les oiseaux remontent-ils vers le nord? - lavenir.net

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Robin Gailly Jeudi 2 février 2012 1 C e chiffre est le résultat de calculs effectués par un groupe de chercheurs euro- péens sur base de données pro- venant de nombreux recense- ments. Mais les mêmes calculs montrent qu’il faut parcourir 250 km vers le nord pour retrouver une tempéra- ture moyenne équivalente à celle d’il y a 20 ans. Les oiseaux auraient donc 213 km de retard sur le réchauffement climati- que ! Du recensement à long terme Cette remontée vers le nord est-elle visible dans nos jardins en hiver ? C’est possible, mais il faut être prudent, pour deux rai- sons. D’une part, l’opération « Devine, qui vient manger chez nous aujourd’hui ? » n’en est qu’à sa neuvième édition. D’autre part, peu d’espèces con- cernées par le recensement sont en limite de répartition. Donc, si leur répartition se déplace vers le nord, rien ne sera percep- tible avant de nombreuses an- nées. Ces deux constats mon- trent bien l’importance de la répétition dans le temps de ce genre de recensements. La fauvette et le chardonneret Il y a néanmoins deux espèces qui peuvent être concernées : la fauvette à tête noire et le char- donneret élégant. Cette fauvette est essentiellement insectivore et elle nous quitte donc en hiver pour passer la mauvaise saison dans le sud de l’Europe. Depuis les années 60, une partie des po- pulations de fauvettes à tête noire semble avoir raccourci sa migration pour s’arrêter en Eu- rope occidentale, principale- ment en Angleterre, mais aussi chez nous. Sa présence est bien détectée lors du recensement, principalement dans les mi- lieux urbanisés, mais jusqu’ici sa fréquence reste inférieure à 1 %. À nouveau, on ne dispose pas assez de recul et, à ce stade, il est difficile de dire si elle est réelle- ment en augmentation. Moins évident au départ, mais peut-être plus convaincant, est le cas du chardonneret élégant. Il est clairement en augmenta- tion continue depuis le début de l’opération en 2004. C’est une espèce à répartition plutôt mé- ridionale susceptible de voir sa présence se déplacer vers le nord, y compris en hiver. Ce qu’il est en tout cas impor- tant de retenir, c’est que des ob- servations à court terme ne peuvent mener à aucune constatation fiable en raison des fluctuations an- nuelles beau- coup trop grandes. Ainsi, cet hiver, doux jusqu’à ce début de se- maine, ne peut être vu comme une conséquence directe du ré- chauffement climatique (sou- venons-nous des deux derniers hivers…). De la même manière, le peu d’oiseaux qui fréquen- tent les mangeoires ne peut, à lui seul, signifier une diminu- tion de ceux-ci. On sait très bien que quand les conditions météo sont clémentes, les oiseaux n’ont pas besoin de ce que nous leur offrons dans les jardins. Les oiseaux remontent-ils vers le nord ? Trente-sept kilomètres. C’est le déplacement global vers le nord qu’auraient effectué les oiseaux en 20 ans en raison du réchauffement climatique. Un constat à nuancer. C’est ce week-end : le recensement annuel des oiseaux de Natagora fait une nouvelle fois appel à vous pour observer et reconnaître les oiseaux de votre jardin. Durant trois jours, nous vous expliquons pourquoi et comment faire. 1 re partie Le chardonneret élégant de plus en plus présent dans les jardins, un effet du réchauffement climatique ?

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Page 1: Les oiseaux remontent-ils vers le nord? - Lavenir.net

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Jeudi 2 février 2012 1

C e chiffre est le résultat decalculs effectués par ungroupe de chercheurs euro­

péens sur base de données pro­venant de nombreux recense­

ments. Mais les mêmescalculs montrent qu’il

faut parcourir250 km vers le

n o r d

pour retrouver une tempéra­ture moyenne équivalente àcelle d’il y a 20 ans. Les oiseauxauraient donc 213 km de retardsur le réchauffement climati­que !

Du recensement à long terme

Cette remontée vers le nordest­elle visible dans nos jardinsen hiver ? C’est possible, mais ilfaut être prudent, pour deux rai­sons. D’une part, l’opération« Devine, qui vient mangerchez nous aujourd’hui ? » n’enest qu’à sa neuvième édition.D’autre part, peu d’espèces con­cernées par le recensement sonten limite de répartition. Donc,si leur répartition se déplacevers le nord, rien ne sera percep­tible avant de nombreuses an­nées. Ces deux constats mon­trent bien l’importance de la

répétition dans le temps de cegenre de recensements.

La fauvette et le chardonneret

Il y a néanmoins deux espècesqui peuvent être concernées : lafauvette à tête noire et le char­donneret élégant. Cette fauvetteest essentiellement insectivoreet elle nous quitte donc en hiverpour passer la mauvaise saisondans le sud de l’Europe. Depuisles années 60, une partie des po­pulations de fauvettes à têtenoire semble avoir raccourci samigration pour s’arrêter en Eu­rope occidentale, principale­ment en Angleterre, mais aussichez nous. Sa présence est biendétectée lors du recensement,principalement dans les mi­lieux urbanisés, mais jusqu’icisa fréquence reste inférieureà 1 %.

À nouveau, on ne dispose pasassez de recul et, à ce stade, il estdifficile de dire si elle est réelle­ment en augmentation.

Moins évident au départ, maispeut­être plus convaincant, estle cas du chardonneret élégant.Il est clairement en augmenta­tion continue depuis le débutde l’opération en 2004. C’est uneespèce à répartition plutôt mé­ridionale susceptible de voir saprésence se déplacer vers lenord, y compris en hiver.

Ce qu’il est en tout cas impor­tant de retenir, c’est que des ob­servations à court terme nepeuvent mener à aucuneconstatation fiable en raisondes fluctuations an­nuelles beau­coup

trop grandes. Ainsi, cet hiver,doux jusqu’à ce début de se­maine, ne peut être vu commeune conséquence directe du ré­chauffement climatique (sou­venons­nous des deux derniershivers…). De la même manière,le peu d’oiseaux qui fréquen­tent les mangeoires ne peut, àlui seul, signifier une diminu­tion de ceux­ci. On sait très bienque quand les conditions météosont clémentes, les oiseaux

n’ont pas besoin de ce quenous leur offrons

dans lesjardins. ■

Les oiseaux remontent-ils vers le nord ?Trente-sept kilomètres. C’estle déplacement global versle nord qu’auraienteffectué les oiseaux en20 ans en raison duréchauffement climatique.Un constat à nuancer.

C’est ce week-end : le recensement annuel des oiseaux de Natagora fait unenouvelle fois appel à vous pour observer et reconnaître les oiseaux de votrejardin. Durant trois jours, nous vous expliquons pourquoi et comment faire.1re partie

Le chardonneret élégant deplus en plus présent dansles jardins, un effet duréchauffement climatique ?

