„La révolte d’Antigone“ Antigone, Anouilh, 1944

Introduction :

Jean Anouilh, secrétaire de la comédie au Champs Elysées, reprend au 20 ème siècle la tragédie de Sophocle Antigone. Le 20ème siècle, suite aux deux grandes guerres mondiales, la littérature prend la forme de littérature d’idée, où les auteurs s’engagent pour leur cause. Dans Antigone il réécrit la suite du mythe antique d’Œdipe en le réappropriant et le contextualisant à la situation actuelle. Sa fille, Antigone est en révolte contre la loi de son oncle, le roi Créon, qui lui interdit d’accomplir les rites funéraires de son frère. Dans cet extrait, Créon tente de persuader sa nièce Antigone, capturée, de cacher sa tentative, les deux se confrontent.

Lecture

Problématique :

De quelle confrontation s’agit-il ?Que critique Anouilh à travers ce dialogueQuelle vision du pouvoir Anouilh nous donne-t-il dans cet extrait ?En quoi les personnages d’Antigone et de Créon permettent-ils à Anouilh de critiquer le pouvoir ? Que critique Anouilh à travers les personnages d’Antigone et de Créon ?Annonce du plan

Les idées principales du texte – 6 paragraphes

Une opposition totale des personnagesAntigone CréonMarques du feminin« je suis reine »

Femme Homme Marques du masculin « Roi de Thèbes »

« petite idiote »- Créon emploi l’adj petite pour parler d’A. cela indique qu’il doit être plus vieux qu’elle

Jeune Agée

48 « bleus que vos gardes m’ont fait » - passivité de

Prisonnière Roi s.o.

elle vouvoie Créon Maturité et re Spect mutuel Il tutoie sa nièce : tutoiement= signe de familiarité

« ongles cassés et pleins de terre et mes bleus »

Faiblesse Domination « tes gardes » 48 possessifs indique une domination de Créon sur les gardes

une confrontation par l’opposition des rapports de forceRoi de Thèbes Créon domine20 : énumération « couronne, gardes, attirail.. »« mes fenêtres »-- en parlant du palais.. possessif MES

Tout lui appartient, il est représenté comme tyran auquel tout appartient

30 « petite antigone »adj. Depréciatif Signe de la soumission d’Antigone – elle est dans une mauvaise condition

Une opposition totale par les croyances (idéologie, symboles)Créon : règles civiles et socialesRépétition du verbe falloir « Il faut qu’il y en ait qui mènent la barque » (58,59, 71, 73)

C’est son devoir d’être garant des lois civiles

74 « on prend le bout de bois » - métaphore de la barque

Pour lui c’est le groupe qui compte – il évoque beaucoup le nous également

Antigone : règles divines50 « le cadavre de ton frère »«48 « ongles pleins de terre »

La religion demande que son frère soit enterré : pour suivre son devoir divin, elle va jusqu’à commettre un crime et même vouloir mourir

Un pouvoir dérisoireFaiblesse de CréonNégation du verbe vouloir « vous ne l’auriez pas voulu » « vous allez me faire tuer sans le vouloir » « être obligé de te faire tuer »

Il doit se plier à la raison d’état, n’a pas de volonté propre

« Aie pitié de moi » 50 C’est lui qui demande pitiéMétaphore de la barque « Crois tu qu’on a le temps de se demander » « j’ai peur d’être obligé » 36

Il est soumis aux lois qu’il doit faire respecter

Antigone est libre48 « moi je suis reine » Pronom MOI : elle veut l’humilier et insiste sur sa propre force85 « je ne veux pas »« je ne suis pas obligée de faire ce que je ne voudrais pas »

Négation du verbe vouloir et répétition :Insiste sur le fait qu’Antigone est libre de ses choix

Une situation de non-dialogue« écoute moi »22« essaye de comprendre » 56« je ne veux pas comprendre » 85

Impératifs : Créon est obligé d’ordonner pour qu’A. écoute mais tout cela ne change rien car malgré les lois présentent elles suit sa propre volonté

A. Répétition NON 9,16,28,54,85C. répétition OUI (+ dans les citations) 13,14,21,23,46,59,71

2 opinions catégoriques

36 « tu t’obstines » ; impératifs « aie pitié » « écoute moi »Didascale Antigone secoue la tête

Obstination des 2 personnages sur leurs opinion, ils ne veulent pas essayer de changer leur opinion

