les #innovateurs : raoul weil (streb&weil) et clémentine gallet (coriolis)

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Les innovateurs

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Les innovateurs

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Installée à Duttlenheim près de Strasbourg, cette société fondée en 1946 a toujours été en pointe dans les équipements et machines réalisées

« sur mesure » pour des clients industriels. À ses débuts, l’entreprise familiale fabriquait des mo-teurs électriques et des machines spéciales. En 1972, l’installation en Alsace du groupe américain Millipore* oriente l’activité vers le secteur phar-maceutique. « Streb&Weil était quasiment deve-nu mono client », souligne Raoul Weil, représen-tant la 3e génération, arrivé dans la structure en 2001 et P-DG depuis 2006. Le premier chantier de ce jeune ingénieur en électronique de puissance qui a fait ses armes chez Alstom fut de refondre la stratégie de développement en s’ouvrant à d’autres clients. Forte de 40 salariés, avec une dominante technique - ingénieurs et techniciens - Streb&Weil met au service des industries pharma-ceutiques, médicales, agroalimentaires, sa capa-cité à développer des équipements à partir d’un cahier des charges exigeant et les produire en petites et moyennes séries, jusqu’à 1000 unités. « Nous fabriquons par exemple des équipements d’analyse pour des laboratoires, précise Raoul Weil. Nous nous appuyons sur un bureau d’étude de 6 personnes et nos ateliers en usinage, tôlerie fine, électricité, assemblage… Ce que nos clients apprécient, c’est d’avoir un interlocuteur unique, capable de leur garantir une qualité de fabrica-tion de A à Z. Nous sommes d’ailleurs certifiés ISO 13485 et ISO 9001. »

Streb&Weil : la santé en ligne de mire

ALSACE

* Désormais Merck-Millipore après son rachat en 2010 par le groupe allemand

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AU CŒUR DE L’INNOVATION

Un robot médical et une machine à réparer le cœur !De prime abord, l’engin impressionne. Il s’agit d’un robot d’assistance à la Stimulation Magnétique Transcrânienne (TMS), destiné à améliorer la mise en œuvre de cette technique en neurostimulation non invasive, utilisée dans le traitement de maladies telles que les dépressions sévères ou les douleurs chroniques. Cette innovation mondiale est le fruit d’une collaboration entre une start-up de Strasbourg et la société Streb&Weil. Elle permet d’automatiser le positionnement sur la tête d’un patient, d’une bobine de stimulation, habituellement appliquée à la main par un opérateur, avec un haut niveau de sécurité et avec une précision améliorée.Une autre innovation de Streb&Weil et de ses partenaires n’est pas encore visible : un automate destiné à la culture de cellules souches pour «  réparer  » des cœurs endommagés par un infarctus du myocarde. « Sur notre partie proprement dite, à savoir la fonction de culture, notre innovation consiste à développer un incubateur sécurisé pour salle blanche capable d’assurer une traçabilité complète, en toute autonomie et dans toutes les situations, précise Raoul Weil. Le cahier des charges est très exigeant, s’agissant de cellules souches à réinjecter dans les tissus nécrosés du cœur… » Le projet collaboratif, porté par une start-up médicale de Mulhouse, soutenu au plan national par BPI France fera assurément grand bruit lorsqu’il aboutira…

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Des partenariats prometteurs

Le chantier de diversification entamé par Raoul Weil com-mence à porter ses fruits. Si la pharmacie représente tou-jours 60 % de l’activité de l’entreprise, le secteur médical pèse désormais 20 % et représente un grand potentiel de développement. Les 20 % restants sont des clients d’autres branches, qui ont également de fortes attentes techniques et qualitatives pour la mise en œuvre de process très spé-cifiques. L’Oréal, dans la cosmétique, a ainsi commandé à Streb&Weil des développements d’équipements destinés à leurs laboratoires de Recherche et Innovation.La société alsacienne travaille de plus en plus souvent en mode collaboratif sur des projets labellisés « Alsace Bio-Valley », pôle de compétitivité piloté par les industriels de la santé et soutenu par l’État. « On y rencontre aussi bien des start-ups que des groupes internationaux. Il y a énormément d’idées, de concepts innovants », s’enthou-siasme Raoul Weil qui a trouvé là des partenaires de qualité. « Nous nous positionnons sur des secteurs très innovants, et sommes tributaires de nos clients qui doivent passer par des homologations, parfois même des études cliniques. Les processus sont longs. Nous avons nous-mêmes beaucoup investi, en ressources, mais aussi financièrement dans trois ou quatre gros projets (lire encadré). Il faudra attendre en-core attendre un ou deux ans avant d’en récolter les fruits. »

Activité : Conception et fabrication d’équipements et machines « à l’unité » ou en petites séries, pour l’industrie pharmaceutique, médicale et l’agroalimentaire.

Effectifs 2014 : 40 personnes, dont 6 au bureau d’étude.

C.A. 2013 : 6,5 millions d’euros

www.strebweil.com

Streb&WeilZI, rue de la Gare 67120 Duttlenheim

Raoul Weil P-DG de Streb&Weil représente la 3e

génération dans l’entreprise familiale.

Le robot de stimulation magnétique transcrânienne est aujourd’hui en service dans plusieurs hôpitaux.

