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Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans les soins FANNY DESCLOUX Étudiante Bachelor – Filière Physiothérapie AÏCHA GROSJEAN Étudiante Bachelor – Filière Physiothérapie Directrice de travail : LILIANA STAFFONI-DONADINI TRAVAIL DE BACHELOR DÉPOSÉ ET SOUTENU A LAUSANNE EN 2012 EN VUE DE L’OBTENTION D’UN BACHELOR OF SCIENCE HES-SO EN PHYSIOTHERAPIE Haute Ecole de Santé Vaud Filière Physiothérapie

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Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son

acceptation dans les soins

FANNY DESCLOUX

Étudiante Bachelor – Filière Physiothérapie

AÏCHA GROSJEAN

Étudiante Bachelor – Filière Physiothérapie

Directrice de travail : LILIANA STAFFONI-DONADINI

TRAVAIL DE BACHELOR DÉPOSÉ ET SOUTENU A LAUSANNE EN 2012 EN VUE DE

L’OBTENTION D’UN BACHELOR OF SCIENCE HES-SO EN PHYS IOTHERAPIE

Haute Ecole de Santé Vaud Filière Physiothérapie

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Résumé

Introduction : De récentes études scientifiques ont prouvé l’efficacité de l’hypnose

notamment pour la gestion des douleurs. Cependant elle est encore peu répandue dans les

services hospitaliers en Suisse Romande. Les représentations sociales, façons personnelles de

se représenter et d’interpréter le monde orientent le comportement humain. Concernant

l’hypnose, elles jouent un rôle central dans les attitudes du patient et du thérapeute face à

l’acceptation du phénomène.

Objectif : Identifier les représentations sociales des soignants et de la population générale à

propos de l’hypnose.

Méthode : Revue qualitative de la littérature par analyse thématique des questionnaires

utilisés pour interroger les représentations.

Résultats : L’analyse des questionnaires de 5 études a permis d’identifier 6 représentations

face au phénomène hypnotique. Elles définissent l’hypnose comme contrôlée, menaçante,

fantastique, révélatrice, légitime en médecine et l’hypnotisabilité comme critérielle.

Discussion : Ces représentations influencent l’acceptation de l’hypnose dans les soins de

manière positive ou négative. Elles sont véhiculées par différents vecteurs tels que les médias,

les valeurs sociales et culturelles et l’histoire même de l’hypnose. Il est important que le

thérapeute explore les croyances du patient face à l’hypnose mais aussi celles qui lui sont

propres.

Conclusion : Il y a dans toutes ces représentations, la notion de prise ou de perte de contrôle

engendrant un déséquilibre dans la relation thérapeutique. La connaissance de celles-ci

permettrait d’adopter des stratégies afin d’améliorer l’acceptation de l’hypnose dans les soins.

Mots-clés : Représentations sociales, hypnose, revue qualitative.

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Avertissement

Les prises de position, la rédaction et les conclusions de ce travail n’engagent que la

responsabilité de ses auteurs et en aucun cas celle de la Haute Ecole de Santé Vaud, du Jury

ou du Directeur du Travail de Bachelor.

Nous attestons avoir réalisé seules le présent travail, sans avoir utilisé d’autres sources que

celles indiquées dans la liste de références bibliographiques.

12 juillet 2012, Descloux Fanny et Grosjean Aïcha.

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Remerciements

Nos chaleureux remerciements à…

… Madame Liliana Staffoni-Donadini , Professeure HES-S2 et directrice de notre travail de

Bachelor, pour ses précieux conseils et sa foi en notre démarche,

… Madame Magali Serex, bibliothécaire, pour son dévouement et son aide lors de notre

recherche documentaire,

… Madame Maryse Davadant, infirmière hypnopraticienne au CHUV et Monsieur

Guillaume Finti , physiothérapeute formé en hypnose à l’Hôpital Orthopédique, pour leur

disponibilité et la transmission de leur savoir sur l’hypnose,

… Madame Virginie Descloux, assistante-doctorante en psychologie à l’Université de

Genève, pour ses relectures attentives et ses critiques constructives,

… Madame Gabrielle Grosjean, infirmière de liaison au CHUV, pour sa relecture et ses

corrections minutieuses,

… Mesdames Véronique Hasler, Enseignante HES-S2, Corinne Gaudin et Christine

Pirinoli , Professeures HES-S2, ainsi que Monsieur Claude Pichonnaz, Professeur HES-

S2, pour leurs conseils méthodologiques avisés,

… Messieurs Nicolas Hazi et Nicolas Meylan, pour leur patience et leur compréhension

lors de l’élaboration de notre travail

… Nos proches, pour leurs relectures et leur soutien à toute épreuve lors de ces deux années

de travail intense,

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Table des matières

1 Introduction ........................................................................................................................ 1

2 Cadre théorique .................................................................................................................. 2

2.1 Hypnose ....................................................................................................................... 2

2.1.1 Définition ............................................................................................................. 2

2.1.2 Historique ............................................................................................................. 2

2.1.3 Applications pratiques .......................................................................................... 4

2.1.4 Effets physiologiques ........................................................................................... 5

2.1.4.1 Effets physiologiques globaux ...................................................................... 6

2.1.4.2 Hypnose et douleur ....................................................................................... 6

2.1.5 Indications ............................................................................................................ 7

2.1.6 Contre-indications ................................................................................................ 8

2.1.7 Hypnose et physiothérapie ................................................................................... 8

2.1.8 Situation actuelle en Suisse .................................................................................. 9

2.2 Les représentations sociales ....................................................................................... 10

2.2.1 Définition ........................................................................................................... 10

2.2.2 Organisation et élaboration d'une représentation ............................................... 11

2.2.2.1 La construction d'une représentation : le noyau central .............................. 11

2.2.2.2 La construction d'une représentation: les systèmes périphériques .............. 12

2.2.3 Fonctions de la représentation ............................................................................ 12

2.2.3.1 Représentation et comportement ................................................................. 13

2.2.4 Représentations sociales dans les soins .............................................................. 15

2.3 Problématique ............................................................................................................ 15

3 Méthodologie ................................................................................................................... 17

3.1 La méthodologie qualitative ..................................................................................... 17

3.1.1 Philosophie de recherche ................................................................................... 17

3.1.2 Méthodologie qualitative : le concept .............................................................. 19

3.1.2.1 L’intérêt de la méthodologie qualitative ..................................................... 19

3.1.2.2 L’analyse thématique ................................................................................. 20

3.2 Etapes de la revue ..................................................................................................... 21

3.2.1 Stratégie de recherche documentaire ................................................................ 21

3.2.2 Critères d’inclusion et d’exclusion .................................................................. 22

3.2.3 Sélection des articles ........................................................................................ 23

3.2.4 Qualité des articles ............................................................................................ 23

3.2.5 Analyse thématique des articles inclus ............................................................... 24

3.2.5.1 Codage du texte ........................................................................................... 24

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3.2.5.2 Mise en place des thèmes descriptifs .......................................................... 25

3.2.5.3 Mise en place des thèmes analytiques......................................................... 26

4 Résultats ........................................................................................................................... 27

4.1 Description des études ............................................................................................... 27

4.2 Qualité des articles ..................................................................................................... 28

4.3 Résultats en lien avec notre question de recherche ................................................... 29

4.3.1 L’hypnose contrôlée ........................................................................................... 30

4.3.1.1 La maîtrise du patient sur la situation ......................................................... 30

4.3.1.2 Le caractère normal de l’hypnose ............................................................... 30

4.3.1.3 L’hypnose comme technique sûre............................................................... 31

4.3.1.4 L’attraction pour l’hypnose ......................................................................... 31

4.3.2 L’hypnose menaçante ......................................................................................... 31

4.3.2.1 La perte de contrôle du patient .................................................................... 31

4.3.2.2 Le thérapeute tout-puissant ......................................................................... 32

4.3.2.3 La dangerosité de l’hypnose ....................................................................... 32

4.3.3 L’hypnose fantastique ........................................................................................ 32

4.3.3.1 Le caractère ésotérique de l’hypnose .......................................................... 33

4.3.3.2 L’hypnose modificatrice des facultés mentales .......................................... 33

4.3.3.3 L’hypnose, thérapie miracle ........................................................................ 33

4.3.3.4 La perte de crédibilité de l’hypnose ............................................................ 33

4.3.4 L’hypnose est légitime en médecine .................................................................. 34

4.3.4.1 L’hypnose comme complément thérapeutique facilitateur ......................... 34

4.3.4.2 L’utilité de l’hypnose en médecine ............................................................. 34

4.3.5 L’hypnose révélatrice ......................................................................................... 34

4.3.5.1 L’impossibilité de mentir sous hypnose ..................................................... 34

4.3.5.2 La fiabilité du discours sous hypnose ......................................................... 35

4.3.5.3 L’hypnose révélatrice de la mémoire enfouie ............................................. 35

4.3.6 L’hypnotisabilité critérielle ................................................................................ 35

4.3.6.1 La faiblesse d’esprit des gens hypnotisés ................................................... 35

4.3.6.2 La non universalité de l’hypnose ................................................................ 35

5 Discussion ........................................................................................................................ 36

5.1 Hypnose contrôlée ..................................................................................................... 36

5.2 Hypnose menaçante ................................................................................................... 37

5.3 Hypnose fantastique .................................................................................................. 40

5.4 Hypnose légitime en médecine .................................................................................. 42

5.5 Hypnose révélatrice ................................................................................................... 43

5.6 Hypnotisabilité criterielle .......................................................................................... 44

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5.7 Synthèse générale ...................................................................................................... 45

5.8 Implications pour la pratique ..................................................................................... 47

5.9 Recommandations pour la pratique ........................................................................... 49

5.10 Limites de la revue ................................................................................................. 49

5.10.1 Limites des études .............................................................................................. 49

5.10.2 Limites de notre démarche ................................................................................. 51

5.11 Pistes de recherches futures ................................................................................... 52

6 Conclusion ........................................................................................................................ 53

Annexes : liste ............................................................................................................................. I

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1

1 INTRODUCTION

Grâce à l’avancée des recherches scientifiques, l’hypnose est de plus en plus définie comme

un phénomène physiologique à part entière. On comprend dès lors, de mieux en mieux les

mécanismes qui la sous-tendent, ce qui permet de lui apporter une certaine validité

scientifique. Plus précisément l’hypnose a largement fait ses preuves dans le domaine de la

gestion de douleur où nombres d’études prônent son efficacité (De Benedittis, 2003;

Vanhaudenhuyse et al., 2008; Virot & Bernard, 2010; Thornberry, Schaeffer, Wright, Haley

& Kirsh, 2007). Selon Miltner et Weiss (2007), elle serait la méthode non-pharmacologique la

plus efficace dans le cadre du contrôle de la douleur (traduction libre1, p.51). Ainsi elle

semble être un outil approprié en physiothérapie où la douleur est la première cause de

consultation (Cheing & Cheung, 2002, p. 735).

Selon notre expérience personnelle, nous avons pu constater que cet outil, pourtant prouvé

efficace, est encore peu répandu dans les services hospitaliers. De plus, la littérature actuelle

ne permet pas d’expliquer cette lacune. En cherchant à comprendre la disparité entre

l’évidence scientifique de l’intérêt thérapeutique de l’hypnose et la pratique clinique, nous

nous sommes intéressées aux représentations sociales de l’hypnose.

Barthassart, Lagger et Golay (2008), les définissent comme ceci:

Ces représentations peuvent être définies comme une association d’informations, d’images,

de sentiments qui nous servent à penser, communiquer avec autrui, mais surtout orientent

nos comportements. Il s’agit de notre façon de percevoir le monde, d’y donner sens, de

nous représenter notre relation aux autres et à l’action. (p. 848)

Elles sont un moteur du comportement humain et peuvent donc jouer un rôle dans

l’acceptation d’une thérapie. De plus, selon Michaux (2005), « la représentation de l’hypnose

joue ainsi un rôle central dans la détermination des attitudes du sujet2 et de l’hypnothérapeute

par rapport à l’hypnose » (p.344).

Les représentations semblent être un facteur clé dans l’acceptation de l’hypnose dans les

soins. C’est la raison pour laquelle, à travers ce travail, nous nous somme intéressées aux

représentations sociales vis-à-vis de l’hypnose.

1 Pour des raisons de simplification de rédaction et de clarté de lecture, nous n’ajouterons pas, par la suite, la terminologie « traduction libre » aux articles traduit de l’anglais ou de l’espagnol au français. 2 Le masculin a été systématiquement utilisé pour simplifier la rédaction et la lecture.

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2

2 CADRE THEORIQUE

2.1 HYPNOSE

Dans ce chapitre, nous allons tenter d’expliquer le vaste et complexe phénomène de

l’hypnose. Nous commencerons par un tour de la littérature pour la définir. Nous aborderons

ensuite son historique, ses effets et enfin son utilisation en médecine et en physiothérapie.

2.1.1 Définition

Il n’existe pas une définition consensuelle de l’hypnose. Depuis 1889 elle est reconnue

comme un processus physiologique naturel (Bellet, 2002, p. 80). Benhaïem (1994) définit

l’hypnose comme un état naturel où le corps et l’esprit sont soumis à diverses influences

sensitives ou affectives qui peuvent engendrer une modification du comportement (p. 11). Cet

état peut être spontané ou déclenché volontairement par soi-même (autohypnose) ou par un

thérapeute (Benhaïem, 1994, p. 11). Durant l’hypnose, le sujet est dans un état de conscience

modifiée (Benhaïem, 1994, p. 10). L’électroencéphalogramme montre un tracé qui n’est ni

sommeil, ni coma mais plutôt un état de veille (Salem & Bonvin, 2007, p. 20). Le sujet

semble endormi mais se trouve, en fait, dans un état mental d’éveil.

Virot et al. (2010), expliquent qu’il existe deux modalités d’éveil physiologique. La

conscience critique est l’état dans lequel une personne est ouverte et réceptive au monde

extérieur afin de prendre les meilleures décisions. La transe est la focalisation et la fixation

de l’attention sur une partie de la réalité pendant une durée supérieure à la conscience critique.

Le thérapeute cherche à encourager l’apparition d’une transe positive à l’aide de suggestions

basées sur l’objectif du traitement. Il induit la transe, accompagne le patient puis l’oriente vers

un retour à la conscience critique (p. 20).

Pour Erickson (1958), l’hypnose est « un état de concentration mentale, durant lequel les

facultés d’esprit du patient sont tellement accaparées par une seule idée que, pour le moment

il devient mort ou indifférent à toute autre considération ou influence » (Salem & Bonvin,

1999, p. 17).

Plus concrètement, l’hypnose est un phénomène naturel qui apparaît couramment chez tout un

chacun, que nous pouvons expérimenter par exemple lorsque nous sommes plongés dans nos

pensées, les yeux dans le vague sans porter attention à ce qui nous entoure. Elle n’est pas une

thérapie en elle-même mais plutôt un outil, efficace lorsqu’il est associé à un traitement.

2.1.2 Historique

L’hypnose est connue depuis des millénaires. On en retrouve des traces en Egypte antique,

dans la mythologie grecque et dans d’autres civilisations antiques (Salem et al., 2007, p.7).

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Durant son histoire, l’hypnose a connu alternativement des périodes de succès et des périodes

d’indifférence en fonction de la place que la société lui accordait (Salem et al., 2007).

L’histoire contemporaine de l’hypnose commence au XVIIIème siècle avec Franz-Anton

Mesmer (1734-1815), médecin allemand, qui invente le terme « magnétisme animal ». Selon

lui, l’individu possède des propriétés analogues à celles des aimants, s’attirant, se repoussant

et favorisant ainsi la circulation du « fluide », énergie vitale de l’Homme. Le magnétisme est

un moyen de combattre toutes les maladies. Ces dernières sont d’ailleurs expliquées comme

une entrave à la circulation du fluide. S’inspirant des travaux de Mesmer, le marquis de

Puységur (1751-1825), découvre le pouvoir de la parole sur le sujet magnétisé. Il qualifie cet

état de « somnambulisme magnétique » car les sujets tombent dans un état proche du sommeil

sans convulsion tout en restant éveillés, avec des capacités augmentées (Michaux, Halfon &

Wood, 2007, pp. 4-7).

En Angleterre, le chirurgien James Braid (1759-1860) affirme que la parole, le regard et les

gestes sont les seuls à pourvoir transmettre la volonté du magnétiseur à son sujet. Il est le

premier à proposer le terme « hypnotism » et donne à cette méthode des bases scientifiques.

Pour lui, un individu peut même s’hypnotiser seul (Michaux et al., 2007 ; Salem et al., 2007 ;

Virot et al., 2010).

En France, le débat se situe au XIXème siècle entre l’école de la Salpêtrière à Paris et l’école

de Nancy. Selon la première, « l’hystérie est la cause directe du phénomène hypnotique »

(Michaux et al., 2007, p. 10). Le médecin Jean Marie Charcot (1825-1893) définit que le

sommeil hypnotique est une névrose qui se développe chez les patients hystériques (Michaux

et al., 2007, p. 10). A Nancy, Ambroise Auguste Liébault (1825-1904), médecin généraliste,

décrit que la thérapie utilisant la suggestion verbale entraine un état d’hypnose chez tous les

sujets. « [L’école de Nancy] a pour philosophie que l’hypnose est due à la concentration de

l’attention du sujet sur l’idée de s’endormir que lui suggère l’hypnotiseur » (Michaux et al.,

2007, pp. 10-11).

Aux Etats-Unis, dans les années 1930, le psychiatre Milton Erickson (1901-1980) développe

une nouvelle technique d’hypnose. Selon Michaux et al. (2007), « Erickson perçoit l’hypnose

comme un moyen donné à la personne de potentialiser ses ressources pour changer » (p.

15). « Il n’y a pas de suggestion autoritaire visant le symptôme…. Le thérapeute sait que la

personne possède les ressources nécessaires au changement : c’est au thérapeute de savoir

utiliser le langage du patient pour lui permettre d’y accéder » (Michaux et al., 2007, pp. 15-

16). Selon la thèse d’Yvay (2005), Erickson décrit la théorie de la communication qui

« devient un outil thérapeutique » (p.24), permettant au patient d’utiliser les ressources

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personnelles inconscientes dont il a perdu l’usage (Bellet, 2002, p.63). En effet, « l’hypnose

mobilise le fonctionnement inconscient » (Michaux et al., 2007, p.123), qui par opposition au

conscient, fait intervenir des ressources qui permettent une reprogrammation mentale et un

réaménagement comportemental au-delà de la pensée logique et rationnelle (Michaux et al.,

2007, p. 123).

Grâce à l’avancée des recherches sur l’hypnose, elle est réhabilitée officiellement aux Etats-

Unis, en Angleterre et enfin en France par le psychiatre Léon Chertok (1911-1991), dans les

années 1950 (Michaux et al., 2007, p. 16).

Depuis, l’hypnose n’a de cesse de se développer notamment grâce l’apparition de l’imagerie

par résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf). Elle est maintenant utilisée dans de

nombreux domaines de la médecine (anesthésie, pédiatrie, soins aux grands brûlés, etc.) et fait

l’objet d’importantes recherches scientifiques.

2.1.3 Applications pratiques

Il existe de nombreuses techniques et théories sur le déroulement d’une séance d’hypnose. Par

souci de clarté, seules les références principales seront citées ici.

Pour commencer, Salem et al. (2007) expliquent :

La méthodologie de l’hypnose clinique peut être définie pas ses différentes techniques

d’induction, de suggestion ou d’injonction, ainsi que par les différentes qualités de transe

hypnotique. La transe peut être de profondeur variable. Elle est fonction de la dissociation

psychique provoquée par l’induction et elle permet d’amorcer, chez le patient, une

modification hypnotique susceptible, par appropriation, de restaurer son intégrité. (p. 201)

Au sujet de l’induction, Fischer et Tarquinio (2006) expliquent:

L’induction hypnotique est en quelque sorte la porte d’entrée, la voie d’accès à la transe et

aux contenus inconscients …. Une induction consiste à déconnecter de façon progressive

le sujet de ses relations avec le monde extérieur. Cela a pour effet de diminuer (en

apparence) son état de vigilance et de provoquer un état qui ressemble au sommeil (la

transe), mais qui conserve un circuit sensorimoteur ouvert sur l’extérieur uniquement par la

voie de stimulations maniées par l’hypnotiseur. On obtient ainsi un « état modifié de

conscience ». (pp. 222-223)

En pratique, l’induction est obtenue à l’aide d’un stimulus monotone qui va permettre un

rétrécissement provisoire de l’activité sensitive et motrice provoquant une baisse de

l’attention du monde environnant et ouvrant ainsi en quelque sorte le « paysage intérieur » du

sujet (Salem et al., 2007, p. 49). Les méthodes d’induction utilisent les différents canaux

sensoriels (Fischer et al, 2006, p. 222). Par exemple, pour une induction utilisant le support

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visuel, on demandera au patient de focaliser son attention sur le mouvement régulier d’un

pendule. Cette technique est d’autant plus facile qu’elle est désirée, ce qui explique la force du

contexte thérapeutique puisque le patient désire être soigné (Salem et al., 2007, pp. 201-201).

A propos de la technique de suggestion, Fischer et al. (2006) expliquent :

La suggestion hypnotique est un phénomène banal de la communication quotidienne. Elle

consiste en un message destiné à influencer l’interlocuteur, dans sa pensée, ses émotions,

ses motivations, ses comportements …. [Elle] a pour effet de faire apparaitre des

comportements visibles ou des réponses invisibles chez une personne, ces comportements

ou réponses étant involontaires et souvent inconscientes. (pp. 222-223)

En pratique, la suggestion utilise tous les canaux de la communication (verbale, paraverbale et

non verbale) (Salem et al., 2007, p. 52).

