les pieds sur terre n°22 - juin 2010

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S uite à la mise en œuvre des nouveaux décrets AOP cantal (8 mars 2007) et AOP saint-nectaire (30 mars 2007), la chambre d’agriculture du Cantal et le syndicat de Contrôle laitier ont travaillé ensemble pour aider les éleveurs dans leurs orientations stratégiques et tech- niques. Les techniciens lait et les conseillers agri- coles ont mobilisé leurs compétences pour mesurer l’impact de l’adaptation des systèmes de production aux exi- gences des cahiers des charges AOP. Ils s’appuient principalement sur un outil de chiffrage mis au point par Yannick Péchuzal du service “Références” de la Chambre d’agriculture. La prestation proposée comporte deux phases essentielles Une étape technique : trouver la meilleure cohérence de système de production en fonction des écarts cons- tatés avec le cahier des charges AOP. Il peut s’agir de modifier la ration et de calculer l’impact sur la production laitière, d’ajuster l’effectif du troupeau… Page 1 et 2 Infos Chambre d’agriculture Prestation “Produire AOP” : mesurer l’impact du changement Page 8 Contractualisation des marchés agricoles. Page 6 et 7 Maîtrise de l’ambiance dans les bâtiments d’élevage. Pages 2 et 3 Se comparer aux références pour améliorer son revenu. Performances économiques des systèmes à partir de la génétique salers. Téléphone : 04 71 45 55 73 Email : anne-marie.franiatte@ cantal.chambagri.fr Adresse : 26, rue du 139 e RI - 15000 AURILLAC Édité par la Chambre d’agriculture du Cantal Édito L a situation actuelle de l’élevage nécessite une très forte mobilisation sur les dossiers politiques et économiques. En particulier, notre engagement dans les filières pour obtenir une juste valorisation de nos productions est plus décisif que jamais. Il est aussi indispensable que nous trouvions dans nos organisations les meilleures formes d’appui à la conduite de nos exploitations. Il faut mutualiser les compétences et les moyens, et adapter l’offre de services à nos besoins. Ce travail est engagé par la Chambre d’agriculture avec Bovins croissance et le Contrôle laitier. Le service Bovins croissance de la Chambre d’agriculture et le syndicat de Contrôle laitier délivrent un appui technique performant pour la gestion globale du troupeau (alimentation, reproduction, performances, génétique...). Les services de développement de la Chambre d’agriculture sont reconnus pour le conseil d’entreprise, l’étude économique des projets, l’animation de groupes. Nous proposons aujourd’hui des interventions communes permettant à chaque agriculteur intéressé d’identifier et de quantifier les forces et marges de progrès de son exploitation, puis de mettre en place un plan d’action individuel avec l’appui du conseiller de son choix. Nous constituons aussi des groupes de progrès par lesquels chacun peut enrichir sa réflexion personnelle par des échanges entre éleveurs. Ces services sont les vôtres, n’hésitez pas à les utiliser et à exprimer vos attentes. L.-F. Fontant, président de la chambre d’agriculture du Cantal. “Les Pieds sur Terre” N° 22 - Juin 2010 Revue triannuelle Prestation “Produire AOP” : mesurer l’impact du changement Pages 4 à 5 L’art d’allier conseils techniques et approche économique. P. Chazal, service développement. Juin 2010 - N°22 Bruno Colombe sur son exploitation. Une étape technico-économique : définir un nouveau système fourrager, modifier les pratiques de fertilisation, connaître les investissements nécessaires, calculer l’impact économique des changements de système. Pour l’instant, plus d’un producteur de lait sur deux a bénéficié de la prestation technique, soit 1 284 éleveurs dont près de 80 d’entre eux ont souhaité un appro- fondissement de l’analyse technico-écono- mique.

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Page 1: Les pieds sur terre N°22 - juin 2010

Suite à la mise en œuvre des nouveauxdécrets AOP cantal (8 mars 2007) etAOP saint-nectaire (30 mars 2007), la

chambre d’agriculture du Cantal et lesyndicat de Contrôle laitier ont travailléensemble pour aider les éleveurs dansleurs orientations stratégiques et tech-niques.

Les techniciens lait et les conseillers agri-coles ont mobilisé leurs compétencespour mesurer l’impact de l’adaptationdes systèmes de production aux exi-gences des cahiers des charges AOP. Ils s’appuient principalement sur un outil dechiffrage mis au point par YannickPéchuzal du service “Références” de laChambre d’agriculture.

La prestation proposée comportedeux phases essentielles

◗ Une étape technique : trouver lameilleure cohérence de système deproduction en fonction des écarts cons-tatés avec le cahier des charges AOP. Ilpeut s’agir de modifier la ration et decalculer l’impact sur la productionlaitière, d’ajuster l’effectif du troupeau…

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Prestation “Produire AOP” : mesurerl’impact du changement

Page 8Contractualisation des marchésagricoles.

