les notes du pèlerin

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Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin LPO Mission Rapaces - Les notes du pèlerin n° 15 et 16 - mars 2010 - Photo : Claude Le Pennec © Conservation Nouveaux aménagements 2 Plaine lorraine 2 Bourg-en-Bresse 2 Nantes 3 Agglomération lyonnaise 4 Le faucon pèlerin en milieu naturel 4 Bilan 2009 en milieu naturel 4 Prédation par grands corbeaux 6 Scène de chasse originale 8 Capture d’un océanite 8 Contrôles d’oiseaux bagués 9 International Intoxication 9 Contamination des proies 10 Chasse sous les projecteurs 10 Sensibilisation Convention LPO/ONCFS 11 Convention LPO/FFVL 12 Exemple de partenariat 12 Colloque faucon pèlerin à Albi 13 Appel à contributions 14 Bibliographie Peregrine falcon populations 14 n° 15 et 16 - mars 2010 Les notes du pèlerin n° 15 et 16 - mars 2010 - Mon frère et moi nous nous souvenons de nos premières nuits passées sous la tente pour participer à la surveillance des rares couples de faucons pèlerins encore présents. Le confort était spartiate (sol rocailleux) mais la motivation compensait ! C’était au milieu des années 1970, sur un causse au-dessus des grandes parois de la vallée de l’Aveyron, près de Saint-Antonin-Noble-Val. Nous étions une petite poignée de passionnés mobilisés autour de cette cause, « guidés » par Jean-Marc Cugnasse qui avait entrepris de s’investir sur cette espèce qui le passionne toujours aujourd’hui. Progressivement, un groupe interdépartemental s’est constitué pour suivre les couples de pèlerins disséminés dans les nombreuses vallées du sud du Massif central. Ainsi, l’évolution des effectifs fait l’objet d’un suivi régulier depuis 1974 ! Au fil des années, nous avons assisté un peu partout en France à la reconquête progressive de nombreux sites, en même temps que celle, plus discrète un temps, du grand-duc qui aujourd’hui bouscule la « quiétude » de nos pèlerins. Ces derniers apparaissent de plus en plus en milieu anthropique pour investir des cœurs historiques de villes, comme des sites industriels et, plus récemment, un pylône de ligne haute tension. A quand la nidification arboricole en France ?! La belle aventure humaine tissée autour de la protection des rapaces, n’est pas étrangère au retour du faucon pèlerin. Si le pèlerin n’est plus considéré comme une espèce menacée et qu’il n’a pas terminé sa reconquête de l’hexagone, il n’en demeure pas moins fragile à mon sens. Au-delà de compétitions interspécifiques, le développement des activités de pleine nature est à prendre en considération dans la conservation du pèlerin. Heureusement, plusieurs partenariats (escalade, vol libre…) montrent qu’une entente est possible. Par contre, la contamination des chaînes trophiques par la chimie reste insidieuse et n’épargne pas le faucon pèlerin. A Albi, nous avons découvert la présence du pèlerin sur la cathédrale Sainte-Cécile durant l’hiver 1988-1989. Un nichoir y a été installé tout de suite… 2001 a vu les trois premiers jeunes s’envoler. 2010 marque le dixième anniversaire d’une nidification sans faille, suivie depuis 2008 par des caméras vidéo, avec la collaboration de la ville d’Albi et des architectes des bâtiments de France. Symbole en son temps du Fonds d’intervention pour les rapaces, l’action conduite autour du pèlerin a inspiré bien d’autres initiatives en faveur d’autres rapaces (busards, milan royal, chouette chevêche…). Mais paradoxalement, point de rencontre nationale sur cette espèce ! Aussi avons-nous proposé de co-organiser avec la Mission Rapaces une rencontre autour d’un colloque, afin que pèlerins des champs et pèlerins des villes puissent se rencontrer et échanger sur leurs multiples savoirs et expériences. Nous vous attendons nombreux les 19 et 20 novembre prochains à Albi pour traiter des thèmes brièvement esquissés dans cet édito. Christophe Maurel

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Page 1: Les notes du Pèlerin

Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin

LPO Mission Rapaces - Les notes du pèlerin n° 15 et 16 - mars 2010 -

Photo : Claude Le Pennec ©

ConservationNouveaux aménagements 2

Plaine lorraine 2Bourg-en-Bresse 2

Nantes 3Agglomération lyonnaise 4

Le faucon pèlerin en milieu naturel 4Bilan 2009 en milieu naturel 4

Prédation par grands corbeaux 6Scène de chasse originale 8

Capture d’un océanite 8Contrôles d’oiseaux bagués 9

InternationalIntoxication 9

Contamination des proies 10Chasse sous les projecteurs 10

SensibilisationConvention LPO/ONCFS 11

Convention LPO/FFVL 12Exemple de partenariat 12

Colloque faucon pèlerin à Albi 13Appel à contributions 14

BibliographiePeregrine falcon populations 14

n° 15 et 16 - mars 2010

Les notes du pèlerin n° 15 et 16 - mars 2010 -

Mon frère et moi nous nous souvenons de nos premières nuits passées sous la tente pour participer à la surveillance des rares couples de faucons pèlerins encore présents. Le confort était spartiate (sol rocailleux) mais la motivation compensait ! C’était au milieu des années 1970, sur un causse au-dessus des grandes parois de la vallée de l’Aveyron, près de Saint-Antonin-Noble-Val. Nous étions une petite poignée de passionnés mobilisés autour de cette cause, « guidés » par Jean-Marc Cugnasse qui avait entrepris de s’investir sur cette espèce qui le passionne toujours aujourd’hui. Progressivement, un groupe interdépartemental s’est constitué pour suivre les couples de pèlerins disséminés dans les nombreuses vallées du sud du Massif central. Ainsi, l’évolution des effectifs fait l’objet d’un suivi régulier depuis 1974 !Au fil des années, nous avons assisté un peu partout en France à la reconquête progressive de nombreux sites, en même temps que celle, plus discrète un temps, du grand-duc qui aujourd’hui bouscule la « quiétude » de nos pèlerins. Ces derniers apparaissent de plus en plus en milieu anthropique pour investir des cœurs historiques de villes, comme des sites industriels et, plus récemment, un pylône de ligne haute tension. A quand la nidification arboricole en France ?! La belle aventure humaine tissée autour de la protection des rapaces, n’est pas étrangère au retour du faucon pèlerin.Si le pèlerin n’est plus considéré comme une espèce menacée et qu’il n’a pas terminé sa reconquête de l’hexagone, il n’en demeure pas moins fragile à mon sens. Au-delà de compétitions interspécifiques, le développement des activités de pleine nature est à prendre en considération dans la conservation du pèlerin. Heureusement, plusieurs partenariats (escalade, vol libre…) montrent qu’une entente est possible. Par contre, la contamination des chaînes trophiques par la chimie reste insidieuse et n’épargne pas le faucon pèlerin.A Albi, nous avons découvert la présence du pèlerin sur la cathédrale Sainte-Cécile durant l’hiver 1988-1989. Un nichoir y a été installé tout de suite… 2001 a vu les trois premiers jeunes s’envoler. 2010 marque le dixième anniversaire d’une nidification sans faille, suivie depuis 2008 par des caméras vidéo, avec la collaboration de la ville d’Albi et des architectes des bâtiments de France.Symbole en son temps du Fonds d’intervention pour les rapaces, l’action conduite autour du pèlerin a inspiré bien d’autres initiatives en faveur d’autres rapaces (busards, milan royal, chouette chevêche…). Mais paradoxalement, point de rencontre nationale sur cette espèce ! Aussi avons-nous proposé de co-organiser avec la Mission Rapaces une rencontre autour d’un colloque, afin que pèlerins des champs et pèlerins des villes puissent se rencontrer et échanger sur leurs multiples savoirs et expériences. Nous vous attendons nombreux les 19 et 20 novembre prochains à Albi pour traiter des thèmes brièvement esquissés dans cet édito.