Le déroulement exact d’une séance d’hypnose n’est pas standardisé et doit être adapté au

patient. A l’aide des techniques hypnotiques présentées ci-dessus, le thérapeute accompagne

le patient à travers les cinq temps de l’hypnose que Salem et al. (2007) décrivent: l’induction,

la confusion, la dissociation-catalepsie, l’appropriation et le retour (p. 201).

L’induction entraîne la confusion des sens qui permet un relâchement des associations

cognitives, faisant appel à la cohérence et à la logique explicite, et laissant la place aux

associations de perceptions, de sensations, de représentations, de souvenirs et de pensées.

Le troisième temps décrit par Salem et al. (2007) débouche sur la transe, un état de

dissociation psychique et de catalepsie du corps. C’est la phase où des modifications peuvent

être effectuées grâce aux techniques de suggestions, mobilisant les ressources de la personne

(p. 202).

Le quatrième temps, l’appropriation, correspond à l’intégration des modifications apportées

par les suggestions (Salem et al., 2007, p. 202).

Le dernier temps de l’hypnose, permet le retour à l’état de conscience ordinaire. Cette phase,

effectuée de manière progressive, représente le moment crucial où l’expérience vécue en

transe va s’intégrer dans le quotidien ordinaire du sujet (Salem et al., 2007, p. 203).

Pour terminer, selon Michaux et al. (2007), pour que l’hypnose soit réalisée dans de bonnes

conditions, il faut respecter trois aspects: la motivation du patient, la coopération et la

confiance. Si ces trois éléments sont présents, le thérapeute et le patient établissent un contrat

moral dans le but de fixer le cadre du soin.

2.1.4 Effets physiologiques

Nous allons aborder différents aspects dans ce chapitre. Nous commencerons par expliquer

les effets physiologiques globaux que l’hypnose peut engendrer. Ensuite, nous nous

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focaliserons sur les effets de l’hypnose sur la douleur, point d’intérêt tout particulier en

physiothérapie.

2.1.4.1 Effets physiologiques globaux

Comme expliqué en amont, l’hypnose est un état physiologique naturel (Bellet, 2002, p. 80).

Grâce à l’avancée des moyens technologiques, il est possible de l’objectiver en observant

l’activité cérébrale durant l’hypnose, notamment à l’aide de l’IRMf. Pourtant, il est difficile

de faire des généralités de cet état puisqu’ « il est vraisemblable que les principaux paramètres

physiologiques sont variables en fonction des suggestions hypnotiques délivrées et du contenu

de l’hypnose » (Virot et al., 2010, p. 11). En effet, « l’hypnose n’est pas un état unique, mais

reflète plutôt ce que les participants « font » durant l’hypnose, ce qui varie en fonction de la

suggestion qu’ils reçoivent » (Lynn, Kirsh, Knox, Fassler & Lilienfeld, 2007, p.147).

Selon Bellet (2002), les manifestations physiologiques observables de l’hypnose sont les

suivantes : ralentissement du rythme respiratoire et de la fréquence cardiaque, modification du

tonus musculaire (p. 80). Salem et al. (2007), ajoutent :

La transe est observable de l’extérieur …. Le corps est plongé … dans un état de léthargie,

de détente …, la musculature étant relaxée comme dans le sommeil, la respiration et le

pouls habituellement ralenti, la tension artérielle diminuée. Les réflexes ostéo-tendineux

sont présents, contrairement à ce qui se passe durant le sommeil. Les mouvements

involontaires sont inhibés (catalepsie). Les muscles du visage relâchés et davantage

irrigués (vasodilatation périphérique), le réflexe de déglutition est espacé ou suspendu. Le

corps peut adopter des postures bizarres, les bras, les mains ou les membres inférieurs se

pétrifier de façon expressive. (p. 20)

2.1.4.2 Hypnose et douleur

Le champ où l’efficacité de l’hypnose a été le plus étudié est le contrôle de la douleur (Boly,

Faymonville, Vogt, Maquet & Laureys, 2007).

La douleur est un processus complexe, subjectif, englobant différents facteurs physiologiques

mais aussi psychologiques. Les différentes composantes de la douleur sont détaillées en

annexe I. Aussi, au niveau cérébral elle est gérée par de multiples structures formant la

matrice de la douleur, dont un schéma précis se trouve en annexe II.

En se basant sur plusieurs recherches, Miltner et al. (2007) affirment que l’analgésie

hypnotique représente la méthode non-pharmacologique la plus efficace dans le cadre du

contrôle de la douleur aiguë (p. 51). Concernant les douleurs chroniques et post-opératoires,

différentes études démontrent l’efficacité de l’hypnose dans leur prise en charge (Tan, Fukui,

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7

Jensen, Thornby & Waldman, 2010 ; Virot et al., 2010; Montgomery, David, Winkler,

Silverstein & Bovbjerg, 2002).

Au niveau physiologique, de nombreuses études prouvent que l’hypnose permet une

modulation de la perception de la douleur (Vanhaudenhuyse et al., 2008; De Benedittis ,

2003; Liossi, Santarcangelo & Jensen, 2009; Rainville, Carrier, Hofbauer, Bushnell &

Duncan, 1999). Les auteurs ont constaté une modification de la vascularisation au niveau

cérébral, dans le cortex cingulaire antérieur (CCA) et dans les cortex somato-sensoriels lors

de l’hypnose. Le CCA a une place primordiale dans la modulation de la douleur et la

modification de son activité a un impact direct sur la perception douloureuse. « Ces variations

de connectivité entre le CCA et les régions cérébrales préfrontales induites par l’hypnose

peuvent traduire une modification des processus associatifs du jugement, de l’attention ou de

la mémoire des stimuli nociceptifs perçus » (Vanhaudenhuyse et al., 2008, pp. 425-426). Ils

ont donc montré une corrélation entre l’activité du CCA sous hypnose et la réduction de la

perception de la douleur. Aussi, lors de changements dans les cortex somato-sensoriels, les

modalités de localisation et d’intensité de la douleur seront aussi modifiées.

Pour terminer, plusieurs études accordent à la dimension psychologique de l’hypnose un

poids non négligeable dans la modulation de la douleur (De Benedittis, 2003 ; Tan et al.,

2010). Marchand (2009) résume différentes études et affirme que l’hypnose permet de

renforcer les attitudes positives face à la vie et de faciliter la participation active du patient à

son traitement. Elle diminue les pensées obsessionnelles et destructives et ainsi, améliore

l’estime et la confiance en soi. Tout ceci permet d’amener une augmentation du sentiment de

contrôler la situation (pp. 234-235).

Nous avons pu à travers ce chapitre, expliquer que l’hypnose a un impact non négligeable sur

la gestion de la douleur. Non seulement l’hypnose agit sur les ressources psychologiques de la

personne mais a aussi des effets purement physiologiques scientifiquement démontrés.

2.1.5 Indications

L’American Psychiatric Association (1961) résume ainsi l’utilisation thérapeutique de

l’hypnose :

L’hypnose n’est utilisée judicieusement et correctement dans le cours de la thérapie que

si son emploi sert des buts thérapeutiques, sans faire courir des risques inutiles au

malade. Avec des malades sélectionnés, elle peut être utilisée à des fins sédatives,

analgésiques et anesthésiques, pour le soulagement de l’appréhension et de l’angoisse et

pour la suppression des symptômes. (Chertok, 1989, p. 117)

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L’hypnose est avant tout une technique clinique académique et se trouve à l’origine de

nombreuses méthodes médicales et psychothérapeutiques. Elle est susceptible d’intervenir

dans toutes les spécialités traitant de la souffrance psychique, de la douleur d’ordre

pathologique ou provoquée par des actes de soins invasifs (Salem et al., 2007, p. 201). Cela

comprend plusieurs domaines de la médecine dont la psychiatrie, la chirurgie et la

rhumatologie. Un tableau récapitulatif des différents domaines d’utilisation de l’hypnose,

selon les indications de Salem et al. (1999), se trouve en annexe III.

2.1.6 Contre-indications

Nous l’avons vu, l’hypnose est une technique sûre basée sur un contrat de confiance entre le

thérapeute et le patient. L’hypnose ne doit pas être utilisée dans toutes les conditions et fait

l’objet de certaines contre-indications à respecter. Les enfants de moins de 3 ans et les

personnes atteintes de pathologies associant un retard mental, des troubles psychotiques aigus

ou paranoïaques, ne doivent pas être traités sous hypnose. La collaboration du patient ainsi

que sa participation active est indispensable pour permettre l’utilisation de l’hypnose. Le refus

de compliance du patient de quelque ordre qu’il soit, constitue aussi une contre-indication à

l’hypnose (Salem et al., 2007).

Finalement, selon Salem et al. (2007), l’incompétence du thérapeute péjore l’utilisation de

l’hypnose. En effet, la formation à l’hypnose est indispensable afin d’utiliser cet outil de

manière adéquate et efficace.

2.1.7 Hypnose et physiothérapie

A travers ce chapitre, nous allons aborder l’intérêt de l’hypnose en physiothérapie. Nous nous

focaliserons sur son utilisation pour la gestion de la douleur. Pour terminer, nous effectuerons

un rapide état des lieux des formations disponibles en Suisse.

Selon Cheing et al. (2002), la douleur serait la première cause de consultation

physiothérapeutique (p.735). Il existe différentes méthodes de gestion de la douleur, dont

l’hypnose.

Selon Vervaeke (2009) :

Les indications de l’hypnose en kinésithérapie sont la communication thérapeutique, les

douleurs aiguës et chroniques …. En cas de douleur aiguë, l’hypnothérapeute induit une

transe hypnotique au patient pendant la séance de rééducation. Le patient va être dissocié,

le corps sur la table de rééducation et l’esprit ailleurs, ainsi, il ne « s’occupe » plus de son

corps. Le kinésithérapeute peut alors mobiliser le patient de façon confortable. De plus, le

patient aura une mémoire agréable de sa séance et viendra aux séances suivantes dans de

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bonnes conditions, la mémoire de la douleur étant absente. En cas de douleur chronique,

l’hypnothérapeute apprend au patient la gestion de ses douleurs par l’autohypnose. (p. 37)

Le traitement de la douleur par l’hypnose devient alors intéressant. Néanmoins, l’hypnose doit

être utilisée par des professionnels formés connaissant les indications et précautions

nécessaires au bon déroulement de la prise en charge afin de ne pas perturber les mécanismes

de défenses naturels du corps.

2.1.8 Situation actuelle en Suisse

En Suisse il n’y a pas un système unique de formation en hypnose et aucune loi ne régule

l’utilisation de cette technique. Il existe plusieurs écoles proposant des formations en hypnose

aux professions médicales, paramédicales et au public. Elles sont, pour la plupart membres de

l’European Society of Hypnosis (ESH) et de l’International Society of Hypnosis (ISH). Ces

sociétés ont édité des règles quant à la pratique de l’hypnose indiquant qu’elle ne doit être

employée que pour le bien-être des patients, qu’elle ne doit être enseignée qu’aux

professionnels et ne doit jamais être pratiquée dans un cadre de spectacles ou de

divertissements (ESH, 2012 ; ISH, 2011).

L’institut romand d’hypnose suisse (IRHyS) propose par exemple, une attestation de

formation complémentaire aux médecins, médecins-dentistes, psychologues-

psychothérapeutes et aux professions paramédicales (IRHys, 2012). Deux physiothérapeutes

se forment à l’hypnose en moyenne chaque année (statistiques de l’IRHyS 2011).

Selon Salem (2002), la formation en hypnose doit s’ajouter à une formation préalable. Des

connaissances médicales en physiopathologie ou en neurologie sont indispensables pour

exercer l’hypnose dans les meilleures conditions (p. 371). Salem (2002) décrit que, dans

l’avenir proche :

On peut aisément imaginer un emploi beaucoup plus fréquent de l’hypnose en milieu

hospitalier, consultation interdisciplinaire de la douleur, consultation du stress, diminution

du nombre d’anesthésies générales. Les bénéfices d’une telle évolution, outre

l’amélioration du confort du patient, se vérifieraient aussi par une probable atténuation des

coûts de la santé. (pp. 371-372)

En Suisse Romande l’hypnose apparaît peu sur la scène physiothérapeutique. Elle est utilisée

au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, dans les prises en charges des grands brûlés mais

aussi dans le cadre de prises en charges musculo-squelettiques par un physiothérapeute formé.

Malgré le niveau d’évidence scientifique cette discipline a de la peine à percer et à faire sa

place dans les hôpitaux. Nous reviendrons sur l’impact de ces aspects dans la problématique.

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10

2.2 LES REPRESENTATIONS SOCIALES

2.2.1 Définition

Les représentations sociales sont un vaste domaine de la socio-psychologie. Elles ont été

étudiées par maints acteurs de la psychologie depuis le XIXe siècle. Nous allons ici tenter de

ressortir les points essentiels à la compréhension de ce mécanisme extrêmement complexe.

La théorie des représentations sociales a pris ses débuts en 1898 à travers les travaux d’Emile

Durkheim, sociologue français. Il faudra, ensuite, attendre les années 1960 pour que Serge

Moscovici, psychosociologue, fasse évoluer les hypothèses de Durkheim. Il émet alors la

théorie des représentations telle que nous la connaissons actuellement dans le milieu

scientifique. Il reprend les notions de Durkheim avec une focalisation sur l’individualité dans

la création de la représentation. Il argumente ce choix en disant que les représentations ne

peuvent plus être partagées par l’ensemble de la société car l’individu est sans cesse confronté

à de nouvelles informations, à une modification des opinions. Il doit donc sans cesse adapter

ses représentations, les faire évoluer en fonction des valeurs sociétales. En 1969, Moscovoci

émet l’idée « qu’il n’y a pas de coupure entre l’univers extérieur et l’univers intérieur de

l’individu » (Abric, 1994, p. 12).

Il n’existe pas, à l’heure actuelle, une définition consensuelle des représentations sociales.

Lorsqu’un individu se trouve en face d’un objet inconnu, une grande quantité d’informations

vont lui parvenir. Le sujet ne pourra pas gérer toutes ces informations et devra faire un tri lui

permettant de se faire une opinion de cet objet et de l’intégrer dans sa vie (Vidal, Rateau &

Moliner, 2006). C’est ainsi que va naitre une représentation, donnant à l’objet analysé une

signification spécifique et personnalisée. Nous verrons plus loin que ce tri n’est pas aléatoire

mais nait d’un mécanisme complexe et structuré influencé par différents facteurs.

Abric (1994) définit une représentation « comme une vision fonctionnelle du monde, qui

permet à l’individu ou au groupe de donner sens à ses conduites, et de comprendre la réalité, à

travers son propre système de références, donc de s’y adapter, de s’y définir une place » (p.

13). Ceci engendre que « la représentation n’est pas un simple reflet de la réalité »

(Abric, 1994, p. 13) mais un mécanisme structuré et organisé permettant à un individu d’être

en adéquation avec son monde. Il introduit la notion de réalité subjective. « Un objet n’existe

pas en lui-même, il existe pour un individu ou un groupe et par rapport à eux. C’est donc la

relation sujet-objet qui détermine l’objet lui-même. Une représentation est toujours

représentation de quelque chose pour quelqu’un » (Abric, 1994, pp. 12-13). Abric (1994) note

qu’il n’y a pas une façon unique de percevoir la réalité :

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11

Nous poserons qu’il n’existe pas a priori de réalité objective, mais que toute réalité est

représentée, c’est-à-dire appropriée par l’individu ou le groupe, reconstruite dans son

système cognitif, intégrée dans son système de valeurs dépendant de son histoire et du

contexte social et idéologique qui l’environne. Et c’est cette réalité appropriée et

restructurée qui constitue pour l’individu ou le groupe la réalité même. (pp. 12-13)

Ainsi l’individu interprètera le même objet, la même situation de manière différente. Ceci en

fonction de son système de référence personnel influencé par son milieu social, son histoire

propre et son environnement.

Barthassart et al. (2008), dans leur étude sur les représentations et l’obésité, proposent une

définition simplifiée :

Ces représentations peuvent être définies comme une association d’informations, d’images,

de sentiments qui nous servent à penser, communiquer avec autrui, mais surtout orientent

nos comportements. Il s’agit de notre façon de percevoir le monde, d’y donner sens, de

nous représenter notre relation aux autres et à l’action. (p. 848)

2.2.2 Organisation et élaboration d'une représentation

Il est important, pour comprendre la notion de représentation sociale, de connaître la manière

dont elle se forme. Nous l’avons déjà mentionné, les opinions qui se construisent autour d’un

objet ne sont pas aléatoires. Elles dépendent de nombreux facteurs qui se hiérarchisent pour

entrer dans un mécanisme organisé et structuré permettant d’amener une représentation.

Flament (1994) note ici les deux composantes principales à la création d’une représentation :

la composante cognitive et la composante sociale. Le mécanisme de formation d’une

représentation sous-entend être en présence d’une personne cérébralement active, ayant donc

un processus cognitif permettant l’élaboration de la représentation. La dimension sociale

induit que les processus cognitifs seront directement influencés par l’environnement social de

la personne élaborant la représentation. Elle dépend « du contexte social, c’est-à-dire … le

contexte idéologique et … la place occupée dans le système social par l’individu ou le groupe

concerné » (Abric, 1994, p. 15).

2.2.2.1 La construction d'une représentation : le noyau central

Selon Abric (1994), cette approche sociocognitive permettrait d’expliquer pourquoi une

représentation pourrait contenir à la fois du rationnel et de l’irrationnel. Malgré cela, elle se

forme bel et bien dans un ensemble parfaitement cohérent et structuré.

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12

Il avance une hypothèse intéressante concernant l’organisation d’une représentation : « toute

représentation est organisée autour d’un noyau central, constitué d’un ou de quelques

éléments qui donnent à la représentation sa signification » (Abric, 1994, p. 19).

Le noyau central va permettre à l’individu de donner un sens aux faits immédiats. Abric

(1994) le définit ainsi :

Il correspond également au système de valeurs auquel se réfère l’individu, c’est-à-dire

qu’il porte la marque de la culture et des normes sociales ambiantes. Il prend pour le sujet

statut d’évidence, il est pour lui la réalité même, il constitue le fondement stable autour

duquel va se construire l’ensemble de la représentation .... [Il] assure la pérennité [de la

représentation] dans les contextes mouvants et évolutifs …. Toute modification du noyau

central entraine une transformation complète de la représentation. (pp. 21-22)

Il démontre ici que deux représentations similaires en contenu peuvent être foncièrement

différentes car organisées autour de deux noyaux centraux différents.

2.2.2.2 La construction d'une représentation: les systèmes périphériques

Autour du noyau central se situent des éléments périphériques. Abric (1994) les décrit ainsi :

Ils constituent l’essentiel du contenu de la représentation, sa partie la plus accessible, mais

aussi la plus vivante et la plus concrète. Ils comprennent des informations retenues,

sélectionnées, interprétées, des jugements formulés à propos de l’objet et de son

environnement, des stéréotypes et des croyances .… Ils constituent … l’interface entre le

noyau central et la situation concrète dans laquelle s’élabore ou fonctionne la

représentation. (p. 25)

Ce sont donc ces systèmes périphériques qui permettraient l’individualisation des

représentations car ils sont construits sur le vécu et les expériences personnelles propres à

chaque personne. Ils permettent d’adapter la représentation en fonction du contexte. Ils sont la

partie muable de ce mécanisme, qui a pour fonction de protéger le noyau central dont la

modification amènerait un bouleversement complet de la personne.

La représentation sociale est donc un mécanisme très complexe intégrant des données stables

basées sur des composantes sociales telles que l’histoire, les valeurs communes et l’idéologie.

Ce mécanisme intègre aussi des données mouvantes nourries par les expériences personnelles

de l’individu.

2.2.3 Fonctions de la représentation

Différents auteurs s’accordent pour donner aux représentations quatre fonctions essentielles :

de savoir, d’identité, de justification et d’orientation.

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13

La fonction de savoir de la représentation permettrait à l’individu de comprendre et

d’expliquer le monde en adéquation avec son noyau central et ses systèmes périphériques

(Abric, 1994). Elle définit « le cadre de référence commun qui permet l’échange social, la

transmission et la diffusion de ce savoir naïf » (Abric, 1994, pp. 15-16)

A propos de la fonction identitaire de la représentation, Mugny et Carugati (1985)

expliquent : « [Elle situe] les individus et les groupes dans le champ social… [Les

représentations permettent] l’élaboration d’une identité sociale et personnelle gratifiante c’est-

à-dire compatible avec des systèmes de normes et de valeurs socialement et historiquement

déterminés » (Abric, 1994, p. 16). L’individu peut donc trouver sa place dans le groupe, créer

son identité et affirmer ses liens sociaux.

La fonction justificatrice argumente l’action et les prises de position a posteriori. Elle permet

à l’individu ou au groupe de « renforcer sa position sociale ».

La fonction d’orientation permet d’expliquer comment les prises de décision et actions du

sujet vont dépendre de ses représentations. Nous allons aborder ce point de manière précise

dans le chapitre suivant ce qui nous permettra de comprendre en quoi les représentations sur

l’hypnose peuvent avoir un impact sur l’adhérence aux thérapies.

