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Maison des Mérode Maison des Isenghien
Maison des Oignies
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LES NOUVELLES
ONYACUM
N° 20
SEPTEMBRE 2015
Mot du Président
Rentrée de septembre, dernière ligne droite avant notre exposition annuelle de novembre sur la Grande
Guerre, intitulée : ″1915 : sous la botte de la Orstkommandatur″ ; auparavant nous vous accueil-
lerons au club pour les Journées du Patrimoine des 19 &20 septembre.
Ouvert tout l’été, le club a continué ses activités et ses recherches qui nous ont fait découvrir la presse
locale d’avant 1914 dont nous vous donnons quelques articles. Dans ce N° 20, nous continuons notre
évocation de la guerre 1939-1945 et entamons l’histoire de notre vénérable Harmonie municipale qui
fête ses 175 ans.
Bonne lecture
Journées du Patrimoine : samedi 19 & dimanche 20 septembre, de 1O h à 12 h & de 14 h à 18 h.
Venez découvrir l’histoire d’Oignies au club.
Exposition ″1915 : sous la botte de la Orstkommandatur″ du 2 au 9 novembre, à la salle des Fêtes
du 2 au 9 novembre 2015. Ouverture : du lundi au vendredi : de 14 h à 19 h
les samedi 7 & dimanche 8 ; de 10 h à 12 h
de 14 h à 19
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VIE DU CLUB En avril, nous sommes retournés
aux archives départementales mais
cette fois-ci au centre Georges
Bonnier, place de la Préfecture à
Arras .pour consulter des journaux.
Nous nous sommes intéressés à une
partie de la presse locale (Carvin et
Hénin-Liétard) de 1898 à 1903 et
← entrée du centre Bonnier vous trou-
verez p 5 quelques extraits de faits
divers. En juin, nous y sommes retournés pour continuer l’exploration de la presse locale.
OUVERTURE DU CLUB Depuis avril, le club ouvre ses portes le 2
ème dimanche de chaque mois de 14h à 18 h pour une
visite gratuite et guidée de ses salles de la Mémoire. Faites passer l’information.
Dates jusque fin 2015 : S. 19 & D. 20 septembre : JOURNÉES DU PATRIMOINE & D. 11 octobre
ACTIVITÉS DU CLUB AU MOIS DE MAI
Dans le cadre des commémorations du 28 mai 1940 et du 8 mai 1945, nous avons accueillis 142
enfants de 7 classes de CM ; en effet 4 écoles primaires avaient répondu à notre invitation pour une
visite guidée de la salle de la Mémoire 1940-1951,
du mardi 12 au mardi 19 mai.
Après une présentation succincte de la 2ème
guerre
mondiale (panneaux dans le hall d’entrée) la classe
est scindée en 2 groupes. Un groupe va dans la
salle de réunion où Jean-Pierre présente, selon le
choix de l’enseignant, soit la bataille & les
massacres de mai 1940, soit la Résistance & la
Libération du 2 septembre 1944. L’autre groupe,
avec Danielle, Jean, Dominique ou Patricia (selon 1
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les jours) découvre la salle de la Mémoire.
Puis les groupes changent de lieu.
Dans un temps relativement court, il y avait
beaucoup de photos à voir, beaucoup
d’explications à entendre ; un questionnaire,
fait à la fin de la visite ou pendant, a permis
de ″fixer ″ un peu quelques éléments de cette
visite. Mais c’est la découverte d’objets de
l’époque qui a le plus intrigué et intéressé les
enfants : machine à écrire, moulin à café, bottines avec semelle en bois …
Selon l’éloignement, les élèves des écoles Pantigny, Brossolette et Sainte-Henriette sont venus à pied tandis
que le bus a amené ceux de Sazvary-Bouquet.
Voici quelques extraits du questionnaire remis aux élèves : sauriez-vous y répondre ?
-MAI 1940 : Quel régiment anglais a participé à la bataille d’Oignies ?_________________ Quelle est la date des massacres ?_________________________________________________
Combien de maisons furent incendiées ?___________________________________________
Quel officier allemand fut jugé et condamné en1951 ?_________________________________
LA RÉSISTANCE : Où ont été fusillés des Résistants d’Oignies ? _________________________________________
Qui fut ″guillotiné″ à la prison de Cuincy ? __________________________________________
Où est mort André Pantigny ?_____________ _________________________________________
Qui fut la dernière victime en septembre 1944 ?________________________________________
AU MOIS DE JUILLET
Le 9 juillet quelques membres ont
participé au voyage organisé par
l’Amicale Laïque à l’Historial de la
Grande Guerre à Péronne, suivi,
l’après-midi de la visite de 3 sites de
la bataille de la Somme de 1916 : le
Mémorial de Thiepval, le camp terre
-neuvien de Beaumont-Hamel et le
trou de mine de Boisselle.