Christophe Maurel

Page 2: Les notes du Pèlerin

- Les notes du pèlerin n° 15 et 16 - mars 2010 - LPO Mission Rapaces

ConservationNouveaux aménagements

Aménagements urbains en plaine lorraine

Lorsque le site s’y prête, pourquoi ne pas anticiper l’éventuelle installation d’un couple de faucons pèlerins ? C’est le pari qu’ont fait Claude Navrot et le groupe de Valleroy (LPO Meurthe-et-Moselle) à la fin de l’automne, en partenariat avec la mairie de Joeuf (Meurthe-et-Moselle). Deux nichoirs ont été installés, l’un au sommet d’un château d’eau surplombant la vallée de l’Orne d’une bonne centaine de mètres, le second au sommet d’un clocher haut de 54 mètres, dans la dite vallée. Le sillon mosellan, situé à une dizaine de kilomètres à vol de pèlerin accueillant régulièrement des hivernants et hébergeant quelques couples nicheurs, un essaimage vers ce secteur semble couler de source. La population de crécerelles, en pleine forme dans la région, profitera sans doute dans un premier temps de ces « trois étoiles », histoire d’essuyer les plâtres.La cheminée de l’usine Novacarb (La Madeleine – Laneuveville-devant-Nancy) a quant à elle accueilli à deux reprises un couple nicheur. En 2005, le couple « historique » de Nancy s’y était délocalisé pour une ponte de remplacement en demi-teinte. Installé dans un nid de corneille noire bâti sur l’une des passerelles de

Nichoir installé sur le château d’eau de Joeuf - photo : C. Navrot ©

maintenance, à 57 mètres du sol, la nichée de trois fauconneaux avait vu le jeune mâle non volant s’écraser au sol. L’une des deux jeunes femelles s’était blessée à l’envol, nécessitant un passage en centre de soins (GORNA) avant son relâcher dans les Vosges du Nord. Sa sœur s’était émancipée après un apprentissage auprès de ses parents. Au printemps 2009, un autre couple a tenté une reproduction sur la même passerelle, dans un autre nid de corneille ; échec total. Nous avions pu voir la femelle couver et se faire ravitailler par le tiercelet, mais les fortes intempéries ont sans doute eu raison de sa patience. La ponte a été abandonnée et le nid détruit. On peut douter du sens esthétique du pèlerin quand on voit le site de nidification choisi (il y a néanmoins des précédents : Cattenom, Feyzin…). Cependant, sa situation en pleine vallée de la Meurthe, riche en proies potentielles, et les 110 mètres de sa

cheminée en font un poste idéal.Le Centre ornithologique lorrain (COL) étant en relation avec la direction de l’usine depuis quelques années pour le suivi des populations d’oiseaux présentes sur les bassins de décantation, c’est tout naturellement qu’un partenariat COL/LPO s’est mis en place pour négocier la pose d’un nichoir avec les responsables de l’usine. Projet bien accueilli. La construction du nichoir et sa pose ont été assurées par Novacarb, la presse régionale s’en est fait écho. Il ne reste plus qu’à souhaiter qu’il soit du goût d’Horus…

• Frank Hipp • Coordinateur pèlerin Lorraine •[email protected]

Aménagement à Bourg-en-Bresse

L’aménagement d’une aire artificielle sur la cathédrale de Notre-Dame de Bourg-en-Bresse a été réalisé le 17 décembre 2009 par Patrick Paubel et son fils, après visite du clocher pour apprécier la faisabilité d’une telle installation avec René-Jean Monneret. Ce projet a été possible grâce à la confiance des prêtres qui ont immédiatement donné leur

feu vert. Le Groupe pèlerin Jura tient particulièrement à les remercier.En ce qui concerne la réalisation de l’aménagement, c’est plus de 30 kilogrammes de matériaux qui ont été montés en haut du clocher de Notre-Dame, soit : 24 kilogrammes de gravier type « mignonnette », quatre pierres plates, une planche et un morceau

de chevron ainsi que l’ensemble du matériel nécessaire (égoïne, truelle, pelle et bombe de polyuréthane). La montée fut un peu fastidieuse, les sacs à dos devant être portés à la main à certains passages (escalier et passages étroits, absence parfois d’éclairage).Une fois sur place avec les matériaux, la zone d’interstice entre la pierre du

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Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin

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Les notes du pèlerin n°15 et 16 - mars 2010 - LPO Mission Rapaces -

Après quatre années de suivi hivernal d’un faucon pèlerin dans la ville de Nantes de 2004 à 2008, un couple a été repéré au cours de l’automne 2008 et a fait l’objet d’un suivi assidu sur la zone de Cheviré en limite de l’agglomération nantaise. Avant le départ très tardif de ce couple en avril 2009, d’intéressants comportements avaient été observés : défense territoriale, « grattage d’aire », etc. Les deux oiseaux sont de retour en septembre 2009 et un programme d’aménagements pour favoriser la nidification est alors mis en place : un premier nichoir a été placé sur le silo de Chantenay début octobre, un second sur une pile du pont de Cheviré à la mi-janvier 2010, un troisième, installé ce début

mars dans une carrière toute proche et très fréquentée par le couple.Ces réalisations ont été effectuées grâce à de nombreux contacts, accords et soutien de la part de la Société Sodistock, de la DIR Ouest, du port autonome Nantes-Saint-Nazaire et de la

Société Lafarge. Toutes les observations concernant les faucons pèlerins à Nantes sont relatées sur le site : http://fauconpelerin.canalblog.com.

• Jean-Luc Gasnier • Groupe LPO « faucons pèlerins nantais » •[email protected]

Trois aménagements à Nantes

mur et le nichoir a pu être jointée de manière étanche. Le gravier existant a été déplacé sur le côté gauche, étant en trop faible quantité pour faire

un bon blocage. Deux pierres ont été installées sur la zone d’atterrissage. La planche, sciée à la demande, a été placée avec le chevron en renfort

ainsi que des pierres sur le côté gauche, afin de contenir le gravier fin. Ce dernier a ensuite été déversé : soit 24 kilogrammes dont une partie (trois kilogrammes maximum) sur le côté gauche de l’aire en veillant à ce que l’épaisseur atteigne les trois à quatre centimètres. Depuis, le couple de faucons pèlerins est régulièrement observé et les ornithologues du Groupe pèlerin Jura espèrent que le couple s’y installera pour la saison de 2010.