Page 2: Les oiseaux remontent-ils vers le nord? - Lavenir.net

4 Jeudi 2 février 2012Les oiseaux de vos jardins

● Antoine DEROUAUX

L’ existence des pics est bien con­nue du grand public, l’un deleurs représentants ayant été

porté à l’écran outre­Atlantiquedans un célèbre dessin animé. Maismis à part leurs cris peu discretsqui peuvent ressembler à des éclatsde rire, que savons­nous d’eux ?

Les pics sont des oiseaux assezparticuliers. Ils sont capables demonter sur des troncs grâce à desgriffes acérées et une queue auxplumes très rigides sur laquelle ilsse reposent. Ils se nourrissent es­sentiellement de larves d’insecteset d’autres petits animaux qu’ilsprennent dans le bois mort, au solou dans les creux des écorces. Lebec des pics est aussi utilisécomme un ciseau à bois pourcreuser une cavité dans laquelle lecouple élèvera ses jeunes.

Oiseaux forestiers par excel­lence, les pics ont donc besoind’arbres pour se nourrir et se re­produire. Ils apprécient particuliè­rement le bois mort dans lequel secachent de grosses larves de colé­optères et qui sont plus facile àcreuser. Mais certains pics se sontadaptés à l’environnement urbainet ils fréquentent les parcs et les

jardins arborés, même en ville.Lorsque les invertébrés se font

plus rares sur les arbres, les picsnoirs et blancs se nourrissent éga­lement de graines et de fruits. Ilspeuvent alors fréquenter les jar­dins à la recherche de tournesol,d’arachide ou de boules de graisse.Bien que les mangeoires classiquessoient attractives, on peut opterpour un vieux tronc de bouleaud’une quinzaine de centimètres desection et de 3m de hauteur.

Pas seulement pour les pics

On fore dedans à divers endroitset on remplit les orifices d’un mé­lange de graisse animale et d’ara­chides. Cela permet aussi de réali­ser des photos plus esthétiquesque sur des mangeoires classi­ques. Aussitôt les orifices remplis,pics épeiches et sittelles torche­pots ne tardent pas à arriver.D’autres espèces, plus rares, peu­vent aussi venir se nourrir sur letronc : grimpereaux, pics mar etépeichette… Les mésanges trouve­ront rapidement le filon et tente­ront d’imiter les grimpeurs avecplus ou moins de succès.

Dans la pelouse, c’est surtout lepic­vert que l’on peut admirer. Ilsautille au sol à la recherche defourmilières qu’il va percer aumoyen de son bec puissant. Grâceà sa longue langue gluante, il sedélecte des fourmis et de leurs lar­ves terrées dans le fond des gale­ries. S’il a trouvé un bon filon, lepic­vert y reviendra régulière­ment. Il peut même retrouver unefourmilière enfouie sous la neigeet n’hésite pas à creuser une gale­rie pour s’y rendre. ■

Les pics de la forêt au jardinLes pics quittent parfoisleurs forêts pour lesjardins quand ilsrecherchent grainesou fruits. Portrait d’unpetit animal étonnant.

Les griffes acérées du pic luipermette de monter auxarbres et de s’accrocher à lanourriture qui lui est offerte.

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La 2e partie de notre série sepoursuit demain avec ladescription d’autres oiseauxprésents dans les jardins :on passe aux moyens et auxplus gros. Vous saurez aussid’où viennent les oiseaux quinichent dans nos jardinsl’hiver et vous ferez connais-sance avec la grandeaigrette.

DEMAIN● Jean-Sébastien ROUSSEAU-PIOT

Le bois mort, nous ne l’aimonspas. Peut­être en avons­nouspeur ? Est­il porteur de mala­

die ? Ou peut­être pensons­nousque c’est sale, qu’il donne un as­pect négligé. C’est pourquoi nousnous empressons généralementde le faire disparaître de nos jar­dins. Et pourtant, si on voulaitvraiment y préserver la biodiver­sité, chaque jardin devrait avoirson arbre mort, son tas de bran­

ches sèches.Le bois mort est en effet un des

écosystèmes les plus riches, unevraie source de vie. Près de 20 %de notre faune est tributaire dubois mort ? Cela représente des

milliers d’espèces d’insectes et ungrand nombre d’oiseaux et demammifères. Et il y a aussi lesmilliers de champignons, de li­chens, d’algues… Sans bois mort,toute cette vie disparaît !

Le bois mort apporte égalementune diversité structurelle aux mi­lieux. Il est source de lumièrepour le sol, puisqu’il empêche lagrande flore de reconquérir lelieu ; il est aussi pourvoyeur deperchoirs, bien nécessaires auxoiseaux pour chasser, chanter etsurveiller leur territoire.

Convaincre forestiers et citoyens

Les scientifiques en sont con­vaincus : sans bois mort, pas degestion durable de notre environ­nement. Les politiques les ap­prouvent et des lois ont même étévotées pour favoriser la présencede bois mort. Mais forestiers et ci­toyens, eux, ne sont pas encorevraiment passés à l’acte.

Alors, qu’attendez­vous encore ?C’est tellement simple de laisserun tas de branches mortes dansun coin du jardin, tellement plusfacile de ne pas jouer les acrobates

pour aller couper la branchemorte au sommet du vieuxchêne… Et pourquoi ne pas laisserce tronc de bouleau tout rabougriet déjà orné de polypores (ces groschampignons durs qui poussentsur les troncs) sous lesquels la mé­sange huppée ou le pic épeichettecreuseront peut­être de quoi éle­ver leur progéniture ? ■

Le bois mort… c’est plein de vie !Étonnamment, lagestion durable de notreenvironnement passeaussi par le bois mort.Un trésor d’écosystèmeà bien préserver.

Un arbre sans vie ou un tas de bois mort dans le jardin garantissentla biodiversité. Et font le bonheur des oiseaux.

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Le pic noir est de la taille d’une corneille, il est entièrement noir excepté le bec ivoire et le sommet de la tête rouge. Il se nourrit de fourmis et niche dans les gros arbres en forêt. Il est assez rare.

Le pic-vert est assez commun. Il se distingue par sa couleur verte et le sommet de la tête rouge. On entend souvent son

chant qui ressemble à un rire.

Le pic épeiche (photo) est très commun et trèsrépandu. Essentiellement noiret blanc avec le basdu ventre et lanuque bien rouges, ilinspecte les troncs à

la recherche de nourriture. Dès la fin de l’hiver, on l’entend tambouriner en forêt.

Le pic épeichette est le plus petit.

C’est un peu un pic épeiche miniature, mais il est beaucoup plus rare.

