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LesmythesfondateursdeGilgameshàNoé

Dumêmeauteur

Lesfemmesdanslatourmente,Rennes,Ouest-France,1988.Lesfemmesdansl’OuestauXIXesiècle,Rennes,Ouest-France,

1990.Protestantsdel’Ouest:Bretagne,Normandie,Poitou,Rennes,

Ouest-France,1993.Monsieur Monod, scientifique, voyageur et protestant, Arles,

ActesSud,1994;Babeln°445.ÎledeRé,Rennes,Ouest-France,1996.Femmesdel’îledeRé,Rennes,Ouest-France,1996.La guerre des religions dans la France de l’Ouest : Poitou,

Aunis, Saintonge, 1534-1610, La Crèche, Geste éditions,1997.

Catherine de Parthenay, duchesse de Rohan, protestanteinsoumise(1554-1631),Paris,Perrin,1998.

LaRochelleetlesprotestantsduXVIeauXXesiècle,LaCrèche,Gesteéditions,1999.

François de laNoue, « Bras de fer » (1531-1591),Ampélos,2012. Théodore Monod, une vie spirituelle, Arles, ActesSud,2004.

Protestants en Aunis-Saintonge au XIXe siècle, La Rochelle,ÊtreetConnaître,2006.

L’Europe bouleversée. Politiques et religionsXVe-XVIe siècles,Nantes,ÉditionsSiloë,2006.

UnautreregardsurMarie.Histoireetreligion,Lyon,Olivétan,2008.

RenéedeFranceetAnnedeGuise.MèreetfilleentrelaloietlafoiauXVIesiècle,Lyon,Olivétan,2010.

ThéodoreMonod,unhommedefoi,Lyon,Olivétan,2011.Jeanned’AlbretetHenriIV.ReinedeNavarreetroideFrance,

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habitée, modelée. Qui sont-elles ? Dans ce si vaste territoire,parlantdes languesdifférentes,ellessillonnent les régions, s’yarrêtentpuisrepartent.Cesontdesnomades.Lenomadismeestuneconstantedans leProche-Orient ancien,même siun semi-nomadisme peut exister, celui de ceux qui repartent après unarrêt ponctuel, selon les contrées, les terres, les climats et lesépoques.Lesnomadesontsensiblementlemêmemodedevie,etils vont évoluer dans l’histoire de laMésopotamie par vaguessuccessives.Leurorganisationentribus*etenclans*identifielegroupe et génère la vie sociale. Dans le premier cas,l’appartenanceàlatribuestessentielle,quiàlafoisprotègeetobéitàdescodes,àlatradition,àunereligion.Danslesecondcas,latraverséed’unpayspeutêtresourcedeproblèmesgravescar il faut faire allégeance au roi local.Les razzias, toujours àredouter,lesmenacenttous,nomadescommesédentairesétablisdanslespetitsvillagesoulesvilles.

AinsilepeuplementdelaMésopotamies’est-ilconstituédenomades,semi-nomadespuissédentaires.Àlafaveurdeguerresou d’invasions, la population s’est progressivement dotéed’installationsdurables.

Dès le VIe millénaire, la Basse-Mésopotamie a dû êtrehabitéepardeshommesqui,àtraversdescéramiques,desoutils,des foyers ou des structures d’habitat ou d’élevage, ont laisséleurs traces dans le sol.Mais c’est Sumer qui reste le pays leplusconnu,ensumérienKi-en-gi.Seshabitantsenavaient faitlecœurd’unecivilisationflorissante,auIVemillénaire.

Les Sumériens, d’origine inconnue et sans doute d’abordnomades, se sont installésdanscette région.Leurorganisationpolitique et religieuse perdurera. Les enquêtes menées par leshistoriens, surtoutàUruk*où les tablettes* ont été conservéesengrandnombre, ont décrit cette civilisationdont on constate

l’existence,toutenignorantl’origineprécise.LesSumérienssesont-ils mêlés à des populations préexistantes comme lesSubaréens,hypothèsevenantdelafréquencedunom«Shubur»surlestabletteslivrantdesbribesd’histoire?

CequelesSumériensontfondéettransmisestconnuparlestextes des tablettes. Tout ce qui constitue une culture estprésent, depuis l’élevage, si important, jusqu’à la navigation.Des notions de droit et d’éducation sont aussi délivrées,maisencorel’artdupotier,dusculpteuroudubijoutier.Unereligionetsonfonctionnementsontrévélés:sesdivinitésmasculinesetféminines,sesprêtres,sescultes,sesrituels.Immuablependantdessiècles,cettereligionseratransmiseetreprise,etsilesnomsdes dieux et des déesses changent selon les langues et lesrégions,leursattributs*resterontlesmêmes.

La languedesSumériens, contrairement aux autres aspectsdeleurculture,resteatypique.Elleestdetype«agglutinant»:préfixes, infixes,etsuffixesgrammaticauxsont juxtaposésà laracine d’un mot. Néanmoins cette langue, écrite, va être levéhiculede tout texte,administratif, légendaireoureligieux,etsubir une évolution qui la mènera jusqu’à son retrait. Quatrepériodes la caractérisent.Dans la première période, de 3200 à2500,setrouventlesplusanciensécritstrouvésàUruk,Ur*ouLagash.La secondevoit s’ériger, vers 2300, l’empire akkadienavec Sargon Ier* d’Akkad. Dès lors, la culture sémitiqueakkadiennecommenceraàdominer.Àlatroisièmepériode,vers2100, la vie de la langue sumérienne connaît un renouveau,avant que la quatrième période, à partir de 2000, ne voie ledéclinprogressifdusumérienauprofitdelalangueakkadienne.C’est à cette époque que les grands textes littéraires, hymnes,épopées*etmythes,sontrecopiés,rendusainsipérennesgrâceàl’akkadien,leMythed’EnkienNinhursagnotamment.Ledéclin

dusumérienestparailleursrelatifcar,d’unepartvers1750,leprologueetl’épilogueducoded’Hammurabi*,roideBabylone,sont écrits en akkadien mais selon les règles de syntaxesumérienne.Et d’autre part, jusqu’à la fin du Iermillénaire, lesumérien sera conservécomme languedeculture, spécialementpourlestextesreligieuxetjuridiques.

LesumérienAumilieu duXIXe siècle, les déchiffreurs Edward Hincks,HenryCreswickRawlinson et JulesOppert définissent dessignes cunéiformes comme notant une langue ouralo-altaïque. En 1869, Jules Oppert la nomme « sumérien ».Aprèsdenombreuxdébatsàlafindecesiècle,c’esten1905que,danssonouvrageLesinscriptionsdeSumeretd’Akkad,François Thureau-Dangin définit le sumérien comme unelangueàpartentière.

Cependant,dès1700environ,c’estlalangueakkadiennequidomineradésormaispourtouslesactesdelaviecourante.Ilsetrouveeneffetqu’unepopulation,venuedunordoudel’ouest,s’estinstalléeàSumer.CesontlesAkkadiens,desSémites*.

L’ingéniosité des Akkadiens est d’établir un syncrétismeentreleurcultureetcelledesSumériens.Àlacivilisationqu’ilsdécouvrent,ilsenadoptentcertainsaspects,quitteàlesmodifierquelquepeu,toutenajoutantleurspropresapports.

Ainsi,enmatièredereligion,lesAkkadienschangentlenomdes divinités mais leur conservent leurs attributions. Dans ledomaine commercial, ils développent le commerce régional etfavorisent tous types d’échanges, initiant de la sorte unevéritable économie d’export-import. Plus tard, les rois deBabyloneserontlespluspuissantsenMésopotamie.

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exemple.Lesdivinitésontdesfonctionsprécises,commeledieudu vent ou de la pluie.Mais toutes sont « doubles », avec uncôté positif et un négatif : la pluie, ainsi, pouvant êtrepourvoyeuse de richesses mais aussi responsable decatastrophes.LagrandedéesseIshtarreprésentequantàelleàlafoislaguerreetl’amour.

Auxdivinités chtoniennes* ou infernales sont attachés desanimaux,commelesdieux-serpents,lesaiglesàtêtedelion,ouledragon-serpent.Carlanatureentièrefaitpartiedelareligionmésopotamienne,etlesmondesanimaletvégétalontaussi,onleverra,unrôleàjouer.