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AU MOIS D’AOÛT
Ce dimanche 30 août, l’association Ren-
contres & Loisirs organisait, comme cha-
que année, sa manifestation au 9/9bis, sur
le thème des voitures anciennes.
C’est au pied du Métalophone que nous
avons installé notre exposition sur l’his-
toire de la Fosse n° 2. Le soleil était au
rendez-vous ainsi que le public
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NOS DEUILS C’est avec un grand regret que nous avons appris le décès de deux adhérentes, amies fidèles du
club, Mme Calonne-Boutiller et Mme Pinte. Nous présentons nos sincères condoléances à leur
famille.
Mme Calonne-Boutiller & Mme Pinte, le 8 novembre 2012
- exposition ″OIGNIES et ses Poilus″- grande salle Pasteur.
Madame Paule CALONNE-BOUTILLER : elle nous a quittés le 12 avril. Malgré ses ennuis de
santé, Mme CALONNE-BOUTILLER venait de temps en temps le mercredi après-midi prendre des
nouvelles et évoquer le passé d’Oignies et plus particulièrement la période de la 2ème
guerre. Au
début des années 2000, elle nous avait remis le cahier-journal qu’elle avait tenu dès mai 1940, qui
fui pour nous un précieux document.
MADAME Aimée PINTE : «On demandera à Aimée. » cette phrase a été souvent été prononcée à
Onyacum car Aimée c’était la mémoire du village ″Oignies″. Et elle participait à la vie d’Oignies.
Elle nous a quittés le 25 mai dernier mais jusqu’au bout elle a soutenu Onyacum et n’a jamais raté
un de nos rendez-vous., exposition ou Assemblée Générale comme celle du 18 février 2015.
2011, visite des descendants de Mme DE CLERCQ- 18 février 2015 : A.G. d’ Onyacum
la chorale Arpège dont a fait partie Aimée Pinte
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LES ARCHIVES DU CENTRE BENNIER —ARRAS
1) Journal de CARVIN— 1901— I inauguration du kiosque de la place Sadi Carnot—
Sadi Carnot –Président de la
République de 1887 à 1894 – mortellement blessé d’un coup de poignard par l’anarchiste italien, Sante Geronimo
Caserio, le 24 juin 1894.
Une carte postale d’un
kiosque sur la place Sadi
Carnot à Oignies, une
vague situation au bout de
la rue de la Gare (rue
Emile Zola), tels étaient
les premiers éléments à
notre disposition. Le plan
de 1911 indique
l’emplacement du kiosque
près de la fosse n°2 sur
des terrains de la
Compagnie des mines
d’Ostricourt sur la place
Sadi Carnot.
Le 20 avril 1901 ce fut l’inauguration du kiosque. À cette occasion, les sociétés musicales des
mines d’Ostricourt donnèrent un concert avec le concours de la Fanfare de l’Usine du Pont de
Courrières. Pendant le concert la Société de gymnastique de l’Étoile organisa une course pédestre et
exécuta des mouvements d’ensemble.
Le kiosque fut ainsi décrit dans le journal de Carvin : « Construit de façon originale, il se dresse
au milieu eu d’une vaste place où les jardiniers ont tracé des chemins serpentant à travers les
pelouses, et protégée par une barrière d’un style peu banal. Le kiosque lui-même, formé de troncs
d’arbre supportant un toit qui sera incessamment recouvert de plaques d’écorce, et dont le
soubassement n’est qu’un assemblage minutieux et savant de branchages, sort de l’ordinaire : on y
accède par un escalier rustique du plus heureux effet. Derrière, un léger massif qui contribue à
donner du relief à l’édifice ; à droite la grande salle des fêtes où, tous les dimanches, des
Carabiniers habiles s’exercent à faire le plus de mouches possibles où les Sociétés musicales
donnent leurs répétitions ; à gauche, le bois touffu où les fosses jettent leur note puissante. » 5
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2) FAITS DIVERS…. Recueillis dans la presse locale du début du XXème siècle.
Nous avons pris le parti de ne pas indiquer les noms de famille qui, à l’époque, étaient cités.
—Les époux Alexandre L. accusés d’avoir
molesté les époux Marcellin G. au cours
d’explications ayant trait à une nièce de ces
derniers qui avait demeuré chez eux, se sont fait
dresser procès verbal pour coups.
—Henri L. vole vingt pigeons à Léopold .V.
Découvert il prend la fuite avec sa famille.
Des coups. —Félicien C., mineur, ayant une
querelle avec Jean-Baptiste S. qui prenait un
verre au cabaret Mosselman avec Victorine C. ;
sa fille, Céline, épouse C. vint à la rescousse.
