les juifs, rois de l'époque, histoire de la féodalité financière

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  • 8/13/2019 Les Juifs, rois de l'poque, histoire de la fodalit financire

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    Les Juifs, rois del'poque, histoire de la

    fodalit financire .(Sign : J.)

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

    http://www.bnf.fr/http://gallica.bnf.fr/
  • 8/13/2019 Les Juifs, rois de l'poque, histoire de la fodalit financire

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    Toussenel, Alphonse (1803-1885). Les Juifs, rois de l'poque, histoire de la fodalit financire . (Sign : J.). 1846.

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    LESJUIFS,ROIS DE L'POQUE.HistoiredelaFodalitFinancire

    Les financiers soutiennent l'tat,comme la corde soutient le pendu.

    MONTESQUIEU.

    (EXTRAITSDU BRETON DES 19 ET20 AOT 1846.)

    PRIX : 15 centimes.

    SETROUVEANANTES:Chez M.lle DAUVIN,M. GURAUD et M. SEBIRE,libraires.

    1846.

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    LES JUIFS,ROIS DE L'POQUE.

    *

    HISTOIRE DE LA FODALITFINANCIRE.

    Par A. TOUSSENEL.

    Avec cette pigraphe prise dansMontesquieu :

    te Les financiers soutiennent l'tat,

    comme la corde soutient le pendu.

    I.

    Encore le livre de M. Toussenel , direz-vous , maisil ya prs d'un an que le Breton nous aentretenus de cet ou-vrage :c'est unevieillerie. Parlez-nous d'autre chose, sivousvoulez que nous vous lisions.

    Vous auriez raison de parler ainsi s'il s'agissait de l'unedecesbrochures politiques dont nous tions inonds il y adix ans, et qui heureusement commencent devenir plusrares aujourd'hui. Il faut lire ces crits-l bien vite, ou

    mieux encore ne pasles lire du tout; mais il serait ridiculed'en parler lorsque l'intrigue parlementaire l'occasion delaquelle ils ont tpublis estaccomplie et parsuiteoublie.Le livre deM. Toussenel a uneplus haute porte ; lorsqu'ilparut, quelques personnes n'y virent qu'un pamphlet lo-

    * Chez M.lle Dauvin ,rue Crbillon. Prix : 5 francs.

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    quent, mais il est impossible aujourd'hui de nepas recon-natre chez son auteur des vues profondes et trs-justes

    sur la socit. Les faits ont march vite ; on a vu les finan-ciers l'oeuvre ; etils ont tellement justifi les prvisionsde M. Toussenel, que l lecture de son;ouvrage prsentemaintenant bien plus d'intrt qu' l'poque de sa publi-cation. Ne soyez donc pas surpris que le Breton attire denouveau votre attention sur ce livre.

    Ds 1808, alors que tous les esprits ne pensaient qu'la guerre, un homme de gnie, en parlant de la licencecommerciale et de sesdangers inconnus , annona , nom-

    ma et dcrivit la fodalit financire. Bien desgens font desprdictions ; le temps seul apprend connatre quels sontceux auxquels Dieu a rellement accord le don du gnie,etqui peuvent analyser le prsent d'une manire assez sre

    pour prvoir l'avenir.

    Trente-sept ans plus tard , M. Toussenel, dans un livredont lapublication fera plus tard poque, a consign la

    puissance dj acquise par la fodalit nouvelle, ses allureset ses tendances.

    Dans tous les temps on a vu des financiers s'emparerd'industries importantes , et des compagnies de marchands

    acqurir une grande puissance : en 1615 , l'empereur Ma-thias accordait Lamoralde de Taxis le monopole des

    postes, que sa famille possde encore dans une partie de

    l'Allemagne ; l'Angleterre a prsent le spectacle deplu-sieurs compagnies importantes, dont l'une gouverne au-

    jourd'hui un vaste empire ; nous avons eu en France une

    compagnie qui possdait les les deMaurice et de Bourbon ,

    et desterritoires dans les Indes. La guerre elle-mme at l'objet d'entreprises commerciales. En 1711 , des mar-chands armrent une escadre qui, sous le CommandementdeDuguay-Trouin , assigea etprit Rio deJaneiro, etaveccette ville soixante navires marchands et des vaisseaux de

    guerre. Cesexemples sont rares , les gouvernements tien-nent en gnral se rserver le monopole de la destruc-lion , aussi Ouvrard ne fut-il pas mme cout aucongrsde Vrone, quand il vint offrir aux souverains assembls de

    faire la guerre d'Espagne forfait, et de rtablir par sesarmes Ferdinand VII sur le trne.

