouvernements locaux et les municipalités ne doivent pas attendre les gouvernements nationaux

ou un éventuel accord international (assez incertain) pour prendre des actions par elle-même.

En résumé, il faut préférablement rechercher un modèle hybride, qui combine à la fois les

avantages des modèles verticaux et horizontaux. Un partenariat solide avec les paliers de

gouvernements supérieurs, ce qui semble possible au Québec avec l’ouverture du gouvernement

provincial sur les dossiers environnementaux, et un renforcement des connaissances et de la

position des villes via les réseaux régionaux et transnationaux semble être la clé du succès des

villes dans la transition vers un développement durable. Comme dans toute démarche de

développement durable, il faudra également inclure les autres parties prenantes essentielles que

sont les organisations de la société civile, les entreprises privées et les institutions académiques

et de recherche.

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4 Conclusion

« La route vers la durabilité globale passe par les villes et villages du monde »

- Ban Ki-moon, secrétaire-général des Nations Unies

Les villes sont des entités complexes et hétérogènes qui partagent néanmoins des propriétés

communes. Il n’y a pas de solution « one size fits all », ou de solution unique, qui satisferait à

toute la communauté des villes, mais chacune d’entre elles a néanmoins la possibilité d’améliorer

son bilan environnemental, d’une façon ou d’une autre. Les opportunités varient d’une ville à une

autre, dépendamment du niveau de richesse, des cadres réglementaires en place, de la

composition industrielle et des différentes options de transition vers une plus faible production de

carbone. En plus d’y gagner au niveau de leur environnement, avec une plus grande qualité de

l’air et des cours d’eau notamment, elles pourraient faire des gains économiques en engageant

leur appareil politique en entier vers le développement de mesures qui prennent en compte le

développement durable. Les investissements de même que les décisions stratégiques qui seront

prises au cours des prochaines années détermineront où se situeront les gagnants et les

perdants dans la course vers un futur durable (LSE Cities & ICLEI, 2012).

Dans le cas d’une ville comme Sherbrooke, les possibilités d’amélioration, comme mentionné

précédemment, se trouvent prioritairement dans le domaine des transports routiers. La

population de la Ville n’affichera vraisemblablement pas une forte croissance pour les prochaines

décennies, ce qui enlève une certaine pression sur l’expansion du territoire. Les autorités devront

donc poursuivre la mise en œuvre du plan d’aménagement qu’ils ont établi en 2012 et continuer

à chercher à améliorer les outils en place. La revalorisation de certains espaces,

avantageusement situés mais présentement sous-exploités, apparaît comme une option

intéressante à développer à court et moyen terme. Tout cela peut être mené de façon individuelle

par la municipalité, avec le soutien du gouvernement provincial cependant, comme nous l’avons

démontré.

Cependant, si la Ville de Sherbrooke est sérieuse dans ses ambitions affichées de devenir un

« modèle de référence au point de vue international », elle ne peut écarter les avantages que lui

procureraient une participation active au sein de réseaux transnationaux voués à la promotion du

rôle des villes dans le développement de politiques de développement durable. Seule, elle ne

peut espérer avoir le poids nécessaire pour être reconnue en dehors de sa sphère d’influence

directe. Ceci est vrai pour toutes les villes, grandes, moyennes et petites, partout sur la planète.

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Seules quelques mégapoles peuvent prétendre à une telle influence de façon unilatérale, et

même elles participent volontiers à des regroupements de villes pour avoir accès à la scène

internationale. Au-delà des réseaux déjà existants, nous avons constaté, à l’échelle québécoise,

une absence presque totale d’implication des villes au sein d’organisations engagées dans

l’amélioration des pratiques en matière d’aménagement du territoire, de lutte aux changements

climatiques et de transports durables. Il y a là, il nous semble, une opportunité à saisir pour une

municipalité proactive de lancer un réseau régional ou provincial dans ces domaines. Le

développement d’un tel réseau pourrait générer des expériences enrichissantes et favoriserait

l’acquisition de connaissances des municipalités québécoises qui leur seraient utiles pour les

décisions qu’elles auront à prendre d’une façon ou d’une autre, plus tôt que tard.