Des coups ayant été échangés, entre les deux
femmes et Félicien. C., sous l’œil paterne de
Jean-Baptiste S., procès verbal pour rixe a été
dressé contre les trois belligérants0.
De ci, de là. — Jean. H. ,35 ans, mineur belge,
accusé d’avoir violenté les deux filles de son
amie, Louise et Adolphine G., 14 ans et 11 ans,
a été arrêté et conduit à Béthune.
— Henri D., 27 ans, mineur, s’est permis d’appuyer d’arguments frappants les reproches
que son amie, la femme V. faisait à son fils de
17 ans. Ce dernier a porté plainte contre D. qui
s’est vu dresser procès verbal.
—Edouard V., mineur, a battu sa femme qui
l’a quitté, ainsi que son pensionnaire Téophile
D.
Cela lui vaut un procès.
Imprudence. — Tout heureux de fêter à la fois
l’ouverture de son estaminet et la grande journée
du 14 juillet, le mineur Louis G., rue Dassonvil-
le, tira quelques coups de revolver dans la rue,
histoire de faire du bruit. Sa femme et son petit
garçon le regardaient, celle-là curieuse, celui-ci
impatient d’en faire autant. Accédant au désir de
son fils, G. lui passa l’arme : le coup partit. La
femme reçut la décharge en plein ventre.
Conduite immédiatement à Carvin, à l’hôpital,
la malheureuse subit, séance tenante, l’opération
nécessaire. Elle est, maintenant, hors de danger.
Des faits divers plus graves survenaient aussi, tel que cet accident en gare de Libercourt :
Un homme écrasé : Un terrible accident s’est produit samedi soir en gare de Libercourt. Un
ouvrier briquetier, de nationalité belge, Cyrille Depoorte, s’étant imprudemment engagé dans les
voies, s’est fait broyer par l’express passant à cette gare à 5 h 35 du soir.
Voici, d’après un témoin oculaire, dans quelles conditions s’est produit l’accident. La victime
sortait de l’urinoir de la voie Est, c’est-à-dire du côté de la marquise, à un moment où l’express
apparaissait à 600 mètres environ de la gare.
Ses allures ne permettaient pas à cet instant de supposer qu’il décidât à traverser la voie ferrée.
Tout à coup, mais trop tard pour qu’on pût le sauver (l(express n’était plus qu’à 100 mètres) l’im-
prudent voyageur croyant probablement s’être trompé de voie et craignant que l’express fût le train
qu’il devait prendre tenta de gagner l’autre quai. Hélas, l’élan était mal calculé et l’infortuné était
enlevé par la machine au moment où, un pied sur la voie, il gagnait de l’autre le quai de la gare.
Tué sur le coup comme bien on pense et traîné sur un espace de 45 mètres par la locomotive que le
mécanicien n’avait pu arrêter à temps, la victime était horriblement mutilée. Le crane était complè-
tement fracassé, les deux membres inférieurs séparés du tronc gisaient indépendants sur la voie ;
enfin le corps arraché en deux au niveau de la région lombaire laissait échapper les viscères en
bouillie.
Les restes informes de ce malheureux sont restés à la gare de Libercourt jusqu’à l’arrivée du
parquet ; l’inhumation en a eu lieu lundi. Depoorte était marié et laisse quatre enfants.
—Suite au prochain numéro— 6
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La Guerre 1914-1918 & la Poésie
Ode au pinard
Max Leclerc
Salut, Pinard, vrai sang de la terre :
Tu réchauff’ et tu refraichis.
Grand Elixir du militaire !
Plus ça va, et plus j’ réfléchis
Qu’ si tu n’existais pas, en somme,
Il aurait fallu t’inventer :
"Y a pus d’pinard, y a pus d’ bonhommes !"
C’est l’ nouveau cri s’ l’humanité...
C’est à la fois plaisir et r’mède,
Et quand t’es là, on sent veinard :
Tu nous consol’ et tu nous aides :
Salut, Pinard !
Salut, Pinard de l’intendance,
Qu’t’as d’trop peu ou goût de rien,
Sauf les jours où t’aurais tendance
À puer l’ phénol ou bien l’ purin.
Y’a même des fois qu’tu sens l’ pétrole,
T’es trouble, t’es louche et t’es vaseux,
Tu vaux pas mieux qu’ta sœur la gnole.
C’est sûr comme un et un font deux,
Qu’les riz – pain – sel y vous mélangent
Avec l’eau d’une mare à canards ;
Mais qu’y fair’, la soif vous démange.
Salut, Pinard ! . Le Quart À gauche, en un recoin de ma pauvre musette,
Je porte avec respect le Quart à mon côté.
Il est là ! Je le sens ! J'ai si souvent tâté !
Tout le long du chemin mon coeur lui fait
risette.
Par les marches, tous deux, nous taillons la
causette !