    Jusqu' ce sicle , jusqu' la fin des grandes guerres de

    l'empire , la fodalit financire ne paraissait en germeque par des faits isols ; la richesse ne tenait pas encorelieu de vertu et de gnie, et nul n'aurait eu lapense dela mettre au-dessus de la foi, comme le faisait rcemment

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    uncynique journal. Le pouvoir des hommes d'argent tait

    grand sans nul doute, mais il y avait une puissance sup-rieure devant laquelle ils savaient s'humilier. Quand Charles-Quint, traversant Augsbourg , fut loger chez Fugger , cemarchand, le plus riche de la.chrtient , surpris de re-cevoir chez lui un aussi grand prince , chauffait ses ppar-tements avec des fagots de cannelle , et jetait du feu lestraites que le monarque endett lui avait souscrites.

    Si parfois' les financiers, oubliaient leur position , si

    Jacques Coeur crivait un distique arrogant sur, la porte

    de son chteau de Boissy ; si Fouquet prenait une deviseinsolente, l'exil et la prison venaient bientt leur rappelerque leur puissance n'tait pas aussi grande qu'ils l'avaientsuppos.

    Cequi n'tait autrefois que l'exception tend devenir largle ; le pouvoir des hommes d'argent augmente dejourenjour, et malheureusement il n'existe aucun contre-poidspour le modrer. Il est facile de se rendre compte decettevolution de la socit.

    D'une part, nos moeurs et nos lois tendent diviser lecommerce et l'industrie en un nombre croissant de fabri-cants etdedtaillants ; d'un autre ct, les arts industrielsfont de rapides progrs, qui tous tendent la concentrationdes industries , et ne sont applicables que sur une chelleplus vaste , et l'aide de capitaux plus considrables. Lesfinanciers s'approprient tous les perfectionnements desarts ,et, s'il le faut, les achtent vil prix auxinventeurs ; ilsont alors beau jeu contre des adversaires nombreux, mais

    diviss, hors d'tat de soutenir longtemps une concurrencerductive , et incapables le plus souvent de fournir d'aussibeaux produits qu'eux. La socit trouve souvent unavan-tage matriel cette transformation ; mais elle prouve tou-

    jours un dommage moral, parce quetous leshommes quivivent de leur intelligence et de leur travail se trouventrduits la position de salaris , c'est--dire degens qu'onranonne quand l'occasion est favorable, qu'on domineconstamment etqu'on renvoie quand ils ont dplu.

    Un exemple desplus simples fera mieux comprendre cettepense. Autrefois lsvoyageurs qui denotre ville, voulaientaller Paimboeuf s'embarquaient sur desbarges; le voyagetait trs-pnible, etdurait le plus souvent deux jours. L'-tablissement desbateaux vapeur a t une grande am-lioration, mais les bargers qui ne dpendaient directementde personne ont disparu; les salaris de la compagnie lesont remplacs.

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    Nous avons pris un exemple des plus simples, mais il estfacile d voir que les choses se passent toujours de la mme

    manire, et que ces transformations sont invitables dansnotre rgime conomique; en un mot, que tous les progrsde l'industrie tendront asservir au capital le travail et le

    talent, jusqu' cequeces trois principes de toute productionaient t associs.

    Onconoit aisment qu'un homme qui avait analys toutle mcanisme de notre socit ait pu annoncer l'avancel'asservissement collectif des travailleurs unpetit nombrede riches capitalistes, mais il n'tait pas possible deprvoirque descirconstances accidentelles prcipiteraient la marchedes choses aupoint de donner enpeu d'annes, aux hommes

    d'argent, l'importance extrme qu'ils ont aujourd'hui.Il y a une vingtaine d'annes, les gens d'argent se sont

    fait dclarer inviolables par une loi qui, en dfendant la dif-famation mme lorsqu'elle est appuye de preuves, a mer-veilleusement favoris leurs manoeuvres individuelles. C'estl le vritable point dedpart des oprations rcentes de lafinance et de l'usure.

