les principes d'alpha

INTRODUCTION

Evangélisation à portée des gens ordinaires.

Les parcours alpha : Le parcours tiens sur 10 semaines (avec des sessions une

fois par semaine ou une fois toutes les deux semaines) avec un week end dédié

au Saint Esprit vers la sixième semaine. Les thématiques abordées sont les

questions typique qu’une personne loin de l’Eglise pourrait ou devrait se poser

par rapport à la spiritualité chrétienne : Qui est Jésus ? Pourquoi Jésus est il

mort ? Comment lire la Bible ? Est-ce que Dieu guérit aujourd’hui, Que penser

de l’Eglise…

Nous verrons dans un second temps les détails pratiques du parcours mais

commençons d’abord par comprendre les bases, les fondations, les principes

qui sous tendent le parcours alpha et qui en ont fait un succès planétaire.

Voyons quels en sont les principes.

Les principes d’Alpha – Paris 22 janvier 2005 1

LES PRINCIPES D’ALPHA

Nombre de mots au 7/10/05 : 5463

Je veux commencer par un texte de Paul qui résume notre attitude pendant

le cours Alpha et pendant ce week-end : « Pour moi, quand je suis venu chez

vous, frères, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le

prestige de la parole ou de la sagesse. Non, je n'ai rien voulu savoir parmi

vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. Moi-même, je me suis

présenté à vous faible, craintif et tout tremblant, et ma parole et mon

message n'avaient rien des discours persuasifs de la sagesse; c'était une

démonstration d'Esprit et de puissance, pour que votre foi reposât, non sur la

sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » (1 Co 2, 1-5) (BJ):

Prions. Père nous te remercions pour cette parole et pour la mort de Jésus

Christ pour nous sur la croix ; merci de ne pas nous laisser seuls ;Envoie

nous ton Esprit Saint, Seigneur, par qui tu es au milieu de nous.

Je ne suis pas doué pour l’évangélisation par nature. Certains savent tourner

toute circonstance en une discussion sur Jésus (ex ami noir qui demande le

silence dans le restaurant ou le garçon qui distribue des médailles

miraculeuses en rendant la monnaie). La plupart de mes tentatives ont été

un désastre. Deux écueils entre lesquels j’ai hésité longtemps: la timidité et le

manque de tact.

J’ai pendant longtemps cherché un outil qui permette d’éviter ces écueils, je

l’ai trouvé dans Alpha.

Les grâces liées à cet instrument tout simple, sont étonnantes dans la vie

des personnes et des communautés. L’Esprit Saint semble l’avoir adopté…à

moins qu’il ne l’ait suscité !

Ce n’est ni le seul, ni le meilleur.

Il fonctionne dans tous les contextes culturels et nationaux (de Wall Street

aux brousses du Zimbabwe; de HTB à Dartmore).


Bref historique Ne perdons jamais de vue que c’est un instrument inventé par une paroisse,

une communauté chrétienne qui fait face aux mêmes problèmes que nous.

Testé pendant près de 15 ans de 1975 à 1992. A partir de 1992, les cours

se multiplient pour passer à 500 en 1996, époque à laquelle nous le

découvrons. Aujourd’hui, le nombre total de paroisses, églises, aumôneries

qui proposent Alpha est passé à plus de 30.000 dans 130 pays, avec près

de 6 millions de personnes qui l’ont suivi

France. 5 cours en 1999., environ 600 recensés aujourd’hui (fin 2013) et

plusieurs dizaines d’autres en préparation. Enthousiasme dans tous les

milieux, toutes les confessions.

Pourquoi cet enthousiasme ? Pourquoi vous êtes si nombreux ? Alpha permet à

des chrétiens “ordinaires” de répondre à l’envoi en mission de Jésus. Nous

n’avons pas à être un prédicateur extraordinaire pour évangéliser. Ce défi est

pour tous, dans chacune des situations personnelles où Dieu nous a placés.

Nous parlerons beaucoup d’Alpha. Mais ne perdons pas de vue que c’est pour

Jésus que nous sommes là, c’est lui notre maître en annonce de l’Evangile, que

nous nous efforçons d’imiter. C’est pour cela qu’Alpha est fondé sur six principes

enracinés dans l’Ecriture.