Je l'admire, bossu, tordu, noir, culotté.
Je veux lui pardonner, par sa fidélité,
Son fort goût de vinasse et de jus de chaussette.
Avec, à droite, un plein bidon pour compagnon,
Qu'il est joli, mon quart ! Oh ! Comme il est
mignon ;
Plus mignon que jamais lorsqu'il baise ma lèvre.
Si l'on me porte un jour, flapi, sur le brancard,
Sous l'œil doux du major, pour me couper la
fièvre,
Rempli jusqu'à ras bord, qu'on me serve un
vieux quart !
À mon bidon perdu
J’ai perdu mon bidon, mon bidon vénérable,
Compagnon généreux, discret et secourable,
Qui du matin au soir pendait à mon côté,
Et depuis vingt-deux mois ne m’avait pas quitté.
Cher bidon ! Je l’aimais comme un autre moi-
même.
C’est quand on a perdu qu’on sait combien l’on
aime
Et je sens malgré moi, dans mon triste abandon,
Les larmes me gagner... J’ai perdu mon bidon,
Je voulais le garder jusqu’à notre victoire.
À vaincre sans bidon l’on triomphe sans boire
ST PINARD Descendez en nous (bis) Embrasez notre cœur
De vos feux, de vos feux Les plus doux (bis)
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Le mur des fusillés La citadeLLe d’aRRaS
Construite entre 1667 et 1672, sur les plans de Vauban,
la citadelle fut surnommée par les Arrageois ″la belle
inutile″, la ville n’ayant plus connu de siège après sa
construction.
← plan de 1754
À l’extérieur de l’enceinte, au cœur des fortifications,
dans les fossés, ″le Mur des Fusillés″ rend hommage aux
résistants fusillés par les Allemands pendant la seconde
guerre mondiale. Du 21 août 1941 au 21 juillet 1944, 218 patriotes furent
fusillés par les Allemands, 4 en 1941, 93 en 1942, 43 en
1943, 18 en 1944.
Entrée du mémorial du mur des fusillés
Le plus jeune de ces martyrs, Julien Delval
avait 16 ans et demi et le plus âgé, Henri
Queval, 69 ans.
Les fusillés appartenaient à neuf nationalités
différentes : 189 Français, 15 Polonais, 5
Belges, 3 Soviétiques, 2 Portugais, 1 Italien,
1 Hongrois, 1 Tchèque, 1 Yougoslave.
Toutes les catégories sociales étaient repré-
sentées : 1 prêtre, 7 enseignants, 10 artisans,
Commerçants, 11 cultivateurs, 16 employés,
fonctionnaires, 10 cheminots SNCF, 33
ouvriers, 130 mineurs.
Source : Mémoires de pierre
À l’entrée du Mémorial une plaque rappelle (en 3 langues) : « In Memoriam, 218 patriotes de
toutes origines ont été fusillés de 1941 à 1944 dans les fossés de la Citadelle d’Arras. Vous qui
venez en ces lieux, gardez en mémoire le souvenir de leur
matyre. »
Par ailleurs, 218 plaques fixées le
long des murs de la citadelle rappel-
lent le nom des victimes.
Le seul monument présent dans le
mémorial est un poteau, réplique
aussi exacte que possible de celui 13 juillet 1947 inauguration du mur des Fusillés
auquel furent attachées les victimes. Ce poteau fut inauguré le matin du 13 juillet 1947 par le
Président de la République Vincent Auriol (qui sera l’après-midi à Oignies, pour l’inauguration du
Mausolée). 8
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Le 2 octobre 1944, les corps de 5 fusillés originaires d’Oignies furent rapatriés. Leurs
dépouilles seront, plus tard, enterrées près du Mausolée dans le ″Carré des Martyrs″.
-SZKLAREK Léon, 22ans, mineur, fusillé le 23/04/1942
-COIGNET Edouard, 32 ans, mineur, fusillé le 21/09/1942
-DOURNEL Voltaire, 29 ans, ouvrier agricole, fusillé le 29/10/1942
-DORNEL Eugène, 20 ans, mineur, fusillé le 29/10/1942
-DIEVART Alfred, 36 ans, mineur, fusillé le 23/10/1942.
Dans les Nouvelles n°19, on vous a raconté la tragédie de la famille Dournel et d’Alfred
DIEVART, leur beau-frère.
DOURNEL Voltaire DOURNEL Eugène DIEVART Alfred
SZKLAREK Léon : né le 22mars 192O, de nationalité polonaise.