Voc. Dépréciatif de Créon : « cadavre qui pourrit » 51, « crimes, betises, misère, tempête » et d’Antigone : 28 « peur », « vivante et muette » 35, « c’est laid un homme qui a peur »

Situation de mépris des 2 côtés

3 « … » A coupe la parole28 « non » A interpelle C

Ils ne se respectent pas dans la forme du dialogue

Un destin prédéfini« un matin, je me suis réveillé » Syntaxe de la phrase, au début du texte rappelle le début d’un conte,

irréel ou tout est contrôlé par l’écrivain1.2 « un matin … Dieu sait » Il décrit la situation comme une volonté de Dieu et il fait par cette

analepse une référence au mythe d’Œdipe« je le pouvais » « j’ai dit oui » Imparfait-> signe du passé : il ne peut plus changer et il ne peut plus

influencer ces évènements

critique du pouvoir et messageContexte 1944, régime de Vichy59 « il faut pourtant qu’il y en ait qui mènent la barque »

Créon se présente comme celui qui doit saucer le Royaume en temps de mal

Officiers se construisent « un radeau rien que pour eux » 64

Le royaume ne vas pas bien ; les hommes essayent de se mettre en sécurité, reflète de la situation de la France

« toutes les brutes vont crever ensemble » Langage familier renforce l’aspect tyrannique de celui qui a le pouvoir.

Impératifs de Créon Il domine cette situation : vengeance comme liée à l’instabilité politique : il est forcé de réagir (répétition du verbe falloir »

La critique est indirecte : plus effectif : le lecteur doit y reflechir par lui-même et adhérera forcément a ses conclusions

critique de la société« ballote » « ne rien faire » 61 « piller la calle » 33 « se tirer de la » 65

Une soc. Qui ne fait rien

« crimes … betise … misère » 61 Voc péjoratif pour parler des actions de la société : situaition catastrophique de la barque par les actions de la société qui peut s’étendre a tout le pays / royaume

-> reflète de la situation de la France en cet endroit : conflit entre les autorités ; Créon et le peuple ; Antigone

Le personnage de Créon : double faceHumain« c’est assez payé »« j’ai assez payé »

Répétition fait ressortir la peur de Créon : il veut en fait sauver sa nièce

Tyran« votre cour, vos gardes, votre attirail » « vos pauvres hist,, votre politique, votre necess »

Enumération des affaires Royales ; pronom personnel vous peuple ne se sent pas impliqué dans les affaires Royales : le Roi fait ce qu’il veut : abus de pouvoir et de richessesAbondance du vous : créon se veut le centre de tout : égoïsme

« on tire dans le tas » Caractère criminel et inhumain par la forme impersonnelle ON

Le personnage d’AntigoneInnocente« petite Antigone » InnocenceRévoltée« je n’ai pas dit oui » Négation : elle ne suit pas le modèle royal« je suis là pour vous dire non et pour mourir » Sentiment de liberté ; politique lui parait odieuse« moi je » 49-86,87 FiertéRépliques courtes et simple et refus catégorique « non »

Appel a la révolte

Les plans possiblesDe quelle confrontation s’agit-il ?

1. Opposition totalea. Personnagesb. Rapport de forcec. Croyance

2. Une confrontation originalea. Pouvoir dérisoire : inversement 1b. Double face des personnagesc. Manque de dialogue et critique

Quelle vision du pouvoir Anouilh nous donne-t-il dans ce passage ?

1. Un pouvoir qui s’oppose aux intérêts du peuplea. Confrontation totale et symbolique des

personnagesb. Un pouvoir qui domine le peuple/ Créon

tyranc. Le peuple qui suit d’autres lois que le

peuple(+non dialogue)2. Anouilh nous donne une vision originale du

pouvoira. Un pouvoir dérisoireb. Critique de la soumission du peuplec. Un peuple qui veut comme même se

révolterComment Anouilh s’y prend-il pour critiquer le pouvoir a.

1. Critique à travers 2 personnages symboliquea. Créon Roi ; Antigone peupleb. Pouvoir= tyranc. Un pouvoir qui ne représente pas les

intérêts du peuple2. Une description détaillée qui reflète la situation

de la Francea. Non dialogue entre le Roi et le peupleb. Critique d’une part de la sociétéc. Incitation à la révolte

Les mots clés à ne pas oubliervocabulaire du théâtre

refus catégorique, opposition, soumission, inversement, seconde lecture, mépris, obstination, idéologie

ouverture : L’étranger : dernière rencontre avant sa mort : absurdité de la peine de Mort