I. L’annonce de l’Evangile par la paroisse, l’église locale est efficace

J’ai longtemps vu dans le Nouveau Testament deux manières d’annoncer la

Bonne nouvelle : 1) un par un comme pour la Samaritaine ; 2) l’invitation à un

grand rassemblement (Jésus, Paul). Cela a pendant longtemps été mes deux

modèles. Un modèle évident dans le Nouveau Testament est l’annonce de

l’Evangile par la communauté locale. L’annonce de l’Evangile par la paroisse est

un moyen naturel, simple, efficace. Plusieurs raisons à cela :

1. Ce que vous voyez est ce que vous aurez. Imaginez que vous avez un

ami que vous emmenez à une veillée des JMJ, ou de Billy Graham, ou de

Taizé (développer sur l’ambiance). Dans la paroisse il peut être vraiment


déçu, et inversement. Dans Alpha, ce qu’ils voient, c’est ce qu’ils vivront. J’ai

longtemps pensé que l’annonce de l’Evangile consistait d’abord à amener les

gens à la foi, puis à les intégrer à la communauté. Ici, le processus est

inversé : les gens commencent d’abord par rejoindre une communauté

chrétienne : ils suivent un cours Alpha. Ils s’y font des amis, y trouvent des

points de repère, et progressivement s’intègrent à la communauté. Ensuite

seulement, ils découvrent la foi. Cela rend l’intégration beaucoup plus facile.

Beaucoup de paroisses éprouvent de grandes difficultés à intégrer un

nouveau converti. On le voit à la proportion très élevée des baptisés adultes

qui pour l’immense majorité quittent l’Eglise dans les cinq ans qui suivent leur

baptême. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles tant de

paroisses adoptent Alpha.

2. Mobilise une armée d’évangélisateurs. Dans toute paroisse une multitude

de gens ont une qualité particulière de contact avec ceux qui sont au dehors

de l’Eglise. La plupart du temps, ce don reste inutilisé. Sondage US,

probablement pas très différent chez nous: 10% des pratiquants exercent

une responsabilité personnelle, alors que 40% veulent s’engager mais ne

savent pas faire ou n’ont jamais été sollicités. Cette frange de la population

est un trésor inexploité : Alpha permet à chacun de s’engager.

Le cours fonctionne quelle que soit la taille. La taille idéale est 10 à 25

personnes, en comptant ceux qui aident. Il y a en moyenne un membre de

l’équipe d’accueil pour deux participants. Ainsi une équipe de quatre peut

accueillir environ 8 invités.

Dans la session suivante – ceci est clé – certains participants deviennent

assistants, les assistants, si c’est approprié deviennent animateurs, et les

animateurs vont faire quelque chose ailleurs dans la paroisse en se

remettant au service de leur pasteur ou de leur curé : catéchisme, animation

d’un groupe de maison, d’un groupe de prière…

Règle d’or : personne ne peut suivre un cours Alpha deux fois. Si quelqu’un

revenir une seconde fois, c’est pour aider. Il ne faut pas que le cours soit


encombré de gens qui l’auraient suivi plusieurs fois. C’est important pour les

autres participants. Imaginez le tour de table le premier soir : ‘Comment

avez-vous décidé de suivre un cours Alpha ?’. ‘Oh, c’est ma cinquième

session’. Nous essayons de faire évoluer chacun vers quelque chose

d’autre, ce qui s’avère très fructueux.

Ainsi chacun dans la paroisse se forme à l’annonce de l’Evangile. Une

formation est donnée au début de chaque session à l’aide d’une vidéo qui

simplifie beaucoup la tâche. L’idéal est que chacun passe 18 à 24 mois dans

Alpha puis évolue vers d’autres chantiers, ce qui a des retombées

bénéfiques pour toute la paroisse.

Pour qu’Alpha marche, il faut que ce soit un programme continu, donné trois

fois par an. J’entends parfois dire : ‘Trois fois par an, c’est épuisant ! C’est

déjà épuisant une fois, trois fois c’est impossible !’ C’est le point à bien

comprendre : ce ne sont pas les mêmes personnes qui donnent le cours

d’un cycle sur l’autre. Les nouveaux ne cessent d’affluer, et c’est ainsi une

armée de gens qui se mobilisent pour l’annonce de l’Evangile. Dans

certaines paroisses où l’équipe est trop importante par rapport au nombre

des participants, elle se scinde, une partie assurant un trimestre, l’autre

partie, la session du trimestre suivant.

3. Fondé sur l’amitié. C’est le modèle d’annonce que nous donne l’Evangile.

André va chercher Pierre pour l’amener à Jésus, Philippe va chercher

Nathanaël, « Viens et vois ! » Matthieu, après que le Christ l’a appelé,

organise un grand dîner, où il invite ses amis et ses collègues de travail, les

percepteurs des impôts, en leur disant ‘Venez et voyez !’ La femme de

Samarie invite les gens de son village ‘venez et voyez !’ Alpha c’est une

annonce ‘viens et vois !’