Page 6 et 7Maîtrise de l’ambiance dans les bâtiments d’élevage.

Pages 2 et 3Se comparer aux références pour améliorer son revenu.

Performances économiques des systèmes à partir de la génétique salers.

Téléphone : 04 71 45 55 73 Email : anne-marie.franiatte@

cantal.chambagri.frAdresse : 26, rue du 139e RI -

15000 AURILLAC

Édité par la Chambre d’agriculture

du Cantal

Édito

La situation actuelle de l’élevagenécessite une très forte mobilisation

sur les dossiers politiques etéconomiques. En particulier, notreengagement dans les filières pourobtenir une juste valorisation de nosproductions est plus décisif que jamais.

Il est aussi indispensable que noustrouvions dans nos organisations lesmeilleures formes d’appui à la conduitede nos exploitations. Il faut mutualiserles compétences et les moyens, etadapter l’offre de services à nosbesoins. Ce travail est engagé par la Chambred’agriculture avec Bovins croissance etle Contrôle laitier.

Le service Bovins croissance de laChambre d’agriculture et le syndicat de Contrôle laitier délivrent un appuitechnique performant pour la gestion globale du troupeau (alimentation,reproduction, performances, génétique...). Les services de développement dela Chambre d’agriculture sont reconnus pour le conseil d’entreprise, l’étudeéconomique des projets, l’animation de groupes.

Nous proposons aujourd’hui des interventions communes permettant àchaque agriculteur intéressé d’identifier et de quantifier les forces et margesde progrès de son exploitation, puis de mettre en place un plan d’actionindividuel avec l’appui du conseiller de son choix. Nous constituons aussi desgroupes de progrès par lesquels chacun peut enrichir sa réflexion personnellepar des échanges entre éleveurs. Ces services sont les vôtres, n’hésitez pas àles utiliser et à exprimer vos attentes.

L.-F. Fontant, président de la chambred’agriculture du Cantal.

“Les Pieds sur Terre”N° 22 - Juin 2010Revue triannuelle

Prestation “Produire AOP” : mesurer l’impact du changement

Pages 4 à 5

L’art d’allier conseils techniques et approche économique.P. Chazal,

service développement.

Juin 2010 - N°22

Bruno Colombe sur son exploitation.

◗ Une étape technico-économique : définirun nouveau système fourrager, modifierles pratiques de fertilisation, connaître lesinvest i s sements nécessa i res , ca lcu ler l’impact économique des changements desystème.

Pour l’instant, plus d’un producteur de laitsur deux a bénéficié de la prestation technique, soit 1 284 éleveurs dont près de80 d’entre eux ont souhaité un appro-fondissement de l’analyse technico-écono-mique.

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Juin 2010 • Retrouvez tous les numéros “Des Pieds sur Terre” sur www.cantal.chambagri.fr et sur www.agri15.com, rubrique “les partenaires”.

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ePrestation “Produire AOP” : mesurer l’impact du changement (suite)

Les associés du Gaec Colombe de Leucamp sont parmi ces der-niers. Bruno Colombe témoigne.

“Notre exploitation se compose de51 ha, valorisés par deux troupeaux :29 vaches laitières et leur suite assurantla production de 196 000 litres de lait et15 vaches allaitantes. Nous produisonsdes veaux sous la mère ainsi que desveaux de boucherie en intégration. Noussommes adhérents au Contrôle laitierdepuis 1988 et suivis par GillesLajarrige.”

Patrick Chazal : “Pourquoi vous êtesvous intéressés à l’AOP ?”

Bruno Colombe : “Suite aux informa-tions délivrées par les techniciens duContrôle laitier et de ma laiterie, nouspensions que notre système de produc-tion pouvait facilement être adapté aucahier des charges de l’AOP cantal. Jepensais ainsi bénéficier d’une plus-valuesans trop modifier mon systèmed’exploitation qui correspond à un équi-libre dimension et travail acceptable.”

P.C. : “Vous dites que vous pouviez faci-lement vous adapter ; pourquoi alorsavoir sollicité cette étude ?”

B.C. : “Gilles Lajarrige me l’a proposée ;j’ai été intéressé pour mesurer les consé-quences sur le fonctionnement de notresystème, notamment sur le plan alimen-taire. En effet, les adaptations portaientsur l’augmentation de la période depâturage et surtout sur la distributiond’une plus grande quantité de foin à laplace de l’ensilage d’herbe. Nous avonsdonc revu le rationnement du trou-peau.”

P.C. : “Que vous a apporté l’étude tech-nico-économique ?”

B.C. : “Sur les conseils de GillesLajarrige, nous avons sollicité notrec o n s e i l l è r e a g r i c o l e , A m a n d i n eLaca lmont ie , ca r nous souha i t ionsconnaître les conséquences économiquesde notre adaptation au cahier descharges AOP”.