En France depuis de nombreuses années, travaillant à la fosse n°1,
il entre au groupe ″Front National″ 1
, en 1941. Il est nommé
Responsable du groupe local des jeunes patriotes polonais. En
1942 il reçoit l’ordre de grève et l’exécute en essayant d’empêcher
ses camarades de descendre au fond. Il est arrêté et condamné le 1er
avril par le conseil de guerre de l’Oberfeldkommandatur de Lille à
la peine de mort pour sabotage industriel, cessation de travail
intentionné et exhortation à autrui à cet effet et port d’armes
prohibé. Il est fusillé le 13 avril 1942 à 18h30. 1
aucun rapport avec le Front National actuel
COIGNET Êdouard : né le 13 octobre 1910 à Oignies. Marié en
1930, il aura cinq enfants. En 1939, à cause de sa famille nom-
breuse, il est mobilisé aux Mines. Lors de l’arrivée des Allemands,
il est arrêté et conduit en Allemagne où il reste 17jours.
De retour, il rentre dans la résistance. Il fait partie des équipes de
destruction et abrite des réfractaires. L’ennemi donne l’ordre de
remettre les armes à la Mairie. Êdouard s’y refuse et cache son
arme. Il est arrêté le 26 juillet 1942. Il aurait été arrêté par la police
française de Vichy sur dénonciation et durant la fouille, son revol-
ver aurait été retrouvé. Il est livré aux Allemands. Condamné, il est
fusillé le 21septembre 1942 à 19 h.
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1914/1918 NAISSANCE DE LA MONTRE-BRACELET CONTEMPORAINE
Aujourd’hui, la montre-bracelet est devenue tellement banale que l’on imagine qu’elle a toujours été la norme. Son invention s’avère pourtant assez récente. Saviez-vous que la première
guerre mondiale a favorisé l’essor de la montre-bracelet actuelle ? Que nous devons la montre-
bracelet à CARTIER ? Que Blaise PASCAL (1623-1662) portait sa
montre au poignet ? Non ! nous non plus ! Un petit retour en arrière dans
l’histoire de la montre s’impose.
La montre se portait autrefois attachée par une chaîne à la poche du veston dans laquelle elle était rangée (le gousset) d’où le nom de montre-
gousset. La montre était alors un véritable signe de reconnaissance sociale
tenant plus du bijou que de l’objet utilitaire. Cette prédominance de la
montre-gousset dura jusqu’à la fin de la première guerre mondiale.
Auparavant, il y eut cependant quelques rares exceptions de
montres- bracelets (surtout pour des femmes) :
- Blaise PASCAL qui vécut entre 1623 et 1662, avait pour habitude
d’attacher sa montre de poche avec un bout de ficelle à son poignet
gauche pour pouvoir lire l’heure plus facilement.
- En 1790, il fut retrouvé dans un livre de compte la trace d’une montre
attachée à un bracelet, créée par JAQUET-DROZ et LESCHOT à
GENEVE.
- En 1810, Caroline MURAT, reine de Naples, sœur de NAPOLEON Ier,
commanda à BREGUET une montre bracelet.
←Montre PATEK- 1868 ayant appartenu à la
comtesse KOSCOWICZ Montre GIRARD-PERREGAUX -1880 Ce sont les militaires, et plus particulièrement les pilotes qui permi-rent de viriliser et de démocratiser la montre-bracelet en tant qu’instru-
ment de mesure du temps. La première production en série semble
remonter à 1880. L’empereur d’Allemagne, GUILLAUME Ier
, aurait
commandé 2 000 montres, munies d’une grille de protection pour les
officiers de la marine allemande à la maison GIRARD-PERREGAUX.
Durant la guerre des Boers (entre les Britanniques et l’Afrique du
Sud) la montre-bracelet faisait partie de l’équipement militaire de
campagne pour les officiers
Pendant la première guerre mondiale, certaines troupes du corps expéditionnaire américain
portaient des montres-bracelets renforcées par une grille métallique placée devant le cadran et
produites par la maison OMEGA.
Il faut remonter à 1911 pour trouver une fabrication française. SANTOS-DUMONT, le célèbre
aviateur brésilien expliqua un jour à son ami, le bijoutier CARTIER, qu’il était incommodé par sa
montre-gousset : aux commandes de son avion, il lui était impossible de regarder l’heure sans
risquer une fausse manœuvre.
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En 1911, CARTIER commercialisa sa montre
″CARTIER-SANTOS, la 211″. Elle comportait une
lunette à huit vis, un remontoir serti d’un cabochon de
saphir, un cadran carré à chiffres romains et … un
bracelet en cuir
Ce fut un succès immédiat qui fut suivi par la
création de plusieurs autres modèles :
la montre Tonneau en 1906, la montre Tortue en 1912,
la montre Tank en 1919,
←SANTOS-DUMONT
″Cartier- Santos″ Montre Tonneau montre Tortue montre Tank
Modèle 1915 Modèle actuel rétro 1912 1919
La montre-bracelet équipa alors les aviateurs (qui la portèrent parfois à la cuisse pour des raisons
pratiques) et tous les autres corps d’armée.