• Patrick Paubel • Groupe pèlerin Jura • [email protected]

Aménagement dans le clocher - photo : P. Paubel ©

Un des aménagements installé à Nantes - photo : J-L. Gasnier ©

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� - Les notes du pèlerin n° 15 et 16 - mars 2010 - LPO Mission Rapaces

Sur la raffinerie de Feyzin, site déjà connu depuis plusieurs années, la reproduction du couple de pèlerins s’est déroulée sans encombre dans notre nichoir, pour la deuxième année consécutive. La couvaison a débuté le 15 mars 2009. Deux jeunes se sont envolés et ont été observés jusqu’au mois d’août. Merci à Pascal Tissot et à Vincent Gaget pour le suivi de ce site.Sur le quartier de la Part Dieu à Lyon, des parades ont été observées le 17 mars 2009 par George Sigrist. Les observations se sont multipliées mais c’est grâce à la LPO Mission Rapaces que la localisation précise de ce nouveau couple de pèlerins de Lyon Part Dieu a été possible au cours de l’automne 2009. En effet, merci à Jan et Danielle Tourtiller, deux habitants

du quartier qui, supposant qu’il s’agissait de faucon pèlerin, ont eu la bonne idée de faire passer la photo du couple sur leur site à Fabienne David. Malheureusement, cette tour est vouée à destruction dès le printemps 2010… Nous avons donc procédé à l’installation d’un nichoir Inox sur la tour EDF appartenant à la Foncière des régions. Croisons les doigts pour que ce nichoir soit occupé aussi rapidement que celui de Feyzin !Grâce à l’œil expert de Pascal Tissot, un troisième couple adulte a été découvert à l’automne 2009, pour la plus grande joie de tous les pèlerinologues locaux. Pour des raisons de vulnérabilité, nous préférons ne pas localiser précisément ce nouveau site. Les pèlerins ont choisi une cavité de petite taille qui ne permet

Deux nouveaux couples sur l’agglomération lyonnaise

pas aux jeunes de pouvoir se muscler les ailes avant le grand saut. Nous avons donc installé une extension à cette cavité. Il s’agit d’une terrasse de 80 centimètres sur 40 centimètres, avec des rebords de cinq centimètres, placée devant la cavité.Pour résumer, avec trois couples, Lyon devient une des villes de France qui compte le plus de couples de pèlerins ! Un Groupe pèlerin dynamique est d’ailleurs en train de se former dans le Rhône. Toutes les bonnes volontés sont bienvenues, y compris les débutants bien sûr. Encore merci à tous ceux qui ont agit en faveur du pèlerin dans le département du Rhône.

• Jean-Pascal Faverjon • Coordinateur pèlerin Loire • [email protected]

Conseils de René-Jean MonneretIl est essentiel de rappeler que la plate-forme d’envol devant l’aire proprement dite doit :- mesurer au minimum 25-30 centimètres de largeur ;- comprendre un rebord sur la partie externe ;- et être idéalement recouverte d’une surface permettant aux oiseaux de s’agripper.Ces consignes doivent permettre de réduire les risques de chute des jeunes oiseaux, en particulier lorsque, encore malhabiles, ils reculent sur la plate-forme pour projeter leurs fientes

en dehors du nichoir. Il est dès lors recommandé que les futurs nichoirs posés prennent en compte ces éléments et que les anciens nichoirs déjà posés soient modifiés en ce sens.Pour tout projet de pose de nichoir destiné au faucon pèlerin, nous vous rappelons qu’un cahier technique

consacré à l’espèce est à votre disposition afin de vous aider dans votre démarche. Il est disponible sur demande auprès de la LPO Mission Rapaces ou en ligne sur le site : http://pelerin.lpo.fr/.Sachez qu’un autre document relatif à l’aménagement d’aires artificielles sur des bâtiments urbains a récemment été rédigé par nos confrères de la RSPB, Nick Dixon et Colin Shawyer. Ce dernier est disponible auprès de la LPO Mission Rapaces.

• La LPO Mission Rapaces •

Le faucon pèlerin en milieu naturelBilan 2009

C’est la première année depuis que le faucon pèlerin bénéficie d’une surveillance de ces aires, initiée dès 1965 sur l’Arc jurassien, qu’un tel effectif de couples est suivi : 733 couples ont en effet été contrôlés en 2009, soit près de 60 % de la population nicheuse ! Grâce à cette exceptionnelle mobilisation des pèlerinologues et l’extension (ou la reprise) du suivi à de nouveaux secteurs, 1 163 sites sur les 1 441 sites connus

ont été contrôlés. 873 d’entre eux étaient occupés dont 746 par un couple adulte, 466 par un couple producteur et 385 par un couple ayant produit des jeunes à l’envol.Globalement, la tendance nationale est toujours contrastée et semblable à celles des années précédentes (et cela pour les mêmes raisons). Les paramètres de reproduction sont toutefois en baisse par rapport à 2008 : la productivité passe de 1,33 à 1,22 ; le nombre de

jeunes à l’envol par couple producteur atteint 1,92 contre 2,03 en 2008. La taille des nichées est en revanche plus élevée en 2009 (2,31) qu’en 2008 (2,26), et pour cause un taux d’échec élevé (18 %) et supérieur à celui de 2008 (11 %).

• Fabienne David • LPO Mission Rapaces • [email protected] • Bilan complet à paraître dans les Cahiers de la Surveillance 2009

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Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin

LPO Mission Rapaces - Les notes du pèlerin n° 15 et 16 - mars 2010 - �

Synthèse du suivi du faucon pèlerin en 2009

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- Les notes du pèlerin n° 15 et 16 - mars 2010 - LPO Mission Rapaces �

Le premier juin 2009, à l’occasion d’une tournée de contrôle de la reproduction des couples de faucons pèlerins de la vallée de la Loue (département du Doubs, Eet de la France), nous avons assisté à la destruction d’une nichée de pèlerins par un couple de grands corbeaux.

SituationLe couple de faucons est cantonné à l’extrémité ouest d’une falaise orientée sud, longue d’un kilomètre et haute de 20 à 25 mètres. L’aire est un trou naturel à 480 mètres d’altitude, hors de portée des prédateurs terrestres, que nous avons aménagé de façon à le rendre accessible aux faucons et propice à leur nidification – 50 centimètres de large pour 1,50 mètre de profondeur environ. Un couple de grands corbeaux niche dans une falaise 1 800 mètres au sud-ouest, à une altitude inférieure de 140 mètres, de sorte que les deux espèces ne se sont probablement pas ou peu rencontrées et confrontées lors des pariades.