Le pic mar ressemble aussi au pic épeiche, mais il a la calotte toute rouge et est strié en dessous. Il est en forte augmentation et fréquente de plus en plus les mangeoires proches des forêts feuillues.

Le pic cendré est très rare. On ne le rencontre que dans quelques endroits de l’est du pays.

Les six espèces de pics que l’on rencontre chez nous

Page 3: Les oiseaux remontent-ils vers le nord? - Lavenir.net

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Vendredi 3 février 2012 1

● Jean-Sébastien ROUSSEAU-PIOT

Les oiseaux que nous obser­vons dans nos jardins en hi­ver ne sont pas vraiment les

oiseaux de nos jardins. Beau­coup d’entre eux n’y passent quequelque temps, ou même n’yviendront qu’une fois. D’autres,part contre, y passeront peut­être toute leur existence.

Entre le moineau domesti­que qui squatte la haie et

se faufile sous noscorniches pour

faire son

nid, le pic épeiche qui s’accrochemaladroitement à la boule degraisse et l’occasionnel pinsondu nord qui accompagne parfoisson cousin des arbres, il y a degrandes différences d’origines.

Le moineau domestique esten effet un sédentaire… desplus sédentaires. Vivant en co­lonies proches de l’homme, ilne s’éloigne que très peu deshabitations. Lors de l’éle­vage des jeunes, son besoinen nourriture plus variée lepousse parfois à explorerles cultures ou les abordsd’un bosquet, mais rare­ment à plus de quelques cen­taines de mètres de son re­père. Les moineaux que vousobservez à la mangeoire en hiveront donc de fortes chances d’êtreles mêmes que ceux du prin­

temps et de l’été.Il n’en est pas du tout de même

pour le rouge­gorge. Bien quevous l’observiez peut­être toutau long de l’année, celui de l’hi­

ver n’est proba­blement pascelui quichante au

printemps,ni même

celui qui

élèvera ses jeunes en été.C’est que les rouges­gorges

sont bien plus voyageurs que lesmoineaux. On sait qu’une bonnepartie de ceux qui nichent cheznous descendent dans le sud enhiver, et que ceux qui viennent àla mangeoire peuvent être nésdans des contrées lointaines. Etmême d’un jour à l’autre, oud’une heure à l’autre en hiver, lerouge­gorge du jardin est peut­être quelqu’un d’autre.

Les nomades peuvent venir de loin

Il y a aussi ceux dont on est sûrqu’ils ne sont pas d’ici, comme lepinson du nord qui ne se repro­duit pas chez nous et qui,d’ailleurs, ne nous rend visite ennombre que certaines années.Et puis il y a la sittelle ou lepic qui viennent probable­ment du bosquet ou duparc d’à côté.

Chez les mésanges, il y a unpeu de tout. Des nomades, degrandes voyageuses, mais aussicelles qui, dès janvier, font du re­pérage dans votre jardin à la re­cherche du nichoir idéal qu’ellesn’utiliseront que quelques moisplus tard.

En favorisant les oiseaux dansvotre jardin, vous aidez donc lanature bien au­delà des limitesde celui­ci. Votre influence peutmême avoir une incidence fu­ture à plusieurs milliers de kilo­mètres de chez vous.

À l’opposé, tout acte dégradantla nature aura aussi des réper­cussions qui franchiront les clô­

tures. Pensez­y. ■

Ils viennent d’ici et d’ailleursMoineau domestique,rouge-gorge, mésange :tous passent parnotre jardin, maisviennent d’endroitsbien différents.

C’est ce week-end : le recensement annuel des oiseaux de Natagora fait unenouvelle fois appel à vous pour observer et reconnaître les oiseaux de votrejardin. Durant trois jours, nous vous expliquons pourquoi et comment faire.2e partie

Les moineaux domestiques sont très sédentaireset ce sont peut-être les mêmes que vousobservez au jardin tout au long de l’année.C’est loin d’être le cas pour toutes les espèces.

Page 4: Les oiseaux remontent-ils vers le nord? - Lavenir.net

Dans la 3e partie de cettesérie, gros plan sur lesoiseaux mal-aimés commeles pies ou les corneilles.Vous saurez tout aussi sur lesmangeoires et ce qu’il fautdonner aux oiseaux. Et biensûr, vous trouverez le formu-laire de recensement àcompléter ce week-end.

DEMAIN

● Louis BRONNE

Lors de l’édition 2011 de l’opéra­tion « Devine, qui vient man­ger chez nous aujourd’hui ? »,

81 grandes aigrettes ont été rensei­gnées. Sur www.observations.be, le sitequi reprend toutes les observa­tions naturalistes en Belgique, il ya 4 198 mentions en 2011 pour laWallonie, alors que le plus grandgroupe comportait 201 oiseaux.

Il y a encore vingt ans, ces nom­bres étaient inimaginables. Lagrande aigrette a d’abord été pour­chassée à outrance pour ses plu­mes (aigrettes) avec lesquelles onornait les chapeaux des dames.

Ensuite, elle a été confrontée à ladégradation des zones humides(assèchements des marais, pollu­tion, urbanisation). Résultat : lagrande aigrette avait quasimentdisparu d’Europe.

De l’Europe de l’Est vers chez nous

Dans les années 70, on ne la trou­vait plus qu’en Ukraine (essentiel­lement), en Roumanie et en Hon­grie. La moindre observation d’un« héron blanc » chez nous faisaitdonc courir les amateursd’oiseaux rares. À partir de la findes années 70, les populationsd’Europe de l’Est, en expansion,ont progressivement développéune nouvelle zone d’hivernagequi finalement s’est étendue à nosrégions. Comme quoi, tous lesoiseaux ne vont pas vers le sudpour passer l’hiver.

Observée chaque année à partirde 1977 en Wallonie, mais aucompte­gouttes, la grande aigrettey fait, au début des années 90, l’ob­jet de près d’une dizaine d’obser­vations annuelles. Parallèlement,

une première nidificationisolée al i e uaux Pays­Bas findes années 70 au sein d’une colo­nie de hérons cendrés. C’est que lagrande aigrette a apparemmentbesoin d’émulation pour nicher,comme notre héron cendréd’ailleurs, à la différence prèsqu’elle ne niche – en Europe– pratiquement que dansde grandes roselières.

L’émulationdes hérons cendrés

En 2009, l’espèce a tenté denicher dans les maraisd’Harchies (site cogéré par laRégion wallonne et Nata­gora). L’émulation généréepar la colonie de hérons cen­drés de ce site est forte. Elle a eneffet attiré la nidification de deuxautres espèces de hérons blancs,en provenance du sud et doncplus sensibles au froid que lagrande aigrette. L’aigrette garzettes’y reproduit depuis 2006, et le hé­ron garde­bœufs, celui­là mêmequ’on voit sur le dos des grosmammifères africains, y a élevéses premiers jeunes en 2008.