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Coriolis Composites, de la voile à l’aéronautique

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Douze salariés fin 2008, cent dix aujourd’hui : Coriolis Composites réalise le rêve de tout entrepre-neur, avec sa croissance à deux chiffres et de ra-

dieuses perspectives d’avenir. Pourtant, tout n’a pas été simple pour les trois fondateurs, partis avec une bonne idée mais sans fonds propres. Clémentine Gallet, Alexandre Hamlyn et Yvan Hardy sont sortis en 1997 de leurs écoles d’ingénieurs avec un projet plutôt lié à la recherche qu’à une application industrielle. « Mon mari, Alexandre, est passionné de voile, explique Clémentine Gallet. En travaillant sur des chantiers navals, nous avons constaté que les coques en composite se fabri-quaient à la main, dans des conditions de travail difficiles. Notre projet était donc de mettre au point une technologie automatique pour fabriquer des coques de voiliers.» Les trois ingénieurs partent d’un robot industriel sur lequel ils développent une tête innovante capable de tisser la fibre.

BRETAGNE

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AU CŒUR DE L’INNOVATION

Demain, l’automobileAprès l’aéronautique et l’éolien, Coriolis Com-posites a toutes les cartes en main pour abor-der le marché de la construction automo-bile. «  Les composites, rappelle Clémentine Gallet, permettent d’alléger les structures en vue de consommer moins. L’automobile est donc concernée au premier chef. Nous avons initié des projets de co-innovation qui nous aident à cerner les besoins. Dans cinq ans, nous serons opéra-tionnels. » Selon les normes internationales, en 2020, en effet, les solutions devront être au point pour substituer les matériaux composites aux métaux dans la fabrication de châssis, colonnes, portes ou toits à un coût compétitif. Dans cette optique, Coriolis Composite, qui consacre 15 % de son chiffre d’affaires à l’innovation, collabore au pôle iD4CAR, « moteur d’idées pour véhicules spécifiques et mobilité durable », dans le cadre du projet Dynafib pour la réalisation de pièces antivibratoire en composite thermoplastique avec renforts locaux en fibres continues.

« Nous avons commencé par faire des prototypes et quelques essais dans les laboratoires aéronautiques mis à notre disposition par des universités. Nous nous sommes alors rendu compte que nous étions en train de développer une technologie applicable non seule-ment aux voiliers, mais aussi à d’autres marchés. Ce qui nous a amenés, en 1999, à postuler pour le premier concours du ministère de la Recherche pour le déve-loppement de technologies innovantes. Et nous avons gagné dans la catégorie Emergence. »

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Activité : Fabrication de têtes de robot, fabrication de pièces techniques à base de matières composites

Effectifs 2014 : 110 salariés

C.A. 2013 : 13 millions d’euros

www.coriolis-composites.com

Coriolis Composites Technologies (SASU)Rue Condorcet, ZA du Mourillon 56530 Quéven

Clémentine Galletdevant une pièce développée dans le cadre du Corac - Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile -, engagé notamment dans le programme européen CleanSky pour la préservation de l’environnement.

Installés à Lorient où ils trouvent les fonds propres qui leur faisaient défaut, ils se tournent alors vers les mar-chés de l’aéronautique. Leur première commande, en 2006, émane d’Airbus Industrie bientôt suivie d’autres avionneurs comme Dassault aviation ou Bombardier. Pour l’aviation, leur technologie de placement de fibres permet de produire automatiquement des pièces de structure (fuselage, ailes ou moteurs).

Une démocratisation du processus de production

« Notre technologie, explique celle qui est désormais présidente de Coriolis Composites, est une innova-tion de rupture. Pour produire les mêmes pièces, nos concurrents proposent des machines-outils qui coûtent beaucoup plus cher que nos robots et nécessitent un personnel hautement qualifié. D’une certaine manière, nous faisons de la démocratisation de hautes techno-logies. Nous avons donc créé un nouveau besoin sur le marché de l’aéronautique. Comme celui-ci est en pleine expansion, il booste notre croissance. » L’équipe des associés d’origine est restée soudée. Alexandre Hamlyn a pris la direction technique et Yvan Hardy est chargé d’affaires. « Nous avons déposé une trentaine de brevets, se félicite Clémentine Gallet, et nous possédons aujourd’hui plus de 200 titres de pro-priété intellectuelle à l’international. Nous avons breve-té les composants mécaniques et même les logiciels. Nous avons vendu 36 machines dans le monde, dont 80 % à l’étranger. Outre le Morbihan, où nous produi-sons les machines, nous avons des filiales à Biarritz, en Allemagne, en Angleterre et au Canada. Ce sont des filiales à 100 % qui font de l’ingénierie et du service. Nous misons beaucoup sur les partenariats avec les universités pour la formation des étudiants. Lorsqu’on fait de l’innovation, il faut permettre à chacun de se faire la main, de se familiariser avec quelque chose qui vient un peu d’une autre planète, parce que, par dé-finition, ça fait peur. » Et en France ? « Nous collabo-rons beaucoup avec l’université de Bretagne Sud. Une grande part de ses financements proviennent de pro-jets pour l’industrie et ses équipes savent parler avec les entreprises ! »

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