ObservationsNous sommes en position un kilomètre au sud du site à 9h30. Après un quart d’heure d’observation, le contre-jour nous permet de distinguer tout juste la présence d’un, sans doute de deux jeunes âgés de 20 à 25 jours – âge estimé d’après l’aspect du plumage (duvet blanc, pointes des rémiges à peine perceptibles) et des déplacements instables et hésitants du jeune le plus visible. Les mauvaises conditions d’observation nous incitent à poursuivre notre prospection pour revenir sur le site en fin d’après-midi, comptant sur une meilleure visibilité, le soleil étant alors dans notre dos.De retour vers 16h30, deux oisillons sont aussitôt repérés dans la partie ombragée de l’aire, à gauche. Dès lors nous consacrons une heure d’observation pour détecter la présence éventuelle d’autres jeunes. Mais le matériel optique à peine installé, un couple de grands corbeaux arrive en planant à mi-hauteur de la falaise venant du sud-ouest. Le premier

Prédation de jeunes faucons pèlerins par un couple de grands corbeaux

décrit un orbe devant la paroi et pénètre sans hésitation dans la cavité où, immédiatement, il frappe le jeune faucon le plus proche, puis le prend dans le bec. Relâché et repris à plusieurs reprises, le fauconneau tombe finalement au bord de la cavité et, alors qu’il bouge encore, bascule dans le vide. Arrivé dans l’intervalle, le deuxième corbeau s’en prend à l’autre fauconneau qui est bientôt frappé du bec par les deux corvidés. Comme le premier corbeau commence à dépecer le poussin, son partenaire disparaît au fond de l’aire pour réapparaître avec un troisième jeune dans le bec. Le poussin est transporté jusqu’à l’entrée de l’aire et lâché directement dans le vide, après quoi l’oiseau rejoint son congénère et participe au dépeçage. La scène a duré tout au plus trois minutes.À la fois surpris et dépités par ce spectacle inattendu, nous décidons de nous séparer et de poursuivre la prospection en d’autres sites, supposant que les grands corbeaux iront ensuite récupérer les deux autres fauconneaux au pied de la falaise après avoir consommé le premier.

Autres cas et hypothèsesR.-J. Monneret a déjà observé deux fois une prédation du grand corbeau sur le pèlerin :

- une première fois en mars 1998, alors que la ponte venait de débuter. Les grands corbeaux ont profité de l’absence de la femelle pèlerin pour lui dérober le premier oeuf – ce qui, en définitive, n’a pas été préjudiciable à la reproduction puisque le pèlerin a poursuivi sa ponte les jours suivants, donnant trois jeunes à l’envol ;- la deuxième fois en mai de la même année sur un autre site, le couple de grands corbeaux a tué les deux jeunes pèlerins d’une vingtaine de jours, juste avant que la femelle de faucon n’intervienne, mais trop tard (Monneret 2000).En outre, récemment et plusieurs fois par le passé, alors que ni le grand-duc – à l’époque absent de la région – ni les mustélidés ne pouvaient être incriminés, nous avons constaté que de jeunes faucons âgés de 10 à 20 jours avaient disparu d’aires pas très éloignées (un à deux kilomètres) de couples de grands corbeaux cantonnés. Nous avons aussi constaté à plusieurs reprises que, après le stationnement temporaire de bandes de grands corbeaux immatures près de sites occupés par des couples de pèlerins nicheurs, aucune reproduction n’avait abouti.En revanche, il existe plusieurs centaines de cas où les deux espèces cohabitent et se reproduisent avec succès à faible

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Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin

LPO Mission Rapaces - Les notes du pèlerin n° 15 et 16 - mars 2010 - �

distance (moins de 500 mètres, plus de 15 fois à 10/20 mètres, une fois même à 5 mètres seulement ; voir aussi Beuchat 2004).Il paraît donc résulter de ces observations plus ou moins explicites que la cohabitation rapprochée des deux espèces ne semble pas influer négativement sur le succès reproducteur de l’une ou de l’autre, alors qu’au contraire la présence plus éloignée du grand corbeau pourrait déboucher sur la destruction de pontes ou de nichées de faucons (Gustafson 2005). Ces observations laissent à penser que les comportements agressifs du pèlerin à l’encontre du grand corbeau, d’autant plus violents et fréquents que les couples nichent à faible distance, mettraient en place une hiérarchie et une situation de « respect » ou de crainte, qui n’inciterait pas le grand corvidé à s’en prendre à une nichée de pèlerins, « sachant ce qu’il en coûte » (Monneret 1974).Au contraire, quand les deux espèces nichent à plus grande distance, les confrontations moins nombreuses, voire inexistantes, ne joueraient plus leur fonction dissuasive ou « éducative ». D’autre part, dans ce cas de figure, la femelle de faucon, normalement « en charge » de la défense interspécifique, étant rarement confrontée au grand corbeau près de son aire, finirait par « baisser la garde » et, en s’éloignant plus loin et plus longtemps de sa progéniture, créerait des conditions favorables à l’intrusion du grand corbeau.Ces observations et interprétations nous semblent pouvoir être rapprochées

de situations similaires mettant en jeu le grand corbeau et le grand-duc. Il est arrivé à plusieurs reprises ces dernières années – par exemple deux fois en 2008 et en 2009 – dans des falaises de dimensions modestes occupées simultanément par le grand-duc, le grand corbeau et le pèlerin, que ce dernier, perturbé par la présence du nocturne, ne se reproduise pas au contraire du corvidé. Dans ces cas-là, René Ruffinoni et son fils Frédéric, ont observé les harcèlements incessants du corbeau à l’encontre du grand-duc, chaque fois que ce dernier était repéré, même sous le couvert des arbres. Le nocturne était survolé, forcé à décoller, poursuivi en criant et attaqué à coups de bec, ou se faisait même tirer les plumes jusque sur son aire. Plus comique encore cette année, sur un site près de Salins dans le Jura français, les deux grands corbeaux, après avoir repéré le grand-duc caché dans un arbre au-dessus de la falaise, sont allés le persécuter, l’un secouant une branche pour le frapper avec les feuilles de l’extrémité, l’autre le poursuivant et le frappant du bec quand il s’est finalement envolé pour trouver un abri plus sûr.Le pèlerin, quant à lui, moins enclin et moins apte que le grand corbeau à pénétrer en sous-bois pour harceler ou poursuivre son ennemi naturel, n’a donc pas la possibilité « d’inculquer » au grand-duc la crainte nécessaire à sa propre tranquillité (Brambilla et al. 2006). À la fin du compte, le grand corbeau s’est reproduit à chaque fois avec succès, alors que le pèlerin a échoué.Plus généralement, le

comportement plus craintif et moins adaptable du pèlerin, au contraire de celui du grand corbeau, plus apte par nature à saisir les opportunités, favorise l’établissement de situations au cours desquelles un faucon éloigné de son site de reproduction par un dérangement, même de courte durée, verra sa nichée détruite par le grand corbeau. Ces interactions ne sont malheureusement pas toujours bien intégrées par certains naturalistes et/ou photographes, qui n’hésitent pas à accéder au sommet des falaises en période de reproduction, au risque de faire échouer les nichées qu’ils voudraient étudier, en provoquant des réactions « en cascade », dont ils ne perçoivent pas la portée. A cet égard, la pratique mal contrôlée d’activités de plein air, telle que l’escalade, joue un rôle particulièrement néfaste (Brambilla et al. 2004).

ConclusionCes quelques exemples, même peu nombreux car largement tributaires d’observations fortuites, nous paraissent néanmoins apporter une confirmation de plus à la fonction positive de l’agressivité interspécifique pour la préservation des espèces, mais aussi à l’impact important de la prédation sur le taux de réussite des nichées.