Alpha est conçu pour les gens qui ne sont pas chrétiens ou non pratiquants,

ou qui veulent retrouver une foi fervente. C’est le lieu où est vécue

l’expérience du jour de la Pentecôte : « à ces mots, ils eurent le cœur

transpercé et demandèrent : ‘frères que devons-nous faire ? » L’objectif est


que ces personnes s’ouvrent à la foi en Jésus-Christ, soient emplis de

l’Esprit Saint, et pleins d’enthousiasme en parlent à leurs amis, et les invitent

au cours suivant.

Aussi, lorsqu’Alpha fonctionne comme prévu, se produit une pénétration

constante dans des cercles nouveaux de personnes éloignées de la foi.

Certaines paroisses mettent plus de temps, mais en persévérant, elles y

parviennent. La première session organisée peut être importante (parfois 50

personnes) et suivi surtout par des pratiquants réguliers. Enthousiasme : 50

personnes ! Presque tous des pratiquants. Deuxième session, moins de

pratiquants réguliers : plus que 20 personnes. 3ème session presque plus

aucun pratiquant : il en reste cinq. J’ai entendu parler d’un cours où il n’est

plus resté que deux participants. L’un faisait les questions, l’autre les

réponses. Les animateurs étaient un peu déçus qu’ils soient si peu

nombreux, mais çà s’est très bien passé… Ils se sont mariés pendant l’été.

Les gens se disent : ‘oh, Alpha ne marche pas, les chiffres n’arrêtent pas de

diminuer… Arrêtons avant qu’il n’y ait plus personne’.

En fait, Alpha n’a pas encore véritablement commencé. Alpha a été présenté

aux membres de la communauté chrétienne, mais la dynamique d’annonce

de l’Evangile ne s’est pas encore déclenchée. Peut-être que dans les cinq

qui restent, un sera loin de la foi. Il se serait senti mal à l’aise dans le groupe

de 50 pratiquants, mais à 5, il est moins intimidé, et il invite l’un de ses amis

non pratiquant. Puis cet ami en amène un autre, qui à son tour en amène un

autre... C’est une évolution fréquente. Certaines paroisses s’arrêtent en

cours de route en disant, arrêtons avant qu’il n’y ait plus personne. Celles

qui tiennent bon réalisent qu’elles rentrent dans une dynamique de

croissance.

L’aspect de continuité, deux ou trois fois par an est essentiel. Les gens qui

font la rencontre du Christ, sont remplis de l’Esprit Saint, invitent leurs amis

‘viens et vois !’ Ça ne marche pas si c’est dans six mois, çà doit être la

semaine prochaine !


Voilà donc pour le 3ème principe, fondé sur l’amitié.

4. Plus il y a de points de vente, plus il y a de clients. Pardonnez-moi cette

image, empruntée à la grande distribution. Plus les cours sont nombreux,

plus on touche de gens. Imaginez que chaque paroisse de ce pays ait en

place un programme efficace d’annonce de l’Evangile, où chaque semaine,

chaque mois, année après année, les gens découvrent les chemins de la foi

au Christ, soient emplis de l’Esprit Saint, et vont en parler à leurs amis.

A partir du printemps 2006, les enseignements sont disponibles sur vidéo.

Cela permet de démultiplier les groupes dans une paroisse de plusieurs

clochers. On peu ainsi imaginer un cours composé de plusieurs groupes, un

par village ou par quartier, et qui se regroupe à trois reprises, une, pour le

dîner d’ouverture, une pour le week-end et une pour le dîner de clôture.

Pensez comment ce pays pourrait être atteint par la Bonne nouvelle de

Jésus. Les journaux et la télé parlent toujours des églises vides, mais en fait

n’importe quel parti politique rêverait d’avoir autant de membres qu’il y a en

France de pratiquants. Avec le nombre de lieux disponibles partout, il devrait

être possible de toucher la nation entière en l’espace d’une génération.

Voilà pour le premier principe, l’annonce de l’évangile par la communauté

chrétienne locale est spécialement féconde. Bien sûr vous pourrez faire face

à des résistances. C’est comme dans la vie professionnelle, quand on veut

changer les choses, il se trouve immédiatement des tas d’esprits brillants qui

vous donneront une multitude de raison de ne pas faire. Je me souviens

d’une discussion avec un monsieur très intelligent qui m’avait dit : « Je n’aime

pas votre méthode d’annonce de l’Evangile ! » Je lui avais répondu : « Eh

bien, parlez-moi donc de la vôtre. » « Je n’en ai pas. » Je lui ai dit alors : « eh

bien je préfère la méthode que j’ai à celle que vous n’avez pas. »

II. L’annonce de l’Evangile est un processus

L’annonce de l’Evangile est un processus. Plusieurs images du Nouveau

Testament suggèrent quelque chose de graduel : agriculture, construction,


voyage. L’image de la naissance est graduelle. La naissance n’est qu’un

moment dans un long processus, un moment très important, mais qui n’est

qu’une étape dans un processus beaucoup plus long.