Comme le héron cendré, lagrande aigrette se nourrit de pois­sons, mais aussi de petits mammi­fères, voire de gros invertébrés. Onpeut donc l’observer dans des mi­lieux fort variés, a priori compara­bles avec ceux où l’on trouve le hé­ron cendré en hiver : plans d’eau,petits cours d’eau, mais aussi mi­lieux ouverts de toutes sortes(plaines agricoles, prairies…). ■

Comme un grand héron blancLa grande aigrettese réinstalle en Wallonie,y compris dans lesjardins. Gros plan sur cetoiseau disparu de cheznous il y a des siècles.

G râce à l’action de Natagoraet de ses donateurs, les dé­canteurs de Hollogne­sur­

Geer continueront à être un sitemajeur pour les oiseaux en Wal­lonie. Un accord conclu avecApliGeer et Hesbaye Frost per­met le maintien d’activités in­dustrielles favorables.

Tout ce que la Belgique compted’ornithologues s’accorderapour vous le dire : les décanteursde Hollogne­sur­Geer, non loinde Waremme, sont un paradispour les oiseaux indigènes et…

pour leurs observateurs.Jusqu’il y a peu, les différents

bassins de décantation servaientà purifier l’eau en provenance dela râperie de betterave voisine.L’arrêt de l’activité a mis en périll’approvisionnement en eau desbassins. Le bassin « central »,

par exemple, était ainsi à sec de­puis quelques années et lagrande roselière se dégradait. Lasociété agroalimentaire (légu­mes surgelés) Hesbaye Frost,avec laquelle Natagora a nouéun partenariat pour la sauve­garde du site, a rapidement em­

brayé à la demande de remplir ànouveau ce bassin en eau.

Le très rare butor étoilé en visite

Le 13 octobre dernier, le bassinen question a accueilli – une pre­mière pour le site ! – le roi desroseaux : le rare et discret butorétoilé. On ne pouvait rêvermeilleur encouragement.

En face, le bassin « aux petitséchassiers » est également remissous eau pour limiter l’envahis­sement par les saules. Il n’est pasprévu de le remplir en perma­nence. La variation du niveaud’eau, dégageant des plages oùrestent présents des invertébrésaquatiques, est précisément cequi intéresse les nombreuses es­pèces de chevaliers et bécas­seaux qui s’arrêtent en migra­tion.

La campagne de récolte defonds lancée par Natagora nes’arrête cependant pas là, car

d’autres bassins restent à acqué­rir et la gestion vient à peine decommencer. Sans compter lesprojets d’aménagement du sitepour le rendre plus riche encoreet en faire profiter le plus grandnombre avec observatoires, pan­neaux, aménagement et entre­tien des chemins. ■

>Compte BE53 0682 1403 3153 aveccomme communication : « holav ».www.natagora.be/hollogne

Hollogne reste un site accueillantMalgré l’arrêt de l’activitéindustrielle, les bassinsde décantation sontencore entretenus.Pour le grand bonheurdes oiseaux.

Les bassins de décantation de Hollogne-sur-Geer continuent à êtreentretenus pour accueillir les oiseaux.

Éric

Hube

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4 Vendredi 3 février 2012Les oiseaux de nos jardins

Pour un piscivore qui chasse àl’affût comme la grandeaigrette, le plumage blanc estavantageux. Vu de l’intérieurde l’eau, la surface est la zonela plus claire. Un objet blancen surface sera donc plusdifficile à distinguer qu’unobjet sombre. C’est pourquoi lagrande majorité des oiseaux

qui se nourrissent depoissons ont le dessous blanc.

L’autre face de la pièce est quel’aigrette est plus facilementrepérée par les prédateurs(renard, aigles divers…). C’estpourquoi elle est assezdiscrète et installe son niddans des zones inaccessibles.

Toute blanche et discrète

La grande aigrette et deux de sescousins en arrière-plan : en haut lehéron garde-bœufs, nouveau venudans notre région, et en bas le héroncendré que nous connaissons tous.

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Page 5: Les oiseaux remontent-ils vers le nord? - Lavenir.net

Samedi 4 février 2012 1N

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● Pa u l G A I L LY

P armi les oiseaux qui fré­quentent nos jardins, ilen est quelques­uns qui

ont su faire la quasi­unani­mité contre eux. Il s’agit,vous l’aurez compris, despies, corneilles et autres

geais, que les ornitholo­gues regroupent sous

le terme de « corvi­dés ». Les re­

proches

à leur égard sont multiples.

Les mangeoires dévalisées

En hiver, ils sont dans le jar­din et vident la mangeoire enun tour de main ­ou plutôt debec – : il ne faudra qu’unquart d’heure au geai pourévacuer les cacahuètes quevous aviez patiemment enfi­lées sur un long fil de ferplacé en guirlande près de lamangeoire… Même scénarioavec les bouts de pain : àpei ne répandus sur

la pelouse, lecouple de

pie local les fait disparaîtreen un temps record…

Ne dit­on pas pourtant« avoir un appétitd’oiseau » ? Impossibled’imaginer qu’ils aient pu in­gurgiter une telle quantité ! Ily a donc une astuce…. Les cor­vidés sont considérés commel’un des groupes d’oiseaux lesplus évolués, tant d’un pointde vue morphologique quecomportemental et social.Pour la nourriture, pies etgeais se font des cachettes oùils consomment leur trésor, àl’aise, pendant les heures oules jours suivants.

Prédateurs naturels

Au printemps,les corvidés

consommentd e s œufs et desoisillons, et on n’aime pasvoir ça…

Mais il faut se souvenir d’unerègle simple : aucunprédateur n’ap o u rstra­tégie de faire disparaî­tre ses proies (saufnous…). Dans le milieu na­turel, un équilibre s’installeentre proies et prédateurs.

Des études sérieuses ontmontré que la présence de lapie n’affectait guère les po­pulations des petits passe­reaux. En effet, œufs etoisillons sont prélevés aumoment où la pie a ses pro­pres jeunes : en parents at­tentifs, elles ne nourris­sent pas leurs petits enfouillant les poubel­les, ce qu’elles ferontpour leurp r o ­

p r es u b s i s ­

t a n c e .Mais la pie

n’a qu’uneseule nichée

par an, alorsque les petites espè­

ces qui subissentsa prédation en

mènent généralement deuxou trois, dont une seule seraprélevée par la pie (le geai oula corneille).

Impact minimum donc, etéquilibre res­pecté. ■

Aimez-vous tous les oiseaux ?Pies, corneilles et geaissont des oiseaux pastoujours aimés dansnos jardins. Pourtant,ils participentà l’équilibre naturel.