2.2.3.1 Représentation et comportement

Le lien entre les représentations et le comportement est extrêmement développé dans la

littérature. Nous avons noté ici deux définitions intéressantes de la fonction d’orientation :

Vidal et al. (2006) la décrivent ainsi :

En fonction de leurs représentations, les individus vont, d’une part, avoir une attitude,

prendre position vis-à-vis d’un objet et d’autre part, adopter des comportements en

cohérence avec ces représentations. Les représentations sont donc à la base de la plupart de

nos comportements parce qu’elles sont à la base de l’interprétation que nous faisons de

l’environnement dans lequel ces comportements doivent avoir lieu. (p. 17)

De son côté, Abric (1994) la définit comme ceci :

La représentation fonctionne comme un système d’interprétation de la réalité qui régit les

relations des individus à leur environnement physique et social, elle va déterminer leurs

comportements ou leurs pratiques. La représentation est un guide pour l’action, elle oriente

les actions et les relations sociales. Elle est un système de pré-codage de la réalité car elle

détermine un ensemble d’anticipations et d’attentes. (p. 13)

Selon Abric (1994), cette fonction dépend de 3 facteurs. Le premier est la définition de la

finalité de la situation qui permet au sujet d’anticiper ce qu’il va se passer et ainsi d’adopter

« le type de relations pertinentes mais aussi éventuellement, le type de démarche cognitive qui

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14

va être adopté » (Abric, 1994, p. 17). Ainsi, même en analysant la situation le sujet va adopter

le comportement qui lui semblera le plus en adéquation avec sa manière de fonctionner. Le

deuxième facteur se concentre en un système d’anticipation et d’attentes engendrant un

« filtrage des informations, interprétations visant à rendre cette réalité conforme à la

représentation » (Abric, 1994, p. 17). Ainsi, avant même d’avoir agi, le sujet aura interprété la

situation et saura d’avance comment il va réagir, « les conclusions sont posées avant même

que l’action ne débute » (Abric, 1994, p. 17). Enfin, se formant essentiellement grâce à une

dimension sociale, les représentations sont « prescriptives de comportements ou de pratiques

obligés » (Abric, 1994, p. 17). La représentation aura défini ce qui est socialement admis et

influencera l’action du sujet en fonction de son contexte social. C’est ce que Fischer et al.

(2006) appellent la norme subjective, la définissant ainsi, dans le cadre des comportements de

santé :

[Elle] s’inscrit dans un processus psychosocial où les parents, les amis ou toute personne

relevant du groupe de référence de l’individu sont susceptibles d’inciter les sujets malades

à adopter un certain type de comportements …. Cette norme subjective est donc pour une

large part déterminée par un processus de conformisation où l’individu va manifester des

conduites socialement désirables. (Fischer et al., 2006, p. 31)

Selon le modèle de l’action raisonnée, construit par Ajzen en 1985 (voir schéma récapitulatif

en annexe IV), l’individu va traverser plusieurs étapes psychologiques qui vont déterminer au

final si le comportement est réalisable ou pas (Fischer et al., 2006, p. 31). L’attitude du sujet

sera « déterminée par les croyances relatives aux conséquences que pourra avoir le

comportement (effets secondaires, incapacités…), ainsi que par l’évaluation du sujet (s’il

pense que cela vaut la peine, s’il pense que le préjudice causé sera trop important…)»

(Fischer et al., 2006, p. 31). Ainsi, les représentations vont modifier l’attitude du sujet, puis

son comportement.

Nous pouvons comprendre, à travers ces explications, la place primordiale que prennent les

représentations dans le processus de décision et d’action des individus. Elles ont une place

fondamentale dans les relations sociales ; elles permettent aux individus de guider leurs

comportements, leurs actions dans une société avec un cadre établi. « C’est une forme de

connaissance, socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la

construction d’une réalité commune à un ensemble social » (Jodelet, 1989, p. 53). Ainsi, le

même mécanisme se déroule lorsqu’une personne doit choisir ou adhérer à une thérapie. Sa

décision sera prise en partie en fonction des représentations qu’elle se fait de la thérapie. Nous

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15

comprenons donc bien que lorsque l’hypnose est proposée comme thérapie à un patient, le

processus amenant à la mise en pratique sera ponctué d’obstacles.

2.2.4 Représentations sociales dans les soins

Selon Curchod (2009) :

La relation constitue la pierre angulaire du soin. Elle permet de partager des informations,

de se comprendre et d’élaborer un sens commun …. Lorsque la communication et la

relation sont de bonne qualité un dialogue s’instaure. Il permet à chacun d’exprimer ses

préoccupations, ses besoins, ses préférences, de préciser sa pensée, de réfléchir avec

l’autre. (p. 4)

Dès lors il est clair que la place de la communication dans la relation entre le patient et le

thérapeute est centrale. La communication s’alimente et se construit à partir des

représentations, indispensables à la vie sociale (Py, 2008, p. 8). Cederaschi, Allaz et Piguet

(1998) expliquent que « la rencontre entre patient et thérapeute dans la relation de soins met

en présence non seulement deux individus, mais aussi deux systèmes de pensée » (p. 91). On

comprend bien que, comme l’explique Abric (1994), les représentations offrent une vision

fonctionnelle du monde qui découle sur une réalité subjective et non pas objective, « la réalité

des soignants n’est pas la réalité des soignés » (Curchod, 2009, p. 43). Au sujet du rôle des

représentations de la douleur dans la relation patient-thérapeute Cederaschi et al. (1998)

expliquent :

Ces représentations présentent un intérêt tout particulier au niveau de la relation

thérapeutique .... Les modèles de référence explicites et implicites du patient et du

thérapeute déterminent un cadre explicatif dans lequel sont insérés les comportements. Ces

modèles doivent être clarifiés de manière à éviter des conflits qui seraient liés non

seulement à des niveaux de savoirs différents mais aussi à des valeurs et des intérêts

divergents ; de manière également à éviter que le savoir scientifique n’impose sa propre

définition du problème, au risque « d’exproprier » l’individu de sa compréhension

personnelle de ce qui lui arrive. La communication entre patient et thérapeute requiert ainsi

un processus de négociation entre deux individus, mais aussi entre deux systèmes de

pensée. (p. 92)

2.3 PROBLEMATIQUE

L’hypnose a été prouvée efficace dans divers domaines de la médecine, notamment dans les

prises en charge de la douleur (De Benedittis et al., 2003 ; Faymonville, 2008 ; Virot et al.,

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16

2010 ; Thornberry et al., 2007). Elle a, dès lors, démontré tout l’intérêt de son utilisation en

physiothérapie.

Malgré les avantages évidents, nous avons pu, à travers notre expérience personnelle,

constater que cet outil est encore peu répandu dans les services hospitaliers de Suisse

Romande. De plus, selon l’IRHyS, seulement deux physiothérapeutes se forment en moyenne

chaque année à l’hypnose dans la région.

Nous nous sommes questionnées sur les raisons de ce manque d’intérêt et avons effectué une

recherche littéraire sur les obstacles à l’utilisation de l’hypnose dans les soins. Rapidement,

nous avons constaté que les représentations sociales du thérapeute et du patient constituent un

frein à l’utilisation de l’hypnose. Selon Michaux (2005), « la représentation de l’hypnose joue

ainsi un rôle central dans la détermination des attitudes du sujet et de l’hypnothérapeute par

rapport à l’hypnose » (p. 344). Nous nous sommes alors focalisées sur ce concept et son

influence dans le processus décisionnel et la compliance du patient face à la thérapie.

« L’expérience montre même que pour la plupart des patients, cette représentation est surtout

un obstacle et que dans la plupart des cas, il est plus intéressant de reconnaître ces croyances

et de savoir en situer l’origine » (Michaux, 2005, p. 344).

Réaliser une revue systématique de la littérature sur ce sujet nous permettra de faire émerger

et d’explorer les différentes représentations face à l’hypnose. Nous pourrons peut-être ainsi

proposer des pistes d’amélioration afin de faciliter l’acceptation de l’hypnose dans les soins.

Par conséquent cette réflexion nous a amenées à formuler la question de recherche suivante :

Quelles sont les représentations sociales des soignants et de la population face à

l’hypnose ?

Objectifs du travail :

- Faire émerger les représentations sociales des soignants et de la population face à

l’hypnose.

- Explorer ces différentes représentations, émettre des hypothèses quant à leurs contenus

et réfléchir à leur impact sur la relation de soin.

- Proposer des pistes d’amélioration pour faciliter l’acceptation de l’hypnose en

physiothérapie.

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17

3 METHODOLOGIE

Nous avons choisi de suivre une méthodologie qualitative pour mener notre revue de la

littérature. Dans ce chapitre, nous commencerons par expliquer quelques aspects théoriques

en lien avec ce type de méthodologie. Nous aborderons la philosophie de recherche ainsi que

le concept en soi. Nous nous focaliserons ensuite sur la manière dont nous avons appliqué

cette méthodologie à notre travail. Nous expliquerons les différentes étapes de recherche, de

sélection, d’analyse et les choix méthodologiques effectués.

3.1 L A METHODOLOGIE QUALITATIVE

3.1.1 Philosophie de recherche

Notre travail s’inscrit dans une philosophie de recherche bien particulière, le réalisme critique.

Afin de comprendre l’intérêt de notre revue, il nous semble important de faire une courte

introduction sur ce courant et ce qu’il représente dans le milieu de la recherche.

Le réalisme critique permet d’expliquer des évènements dans leur contexte, d’améliorer les

interventions et de comprendre les modèles bio-psycho-sociaux (Clark, Lissel & Davis, 2008,

p. E73). Il permet de comprendre et d’expliquer les « mécanismes causaux », quels effets ils

ont, comment et dans quelles circonstances ils ont été déclenchés (Bergin, Wells & Owen,

2008, p. 173).

Cette manière de concevoir la réalité a été développée par Roy Bhaskar en 1978 (Bergin et al.,

2008). Jusqu’alors, deux écoles de pensée se font face, les positivistes et les constructivistes.

Le positivisme se base sur une théorie expliquant la réalité de manière objective (Bergin et al.,

2008, p. 171). Il met l’accent sur l’existence d’une loi universelle permettant d’expliquer les

phénomènes naturels (Clark et al., 2008, p. E67). Ce courant essaie de distinguer le savoir

objectif, empirique et vérifiable du savoir qui ne l’est pas. Il tente de trouver une récurrence

dans les événements afin d’élaborer des prédictions et une vision uniforme du monde. On

peut ainsi parler de logique hypothético-déductive (Bergin et al., 2008, p. 174). Le

positivisme a cependant des limites car il ne prend pas en compte toutes les caractéristiques

de l’être humain et ne permet pas de comprendre la complexité inhérente à un monde

socialement construit (Bergin et al., 2008, p. 172).

Le constructivisme se base sur la théorie d’une réalité socialement établie. Ce qui existe

dépend de l’interprétation et de la compréhension de chaque personne (Bergin et al., 2008, p.

171). Il met les expériences humaines, la culture, les constructions sociales et les valeurs au

centre de la vision du monde. La réalité serait donc un pur produit humain. Néanmoins, une

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18

telle vision amènerait à réduire le monde aux seules interprétations des gens sans prendre en

compte par exemple, l’aspect biologique.

Les travaux de Bhaskar développent une troisième théorie, le réalisme critique, qui allie les

avantages des deux courants (Bergin et al., 2008). Selon Bergin et al. (2008), le terme

« réalisme » définit une réalité externe et indépendante, existant indépendamment des

perceptions et compréhensions de l’homme (p. 170). On se rapproche ici d’une vision

positiviste. Le terme « critique » se base sur ce qui est expérimenté par l’homme ou

immédiatement évident. Il puise son contenu dans le constructivisme.

Pour résumer, après avoir défini ce qui existe, le réalisme critique change de point de vue

pour se demander comment ces connaissances ont été créés (Bergin et al., 2008, p. 170). En

prenant le juste milieu, il ne réduit pas le monde à un ordre universel ou au point de vue seul

de l’être humain (Clark et al., 2008, p. E68). Cette approche de la réalité permet de prendre en

compte des données objectives et d’établir des règles strictes tout tenant compte de l’influence

humaine et sociale. Elle parait tout à fait adaptée à une recherche en sciences sociales et

médicales.

Comme nous l’expliquions dans notre cadre théorique, l’hypnose est de plus en plus étudiée

dans les milieux scientifiques. A travers nos différentes recherches nous avons remarqué que

les études sur ce phénomène s’inscrivent souvent dans une philosophie positiviste qui cherche

à expliquer les aspects physiologiques de l’hypnose et à y trouver une récurrence. Concernant

un phénomène controversé tel que l’hypnose, il nous semble impossible de ne pas prendre en

compte l’influence humaine. Une philosophie de réalisme critique permet de tenir compte à la

fois de la réalité objective et aussi des constructions sociales. Dans la mesure où l’hypnose a

une existence objective et des représentations sociales importantes, le réalisme critique nous

permet de prendre en compte ses dimensions objectives et ses dimensions socialement

construites.

Souvent les recherches positivistes utilisent des méthodologies quantitatives alors que les

recherches constructivistes des méthodes qualitatives. A titre méthodologique, les auteurs

s’accordent pour dire que le réalisme critique ne restreint pas les chercheurs à une

méthodologie quantitative ou qualitative mais que ce choix doit être aiguillé par la nature de

la question de recherche (Bergin et al., 2008, p. 176 ; Clark et al., 2008, p. E72). Notre travail

s’inscrit parfaitement dans une telle philosophie et celle-ci parait toute appropriée à notre

question de recherche.

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19

3.1.2 Méthodologie qualitative : le concept

Il nous semble important d’expliciter les raisons qui nous ont motivées à entrer dans une

méthodologie qualitative. Nous expliquerons ici quels choix ont été faits et leur adéquation

avec notre revue.

3.1.2.1 L’intérêt de la méthodologie qualitative

Comme nous l’expliquerons plus tard, les articles sélectionnés présentent des résultats

analysés de manière quantitative. Une analyse qualitative nous semble cependant plus

appropriée pour mener cette revue. Clark et al. (2008) et Dixon-Woods, Agarwal, Jones,

Young et Sutton (2005), défendent que le choix méthodologique d’une recherche devrait

dépendre de la nature de la question de recherche et du phénomène étudié. Le thème des

représentations sociales est de plus en plus utilisé comme base théorique dans les recherches

qui traitent des constructions sociales de certains phénomènes comme la santé et la maladie,

la folie ou les changements technologiques dans la vie de tous les jours (Flick, 2009, p. 64).

Ainsi notre question de recherche s’adapte aux critères PICo (Population, Intervention,

Contexte) correspondant à une méthodologie qualitative. Les principaux objectifs qui en

découlent sont formulés en termes d’ « émergence » et d’ « exploration ». Or, selon Alami,

Desjeux et Garabuau-Moussaoui, (2009), « la démarche inductive [qualitative], cherche à

explorer le réel, sans hypothèse de départ forte, avec seulement un thème d’enquête, mais sans

présupposés sur les résultats » (p. 25).

De telles affirmations nous amènent à penser qu’une analyse de type qualitative est en

adéquation avec notre question de recherche et semble plus judicieuse pour répondre aux

objectifs de notre travail. Elle nous permettra de faire ressortir les représentations face à

l’hypnose sans poser d’hypothèse préalable et dans une simple optique de découverte.

Ajoutons que ce qui a contribué aussi à nous orienter vers une méthodologie qualitative a été

notre vif intérêt pour le sujet traité. En effet, et nous l’expliquerons plus loin, la méthodologie

qualitative permet une certaine liberté et implique énormément le chercheur dans sa revue.

Comme l’illustrent si bien Paillé et Mucchielli (2010), « l’analyse qualitative est une activité

humaine qui sollicite d’abord l’esprit curieux, le cœur sensible et la conscience attentive, et

cet investissement de l’être transcende le domaine technique et pratique » (p. 48). Etant donné

la complexité de notre sujet, nous souhaitions pouvoir garder une liberté d’analyse et

d’interprétation propre et personnelle. Ceci est possible en utilisant une méthodologie

qualitative.

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20

3.1.2.2 L’analyse thématique

La méthodologie qualitative propose plusieurs types d’analyse des données. Après différentes

lectures, nous avons opté pour une analyse dite thématique.

Selon Pallié et al. (2010), « avec l’analyse thématique, nous abordons le travail d’analyse

qualitative faisant intervenir des procédés de réduction des données. L’analyste va faire appel,

pour résumer et traiter son corpus, à des dénominations que l’on appelle les « thèmes » » (p.

161). Elle permet d’identifier et de rassembler les principales questions ou thèmes découlant

d’une partie de la littérature. Les thèmes identifiés seront adaptés à la question de la revue

(Mays, Pope & Popay, 2005, p. 12).

Pallié et al. (2010) donnent à l’analyse thématique deux fonctions :

Une fonction de repérage et une fonction de documentation. La première fonction concerne

le travail de saisie de l’ensemble des thèmes d’un corpus. La tâche est de relever tous les

thèmes pertinents, en lien avec les objectifs de la recherche, à l’intérieur du matériau à

l’étude. La deuxième fonction va plus loin et concerne la capacité de documenter

l’importance de certains thèmes au sein de l’ensemble thématique, donc de relever des

récurrences, des regroupements, etc. (p. 162)

L’analyse thématique nous a permis d’abord de faire émerger les représentations principales à

partir des études choisies, puis de les classer en fonction de l’importance qu’elles prennent

dans chaque étude. Ainsi nous avons pu mettre en lumière les représentations prenant le plus

de place dans la vision de l’hypnose et tenter de comprendre l’influence qu’elles peuvent

avoir en médecine.

Alors que l’analyse thématique est typiquement associée avec du matériel qualitatif ou basée

sur du texte, il est potentiellement possible d’inclure des données quantitatives. Cela peut être

réalisé en « qualitativant » les données référence à la manière dont Dixon-Woods et al. (2006)

ont extrait les thèmes et résultats à partir d’évidences quantitatives pour une synthèse

interprétative (Pope, Mays & Popay, 2007, p. 96). Selon Dixon-Woods et al. (2005), l’analyse

thématique est flexible. Elle permet une liberté considérable aux examinateurs et est un

moyen d’intégrer des preuves qualitatives et quantitatives (Dixon-Wood et al., 2005, p.47).

Dans ce travail, notre choix a été de respecter un courant de pensée, le réalisme critique. Une

méthodologie qualitative à travers du matériel quantitatif n’est pas inadéquat dans une telle

philosophie. Ceci nous a permis de rester en adéquation avec la nature de notre question de

recherche, qui est le fondement de notre revue. Nous utiliserons cependant les résultats

chiffrés de chaque étude pour alimenter la discussion des thèmes ressortis.

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21

Les différents aspects abordés dans ce chapitre argumentent notre choix d’une méthodologie

qualitative. Une littérature en accord avec notre avis nous a permis d’appuyer notre démarche,

amenant ainsi une touche personnelle et de la créativité à notre revue.

3.2 ETAPES DE LA REVUE

Après un apport théorique important, il est temps d’expliquer comment nous avons mis en

pratique les aspects traités. Nous développerons ici, la marche à suivre nous ayant permis de

guider notre revue. Nous expliquerons concrètement ce qui a été réalisé et les diverses

décisions prises lors de ces étapes.

3.2.1 Stratégie de recherche documentaire

Abordons d’abord les différentes étapes qui nous ont permis de mener notre recherche

documentaire.

Notre question de recherche répond à un canevas PICo, spécifique à la méthodologie

qualitative. Dans notre revue, la population est caractérisée par les soignants et la population

générale. L’intervention, par l’interrogation des représentations sociales, le contexte étant

défini par l’hypnose. Dans le milieu des soins, les méthodes de recherches qualitatives sont

utilisées pour aborder les questions importantes à propos des phénomènes sociaux, tels que les

comportements humains complexes (ex : compliance du patient à un traitement, prise de

décision des professionnels de la santé, l’organisation d’un hôpital ou du système de santé)

(Pope & Mays, 2006, p.4). Ces comportements ont souvent une origine multifactorielle. Ceci

nous empêche de réduire leur étude à des mesures quantitatives seulement. Cela nous permet

d’expliquer en partie pourquoi nous avons choisi cette méthodologie.

Après avoir identifié les thèmes inhérents à notre question de recherche (représentations

sociales et hypnose), nous avons effectué une recherche documentaire. Elle a été faite

indépendamment par les deux auteures, dans les bases de données suivantes : Pubmed,

Cinahl, Francis, et PsycInfo. Ce choix s’est fait sur la spécificité des bases de données aux

domaines des sciences sociales et de la santé.

Nous avons défini les mots-clefs de notre équation en fonction du thésaurus de chaque base

de données. Par souci de clarté, les différents mots-clés sont traduits dans le texte. Les

équations utilisées étaient en anglais. Le terme « représentation » étant difficile à obtenir dans

les thésaurus, nous l’avons décliné en plusieurs mots-clés, tels que « croyance », « opinion »

et « attitude ». Nous avons ensuite associés les mots-clés traitant de l’hypnose et ceux des

représentations afin de trouver les articles englobant les deux concepts. Il est important de

noter que les caractéristiques de la population ne sont pas un critère de recherche à

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22

proprement parlé. En raison du peu de littérature publiée sur le sujet, il nous a fallu rester le

plus large possible pour accéder au maximum de ressources. C’est un critère cependant, que

nous avons pris en compte lors de la sélection des articles. Nous avons ainsi pu respecter le

modèle PICo, spécifique à notre choix méthodologique.