Il en va de même pour la foi, qui est une nouvelle naissance. Les gens ont

besoin de temps pour évoluer, spécialement à notre époque, où ils n’ont

plus comme il y a encore vingt ans un arrière-fonds chrétien. Il faut leur

permettre de faire une découverte progressive, et d’avancer graduellement.

Ce processus fonctionne à deux niveaux :

Celui de la compréhension. Les exposés sont construits de façon très précise

en dépit de l’impression de spontanéité qu’ils peuvent donner. Les grands

thèmes se répondent, s’éclairent les uns les autres. C’est pour cela qu’il est

essentiel de respecter le plan détaillé des exposés tel qu’il figure dans le

manuel. Pour préparer en détail les orateurs disposent d’une ressource très

précieuse : le « CD de l’orateur » qui comprend le texte de l’enseignement

donné sur vidéo, les discours d’accueil de chacune des soirées et des

blagues supplémentaire… Les participants font fréquemment la remarque

“Ce cours est comme un puzzle. Chaque semaine une nouvelle pièce se met

en place. Maintenant, je commence à voir l’image entière.”

Un autre processus se déroule en parallèle, qui est aussi important : une

confiance grandissante. On imagine mal combien les gens qui sont loin de

l’Eglise se méfient de ceux qui y sont. Un article du très sérieux journal

économique « Les Echos », commente : « Les foules se précipitent sur les

livres d’un gourou de l’époque, Michel Onfray, dont le « Traité d’athéologie »

parle des chrétiens de la façon dont les ouvrages antisémites parlaient des

Juifs à la fin du XIXème siècle. » (13/10/05 p 15) C’est une évolution des

trente dernières années. Il y a trente ans, si quelqu’un était pratiquant, cela

signifiait qu’on pouvait lui faire confiance. Aujourd’hui c’est l’inverse. On se

méfie, et la confiance met du temps à s’instaurer. Pendant les premières

semaines, les participants n’écoutent pas bien les exposés. Ils se posent des

questions très différentes de ce que nous pensons : ‘qui sont ces gens ?’,


‘qu’est-ce qu’ils cherchent ?’ ‘en veulent-ils à mon portefeuille ?’ ‘à mon

âme ?’. (Histoire de ‘Léonard’). Et ce n’est qu’au bout de 5 à 6 semaines

qu’ils disent ‘j’aime vraiment bien ces gens’. La confiance vient, mais il faut

un peu de temps.

Voilà pour le second principe, l’annonce de l’Evangile est un processus.

Pause 30 secondes (ou 30 minutes selon les conférences) ‘Pas une vraie

pause. Levez-vous, juste 30 secondes, pour améliorer la circulation.

Réveillez-vous ! Ou ce n’est même pas nécessaire, ne réveillez pas votre

voisin s’il dort ! Désolé de ce rythme très rude.

Après la pause, donner les différentes annonces indispensables.

Notamment rapide annonce de l’après-midi, en insistant que les gens

reviennent bien à l’heure après le déjeuner (préciser l’heure). Voilà Principe

n° 3.


III. L’annonce de l’Evangile touche la personne entière

Appel à l’intelligence. La foi chrétienne n’est pas un saut aveugle dans

l’inconnu. C’est un pas de foi fondé sur la raison. La vérité du christianisme

ne se démontre pas scientifiquement, mais être chrétien n’est pas irrationnel.

C’est fondé sur des éléments historiques probants : la vie, la mort et la

résurrection de Jésus-Christ. La foi et la raison ne sont pas opposées l’une à

l’autre, elles se complètent. Ainsi le premier exposé examine les éléments

historiques de la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ, séance 2, la

croix, la logique de la croix. Je me rappelle, à la fin de l’exposé sur la croix,

un athée a dit ‘j’étais sidéré, je n’avais jamais entendu ça avant’, un ami

agnostique : ‘ça a un sens, je n’y crois pas, mais ça a un sens’. Plus tard il

est venu à y croire. Une catholique : ‘J’ai compris après trente ans ce soir le

sens de l’Eucharistie’. Troisième exposé : comment être certain de ma foi ?

Un exposé à structure trinitaire. Tout le cours est trinitaire, mais celui-ci a une

structure explicitement trinitaire : la parole du Père, l’œuvre du Fils et le

témoignage de l’Esprit Saint. Quatrième exposé sur la Bible : raisons de

croire à la Bible ; Cinquième sur la prière : raisons de prier. L’intégralité du

cours fait appel à notre intelligence.

Appel au cœur. L’Evangile implique davantage qu’un appel à l’intelligence.