• René-Jean Monneret,Christian Bulle et René Ruffinoni • Coordinateurs pèlerin Jura et Doubs • [email protected] • Nos Oiseaux 56 : 231-234 (2009)

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- Les notes du pèlerin n° 15 et 16 - mars 2010 - LPO Mission Rapaces �

Capture d’un océaniteSitué sur une falaise calcaire du littoral du Bessin au nord-ouest du département du Calvados, le spot de seawatching de la Pointe du Hoc est le cadre d’un suivi régulier de la migration active en période postnuptiale. Le vent d’ouest qui souffle ce 30 novembre 2009 et la marée haute constituent les conditions idéales pour un passage rapproché des oiseaux et motivent ma présence sur le spot dès le lever du jour. Au premier coup de lunette sur la mer fortement agitée, je capte un oiseau sombre de petite taille qui se déplace en voletant de vagues en vagues. Ce comportement caractéristique me permet d’identifier

Scène de chasse originaleLe 12 janvier 2009, en fin d’après-midi, alors que la lumière demeure encore correcte, malgré un ciel sombre de lourds nuages, je me rends, en fin de marée montante à Trégueiller, site bien connu des ornithologues, sur la commune de Plounéour-Trez. Niché au fond de la baie de Goulven, il constituait il y a peu de temps un lieu de reposoir privilégié pour les limicoles de la réserve ornithologique. Les dépôts sableux se sont depuis lors déplacés, et ce site a peu à peu été déserté par les oiseaux.Ce soir, comme bien souvent, peu d’oiseaux sont au rendez-vous : une poignée de pluviers argentés, mêlés à de rares bécasseaux, maubèches et variables. Au fond, en limite du marais,

on peut distinguer les silhouettes des courlis cendrés, barges rousses, mais aussi bernaches cravants, tadornes de Belon et canards siffleurs. Un peu plus loin encore, quelques spatules se toilettent paisiblement.Au premier plan, à vingt mètres de moi, deux faucons pèlerins sont posés nonchalamment, du moins en apparence, sur des mottes proéminentes de la vasière. Je guide ma longue-vue sur l’ensemble de la scène présente, tout en gardant un œil vigilant sur les deux rapaces. Les conditions d’observation sont bonnes. Vent et clapot, souvent persistants en cette saison, ont sur le moment fait preuve de modération. Rien de particulier ne semble pourtant se laisser voir.

Un court moment d’inattention de ma part a suffi à l’envol des rapaces… et ce ne semble pas être pour une promenade de santé. Au même moment, le petit groupe constitué des pluviers et bécasseaux a lui aussi pris son envol. Les autres acteurs, plus éloignés, n’ont pas bougé. Très vite, une chasse bien orchestrée se déroule sous mes yeux. Un bécasseau maubèche s’est détaché du groupe. Poursuivi par les deux faucons pèlerins, il s’active à changer sans cesse de direction pour tenter de les semer. Mais les poursuivants n’en démordent pas et gagnent même dangereusement

facilement un océanite mais la distance et la luminosité moyenne m’interdisent toute détermination spécifique. Néanmoins l’oiseau s’approche lentement et je m’applique à le conserver dans le champ de la lunette.Mais soudain, alors que quelques détails du plumage deviennent perceptibles, un faucon pèlerin adulte surgit, « cueille » l’océanite à la surface de la mer et reprend la direction de la falaise en me survolant avec sa proie entre ses serres.Le faucon pèlerin est un hôte régulier du secteur puisqu’il s’y reproduit depuis 2003. D’autres actes de « prédation marine » ont déjà été

du terrain. Au moment où l’un d’eux s’apprête à le capturer, le bécasseau, qui vole à deux mètres au-dessus de l’eau, descend de façon imprévisible et s’y pose avec une surprenante aisance.

Cela se passe tout près de moi et les conditions d’observation sont excellentes. Aux jumelles, le bécasseau semble quelque peu rassuré, ainsi posé à quelques mètres du rivage. Il ne manifeste pas de comportement apparent de panique. Il n’a pas été percuté par l’un des rapaces et semble en parfaite santé. L’attitude des poursuivants paraît surprenante. Sont-ils désappointés, hésitants, surpris de la nouvelle tournure des choses ? Ce moment est de courte durée. Le plus corpulent des prédateurs, très probablement une femelle, effectue une volte-face et perd rapidement de l’altitude en s’approchant de l’objet de sa convoitise. En frôlant celui-ci, il le cueille littéralement dans ses serres, l’arrachant des eaux. Le faucon n’a quasiment pas ralenti sa vitesse au moment de la capture. Il a déjà repris de l’altitude et s’éloigne pour se restaurer. Le second faucon, simple figurant, s’éloigne lui-aussi, mais bredouille.

• Pierre Léon • Groupe ornithologique breton •[email protected]

observés et concernent des oiseaux en stationnement sur le platier au pied de la falaise (bécasseaux variable et maubèche, courlis corlieu) ou en vol au dessus de la mer (mouette pygmée, guifette noire).La fulgurance de l’attaque du faucon pèlerin sur cet océanite, définitivement indéterminé, me laissera toujours un sentiment mêlé d’admiration et de frustration.

• Gilbert Vimard • Groupe ornithologique et naturaliste du Nord-Pas-de-Calais •[email protected]

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Plusieurs centaines (voire plusieurs milliers) de faucons pèlerins ont été bagués en Europe ces dernières années, la France étant l’un des rares pays où aucun programme n’est en cours. Ces études concernent parfois une proportion importante de la population (dans le sud de la Suède où l’objectif est de baguer l’ensemble des poussins, environ un millier l’ont été en dix ans…). Généralement ces oiseaux possèdent deux bagues dont l’une au moins est colorée et sur laquelle un code alphanumérique apparaît. Pour celui qui dispose d’une longue-vue et de bonnes conditions de lumière, la couleur peut être distinguée à 300 mètres et le code lu jusqu’à 200 mètres.

Certes, l’espèce doit s’observer le plus souvent à bonne distance, mais il est probable que le faible nombre de reprises en France résulte de l’inattention des observateurs : on ne remarque les bagues que si l’on pense à contrôler leur présence éventuelle.A titre d’exemple, deux contrôles ont été réalisés sur des sites de nidification. Sur la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), la femelle était originaire d’une falaise belge. A Belle-Île (Morbihan), une femelle provenait d’une falaise maritime du pays basque espagnol. On peut également citer le cas d’un mâle adulte, né sur une falaise de Cornouailles britannique et actuellement établi sur un

phare finistérien qu’il occupe très fidèlement depuis son premier été.Pour plus de détails sur les bagues et les programmes, consultez le site pèlerin http://pelerin.lpo.fr/ ou le site suivant http://www.cr-birding.be/. Si vous observez un faucon pèlerin bagué, vous trouverez sur ce dernier les coordonnées du responsable du projet (envoyez également le détail de vos observations à la LPO Mission Rapaces, qui sera très intéressée par les données recueillies auprès des bagueurs).