    Dj la

    puissance desfinanciers com-

    menait se faire lourdement sentir en France; ils s'es-

    sayaient quelques oprations, comme de serendre matresdestarifs descanaux, tout en laissant l'Etat les construire et

    supporter seul les chances depertes; mais cette puissanceavait deux contre-poids, les ides dmocratiques, etla foda-lit nobiliaire.

    Les financiers ont habilement manoeuvr pour dtruire

    l'un de ces ennemis et dominer l'autre. D'abord l'aide

    desides

    dmocratiques ils ont

    attaqu la fodalit de nais-

    sance, et ils lui ont port les derniers coups en 1830. De-

    puis cette rvolution, la conduite desfinanciers a t com-

    plexe, mais, sans l'examiner en dtail, i l est facile de re-

    connatre qu'ils ont peupeu loign le gouvernement du

    peuple, qu'ils l'ont discrdit auprs desmasses, etque quandils l'ont vu affaibli et dsarm, ils lui ont offert leur pro-tection. Le pouvoir et d, sans doute, chercher un appuidans le peuple, en gouvernant suivant les principes de89,

    mais il a cru plus prudent de sesoumettre aux financiers

    qui l'ont soutenu comme la corde soutient le pendu.Cefut une honteuse capitulation qui rappelle le vers deB-

    langer :Nousseronsserfs pour demeurertyrans.

    Alors sont venus le refus d'union douanire avec la Bel-

    gique, l'alination desvoies de fer et leur concession des

    conditions onreuses, les fusions descompagnies concurren-

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    tes,l'invasiondes actions industrielles dans leschambres, etc,toutes choses qui bien connues eussent soulev l'indignation

    de la France ; mais la France ne lisait presque plus que lesjournauxdes banquiers qui ontrpt sur tous les tonsl'logedes honntes gens definance, qui sollicitaient le privilge de se ruiner pour enrichir le pays. .

    L'accaparement de la presse de toute couleur par les

    hommes d'argent est une desmanoeuvres de la finance qu'ilest le plus intressant de lire dans M. Toussenel. On trou-

    vera dans sonouvrage une ttide desplus compltes de cettequestion, et des rvlations bien tristes lorsque l'on rflchit

    que les journaux de spculation ont beaucoup plus d'abon-nsque les journaux de principes, qui ne se soutiennent

    qu'avec peine.Depuis la publication du livre de M. Toussenel, un fait

    trs-grave s'est produit dans la presse : les rdacteurs de laDmocratie Pacifique nepouvant passoutenir ce journal avecleurs ressources ordinaires, ont fait un appel aux personnesqui partagent leurs opinions, et les ont pries de fonder unerente pour assurer lesdiverses oprations de l'cole soci-

    taire. Cettedmarche a fait rire plusieurs desjournaux despculation, qui ont annonc la mort de la Dmocratie.

    Mais l'appel des rdacteurs de ce journal a t entendu,et la rente qu'ils demandaient s'est bientt leve prsde cent dix mille francs. Les journaux des financiers ontcess de rire ; ils ont vu qu'ils avaient compt sans le d-vouement. Jusque-l ils ne s'taient gure inquits des

    journaux de principes qu'ils croyaient pouvoir dtruirett ou tard par une concurrence rductive. La Dmo-

    cratie Pacifique, en obtenant non pas des sacrifices tempo-raires, mais une rente rgulirement paye, a montr queles capitaux de la spculation n'auraient pas bon marchdes modestes revenus du dvouement. Alors on a in-

    juri ,et on acherch prsenter sous descouleurs odieusesPacte leplus honorable :d'une part, deshommes convaincusqui s'imposent des sacrifices dans l'intrt de leurs opi-nions ; de l'autre, des crivains consciencieux qui deman-dent hautement leurs amis les sommes ncessaires

    leurs publications, et qui se maintiennent purs au milieudes tripotages de la presse d'argent, mritant ainsi le bel

    loge queM. Michelet, l'un de leurs adversaires, leur a ren-du danssonLivre du Peuple.Nous disonsquecefait est grave,parce qu'il prouve que la fodalit financire ne parviendra

    pas s'emparer de tous les organes del'opinion publique en

    France; la Dmocratie Pacifique, appuye sur une rente

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    l'enseignement public par la voie de la presse est subor-donn au bon plaisir et l'intrt des cus.