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Annexe I - Types d’impacts avec exemples d’impacts sur les villes

Impacts

Direct

Indirect

Changements

climatiques

Grandes

variations dans

les changements

climatiques

Changements

climatiques

catastrophiques

Économie Diminution/augmentatio

n de la consommation

énergétique due à la

demande en chauffage

ou climatisation

Augmentation/ Déclin

du tourisme dû à

l’augmentation de la

température

Pertes d’actifs, dû à

l’incertitude de

l’augmentation du

niveau de la mer (V)

Pertes d’actifs

dus aux ouragans

ou tempêtes (V)

Pertes

significatives

d’actifs dues à

une augmentation

catastrophique du

niveau de la mer

Effets de la diminution

du tourisme dans

l’économie de la ville.

Déclin de la productivité

ouvrière due à des

problèmes de santé

Diffusion spatiale ou

sectorielle des pertes

économiques dans

l'ensemble du système

économique (par

exemple par le biais de

perturbation des

services de base à la

suite d’une tempête) (V)

Effets à long terme sur

le développement

économique

Société Augmentation de la

mortalité et de la

morbidité du

développement de

maladies dues à

l’augmentation de la

température planétaire

Perte du confort

thermique dans la ville

Populations à risque dû

Nombreux décès

dus aux

fréquentes

vagues de

chaleur et stress

thermiques

Populations à

risque dans les

villes côtières dû

à l’augmentation

Pertes culturelles

et migrations

incluant des

aspects éthiques

induites par des

élévations

catastrophiques

du niveau de la

mer

Effets du changement

climatique induit

pénuries d'eau

provoquant de la

mortalité et de la

morbidité.

Perte de la sécurité

humaine. Conflits

infra/intra étatiques

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à l’augmentation du

niveau de la mer(Q)

du risque de

tempêtes (Q)

Notes: V = valeur monétaire; Q = quantité métrique non pas physique plutôt que valeurs

monétaires. Les impacts qui peuvent être mesurés en valeurs monétaires sont identifiés par (V);

cela inclut les impacts directs et indirects sur le marché. Quelques impacts non évalués par le

marché économique, comme le risque d’inondations dans les côtes, sont identifiés par (Q), et ils

sont décrits dans des termes physiques et non pas en valeurs monétaires. Cela inclut les risques

pour les personnes et les pertes d’actifs (par exemple, risque d’inondation) mesurables avec des

valeurs physiques comme « le nombre de personnes à risque d’inondation » ou « la taille d’un

terrain à risque ».

HALLEGATE, S.,et al.,« The Economics of Climate Change Impacts and Policy Benefits at City

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Annexe 2- Villes moyennes en termes de population

Nom géographique Nb d’habitants par ville

moyenne en 2011

Nb d’habitants des villes

moyennes par province en

2011

Canada 33 476 688

Terre-Neuve 106 172

1 St-John’s 106 172

Île-du-Prince-Édouard 0

Nouvelle-Écosse

1 Halifax 390 096 390 096

Nouveau-Brunswick 0

Québec 2 090 709

1 Québec 516 622

2 Laval 401 553

3 Gatineau 265 349

4 Longueuil 231 409

5 Sherbrooke 154 601

6 Saguenay 144 746

7 Lévis 138 769

8 Trois-Rivières 131 338

9 Terrebonne 106 322

Ontario 5 765 982

1 Ottawa 883391

2 Mississauga 713 443

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!

24

3 Brampton 523 911

4 Hamilton 519 949

5 London 366 151

6 Markham 301 709

7 Vaughan 288 301

8 Kitchener 219 153

9 Windsor 210 891

10 Richmond Hill 185 541

11 Oakville 182 520

12 Burlington 175 9

13 Greater

Sudbury/Grand Sudbury

160 274

14 Oshawa 149 607

15 Barrie 135 711

16 St. Catharines 131 0

17 Cambridge 126 748

18 Kingston 123 363

19 Whitby 122 022

20 Guelph 121 688

21 Ajax 109 600

22 ThunderBay 108 359

23 Chatham-Kent 103 671

Manitoba 663 617

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!

25

1 Winnipeg 663 617

Saskatchewan 415 289

1 Saskatoon 222 189

2 Regina 193 100

Alberta 812 201

Edmonton 812 201

Colombie-Britannique 1 962 638

1 Vancouver 603 502

2 Surrey 468 251

3 Burnaby 223 218

4 Richmond 190 473

5 Abbotsford 133 497

6 Coquitlam 126 456

7 Kelowna 117 312

8 Saanich 109 752

9 Langley 104 177

Yukon 0

Territoires du Nord-Ouest 0

Nunavut 0

TOTAL 12 206 704

TOTAL % 36%