Ensuite nous avons testé et combiné les mots-clés dans le but de créer des équations de

recherche complètes et adaptées à chaque base de données. Vous les trouverez en annexe V.

Magali Serex, bibliothécaire à HESAV, nous a aidées dans cette étape.

Une fois notre équation finalisée, nous avons créé des alertes pour chaque base de données,

puis nous avons effectué une recherche manuelle à partir des bibliographies, des articles

sélectionnés. La recherche documentaire s’est déroulée d’octobre 2011 à janvier 2012.

3.2.2 Critères d’inclusion et d’exclusion

Le but de notre revue est d’explorer les représentations face à l’hypnose. Délibérément nous

avons choisi des critères très larges pour rester dans un travail exploratoire, ne risquant pas

d’orienter les résultats de la recherche. Un tableau détaillant les critères d’inclusion et

d’exclusion choisis se trouve en annexe VI.

Pour être inclus dans nos résultats, les titres des articles devaient contenir en priorité

l’intervention et le contexte, soit l’interrogation des représentations de l’hypnose. Ainsi nous

avons pu sélectionner les études répondants à notre question de recherche de manière précise.

Nous avons décidé de conserver uniquement les articles se présentant sous forme d’enquêtes

par questionnaire. Notre question de recherche pose une problématique entrant dans le

domaine de la psychologie sociale. Selon Flick (2009), les recherches par enquêtes sont une

des méthodes clés à utiliser dans le domaine de la recherche sociologique (p. 15). Notre

intérêt se porte sur les représentations des gens, souvent étudiées grâce à des enquêtes par

questionnaire. Il nous a paru important d’intégrer des études utilisant des outils spécifiques

aux questions posées. Cette décision nous a permis d’obtenir une certaine homogénéité dans

la sélection de nos articles et ainsi gagner en précision, augmentant la validité de notre

analyse.

Afin d’avoir une vision actuelle des représentations face à l’hypnose, nous avons choisi de

limiter nos recherches aux articles parus entre 2000 et 2011.

Précisons que nous avons choisi la langue comme critère de sélection. Seuls les articles en

français, anglais ou espagnol ont été retenus.

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23

3.2.3 Sélection des articles

Les articles ont été sélectionnés par titre puis par abstract et enfin par texte intégral. Sur un

total de 720, au final cinq articles ont été retenus (voir arbre récapitulant les étapes de

sélection en annexe VII). Chacune de ces étapes a été effectuée de manière indépendante par

les deux auteures. Un consensus a systématiquement été établi pour les choix divergents.

A noter que, malgré notre ouverture sur les critères de sélection, toutes les études obtenues se

sont intéressées aux représentations d’une population sensibilisée à la psychologie

(psychologues, soignants ou étudiants en psychologie) et donc potentiellement à l’hypnose.

Nous discuterons ces aspects lors de l’interprétation des résultats.

3.2.4 Qualité des articles

Afin d’améliorer la validité d’une revue, il semble évident et important de travailler avec du

matériel de bonne qualité. C’est pour nous primordial d’être critique par rapport aux

informations retenues et d’évaluer leur qualité.

Selon Higgins et Green (2011), les critères d’évaluation d’une étude vont dépendre du type

d’études inclues dans la revue. Il nous a paru important d’adapter la grille de qualité au design

de l’étude. Ainsi l’analyse de qualité est spécifique et plus pertinente.

Dans notre cas, les enquêtes par questionnaire répondent à des méthodes d’analyse

quantitative même si les questions posées sont souvent qualitatives. C’est pourquoi nous

avons choisi la grille quantitative McMaster (Law, Stewart, Pollock, Letts, Bosch &

Westmorland, 1998) pour évaluer la qualité de nos articles. Ce choix s’est basé non seulement

sur la pertinence des différents items avec les designs de nos études mais aussi sur la clarté et

la précision de la grille. Selon Mays et al. (2005), l’évaluation de la qualité permet d’évaluer

soit des critères quantitatifs, en accordant un score à chaque article (ce qui permettra d’exclure

des études de la revue), soit des critères qualitatifs sans score (p. 11). La grille choisie

contient un questionnaire à réponses fermées (oui/non) laissant la possibilité de créer un

score. Elle contient aussi une partie à réponses ouvertes, permettant de mettre en lumière les

forces et faiblesses de chaque étude de manière plus détaillée. Nous avons effectué cette étape

séparément puis, nous avons discuté les résultats pour obtenir un consensus.

En dernier lieu, nous avons créé un score comptant le nombre de « oui » et de « non »

répondu pour chaque étude, le maximum pouvant être atteint étant 15. A savoir que la grille a

été construite de manière à ce que lorsque l’on répond « oui » à un item, on met en lumière les

forces de l’étude et, a contrario, lorsque l’on répond « non », on en découvre les faiblesses.

Un tel score nous offre une possibilité de comparaison rapide entre les études sélectionnées

mais aussi une vision globale de leur qualité.

Page 32: Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son … · 2013-04-30 · Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans

24

Mays et al. (2005), mettent en évidence l’importance de noter les forces et les faiblesses des

études retenues. Ces informations pourront servir de critère d’exclusion mais pourront aussi

être utilisées dans une étape ultérieure de la revue, lors de la synthèse et de l’interprétation des

résultats par exemple (Mays et al., 2005, p. 11).Etant donné la quantité limitée de littérature

permettant de répondre à notre question de recherche, nous avons décidé de ne pas faire de la

qualité des articles un facteur de sélection. Nous avons choisi de conserver toutes les études

permettant de répondre à notre question, malgré les différences de qualité. Nous aborderons et

analyserons le poids de ces différences dans les résultats.

3.2.5 Analyse thématique des articles inclus

Thomas et Harden (2008) décrivent l’analyse thématique en 3 étapes :

Le codage du texte « ligne par ligne », puis le développement de thèmes descriptifs et enfin

la génération de thèmes analytiques. Alors que le développement des thèmes descriptifs

restent proches des études primaires, les thèmes analytiques représentent une étape

d’interprétation durant laquelle les auteurs de la revue vont au-delà de l’étude primaire et

génèrent de nouvelles constructions, explications ou hypothèses interprétatives. (p. 4)

Nous allons expliquer les différentes étapes d’analyse et comment nous les avons adaptées à

notre revue.

3.2.5.1 Codage du texte

De part le design de nos études, nous ne pouvions pas appliquer une démarche de

thématisation à lettre. Une telle analyse demande un codage du texte « ligne par ligne ». Dans

notre cas, les enquêtes par questionnaire proposent déjà des résultats structurés sous forme de

tableau récapitulatif. Relevons que les outils utilisés varient d’une étude à l’autre. Les

résultats évoquent les mêmes concepts mais sont formulés différemment selon l’outil utilisé.

Se rapprochant de la manière dont Dixon-Woods et al. (2006) ont extrait les données pour

leur revue, nous avons extrait chaque item de chaque questionnaire. Ceci a créé notre banque

de codes, un item valant un code. Nous étions conscientes qu’en prenant une telle décision,

nous allions nous lancer dans une analyse des outils utilisés plutôt que des résultats des

études. Pour pallier à ce biais, nous avons décidé de prendre en compte les résultats chiffrés

des études dans la discussion. Ceci nous a permis de pondérer l’influence de certaines

représentations. Le travail fait en amont au sujet de l’extraction des codes à travers les

questionnaires, n’est cependant pas inintéressant car nous pouvons dégager des

représentations communes testées par tous les outils de mesure. Nous avons ainsi pu obtenir

une vision actuelle des représentations interrogées dans la littérature.

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25

Toutes les études que nous avons sélectionnées sont en anglais ou en espagnol. Afin de limiter

les biais d’interprétation des codes, nous avons opté pour une traduction des items des

questionnaires indépendamment par chaque auteure. Nous avons ensuite mis nos résultats en

commun et trouvé des consensus pour les codes problématiques. Notons que lors de cette

étape d’analyse nous sommes restées le plus proche possible du texte original et de son sens.

Aucune liberté d’interprétation n’a été accordée.

3.2.5.2 Mise en place des thèmes descriptifs

Pour procéder à l’analyse thématique, nous avons choisi une démarche de thématisation

continue telle que la décrivent Pallié et al. (2010) :

Elle consiste en une démarche ininterrompue d’attribution de thèmes et simultanément, de

construction de l’arbre thématique. Ainsi les thèmes sont identifiés et notés au fur et à

mesure de la lecture du texte, puis regroupés et fusionnés si besoin, et finalement

hiérarchisés sous la forme de thèmes centraux regroupant des thèmes associés,

complémentaires, divergents, etc., comme on le verra. Ce qui caractérise la démarche de

thématisation continue, c’est que cet arbre est construit progressivement, tout au long de la

recherche, et n’est véritablement parachevé qu’à la toute fin de l’analyse du corpus. (p.166)

Une fois nos codes définis nous avons individuellement puis, par consensus, regroupé,

renommé, classé ces codes en thèmes descriptifs. Ceci nous a permis de construire notre arbre

thématique, dont le modèle se trouve en annexe VIII. « Il présente sous forme schématisée

l’essentiel du propos abordé à l’intérieur du corpus » (Pallié et al., 2010, p. 182). Lors de cette

étape nous sommes restées proches des textes originaux. Gardant ainsi un faible niveau

d’inférence, tentant d’en tirer le sens principal tout en gardant notre question de recherche en

tête.

Pallié et al. (2010) abordent une difficulté importante dans la thématisation:

Le thème est donc une dénomination assez précise en lien avec la teneur d’un extrait du

corpus. Sa précision est importante mais la perfection n’existe pas, et il est naturel qu’il y

ait possibilité de variations d’un analyste à l’autre. Par exemple, lorsque le travail de

thématisation se fait en groupe, on voit bien que les thèmes suggérés par les uns et les

autres peuvent varier sensiblement. (p. 176)

Ils mettent ici en lumière la liberté que donne l’analyse thématique. Chaque personne peut

interpréter le texte comme bon lui semble. Deux personnes travaillant sur les mêmes codes ne

trouveront sans doute pas les mêmes thèmes. A chaque étape il nous a semblé important

d’effectuer les thématisations d’abord individuellement puis, par une mise en commun. Cette

méthode nous a permis d’enrichir les discussions face aux thèmes choisis. Nous devions pour

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26

chaque thème trouver un consensus en fonction de l’interprétation de chacune. Nous ne

validions un thème que si chacune d’entre nous donnait son accord pour le faire.

3.2.5.3 Mise en place des thèmes analytiques

Une fois les thèmes descriptifs obtenus, nous les avons fait évoluer en thèmes analytiques,

d’abord indépendamment puis par consensus. Cette étape de réduction des données a été

effectuée en fusionnant, modifiant, trouvant des similitudes ou des différences entre les

thèmes descriptifs. Elle nous a demandé une plus grande part interprétative et elle nous a

permis de personnaliser notre revue. Il est extrêmement important pour cette étape de garder

la question de recherche à l’esprit car ce sont ces thèmes analytiques qui constitueront les

résultats du travail. Nous avons ressortis six thèmes analytiques formulés sous forme de

représentation.

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27

4 RESULTATS

4.1 DESCRIPTION DES ETUDES

Au terme de notre recherche documentaire, nous avons sélectionné cinq articles permettant de

répondre à notre question de recherche. Les articles ont été publiés entre 2004 et 2011. Ci-

dessous se trouve un tableau résumant les caractéristiques principales de chaque étude.

Concernant les buts des études sélectionnées, Yu (2004a ; 2004b) ainsi que Green, Page,

Rasekhy, Johnson et Bernhardt (2006) restent dans des objectifs de type exploratoire en

utilisant des termes tels que « faire une revue préliminaire » ou « évaluer » les croyances face

à l’hypnose. Mendoza, Capafons, Espejo et Montalvo (2009) et Desai, Chaturvedi et

Ramachanda (2011) vont plus loin en essayant « d’analyser » ou de « comprendre » ces

représentations.

Toutes les études sélectionnées sont des enquêtes par questionnaire. Les chercheurs ont

cependant utilisé des outils différents pour évaluer les représentations de la population

sélectionnée. Ces outils sont, pour la plupart, des échelles ayant fait l’objet de plusieurs études

préalables. Seule la Valencia Scale on Attitudes and Beliefs toward Hypnosis, Therapist

Version (Capafons, Espejo, & Mendoza, 2008), utilisée dans l’étude de Mendoza et al. (2009)

a été validée. Les quatre questionnaires utilisés dans Yu (2004a ; 2004b) et Green et al. (2006)

ne sont pas officiellement validés. Ils se basent sur des études préalables permettant

d’apporter une force supplémentaire aux résultats des études. Le dernier questionnaire utilisé

dans Desai et al. (2011) n’a non seulement pas été officiellement validé mais n’a jamais fait

l’objet d’étude préalable. Il a été formé uniquement sur la base de l’expérience d’un

consultant en hypnose.

Comme déjà mentionné, les populations étudiées dans les études sélectionnées sont, pour

quatre études sur cinq, potentiellement sensibilisées à l’hypnose. Seuls Green et al. (2006)

interrogent les représentations face à l’hypnose d’étudiants n’ayant jamais expérimenté ce

phénomène. Mendoza et al. (2009) interrogent les psychologues espagnols, Desai et al. (2011)

questionnent des professionnels de la santé dans différents domaines, participant à une

rencontre sur la gestion des douleurs par l’hypnose, et Yu (2004a) sollicite, en premier lieu,

l’avis d’étudiants chinois en psychologie ou en sciences sociales pour la plupart, et dans un

deuxième temps (Yu, 2004b), celui de professionnels de la santé travaillant principalement en

hôpital psychiatrique.

Les populations étudiées viennent de divers pays. Alors que Mendoza et al. (2009) se sont

concentrés sur une population uniquement espagnole, Desai et al. (2011) et Yu (2004a ;

2004b) ont étudié des populations asiatiques, respectivement indienne et chinoise. Seule

Page 36: Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son … · 2013-04-30 · Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans

28

l’étude de Green et al. (2006) s’attelle à l’interrogation de personnes venant d’horizons

différents en questionnant des étudiants australiens, américains, allemands et iraniens.

Yu (2004a) Yu (2004b) Green et al. (2006) Mendoza et al. (2009) Desai et al. (2011)

Pa

ys

Chine Chine Australie, USA

Allemagne, Iran, Espagne Inde

Obj

ect

ifs d

e l’

étu

de

Faire une revue

préliminaire sur les

croyances et attitudes des

Chinois de Hong Kong

sur l’hypnose et ses

applications.

Faire une revue préliminaire sur les

croyances et attitudes des

professionnels de la santé de Hong

Kong sur l’hypnose et ses

applications puis comparer ces

résultats avec les résultats de Yu,

(2004a).

Evaluer les attitudes et

les croyances des

étudiants universitaires

de quatre différents

pays au sujet de

l'hypnose.

Analyser les croyances

et les attitudes face à

l’hypnose des membres

de l’association

officielle des

psychologues.

Comprendre les mythes,

méconnaissances et

opinions des professionnels

de santé au sujet de

l'hypnothérapie.

De

sign

Enquête par questionnaire Enquête par questionnaire Enquête par

questionnaire

Enquête par

questionnaire

Enquête par

questionnaire et

feedback sur les

réponses données au

sujet pour obtenir des

données qualitatives

Out

ils d

e m

esu

re

Questionnaire en 55 items

en 3 parties, créé par les

auteurs à partir de 3

échelles, likert en 4 points:

• Opinions About

Hypnosis (OAH) scale

(McConkey &

Jupp,1985-86),

• Echelle de Northcott

(1996),

• Attitudes Towards

Hypnosis (ATH) scale

(Spanos, Brett, Menary

& Cross, 1987).

Questionnaire en 41 items, créé par

les auteurs à partir de 2 échelles,

likert en 4 points:

• OAH scale (McConkeyet

al,1985-86),

• Northcott (1996).

3 échelles utilisées avec

un total de 48 items,

likert en 7 points:

• OAH scale

(McConkey et

al.,1985-86),

• ATH scale (Spanos et

al., 1987)

• Beliefs About

Forensic Hypnosis

(BAFH) scale

(Wilson, Greene &

Loftus, 1986)

1 échelle en 37 items,

likert en 6 points:

Valencia Scale on

Attitudes and Beliefs

toward Hipnosis,

Therapist Version

(Capafons,Espejo &

Mendoza, 2008)

Questionnaire en 32

items créé par un consultant

formé en hypnose, likert en

3 points.

Typ

es

de p

opul

atio

n

N = 457

Etudiants universitaires

(en psychologie,

sociologie et autres non

précisés)

N = 75

Professionnels médicaux et

sociaux (infirmiers, assistants

sociaux, pharmaciens,

psychologues, médecins

généralistes, psychiatres, aide-

soignants, chercheurs en

psychiatrie, ergothérapeutes)

N = 280 (4x70)

Etudiants universitaires

de 18 à 25 ans n’ayant

jamais eu d’expérience

hypnotique

N = 2’434

Psychologues

espagnols

N = 21

Professionnels de santé

travaillant en psychiatrie,

psychologie et dans les soins

participant à une rencontre

sur les douleurs chroniques

et sa gestion en utilisant

l'hypnose

Tableau 1. Récapitulatif des études sélectionnées

4.2 QUALITE DES ARTICLES

Grâce à la grille McMaster (Law et al., 1998), nous avons pu évaluer la qualité des études

retenues. Deux critères appartenant à cette grille nous ont semblé plus importants à prendre en

compte dans cette évaluation de la qualité. Le premier est la fiabilité des mesures effectuées et

le second la pertinence du choix des méthodes d’analyse des résultats. Selon notre point de

Page 37: Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son … · 2013-04-30 · Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans

29

vue, ces deux aspects permettent d’obtenir des résultats fiables et donc d’améliorer

considérablement la qualité de l’étude.

Concernant les scores, l’étude de Yu (2004a) obtient un total de 14/15 et celles de Yu

(2004b), Green et al. (2006) et Mendoza et al. (2009), un score de 12/15. Ceci illustre la

rigueur de la démarche et la précision explicative des auteurs des études étant donné le score

élevé. Par contre, l’étude menée par Desai et al. (2011) démontre une rigueur méthodologique

moins marquée avec peu d’informations détaillées dans le texte. Ceci abaisse son score à

7/15. Cette étude perd en force notamment dans les items concernant la fiabilité des résultats,

leur significativité mais aussi dans les explications peu détaillées que les auteurs proposent.

En annexe IX se trouve un tableau détaillant la grille McMaster (Law et al., 1998) appliquée à

chaque étude. Cela nous permet de mettre en avant les forces et faiblesses de chaque étude.

4.3 RESULTATS EN LIEN AVEC NOTRE QUESTION DE RECHERCHE

En utilisant la méthode d’analyse thématique décrite, nous avons extrait les 135 items des

questionnaires qui ont créé nos 135 codes. En regroupant, fusionnant, séparant ces codes,

nous avons défini 20 thèmes descriptifs. Créant ainsi petit à petit notre arbre thématique, nous

avons pu faire émerger six thèmes analytiques qui correspondent aux représentations de la

population générale et des soignants face à l’hypnose. Ces thèmes définissent l’hypnose

comme contrôlée, menaçante, révélatrice, fantastique, légitime en médecine et

l’hypnotisabilité comme critérielle. La carte heuristique ci-dessous permet d’illustrer ces

différentes représentations. De plus, en annexe X se trouve notre arbre thématique final

englobant tous les codes, thèmes descriptifs et thèmes analytiques.

Tableau 2. Carte heuristique résumant les représentations face à l’hypnose.

Page 38: Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son … · 2013-04-30 · Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans

30

Dans ce chapitre, nous avons choisi de traiter les thèmes par récurrence. Ceux contenant le

plus de codes seront explicités en premier. A noter que nous avons non seulement établi une

récurrence par nombre de codes mais aussi par nombre d’études s’intéressant à une

représentation.

4.3.1 L’hypnose contrôlée

La notion de contrôle lors de l’hypnose est largement apparue dans les questionnaires

proposés. Les cinq études sélectionnées font référence à cette représentation et 42 codes y

sont associés au total. Cette représentation prend une place importante dans l’interrogation

des opinions sur l’hypnose.

4.3.1.1 La maîtrise du patient sur la situation

Traitée, parfois plusieurs fois, dans tous les outils de mesure, la maîtrise du patient sur la

situation semble une notion clé dans l’interrogation des représentations sur l’hypnose.

Pour expérimenter l’hypnose, le patient doit être collaborant (Desai et al., 2011, p. 5 ;

Capafons et al., 2008, p. 2923). Cette idée induit qu’une personne ne peut être hypnotisée

contre sa volonté (Desai et al., 2011, p. 5 ; Capafons et al., 2008, p. 292). Le patient choisit

s’il veut ou non adhérer au phénomène hypnotique. De plus, ce qui se passe dans une séance

est parfaitement contrôlé par la personne hypnotisée. Elle peut sortir de l'hypnose quand elle

le souhaite et ne perd jamais le contrôle (Capafons et al., 2008, p. 292). A ce propos, on

retrouve aussi l’idée que l'hypnotiseur ne peut pas perturber l'esprit du sujet (Desai et al.,

2011, p. 5) car tout ce qui se passe sous hypnose est causé par la personne

hypnotisée (Capafons et al., 2008, p. 292). Cette réflexion, poussée au maximum, peut amener

à une vision de l’hypnose comme un phénomène dépendant entièrement des capacités du sujet

et non de celles du thérapeute (Green et al., 2006, p. 270 ; Yu, 2004a, p. 97 ; Yu, 2004b, p.