    Les faveurs de la loi, comme le transport dujournalbas prix (et l'exemption de patente), n'avaient t ac-cordes qu' l'enseignement et la propagation de l'ide

    par lapress. Mais voici qu'une industrie parasite seglissefrauduleusement dans la feuille politique o la loi n'avait

    aucunement song lui rserver une place; elle profited'abord de l'immunit accorde la pense , pour s'as-surer les bnfices les plus positifs de cette immunit;non content d'user et d'abuser de la complaisance de la loi,

    elle usurpe le quart de l'espace destin primitivement l'en-seignement politique, religieux ou social, et elle finit paraccaparer le monopole de la publicit.

    Par l'annonce, le journal; par le journal, ledput;par le dput, le chemin de fer. C'est la nation qui paierale tout.

    Nous ajouterons deux observations que nous n'avons pas

    trouves dans M. Toussenel.

    D'abord, les journaux de

    sp-culation tant matres des annonces, On voit qu'ils peuvent leur gr refuser ou accorder lapublicit. C'est ainsi qu'au-cun journal de finance n'a voulu annoncer le livre de M.Toussenel qui, sans cette circonstance, aurait eu beaucoupplus de retentissement.

    En second lieu, l'annonce tant devenue le premier l-ment de la publicit, les classes qui consomment beaucouppeuvent seules avoir des journaux basprix. Les ouvriers

    qui n'achtent

    quechez les modestes dtaillants de leur voi-sinage sont, sous ce rapport, dans une position trs-dfa-vorable, et cependant ils ont besoin d'tre conseills ; ils neveulent pas rester trangers au mouvement de la socit,et on ne peut leur dire srieusement de lire les journaux dela bourgeoisie qui, en gnral, ne prsentent aucun intrtpour eux. Nous devons ici rendre hommage au langagetoujours convenable etaux pensesgnreuses des journauxrdigs par des ouvriers, tels que : l'Echo de l'Industrie,

    l'Atelier, laFraternit et

    le Phocen.

    Onasouvent demand que lesannonces fussent imposes :M. Toussenel trouve que cette mesure ne serait pas suffi-sante, et il propose d'expulser les annonces desjournaux po-litiques, et de les relguer dans des feuilles spciales quiseraient fortement imposes, tandis que les journaux dedoctrine et de discussion jouiraient de larges immunits.

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    II.

    Le mpris del'intelligence est de ton sous le rgime delafodalit d'argent.

    Nous ne suivrons pas M. Toussenel dans le dveloppe-ment de cette proposition, nous raconterons seulement uneanecdote que nous avons lue il y a quelques mois dans leJournal du Gnie civil :

    Plusieurs ingnieurs avaient prdit le sinistre de Baren-tin ;l'un d'eux, M. Corrard, avait cru devoir faire une d-

    marche ce sujet auprs du banquier judo-anglo-franaisde la compagnie du Havre, ce financier qui est entr lachambre des dputs de la manire que vous savez. Le

    banquier dput n'couta gure M. Corrard ; les travauxtaient conduits rapidement et des prix avantageux, quelui fallait-il de plus? Aprs la chute de l'difice, M. Cor-rard tant all chez notre financier pour toucher un man-dat, crut pouvoir lui rappeler sesprvisions. Monsieurlui fut-il rpondu, depuis que j'ai lu le Nouveau-Testament

    je ne crois plus auxprophtes. Netrouvez-vous paschar-mant lepropos dece fils d'Isral raillant un pauvre chrtien l'endroit du Nouveau-Testament.

    Du reste, M. Corrard mritait d'tre raill pour sa bon-

    homie, car le sinistre de Barentin avait peut-tre t trs-

    avantageux plus d'un enfant deBenjamin etde Juda. En

    rgle gnrale, quand un accident grave arrive sur un che-min de fer, onle cache lepremier jour labourse de Paris,le lendemain on l'exagre, et la vrit n'est sue (quand on

    parvient la connatre), que plusieurs jours aprs. Ces ma-noeuvres produisent toujours dans le cours des actions desfluctuations dont peuvent largement profiter ceux qui sontbien informs l'avance.