Le recensement annuel des oiseaux de Natagora fait une nouvelle fois appelà vous ce week-end pour observer et reconnaître les oiseaux de votre jardin.Aujourd’hui, nous publions le formulaire à remplir pour participer à l’opération.3e partie

Les pies (grande photo), corneilles(en bas à gauche) et geais nesont pas toujours bien vusdans les jardins.

Page 6: Les oiseaux remontent-ils vers le nord? - Lavenir.net

O bserver les oiseaux estsurtout une affaire depatience. Le mieux est

d’être silencieux, immobileet si possible un peu caché.Bien au chaud derrière unefenêtre est évidemment trèsconfortable, mais cela n’of­fre pas nécessairement lechamp de vision adéquat oucomplet. Tout dépend de laconfiguration du jardin. Unepetite paire de jumelle estévidemment un plus.

Une fois le poste d’observa­tion et les outils en place(n’oubliez pas votre liste àremplir et un crayon !), lemieux est de regarder tout ce

qui bouge et d’essayer de mé­moriser ce qu’on voit :l’oiseau est­il grand, petit,avec une longue queue, ungros bec ? Quelles sont sescouleurs principales ? Possè­de­t­il des parties du plu­mage marquées d’autrescouleurs ? Est­il agile, mala­droit, agressif, gourmand ?Au début, cela peut paraîtrecompliqué, mais à force,vous verrez que vous com­mencerez bien vite à vousrendre compte par vous­même des différences entreles espèces.

Ensuite, on peut se servird’une référence : la brochure

de l’opération (téléchargea­ble sur www.natagora.be/oiseaux), les pages de votrequotidien publiées ces deuxderniers jours, un livre quevous avez chez vous… La plu­part des espèces que l’on ren­contre au jardin sont facilesà identifier et comme leurnombre est assez restreint (5à 15 en moyenne), la tâchen’est vraiment pas insur­montable.

Il ne vous reste alors plusqu’à les dénombrer commeexpliqué ci­dessous et à faireparvenir vos résultats de pré­férence par internet surwww.natagora.be/oiseaux. ■

Recensement : le mode d’emploiDe petites jumelles peuventfaciliter l’observation et lareconnaissance des oiseaux.

Jean

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astie

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4 Samedi 4 février 2012Les oiseaux de nos jardins

Espèce 4 févrierAccenteur mouchetChoucas des toursCorneille noireÉtourneau sansonnet Geai des chênesGrive litorne Grive musicienneMerle noirMésange à longue queueMésange bleueMésange charbonnièreMésange huppéeMésange noireMésange nonnetteMoineau domestiqueMoineau friquetPerruche à collierPic épeichePie bavardePigeon ramierPinson des arbresPinson du nordRouge-gorgeSittelle torchepotTarinTourterelle turqueTroglodyteVerdier……………..................................................................................

Nom : Prénom :

Rue : N° : Code postal :

Localité : E-mail :

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Comment se présente votre jardin ?

Votre jardin est situé dans un espace ouvert (plusieurs autres jardins dans les environs).

Votre jardin est situé dans un îlot urbain fermé.

Votre mangeoire n'est pas placée dans un jardin (mais sur une terrasse, appui de fenê-tre, cour...)

J’utilise la nourriture suivante (cochez la (ou les) nourriture(s) que vous utilisez) :

Graines de tournesol

Mélange de graines

Cacahuètes

Boule de graisse

Pain

Autres

5 février Comment compter les oiseaux ?

• Durant le week-end du recensement, observez les oiseaux qui visitent votre jardin.Comptez-les et reportez vos observations dans la colonne correspondant au jour des observations.

• Notez par espèce le nombre maximum d’individus que vous avez comptés à un mo-ment précis (inutile d’additionner toutes les observations de la même espèce sur toute la journée).

Exemple : le 5 février, vous apercevez à 9 h trois mésan ges charbonnières à la table de nourrissage, à 9 h 30 quatre à la table de nourrissage et une autre, accrochée à une boule de graisse, à 10 h aucune et à 10 h 15 quatre. Dans ce cas, sur le formulaire en regard de la case « mésange charbonnière » notez le chiffre 5 dans la colonne du 5 février puisqu’il s’agit du nombre maximum de mésanges charbonnières que vous avez observées au même moment (4 à la table de nourrissage + 1 accrochée à une boule de graisse). Cette manière de procéder permet d’éviter de compter deux fois un même individu, ce qui fausserait les données.

• Vous ne devez pas participer les deux jours pour renvoyer votre relevé, mais plus nous obtiendrons de données plus nos bases de données d’observations seront enrichies et précises.

• Si vous repérez des espèces qui visitent votre jardin mais qui ne figurent pas dans la liste, ajoutez-les en procédant de la même manière.

• Vérifiez si votre adresse est bien mentionnée car la localisation précise de votre relevé est indispensable lors de la phase d’analyse.

• Une dernière chose : si vous n’observez aucune espèce durant le week-end, renvoyez-nous tout de même votre relevé car l’absence d’oiseaux dans certaines localités est également une information dont nous tenons compte dans nos analyses.

RELEVÉ DE VOS OBSERVATIONS DES 4 & 5 FÉVRIER 2012

Ordre de virement permanent mensuel - ATTENTION : Afin que nous puissions automatiser cet ordre, veuillez nous renvoyer ce formulaire sans passer par votre banque

(à Natagora asbl, Mundo-Namur, rue Nanon 98 - 5000 Namur, fax: 081/39 07 21). Pour toute info complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter au 081/ 390 720. Merci.

Je soussigné(e), Madame Mademoiselle Monsieur

Nom : …………………………............................................................................................ Prénom : ………………...…..…...............................................................................

Rue : ………………….…........…........................................................................................ N° : ................... Bte : ...............

Code Postal : ………........................................................................................................... Localité : ……………......…….....…..…....................................................................

E-mail : ………………………………………………………...…............................................ Tél. : ………………..................................................................................................

Date de naissance : ……... / …...... / ……............

donne l’autorisation à ma banque de verser au compte BE84 0682 3308 4559 (BIC : GKCC BE BB) de Natagora (Réserves Naturelles RNOB) pour le paiement de ma cotisation

Le montant mensuel : je coche la case de mon choix

depuis mon compte (n° IBAN) : Be ae abbe abbe abbe de la banque ...……………………...............................................

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Je peux suspendre à tout moment cet ordre de virement permanent en m’adressant à ma banque.

* La cotisation adhérent n’est pas déductible. Tout montant qui dépasse cette cotisation et atteint au minimum 40 € par année calendrier est considérée comme un don et est donc déductible fiscalement.

DQO2012

Communication (NE PAS COMPLÉTER – réservé au service administratif) :

Page 7: Les oiseaux remontent-ils vers le nord? - Lavenir.net

LES PETITS FORMATS (de 9 à 16 cm)

Jeudi 2 février 2012 32 Les oiseaux de vos jardins

Sa joue blanche entourée de noir etson ventre jaune la rendent facilementreconnaissable.Présente en 2011 dans 86 % des jardins.