P.C. : “Comment s’est passé l’entretien ?”

B.C. : “En fait, Amandine s’est rendue àdeux reprises sur notre exploitation.Dans un premier temps, elle s’estappuyée sur l’étude de notre contrôleurlaitier qu’elle a complétée pour chiffrerles modifications du système fourrager.Elle a ensuite recueilli les données comp-tables. Dans un deuxième temps, elle estvenue nous présenter les résultats.”

P.C. : “Qu’avez-vous retiré de la restitu-tion de l’étude ?”

B.C. : “Compte tenu des changementsassez limités du système de production,nous nous attendions à un très faibleimpact économique. Or, lorsqu’Aman-dine Lacalmontie nous a annoncé18 euros par 1 000 litres de surcoût, nousavons été très surpris du résultat ! Ducoup, nous sommes aujourd’hui denouveau en réflexion vis-à-vis de l’AOP”.

P.C. : “Voulez-vous dire que vous êtesprêt à remettre en cause votre engage-ment dans la démarche AOP ?”

B.C. : “Ce n’est pas impossible. En fait,la plus-value actuelle ne couvre pas lecoût de l’adaptation de notre système.Nous nous posons donc deux questions : ◗ faut-il investir dans le respect du cahierdes charges AOP cantal en attendant unretour sur investissement un jour ?◗ ou bien doit-on spécialiser davantagenotre exploitation en produisant davan-tage de lait et en intensifiant le systèmeau maximum ?Nous allons à nouveau solliciter l’inter-vention d’Amandine Lacalmontie pournous aider à chiffrer plusieurs hypo-thèses.”

Se comparer aux références pour améliorer son revenu

Le contexte économique de la produc-tion laitière ne laisse pas de droit àl’erreur aux éleveurs. Plus que jamais,

la conduite de l’exploitation doit êtreoptimale. Sur le plan technique (ration-nement, qualité du lait…), tous les para-mètres doivent être maîtrisés.

Plus globalement, il doit y avoir une grande cohérence entre le potentielde production de la structure et le niveaude production de celle-ci. En résumé, il faut maîtriser les charges etmaximiser les prix de vente enagissant sur les critères sur lesquels on aprise.

Face à ce constat, la Chambre d’agricul-ture et le syndicat de Contrôle laitier ontmis au point une nouvelle prestation quivient en complément des appuis à laconduite du troupeau et du conseil sur lefonctionnement global de l’exploitation.

Il s’agit de créer du lien entre les compé-tences des intervenants des différentesstructures pour offrir aux producteurs

Identifier et chiffrer ses marges de progrès.

Les chiffres du diagnostic servent de base de discussion avec les conseillers de la Chambre d’agriculture et du Contrôle laitier.

F. Fayolle, Service élevage.

laitiers une prestation “haut de gamme”qui leur permette de prendre du recul sur

leurs pratiques et d’identifier leurs margesde progrès.

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Se comparer aux références pour améliorer son revenu (suite)

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Les journées génétiques Salers organi-sées dans l’hiver 2010 par BovinCroissance, l’OS Salers et l’UALC, ont

été l’occasion de visiter deux élevages,l’EARL Lapeyre au Rouget et MichelSaignot à Ally. Grâce à la collaborationdes éleveurs et comme cela est désormaisla règle, une approche technico-écono-mique des élevages a pu être présentéepar le service références, permettant dediffuser quelques repères sur lessystèmes allaitants avant le volet prin-cipal de la visite : la génétique Salers.

Des élevages naisseurs en priorité

Comme la quasi-totalité des élevagesallaitants du Cantal, l’activité principaleest de faire naître des veaux, et de lesconduire jusqu’à la vente ou au sevrageavec l’objectif de produire un veau parvache présente et par an. Cela se traduitdans les deux élevages visités par uneproductivité apparente supérieure à100 % (objectif minimum en racesrustiques), témoin d’une bonne maîtrisede l’IVV (intervalles vêlage) et de lamortalité des veaux. Les deux éleveurssont conscients qu’entretenir des vachesvides est coûteux ne serait-ce que sur leplan alimentaire (minimum 1,5 €/vache/jour). La mortalité des veaux est égale-ment un critère qui peut pénaliser direc-tement le résultat économique. Dans lesdeux élevages, le croisement industrielest présent avec une proportion supé-rieure chez Michel Saignot.

Un objectif commun : produire un maximum de kilos de viande

Le tonnage de viande vive produit est lecritère qui permet de quantifier laproduction d’un élevage allaitant et decomparer les systèmes entre eux. Ilcorrespond au bilan entre les ventesd’animaux, les achats et les variationsd’inventaire, le tout en kg vif. C’est uncritère qui permet aussi de juger de laproductivité d’un élevage ainsi que de sadimension. Michel Saignot produit à luiseul 30 tonnes de viande vive, quand laproductivité moyenne des élevages flirtegénéralement avec les 20 tonnes parunité de main d’œuvre (plus trois tonnesen huit ans sur les fermes références).Jacques et Nicole Lapeyre produisentchacun 18 tonnes de viande vive, maisgèrent également un hors-sol porcin.