Lesdivinitésviventparl’intermédiairedeleursstatuesdansleurstemples*danslesvilles,deboutouassisesenmajestésurleur trône, accompagnées de leur animal-attribut : le dieu del’orage, Adad, va avec son taureau. La consécration estindispensable à la vie de la statue.En effet, pour passer de lasimple forme d’effigie à l’incarnation divine, la statue doitrecevoirl’espritdudieuqu’ellevaincarner.Cetteconsécrationalieu lors de la cérémonie de l’« ouverture de la bouche » quiconsiste à purifier cette ouverture par laquelle va pénétrerl’espritdivin.Levold’unestatueousaprisecommebutinaprèsune victoire révèlent l’importance qui leur est accordée. Larestauration d’une statue endommagée, ou reprise, demandaitune nouvelle consécration. Le temple est également consacré,lors de sa construction ou de sa restauration. Le sol où seraélevélesanctuaireestalorspurifié.

Des fidèles spécialement attachés au temple doivententretenir l’édifice et prendre soin du dieu, être attentifs à sesrepas,sesvêtementsousesdistractions.Leclergé, lepeupleetle roi lui-même sont tenus de se conformer désormais auxnombreux rituels et fêtes, le jour de l’akitu particulièrement.

Cettefêteauprintempsreprésentesansdoutelerenouvellementdelavieetdescyclesdelanature,lenouveaudépartoctroyéparlesdieux.

Ainsil’akitu,sortedecélébrationd’unNouvelan,a-t-illieudans toutes les villes où se trouve un sanctuaire.ÀBabylone,plusparticulièrement,lafêtedeMarduk,cemêmejour,célèbrel’unionaveclanatureenmêmetempsquelerenouvellementdessaisons.

Étaléesouventsurplusieursjours,lafêteconsisteàsortiretporter les statues des dieux, sur des barques sacrées lorsqu’ilfaut traverser l’Euphrate, avant de rentrer dans le templed’origine.Lapopulation est censée assister à cette procession,de loin ou autorisée à la suivre, tout au long des sept étapesprévues. C’est le seul moment où les fidèles peuvent voir lesstatues,carlestemplesnesontouvertsqu’auclergé,auxprêtreset prêtresses attachés au culte. Ce jour-là a aussi lieu unehiérogamie*, dans la ziggourat, c’est-à-dire le mariagesymboliquement vécu par le roi, représentant du dieu, avec lareine,ouavecuneprêtresse.Plustard,unbanquetalieuoùdesvœuxsontadressésaudieuetausouverain,pourdemanderdebonnes récoltesnotamment.Lenon-respectparun roide cettefêteentraînedescatastrophes,épidémies,sécheressesouéchecsàlaguerre,responsabiliténotammentattribuéeàNabonide.

CommuniqueraveclesdieuxetcomprendrelemondeCes fêtes sont ponctuelles, mais il importe de rester à

l’écoutedudieutoutaulongdel’année.Lessignesqu’envoieledieudoiventêtre interprétéset sontparfois suivisde réponses.La consultation des oracles devient essentielle, commel’interprétationdesprésages.Astrologie,astronomie,lecturedesrêves, sont les domaines des prêtres et des devins*. Éclipses,

phénomènes lunaires ou solaires, étoiles visibles ouconstellations,toutestobjetd’observationàlafoisscientifiqueetreligieuse.

LesMésopotamienssontdegrandsobservateursdel’universreprésenté alors comme un immense globe constitué de deuxhémisphèressymétriques,lecieloul’«En-haut»,etl’enferoul’«En-bas»,eux-mêmesséparéspar la terreentouréedeseauxamères et des eaux douces. Cette représentation mythiquen’empêche pas les savants en Mésopotamie de tenter uneapproche«scientifique»decetunivers.

Un traité astrologique de soixante-dix tablettes, datées de1300 environ, donne sept mille présages classés en quatresections,lunaire,solaireetatmosphérique,laquatrièmesectionétant réservée à la déesse Ishtar. Des observatoiresastronomiques sont édifiés dans les grandes villes où résidentlesastronomes-astrologues,àNinive,Assur,Nippur,Ur,UruketBabylone pour les plus importantes. Ces astrologues sontécoutéset respectés.Nantisd’unpouvoircertain, ils jouentunrôleparfoisdécisifdanslesdécisionsroyales.

Car l’astronomie est la discipline privilégiée desMésopotamiens. Ils pénètrent dans l’univers des météores,tremblements de terre et autres phénomènes naturels. Leur butestdouble:fixerlesmesuresdutempsetchercheràcomprendrel’avenir.ÀpartirduIIemillénaire,outrelesoleilet lalune,lesétoiles et les cinq planètes visibles (Mercure, Vénus, Mars,JupiteretSaturne),d’autresconstellationssontdécouvertes.Lecadrefixequechoisissentlespremiersastronomesestl’horizon,etilsdivisentlecielenrégionsou«voies»quiappartiendrontàlatriaded’An,EnliletEa.Lesbasessontdonnéespourqueladivinationimaginativelaisseplaceaucalculetàlascience.

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l’histoired’Étana,roideKish*.Cemytheracontequ’unserpentet un aigle vivaient en bonne intelligence jusqu’au jour oùl’aigleavalalespetitsduserpent.Cederniers’enplaintaudieuShamash, qui lui conseille de tendre un piège à l’aigle : il secacherait dans le ventre d’un bœuf mort, et lorsque l’aigleviendraitpourdévorer lebœuf, leserpent, surgissantduventrede l’animal, prendrait l’aigle et le jetterait dans un trou où ilmourrait.Ainsifutfait.LàintervientÉtana.Eneffetleroi,quise désespérait denepas avoir dedescendance, pour assurer lasuccessiondelaroyautéétaitpartiàlarecherchedela«plantede l’enfantement »*. Ishtar détenant cette plante, il lui fallaitarriver jusqu’à la déesse. Shamash donna à Étana l’idée delibérer l’aiglequi,en remerciement, le feraitaccéderauxcieuxoù il rencontrerait Ishtar et lui demanderait la plantemagique.Des péripéties arrivèrent aux deux nouveaux amis que sontÉtanaet l’aigle : lorsque,montés trophautdans le ciel,Étanalâche le dos de l’aigle et aurait risqué une chute mortelle sil’aiglenel’avaitrattrapé.Latablette,fortendommagée,gardelesecret de la suite de l’histoire. Cependant Étana réussira à seprocurerlaplantecarunfilsluinaîtra.

Cemythereflète-t-il lesdébutsdupatriarcat?Mêmesi lesdivinités féminines semblent apparemment toujours reconnues,ce sont les dieux qui assument, toujours davantage, toutes lesdécisions,officiellement,desroyalesauxplusmodestes.Imposéprogressivement, le patriarcat fera disparaître, tout aussiprogressivement, la notion même de la déesse, mère ousouveraine.

Lemondeanimal

Danscemythed’Étanalespersonnageslégendairesetdivins

jouent leur rôle,mais les animaux sont entrés en scène à côtédes dieux et des héros. Familiers ou terrifiants, connus oufabuleux, petits ou énormes, les animaux de toute espèce sontdes personnages à part entière. Ils jouent leur propre rôle ousont élevés au rang d’intermédiaires entre les humains et lesdieux. Alors dotés de pouvoirs symboliques, voire sacrés, cesanimauxaidentàcomprendrelesmythes.Serontévoquésicilesanimauxlesplussouventrencontrés.

Parmi les animaux vivant sur terre, le taureau est le plusimpressionnant par ses représentations et le culte qui lui estrendu. Venue sans doute de la vallée de l’Indus, où déjà desstatuettesdel’animalontétéretrouvées,l’imagedutaureaun’acessé de s’imposer dans le Proche-Orient ancien, pour enfins’établirdans leCroissant fertileetenMésopotamie.Desgrosanimauxquel’hommeaiteuàaffronter,letaureauatoujoursétéle symbole de la force sauvage, de la vie et de la mort, ducourageetdelapeur.Maisilestaussiceluiquelesagriculteursutilisent,etsonaidependantlesrécoltes,associéeàsesfacultésde fécondation, le font souvent paraître aux côtés des déessesmères.Ilestliéégalementavecledieudel’orage:cedernierestreprésentéassisoudeboutsurl’animal.Enfin,ledieuEnlillui-même sera appelé « dieu taureau » dans certains récits.L’importancedutaureauesttellequedansl’alphabetcunéiformemême la tête de l’animal et ses cornes sont choisies pourdessiner la première lettre, aleph, qui en hébreu signifie«taureau».