C’est aussi un appel au cœur. Un appel à faire l’expérience de Dieu,

l’expérience de “l’amour de Dieu a été répandu en nos cœurs par l’Esprit

Saint qui nous a été donné” (Rm 5, 5). C’est pour cela que le week-end à

l’extérieur est si important. Les gens y font l’expérience de Dieu. A chacun je

souhaite de voir un petit groupe avant le week-end et le même après le

week-end. Les personnes ont fait l’expérience de l’amour de Dieu répandu

en leur cœur par l’Esprit Saint. Il est important dans notre vie chrétienne de

garder un équilibre entre l’intelligence et le cœur. C’est particulièrement vrai

pour les jeunes générations qui sont spécialement sensibles à l’expérience

plus qu’à la rationalité. Jean-Paul II aux jeunes : « Si votre foi n’est pas

fondée sur l’expérience, comment pouvez-vous rendre compte de votre


espérance, à vous-même et aux autres ? Comment pouvez-vous surmonter

les doutes et les crises qui sont si caractéristiques de votre génération.

Ouvrez les portes de vos cœurs à l’expérience du Seigneur. » Cet équilibre

entre l’intelligence et le cœur est fondamental.

Quand Jésus dit ‘Je suis la vérité’, la compréhension en hébreu du mot

vérité est la vérité comme expérience. Et chacun de nous a besoin de cet

équilibre entre intelligence et cœur, entre l’explication et l’expérience.

Appel à la conscience. Dans l’annonce de l’Evangile nous savons dans la

foi que la conscience de ceux à qui nous parlons est de notre côté : « Par la

manifestation de la vérité nous nous recommandons à toute conscience

humaine devant Dieu » (2 Corinthiens 4, 2). Je suis longtemps passé à côté

de cette phrase. C’est pour cela que le cours comporte des enseignements

sur le péché, sur le besoin de repentir. Personnellement je n’ai jamais vu un

tel niveau de repentir que pendant le week-end Alpha. On le voit notamment

aux longues files de personnes qui demandent le sacrement de

réconciliation, certaines pour la première fois depuis de décennies, voire la

première fois de leur vie. Je me suis souvent demandé pourquoi pendant le

week-end, car nous parlons du repentir bien avant, dans le sens de rompre

avec le passé. Il se passe ce que Jésus annonce « Quand l’Esprit Saint

viendra, il convaincra le monde en termes de péché » (Jn 16, 8). Alpha est

pour beaucoup l’occasion d’une expérience très profonde de repentir.

Appel à la volonté. Personne ne peut venir à la foi si Jésus ne l’appelle.

Jésus dit « Venez à moi ». Paul en appelle à la volonté des gens. Il essaye

de persuader les gens, de raisonner avec eux. Il y a une différence radicale

entre la persuasion et la pression. Je pensais jadis que persuasion et

pression était proches et que l’on pouvait, insensiblement passer de l’une à

l’autre. En fait, ce sont deux attitudes spirituellement opposées. La pression

est inefficace, irrespectueuse, nuisible. Les gens sont suspicieux de ce qui

de près ou de loin peut ressembler à une pression. Nous disons aux

participants, le premier soir d’Alpha : « C’est merveilleux que vous soyez là,


nous sommes ravis. Mais si vous décidez de ne pas revenir la semaine

prochaine, personne ne vous rappellera, personne ne vous écrira, c’est votre

décision. » Tout au long du cours nous disons ‘c’est vous qui décidez’. Ils

savent où nous trouver, ils savent où ils en sont. Venir au week-end,

participer ou non à un petit groupe, c’est à eux de le décider.

Nous faisons tout notre possible pour retirer toute pression. Moins il y a de

pression, plus les participants reviennent. Quelqu’un m’a dit ‘ma peur était

que la seconde où j’allais mettre le pied dans l’Eglise, le filet tomberait sur

moi’. Ils sont soulagés que ce ne soit pas cela. Une jeune femme est venue

les deux premières semaines , puis n’a pas pu venir la troisième semaine. A

la fin du cours, elle a raconté ‘je n’ai pas pu venir la troisième semaine. Et

j’ai guetté pour voir si quelqu’un allait m’appeler. Si quelqu’un avait essayé

de me contacter, je ne serais jamais retournée. Mais comme personne n’a

essayé de le contacter, je me suis sentie libre de revenir’.

Cette retenue, cette délicatesse sont essentielles pendant ces premières

étapes du cheminement, même si elles nous semblent un peu forcées.

Jésus n’était pas un homme de pression. Il proposait aux gens de le suivre

mais sans jamais faire pression. Par exemple le jeune homme riche. Jésus

lui dit « Si tu veux me suivre, voilà ce qu’il faut que tu fasses ». Et le jeune

homme répond « Oh, mais je ne peut pas ! ». C’est terrible. Et Jésus l’aimait

profondément, mais il ne le poursuit pas, il le laisse aller.