Jacques Lapeyre au Rouget. Michel Saignot à Ally.

Alourdir, engraisser une question de coût et d’organisation

Alourdir ou engraisser nécessite uneration suffisamment riche en énergie etéconome, donc pour notre région, del’ensilage de maïs. C’est grâce à lui quel’EARL Lapeyre engraisse chaque annéeentre 15 et 20 taurillons salers souscontrat avec Altitude, des vaches deréforme, et repousse les autres mâlesaprès sevrage. La présence du maïs permet égalementde sécuriser la ration hivernale enqualité et en quantité, sachant que lapratique du vêlage d’automne exigeenviron 200 kg de matière sèche supplé-mentaire en stock par UGB que desvêlages classiques.

Grâce à des fourrages de qualité, chaqueUGB génère 336 kg de viande vive (kgv)avec seulement 307 kg de concentré/UGB. Le système avec estive interdisantde complémenter les veaux avan tsevrage, leur croissance se fait unique-ment sur la valeur de l’herbe et la

production laitière des mères. Les kilosde viande sont produits avant tout avecles ressources fourragères de l’exploita-tion, ce qui constitue un atout d’unpoint de vue économique.

Michel Saignot ne veut pas sevrer sesveaux pour les alourdir, ne disposant pasde maïs et de bâtiment adéquat etsurtout pour une durée d’alourdisse-ment qui ne permettrait pas d’amortir lestress lié au sevrage (perte de poids).Pour vendre des veaux les plus lourdspossibles (438 kg en SL x CH et 407 kg enSL à 274 jours), il complémente dès lepremier mois, pour obtenir des crois-sances soutenues et prolonge laprésence des veaux sous les mèresjusqu’à la vente. C’est plus consomma-teur en aliment, 650 kg/UGB et pluscoûteux, 0,51 euro/kgv, mais cela répondaux objectifs de l’éleveur qui préfèresacrifier un peu de coût alimentaire pourmaximiser la production de viande etégalement se simplifier le travail (pas desevrage, conduite d’un seul lot jusqu’à lavente).

EARL LAPEYRE MICHEL SAIGNOT

Unité de main d’œuvre 2 1

SAU 114 ha 64 ha 50

SFP (hors estive) 64 ha 15 58 ha 50Maïs ensilage (ha) 7 ha 80 0Chargement corrigé 1,36 UGB/ha SFP 1,58 UGB/ha SFP

Nombre de vaches 71 67,4

UGB 106 91,8

Système d’exploitation■➜

Performances économiques en système salers

Deux caractéristiques d’exploitation différentes et la même recherche d’optimisation des systèmes d’exploitation.

Y. Péchuzalservice référence.

B. Lafonservice élevage.

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Performances économiques en système salers

L’autonomie fourragère pour crédo

Avec respectivement 1,85 € et 1,86 € parkg vif vendu(*) Michel Saignot et lesépoux Lapeyre savent que c’est avanttout sur la maîtrise des charges et lepotentiel de la vache Salers à produiredes kilos de viande économes qu’il fautagir. Le coût alimentaire fait partie despostes importants puisqu’il regroupe lescharges de concentré et de fourrages(achat et production).

Les deux éleveurs cultivent la céréale, cequi permet de réduire le coût de lacomplémentation (100 €/tonne de coûtde production du grain rendu auge) etde réduire les achats de paille. Ils privi-légient surtout l’autonomie fourragère,s’interdisant (sauf accident) des achatscompensateurs trop pénalisants. Avec 1,6 UGB/ha SFP, Michel Saignotdoit intensifier au maximum ses pâtureset récolter une grosse partie de l’herbeen première coupe pour espérer desrepousses à faucher ou à pâturer. Il sefixe un objectif minimum de deuxtonnes de matière sèche stockée parUGB.

Jacques et Nicole Lapeyre basent leursystème fourrager sur le maïs ensilage,qui permet de produire à l’hectare bienplus de matière sèche et d’UF que lesmeilleures prairies. L’ensilage d’herbe(17 ha en premier cycle) est égalementun gage d’intensification. Le hors-solporcin leur permet de bénéficier deslisiers et de réduire la note de la fertili-sation minérale.

Génétique et conduite alimentaire

L’IVMAT ascendance paternelle, supé-rieur dans les deux élevages à lamoyenne raciale, souligne l’attentionportée par les éleveurs au volet géné-tique. Ils sont également très soucieuxde conserver des vaches avec un bonpotentiel laitier.