LeslettresalephetalphaAlephenhébreu– –devientalphaengrec–α.

Letaureauapparaîtsouventdanslesmythes.Dansl’Épopée

de Gilgamesh, l’épreuve envoyée par Ishtar consiste en uncombatduhérosetde sonamiEnkiduavec le taureaucéleste.Contrairement aux prévisions de la déesse, en tuant l’animalfabuleux, les deux hommes tissent les liens d’une amitiéindestructible.

Plustard,lecultedudieusolaireMithras’appuieencoresurl’imagedutaureau.Cedieusauveur,chasteetbon,avaittuéuntaureaudontlesdisciplesmangeaientlachairavecdupainetduvin, et buvaient le « sang éternel », symbole de vie. Dans laGenèse Moïse*, en redescendant de la montagne, casse lespremièrestablettesenvoyantsonpeuplecélébrerànouveauunsacrifice à un taurillon d’or, traditionnellement dit « le veaud’or ».Enfin, il n’est pas rare de trouver des statues au corpsd’hommeetàtêtedetaureau,ouinversement,commedevantlepalaisd’AssurbanipalàNimrud,oùcetanimalà têted’hommeportant une tiare, au corps de taureau est pourvu des ailes del’aigle.

Leschérubins*danslesmythesbabylonienssontd’étrangesanimaux, gardiens des sanctuaires. Ils peuvent avoir deux ouquatreailes,deuxouquatrefaces,soitd’hommeetdelion,soitd’homme, de lion, de taureau et d’aigle. Le corps appartientaussi à deux types d’êtres, homme ou taureau, les mainsremplacéespardessabots.

L’autre animal effrayant par sa force est le lion. Bêtesauvage, il représente la puissance et déjà le pouvoir, associéauxdieuxguerriersouaux roisconquérants. Il est fréquentdevoirunlionprèsd’Ishtarelle-même,cetattributrenforçantsonimagededéessedelaguerre.Mais,parsaforce,lelionestaussiprotecteur:ainsilevoit-onàl’entréedespalaisoudestemples.

Danslecielcertainsoiseauxontunrôlebiendéfini,commel’aigle,lecorbeauetlacolombe.

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philistines ont pour conséquence l’effondrement progressif del’ÉgypteetdeCanaan.

Or, à cettemême période, enMésopotamie, l’Assyrie et laBabylonie, elles-mêmes envahies par lesAraméens, perdent deleur importance. Canaan se trouve ainsi libéré du pouvoirégyptien, mais reste sous l’emprise des Philistins. LesCananéens ne veulent plus avoir désormais de relations desuzerainetéqu’enversleurspropresrois,etdedevoirsreligieuxque face à leur seul Dieu. C’est alors que, selon la traditionbiblique, un jeune garçon David pénètre sur la scènepoliticoreligieuseet,aprèsleroiSaül,affrontelesenvahisseursphilistins.

L’épisode légendaire de David et Goliath reste le pluscélèbre de tous les affrontements avec ce nouvel ennemi.CombatdujeunegarçoncontrelehérautdesPhilistinsquin’asans doute de « géant » que sa grande taille, sa violence et lesouvenirdumythedesgéants.Souvenirégalement, sansdoute,de la tradition des « peuples de lamer » de laisser s’affronterdeux champions des deux camps, et d’éviter alors le combatgénéraldesdeuxarméesennemies.Daviddeviendra,aprèsSaül,leroidesdeuxroyaumesd’IsraëletdeJuda,dunordetdusud.Et à Jérusalem qu’il choisit comme capitale politique etreligieuse,leroimusicienquisaitaussicependantêtreviolentetguerrier, fera installer l’Arche d’Alliance jusqu’ici conservée àSilo.

L’Arched’AllianceIls’agitd’uncoffredeboisdestinéàcontenirlesTablesdel’Alliance dites aussi « Tables de la Loi »: ce sont les« tablettes » reçues de Dieu parMoïse sur le mont Sinaï.Dans ce coffre sont conservés des objets du culte etnotammentlebâtond’Aaron,frèredeMoïse.

Davidestdésormais legrandroiquienracine lamonarchieinstaurée par Saül. Il continue, en conquérant, à soumettre lesrégions voisines comme Aram, Ammon, Moab ou Edom. Cesconquêtes agrandissent d’autant le royaume où le prestige deDavid se perpétue avec le souvenir mythique de sa justicenotamment.

Ce prestige et ce mythe de la justice et de la sagesseculminentavecsonfilsSalomon.Si,pour toutcequi toucheàDavid, les événements peuvent paraître vraisemblables, enrevanche le personnage de Salomon tiendrait davantage de lalégende. Sans doute s’agissait-il, pour les rédacteurs du récitbiblique du royaume davidico-salomonien, d’une volontépolitique et religieused’affirmationd’unpeuple, d’unpays, etd’unereligion.

Dereligieuxdemeure,souslerègnedupersonnageprésuméde Salomon, la construction du temple à Jérusalem, dontl’architecture est inspirée des temples assyriens. En matièrepolitique,àlafindurègnedeSalomon,ceroyaumesomptueuxdevenu légendaire est menacé par une sédition. Les tribus dunordserévoltentcontre l’impôtroyalquinebaissepaset fontsécession.Ainsisecréeen933leroyaumed’Israëlaunord,faceauroyaumedeJudaausud.

Cependant,lesdébutsdelaroyautéontattirél’attentiondeschercheurs et exégètes, dont le professeur ThomasRömer, quiscrutentlestextes.Ilssesontaccordésàpenserquelatraditionabrahamique se serait formée à la cour de David. En effet, lepremier patriarche étant considéré comme l’ancêtre du groupehébreuduroyaumedeJuda,lorsqueDaviddevientsouveraindece royaume, le souvenir d’Abraham* peut être évoqué à cetteépoque et faire naître ainsi la tradition « abrahamique ». Lerègnedit«deDavid»estsansdoutel’époquelamieuxconnue

danscettehistoire,époqued’unenouvelleetvéritablepuissancepolitique.

Dans ce royaume bien administré, où les biens de lacouronne s’enrichissent des tributs officiels comme des butinsde guerre, l’apogée du règne serait aux yeux de David laconstruction d’un temple dans la nouvelle capitale, Jérusalem,manifestation de sa puissance et signe tangible de l’AllianceavecDieu,maiscetteconstructionneseferaquesouslerègnedeSalomon.

Ce règne, à la différence de celui deDavid, fait davantageplace aux doutes et aux interrogations des historiens et desarchéologues.Larichesse,l’éclatdecettecouretlesannexionsdeterritoiresn’ontguèred’assisessolides,voirevraisemblables,aux yeux des savants. Cependant toute cette périodemonarchique reste mythique. Le personnage de Salomon lui-même, imagede sagesse et de justice,marque l’âged’or de cerègne restédans lesmémoires.Lemerveilleux l’emporte sur lavérité,lerêvedesagessesurlesbassessesetlestrahisons.LeroiSalomon reste le héros mythique d’un royaume peut-être toutaussimythique,sansdoutelepasseurdelavolontééternelledevoirlavictoiredu«bon»surle«mauvais»selonlasémantiquesémite,du«bien»surle«mal»selonlaphilosophiegrecque.

Néanmoinslapaixduredeuxsiècles,avantqueleroyaumed’Israël ne soitmenacé à son tour par lesAssyriens vers 745.Samarie tombe,aprèsunsiègede troisans,sous lesarméesdeSargon II*. Le sud, royaume de Juda, est plus petit, moinspeuplé,pluspauvre,maisaussimieuxadministréetplusstable.Ilpeutaccueilliralorslesréfugiésdunord.Avantdetomberluiaussi,en587,souslesassautsdestroupesdeNabuchodonosorII.Jérusalemestpillée,ruinée.LetempledeSalomonestdétruit.

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importance leur soit accordée, que contiennent et que révèlentdonccesmythes?

Pourchacundesmythes,aprèslerécitdesadécouverte,unrésuméde l’histoireestproposé. Ilestentrecoupédecitations,extraitesdes traductions,pour laisserparler lemythographe,etainsivivredavantageaveclespersonnages.

