les nuits secrètes – nuit secrète (3)

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Les Nuits Secrètes Nuit secrète (3) Chers amis du Groupe Miroir, « Mourir, dormir ; dormir ; rêver peut-être », ce samedi 12 avril 2014, avec pour titre ces quelques mots extraits du fameux monologue, la troisième Nuit secrète de la Chartreuse était placée sous le parrainage d’Hamlet, un homme accablé devant la grandeur de ses projets et agité par des désirs contraires. Chacun des participants aura vite compris qu’il s’agissait pour cette « Nuit » d’une invitation à s’interroger sur l’existence en y mêlant du fantastique. Plusieurs membres du Groupe Miroir étaient présents. J’ai noté : Mireille Bosq, Jean-Louis Benoit, Marie Claude Bretagnole, Michèle Jouines, Simone Sanchez et Christian Martin. Ce dernier a rejoint ce soir le Groupe, accompagné par Simone et Jean-Louis. Autant dire immédiatement que cette troisième édition des « Nuits Secrètes » nous enchanta comme les Nuits précédentes. Son programme se déroula en plusieurs temps parfaitement enchaînés, avec les propositions suivantes : - 17h : ouverture avec Catherine Dan et présentation de la Table tactile ; - 17h30 : Visite virtuelle de la Chartreuse ; - 18h30 : Ainsi fut-il, fragments, acteurs et marionnettes ; - 19 h05 : Variations intimes ; - 19h15 : Passage de relai avec Michel Steiner ; - 19h30 : Apéritif offert par la Chartreuse et Edis pour l’Art, dans la salle du Procureur. - 20h00 : À titre provisoire Répétition publique Compagnie Art.27, Avignon. Ouverture de la Nuit secrète avec Catherine Dan et présentation de la Table tactile C’est avec une attention toute particulière qu’un public nombreux a écouté Catherine Dan présenter le programme de cette troisième « Nuit secrète » qui focalisa plus particulièrement notre attention sur : - l’énorme investissement pilote effectué sous la direction de François de Banes pour numériser la Chartreuse ; - les travaux des artistes en résidence, - la classe de terminale du Lycée Mistral qui se produisait pour la première fois devant deux cents personnes (un Baptême du feu en quelque sorte), Ouverture avec Catherine Dan en présence de Pierre Morel président de la Chartreuse et Jean- David Boscouzareix du studio SPIX et Edis pour l’Art

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Page 1: Les Nuits Secrètes – Nuit secrète (3)

Les Nuits Secrètes – Nuit secrète (3)

Chers amis du Groupe Miroir, « Mourir, dormir ; dormir ; rêver peut-être », ce samedi 12

avril 2014, avec pour titre ces quelques mots extraits du fameux monologue, la troisième Nuit

secrète de la Chartreuse était placée sous le parrainage d’Hamlet, un homme accablé devant la

grandeur de ses projets et agité par des désirs contraires. Chacun des participants aura vite

compris qu’il s’agissait pour cette « Nuit » d’une invitation à s’interroger sur l’existence en y

mêlant du fantastique.

Plusieurs membres du Groupe Miroir étaient présents. J’ai noté : Mireille Bosq, Jean-Louis

Benoit, Marie Claude Bretagnole, Michèle Jouines, Simone Sanchez et Christian Martin. Ce

dernier a rejoint ce soir le Groupe, accompagné par Simone et Jean-Louis. Autant dire

immédiatement que cette troisième édition des « Nuits Secrètes » nous enchanta comme les

Nuits précédentes. Son programme se déroula en plusieurs temps parfaitement enchaînés,

avec les propositions suivantes :

- 17h : ouverture avec Catherine Dan et présentation de la Table tactile ;

- 17h30 : Visite virtuelle de la Chartreuse ;

- 18h30 : Ainsi fut-il, fragments, acteurs et marionnettes ;

- 19 h05 : Variations intimes ;

- 19h15 : Passage de relai avec Michel Steiner ;

- 19h30 : Apéritif offert par la Chartreuse et Edis pour l’Art, dans la salle du Procureur.

- 20h00 : À titre provisoire – Répétition publique – Compagnie Art.27, Avignon.