C’est donc bien à la « Der des Der » que nous devons la vulgarisation
de cet incontournable de nos poignets.
CHRONIQUE PATOISE Dans les journaux de l’édition de Carvin trouvés aux archives, une rubrique a éveillé notre
curiosité : Chronique Patoise où on voit apparaître comme auteur, Jules Mousseron, J. Hollain,
J. Hollain racontait ″ les aventures de Cascanbois » dont nous vous donnerons quelques extraits
dans les prochains numéros ; ici l’article s’intitule :
″Aux conscrits de la classe 1900″
« Dins quèqu’s jours, nous allons vir partir les jeunes soldats de l’classe 1900. I’ n’est presque point
eun famille du canton qu’elle n’a un garchon, un frère, un n’veu, un cousin ou un ami parmi cheull’
jeunesse d’vingt ans qui s’in va faire sin service militaire.
—Tros ans ! ch’est long, dijn’t les bonn’s mères, les jeunes sœurs et les douces bonne’-
amies. Tros ans !...
— Tros ans ! mais ch’est pus rien, bonn’s femmes. Et quand on partot pour siept ans ? qu’on
invoyot chés jeunes soldats à chint chinquante ou deux chint lieues d’ichi, souvint à pied, étapes par
étapes ! alors, su’ les siept ans, on avot quèqu’fos l’occasion d’les vir eun’ fos ou deux, souvint
point du tout, car cha coûtot d’l’argint pour les faire rev’nir.
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Et pourtant, i’s partott’nt gaiement aussi, nos ainciens conscrits ; j’ n’in veux pour preuve que les
r’frains populaires qui, presque tertous, ont subsisté d’ nos jours, mais dont quèqu’s-uns ont
sûr’mint soixante ans d’âche.
Acoutez ch’ti-chi :
Le sac dessur le dos, on nous fait la conduite
Etant sur le chemin,
Nous marcherons bon train ;
Nous irons dire adieu à nos bons camarades
Et puis, nous leur dirons
Que demain nous partons.
Allons, partons
Allons, partons, répétons ces louanges,
Suivez-moi, la victoire
La victoire est à nous.
S’y n’y-a point rime dins ch’ refrain, il y a
toudis eun’ petite couleur de poésie.
Quoich’ qu’on cantot incore ? acoutez ch’ti qui
suit : I’ nous faut point brair’ personne,
Nous arons eun’ biell’ marronne,
Un pantalon sous des guêtes,
Un bonnet d’ police à-z-houpettes,
Eun’ capote de drap gris,
Eun’ bayonnette et un fusil.
On dijot aussi :
Et pour aller in faction,
Un chiquet d’ pain d’amonitien.
Je n’ parlerai qu’ pour mémoire des r‘frains d’
tirache au sort ou consel, comme :
Ia v’là pou’ siept ans, Batisse,
Ia v’là pou siept ans.
Allons, garchon, défais tin patalon,
Pour aller passer l’conseil de révision.
Eh ben ! min garchon, eh nen !
Eh ben ! man mere, j’ sus d’dins.
Tambour, tra la,la,
Ce n’est pas la barbe qui fait le soldat.
I’ n’étot point rare que, les quèqu’s jours
précédant l’ départ, imitant les rimplachants,
certains conscrits faijottent l’ noce in voiture,
d’où vient bien sûr ch’l’aute refrain :
Garchon, soldat, l’ roul’ra in carroche,
Garchon, soldat, in carroche il ira.
A côté du r’frain comique, n’y-avot ch’ti
patriotique :
Amis, je garde l’espérance
Et le plaisir de nous revoir.
Adieu, je vais servir la France,
Adieu, mes amis, au revoir.
Mais ch’ refrain-là, laichant eun’ triste impres-
èsion, aussitôt, aussitôt terminé, on n’intonnot
un aute : Artilleurs, mes chers frères,
A la santé, buvons nos verres
Et répétons ce gai refrain :
Vive l’artilleur et et le soldat du train.
Infin, l’heure du départ arrivée, l’ dernier
r’frain s’ cantot debout, pindant que l’conscrit,
intouré d’ses pus proches, faijot ses derniers
adieux : Voici l’heure du rendez-vous,
Partons au rendez-vous,
La gloire nous appelle,
Il faut marcher sans balancer
Partons, partons.
Eh ben ! Chés conscrits-là sont r’venus ! Les vôtres r’venn’ront aussi, bonn’s mères et, si quèqu’
fos i’s n’ont point toudis apprécié vo’ tendresse, ils l’apprécieront étant au régimint.