Robe

rtHe

ndric

k

Petit et fin, avec un long bec recourbé,

il se confond admirablement avec

l’écorce des troncs qu’il arpente à la

recherche de nourriture.

Présent en 2011 dans 2 % des jardins.

Gabr

ielR

asso

n

Plus petite que la charbonnière, elle

a aussi le ventre jaune, mais il n’est

pas traversé par une ligne noire

évidente. Le dessus de la tête est

bleu et un fin trait noir passe en

travers de l’œil.

Présente en 2011 dans 76 % des jardins.

Gabr

ielR

asso

n

Grimpereau des jardins Mésange bleue

Les espèces les plus observées en hiver

De même taille que la bleue, elle

est plutôt beige dans l’ensemble,

avec une joue blanche et une

calotte noire.

Présente en 2011 dans 22 % des jardins.

Chris

toph

eBo

uhon

Mésange nonnette

Elle ressemble à une petite

charbonnière, mais le ventre est

uniformément beige et l’arrière de la

nuque porte une tache blanche.

Présente en 2011 dans 21 % des jardins.

Mésange noire

Plutôt beige sur le corps, elle porte

une petite huppe qui la rend

facilement reconnaissable.

Présente en 2011 dans 13 % des jardins.

René

Dum

oulin

Mésange huppée

Elle est blanche, noire et rose avec une

queue plus longue que le corps.

Présente en 2011 dans 22 % des jardins.

René

Dum

oulin

Mésange à longue queue

De forme rondouillette, elle a la

poitrine et la face rouge-orange et un

gros œil noir.Présent en 2011 dans 74 % des jardins.

René

Dum

oulin

Avec son dos brun rayé de sombre, il

ressemble un peu au moineau, mais

son bec est fin et sa face est gris-

bleu.Présent en 2011 dans 31 % des jardins.

Andr

éLa

ys

Rouge-gorge familier Accenteur mouchet

Il a un dos brun rayé de sombre, le

dessus de la tête et la joue gris, un

gros bec et une tache sombre sur la

poitrine.Présent en 2011 dans 66 % des jardins.

Jean

-Mar

ieW

inan

ts

Moineau domestique mâle

Mâle et femelle ont le dessous plutôt

blanc avec de l’orange plus ou moins

marqué sur la poitrine ; le dessus

peut être noirâtre chez les mâles.

Présent en 2011 dans 19 % des jardins.

Jule

sFo

uarg

e

Il est gris et vert dans l’ensemble, avec

un gros bec et une ligne jaune dans

l’aile ; les couleurs sont plus intenses

chez les mâles.

Présent en 2011 dans 28 % des jardins.

Jean

-Mar

ieW

inan

ts

Pinson du nord Verdier

Il est tout petit et brun avec un bec

fin et une queue courte qu’il tient

souvent redressée.

Présent en 2011 dans 22 % des jardins.

Auré

lien

Aude

vard

Troglodyte mignon

Un rien plus petit que le domestique

et assez semblable au mâle, le dessus

de sa tête est brun, la joue est blanche

avec une tache noire en son centre. La

femelle est identique au mâle.

Présent en 2011 dans 20 % des jardins.

Gabr

ielR

asso

n

Moineau friquet

Avec un dessous rosé à rougeâtre,

il a une nuque grise et des

dessins blanchâtres dans les ailes.

Présent en 2011 dans 63 % des

jardins.

Jean

-Mar

ieW

inan

ts

Pinson des arbres mâle

Plus terne que le mâle, avec un

dessous beige, elle porte les mêmes

dessins blanchâtres dans les ailes

que le mâle.Présent en 2011 dans 63 % des jardins

Auré

lien

Aude

vard

Pinson des arbres femelle

Il arbore un dessus bleuté, un dessous

beige à orangé et un fin masque noir

sur la tête.Présente en 2011 dans 23 % des jardins.

Auré

lien

Aude

vard

Sittelle torchepot

C’est un petit acrobate vert jaunâtre

aux flancs striés, qui vit souvent en

groupe.Présent en 2011 dans 5 % des jardins.

Auré

lien

Aude

vard

Tarin des aulnes

Le mâle est immanquable avec son

ventre carmin et sa calotte noire.

La femelle est similaire, mais le

carmin est remplacé par du beige.

Présent en 2011 dans 7 % des

jardins.

Jean

-Mar

ieW

inan

ts

Bouvreuil pivoine

Plus terne que le mâle, plus beige

aussi, elle n’a pas de tache sombre à

la poitrine et porte des dessins bien

différents à la tête.

Présent en 2011 dans 66 % des jardins.

Nat

halie

Anno

ye

Moineau domestique femelle

Mésange charbonnière

Jule

sFo

uarg

e

Page 8: Les oiseaux remontent-ils vers le nord? - Lavenir.net

LES POIDS MOYENS (de 18 à 25 cm)

Vendredi 3 février 2012 32 Les oiseaux de nos jardins

Les espèces les plus observées en hiver

Le plus répandu des oiseaux de nos

jardins. Le mâle adulte est noir avec un

bec orange. Les jeunes mâles (photo)

n’ont pas encore le bec orange et il

subsiste des traces brunes ou grises

sur le plumage.

Présent en 2011 dans 86 % des jardins.

Jean

-Mar

ieW

inan

ts

C’est la femelle du merle, plutôt brune

et souvent striée sur la poitrine.

Certains individus clairs peuvent être

pris pour une grive, mais ils ne sont

jamais aussi blancs dessous.

Présente en 2011 dans 86 % des

jardins.

Jean

-Mar

ieW

inan

ts

Merle noir Merlette

Brune sur le dos, blanche et

fortement striée sur le dessous,

la grive musicienne est peu

fréquente en hiver, car la majorité

des nicheurs nous quittent à la

mauvaise saison. Présente en

2011 dans 8 % des jardins.

Auré

lien

Aude

vard

Grive musicienne

Noir avec un bec très pointu et une

queue courte, il est parsemé de

taches claires et de reflets verts et

bruns. C’est un oiseau grégaire qui

peut former de grandes troupes en

hiver.Présent en 2011 dans 32 % des jardins.

Auré

lien

Aude

vard

Étourneau sansonnet

Un peu plus petit que l’épeiche avec une

calotte rouge, des stries sur les flancs et le

bas-ventre rose, le pic mar est un forestier

en forte augmentation. On le rencontre

donc de plus en plus à la mangeoire des

jardins proches d’une forêt.

Présent en 2011 dans 1 % des jardins.

Phili

ppe

Vanm

eerb

eeck

Pic mar

Avec son bec énorme et ses

couleurs chaudes, le gros-bec ne

peut être confondu. Sa présence

dans les jardins est très variable

d’une année à l’autre.