Ouverture de la Nuit secrète avec Catherine Dan et présentation de la Table tactile

C’est avec une attention toute p

présenter le programme de cette

notre attention sur :

­ l’énorme investissement p

numériser la Chartreuse ;

­ les travaux des artistes en

­ la classe de terminale du L

deux cents personnes (un B

articulière qu’un public nombreux

troisième « Nuit secrète » qui foca

ilote effectué sous la direction de

résidence,

ycée Mistral qui se produisait pou

aptême du feu en quelque sorte),

Ouverture avec Catherine Dan en présence de Pierre Morel président de la Chartreuse et Jean-

David Boscouzareix du studio SPIX et Edis pour l’Art

a écouté Catherine Dan

lisa plus particulièrement

François de Banes pour

r la première fois devant

Page 2: Les Nuits Secrètes – Nuit secrète (3)

­ la participation d’artistes peintres et d’éclairagistes en collaboration avec le Cercle des

amis de la Chartreuse et l’ISTS.

Après avoir remercié François de Banes présent dans la salle (mais qui n’a pas souhaité

prendre la parole), le président de la Chartreuse Pierre Morel présenta le projet de la

« Chartreuse numérique ». Il rappela que la Chartreuse occupait au sol un espace de plusieurs

hectares et que la transcription informatique de cet ensemble architectural avait fait l’objet

d’un travail titanesque permettant aujourd’hui d’en découvrir les trésors cachés.

Les dimensions historiques, archéologiques et temporelles de ce travail étaient maintenant

accessibles à tous les visiteurs avec l’utilisation de la Table numérique. Ils peuvent en effet :

- faire revivre les bâtiments à différentes époques et faire apparaître les tableaux et

mobiliers du XVIIIe dispersés à la Révolution ;

- examiner les fresques de la Chapelle sous des points de vue exceptionnels que seuls

des échafaudages auraient permis.

Jean-David Boscouzareix directeur du projet de numérisation donna ensuite des détails

techniques sur le projet et justifia certains choix techniques. L’objectif des concepteurs était

de faciliter l’adaptation du projet à l’évolution des connaissances. Du texte, des films, du son,

divers référencements... pourront faire l’objet d’ajouts. Cet outil est modulable et fonctionne

comme un site web. Les visiteurs curieux pourront utiliser cet outil tel des explorateurs, et

pour les plus hardis se comporter comme des archéologues en herbe.

Vis

La

fair

com

et a

ite virtuelle de la Chartreuse

visite virtuelle organisée dans la Chapelle perm

e un parcours dans le monastère. Une petite pér

prendre la manipulation de cette tablette géante

utres « Ipod » semblaient plus habiles que celle

Différentes vues des bâtiments de la Chartreuse présentés sur la table numérique

qu’un simple toucher de doigt rend accessibles de l’intérieur

ettait d’utiliser la Table numérique pour

iode d’apprentissage était nécessaire pour

. Les petites mains habituées aux « Ipad»

s des parents pour se déplacer sur la table

Page 3: Les Nuits Secrètes – Nuit secrète (3)

et changer de points de vue. Les enfants, leurs parents et les visiteurs pourront ensuite

découvrir la réalité les images qu’ils avaient mises en évidence.

Légitimité de l’usage contemporain des images ? Alain Girard, conservateur départemental en

chef des musées du Gard rappela que : « Solitaire dans son ermitage, avec la nécessité mais

sans le superflu, le chartreux a recours au livre pour approfondir sa quête d’absolu. Dans cet

univers de la pure intériorité, l’image est jugée comme un frein par la sensibilité qu’elle

véhicule.

Avec le Concile de Trente qui proclame au XVIe siècle l’usage légitime des images, les parties

communautaires de la chartreuse se couvrent d’œuvre d’artistes renommés capable de

suggérer par l’image ce qui est sans image. Telle est la fonction de l’art en Chartreuse.

Aussi paradoxalement, la profusion de tableaux de maîtres n’altérait pas l’aspect ascétique

de l’église dans laquelle se retrouvaient les moines trois fois par jour ».

«

A

s

R

L

fe

d

m

é

b

C

c

s

d

Ainsi fut-il », fragments, acteurs

vec des marionnettes Catherine

ans dire un mot, l’histoire tragiqu

aimondo de la mariée Ursula, fou

es deux marionnettes principales

mme), qui enfants étaient présent

’un enterrement, se parler et se r

émoire. « Notre spectacle est une

pars » dirent Catherine Krémer

ascule constituent en effet un lien

e sont les travaux d’un graveur me

réation de Catherine Krémer et d

ignes » dirent-ils et « c’est la der

evenue vieille semble enfin pouvo

et marionnettes

Krémer et Jean-Claude Leportier

e d’une noce. Le mari Antonio es

de jalousie.