C’est un point essentiel, que cette élimination systématique de tout élément

de pression. En même temps, c’est un appel à la volonté, qui est proposé à

plusieurs reprises pendant le parcours. Après l’exposé sur la croix, après

l’exposé sur la foi, pendant le week-end, les invités ont l’opportunité, si elles

le désirent, de remettre leur vie au Christ.

IV. Une annonce de l’Evangile par les paroles, les oeuvres et les prodiges


Les paroles, les œuvres et les prodiges. Ces trois modèles co-existaient dans la

prédication de Jésus, et on les retrouve dans le monde entier aujourd’hui.

Chaque Eglise ou confession a tendance à insister particulièrement sur l’une ou

l’autre. Le Nouveau Testament nous incite à les pratiquer ensemble.

1. Les paroles L’annonce de l’Evangile est la proclamation de l’Evangile du Christ crucifié et

ressuscité, d’une manière qui parle à notre culture. Pour cela essentiel de

distinguer le message et la présentation.

Le message ne change pas. Il nous a été donné par Dieu. Nous n’avons pas

la liberté d’altérer le message en aucune manière. C’est une tentation

permanente d’altérer le message pour le rendre plus acceptable (gommer la

croix ‘qui ne fait pas vendre’, la résurrection des corps ‘difficile à croire’…)

La présentation du message est connotée culturellement, et nous avons que

nous avons le droit, et même le devoir, de l’adapter. Il est important que

chaque chrétien sache parler à ses contemporains d’une façon qui signifie

quelque chose pour lui. Chaque génération à ce devoir proclamer le

message éternel : l’annonce de l’Evangile par les paroles.

2. Les œuvresDeuxième modèle : l’annonce de l’Evangile par les œuvres. Dieu nous a donné

des responsabilités sociales, en plus de responsabilités d’annonce de l’Evangile.

Nous ne sentons pas seulement concernés par la conversion des personnes,

mais par la transformation de la société. Annonce de l’Evangile et action sociale

vont main dans la main. Et l’action sociale implique une justice sociale, la lutte

contre l’injustice dans l’humanité, des inégalités flagrantes de notre société, et

un service des plus pauvres.

On constate, notamment chez les jeunes une passion pour s’impliquer et faire

quelque chose autour d’eux. Les projets abondent de la part d’anciens

participants Alpha qui disent : ‘je veux faire quelque chose pour les gens qui ont

le SIDA’, ‘je veux faire quelque chose pour les SDF’, ‘je veux faire quelque chose


pour la misère autour de moi’. Ces choses vont ensemble. Il est important de

tenir les deux ensemble, annonce de l’Evangile et action sociale. Ceci est

enseigné dans Alpha, qui pousse chacun à s’impliquer. C’est d’ailleurs pour cela

que nombre de personnes très impliquées dans les mouvements d’Action

Catholique se sentent à l’aise dans Alpha car l’un et l’autre reposent sur des

principes semblables : l’annonce de l’Evangile dans le milieu local, l’ouverture à

tous, la préoccupation « nous referons nos frères chrétiens », le souci d’une

implication forte des chrétiens dans la société pour la transformer.

3. Les prodigesLa démonstration de la puissance de l’Esprit Saint se trouve partout dans le

Nouveau Testament. La proclamation de l’Evangile devrait être accompagnée

par une démonstration de sa puissance. Le thème central de l’Evangile est la

venue du Royaume de Dieu. Matthieu le montre bien :

Jésus à la fois proclame le Royaume et manifeste sa venue en chassant

les démons, en guérissant les malades, en libérant les prisonniers.

Chaque évangile le montre: “il prêche, il enseigne, il guérit”;

Jésus l’ordonne ensuite à ses douze apôtres: la proclamation et la

démonstration vont ensemble;

Envoi des 72 disciples (Luc 10) : annoncez l’évangile et guérissez les

malades !

Envoi de la fin de Matthieu: apprendre aux Nations, en leur enseignant

tout ce que je vous ai appris. C’est tout le thème des Actes des Apôtres

(justement nommés actes pas mots).

CEC 670 parlant de notre époque, le temps de l’Eglise : “Le royaume du Christ

manifeste déjà sa présence par des signes miraculeux qui accompagnent son

annonce par l’Eglise”. Alpha réunit les trois modèles d’annonce de l’Evangile :

paroles, œuvre et puissance.