Présent en 2011 dans 4 % des

jardins.

Jule

sFo

uarg

e

Gros-bec casse-noyaux

Le plus connu et le plus commun

de nos corvidés, la corneille est

entièrement noire, y compris le

bec (ce qui la distingue du

corbeau freux qui a le bec gris).

Présente en 2011 dans 58 % des

jardins.

Gilb

ertD

elva

ux

D’un tiers plus petit que la

corneille, il est grisé sur la nuque

et son iris est clair. Son cri est plus

aigu que les rauques jacassements

de sa cousine. Présent en 2011

dans 4 % des jardins.

Auré

lien

Aude

vard

Corneille noire Choucas des tours

Entièrement beige avec un petit

dessin noir et blanc sur les côtés

du cou, cette cousine des

pigeons n’a colonisé nos contrées

que dans les années 50. Présente

en 2011 dans 53 % des jardins.

Auré

lien

Aude

vard

Tourterelle turque

C’est un très grand oiseau

(presque 1 m) essentiellement

gris. Une zone humide peut

l’attirer au jardin, mais on le

rencontre aussi souvent dans

les prairies.Présent en 2011 dans 3 %

des jardins.

Anto

ine

Dero

uaux

La buse est notre rapace le plus

commun et, comme son nom l’indique,

son plumage est très variable. Certaines

sont quasi blanches, d’autres très

sombres, avec tous les intermédiaires

possibles. Elle aime se percher à l’affût

et mange surtout des petits

mammifères.Présente en 2011 dans 3 % des jardins.

Jean

-Mar

iePo

ncel

etHéron cendré

Buse variable

Si le jardin comporte une zone

humide, ce canard peut la

fréquenter et même y nicher.

Le mâle est immanquable. La

femelle, comme chez tous les

canards, est camouflée pour

protéger la nichée. Présent en

2011 dans moins de 1 % des

jardins.

René

Dum

oulin

Canard colvert

Comme un héron mais tout blanc

avec le bec orange, cette espèce

est en plein boum démographique

et on la rencontre de plus en plus

régulièrement, même parfois dans

les jardins. Mais sa fréquence

reste inférieure à 1 %.

Phili

ppe

Va,m

eerb

eeck

Grande aigrette

De la taille d’une tourterelle et

plus ou moins de la même

couleur, il arbore en plus une

moustache noire et un panneau

bleu vif dans les ailes. Spécialiste

des glands et noisettes qu’il

collecte à l’automne et qu’il

cache pour l’hiver.

Présent en 2011 dans

23 % des jardins.

Jules Fouarge

Il est gris sur le dos et rosé sur la

poitrine avec des marques blanches

sur les côtés du cou et dans les ailes

(visibles à l’envol). Plutôt forestier au

départ, le ramier s’adapte de plus en

plus à l’homme.

Présent en 2011 dans 52 % des jardins.

Auré

lien

Aude

vard

Geai des chênes

Pigeon ramier

Elle est grande avec une longue

queue, noire et blanche avec des

reflets verts. Contrairement aux

croyances, ce n’est pas une

voleuse invétérée d’objets brillants.

Présente en 2011 dans 60 % des

jardins.

Mag

alie

Tom

asM

illan

Pie bavarde

Comme son nom l’indique, son

plumage contient du vert, mais un peu

terne. Sa calotte est rouge et il a un

masque ainsi qu’une moustache noire.

S’il vient au jardin, c’est plus pour les

fourmis que pour les boules de graisse.

Présent en 2011 dans 8 % des jardins.

Jule

sFo

uarg

e

Pic-vert

Bien connu de tous, le

faisan n’est pas originaire

de chez nous, mais bien

constamment introduit

pour la chasse. Présent en

2011 dans 2 % des jardins.

Jean

-Mar

iePo

ncel

et

Faisan

Entièrement noir avec le bec

ivoire et une calotte rouge, le

plus grand de nos pics est

occasionnel dans les jardins

(0,1 % en 2011), si on habite à

proximité d’un massif forestier.

Nic

olas

Tite

ux

Pic noir

Noir et blanc avec le bas-ventre

rouge vif et une tache rouge à la

nuque chez le mâle, c’est le plus

commun de nos pics.

Présent en 2011 dans 28 % des

jardins.

Jean

-Mar

ieW

inan

ts

Le pic épeiche

C es oiseaux nesont plus à pro­prement parler

des oiseaux de jar­dins. Mais occasion­nellement ou dansdes jardins présen­tant certaines carac­téristiques (taille,proximité forestière,zone humide), onpeut les y rencontrer.

HORS CATÉGORIES (50 cm et plus)

LES GROSSES POINTUTRES (de 32 à 48 cm)

Page 9: Les oiseaux remontent-ils vers le nord? - Lavenir.net

Samedi 4 février 2012 32 Les oiseaux de nos jardins

nerets élégants.Les pelouses rases sont éga­

lement des sites de nourris­sage pour les merles qui ytrouvent des vers de terre, etparfois aussi pour le pic­vertà la recherche constante defourmilières.Dans vos parterres, n’hé­

sitez pas à semer des plan­tes indigènes et des tour­nesols. En plus de décorervotre jardin, ils seront visi­tés par les oiseaux dès lafin de l’été. ■ A . D.

les et, en Ardenne, par le cas­senoix moucheté qui ramas­sent les glands et lesnoisettes afin de constituerun stock pour l’hiver.

Graines d’ortie et dechardon

Quelques orties peuventaussi réserver des surprises.Le bouvreuil pivoine et le si­zerin flammé adorent leursgraines. Les chardons et lescardères en graine servent degarde­manger aux chardon­

L es oiseaux de chez noustrouvent en général cedont ils ont besoin dans

la nature. Dans un jardinclassique, il y a souvent peude place pour les plantes quipoussent naturellementchez nous. C’est bien dom­mage, car c’est une source denourriture importante etgratuite pour les oiseaux.

Des garde-manger naturels

Les arbres, les buissons, leshaies et les pelouses peuventnourrir et abriter une grandevariété d’oiseaux. Le sorbierdes oiseleurs, avec ses baiesorange, sert de garde­mangeraux grives, aux merles maisaussi à plusieurs oiseauxgranivores comme les bou­vreuils, les verdiers et lespinsons qui en extraient lesgraines. On peut y voir faci­lement une quinzaine d’es­pèces. Il en est de mêmepour les aubépines, leséglantiers et les arbres frui­tiers.

Les noisetiers et les chênessont visités dès le moisd’août par les geais, les sittel­

Des mangeoires à la carte pour toutes les tailles

Une mangeoire plateau est idéale pour accueillir beaucoup de granivores (pinsons,moineaux, verdiers…) en même temps, mais attention aux bagarres… Le toit est im-portant pour préserver les graines des intempéries. Une telle mangeoire est disponi-ble dans les commerces spécialisés et coûte de 10 à 30 € selon la taille.