181).

4.3.1.2 Le caractère normal de l’hypnose

L’hypnose est perçue par certaines personnes comme un phénomène parfaitement normal.

Elle est considérée comme un état naturel (Desai et al, 2011, p. 5 ; Green et al., 2006, p. 270 ;

Yu, 2004a, p. 97 ; Yu, 2004b, p. 181). Elle est définie dans les échelles comme un état de

conscience normale où l’attention est focalisée (Green et al., 2006, p. 270 ; Yu, 2004a, p.

97) ou comme un mécanisme psychologique superficiel (Desai et al., 2011, p. 5). Ceci permet

de l’intégrer dans les mécanismes naturels de fonctionnement du corps et de l’esprit humain.

3 L’étude de Mendoza et al. (2009) a exclusivement utilisé la Valencia Scale on Attitudes and Beliefs toward Hypnosis (Capafons et al., 2008). Afin de créer notre banque de codes, nous nous sommes basées sur l’échelle créée par Capafons (2008), ce qui explique pourquoi au lieu de citer Mendoza et al.(2009) dans les résultats, nous citons directement Capafons et al. (2008).

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31

Ainsi, il n’y a pas de critères à avoir pour être hypnotisé, elle est expérimentable par tous

(Green et al., 2006, p. 270 ; Yu, 2004a, p. 97 ; Yu, 2004b, p.181) et les personnes

profondément hypnotisables sont normales (Green et al., 2006, p.269 ; Yu, 2004, p. 101).

4.3.1.3 L’hypnose comme technique sûre

S’ajoute à cela, l’idée que l’hypnose n’est pas dangereuse (Capafons et al., 2008, p. 292 ;

Desai et al., 2011, p. 5) et qu’elle ne fait pas peur (Green et al., 2006, p. 269 ; Yu, 2004a, p.

101). Elle serait une technique sûre avec peu de risques pour la santé (Capafons et al., 2008,

p. 292).

4.3.1.4 L’attraction pour l’hypnose

On retrouve autour de ces notions de contrôle et de sécurité, une attitude de curiosité face à

l’hypnose. L’idée d’être hypnotisé serait même attrayante (Green et al., 2006, p. 270 ;

Capafons et al., 2008, p. 292 ; Yu, 2004a, p. 100).

4.3.2 L’hypnose menaçante

Diamétralement à l’opposé de la représentation précédente, la notion d’une hypnose

menaçante est présente dans les diverses échelles étudiées. Ce thème analytique revient, lui

aussi dans toutes les études sélectionnées, avec un total de 30 codes.

4.3.2.1 La perte de contrôle du patient

La peur de la perte de contrôle se manifeste en termes de contrôle de soi, de conscience de

l’environnement ou du vécu.

L’hypnose engendrerait une possibilité de perdre le contrôle sur soi-même (Capafons et al.,

2008, p. 292). Plus en détails, les personnes hypnotisées pourraient faire ou dire des choses

contre leur volonté, ressentir des effets sans avoir consciemment tenté de les faire apparaître

ou ne pas réussir à résister aux suggestions amenées (Capafons et al., 2008, p. 292 ; Green et

al., 2006, pp. 271-272 ; Yu, 2004a, p. 98 ; Yu, 2004b, p. 182, Desai et al., 2011, p. 5). La

personne hypnotisée serait victime de ce qui se passe sous hypnose, sans aucun pouvoir

décisionnel. Elle serait passive face à ce qui lui arrive (Capafons et al., 2008, p .291). Encore,

elle n’aurait plus le contrôle ni de son corps, ni de son environnement (Desai et al., 2011, p. 5)

et ne pourrait pas se rappeler ce qu’il s’est passé pendant la séance (Yu, 2004a, p. 98 ; Yu,

2004b, p. 182).

Ces notions ont une récurrence importante dans les échelles étudiées. Les auteurs des cinq

études sélectionnées les font apparaître dans leurs questionnaires. Elles sont abordées au

minimum par deux codes dans chaque outil.

Page 40: Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son … · 2013-04-30 · Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans

32

4.3.2.2 Le thérapeute tout-puissant

Les cinq études sélectionnées dans notre revue interrogent une croyance vis-à-vis de

l’hypnose définissant le thérapeute comme tout-puissant. Nous sommes face à une

représentation questionnée fréquemment par les chercheurs. Ce thème comprend huit codes

répartis dans tous les outils utilisés.

Une telle opinion contient différents aspects. Premièrement, le thérapeute aurait le pouvoir sur

le patient car celui-ci, sous hypnose, est comme un robot guidé par l’hypnotiseur (Green et al.,

2006, p. 269 ; Yu, 2004a, p.101), un automate à la merci de la personne qui hypnotise

(Capafons et al., 2008, p. 291). Le thérapeute aurait ainsi le pouvoir total sur le patient et

celui-ci deviendrait dépendant de l’hypnotiseur (Desai et al., 2011, p. 5). La toute-puissance

du thérapeute est renforcée par l’idée que le succès de l’hypnose dépend des compétences de

l’hypnotiseur seulement (Green et al., 2006, pp. 270-273 ; Yu, 2004a, p. 97 ; Yu, 2004b, p.

181). Cette idée, en lien avec le thème descriptif précédent, sous-entend que la personne

hypnotisée n’a aucun pouvoir décisionnel sur ce qui lui arrive. L’hypnose est un phénomène

incontrôlable pour celui qui l’expérimente. Il doit alors abandonner son libre arbitre au profit

de l’hypnotiseur (Green et al., 2006, p. 269 ; Yu, 2004a, p. 101) et lui faire entièrement

confiance pour mener la séance correctement.

4.3.2.3 La dangerosité de l’hypnose

L’hypnose est parfois définie comme fondamentalement dangereuse (Capafons et al., 2008, p.

292). Ceci peut engendrer un sentiment de peur face au phénomène hypnotique (Capafons et

al., 2008, p. 291) ou une appréhension à utiliser une telle technique (Green et al., 2006, p.

269 ; Yu, 2004a, p. 101). Du point de vue des thérapeutes, il est intéressant de constater qu’un

des ressentis face à l’hypnose est la peur qu’un client puisse rester bloqué en transe

hypnotique (Capafons et al., 2008, p. 292).

4.3.3 L’hypnose fantastique

Différentes notions alimentent la représentation d’une hypnose ayant des particularités

fantastiques, sortant de l’ordinaire et des possibilités normales de l’être humain. Ce thème

analytique comprend 24 codes et est abordé par toutes les études. Il peut être décomposé en

quatre axes. Le premier étant le lien que les gens font entre l’hypnose et l’ésotérisme. Le

second, la capacité de l’hypnose à modifier les facultés mentales. Le troisième associe

l’hypnose à une thérapie miracle et le dernier relie toutes ces notions en décrédibilisant

l’hypnose.

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33

4.3.3.1 Le caractère ésotérique de l’hypnose

Selon les représentations interrogées dans Yu (2004a, p. 100 ; 2004b, p.183), l’hypnose

pourrait augmenter la spiritualité, créer un croisement avec d’autres plans d’existence, ou

encore piéger un pouvoir caché. A travers ces affirmations, l’hypnose se retrouve catégorisée

comme un phénomène magique ou ésotérique, permettant de résoudre les problèmes du client

(Capafons et al., 2008, p. 291). Cette représentation peut parfois attribuer des caractéristiques

particulières au thérapeute, qui aurait besoin d’être charismatique, unique ou bizarre pour

hypnotiser les gens (Desai et al., 2011, p. 5).

4.3.3.2 L’hypnose modificatrice des facultés mentales

Selon certaines représentations, l’hypnose pourrait modifier les facultés mentales. Elle

permettrait, par exemple, d’améliorer les capacités intellectuelles (Yu, 2004a, p. 100 ; Yu

2004b, p.183) en augmentant la capacité de self-contrôle ou en accélérant l’apprentissage

(Capafons et al., 2008, p. 292). Certaines représentations attribuent à l’hypnose un pouvoir

permettant d’augmenter la suggestibilité individuelle (Green et al., 2006, p. 272) et de

développer les sens (Yu, 2004a, p. 100 ; Yu, 2004b, p. 183). Une autre idée reçue sur

l’hypnose est qu’elle engendrerait une confusion des sens. Les sujets ressentiraient une notion

de temps suspendu ou un sentiment de dédoublement (Green et al., 2006, p. 271 ; Yu, 2004a,

p. 98 ; Yu, 2004b, p. 182) et paraîtraient même parfois dissociés (Capafons et al., 2008, p.

292).

4.3.3.3 L’hypnose, thérapie miracle

Une représentation à propos de l’hypnose la proclame thérapie miracle. Elle découle de

croyances au sujet de changements espérés ou attendus lors de la séance. Par exemple,

l’hypnose permettrait la modification de réponses corporelles n’étant pas sous le contrôle

volontaire (Yu, 2004a, p. 100 ; Yu, 2004b, p. 183), comme la fréquence cardiaque.

Au niveau de la douleur, l’hypnose pourrait produire une anesthésie totale (Yu, 2004 a, p.

100 ; Yu, 2004b, p. 183) ou rendre le sujet insensible à la douleur (Green et al., 2006, p. 271 ;

Yu, 2004 a, p. 98 ; Yu, 2004 b, p. 182).

4.3.3.4 La perte de crédibilité de l’hypnose

Les différentes représentations abordées dans ce chapitre peuvent amener les populations

étudiées à décrédibiliser l’hypnose. Cette notion se base principalement sur la reconnaissance

scientifique de l’hypnose. Elle aurait été développée à l'extérieur d'un cadre de recherches

scientifiques (Capafons et al., 2008, p. 292). Ainsi, les causes et processus sous-jacents aux

phénomènes hypnotiques ne seraient pas réellement définis et expliqués. L’hypnose pourrait

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34

alors être largement simulée, si bien que même un hypnotiseur expérimenté ne pourrait pas le

détecter (Green et al., 2006, p. 272 ; Yu, 2004a, p. 97 ; Yu, 2004b, p. 181).

4.3.4 L’hypnose est légitime en médecine

Ce thème comprend 14 codes et seules quatre études sur cinq l’abordent dans leurs

questionnaires. En effet, les représentations en lien avec la légitimité de l’hypnose en

médecine ne sont pas interrogées dans l’étude de Green et al. (2006) où la population englobe

uniquement des étudiants de différents domaines.

4.3.4.1 L’hypnose comme complément thérapeutique facilitateur

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, seule l’étude de Mendoza et al. (2009) traite cette

thématique. De plus, dans celle-ci, seuls des psychologues sont interrogés.

Cette représentation sur l’hypnose la définit comme un complément thérapeutique très utile

pour augmenter l'efficacité des traitements (Capafons et al., 2008, p. 291). Elle aurait une

certaine efficience en médecine et permettrait de faciliter le succès thérapeutique notamment

dans le cadre de prises en charge psychologiques (Capafons et al., 2008, p. 292).

4.3.4.2 L’utilité de l’hypnose en médecine

Quatre études sur cinq mentionnent l’utilité et les bénéfices que l’hypnose pourrait apporter

lors de traitement pour des problèmes psychiques ou physiques (Capafons et al., 2008, p.

291 ; Yu, 2004a, p. 99 ; Yu, 2004b, p. 183). L’hypnose serait considérée comme une thérapie

à part entière (Desai et al., 2011, p. 5) et aurait sa place dans la médecine moderne (Yu,

2004a, p. 99 ; Yu, 2004b, p. 183).

4.3.5 L’hypnose révélatrice

Cette représentation est moins souvent interrogée dans les outils utilisés par les auteurs des

études sélectionnées. 12 codes lui ont été attribués. Cependant, toutes les études de notre

revue interrogent la population face à cette croyance.

4.3.5.1 L’impossibilité de mentir sous hypnose

Une sorte de force externe empêcherait les gens sous hypnose de mentir. Même s’ils

souhaiteraient ne pas dire la vérité, ils en sont obligés (Capafons et al., 2008, p. 292 ; Green et

al., 2006, p.272). De plus, l’hypnose aurait une faculté permettant de révéler des secrets

(Green et al., 2006, p. 271 ; Yu, 2004a, p. 98 ; Yu 2004b, p.182 ; Desai et al., 2011, p. 5).

Page 43: Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son … · 2013-04-30 · Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans

35

4.3.5.2 La fiabilité du discours sous hypnose

On retrouve ici la notion d’une hypnose révélatrice d’une vérité non discutable. Les souvenirs

remémorés sous hypnose seraient toujours authentiques (Capafons et al., 2008, p. 292). Les

auteurs interrogent cette croyance dans un cadre bien particulier, celui du milieu judiciaire. En

effet, une des représentations ressorties est que les témoignages sous hypnose sont plus fiables

que ceux effectués en situation standard (Green et al., 2007, p. 272). Selon la même étude, un

jury devrait accorder plus de confiance dans un témoignage sous hypnose et un témoin devrait

également être plus confiant dans la fiabilité et la précision de son récit dans cette situation.

4.3.5.3 L’hypnose révélatrice de la mémoire enfouie

Finalement, l’hypnose serait une technique de choix pour retrouver la mémoire. Elle

permettrait de se rappeler des souvenirs enfouis, voire même de se remémorer tout ce qui

nous est arrivé (Green et al., 2006, p. 271 ; Yu, 2004a, pp.182-183 ; Yu, 2004 b, pp. 98-99 ;

Desai et al., 2011, p. 5).

4.3.6 L’hypnotisabilité critérielle

Une des représentations de l’hypnose est qu’il serait nécessaire de répondre à certains critères

pour être hypnotisé. L’hypnose ne serait alors pas un mécanisme abordable par tout le monde

mais demanderait des facultés particulières. Nous avons même noté parfois une connotation

négative définissant les gens hypnotisés comme faibles d’esprit. Cette croyance englobe 10

codes et est présente dans les cinq études sélectionnées.

4.3.6.1 La faiblesse d’esprit des gens hypnotisés

Cette représentation est illustrée par des items affirmant que les gens intelligents sont moins

motivés à être hypnotisés (Green et al., 2006, p. 269 ; Yu, 2004, p. 100). A contrario, les gens

hypnotisés ou facilement hypnotisés seraient faibles d’esprit (Green et al., 2006, p. 269 ; Yu,

2004a, p. 100), voire naïfs, ignorants ou psychologiquement dépendants (Capafons et al.,

2008, p. 292).

4.3.6.2 La non universalité de l’hypnose

L’hypnose demanderait des capacités particulières et ne pourrait pas être expérimentée par

tout le monde (Desai et al., 2011, p. 5). Certaines représentations se basent sur une différence

de genre évoquant que les femmes sont moins hypnotisables que les hommes (Desai et al.,

2011, p. 5). Des représentations se basent aussi sur des traits de personnalité particuliers tels

que la créativité ou la force intérieure (Green et al., 2006, p. 270 ; Yu, 2004a, p. 100).

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36

5 DISCUSSION

A travers cette revue de la littérature nous avons cherché à explorer les représentations de la

population générale et des soignants face à l’hypnose. Nous avons essayé de comprendre et de

réfléchir à l’impact que les représentations pourraient avoir sur la relation de soin. Grâce à

une méthode d’analyse adaptée, nous avons fait émerger cinq représentations concernant

l’hypnose. Ce phénomène est vu comme contrôlé, menaçant, fantastique, légitime en

médecine et l’hypnotisabilité est vue comme critérielle.

Ces différents thèmes analytiques seront abordés un à un. Nous ferons une synthèse générale

et aborderons leur implication dans la pratique. Nous expliquerons ensuite les limites de notre

revue et donnerons quelques pistes pour de futures recherches.

5.1 HYPNOSE CONTROLEE

Le maintien du contrôle de soi sous hypnose est le thème le plus souvent abordé dans les

études sélectionnées. Il comprend 42 codes sur les 135 obtenus au total. Il aborde quatre sous-

thèmes qui sont la maîtrise du patient face à la situation, le caractère normal de l’hypnose,

l’attraction pour l’hypnose et l’hypnose comme technique sûre.

Le phénomène hypnotique est perçu comme contrôlé par la personne hypnotisée. Le patient

garde en tout temps la maîtrise de la situation. Cette représentation est à mettre en lien avec la

perception de l’hypnose comme une technique sûre, à caractère normal et naturel. Il est facile

en effet de comprendre que quelqu’un qui jugera l’hypnose comme un phénomène normal

pourrait relativiser le phénomène. Associer l’hypnose à un phénomène naturel permettrait de

ne pas le mystifier. Cela permettrait aussi de rester dans le domaine du rationnel et d’acquérir

ainsi de la confiance. Un sentiment de sécurité peut être créé autour de la séance et l’hypnose

deviendrait une technique sûre et sans danger. Le patient ne développerait pas de peur ou

d’appréhension à l’utiliser car il saurait qu’il ne se mettrait pas en danger. Selon Hawkins et

Bartsch (2000), les sujets ayant des représentations positives à propos de l’hypnose seront

plus ouverts à l’utiliser et auront une meilleure réponse à la suggestion hypnotique (Barling &

De Lucchi, 2004, p.38). Une telle représentation va influencer l’adhésion du patient à la

thérapie hypnotique. L’ouverture à un potentiel essai et la compliance thérapeutique seraient

augmentées. Les pensées et les comportements positifs face à la thérapie seraient ainsi

renforcés. La compliance du patient fait partie des éléments essentiels à apporter pour le bon

déroulement de la séance. Selon certains auteurs, elle est même une condition sine qua non à

la thérapie hypnotique (Salem et al., 2007).

Page 45: Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son … · 2013-04-30 · Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans

37

Nous comprenons à ce stade toute l’importance d’avoir une représentation positive de

l’hypnose pour initier une thérapie hypnotique.

Une telle conception se rapproche de la vision scientifique actuelle de l’hypnose. Le patient

n’est pas spectateur du phénomène ou tributaire du thérapeute, mais acteur principal du jeu

hypnotique. Comme déjà vu, l’approche de l’hypnose en tant que phénomène normal est

appuyée par une abondante littérature scientifique. Même si cette image peine encore à percer

le monde commun, relevons que les différentes études présentées dans le cadre théorique sur

ce sujet démontrent largement le processus physiologique lié à l’hypnose.

La formation d’une telle représentation est pour nous basée sur un contenu informatif. Les

personnes ayant cette opinion de l’hypnose, auraient acquis des informations scientifiques

permettant de construire une telle représentation. Nous pouvons appuyer ceci par l’étude de

Johnson et Hauck (1999) décrivant que les personnes ayant des représentations positives face

à l’hypnose ont basé leur opinion principalement sur les explications de médecins ou de

psychologues plutôt que sur les médias ou les stages d’hypnose (Thomson, 2003, p. 32). La

personne pourrait ainsi rationnaliser et normaliser le phénomène hypnotique. Sur les 42 codes

obtenus pour cette représentation, 31 ont recueilli un avis favorable. Ceci démontre que dans

les études sélectionnées, la plupart des personnes interrogées sont d’accord avec cette

représentation. Il est intéressant de noter que dans l’étude de Desai et al. (2011), 100% des

personnes interrogées pensent que l’on ne peut pas rester coincé sous hypnose, que l’on sera

capable de se réveiller (p. 5). 72,2% des psychologues interrogés dans l’étude de Mendoza et

al. (2009) pensent que les gens gardent le contrôle sur eux-mêmes sous hypnose (p. 267).

Nous pourrions expliquer la fréquence élevée de ce thème par le fait que la population

interrogée était essentiellement composée des personnes sensibilisées à l’hypnose.

5.2 HYPNOSE MENAÇANTE

Ce thème analytique est en complète opposition avec le précédent. Il arrive en deuxième

position de récurrence dans les études sélectionnées. Il comprend en effet 30 codes répartis en

quatre sous-thèmes : la perte de contrôle du patient face à la situation, le thérapeute tout-

puissant, la dangerosité de l’hypnose et l’hypnose vue comme un sommeil profond.

Nous pourrions séparer cette représentation en deux axes principaux. Le premier axe serait la

perte de contrôle du patient sur lui-même en situation d’hypnose. Le second serait une

relation soignant-soigné déséquilibrée, faisant naître l’idée qu’une personne hypnotisée doit

faire face à un thérapeute tout-puissant. Le patient risquerait ainsi de perdre le contrôle sur

soi, soit à cause de la nature du phénomène, soit à cause du thérapeute. Il craindrait ainsi pour

son intégrité. Salem et al. (2007) renforcent cette opinion en disant qu’« un autre cliché est

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38

encore celui du thérapeute tout-puissant, véritable mage doté de pouvoirs hypnotiques

exceptionnels et capable, d’une façon paternelle et majestueuse, ou carrément divine, de faire

le nécessaire comme lui seul saurait le faire » (p. 61). La notion de thérapeute tout-puissant

pourrait engendrer deux réactions opposées. Comme l’explique si bien Michaux (2005),

« voilà de quoi susciter l’espoir de ceux qui voudraient rester passifs, être soignés malgré eux

ou malgré leur manque d’engagement dans la thérapie, et de quoi susciter l’effroi de ceux qui

craignent que la relation hypnotique génère de la dépendance » (p. 343).