• Erwan Cozic • Coordinateur pèlerin Bretagne •[email protected]

Contrôles d’oiseaux bagués

International

Les faucons pèlerins urbains sont plus intoxiqués par les substances présentes dans les retardateurs de flamme que les faucons pèlerins ruraux

Les faucons pèlerins établis dans certaines des plus grandes villes de Californie présentent des niveaux plus élevés d’agents ignifuges que ceux des côtes ou des zones rurales, selon une étude qui a mesuré le taux de produits chimiques dans les œufs des oiseaux. Les œufs des faucons pèlerins qui vivent dans les plus importantes zones urbaines de Californie ont un taux cinq fois plus élevé de substances chimiques présentes dans les retardateurs de flamme que les œufs collectés dans des

nids situés en zones rurales ou côtières. Ces données laissent penser que la santé des rapaces urbains est plus menacée en raison de leur exposition à ces substances que ceux qui vivent dans des régions moins peuplées. Les diphényléthers polybromés (PBDE) sont utilisés dans de nombreux produits depuis les années 1970 car ils ont une action ignifuge sur les tapis, meubles, rideaux… Comme les polycholorobiphényles (PCB), ils sont très utilisés. Leur rejet n’est pas contrôlé

et leurs molécules sont très persistantes, ce qui a provoqué une large contamination environnementale et suscité des inquiétudes quant aux effets potentiels sur la santé de la faune sauvage et des humains. Les PBDE se logent dans les graisses et se retrouvent à un fort degré de concentration chez les prédateurs qui sont au sommet de la chaîne alimentaire. Les taux de PBDE sont en augmentation chez les humains et la faune

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- Les notes du pèlerin n° 15 et 16 - mars 2010 - LPO Mission Rapaces �0

sauvage. Cependant, une réduction de la production et des interdictions prononcées en Amérique du Nord ces dernières années vont peut-être renverser la tendance dans le futur. Les faucons pèlerins se nourrissent d’autres oiseaux comme les canards, les pigeons, les étourneaux… Et leur position au sommet de la chaîne alimentaireles rend donc plus susceptibles d’accumuler des polluants persistants. Les populations de faucons pèlerins ont effectivement décliné dans les années 1950 et 1960 car les hautes concentrations en dichlorophényltrichlorométhane (DDT) ont eu pour effet de diminuer l’épaisseur des coquilles de leurs œufs, empêchant les couvées d’arriver à terme. Les faucons pèlerins ne sont plus sur la liste des espèces en danger aux Etats-Unis. Il n’en reste pas moins que des menaces potentielles pèsent sur leur santé suite à leur exposition

aux substances présentes dans les retardateurs de flamme. On sait que ces produits chimiques affectent la reproduction et le système immunitaire chez d’autres espèces d’oiseaux. Pour mener à bien l’étude citée, 90 œufs de faucons pèlerins et sept oisillons ont été pris au nid (situés, en zone urbaine, sur le haut des bâtiments) pendant 22 ans (1986 à 2007) dans des villes de Californie telles San Diego, San Francisco ou Los Angeles et dans des régions côtières ou rurales très éloignées des grands centres urbains. Les PBDE et les PCB ont été analysés dans ces échantillons. Les concentrations de PBDE se sont révélées cinq fois plus importantes (10,1 ppm) dans les œufs « urbains » que dans les œufs « côtiers » (2,38 ppm) ou « ruraux » (1,61 ppm). Cela s’explique par une plus grande utilisation de ces produits et donc un plus grand rejet dans les zones urbaines. Le taux de ces substances dans les œufs a triplé sur les 20 ans qu’a duré l’étude.

Evaluation complémentairedes contaminants environnementaux dans les proies aviaires des faucons pèlerins

Résumé – Une faible population de faucons pèlerins (Falco peregrinus anatum) résidant dans la région du Big Bend, au Texas, éprouve des difficultés à se reproduire depuis 1990. Dans le cadre de notre évaluation des effets de contaminants environnementaux sur le faucon pèlerin, nous avons collecté des espèces représentatives de proies aviaires durant l’année 2001 à Mariscal Canyon, dans le parc national de Big Bend. Les carcasses aviaires ont été analysées pour savoir si elles contenaient des contaminants inorganiques ou organochlorés. Une concentration élevée de sélénium (Se) et de mercure (Hg) (jusqu’à 11 et 2,2 mg/g de masse sèche, respectivement) a été trouvée dans certaines proies aviaires, et les difficultés de reproduction du faucon pèlerin dans le parc national de Big Bend peuvent y être imputées. D’autres éléments inorganiques ont été détectés, mais dans des concentrations inférieures à celles étant considérées

comme affectant la reproduction ou bien associées à d’autres effets délétères sur les oiseaux. Parmi toutes les substances organochlorées analysées, seuls le DDE (métabolite du dichlorophényltrichloroéthane DDT) et le polychrolobiphényle total (PCB) étaient présents en quantité supérieure au seuil de détection chez toutes les espèces, mais en faible concentration.

Notre étude confirme donc l’hypothèse selon laquelle la présence de contaminants dans les proies aviaires potentielles des faucons pèlerins de la région du Big Bend est impliquée dans l’incapacité à se reproduire observée chez cette espèce depuis 1990. • Mora M. et al. (2007) • « Further assessment of environmental contaminants in avian prey of the peregrine falcon in big bend national park, Texas » • The Southwestern Naturalist 52(1) : 54–59 •Traduction par Laura Epinoux •Article complet disponible auprès de la LPO Mission Rapaces

La chasse nocturne du faucon pèlerin sur des oiseaux évoluant dans les projecteurs éclairant des bâtiments élevés

Depuis quelques décennies, la reproduction du faucon pèlerin en milieu bâti a considérablement augmenté. Cette réalité doit être comprise comme une adaptation aux meilleures conditions de vie en milieu urbain. Dans ce contexte, la chasse de nuit autour de constructions éclairées par des projecteurs est un comportement remarquable. Car des oiseaux pris de cette façon sont des proies faciles. Il s’agit d’espèces qui se déplacent de nuit lors de migrations et qui peuvent survoler des zones urbaines. Dès qu’ils arrivent dans le rayonnement des projecteurs, ils peuvent être facilement capturés par le faucon pèlerin surgissant de l’obscurité.

Dans les faits- Berlin : un couple est installé sur la Marienkirche, près de la tour T.V. éclairée 24 heures sur 24. L’activité de chasse du mâle commence tard le soir sur des alouettes et des grives en migration.

Sensibilisation

Par contre, les taux de PCB dans les œufs n’ont pas changé, ni en zone urbaine, ni en zone rurale ou côtière, sur la même période. Les concentrations de PDBE dans les œufs correspondent à celles dont on sait qu’elles ont des effets néfastes sur la croissance et le développement chez d’autres espèces de faucons.Les résultats de cette étude montrent que le danger lié à l’exposition aux substances présentes dans les retardateurs de flamme est supérieur pour le faucon urbain que pour ceux qui vivent dans des zones moins peuplées.