Chez les Lapeyre, l’absence de complé-mentation due à la transhumance desa n i m a u x p é n a l i s e l e s c r o i s s a n c e sjusqu’au sevrage. La faible différencede GMQ entre les mâles et les femellesindique que le potentiel de croissanced e s m â l e s n e p e u t p l e i n e m e n t s’exprimer avant sevrage.

Il s’exprime par contre après sevragesous forme de croissance compensatricesur les taurillons. Pour Michel Saignot,l’objectif est différent. Il souhaite desveaux les plus lourds possible ausevrage qui correspond aussi à la vente.Ainsi, la conduite régulière et soutenuedans l’alimentation des vaches et desveaux se traduit dans la croissance deces derniers (1 200 à 1 300 g/jour de lanaissance au sevrage) et leur poids devente qui atteint 400 kg.

L’économie des systèmes allaitants estplus que jamais liée aux performancestechniques des éleveurs. Sevrer un veaupar vache et par an est toujours d’actua-lité, surtout pour les races rustiquesdont la productivité est un atout.

La valeur laitière de la vache salers aaussi pour intérêt de conduire des veauxjusqu’au sevrage sans concentré, avecun poids respectable si peu que la génétique soit présente. Ensuite, ladécision de vendre léger, d’alourdir oud’engraisser résulte de choix personnelsmais doit être guidée avant tout par laconjoncture et une estimation des coûts

de revient. La recherche des kilo-g rammes supp lémenta i re s ré su l tesouvent d’une question d’alimentationet de complémentation concentrée, quireprésente le poste prépondérant dansles dépenses des élevages allaitants. Tout éleveur peut faire réaliser l’analysede son élevage.

Contact : votre conseilleragricole ou votre techni-cien Bovins croissance.

(*) Prix de conjoncture : prix moyen devente de l’ensemble des kg vifs vendustoutes catégories confondues.

Performances techniques (résultats bovins croissance)

EARL LAPEYRE MICHEL SAIGNOT

Effectif moyen de vaches 71,4 67,4

Productivité globale (veaux vendus ousevrés/vaches présente) 106 % 101 %

Veaux nés croisés/veaux nés totaux 23 % 45 %

Tonnage de viande vive produit (kg) 35 523 kg 29 783 kg

Tonnage de viande vive produit (kg/UGB) 336 kg 324 kg

Tonnage de viande vive vendu (kg) 35 423 kg 29 758 kg

Prix moyen de conjoncture (€/kg vif vendu) 1,85 € 1,86 €

Kg de concentré et céréale/UGB 307 kg 654 kg

Coût de concentré et minéraux €/kg vifproduit 0,26 € 0,51 €

Marge brute atelier viande €/UGB 494 € 418 €

Résultats technico-économiques■➜

EARL LAPEYRE MICHEL SAIGNOT

IVMAT asc. maternelle 96,2 105,4

IVMAT asc. paternelle 105,5 116,8

Index allaitement des mères 100,8 103,5

% veaux nés d’IA 11 % 54 %

Taux de primipares 19,6 % 15,3 %

% mortalité veaux 4,1 % 5,2 %

Valeur génétique des troupeaux■➜

(1) PAT : Poids âge type.(2) GMQ : Gain moyen quotidien.

(1) IVMAT : Index valeur maternelle.

EARL LAPEYRE MICHEL SAIGNOT

PAT(1) 120 jours mâles purs 166 kg 180 kg

PAT 120 jours femelles pures 157 kg 165 kg

PAT 210 jours mâles purs 264 kg 297 kg

PAT 210 jours femelles pures 249 kg 272 kg

GMQ(2) naissance - 210 jours mâles purs 1 071 g 1 234 g

GMQ naissance - 210 jours femelles pures 1 004 g 1 119 g

GMQ naissance - vente broutards purs 1 340 g

GMQ naissance - taurillons 1 340 g

BovinsCroissance

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Maîtrise de l’ambiance dans les bâtiments d’élevage

Comment écarter l’humidité, les courants d’air et les écarts de températures ?

L. Sallard, service élevage.

Les animaux séjournent dans le bâti-ment 24 heures sur 24 pendant aumoins les cinq à six mois d’hiver, l’in-

tervention de l’éleveur y est en généralde trois-quatre heures par jour. Dans cesconditions, le bâtiment revêt autantd’importance sinon plus pour l’animalque pour l’éleveur. Des courants d’air,de la condensation, de la moisissure oude la rouille sur la charpente, des odeursd’ammoniac... sont autant de témoinsd’une mauvaise ambiance dans le bâti-ment.

Une ambiance défectueuse se révèleaussi par des problèmes sanitaires sur lecheptel (mammites, diarrhées, toux...)qui se traduisent inéluctablement parune moindre production et des fraisvétérinaires importants.