du spectacle représentent des ad

s lors de cette noce. Ils vont se ren

econnaître en rejouant le film de

reconstitution, un jeu de la mém

et Jean-Claude Leportier. Les m

dans la reconstitution du passé.

xicain et des tableaux de Chagall

e Jean-Claude Leportier. « Nous

nière image du spectacle qui fai

ir faire son deuil ». Des musiques

Dispositif de positionnement avec les points rouges et vues de la Chapelle - le réalisme des

photos est saisissant

nous ont raconté, mais

t assassiné par le cousin

ultes (un homme et une

contrer fortuitement lors

s évènements gardés en

oire, avec des morceaux

orceaux d’un cheval à

qui sont à l’origine de la

sommes des tisseurs de

t comprendre qu’Ursula

mexicaines, des jeux de

Page 4: Les Nuits Secrètes – Nuit secrète (3)

lumières, des images projetées accompagnent les propos tenus par les marionnettes et bien

entendu sans un mot !

Les photos projetées des gravures de l’artiste me

par le diable et avait une « sale tête ». La marié

d’innocents. Marc Chagall a peint à plusieurs re

est le tableau intitulé « Les Mariés de la Tour E

montre beaucoup d’images et de figures qui semb

que Chagall est aussi un surréaliste et qu’il a p

image. Ce serait sa façon de montrer l’absurdité

Pour Chagall l’avenir ne devrait pas être moins

peignent pas ce qu’ils voient mais ce qu’il est pos

Ainsi fut-il, fragments par Catherine Krémer et Jean-Claude Leportier et la

compagnie Coastimundi

xicain montraient que l’assassin était possédé

e et le marié avaient l’air plutôt d’un couple

prises des mariés. Le tableau le plus célèbre

iffel ». Cette peinture est complexe car elle

lent ne pas avoir de rapport entre elles. C’est

u vouloir peindre des choses qui sont sans

de la guerre comme celle de sa propre vie

absurde que le présent. Les surréalistes ne

sible d’imaginer.

Page 5: Les Nuits Secrètes – Nuit secrète (3)

Variations intimes

Xavier Spatafora, plasticien, articule son travail autour de l’espace e, du temps et de la nature.

Né à Nouméa il y a quarante ans, il a grandi dans le sud de la France où il travaille et réside

encore aujourd’hui. Cet ailleurs lointain dont il est issu nourrit son imaginaire. Thomas

Falinower éclairagiste forge l’espace grâce à sa lumière. Il donne aux travaux de Xavier

Spatafora les couleurs d’un étrange mystère et invitent le spectateur à découvrir les trésors de

cette ile lointaine qui ont fait l’objet de ses rêves d’enfant.

P

«

q

d

M

l

o

p

B

s

m

d

L

c

n

p

a

assage de relai de Michel Steiner

C’est le spectateur qui fait l’œuvre... Il y a le pôle

ui la regarde. Je donne à celui qui la regarde au

éclarait Marcel Duchamp dans ses entretiens avec

ichel Steiner et le Cercle des amis de la Chartreu

a réflexion sur « le tableau, spectacle vivant ». L’

u des différentes pratiques artistiques. Les visiteu

etit questionnaire autour de la réflexion de Ducham

ien évidemment chacun perçoit une œuvre d'art d

culpture et en écoutant de la musique, il est possib

aître et à y prendre un certain plaisir. Certains

étails que personne d’autre n’avait discernés.

'œuvre d’art peut aussi éveiller des souvenirs

ontraires. Elle peut évoquer d’autres cultures ou

os racines. La perception des objets d'art est d

rétendre imposer « sa vérité ». Un partage de res

près avoir vécu une Nuit secrète, comme cela se

Les trésors de cette ile lointaine qui font l’objet de ses rêves d’enfant

de celui qui fait l’œuvre et le pôle de celui

tant d’importance qu’à celui qui la fait »

Pierre Cabane.

se, proposaient une tentative d’ouverture à

idée est de débattre autours des analogies

rs spectateurs sont invités à répondre à un

p.

ifféremment. En regardant un tableau, une

le d’évaluer les efforts et les émotions du

spectateurs peuvent même identifier des

personnels où se mêlent des sentiments

d’autres époques dans lesquelles plongent

’abord individuelle et personne ne peut

sentis après la visite d’une exposition ou

pratique entre membres du Groupe Miroir

Page 6: Les Nuits Secrètes – Nuit secrète (3)

est assurément une invitation à l’écoute, au dialogue mais aussi une tentative d’élaborer une

réflexion commune avec de l’intime.