    Parcourez laFrance dans toutes lesdirections, et partoutvous trouverez des hommes travaillant la sueur de leursfronts l'oeuvre des chemins de fer. Les uns retirent lecharbon enfoui degrandes profondeurs, les autres forgentlesrails ou construisent les machines ; ailleurs, oncreuse

    destunnels, on lve des viaducs, on construit des ponts,onaplanit la voie. Pensez toutes les fatigues, toute l'in-

    telligence que ces ouvrages exigent, puis dites-vous queces hommes de travail ou d'tude touchent peine un sa-laire suffisant ; que les ouvriers sont engnral mal logs ,mal vtus et mal nourris ; qu'un certain nombre d'entreeux n'ont pour retraite que des baraques construites la

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    hte, et o ils sont entasss ple-mle, couchs sur une

    paille sale et dvors de vermine. Maintenant rappelez-

    vous que ces chemins defer ont donn desbnfices nor-mes aux banquiers et de beaux profits aux journalistes etaux dputs qu'ils ont jug utile d'associer leur fortune, etdemandez-vous si jamais on abusa plus audacieusement dela dure loi du sic vos non vobis.

    Il est remarquable que ceshommes , qui danstoute en-

    treprise commencent prlever pour eux les produits les

    plus nets, qui ne veulent pas permettre au gouvernementd'emprunter directement et de se passer de leur interm-

    diaire ruineux, qui, par d'inintelligents refus de concours ,empchent souvent et pendant de longues annes des idesfcondes d'tre appliques, dont les exigences rendent toutesles fondations industrielles difficiles ; ceshommes-l, disons-nous, n'ont pas de termes assez injurieux pour les ouvriers

    qui demandent une augmentation de salaire dequelques cen-times, etpour lespersonnes qui trouvent leur demande justeet raisonnable. A les entendre, les ouvriers auraient des

    prtentions inoues (la prtention de vivre !), et la main-

    d'oeuvre rebelle devrait bientt rendre toute industrie im-possible en France. A chaque grve, on les voit possdsd'une nouvelle indignation, et Dieu sait quelle conditionils rduiraient l'ouvrier s'ils n'avaient pas la crainte des

    grves.Ces luttes continuelles du travail contre le capital sont

    un des faits caractristiques de notre poque. Nous savons,dureste, que lesgrves remontent unepoque fort loi-

    gne. La plus clbre, comme aussi la plus ancienne, est

    celle des briquetiers d'Egypte, dont Mose a consign lesdtails dans la Gense. On se souvient que, dans cette cir-constance remarquable, Dieu fit clater sapuissance en fa-veur des opprims.

    Lesdescendants de cesbriquetiers ont oubli leur origine ;ce sont eux maintenant qui pressurent les ouvriers, quiaugmentent le labeur en diminuant le salaire ; mais, commeau temps de Pharaon, Dieu protge les opprims et il alanc l'anathme sur lesperscuteurs : Malheur vousqui

    chargez les hommes de fardeaux qu'ils ne sauraient porter,etqui n'y touchez pas mme du bout du doigt ! (1)Il est triste de penser qu'aprs tant de travaux et de r-

    volutions la condition du peuple soit encore aussi malheu-reuse. Laissons parler M. Toussenel :

    (1)SaintLuc, XI. 46.

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    Privilge de natre l'hospice et de mourir l'hpital ;

    privilge de travailler tant

    qu'il a ds forces

    pour enrichir

    l'oisif; privilge d'alimenter exclusivement la prostitution,l'arme, le bagne; privilge des boissons frelates, de laviande putrfie et du pain faux poids ;.privilge de four-nir tous lesagitateurs les cadavres qui servent demarche-pied leur ambition. Voil les conqutes du peuple.

    Maisquel sort effroyable subissait donc cepauvre peupleavant 89, que ses flatteurs n'ont pashonte de le fliciter deson sort d'aujourd'hui ?

    Ah !c'tait vous, philosophes et bourgeois non titrs de

    la classemoyenne, qui subissiez avec impatience lejoug dela noblesse, et qui avez persuad au peuple qu'il souffraitcomme vous. Et aujourd'hui que vous tenez la puissance,quevous avez dcrott votre roture, vousne sentez plus samisre, vous dites qu'il est heureux..... Vous en avezmenti !