Même si la maîtrise de l’ambiance d’unbâtiment d’élevage n’est pas une condi-tion suffisante à son bon fonctionne-ment, elle y participe grandement. C’estpourquoi il est important d’y accordertoute l’attention nécessaire dans laconception du projet bâtiment.

D’une manière générale, les bovins crai-gnent essentiellement trois éléments :1- l’humidité,2- les courants d’air,3- les écarts de températures.

La gestion de l’ambiance d’un bâtimentd’élevage repose sur la prise en comptede ce triptyque fondamental. Pourautant, l’erreur serait d’asseoir leraisonnement de cette ambiance sur desconsidérations anthropomorphiques. Cequi est bon pour l’homme ne l’est pasforcément pour l’animal et inversement.Par exemple, les seuils de perception dessens, et du froid notamment, sont diffé-rents chez les bovins. Il semble que le 0°chez l’homme trouve sa correspondancechez le bovin adulte à une températuresituée autour de - 10°. On peut doncaussi affirmer que les bovins (au moinsadultes) ne craignent pas le froid.

De l’air sans courant d’air...

L’atmosphère d’un bâtiment d’élevagese sature de vapeur d’eau provenantessentiellement des animaux (une vachedégage de 20 à 30 litres de vapeur d’eaupar jour) et d’autres gaz tel l’ammoniacdes déjections. Afin d’assainir le milieu,il est nécessaire que l’air se renouvelle.Pour assurer une bonne ambiance, onconsidère que le renouvellement de l’airdoit être complet toutes les dix minutes.

Contre les courants d’air (figure 1)■➜

Dans la grande majorité des cas, laventilation se fait en mode statique,c'est-à-dire sans avoir recours à unmécanisme mécanique d’extraction del’air. Par principe, le bâtiment doitdisposer d’entrées d’air (en général surles longs pans du bâtiment et toujoursau dessus de l’aire de vie des animaux)et de sorties d’air au faîtage (figure 1). Le renouvellement de l’air vicié seproduit selon deux effets :

- l’effet “cheminée” (figure 2) : ilrésulte du principe que l’air chaudmonte. Les aérations basses provoquentun mouvement de l’air et favorisent sasortie au faîtage. Cet effet est bienobservé dans des bâtiments assezcompacts et avec une concentrationforte d’animaux telles les étables entra-vées. La distance entre les entrées et lasortie doit être comprise entre 10 à12 m. Pour des bâtiments larges (plus de25 m), il est nécessaire de placer desentrées d’air relais à l’aide de ressaut detoiture ou d’écaille.

Effet “cheminée” (figure 2)■➜

Ressaut de toiture

maxi 10-12 m

- l’effet “vent” (figure 3) : quand ilfait du vent, l’effet cheminée ne fonc-tionne presque plus. On observe à l’intérieur du bâtiment un déplacementtransversal des masses d’air sous l’effetconjugué de phénomènes de pression etde dépression à l’extérieur du bâtiment.Les parties que l’on considère théori-quement comme des entrées d’air vontalors se comporter comme des sorties.Le faitage ne participe plus à la ventila-tion du bâtiment. Fort de ce constat, il est primordial deconserver des ouvertures sur les deuxlongs pans, même côté Nord, pourpermettre au bâtiment de ventiler quelque soit le sens du vent.

Effet “vent” (figure 3)■➜

Dépression-aspiration

La ventilation du bâtiment doit se fairesans avoir besoin d’ouvrir les portes. Parailleurs, il est important de supprimertoutes les entrées d’air “parasites”, cespetits espaces qui provoquent systéma-tiquement par effet Venturi uneaugmentation de la vitesse du flux d’airgénératrice de courants d’air. Cesentrées d’air parasites sont souventlocalisées au niveau des portes sur rail,non jointives avec le sol et les façades.On les retrouve aussi au niveau d’undécalage de bardage, ce dispositif deventilation très fréquent dans le Cantal,efficace pour la protection à la neigemais dévastateur en termes d’ambiance.

Bardage décalé + tôle perforée (vue intérieure).

On les protège donc systématiquementpar des dispositifs brise-vent : boisajouré, filet brise-vent, tôle perforée,tôle à ventelles. Au niveau des portes, la pose de jointssouples permettra de réduire voire desupprimer ce phénomène.

Des températures maîtrisées...

Sur le plan de la maîtrise de la tempéra-ture, deux paramètres sont à prendre encompte : l’isolation et le positionnementdes plaques éclairantes.

En hiver, la lutte contre le froid est diffi-cile car les bâtiments modernes typestabulation sont en général de grandvolume et la température dégagée parles animaux ne suffit pas à réchauffer cegrand volume d’air. L’isolation contre lefroid ne peut être efficace que si onsupprime tous les ponts thermiques. Or,l’isolation mise en place ne concerne engénéral que la toiture du bâtiment.