LEMYTHED’ENKIETNINHURSAG

Découverteettraduction

D’untextesumériensansdoutefixéauxenvironsde2000,troistablettes en cunéiforme ont été conservées, provenant de lieuxdifférents. La première, trouvée à Nippur, compte deux centsoixante-dix-huit lignes réparties en six colonnes, conservée àl’University Muséum de Philadelphie. La deuxième, d’unesoixantaine de lignes, vient d’Ur ; elle est aujourd’hui àLondres. La troisième, de provenance inconnue, et d’environcinquantelignes,estvisibleaumuséeduLouvreàParis.

Cestablettesontconnuplusieurstraductions,dontlespluscélèbressont :en1915celleparStephenLangdon,en1945et1961parS.N.Kramer,puisparS.KrameretJ.Bottéroen1985,par Th. Jacobsen en 1987, et par le professeur P. Attinger en1984,2007et2010.Lescitationsdumythe,ici,proviennentdela dernière traduction, de 2011, du professeur P. Attinger,docteurdel’universitédeBerne.

Lespersonnagesprincipauxdumythe

Résumédel’histoire

Grâceàcequiapuêtretraduitetcomprisdestablettes,malgréles cassures ou les lignes manquantes, voici le résumé del’histoire,fortcomplexe,d’EnkietNinhursag,quel’onpourraitvoir en quatre séquences, ou comme une pièce de théâtre enquatre actes. Des citations du mythe traduit par le professeurAttinger sont données ici pour laisser parler l’auteur ets’imprégnerdel’histoire.

L’actionsedérouleàDilmun,lieuquiparaîtidyllique:

1Lesvillessontsplendides(…)2LepaysdeDilmun(aussi)étaitsplendide(…)5lepaysdeDilmunétaitresplendissantle pays de Dilmun était vierge, le pays de Dilmunétaitimmaculé(…)13ÀDilmunaucuncorbeaunecroassait(…)15Aucunlionnesejetaitsursaproie,16Niaucunloupn’emportaitunagneau.(…)24Aucune vieille femme là-bas ne disait : « Je suis

vieille!»,25Niaucunvieillard:«Jesuisvieux.»

Là, le dieuEnki, à la demandede sa filleNinsikila, a faitparvenirde l’eaudoucepourcompenser leseauxsaumâtres, etrendre les terres fertiles. Et sur cette terre merveilleuse, leséchangesettoutessortesdecommercesontsourcederichessescommepoursuitl’histoire:

51a-bPuisse le pays de Tukrish te livrer de l’or deHarali,dulapis-lazuliet(…)51c-ePuisselepaysdeMeluhhatefaireparvenir,surdegrandsbateaux, de la cornaline, pierre convoitée etprécieuse(…)51f-gPuisse le pays deMarhashi te (…) des pierresprécieusesetdelaturquoise(…)51m-nPuisse le sanctuaire d’Ur, siège de la royauté,ville(…),tefaireparvenir,surdegrandsbateaux,del’orge,de l’huiledesésameetd’immensesetbellesétoffes51qLes demeures de Dilmun (seront) d’agréablesdemeures51sSesdattes(seront)degrossesdattes,51tSesmoissonsseronttriples.

Dans cepaysde rêve,Enki semet enquêted’amour et deprocréation.D’une première union avec sa parèdreNinhursag,déessedelaterre,naît,sansdouleur,unepremièrefille.Puisla

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deceluiqui,en find’histoire,est leseul« juste»,celuiquiacomprisquelavien’estpossiblequ’enharmonieaveclesdieux.Sonnomde«Supersage»estd’ailleursrévélateurdelavolontéde transmission du mythe. Par ailleurs ce mythe était d’uneimportance telle que les rédacteurs des Listes des rois ontcatalogué les dynasties en « dynasties antédiluviennes » et«dynastiessuivantleDéluge».

L’ÉPOPÉEDEGILGAMESH

Découverteettraduction

Endécembre1872,G.SmithprésenteàLondresunetabletteetrévèle l’histoire du Déluge. Plus tard, on apprendra qu’ils’agissait d’un épisode de l’Épopée de Gilgamesh. Les plusanciens manuscrits de cette épopée, élevée au rang de mythe,remontent au IIe millénaire, et les plus récents datent du IIesiècle.LaversionlapluscomplèteaétéretrouvéeàNinive,dansla bibliothèque d’Assurbanipal. Rédigée au début du Iermillénaire, elle comporte douze tablettes, dont la onzième estconsacréeauDéluge.

Plusieurs récits de cette épopée ont existé, dont desfragments ont été retrouvés dans des villes du Proche-Orientancien,notammentàMegiddo,Ugarit,etUruk.Cestablettesensumérienouenakkadien,maisaussienhourriteetenhittite,ceslangues différentes utilisées, et les divers lieux de découverteprouventl’intérêtportéàcetteépopée,etsonimportancedanslamémoiredecesmillénaires.

Différentes traductions de cette Épopée de Gilgameshexistent,notammentdeAndrewGeorgepourl’anglais(1999),et

de Stéphane Maul pour l’allemand (2008). P. Attinger aégalementpubliéunetraductionen2011,Gilgamesh,Enkiduetlemondeinfernal.Lescitationsfaitesdanscetexteenfrançaissont extraites de Jean Bottéro, L’Épopée de Gilgamesh, legrandhommequinevoulaitpasmourir,Gallimard,1992.

Lespersonnagesprincipauxdumythe

Résumédel’histoire

Gilgameshestleroid’Uruk,filsd’unroietd’unedéesse,cequifaitdeluiunêtremi-dieu,mi-homme,mêmesiseulsonaspecthumain est mis en scène dans l’épopée. L’introduction del’Épopée chante leprestigedu roiGilgamesh,mais l’auteurnecachepaslaforce,nilaviolenceaussi,deGilgamesh:

42Entrelamultitudedeshommes,Iln’yenapaseuunQuiputrivaliseraveclui(…).

CeGilgameshDèssanaissance,Étaitprestigieux!DieuaudeuxtiersPouruntiershomme(…).Têtehaute,pareilàunbuffle,Ilétalaitsaforce;SanspareilÀbrandirsesarmes.

Gilgameshsemontresityranniquequeleshabitantsd’Urukvont se plaindre aux dieux qui décident de laisser faire ladéesse-mère Araru*. Elle trouve la solution : créer un êtrecapablededompteretmaterGilgamesh.Elle fabriquedoncunpersonnage qui sera un sauvage, une brute aux longs poils etlongscheveux,qu’ellenommeEnkidu.Cevéritablesauvagevitd’abord avec les animaux de la steppe, et ignore tout de lacivilisation. Mais pour affronter Gilgamesh, Enkidu doit«s’humaniser».Ilrencontrealorsunchasseurqui,prisdepitié,le mène vers son père. Celui-ci conseille à son fils de menerEnkidu à une courtisane, Shamatu, « la Joyeuse ».Grâce à laséduction et à l’art en amour de la jeune femme, le sauvageEnkiduserévèlehumainetquittelasteppe:

154«Levoilà!luiditlechasseurDénude-toi,laJoyeuse(…)Pourqu’ilyprennetavoluptéEtn’aiecrainteDel’épuiser!Lorsqu’ilteverraainsiIlsejetterasurtoi,Laissealorschoirtonvêtement(…)

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sapoitrineildécouvre«desmontagneslointaines»;ilrecourbelaqueuedeladéesseetl’attacheàl’Apsû;etsacroupeserviraàsoutenirleciel,tandisquesonautremoitiédevraconsoliderlaterre. Enfin Marduk fixe la marche de la lune et du soleil,commecelledesconstellations.Lecosmosainsiétabli,MardukestsensibleauxchargesquipèsentsurlesdieuxIldécidedoncdecréerun«prototypehumainquis’appellerahomme»,etàcethomme«seront imposées lescorvéesdesdieux»quin’aurontplusdésormaisquedesplai-sirs.Pourcefaire,undieumineurestsacrifié,Kingu,ledeuxièmeépouxdeTiamat:

TabletteVI31OnleligotadoncEtonlemaintintdevantEa:Puis,pourluiinfligersonchâtiment,Onlesaigna,EtdesonsangEaproduisitl’Humanité,Àquiilimposalescorvéesdesdieux.