L’idée d’un thérapeute tout-puissant exigerait du patient un laisser-aller, un abandon de son

libre arbitre au bénéfice d’un tiers. Le patient serait alors un être fragile et vulnérable, passif

face à ce qui lui arrive et n’ayant aucune emprise sur la situation. Une telle opinion de

l’hypnose ne lui permettrait pas d’être confiant face à ce qu’il se passe lors de la séance. Le

thérapeute contrôlerait tout. Il ne laissait aucune marge de manœuvre au patient, celui-ci

n’aurait alors pas les ressources nécessaires pour garder le contrôle sur sa thérapie. Nous

pensons que cette opinion stigmatiserait l’hypnose comme un phénomène dangereux. Nous

estimons que cette représentation fait référence au domaine de la survie de la personne, à ses

émotions profondes. Le patient ne pourrait pas instinctivement se laisser aller dans une

thérapie dirigée par un inconnu qui pourrait potentiellement lui faire du mal.

Dans le cas contraire, la représentation du thérapeute tout-puissant pourrait engendrer une

confiance aveugle en ses compétences. Elle entraînerait alors des attentes irraisonnées de la

part du patient. L’hypnose ne serait ainsi pas menaçante pour le patient mais pour la relation

thérapeutique. Elle engendrerait une faible implication personnelle du sujet dans sa prise en

charge, provoquerait un déséquilibre dans la relation et mettrait alors en échec le succès de la

thérapie.

La compliance et l’implication du patient dans le phénomène hypnotique sont donc

primordiales dans l’utilisation de l’hypnose à des fins thérapeutiques. Peu importe le point de

vue de la représentation d’un thérapeute tout-puissant, elle engendrera toujours un

déséquilibre dans la relation thérapeutique. Selon nos connaissances, elle pourrait aussi

engendrer un conflit de pouvoir qui serait inadéquat dans la relation soignant-soigné. Il est

aisé alors de comprendre qu’une telle représentation menace soit l’intégrité du patient, soit la

relation thérapeutique et limite l’utilisation de l’hypnose dans les soins. La représentation

d’une hypnose menaçante permettrait ainsi d’expliquer pourquoi l’hypnose est si peu utilisée

dans les soins.

Concrètement, cette opinion est particulièrement présente dans les études de Green et al.

(2006) et Yu (2004a). En effet, 82,3% des étudiants interrogés dans l’étude de Yu (2004a)

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39

pensent que les suggestions données pendant l’hypnose ne peuvent pas être résistées par le

sujet (p. 98). Ceci pourrait s’expliquer par le fait que les populations interrogées dans ces

deux études sont des étudiants et auraient donc moins de connaissances sur l’hypnose que les

professionnels interrogés dans les trois autres études.

Il est cependant très intéressant de noter que les soignants questionnés dans l’étude de Desai

et al. (2011), répondent à 52% que l’hypnotiseur a le pouvoir total sur celui qui est hypnotisé

et à 62% que les personnes hypnotisées deviendront dépendantes du thérapeute (p. 5). Ceci

démontre toute la complexité des représentations sociales. Parfois il s’avère que les

informations recueillies récemment sur un sujet ne suffisent pas à modifier les représentations

ancrées profondément et depuis longtemps chez une personne. Si de telles représentations

sont présentes chez les professionnels intéressés par l’hypnose, nous pouvons bien imaginer

qu’elles existent aussi dans la population générale.

Une représentation se construit en partie sur les informations retenues sur un objet (Abric,

1994, p. 25). La représentation d’une hypnose menaçante ne correspond pas à la définition

scientifique et va à l’encontre de tous les principes hypnotiques que nous avons pu expliquer

auparavant. A défaut de trouver sa source dans des informations scientifiques et fondées, cette

opinion est souvent façonnée par les médias et les stages d’hypnose qui diffusent une image

d’hypnose-spectacle où les participants ne sont pas maîtres de leurs actes (Thomson, 2003, p.

32). Ces personnes développent plus facilement des attitudes négatives face à l’hypnose

thérapeutique (Thomson, 2003, p. 32).

Une telle représentation limite l’acceptation de l’hypnose dans les soins. Nous pensons que

lorsqu’un patient décide de s’engager dans une thérapie, celui-ci doit faire un effort

d’investissement. Si ce patient doit aller à l’encontre de l’image transmise par les médias, il

sera d’autant plus difficile pour lui de donner de sa personne. Il ne pourra pas s’investir

totalement et être adéquation avec les valeurs véhiculées dans son environnement.

Les représentations d’hypnose contrôlée et d’hypnose menaçante abordent le même thème

mais sont en parfaite opposition. Afin de connaître laquelle de ces deux représentations est

réellement la plus diffusée, il nous a paru intéressant de mettre en perspective les résultats des

études sélectionnées. Dans la majorité des études retenues, les populations étudiées répondent

plus favorablement aux représentations d’une hypnose contrôlée par le patient. A noter que

dans l’étude de Desai et al. (2011) plus de 95% des personnes interrogées affirment que

l’hypnose demande une grande collaboration entre le patient et le thérapeute (p. 5). Ceci

s’explique en partie par le fait que toutes les populations interrogées sont de près ou de loin

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sensibilisées à l’hypnose, particulièrement dans le travail de Desai et al. (2011) où la

population étudiée n’englobe que du personnel soignant en psychiatrie, participant à une

rencontre sur l’hypnose. A l’inverse, les personnes répondant le plus favorablement à la

représentation d’une hypnose menaçante sont les étudiants formant les échantillons des études

menées par Yu (2004a) et Green et al. (2006). Les items auxquels ils ont répondu

positivement abordent surtout les aspects concernant le contrôle sur les suggestions données.

Ceci est peut être révélateur d’un manque d’informations approfondies sur les mécanismes

hypnotiques.

Les deux représentations abordées ci-dessus portent principalement sur la notion de contrôle

du patient face à sa thérapie et sur la relation patient-thérapeute. Le contrôle est la pierre

angulaire des représentations face à l’hypnose. Nous l’aborderons plus en détails dans la

synthèse globale.

5.3 HYPNOSE FANTASTIQUE

Ce thème comporte 24 codes séparés dans les cinq études. Il arrive en troisième position de

récurrence dans les études sélectionnées.

L’hypnose fantastique serait définie comme un phénomène ésotérique, magique. Elle pourrait

alors engendrer des changements corporels et mentaux impossibles à obtenir de manière

volontaire. L’hypnose pourrait alors devenir une thérapie miracle permettant de transformer

des traits de l’être humain qu’il n’arriverait pas à modifier autrement.

Une telle représentation a une implication variable sur l’acceptation de l’hypnose en pratique.

Nous pourrions l’interpréter comme un phénomène surnaturel ayant des effets spectaculaires.

Cette notion engendrerait un sentiment de peur ou de perte de contrôle. Elle considérerait que

l’hypnose est un phénomène magique sur lequel on n’a aucun contrôle. A l’inverse, lui

attribuer des propriétés magiques permettrait d’en faire une thérapie miracle pouvant soigner

tous les maux. Dans ce dernier cas, l’attrait pour l’hypnose est grand et une telle

représentation permet de faciliter l’acceptation de l’hypnose.

Salem et al. (2007), résument bien les interactions décrites ci-dessus :

Un lieu commun fréquent est que l’hypnose doit nécessairement se passer du concours

de la volonté du sujet, et que « plus la transe est profonde, plus elle est valable », ce qui

laisse entendre que les choses vont changer de manière spectaculaire, « sans même

savoir comment et pourquoi ». (p.61)

Cette opinion n’est pas fondée sur des informations correctes. Comme nous l’avons expliqué

dans le cadre théorique, le phénomène hypnotique est un processus naturel et normal que tout

un chacun peut expérimenter régulièrement. Aucune notion de magie n’est à prendre en

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41

compte dans l'hypnose. Penser qu’elle entre dans le domaine ésotérique trouve sans doute son

origine dans son évolution historique. A ses débuts, la technologie et l’avancée de la science

ne permettaient pas de mettre en lumière les aspects physiologiques de l’hypnose. Etant un

phénomène objectivable à l’imagerie cérébrale, il était difficile de lui trouver une explication

scientifique. On a alors longtemps traité les personnes utilisant l’hypnose comme des sorciers,

magiciens, démons, etc. A l’heure actuelle, les médias véhiculent encore à travers l’hypnose

spectacle, cet aspect ésotérique. Les connaissances scientifiques peinent alors à percer les

idées reçues et à imposer le savoir scientifique dans le monde commun. L’image d’une

hypnose comme un acte magique est encore bien ancrée. Le fait que ce thème vienne en

troisième position dans la fréquence des outils sélectionnés montre en effet qu’il est possible

que la représentation en découlant soit toujours présente dans la population.

Ce genre de représentation se retrouve directement en confrontation avec le monde médical.

Celui-ci cherche et trouve des explications scientifiques à divers phénomènes. Penser que

l’hypnose entre dans le domaine de la magie amène aussi à décrédibiliser sa place dans le

milieu médical. On ne permet pas à l’hypnose d’entrer dans la palette d’outils communs et

acceptés en médecine. On se retrouve avec des attentes irrationnelles face à l’hypnose.

Largement appuyée par la littérature populaire, cette dernière promet par ce moyen la perte de

poids ou l’arrêt du tabac (par exemple).

Malgré la récurrence élevée de cette représentation dans les outils sélectionnés, la plupart des

gens interrogés n’adhèrent pas à cette représentation. Ceci s’expliquerait par le fait que les

populations étudiées sont sensibilisées à l’hypnose. Il est cependant intéressant de noter que

dans l’étude menée par Desai et al. (2011), 76% des professionnels de la santé interrogés

pensent que l’hypnotiseur a besoin d’être charismatique, bizarre ou unique (p. 5). Aussi, dans

les études de Yu (2004a ; 2004b), les étudiants interrogés ainsi que les professionnels de la

santé pensent que l’hypnose peut piéger un pouvoir caché (p. 100 ; p. 183). Ainsi, les

professionnels de la santé et autres personnes sensibilisées à l’hypnose peuvent parfois

adhérer à une représentation d’une hypnose surnaturelle. De notre point de vue, une telle

représentation pourrait toucher au domaine de l’émotionnel et du spirituel. Cela pourrait

expliquer pourquoi elle n’évolue pas entièrement malgré un enseignement correct sur le

fonctionnement de l’hypnose. Elle est basée presque uniquement sur des croyances

personnelles et non sur des informations rationnelles obtenues par le milieu scientifique. Il est

peut-être difficile pour les personnes interrogées de faire la part des choses entre leur savoir

scientifique et leurs croyances personnelles, ancrées depuis leur plus tendre enfance. Ces

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42

personnes se retrouveraient en confrontation entre deux savoirs contradictoires : ce qu’ils ont

appris récemment et ce qui crée le fondement même de leur personne.

Un autre argument expliquant cette différence pourrait se trouver dans les nationalités des

populations interrogées. On se retrouve avec des populations hétérogènes, venant de pays

différents. Nous avons déjà mentionné que la culture et le cadre social sont une des bases pour

former les représentations. Dans cette revue, nous nous retrouvons avec des populations

venant du monde occidental mais aussi asiatique. Dans l’étude de Yu (2004a) les Chinois de

Hong Kong interrogés sont ceux qui répondent le plus positivement aux items constituant

cette représentation. On pourrait imaginer que dans les pays asiatiques les phénomènes

« ésotériques » seraient peut-être mieux admis en médecine. Même si les étudiants et les

professionnels de la santé asiatiques se représentent l’hypnose comme quelque chose de

fantastique, cela n’entraverait peut-être pas son accès dans les soins.

5.4 HYPNOSE LEGITIME EN MEDECINE

Ce thème, comprenant 14 codes, est séparé en deux aspects : l’utilité de l’hypnose en

médecine et l’hypnose vue comme un complément thérapeutique facilitateur.

De notre point de vue, cette représentation privilégie l’utilisation de l’hypnose. Cette

représentation serait donc fondée sur des preuves scientifiques ou dans certains cas sur des

connaissances empiriques basées sur l’expérience. La légitimité de l’hypnose tiendrait

également à l’émergence des thérapies alternatives dans la médecine actuelle permettant une

vision plus ouverte sur les techniques « différentes » du modèle traditionnel strictement

biomédical.

Toutes les affirmations au sujet des propriétés de complément thérapeutique facilitateur de

l’hypnose ont été plébiscitées par les psychologues questionnés dans l’étude de Mendoza et

al. (2009) à des pourcentages allant de 82 à 93% (p. 267). En revanche, à propos de l’utilité de

l’hypnose en médecine, les taux d’affirmations varient grandement dans les autres études.

Ainsi, les étudiants en psychologie et les professionnels de la santé questionnés dans l’étude

de Yu (2004a ; 2004b), mentionnent l’utilisation favorable de l’hypnose dans le cadre de

problèmes psychologiques, respectivement à 88,1% et à 76% (p. 99 ; p. 183). Pourtant dans

les mêmes études, l’utilisation de l’hypnose pour des problèmes physiques ne récolte que

33,4% et 44% de réponses favorables (p. 99 ; p. 183). A l’origine, l’hypnose a d’abord été

utilisée dans le cadre de traitements psychologiques. Ce n’est que récemment qu’elle s’est

développée pour la prise en charge de troubles physiques. Ceci pourrait expliquer les

différences de réponses aussi bien pour la population médicale que pour les étudiants en

psychologie. Sachant que cette population spécifique est déjà sensibilisée à l’utilisation de

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43

l’hypnose pour la gestion de troubles psychologiques, nous en venons donc à l’hypothèse

d’un manque de connaissances sur les effets physiques de l’hypnose.

A travers nos résultats, nous pouvons dire que la place de l’hypnose comme outil

thérapeutique ne fait aucun doute. En revanche, son utilité fait débat. C’est ce que nous avons

pu constater à travers les chiffres présentés ci-dessus. Nous pensons que le manque

d’informations ou de formation des professionnels de la santé influe grandement l’attitude des

soignants vis-à-vis de l’hypnose. A terme ce manque découlerait sur une limitation

l’utilisation de l’hypnose. Nous reviendrons plus loin sur ce sujet afin d’illustrer l’implication

des représentations sur la pratique clinique.

5.5 HYPNOSE REVELATRICE

La propriété « d’encre révélatrice » de l’hypnose est mentionnée par Salem et al. (2007) qui

expliquent qu’elle permettrait de revivre des souvenirs enfouis et ayant, dès lors, la valeur

d’un document authentique, indiscutable (p. 61). Cette propriété revient souvent dans les

articles sélectionnés dans notre revue. Elle comprend 12 codes répartis en trois sous-thèmes

présents dans les cinq études sélectionnées. Le premier est la fiabilité du discours sous

hypnose. Le second est l’impossibilité de mentir sous hypnose et le dernier décrit l’hypnose

comme révélatrice de la mémoire enfouie.

Cette représentation est en lien avec la notion de perte de contrôle et celle du thérapeute tout-

puissant. L’impossibilité de mentir sous hypnose entraînerait la perte de contrôle du patient

qui serait obligé de dire la vérité. Il est intéressant de constater qu’en termes de proportions de

réponses, pour le thème descriptif impossibilité de mentir sous hypnose, les résultats ne sont

pas homogènes. Dans les études de Yu (2004a ; 2004b) et Green et al. (2006) les réponses

favorables à l’affirmation « les suggestions données pendant l'hypnose peuvent faire dire la

vérité à propos de choses sur lesquelles ils auraient menti normalement » font état de

pourcentage allant de 89,0% pour la première étude à 82,6% pour la seconde et enfin à 72%

pour la troisième (p. 98 ; p. 182 ; p. 271). Pourtant, l’affirmation de Mendoza et al. (2009),

disant qu’il est impossible de mentir sous hypnose même si la personne hypnotisée voudrait le

faire, ne récolte que 18,8% d’avis favorables (p.267). L’item de Desai et al. (2011), amenant

que les gens hypnotisés révéleront des secrets, récolte quant à lui 33% d’affirmations (p. 5).

La notion d’hypnose révélatrice, contrairement aux autres notions présentées dans ce travail

fait surgir des divergences entre les études. Nous pensons qu’elles sont liées au décalage des

niveaux de connaissances des sujets concernant le thème de l’hypnose. Les étudiants

interrogés dans les études de Green et al. (2006) et Yu (2004a) ont des connaissances sur

l’hypnose moins approfondies que les soignants participant à un congrès sur l’hypnose de

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l’étude de Desai et al. (2011) ou que les psychologues de l’étude de Mendoza et al. (2009).

Nous relevons que plus la représentation est profondément ancrée, plus il est difficile d’avoir

recours à un raisonnement rationnel.

Nous avons cherché à formuler des hypothèses quant au sens et à la base de cette

représentation. Elle part d’une réalité où l’hypnose permet effectivement de stimuler la

mémoire et d’aider le patient à retrouver la mémoire (Salem et al, 2007, p. 52). En accord

avec le patient, le thérapeute propose des suggestions afin de lui permettre de recruter ses

ressources inconscientes (Salem et al., 2007). Pourtant dans la représentation de l’hypnose

révélatrice cette réalité est extrapolée, faisant du phénomène hypnotique une technique

infaillible pour faire dire la vérité. Ceci sans le consentement du sujet hypnotisé. Cette idée

est véhiculée par les médias où l’on retrouve quantité de films ou séries mettant en scène des

« mentalistes » résolvants des enquêtes policières en contraignant les accusés à avouer leurs

fautes sous hypnose. Dans la pratique clinique, nous pensons que cette représentation pourrait

entrainer des limites à l’utilisation de l’hypnose. Dans la collaboration, si le patient se

représente l’hypnose comme révélatrice, il présentera des réticences quant à l’utilisation de

cette pratique.

5.6 HYPNOTISABILITE CRITERIELLE

Ce thème, comprenant 10 codes, apparait en dernier dans la récurrence du nombre de codes

mais est néanmoins présent dans toutes les études retenues. Il traite de la faiblesse d’esprit des

gens hypnotisés et de la non-universalité de l’hypnose.

Cette représentation limiterait l’utilisation de l’hypnose. Si le sujet estime ne pas remplir les

critères pour être hypnotisé, il ne pourra en effet pas expérimenter cette technique.

Le fondement de cette représentation réside dans une lacune de connaissances qui pousse

l’individu à forger sa croyance de l’hypnose sur des éléments personnels ou sociétaux.

L’histoire de l’hypnose aurait, selon nous, un impact important sur cette représentation.

L’hypnose a d’abord été attribuée à une population spécifique. Au XVIIème siècle l’état

hypnotique était considéré comme une névrose chez les patients hystériques (Michaux et al.

2007, p. 10). Comme expliqué dans le cadre théorique, le caractère naturel de l’hypnose n’a

été reconnu qu’à la fin du XIXème siècle. Il n’existe pourtant pas encore, à l’heure actuelle, de

définition établie et consensuelle de l’hypnose. Au regard de l’évolution récente des

recherches au sujet de l’hypnose, il est donc compréhensible que les connaissances de la

population générale soient lacunaires. En revanche, une chose surprenante est la proportion de

réponses au sujet de cette représentation dans les populations d’étudiants ou de soignants qui

sont susceptibles d’avoir des connaissances au sujet de l’hypnose. Dans l’étude de Desai et al.

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(2011) qui interroge des professionnels de la santé travaillant en psychiatrie et participant à

une rencontre au sujet de l’utilisation de l’hypnose dans la gestion des douleurs, 62% des gens

affirment que les femmes sont moins hypnotisables que les hommes (p. 5). Dans la même

étude, 57% des personnes interrogées estiment que l’hypnose ne fonctionne que sur certaines

personnes (Desai et al., 2011, p. 5). Nous pensons que le mécanisme de pensée de type « ça

n’arrive qu’aux autres », où les individus se comparent entre eux au sein d’un groupe mais ne

se sentent pas personnellement concernés par la technique, pourrait expliquer en partie cette

représentation. La part individuelle de cette dernière est liée, comme expliqué précédemment,

au niveau de connaissances de l’individu mais aussi à la croyance de l’existence de facultés

innées. Tout cela additionné à un manque d’information conduirait à la construction de la

représentation que la faculté d’être hypnotisé est critère dépendante.

5.7 SYNTHESE GENERALE

Les représentations face à l’hypnose touchent différents domaines. Citons les émotions,

l’éducation, les connaissances acquises, la culture et l’histoire de l’hypnose.

Nous pouvons constater qu’à travers les résultats obtenus, la notion de contrôle est la pierre

angulaire des représentations face à l’hypnose. Il y a dans toutes les représentations une idée

de prise ou de perte de contrôle, engendrant un déséquilibre dans la relation soignant-soigné.

Selon différents points de vue, le déséquilibre est engendré par un thérapeute tout-puissant,

par la perte du contrôle du patient sur la situation ou simplement par la nature incontrôlable

du phénomène hypnotique.

Selon Michaux et al. (2007), « la société occidentale a toujours encouragé une conception

autonome des individus chacun assurant la responsabilité de ses actions. L’hypnose semble

complètement bousculer cette conception » (p. 343). Si une personne pense que l’hypnose est

un phénomène incontrôlé ceci ira à l’encontre des principes mêmes lui ayant permis de se

construire dans sa société. Comme l’a décrit Abric (1994), les représentations se construisent

autour d’un noyau central amenant les valeurs fondamentales de l’individu et de systèmes

périphériques basés sur l’expérience personnelle et permettant l’adaptation des

représentations. Nous pensons que la notion de contrôle dans l’hypnose ferait partie des

éléments constituant le noyau central de ces représentations. Comme une sorte d’instinct de

survie, la personne ne pourrait pas s’abandonner à l’inconnu, craignant de perdre son identité.

Cela toucherait au fondement même de l’individu et engendrerait des difficultés pour modifier

ses représentations.