• Park J-S. et al. (2009) • « Time-trends and congener profiles of PBDEs and PCBs in California Peregrine falcons (Falco peregrinus) » • Environmental Science and Technology •Synopsis de Karen Kidd • Traduction de l’anglais par Claudine Caillet

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- A Cologne, la situation est assez semblable à celle que l’on connaît à Belfort et à Mulhouse.- Oberhausen est cité avec une spécialisation sur la mouette rieuse. - Le couple de Nancy nicheur depuis 2004 est mentionné.- Belgique, sur la cathédrale de Bruxelles, on signale entre autre la prise de grèbes jougris !- Hollande du Sud, sur des cheminées s’élevant à 120 mètres et à 180 mètres, restes d’oiseaux d’eau. - Arnhem, Hollande: le 6 avril 2007, en une nuit, le mâle a pris cinq grèbes castagneux, deux bécassines des marais, un râle d’eau et une alouette des champs (proies trouvées non consommées)- Grande-Bretagne, à Exeter :

limicoles et sarcelles d’hiver, et à Bristol, Bath : sur 5 275 restes de proies, fort pourcentage de migrateurs nocturnes.- Pologne. à Varsovie, un couple est installé sur le palais de la culture. En 1998/1999, on a notamment trouvé 33 grives et huit râles des genets. Une caméra vidéo permet de voir les jeunes au nid. Le nourrissage nocturne a été observé. + Wloclawek : sur une cheminée, à l’occasion d’un contrôle, sur 38 restes, cinq râles des genets et deux râles d’eau. « L’offre en proies est énorme ».- République tchèque, Pilsen : cailles, limicoles, râles, trois chiroptères dont la grande noctule. Dans le spectre alimentaire de

ces oiseaux chassés la nuit : grèbes (surtout castagneux), petits canards (sarcelle d’hiver surtout), cailles, râles, limicoles, bécasses des bois et pluviers dorés ainsi qu’alouettes et grives. Raretés : phalarope à bec étroit (Mulhouse), sterne arctique (Koln), chevêche (Pilsen), alouette hausse-col et blongios nain (Berlin).

• Theodor Mebs (2009) • « Die nachtliche Jagd des Wanderfàlken auf Vogel im Scheinwerferlicht von ange Bauwerken - Ein überblick über dokumentirte Falle in Europa » • Vogelwelt 130 : 107 - 113 •Traduction résumée de l’anglais par Daniel Daske • Article complet disponible auprès de la LPO Mission Rapaces

Sensibilisation

Conventions

Convention LPO/ONCFS

Une convention vient tout récemment d’être signée entre la LPO et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) pour une durée de trois ans reconductible. L’objet de cette convention est de promouvoir la collaboration entre les deux partenaires et d’en définir les modalités de mises en œuvre. Ainsi elle constitue un cadre aux conventions signées sur des actions communes précises, dites « conventions particulières ».

Concrètement, la première application de cette convention consiste en la création d’un comité de pilotage composé de six représentants des deux organismes. Ce comité aura pour vocation d’assurer le suivi de la mise en œuvre de la convention et des projets réalisés en commun.De plus, les deux organismes s’engagent d’une part à échanger leurs connaissances (accès fonds documentaire, échange et co-rédaction de publications), mais aussi

leurs compétences pour améliorer la préservation de la biodiversité et la gestion des espaces naturels. Les domaines d’intervention principalement cités sont les suivants mais ne sont pas exhaustifs : suivi de l’avifaune et de ses habitats (enquête et suivi sanitaire), plans nationaux d’actions en faveur d’espèces d’oiseaux (concertation), gestion des zones humides (co-gestion, co-animation), agriculture et biodiversité (échange

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d’information) et surveillance et police de la nature (appui terrain, veille Internet).La mise en œuvre de ces actions passera par l’établissement de conventions particulières. Mais il est à rappeler qu’au plan local, des conventions de partenariats entre les deux organismes existent déjà concernant le faucon pèlerin. C’est le cas notamment en Auvergne et dans le Lot. • Mathilde Guittet • LPO Mission Rapaces •[email protected]

Convention LPO/FFVL

Le 17 mars 2009, la Fédération française de vol libre (FFVL) et la LPO ont signé une convention qui scelle au niveau national leur partenariat. Les objectifs de cette convention sont de concilier la pratique du vol libre et la préservation de la biodiversité. Cette convention permet d’assurer une veille conjointe sur les sites à enjeux, de développer l’échange d’informations sur les espèces et les sites sensibles, de sensibiliser les pratiquants, les professionnels et les cadres de la fédération et enfin d’apporter une aide à la résolution des conflits locaux éventuels. Une première réunion entre la LPO et la FFVL a permis de définir concrètement les actions à mettre en œuvre : recensement des expériences locales de prise en compte du patrimoine naturel dans les pratiques des clubs, écoles et professionnels de vol libre, incitation à une gestion environnementale des rencontres et compétitions, notamment la possibilité d’intégrer dans les règlements des compétitions des balises d’exclusion correspondant aux zones sensibles à ne pas survoler, réflexion sur les contenus de formation… Ainsi après un an de partenariat, cette convention a déjà permis d’entreprendre plusieurs actions des Pyrénées à l’Arc alpin en passant par les façades littorales.

• Pascal Orabi • LPO Mission Rapaces •[email protected]

Exemple concret de partenariat

A cheval sur les départements des deux Savoie, le massif des Bauges, îlot de verdure au milieu de grandes vallées alpines, est traversé par de grandes falaises calcaires qui structurent ses paysages emblématiques. C’est un territoire montagnard rural où les espèces rupestres occupent une place emblématique parmi une faune de montagne diversifiée. Six couples d’aigles royaux et 21 couples de faucons pèlerins se partagent notamment les falaises du massif dont plus de la moitié sont dans des sites Natura 2000, désignés au titre des deux directives (« Habitats » et « Oiseaux »).Pour préserver cette biodiversité tout en permettant aux activités de pleine nature de se développer sur son territoire, le Parc naturel régional du massif des Bauges travaille depuis 2004 à la sensibilisation des publics sportifs au respect des sites de reproduction de ces deux espèces de rapaces rupestres. Cette démarche, développée petit à petit en fonction des besoins et des attentes de ses partenaires ornithologues (CORA Savoie et LPO Haute-Savoie) et de ses partenaires sportifs (grimpeurs, vélivoles et libéristes notamment), a permis de mettre en place plusieurs projets de sensibilisation.

Le « suivi partenarial » en 2004, a permis d’impliquer côte à côte ornithologues et sportifs dans le recensement des populations d’aigles royaux et de faucons pèlerins du massif. Ce programme de suivi scientifique de la reproduction de ces deux espèces a ainsi offert la possibilité à deux mondes qui ne se côtoyaient pas, de se rencontrer et d’échanger sur leurs connaissances et leurs expériences au pied des falaises abritant ces oiseaux emblématiques. Soulignons que ce partenariat a permis de découvrir la richesse des connaissances aérologiques des libéristes et des vélivoles permettant de mieux connaître, comprendre et

anticiper le comportement des oiseaux en vol (très utile pour optimiser les sorties sur le terrain !). Depuis cette année d’ailleurs, est inclus aux fiches de suivi un volet « conditions aérologiques » afin d’analyser le comportement des oiseaux observés en fonction de celles-ci. Le PNR du massif des Bauges cherche à orienter le développement des sports pratiqués dans les milieux rupestres (escalade, vol libre et vol à voile) vers des pratiques plus responsables, plus respectueuses des espèces présentes et donc, plus durables.Il a donc développé le concept des « schémas de cohérence » des activités sportives de pleine nature. Cet outil permet, dans un cadre concerté avec les différents acteurs liés à ces milieux (professionnels, clubs, pratiquants, fédérations, ornithologues, botanistes,

structures touristiques etc.), d’identifier les points de conflits d’usage, d’en trouver les pistes de résolution et d’envisager un développement des pratiques respectueux des milieux. Les suivis partenariaux font partie intégrante de ces schémas par l’apport de connaissance qu’ils génèrent et la connaissance mutuelle des interlocuteurs sportifs et ornithologues.En 2004 et 2005, les schémas de cohérence sur les pratiques de l’escalade et du canyon ont ainsi vu le jour, permettant, notamment pour l’escalade, de résoudre par la concertation un conflit d’usage sur un site où niche un couple de faucons pèlerins.