    Assez longtemps lespharisiens du sicle ont proclamla suzerainet de l'or ; assez longtemps ils ont assimil

    l'homme au zro, ne lui accordant devaleur que d'aprscelle des chiffres qui l'accompagnent. Ils ont fait que l'-

    quit a disparu de la loi, comme la charit du coeur del'homme. Ils ont forc le juge de condamner laprison lemalheureux priv de travail qui tend lamain pour vivre. Ilsont enseign au fils maudire la longvit du pre, et aufrre considrer le frre comme leravisseur de sonbien,Pharisiens ! votre socit s'est vante quand elle s'est per-sonnifie dans le type ignoble de Robert-Macaire ! Le type

    devotre socit, c'est Can ; non le Gain qui tue son frre,mais celui qui le laisse mourir saportede misre et de faim!

    Mais le flot des vengeances populaires monte et montesans cesse avec l'iniquit et menace de crever sadigue, etil est facile deprvoir l'heure de la catastrophe. Dj l'o-racle impur de la religion rgnante, le coryphe des thu-rifraires du veau d'or a cri : les barbares sont nos portes...Oui, vousavez raison, les barbares sont vosportes...., et

    quand Dieu dchane les barbares sur un monde trop vieux,

    c'est, comme dit Salvien, que les infamies de ce monde ontcombl la mesure et qu'il est temps de le rgnrer.

    Riches : Jesais tant demisres aux champs et dans les villes,

    que votre gosme me passeet que votre quitude me faittrembler sur vous.

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    M. Toussenel araison : quand on pense combien est fra-

    gile l'difice du pouvoir des financiers, on ne peut com-

    prendre leur conduite imprudente et l'on tremble sur eux.Les barons du moyen-ge partageaient la guerre les

    prils et lesfatigues deleurs vassaux, et vivaient aumilieud'eux pendant la paix. Alors la domesticit n'avait rien devil, et le vieux serviteur commandait aux jeunes fils de sonmatre. Dans cesrapports continuels, des liens affectueuxs'tablissaient souvent malgr la dislance desrangs, et lafodalit nobiliaire avait ainsi une base solide qui lui aper-mis de rsister longtemps aux causes dedestruction qu'elle

    portait en elle.Dites-moi si vous connaissez quelqu'un qui aime nos nou-veaux seigneurs? Interrogez cette bande d'ouvriers quinefont que quitter lechantier, quoiqu'il soit djnuit close;ils ne connaissent pas mme les noms de ceux que leurssueurs enrichissent ; chaque jour et sansqu'ils l sachent,onvenddanstoutes lesBourses leprix de leurs travaux. Ecoutez lespropos decette autre bande: ceux-l connaissentleurs matres, ils vont rejoindre leurs camarades pour con-

    certer d'une grve.Lescultivateurs et lespetits propritaires des champs quigmissent sous l'usure, dtestent les financiers au moinsautant que lesouvriers de nos villes.

    De nombreux dfauts ont t avec raison reprochs l'ancienne noblesse, mais cependant les gentilshommesavaient gnralement un caractre gnreux et loyal quechacun estimait.

    Les nouveaux barons tiennent assez peu ce qu'on lesestime

    , et

    cependant ils font dire

    parfois leurs crivains

    quela richesse est la rcompensede la vertu. Mais nous lesconnaissons tous, et noussavonsqu' derares exceptions cesont des traitants ou desbanqueroutiers, des hommes quiont pay avec lesassignats avilis les dettes les plus sacres,desfinanciers qui ont spcul sur la misre dupeuple etsurlesdsastres de nos armes, desngociants qui ont discr-dit lecommerce franais danstoutes les parties dumonde ,des agents de change et des notaires qui ont spoli les fa-milles qui leur avaient confi leurs intrts , des

    agioteurshonts, desempoisonneurs de toute espce : inventeurs dusel aupltre et la soude, du tabac l'ellbore et la c-vadille, du pain au sulfate de cuivre et au carbonate depo-tasse, desvins frelats de toute manire, du lait auxmul-sions vgtales, duvinaigre l'acide sulfurique , du sucre

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    la glucose , de l'huile d'olive aupavot, des bonbons au ci-nabre, de l'absinthe au vert-de-gris, de la bire lastry-chnine , du tapioca l'hydrate decuivre, de la moutarde l'ocre, du chocolat ausuif, du poivre au chenevis , du thauchrome et la plombagine, etc; des falsificateurs d'en-

    grais , de tissus et de tous les produits de l'industrie ; descontrebandiers , des diteurs de Belgique et des fraudeursde toute sorte. Qui donc pourrait estimer ce monde-l?