DecetteHumanité,Mardukenauraétél’initiateur,etEalecréateur.LagloiredeMardukestalorsdéfinitive.Touslesdieuxassemblésnecessentdelelouer,deluiattribuertoutpouvoir.Etde l’appeler de cinquante noms qui prouvent sa majesté, satoute-puissance, mais aussi sa prépondérance affirmée au seindupanthéon.

Pourtant l’histoire deMarduk ne serait pas complète sanspenser à lavie, et à la survie.La septièmeetdernière tablette,tout en poursuivant les hauts faits et la gloire de Marduk,énumère les richesses de la terre, les champs, l’« eaufertilisatrice»etles«amplesrécoltes».ToutcetensemblerestetoujourssouslaprotectiondeMarduk,roichoisidupanthéon,

etinvestidieututélairedeBabylone.

Commentaire

L’Épopée de la Création traduit l’observation de leur universparlesMésopotamiens.Auplusgranddeleursdieux,Marduk,ilslaissentlatâchedetoutorganiseràpartirducorpsdécoupéd’une déesse. Nulle question sous le calame dumythographe,comme chez ses auditeurs et lecteurs, sur le « comment » desorigines du cosmos. Il en constate l’existence et non pasl’émergencedepuisun inconnuet incompréhensibleévénementextérieur.Seule lamise enordre est évoquée, les rôles à jouerpour le soleil et la lune par exemple. Seuls les éléments«matériels » de leurmonde apparaissent du corps de Tiamat,nuée,fleuves,montagnesetc.Cette«organisation»del’univers,à l’exception du cosmos déjà existant, est faite à partir decombats et de crimes d’une violence inouïe entre divinités. Lequotidiendesguerresest ainsimisenévidencepar l’auteurdel’Épopée qui ne cache rien de ce qui se passait sans doutependant,ouaprès,lesbatailles.Laforcephysique,ouarmée,esttoujours représentée, dans tous lesmythes.Est-elle considéréecomme la seuleprotectionsûredontpouvaientavoireubesointoutes les populations qui avaient traversé le Proche-Orientancien?

Ils’avèreenoutreque l’Épopéede laCréationne faitpasétatseulementdelacosmogoniemaisaussidel’anthropogonie.Lecosmoset lesdieuxnesuffisentpas.L’Humanitédoit inter-venir.Comment ?L’auteurdit iciquec’estpour éviter tropdetravail aux dieux, et ne leur laisser que des plaisirs. LesMésopotamiens connaissent le dur labeur aux champs, ou leservicedûauxmaîtresouauxprêtres,ouauxmarchands,outre

les charges laissées aux déportés et aux esclaves. Quels« loisirs»danscette civilisationquin’ignoreni les jeuxni lamusique, mais où les tâches de la vie quotidienne étaientpremières?PourlemythographedecetteÉpopée,commepourcelui duMythe d’Atrahasis, l’essentiel n’est-il pas que l’êtrehumainfûtcréé?Danscesdeuxrécitscetêtreestfabriquéavecdusangd’undieumineursacrifié,doncinférieurauxdieux,etseulementàleurservice.

Deux créations ont donc lieu dans ce mythe, celle del’universetcelledel’Humanité.Deux«naissances»présidéespar des divinités. La création de l’univers paraît venir deMarduk. Est-ce si sûr ? Tiamat a été mise à mort et semblevaincue.Cependant,c’estdesoncorpsmutiléquejaillissentlesmontagnesetlesfleuves.Marduknecréerienàpartirderien.IlsesertducorpsdeTiamatqui,delasorte,donnevieàpartirdesa mort. Symbole des eaux salées, elle est condamnée àdisparaître, mais elle détient, comme toutes les divinités, ladouble faculté de vie et demort, positive et négative. Peutellefaire penser à une déesse-mère maudite qui doit mourir, etlaisser la majesté et la force de création à Marduk, divinitémasculine?Cettemêmequestionreçoitlamêmeréponseavecla« naissance » de l’Humanité. Car là, seuls les dieuxinterviennentdanscetépisodequiparaîtêtreuneaffaire«entrehommes », Marduk, Ea et les autres dieux sacrificateurs deKingu. Le premier a « conçu », imaginé, l’être humain, maisc’est à Ea que revient sa création, après que les dieux aientoffertlesangdusacrifié.Ledieuessentiel,auxcinquantenomsde glorification, n’en reste pas moins Marduk, à Babylone,glorifiée elle aussi dans le mythe, comme ville du roi dupanthéon. C’est d’ailleurs à Babylone que la totalité du récitétaitlue,lejourdelafêtedel’Akitu.

DevenuemythiqueparlesensdonnéàlaCréation,l’Épopée

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EtemplissezleseauxdesmersEtquelesoiseauxsoientnombreuxsurlaterre.

La bénédiction est la preuve de l’accord de Dieu avec saCréation dont le devoir est de se reproduire, y compris lesmonstres marins. Cette bénédiction est absente des mythesmésopotamiens.

23EtilyeutunsoiretilyeutunmatinCinquièmejour.24DieuditQue la terre produise des êtres vivants selon leursespècesLesbêteset lesbestioleset les animauxde la terreselonleursespècesEtcefutainsi.25DieufitlesanimauxdelaterreselonleursespècesEtlesbêtesselonleursespècesEt toutes les bestioles de la terre argileuse selonleursespècesEtDieuvitquec’étaitbon.

Lacréationdesêtresvivants sur terre apparaît après touteslesautrescréations.

26DieuditFaisons un être d’argile à notre image selon notreressemblanceEt qu’il commande aux poissons de la mer et auxoiseauxdanslescieux

EtauxbêtessurtoutelaterreEtàtouteslesbestiolesquiremuentsurlaterre.27Dieuconçutl’êtred’argileàsonimageÀl’imagedeDieuIlleconçutMâleetfemelleIllesconçut.

L’emploi du pluriel pour « notre ressemblance » est enrelation sans doute avec Elohim (pl.), ou en référence à un«conseil»desdieux.

L’«êtred’argile»nedeviendrahumainqueparlesouffledela vie insufflé parDieu, v.Gn 2,7. Il faut remarquer le jeu demots entreAdamah, sol argileux, etAdam, être d’argile, alorsquecetêtreaétéfabriquéàpartirdelapoussièredusol,etnondu sol lui-même, comme il lui sera rappelédans le chapitre 3,verset19.

Dans l’Épopée de la Création, l’homme n’est créé quetardivement : il apparaît dans la tabletteVI, lignes 5 à 7, à ladifférencedelaGenèse(Gn1,26-27).L’hommeaétécrééparleseulDieuunique,de lapoussièredusolet sansadjonctiondesang, à la différence duMythed’Atrahasis où plusieurs dieuxsont à l’origine de la création de l’homme, avec du sang d’undieumineur.

IciDieucréel’être«àsonimage»,quanddanslareligionmésopotamienne les hommes avaient créé les dieux « à leurimage»,lepanthéonétantlerefletdelasociétéhumaine.Cetteimage,cetteressemblancedel’êtreavecDieuest-ellededevenir«commeDieu»:dominersescréations?Lerôledel’êtreseraitdonc fondamentalement différent de celui que lui avaientattribué lesdieuxdans leMythed’Atrahasis et dans l’ÉpopéedelaCréationquinedonnaientà l’hommeque la fonctiondeserviteurdesdieux.DanslaGenèse,cetêtreretrouvelerôleduroimésopotamien,celuide«représentant»dudieu,etgarantdu

bon fonctionnement du monde. Alors, en effet, l’homme peutêtre«àl’imagedeDieu»,Dieuquid’ailleurscréel’Humanitéparlesmots«mâleetfemelle»?

28DieulesbénitEtDieuleurditPortez du fruit et soyez nombreux et emplissez laterreetsoumettez-laEtcommandezauxpoissonsdelameretauxoiseauxdanslescieuxEtàtouslesanimauxquiremuentsurlaterre.29DieuditVoici,jevousdonnetouteherbesemantsemencesurtoutelaterreEt tout arbre qui a en lui un fruit d’arbre semantsemenceCeserapourvousvotrenourriture.30Etpour tous les animauxde la terre et pour touslesoiseauxdescieuxetpourtoutcequiremuesurlaterreQuiaenluiunsouffledevieTouteverdured’herbeseraleurnourritureEtilenfutainsi.