MANGEOIRE PL ATE AU

Éric

Wal

rave

ns

Les « mangeoires » naturellesLes plantes indigènesdans le jardinfournissent de lanourriture à quantitéd’oiseaux. Il suffit dechoisir les bonnes.

Sorbes, orties, cardères, glands, bois mort… Autant de sources naturellesde nourriture variée que l’on peut tout à fait avoir au jardin.

Deni

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vos,

Mar

cDec

lerc

q,Ju

les

Foua

rge

Qui ne s’est jamais posé des questions au sujet des oiseaux rencontrés au hasard d’une promenade

ou même dans son jardin ?

Voici un livre qui tente de vous familiariser avec le monde fascinant des oiseaux. Abondamment illustré, il traite 180 espèces, dont les plus communes comme les hirondelles, moineaux, mésanges… Mais aussi quelques autres plus prestigieuses à l’image des cigognes, du grand-duc, du faucon pèlerin… régulièrement présentes comme nicheurs, migrateursou hivernants en Wallonie.

Il vous apprend à les reconnaître et donne quelques indications sur leur biologie, leur statut et où et quand on peut les observer.>André Burnel, « Les oiseaux de chez nous», Racine, 192 p., 24,95 €.

Les oiseauxde chez nous

Selon les oiseaux que vous voudrez attirer

dans votre jardin, vous choisirez l’un ou

l’autre type de mangeoire. Tour d’horizon.

● Antoine DEROUAUX

Pour nourrir les oiseaux, onpeut se contenter de jeter dela nourriture au sol. Avec un

gros inconvénient : cette nourri­ture attire parfois d’autres ani­maux indésirables et ce n’est pastoujours très esthétique. L’utilisa­tion de mangeoires permet de di­minuer ces désagréments.

Plusieurs types existent sur lemarché et elles attirent des espè­ces différentes. L’idéal est de pla­cer des mangeoires de types va­riés dans divers endroits dujardin.

Les dimensions, les formes etles couleurs sont variables. Lesoiseaux sont surtout attirés parla présence de nourriture qu’ilspourront prendre en toute sécu­rité. Selon ses goûts, on peutchoisir des mangeoires classi­ques ou en faire des œuvres d’art.Certaines sont particulièrementoriginales.

1. Mangeoires plateauClassique, la mangeoire

plateau est une table sur laquelleon dépose les graines. Idéale­ment, elle aura un toit et sera per­cée au fond pour que l’eau depluie s’écoule facilement et nepourrisse pas les graines. Tous lesoiseaux peuvent venir s’y nour­rir. Plus la tablette est grande,plus le nombre d’oiseaux senourrissant ensemble sera élevé.C’est un bon endroit pour y dépo­

ser des graines, des fruits secs, desmies de pain ou encore des versde farine. On peut également ysuspendre des boules de graisseou des distributeurs de graines.

Pour limiter les risques de mala­die, ces mangeoires doivent êtrenettoyées régulièrement avec ungrattoir et de l’eau chaude savon­neuse.

2. Distributeurssuspendus

Ce sont en général des tubes enplastique ou des grillages auxmailles fines que l’on remplit degraines. Les oiseaux doivent s’yaccrocher ou se placer sur les per­choirs qui leur sont destinés. Engénéral, ce sont les plus petitsoiseaux qui s’y nourrissent, carles plus gros ne parviennent passouvent à s’y accrocher.

Au début, vous y verrez les mé­sanges, les tarins, les sittelles etparfois des pics, habitués de senourrir en équilibre. Rapide­ment, ils seront imités par lesverdiers et les moineaux. On lesnettoie avec un goupillon.

3. Mangeoires trémiesLes graines sont versées

dans un réservoir et sont distri­buées selon la demande. Il fauten général les remplir moins sou­vent car les oiseaux n’y ont accèsqu’à un ou deux à la fois.

Toutes les espèces peuvent fré­quenter les mangeoires trémies,mais on y verra surtout les

oiseaux plus dominants commeles gros­becs, les verdiers ou lessittelles. Les autres attendant pa­tiemment leur tour à proximité.

4. Supports de graisseLes boules de graisse dans

des filets restent un classiquepour ceux qui nourrissent au jar­din. Ils sont faciles à pendre et lesoiseaux apprécient. Il faut cepen­dant rester vigilant quant à laqualité de la graisse présentedans la boule. Si on a un doute,on peut faire soi­même des distri­buteurs de graisse. En utilisantde la graisse animale (du sain­doux non salé, par exemple),vous pouvez remplir différentssupports : tronc d’arbre mort,pots de yaourt, demi­noix decoco… C’est facile à faire et c’estpas cher. ■

Un distributeur de grainesattire beaucoup d’oiseaux,qui sont à la fête toutautour.

Chris

toph

eBo

uhon

Ce distributeur suspendu est assez sophistiqué, avec des petits perchoirs pour facili-ter l’accès aux graines. L’intérêt est que les graines sont disponibles en petites quan-tités à la fois et que la mangeoire ne se vide pas trop rapidement. Difficile à fabriquersoi-même, comptez de 15 à 30 € selon le degré de sophistication.

DISTRIBUTEUR SUSPENDU

Patr

ick

Baud

e

Autre distributeur de graines, la mangeoire trémie suit le même principe que la précédente,mais de plus grandes quantités sont disponibles à la fois. On peut facilement fabriquer cegenre de mangeoire avec des matériaux de récupération : un berlingot carré d’un litre (delait, par exemple), un morceau de bois et un peu de ficelle. À partir de 10 € dans le commerce.

MANGEOIRE TRÉMIE

Éric

Wal

rave

ns

Le support de graisse le plus connu : la boule de graisse. On la trouve aujourd’hui dans de nom-breux commerces. Elle est plutôt réservée aux acrobates comme les mésanges, mais certainsoiseaux plus gros, comme le pic épeiche, peuvent quand même s’y accrocher. Il en existe à tousles prix selon les quantités vendues et la qualité (par exemple garantie sans pesticides).

BOULE DE GR AISSE

Robe

rtHe

ndric

k

1

Les oiseaux ont besoin d’eaupour boire et entretenir leurplumage. Lorsqu’il gèle à pierrefendre, comme c’est le casactuellement, flaques et maressont gelées et les oiseauxdoivent faire de longsdéplacements pour trouver del’eau. On peut donc les aider enplaçant un point d’eau au jardin.Une assiette creuse remplied’eau suffit, du moment qu’elleest régulièrement nettoyée etque l’eau y est maintenue nongelée. Évitez à tout prix d’yajouter du sel, du sucre ou del’antigel, les oiseaux enmourraient ! Il faut donc laremplacer souvent.

N’oubliez pasl’eau !

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