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Les rapaces diurnes et les pratiquants de sports aériens poursuivent le même objectif : trouver les meilleures ascendances permettant de s’élever facilement dans les airs...Ainsi, face au constat que de nombreux sites de nidification des deux espèces suivies étaient également des sites de pratiques du vol libre et du vol à voile (et donc des sites de conflits potentiels), un partenariat entre le parc et la LPO Haute-Savoie a vu le jour en novembre 2009 afin de communiquer plus largement sur les besoins de quiétude des rapaces durant leur cycle de reproduction et sur les modalités de contournement des sites où la reproduction est en cours.Ce partenariat a permis de mettre plus de moyens en œuvre pour soutenir cette démarche et de l’appliquer à ces deux sports très développés le long des falaises du massif des Bauges.Un nouveau schéma de cohérence est donc en cours

d’élaboration depuis 2010, piloté par Julie Frachon, chargée d’études LPO pour le parc des Bauges. Il permet notamment de mettre en place des modules de sensibilisation des pratiquants à la reconnaissance des rapaces et à la connaissance de leurs besoins vitaux. Cette initiative, soutenue par le Comité départemental de vol libre de la Savoie, se veut adaptée au public libériste et à leur pratique sportive. Elle permet notamment aux participants de repartir, d’une part en connaissant les rapaces qu’ils sont susceptibles de croiser en vol sur le massif, et d’autre part en ayant des clés d’interprétation du comportement des rapaces leur permettant d’adapter leur vol en cas de rencontre et de limiter ainsi le dérangement provoqué par leur aile. C’est également un temps d’échange fantastique où les libéristes font preuve d’une sensibilité et d’un intérêt extraordinaires envers leurs « compagnons de vol ».

D’autres projets sont en cours pour l’année 2010 concernant le développement de ce partenariat, et la diffusion de savoirs naturalistes au sein du public libériste. Ainsi le PNR du massif des Bauges et la LPO Haute-Savoie seront présents conjointement sur l’Annecy Parapente Expo, salon du parapente se tenant début mai en Haute-Savoie, pour présenter les enjeux des milieux rupestres ; la mise en place de panneaux d’informations sur les sites de pratiques, la construction d’une mallette pédagogique « A la rencontre des rapaces » et la diffusion d’une plaquette de sensibilisation aux enjeux avifaunistiques des falaises sont également en cours. Affaire à suivre !

• Julie Frachon • Chargée d’études LPO pour le PNR du massif des Bauges •[email protected]

Evènement

A l’initiative de la LPO Tarn et de la LPO Mission Rapaces, un colloque sur le faucon pèlerin aura lieu les 19 et 20 novembre prochain à Albi (Tarn).

Les thématiques proposées sont les suivantes : - le faucon pèlerin en milieu naturel : point sur l’amélioration des connaissances (écologie, dynamique des populations, relations avec le grand-duc…),

Colloque faucon pèlerin19 & 20 novembre 2010, Albi

- faucon pèlerin et activités de pleine nature : quel partage de l’espace ?-le faucon pèlerin en milieu urbain : point sur les expériences, les connaissances (écoéthologie, biologie…) et sa dynamique d’évolution,- quelles valorisations autour de sa nidification en milieu urbain ?

Adressez-nous vos propositions de communication dès maintenant (contact utile : [email protected]). Toutes

vos suggestions sont également les bienvenues.Nous vous tiendrons informés ultérieurement du pré-programme, ainsi que des modalités d’inscriptions et de réservations.

Merci de réserver ces dates dès maintenant et à bientôt !

• La LPO Tarn et la LPO Mission Rapaces

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- Les notes du pèlerin n° 15 et 16 - mars 2010 - LPO Mission Rapaces ��

BibliographiePeregrine Falcon Populations - Status and Perspectives in the 21st centurySielicki J. et Mizera T. (2009), 800 p. (environ 119 euros)

Ce livre est la plus grande anthologie d’études relatives aux faucons pèlerins en Europe. Il rassemble des études présentées à la seconde conférence internationale sur les faucons pèlerins qui s’est tenue du 19 au 23 septembre 2007 à Piotrowo, près de Poznan, en Pologne.Les études qui figurent dans le livre proviennent de Pologne, de République

tchèque, de Slovaquie, de Hongrie, de Bulgarie, de Roumanie, de Croatie, de Russie (zones européenne et asiatique), d’Ukraine, de Biélorussie, d’Arménie, de Suède, de Finlande, de Norvège, du Danemark, d’Allemagne, de France, d’Espagne, d’Italie, d’Autriche et du Royaume-Uni.Outre ces présentations européennes, l’oeuvre rassemble des études issues d’autres continents : Etats-Unis, Australie, Afrique du Sud, Israël, Malaisie, Inde et Argentine.Enfin, il comprend des études sur les faucons sacres, qui comparent cette espèce avec celle des pèlerins, ainsi que des études menées dans leur bastion d’Europe centrale : Hongrie, République tchèque et Slovaquie.

• Résumé traduit de l’anglais par Laura Epinoux • http://www.nhbs.com/peregrine_falcon_populations_tefno_163413.html&tab_tag=desc

Les notes du pèlerin

Bulletin de liaison du réseau « faucon pèlerin », disponible sur le web (http://pelerin.lpo.fr)

Avec le soutien de la Région Ile-de-France, de la société Cemex et des donateurs de la LPO

LPO © 2010 - papier recyclé

Réalisation : LPO Mission Rapaces, 62 rue Bargue, 75015 Paris, [email protected]

Conception & réalisation : Mathilde Guittet, Fabienne David et Yvan Tariel ; Relecture : Danièle Monier

D’après une maquette de la tomate bleue

Appel à contributionsVoilà maintenant six ans que le bulletin de liaison du réseau Les notes du pèlerin existe, et plus de deux ans pour le site web dédié à cette espèce http://pelerin.lpo.fr. Ces deux outils, diffusés à large échelle pour l’un et fortement fréquenté pour l’autre, connaissent un franc succès, notamment grâce à toutes celles et ceux qui les enrichissent. Merci à vous !Continuez à nous transmettre (à [email protected])

toutes les informations que vous souhaitez faire connaître à l’ensemble du réseau : brèves, articles, illustrations et photos sont les bienvenus !Il en va de même pour vos suggestions et conseils afin d’encore améliorer ces deux outils de communication.D’avance merci pour vos contributions.

• La LPO Mission Rapaces

photo : F. Croset ©