L’êtrehumainseravégétariencar,lesangnedevantpasêtreversé,ilnepeutdoncexisterd’abattaged’animaux.

31Dieuvittoutcequ’ilavaitfaitEtvoicic’étaittrèsbonEtilyeutunsoiretilyeutunmatin

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EntretoietlafemmeEtentretadescendanceetsadescendanceIlattaqueralatêteEttoituattaquerasletalon.16ÀlafemmeIlditJ’augmenteraibeaucouptadouleurettagrossesseDansladouleurTuenfanterasdesenfantsVerstonhommeiratondésirEtluitedominera.17Àl’êtrehumainIlditParcequetuasécoutélavoixdetafemmeEtquetuasmangédel’arbreQuejet’avaisordonnéDenepasmangerLesolseramauditàcausedetoiAvecpeinetumangerasTouslesjoursdetavie.18ÉpineetchardonlesolproduirapourtoiEttumangerasl’herbedeschamps.19ÀlasueurdetonneztumangerasdupainJusqu’àcequetureviennesausolCardeluituasétéprisCarpoussièretuesEtàlapoussièreturetourneras.

Ce passage énonce une série de sanctions. Le serpent,premierinterpelléparDieu,subittroispunitions:ilseramaudit,ilrampera(avait-ilauparantdespattesetest-ceunsouvenirdesdragonsmythiques?),ilvivradanslapoussière(signeancestrald’humiliation). C’est ici la dernière apparition du serpent qui

sortalorsdescènedéfinitivement.Lapremièrehainenaîtentrel’animal et la femme. Cette dernière, désormais, souffrira enenfantant, et sera soumiseà l’homme,alorsquedans leMythed’Enki et Ninhursag les naissances se font sans douleur.L’homme souffrira également en travaillant, et retournera « enpoussière»,de lamêmepoussièredusoldont ilaétéfait (Gn2,7).

Cette « annonce » de samort peut être considérée commeune similitude avec la religion mésopotamienne où les dieuxpouvaient punir de mort tout fautif et tout désobéissant.Pourtant il y a également une différence avec ces traditionsmésopotamiennes, car cette mort ne conduira pas l’êtrecondamnéverslesenfers,outouteautreformeoulieudemort,maisàsadisparitiondéfinitiveparsonretouràlapoussièredusolaveclaquelleilavaitétéfabriqué.Iln’yaàcestadeaucunemention d’enfer ou autre lieu précis de mort. La mort seracependant donc bien la sanction finale comme Dieu l’avaitannoncé, dans Genèse 2, verset 17, et contrairement àl’affirmationmensongèreduserpentdansGenèse3,verset4.

Le verset 16 est-il l’annonce, ou l’affirmation, de laprimauté, de la supériorité de l’homme sur la femme, et lalégitimationdupatriarcat ?Leverset 18 affirmequant à lui lerégime végétarien de l’homme, déjàmentionné dansGenèse 1,verset29,etquiseramodifiéàlafinduDéluge(Gn9,3).

20L’êtrehumainappelasafemmedunomd’ÈveCarelleétaitlamèredetouslesvivants.

Si lamortmenacedésormais l’être humain et la femme, laviesepoursuivra,symboliséeparlenomquedonnel’hommeàlafemme,Ève,dontlaracineenhébreusignifievivre.L’hommenomme la femmepour la deuxième fois, la première en disant

ishah dans Genèse 2, verset 23, et cette seconde fois en la« symbolisant » par un prénom. Dans les deux cas, elle estsémantiquement«première»nommée,sexuellementetparsonprénom. Ce prénom d’Ève, dont le sens est « vie », est-il unrappeldesdéessesmèresquidonnaientlavie?

21EtSeigneurDieufabriquapourl’êtrehumainetsafemmedestuniquesdepeauetlesvêtit.

Dieu, en couvrant leurnudité, témoignede sonpardon.Lecomportement de Dieu ici est contraire à celui des dieuxmésopotamiens qui n’envoyaient que troubles et malédictionsaux hommes désobéissants. Ici, Dieu a puni mais rien n’estdéfinitif pour l’être humain et Ève qui partent chassés, maisvivants,libresetprotégés.

22SeigneurDieuditVoicil’êtrehumainestcommel’und’entrenousDanslaconnaissancedubonetdumauvaisEtmaintenantcraignonsqu’ilnetendesamainEtneprenneaussidel’arbredelavieQu’ilenmangeetqu’ilvivepourtoujours.23SeigneurDieulerenvoyaduparcd’ÉdenPourcultiverlesolD’oùilavaitétépris.24Ilchassal’êtrehumainEtfitdemeureràl’estduparcd’ÉdenleschérubinsEtlaflammedel’épéequitournoiePourgarderLechemindel’arbredelavie.

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EtleSeigneurditensoncœurJene recommenceraipas àmaudire encore ce sol àcausedel’êtrehumainCar le penchant du cœur de l’être humain estmauvaisdepuissajeunesseEt je ne recommencerai plus à frapper tout vivantcommejel’aifait22TouslesjoursdelaterreSemailles-etmoissonetfroidetchaudEtétéethiveretjouretnuitnecesserontplus.

Le récit du sacrifice, ici un holocauste, a été conservé,identique aux deux mythes mésopotamiens. Mais la grandedifférence est queDieu ne se précipite pas sur l’autel pour serassasier de la nourriture : Il respire le parfum qui monte del’autel,etréitèresapromessedeneplusmaudirel’Humanité.

Genèse9,1-17

1DieudonnasabénédictionÀNoéetsesfilsIlleurditfructifiezetmultipliez-vousetemplissezlaterre.

En bénissant Noé et ses fils, Dieu leur ordonne de se«multiplier»,contrairementaumytheoùlesdieuxdéfinissaientdes façons de restreindre le nombre d’humains à la fin duDéluge.

2Lacrainteetl’effroiquevousprovoquerezserasurtouslesanimauxdelaterreEtsurtouslesoiseauxdescieux.Toutcequiremuesurlesolettouslespoissonsdelamervousontétédonnésdansvosmains.3ToutebestiolevivanteSerapourvousDelanourritureCommelaverduredel’herbeJevousdonnetout.4SeulementdelachairDontlesangestenellevousnemangerezpas.5EtdemêmejeréclameraivotresangpourvotrevieJelaréclameraiàtoutanimalEtàl’êtrehumain,àchacunpoursonfrèreJeréclamerailavie.

Désormaisl’homme,jusqu’icivégétarien(Gn2,29et3,18),pourramangerde laviande,à l’exceptiondusang,symboledevie.

6Celuiquirépandlesangdel’êtrehumainParl’êtrehumainsonsangseraverséCaràl’imagedeDieuIlafaitl’êtrehumain.

Ce verset peut faire penser au Code d’Hammurabi, auxarticles«Quandunhommea(…),alorsilsera(…)».

7Etvousfructifiezetmultipliez-vousGrouillezsurlaterreetsoyeznombreuxsurelle.8DieuditàNoéEtàsesfils9QuantàmoiVoiciquej’établismonallianceavecvousEtavecvotredescendanceAprèsvous.10EtavectouslesêtresvivantsquisontavecvousAvec lesoiseaux lebétailet tous lesanimauxde laterreavecvousEttousceuxquisontsortisdel’archeEtavectouslesanimauxdelaterre.11J’établiraimonallianceavecvousEtplusaucunechairnesera retranchéeàcausedeseauxdudélugeEtiln’yauraplusdedélugepourdétruirelaterre.12DieuditCeciestlesignedel’alliancequemoijemetsEntremoietvousEtentretouslesêtresvivantsquisontavecvousPourlesgénérationspourtoujours.13J’aimismonarcdansunnuageEtilseraunsigned’allianceEntremoietlaterre.14Il adviendra quand je rassemblerai les nuages au-dessusdelaterreEtl’arcseravudanslesnuages.15Alorsjemesouviendraidemonalliance

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judaïsme, le tétragramme ne doit pas être prononcé,remplacé oralement par des noms de substitution. (v.Tétragramme;v.Dieu,lesnomsdeDieu.)