Les tableaux de Michel Steiner sont en dialogue

dialectique du bouillonnement et de l’apaisement. L

s’opposent à l’épaisseur des traits et aux traces d’une

Par quel tableau faut-il commencer sa lecture ? Par le

printemps naissant, ou partir du conflit pour aller che

Faire un choix semble difficile à faire d’autant que l

que chacun des tableaux, porte en germes le thème de

Invitation au dialogue par Michel Steiner et le Cercle des amis de la

Chartreuse

. Ils entrainent le spectateur dans la

a finesse du trait et le bleu du premier

couleur printanière (le vert) de l’autre.

calme hivernal pour se diriger vers un

rcher ensuite une forme d’apaisement ?

e spectateur se rendra peut-être compte

l’autre.

Les jardins de la salle du procureur – une orangeraie – la découverte du rosier de

Meilland – « Anthony Mei... a d » - Jaune d’or

Page 7: Les Nuits Secrètes – Nuit secrète (3)

Apéritif offert par la Chartreuse et Edis pour l’Art dans la salle du Procureur

Il était 7h30, il me restait juste le temps de répondre à l’invitation de La Chartreuse et d’Edis

pour l’Art, et de partager un apéritif, salle du procureur avec des amis. J’ai été le dernier à

entrer dans la salle pour voir Nicole Sartiau et sa collègue débarrasser la salle de ce qui restait

de l’apéritif qu’elles avaient préparé. J’ai donc remercié Nicole et sa collègue pour le travail

qu’elles avaient effectué (et pour la gougère et le verre de vin rouge qu’elles m’ont offert) et

je me suis précipité dans le jardin que je ne connaissais pas pour découvrir un rosier

magnifique (Rosier de Meilland) aux roses jaune d’or.

Rappelons que « la Rose d’Or » était attribuée par les papes à ceux dont ils voulaient signaler

la piété. Clin d’œil aussi aux fidèles qui font de Jean Vilar le 8e pape d’Avignon et à ceux qui

considèrent que le metteur en scène d’aujourd’hui fait de la Chartreuse un creuset de la

création artistique comme avait pu le faire l'orfèvre Minucchio da Siena au XIVe siècle.

Répétition publique – Compagnie Art.27, Av

Mistral

La Nuit secrète s’est terminée avec la présentation

et mise en scène par la Compagnie Art.27,

improvisation de la « terminale-théâtre » du Lycée

« À titre provisoire » plonge le spectateur dans

confrontation avec notre ultime fatalité nous fa

navigation, le plaisir brut d’exister. Serions-nous c

provisoirement sur une mer qui peut à tout m

suspension à être, il y a l’intensité d’un flottemen

au bord du pont mouillé...

C’est aussi une baignade en commun, une embar

grand plongeon... une succession de scénettes sero

« À titre provisoire » comme des gonflable

tout moment nou

ignon – la classe de terminale du lycée

de « À titre provisoire », une création jouée

(texte de Catherine Monin) et par une

Mistral.

une croisière fantasque et initiatique où la

it entrevoir furtivement, au détour d’une

omme des gonflables remplis d’air flottant

oment nous engloutir... Mais dans cette

t dérisoire, le rire devant la vague, la danse

cation vers ce qui nous tient vivant face au

nt autant d’invitations à garder le sourire à

s remplis d’air sur une mer qui peut à

s engloutir...

Page 8: Les Nuits Secrètes – Nuit secrète (3)

propos de nos croyances, de nos besoins, de nos relations aux autres, du choix à faire

maintenant, de nos doutes, de notre relation au temps, de notre vécu et du sens que l’on peut

donner à sa vie : « to be or not to be, that is the question... ».

Rappelons que le fameux monologue du Prince de Danemark se termine par ces mots : « Ainsi

la conscience fait de nous tous des lâches ; ainsi les couleurs natives de la résolution

blêmissent sous les pâles reflets de la pensée ; ainsi les entreprises les plus énergiques et les

plus importantes se détournent de leur cours, à cette idée, et perdent le nom d’action… ».

Ce fut ensuite l’entrée en scène des élèves du

public » de Peter Handke. L’un après l’autre,

face à un public, les lycéens vont avec un j

question la séparation de la scène et de la salle f

Faut-il que chacun soit indéfiniment dans le

regardeur ou de regardés. Le théâtre invite

conventions et à goûter par la jubilation de la la

ensemble. C’est donc paradoxalement que ces

du théâtre, après nous avoir déclaré : « ce soir o

même pas à une histoire » et en poursuivant av

en scène... c’est du temps perdu ».