A ch’t’ heure, m’s amis, à ch’t’ heure que j’ai écrit les r’frains dont j’ai pu m’souv’nir, j’ vous
souhaite bonne chance à tertous : montrez là-bas qu’cheux de nous pays saittent s’ débrouiller ; nos
cœurs vous suivront aux cris d’ Vive la France ! »
Dans cette rubrique, on trouve aussi des poèmes de Jules Mousseron qui évoquent la vie des
mineurs. LES VIEUX CORONS
Les tots d’eune couleur putôt terne,
Aux bords, pa l’ temps, usés, rognés,
Les vieux corons sont alignés
Tout comm’ mes cambuss’s d’ eun’ caserne.
Un minc’ mur sépar’ les visins,
Etouff’ mal el bruit des disputes…
All’s s’arsann’nt tertous, les cahutes,
Vu’s d’in dehors si bin qu’in d’dins. 12
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Quand in a fait les prelièr’s fosses
In a bâti ces longs corons.
Ch’est dir’ qu’all’s ont d’ l’âche, ces maisons,
Et qu’all’s ont vu beaucoup d’ viell’ chosses.
L’ masur’ s’ pass’ presque d’ père in fils.
Souvint, quand un vieux quitt’ la terre,
Ch’est s’n infant qui d’vient locataire,
Comm’ s’il hérit’rot de s’ logis.
Comm’ les masur’s sont in mancheau,
Qu’in peut vir dins l’ maison l’un de l’aute,
L’accord tourn’ souvint in compote,
Et l’in s’ coll’ parfos dins l’ rucheau.
Cha, ch’est eun’ gên’, faut l’arconnaître ;
Mais faut pinser avec plaisi
Qu’in sait s’ prêter secours aussi
Dès qu’un innui vient à paraître…
Eun’ femm’ met au monne un infant ?
Vit’, sans l’espoir d’un bénéfice,
Chacun va présinter s’ servic’ :
In est dix pour un à l’instant…
Faut vir’ comm’ tout l’ monne s’ dégroulle !
L’un soigne el femm’, l’aute el marmot ;
L’ pèr’ peut ouvrer comm’ si rien n’ s’rot ;
In rintrant i ara s’ ratatoulle.
Là, ch’t’ un visin qui va s’ marier :
Vite in ramonn’ l’ cour de l’ masure.
Pis in li fait eun’ bell’ jonçure
Ed’ fleurs, ed’ sabe, et d’ biau papier…
Insuit’ pou l’ banquet du mariache,
In vot défiler chaqu’ visin
Qui va porter à plein quertin
El pus bell’ vaissell’ dé s’ ménache.
Si quéqu’un meurt… , là ch’est un deuil.
Patout , l’ coron est in tristesse.
Incore eun’ fos tout l’ monn’ s’impresse,
L’ nuit, pou veiller près du cercueil.
In fait au mort l’ dernièr’ toilette ,
Et tout l’ quartier suit l’interr’mint,—
Si l’z indeuillés viv’nt pauvermint,
Au cimetière un visin fait l’ quête.
— Vieux corons, oh ! bonn’ viell’ cité
Où l’ouverrier vit in famille,
Parfos r’muant, parfos tranquille :
Où l’ pauvr’ vot presqu’ l’égalité ;
Corons où d’ grandeurs arbitraires
N’ vienn’t point fair’ bisquer l’ travailleur
Où règn’, malgré tout l’ bonne humeur,
J’ vous salu’, cahut’s ouverrières ! 13
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1840-2015 : 175ème anniversaire de L’Harmonie municipale
1- À l’origine il y eut la Fanfare Municipale Fanfare : orchestre de cuivres et de percussions ; cuivres : instruments à vent dont le son est produit par
vibration des lèvres sur l’embouchure.
Harmonie : orchestre d’instruments à vent et percussions
Dans " l’Histoire d’Oignies" que nous a laissée Paul Galant, on peut lire : « Pour donner des distractions saine à la population, Madame De Clercq, femme de lettres et d’esprit, pour qui les
arts n’avaient aucun secret »imagina de doter Oignies d’un Cercle Musical.
Elle fut aidée dans cette tâche par le grand philanthrope Isaac Demarquette, premier instituteur
public d’Oignies. Il se dépensa sans compter pour faire aimer la musique. Il dirigea la fanfare nais-
sante que Madame De Clercq dota de tous les instruments et de la première bannière.
Au décès de Monsieur Demarquette (18 , Monsieur Logier, chef de musique au 73ème
Régiment
d’Infanterie de Béthune, lui succéda avec Monsieur Louis Boulanger comme président. Monsieur
Logier imprima de son style la fanfare pour le bien de son rayonnement.
À son décès, Monsieur Nicolas, lui aussi chef de musique aux armées, lui succéda. La fanfare se
présenta au concours d’Arras où elle connut ses premiers succès : 1er
prix de lecture à vue, 1er
prix
d’exécution, 1er
prix d’honneur : ce qui la classait en 3ème
division 1ère
section.