Ahura-Mazda:dieusuprêmedanslemazdéisme.Akkad:villesituéesansdouteprèsdeSippar(actuellementau

sud de l’Irak), elle est la capitale du premier empiresémitique. La population akkadienne a comme languel’akkadienquisescinderaendeux,l’assyrienaunordet lebabylonienausud.

AlexandreleGrand(336-323):roideMacédoine,ilconquiertlaGrèce,défaitlestroupespersesen334et333,pénètreenSyrie,puisenÉgypteoùilfondeAlexandrieen332.Revenuen Mésopotamie, il est vainqueur dans tout l’empireachéménide et prend Babylone en 331. Ses troupesatteignent l’Indus (aujourd’hui fleuveduPakistan)mais sevoient obligées de revenir vers Babylone (aujourd’hui enIrak).Alexandremeurtdanscettevilleen323.

Allégorie : du grec agoreven : parler, et allos : autre. Parlerautrement,exprimeruneidéepardesimages.

AlliancedanslaBible:accordproposé,voireimposéparDieuàl’homme.

Amarna(El):capitaleéphémèredupharaonAkhenatonsituéeenmoyenneÉgypte,surlarivedroiteduNil.

Amorrites : tribus sémitiques semi-nomadesvenues s’installerenMésopotamieàlafinduIIIemillénaire

An,nomensumériendeAnu.(v.Anu.)Anciens:chefsdefamillequidirigentunclan,unetribuouune

ville.Nepasconfondreavec«patriarche».(v.Patriarche.)Anthropogonie:origineetdéveloppementdel’homme.Anthropomorphe:formehumainedonnéeàundieu,unobjet

etc.

Anu:dieuduciel.Anzu:monstreléontocéphalepersonnifiantlesforcesduchaos,

auservicedudieuEnlil.Apodose : deuxième partie d’une proposition, exemple : dans

« si un homme ment, il est puni », « il est puni » estl’apodose.(v.Protase.)

Apsû : nappe d’eau douce, domaine du dieu Ea, devientl’élémentmasculinducouple forméavecTiamat,considérécommesonpremierépoux.

Araméens : populations sémitiques semi-nomades venues dunordouests’installeretsesédentariserenMésopotamiedansladeuxièmemoitiéduIIemillénaire.Lalanguearaméenneasupplantéprogressivement l’akkadienàpartirdumilieuduIermillénaire.

Araru:déesse-mère.Arbre de vie : depuis des millénaires, dans les civilisations

procheorientales, il symbolise la relation entre le divin etl’humain,lescieuxetlaterre.

Asag:démondelamaladie.Asherah:déesse,parèdredeBaal.Assarhaddon (680-669) : fils de Sennachérib, roi d’Assyrie

(nord de l’Irak actuel). Après de nombreuses guerres, ilimpose la domination assyrienne jusqu’au delta du Nil. IlfaitconstruireNinive,Assur,Babylone,etlaissel’empireàsonfilsAssurbanipal.Assuérus:transcriptionlatinedunomhébreudeXerxèsIer, roipersedans leLivred’Estherdansl’AncienTestament.(v.XerxèsIer.)

Assur : aujourd’hui Qalaat Shergat. Capitale de l’Assyrie,devenue empire à partir de la deuxième moitié du IIemillénaire.Nomdudieututélairedecetteville.

Assurbanipal(668-v.630):roid’Assyrie,ilauraitétéinstruit

dansunsanctuaired’Ishtaroùilapprendl’artduscribe,puisl’astrologie.Lettré,ildéveloppelesbibliothèquesdeNiniveoù les colophons de tablettesmontreraient qu’il aurait lui-mêmecopiéces tablettes,ouqu’elles faisaient partiede sabibliothèquepersonnelle.Environ30000decestablettesetfragmentsontétéretrouvésàNinive,conservésaujourd’huiauBritishMuseumàLondres.

Astarté:v.Ishtar.Attribut : objet, animal ou plante dont la fonction ou la

destinationestattachéeàunedivinité.Ayya:parèdredeShamash.Baal:v.Marduk.Babylone : d’une étymologie inconnue, celle qui est

traditionnellementavancée:babilu=«portedesdieux»estconsidéréecommeunjeudemots.D’abordunepetiteville,Babylone devient capitale du royaume sous le règned’HammurabiauIIemillénaire.

BarKokhba : la deuxième guerre judéo-romaine qui dura de132à135,appeléerévoltedeBarKokhba,dunomduleaderdel’opposition.En135,lesRomainsprennentlaforteressedeBetar,prèsdeJérusalem,oùBarKokhbaetseshommess’étaientréfugiés,puisdétruisentJérusalem.

Bel:v.Marduk.Bérose (fin IVe-début IIIe s.) : Babylonien, érudit, prêtre de

MardukàBabylone,ilécritengrecBabyloniaca,vers281,qui est un recueil de connaissances sur la civilisationbabylonienne.Des trois livresqui formentcetensemble, lesecond est consacré à l’événement qui relate comment ledernier roiavant leDélugeaété sauvépar ledieuCronos,l’équivalent du dieu Enki, en s’embarquant sur un bateauspécialement construit. Cet épisode était inspiré duMythe

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d’origineindo-européenne.Sennachérib (704-681) : fils de Sargon II, roi d’Assyrie, il

réprime de nombreuses révoltes, dont celle d’Ezéchias, roideJuda,luttecontrel’Élam,l’Égypte,Jérusalem(en685)etdétruitBabyloneen689pouinstallersacapitaleàNinive.

Septante:traductionengrecdelaBiblehébraïqueauIIIesiècleav. J.-C., dite des Septantes car rédigée par 72 traducteursjuifslettréshellénisésàAlexandrie.

Shabbat : la traduction littérale de l’hébreu est « arrêt »,« cessation », et par extension « repos ». Le shabbat,instauréparDieu,Genèse2,2-3, est fixéau septième jourdelasemainejuivequicommenceledimanche.Ildébutelevendredisoirpourseterminerlesamedisoir.

Shamash:dieudusoleilShin:dieudelalune.Sumer:régionausuddelaMésopotamie.LesSumériens,sans

doute arrivés du sud et sud-est, sont établis dès le IVemillénaire,etlacivilisationsumériennesedéveloppeautourde villes comme Éridu ou Uruk. L’écriture cunéiforme estattribuée aux Sumériens depuis 3400 ou 3300. LesAkkadiens qui les envahissent adoptent la culturesumérienne dans tous ses aspects. La langue akkadiennesupplanteprogressivementlalanguesumérienne:l’akkadiendevient vernaculaire tandis que le sumérien subsite en tantquelanguesacrée.

Suse:fondéevers4000,capitaledel’ÉlampuisauVesiècledel’empire perse achéménide (au sud de l’actuel Iran),Nabuchodonosor Iery reprend la statuedeMardukque lesÉlamitesavaientvolée,pourlareplaceràBabylone.

Symbole : du grec symbolon : signe. Tout signe oureprésentationquidevientl’emblèmed’uneidéeoud’unfait

parassociation,ressemblanceouconventionTablette d’argile : faite d’argile fraîche le plus souvent, la

tablette d’argile est le support de l’écriture cunéiforme enMésopotamieetdanstoutleProche-OrientanciendepuisleIVemillénaire.Ces tablettespeuventêtrepetites, tenirdanslecreuxdelamain,ouplusgrandes,carrées,rectangulairesou rondes. Elles peuvent être protégées par une« enveloppe », elle-même en argile également. Elles sontséchées au soleil, ou cuites, rendues ainsi pérennes. Noncuites, réhumidifiées et malaxées, elles servent à d’autresécrits. Conservées dans des jarres ou des paniers, lestablettessontclasséesdanslestemplesoulesbibliothèques,dont celle de Ninive ou de Babylone. Les tablettesconstituentlespremièresarchiveshistoriques,commercialesetadministratives.Ellesontserviàfairedécouvrirl’histoireetdesconnaissancesscientifiques,religieuses,etc.

Temple:dugreccouper,découper.Àl’origine,espacedélimitéparlevoldesoiseauxdanslecielpourentirerdesprésages.Plus tard, projection au sol de cet espace consacré, placésous la protection d’une divinité, et où sont pratiqués lesritesconstituant leculte renduà ladivinité.Parextension,édificereligieuxréservéaucultedesdieuxdansl’Antiquité.