    A quoi sont tenus de par leur origine ceshauts barons de la finance qui descendent d'une faillite oud'une adjudication de fourrages illustre depotsde vin ! On

    ne me soutiendra pas que ceux-l drogent hanter les tri-pots de la bourse et solliciter des marchs scandaleux.Aussi voit-on que leur conscience estparfaitement enrepossur cechapitre , et queles spectres de leurs aeux ne se d-

    rangent pas de leur tombe pour leur faire du chagrin lanuit.

    Les financiers ne sont donc soutenus ni par l'affection ,ni

    par l'estime; sur quoi donc repose leur puissance?Ce n'est passur la force, car la force rside dans le culti-

    vateur et dansl'ouvrier, non dans legendarme. Ignore-t-ond'ailleurs que l'habit dugendarme couvre le corps d'un pro-ltaire?

    Ce n'est pas sur l'intelligence, car les hommes les plusdistingus sesont prononcs contre eux; car ils exploitenttout autant l'homme de talent que l'homme de travail.

    Ce n'est passur le droit, car le droit du travail est plussacrquecelui de la richesse.

    Chacun comprend la fragile base de leur pouvoir , et l'on

    tremble quand on voit par tant d'exactions prparer tant decolres. Sicesjours-l viennent, nous verrons quelle con-tenance auront cesnouveaux pharisiens qui raillent siagra-blement des prophtes.

    Aprs une critique svre des oeuvres des financiers etdes complaisances dugouvernement, M. Toussenel consacre,la secondepartie de son livre l'tude desprincipales ques-lions sociales et conomiques denotre temps; les solutions

    indiques prouvent chez l'auteur beaucoup de raison etune

    grande vigueur de raisonnement. Cette partie de l'ouvragedemande tre lue avec beaucoup de soin.Les journaux de spculation se sont bien gards d'entre-

    tenir leurs lecteurs dulivre de M. Toussenel, ils n'ont mme

    pasvoulu en admettre l'annonce, mais tous les autres ontrendu hommage au talent de cet crivain ; tous ils ont ap-plaudi sa courageuse manifestation. Nous terminerons ces

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    articles par la reproduction de quelques paragraphes du

    compte-rendu qui a t publi par la Revue indpendante :

    Certes, ce livre vient propos. Il tait temps de trai-ter enfin, comme ils lemritent, ces spculateurs qui nous

    exploitent effrontment, et qui, pour faire sonner leurs

    louanges , ont leurs gages les trompettes lesplus bruyan-tes de lapublicit. Mais vous verrez quelesbanquiers rus-siront touffer par le silence cet acte d'accusation formi-dable lanc contre eux par unhomme de coeur et detalent;vous verrez que pas un seul de leurs journaux n'osera en

    parler. Cependant les charges sont graves , accablantes, lesaccusations sont articules

    nettement, lesnoms sont

    peinedguiss sous de vritables initiales ; il y aplus d'un hommefameux attach aupilori et dont les faits etgestessont clousau poteau ; les journalistes eux-mmes y ont leur placemarque ,. Raison de plus pour qu'ils soient intresss viter le scandale, garder le silence.

    Nous n'essaierons pas d'analyser un livre qui traitetoutes lesquestions du jour , toutes lesquestions agitesde-puis dix ans, quiattaque tous les prjugs et tous les abus;qui

    pourrait suffire

    dfrayer, pendant deux ou trois annes,

    les premiers-Paris de nos plus grands journaux. Depuislongtemps onn'avait accumul autant d'ides en un si petitnombre depages;depuis longtemps il n'avait t publi riend'aussi nerveux, d'aussi incisif, d'aussi hardi etd'aussi senstout la fois sur les hommes et sur les choses.

    En rsum, ce livre, consacr la cause du peuple,produira sur tous ceuxqui leliront une impression profonde;et, quoi que fassent les Juifs et leurs lvites de la presse , il

    aurasoneffet : il rpandra l'alarme et la dsolation dans lesdouze tribus d'Isral , il aura un grand retentissement chezles pauvres Gentils et chez tous les ennemis deJuda.

    Nantes, Imp. de M.me veuve C. Mellinet. 41,702.

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