V. L’annonce de l’Evangile sous le souffle de l’Esprit Saint est dynamique et efficace

J’ai longtemps eu l’impression, que l’annonce de l’Evangile était quelque chose

d’ennuyeux. Jésus l’avait demandé et donc il fallait le faire. Dur, pas beaucoup

de résultat. Difficile et ennuyeux. Ce n’est pas l’image qu’en donne le Nouveau

Testament : le jour de la Pentecôte, 3 000 viennent au Christ; le lendemain

Pierre et Jean au Temple guérissent un homme paralysé depuis sa naissance;

guérisons, visions, des gens ressuscitent, prophéties : de plus en plus de gens

viennent au Christ. Le principal opposant et persécuteur de l’Eglise, Saül, le futur

Paul se convertit : plus de gens viennent au Christ. C’est dynamique et efficace.

Ne faisons pas de triomphalisme. Je ne suggère pas une seconde que c’était

facile ou que c’est facile. Je crois que c’est plus difficile d’être chrétien

aujourd’hui que de ne pas l’être. Quand on lit les Actes des Apôtre on voit que

c’était difficile pour eux : ils étaient arrêtés, jetés en prison, battus, torturés

flagellés, crucifiés, jetés aux lions, sciés en deux. C’était difficile, mais ce n’était

pas ennuyeux. Il y avait une dynamique.

Lecture de plusieurs questionnaires, qui sont distribués après le week-end à la

fin du cours en semaine 9 et 10 :

- Etiez-vous chrétien au début du cours ?: ‘Non’ ; Comment vous situez-vous

aujourd’hui par rapport à la foi chrétienne ?: ‘Comme une jeune pousse qui

sort de terre après avoir passé de longues années dans l’obscurité’ . Quand

le changement s’est il produit ?: Pendant le week-end Alpha, après l’exposé

‘Comment être rempli de l’Esprit Saint’, quand nous nous sommes tous levés

et que l’Esprit Saint est entré dans la pièce (la théologie n’est pas toujours

parfaite à ce stade !) J’ai alors su que Dieu existe, j’ai demandé à Jésus de

venir en mon cœur, et il ne l’a pas quitté depuis’

- ‘Etiez-vous chrétien au début du cours ?: ‘Non’ ; Comment vous situez-vous

aujourd’hui par rapport à la foi chrétienne ?: ‘J’ai reçu le pardon total de mes


fautes et ai été empli de l’Esprit Saint’. Quand le changement s’est-il

produit ?: ‘Pendant le week-end Alpha, dois-je en dire plus’

- Autre témoignage, d’une mère inquiète de l’expérience qu’a vécue son fils et

qui va avec son mari voir s’il ne s’agit pas d’une secte. ‘Etiez-vous chrétien

au début du cours ?: ‘Je ne suis pas sûre’ ; Comment vous situez-vous

aujourd’hui par rapport à la foi chrétienne ?: ‘Je la comprends bien’. Quand le

changement s’est il produit ?: Après le week-end je savais que j’étais

chrétienne’ Après cela, son mari et elle sont restés aider pendant 16 cycles.

- Autre témoignage. ‘Etiez-vous chrétien au début du cours ?: ‘en théorie’ ;

Comment vous décrivez-vous aujourd’hui ?: ‘en pratique’. Quand le

changement s’est il produit ?: Pendant le week-end Alpha, par une

expérience directe de l’Esprit Saint’

- ‘Etiez-vous chrétien au début du cours ?: ‘Non’ ; Comment vous décrivez-

vous aujourd’hui ?: ‘définitivement chrétien’. Quand le changement s’est il

produit ?: ‘J’ai vécu une expérience extraordinaire de l’Esprit Saint qui m’a

purifié, m’a libéré de mes péchés, m’a fait ressentir son amour, m’a donné

une vie nouvelle. C’était le 20 février, depuis je vis vraiment’.

Tous ces gens sont enthousiasmés par Jésus. Il n’est pas nécessaire de leur

demander : ‘parlez-en à vos amis’. Ils reviennent et demandent ‘Combien de

gens puis-je inviter au dîner de célébration ?’ Un homme est venu avec 26 amis,

pour célébrer son anniversaire pendant le dîner de clôture. L’annonce de

l’Evangile dans la puissance de l’Esprit Saint est dynamique et efficace

VI. Etre continuellement ré-empli par l’Esprit Saint

Il existe deux façons différentes d’agir pour un chrétien : une façon humaine et

une façon divine, une façon naturelle et une façon surnaturelle. Une façon où

l’acteur principal est l’homme, avec sa rationalité, même si elle est éclairée par

la foi. Et une façon où l’acteur principal, « l’agent principal », est l’Esprit Saint.

Les fruits sont différents, selon que l’on agit « avec sagesse », en comptant sur


le prudence, le bon sens, l’expérience, l’organisation, la diplomatie ou dans

« une démonstration d’esprit et de puissance » (1 Co 2, 4).