Tétragra mme : en hébreu ce sont les quatre consonnesYHWH, lues mais jamais prononcées, à partir du IVe-IIIesiècle av. J.-C., pour signifier le nomdeDieu.Auparavanton reconstituait la prononciation comme « Yahvé », maisaujourd’huionlasuppose,sanscertitudecomme«Yawho».Dans le judaïsme on utilise, oralement, d’autres noms desubstitutioncomme:Adonaï=MonSeigneur;HaShem=LeNom;ElShaddaï=Dieu tout-PuissantouDestructeurou Dieu des montagnes ; YHVH Sabaoth = Dieu des

armées ; Le Très Haut. (v. Adonaï et Dieu, les noms deDieu.)

Théogonie : étude de la généalogie des dieux dans lamythologie,quitendàexpliquerlacosmogonie.

Théologie : science, étude du divin et du fait religieux, ycomprisl’interprétationdestextessacrés.

Théologisante : la pensée théologisante est celle qui annoncelesidéesthéologiquessanslesénoncerencoreformellement.

Tiamat : déesse du couple composé avec Apsû, vaincue parMardukdansl’ÉpopéedelaCréation.

Tribu : groupe de nomades socialement organisé avant leursédentarisation, principalement sur la base de liens deparentés.

Ugarit : villedeSyrie, importante aumilieudu IIemillénaire,plaque tournante entre la Méditerranée, l’Égypte au sud,l’empire hittite au nord et la Mésopotamie. Actuelle RasShamra,enSyrie.

Ur:aujourd’huiMuqqayar.L’unedesplusanciennesvilles,surl’Euphrate, au sud de laMésopotamie. Elle est la ville dudieu Shin, dieu de la lune. La famille d’Abraham étaitoriginaired’Ur.

Uruk : aujourd’hui Warka. Importante ville du sud de laMésopotamie, deuxième capitale royale après le Délugeselon la Liste royale sumérienne. Elle est la ville du roilégendaire Gilgamesh. Les archéologues ont découvert àUruk environ 2 000 tablettes considérées comme les plusanciensécrits,sousformedepictogrammes.

Utu:nomensumériendeShamash.(v.Shamash.)Uttu:filled’EnkietNinhursag.Xerxès Ier (486-465) : fils de Darius Ie, roi de la Perse

achéménide, vaincupar les grecs àSalamine en480. Il est

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«Monmaître,la“plante-bois”»,luidit-il.Illaluicueille,etEnkienmange.«Monmaître,la“plante-sirop”»,luidit-il.Ill’arrachepourlui,etEnkienmange.205«Monmaître,laplante[…]»,luidit-il.Illaluicueille,etEnkienmange.«Monmaître,laplanteaski»,luidit-il.Ill’arrachepourlui,etEnkienmange.«Monmaître,laplanteatutu»,luidit-il.210Illaluicueille,etEnkienmange.«Monmaître,laplanteastaltal»,luidit-il.Ill’arrachepourlui,etEnkienmange.«Monmaître,laplante[…]»,luidit-il.Illaluicueille,etEnkienmange.215«Monmaître,laplanteamharu»,luidit-il.Ill’arrachepourlui,etEnkienmange.Enki décréta le destin des plantes, il connut leurnatureintime27.Ninhursagajuraalorsparlenomd’Enki:« Je ne poserai plus sur lui mon “regard-de-vie”jusqu’àcequ’ilmeure!»220À cause d’elle, les Anuna s’assirent dans lapoussière28.Unrenard,quiétaitlà,ditàEnlil29:« Si je te ramène Ninhursaga, quelle sera marécompense?»Enlilréponditaurenard:«SitumeramènesNinhursaga,225je te permettrai de planter, dans ma ville,

deux30arbreskiçkanû31,etgrâceàcela?tonnomserainvoqué.»Voilàlerenardquisemitalorsàlustrersonpoil,levoilàqui[…]son[…]etsefardalesyeuxavecdukhôl.Trois ou quatre lignes entièrement cassées et unelignetrèsfragmentaire.233« Jeme suis rendu àNippur,mais Enlil nem’apasaidé;jemesuisrenduàUr,maisNannanem’apasaidé;235je me suis rendu à Larsa, mais Utu ne m’a pasaidé;jemesuisrenduàUruk,maisInananem’apasaidé.À[…]quiest[…],jevaisapportermon[…]»Ninhursaga[…]240-243Lignescasséesoutrèsfragmentaires.24432«Jeveuxalleravectoi[…].»245Ninhursagacourutversletemple.LesAnunaprirentsesvêtements,lesfirent[…],enfixèrentledestinetendrapèrent[…]250NinhursagafitasseoirEnkidanssavulve:«Monfrère,qu’est-cequitefaitmal?–Lesommetdemoncrâne(ugu-dili2)mefaitmal.»EllefitalorsveniraumondeAbbu33.«Monfrère,qu’est-cequitefaitmal?255–Mescheveux…(pa-siki)mefontmal.»EllefitveniraumondeNinsikila34.«Mon frère,qu’est-cequi te faitmal ?–Monnez

(giri17)mefaitmal.»EllefitveniraumondeNingiriu/eTu35.«Monfrère,qu’est-cequitefaitmal?–Mabouche(ka)mefaitmal.»260EllefitveniraumondeNinkasi36.«LouésoitlevénérableEnki!Monfrère,qu’est-cequitefaitmal?–Magorge(zi)mefaitmal.»EllefitveniraumondeNazi.«Monfrère,qu’est-cequi tefaitmal?–Monbras(a2)mefaitmal.»EllefitveniraumondeAzimua37.265«Mon frère, qu’est-ce qui te fait mal ? – Mescôtes(ti)mefontmal.»EllefitveniraumondeNinti.«Monfrère,qu’est-cequitefaitmal?–Mesflancs(za3-g)mefontmal.»EllefitveniraumondeEnsaag.«Pourlespetitsquejeviensd’enfanter,quelcadeau[…]?270–Qu’Abbusoitlemaîtredesplantes,queNinsikilasoitleseigneurdeMagan,queNingiriuTuépouseNinazu,queNinkasi soit cellequi satisfait lesdésirs (nig2-sa3si),queNaziépouseUmundara,

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Table

PréfaceAvant-propos

PREMIÈREPARTIE.PANORAMAHISTORIQUE

ChapitreI.LaMésopotamieL’histoire

LeProche-OrientancienLaMésopotamieBabylone

LareligionVivreaveclesdieuxLemondedivinLemondeanimalLemondevégétal

ChapitreII.LepaysdeCanaanLecontextegéopolitiqueEntreMésopotamieetCanaan,lesreligions

DEUXIÈMEPARTIE.MYTHESETRÉCITSMILLÉNAIRES

ChapitreI.LesmythesmésopotamiensLEMYTHED’ENKIETNINHURSAGDécouverteettraductionLespersonnagesprincipauxdumytheRésumédel’histoireCommentaireLEMYTHED’ATRAHASISDécouverteettraductionLespersonnagesprincipauxdumytheRésumédel’histoireCommentaireL’ÉPOPÉEDEGILGAMESHDécouverteettraductionLespersonnagesprincipauxdumytheRésumédel’histoireCommentaireL’ÉPOPÉEDELACRÉATIONOUSENUMAELISHDécouverteettraductionLespersonnagesprincipauxdumytheRésumédel’histoireCommentaire

ChapitreII.LesrécitsbibliquesTRADUCTIONETCOMMENTAIRELESRÉCITSCOSMOGONIQUEETANTHROPOGONIQUEDELACRÉATIONGenèse1,1-31et2,1-4aGenèse2,1-4aGenèse2,4b-25Genèse3,1-24LERÉCITDUDÉLUGE

Genèse6Genèse7,1-24Genèse8,1-22Genèse9,1-17182

Épilogue

AnnexesI.ÉlémentsdechronologieII.GlossaireIII.Premièreslignesdel’ÉpopéedelaCréationencunéiformeIV.LeMythed’EnkietNinhursag:traductioninédite(2011)parleprofesseurP.AttingerV.IndexgénéralVI.Bibliographie

Remerciements

Achevéd’imprimerenoctobre2015surlespressesdelaNouvelleImprimerieLaballery

58500ClamecyDépôtlégal:juillet2013

Numérod’impression:510046

ImpriméenFrance

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CompositionetmiseenpagesréaliséesparCompo66–Perpignan

518/2022