C’était la consécration d’un travail en profondeur et d’efforts assidus.
Le quatrième chef fut Monsieur Nortier, sous-chef de Musique à l’école d’artillerie de Douai.
Monsieur Louis Debaye devint sous-chef et professeur. Sous leur direction, la fanfare participa au
concours de Maison-Lafitte, le 2 juin 1894. Elle se classa en 2ème
division, 2ème
section. En 1911, au
concours d’Enghien, elle remporta les premiers ^prix et se classa désormais en 2ème
division 1ère
sec-
tion. Au retour de ce voyage, les musiciens reçurent un vibrant accueil de la part de la population.
Messieurs Hoogstoel, directeur, et Julien Lesieur, président, prirent en charge la fanfare en 1911.
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Mais la guerre de 1914-1918 réduisit à néant le travail de générations de musiciens.
Elle fit des ravages dans leurs rangs.
Un état des demandes d’indemnisation au titre des dommages de guerre indique qu’il faut du
matériel, des instruments, de l’habillement et de l’équipement, une bannière et des partitions …
pour une somme d’environ 80 000 francs de l’époque.
Une poignée d’hommes, sous l’impulsion de Gustave Sylvestre, s’attela à la tâche. Une première
réunion regroupa d’anciens musiciens parmi lesquels : Messieurs Turblin, Ulrich, Hicquebrant,
Decaillon, Faideau, Lagneau, Louis-Pierre Lamand, Louis Capron et Jules Dujardin.
En 1920, Monsieur Fernand Pantigny, alors maire de la commune, fit appel à Monsieur Louis
Dierickx pour diriger la société. Avec le concours de quelques anciens éléments, survivants de 14 et
de jeunes élèves au nombre desquels : Gabriel Duriez et Jean Olivier, il parvint à remonter la fanfare
Le premier concert d’après-guerre fut donné sur la ^place d’Oignies, le lundi de Pâques 1921 par
une vingtaine de musiciens. C’était un beau résultat, mais on voulait plus et mieux.
Le conseil municipal et son maire Constant Caboche décidèrent de nommer un nouveau chef,
Maurice Sergeant. Le maire prit la présidence. Ce dernier eut le grand mérite de réorganiser la so-
ciété et de lui rendre sa prospérité. Il se dévoua sans compter à faire revivre l’esprit de camaraderie
nécessaire à la bonne marche d’une association. Le vice-président Léonard Olivier fut surnommé le
"diapason de la Fanfare" tant sa serviabilité était appréciée de tous.
Quarante-deux musiciens composaient la fanfare avant la seconde guerre mondiale, ils se firent
apprécier dans différentes manifestations musicales, notamment à Ostende, Versailles, Saint Cyr et
Dieppe.
De nouveau, la fanfare fut décimée en 1939-1945. À noter que bon nombre de musiciens virent
leur foyer détruit par incendie lors des événements du 28 mai 1940.
À la Libération, Monsieur Pierre Martinet devint président. Il regroupa les membres disper-
sés de la fanfare d’avant-guerre et travailla à sa renaissance. De nouveau, de gros efforts financiers
furent nécessaires pour remplacer le matériel et les instruments détruits ou disparus.
En 1950, la fanfare et sa clique* comptaient 70 musiciens et 30 élèves étaient en formation. Six
musiciens appartenaient à cette phalange renommée : Augustin Cambier, Joseph Duez, Barthélemy
Duriez, Charles Catrnaut, Emile Hottin et Emile Lecerf.
*clique : ensemble des tambours et des clairons. —À suivre—
Nous sommes toujours à la recherche de photographies, d’anciens programmes, de témoignages ou
de tout autre document qui permettront de constituer le dossier le plus complet possible sur cette
vénérable institution qui garde toute sa vigueur, malgré son âge canonique. Parlez-en autour de vous ! [Tout document est scanné ou photocopié et rendu à son propriétaire]
RÉPONSES : -MAI 1940 : Quel régiment anglais a participé à la bataille d’Oignies ? : le Sherwood Forester
Quelle est la date des massacres ? : le 28 mai 1940
Combien de maisons furent incendiées ? : 402 maisons dont environ 200 entièrement détruites
Quel officier allemand fut jugé et condamné en1951 ? : le commandant Kolrep
LA RÉSISTANCE :
Où ont été fusillés des Résistants d’Oignies ? : dans les fossés de la Citadelle d’Arras, le mur des
Fusillés.
Qui fut ″guillotiné″ à la prison de Cuincy ? Valentin Hudziak
Où est mort André Pantigny ? : au camp de concentration de Gross-Rosen
Qui fut la dernière victime en septembre 1944 ? Rémy Rolande