A contrario, les personnes ayant des représentations positives face à l’hypnose réussiraient à

tempérer leurs opinions avec des informations reçues, allégeant la notion de perte de contrôle

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en lien avec le phénomène hypnotique (Thomson, 2003, p. 38). L’avancée de la science et la

validation de l’hypnose comme outil thérapeutique alimenteraient ce genre de mécanisme,

permettant ainsi, petit à petit, de modifier les représentations face à l’hypnose. Nous appuyons

cette hypothèse sur l’étude de Capafons, Mendoza et al. (2008) qui relèvent des

représentations plus positives chez les personnes ayant eu une expérience hypnotique

préalable ou qui basent leurs connaissances de l’hypnose sur la littérature scientifique. Nous

reviendrons sur ce point dans le chapitre des recommandations.

Il est impossible de concevoir la construction d’une représentation sans penser à l’aspect

culturel et social. Pour reprendre l’idée d’Abric (1994), la représentation sociale est un

mécanisme complexe intégrant des données stables, basées sur des composantes sociales

telles que l’histoire, les valeurs communes et l’idéologie. Il semblerait normal que les

représentations de l’hypnose varient en fonction des pays et des continents car c’est en partie

ce qui permet la construction du noyau central d’une représentation. Selon l’étude de Green et

al. (2006) interrogeant les représentations de l’hypnose dans différents pays, il existerait

cependant une similarité de représentations. Ceci suggère que certaines idées et attitudes

concernant l’hypnose ne sont pas spécifiques à une culture (p. 263). Il faut néanmoins être

vigilant quant à une généralisation trop rapide de cette affirmation. En effet, les biais

concernant l’échantillonnage de cette étude sont clairement explicités par les auteurs.

L’histoire de l’hypnose semble prendre une place importante dans la formation des

représentations. L’hypnose a commencé à se faire connaître comme un phénomène surnaturel.

Ce n’est qu’au XVIIIè siècle que Mesmer tente d’en retirer le caractère naturel à travers sa

théorie du magnétisme. A partir de là, les théories sur l’hypnose varient, amenant

successivement des phases de rejet et d’approbation. Selon Michaux (2005) l’enjeu, à

l’époque, se trouvait dans le fait que « les phénomènes observés font partie des phénomènes

naturels et on peut leur trouver une explication scientifique » (p. 343). Les représentations

sociales à propos de l’hypnose, parfois extrêmement ancrées, auraient cependant bloqué

l’avancée des recherches scientifiques sur l’hypnose. Ainsi, selon Michaux (2005), on a

« d’un côté, une pratique soucieuse d’un véritable ancrage scientifique, de l’autre, une

représentation faite de croyances irrationnelles, voire surnaturelles, et seulement soucieuse

d’utiliser cet ancrage pour en tirer une certaine reconnaissance sociale » (p. 343).

On se retrouve ainsi en conflit entre les connaissances apportées par la science et les

représentations sociales de l’hypnose à cause de son ancrage historique.

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47

5.8 IMPLICATIONS POUR LA PRATIQUE

Les représentations peuvent influencer l’acceptation de l’hypnose dans les soins et dans le

domaine de la physiothérapie. Selon Michaux (2005), « la représentation sociale de l’hypnose

joue ainsi un rôle central dans la détermination des attitudes du sujet et de l’hypnothérapeute

par rapport à l’hypnose » (p. 344). Les représentations positives faciliteraient l’intérêt pour

l’hypnose alors que les idées négatives amèneraient de la réticence face à ce phénomène.

Dès lors, la question est de savoir comment il faut agir face à ces représentations. Michaux

(2005) propose cette analyse :

L’expérience montre même que pour la plupart des patients, cette représentation est surtout

un obstacle et que, dans la plupart des cas, il est plus intéressant de reconnaître ces

croyances et de savoir en situer l’origine et éventuellement de diminuer la pression que

cette représentation exerce sur la personne plutôt que de la renforcer. Ce que nous

évoquons pour le patient est tout à fait vrai pour le thérapeute lui-même. (p.344)

Il est donc important pour le thérapeute d’être à l’écoute des représentations du patient. Il

pourra mettre en évidence les contenus des opinions du sujet et apporter les connaissances

nécessaires pour diminuer « l’antinomie représentation-connaissance » spécifique à l’hypnose

(Michaux, 2005, p. 343).

Rappelons l’importance de ceci : « la communication entre patient et thérapeute requiert ainsi

un processus de négociation entre deux individus, mais aussi entre deux systèmes de pensée »

(Cederaschi et al., 1998, p. 92). Donc, les représentations du soignant sont aussi à prendre en

compte pour établir une relation thérapeutique équilibrée. Michaux (2005) note :

Le thérapeute ne pourra se détacher que progressivement des croyances conscientes et

inconscientes qui le traversent relatives à l’hypnose. Ainsi, la plupart des inquiétudes du

thérapeute viennent de ses croyances non fondées : les peurs d’influencer à l’excès, de

créer de la dépendance, de se heurter à un sujet négatif, la peur de ne pas pouvoir réveiller

la personne hypnotisée …. Toutes ces peurs trouvent leur source dans la représentation de

l’hypnose. (p.344)

Les thérapeutes devraient prendre conscience de leurs propres représentations avant une prise

en charge hypnotique. Aucune prise de pouvoir ne sera ainsi prise lors des traitements et le

patient sera plus compliant.

Hawkins et Bartsch (2000) vont plus loin en expliquant que les connaissances, attitudes et

croyances à propos de l’hypnose sont des facteurs critiques dans la détermination de la

réponse à la suggestion hypnotique. En effet, comme nous l’avons vu dans le cadre théorique,

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la compliance du patient est un des facteurs clés au succès de la thérapie hypnotique (Barling

et al., 2004, p.38).

Concernant la physiothérapie de manière générale, nous avançons l’hypothèse que certaines

représentations sont encore très ancrées dans ce domaine. Nous avons compris que les

opinions, face à l’hypnose, pourraient toucher aux fondements mêmes des personnes. Malgré

l’évidence scientifique de cet outil, les connaissances ne suffiraient pas à dépasser les

représentations encore présentes actuellement. Les outils sélectionnés interrogent en priorité

les représentations face à l’utilisation de l’hypnose dans les thérapies psychologiques, les

aspects physiques eux, étant traités par seulement quelques items. Ces outils datent

essentiellement des années 1980 alors que les recherches scientifiques concernant l’utilisation

de l’hypnose pour des thérapies physiques ont elles, pris leur essor récemment. Il est difficile

d’interroger les représentations des gens face à l’utilisation de l’hypnose en physiothérapie si

les outils n’interrogent pas sur son importance dans les thérapies physiques.

Plus spécifiquement concernant la douleur, nous avons été surprises de constater que

seulement deux codes abordent ce sujet et ce dans trois études sur les cinq sélectionnées dans

notre revue de la littérature. Vu l’abondante littérature existant sur les propriétés de l’hypnose

dans ce domaine, nous avions imaginé que la notion de la gestion de la douleur serait plus

présente dans les études. Dans les articles de Yu (2004a ; 2004b) et Green et al. (2006)

respectivement 51,2%, 57,4% et 56% des populations interrogées affirment que les

suggestions données pendant l’hypnose peuvent rendre le sujet insensible à la douleur (p. 98 ;

p. 182 ; p. 271). Les deux études de Yu (2004a ; 2004b) ajoutent que l’hypnose peut produire

une anesthésie (insensibilité totale à la douleur) auquel 24,7 % des étudiants en psychologie et

21,3% des soignants acquiescent (p. 100 ; p. 183). Sachant que les populations interrogées

sont principalement issues du milieu psychologique, nous pouvons comprendre que les

préoccupations sur la gestion de la douleur soient limitées. Cela expliquerait que les

questionnaires, construits par des psychologues (Northcott, 1996 ; McConkey et al., 1985-86 ;

Spanos et al., 1987) et évaluant des étudiants ou des soignants en psychologie, n’évoquent pas

cette dimension. En ce qui concerne la gestion des douleurs chroniques par l’hypnose il est

étonnant en revanche, que l’étude de Desai et al. (2011) interrogeant des soignants dans le

cadre d’une rencontre sur ce sujet n’aborde pas du tout ce thème dans son questionnaire.

Nous pensons qu’il est donc difficile de généraliser les résultats obtenus sur le sujet de la

douleur à la population des physiothérapeutes qui, comme nous l’avons évoqué dans le cadre

théorique, a un intérêt prédominant sur ce sujet. Il serait judicieux, pour déterminer

spécifiquement les représentations sociales des physiothérapeutes au sujet de l’hypnose, de

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49

créer un outil adapté à l’utilisation professionnelle de cette population. Nous reviendrons sur

ce sujet dans les propositions de pistes de recherches futures.

5.9 RECOMMANDATIONS POUR LA PRATIQUE

Comme nous venons de le développer, l’implication des représentations sociales sur

l’acceptation de l’hypnose dans la pratique est importante. Nous allons, en fonction de ce

constat et à l’aide de la littérature, présenter des propositions afin de diminuer les limitations à

l’utilisation de l’hypnose liées aux représentations. La création d’attitudes positives et

l’éradication de mythes vis-à-vis de l’hypnose est une étape essentielle dans l’établissement

de conditions pour une intervention thérapeutique efficace (Capafons, Cabañas, Alarcòn,

Espejo, Medoza, Chaves & Monje, 2005, p. 67).

Une des recommandations principales consiste à informer les thérapeutes ainsi que les

patients sur le sujet. Selon Thomson (2003) la plupart des professionnels de la santé ont peu

d’informations précises au sujet de l’hypnose, dès lors leurs représentations sont donc basées

sur une méconnaissance du sujet. En conséquence ces acteurs de la santé n’utilisent pas

l’hypnose, ne référent pas les patients vers elle et ne considèrent pas l’hypnose comme part de

la médecine (Thomson, 2003, p. 31). Afin de modifier cela, Barling et al. (2004) expliquent

que l’expérience personnelle en hypnose clinique, ajoutée à une information adéquate, serait

la meilleure manière d’améliorer les connaissances, attitudes et croyances concernant cette

pratique (p.51) et de promouvoir l’utilisation de l’hypnose clinique comme un traitement

efficace (Barling et al., 2004, p. 51). De plus, Coldrey et Cyna (2004) dans leur enquête sur

les connaissances et attitudes des anesthésistes australiens au sujet de l’hypnose, ont constaté

que les thérapeutes ayant expérimenté personnellement ou assisté à une séance d’hypnose

dans un cadre clinique ont remarqué une influence positive sur leurs représentations de

l’hypnose (p. 679). Si l’information transmise provient de source sûre telle que des références

scientifiques plutôt qu’à partir d’émissions de divertissements par exemple, l’impact positif

sera renforcé (Barling et al., 2004, p. 51 ; Thomson, 2003, p. 39).

Nous recommandons, après nous être beaucoup documentées, d’aviser les thérapeutes et les

patients avec des informations scientifiques solides. Mais aussi de permettre aux thérapeutes

d’expérimenter personnellement ou d’assister à des séances d’hypnose.

5.10 L IMITES DE LA REVUE

5.10.1 Limites des études

Deux limites principales ont pu être mises en évidence dans les études sélectionnées. La

première traite de la population et la seconde des outils utilisés.

Page 58: Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son … · 2013-04-30 · Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans

50

Concernant les populations étudiées, les processus d’échantillonnage n’ont pas été identiques

dans toutes les études. Certains auteurs ont interrogé des personnes invitées à un congrès sur

la gestion des douleurs par l’hypnose (Desai et al., 2011). D’autres (Mendoza et al., 2009),

questionnent toute une population de psychologues espagnols. D’autres encore (Green et al.,

2006) s’attellent aux représentations d’étudiants pouvant gagner des crédits en répondant au

questionnaire. Pour terminer, dans l’étude de Yu (2004a ; 2004b) la participation des

étudiants et des professionnels de la santé interrogés était volontaire. Ces différences

d’échantillonnage créent un biais pour l’interprétation des résultats. Lorsque l’on interroge

une population volontaire ou dans le cadre d’un congrès sur la gestion des douleurs face à

l’hypnose, on peut s’attendre à ce qu’elle présente déjà un intérêt personnel pour le

phénomène hypnotique. Cette population pourrait ainsi avoir des représentations plus

favorables à l’hypnose que les autres populations.

Les différents échantillons étudiés divergent considérablement en taille d’une étude à l’autre.

L’étude de Mendoza et al. (2009) compte 2'434 participants alors que celle de Desai et al.

(2011), par exemple, n’en compte que 21. Plus l’échantillon est grand, plus il sera

représentatif de la population interrogée. Une généralisation des résultats ainsi obtenus

semblent irréalisable.

A noter aussi que les populations étudiées présentent des caractéristiques entrainant des biais.

Dans l’étude Yu (2004a) dont l’objectif est de faire une revue des représentations de

l’hypnose dans la population générale, l’échantillon est uniquement composé d’étudiants en

psychologie et en sociologie. Dans Desai et al. (2011) d’autre part, les résultats obtenus sont

généralisés respectivement à la population des soignants alors que sont concrètement

interrogés uniquement des soignants en psychiatrie et en psychologie.

Concernant les outils de mesure utilisés, seul un questionnaire sur six a été officiellement

validé par la littérature. C’est la Valencia Scale on Attitudes and Beliefs toward Hypnosis,

Therapist Version (Capafons et al., 2008), utilisée dans l’étude de Mendoza et al. (2009). Les

quatre questionnaires utilisés dans Yu (2004a ; 2004b) et Green et al. (2006) ne sont pas

officiellement validés mais se basent sur des études préalables permettant d’apporter une

force supplémentaire aux résultats des études. Le dernier questionnaire, utilisé dans Desai et

al. (2011), n’a non seulement pas été officiellement validé mais n’a non plus jamais fait

l’objet d’étude préalable. Il a été formé uniquement sur la base de l’expérience d’un

consultant en hypnose, ce qui en fait un outil peu fiable, ou du moins dont les conclusions

sont à nuancer.

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51

Relevons que quatre questionnaires sur six ont été développés entre 1985 et 1996. Ils ont été

utilisés dans les études sélectionnées pour questionner des représentations actuelles. Grâce à

l’avancée des recherches scientifiques sur l’hypnose dans les années 2000 (Faymonville

2008), on pourrait s’attendre à une modification des représentations. Les outils utilisés ne

seraient ainsi plus tout à fait adéquats et mériteraient peut-être d’être adaptés aux

représentations actuelles.

5.10.2 Limites de notre démarche

Une des difficultés rencontrées lors de l’élaboration de cette revue a été le choix

méthodologique. Comme expliqué dans notre méthodologie de recherche, les représentations

sociales de l’hypnose sont un concept pouvant être traité de manière quantitative ou

qualitative. Au début de notre démarche nous n’avions pas encore assez d’aisance face aux

différentes formes d’analyse de données et nous avons donc opté pour le choix d’une

direction. Nous avons donc orienté notre travail sur une méthodologie qualitative, malgré une

pertinence équivalente pour la direction quantitative. Dans l’idéal, une méthode mixte aurait

été la plus appropriée.

Selon Paillé et al. (2010), l’analyse qualitative laisse une grande place à l’interprétation des

auteurs. Cependant, ils décrivent la démarche thématique de manière précise, étape par étape.

Nous n’avons pas pu suivre à la lettre une telle marche à suivre car le matériel sélectionné

était exclusivement quantitatif et n’avons pas pu effectuer le codage ligne par ligne du texte.

La fonction de repérage de l’analyse thématique n’a ainsi pas été effectuée par nous mais par

les auteurs ayant construit les questionnaires.

A propos de la validité de nos résultats plusieurs biais sont à mentionner. Au vu de la faible

quantité d’articles permettant de répondre à notre question de recherche, nous n’avons pas

obtenu assez de matériel pour avoir des informations réplicables et ainsi généralisables à la

population générale. De plus, les populations étudiées proviennent des différents pays. Les

études ayant été effectuées en Chine (Yu, 2004a ; 2004b), en Inde (Desai et al., 2011), en

Espagne (Mendoza et al., 2009), en Iran, Australie Allemagne et aux Etats-Unis (Green et al.,

2006).

Notre position de futures professionnelles de la santé et notre propre intérêt vis-à-vis de

l’hypnose nous ont poussées à nous renseigner sur ce sujet. Ceci a contribué à construire nos

propres représentations face à l’hypnose. Malgré notre souci d’objectivité lors de la

formulation des résultats, il est possible que nous ayons créé un potentiel biais

d’interprétation.

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52

5.11 PISTES DE RECHERCHES FUTURES

Les questionnaires interrogeant les représentations de l’hypnose ne permettent que des

réponses fermées. Les auteurs des études ne laissent pas la place à l’émergence d’une

nouvelle représentation. Il serait pertinent de combiner un outil permettant une analyse

quantitative (questionnaire) et une récolte de données qualitatives (questions ouvertes,

entretiens, etc.). Il nous paraît important d’analyser les représentations de l’hypnose sous

forme quantitative, permettant d’observer la répartition de certaines opinions. Il est

fondamental également de connaître et comprendre le contenu de ces représentations qu’une

analyse qualitative proposerait. Les représentations sur l’hypnose sont susceptibles très

probablement d’évoluer dans le temps. Avec une méthode purement quantitative il sera

impossible d’obtenir des résultats adaptés à toutes les populations. Une approche qualitative

permettrait de compléter cette lacune en interrogeant le contenu et le fondement de ces

représentations. Une méthode mixte, alliant les avantages des deux concepts permettrait

d’obtenir une vision vraiment approfondie des représentations sociales face à l’hypnose.

A cause de l’hétérogénéité des populations étudiées, il nous a été difficile de transposer nos

résultats à la population suisse. Comme piste de recherche future, il serait nécessaire d’adapter

une étude des représentations de l’hypnose en fonction du contexte d’application clinique.

Une étude suisse sur les représentations des soignants et de la population générale face à

l’hypnose permettrait de développer des outils pour faciliter l’acceptation de l’hypnose dans

les soins dans notre région.

Dans un second temps, une étude spécifique visant la population des physiothérapeutes

préciserait les résultats obtenus et permettrait une adaptation des enseignements aux

professionnels. Un questionnaire adapté aux spécificités du métier de physiothérapeute

permettrait d’être plus pertinent et préciserait les représentations propres à ce domaine.

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53

6 CONCLUSION

A l’heure actuelle, l’hypnose a fait ses preuves dans le domaine scientifique et est prouvée

comme un outil thérapeutique efficace. Malgré tout l’hypnose n’est toujours pas répandue

dans les milieux de soins. Ce phénomène fait l’objet de nombreuses représentations sociales

liées à son évolution historique, à sa diffusion médiatique et à des facteurs culturels et

sociaux. Ces représentations ont un impact important sur l’acceptation de ce phénomène en

médecine.

Les résultats de notre revue ont permis de mettre en lumière les différentes représentations de

l’hypnose chez les soignants et les étudiants sensibilisés à la psychologie. En raison de la

méthodologie choisie, il nous a été impossible de dégager une tendance générale exposant les

proportions des représentations dans la population étudiée. Néanmoins nous avons pu mettre

en lumière le facteur clé de ces représentations. Il se trouve dans la notion de contrôle du

patient face au phénomène hypnotique ou au rôle du thérapeute. L’enjeu principal se situe

dans l’impact de telles opinions sur la relation soignant-soigné. En effet, le bon déroulement

d’une séance d’hypnose demande une relation thérapeutique sûre, basée sur un contrat de

confiance. Lorsque la relation thérapeutique est biaisée par une prise de pouvoir, une fausse

croyance ou des attentes irraisonnées, les conditions au succès thérapeutique ne peuvent être

réunies. Ceci trouble alors fondamentalement les possibilités hypnotiques et peut aboutir à un

échec.

Il est de la responsabilité du thérapeute d’explorer les représentations du patient face à

l’hypnose. Celui-ci doit prendre conscience de ses propres croyances afin que le phénomène

soit bien compris et utilisé adéquatement. La solution réside dans l’apport d’informations sur

les mécanismes hypnotiques et l’encouragement à l’expérience. La formation du thérapeute

est aussi un point essentiel à la bonne utilisation de l’hypnose pour empêcher d’éventuels

débordements.

Par rapport au bénéfice potentiel, les méthodes permettant de limiter les freins à l’acceptation

de l’hypnose dans la pratique clinique, nous semblent relativement simples et peu couteuses à

mettre en place. Dans un contexte de soins comme en physiothérapie, l’avancée de

l’acceptation de l’hypnose permettrait d’ajouter un outil précieux à la palette du soignant

notamment dans le cadre de la gestion de la douleur, qu’elle soit aigue ou chronique.

Page 62: Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son … · 2013-04-30 · Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans

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I

Annexes : liste

ANNEXE I : Les quatre composantes de la douleur selon Marchand (2009)

ANNEXE II : La matrice de la douleur

ANNEXE III : Les indications de l’hypnose selon Salem et al. (1999)

ANNEXE IV : La théorie de l’action raisonnée selon Ajzen (1985)

ANNEXE V : Equations de recherche

ANNEXE VI : Critères d’inclusion et d’exclusion des études

ANNEXE VII : Arbre des étapes de sélection des articles

ANNEXE VIII : Modèle de l’arbre thématique

ANNEXE IX : Tableau récapitulatif de la qualité des articles

ANNEXE X : Arbre thématique

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I

ANNEXE I : LES QUATRE COMPOSANTES DE LA DOULEUR

Tiré de Marchand (2009, pp. 17-19)

COMPOSANTES DE LA DOULEUR ROLES

NOCICEPTIVE

Activation purement physiologique des fibres de la douleur par un stimulus nociceptif thermique, mécanique ou chimique

SENSORI-DISCRIMINATIVE Détermination de la localisation, modalité, intensité et durée de la douleur

COGNITIVO-AFFECTIVE Interprétation de l’information nociceptive

COMPORTEMENTALE Comportements engendrés par la perception douloureuse

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II

ANNEXE II : LA MATRICE DE LA DOULEUR

Image tirée de l’Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies (2012).