Tout au plus, elle permettra un gain dedeux à trois degrés par rapport à latempérature extérieure. Une isolationne pourra donc être efficace que si elleconcerne toute l’enveloppe du bâti-ment. Mais portant le postulat que lebovin adulte ne craint pas le froid, onpeut s’interroger sur la nécessité d’isolerune stabulation libre, sauf éventuelle-ment pour des bâtiments de haute alti-tude et très exposés aux vents.

En revanche, une attention particulièredevra être portée sur certains équipe-ments et certaines parties (unités defonctionnement) du bâtiment. Lespoints d’abreuvement, le bloc traite etle local technique devront impérative-ment être mis hors gel. La nurseriepourra aussi être aménagée de tellesorte que le froid et surtout les écarts detempérature jour/nuit soient atténuéscar les veaux y sont très sensibles. Onprivilégiera une exposition au Sud. Surces façades et toitures exposées au Sud,on limitera les surfaces de plaques trans-lucides responsables sous l’effet dusoleil de la montée en température dubâtiment le jour. L’apport de lumière sefera donc plutôt au Nord.

Un volume réduit, une isolation, la posed’un cadre brise vent à 1,60 mètre audessus de l’aire de couchage sont aussides éléments participant au confort desanimaux.

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Retrouvez tous les numéros “Des Pieds sur Terre” sur www.cantal.chambagri.fr et sur www.agri15.com, rubrique “les partenaires”. • Juin 2010

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Prix des produits agricoles

Régulation des marchés et contractualisation.B. Berthelier,directeur de la

Chambre d’agriculture.

Il y a bien longtemps que la notion decontrat existe en agriculture (notam-ment dans la coopération, mais aussi

dans tout type de transactions) et pour-tant, il ne s’en est jamais autant parléque depuis quelques mois.

Les raisons sont multiples : elles tien-nent aux caractéristiques des marchésdes produits agricoles et alimentaires età leurs évolutions récentes, qui condui-sent à la pire crise que l’agriculture aitconnue depuis 30 ans, puisqu’elletouche toutes les productions et toutesles régions.

La contractualisation, qui est une clé devoûte du projet de Loi deModernisation de l’Agriculture, peutapporter des solutions à cette crise,mais à de nombreuses conditions : cen’est donc pas tellement sur le contratlui-même que la loi doit porter, mais surles conditions de ce contrat.

Les caractéristiques des marchésagricoles

Plusieurs caractéristiques font desmarchés agricoles des marchés trèsspécifiques :◗ La consommation est quotidienne,mais la production est cyclique.

◗ Il s’agit de denrées périssables,souvent difficiles et coûteuses à stocker.

◗ Une faible variation de volume, enplus ou en moins, peut générer defortes variations de prix : c’est la loi deKing, qui date du… XVIIe siècle !

◗ Les opérateurs sont très dispersés endébut de chaîne : 500 000 agriculteursen France, mais très concentrés en boutde chaîne : cinq grandes centralesd’achat, en passant par 5 000 entre-prises agro-alimentaires. Et le chiffre d’affaires d’un seul desgrands distributeurs français est supé-rieur au chiffre d’affaires des 500 000exploitations françaises réunies.

◗ Depuis de nombreuses années, les prixagricoles à la production connaissentune tendance structurelle à la baisse,alors que les prix à la consommation nediminuent pas : ainsi, dans le prix d’unproduit alimentaire acheté, la part quirevient à l’agriculteur ne cesse de dimi-nuer, au profit des “services” incorporésdans ce produit alimentaire : transfor-mation, distribution…

◗ Enfin, et surtout récemment depuis ledémantèlement progressif des instru-ments européens de régulation desmarchés (intervention, aide au stockageprivé, barrières douanières), apparaît ceque l’on appelle la “volatilité” des prix,c’est-à-dire des variations de grande

ampleur, et rapides. Mais pour lesproducteurs, la “volatilité” se caracté-rise bien souvent par des périodes deprix élevés plutôt courtes et despériodes de prix bas plutôt longues(exemple récent des céréales, du lait oudu porc).

Un exemple : le marché du lait et des produits laitiers

Dans une analyse publiée en juillet 2009(Prospective et évaluation n°11), leministère de l’Alimentation, de l’Agri-culture et de la Pêche détaille lesdéfaillances de ce marché et les enjeuxde la régulation du secteur laitier :

◗ Une situation de marché captif : lacollecte de lait doit être fréquente etrégulière, et la transformation ne peutêtre réalisée loin du lieu de production.Cette contrainte imposée par la naturedu produit rend impossible un vraimarché concurrentiel et chaque produc-teur a le risque d’être “évincé” de lacollecte. De plus, la production est trèsatomisée : 80 000 producteurs en Francealors que quatre entreprises réalisentprès de la moitié de la collecte.