C’est que le théâtre de Handke tente d’épuiser c

répondre c’est obliger l’acteur à réinventer une

(ce soir le Tinel de la Chartreuse), surgissent,

capables de mettre en doute notre réalité. En

manière les élèves du Lycée Mistral n’ont certa

le théâtre, mais tout au plus, essayé de nous

l’illusion et de la réalité étaient parfois bien ténu

La Compagnie Art.27, Avignon et la classe de terminale du lycée Mistral saluant leur

public

lycée Mistral pour improviser « Outrage au

prenant place pour la première fois sur scène

eu de questions et de réponses, remettre en

igée depuis la nuit des temps.

rôle différent de spectateur ou d’acteur, de

aujourd’hui le spectateur à échapper aux

ngue et du geste, une liberté inédite de l’être-

lycéens nous ont dit qu’ils apprenaient à faire

n ne joue pas... vous ne vous attendiez quand

ec : « ce qui compte c’est la lecture... Mettre

ette question : « qu’est ce que parler ? » et lui

parole pour que, dans un espace sanctuarisé

de façon brutale, des moments exceptionnels

interprétant la pièce de Peter Handke à leur

inement pas voulu ce soir remettre en question

faire partager cette idée que les frontières de

es.

Page 9: Les Nuits Secrètes – Nuit secrète (3)

Un échange d’idée en termes de conclusion

Après avoir apprécié les spectacles proposés, les spectateurs étaient invités à poser des

questions aux acteurs de la Compagnie Art.27 et aux lycéens. C’était pour toutes ces

personnes, une sorte de Baptême du feu. Difficile en effet de parler de la mort sans prendre le

risque de « plomber » la salle ou de remettre en question le théâtre pour inviter le spectateur à

s’interroger sur son statut.

Répondant aux questions posées sur le texte de « À titre provisoire » dont elle est l’auteur,

Catherine Monin sut apporter des réponses avec une grande sincérité et avec humour. Son but

essentiel a été de faire d’un texte éclaté le révélateur d’une humanité fragile et d’inviter le

spectateur à une forme de participation. « La vie n’est-elle pas un télescopage d’images ? »

dira-t-elle.

Intervenant à prop

l’allusion au franch

Les rendez-vous à venir et à ne pas manquer à la Chartreuse

os des gonflables et à propos du canot, Jean-Louis posa la question de

issement du Styx, un des fleuves de l’Enfer de la mythologie grecque ? La

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réponse fut non. « Je crois que la vie est tel un courant animé par la volonté d’exister... un

jour glissant sur un autre jour » répondit Catherine Monin.

La question de la religion a bien entendu était abordée : « Parler de la mort est peut-être ce

qui nous tient debout » dira Catherine Monin qui ajouta « Avant d’entrer en scène j’ai un tract

fou et me dire que nous allions tous mourir m’apaise ». J’ai en mémoire également la

remarque de Christian à propos de « l’échappée belle ». Ces mots du texte de Catherine

Monin, avaient pour ce dernier une résonance particulière car : il lui arrivait d’être absent

tout en étant présent au monde et vis versa : être absent au monde tout en y étant présent :

dans les deux cas une échappée belle (rires dans la salle).

Les « ateliers-théâtres » dans les lycées semblent être en danger par manque de financement.

C’est pour nous parler de leurs inquiétudes que les lycéens et les enseignants s’étaient

mobilisés sur scène, ce soir. Tout en souhaitant très fort la continuation du travail des lycéens

dans les « ateliers-théâtres », une personne dans le public déclara que les lycéens présents

avaient tout compte fait beaucoup de chance parce que de son temps, l’étude des Arts

plastiques se réduisait à quelques cours de dessin et l’enseignement de la musique consistait à

faire du solfège. Finalement, si les lycéens pouvaient choisir une option théâtre au Bac, c’était

une excellente chose, mais il convenait de ne pas oublier que c’était un peu à leurs parents

qu’ils le devaient (rires et applaudissements dans la salle).

Bien d’autres questions furent soulevées et firent l’objet de discussions, mais il était près de

22 heures et Catherine Dan proposa d’en rester là. Elle rappela les rendez-vous à venir et c’est

sous les applaudissements que le public quitta la salle pour poursuivre encore quelques

minutes les discussions dans la cour du Cloître Saint Jean.

Avec une traversée aux multiples découvertes cette troisième « Nuit secrète » fut pour tous,

une soirée exceptionnelle. Un grand bravo et un grand merci à Catherine Dan et à toute son

équipe.

Lundi 14 avril 2014 – Alain Maldonado