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III

ANNEXE III : LES INDICATIONS DE L’HYPNOSE

Tiré de Salem et al. (1999, p. 72)

Domaines de la

médecine

Indications

Psychiatrie

Dépressions, troubles névrotiques, phobies, névroses d’angoisse et névroses post-traumatiques, PTSD, toxicomanies, alcoolisme, troubles du sommeil et du comportement alimentaire, troubles de la mémoire et de la concentration, complément à une psychothérapie, forme de psychothérapie, etc.

Psychosomatique Douleurs rebelles diverses, migraines, gastrites et ulcères gastro-duodénaux, angor, dyspnées fonctionnelles, etc.

Médecine interne Certains troubles allergiques (psoriasis, asthme, rhinites allergiques, eczémas, etc.), pathologiques du stress et de la douleur.

Oncologie Contrôle de la douleur, contrôle des effets secondaires de la chimiothérapie et de la radiothérapie tels que nausées, vomissements, stomatites, etc., accompagnement psychologique du malade pendant la maladie en phase terminale.

Rhumatologie Contrôle de la douleur, travail sur les bénéfices secondaires, sur le processus inflammatoire, diminution de la médication, des effets secondaires, etc.

Chirurgie

Préparation à l’intervention chirurgicale, anesthésie locale ou locorégionale, contrôle du saignement, contrôle postopératoire de la douleur, augmentation de la qualité et de la vitesse de cicatrisation, diminution du séjour hospitalier, facilité du changement de pansements (p ex : traitement des grands brûlés), en urgences (réduction de fractures et de luxations, sutures, débridement de plaies, kystes et petite chirurgie, endoscopies, bronchoscopies, colonoscopies, prélèvement en vue d’un examen histologique, etc.)

Médecine dentaire Contrôle de la douleur et de la peur des soins, contrôle du saignement, bruxisme, tolérance aux prothèses, etc.

Sexologie Impuissance, frigidité, douleurs

Gynécologie, obstétrique Préparation à l’accouchement

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IV

ANNEXE IV : LA THEORIE DE L’ACTION RAISONNEE SELON AJZEN & FISHBEIN (1980)

Image tirée de Hassouna et Krifa (2010).

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V

ANNEXE V : ÉQUATIONS DE RECHERCHE

DESCRIPTEURS DE L’HYPNOSE

DESCRIPTEURS DES REPRESENTATIONS

SOCIALES

CINAHL (MH "Hypnosis") OR (MH

"Hypnosis, Anesthetic") OR (MH "Hypnosis (Iowa NIC)")

AND

(MH "Attitude+") OR (MH "Social Behavior+") OR (MH "Health Behavior+") OR (MH "Knowledge+") OR (MH "Ethics+") OR (MH "Life Experiences+") OR (MH "Sociology+")

178

PUBMED (hypnosis[MeSH Terms] OR "hypnosis, anesthetic"[MeSH

Terms]) AND

("attitude"[MeSH Terms] OR "public opinion"[MeSH Terms] OR "attitude of health personnel"[MeSH Terms] OR "attitude to health"[MeSH Terms] OR "stereotyping"[MeSH Terms])

144

FRANCIS hypnosis AND (Attitude or Social Behavior OR Health Behavior OR Knowledge OR Ethics OR Life Experience OR Sociology OR Stigma)

166

PsycInfo (hypnotherapy or hypnosis) AND (exp attitudes OR stigma OR stereotyped attitudes OR health attitudes OR health behavior OR health knowledge)

232

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VI

ANNEXE VI : CRITERES D’INCLUSION ET D’EXCLUSION DES ETUDES

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VII

ANNEXE VII : ARBRE DES ETAPES DE SÉLECTION DES ARTICLES

PubMed 144

Cinahl 178

Francis 166

PsycInfo 232

PubMed

54

Cinahl

62

Francis

25

PsycInfo 33

Sélection par les titres

Total des articles sans redondance

154

Sélection par les abstracts

38

Sélection par les textes intégraux

5

Recherche manuelle

0

Total

5

Articles exclus selon la qualité

0

Total des articles sélectionnés

5

Articles obtenus par alerte 0

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VIII

ANNEXE VIII : MODELE DE L’ARBRE THEMATIQUE

Page 80: Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son … · 2013-04-30 · Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans

IX

ANNEXE IX : TABLEAU RECAPITULATIF DE LA QUALITE DES ARTICLES SELON LAW ET AL. (1998)

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L’objectif est bien décrit Oui Oui Oui Oui Oui

La recherche de fond de la littérature est pertinente Oui Oui Oui Oui Oui

Le design est décrit Oui Oui Oui Oui Oui

L’échantillon est décrit en détail Oui Oui Oui Oui Oui

La taille de l’échantillon est justifiée Non Non Oui Non Oui

Les notions mesurées sont fiables Oui Oui Non Oui Non

Les notions mesurées sont valides Oui Oui Oui Oui Oui

L’intervention est décrite en détail Oui Oui Oui Non Non

La contamination a été évitée Oui ? ? Oui ?

La cointervention a été évitée Oui Oui Non Oui ?

Les résultats sont reportés de manière statistiquement significative Oui Oui Oui Oui Non

Les méthodes d’analyse sont appropriées Oui Non Oui Non ?

L’importance clinique est mentionnée Oui Oui Oui Oui Non

Les abandons sont mentionnés Oui Oui Oui Oui Non

La conclusion est appropriée à la méthode et aux résultats Oui Oui Oui Oui Oui

Nombre de « oui » / 15 14 12 12 12 7

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t p

as

êtr

e h

yp

no

tisé

, ce

n'e

st p

as

pa

rce

qu

'on

est

fa

ible

d'e

spri

t

To

ute

s le

s h

yp

no

ses

son

t é

ga

les

L'h

yp

no

se e

st s

eu

lem

en

t u

n p

no

ne

psy

cho

log

iqu

e s

up

erf

icie

l

Je t

rou

ve

to

ute

l'id

ée

d'ê

tre

hyp

no

tisé

att

raya

nte

J'a

ime

rais

êtr

e p

rofo

nd

ém

en

t h

yp

no

tisé

Ca

ne

me

ran

ge

rait

pa

s d

'êtr

e c

on

nu

co

mm

e q

ue

lqu

'un

po

uva

nt

êtr

e p

rofo

nd

ém

en

t h

yp

no

tisé

Je s

uis

to

tale

me

nt

ou

ve

rt a

u f

ait

d'ê

tre

hyp

no

tisé

Je s

en

s q

ue

je

po

urr

ais

exp

éri

me

nte

r l'h

yp

no

se p

rofo

nd

e

Je m

e p

erm

ett

rais

d'ê

tre

hyp

no

tisé

si

l'o

pp

ort

un

ité

se

pré

sen

tait

L'h

yp

no

se n

'est

pa

s q

ue

lqu

e c

ho

se d

e b

iza

rre

qu

e le

s a

utr

es

ge

ns

fon

t su

r to

i

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

2 s

ur

5

3 s

ur

5

3 s

ur

5

3 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

3 s

ur

5

1 s

ur

5

3 s

ur

5

3 s

ur

5

3 s

ur

5

3 s

ur

5

2 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

2 s

ur

5

3 s

ur

5

2 s

ur

5

2 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

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XI

AN

NE

XE

X (S

UIT

E): A

RB

RE

TH

EM

AT

IQU

E : L’H

YP

NO

SE

ME

NA

ÇA

NT

E

HYPNOSE MENACANTE

Dangerosité de l'hypnose

(4 codes) Perte du contrôle du patient (16 codes)

Hypnose

comme

une forme

de sommeil

(2 codes)

Thérapeute tout-puissant (8 codes)

2 études sur 5 5 études sur 5 1 ét. sur 5 5 études sur 5

J’a

i de

l’a

pp

réh

en

sio

n à

uti

lise

r l’

hyp

no

se

Je s

uis

eff

rayé

à l'

idé

e q

u'u

n c

lien

t p

uis

se r

est

er

blo

qu

é d

an

s la

tra

nse

hyp

no

tiq

ue

Je s

uis

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rayé

pa

r l'h

yp

no

se

Je c

rois

qu

e l'

hyp

no

se e

st f

on

da

me

nta

lem

en

t d

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ge

reu

se

Un

e p

ers

on

ne

hyp

no

tisé

e e

st p

ass

ive

So

us

hyp

no

se,

les

ge

ns

pe

uve

nt

êtr

e f

orc

és

de

fa

ire

de

s ch

ose

s co

ntr

e

leu

r g

Je c

rois

qu

e s

ou

s h

yp

no

se i

l est

po

ssib

le d

e p

erd

re le

co

ntr

ôle

su

r so

i-

me

Du

ran

t l'h

yp

no

se,

les

suje

ts s

on

t co

nsc

ien

ts s

eu

lem

en

t d

e c

e q

ue

le

thé

rap

eu

te s

ug

re e

t d

e r

ien

d'a

utr

e

Du

ran

t l'h

yp

no

se,

les

suje

ts n

e s

on

t p

as

con

scie

nts

de

leu

r

en

vir

on

ne

me

nt

Un

e p

ers

on

ne

hyp

no

tisé

e n

'est

pa

s co

nsc

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te d

e c

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ui s

e p

ass

e

au

tou

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'elle

Ap

rès

l'h

yp

no

se,

les

suje

ts n

e p

eu

ve

nt

pa

s se

ra

pp

ele

r ce

qu

’il s

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pa

ssé

pe

nd

an

t le

ur

hyp

no

se

Ap

rès

s'ê

tre

ve

illé

, le

s g

en

s o

nt

ten

da

nce

à o

ub

lier

ce q

ui a

été

cu

du

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t l'h

yp

no

se

Du

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t l'h

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no

se,

les

suje

ts r

ess

en

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t le

s e

ffe

ts s

ug

rés

san

s a

vo

ir

con

scie

mm

en

t te

nte

r d

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s fa

ire

ap

pa

raît

re

Du

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t l'h

yp

no

se,

les

suje

ts r

ess

en

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t le

s e

ffe

ts s

ug

rés

invo

lon

tair

em

en

t

Les

sug

ge

stio

ns

do

nn

ée

s p

en

da

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l'h

yp

no

se p

eu

ve

nt

fair

e f

air

e d

es

cho

ses

au

su

jet

qu

'il n

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era

it p

as

no

rma

lem

en

t

Du

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t l'h

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no

se,

les

suje

ts s

en

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t q

ue

to

ut

arr

ive

au

tom

ati

qu

em

en

t

Les

sug

ge

stio

ns

do

nn

ée

s p

en

da

nt

l'h

yp

no

se n

e p

eu

ve

nt

pa

s ê

tre

rési

sté

es

pa

r le

su

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On

pe

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u d

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de

s ch

ose

s co

ntr

e s

a v

olo

nté

so

us

hyp

no

se

Si o

n n

e p

eu

t p

as

en

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dre

l'h

yp

no

tise

ur

du

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t l’

hyp

no

se,

c'e

st q

ue

l'o

n e

st p

as

hyp

no

tisé

Si q

ue

lqu

'un

te

nta

it d

e m

'hyp

no

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r, j

'ess

aie

rais

de

re

ste

r e

n r

etr

ait

et

de

ne

pa

s m

e la

isse

r e

mp

ort

er

pa

r le

pro

cess

us

So

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hyp

no

se,

on

est

da

ns

un

éta

t d

e s

om

me

il p

rofo

nd

L'h

yp

no

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st u

n s

om

me

il

L'e

xpé

rie

nce

de

l'h

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no

se d

ép

en

d d

es

cap

aci

tés

de

l'h

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no

tise

ur

seu

lem

en

t e

t n

on

de

ce

lle

s d

u s

uje

t

Je s

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fia

nt

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à l

'hyp

no

se c

ar

cela

ve

ut

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e a

ba

nd

on

ne

r m

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libre

arb

itre

à l

'hyp

no

tise

ur

Un

e p

ers

on

ne

pro

fon

me

nt

hyp

no

tisé

e e

st c

om

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un

ro

bo

t e

t su

it

au

tom

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qu

em

en

t ce

qu

e l'

hyp

no

tise

ur

sug

re

L'a

mp

leu

r d

u s

ucc

ès

de

l'h

yp

no

se d

ép

en

d d

es

com

ten

ces

du

thé

rap

eu

te

Un

e p

ers

on

ne

so

us

hyp

no

se e

st c

om

me

un

au

tom

ate

à la

me

rci d

e la

pe

rso

nn

e q

ui h

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no

tise

On

de

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nd

ra d

ép

en

da

nt

du

th

éra

pe

ute

L'h

yp

no

tise

ur

a l

e p

ou

vo

ir t

ota

l su

r ce

lui q

ui e

st h

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no

tisé

L'h

yp

no

se e

st p

roje

tée

su

r le

pa

tie

nt

2 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

2 s

ur

5

1 s

ur

5

3 s

ur

5

3 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

3 s

ur

5

3 s

ur

5

3 s

ur

5

3 s

ur

5

3 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

2 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

2 s

ur

5

2 s

ur

5

2 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

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XII

AN

NE

XE

X (S

UIT

E) : A

RB

RE

TH

ÉM

AT

IQU

E : L’H

YP

NO

SE

FA

NT

AS

TIQ

UE

HYPNOSE FANTASTIQUE

Caractère ésotérique (6 codes) Modifications des facultés mentales (10 codes) Thérapie miracle (5 codes)

Perte de crédibilité de

l'hypnose

(3 codes)

4 études sur 5 4 études sur 5 4 études sur 5 4 études sur 5

L'h

yp

no

se p

eu

t cr

ée

r u

n c

rois

em

en

t a

ve

c d

'au

tre

s p

lan

s

d'e

xist

en

ce

Ave

c l'h

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no

se,

un

po

uvo

ir c

ach

é p

eu

t ê

tre

pié

L’h

yp

no

se p

eu

t ê

tre

uti

lisé

e c

om

me

un

e s

olu

tio

n m

ag

iqu

e

po

ur

réso

ud

re le

s p

rob

lèm

es

du

cli

en

t

L'h

yp

no

se n

'est

pa

s m

ag

iqu

e o

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ccu

lte

Un

hyp

no

tise

ur

a b

eso

in d

'êtr

e c

ha

rism

ati

qu

e,

un

iqu

e o

u

biz

arr

e

L'h

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no

se p

eu

t a

ug

me

nte

r la

sp

irit

ua

lité

L'h

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no

se p

eu

t a

ug

me

nte

r le

s fa

cult

és

inte

lle

ctu

elle

s

L'h

yp

no

se p

eu

t cr

ée

r u

ne

po

ssib

le r

ég

ress

ion

de

l'â

ge

L'h

yp

no

se a

ug

me

nte

la s

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ge

stib

ilité

in

div

idu

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Du

ran

t l'h

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no

se,

les

suje

ts s

em

ble

nt

avo

ir u

ne

me

ille

ure

com

pré

he

nsi

on

Du

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t l'h

yp

no

se,

les

suje

ts r

ess

en

ten

t u

n s

en

tim

en

t d

e

do

ub

lem

en

t a

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c u

ne

pe

rso

nn

e e

xpé

rim

en

tan

t le

s ch

ose

s e

t

un

e a

utr

e o

bse

rva

nt

L'h

yp

no

se a

liore

un

ou

plu

sie

urs

se

ns

Du

ran

t l'h

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no

se,

les

suje

ts r

ess

en

ten

t u

ne

no

tio

n d

e

tem

ps

susp

en

du

On

ap

pre

nd

plu

s ra

pid

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en

t so

us

hy

pn

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L'h

yp

no

se a

liore

la c

ap

aci

té d

e s

elf

-co

ntr

ôle

Un

e p

ers

on

ne

hyp

no

tisé

e p

ara

ît d

isso

cié

e

La s

up

pre

ssio

n d

'un

sym

ptô

me

n'e

ntr

ain

e p

as

un

no

uve

au

La s

up

pre

ssio

n d

'un

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me

ve

ut

dir

e l'

ap

pa

riti

on

d'u

n

no

uve

au

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me

Pe

nd

an

t l'h

yp

no

se,

les

sug

ge

stio

ns

pe

uve

nt

cha

ng

er

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pro

cess

us

du

co

rps,

le

s ré

po

nse

s n

e s

on

t p

as

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me

s q

ue

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un

con

trô

le v

olo

nta

ire

Les

sug

ge

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ns

do

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ée

s p

en

da

nt

l'h

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no

se p

eu

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ren

dre

le s

uje

t in

sen

sib

le à

la d

ou

leu

r

L'h

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no

se p

eu

t p

rod

uir

e u

ne

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est

sie

(in

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sib

ilit

é

tota

le à

la

do

ule

ur)

L'h

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no

se p

eu

t ê

tre

sim

ulé

e s

i bie

n q

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un

hyp

no

tise

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exp

éri

me

nté

ne

po

urr

ait

pa

s le

tect

er

L'h

yp

no

se p

eu

t ê

tre

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ulé

e s

i bie

n q

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me

un

hyp

no

tise

ur

exp

éri

me

nté

ne

po

urr

ait

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s le

tect

er

L'h

yp

no

se a

été

ve

lop

e à

l'e

xté

rie

ur

d'u

n c

ad

re d

e

rech

erc

he

s sc

ien

tifi

qu

es

2 sur

5

2 sur

5

1 sur

5

1 sur

5

1 sur

5

2 sur

5

2 sur

5

2 sur

5

1 sur

5

3 sur

5

3 sur

5

2 sur

5

3 sur

5

1 sur

5

1 sur

5

1 sur

5

1 sur

5

1 sur

5

2 sur

5

3 sur

5

2 sur

5 1 sur 5 2 sur 5 1 sur 5

Page 84: Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son … · 2013-04-30 · Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans

XIII

AN

NE

XE

X (S

UIT

E) : A

RB

RE

TH

ÉM

AT

IQU

E :

L’HY

PN

OS

E LÉ

GIT

IME

EN

DE

CIN

E

HYPNOSE LEGITIME EN MEDECINE

Hypnose est un complément

thérapeutique facilitateur (4 codes) Utilité en médecine (10 codes)

1 étude sur 5 4 études sur 5

L’h

yp

no

se p

eu

t ê

tre

trè

s u

tile

co

mm

e

com

plé

me

nt

po

ur

au

gm

en

ter

l'e

ffic

aci

té d

es

tra

ite

me

nts

L'h

yp

no

se e

st u

n c

om

plé

me

nt

ou

un

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til

po

ur

am

élio

rer

la t

rap

ie p

sych

olo

giq

ue

L'h

yp

no

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aci

lite

le

su

ccè

s th

éra

pe

uti

qu

e

L'h

yp

no

se e

st u

n c

om

plé

me

nt

ou

un

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til

po

ur

am

élio

rer

les

tra

ite

me

nts

dic

au

x

L'h

yp

no

se p

eu

t a

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r d

an

s le

tra

ite

me

nt

de

cert

ain

s p

rob

lèm

es

L'h

yp

no

se p

eu

t a

ide

r d

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s le

tra

ite

me

nt

de

pro

blè

me

s p

sych

olo

giq

ue

s

L'h

yp

no

se p

eu

t ê

tre

uti

lisé

e a

ve

c su

ccè

s

com

me

th

éra

pie

ou

po

ur

de

s co

nse

ils

L'h

yp

no

se a

un

e p

lace

da

ns

la m

éd

eci

ne

mo

de

rne

L'h

yp

no

se p

eu

t a

ide

r d

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s le

tra

ite

me

nt

de

pro

blè

me

s p

hysi

qu

es

L'h

yp

no

se e

st u

ne

th

éra

pie

alt

ern

ati

ve

lég

itim

e

L'h

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no

se e

st u

ne

th

éra

pie

Hyp

no

se e

st t

rès

uti

le p

ou

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s cl

ien

ts

L'h

yp

no

se p

eu

t ê

tre

fiq

ue

po

ur

la p

lup

art

de

s g

en

s d

'un

e m

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ière

ou

d'u

ne

au

tre

L’h

yp

no

se e

st t

ou

t ce

qu

i est

cess

air

e p

ou

r

tra

ite

r le

s p

rob

lèm

es

du

cli

en

t

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

2 s

ur

5

2 s

ur

5

2 s

ur

5

2 s

ur

5

2 s

ur

5

2 s

ur

5

1 s

ur

5

1 s

ur

5

2 s

ur

5

1 s

ur

5

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XIV

AN

NE

XE

X (S

UIT

E) : A

RB

RE

TH

ÉM

AT

IQU

E :

L’HY

PN

OS

E R

ÉV

ÉLA

TR

ICE

HYPNOSE REVELATRICE

Fiabilité du discours sous hypnose (5 codes) Impossibilité de mentir sous hypnose

(4 codes)

Révélateur de la mémoire

enfouie (3 codes)

2 études sur 5 5 études sur 5 4 études sur 5

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Page 86: Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son … · 2013-04-30 · Les représentations sociales de l’hypnose : une réflexion sur son acceptation dans

XV

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HYPNOTISABILITE CRITERIELLE

Faiblesse d'esprit des gens hypnotisés (5 codes) Hypnotisabilité non universelle (5 codes)

4 études sur 5 4 études sur 5

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