La vie chrétienne n’est pas seulement une question de croissance spirituelle

personnelle ; c’est aussi un service, une annonce. Pour accomplir cette mission

nous avons besoin de la « puissance qui vient d’en haut », des charismes, d’une

forte expérience, de l’Esprit Saint, d’une nouvelle Pentecôte dans chacune de

nos vies. Il faut s’ouvrir à l’Esprit pour être capable de générosité, de zèle, de

« ferveur dans l’esprit » (Rm 12, 11) pour accomplir l’œuvre de Dieu avec zèle,

avec persévérance et avec joie.

Le baptême a fait de nous des hommes nouveaux, mais pour que cette

nouveauté dure, elle doit elle aussi se renouveler de jour en jour. « Ne pense

pas – écrivait Origène - qu’il suffit d’être renouvelé une fois seulement. De jour

en jour, il faut renouveler la nouveauté même. » Tous les grands

évangélisateurs étaient emplis et ré-emplis de l’Esprit : l’apôtre Pierre est empli

de l’Esprit Saint à la Pentecôte, puis il est a nouveau empli de l’Esprit (Actes 4,

8) puis à nouveau (Actes 4, 31). Paul écrit aux Ephésiens. (Eph 5, 18): « Soyez

emplis du Saint-Esprit ! » C’est une recommandation continuelle, car « même si

notre homme extérieur s'en va en ruine, notre homme intérieur se renouvelle de

jour en jour. » (2 Co 4, 16).

« Soyez emplis du Saint-Esprit ! » L’analogie du verre d’eau est utile n’est pas

satisfaisante. Car quand un verre d’eau est plein, il ne peut pas être plus plein.

Comme être humain, nous pouvons être empli de l’Esprit Saint, mais aussi nous

emplir davantage. L’analogie du ballon qui se rempli d’air est meilleure. Il peut

être rempli d’air. Puis plus rempli, plus plein, plus plein. Comme toutes les

analogies, il ne faut pas la pousser trop loin. Comme évangélisateur nous avons

constamment besoin de plus en plus de l’Esprit Saint.

Tous les grands évangélisateurs parlent de cette expérience. Par exemple Saint

Philippe Néri, fondateur de l’Oratoire à eu une expérience extraordinaire de la

visite de l’Esprit Saint, la veille au soir de la Pentecôte 1544. Alors qu’il était

plongé en prière une boule de feu sortit de sa bouche et entra en son cœur. La


sensation d’être consumé par le feu brûlant de l’amour de Dieu fut si fort qu’il se

mit à dire : ‘Seigneur, assez, je n’en peux plus !’ Le résultat est qu’il fut conduit à

prêcher l’Evangile dans les rues de Rome et fonda une communauté. Ils virent

les malades guéris miraculeusement, un renouveau commença. Dans la

tradition protestante, nombreux ceux qui parlent de cette expérience : Whitfield,

Wesley, Moody. Billy Graham décrit comment cette expérience lui est survenue

en 1946.

Jean-Paul II : « il faut raviver en nous l'élan des origines, en nous laissant

pénétrer de l'ardeur de la prédication apostolique qui a suivi la Pentecôte. Nous

devons revivre en nous le sentiment enflammé de Paul qui s'exclamait:

« Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile ! » (1 Co 9, 16). (…) Celui qui a

vraiment rencontré le Christ ne peut le garder pour lui-même, il doit l'annoncer. Il

faut un nouvel élan apostolique qui soit vécu comme un engagement quotidien

des communautés et des groupes chrétiens ». (Novo millenio ineunte, n° 40)

Il n’y a pas jamais d’annonce de l’Evangile sans l’action de l’Esprit Saint. C’est

lui qui nous explique le sens profond de l’enseignement de Jésus. C’est celui

qui, aujourd'hui comme au début de l’Eglise, agit en chacun de ceux qui se

laisse conduire par lui. Il met dans la bouche de celui qui parle les mots que seul

il ne pourrait trouver En même temps il prédispose l’âme de celui qui écoute

pour le rendre ouvert et accueillant à la bonne nouvelle (d’après Evangelii

Nuntiandi § 75)

ConclusionCette expérience de l’Esprit Saint n’est pas réservée aux grands évangélisateurs

du passé ou du présent. Elle est aussi pour tous ces invités qui viennent au

cours Alpha. Elle est aussi pour tous ceux qui comme moi ne sont pas des

évangélisateurs par nature. Cette expérience de « la pluie pénétrante de

l’Esprit » qui se réalisa à la Pentecôte n’est pas réservée à la première

génération de chrétiens. Nous sommes invités dès aujourd’hui à la revivre.


La louange dans Alpha – Lyon 5 décembre 2004 1

les principes d'alpha

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