◗ Une question de partage de la valeurajoutée :

• Soit le prix payé au producteurcorrespond à la valorisation la moinsporteuse de valeur ajoutée (par exemplela poudre de lait).

• Soit le producteur profite enpartie de la meilleure valorisation decertains genres de produits (parexemple les produits de grande consom-mation). Ainsi, la recommandation deprix en France est basée sur une pondé-ration des différentes valorisations, cequi explique des écarts de prix avecd’autres pays.

• Soit le producteur bénéficie deprix pour un lait différencié, directe-ment lié à la valorisation de ce produitdifférencié : c’est l’enjeu du débat sur leprix du lait AOP.

◗ Une mauvaise transmission de lavariation des prix.

Comme dans tous les secteurs où lesrapports de force sont déséquilibrésentre les acteurs d’une filière, l’exis-tence de pouvoirs de négociationinégaux affecte la bonne transmissiondes variations de prix le long des chaînesde valeur, créant ainsi des rentes desituation.

Ce problème de transmission imparfaitedes prix est d’autant plus important quela volatilité est forte. C’est ce quemontre remarquablement l’observatoiredes prix et des marges (voir graphiqueci-dessus).

Décomposition du prix au détail : lait UHT demi-écrémé.

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◗ L’observatoire des prix et des marges :• Il doit concerner les principales filièresanimales : lait, viande bovine, viandeporcine et viande ovine.

• L’État (France Agrimer) doit disposer desmoyens permettant d’imposer aux opéra-teurs la transmission de certaines données.

• L’État (France Agrimer) doit transmettre,à l’inverse, les informations dont il disposeaux opérateurs et élaborer des indicateursde tendance en cas de carence des inter-professions.

◗ Les accords interprofessionnels :

• Les interprofessions doivent pouvoirélaborer des indicateurs de marché,notamment à partir des données fourniespar l’Observatoire des prix et des marges.

• Une dérogation au code du commerceconcernant les ententes doit pouvoir êtreintroduite pour permettre aux interprofes-sions d’établir des recommandations deprix.

◗ La contractualisation :

• Elle doit donner la possibilité de contrac-tualiser de façon collective afin de dimi-nuer la fragilité du producteur seul face àson acheteur.

• Elle doit permettre aux interprofessionsd’élaborer des contrats types.

• Ces contrats doivent être rendus obliga-toires par extension d’accord interprofes-sionnel.

Le prix de détail est ainsi la somme :

◗ de la matière première laitière mise enœuvre, telle que payée aux producteurs,

◗ de la marge brute de l’industrielaitière, qui achète du lait aux produc-teurs laitiers, le collecte, l’écrème, lestandardise, le stérilise et le condi-tionne,

◗ de la marge brute du commerce dedistribution (ici les GMS) qui achètentles briques ou les bouteilles de lait auxindustriels et les revendent au détail,- et enfin, de la TVA (5,5 % de la valeurhors taxes) payée par le consommateurmais non conservée par le commerçant.

Une telle analyse structurelle de lafilière laitière met en évidence que larégulation de ce secteur ne peut reposersur la seule coordination par le marché,ce qui justifie l’intervention publique.Se pose alors la question des moyens etdes outils pour corriger ces défaillancesdu marché, mais aussi la question desliens entre ces outils et leur cohérenced’ensemble.

Les outils d’une nouvelle régulation

Trois outils sont cités dans le projet deloi de modernisation. Leur efficacitédépendra de leur condition de mise enœuvre :

L’efficacité de ces outils dépend beau-coup de leur compatibilité avec le droiteuropéen de la concurrence : il convientdonc de le faire évoluer (c’est en effet cequi a rendu inapplicable les dispositionsdes lois d’orientation ou de modernisa-tion précédentes).

Ainsi, le droit alimentaire et agricole doitprévaloir sur le droit de la concurrence :c’est l’enjeu de la Loi de Modernisationet de l’adaptation de la Pac qui doit sansdoute évoluer vers une Politique agricoleet alimentaire commune.

Le 11 juillet : Journée paysage pour tous à Ally. GVA de Mauriac/Pleaux/Salers.

Le 25 juillet : Concours amical des utilisateurs dechiens de troupeaux à Saint-Flour.

Le 23 septembre : Journée “L’Herbe de nos monta-gnes... l’exploiter durablement” à l’Inra de Marcenat, organisée parle comité de développement desMonts du Cantal et le GVA MuratAllanche.

Le 11 et 12 septembreJournées laitières à Saint-Mamet.

Agenda

Quand les prix des produits agricoles augmentent (de mai 2005 à mars 2008), les prix alimentaires augmentent.Quand les prix des produits agricoles diminuent (de juin 2008 à décembre 2009), les prix alimentaires ne diminuent pas.

Prix agricoles à la production et prix à la consommation des produits alimentaires■➜

Prix des produits agricoles (suite)